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Michael-Bennett - Fuck L'amour

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Dr Michael Bennett et Sarah Bennett

Traduit de l’américain par Florence Ludi


Publié avec le soutien de la Région
Languedoc Roussillon Midi Pyrénées

Édition originale F*ck Feelings


Copyright © 2015 by FXCK FEELINGS LLC
Pour l’édition française ©Thierry Souccar Editions, 2016
www.thierrysouccar.com
Tous droits réservés

ISBN: 978-2-36549-192-1

Conception graphique et mise en page: Catherine Julia


Couverture: Atelier Didier Thimonier
Imprimé par France Quercy à Mercuès (France)
N° d’impression:

Dépôt légal: 2e trimestre 2016


Pour la génération précédente, Claire et le Dr Jacob
Bleiberg ainsi que Beatrice et Jacob Bennett.
Malgré ce qu’ils ont vécu, ils n’ont cessé de rester
fidèles à leurs valeurs et de tout faire
pour que nos vies soient bien plus faciles.

Et pour notre ami et mentor légendaire,


le Dr Ted Nadelson, qui nous a appris que le
meilleur moyen d’aider des personnes à accepter
les difficultés de la vie est de les faire rire.
Dès lors qu’il s’agit d’émotions, il n’est pas question de ce qui «devrait» ou
«ne devrait pas» être. Celles-ci font intimement partie de nous et échappent à
notre contrôle. Lorsque nous aurons compris cela, il nous sera plus facile de
faire des choix constructifs vis-à-vis de ces émotions.

FRED ROGERS1,
The World According to Mister Rogers:
Important Things to Remember

1 Fred Rogers, mort en 2003, était un célèbre animateur américain, producteur de télévision,
acteur, compositeur et scénariste. (NdT)
SOMMAIRE

PRÉAMBULE
Que voulez-vous vraiment?
INTRODUCTION
Fuck l’amour
CHAPITRE 1
Comment trouver chaussure à son pied
LE KIT MAGIQUE POUR ABORDER QUELQU’UN FACILEMENT
LA LISTE DE VOS ENVIES
RESTEZ FIDÈLE À VOUS-MÊME
DIAGNOSTIC EXPRESS
CHAPITRE 2
Se passer la bague au doigt… ou pas
LE KIT MAGIQUE POUR POUVOIR FAIRE ENFIN SA DEMANDE
LA LISTE DE VOS ENVIES
DIAGNOSTIC EXPRESS
CHAPITRE 3
Le syndrome du Saint-Bernard
TEST
LA LISTE DE VOS ENVIES
N’ACCEPTEZ QUE CE QUI EST BON POUR VOUS
DIAGNOSTIC EXPRESS
CHAPITRE 4
Le sexe
LE KIT POUR JOUIR SANS ENTRAVE
LA LISTE DE VOS ENVIES
DÉSIR, PLAISIR ET FRUSTRATION
DIAGNOSTIC EXPRESS
CHAPITRE 5
Sauver un amour qui bat de l’aile… ou pas
LE KIT MAGIQUE POUR SE REMETTRE EN COUPLE
LA LISTE DE VOS ENVIES
QUAND C’EST FINI, IL FAUT SAVOIR L’ADMETTRE
DIAGNOSTIC EXPRESS
CONCLUSION
Le cœur et la raison
BIBLIOGRAPHIE
PRÉAMBULE

Que voulez-vous vraiment?


Beaucoup lisent des guides de développement personnel dans l’espoir
d’aller mieux ou vont voir un psy car, malgré tous leurs efforts, ils n’arrivent
pas à régler leurs problèmes. Ils sont déprimés, angoissés, minés par des
pulsions autodestructrices ou une relation conflictuelle, trop gros, trop
maigres, etc. Ils espèrent un conseil ou une thérapie qui soulagera leur
souffrance, renforcera leur self-control ou leur permettra de renouer avec un
proche. Une recette miracle en quelque sorte.

Avec la F*ck thérapie, vous découvrirez l’approche, plus réaliste, du Dr


Lastname2. En fait, le pseudonyme de vos serviteurs: le Dr Michael Bennett,
psychiatre diplômé de Harvard qui, en quarante ans, a guéri des centaines de
patients souffrant de relations conflictuelles, de troubles du comportement ou
de maladies psychiques rebelles à tout et Sarah Bennett, sa fille, auteur de
sketches satiriques pour le Upright Citizens Brigade Theatre de New York.

Après avoir observé la différence entre ce que quelqu’un attend d’une


thérapie et ce qu’il en retire, je (Dr Bennett) suis convaincu qu’en réalité
beaucoup se voilent la face. Ces personnes qui demandent de l’aide – et
tablent sur la résolution de leurs problèmes – ne voient pas que bien des
choses dans la vie, chez les autres ou dans leur propre personnalité, ne
peuvent être changées. Elles se considèrent comme des losers ou des
personnes en quête de sens, incapables de vivre vraiment tant qu’elles n’ont
pas trouvé une solution à leur problème. Cramponnées à l’idée qu’il existe
forcément un remède, elles en viennent à s’interroger sur ce qu’elles, ou leur
psy, ont bien pu faire pour foirer la thérapie. Hélas, trop de thérapeutes
souhaitent tellement aider leurs patients à exaucer leurs vœux qu’ils
confortent leurs faux espoirs. Pas moi.

La F*ck thérapie va droit au but. Elle affirme que, bien souvent, vous ne
vous êtes pas planté. Inutile donc de redoubler d’efforts ou d’espérer plus
longtemps une amélioration. Il faut accepter que la vie est difficile et que vos
efforts vains en apparence sont en fait précieux pour identifier ce que vous ne
pouvez pas changer – à propos de votre personnalité, comportement, de votre
conjoint, enfant, boss, pays, de votre chien, de vos émotions, etc. La F*ck
thérapie vous montre ensuite comment mieux affronter les problèmes
inextricables du quotidien sans chercher par tous les moyens à y remédier. Si
vous êtes prêt à l’admettre, vous trouverez dans notre collection de livres de
nombreuses suggestions pour mieux faire face à tout ce qui vous perturbe –
en commençant par arrêter de ressasser ce qui ne marche pas.

Vous aimeriez peut-être cesser d’aimer ou de haïr telle ou telle personne,


ne plus éprouver le besoin de boire ou de vous droguer, ne plus avoir le blues
ou encore que votre conjoint, enfant ou parent soit différent de ce qu’il est.
Mais au moment où vous cherchez de l’aide, il est généralement évident que
tout n’est pas réalisable. Pourtant, vous avez voulu y croire. Comprenez que
vous ne pourrez pas évoluer, ni être aidé(e) tant que vous ne l’admettrez pas,
tant que vous ne prendrez pas sur vous et transformerez votre désir farfelu en
un objectif réaliste.

Acceptez ce qui est. Une dépression est souvent chronique et incurable.


Alors acceptez-le pour cesser de culpabiliser parce que vous ne réussissez pas
à vous en sortir. Arrêtez les traitements inefficaces. Adoptez toutes les
mesures positives qui contribuent à mieux vivre avec votre maladie ou ce qui
vous mine. Acceptez que certaines pertes sont douloureuses pour cesser de
vous morfondre. Vous aurez toujours le cœur lourd, mais vous pourrez enfin
aller vers une vie plus légère. Acceptez que des pulsions vous poussent vers
des comportements, des partenaires sexuels ou des substances néfastes, que
rien, qu’aucune introspection, ne pourra modifier. Arrêtez de vous demander
pourquoi vous n’êtes pas parfait et faites en sorte que vos faiblesses ne vous
transforment pas en un handicapé de la vie.
Grâce à ce livre, vous découvrirez que vous êtes bien moins responsable
de vos malheurs que vous ne le croyez. Des méthodes qui ont fait leurs
preuves vous permettront de tirer le meilleur parti de votre vie (vous ne les
utilisiez pas car vous étiez davantage préoccupé par vos vœux chimériques
que par la résolution de vos problèmes).

Nous ne vous garantissons pas le bonheur – plutôt le contraire. Nous vous


livrons des méthodes pour affronter avec force et fierté les inévitables
épreuves de la vie. Il n’est pas question de dénigrer le bonheur, il s’agit de ne
pas se sentir responsable de ce qui ne dépend pas de vous. Dans la vraie vie,
les émotions ne font pas la loi, il y a tant de choses sur lesquelles on n’a
aucune prise et accepter ses limites, accepter qu’on ne peut pas s’améliorer
indéfiniment, voilà la clé pour aller de l’avant et parer à toutes les crasses de
la vie. Vous surmonterez ainsi les aléas de l’existence avec une force et un
amour-propre décuplés.

On ne peut donc pas vous dire comment renouer une relation rompue
depuis des lustres avec un parent hargneux, transformer votre petit ami
invivable en un mec super-attentionné ou obtenir le respect de votre chef –
parce que personne ne le peut. L’unique ouvrage qui pourrait vous apprendre
à modifier la manière de penser d’autrui est un manuel de lobotomie! Par
contre, on vous montrera comment surmonter les déceptions, les rancœurs
et/ou le manque d’affection qui en découlent pour y faire face avec réalisme.

En établissant de justes limites, vous pourrez restaurer des rapports


paisibles avec un parent difficile. De même, en définissant de justes critères,
vous éviterez de choisir un salaud comme petit ami. Et avec des attentes
réalistes, vous effectuerez votre boulot malgré un patron infernal ou, mieux
encore, vous trouverez un meilleur job. La F*ck thérapie ne vous berce pas
d’illusions et ne promet aucun happy end, mais donne des moyens concrets
pour renoncer à changer ce qui ne peut l’être et faire de son mieux avec ce
qu’on contrôle vraiment.

Ce livre comporte des encadrés et des entrefilets comme celui-ci pour que
moi, Sarah, je puisse m’amuser:

Mauvaise résolution ■■■ Bonne résolution ■■■


Apprendre à accepter que «je» n’aie
Être au top du top! pas à être toujours à 200% et que
c’est bien comme ça.

Aimer l’effort que je fais pour


M’aimer enfin!
m’accepter tel(le) que je suis.

Toujours faire de mon mieux pour


Ne jamais, jamais boire!
résister à un délicieux alcool.

La vie est cruelle et injuste. La F*ck thérapie pense donc que la


grossièreté est une source de réconfort, de lucidité et de force qui permet
d’exprimer de la colère sans culpabiliser, de ne pas broncher en cas de
douleur et de se montrer déterminé sans sentimentalité. En revanche, nous ne
tolérons pas l’emploi révérencieux de mots obscènes comme «juste» ou
«émotions».

Chaque livre de cette collection traite des désirs habituels de tous ceux
qui espèrent résoudre un problème, comme la solitude, une mauvaise opinion
de soi ou un conflit, et explique quelle part est irréalisable. À l’aide de
plusieurs cas de figure, nous vous montrons comment définir les limites de ce
qui est possible et fixer des objectifs réalistes, et nous vous donnons une
méthodologie pour les atteindre. De façon répétée, parce que vous avez
besoin de l’entendre, nous vous rappellerons de vous respecter dans votre
manière de réagir face à un coup de malchance, et non de vous respecter pour
votre chance. Enfin, un titre de la collection vous fournira des informations
pour trouver la thérapie qui vous convient.

Là où les autres livres de développement personnel garantissent la voie


vers un bonheur assuré, la collection F*ck affirme qu’une telle voie n’existe
pas. F*ck promet en revanche qu’aucune situation n’est insurmontable dès
lors qu’on conserve le sens de l’humour, qu’on adapte ses désirs à la réalité,
qu’on évite les débordements émotionnels et tout comportement déplacé, et
qu’on fait ce qui nous paraît juste.

À ceux qui espèrent qu’un de ces nombreux psys, dégoulinants


d’optimisme, qui passent à la télé, leur donnera le secret pour être heureux,
nous disons fuck le bonheur. Fuck le développement personnel, l’estime de
soi, l’équité, la gentillesse et tout le tintouin. Si vous nous suivez, vous
entrerez dans la vraie vie, vous trouverez une solution réaliste à vos
problèmes – et tout ça dans cette collection.

2 Jeu de mots, last name signifiant nom de famille en anglais. (NdT)


INTRODUCTION

Fuck l’amour
L’amour étant considéré non seulement comme l’antithèse de la haine,
mais aussi comme la solution ultime à tous nos problèmes, il ne faut pas
s’étonner qu’il soit idéalisé, marketé, et que la grande majorité d’entre nous
se fixe pour but n° 1 de le trouver. L’amoûûûr. Avec un grand A. Un truc qui
est à la fois bizarre mais capable de triompher de tout, et qu’un personnage
du nom de Jésus, qui joue un rôle non négligeable dans notre culture, a
déclaré être ce qu’il fallait se faire les uns les autres, un tel truc ne peut
qu’être essentiel.

Dans les faits, l’amour et la haine ne sont pas si différents qu’on le croit.
Tous deux génèrent des sentiments passionnés et des besoins dévorants qui
créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent.

Bien sûr, l’amour a le pouvoir de rendre fou/folle de bonheur – quand on


est épris(e) de quelqu’un, quand ce quelqu’un nous aime en retour ou quand
on a la chance de vivre une histoire dans laquelle l’amour va de pair avec une
sexualité épanouissante. Mais c’est aussi pour les mêmes raisons que, quand
la vie ne va pas comme on voudrait, l’amour peut être la cause de bien des
soucis, désirs inassouvis, désespoirs et colères.

L’amour peut aussi nous faire faire des choses dommageables nous
menant droit au désastre, ainsi que nous faire passer pour des mous, des gros
cons, voire les deux. Il peut nous faire oublier ce qui compte réellement pour
nous, nous rendre aveugles à certains traits de caractère ou à certaines
habitudes de l’objet de notre flamme que pourtant, nous ferions mieux de
prendre au sérieux. C’est pour toutes ces raisons que l’amour est parfois
l’obstacle majeur qui nous empêche d’être quelqu’un de bien et de construire
des relations durables. (Gardez ça dans un coin de votre mémoire.)

Combien de fois avez-vous été confronté(e) au fait que la personne que


vous aimiez ne vous aimait pas? Combien de fois avez-vous cherché
quelqu’un à aimer, en vain, alors que vous en aviez si désespérément besoin?
Une déception amoureuse est presque toujours vécue comme un fiasco
personnel. C’est pourquoi celles et ceux qui, soit n’ont pas encore trouvé
l’âme sœur, soit ne sont pas parvenus à faire évoluer une attirance mutuelle
en une vraie relation de couple, sont bien souvent prêts à consulter le premier
venu – un magazine, une voyante ou même un psy – pour tenter de
comprendre quelles ont été leurs erreurs.

Pourtant, il est rarissime que quelqu’un soit malheureux en amour parce


qu’il a commis telle ou telle erreur. C’est plutôt que la vie est injuste et que le
monde qui nous entoure éveille en nous des besoins dévorants tout en n’ayant
à nous offrir, pour les assouvir, que des satisfactions trompeuses. Et les
personnes qui sont particulièrement prudentes et sélectives dans le choix de
leur partenaire se retrouvent souvent célibataires.

Si vous comprenez en revanche qu’en amour on est très loin du risque


zéro, et si vous accueillez les souffrances, les frustrations et les rudes leçons
qu’il ne manquera pas de vous infliger, elles vous paraîtront non seulement
beaucoup plus supportables mais en plus, vous sortirez grandi(e) de vos
échecs. N’ayez jamais honte des blessures que vous avez subies au cours
d’un combat juste et sachez que souvent, ces blessures vous aideront à
trouver une relation d’amour qui répondra à vos attentes profondes et sera
susceptible de durer.

Souvenez-vous que le contraire de l’amour n’est pas la haine mais


l’indifférence. Si vous faites l’effort de trouver celui ou celle qui vous
correspond vraiment – et pas juste quelqu’un qui peut aller – vous trouverez
ce que vous cherchez.
CHAPITRE 1

Comment trouver chaussure à son pied


La plupart des êtres vivants choisissent leurs partenaires selon deux
facteurs: a) aptitude à procréer, b) circulation sanguine en état de marche.
Basta. Nous (les humains) qui sommes beaucoup plus sophistiqués, nous
compliquons tout en accordant une importance exagérée a) à l’apparence et
b) aux sentiments.

Or, si vous accordez trop d’importance à la beauté physique, vous risquez


de perdre beaucoup de temps en rendez-vous inutiles. Alors d’accord, vous
aurez vécu des rencontres super caliente, mais ce n’est pas comme ça que
vous allez trouver un bon compagnon/une bonne compagne pour de bonnes
raisons.

Quand l’attirance physique est très forte entre deux personnes, elle risque
de les empêcher de voir qu’il manque certaines qualités essentielles à leur
relation, et de les conduire à laisser passer sans réaction des comportements
auxquels aucun couple ne peut survivre à terme. La beauté et l’attrait sexuel
produisent des couples sexy et des liaisons enflammées, mais ils font aussi
grimper les statistiques des divorces.

Si vous cherchez un(e) partenaire durable, regardez au-delà du physique.


Déterminez quel type de personnalité, quelles qualités, quel caractère sont
compatibles avec les vôtres et faites l’effort d’ignorer l’appel des phéromones
si le dieu/la déesse de beauté qui vous fait chavirer ne présente pas ces
caractéristiques. Quels que soient ses charmes physiques, et bien que vous
ayez terriblement envie d’y succomber, résistez, tel Ulysse face aux sirènes!
Vous avez sûrement lu des tas d’articles du style «Comment séduire un
homme et le charmer» ou «Comment attirer une fille sans rien faire» et ça n’a
eu aucun impact notable sur votre vie amoureuse (ne dites pas le contraire!).
Le moment est donc venu d’adopter une nouvelle stratégie.

Apprenez à définir ce que vous voulez, mettez vos atouts en valeur et


cherchez méthodiquement un(e) partenaire qui ne va ni vous faire perdre
votre temps, ni vous épuiser (que ce soit psychiquement, physiquement et/ou
financièrement). Si vous aspirez à un bonheur romantique et sans nuage, ce
qui suit n’est pas pour vous. Si en revanche vous voulez construire une
relation solide et durable, stable comme celle d’un couple de cygnes, et qui
ne risque pas de se terminer par un divorce, nous pouvons vous aider.

LE KIT MAGIQUE POUR ABORDER


QUELQU’UN FACILEMENT
Voici les atouts que vous aimeriez avoir avant de vous mettre en quête de
l’âme sœur ■■■
■■■ un physique auquel il n’y aurait rien à photoshoper;
■■■ connaître un bar où les hommes qui regardent des films pornos sur leur
portable ne sont pas admis, ni ceux qui se tartinent d’autobronzant, ni les trop
belles femmes (à part vous-même, of course);
■■■ la confiance en vous que vous avez ressentie trop brièvement le jour où
vous avez réparé le portable de cette jolie petite minette qui s’était mise à
pleurer;
■■■ un procédé qui permette enfin de draguer décontracté sans le moindre
petit malaise.

LA LISTE DE VOS ENVIES


■■■ arriver à vous secouer;
■■■ trouver l’homme/la femme de votre vie, pas l’homme/la femme des trois
prochaines semaines;
■■■ métamorphoser quelqu’un de séduisant en quelqu’un de fiable;
■■■ trouver un vrai copain/une vraie copine, pas juste un copain/une copine
«comme ça»;
■■■ arriver à comprendre pourquoi deux personnes qui s’attirent
mutuellement n’arrivent pas à construire une vraie relation.

Trois exemples parmi tant d’autres:

«Je ne sais pas pourquoi j’ai du mal à rencontrer des gens nouveaux. Je
sors pourtant dans des bars, mais comme j’ai un physique plutôt banal il
n’y a pas beaucoup de garçons qui m’abordent. Et quand ça arrive,
comme je suis nulle pour la drague, ils ne tardent pas à me planter là. Je
suis loin d’être bête, j’ai un bon poste, j’aime mon travail et j’ai de bons
amis qui me répètent que je suis bourrée de qualités, mais c’est comme si
je n’arrivais pas à rencontrer des garçons, et encore moins des garçons
qui me plaisent et à qui je peux plaire. Peut-être que j’ai besoin d’un
relooking? Mon but, c’est de trouver un vrai copain, pas juste un pote de
plus.»
«Alors que mes amis se casent les uns après les autres, je ne trouve
personne avec qui je me vois vivre toute ma vie. Je sors avec des filles,
j’ai même eu une copine sérieuse pendant quelque temps, mais je ne me
vois jamais vieillir avec elles. Avant, ça ne me posait pas de problème
d’être un éternel célib mais plus j’avance dans la vie, plus je me sens à la
traîne. Ce que je veux, c’est comprendre pourquoi ça n’a encore jamais
fait tilt, ce que je peux faire pour que ça change et trouver une fille avec
qui je pourrais me marier. »
«Je me débrouille bien avec les femmes et je n’ai jamais eu de difficultés
pour sortir avec des nanas vraiment top, à la fois belles et intéressantes.
C’est toujours super excitant, on rigole beaucoup, au lit ça se passe
hyper bien – et puis ça tourne toujours de la même manière: elles
deviennent hypersensibles, elles me reprochent de ne pas les aimer,
d’être indifférent, et on passe par une série de ruptures et de
réconciliations qui me font tourner en bourrique. Mon objectif, c’est de
comprendre pourquoi je suis tout le temps attiré par des femmes avec qui
ça ne peut pas vraiment marcher et savoir si j’ai une chance que ça
change. »
RESTEZ FIDÈLE À VOUS-MÊME
Vous avez sûrement déjà entendu dire que pour trouver le bon partenaire, il
vous faudrait commencer par changer quelque chose qui ne va pas chez vous,
qu’il s’agisse de votre tour de taille ou de tel ou tel trait de caractère.

Mais si vous passez votre temps à vous regarder le nombril, à cogiter en


boucle sur ce que vous devez modifier et aux raisons pour lesquelles vous
êtes sinon condamné(e) à vivre et à mourir seul(e), vous allez perdre de vue
votre objectif, qui est plutôt de faire le point sur vos atouts (c’est-à-dire sur ce
qu’il ne faut pas que vous changiez) et de déterminer ce que vous attendez de
l’âme sœur.

Si vous vous concentrez sur ce que vous voulez vous, au lieu d’attendre
d’être élu(e) par le prince charmant ou par son homologue féminin, vous
aurez plus de chances de trouver quelqu’un qui répondra durablement à vos
attentes, aura les mêmes buts que vous et ne vous énervera pas (trop) au
quotidien.

Vous êtes timide, avez du mal à vous exprimer et à faire des rencontres?
On vous confond souvent avec le papier peint? Essayez la bonne vieille
méthode des rencontres autour d’intérêts communs – dans des clubs, des
associations, etc.

Et si les activités de groupe ne sont pas votre trip, mettez Internet à profit
pour élargir votre champ de recherches. N’hésitez pas à vous faire aider par
un coach pour établir une description succincte de vos points forts (comme si
vous rédigiez un courrier de candidature). Et évitez les sites de rencontre et
les applis qui ne marchent qu’à l’apparence: ce dont vous avez besoin, ce
n’est pas quelqu’un qui ne s’intéresse qu’à vos courbes/muscles!

En procédant ainsi, vous ne recevrez peut-être pas des avalanches de


réponses mais après tout, vous cherchez la perle rare qui se trouvera sur la
même longueur d’onde que vous et saura s’en rendre compte sans que vous
n’ayez besoin de vous montrer plus sociable ou charmant(e) que vous ne
l’êtes en réalité. Internet vous donne la possibilité de rencontrer cette perle où
qu’elle soit (sans devoir commencer par vous faire jeter par des gens qui,
contrairement à vous, veulent juste passer un bon moment), quelqu’un qui
sera suffisamment impressionné(e) par votre profil qu’il/elle aura envie de
parler avec vous, quelqu’un pour qui votre Moi intérieur comptera plus que
votre aspect extérieur.

Si vous avez déjà vécu en couple, fait de longues balades main dans la
main sur la plage et ressenti des sentiments profonds, mais en êtes toujours à
faire des rencontres sans vouloir aller «plus loin si affinités», ce qu’il vous
faut ce n’est pas un compagnon/une compagne, mais un chien. Demandez-
vous ce que vous attendez vraiment d’une vie à deux en vous basant sur les
expériences vécues avec votre famille, vos enfants, vos colocataires ou vos
amis intimes: trouver un soutien en période de crise, construire une famille,
jouir d’une plus grande sécurité financière, etc.

Rédigez le portrait-robot de la personne que vous cherchez. Et si vous


décidez alors que vous êtes en quête d’un partenaire pour la vie, cela
montrera que vous êtes prêt(e) à prendre vos besoins au sérieux et savez quel
genre de personne est susceptible de vous convenir au-delà de quelques
semaines d’émoi amoureux.
Si vous n’avez pas de difficultés à rencontrer des gens ni à vous mettre en
couple mais tombez toujours sur les mauvaises personnes, rappelez-vous que
l’amour est aveugle et qu’il peut aussi bien vous unir à un gros nul/une grosse
nulle qu’à quelqu’un de bien. Une fois que vous aurez établi un bon portrait-
robot de la personne qui vous correspond, apprenez à ignorer les étincelles
hormonales des débuts – après tout, vous savez d’expérience qu’elles
débouchent tôt ou tard sur une explosion – et que ça fait mal!

N’acceptez de rencontrer que des prétendant(e)s susceptibles de devenir


pour vous un compagnon/une compagne bienveillant(e) et fiable – et non les
candidats capables uniquement de vous laisser des souvenirs désopilants –, et
prenez le temps de faire mieux connaissance avec celui/celle qui vous plaît le
plus. Misez sur une relation stable avec un(e) partenaire qui-vous-plaît-
physiquement-mais-ce-n’est-pas-ça-le-principal, plutôt que sur une passion
débordante avec quelqu’un qui traîne une collection de casseroles
relationnelles dont il/elle s’est bien gardé(e) de vous parler (mais il faut dire
aussi que vous n’avez pas posé de questions). Rien contre les aventures
romantiques – mais c’est en connaissant le passé de l’autre et en vous
assurant qu’il ou elle est bien compatible avec vous que vous éviterez un
futur divorce.

Ne vous lancez pas dans la quête d’un(e) amoureux(-se) en essayant de


changer vos principaux traits de caractère et comportements. Mettez plutôt
votre expérience à profit pour développer une méthode de sélection fondée
sur ce que vous attendez de l’autre. C’est ainsi que travaillent les bons agents
matrimoniaux.

N’oubliez pas qu’on ne trouve que ce qu’on cherche. Si vous voulez vous
amuser et vivre des aventures amoureuses excitantes, votre recherche sera
peut-être amusante et excitante, mais si vous voulez construire une relation
sérieuse et durable, accrochez-vous: le moment est venu – non de vous
changer du tout au tout, mais de remonter vos manches et de vous mettre au
boulot.

DIAGNOSTIC EXPRESS
Ce que vous voudriez (mais faut pas rêver – en tout cas
pas tout le temps!):

■ une beauté fatale;


■ tomber amoureux(-se) de la bonne personne en n’ayant qu’à claquer des
doigts;
■ tomber sur la perle rare en passant vos soirées dans les bars et en vous
faisant inviter dans les mariages et les soirées d’amis communs;
■ être, naturellement, plus attiré(e) par la personne qui vous convient le
mieux que par ses concurrent(e)s;
■ ne pas avoir tendance à vous égarer dans des plans foireux avec des
personnes toxiques.

Ce que vous pouvez réellement faire:

■ compenser votre profil un peu hors normes en étant moins exigeant(e)


sur vos propres critères de recherche;
■ appliquer les mêmes techniques de pro que pour une recherche
d’emploi;
■ ne pas laisser l’attirance physique prendre le pas sur votre bon sens.

Comment y parvenir:

■ mettez en œuvre les méthodes qu’utilisent les chasseurs de têtes pour


dénicher des candidats difficiles à trouver;
■ listez les qualifications requises;
■ rassemblez des informations sur la fiabilité dont le/la candidat(e) a fait
preuve dans ses relations passées, sur sa façon de gérer ses finances et
sur son éventuelle consommation de stupéfiants;
■ respectez scrupuleusement votre système d’évaluation;
■ recrutez le/la candidate qui vous correspond le mieux, et non le plus
musclé/la plus pulpeuse.
Ce que je vous conseille de dire ou d’écrire ■■■

■■■ à quelqu’un/vous-même si vous n’arrivez pas à trouver l’âme


sœur:

Cher/chère [moi/personne qui croit que l’amour suffira à me guider


tout droit vers l’homme ou la femme de mes rêves]:

J’ai bien essayé de [m’habiller plus élégamment/m’habiller plus


simplement/me parfumer au musc/mincir du cou] mais je n’ai pas encore
[obtenu le moindre rendez-vous/trouvé quelqu’un à aimer/rencontré qui
que ce soit de sain d’esprit]. C’est pourquoi, au lieu de tout miser sur
mon/ma [insérez ici une qualité – mais si, vous en avez au moins une, ne
serait-ce que «la forme originale de mes doigts»] pour rencontrer
quelqu’un, j’ai décidé de faire appel à des techniques de recherche
modernes pour trouver des candidats présentant de bonnes [cotes de
crédit/références en matière de vie à deux/références tout court] et j’invite
toute personne intéressée à s’adresser à moi pour que nous examinions
l’opportunité d’un rapprochement. Je ne laisserai aucune sensation de
rejet entraver ma recherche et ne baisserai pas les bras tant que je n’aurai
pas atteint mon objectif.

SAVIEZ-VOUS ■■■
■■■ qu’être agréable à regarder n’est pas toujours un sort enviable?

Il nous est arrivé à tous de penser un jour ou l’autre que nous nous en
serions mieux sortis si nous étions plus séduisants que nous ne le sommes
– pour éviter de récolter un PV ou pour décrocher une promotion
longtemps attendue. Le désir d’être désirable dépasse le souhait d’être
aimé(e), et les personnes moyennement gâtées par la nature croient
volontiers que les Apollons et les Vénus obtiennent facilement tout ce
qu’ils veulent et, bien sûr aussi, tous ceux et toutes celles qu’ils veulent.
Mais le problème est, bien sûr, que beaucoup de gens sont obsédés par
la beauté au même titre que, chez Tolkien, Gollum est obnubilé par
l’anneau. En conséquence, lorsqu’on est beau/belle, on fait parfois
l’expérience désagréable ou carrément angoissante d’être considéré(e)
moins comme un être humain que comme un «trésooor».

Si le fait d’être «trop beau» ressemble a priori plus à une grâce qu’à
une malédiction, ça ne permet pas pour autant de trouver les meilleurs
partenaires – loin de là. Les personnes séduisantes sont comme de beaux
objets brillants: elles attirent des foules de Gollums – c’est-à-dire
d’individus impulsifs dénués de sens moral qui veulent juste être vus (et,
bien sûr, coucher) avec quelqu’un de désirable.

Si vous êtes concerné(e), vous savez d’expérience combien il est


difficile de tenir les Gollums à l’écart tout en essayant de trouver
quelqu’un qui souhaite réellement vous connaître et pas juste vous mettre
le grappin dessus. Vos admirateurs fréquentent peut-être d’habitude des
gens dont le style, les intérêts et les valeurs sont très différents des vôtres
mais ils ont été temporairement convaincus, à cause de votre beauté, que
c’était vous qu’il leur fallait. La beauté physique génère de la sympathie,
de l’attention et du désir – mais aussi, parce qu’elle aveugle, des couples
mal assortis.

Et si vous avez le malheur d’être non seulement séduisant(e) mais aussi


sensible aux émotions des autres, vous compatirez en plus à leur peine
lorsque vous repousserez leurs avances – ce qui fait un peu beaucoup et ne
vous donne plus qu’une envie: être enfin seul(e)!

Les personnes physiquement attirantes prennent peut-être moins de PV


et obtiennent de meilleurs jobs que les simples mortels, mais elles doivent
en contrepartie apprendre à ignorer les désirs des autres et à suivre des
principes stricts si elles veulent rencontrer réellement quelqu’un. Être beau
ou belle ne veut donc pas dire avoir la belle vie…
CHAPITRE 2

Se passer la bague au doigt… ou pas


Les mariages constituent généralement des démonstrations publiques,
romantiques, et souvent immensément onéreuses d’un engagement éternel
basé sur le grand amour. Plus l’amour est grand, plus le mariage doit être
extravagant, la musique sonore, et plus la fontaine à chocolat doit en jeter.

Le problème avec cette logique, c’est qu’en réalité, l’engagement n’est


pas le simple résultat d’un amour mutuel; ce n’est pas envers une personne
qu’on s’engage mais envers une cause, que cette cause soit la révolution, le
sauvetage des baleines ou le mariage. Afin qu’un engagement dure, il faut
que les deux parties se consacrent à leur vision commune de ce que doit être
une relation et, bien sûr, qu’elles s’aiment.

Si vous croyez que pour s’engager, il suffit de s’aimer, vous allez faire
des choix importants sur la base de sentiments (les vôtres et ceux de
quelqu’un d’autre) plutôt qu’en vous fondant sur votre raison. Or le sentiment
amoureux n’est pas le facteur clé d’un engagement envers un autre être
humain. Si vous ignorez ça, vous allez foncer tout droit dans une relation
superficielle vite terminée ou, pire, dans une relation compliquée suivie d’un
divorce encore plus compliqué.

Il faut savoir que tout le monde n’est pas fait pour s’engager. Il existe des
gens très bien qui préfèrent leur indépendance, aiment prendre seuls les
grandes décisions de leur vie et n’aiment ni la sécurité, ni la vie de famille qui
accompagne l’engagement, ou en tout cas s’en passent à merveille. Par
contre, comme il y a davantage d’hommes que de femmes dans cette
catégorie, cela met ces dernières dans l’inconfortable situation de devoir
jouer aux chaises musicales pour briguer les faveurs des candidats potentiels
à l’engagement nuptial.

Il y a aussi des gens qui ne savent pas gérer leur vie, quel que soit l’amour
qu’on leur porte, et qui tirent vers le bas ceux qui les aiment. Quiconque les
approche prend de gros risques – ce qui, bien entendu, les rend
particulièrement sexy… Il y a donc toujours un pigeon pour tomber dans le
panneau et essayer de construire avec eux une relation viable, ce qui se
termine rarement bien.

Quoi qu’il en soit, ne foncez pas bille en tête dans le mariage a) sans tenir
compte de vos valeurs et de vos objectifs et b) sans en avoir tiré avec
certitude la conclusion que la vie à deux est ce qu’il vous faut, à vous et à
votre chéri(e). Si ce dernier/cette dernière n’est toujours pas convaincu(e),
vous aurez au moins fait de votre mieux (et consolez-vous en vous disant que
de toute façon, vous n’alliez peut-être pas vraiment ensemble). Si au
contraire, vous partagez les mêmes aspirations et êtes tou(te)s deux prêt(e)s à
retrousser vos manches pour les réaliser ensemble, alors n’hésitez plus: le
moment est venu de faire votre demande.

LE KIT MAGIQUE POUR S’ENGAGER


Voici ce dont vous rêvez pour pouvoir transformer un amour en relation
stable ■■■
■■■ lui: un outil performant pour changer en enthousiasme votre vision
négative de la famille et de l’engagement;
■■■ elle: une bière miracle qui plaît à votre amoureux et le métamorphose en
adulte responsable.

LA LISTE DE VOS ENVIES


Parmi les souhaits les plus fréquemment exprimés par les personnes qui
veulent s’engager dans une relation durable, citons:
■ faire évoluer une histoire d’amour vers quelque chose de plus sérieux;
■ trouver à tout prix un moyen de ne pas se séparer et ne pas devoir tout
reprendre à zéro;
■ convaincre leur copain/copine des charmes d’un véritable engagement;
■ amener leur copain/copine à abandonner ses mauvaises habitudes et à
choisir une vie plus réglée.

Trois exemples parmi tant d’autres:

«Mon chéri et moi habitons ensemble depuis deux ans mais quand je parle
de nous marier il me dit toujours qu’il n’est pas prêt ou qu’il n’en voit
pas l’intérêt. Nous nous entendons bien et je suis sûre qu’il m’aime, mais
il dit qu’en fait c’est comme si nous étions déjà mariés et que ce n’est pas
la peine de risquer de tout gâcher en mettant une autre étiquette sur notre
couple. En plus, il ne se voit pas encore avoir des enfants – et peut-être
même jamais. Moi, je voudrais vraiment fonder une famille et j’espérais
qu’il évoluerait en voyant comme nous sommes bien ensemble et comme
je suis facile à vivre. Je me suis fixé pour but de le convaincre de se
marier avec moi pour que nous ayons une belle vie tous les deux. »
«J’aime mon copain mais je ne suis pas sûre de vouloir m’installer, ni de
vouloir des enfants, ni d’avoir envie de rester dans cette ville toute ma
vie. Lui, il veut qu’on se marie mais je n’ai que vingt-huit ans et je veux
d’abord voir le monde et avoir plus d’expérience, peut-être même vivre
dans une autre région au moins une fois dans ma vie. Nous nous
connaissons depuis toujours. Ça fait maintenant cinq ans que nous
sortons ensemble et trois ans que nous avons emménagé dans le même
appartement. C’est vraiment sympa et ça a bien évolué, mais quelque
part l’idée de sauter le pas et que ce soit pour toujours me rend nerveuse.
Ce que je souhaite, c’est apprendre à gérer la pression qu’il me met »
«Mon compagnon et moi sommes ensemble depuis longtemps – plus de dix
ans – mais nous n’aimons pas trop les conventions ni l’idée de fonder une
famille, donc on reste comme ça et ça nous convient. Nous savons tous les
deux que l’autre ne partira pas. Mais nos familles – et la société en
général d’ailleurs – ont l’air de voir les choses différemment. Ni lui ni
moi n’avons jamais mené nos vies de manière particulièrement
conventionnelle, donc on pourrait s’attendre à ce que nos parents
acceptent notre décision mais non, les siens comme les miens n’arrêtent
pas de nous mettre la pression pour que nous «fassions le bon choix» et,
pour en rajouter une couche, ils précisent «avant notre mort». Mon but
est de faire comprendre aux gens que mon compagnon et moi sommes
très heureux comme ça et basta. »
Le chemin qui mène à une relation durable est souvent présenté comme
un parcours du combattant, style «si vous parvenez à passer le mur de la peur,
à surmonter la mare de boue électrifiée que constitue votre bagage psy perso
et à sauter avec confiance dans l’eau glacée de l’inconnu, alors vous êtes
prêt(e) à sceller un pacte d’amour éternel».

Mais si vous – ou votre chéri(e) – avez de sérieuses réserves sur un


engagement durable, vous risquez fort de mettre le cap sur un conflit sans fin
et non sur un havre de paix.

C’est pourquoi, si votre relation n’évolue pas vers un engagement


sérieux, il est de votre responsabilité d’admettre qu’il y a peut-être de bonnes
raisons à cela – car la meilleure manière de gagner une bataille est de l’éviter
d’entrée de jeu.
Si vous n’arrivez pas à convaincre la personne que vous aimez de
s’engager pour de bon, reconsidérez le sujet sous le jour suivant: est-ce
qu’il/elle ne veut pas se lier ou est-ce qu’il/elle n’en est tout simplement pas
capable? Certaines personnes hésitent parce qu’elles sont trop indépendantes
et ne supportent pas l’idée de se faire «mettre la corde au cou», d’autres parce
qu’elles ne partagent pas le rêve de couple et/ou de famille de leur
amoureux/-se. Il existe aussi des gens qui ne veulent pas renoncer à certains
plaisirs, qui fuient les efforts ou refusent de faire des sacrifices pour
contribuer à réaliser le rêve de quelqu’un d’autre.

Si votre petit(e) ami(e) ne veut pas s’engager, il est essentiel que vous
sachiez pourquoi. Demandez-lui de vous parler de ses relations passées (s’il y
en a, mais à moins qu’il/elle ne soit très jeune, vous devriez pouvoir trouver
de la matière). Essayez de comprendre son mode de fonctionnement et, si
possible, les difficultés qu’il/elle a rencontrées par le passé et qui risquent de
refaire surface dans votre couple.

Ne vous laissez influencer ni par vos sentiments amoureux, ni par le désir


de faire vos preuves ou plaire à l’autre: évaluez la vie de couple du point de
vue de vos intérêts et déterminez objectivement si l’élu(e) de votre cœur est
quelqu’un de fiable et présente les qualités requises pour faire un bon
compagnon/une bonne compagne. Si c’est vous qui rechignez à franchir le
Rubicon et trouvez que votre copain/copine vous met la pression, ne
commencez pas à vous prendre la tête sur ce qu’il/elle veut mais concentrez-
vous sur ce que vous voulez, vous. Voulez-vous fonder une famille? Partager
votre patrimoine avec quelqu’un? Passer toute votre vie avec cette personne?
Vos réponses vous permettront de déterminer si votre chéri(e) est compatible
avec votre projet de vie «jusqu’à ce que la mort vous sépare».

Remémorez-vous comment vous avez abordé par le passé le couple et


l’engagement: les avez-vous évités? Vous êtes-vous investi(e) dans des
relations vouées à l’échec? Avez-vous fui une relation qui marchait pourtant
bien? Analysez aussi honnêtement que possible ceux de vos comportements
qui risquent de nuire à une relation durable et ne vous imaginez pas pouvoir
les changer facilement. On peut changer, mais c’est du boulot.
Si vous pensez que vous n’êtes pas fait(e) pour fonder un couple, vous
risquez certes de vous retrouver bientôt célibataire, mais quitte à décevoir
votre partenaire, autant ne pas attendre. Et vous causerez moins de souffrance
si vous vous séparez avant d’avoir prononcé publiquement des vœux de
mariage en sachant parfaitement que vous ne les respecterez pas. Ne rejetez
la faute ni sur vous-même, ni sur votre amour, mais admettez le fait que tout
le monde n’est pas fait pour la vie de couple.

Si votre chéri(e) et vous-même êtes en revanche d’accord pour ne pas


officialiser votre relation, et que votre seul problème est de subir les conseils
de gens bien intentionnés pour qui le mariage est la seule façon acceptable de
vivre en couple, les choses devraient se présenter beaucoup plus simplement.
Afin de gérer au mieux ce harcèlement, demandez-vous si la forme actuelle
de votre relation peut être dommageable à l’un de vous – ou à quelqu’un dont
vous êtes responsable –, aujourd’hui ou lors du décès de l’un ou l’autre, et si
le fait de vous marier sous le régime de la communauté vous permettrait de
lever ce risque. N’hésitez pas à imaginer les pires scénarios pour détecter les
possibles conséquences négatives de votre choix de vie actuel.

Si après examen, ce dernier vous semble vierge de conséquences funestes


tant éthiques que pragmatiques, ne vous laissez pas embringuer dans des
débats de fond avec les proches qui voudraient vous voir sauter le pas. Vous
avez considéré leurs arguments, réfléchi aux suites néfastes susceptibles de se
produire – et avez pris en toute connaissance de cause la décision qui est la
bonne (pour vous deux). Vous pouvez donc sans problème déclarer que le
débat est clos.

Plutôt que de considérer l’engagement comme une bataille, considérez-le


comme un business: il sert à améliorer la vie des deux parties d’une façon
qu’elles apprécient toutes deux, par le biais de pratiques qu’elles approuvent
toutes deux, et sur la base de qualités qu’elles possèdent toutes deux, comme
le contrôle de soi et la fiabilité. Si ces conditions sont remplies, deux
conjoints continueront à se parler, à être attentifs l’un envers l’autre et à
s’aimer – mais oui: à s’aimer – même lorsqu’ils auront dû traverser ensemble
les mauvais passages de la vie.
En attendant, ne faites pas de la quête d’une relation stable un crash-test
pour vos sentiments d’amour: il s’agit en réalité d’un test pour votre
intelligence et votre expérience, quels que soient l’amour, le désir et les
sentiments extrêmes que vous puissiez ressentir. Ne perdez des yeux ni ce qui
compte pour vous, ni ce que vous tenez à trouver chez un bon conjoint, et
votre sensation de participer à un parcours du combattant disparaîtra.

DIAGNOSTIC EXPRESS

Ce que vous voudriez (mais faut pas rêver!):


■ qu’il suffise de s’aimer pour rester ensemble;
■ l’assurance que tout s’arrangera si vous prenez votre courage à deux
mains et vous jetez à l’eau;
■ un amour si fort qu’il pourrait changer les personnalités, les divergences
de vues et, tant qu’on y est, aussi le temps qu’il fait;
■ une famille qui respecte toujours vos choix non-conventionnels, qu’il
s’agisse de vos relations, de votre style de vie, de votre coiffure, etc.

Ce que vous pouvez réellement faire:


■ être amoureux(-se) tout en étant capable d’évaluer objectivement, et
l’aptitude de votre chéri(e) à s’engager dans une relation stable, et la
question de savoir si une relation stable est vraiment ce qu’il vous faut;
■ apprendre à ne plus fréquenter des personnes incapables de s’engager
sérieusement dans une relation amoureuse;
■ ne pas penser que vous êtes nul(le) si vous êtes encore solo: il est
difficile de trouver un bon conjoint et ça demande pas mal de boulot.

Comment y parvenir:
■ soyez à l’écoute de vous-même et déterminez si vous voulez vraiment
une relation durable, ou si c’est ce que quelqu’un d’autre attend de vous;
■ dressez une liste des qualifications qu’un(e) candidat(e) doit posséder
pour qu’il vaille la peine de construire quelque chose avec lui/elle;
■ décrivez les responsabilités et les activités qui incomberaient à votre
conjoint;
■ n’acceptez que quelqu’un qui est vraiment un bon parti pour vous.

Ce que je vous conseille de dire ou d’écrire ■■■

■■■ à quelqu’un/vous-même si vous avez décidé de vous engager:

Cher/Chère [moi/personne qui m’aime mais aspire ou n’aspire pas à


m’épouser/grosse tache que j’essaie de métamorphoser en personne
fréquentable]:

Comme il ne fait aucun doute que notre amour est [sincère/fort/le


meilleur amour de tous les amours du monde], le moment est venu pour
moi de me demander si je souhaite m’engager sérieusement et si tu
pourrais être pour moi un bon [insérez ici un synonyme de «conjoint»]. Je
me suis demandé si je voulais [des enfants/vivre en ville/vivre à la
campagne/partager avec toi mes toilettes et ma cuisine/devenir
coresponsable de tes dettes] et je trouve qu’il serait [bon/désastreux] que
nous nous engagions dans une relation durable. Merci de réfléchir à ton
tour sérieusement à notre projet d’engagement, quelle que soit ton
adoration pour [mes yeux/ma chute de reins/mon rire/mon centre de
loisirs] et de me répondre.

Comment tester la solidité de votre relation ■■■

Faites ■■■ Ne faites pas ■■■

Partez à deux en voyage dans une Offrez-vous des vacances de luxe


petite voiture sans clim, prévoyez où vous n’aurez pas à lever le petit
un budget ric-rac et bloquez avant doigt ni l’un ni l’autre.
de partir l’autoradio sur une station
religieuse.

Soyez aux côtés de votre chéri(e) Rencontrez les parents de votre


lorsqu’il/elle soigne un parent chéri(e) une seule fois, dans une
malade. soirée, alors que vous êtes tous en
train de danser comme des fous sur
(I can’t get no) Satisfaction…

Expérimentez ensemble les joies Commandez ensemble un repas sur


d’une gastro carabinée. Internet et laissez votre chéri(e)
cliquer sur «Envoi».

Apportez votre soutien moral et Mettez-vous en ménage avec un(e)


matériel à votre chéri(e) qui vient collègue avec qui vous passez de
de perdre son emploi ou d’accéder à toute façon l’intégralité de vos
une nouvelle fonction extrêmement journées enfermés dans le même
prenante. bureau.

Décidez de vous marier – non pour Insistez pour vous marier au plus
être le roi/la reine du «plus beau vite parce que vous voulez passer
jour de votre vie», mais parce que devant Monsieur le maire avant
vous voulez vivre avec l’élu(e) de cette idiote de
votre cœur. Céline/Béa/Proserpine… ou pour
éviter que votre «petit accident» ne
naisse hors mariage.
CHAPITRE 3

Le syndrome du Saint-Bernard
Pour certaines personnes – notamment des femmes > notamment des
femmes qui regardent trop de films à l’eau de rose > notamment des femmes
qui regardent tellement de films à l’eau de rose qu’elles pourraient devenir
elles-mêmes des héroïnes de films à l’eau de rose – pour certaines personnes
donc, le fantasme ultime est de tomber sur un diamant brut et de l’amener à
étinceler à force d’amour et de dévotion.

Le fait d’aider celui/celle que l’on aime à évoluer en lui apportant un


soutien indéfectible en mode La Belle et la Bête s’avère doublement
gratifiant: à l’élan bien compréhensible que l’on ressent à l’égard d’un être
maudit à l’âme blessée vient s’ajouter la satisfaction de le sauver. On se sent
fort(e), conforté(e) dans sa bonté et sa grande qualité morale – ce qui
explique pourquoi ce type de relations n’attire pas seulement les femmes qui
adorent les drames sentimentaux mais aussi bon nombre de
thérapeutes/pasteurs/infirmières/pompiers/travailleuses sociales, etc. atteints
du syndrome du Saint-Bernard.

Malheureusement, à mesure que le quotidien s’installe, le Saint-Bernard


se retrouve, s’il ne veut pas perdre la face ou se faire plaquer, à la merci de la
capacité de l’ex-mauvais garçon/ex-fille perdue à rester honnête, sobre et à
agir en adulte responsable (capacité généralement bien peu développée). Si
vous croyez que votre amour est suffisamment puissant pour faire d’une
personne gravement abîmée par la vie un adulte équilibré et bien élevé, c’est
comme si vous attendiez d’un ours de cirque qu’il reste tout le temps debout
sur ses pattes arrières, alors que dès que les lumières sont éteintes et que le
public a quitté le chapiteau, la bêbête retombe immanquablement à quatre
pattes. Et de même qu’un ours apprivoisé reste un ours, une personne
dysfonctionnelle que l’on aime reste un individu à problèmes.

Si vous aimez vous occuper des autres (c’est notamment le cas de


nombreuses personnes exerçant un métier social ou médical), vous mesurez
sans doute votre succès au degré d’amélioration dont font preuve vos
protégés. Mais si vous baissez la garde, vous attachez à l’un d’eux, et que son
amélioration n’a malheureusement été que de courte durée, votre déception
risque de dégénérer en colère et de faire du vilain.

Sans compter que si vous attendez de quelqu’un qu’il/elle change par


amour pour vous, et qu’il/elle ne change pas, vous allez en déduire qu’il/elle
ne vous aime pas suffisamment. Vous serez non seulement déçu(e) mais aussi
profondément blessé(e), et finirez inévitablement par vous demander si cette
personne aurait pu changer avec quelqu’un d’autre qui l’aimerait mieux que
vous – ou qu’elle aimerait plus qu’elle ne vous aime vous. Sachez que ce
genre de métamorphose n’est à la portée de personne – sauf peut-être la fée
Morgane ou Merlin l’Enchanteur.

Autrement dit, il est (certes tentant mais) vain de croire que l’amour
puisse servir à améliorer, voire à sauver autrui. Ne mesurez donc pas la force
d’un amour à l’aune de sa capacité à transformer un bad boy en gendre idéal.
Demandez-vous si vous êtes capable d’accepter l’autre tel qu’il/telle qu’elle
est. Si c’est le cas et si vous continuez malgré tout à l’aimer, félicitations:
votre histoire n’a aucune chance de passer à la télé, mais il y a de fortes
chances que vous construisiez une relation apaisée et durable.

TEST
Vous êtes atteint du syndrome du Saint-Bernard si vous rêvez que votre
amour est capable d’accomplir les choses suivantes ■■■
■■■ amener quelqu’un à arrêter de se droguer, de boire ou de coucher avec
tout ce qui bouge;
■■■ aider quelqu’un qui n’a jamais été un grand communicant à vous parler
de ce qu’il ressent aussi ouvertement que si vous étiez un(e) travailleur(-se)
social(e);
■■■ apprendre à quelqu’un de trop gentil pourquoi il est important de savoir
dire non;
■■■ amener quelqu’un à vous aimer ni trop, ni trop peu.

LA LISTE DE VOS ENVIES


■ amener quelqu’un à cesser de mettre en danger sa relation, sa santé ou sa
carrière;
■ amener quelqu’un à prendre conscience de tout ce qu’il pourrait faire en
étant plus motivé, discipliné ou ambitieux;
■ amener quelqu’un à ne plus être compulsivement généreux;
■ changer les goûts sexuels de quelqu’un.

Trois exemples parmi tant d’autres:

«J’ai commencé à sortir avec mon copain au lycée, à une époque où il


avait des problèmes avec la police et où il se droguait sans arrêt. Je lui ai
appris à prendre soin de lui et à devenir sérieux. Aujourd’hui, nous
vivons ensemble et il travaille normalement, mais il n’a aucune ambition
et quand il déprime, il lui arrive encore de prendre des drogues. Il
m’adore et il dit toujours que si je ne l’avais pas sauvé, il aurait fini
clochard. Mais il ne comprend pas qu’il ne devrait pas prendre les
drogues à la légère, il ne veut pas se faire aider et au travail, il fait plus
acte de présence qu’autre chose. J’ai mauvaise conscience parce que je
lui mets la pression et que du coup, je l’empêche d’avoir une bonne
image de lui mais franchement, je ne nous vois pas élever des enfants tant
qu’il ne se comporte pas de manière plus responsable. Je me suis fixé
pour but de lui faire comprendre pourquoi il faut qu’il arrête la drogue et
se mette à gagner sa vie sérieusement. »
«J’ai toujours admiré l’amour que mon mari porte au fils qu’il a eu d’un
premier mariage: ça me montrait combien il est bon et attentif aux autres.
Mais ce dont je ne m’étais pas rendu compte avant de l’épouser, c’est
qu’il ne sait pas dire non. Que son fils de neuf ans ait soudain envie de
quoi que ce soit ou que son ex-femme veuille lui faire faire ceci ou cela, il
laisse tout tomber et s’exécute immédiatement. Pourtant, il n’a pas
toujours le temps ou l’argent nécessaire pour faire ce qu’ils lui
demandent. Résultat: ça impacte indirectement mes propres finances et le
temps que nous pourrions passer ensemble. Je souhaite lui faire
comprendre que cette habitude d’exaucer le moindre des désirs de son
fils ou de son ex n’est pas bonne pour notre couple – ni d’ailleurs pour
son fils lui-même.»
«Quand on a commencé à sortir ensemble, nous étions très proches, celle
qui allait devenir ma femme et moi. C’était une sacrée belle fille et nos
amis étaient envieux de notre couple. Après son premier accouchement,
elle a traversé une grosse dépression post-partum et a pris 15 kg.
Aujourd’hui, tout l’angoisse. Elle passe son temps à me dire «fais ci, fais
ça». Ce n’est pas la vie que j’avais espérée. En plus elle va voir un psy,
ça devrait l’aider tout de même! Mon objectif est de trouver un moyen de
récupérer la femme dont je suis tombé amoureux. »
N’ACCEPTEZ QUE CE QUI EST BON POUR
VOUS
L’amour peut changer la façon dont nous agissons mais pas la personne que
nous sommes. Il peut nous rendre aveugles, fous, heureux, nous lier très
profondément à quelqu’un, mais il ne nous fera pas changer de personnalité
ni de point de vue, et ne modifiera pas notre image de nous-même.

Ce n’est pas dénigrer l’amour que d’admettre qu’il n’est pas une baguette
magique, c’est être réaliste et comprendre que l’être humain a des capacités
de changement limitées en ce qui concerne son caractère et son profil
relationnel. C’est pourquoi, si vous avez le choix, tâchez de n’aimer que des
personnes que vous êtes prêt(e) à accepter comme elles sont, et de n’accepter
que ce qui est bon pour vous.

L’intensité d’un amour peut vous procurer une sensation d’authenticité


accrue et donner un sens particulier non seulement à la relation, mais aussi à
votre vie toute entière. Mais cette intensité peut aussi vous enfermer dans une
relation toxique et affaiblir, parfois jusqu’à l’épuisement, votre capacité à
rester fidèle à vos valeurs. C’est là l’un des principaux problèmes auxquels
on doit faire face lorsque l’amour se double d’une mission de sauvetage.

Si votre histoire d’amour est née conjointement avec le désir relativement


altruiste de sauver une personne d’elle-même, vous n’avez sans doute pas
cherché chez elle – au-delà d’un minimum syndical – les qualités que vous
attendez normalement d’un bon conjoint. Et une fois passée votre première
exaltation de Saint-Bernard, une certaine déception a dû s’instaurer face à son
manque d’ambition, à l’absence d’intérêts communs, etc., déficiences que
vous n’aviez pas perçues de prime abord puisque, absorbé(e) tout(e) entier(-
ère) par votre opération sauvetage, vous aviez négligé de vous projeter dans
une relation de couple.

Si c’est votre cas, ne restez pas avec cette personne pour de mauvaises
raisons – que ce soit par culpabilité ou parce que vous vous sentez
responsable de la stabilité que vous avez contribué à restaurer. Tenez compte
de vos besoins et demandez-vous s’il est réaliste d’attendre de l’objet de
votre amour qu’il y réponde. Si la réponse est non, dites-vous que vous avez
fait une super B.A. en l’aidant à se remettre en selle, mais qu’il faut bien qu’il
apprenne un jour ou l’autre que rien n’est éternel et qu’il sache l’admettre
sans retomber dans ses travers. Et que ce jour-là, c’est aujourd’hui.
Ne rendez personne responsable de la fin de votre relation – ni l’autre, ni
vous-même. Respectez le chemin que vous avez fait ensemble et faites-vous à
l’idée que cette séparation était inévitable. Tirez-en les leçons qui s’imposent
et la prochaine fois, faites un choix plus pertinent.

Parfois, il faut emménager avec quelqu’un pour se rendre compte que le


côté généreux et attentionné que l’on admire chez lui/elle peut se révéler
insupportable. S’il/elle n’est pas en mesure de limiter sa générosité à ses
parents, à son ex-conjoint, aux enfants qu’il a eus avec son ex et/ou avec vous
et, à la rigueur, à votre voisin frappadingue mais gentil, vous risquez de finir
par vous sentir un peu seul(e), aigri(e) et, par-dessus le marché, coupable de
lui en vouloir d’être si gentil(le). Et – hashtag cercle vicieux –, plus vous
laisserez libre cours à vos ressentiments, plus vous le/la pousserez à se
démener pour des gens qui lui témoignent de la gratitude, eux.

Alors au lieu de lui faire remarquer que passer après tout le monde, vous
appréciez moyen (ce qui frustre son besoin de reconnaissance), demandez-lui
plutôt de définir ses priorités et de mieux gérer son temps et son argent.
Incitez-le/la à se demander combien de temps il/elle souhaite partager avec
vous, et à évaluer avec réalisme les exigences et les besoins des autres.

S’il/si elle parvient à admettre que son temps et son compte en banque ne
sont pas illimités et que d’une façon ou d’une autre, il/elle décevra
inévitablement quelqu’un qui compte à ses yeux, il/elle pourra apprendre à
limiter sa générosité aux personnes qui comptent le plus pour lui/elle au lieu
de réagir au quart de tour aux demandes de celles qui lui semblent être le plus
dans le besoin (ou le plus reconnaissantes).

Si par contre il/elle ne s’investit pas suffisamment dans votre relation de


couple, prenez vos cliques et vos claques et partez. Au moins, vous aurez fait
de votre mieux et agi de façon réfléchie, pas sous l’emprise de la colère.

Votre mission à ce stade: apprendre à ne plus jamais sortir avec


quelqu’un de trop gentil qui ne sait pas dire non, à moins qu’il ne reconnaisse
qu’il a un problème et s’y colle sérieusement.
Et même si vous êtes actuellement parfaitement heureux(-se) avec votre
moitié, le destin se réserve parfois le droit de tout bouleverser. Ses moyens
préférés: l’âge, la maladie, les accidents de la vie. Vous avez juré d’être
un/une partenaire fidèle dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la
santé comme dans la maladie, dans la joie comme dans la peine, mais soyons
honnêtes: face à la démence, à un AVC grave, à un problème d’addiction ou
à n’importe quelle autre évolution traumatique de votre couple, vous savez
qu’il est impossible d’être totalement maître de ses sentiments et de ses
réactions.

Vous commencerez bien sûr par essayer de retrouver ce que vous avez
perdu. Si ça n’est pas possible, il vous faudra faire en sorte de trouver le
meilleur compromis en restant fidèle à ce qui compte pour vous. Et ce qui
compte est notamment de ne pas chercher le bonheur à tout prix, mais de
garder le cap sans vous égarer et, éventuellement, de supporter le malheur
lorsqu’il apparaît dans votre couple. Pour commencer, déterminez les
avantages et désavantages de la poursuite d’une vie commune (ou d’une
séparation), pour vous, pour votre conjoint, mais aussi le cas échéant pour
d’autres membres de votre famille. Quelques kilos en plus ne valent pas
qu’on se sépare, mais si vous êtes menacé(e) dans l’intégrité de votre
personnalité ou constatez chez vous l’apparition de comportements à risque,
c’est une autre affaire.

L’amour est quelque chose d’idyllique lorsque tout va bien et que les
protagonistes s’acceptent et se respectent mutuellement, mais ne nous
leurrons pas: l’amour idéal n’existe que dans les romans et au cinéma, ou
avec certains animaux de compagnie. Dans les vraies relations – celles qui
demandent des efforts, impliquent des enfants, beaucoup de fatigue… et un
autre adulte –, il est nettement plus difficile de sourire sans arrêt et de garder
pour soi ce qu’on pense de certaines choses qu’on ne peut pourtant ni tolérer,
ni changer mais que, pour d’excellentes raisons, on a quand même décidé de
supporter. Voilà pourquoi les gens qui veulent juste se sentir mieux ont
davantage intérêt à essayer une nouvelle coupe de cheveux qu’à se mettre en
couple.
DIAGNOSTIC EXPRESS

Ce que vous voudriez (mais faut pas rêver!):


■ plus de force pour quelqu’un (qui ne sait même pas qu’il en a besoin –
sauf éventuellement pour vous faire plaisir);
■ plus de discipline pour quelqu’un qui n’aspire qu’au plaisir – ce dernier
incluant la sensation d’être aimé(e) de vous;
■ que quelqu’un qui s’est toujours mal comporté se comporte mieux;
■ plus de motivation intérieure pour quelqu’un qui ne marche qu’à
l’impulsion et n’agit qu’en réaction à vos émotions.

Ce que vous pouvez réellement faire:


■ chercher l’âme sœur patiemment et de manière plus sélective jusqu’à ce
que vous trouviez les qualités que vous pensez nécessaires;
■ faire changer les gens grâce à une nouvelle coiffure ou à la chirurgie
esthétique, pas grâce à votre amour;
■ croire à un changement si les gens veulent changer pour eux-mêmes, pas
pour vous, et que vous constatez que ça porte ses fruits;
■ accepter les gens tels qu’ils sont, sans pour autant devoir
automatiquement vivre avec eux.

Comment y parvenir:
■ ne mélangez plus jamais amour et sauvetage;
■ soyez conscient(e) de ce dont vous avez besoin en amour et assurez-
vous que ces qualités font partie du disque dur de votre moitié;
■ présentez toujours votre besoin de changements en termes d’avantages
et non de déception;
■ si aucun changement n’est possible, ne restez pas là à râler et à vous
plaindre: tirez-en les conclusions qui s’imposent et passez à l’action.
Ce que je vous conseille de dire ou d’écrire ■■■

■■■ au sujet des changements qui seraient nécessaires dans votre


couple mais ont néanmoins peu de chances de se réaliser:

Cher/Chère [ami(e) ou conjoint peu satisfaisant(e) mais irrésistible],

Je ne comprendrai jamais pourquoi tu ne peux pas opérer les petits


changements [de caractère/d’habitudes/relationnels/de tour de taille] qui
nous permettraient d’arrêter de [nous disputer/faire chambre à part/sortir
en ville ensemble sans savoir où nous allons], mais je sais que tu as beau
m’aimer, quelle que soit la quantité de [insérez ici un terme signifiant
«communication», «nudité» ou autre] que nous mettrons en œuvre, les
choses ne changeront jamais. Comme j’ai décidé de t’accepter tel(le) que
tu es et de n’exercer aucune pression sur toi pour que tu changes, nous
pouvons continuer à [préparer notre mariage/nous voir de temps à
autre/nous envoyer des messages occasionnels par pigeon voyageur].
CHAPITRE 4

Le sexe
Étant donné le plaisir que nous procure le sexe, surtout lorsqu’il existe
une réelle connivence physique entre notre amoureux(-se) et nous, il est
difficile de ne pas considérer une sexualité épanouie comme un objectif de
vie à part entière.

Le sexe étant omniprésent dans nos sociétés modernes, il est également


difficile de ne pas le considérer comme quelque chose d’important. Quand la
télé diffuse en prime time des pubs pour des voitures, du chocolat, du café,
etc. mettant en scène des êtres à moitié nus, comment ne pas avoir envie
d’avoir soi-même une vie débordante de sensualité?

De nombreux thérapeutes affirment que l’acceptation de notre sexualité


est une des clés de notre santé psychique, et qu’il n’y a pas de mal, pour des
adultes consentants, à avoir du plaisir sexuel à présent que les capotes
permettent d’éviter la plupart des grossesses non désirées, les IST et le sida.
Leur crédo: quand le sexe va, tout va.

PAS SI SIMPLE
Malheureusement, en pratique, les pulsions sexuelles sont source de
nombreux ennuis potentiels, le premier étant que l’on a très peu de contrôle
sur elles. À l’instar des érections adolescentes, vos attirances, vos
performances et, plus globalement, votre fonctionnement hormonal sont
radicalement aléatoires, parfois regrettables, voire carrément embarrassants.
Que cela vous plaise ou non, votre sexualité exerce une influence
considérable sur votre identité et sur votre moralité. Une préférence sexuelle
peut faire de vous un(e) marginal(e) et/ou vous mettre dans une position
moralement intenable, qu’elle soit stigmatisée injustement, comme par
exemple l’homosexualité ou à juste titre, comme la pédophilie.

Quand elles sont fortes, les pulsions sexuelles éclosent d’elles-mêmes,


sans être déclenchées par une personne en particulier: elles peuvent alors
conduire celui ou celle qui ressent ce désir «absolu» à traiter autrui non
comme un sujet autonome, mais comme un objet pouvant être consommé
selon son bon plaisir. Une vague de désir peut ainsi vous rendre aveugle aux
torts éventuels que vous risquez de porter à l’autre – même si celui/celle-ci
est consentant(e), et même s’il ou elle est aussi excité(e) que vous. Si vous
êtes ardent(e), séduisant(e) et n’avez aucune difficulté à trouver tous les
partenaires que vous voulez, vous pouvez devenir tellement accro au plaisir
que cela vous mènera à des trahisons sans fin et vous empêchera de
construire des relations sur la durée. Vous ferez peut-être des envieux(-ses),
mais au final vous vous retrouverez baisé(e) – et pas seulement de la façon
que vous croyez. Si au contraire, vous êtes chaud(e) mais avez du mal à faire
des conquêtes, vous aurez l’impression d’être un loser/une pauvre cloche
allumé(e) en permanence pour finir privé(e) de dessert. Et même si vous ne
vous accusez pas de votre manque de succès et n’enviez pas les petit(e)
chanceux(-ses) qui parviennent à leurs fins, vous finirez par en vouloir à
ceux/celles qui vous excitent (par le simple fait qu’ils vous attirent
physiquement) et vous renvoient à votre frustration – et cette rancune vous
enlaidira plus sûrement que n’importe quelle imperfection physique.

Eux-mêmes, ceux qui ont eu la chance de trouver des partenaires sexuels


compatibles et de construire des relations stables sont presque certains de se
heurter tôt ou tard à un affaiblissement de leurs pulsions sexuelles dû à l’âge,
aux hormones, au stress ou autre. Manque de bol, cette baisse du désir ne se
produit jamais en même temps pour les deux conjoints: c’est pourquoi le vrai
test pour un couple n’est pas sa compatibilité sexuelle, mais la façon dont il
gère son incompatibilité sexuelle quand celle-ci lui tombe dessus.

Alors comme l’Église essaie de nous le faire entrer dans le crâne depuis
Saint Paul, la sexualité est bien une cause majeure de péché – mais par
«péché», ce que j’entends ici n’est pas le fait de transgresser des conventions
sociales vieilles de deux mille ans, mais de faire des compromis moraux,
d’être égoïste et de ne pas tenir ses promesses. Il n’est pas facile de se
comporter comme quelqu’un de bien lorsqu’on a de fortes pulsions qui
impliquent directement un autre individu. Nos goûts et nos désirs sexuels
exigent d’être constamment pris en main (et ce n’est pas un euphémisme pour
ce que vous croyez ^^).

Si vous êtes sexuellement frustré(e), cela ne signifie pas qu’il y a quelque


chose de malsain chez vous. Vous pouvez être quelqu’un de bien et vous
trouver confronté(e) à une période de calme plat. À l’inverse, si votre vie
sexuelle est satisfaisante, ne croyez pas que c’est le signe que tout va bien: il
se peut notamment que vous fassiez trop de compromis et qu’à terme, votre
relation actuelle soit vouée à l’échec.

Si ce que vous cherchez, c’est prendre votre pied, vous perdez votre
temps: vouloir s’éclater au lit est aussi absurde que vouloir vendre une
bagnole ou du chocolat en mettant des filles en string dans la pub.

Ce qui en revanche a du sens, c’est faire en sorte de vous épanouir au


maximum sexuellement tout en respectant vos valeurs ou, si vous n’avez
aucune satisfaction sexuelle en vue, de garder à l’esprit ce qui, dans votre vie,
compte davantage dans la préservation de votre estime de vous. Ce n’est pas
parce que le sexe est quelque chose de génial, ni parce qu’il est omniprésent,
qu’il doit être tout pour nous.

LE KIT POUR JOUIR SANS ENTRAVE


Voici quelques outils que les sexothérapeutes devraient pouvoir vous
donner pour réussir votre vie sexuelle (dans vos rêves):
■■■ un regard irrésistible grâce auquel vous seriez capable – après des
semaines, des mois voire des années durant lesquels vous avez subi
l’indifférence, les critiques et le manque de respect de votre partenaire –
d’éveiller son désir et le vôtre et hop! Au lit;
■■■ une technique infaillible pour exciter votre partenaire et le/la faire jouir
– un truc génial issu du croisement entre de longs travaux de recherche et
un antique secret maya, qui marche à tous les coups quels que soient
l’état de fatigue, de tension et de santé des protagonistes;
■■■ un type particulier de trouble de la vision qui vous empêcherait, ainsi
que votre partenaire, de voir les rides, kilos en trop et grains de beauté
invasifs de l’autre;
■■■ un système de garde d’enfants universel, illimité et permanent.

LA LISTE DE VOS ENVIES


■ savoir où sont passés votre sex-appeal et celui de votre conjoint, puis les
récupérer;
■ arrêter de rêver à des plaisirs sexuels peu recommandés ou comprendre
pourquoi ce sont justement ces choses-là qui vous excitent;
■ comprendre de quelle façon vous et votre conjoint avez dézingué vos sex-
appeals respectifs et bannir dorénavant ces comportements;
■ faire comprendre à votre conjoint que vous avez besoin d’une vie sexuelle
satisfaisante – sinon vous serez obligé(e) d’aller chercher ces satisfactions
ailleurs.

Trois exemples parmi tant d’autres:

«Après trois enfants et quinze ans de mariage, je n’ai plus envie de faire
l’amour. Or, bien que mon mari soit plus âgé que moi et qu’il ait un
métier beaucoup plus stressant que le mien, il a conservé une virilité
juvénile, et cette divergence a fini par devenir un problème. Il a essayé de
se montrer compréhensif vis-à-vis de mes besoins (ou, plutôt, de mon
absence de besoins) mais je sens bien qu’il est frustré. De mon côté, je me
sens coupable de ne pas le satisfaire et même peut-être de lui donner
l’impression qu’il n’est plus désirable. Mais le fait est que je ne ressens
plus de désir, ni pour lui ni pour qui que ce soit, c’est comme ça. Je
voudrais soit trouver un moyen de retrouver du désir, soit savoir
comment faire diminuer celui de mon mari. »
«Je suis mal à l’aise parce que je suis beaucoup moins attirée
physiquement par l’homme que je vais épouser que par mon copain
d’avant. C’était un taré et notre relation n’était pas brillante, mais je
l’avais vraiment dans la peau. Avec mon fiancé c’est le contraire: c’est
quelqu’un de bien que je respecte beaucoup, mais il ne m’attire pas
tellement et notre sexualité est assez plan-plan. Je me demande si c’est
une bonne idée de me marier avec un homme pour lequel je n’ai plus de
désir, et si ce n’est pas malhonnête vis-à-vis de lui. Ce que je souhaite,
c’est arriver à le désirer davantage ou pouvoir être sûre que c’est le mari
»
qu’il me faut.

«Je suis un type sympa. Je prends soin de moi et de mon apparence, je suis
poli avec les femmes et je les traite bien. Pourtant, les filles que je
rencontre à la fac ou dans des clubs ne s’intéressent pas à moi. Ça me
rend dingue! Elles sortent avec des gros connards et moi, elles ne me
donnent même pas ma chance, juste parce que je ne suis pas vraiment
grand, ni super beau ou quoi? J’ai parfois envie de secouer ces idiotes et
de leur demander où est leur problème et pourquoi elles couchent avec
des salopards et pas avec des mecs bien comme moi. Mon objectif est de
faire comprendre aux filles que je suis un garçon bien – ou, au moins,
assez bien pour qu’elles aient envie de coucher avec moi. »
DÉSIR, PLAISIR ET FRUSTRATION
Le sexe étant considéré comme une fonction naturelle à l’instar de manger,
dormir ou faire ses besoins, beaucoup de gens croient que quelque chose
débloque chez eux quand ils ne se sentent pas désirés ou ne trouvent pas de
partenaire sexuel(le). Ils espèrent qu’il va leur suffire d’adopter le bon look,
le bon régime alimentaire ou de tomber sur le bon gourou pour réaliser
combien ils sont beaux, retrouver confiance en eux et (re)devenir des objets
de désir.

Le problème, c’est que contrairement aux autres fonctions naturelles, le


sexe n’«arrive» pas automatiquement dans le quotidien de chacun de nous
(oui, je sais que certains ont de grosses difficultés à dormir ou à vider leurs
intestins mais ce n’est pas notre sujet d’aujourd’hui).

Dans la vraie vie, il y a beaucoup de gens pour qui un «bon look» ne


suffit pas à se sentir désirables et dont les envies sexuelles ne collent pas avec
les opportunités qui se présentent à eux. Ça ne devrait pourtant pas être trop
demander d’avoir des relations sexuelles, et même d’avoir des relations
sexuelles satisfaisantes ou régulières, mais beaucoup n’arrivent pas à en
avoir. Et si par malheur, ces personnes veulent impérativement avoir une vie
sexuelle épanouie, leur frustration finira par se transformer en sensation
d’échec personnel.

Au cours d’une longue vie de couple, il n’est pas rare que le désir d’un
des conjoints devienne beaucoup moins vif que celui de l’autre, et les
traitements n’y remédient pas toujours. Bien sûr, il est toujours utile de faire
un check-up pour vérifier que vous ne souffrez pas d’un trouble qui pourrait
se régler par voie médicamenteuse (par exemple une hypothyroïdie), et une
sexothérapie peut aussi aider à surmonter une inhibition du désir, ainsi que le
découragement fréquemment induit par des performances sexuelles
décevantes, mais même si vous faites tout cela, il n’est pas garanti que vous
retrouviez le même niveau de désir que votre partenaire.

Si vous n’avez toujours pas de désir après une batterie d’examens


médicaux et psychiques approfondis, il vaut mieux que vous arrêtiez de
chercher des explications et des solutions, sinon cela finira par exacerber
votre sensation d’échec, votre frustration et/ou celles de votre conjoint.
Acceptez que de tels changements peuvent arriver et qu’il n’y a pas toujours
de solution.

J’insiste: ça ne signifie pas que vos sentiments mutuels sont devenus


moins forts ou que votre relation s’appauvrit. Ça signifie juste qu’en matière
de sexualité, il va vous falloir négocier avec bienveillance, en cherchant
toujours à agir pour le mieux. Le résultat ne sera peut-être pas aussi exaltant
qu’autrefois, mais si ce qui est en jeu est la paix de votre ménage, ne vaut-il
pas la peine de fermer les yeux et de penser de temps à autre à l’Angleterre?

Considérez la sexualité comme une force potentiellement positive dans le


maintien et l’entretien de votre relation de couple, même si l’un(e) de vous en
tire davantage de plaisir que l’autre – à condition bien sûr que ça ne tourne
pas au sacrifice et à la souffrance! Et puis, si vous ne voulez vraiment plus
avoir de relations sexuelles avec votre conjoint, vous pouvez au moins lui
faire des cadeaux. Et si c’est vous qui êtes d’humeur badine et ne parvenez
pas à exciter votre moitié, contentez-vous des cadeaux qu’elle vous fait, elle.

Il n’est pas inhabituel de ressentir un désir puissant pour une personne qui
ne peut que se révéler toxique alors que l’on n’est pas particulièrement
attiré(e) par une autre qui, elle, ferait un conjoint idéal. Si vous accordez
davantage d’importance à vos désirs sexuels qu’au caractère, aux qualités et à
la fiabilité de vos conquêtes, préparez-vous à avoir des problèmes (des
orgasmes aussi, O.K., mais surtout des problèmes).

Même si vous entendez une petite voix tentatrice et péremptoire vous


seriner qu’elle veut vivre des histoires torrides et en même temps qu’elle se
sent coupable de ne pas trouver votre copain/copine, qui est un mec/une fille
bien, aussi sexy que [insérez ici le nom de ce bad boy/cette bombasse si
excitant(-e)], faites l’effort de garder la tête froide. N’oubliez pas que c’est
vous qui décidez des qualités que vous recherchez chez vos partenaires, et
que l’attrait sexuel ne figure pas en tête de liste.

Ne comparez pas votre compagnon/compagne avec le beau gosse sexy ou


la bombasse susmentionnés. Jaugez-le/la plutôt à l’aune des qualités que vous
jugez nécessaires dans une relation de couple. Ensuite, tirez-en les
conséquences qui s’imposent. Le problème avec les beaux gosses/bombasses
sexy, c’est qu’ils se métamorphosent rarement en mari/femme satisfaisant(e)
– d’ailleurs, ils ne sont parfois même pas satisfaisants en tant que
congénères… Félicitez-vous si vous avez choisi de vivre avec quelqu’un de
bien plutôt qu’avec un fantasme ambulant, même si vous avez sacrifié pour
cela quelques aventures croustillantes.

Parfois, la frustration du désir sexuel donne des résultats aussi dangereux


que sa satisfaction. Cela vaut tout particulièrement pour la catégorie
d’hommes pour qui le sexe est un appétit que les femmes ont le pouvoir
d’attiser, puis de refuser d’assouvir. En réalité, les femmes ne sont pas plus
responsables de la production d’hormones sexuelles chez les hommes que de
leur frustration: si vous vous conduisez comme si elles en étaient
responsables et devaient satisfaire votre désir, sachez que vous êtes en train
de devenir un connard tyrannique et un agresseur sexuel. C’est vraiment ce
que vous voulez?

Comme nous l’avons mentionné au début du présent ouvrage, un être


humain n’est pas un objet. Une femme n’est donc pas une gourmandise: vous
pouvez ressentir de l’appétit sexuel envers une ou plusieurs femme(s), mais
vous n’êtes pas pour autant autorisé à n’en faire qu’une bouchée. Mettez-
vous dans la tête que les femmes sont tout à fait capables de savoir ce
qu’elles veulent – et qu’elles ne vous doivent strictement rien.

Dans ce genre de situation, votre objectif n’est pas de vous la jouer


macho ni de vous mettre en colère (ni, d’ailleurs, de vous faire culbuter) car,
et d’une, ce ne sont pas des comportements corrects, et de deux ça risque de
ne pas faire votre pub auprès du sexe opposé. Votre objectif est de
comprendre que les occasions de vous envoyer en l’air ne sont pas un dû.
C’est comme la chance ou le beau temps: ça vous tombe dessus à
l’improviste – ou pas.

Il arrive malheureusement que la chance vous tourne le dos, et il n’est pas


facile de gérer des désirs sexuels insatisfaits. Dans ce cas, n’hésitez pas à
vous faire accompagner par un psy ou par un coach pour apprendre à
contrôler vos sentiments de frustration, de dépit, d’humiliation,
d’exaspération, etc. et à vous respecter de le faire avec dignité.
Que vous soyez satisfait(e) ou non de votre vie sexuelle, le désir physique
et le besoin de se sentir désiré(e) sont une source de dilemmes moraux sans
fin et peuvent vous amener à faire des choix funestes en matière de
partenaire. C’est pourquoi il est impératif de ne pas donner la priorité à la
satisfaction de vos besoins sexuels: commencez toujours par vous demander
ce que vous maîtrisez vraiment et ce qui serait vraiment bon pour vous.

Et si après cette minute d’introspection, vous vous retrouvez au lit avec


quelqu’un, vous serez au moins sûr(e) de pouvoir vous regarder dans la glace
le lendemain matin!

DIAGNOSTIC EXPRESS

Ce que vous voudriez (mais faut pas rêver!):


■ des moments parfaitement parfaits, totalement satisfaisants et
absolument renversants pour vous et votre partenaire;
■ la certitude que vos galipettes comblent toujours l’autre autant que vous-
même;
■ la garantie permanente de vous envoyer en l’air à chaque fois que vous
en avez envie.

Ce que vous pouvez réellement faire:


■ apprendre à décliner une partie de jambes en l’air quand vous
soupçonnez que quelqu’un – vous ou l’autre – en sortira blessé;
■ apprendre à vous projeter dans le futur, mais aussi à vous replonger dans
les époques passées où vous ne pensiez à rien d’autre qu’au sexe;
■ miser sur des valeurs qui ne font pas la part belle à la séduction ni aux
succès d’ordre sexuel (des valeurs, quoi);
■ savoir respecter l’autre malgré la frustration sexuelle.

Comment y parvenir:
■ apprenez à reconnaître les situations où une histoire de c** risque de
causer du tort à quelqu’un, que ce soit vous ou l’autre;
■ évitez de faire l’amour si ça doit vous briser le cœur;
■ faites appel à votre expérience amoureuse et sexuelle pour faire deux
listes: une avec les qualités que vous jugez importantes chez l’autre et
une autre avec les défauts qui doivent vous indiquer que le salut est dans
la fuite;
■ avant de vous laisser séduire par son sex-appeal, assurez-vous que la
personne sur laquelle vous avez jeté votre dévolu a eu 20/20 à votre test
de personnalité;
■ prenez votre temps avant de sauter à pieds joints dans un lit/un
mariage/un cauchemar, etc.
■ listez vos propres règles de conduite et vérifiez si vous les avez
respectées.

Ce que je vous conseille de dire ou d’écrire ■■■


■■■ à propos du désir et des occasions de faire l’amour:

Cher/Chère [moi/partenaire éventuel(le)],

J’ai plus confiance en moi et je me sens plus vivant(e) quand [un


contact visuel s’établit/je discute/je passe des instants très hots] avec
quelqu’un de [insérez ici un terme diamétralement opposé à «répugnant»]
qui me trouve sexy, mais malheureusement, à chaque fois que je fréquente
ce genre de personne, [je perds la tête/je ne peux pas m’empêcher de
balancer sur-le-champ mes fringues aux orties/ma vie part en cacahouète].
J’ai l’intention de me prémunir de cet état de décérébration avancée en
[suivant un cursus d’éthique sexuelle/évitant les IST/menant des enquêtes
dignes du FBI]. Quand je suis privé(e) de sexe, je deviens
[irritable/suicidaire/tout tremblotant] mais je vais m’efforcer de [prendre
des douches froides/faire de nombreuses pauses pour aller me branler
dans les WC/faire l’inventaire de ma vie et trouver d’autres activités au
moins aussi importantes que le cul]. Quand je n’ai pas envie de baiser, je
me sens [irritable/moche/monstrueux(-se)], mais je sais que j’ai le pouvoir
de donner du plaisir quand c’est important.

Comment dire/ne pas dire ■■■


■■■ à votre moitié que vous n’avez pas envie

Ne dites pas ■■■ Dites ■■■

Naaan, c’est pas une plaisanterie. Moi aussi je t’aime, mais je


préfèrerais qu’on choisisse un
moment où je serai moins fatiguée.

Encore? Mais on l’a déjà fait genre Je suis flatté(e) de te plaire autant
il y a six mois! mais malheureusement, je ne
récupère pas mon énergie sexuelle
aussi vite que toi.

Très drôle. Bas les pattes. J’aimerais avoir autant envie de


faire l’amour que toi en ce moment,
mais j’ai besoin de me reposer.
Donne-moi un peu de temps.

Peut-être, à condition que tu Et si on prenait une douche tous les


commences par prendre une deux? Je pourrais te débarrasser de
douche. Et que tu fasses quelque cette odeur nauséabonde et je te
chose pour tes sourcils. laisserais savonner mes seins. Mais
rien de plus, je suis crevée.

Tu pourrais pas attendre que je me Allons-y! Que j’aie un orgasme ou


sois endormie? Comme ça je ne pas, le principal c’est de se sentir
m’en rendrais pas compte. proches l’un de l’autre.
CHAPITRE 5

Sauver un amour qui bat de l’aile… ou


pas
Quand l’amour fout le camp, qui ne rêve pas de repartir de zéro? Après
tout, si on a pu être tellement heureux à une époque, il n’y a pas de raison
qu’on n’y arrive pas de nouveau. On se dit que tous les deux, on a juste
besoin de se parler, de s’écouter, peut-être aussi de faire une petite thérapie
de couple ou de partir en amoureux dans une contrée paradisiaque où on
pourrait se faire masser durant des heures. Malheureusement, il est rare que
l’on puisse réparer l’usure des sentiments, même en allant se faire
chouchouter dans un «resort» quatre étoiles ou en inventant une machine à
remonter le temps. L’usure de l’amour a ses raisons. Et pour une grande
partie, ces raisons auraient pu être décelées dès le début.

Par exemple, l’amour a de faibles chances de survie quand un des


partenaires s’implique beaucoup plus que l’autre dans la relation, les tâches
domestiques, etc., sauf quand il/elle est dépendant(e) affectivement de l’autre
ou tout simplement incapable de reconnaître sa contribution à sa juste valeur.
De même, l’amour a peu de chances de durer si le tire-au-flanc est
égocentrique ou s’il a une addiction.

Si vous avez «la chance» de vous coltiner un sale boulot pour quelqu’un
avant de vous décider à sortir avec lui/elle (l’aider à déménager, le/la soigner
à l’occasion d’une grippe carabinée, atterrir dans un hôtel miteux après une
loooongue journée de route en plein cagnard), cela vous permettra peut-être
de détecter en amont les dangers potentiels qui vous guettent dans votre
relation. En menant une simple petite enquête, vous pouvez également
découvrir si votre fiancé(e) risque d’arrêter de vous aimer du jour au
lendemain (et si c’est comme ça que se sont terminées toutes ses histoires
d’amour jusqu’à présent, fuyez!).

S’il est trop tard pour prendre des mesures préventives et que votre
couple est déjà sapé par certains traits de caractère, certaines attitudes, etc. de
votre compagnon/compagne dont vous savez pertinemment qu’ils n’ont
aucune chance d’évoluer, un bon conseil: arrêtez de vous investir dans ce
projet voué à l’échec. Sinon, vous risquez de perdre de vue vos objectifs et de
vous perdre vous-même. En refusant d’admettre qu’une relation est terminée,
on ne fait que faire traîner les choses en longueur et se rendre responsable de
l’échec au lieu de le considérer pour ce qu’il est: le résultat d’une erreur
naturelle et douloureuse.

Il est normal que vous fassiez de votre mieux pour sauver votre amour,
mais si ça dure déjà depuis un bout de temps et que ça ne sert à rien, il faut à
un moment que vous sachiez voir les choses en face et lâcher prise.
Demandez-vous si le problème est au-delà de vos forces ou s’il est encore en
votre pouvoir de le résoudre. Et si vous devez reconnaître votre impuissance,
le meilleur moyen de faire revenir l’amour dans votre vie est de mettre fin à
votre relation actuelle et de repartir à zéro avec quelqu’un d’autre. Faites un
bilan de vos erreurs passées et mettez votre expérience à profit pour ne pas
les répéter dans votre prochaine relation.

LE KIT MAGIQUE POUR SE REMETTRE EN


COUPLE
Voici ce que vous rêvez de trouver pour sauver votre amour ■■■
■■■ une vision claire de vos erreurs pour pouvoir vous confesser, vous
repentir – et ne plus les commettre à l’avenir;
■■■ des mots d’amour, peut-être sortis d’une chanson ou d’un poème, qui
iraient bien avec un gros bouquet de fleurs et des excuses à genoux;
■■■ une thérapie de couple grâce à laquelle vous pourriez comprendre le
point de vue de votre moitié et vice versa, sans que ça donne lieu aux
disputes habituelles;
■■■ un philtre d’amour et un philtre de non-amour, capables d’agir sur toute
personne à qui vous les feriez boire – vous y compris.

LA LISTE DE VOS ENVIES


Parmi les souhaits les plus fréquemment exprimés par les personnes dont
le couple est en train d’exploser, citons:
■ faire revenir les sentiments d’avant, chez elles ou chez leurs conjoints;
■ comprendre comment elles ont pu être aussi bêtes;
■ arriver à faire comprendre à l’autre la valeur de ce qui les unit et pourquoi
cela vaut la peine d’être préservé;
■ arriver à faire comprendre à l’autre ce qu’elles n’ont pas et pourquoi il
vaut mieux se séparer.

Trois exemples parmi tant d’autres:

«Je pense que ma copine a été violée par le passé et qu’il était très
important pour elle de savoir qu’elle pouvait me faire confiance. J’ai été
très doux avec elle, et je n’avais jamais aimé personne comme ça. Je
n’arrive pas à comprendre ce qui nous est arrivé: nous étions si proches,
et puis un jour, elle n’a plus voulu me parler et m’a dit qu’il fallait qu’on
fasse un break. Je passe mon temps à essayer de la comprendre et de lui
expliquer combien je l’aime. Manifestement, il faudrait que je la rassure
davantage mais je ne sais pas comment faire. Ce que je veux, c’est qu’elle
se sente aimée et qu’on se remette ensemble comme avant. »
«J’avais toujours eu une bonne relation avec mon mari, alors quand j’ai
découvert qu’il avait une maîtresse en écoutant des messages sur son
portable, ça a été un choc horrible. Il m’a dit qu’il regrettait terriblement
et que cette liaison n’avait pas d’importance pour lui, mais ça m’a
rendue encore plus méfiante. Je ne sais pas comment je pourrai de
nouveau lui faire confiance tant qu’il ne m’aura pas expliqué ce qui lui a
pris. J’ai besoin de remonter avec lui jusqu’à l’origine de ce désastre.»
«Quand j’ai quitté mon copain il y a trois mois après une relation d’un an,
j’ai essayé d’être très claire, mais sans trop le brusquer. Je n’avais rien à
lui reprocher mais pour moi, notre relation n’avait aucun avenir et je ne
voulais pas en rester là. Ça lui a porté un coup terrible. Pendant
quelques jours, il a essayé de me faire changer d’avis mais je suis restée
ferme et il a fini par donner l’impression qu’il acceptait la situation. Le
problème, c’est qu’il veut maintenant qu’on «reste amis», sauf que sa
façon de «rester amis» ressemble beaucoup à «rester ensemble». Il
n’arrête pas de m’appeler, il veut tout le temps qu’on fasse des choses
tous les deux et quoi que je fasse, je me sens coupable: quand je refuse,
mais encore plus quand je dis oui parce que je me dis que je lui donne de
faux espoirs. Mon objectif est de faire comprendre à mon ex que notre
relation est terminée, mais sans le blesser.»
APPRENEZ À REGARDER LES CHOSES EN
FACE
Étant donné que les relations de couple ont certaines similitudes avec des
compétitions (Qui a la main sur la télécommande? Qui a le privilège de ne
pas sortir les poubelles? À qui revient le droit de garde des enfants? etc.), on
les compare souvent à un sport d’équipe. Mais la comparaison est un peu
foireuse.
En effet, en sport, quand une équipe perd, elle a toujours l’occasion de
prendre sa revanche, et même quand la saison est finie, on sait qu’il y en aura
une autre l’année d’après. Il y a donc toujours une raison de garder espoir.

Par contre, quand une relation se met à prendre l’eau de toutes parts et
qu’on a déjà tout essayé pour la sauver – y compris allumer des cierges pour
Sainte Rita, patronne des causes désespérées –, il faut comprendre qu’il n’y
aura pas de match retour. Il ne reste qu’à accepter les choses telles qu’elles
sont et à agir en conséquence.

Bien sûr, il est normal que l’un des deux conjoints refuse d’abandonner la
partie et propose une discussion de plus, une séance de thérapie de plus, ou
de nouvelles règles du jeu pour enterrer la hache de guerre ou résoudre un
problème insoluble. Pour paraphraser le légendaire joueur de baseball Yogi
Berra «Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini». Mais quand c’est fini, il
faut savoir l’admettre.

Si vous ne voulez pas vous retrouver sur la touche, commencez par mettre
fin aux hostilités, déterminez précisément ce qui a dérapé et ensuite, soit vous
acceptez l’équipe que vous avez, soit vous vous en choisissez une nouvelle.
Ruminer ce qu’on aurait dû faire ou ne pas faire est une perte de temps. Tirez
les leçons de vos erreurs et tournez-vous vers l’avenir.

Chez certaines personnes, l’amour a une DLUO (voir l’encadré sur les
personnalités borderline) et une fois que la confiance a disparu, la relation est
terminée, même si vous n’avez pas l’impression d’avoir commis de faute
irréparable.

Renseignez-vous sur le passé de celui/celle que vous aimez: ce type de


personne n’en est généralement pas à son premier revirement amoureux. Le
premier a effectivement pu résulter d’un abus, sexuel ou autre, mais en
cherchant bien, vous découvrirez que bien que les séparations suivantes
n’aient pas été dues à un(e) partenaire abusif(-ve), votre chéri(e) les a
néanmoins vécus comme tels. Dans ce cas, vous êtes dans la m***e (mais la
bonne nouvelle, c’est que vous êtes en bonne compagnie).
Pendant que vous soignez votre cœur brisé, apprenez à repérer les
signaux d’alarmes (par ex. une intimité fusionnelle dès le premier jour, la
sensation d’être arrivé(e) à point pour «sauver» l’autre, une relation sexuelle
torridissime, une impressionnante collection d’ex présentés comme
«toxiques», etc.) pour ne pas retomber dans le même panneau. Quand une
relation démarre sur des sentiments amoureux soudains ou injustifiés, il y a
fort à parier qu’elle se termine par une méfiance soudaine et/ou injustifiée.

Problème plus complexe: celui d’une personne – en général de sexe


masculin – qui vous aime mais ne peut s’empêcher de réagir au quart de tour
à toute nouvelle aventure excitante qui se présente et à une avalanche de
sextos (envoyés par quelqu’un d’autre que vous). Si vous êtes une fille bien
qui ne se la joue pas, vous allez sans doute vous demander ce que vous avez
bien pu faire de travers, ou s’il y avait un problème dont vous ne vous êtes
pas rendu compte.

Vous allez souhaiter avec force pouvoir (ou qu’un thérapeute puisse)
trouver un problème dans le passé de votre amoureux qui justifie une colère
ou des besoins inconscients qu’il lui suffirait d’exprimer à grand renfort de
cris et de larmes pour que c’en soit fini une fois pour toute de ses infidélités.
Mais à moins que le thérapeute en question ne soit un génie, votre souhait ne
sera pas exaucé.

La bonne nouvelle, c’est que votre chéri vous aime sans doute autant
qu’avant. La mauvaise nouvelle, c’est qu’on ne peut pas plus guérir
quelqu’un d’une tendance à l’infidélité que d’une tendance à l’addiction.
N’importe quel psy sérieux vous le confirmera.

Il faut donc que vous décidiez si vous êtes prête à accepter cette faiblesse
chez votre compagnon. En retour, à lui de reconnaître qu’il a cette faiblesse et
de faire preuve de bonne volonté pour mieux la contrôler à l’avenir. S’il jure
ses grands dieux que ça ne lui arrivera plus jamais, sachez qu’il prend ses
rêves pour des réalités (exactement comme vous). S’il vous dit en revanche
qu’il sait qu’il aura du mal à résister, mais qu’il va s’inscrire à un groupe
d’entraide pour faire de son mieux, alors il y a une chance qu’il y parvienne.
Le plus important, c’est d’une part de ne pas vous sentir personnellement
visé(e) et d’autre part de ne pas croire qu’on puisse résoudre le problème une
fois pour toutes. Quand votre colère commencera à se tasser, il vous faudra
décider si la relation (dont vous savez à présent qu’elle est plus instable que
vous ne l’aviez imaginé au départ) est suffisamment importante à vos yeux
pour que vous ayez envie de continuer. Vous pouvez la sauver si vous le
souhaitez – mais ce que vous allez sauver n’est pas ce que vous aviez cru
trouver à l’origine.

Et puis parfois, c’est vous qui arrêtez d’aimer l’autre, une situation
d’autant plus probable si vous vous rendez compte que l’autre est loin de
faire autant sa part dans le couple qu’il/elle en avait l’air au début. C’est
pourquoi la phase durant laquelle deux amoureux commencent à se connaître
réellement est si importante, et aussi pourquoi elle comporte un risque non
négligeable de chagrin d’amour.

Il ne faut pas vous sentir coupable d’avoir quitté votre ex, ni rester dans
les parages pour compatir à son chagrin, surtout si en commençant la relation,
vous croyiez sincèrement que ça pourrait marcher entre vous. Faites un peu
d’introspection et vérifiez si vous vous êtes comporté(e) correctement, en
tenant compte des sentiments qui étaient les vôtres à ce moment-là. Si vous
avez été honnête et si vos intentions étaient bonnes, la séparation est
douloureuse mais inévitable et, en tout cas, elle n’est pas de votre
responsabilité.

N’essayez pas de soutenir le moral de votre ex en tant qu’«ami(e)»,


surtout si vous voyez qu’il/elle aspire à prolonger votre ancienne relation.
Partez: c’est comme ça que vous l’aiderez le mieux à reprendre du poil de la
bête. Gardez à l’esprit que l’une des principales raisons pour lesquelles vous
avez décidé de mettre fin à la relation était justement que vous ne percevez
pas les choses de la même manière.

En assumant clairement tout ce qui s’est passé, vous augmentez vos


chances de faire mieux la prochaine fois et de rencontrer un amour que vous
n’aurez pas besoin de sauver parce que, d’entrée de jeu, il reposera sur des
bases plus solides. Peut-être aurez-vous besoin d’un an ou deux avant de
retomber totalement sur vos pieds mais en sport comme dans la vie, c’est
grâce aux saisons perdues que les victoires sont possibles.

DIAGNOSTIC EXPRESS

Ce que vous voudriez (mais faut pas rêver!):


■ ne briser ni son cœur, ni le vôtre;
■ faire durer ou relancer une bonne relation;
■ ne pas vous sentir responsable du cœur brisé de l’autre ni du vôtre;
■ réussir à réparer la relation à vous tout(e) seul(e).

Ce que vous pouvez réellement faire:


■ ne pas vous transformer en salaud/salope même si vous souffrez et êtes
sans doute traité(e) injustement;
■ faire tout ce qu’il faut pour communiquer, réaliser si vous avez fait des
conneries, rattraper les choses et vous améliorer autant que possible
(mais ne pas essayer d’aller au-delà du possible);
■ reconnaître quand vous ne pouvez plus rien faire;
■ décider de ce que vous allez faire des débris;
■ la prochaine fois, détecter plus tôt les signaux d’alarme (à condition
qu’il y en ait dès le début, évidemment).

Comment y parvenir:
■ ne rien dire et faire preuve de patience, d’attention et de compréhension
même quand vous êtes en colère, blessé(e) et vous sentez incompris(e);
■ demander conseil à vos amis, à votre famille et, en dernier recours
(parce que ça coûte plus cher), à un psy;
■ lister ce que vous pouvez faire pour améliorer votre relation, mettre en
œuvre tous les points de cette liste et, si ça n’a servi à rien, vous forcer à
laisser tomber;
■ déterminer qui est responsable du naufrage de la relation, non pour
mettre le coupable au pilori mais pour voir ce que vous pouvez faire;
■ vous demander si vous voulez poursuivre votre relation en l’état;
■ trouver un moyen de faire un choix plus pertinent la prochaine fois,
même si cela signifie que vous allez rester seul(e) un certain temps.

Ce que je vous conseille de dire ou d’écrire ■■■

■■■ quand une relation se termine:

Cher/Chère [moi/conjoint non satisfait de notre relation],

Ce n’est pas que je veuille [laisser tomber/détruire/supporter encore


ne serait-ce qu’une seule seconde] notre relation, mais j’ai essayé
[d’exprimer ce que je ressentais/de ne pas exprimer ce que je ressentais/de
faire tous les efforts] et ça n’a strictement servi à rien. J’ai finalement
accepté que nous ne pouvions pas faire évoluer notre relation [en cinq
minutes/malgré toutes les heures de thérapie que nous nous sommes
farcis/si nous nous faisions encore une fois arrêter par les flics], et j’ai
décidé qu’à l’avenir, nous vivrions [ensemble/séparés/en plaçant l’un de
nous sous protection de témoin]. Même si ça ne peut pas m’aider à
changer ce [insérez ici un synonyme de «merdier»], il y a peut-être dans
tout ça une leçon à tirer concernant ce qu’il faut faire pour réussir une
histoire d’amour, et si c’est le cas, je suis bien décidé(e) à l’apprendre.

SAVIEZ-VOUS ■■■
■■■ ce que signifie «borderline»?

Ça pourrait être le titre d’un vieux tube de Madonna mais c’est en


réalité le raccourci du terme «trouble de la personnalité borderline (ou
limite)» issu du vocabulaire psychiatrique. Ce trouble affecte des gens,
souvent de sexe féminin, que les célibataires mâles souffrant de solitude et
ayant tendance à aimer tout ce qui sort de la norme, trouvent généralement
irrésistibles.

Ce terme a été créé pour désigner les personnes qui paraissent être à la
limite («borderline» en anglais) de la psychose. Ce trouble est une sorte de
cousin germain du trouble bipolaire (appelé autrefois «maniaco-
dépression»), tous deux se caractérisant par de fortes alternances d’humeur
ainsi que par l’expérience d’émotions intenses. Mais tandis qu’un cycle
bipolaire peut s’étendre sur plusieurs semaines, ce qu’une personne
borderline ressent à votre égard peut changer du tout au tout à la vitesse de
la lumière. Les personnes concernées ont tendance à vivre de manière très
impulsive leurs amitiés, leurs carrières et leurs amours, ainsi qu’à abuser
de l’alcool et des drogues. Elles se sentent rejetées en permanence, agissent
avant de penser et ne connaissent pas la différence entre se sentir blessé et
être réellement maltraité.

Leurs proches – compagnons, amis, membres de la famille – marchent


toujours sur des œufs en leur présence, et ils font bien car pour elles, une
pensée ou une émotion est une vérité concrète. Pour prendre un exemple,
«Ce mec me plaît» se transforme vite en «Ce mec est la meilleure chose
qui me soit jamais arrivée et je veux qu’il me fasse un enfant dès ce soir.»
Les personnes borderline sont incapables de remettre en question leurs
pulsions (mais compensent cela en passant leur temps à remettre en
question les motivations de tous ceux qui les entourent!).

Elles n’ont aucune difficulté à trouver des petits copains car la plupart
des hommes sont biologiquement attirés par les femmes très émotives, que
celles-ci soient sexy ou pas (vous vous reconnaissez?). Si l’excitation
qu’elles génèrent au début peut être attrayante, elle agit peu à peu comme
un ensorcellement. Cette intoxication due à une attraction mutuelle intense
vous empêche de vous rendre compte que votre liaison avec cette «nana
trop cool» rencontrée dans un bar n’est plus cool du tout. Vous ne voyez
pas que cette fille qui vous a entraîné dans les buissons pour faire l’amour
après moins de dix minutes de conversation sur la pluie et le beau temps
n’est pas précisément ce que l’on qualifie de «cool» mais, en réalité, plutôt
de dingue. Et vous ne le voyez toujours pas après qu’elle a essayé de
mettre le feu à votre appartement en hurlant qu’elle SAVAIT que vous la
trouviez moins belle que cette morue à la caisse de la supérette tout à
l’heure.

Et quand vous finirez par en prendre conscience, vous serez peut-être


tellement accro à l’excitation que vous procure le fait de jouer le double (et
trouble) rôle de héros et de salaud dans le drame névrosé de cette fille qu’à
la prochaine personnalité borderline, vous risquez fort de tomber de
nouveau dans le panneau. La folie sera devenue votre normalité. Les
borderline sont excitantes et addictives: difficile de dire non à une fille qui
veut vous culbuter tout de suite dans les toilettes du bar, n’hésite pas à
relever le défi de provoquer des flics, ou est encore capable de lever le
coude quand vous avez déjà roulé sous la table. En tout cas, jusqu’au jour
où elle massacre votre chien…

C’est pourquoi, Messieurs, si vous êtes attirés par des femmes


excitantes et vous demandez pourquoi elles passent leur vie à disjoncter, la
réponse est peut-être dans ce simple mot: borderline. Il serait peut-être
temps de commencer à vous intéresser à des femmes un peu plus
ennuyeuses – ou qui ont au moins une assurance-vie. En bref, les
personnalités borderline sont, pour paraphraser Shakespeare et John Irving,
«à elles seules bien des personnages» mais surtout elles sont LA raison
pour laquelle les hommes pensent que toutes les femmes sont folles (sauf
bien sûr celles qui le sont pour de bon!).
CONCLUSION

LE CŒUR ET LA RAISON
L’amour et la haine donnent peut-être l’impression d’être des opposés,
mais ils représentent en réalité des défis aussi ardus l’un que l’autre pour qui
veut être une bonne personne et prendre de bonnes décisions dans sa vie.
L’amour peut vous pousser à négliger vos besoins ou à vous lier à quelqu’un
qui n’est pas fait pour vous, et s’il déserte votre vie, il vous donne
l’impression que vous êtes nul(le). Travailler à la façon dont vous gérez votre
vie amoureuse ne signifie pas que vous allez devenir inconditionnellement
altruiste et généreux(-se) et arrêter de porter des jugements. Cela signifie que
vous allez apprendre à déterminer très sérieusement ce que vous pouvez
attendre des autres et de vous-même, et à définir les conditions selon
lesquelles vous vous autoriserez à approcher quelqu’un d’autre, quels que
soient votre attirance et l’accélération de vos battements de cœur. Il est
possible de gérer l’amour avec succès, mais cela requiert quelques leçons
douloureuses – et d’accepter de vivre sans, jusqu’au jour où votre cœur et
votre tête seront d’accord pour vous dire que cette fois, la bonne personne est
entrée dans votre vie.
Bibliographie

Les œuvres suivantes ne sont pas citées directement dans le texte mais elles
ont été pour nous une source d’inspiration. Elles contiennent des idées qui ont
éclairé les livres de la collection F*ck.
Michael Bennett:

AUSTEN, JANE. Pride and Prejudice. London: Random House UK, 2014.

BURNS, DAVID. The Feeling Good Handbook. New York: Plume, 1999.
Revised edition.

CONRAD, JOSEPH. Heart of Darkness. Mineola: Dover Publications, 1990.


New edition.

CREWS, FREDERICK. The Pooh Perplex. Chicago: University of Chicago


Books, 1964.

HALLOWELL, EDWARD M., AND JOHN J. RATEY. Driven to


Distraction. New York: Pantheon Books, 1994.

KUSHNER, HAROLD. When Bad Things Happen to Good People. New


York: Knopf Doubleday, 1987.

LINEHAN, MARSHA. Skills Training Manual for Treating Borderline


Personality Disorders. New York: The Guilford Press, 1993.

MACLEAN, NORMAN. A River Runs Through It. Chicago: University of


Chicago Press, 1989.
MASON, PAUL, AND RANDI KREGER. Stop Walking on Eggshells.
Oakland: New Harbinger Publications, 1998.

NADELSON, THEODORE. Trained to Kill: Soldiers at War. Baltimore:


Johns Hopkins University Press, 2005.

NOLEN-HOEKSEMA, SUSAN. Women Who Think Too Much. New York:


Holt Paperbacks, 2004. 2 Reprint edition.

PRINE, JOHN. “Dear Abby.” Sweet Revenge. Atlantic Records SD 7274,


1973, LP.

REINER, CARL, AND MEL BROOKS. The 2000 Year Old Man in the Year
2000: The Book. New York: Harper-Entertainment, 1997.

STROUT, ELIZABETH. Olive Kitteridge. New York: Random House, 2008.

Sarah Bennett:

ALDON, PAMELA, DAVE BECKY, BLAIR BEARD, LOUIS C.K., ET


AL. “Pregnant.” Louie. Directed by Louis C.K. Aired June 23, 2011. New
York: 3 Arts Entertainment, 2011. Television broadcast.

BROSH, ALLIE. Hyperbole and a Half: Unfortunate Situations, Flawed


Coping Mechanisms, Mayhem, and Other Things That Happened. New York:
Touchstone, 2013.

DAVIES, ROBERTSON. Fifth Business. New York: Penguin Classics, 2001.

FISHER, CARRIE. Wishful Drinking. New York: Simon & Schuster, 2009.
Reprint edition.

FORREST, EMMA. Your Voice in My Head. New York: Other Press, 2011.

GAY, ROXANE. Bad Feminist. New York: Harper Perennial, 2014.

GETHARD, CHRIS. A Bad Idea I’m About to Do: True Tales of Seriously
Poor Judgment and Stunningly Awkward Adventure. Cambridge, MA: Da
Capo Press, 2012.
LODER, KURT, AND TINA TURNER. I, Tina: My Life Story. New York:
William Morrow & Co, 1986.

MARIA BAMFORD. The Special Special Special! Directed by Jordan


Brady. Burbank, CA: New Wave Dynamics, 2014. DVD.

POEHLER, AMY. Yes Please. New York: Dey Street Books, 2014.

SAKS, ELYN. The Center Cannot Hold. New York: Hachette Books, 2008.
Reprint edition.

SHEINDLIN, JUDITH. Don’t Pee on My Leg and Tell Me It’s Raining:


America’s Toughest Family Court Judge Speaks Out. New York: Harper
Perennial, 1997. Reprint edition.

STYRON, WILLIAM. Darkness Visible. New York: Vintage, 1992.

WHEDON, JOSS, GAIL BERMAN, SANDY GALLIN, DAVID


GREENWALT, ET AL. “Amends.” Buffy the Vampire Slayer. Directed by
Joss Whedon. Aired December 15, 1998. Beverly Hills: Mutant Enemy,
1998. Television broadcast.
Dans la même collection

■■■ F*ck les connards

■■■ F*ck la sérénité

■■■ F*ck le développement personnel

■■■ F*ck les parents parfaits

À paraître

■■■ F*ck la gentillesse

■■■ F*ck la communication

■■■ F*ck l’équité

■■■ F*ck l’estime de soi

■■■ F*ck les psychothérapies

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