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Nutrition Hydrique

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Mme Neghliz H. Cours de P.

végétale 2020/2021 Chapitre 2 : Nutrition hydrique

Chapitre 2 : Nutrition hydrique


I- L’eau et les cellules végétales

Introduction
L'eau constitue la majeure partie de la masse des cellules végétales. Chaque cellule
contient une grande vacuole remplie d'eau. Dans ces cellules, le cytoplasme ne représente que
5 à 10% du volume cellulaire ; le reste est occupé par la vacuole. L'eau constitue typiquement
80 à 95 % de la masse des tissus végétaux en croissance. Le bois, composé principalement de
cellules mortes, a une teneur en eau inférieure ; contient de 35 à 75% d’eau. Les graines, avec
une teneur en eau de 5 à 15%, font partie des tissus végétaux les plus secs, mais avant de germer,
elles doivent absorber une quantité d'eau considérable.

I.1 Importance de l’eau


L’eau est indispensable aux plantes :
• L’eau influence grandement la structure des protéines, des acides nucléiques, des
polysaccharides et d'autres constituants cellulaires.
• l’eau est le milieu nécessaire aux réactions métaboliques et il participe directement à de
nombreuses réactions chimiques essentielles ;
• l’eau est le composant principal des sèves qui véhiculent les substances nutritives : ions
minéraux (K+, Ca2+, NH4 +, NO3 –, SO4 2–, H2PO4 –, HPO4 2–) et molécules organiques
(malate, citrate, sucres, etc.) ; s
• l’eau, par la pression de turgescence qu’elle génère sur les parois des cellules végétales,
contribue fortement au port érigé des végétaux, sans elle ils se flétrissent ;
• l’eau, qui sous-tend l’expansion des cellules sous l’effet de leur turgescence, intervient dans
les phénomènes de croissance des plantes ;
• l’eau en s’évaporant des tissus foliaires, joue un rôle important pour le refroidissement des
feuilles exposées au soleil.

I.2 Structure de la molécule d’eau


L'eau a des propriétés spéciales qui lui permettent d'agir comme solvant et d'être
facilement transportée à travers le corps de la plante. Ces propriétés proviennent principalement
de la structure polaire de la molécule d'eau.
La molécule d’eau est formée d’un atome d’oxygène lié de façon covalente à deux
atomes d’hydrogène. Les deux liaisons O-H forment un angle de 105 ° (Figure 1). L’atome

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d’oxygène étant très électronégatif a tendance à attirer des électrons. Une conséquence de cette
forte électronégativité est que l’atome d’oxygène a tendance à emprunter des électrons à
l’hydrogène. Les électrons mis en commun forment une liaison O-H et se trouvent en moyenne
plus proches du noyau oxygène que des atomes d’hydrogène. Il s’ensuit que l’atome d’oxygène
porte une charge négative partielle et qu’une charge positive partielle correspondante est portée
par les atomes d’hydrogène. Cette distribution dissymétrique des électrons fait que l’eau est
une molécule polaire.

Figure 1. Structure de la molécule d’eau

Globalement, l’eau demeure une molécule neutre, mais la séparation de charges


positives et négatives génère de fortes attractions mutuelles (électriques) entre molécules d’eau
voisines ou entre l’eau et d’autres molécules polaires. Cette attraction est nommée liaison
hydrogène (Fig.2).

Figure 2. Liaisons hydrogène entre molécules d’eau

En plus des interactions entre molécules d’eau, les liaisons hydrogène établissent aussi des
attractions entre l’eau et d’autres substances ou entre l’eau et des surfaces. Par exemple, ce type

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de liaison est la base des couches de solvatation qui se forment autour de macromolécules
biologiquement importantes comme les protéines, les acides nucléiques ou les glucides. Ces
couches de molécules d’eau fortement liées et orientées sont désignées sous le terme : d’eau
liée. On estime que l’eau liée peut représenter jusqu’à 30% de la masse de molécules protéiques
hydratées. L’eau liée joue un rôle important dans la stabilité des molécules protéiques. L’eau
liée joue un rôle tampon, elle empêche un rapprochement trop important des molécules qui
formeraient des agrégats suffisamment importants pour précipiter.

I.3 Les propriétés physico-chimiques de l’eau


Réactif et solvant
L’eau est un réactif impliqué dans de nombreuses réactions du métabolisme, c’est un
solvant universel ce qui facilite son rôle dans le transport d’assimilât, de minéraux etc... L’eau
est le meilleur solvant connu.

I.3.2 L’eau a une chaleur spécifique élevée


La chaleur spécifique est l'énergie thermique nécessaire pour augmenter la température d'une
substance d'une quantité spécifique.

I.3.3 L’eau a une chaleur latente de vaporisation élevée


La chaleur latente de vaporisation est l'énergie nécessaire pour séparer les molécules de la phase
liquide et les déplacer dans la phase gazeuse à température constante (un processus qui se
produit pendant la transpiration).

I.3.4 Régulateur thermique


De par sa chaleur latente de vaporisation remarquablement élevée, l’eau joue un rôle
important dans la régulation thermique. La transpiration permet la thermorégulation des
feuilles.
.
I.3.5 Forte Cohésion et adhérence
Force de cohésion très élevée entre molécules d’eau en phase liquide (liaisons
hydrogène) permet à l’eau liquide de résister à de très fortes tensions (pressions négatives), qui
sont elles-mêmes à la base de son ascension dans le xylème.

I.3.6 Force capillaire

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Capillarité = le mouvement de l'eau le long d'un tube capillaire.


Dans un tube capillaire en verre orienté verticalement, le mouvement de l'eau vers le haut est
dû à (1) l'attraction de l'eau sur la surface du tube en verre (adhérence) (2) à la tension
superficielle de l'eau.
L’adhérence : est l'attraction de l'eau sur une phase solide telle qu'une paroi cellulaire ou une
surface en verre.

I.4 Les processus de transport


Le mouvement passif de la plupart des substances peut s’effectuer par l’un des
processus, à s’avoir : la diffusion ou le flux en masse. Concernant l’eau un cas spécial de
diffusion doit aussi être pris en compte, il s'agit de l’osmose.

I.4.1 La diffusion
Est le mouvement des molécules selon un gradient de concentration ; du milieu le plus
concentré vers le milieu le moins concentré (Fig.3).

Figure 3. Diffusions des molécules d’eau à travers la membrane plasmique.

I.4.2 Le flux en masse


Le mouvement concerté de groupes de molécules en masse en réponse à un gradient
de pression. Exemple : l'eau qui passe dans un tuyau d'arrosage

I.4.3 L’osmose
Est le mouvement de l’eau à travers une membrane à perméabilité sélective (passage
des petites molécules non chargées) du milieu le moins concentré (hypotonique) vers le plus
concentré (hypertonique).

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L’osmose est déterminée non seulement par le gradient de concentration de l'eau ou par le
gradient de pression, mais par la somme de ces deux forces motrices.

I.5 Le potentiel chimique de l’eau


Est une expression quantitative de l'énergie libre de l'eau. Le potentiel chimique
d’une substance est définit comme l’énergie libre par mole de cette substance. Le potentiel
chimique est désigné par le symbole μ. Il mesure la capacité d’une substance de réagir (se
déplacer).

I.6 Notion de potentiel hydrique


Pour des raisons historiques, les physiologistes des plantes ont le plus souvent utilisé
un paramètre apparenté appelé potentiel hydrique.
En 1960, Slatyer et Taylor ont introduit le concept de potentiel hydrique. Ce paramètre est
désigné par Ψ. le paramètre le plus communément utilisé pour étudier et prédire l’état
énergétique de l’eau dans la cellule.
On définit le potentiel hydrique d’une solution aqueuse comme étant la différence entre le
potentiel chimique de l’eau dans la solution et celui de l’eau pure divisé par le volume molaire
de l’eau :
Ψ = (μeau - μ°eau) / Veau
μeau (J mol-1) représente le potentiel chimique de l’eau dans le système considéré ;
μ°eau (J mol-1) représente le potentiel chimique de l’eau à l’état standard (eau pure à
pression atmosphérique et à la même température que le système) ;
Veau représente le volume molaire de l’eau (18×10-6 m3 mol-1).
Ψ est définit aussi comme le travail volumique qu’il faut fournir à l’eau du système pour la
ramener à un état de référence (eau dite « libre » = eau pur à même température et à pression
atmosphérique).

Le potentiel chimique d’une substance est maximum lorsqu’elle est à l’état pur et il diminue
lorsqu’elle se trouve dans un mélange.
-On a μ°eau > μeau, cependant Ψ est habituellement négatif.
-Le potentiel hydrique de l’eau libre est égal à 0
-Le potentiel hydrique est exprimé en MPa ou en bar (1MPa = 10bar)

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Une différence de Ψ entre deux points indique que l’eau n’est pas à l’équilibre
énergétique et qu’elle aura tendance à se déplacer depuis un point A où Ψ est élevé vers un
point B où Ψ est plus faible, cela signifie que l’eau se déplace d’une région de potentiel
hydrique négatif vers une région de potentiel hydrique encore plus négatif.

Les mouvements d’eau se font spontanément dans le sens des potentiels hydriques
décroissants = vers les potentiels hydriques les plus négatifs

Ψ Ψ
-0.6 -0.8

I.7 Composantes du potentiel hydrique (Ψw)


Dans un contexte cellulaire, Ψ peut-être exprimé comme étant la somme de trois
composantes :

Ψw = Ψp + Ψ s+ Ψm

Où Ψp, Ψs et Ψm sont respectivement le potentiel de turgescence (pression hydrostatique), le


potentiel osmotique (potentiel de soluté) et le potentiel matriciel. Dans la cellule, la contribution
du potentiel matriciel au potentiel hydrique est relativement négligeable comparée à celle du
potentiel osmotique. Par conséquent, le potentiel de turgescence et le potentiel osmotique sont
les principaux facteurs représentant le potentiel hydrique, d’où :

Ψw = Ψp + Ψs

Le potentiel osmotique (Ψ s)

C’est le potentiel qui résulte de l’influence des solutés sur l’énergie de l’eau

• Ψs → négatif (-), l’état naturel, la présence des solutés diminue l’énergie de l’eau
• Ψs → nul (0), prend cette valeur en absence des solutés (eau pure)
• Ψs →positif (+) ne prend jamais cette valeur.

Le potentiel de pression (Ψp)

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C’est la pression hydrostatique qui résulte de la pression exercée par la vacuole sur les parois,
appelé aussi potentiel de turgescence.
• Ψp → positif (+) : l’état naturel,
• Ψp → nul (= 0) : pas de pression, plasmolyse
• Ψp → négatif (-) : dans certains cas, présence de tension dans le cas des vaisseaux
du xylème

Le potentiel matriciel (Ψm)


C’est le potentiel qui résulte de l’influence des colloïdes et les molécules organiques sur
l’énergie de l’eau
• Ψm → négatif (-) : l’état naturel, la présence de colloïdes diminue l’énergie de l’eau
• Ψm → nul (= 0) : prend cette valeur en absence de colloïdes
• Ψm → positif (+) : ne prend jamais cette valeur

Le potentiel hydrique (Ψw)


• Ψw → négatif (-) : la somme des composantes du potentiel hydrique dans la cellule est
négatif, c’est l’état naturel.
• Ψw → nul (= 0) : la somme des composantes du potentiel hydrique peut être nulle
égale 0, c’est la valeur la plus élevée du potentiel hydrique.
• Ψw → positif (+) : pas dans la cellule, d’une manière artificiel hors la plante.

Note importante
On peut calculer le potentiel hydrique (le potentiel osmotique) d’une solution en utilisant
la loi des gaz parfaits de Vant Hoff, en sachant la concentration de la solution .Le potentiel
hydrique de la solution égale son potentiel osmotique hors la cellule, vu le potentiel de
turgescence Ψp =0  Ψw = Ψs
Ψs = - I.R.T.C
I= Le coefficient d’ionisation
R= 0.0831 constante des gaz parfaits
T= température en kelvin
C : la concentration molaire

I.8 Les mesures de potentiel hydrique faites sur la feuille

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• Le potentiel hydrique de base (Ψ base) est mesuré le matin avant le lever du soleil sur
des feuilles hermétiquement ensachées depuis la veille. Il permet d’estimer le potentiel
hydrique du sol, au voisinage des racines.
• Le potentiel hydrique foliaire (Ψ fol) (de midi) représente le potentiel hydrique global
de la feuille. Il est estimé par le potentiel hydrique de la sève d’une feuille transpirante
entre 12 :00 et 14 :00.
• Le potentiel hydrique xylémien (Ψxyl) correspond au potentiel hydrique de la sève
contenu dans les vaisseaux du xylème. Il est mesuré sur une feuille non transpirante
(ensachée hermétiquement).

I.9 Méthodes de mesure du potentiel hydrique


I.9.1 Chambre à pression (Fig.4)
• Une feuille est introduite dans la chambre humidifiée, hermétiquement refermée.
• L’extrémité du pétiole, coupée perpendiculairement à l’axe, est maintenue à l’extérieur
de la chambre pour permettre les observations.
• La pression est très progressivement augmentée dans la chambre par injection d’N2
gazeux.
• Au niveau de la section du pétiole, la sortie de sève est repérée à l’aide d’une loupe à
main ou binoculaire.
• Un écoulement de sève uniforme sur la section du pétiole apparaît lorsque la pression
hydrostatique (tension) dans les vaisseaux du xylème et la pression appliquée sont en
équilibre
Déterminer le potentiel hydrique = repérer la pression à appliquer dans la chambre pour que la
sève sorte.

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Figure 4. Chambre à pression Scholander

I.9.2 Le Psychromètre (Fig.5)


Le principe de la mesure
- si deux phases d'une même substance (une liquide ou solide, l'autre gazeuse) sont en
équilibre, leurs potentiels hydriques sont les mêmes.
- Il est donc possible de mesurer le potentiel hydrique d'un tissu en déterminant le
potentiel de la vapeur d'eau de l'air en équilibre avec lui dans des petites chambres de
volume inférieur à un centimètre cube où l'échantillon étudié est enfermé pendant
quelques heures.

Figure 5. Le psychromètre

II- Absorption et circulation de l’eau dans la plante

Les plantes sont à l’interface de deux milieux, le sol et l’atmosphère, l’ensemble des trois
maillons formant le continuum Sol - Plante - Atmopshère (CSPA) au sein duquel s’effectuent
les processus de transferts d’eau (Fig.6).

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La circulation de l'eau, entre le sol et l'atmosphère, se fait des racines vers les feuilles. Les 99%
du trajet ont lieu dans les conduits du xylème et le 1% restant du trajet vont dans le système
extravasculaire.

Figure 6. Le continuum Sol - Plante - Atmopshère (CSPA)


Absorption (liquide par les racines), circulation des racines vers les feuilles, émission sous forme
gazeuse au niveau des feuilles = transpiration)

II.1 Le circuit de l'eau dans les racines se divise en trois étapes :


-l'absorption
-la circulation radiale à travers les tissus non vasculaires
- la circulation axiale dans le xylème.

L'absorption de l'eau du sol se produit au niveau de l’assise pilifère (par les poils absorbants)
localisée au-dessus de la zone d’élongation racinaire (2 à 3 mm de la zone méristématique)
(Fig.7).

Figure 7 .Structure de la racine

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Le trajet radial comprend le franchissement de l’écorce puis de l'endoderme (assise cellulaire


dont les parois radiales sont subérifiées et forment le cadre de caspary)
Trois voies de passage radiale de l'eau sont possibles (Fig. 8) :
(1) La voie apoplasmique : à travers les parois cellulaires.
(2) La voie symplasmique : par l'intermédiaire de plasmodesmes entre les cellules.
(3) La voie transcellulaire : à travers les membranes plasmiques des cellules, transport privilégié
par les aquaporines.

Figure 8. Voies de circulation de l’eau dans la racine, (a) voie transcellulaire, (b) voie
symplasmique, (c) voie apoplasmique.

Lorsqu'elle atteint les vaisseaux conducteurs, l'eau circule dans le xylème en direction
axiale. La circulation de l'eau dans le xylème se poursuit dans les tiges et jusqu'aux feuilles. Au
niveau des feuilles, le trajet vasculaire est interrompu et comme pour les racines, l'eau doit
circuler de manière extravasculaire entre les nervures (xylème) et les cavités sous-stomatiques
(sites d'évaporation). Le trajet de l’eau se fait aussi par les trois voies décrites précédemment :
apoplasmique, symplasmique et transcellulaire

II.2 Ultrastructure des éléments du xylème


Le tissu conducteur de la sève brute "xylème" est formé d’éléments conducteurs spécialisés
rigides, lignifiés et dépourvus de protoplasme. Il existe deux types d’éléments conducteurs : les
vaisseaux et les trachéides. Les trachéides sont présentes chez les gymnospermes et les
angiospermes par contre, les vaisseaux sont présents uniquement chez les angiospermes. D’un
point de vue évolutif, les trachéides sont plus primitives que les vaisseaux, elles mesurent 1 à
10 mm de long pour 10 à 30 µm de large. Chez la plupart des graminées, le protoxylème et le

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métaxylème sont formés de vaisseaux. Les vaisseaux sont des structures multicellulaires,
constitués de l’empilement (jusqu’à plusieurs milliers) de cellules mortes, allongées
verticalement (appelées éléments de vaisseaux) (Fig. 9). Les éléments de vaisseaux
communiquent entre eux par des perforations résultant de la lyse partielle ou totale de la paroi
transversale durant les étapes ultimes de maturation tandis que, le passage de la sève brute de
vaisseau à vaisseau s’effectue au travers de la paroi via des structures spécialisées : les
ponctuations.
Le diamètre des vaisseaux est entre 10 et 500 μm, leur longueur varie de 1 mm à plusieurs
centimètres chez les espèces herbacées et jusqu’à plusieurs mètres chez les espèces ligneuses
comme le chêne.

Figure 9. Modèle structural des vaisseaux du xylème


.A. Groupes de vaisseau chez une Angiospermes. Chaque élément de vaisseau E s’ouvre sur les éléments qui le
précèdent ou qui le suivent par des perforations (pe). Un vaisseau (V) est limité par des cloisons terminales (T).
Les vaisseaux communiquent entre eux par des ponctuations (pn). B. détail de la zone marquée d’un rectangle
en A montrant une ponctuation en coupe longitudinale. PP : paroi primaire, partiellement hydrolysée au niveau
de la ponctuation (région pointillée), PS : paroi secondaire formant un rebord (b) limitant une sorte de chambre
qui communique avec la lumière des vaisseaux par un orifice (o) arrondi ou allongé. C. éléments de vaisseaux.

II.3 Ascension de la sève brute


Plusieurs mécanismes peuvent être considérés pour expliquer la montée de la sève :
II.3.1 La poussée racinaire
Si la tige d’une plante herbacée bien irriguée est sectionnée au-dessus du sol, de la sève
xylémienne exsudera à la surface de la blessure (Fig. 10) Cette exsudation de la sève montre
qu’il existe une pression dans le xylème. Cette pression est dénommée poussé racinaire ou
radiculaire

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Figure 10. Démonstration d’une exsudation de sève xylèmiènne provoquée par la poussée
racinaire chez la tomate

La nuit, la transpiration est nulle ou faible pour la plupart des plantes. Pourtant un
transport d’eau subsiste, principalement grâce à la poussée radiculaire.
Il s’agit d’un transport des ions dans la racine, à partir de la solution du sol continue, et lorsque
la transpiration est faible, ces ions s’accumulent dans le xylème, ce qui crée une diminution du
potentiel osmotique dans le xylème des racines. Cette diminution entraîne celle du potentiel
hydrique, ce qui crée une force motrice au transport de l’eau. La rentrée d’eau dans la racine
provoque le développement d’une pression hydrostatique positive racinaire, la poussée
radiculaire. Alors que l'on observe ce phénomène chez beaucoup d'espèces herbacées, la plupart
des arbres en sont dépourvus.
Le phénomène de Guttation (la perte d’eau se forme de gouttelettes) est dû à la poussée
racinaire (Fig.11).

Figure 11. La poussée racinaire peut entraîner le phénomène de Guttation

II.3.2 L’ascension capillaire


De par ses propriétés physico-chimiques, l'eau à tendance à monter sur les parois de
substance hydrophile. Mais les molécules s'attirent aussi entre elles, ce qui est à l'origine de la

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tension superficielle. Ainsi l'eau a toujours tendance à prendre une forme qui réduit la surface
de contact air- eau. Ce sont donc ces deux processus antagonistes qui sont à l'origine de la
capillarité : l'eau monte le long des parois, ce qui augmente la surface et augmente la tension
superficielle et fait monter la colonne d'eau. Plus le diamètre du capillaire est fin, plus cet effet
sera prononcé. Par cette ascension capillaire, la sève, dont la tension de surface est proche de
celle de l’eau, monte spontanément, dans les plus fins conduits, de moins de 1 m (plus
précisément, de 0,73 m). En effet, la capillarité est limitée par la gravité. Manifestement, la
capillarité n’explique également pas l’ascension de la sève jusqu’au sommet des arbres.

II.3.3 La théorie de la tension cohésion


La théorie de "Tension-Cohésion" proposée par Dixon et Joly depuis plus d’un siècle est
considérée comme étant la meilleure explication du mouvement de l’eau dans la plante. Le
moteur essentiel de ce transfert d’eau à travers la plante est la transpiration. Cette circulation de
l’eau dans la plante n’est pas due à la poussée racinaire ou les forces capillaires, mais à
l’évaporation foliaire.
-cette évaporation crée des petits ménisques à la surface des parois des cellules qui forment la
cavité sous- stomatique. Ceci entraine une pression négative qui induit un flux d'eau.
- Elle est transmise à la colonne de sève brute dans le xylème et créé une montée, car la colonne,
ininterrompue, se déplace « en bloc », du fait des propriétés de l’adhésion-cohésion de l’eau.
- Ainsi, l’absorption de l’eau du sol ne dépend pas seulement des racines mais aussi des feuilles
- La sève circulant dans le tissu conducteur se trouve sous tension et non sous pression
- Elle est donc tirée vers le haut et non pas poussée par le bas : c’est la théorie de la tension
cohésion
Cette théorie est appelée " Tension-Cohésion " car :
• 1- La force motrice à l’origine du flux est générée par les tensions en réponse à
l’évaporation de l’eau.
• 2- La cohésion des molécules d’eau entre elles, grâce à des liaisons hydrogènes, permet
le développement des tensions depuis les racines jusqu’aux feuilles, sans qu’il y ait, sauf
cas exceptionnels, rupture de la colonne d’eau.

II.4 Dysfonctionnement du xylème : cavitation et embolie


La sève brute circule sous tension (sous pression négative). Sous cette forme, l’eau est dans
un état métastable (instable), sujette à s’évaporer. L’évaporation soudaine de la colonne d’eau
sous tension au sein d’un conduit constitue à proprement parler le phénomène de cavitation.

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Lorsque l’air envahit tout le vaisseau et qu’il n’y a aucun flux de sève, le vaisseau est embolisé.
Souvent cavitation et embolie sont employées comme synonymes étant donné que la cavitation
engendre l'embolie.

• L’embolie diminue le nombre de vaisseaux fonctionnels et conduit à une perte de la


conductivité hydraulique.
• Si le phénomène se produit à grande échelle, la capacité à alimenter en eau les feuilles
et les parties en croissance peut alors devenir réduite et menacer à terme le
fonctionnement hydrique et carboné de la plante.
• En effet, les études faites sur les plantes ligneuses ont montré que l’embolie peut
entraîner de graves conséquences physiologiques allant jusqu’à la mort de certaines
parties ou même de tout l’arbre

Les principales causes du développement de l’embolie chez les arbres sont :


- le stress hydrique (embolie estivale)
- le gel de sève en hiver (embolie hivernale).

III. La transpiration

La transpiration est la perte d’eau sous forme de vapeur. Joue un rôle direct mais principal
dans l’absorption de l’eau par la plante, et ceci grâce au fait qu’elle est le moteur de montée de
sève.
La transpiration se fait à deux niveaux : les stomates (la transpiration stomatique) et la
cuticule (la transpiration cuticulaire)
La transpiration cuticulaire constitue 5 à 10 % de la transpiration totale.
La transpiration stomatique constitue la majorité de la transpiration totale.

Rappel sur les stomates : Les stomates sont des ouvertures réglables au niveau de l’épiderme
qui constituent le siège des échanges gazeux (CO2, O2) et la transpiration.
Un stomate aérifère (Fig.12) est formé de deux cellules de gardes laissant entre elles une
ouverture appelé l’ostiole. La paroi des cellules de garde est plus ou moins épaisse que celle
des cellules épidermiques voisines surtout les faces qui délimitent l’ostiole ; cette particularité
morphologique joue un rôle capital dans le mécanisme d’ouverture. Sous les cellules de garde

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se trouve une vaste lacune : la chambre sous- stomatique. Chez certaines espèces en plus des
cellules de gardes nous avons les cellules annexes.

Figure 12. Ouverture et fermeture des stomates

III.1 Mécanisme de l’ouverture des stomates


Le stomate s’ouvre et se ferme selon les forces osmotiques dans les cellules de gardes, qui
correspondent aux variations de la concentration intracellulaire (surtout la concentration du
potassium).

Lorsqu’il y a augmentation des concentrations potassiques il y a formation d’un milieu


hypertonique qui entraîne une turgescence des cellules de gardes, et ainsi une ouverture des
stomates.

III.2 Les facteurs influençant la transpiration


III.2.1 Les facteurs structuraux
• La surface foliaire correspond à la surface des feuilles de la plante. Les stomates étant
présents au niveau des feuilles, sa réduction (chute des feuilles, feuilles réduites à des
aiguilles, …) permet une baisse de la transpiration.
• La constitution foliaire, en effet certaines espèces de plantes vivant en climat aride,
présentent une cuticule épaisse qui est imperméable permettant une protection contre
les pertes d’eau.
• La densité des stomates.s

III.2.2 Les facteurs externes


La température : Augmente la transpiration

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En principe, les stomates se ferment lorsque les températures dépassent 30 à 35°C.


L’humidité
La perte d’eau est beaucoup plu lente dans un air déjà chargé en vapeur d’eau.
Le vent : Si l’air est très humide, le vent peut parfois réduire la transpiration en refroidissant la
feuille, mais un vent chaud augmentera notablement l’évaporation.
La luminosité : La lumière entraîne, pour la majorité des plantes, l’ouverture des stomates et
donc l’augmentation de la transpiration.

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