Africa Climate Business Plan French
Africa Climate Business Plan French
Africa Climate Business Plan French
Accélérer un développement
résilient au changement climatique
et à faibles émissions de carbone
Accélérer un développement
résilient au changement
climatique et à faibles
émissions de carbone :
Business plan pour le climat
en Afrique
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1818 H Street NW, Washington, DC 20433
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au changement climatique et à faibles émissions de carbone : Business plan pour le climat en Afrique.
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(partie inférieur gauche et droite). Nouvelle permission requise en cas de réutilisation de couverture :
Maquette de couverture : Bill Pragluski, Critical Stages, LLC.
Table des matières
Avant-propos ix
Aperçu xi
Remerciements xix
Liste des acronymes et abréviations xxi
B2 : CAPITAL PHYSIQUE 71
7 Promouvoir des villes intelligentes face au climat 71
Contexte sectoriel et défis de développement 72
Initiatives visant à relever les défis et renforcer la résilience 73
Résultats escomptés 77
Avantages climatiques 77
Plan de financement 77
B3 : CAPITAL HUMAIN 85
9 Renforcement de la protection sociale 85
Contexte sectoriel et défis de développement 86
Initiatives visant à relever les défis et renforcer la résilience 87
Résultats escomptés 88
Avantages climatiques 89
Plan de financement 90
Principaux partenaires 90
10 Lutte contre les facteurs de migration 91
Contexte sectoriel et défis de développement 92
Initiatives visant à relever les défis et renforcer la résilience 93
Résultats escomptés 97
Avantages climatiques 97
Plan de financement 97
Principaux partenaires 98
Références 139
Makhtar Diop
Vice-Président, région Afrique, Banque mondiale
TABLEAU O.1 Financement de la phase de mise en œuvre accélérée et à plus long terme
requis pour mettre en œuvre le Business plan pour le climat en Afrique, par composante
(en millions $EU)
Financement du climat
Les estimations de financement de cette rubrique incluent divers instruments, tels que les Fonds d’investis-
sements climatiques (notamment le Programme d’investissement pour la forêt, le PIF), le Fonds pour l’en-
vironnement mondial (FEM), le Fonds de partenariat pour la réduction des émissions de carbone forestier
(comprenant à la fois les mécanismes de préparation et de finance carbone), le Fonds vert pour le climat
(FVC) et d’autres initiatives comme l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (Central African Forest
Initiative – CAFI). Ces estimations sont basées sur des consultations avec les équipes de chaque institution
de financement (portant sur l’éligibilité, l’ajustement stratégique, etc.). Certains projets du FVC (comme
le programme hydrométéorologique) ont déjà été soumis à son Secrétariat ; d’autres sont en préparation.
Secteur privé
Les estimations de financement du secteur privé reflètent le potentiel des projets de générer des flux de
revenus suffisants pour rémunérer les investisseurs privés. La participation du secteur privé est essentielle-
ment escomptée dans le secteur de l’énergie et dans une certaine mesure dans l’agriculture.
Sources nationales
Les estimations du financement provenant de sources nationales se fondent sur les antécédents de finance-
ment de contrepartie des gouvernements pour les projets de la Banque mondiale.
À déterminer
L’élément « à déterminer » est une estimation de l’écart résiduel à combler pour financer l’intégralité des
projets inclus dans le Plan. Il est prévu que ce document serve de plateforme pour contribuer à combler ce
déficit, en mobilisant l’intérêt et le soutien supplémentaires des partenaires actuels ainsi que de nouveaux
partenaires désireux de promouvoir un développement résilient du point de vue climatique et à faibles
émissions de carbone en Afrique (comme la Chine ou les fonds arabes).
I. Renforcer la résilience
Capital naturel
Agriculture intelligente 10 millions d’agriculteurs ont adopté des 25 millions d’agriculteurs ont adopté des
face au climat pratiques d’agriculture intelligente face au climat. pratiques d’agriculture intelligente face au
climat.
Paysages forestiers La planification intersectorielle du paysage Les superficies sous couvert forestier dans les
forestier a été menée dans 14 pays. paysages forestiers ciblés atteignent 20 millions
d’hectares.
Paysages résilients au Des interventions pilotes de réhabilitation ont été 100 millions d’hectares de terres dégradées et
changement climatique réalisées dans 12 paysages vulnérables au moins. déboisées en Afrique ont été restaurés d’ici 2030.
Bassin du Niger Des projets d’une valeur de 1 milliard $EU, Des projets d’une valeur de 1,5 milliard $EU,
visant à améliorer la résilience au changement visant à améliorer la résilience au changement
climatique de 3 millions de personnes, grâce climatique de 20 millions de personnes grâce à
à l’amélioration de la gestion des ressources l’amélioration de la régulation des débits d’eaux
naturelles, de l’irrigation, de la gestion des au moyen de barrages polyvalents et d’autres
bassins versants et de la protection contre les infrastructures, de la gestion des ressources
crues, sont opérationnels. naturelles, de l’irrigation, de la gestion des
bassins versants et de la protection contre les
crues sont opérationnels.
Bassin du lac Tchad Des investissements d’un montant de 300 Des investissements d’un montant de 600
millions $EU dans des activités en faveur de la millions $EU dans des activités en faveur de la
résilience climatique sont en cours d’exécution. résilience climatique sont en cours d’exécution.
Bassin du fleuve La préparation d’investissements importants Des investissements dans l’infrastructure visant
Zambèze (portant sur l’énergie hydroélectrique, les à améliorer la résilience à la variabilité et au
transferts d’eau, l’irrigation, etc.) est achevée ; changement climatiques via un accroissement
des investissements dans des infrastructures de la production d’énergie, de l’irrigation et de
communautaires (petits systèmes d’alimentation la lutte contre les inondations sont en cours.
en eau, agriculture de conservation, barrages de
retenue, protection contre les crues, etc.) sont
en cours.
Bassin du lac Victoria Adoption d’un document formel sur les politiques Au moins 500 millions $EU d’investissements
de résilience face au climat et d’une feuille de en faveur de la résilience climatique ont
route de financement par le Conseil sectoriel des été réalisés, visant au moins un million de
ministres du bassin du lac Victoria. bénéficiaires d’une gestion durable des terres
et de moyens de subsistance diversifiés dans
les zones rurales.
Économies des océans Quatre pays présentent à leur parlement des Huit pays présentent à leur parlement des plans
intelligentes face au plans nationaux de développement d’une nationaux de développement d’une économie
climat économie bleue intelligente face au climat. bleue intelligente face au climat.
Capital physique
Villes intelligentes face Les investissements dans des activités de Les investissements dans des activités de
au climat renforcement de la résilience sont en cours dans renforcement de la résilience sont en cours
4 villes et lancés dans 5 autres. dans 11 villes.
Renforcement de la Des mesures sont en place pour réduire les taux Des mesures sont en place pour réduire les
résilience des côtes d’érosion dans 30 % des zones de vulnérabilités taux d’érosion dans au moins 70 % des zones
(Afrique de l’Ouest) côtières identifiées et les risques d’inondation de vulnérabilités côtières identifiées et les
pour 30 % de la population résidant dans les risques d’inondation pour 70 % de la population
zones d’inondation prioritaires. résidant dans les zones d’inondation prioritaires.
Capital humain et social
Renforcement de la Augmentation du pourcentage de personnes Amélioration du soutien offert par les filets de
protection sociale exerçant des activités diversifiées et résilientes sécurité en réponse aux chocs climatiques.
face au climat pour leur subsistance.
Lutte contre les facteurs Les stratégies et politiques gouvernementales De nouvelles approches innovantes sont
de migration relatives à l’adaptation au changement développées grâce au soutien à la production
climatique et aux migrations sont documentées de connaissances et à l’assistance technique
par des produits de connaissances, des en temps opportun pour aborder les facteurs de
innovations opérationnelles et des échanges de migration et ses impacts.
connaissances.
Suite du tableau à la page suivante
Ce rapport a été rédigé par une équipe dirigée par Raffaello Cervigni
(Économiste environnementaliste principal et coordonnateur régional sur le
changement climatique), sous la supervision de Benoît Bosquet (Responsable
du secteur Environnement et Ressources naturelles) et la direction générale
de Jamal Saghir (Conseiller principal régional).
L’équipe était composée (par ordre alphabétique) de Paola Agostini, Margaret
Arnold, Anton Baare, Alexander Bakalian, Yuvan Beejadhur, Thomas Bowen, Mark
Cackler, Hocine Chalal, Gwen-Jiro Clochard, Jane Ebinger, Simeon Ehui, Joshua
Gallo, Ana Maria Gonzalez Velosa, Pankaj Gupta, Stephen Hammer, Willem Janssen,
Jonathan Kamkwalala, Gayatri Kanungo, Severin Kodderitzsch, Peter Kristensen,
Marie-Laure Lajaunie, Christina Leb, Stephen Ling, Andrew Losos, Dahlia Lotayef,
Magda Lovei, Catherine Lynch, Robin Mearns, Lucio Monari, Dania Mosa, Maniza
Naqvi, Nicolas Peltier, Bérengère Prince, Christoph Pusch, Erik Reed, Marc Sadler,
Gevorg Sargsyan, Christopher Saunders, Kanthan Shankar, Stephen Silverstein,
Prashant Singh, Stavros George Stavrou, Angelica Sotomayor, Asmita Tiwari,
Jacqueline Tront, Meike van Ginneken, Varalakshmi Vemuru, Sameh Wahba et
Marcus Wishart. Marie Bernadette Darang, Jayne Kwengwere et Virginie Vaselopulos
ont apporté leur concours à l’équipe.
Nous remercions tout particulièrement Haleh Bridi, Marianne Fay et John Roome
qui ont fourni des commentaires d’examen par les pairs sur une version antérieure de
ce document. Des observations supplémentaires ont été apportées par Pierre Guislain,
Mark Lundell, Thomas O’Brien, Sajjad Ali Shah et Catherine Tovey.
Le rapport a été révisé par Barbara Karni. Erin Barrett et Rumit Pancholi, sous la
direction de Cindy Fisher, ont géré le processus de production.
Contexte et Justification
Le changement climatique a un très fort impact sur la pauvreté en Afrique
subsaharienne, où des millions de personnes dépendent de l’agriculture plu-
viale ou vivent dans des zones urbaines sujettes à la sécheresse. La variabilité
climatique a déjà imposé un lourd tribut au développement ; les changements
futurs pourront avoir des effets catastrophiques, les sécheresses, inondations
et ondes de tempête pouvant faire basculer des millions de personnes dans la
pauvreté ou empêcher des millions d’autres d’en sortir.
Le Business plan pour le climat en Afrique identifie une dizaine de domaines
où intensifier les efforts afin d’aider les pays africains à atteindre un dévelop-
pement plus résilient au changement climatique. Le plan s’appuie sur l’engage-
ment général de la Banque mondiale à soutenir un développement résilient
au changement climatique et à faibles émissions de carbone dans les pays en
développement et sur sa solide contribution à une assistance technique et
financière pour soutenir l’action climatique en Afrique subsaharienne.
Chapitre 1
Agenda du climat et du
développement en Afrique
Le climat est impliqué dans la plupart des chocs qui maintiennent les
ménages africains dans la pauvreté ou les y font basculer (Banque mondiale
2015b). Il s’agit entre autres de catastrophes naturelles (pertes d’actifs ou
invalidité après des inondations), de chocs sanitaires (dépenses de santé,
pertes de revenus du travail à la suite d’un épisode de paludisme, etc.), de
pertes de récoltes (en raison de périodes de sécheresse ou de maladies des
cultures) et de flambées des prix des denrées alimentaires. Le problème est
particulièrement flagrant en Afrique subsaharienne où les chocs clima-
tiques – sécheresse, inondations ou ondes de tempêtes – ravagent d’ores et
déjà le continent (Carte 1.1), acculant les populations à la misère ou entra-
vant leurs efforts pour en sortir.
La majeure partie de la production agricole africaine est tributaire de la
variabilité des précipitations compte tenu du caractère très limité des
infrastructures d’irrigation du continent. En résultent d’importantes fluctua-
tions dans le PIB (la Figure 1.1 illustre cette situation en Sénégal), assorties
de fortes répercussions sur le revenu des pauvres et leur capacité à épargner
et à acquérir les actifs nécessaires pour sortir de la pauvreté.
À l’avenir, les facteurs climatiques pèseront encore davantage sur les efforts
de réduction de la pauvreté, et ce pour trois raisons. Premièrement, un cer-
tain degré de réchauffement de la planète avec les changements climatiques
associés sont pratiquement inévitables. En raison des gaz à effet de serre déjà
accumulés dans l’atmosphère, et indépendamment des résultats des négocia-
tions internationales visant à limiter ces émissions, le monde se dirige irrévo-
cablement vers un réchauffement d’environ 1,5-1,75 °C au-dessus des niveaux
de l’ère préindustrielle. Cette moyenne mondiale masque un éventail plus
large de hausses de température, plusieurs régions d’Afrique étant concernées
par les hausses les plus élevées.
Même un réchauffement de 2 degrés pourrait avoir les répercussions
suivantes en Afrique subsaharienne (Banque mondiale 2013a) :
•• Perte de terres arables de l’ordre de 40-80 pour cent pour les cultivars
actuels de maïs, millet et sorgho ;
•• Réduction de 10 pour cent de la production de cultures par habitant
assortie de graves conséquences sur la disponibilité des aliments et la
sécurité alimentaire ;
•• Hausse des niveaux de sous-alimentation de 15-65 pour cent (selon la
sous-région) en raison de la baisse de la productivité et de la qualité
nutritionnelle des cultures ;
•• Hausse des risques de sécheresse, en particulier dans le sud, centre et
ouest de l’Afrique, avec des incidences majeures sur les 40 millions de
personnes qui, sur tout le continent, sont tributaires de l’élevage (De Haan
et autres, 2015) ;
•• Chute de la capacité de capture de poissons au large du littoral de l’Afrique
de l’Ouest (où le poisson représente jusqu’à 50 pour cent de la consomma-
tion de protéines animales) pouvant aller jusqu’à 50 pour cent d’ici le
milieu du siècle.
Deuxièmement, compte tenu de l’écart persistant entre les promesses mon-
diales d’atténuation climatique et les efforts de réduction nécessaires pour
contrôler le changement climatique, il existe un risque considérable que le
réchauffement avoisine, voire excède, 3 °C au-dessus de la température de l’ère
préindustrielle. L’ampleur de la hausse dépendra selon que les politiques
actuelles sont ou non intensifiées pour atteindre les objectifs de réduction
formulés dans les contributions déterminées au niveau national (INDC) pré-
sentées jusqu’en octobre 2015 (Figure 1.2).1
25
20
15
10
Pourcentage
–5
–10
–15
–20
–25
90
91
00
01
10
11
98
99
08
09
93
96
02
03
92
06
07
12
13
04
05
14
94
95
97
19
19
20
20
20
20
19
19
20
20
19
19
20
20
19
20
20
20
20
20
20
20
19
19
19
FIGURE 1.2 Effet prévu des engagements et politiques actuels sur les hausses de la
température planétaire moyenne, 1990-2100
200
Réchauffement
prévu pour
2100
Émissions de GES dans le monde (GtCO2e)
150
Lignes de
base : 4,1- 4,8
100
Projections
politiques
actuelles
3,3 – 3,8
50 Engagements
2,5 – 2,7
En dessous
de 2°C
0 1,5 – 1,7
En dessous
de 1,5°C
1,3 – 1,5
–50
1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050 2060 2070 2080 2090 2100
Émissions historiques, Projections politiques Médiane et fourchette © www.climateactiontracker.org/
incl. LULUF actuelles (évaluation CAT) constantes à 2°C** Climate Analytics/Ecofys/
Référence* Trajectoires engagements Médiane et fourchette NewClimate/PlK
(évaluation CAT) constantes à 1,5°C***
Source: Climate Action Tracker (CAT), accessible en ligne depuis 2015 sur http://climateactiontracker.org/global.html
Notes:
* 5% - 95% des scénarios ARS WCIII dans la catégorie de concentration 7, contenant 64 % des scénarios de référence
évalués par l’IPCC.
** Plus de 66 % de chances de rester aux alentours de 2°C en 2100. Médiane et fourchette comprise entre le 10e et le 90e percentile. La fourchette de
trajectoires exclut des scénarios d’actions à retardement et tout écart supérieur à 5 % des émissions historiques de 2010.
*** Les chances de rester en dessous de 1,5°C en 2100 sont égal ou supérieurs à 50 %. Médiane et fourchette comprise entre le 10e et le 90e
percentile. La fourchette de trajectoires exclues des scénarios d’actions à retardement et tout écart supérieur à 5 % des émissions historiques de 2010.
100
90
80
70
Milliards $EU/an
60
50
40
30
20
10 Financement actuel de
l’adaptation (estimation moyenne)
0
2010–19 2020–29 2030–39 2040–49
EACC – BM sec EACC – BM PNUE 2 C PNUE 4 C
humide
Sources : Données de la Climate Policy Initiative 2014, PNUE 2014, et Banque mondiale 2010b.
Note : EACC – BM = estimations du rapport de la Banque mondiale sur l’économie de l’adaptation au chan-
gement climatique (Banque mondiale 2010b), dont les scénarios de changement climatique « humide » et
« sec » analysés dans le rapport. PNUE 2 °C et 4 °C se réfèrent aux estimations du PNUE (2014) des coûts
d’adaptation dans les deux scénarios de réchauffement de 2 °C et 4 °C.
continent à un climat de plus en plus hostile est alarmant. Les niveaux actuels de
financement pour l’adaptation en Afrique sont estimés à environ 3 milliards $EU
par an. Selon la Banque mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’envi-
ronnement (PNUE), les besoins de financement annuels pour s’adapter à un
réchauffement de 2 degrés sont évalués à environ 5 à 10 milliards $EU à l’heure
actuelle, jusqu’à 20 à 50 milliards $EU vers le milieu du siècle, et à près de 100 mil-
liards $EU en cas de hausse de 4 °C au-dessus des niveaux de l’ère préindustrielle
(Figure 1.4).
La priorité accordée aux actions d’adaptation transparaît dans les INDC
présentées par les pays africains. Sur les 44 INDC présentées jusqu’en octobre
2015 par les pays africains à la CCNUCC, 28 (soit 63 pour cent) contenaient
une estimation des fonds nécessaires aux actions d’adaptation. Ce chiffre est
plus de deux fois et demie plus élevé que dans le reste du monde (où seulement
21 des 88 INDC [24 pour cent] contenaient une telle estimation).
Ce Business plan représente une contribution majeure de la Banque mon-
diale à la réduction des déficits d’adaptation en Afrique et à la satisfaction des
besoins exprimés par l’Afrique dans les INDC. Il souligne les plans de la
Banque pour le déploiement d’une expertise technique, la mobilisation de
financements issus de sources diverses, et la facilitation de l’engagement des
parties prenantes en faveur de l’action pour le climat. Le Plan a été préparé à
la veille de la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques (COP21), qui est consciente que la
Note
1. Une INDC identifie les actions qu’un gouvernement national a l’intention
de prendre au titre de l’accord conclu au cours de la réunion de Paris de la
Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les chan-
gements climatiques en décembre 2015.
Renforcer le soutien de la
Banque mondiale à l’action
climatique en Afrique
Le fonds à effet de levier de TerrAfrica (TLF), financé par l’Union européenne, les Pays-Bas et la Norvège à
hauteur de 23 millions $EU, octroie des fonds de démarrage en soutien aux activités susceptibles d’optimiser
les bénéfices d’une meilleure gestion durable des terres et des ressources en eau. Il aide à renforcer ces pra-
tiques, à combler des lacunes et octroie des ressources pour le soutien d’approches intégrées. Il finance des
activités ciblées à hauteur de 10 000 à 350 000 $EU, qui ne sont pas encore suffisamment couvertes par les
mécanismes de financement existants.
Le programme pour la Coopération en matière d’eaux internationales en Afrique (CIWA) soutient les
efforts des pays africains pour surmonter des obstacles politiques, techniques et logistiques complexes
à la gestion et au développement des eaux internationales pour une croissance résiliente au changement
climatique. Le programme préserve un équilibre entre le soutien au développement institutionnel et aux
systèmes d’information et l’assistance aux pays riverains en vue d’accélérer et améliorer la qualité des
investissements. Le soutien institutionnel classique comprend l’élaboration de systèmes d’information et
de modélisation ayant une incidence sur le climat, la consolidation du cadre institutionnel et juridique qui
renforce la capacité des pays à faire face au changement, et la facilitation de la participation des citoyens
et de l’accès des parties prenantes aux informations pertinentes en matière de changement climatique.
Les activités d’investissement classiques visées par le programme comprennent le soutien à la facilitation
d’accords entre les pays, le soutien à la préparation d’investissements pertinents à l’échelle régionale dans
la résilience climatique, la documentation et le partage de bonnes pratiques en matière de mise en œuvre
des infrastructures résilientes au changement climatique, et la mobilisation de ressources pour des projets
techniquement solides. Les projets de gestion intégrée des bassins versants dans les bassins du Niger, du
Zambèze et du lac Tchad visés dans le Business plan bénéficient du soutien du programme CIWA.
7,000
6,000
5,000
Millions $EU
1,000 12%
71%
0
Autres Transport
Note : Les pourcentages correspondent à la part du financement total avec les avantages climatiques
collatéraux. Tous les chiffres concernent les exercices 2011-2015.
Meilleur
Pire
Pas de
données
Source : Adapté de l’indice mondial d’adaptation de l’Université de Notre Dame (ND-GAIN Index) (http://index.gain.org/).
FIGURE 2.2 Sources de vulnérabilité climatique dans les pays africains, 2013
100
90
80
70
60
Pourcent
50
40
30
20
10
0
au u ud
ts ali e
C Bé nda
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Bo om hré
-P ru a
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Bu R Nig o
ce Z i s s e
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G am a F da
C jibo re
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M So u S
M Ta To a
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Sa
R
ép
R
Chapitre 3
Promouvoir une agriculture
intelligente face au climat
La Banque mondiale soutiendra l’agriculture intelligente face au climat (CSA)
en Afrique subsaharienne (ASS) en promouvant les principales initiatives de
CSA régionales, en encourageant l’adoption de meilleures politiques en la
matière, et en finançant des programmes d’investissement nationaux et régio-
naux afin d’accélérer l’adoption d’options en matière de technologies et de ges-
tion de la CSA (Tableau 3.1). Dans le cadre du Programme détaillé pour le
développement de l’agriculture africaine (PDDAA), la Banque mondiale met
également en place un instrument d’investissement qui doit aider les pays à
préparer des propositions en matière de CSA et d’autres sujets prioritaires de
la Déclaration de Malabo de 2014 sur la croissance et la transformation
Résultats escomptés
Avec la mise en place du Centre d’excellence, des évaluations de l’état de pré-
paration des pays à la CSA et des plans d’investissement se multiplieront rapi-
dement en Afrique. Dans un délai de 12 mois après la COP21, 10 évaluations
de l’état de préparation et des plans d’investissement seront effectués, un chiffre
qui sera porté à 30 dans les 24 mois. Une extension rapide des prêts liés à la
CSA en Afrique aboutira à un total de 5 opérations d’investissement dans un
délai de 12 mois après la COP21, 15 opérations dans les 24 mois suivants, et
30 opérations dans les 36 mois.
Plan de financement
Le Tableau 3.2 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
La Banque mondiale déploiera des ressources considérables, dont celles de
l’IDA, de la BIRD et des fonds fiduciaires, pour appuyer les objectifs décrits
ci-dessus. Compte tenu du rôle croissant du secteur privé dans le développe-
ment agricole, elle s’associera à d’autres institutions du Groupe de la Banque
mondiale, comme la SFI et la MIGA, et collaborera avec des partenaires tra-
ditionnels et nouveaux dans le secteur, y compris d’autres institutions multi-
latérales, des bailleurs de fonds bilatéraux, le Fonds vert pour le climat, ainsi
que des investisseurs du secteur privé.
Notes
1. L’Africa Climate-Smart Agriculture Alliance a été mise en place par le Nouveau
partenariat économique pour le développement en Afrique (NEPAD). Cette
alliance rassemble le Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale
(CGIAR), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO), le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), et le Réseau pour
l’analyse des politiques sur l’alimentation, l’agriculture et les ressources natu-
relles (FANRPAN) ainsi que plusieurs grandes O.N.G. (CARE, CRS, Concern
International, Oxfam, et World Vision).
2. Voir https://ccafs.cgiar.org/climate-smart-agriculture-prioritization-framework
#.VhKOaNLluUk.
Chapitre 4
Créer des paysages résilients
au changement climatique
La Banque mondiale plaide en faveur de la réduction de la pauvreté, de la
prospérité partagée et de la durabilité pour parvenir à un développement
durable, résilient au changement climatique et à faibles émissions de carbone.
La gestion durable des ressources naturelles pour des paysages résilients est au
cœur de ces objectifs. Le travail de la Banque sur le renforcement de la rési-
lience des paysages africains se fonde sur la promotion d’une approche de
gestion intégrée des paysages qui reconnaît la nécessité d’aller au-delà d’inter-
ventions axées sur un seul secteur, afin d’assurer la résilience des écosystèmes
et des moyens de subsistance.
Résultats escomptés
Les résultats escomptés sont des estimations prudentes basées sur les résultats
des programmes nationaux de réduction des émissions d’ici 2025. Les inves-
tissements dans les forêts et le processus REDD+ aideront les pays à se trans-
former en passant du statut de paysage dégradé à faible productivité et à forte
incidence de pauvreté au stade de paysage amélioré caractérisé par une meil-
leure productivité, des moyens de subsistance durables et un partage plus
équitable des avantages. Associés à une meilleure gouvernance et une partici-
pation inclusive, ces investissements devraient conduire : (a) à une améliora-
tion des résultats économiques des opportunités de productivité et des
moyens de subsistance pour les communautés locales ; (b) à une amélioration
des avantages sociaux et une autonomisation des communautés (de l’appui
institutionnel, de la communication et des capacités) ; (c) à une gestion plus
durable des forêts et des terres (à travers de meilleures politiques, mesures
incitatives et pratiques) ; et (d) à une biodiversité forestière et agricole amélio-
rée, la conservation des sols, la connectivité des habitats et des services éco-
systémiques. Ces derniers présentent des avantages pour les utilisateurs en
aval et d’autres secteurs de l’économie. Ces services comprennent la conserva-
tion de l’eau, la prévention des inondations, la lutte contre le ruissellement et
l’envasement, la protection de la pêche et la conservation de la biodiversité.
Les investissements forestiers et climatiques peuvent également améliorer
les moyens de subsistance des populations dépendantes des forêts, et préser-
ver des cultures et des traditions. Par ailleurs, les investissements forestiers
Autres financements de 0
développement
(bilatéraux, multilatéraux)
À déterminer 260 Deux à trois pays accéderont à des fonds de préparation additionnels
du FPCF ; deux à trois pays supplémentaires auront accès à des fonds
d’investissement à travers le PIF, la CAFI, le FEM ou d’autres sources ; et
deux à trois pays supplémentaires auront accès aux paiements basés sur
les performances à travers le FPCF.
Total phase accélérée 850
(ressources levées d’ici 2020)
À plus long terme 850
(ressources additionnelles
levées d’ici 2024)
Avantages climatiques
Les investissements forestiers et climatiques améliorent les moyens de subsis-
tance et renforcent la résilience des communautés rurales dans les régions
ciblées qui gèrent les paysages agricoles et forestiers pour leur subsistance. Les
petits exploitants agricoles, notamment les femmes, peuvent avoir accès à de
nouvelles compétences et technologies et de nouveaux marchés qui renforcent
leur capacité d’adaptation aux changements et aux chocs économiques. Les
entreprises de toutes tailles peuvent tirer des avantages de politiques et de
processus réglementaires plus clairs, de paysages plus productifs et de pra-
tiques de gestion améliorées chez leurs fournisseurs.
Les investissements contribuent aussi directement au programme d’atté-
nuation en s’attaquant aux moteurs de la déforestation et en améliorant la
gestion des terres et des forêts, favorisant un stockage plus important du car-
bone dans l’environnement naturel. Nombre de programmes fournissent un
appui explicite et des mesures incitatives visant à réduire les émissions par le
biais de paiements fondés sur les résultats et liés à des performances positives,
vérifiées sur le terrain.
Plan de financement
Le Tableau 4.2 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
Les principaux partenaires de la région sont les gouvernements du Burkina
Faso, Cameroun, République centrafricaine, République du Congo, République
démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Kenya, Liberia,
Madagascar, Mozambique, Nigeria, Ouganda, Tanzanie, Togo et Zambie ;
l’Union européenne, la France, l’Allemagne, la Norvège, le Royaume-Uni et les
États-Unis d’Amérique, ainsi que le FPCF, le PIF et l’ONU-REDD.
Résultats escomptés
Les résultats escomptés sont les suivants :
TABLEAU 4.4 Soutien aux paysages résilients au changement climatique :
plan de mobilisation des ressources
Montant
Sources Notes
(millions $EU)
Sources nationales 0
IDA 355 Les fonds de l’IDA seront alloués à certains pays
de la Corne de l’Afrique ainsi qu’à des projets au
Mozambique et en Tanzanie.
Secteur privé 0
Financement du climat 240 FEM : 40 millions $EU, FVC : 200 millions $EU
(FVC, FEM, FIC, etc.) (effet de levier attendu à confirmer).
Autres financements de développement 0
(bilatéraux, multilatéraux)
À déterminer 160 Des consultations bilatérales sont en cours avec
des gouvernements et des communautés ; la
confirmation est attendue au cours de la phase
de préparation du projet
Total phase accélérée 755
(ressources levées d’ici 2020)
À plus long terme 755
(ressources additionnelles levées d’ici
2024)
Avantages climatiques
Les approches paysagères et investissements sur le terrain généreront les
avantages suivants :
•• Planification de l’utilisation des terres avec des objectifs intégrés d’adapta-
tion et d’atténuation des effets du changement climatique.
•• Des investissements sectoriels (agriculture, conservation, transport, infrastruc-
ture, exploitation minière, eau, etc.) avec des avantages climatiques classiques.
•• Planification au niveau du paysage avec l’intégration d’options d’utilisa-
tion des terres entraînant une réduction des émissions de GES et une
réduction de la pression exercée sur la forêt.
•• Assurer plusieurs fonctions des écosystèmes qui contribuent simultané-
ment à améliorer la résilience et l’adaptation au changement climatique.
•• Conservation des écosystèmes précieux ; par exemple, les zones humides
et les tourbières qui offrent d’importants services de réglementation et
constituent de grands puits de carbone.
•• Communautés de pratique à grande échelle et multisectorielles dans le trans-
fert des connaissances, technologies et soutien à la planification conjointe.
Plan de financement
Le Tableau 4.4 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
Les principaux partenaires englobent l’Union africaine, le NEPAD, les commu-
nautés économiques régionales (COMESA, CEDEAO, CEEAC, SADC), les orga-
nismes des Nations Unies, la Banque africaine de développement, l’Union
européenne, les gouvernements de la France, des Pays-Bas et de la Norvège, des
organisations de la société civile ainsi que d’autres organisations internationales.
Notes
1. On estime la surface forestière de l’Afrique à 675 millions d’hectares, soit environ 17 % de la
surface forestière mondiale et 23 % de la surface des terres dans la région (ces chiffres ne com-
prennent pas les arbres situés en dehors des forêts ou sur des terres agricoles, bien que leur
nombre soit important, en particulier dans les zones à plus forte densité de population, y compris
le Kenya occidental, des parties de l’Afrique occidentale semi-arides et subhumides, ainsi que des
parties de l’Ouganda, de l’Éthiopie et de Madagascar). Cinq pays, à savoir la République démo-
cratique du Congo, le Soudan, l’Angola, la Zambie, et le Mozambique, comptent pour plus de la
moitié des surfaces forestières de la région.
2. TerrAfrica est un partenariat basé en Afrique et dirigé par des pays africains. Il regroupe 26
pays d’Afrique subsaharienne et 20 partenaires, y compris des communautés économiques
régionales, des agences des Nations Unies, des organisations internationales, l’Union euro-
péenne, des agences de bailleurs de fonds bilatéraux, et des organisations de la société civile.
Son objectif est d’inverser la dégradation des terres et de renforcer la résilience en adoptant
des politiques et des programmes qui encouragent des pratiques de gestion durable des terres
et de l’eau au titre d’une approche paysages.
40 Accélérer un développement résilient au changement climatique et à faibles émissions de carbone
FPO
© John Hogg. Nouvelle autorisation requise en cas de réutilisation.
Chapitre 5
Promotion de la gestion
intégrée des bassins versants
La Banque mondiale s’est engagée de façon active dans la gestion intégrée des
bassins versants africains. À cet effet, elle utilise le dialogue de politique, l’as-
sistance technique et l’appui financier. Elle accorde une attention particulière
à la gestion des ressources en eau transfrontalières au travers d’instruments
tels que le programme CIWA (Coopération en matière d’eaux internationales
en Afrique). Cette composante du business plan propose d’augmenter l’appui
à quatre bassins choisis (les bassins du Niger, lac Tchad, Zambèze et Victoria),
avec pour objectif de renforcer la capacité des pays riverains de ces bassins à
gérer leurs ressources en eau en vue d’un développement durable mais aussi
résilient au changement climatique.
Résultats escomptés
Le PIRC obtiendra les résultats suivants :
•• Amélioration de la qualité des informations pour soutenir les décisions
relatives à la gestion et au développement de l’eau prises par les pays
riverains, afin de mieux prévoir et exploiter les ressources en eau
disponibles dans un contexte de variabilité accrue et de changement des
modèles des précipitations ;
•• Identification des besoins institutionnels pour le partage des informa-
tions, augmentation de la durabilité des infrastructures de stockage de
l’eau, atténuation des impacts de la variabilité climatique, production
d’une énergie à faibles émissions de carbone, et garantie de résultats et
d’impacts réels sur le terrain ;
•• Développement d’une infrastructure polyvalente pour l’énergie, l’irriga-
tion, les transports et les débits d’eau minimaux ;
•• Construction de barrages au fil de l’eau afin de fournir des sources d’éner-
gie à faible intensité de carbone ;
•• Optimisation du stockage de l’eau en vue d’une meilleure redistribution et
du maintien de bas débits ;
•• Propositions d’options de stockage à petite échelle aux populations rurales
afin de les aider à résister aux chocs liés à l’eau ;
•• Adoption de mesures collectives pour le contrôle de l’érosion, la réduction
de la pollution, la gestion des pêches et la conservation des écosystèmes ;
•• Augmentation graduelle de la gestion durable des terres et de solutions d’ir-
rigation abordables pour améliorer la résilience de millions de personnes.
Avantages climatiques
L’objectif principal du Plan d’investissement pour la résilience climatique est
de contribuer à réduire la vulnérabilité des populations et des écosystèmes en
minimisant l’exposition et en améliorant la résilience aux impacts sectoriels
Plan de financement
L’enveloppe de financement du PIRC est estimée à 3,1 milliards $EU (Tableau
2), dont environ 600 millions $EU ont été identifiés. Le financement de la
préparation à l’investissement est estimé à un montant approximatif de 50
millions $EU. Les ressources de l’IDA peuvent fournir la base initiale pour la
mise en œuvre du plan, mais d’autres sources de financement devront être
Principaux partenaires
Le Groupe de la Banque mondiale déploiera des ressources globales, y com-
pris des ressources IDA/BIRD, des conseils et l’investissement de la SFI et le
financement de la MIGA pour soutenir les objectifs décrits ci-dessus. La
Banque africaine de développement est un partenaire clé dans cette initia-
tive. On compte également parmi les partenaires l’Agence française de déve-
loppement (AFD) et les agences de développement allemandes actives dans
le soutien au bassin. La Banque tentera également d’impliquer des parte-
naires émergents dans le secteur, notamment d’autres institutions multilaté-
rales, des bailleurs de fonds bilatéraux, le Fonds vert pour le climat et des
investisseurs du secteur privé.
Tout au long du XXe siècle, et en particulier depuis les années 1970, les
pêcheurs, les agriculteurs et les éleveurs de différents groupes ethniques ont
migré vers les rives du lac pour exploiter ses riches ressources naturelles et
échapper aux sécheresses, à la famine et aux conflits dans d’autres parties de
la région. Enfin, depuis les années 1980, des bandes armées et, plus récem-
ment, des groupes extrémistes islamiques ont trouvé refuge autour du lac.
Ces changements ont créé un certain nombre d’opportunités et de menaces.
Pour ce qui est des opportunités, le savoir-faire des migrants et les terres fer-
tiles qui ont été libérées par le rétrécissement du lac ont permis aux quelque
deux millions de personnes installées sur ses rivages de multiplier leurs
moyens de subsistance. Cette région est devenue par ailleurs un exportateur
net de produits alimentaires, et reste aujourd’hui essentielle à la sécurité ali-
mentaire de près de quinze millions de personnes vivant dans l’arrière-pays,
notamment dans les deux métropoles en expansion de la région, N’Djamena
(Tchad) et Maiduguri (Nigeria).
En revanche, la navigabilité a diminué, l’insécurité entrave les efforts de
développement, et le lac forme un environnement fragile et vulnérable à de
nouvelles détériorations. L’accès aux ressources naturelles du lac suscite des
conflits croissants. La contamination due aux pesticides commence à affecter
la production halieutique et l’élevage. Le risque d’une contamination par les
hydrocarbures s’accroît vu l’augmentation de l’exploitation pétrolière dans la
région. De ce fait, la durabilité des systèmes de production actuels n’est pas
garantie, et plusieurs zones humides protégées par la Convention de Ramsar
pourraient être menacées.
Malgré son importance socio-économique et écologique et le faible niveau
de ses indicateurs de développement, le lac Tchad a attiré relativement peu
d’investissements de ses États riverains, et de la communauté des bailleurs de
fonds. Compte tenu de la pression additionnelle exercée par le changement
climatique sur les ressources naturelles fragiles de la région, il est impératif
Résultats escomptés
Les résultats suivants devraient être obtenus dans un délai de trois ans après la COP21 :
•• Le développement et l’adoption du Plan d’action opérationnel pour la
résilience climatique dans le bassin du lac Tchad, qui comprendra les
conclusions des travaux techniques sur le renforcement des connais-
sances sur le système hydrologique du lac, les écosystèmes et les systèmes
de production, et qui reflétera le consensus établi autour des défis aux-
quels est confronté le lac, leurs causes fondamentales et les mesures
nécessaires pour résoudre ces problèmes ;
•• La mobilisation de ressources par les partenaires au développement pour
financer le Plan d’action pour la résilience climatique ;
Secteur privé 0
Financement du climat 30
(FVC, FEM, FIC, etc.)
Autres financements de 40 L’AFD s’est engagée à hauteur d’environ 100 millions $EU pour la
développement mise en œuvre de la composante régionale du plan quinquennal
(bilatéraux, multilatéraux) d’investissement, dont 40 millions $EU pour les deux premières années
À plus long terme 500 Le coût de mise en œuvre du plan d’action est encore inconnu.
(ressources additionnelles levées d’ici Les estimations de financement sont fondées sur le plan
2024) quinquennal d’investissement
Avantages climatiques
Les actions proposées doivent renforcer la résilience au changement clima-
tique et à d’autres facteurs de stress pour les populations et les écosystèmes
autour du lac, et maintenir, voire augmenter, la contribution du lac à la sécu-
rité alimentaire dans l’arrière-pays. Des pratiques plus durables de pêche,
d’agriculture et d’élevage réduiront la vulnérabilité de la population à la séche-
resse et d’autres risques.
Plan de financement
Le Tableau 5.4 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
Les principaux partenaires comprennent la Commission du bassin du lac
Tchad et ses membres (y compris les quatre pays riverains, ainsi que la
République centrafricaine, et les partenaires techniques et financiers, notam-
ment l’AFD, la BAD, l’Union européenne et la GIZ). L’AFD et la Banque mon-
diale apportent leur soutien à la préparation de l’évaluation, de la vision et du
plan d’action pour la résilience climatique.
Résultats escomptés
Les résultats prévus dans le cadre du programme d’aide à long terme au cours
des 10 à 15 prochaines années sont substantiels et comprennent :
•• La réduction de la pauvreté dans l’ensemble du bassin grâce à l’expansion
du développement, à une gestion améliorée, coordonnée et durable des
ressources en eau.
•• Un renforcement de la sécurité énergétique via des investissements
hydroélectriques de 10,7 milliards $EU qui produisent une énergie addi-
tionnelle fixe de 35 300 GWh/an, et une énergie moyenne additionnelle
de 60 000 GWh/an.
Avantages climatiques
Les avantages climatiques provenant du développement de systèmes et outils
de gestion des informations, conjointement au plan stratégique, seront très
probablement substantiels. Les activités fourniront un cadre important pour
l’évaluation de la résilience au changement climatique et l’introduction de
mesures appropriées d’atténuation et d’adaptation vers des trajectoires de
croissance plus résilientes, à faible intensité de carbone.
Le développement de ressources hydroélectriques à faible intensité de car-
bone dans le bassin du Zambèze contribuera à équilibrer le mix d’énergie
Plan de financement
Le Tableau 5.6 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
Le Programme du bassin du Zambèze est guidé par les États membres situés
dans le bassin via le Comité technique de la ZAMCOM composé de hauts
fonctionnaires et du Secrétariat de la ZAMCOM. Le comité sert de point de
référence pour l’aide provenant de divers partenaires de coopération interna-
tionaux (PCI).
Un forum consultatif des PCI a également été créé conformément aux prin-
cipes convenus du cadre de la SADC. Le Partenariat PCI pour le Zambèze
(PCIZ) est un organe de conseil stratégique pour le Secrétariat de la ZAMCOM
qui agit en tant que point de liaison dans le dialogue politique et technique
entre les organes de la ZAMCOM et les PCI. Le PCIZ est responsable d’une
Avantages climatiques
Les récents changements climatiques et les phénomènes extrêmes ont eu des
répercussions importantes sur la production agricole dans le bassin, et de nom-
breuses régions du bassin sont exposées régulièrement à des inondations. Il
existe une grande incertitude quant aux impacts du futur changement
Résultats escomptés
La stratégie de développement résilient au changement climatique devrait
augmenter sensiblement le volume et la coordination des investissements
axés sur l’adaptation dans le bassin. Les interventions portant sur la résilience
en milieu rural pourraient atteindre un million de bénéficiaires d’ici 2025,
avec une réduction significative des charges de nutriments dans le lac Victoria
et l’amélioration de toute une série d’actifs naturels clés.
Plan de financement
Le Tableau 5.8 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
La Banque mondiale déploiera des ressources de l’IDA dans le cadre du
programme régional LVEMP et d’autres opérations connexes. Cette aide
sera complétée par des ressources de fonds fiduciaires (tels que les apports
provenant du Fonds nordique de développement et de la CIWA). Le
Rwanda et l’Ouganda bénéficient de l’aide des processus de planification
des investissements du Programme pilote pour la résilience au change-
ment climatique (PPCR).
Le secteur privé est considéré comme une source essentielle de finance-
ment (le programme LVEMP a déjà mobilisé des niveaux de financement
privé comparables à l’investissement de l’IDA). L’expérience suggère que
les investissements du secteur privé en matière d’efficacité des ressources et
de moyens de subsistance plus résilients atteindront au moins 300 millions
$EU d’ici 2025.
La CAE et ses États membres et ses institutions techniques (en particu-
lier la Commission du bassin du lac Victoria) sont les principales contre-
parties. Les organes du Nil (IBN et NELSAP) vont également participer au
développement de stratégies, de modèles et de systèmes d’information sur
le bassin.
Une série de partenaires au développement financent actuellement, ou
souhaitent financer, des activités connexes dans le bassin ou, de manière
plus générale, dans les Grands Lacs d’Afrique. Ces partenaires sont notam-
ment la BAB, le DFID, le KfW, la SIDA et le gouvernement américain. Ces
sources potentielles de financement, ainsi que les sources traditionnelles et
nouvelles de financement du climat, y compris le FEM et le FVC, seront
activement ciblées.
© Andrea Borgarello. Utilisation autorisée. Nouvelle autorisation requise cas de réutilisation
Chapitre 6
Avantages climatiques
Les avantages climatiques concernent principalement l’adaptation. Les pays
adoptant une approche de l’économie des océans intelligente face au climat,
en particulier par rapport à la pêche, devraient devenir plus résilients face aux
changements. En effet, des ressources marines plus saines sont d’une part plus
résistantes aux changements environnementaux et d’autre part génèrent plus
de revenus, qui à leur tour créent des emplois. Les pays qui gèrent leurs acti-
vités de pêche à des niveaux d’abondance plus élevés et avec une meilleure
TABLEAU 6.2 Soutien aux économies des océans intelligentes face au climat :
plan de mobilisation des ressources
Montant
Sources Notes
(millions $EU)
Sources nationales 20 Contributions nationales et cofinancement
IDA 20 Pays membres de l’IDA participant au Programme régional des
pêches en Afrique de l’Ouest (WARFP) et au Programme de
gouvernance des pêches et de croissance partagée dans le sud-
ouest de l’océan indien (SWIOFish)
BIRD 10 Pays membres de la BIRD participant au WARFP et au SWIOFish
Secteur privé 0
Financement du climat 35 Estimation basée sur les projets de la Banque existants et
(FVC, FEM, FIC, etc.) financés par le FEM
Autres financements de 20
développement
(bilatéraux, multilatéraux)
À déterminer 115
Total phase accélérée 220 Suppose l’intérêt des bailleurs de fonds, y compris la demande de la part
(ressources levées d’ici 2020) de pays en développement d’un soutien de l’IDA, afin de financer des
projets ayant un potentiel d’intensification à l’échelle de toute l’Afrique
À plus long terme 280
(ressources additionnelles
levées d’ici 2024)
Plan de financement
Le Tableau 6.2 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
La Banque mondiale a collaboré avec de nombreux partenaires afin d’aug-
menter l’investissement dans la pêche durable et la santé des océans, dont les
pays membres de la Commission sous-régionale des pêches d’Afrique de
l’Ouest (CSRP) ; la Commission des pêches du sud-ouest de l’océan Indien
(SWIOFC) ; la Commission de l’océan Indien (COI) et des États associés, tels
que São Tomé & Principe, dans le cadre du groupe des petits États insulaires
en développement africains ; et l’Association des États riverains de l’océan
Indien.
Notes
1. Voir http://www.iora.net/media/158070/mauritius_blue_economy_declaration.pdf.
2. Créé en 2005, PROFISH est un fonds fiduciaire multi-donateurs géré par la
Banque mondiale pour appuyer des réformes de gouvernance en vue de la pêche
durable. Ce fonds collabore avec plusieurs partenaires, y compris l’Organisation
des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation de
coopération et de développement économique (OCDE), WorldFish, des orga-
nismes de développement et le secteur privé.
3. L’ABNJ a pour objectif d’améliorer la gestion durable de la pêche et la conser-
vation de la biodiversité dans le monde. Ses partenaires comprennent le Fonds
mondial pour l’environnement, la FAO, le Programme des Nations Unies pour
l’environnement (PNUE), et le Forum mondial sur les océans.
B2 : Capital physique
Chapitre 7
Le Projet de transport urbain à Lagos financé par la Banque mondiale a identifié les services d’au-
tobus comme une composante principale d’un plan de refonte du système de transport. Le TRA est
un système de transport routier rapide qui fonctionne comme un métro, mais il offre des services de
transport rapide de grande capacité sur des voies réservées dans les rues de la ville et non dans des
voies souterraines. En mars 2008, ce projet de 22 kilomètres reliant la région continentale et insulaire
de Lagos est devenu la première ligne de bus spéciale de l’Afrique subsaharienne. Le TRA fonctionne
16 heures par jour, et 220 autobus transportent quotidiennement plus de 200 000 passagers. Plus de
120 millions de passagers les ont empruntés au cours des deux premières années de fonctionnement.
La Banque mondiale a fourni des conseils techniques et un crédit IDA de 100 millions $EU.
Grâce à ce projet, le temps de transport a été réduit en moyenne de 25 minutes d’un bout à l’autre de
la ligne, et les tarifs ont baissé de plus de 50 pour cent. Le transport rapide par autobus représente
25 pour cent de tout le trafic des passagers le long du corridor, mais seulement 4 pour cent des véhi-
cules. Il a généré 2 000 emplois de conducteurs, receveurs d’autobus, inspecteurs, mécaniciens et
vendeurs de billets et 10 000 autres emplois indirects d’exploitation formelle et informelle de parcs
relais et de services de mini-restauration rapide.
Outre ces avantages sociaux, le projet de TRA a réduit de 13 pour cent les émissions de CO2 et de
20 pour cent celles des gaz à effet de serre. Le temps d’attente a été écourté de 45 à 10 minutes, et
l’exposition des passagers à la pollution a été réduite, ainsi que l’incidence et la sévérité des maladies
respiratoires.
Résultats escomptés
Les programmes sont censés offrir des avantages liés à un développement
urbain efficace, renforcer la base fiscale et accroître l’accès aux obligations
municipales, et améliorer la capacité des villes pour la gestion intégrée des
risques, y compris la gestion des risques liés aux facteurs naturels et
humains. Les avantages spécifiques comprennent : a) un renforcement de
la capacité de planification et de mise en œuvre de l’adaptation et de l’atté-
nuation pour les municipalités locales et les principales parties prenantes,
b) des bâtiments, infrastructures et services plus résilients et des services
de transport particulièrement optimisés, c) un meilleur état de préparation
aux risques tels que les inondations, la pénurie d’eau et la montée du niveau
de la mer, y compris une capacité améliorée d’intervention dans les situa-
tions d’urgence, et d) une sensibilisation accrue et une implication plus
forte du public dans une planification résiliente et sa mise en œuvre.
Avantages climatiques
Vingt à 25 villes d’Afrique subsaharienne qui sont les plus exposées aux risques
climatiques et abritent environ 62 millions de personnes bénéficieront des acti-
vités proposées. Les principaux avantages climatiques sont les suivants :
Plan de financement
Le Tableau 7.4 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
Les principaux partenaires internationaux sont l’AFD, la BAD, C40, l’Alliance des
villes, le Dispositif mondial pour la réduction des catastrophes et la reconstruction
(GFDRR), le FEM, la GIZ, le Conseil international pour les initiatives écologiques
locales (ICLEI), l’Initiative pour des villes résilientes, la Fondation Rockefeller et ONU
Habitat.
Les partenaires au sein de l’Afrique subsaharienne sont l’Association africaine de
l’eau (AAE), la Commission de l’Union africaine (CUA), les communautés écono-
miques régionales (CER), les Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (UCGA).
Chapitre 8
Renforcement de la résilience
des zones côtières en Afrique
de l’Ouest
La Banque aidera à renforcer la résilience des actifs côtiers aux risques clima-
tiques et autres catastrophes naturelles en Afrique de l’Ouest grâce à la com-
binaison d’une assistance technique et d’investissements destinés : à préserver
et réhabiliter les ressources côtières naturelles essentielles pour les moyens de
subsistance ; à stimuler le développement économique et accroître le bien-
être social ; et à soutenir le développement durable des secteurs de croissance
prépondérants comme la pêche, le tourisme et l’industrie. La dégradation du
littoral dans toute la région exige l’ouverture d’un dialogue national et régio-
nal, au niveau des politiques et au niveau technique. Le Tableau 8.1 illustre les
domaines d’intervention proposés.
a. Ces points correspondent à des régions où la rapidité de l’érosion menace les actifs économiques ou les moyens de
subsistance prioritaires.
b. Les investissements peuvent concerner la construction de canaux pour les eaux de pluie et de systèmes de drainage ; la
gestion de tous les types de déchets qui entraînent la dégradation des biens naturels et économiques de subsistance, la santé
publique et le tourisme ; et la mise en place de systèmes de gestion des risques de catastrophes naturelles.
c. L’assistance technique peut comprendre la mise à disposition de données précises pour la prise de décisions, la définition
claire des rôles institutionnels visant à traduire les tendances biophysiques en décisions budgétaires et en actions et la
préparation d’un Plan national et sous-national de gestion intégrée des zones du littoral.
En 2010, les autorités marocaines ont sollicité le soutien de la Banque mondiale afin d’étudier les possibili-
tés d’adapter le secteur du transport au changement climatique. Quatre tronçons routiers ont été sélectionnés
pour cette étude. Une évaluation des risques a été réalisée pour chaque tronçon afin d’identifier les points cri-
tiques ainsi que les solutions d’ingénierie proposées pour accroître la résilience des infrastructures routières aux
événements climatiques extrêmes. Les solutions envisagées convergeaient vers l’amélioration des conditions
hydrologiques et géotechniques ainsi que vers l’identification de solutions techniques pour obtenir un revête-
ment plus résilient. Un guide simplifié a été élaboré à l’intention de la Direction des routes pour leur communi-
quer les normes techniques en matière de construction, de réfection et d’entretien des infrastructures routières.
Résultats escomptés
Les résultats escomptés (d’ici 2020) sont les suivants :
•• Taux d’érosion réduits de 30 pour cent dans les principaux points d’éro-
sion du littoral identifiés.
•• Réduction de 30 pour cent des risques d’inondations pour la population
vivant dans les zones inondables prioritaires.
•• Mise en place de systèmes de suivi des informations côtières pour appuyer
la prise de décisions dans tous les pays participants.
Avantages climatiques
Grâce à un suivi et des actions destinées à préserver les mangroves, une ges-
tion résiliente au changement climatique et à faibles émissions de carbone des
régions côtières de l’Afrique de l’Ouest assurera la conservation de nom-
breuses espèces particulières à ce type d’environnement. Cette gestion peut
également réduire les impacts de la sédimentation sur la biodiversité.
La gestion des déchets solides et liquides est nécessaire pour conserver un
environnement côtier sain et productif, pour garantir la biodiversité des habi-
tats, les fonctions des écosystèmes et la reproduction des ressources halieu-
tiques. L’élimination des déchets solides qui obstruent les systèmes de drainage
permettra d’éviter de graves inondations. Les investissements dans des
infrastructures résilientes au climat doivent renforcer la résilience socio-éco-
nomique des communautés et des États côtiers.
Plan de financement
Le Tableau 8.2 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
Les principaux partenaires internationaux sont l’AFD, la BAD, C40, l’Alliance des villes,
le Dispositif mondial pour la réduction des catastrophes et la reconstruction (GFDRR),
le FEM, la GIZ, le Conseil international pour les initiatives écologiques locales (ICLEI),
l’Initiative pour des villes résilientes, la Fondation Rockefeller et ONU Habitat.
Les partenaires au sein de l’Afrique subsaharienne sont l’Association africaine de l’eau
(AAE), la Commission de l’Union africaine (CUA), les communautés économiques
régionales (CER), les Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (UCGA).
Notes
1. On entend par zones côtières la zone située entre 50 m en dessous du niveau moyen de la
mer et 50 m au-dessus du niveau de la marée haute ou encore la zone s’étendant vers l’in-
térieur du pays sur une distance de 100 km à partir de la côte (Évaluation des écosystèmes
pour le millénaire des Nations Unies).
2. Déclaration des ministres en charge de l’environnement et de l’érosion côtière à Dakar,
Sénégal, mai 2011
3. https://www.iucn.org/fr/propos/union/secretariat/bureaux/paco/programmes/pro-
gramme_marin_et_cotier__maco/projets/thematique__amenagement_integre_du_litto-
ral_/erosion_cotiere_et_schema_damenagement_du_littoral_ouest_africain/
Chapitre 9
Renforcement de la protection
sociale
La Banque mondiale soutiendra l’expansion et le renforcement du système de
protection sociale afin d’augmenter la résilience des groupes vulnérables à la
variabilité et au changement climatiques. Ce soutien portera sur un ensemble
de pays prioritaires situés dans la région sahélo-saharienne. Le Tableau 9.1
décrit les programmes proposés.
Résultats escomptés
Les résultats escomptés de cet engagement sont une augmentation du nombre
de personnes couvertes par les programmes PSA dans toute la région du
Sahel. Les résultats intermédiaires sont les suivants :
•• Politique/stratégie gouvernementale documentée : la politique/stratégie gou-
vernementale sera documentée grâce à la livraison de produits de connais-
sances pour la protection sociale adaptative et d’un soutien direct au
développement de stratégies de protection sociale (notamment l’adaptation
au changement climatique et la gestion des risques de catastrophes).
Avantages climatiques
Les initiatives de PSA peuvent accroître directement la résilience et promou-
voir l’adaptation au niveau des ménages par l’intermédiaire de trois canaux :
(L’encadré 9.1 décrit le cas de l’Éthiopie) :
•• le renforcement des opérations après la survenue d’un choc, afin de four-
nir une assistance opportune et prévisible aux ménages pauvres affectés ;
•• des initiatives de travaux publics pouvant aider à répondre aux facteurs
de vulnérabilité et promouvoir l’adaptation au changement climatique
par le biais de projets ciblant l’insécurité de l’approvisionnement en eau,
l’érosion des sols et la séquestration du carbone ;
Outre sa capacité à répondre à des crises, le Programme de filet de sécurité productive (PSNP)
de l’Éthiopie a financé des travaux publics qui ont permis à des communautés pauvres de s’enga-
ger directement dans un processus d’adaptation au changement climatique. Plus de 60 % des sous
projets de travaux publics du programme ont ciblé la conservation du sol et de l’eau, renforcer à la
fois les moyens de subsistance et la résilience aux impacts d’une pluviosité variable. Des projets du
PSNP ont contribué à construire des infrastructures augmentant la rétention d’eau, avec des retom-
bées positives pour les moyens de subsistance. Des participants au PSNP ont construit 600.000 km
de murets en terre ou en pierre améliorant la rétention d’eau et diminuant l’érosion par le ruissel-
lement. Des schémas d’irrigation à petite échelle alimentés par des sources d’eau et construits par
le PSNP ont aidé entre 4 et 12 pour cent des ménages à augmenter leurs troupeaux, et à améliorer
leurs revenus de 4 à 25 %. Des projets du PSNP contre l’érosion des sols et pour la conservation de
l’eau ont entraîné des augmentations importantes et visibles de la couverture arborée et herbacée, et
une diversité plus large des espèces végétales, ainsi qu’un reverdissement de zones autrefois désolées
Plan de financement
Le Tableau 9.2 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
Les principaux partenaires comprennent les ministères de la Planification
économique et du Développement, des Finances, de la Protection sociale et
du Travail, de l’Environnement, de l’Agriculture ; les directions de la gestion
des risques de catastrophes, le ministère canadien des Affaires étrangères, du
Commerce et du Développement, DANIDA, DFID, ECHO, l’Union euro-
péenne, la Commission européenne, la FAO, JICA, Irish Aid, les Pays-Bas,
SIDA, HCR, PNUD, UNICEF, USAID, PAM, et ONG.
Chapitre 10
Lutte contre les facteurs de
migration
Les changements environnementaux modifieront profondément la nature des
migrations et leurs flux en Afrique, en agissant sur un ensemble de facteurs
économiques, sociaux et politiques qui affectent eux-mêmes les migrations.
La Banque mondiale soutiendra un ensemble d’activités stratégiques axées
sur la compréhension et la lutte contre les multiples facteurs de migration et
leurs effets interactifs complexes (voir Tableau 10.1).
Avantages climatiques
Les activités proposées pourront renforcer directement la résilience sociale et
économique et faciliter l’adaptation au niveau des ménages et des communautés.
Pour cela, il faudra comprendre et soutenir les stratégies autonomes d’adaptation
et de gestion des risques des groupes affectés, en permettant à ceux-ci de dévelop-
per un agenda de gestion des risques en soutien à leurs objectifs de développe-
ment, et en permettant aux communautés pauvres d’accéder aux informations et
aux ressources nécessaires, tels que les systèmes de protection sociale et les
opportunités de moyens de subsistance alternatifs. Des travaux communautaires
destinés à renforcer la résilience et diversifier les moyens de subsistance pour-
raient également être conçus pour pallier l’insécurité de l’approvisionnement en
eau, l’érosion des sols et favoriser une meilleure capture du carbone.
Plan de financement
Le Tableau 10.2 décrit le plan de financement.
À déterminer 0
Total phase accélérée 616
(ressources levées d’ici 2020)
Principaux partenaires
Les principaux partenaires comprennent les ministères des Finances et du
Bien-être social, l’AFD, l’Action pour le climat, le CERI (Sciences Po Paris), le
CIWA, le Centre international Feinstein, le GFDRR, le GPFD, l’OIM, l’Institut
pour la recherche et le développement, la Commission internationale des irri-
gations et du drainage (CIID), le KNOMAD, la Commission du bassin du lac
Tchad, la Royal Geographical Society, le Stockholm International Water
Institute, le PNUE, l’UNESCO, le HCR, l’UNOCHA, le Royaume-Uni et les
partenaires associés au Bureau britannique pour la science sur les migrations
et les changements environnementaux mondiaux.
ÉNERGISER LA RÉSILIENCE
Près de 600 millions de personnes et 10 millions de petites et moyennes entre-
prises en Afrique subsaharienne ne sont toujours pas connectées au réseau élec-
trique. Nombre de pays possèdent des réseaux de petite taille et mal entretenus
par des services publics souvent déficitaires. Ainsi, beaucoup d’utilisateurs,
connectés ou non au réseau électrique, dépendent de sources d’énergie fossiles
pour s’éclairer ou se chauffer, lesquelles sont plus onéreuses et offrent des gains de
productivité beaucoup moins importants que les sources d’énergie modernes
pour les consommateurs.
Cette situation a poussé la Banque mondiale à s’engager en faveur des objectifs
de l’Initiative Énergie durable pour tous à l’horizon 2030 qui consistent, entre
autres, à garantir l’accès universel aux services énergétiques modernes, à doubler
le taux global d’amélioration de l’efficacité énergétique et la part des énergies
renouvelables dans le bouquet énergétique mondial.
Les sources d’énergie sobres en carbone offrent des avantages en matière d’atté-
nuation qui sont associés à l’augmentation de la part des énergies renouvelables
dans la région, tout en fournissant l’énergie nécessaire pour relever le défi de l’ac-
cès et améliorer la résilience. En investissant à la fois dans le réseau électrique et
hors réseau, en attirant des investissements du secteur privé, et en tirant parti des
technologies traditionnelles et émergentes dans le domaine des énergies renouve-
lables, la Banque mondiale peut contribuer à améliorer l’un des moteurs clés de la
sécurité, de la productivité, de la création d’emplois, et de la réduction de la pau-
vreté. Ces investissements nécessiteront une augmentation des financements
concessionnels pour les infrastructures auxiliaires (routes, disponibilité de l’eau,
investissements deep grid et autres).
Les investissements dans le réseau de production, axés sur le solaire photo-
voltaïque (PV), l’hydroélectricité et la géothermie, devraient être calibrés de façon
à optimiser les besoins de transmission et de distribution supplémentaires ainsi
que les interconnexions régionales, de plus en plus importantes pour la résolution
des problèmes liés à la petite taille du marché intérieur et à l’amélioration de la
fiabilité. Les investissements dans la production d’énergie renouvelable à grande
échelle pourraient également inclure l’énergie solaire concentrée (ESC) et l’éo-
lienne dans un contexte où les marchés régionaux sont en plein essor. Les inves-
tissements hors réseau peuvent permettre d’exploiter de petits systèmes de
production distribués, tels que les lanternes solaires portables et les systèmes
solaires domestiques, ainsi que les mini-réseaux pouvant mélanger les carburants
fossiles à la production d’énergie solaire photovoltaïque. Compte tenu de la taille
de l’investissement requis, il sera crucial de tirer parti des avantages comparatifs
du régime de garanties contre les risques de la Banque mondiale, des services de
conseil et d’investissement de la SFI, et de l’assurance de la MIGA pour attirer la
participation du secteur privé.
© Andrea Borgarello. Utilisation autorisée. Nouvelle autorisation requise cas de réutilisation
Chapitre 11
Augmenter l’utilisation de
l’énergie solaire
La Banque mondiale soutiendra l’adoption de l’énergie solaire par des travaux
techniques, des financements, le dialogue sur les politiques et la mobilisation des
ressources. Ces efforts seront axés sur le développement de projets solaires
photovoltaïques à visée commerciale ainsi que l’accélération de la fourniture de
services énergétiques modernes dans les zones non connectées au réseau élec-
trique par le biais de systèmes solaires domestiques et de lanternes solaires por-
tables (Tableau 11.1).
Résultats escomptés
Les résultats des mesures proposées comprennent le développement de 1 GW de
projets d’énergie solaire PV connecté au réseau et la fourniture de services énergé-
tiques modernes à 60 millions de consommateurs non connectés au réseau d’ici
2020.
Avantages climatiques
L’énergie solaire offre le plus grand potentiel d’atténuation des effets du change-
ment climatique, avec un coût d’abattement marginal pouvant maintenant
atteindre zéro ou, dans certaines situations, être profitable. Elle peut permettre de
remplacer le kérosène, le diesel et l’utilisation non durable du bois, avec des avan-
tages importants en termes de santé et d’environnement.
À plus long terme (ressources 4 760 En supposant une accélération conséquente pour atteindre
additionnelles levées d’ici 2024) 3 GW d’ici 2025.
Principaux partenaires
La Banque mondiale déploiera des ressources globales, y compris IDA/BIRD, et
mobilisera les conseils et l’investissement de la SFI et le financement de la MIGA
afin de soutenir les objectifs énoncés ci-dessus. Elle collaborera avec des parte-
naires traditionnels et émergents, y compris des gouvernements, le secteur privé
et les investisseurs du financement climatique.
Chapitre 12
Augmenter l’utilisation de
l’hydroélectricité
La Banque mondiale continuera de soutenir le développement de l’hydroélectri-
cité par des travaux techniques, du financement, le dialogue sur les politiques et
la mobilisation des ressources. Ces efforts seront axés sur le développement de
grandes capacités de production hydroélectrique ainsi que la réglementation de
l’eau pour assurer une production toute l’année et créer de nouvelles opportunités
de développement hydroélectrique en aval (Tableau 12.1).
Résultats escomptés
Les résultats des mesures proposées d’ici 2025 sont, entre autres, le développe-
ment de 1 GW de capacité hydroélectrique et la régulation des débits en aval dans
deux des plus grands bassins fluviaux de l’Afrique de l’Ouest à des fins de dévelop-
pement ultérieur.
Autres financements de développement 450 Inclut les investisseurs multilatéraux identifiés dans les
(bilatéraux, multilatéraux) structures PPP actuelles.
À déterminer 0
Avantages climatiques
L’hydroélectricité est une source d’énergie renouvelable, efficace et fiable, qui
n’émet pas directement de gaz à effet de serre ou d’autres polluants et qui peut être
programmée pour produire de l’énergie en fonction des besoins, selon la disponi-
bilité de l’eau. Bien qu’elle engendre indirectement des émissions de gaz à effet de
serre, essentiellement pendant la construction et l’inondation des réservoirs, le
facteur d’émission des GES de l’hydroélectricité (4 à 18 grammes de CO2e par
kilowattheure) est 36 à 167 fois inférieur aux émissions produites par l’électricité
obtenue à partir de combustibles fossiles.
Plan de financement
Le financement du développement de 1 000 MW d’hydroélectricité devrait
atteindre 2 milliards $EU (Tableau 12.2).
Principaux partenaires
Les initiatives seront mises en œuvre en étroite collaboration avec les gouverne-
ments du Cameroun et de la Guinée, ainsi qu’avec les entités qui achèteront à
terme l’électricité.
Chapitre 13
Augmenter l’utilisation de
l’énergie géothermique
La Banque mondiale soutiendra l’adoption de l’énergie géothermique par des tra-
vaux techniques, du financement, le dialogue sur les politiques et la mobilisation de
ressources. Ces efforts seront axés sur le développement en amont de sites géother-
miques ciblés afin d’attirer les capitaux du secteur privé pour le développement en
aval et ouvrir le secteur dans la sous-région d’Afrique de l’Est (Tableau 13.1).
Résultats escomptés
Les résultats escomptés sont, entre autres, le développement de 500 MW de capa-
cité géothermique et l’ouverture du secteur de la géothermie dans la Communauté
d’Afrique de l’Est pour de nouveaux investissements d’ici 2025
Avantages climatiques
La production d’énergie géothermique n’implique pas l’utilisation de combustibles
fossiles et n’émet qu’une quantité minimale de gaz à effet de serre. La réduction
réelle des GES dépend du bouquet énergétique actuel et prévu dans le pays :
l’avantage climatique est optimisé lorsque l’énergie géothermique remplace la pro-
duction thermique inefficace (et souvent onéreuse) à base de combustibles fossiles
(ce qui rend le développement de la géothermie particulièrement souhaitable
dans les pays enclavés et dotés de ressources limitées). En plus d’avoir une
empreinte environnementale minimale, la production d’énergie géothermique est
également très résiliente aux effets du changement climatique.
Plan de financement
L’investissement nécessaire pour atteindre l’objectif de production de 500 MW de
capacité géothermique est estimé à 2,8 milliards $EU (Tableau 13.2). La Banque
peut offrir des solutions financières diverses et uniques, y compris des financements
concessionnels à long terme de l’IDA pour les études d’exploration et celles en
amont, des régimes de garantie pour atténuer le risque de l’investisseur ; le finance-
ment du Programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables
(SREP) dans les pays à revenu faible pour les projets pilotes d’énergie renouvelable et
l’assistance technique. Le GBM peut aussi mobiliser les produits financiers concur-
rentiels de la SFI qui affluent dans les nouveaux investissements du secteur privé.
Principaux partenaires
L’initiative sera mise en œuvre en étroite collaboration avec les gouvernements de
Djibouti, Éthiopie, Kenya et Tanzanie, ainsi que le secteur privé pour le dévelop-
pement en aval. Un appui sera également sollicité auprès des partenaires du Plan
mondial de développement de la géothermie.
Montant
Sources Notes
(millions $EU)
HABILITER LA RÉSILIENCE
Pour permettre aux pays de renforcer leur résilience aux effets du changement
climatique, le Business plan de l’Afrique pour le climat propose de renforcer les
programmes hydrométéorologiques en Afrique et d’établir une Facilité d’investis-
sements résilients au changement climatique en Afrique. Ces deux initiatives
vont permettre d’améliorer la base de connaissances et de données pour l’intégra-
tion de la variabilité et du changement climatiques dans de nombreux processus
de décision aux niveaux local, national et régional
© Warrenski, Flickr. Utilisation autorisée. Nouvelle autorisation requise cas de réutilisation
Chapitre 14
Renforcement du programme
hydrométéorologique en Afrique
Ce programme soutient l’amélioration des capacités de résilience au changement
climatique et aux catastrophes naturelles des pays subsahariens ciblés en renfor-
çant leurs services hydrométéorologiques et les services délivrés aux utilisateurs
finaux, y compris les alertes précoces ainsi que les services de connaissance et de
conseil permettant de relier les systèmes nationaux à leurs homologues régionaux
et mondiaux.
Il vise à renforcer les services météorologiques et hydrologiques nationaux
(SMHN) et répondre à leurs besoins en investissement, assistance technique et
renforcement des capacités pour une modernisation intégrée (Tableau 14.1). Il
est conçu comme un programme-cadre destiné à moderniser les SMHN et leurs
agences régionales. Le programme mettra l’accent sur la réduction de la
Résultats escomptés
Les résultats escomptés seront les suivants :
•• Des prévisions fiables et en temps opportun aux niveaux régional, national et
local ;
•• Prestation améliorée de services météorologiques, climatiques et hydrolo-
giques ; et
•• Meilleure collaboration internationale et transfrontalière, y compris sur les
alertes précoces.
Avantages climatiques
Les secteurs clés, en particulier l’agriculture, l’énergie, l’eau, la santé et les trans-
ports, bénéficient directement de services hydrométéorologiques. L’agriculture,
majoritairement pluviale en Afrique, représente 60 pour cent des emplois et
40 pour cent des exportations de la région. Le PDDAA adopté par les gouverne-
ments africains en 2003 met l’accent sur l’amélioration de la gestion de l’eau et une
« agriculture intelligente face au climat », deux secteurs tributaires d’informations
météorologiques fiables et délivrées en temps opportun. L’énergie est un élément
primordial de la réduction de la pauvreté et du développement économique, et
l’énergie hydroélectrique, aujourd’hui source importante d’énergie en Afrique
subsaharienne, dépend également des données hydrométéorologiques pour des
performances optimales.
Une étude de la Banque mondiale (2010) a mis en évidence les coûts écono-
miques du manque d’électricité et souligne le nouvel élan de l’énergie hydroélec-
trique. La gestion efficace des ressources en eau procurera de multiples avantages
grâce au soutien à l’irrigation des cultures, à la production d’hydroélectricité, l’ap-
provisionnement en eau potable, la gestion des bassins versants, le contrôle de
l’érosion, etc. De plus, les transports et la connectivité accéléreront la croissance.
Seul un tiers des habitants des zones rurales africaines vit aujourd’hui dans un
périmètre de 2 km de routes praticables en toute saison. L’Afrique enregistre 60
pour cent des cas de paludisme dans le monde, et 80 pour cent des décès dus à
cette maladie. Tous ces secteurs pourront bénéficier de services hydrométéorolo-
giques efficaces et de la planification efficace des interventions ciblées.
Les activités proposées bénéficieront directement à tous les citoyens des pays
participants en améliorant leur résilience au changement climatique. Outre la
délivrance de prévisions et d’alertes météorologiques, climatiques et hydrolo-
giques, les SMHN devraient également entreprendre des activités d’information
sur l’adaptation au changement climatique et l’atténuation des impacts.
La Phase I du programme hydrométéorologique bénéficiera à plus de 100 mil-
lions de personnes dans 15 pays d’Afrique subsaharienne et à 4 organisations
Financement du climat (FVC, 135 La préférence est donnée aux subventions financées par le FVC
FEM, FIC, etc.) (initiative visant un bien public).
Autres financements de 27 Un soutien subventionné est envisagé pour les composantes
développement (bilatéraux, assistance technique et renforcement des capacités.
multilatéraux)
À déterminer 0
Total phase accélérée 270 Sous réserve de la disponibilité constante et prévisible des
(ressources levées d’ici 2020) ressources.
À plus long terme (ressources 280 Sous réserve de la disponibilité constante et prévisible des
additionnelles levées d’ici 2024) ressources.
Plan de financement
Le Tableau 14.2 décrit le plan de financement.
Principaux partenaires
Les principaux partenaires seront les gouvernements nationaux et les organisa-
tions régionales d’Afrique subsaharienne, dont la Commission de l’Union afri-
caine et les communautés économiques régionales. La Banque mondiale, l’OMM
et la Banque africaine de développement chercheront activement des collabora-
tions stratégiques avec des partenaires au développement internationaux, régio-
naux et bilatéraux et les institutions techniques, y compris les agences
hydrométéorologiques. Ils contacteront également la société civile, le secteur
privé et les universités de l’Afrique subsaharienne pour créer un réseau mondial
de partage des connaissances, de solutions et de ressources
Les partenariats de financement du programme mobiliseront des ressources de
la Banque mondiale et de la BAD (y compris l’initiative ClimDev-Afrique), des
aides financières des partenaires de développement bilatéraux et multilatéraux et
des fonds de financement du climat. La possibilité d’établir un nouveau fonds
fiduciaire multibailleur sera étudiée afin d’optimiser les synergies et la collabora-
tion entre tous les partenaires.
Chapitre 15
Création d’une Facilité
d’investissements résilients
au climat en Afrique
La planification et la conception du projet pour l’investissement résilient au chan-
gement climatique peuvent être efficaces si elles sont réalisées en Afrique, par des
Africains, au sein des institutions établies sur le continent. À cette fin, la Banque
mondiale, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine, la Commission
économique des Nations Unies pour l’Afrique (ONUCEA) et d’autres partenaires
en Afrique, propose la création d’une Facilité d’investissements résilients au climat
en Afrique. Cette Facilité augmenterait la capacité des décideurs politiques afri-
cains à intégrer le changement climatique dans la planification, la conception et
l’exploitation des investissements dans les secteurs concernés (Tableau 15.1).
Résultats escomptés
Les indicateurs de résultats comprennent notamment :
•• Élaboration de directives techniques pour la conception et la planification des
investissements dans un contexte climatique incertain, révisées par des pairs
évaluateurs et les parties prenantes, et adoptées par les promoteurs de projets ;
•• Hébergement, mise à disposition et maintenance par des organisations africaines
d’une plateforme de connaissances et de données ouvertes en ligne, utilisable
pour la conception de projets liés à la résilience au changement climatique ;
•• Renforcement des capacités des promoteurs de projets dans l’utilisation des
méthodes de gestion des risques climatiques lors de la conception et la planifi-
cation des projets dans certains secteurs ;
•• Prestation de services de conseil à l’attention des promoteurs à certaines
étapes de la conception des projets (par exemple, dans le cadre des études de
préfaisabilité et de faisabilité).
Avantages climatiques
Pour illustrer les types d’avantages climatiques, il est utile de se référer à l’étude
ECRAI. Cette étude montre que, dans des scénarios d’assèchement climatique, la
non-intégration du changement climatique dans la planification et la conception
des infrastructures énergétiques et de l’eau pourrait entraîner des pertes de
recettes hydroélectriques de 5 à 60 pour cent (selon le bassin fluvial). Elle révèle
également que les dépenses de consommation d’énergie pourraient atteindre
jusqu’à trois fois les valeurs de référence initiales. Dans les scénarios de climat
humide, le développement classique des infrastructures pourrait mener à un
manque à gagner de l’ordre de 15 à 130 pour cent par rapport au niveau de réfé-
rence (dans l’hypothèse où le plus grand volume des précipitations n’est pas utilisé
pour accroître la production d’énergie hydroélectrique).
En renforçant la capacité des institutions africaines à intégrer le change-
ment climatique dans la planification et la conception des projets, l’initiative
proposée permettra de réduire le risque d’une sous-performance optimale
des investissements à longue durée de vie. Ce faisant, elle permettra d’ac-
croître la résilience non seulement des projets analysés, mais aussi des com-
munautés et des pays dépendant pour leur développement économique et
social des services offerts par ces projets d’infrastructure.
Plan de financement
Le Tableau 15.2 décrit le plan de financement.
Secteur privé 0
Autres financements de 6 Ce montant inclut des fonds fiduciaires déjà mobilisés et une aide
développement (bilatéraux, additionnelle promise en principe par le NDF.
multilatéraux)
À déterminer 44 Discussions en cours avec l’AFD, le DFID, l’UE et la GIZ. La
possibilité de mobiliser des ressources via le GIF est également en
cours de discussion.
Plan de financement
Le plan de financement est une estimation des ressources nécessaires à la mise en
œuvre du Business plan pour le climat en Afrique (la phase de mise en œuvre accé-
lérée et celle à plus long terme (Tableau 16.1)) et identifie les sources de financement
possibles pour la phase de mise en œuvre accélérée (Tableau 16.2). Les activités pré-
vues dans le plan représentent une réserve, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas encore été
approuvées par les directions des organismes de financement (bien que le processus
de préparation des projets soit pour plusieurs d’entre eux en voie d’achèvement).
Il faut ajouter les mises en garde et les précisions suivantes concernant les
sources de financement possibles :
•• Association internationale de développement (IDA) : l’IDA fait partie du
Groupe de la Banque mondiale et aide les pays les plus pauvres du monde
en accordant des prêts hautement concessionnels (appelés « crédits ») et des
subventions aux programmes qui stimulent la croissance économique,
réduisent les inégalités et améliorent les conditions de vie des populations.
À plus long
Composantes Mise en œuvre accélérée
terme
B. Capital physiquel
Villes intelligentes face au climat 1 025 1 025
Renforcement de la résilience des côtes (Afrique de 450 550
l’Ouest)
C. Capital humain et social
Protection sociale 480 960
Lutte contre les facteurs de migration 616 970
II. Énergiser la résilience 5 398 7 402
132
(en millions $EU)
Capital naturel
Agriculture intelligente face au climat 1 300 100 320 240 240 800 3 000
Gestion intégrée des bassins versants 890 692 670 425 150 140 2 967
(Niger, Tchad, Zambèze, lac Victoria)
Économie des océans intelligente face au climat 30 35 20 0 20 115 220
Capital physique
Villes intelligentes face au climat 550 0 0 0 20 455 1 025
Renforcement de la résilience des côtes (Afrique 150 90 150 0 60 0 450
de l’Ouest)
Capital humain et social
Protection sociale 365 45 70 0 0 0 480
Lutte contre les facteurs de migration 600 0 16 0 0 0 616
II. Énergiser la résilience 1 335 300 700 2 850 213 0 5 398
Énergie solaire 750 300 100 2 020 70 3 240
Énergie hydraulique 85 0 450 605 68 0 1 208
Énergie géothermique 500 0 150 225 75 0 950
III. Habiliter la résilience 108 135 33 0 0 44 320
Programme hydrométéorologique pour l'Afrique 108 135 27 0 0 0 270
Facilité d’investissements résilients au climat 0 0 6 0 0 44 50
TABLEAU 17.1 Cadre des résultats du Business plan pour le climat en Afrique
(en %)
Objectifs
D’ici
Domaines de Base de D’ici juin décembre D’ici juin Total Ex.16 D’ici juin
résultats Indicateur référence 2017 2018 2020 –Ex.20 2023
Mobilisation des Pourcentage de 0 25 50 75 n.a. n.a.
ressources l’enveloppe totale
de financement du
BPCA mobilisé
Pourcentage des 17 Pas Pas Pas 22 N.D
engagements IDA d’objectif d’objectif d’objectif
cumulés en Afrique
subsaharienne
présentant
des avantages
climatiques
collatéraux
Promouvoir Pourcentage 0 Pas Pas Pas Pas d’objectif 75
la résilience du nombre total d’objectif d’objectif d’objectif
(délivrance d’indicateurs
des résultats au niveau des
planifiés pour les composantes pour
composantes du lesquels l’objectif a
BPCA) été atteint
Dispositions organisationnelles
Le déploiement du Business plan pourra s’organiser à deux niveaux. Au niveau
externe, et afin d’assurer un cadre adéquat à l’exécution réussie du plan, la Banque
continuera d’intégrer systématiquement les considérations climatiques dans le
dialogue avec les pays et entre les secteurs, conformément aux engagements pris
dans le cadre de la reconstitution IDA17. Cet effort inclut la lutte contre le chan-
gement climatique dans le diagnostic systématique pays (DPS) et l’intégration
des considérations climatiques dans les cadres de partenariat pays (CPP), princi-
pales composantes de la nouvelle approche de la Banque vis-à-vis de son engage-
ment auprès des pays (Encadré 18.1). Ces processus aideront également à
identifier les instruments qui pourraient atteindre au mieux les résultats escomp-
tés par le plan (politique de prêts, prêts à l’investissement, assistance technique,
programmes pour résultats, garanties, etc.).
Pour entretenir et élargir les partenariats pour l’exécution du BPCA, la Banque
mondiale convoquera si nécessaire des réunions de travail avec les différentes
organisations partenaires collaborant sur des composantes spécifiques du plan.
Elle pourra également organiser des conférences de haut niveau avec un éventail
de partenaires. La première conférence pourrait se tenir lors des toutes premières
phases de la mise en œuvre du plan pour stimuler les efforts de collecte de fonds
et les activités sur le terrain. La seconde pourrait avoir lieu en fin de période de
mise en œuvre (par exemple, fin 2018) pour discuter d’une éventuelle extension
ou intensification du plan afin d’atteindre les objectifs à plus long terme.
Des exposés destinés aux participants des réunions annuelles et de printemps de
la Banque mondiale pourraient être organisés en cas de besoin. Une page dédiée
du site Internet de la Région Afrique de la Banque mondiale serait créée et actua-
lisée afin d’assurer une large diffusion des travaux réalisés dans le cadre du BPCA.
Au sein de la Banque, la mise en œuvre de chaque composante du plan sera
dirigée par une unité des Pratiques mondiales (PM) collaborant au besoin avec
Un diagnostic systématique pays (DSP) documente chaque nouveau pays partenaire. Ce dia-
gnostic identifie au niveau du pays les défis les plus importants et les opportunités permettant
d’atteindre les objectifs de l’entreprise. La consultation de différents intervenants documente le
processus du DSP, du diagnostic jusqu’à son achèvement.