E1 - Lois G EN Erales de L' Electrocin Etique: I Courant Electrique
E1 - Lois G EN Erales de L' Electrocin Etique: I Courant Electrique
E1 - Lois G EN Erales de L' Electrocin Etique: I Courant Electrique
L’ÉLECTROCINÉTIQUE
L’Électrocinétique est la branche de l’Électromagnétisme qui étudie le transport des
OBJECTIFS
charges électriques dans les circuits conducteurs. Ses applications, de l’électrotechnique à
l’électronique, ont révolutionné la société humaine, à tel point que l’on peut placer l’inven-
tion du circuit électrique au même niveau que celles de l’agriculture, de la roue ou de l’écriture
dans l’histoire de l’Humanité. Elle a envahi tous les secteurs de l’économie et de la vie quotidienne
et jamais une société n’a été autant tributaire d’une technologie. Il suffit d’imaginer ce qu’il nous
arriverait si la terre était privée de tout courant électrique pendant vingt-quatre heures. . .
L’énergie électrique est essentiellement obtenue par conversion d’énergie chimique, dans les cen-
trales thermiques – les énergies hydrauliques (barrages) et nucléaires (centrales) restant mino-
ritaires à l’échelle planétaire. Elle est ensuite distribuée sous forme de courant alternatif par un
réseau triphasé en toile d’araignée et un sous-réseau diphasé radial à tous les utilisateurs.
Du fait de ses applications innombrables, l’Électrocinétique est enseignée dans un but pratique.
Il ne s’agit pas d’exposer des théorie spectaculaires ou de réaliser des prouesses mathématiques,
mais de décrire les situations simples et concrètes que rencontre la technologie.
Objectifs de cette leçon :
• Vocabulaire et concepts de base de l’électrocinétique.
• Lois de Kirchhoff et cadre dans lequel elles sont valables.
• Étude énergétique d’un dipôle.
I COURANT ÉLECTRIQUE
I.1 Charge
♦ Définition : Une grandeur physique est une grandeur extensive lorsqu’elle est δeG
proportionnelle à la quantité de matière.
Le bilan d’une telle grandeur
caractérisant un système S, entre t et t + dt, s’écrit : dG
dG variation de la grandeur G de S pendant dt
e p
dG = δ G + δ G avec δ e G le terme d’échange (entre S et le milieu extérieur) δpG
et δ p G le terme de production(spécifique à S).
(S)
♦ Définition : L’intensité d’un courant à travers une surface S orientée est égale
à la charge électrique qui traverse S par unité de temps : −
→
n
b
dQ i en ampère (A)
i= où dQ est la charge élémentaire (en coulomb, C) traversant S
dt
pendant la durée élémentaire dt (en seconde, s) surface S
orientée
i.τ
Soit N = ' 6.1016 électrons (60 millions de milliards !).
e
−
→
♦ Définition : On appelle vecteur densité volumique de courant et on note j
le vecteur (exprimé en A.m −2 ) :
♦ Définition : (Généralisation)
−
→
L’intensité qui traverse une surface S quelconque I j (M ) −
→
dS
et orientée par un contour C est égale au flux de
M b
−
→
la densité de courant à travers S : n
dS
−
→ −
→ −→
ZZ
i= j (M ) dS avec dS = dS.− →
n (M ) S
S/C C
→ X−
− → X
n k qk −
→ ρk −
→
X
j = jk = vk = vk
k k k
II LOI D’OHM
Fils de serrurier, Georg Ohm commence à travailler avec son
Physiciens
Rq1 : UAB > 0 ⇔ VA > VB : si une tension est positive, alors la flèche de tension est dans le
sens des potentiels croissants.
Rq2 : Les potentiels V sont définis à une constante près. Seule la tension ou différence de
potentiels a un sens physique.
❚ Conclusion : La résistance d’un fil de connexion est négligeable devant les autres résistances
d’un circuit : Rfil ' 0 Ω ⇔ Ufil ' 0 V
Ainsi, en toute rigueur, iN (t) est en retard sur l’intensité iM (t) : iN (t) = iM (t − τ ), où τ est la
durée de propagation du signal électrique de M à N .
♦ Q : Pourtant, en régime variable (sinusoı̈dal le plus souvent) nous considérerons que l’intensité
est la même en tous points d’une même branche, sous certaines conditions.
D’où la question : à quelle condition peut-on parler de l’ intensité i dans une branche d’un circuit,
c’est-à-dire, à quelle condition a-t-on : iM (t) ' iN (t) ?
Rép : Une étude complète nécessite le cadre de l’Électromagnétisme et sera abordée en Math.
MN
Spé. Mais nous pouvons retenir que cela nécessite que la durée de propagation τ = soit
c
négligeable devant les durées caractéristiques du régime étudié (temps de relaxation lorsque le
signal est transitoire, ou période lorsque le signal est périodique).
l 1
Ordre de grandeur : En pratique, au laboratoire, l ∼ 1 m → τ = ∼ 8
' 3.10−9 s = 3 ns.
1 c 3.10
Et la condition : T τ ⇐⇒ f < = 3.108 Hz.
τ
Conclusion : pour 0 Hz < f < 1 M Hz 3.108 Hz, on est dans l’ARQS au laboratoire.
Alors la mesure de l’intensité dans une branche a un sens.
1
Ceci revient à travailler avec des signaux de période : T > = 10−6 s = 1 µs.
fmax
IV LOIS DE KIRCHOFF
IV.1 Vocabulaire
Fil de connexion : fil dont la résistance est négligeable devant les autres résistances du montage.
Masse Signal : référence des potentiels d’un circuit donné. ce potentiel n’est pas forcément
constant dans le temps (mais ce n’est pas grave puisque seules les différences de potentiels nous
intéressent). Symbole : .
Masse Carcasse ou « Terre » : c’est un point de potentiel constant. La carcasse métallique
d’un appareil électrique ayant vocation à être reliée à la terre par l’intermédiaire de la prise de
terre et la Terre étant conventionnellement au potentiel nul, la carcasse électrique peut servir de
référence des potentiels. Symbole : .
Dipôle : composant électrique limité par deux bornes, appelées encore « pôles ».
Multipôles : composant électrique dont l’accès se fait par plus de deux bornes.
En particulier : les quadripôles.
Souvent, les quadripôles possèdent une borne commune entre l’entrée et la sortie.
On branche un quadripôle entre un dipôle d’entrée (« source ») et un dipôle de sortie qu’on
appelle dipôle d’utilisation ou encore « charge ».
Nœud : c’est un point du circuit qui est la borne commune à plus de deux dipôles (et/ou
multipôles).
Branche : ensemble de dipôles montés en série et situés entre deux nœuds.
Maille : ensemble de branches formant un contour fermé qu’on ne peut parcourir en ne passant
qu’une seule fois par chaque nœud intermédiaire. Une maille est orientée arbitrairement !
Maille élémentaire : c’est une maille délimitant dans le circuit un enclos connexe.
Réseau ou Circuit : système de conducteurs reliés les uns aux autres (par des fils de connexion)
qu’on peut analyser en terme de mailles, nœuds, branches . . .
et (BCB). i2 D
D b
- n = 3 noeuds : A, B et C. B i4
D
Attention : N , P et E ne sont pas des nœuds.
❚ Loi des nœuds : En régime continu, comme dans l’ARQS, La somme des intensités des
courants arrivant en un nœud N est égale à la somme des intensités qui en repartent :
X X
ij = ik
allant vers N venant de N
Exemple d’application :
Sur le schéma ci-contre, la loi des nœuds au nœud N donne :
somme des intensités arrivant en N = somme des intensités repartant de N
Soit : i1 + i2 + i4 = i3 + i5
i1 i5
N
Qu’on peut encore écrire : i1 + i2 − i3 + i4 − i5 = 0 i4
i2
i3
Ce qui conduit au corollaire suivant de la loi des nœuds :
Soit : u2 = uCB
uDA + uCD + uBC + uAB = 0 b b
B C
IV.4 Application
On reprend le circuit étudié dans l’exercice de IV.1.
♦ Q : Écrire toutes les lois des nœuds et toutes les lois des mailles élémentaires.
UAB
Données : UP N = 12 V , UAC = 3, 6 V , UBC = , i = 0, 042 A et i4 = 0, 012 A.
2
♦ Q : Déterminer toutes les intensités du circuit, la tension aux bornes de chaque dipôle et le
potentiel de chaque point.
Rép. : Lois des nœuds : Nœud A : i = i1 + i2 (N1 )
Nœud B : i2 = i3 + i4 (N2 )
Nœud C : i1 + i3 + i4 = i (N3 ) = (N1 ) + (N2 )
Lois des mailles : (P ACN P ) : UP N + UAP + UEA + UCE + UN C = 0 (M1 )
(ABCEA) : UBA + UCB + UEC + UAE = 0 (M2 )
(BCB) : UCB (i4 ) + UBC (i3 ) = 0 (M3 )
• Deux dipôles identiques parcourus par le même courant sont soumis à la même tension. Donc :
◦ UAE = UEC pour la branche parcourue par l’intensité i1 .
UAC
Donc UAC = UAE + UEC = 2UAE , soit UAE = UEC = = 1, 8 V .
2
qadripcsi@aol.com http ://pcsi-unautreregard.over-blog.com/ 7
E1 V. Dipôle et Puissance 2008-2009
e − UAC
◦ UAP = UN C , soit (M 1) ⇔ e + 2UAP + UCA = 0 ⇒ UP A = UCN = = 4, 2 V
2
UAB
De plus, comme UBC = et UAC = UAB + UBC = 3, 6 V , on en déduit :
2
2 UAB
UAB = UAC = 2, 4 V et UBC = = 1, 2 V .
3 2
• Entre B et C, on a deux dipôle identiques soumis à la même tension, donc : i3 = i4 = 0, 012 A .
La loi des nœuds en B donne : i2 = 2i3 = 0, 024 A . Celle en A : i1 = i − i2 = 0, 018 A .
• Par définition de la masse, VN = VM = 0 V .
• La définition de la tension (Uab = Va − Vb ) permet d’obtenir les potentiels de tous les points :
VP = 12 V VA = 7, 8 V VB = 5, 4 V VC = 4, 2 V VE = 6 V
i i
uAB uAB
Rque : Toujours indiquer la convention choisie lorsqu’on trace une caractéristique u(i) ou
i(u). Pour cela, indiquer le symbole du dipôle et l’indication des sens de i et u à proximité de la
caractéristique.
i i
uAB uAB
u u
♦ Définition : On appelle :
Dipôle Symétrique : un dipôle dont le Dipôle di-symétrique ou encore dipôle
fonctionnement ne dépend pas du sens « polarisé » : un dipôle dont le fonc-
du courant. tionnement dépend du sens du courant.
Exemples : résistance, condensateur, bo- Exemples : diode, condensateur
bine, thermistance. . . électrochimique, générateurs. . .
i i
A b
B
b R i b b
i A B
u u
u u
♦ Définition : Dipôle passif : dipôle ayant une tension nulle à ses bornes quand il
n’est parcouru par aucun courant :
I = 0 ⇐⇒ U = 0 ⇐⇒ sa caractéristique passe par l’origine.
Dans le cas contraire, on parle d’un dipôle actif.
Exemples :
- dipôles passifs : diode, résistance.
- dipôles actifs : générateur de courant (I(U = 0) 6= 0) ou de tension (U (I = 0) 6= 0).