L'érreur Un Échec Ou Une Progession)
L'érreur Un Échec Ou Une Progession)
L'érreur Un Échec Ou Une Progession)
Michel BOUTHOT
Remerciements
Introduction
1- Inventaire des erreurs
2- Analyse du corpus et source des erreurs
3- Classement des erreurs les plus fréquentes du corpus
4- Analyse de quelques erreurs fréquentes du corpus
5- Hypothèses et interprétations
6- L’apport de l’évaluation formative à la didactique du français
Conclusion
Des outils pour écrire
Annexe
Bibliographie
Introduction :
Pour répondre à cette question, nous allons essayer de faire la distinction entre erreur
et faute qui sont généralement confondues pour les non-initiés.
L’erreur est considérée comme « un acte d’esprit qui tient pour vrai ce qui est faux et
inversement » (1), donc en peut associer l’erreur à la déviation du chemin de référence qui
serait la vérité.
La faute est considérée « comme le fait de manque, d’être en moins » (2). Aussi, la
faute plus-elle se définir comme une infraction aux règles puisqu’elle est commise en toute
connaissance de cause et implique la notion de culpabilité avec une connotation religieuse.
Ce type d’erreur nous rappelle la situation d’une de nos élèves, Amina, qui lorsqu’elle
nous rendit son devoir surveillé, nous dit :
La distinction entre erreur et faute montre que dans le cas des fautes (liées à la
performance), le locuteur en est immédiatement conscient. D’après Gheorghe Doca, (4)
« lorsqu’on attire son attention sur elles, le locuteur à la possibilité de faire lui-même la
correction parce qu’il connaît la règle du système linguistique qu’il n’a pas respecté par
inadvertance », alors que dans le cas des erreurs (liées à la compétence) le locuteur en est
inconscient et ne peut, par conséquent, les corriger. »
Pour beaucoup d’enseignants, la tête de l’élève est supposée vide et, transmettre un savoir,
consiste alors à le « verser » dans cette « tête vide ».
Un des moyens employés est alors l’apprentissage des leçons par cœur.
Dans cette conception, l’enseignant ne fait pas d’erreur, s’il y en a c’est l’apprenant
qui est responsable. On gère alors ces erreurs, en lui faisant apprendre à nouveau en lui
réexpliquant, voire en le faisant redoubler pour qu’il ait de nouvelles explications.
Les limites de cette conception ont été mises en évidence par Bachelard notamment.
Celui-ci a montré que la tête d’un élève est loin d’être vide et cela va influencer sa façon
d’aborder de nouvelles connaissances : « quand il se présente à la culture scientifique,
l’esprit n’est jamais jeune. Il est même très vieux car il a l’âge de ses préjugés » (5)
A l’école, l’erreur est plutôt source d’angoisse et de stress. Même les bons
élèves sont gagnés par la peur d’échouer. L’erreur a bien souvent le statut d’ « échec »
d’un système qui n’a pas correctement fonctionné et qu’il faut sanctionner.
Alors, doit-on sanctionner les erreurs, comme cela se passe bien souvent à
l’école ou faut-il organiser l’environnement comme le préconise Skinner, de telle
sorte que l’apprenant, ne fasse pas d’erreur ? Ou bien, au contraire, doit-on permettre
aux apprenants de faire des erreurs comme le proposent les pédagogues qui
préconisent le socio – constructivisme ?
Le modèle constructiviste s’efforce en effet de ne pas évacuer l’erreur mais de lui
conférer un statut beaucoup plus positif.
Pour Piaget, l’enfant est toujours en train de construire son savoir et il apprend par la
découverte et l’expérience personnelle. Selon T. Slama – Cazacu « C’est pendant les
stades où apparaissent les erreurs que la langue commence à être possédée
effectivement » (6) .
Corder ajoute à ce propos: « En dépit de nos efforts, les erreurs peuvent se
produire » (7) car sans elles, aucun apprentissage digne de ce nom ne peut être
conçu.
Les erreurs, alors, ne sont plus des fautes condamnables : elles deviennent des
symptômes intéressants d’obstacles auxquels la pensée des apprenants est confrontée.
Elles permettent donc aux enseignants d’identifier les obstacles qui entravent le
processus d’apprentissage.
L’enseignant et l’apprenant peuvent chercher les origines de l’erreur produites
et trouver alors les corrections possibles.
Il en résulte que la qualité du feed-back offerte à l’apprenant par l’enseignant
s’avère déterminante pour la réussite des apprentissages.
Il est évident que le renforcement est important dans la mesure où il fournit à
l’individu des informations sur la qualité de sa réponse. Dans cette perspective, il n’est
pas dramatique que l’élève fasse des erreurs à condition qu’il en soit rapidement
informé, que l’erreur ne soit pas suivie d’une punition et qu’il ait les moyens de
découvrir la bonne réponse.
(8) Jean-Pierre Astolfi, l’erreur, un outil pour enseigner. Collection pratique et enjeux
pédagogiques, ESF, 1997, p.23.
3 – Pourquoi analyser l’erreur ?
Selon Bachelard, « l’essence même de la réflexion, c’est de comprendre qu’on n’avait pas
compris ».
En réclamant une analyse des erreurs des apprenants, il ne s’agit nullement de s’y
complaire. Mais, bien au contraire, c’est pour se donner les moyens de réellement les traiter et
pour ne plus les considérer comme des échecs.
Il faut rappeler aussi que les erreurs sont des indicateurs de la pensée des apprenants.
Enfin, nous aimerions clore ce chapitre sur le statut de l’erreur par une citation de
Bachelard qui sera une ouverture sur le deuxième volet de notre modeste travail qui portera
sur l’analyse des erreurs et le dispositif de remédiation : « Pas de vérité sans erreur
rectifiée ».
« Si vous fermez la porte à toutes les erreurs, la vérité restera dehors »
Rabindranath Zagore
Gérard Fayolle
Chapitre II : Analyse des erreurs du corpus
Introduction
« Les recherches qui ont traité le domaine de l’analyse des erreurs ont utilisé différentes
techniques pour collecter des corpus représentatifs […]. Pour certains chercheurs, le moyen le
plus efficace de tester les habiletés linguistiques des apprenants est l’expression libre »(9).
De ce fait, nous avons opté pour l’analyse des erreurs de la production écrite rencontrées
dans 120 copies de trois classes de la troisième année du cycle secondaire collégial.
Notre corpus a été choisi pour nous permettre d’analyser les productions des apprenants afin
de mettre en évidence les erreurs commises par les collégiens marocains bilingues.
Nous supposons par les collégiens sont en mesure de choisir et d’organiser les mots, les
groupes de mots et les phrases.
En effet et selon les compétences linguistiques acquise au cours de leur scolarité antérieure,
nous avons constaté, dans les textes collectés, que les apprenants utilisent généralement la
phrase simple. Cependant les phrases complexes sont rares et présente encore des problèmes
au niveau de l’emploi des connecteurs et des mots de liaison.
Nous avons constaté aussi que les apprenants à qui on avait proposé un sujet se rapportant à
l’expérience quotidienne ont produit les meilleurs textes.
Dans ce second volet pratique, nous avons commencé tout d’abord par souligner et repérer
toutes les erreurs rencontrées dans notre corps. En voici quelques-unes en vrac.
1er sujet : Rédige une lettre à un(e) ami(e) pour le féliciter à l’occasion de son anniversaire.
- Je ma tarde
- Tu oublie pas
- En tout ka
- J’espère une heureuse année
- Alor tous, mes amitiés
- …Tu es passé un bon anniversaire
- Je sorai chez toi
- Je ne pouvait pas rester troptard chez toi
(9) Driss Almou, l’apport des erreurs à la didactique du français langue étrangère ,Dar Najah
El Jadida, Casablanca, 1997, p.61
- Toutes mes filicitations
Nous avons repéré plusieurs types d’erreurs dans les copies des apprenants
qu’il est impératif de savoir les classer, afin d’être en mesure d’y remédier. Nous
proposons le classement suivant afin de faciliter notre travail de correction et de
repérer dans une copie fautive quelles sont les difficultés majeures de l’apprenant, et
de proposer des remédiations adéquates.
- La règle de progression (non répétition) : chaque nouvelle phrase doit apporter une
information nouvelle et pertinente par rapport à celle qui précède.
- La règle d’isotopie : enchaîner les idées, avec des articulations logiques. Ne pas passer
du coq à l’âne ! les différentes idées doivent être liées entre elles par un thème
commun, et qu’il y ait une unité de sens.
-Règle de
cohérence
sémantique
-Nous
n’avons pas
trouvé
contradictio
n au niveau
du sens.
Types de Erreurs Relation Erreurs Orthographe Erreurs complexes
discours lexicales phonèmes/ phonétiques d’usage
graphèmes
Registre de -J’ai bien - Je nague -au bord de Les hononymes Plusieurs erreurs
langue amusee -En tout ka la mere -J’ai joue du foot
-Le -alor -je sorais -Sont vrai nom
-J’ai joué un couchement -ma seur - mes -On à décidé de
petit match de soleil -diférent filicitations partir à lac
-Aller pour - fenitre
-tu oublie pas nager - misique
-Je ne - diffirents
pouvait pas
rester trop
tard chez toi
-Nous avons
appris le bus
-Il prend ses
leçons
3- Analyse du corpus et source des erreurs :
3-1-L’interférence « intralinguale»
- Les erreurs d’interférence « intralinguale » sont nombreuses dans les productions des
apprenants.
En effet, l’interférence « intralinguale » constitue la première source des erreurs car
quand il apprend une longue étrangère, l’apprenant recourt à la langue maternelle qui
est le seul système linguistique connu par lui.
Selon Deshays, la langue maternelle « est la lunette à travers laquelle un individu
contemple les données qu’il reçoit » (10)
Pour appuyer cette opinion, nous avons relevé de notre corpus les exemples suivants :
- Nous sommes montés dans *la carrosse
Nous sommes montés dans le carrosse
- L’homme a arraché *une arbre.
- L’homme a arraché un arbre.
- J’aime *la vacance.
J’aime les vacances.
- A notre avis, les erreurs commises proviennent probablement des mots déterminés à
savoir, « arbre » et « carrosse » qui sont féminins singuliers en arabe dialectal
([Karosa], [Sajara]) et non au mauvais choix des déterminants.
- L’apprenant pense que le genre et le nombre employés en arabe dialectal peuvent se
supposer à ceux du français sans que le sens se soit affecté.
Nous avons constaté qu’un type d’erreurs est très fréquents dans notre échantillon.
- J’ai* découvri
- Vous *disez
- Nous *venissons
- Il a *prendu
(10) Elizabeth Deshays : l’enfant bilingue, éd. Laffont, Paris, 1982, p.25.
L’apprenant, après avoir acquis certaines partis du nouveau système, il fait souvent des
analogies entre les éléments linguistiques qui lui semblent identiques et commet de ce fait des
erreurs appelées erreurs de « surgénéralisations intralinguales »
En effet, « Certaines études ont démontré que les stratégies d’apprentissages les plus
fréquents chez beaucoup d’apprenants de langues étrangères proviennent de l’intégration de
nouvelles connaissances en L2 par le biais de leur attachement aux connaissances déjà
acquises en L2 » (11)
Le contexte d’apprentissage constitue une autre source des erreurs. Le mot contexte désigne
ici les stratégies et les démarches utilisées par l’enseignant pour faciliter l’apprentissage aux
apprenants.
En effet, l’enseignant recourt parfois à la traduction pour faciliter la maîtrise du sens mais le
sens lexical en français ne coïncide jamais mot à mot avec l’arabe dialectal et certains mots
ont même une très grande polyvalence lexicale, ce qui ne facilite pas la tâche et favorise
l’accroissement des erreurs.
b) - prendre un café
- prendre le train
- prendre son temps
- prendre le l’air
a- Présentation de l’erreur
- *Ma sœur petite joue
b- Explication
- La structure du groupe nominal : (dét. + adj. + N) n’a pas été respecté ce qui a entrainé
cette erreurs. On peut placer l’adjectif soit avant, soit après selon le sens
c- Action pédagogique
L’enseignement est tenu à combattre cette erreur et ce en attirant l’attention de
l’apprenant qualificatif. Cela devrait contribuer à aplanir cette difficulté.
L’accord
a- Présentation de l’erreur
- Les branches* se plies
b- Explication
L’erreur est du à une mauvaise acquisition des terminaisons puisque l’apprenant a
accordé le verbe avec son sujet pluriel en ajoutant un « s » alors qu’il se forme avec
« ent »
c- Action pédagogique
L’enseignant, et d’après mon expérience personnelle, n’insiste pas sur les domaines
possibles d’être mal assimilés et passe souvent à côté de l’essentiel qui est pour nous
est déjà acquis.
Pour ce type d’erreur, le meilleur moyen est la pédagogie différenciée qui va aider
l’apprenant à progresser selon son propre rythme sans se sentir lier aux autres
apprenants du groupe classe.
Conjugaison
a- Présentation de l’erreur
- Il a *prendu le train
b- Explication
- La conjugaison d’un certains nombre de verbes irréguliers obéissent à des règles bien
complexes et nécessité alors des conjugaisons particulières.
L’ erreur commise dans « *j’ai prendu » montre que l’apprenant considère que le verbe
« prendre » se conjugue de la même manière que le verbes « vendre » et que tous les
deux ont des participes passés qui se terminent par « u ».
c- Approche pédagogique
Nous avons constaté que les apprenants éprouvent encore des difficultés relatives à la
conjugaison mais cette dernière ne figure pas au programme du collège.
De ce fait, l’enseignant doit mettre en œuvre une stratégie qui incite l’apprenant à bien
maîtriser les différentes transformations et d’éviter certaines erreurs de
surgénéralisation.
Pour nous, le meilleur moyen est le recours à une série d’exercices contenant les
difficultés de conjugaison et cela tout au long de l’année et aussi fournir une liste des
verbes qui obéissent à la même règle de conjugaison.
L’orthographe d’usage :
a) Présentation de l’erreur
Ma *seur joue
b) Explication
Les apprenants sont confrontés aux difficultés de l’orthographe qui sont renforcées par un
enseignement parfois superficiel où l’enseignant n’insiste pas sur les parties qui
risquent d’être à l’origine de certaines erreurs.
Le son « eur » paraît logique pour l’apprenant car il ne comprend pas la présence de
« o » accolé à « eur »
c) Approche pédagogique
Dans ce type d’erreur, il est nécessaire d’initier les apprenants à mieux observer
l’orthographe des mots lors des séances de lecture. L’épellation et la dictée de
certains mots seraient d’excellents remèdes.
La phonétique
a- Présentation de l’erreur
-Papa ouvre *la fenitre
b- Explication
Chaque langue a ses caractéristiques propres et les difficultés d’apprentissage se situent
là où deux langues différent.
Effectivement, le système phonétique de la langue arabe est différent de celui de la
langue française. C’est pourquoi les apprenants rencontrent des difficultés lors de
l’acquisition de cette dernière et confondent certains sons. Ce qui engendre ce genre
d’erreur phonétique.
c- Action pédagogique
L’enseignant doit connaître les différences existantes entre les deux langues s’il veut
améliorer la qualité de la prononciation et amener l’apprenant à reproduire le son
d’une manière exacte.
5-Hypothèses et interprétations :
Au cours de l’analyse de ces erreurs, nous avons constaté que les stratégies mises en
œuvre par les apprenantes sont souvent à l’origine d’un certain nombre d’erreurs. Certains
apprenants font des rapports entre des éléments linguistiques jugés analogues, alors qu’en
réalité, ils ne le sont pas.
Chaque apprenant a développé à ce propos une certaine stratégie qui lui est propre, soit
pour apprendre, soit pour contourner les difficultés qu’il rencontre.
D’autres apprenants procèdent par tâtonnement parce que leurs acquisitions sont
encore superficielles et ne leur permettent pas d’être sûrs de ce qu’ils avancent. Leur
interlangue manifeste en quelque sorte des défaillances énormes qui sont à l’origine de
certaines erreurs fossilisées.
Ces procédés sont des stratégies d’apprentissage imaginées par les apprenants en vue
d’atteindre l’apprentissage de la langue cible.
Les apprenants n’ont pas encore réussi à se détacher de leur langue maternelle, ils
puisent vocabulaire et structures de son système pour produire des textes et des phrases.
De ce fait, les apprenants ont cultivé l’habitude de ne comprendre que par le biais de
cette technique.
Pour réduire les mauvais effets de l’enseignement collectif où le groupe classe prime
sur les individualités, l’enseignant devrait recourir à l’évaluation formative. Ce recours devrait
d’une part, lui alléger la tâche et l’aider à améliorer la qualité de ses interventions, d’autre
part, il permettrait aux apprenants de progresser dans le processus de leur apprentissage.
L’évaluation formative est relativement facile à gérer et reste le principal moyen pour
consolider les acquisitions et contrecarrer certains apprentissages superficiels, celle-ci exige
par ailleurs des outils de mesure bien structurés, planifiés adéquatement et utilises de façon
ponctuelle dans le but de limiter les risques d’un cumul de difficultés.
Ces ateliers ont pour objectif de responsabiliser les apprenants dans leurs acquisitions.
Pour ce faire, l’enseignant devrait bien préparer les instruments de travail qui aideraient les
apprenants à mieux s’engager dans les activités d’apprentissage. Ces instruments peuvent
avoir l’allure de fiches correctives, de complément d’information, d’exercices d’appui voire
de leçons de soutien bien adaptées aux difficultés constatées chez les apprenants.
C’est dans cet esprit, que nous avons joint à notre modeste travail ces différents
scénarios pour illustrer certaines techniques pouvant servir de prototypes dans la quête d’un
enseignement qualitatif et mettre à la disposition des apprenants des outils permettant
l’autocorrection et la Co-construction des savoirs : fiches- mémoires, fiches d’autocorrection,
banques de mots, grilles de relecture.(voir annexe)
Il est à noter que ces outils seront exploités en amont et en aval lors d’une production
écrite.
« Remédier, ce n’est pas emprunter des raccourcis »
Xavier Roegiers
Chapitre III : Remédier
Dans la nouvelle vision didactique, l’erreur est considérée comme le signe d’un
besoin. Elle constitue aussi l’une des composantes fondamentales du processus
d’apprentissage et nécessite une action de remédiation.
Après avoir diagnostiqué les besoins, les manques des apprenants, nous avons repéré les
erreurs commises afin de mettre en place des stratégies de remédiation et faire progresser
chaque apprenant. La remédiation vise alors à venir en aide aux apprenants d’un point de vue
quantitatif et d’un point de vue qualitatif.
(11)De Ketele et Paquay, Vers une pratique de l’évaluation formative, Bruxelles, De Boeck-Wesmael, 1999,
pp.113-121
5- La remédiation par feed-back :
Un feed-back, ou rétroaction, est une information « en retour » à l’apprenant.
Porter sur les productions des apprenants un regard global et analytique (en ayant
recours à des critères de correction) permet de donner aux apprenants un feed-
back précis, ciblé, détaillé, pour qu’ils puissent déterminer quelles sont les
dimensions qu’ils doivent améliorer.
Les apprenants sont répartis en petits groupes de trois ou quatre selon les lacunes qu’ils
présentent. Un même travail est donné à chacun des apprenants.
Un apprenant plus fort, appelé tuteur, aide un apprenant plus faible. Ils sont assis côte
à côte et travaillent ensemble. Il faut respecter deux règles importantes pour un bon tutorat :
b. Le tuteur ne doit pas donner la réponse à son camarade, mais il lui donne des Les
explications qui lui permettent de la trouver.
7.5- Le travail par contrat :
- Pour le groupe A : Nous avons proposé des activités dans lesquelles les apprenants
doivent ponctuer un texte (annexe1)
- Pour le groupe B : Nous avons proposé des exercices de réarrangement ou des
exercices lacunaires (ajouter des mots-liens entre des phrases d’un texte) (annexe 2)
- Pour le groupe C : Nous avons constaté que l’emploi de l’imparfait et du passé
simple pose le plus de problème c’est pourquoi nous avons proposé des exercices
supplémentaire de remédiation (annexe 3)
Erreurs résultant réponses non adaptées à la Expliciter les règles scolaires et clarifier le
d’habitudes situation et non logiques contrat didactique avec les apprenants :
scolaires ou d’un l’apprenant doit savoir ce que l’on attend de lui.
mauvais décodage résolution erronée mais Prendre en compte les obstacles qui peuvent
des attentes utilisant des règles plaquées sans gêner la construction d’une nouvelle notion et
réflexion favoriser l’apprentissage par situation-problème
complexe.
absence de réponse par peur de Travailler sur la représentation de l’erreur qui
se tromper doit être considérée comme témoin des
processus intellectuels en cours (donc perçue
comme « normale » dans un processus
d’apprentissage, car conséquence d’une
hypothèse) et non comme une faute à
sanctionner.
Erreurs dues à une Les apprenants n’arrivent pas à Les apprenants n’arrivant à fixer leur
surcharge cognitive comprendre et à mémoriser tout attention sur tous les aspects de la tâche à
(ou affective) au ce qu’on leur a présenté ou dit réaliser en même temps, mieux vaut les inciter à
cours de l’activité précédemment. des centrations successives sur des sous- tâches,
plus facilement gérable (ex : correction d’un
L’apprenant, dans une texte).
situation proche de celle dans
laquelle il a préalablement réussi, Permettre aux apprenants de structurer et
semble paniqué, n’arrive plus à relier les nouveaux savoirs à des réseaux de
mobiliser ce qu’il sait ou sait déjà savoirs existants, par exemple sous forme de
faire. schémas heuristiques, plutôt que de faire
mémoriser des savoirs sous forme linéaire.
Ainsi, il est évident qu’analyser l’erreur et la traiter amènent l’apprenant à progresser, puisque
ce dernier a identifié une procédure, un savoir et qu’il va pouvoir le réemployer plus
facilement. L’erreur est bien le témoin d’une évolution en cours.
De ce fait, une pédagogie de l’erreur (et au « droit à l’erreur » qu’elle octroie) est nécessaire.
Nous pouvons affirmer que ce modeste travail nous a permis de réajuster notre point de vue
sur l’erreur. Dorénavant nous allons reconsidérer notre façon d’intervenir dans la classe et
adapter à nos apprenants les différentes activités en vue d’obtenir des résultats efficaces.
Pour ce faire, nous avons constaté qu’un grand nombre de facteurs favorables interviennent :
le retour sur l’erreur, les interactions dans la classe, le mûrissement général et surtout la
motivation et la volonté d’apprendre des apprenants.
Enfin, et durant notre mise en situation professionnelle, nous nous sommes intéressés à une
forme d’enseignement par la discussion. Il est intéressant dans la mesure où il permet de
réduire la fréquence des erreurs et d’éliminer rapidement des modes de raisonnement erronés.