Michael-Bennett - Fuck L'amour
Michael-Bennett - Fuck L'amour
Michael-Bennett - Fuck L'amour
ISBN: 978-2-36549-192-1
FRED ROGERS1,
The World According to Mister Rogers:
Important Things to Remember
1 Fred Rogers, mort en 2003, était un célèbre animateur américain, producteur de télévision,
acteur, compositeur et scénariste. (NdT)
SOMMAIRE
PRÉAMBULE
Que voulez-vous vraiment?
INTRODUCTION
Fuck l’amour
CHAPITRE 1
Comment trouver chaussure à son pied
LE KIT MAGIQUE POUR ABORDER QUELQU’UN FACILEMENT
LA LISTE DE VOS ENVIES
RESTEZ FIDÈLE À VOUS-MÊME
DIAGNOSTIC EXPRESS
CHAPITRE 2
Se passer la bague au doigt… ou pas
LE KIT MAGIQUE POUR POUVOIR FAIRE ENFIN SA DEMANDE
LA LISTE DE VOS ENVIES
DIAGNOSTIC EXPRESS
CHAPITRE 3
Le syndrome du Saint-Bernard
TEST
LA LISTE DE VOS ENVIES
N’ACCEPTEZ QUE CE QUI EST BON POUR VOUS
DIAGNOSTIC EXPRESS
CHAPITRE 4
Le sexe
LE KIT POUR JOUIR SANS ENTRAVE
LA LISTE DE VOS ENVIES
DÉSIR, PLAISIR ET FRUSTRATION
DIAGNOSTIC EXPRESS
CHAPITRE 5
Sauver un amour qui bat de l’aile… ou pas
LE KIT MAGIQUE POUR SE REMETTRE EN COUPLE
LA LISTE DE VOS ENVIES
QUAND C’EST FINI, IL FAUT SAVOIR L’ADMETTRE
DIAGNOSTIC EXPRESS
CONCLUSION
Le cœur et la raison
BIBLIOGRAPHIE
PRÉAMBULE
La F*ck thérapie va droit au but. Elle affirme que, bien souvent, vous ne
vous êtes pas planté. Inutile donc de redoubler d’efforts ou d’espérer plus
longtemps une amélioration. Il faut accepter que la vie est difficile et que vos
efforts vains en apparence sont en fait précieux pour identifier ce que vous ne
pouvez pas changer – à propos de votre personnalité, comportement, de votre
conjoint, enfant, boss, pays, de votre chien, de vos émotions, etc. La F*ck
thérapie vous montre ensuite comment mieux affronter les problèmes
inextricables du quotidien sans chercher par tous les moyens à y remédier. Si
vous êtes prêt à l’admettre, vous trouverez dans notre collection de livres de
nombreuses suggestions pour mieux faire face à tout ce qui vous perturbe –
en commençant par arrêter de ressasser ce qui ne marche pas.
On ne peut donc pas vous dire comment renouer une relation rompue
depuis des lustres avec un parent hargneux, transformer votre petit ami
invivable en un mec super-attentionné ou obtenir le respect de votre chef –
parce que personne ne le peut. L’unique ouvrage qui pourrait vous apprendre
à modifier la manière de penser d’autrui est un manuel de lobotomie! Par
contre, on vous montrera comment surmonter les déceptions, les rancœurs
et/ou le manque d’affection qui en découlent pour y faire face avec réalisme.
Ce livre comporte des encadrés et des entrefilets comme celui-ci pour que
moi, Sarah, je puisse m’amuser:
Chaque livre de cette collection traite des désirs habituels de tous ceux
qui espèrent résoudre un problème, comme la solitude, une mauvaise opinion
de soi ou un conflit, et explique quelle part est irréalisable. À l’aide de
plusieurs cas de figure, nous vous montrons comment définir les limites de ce
qui est possible et fixer des objectifs réalistes, et nous vous donnons une
méthodologie pour les atteindre. De façon répétée, parce que vous avez
besoin de l’entendre, nous vous rappellerons de vous respecter dans votre
manière de réagir face à un coup de malchance, et non de vous respecter pour
votre chance. Enfin, un titre de la collection vous fournira des informations
pour trouver la thérapie qui vous convient.
Fuck l’amour
L’amour étant considéré non seulement comme l’antithèse de la haine,
mais aussi comme la solution ultime à tous nos problèmes, il ne faut pas
s’étonner qu’il soit idéalisé, marketé, et que la grande majorité d’entre nous
se fixe pour but n° 1 de le trouver. L’amoûûûr. Avec un grand A. Un truc qui
est à la fois bizarre mais capable de triompher de tout, et qu’un personnage
du nom de Jésus, qui joue un rôle non négligeable dans notre culture, a
déclaré être ce qu’il fallait se faire les uns les autres, un tel truc ne peut
qu’être essentiel.
Dans les faits, l’amour et la haine ne sont pas si différents qu’on le croit.
Tous deux génèrent des sentiments passionnés et des besoins dévorants qui
créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent.
L’amour peut aussi nous faire faire des choses dommageables nous
menant droit au désastre, ainsi que nous faire passer pour des mous, des gros
cons, voire les deux. Il peut nous faire oublier ce qui compte réellement pour
nous, nous rendre aveugles à certains traits de caractère ou à certaines
habitudes de l’objet de notre flamme que pourtant, nous ferions mieux de
prendre au sérieux. C’est pour toutes ces raisons que l’amour est parfois
l’obstacle majeur qui nous empêche d’être quelqu’un de bien et de construire
des relations durables. (Gardez ça dans un coin de votre mémoire.)
Quand l’attirance physique est très forte entre deux personnes, elle risque
de les empêcher de voir qu’il manque certaines qualités essentielles à leur
relation, et de les conduire à laisser passer sans réaction des comportements
auxquels aucun couple ne peut survivre à terme. La beauté et l’attrait sexuel
produisent des couples sexy et des liaisons enflammées, mais ils font aussi
grimper les statistiques des divorces.
«Je ne sais pas pourquoi j’ai du mal à rencontrer des gens nouveaux. Je
sors pourtant dans des bars, mais comme j’ai un physique plutôt banal il
n’y a pas beaucoup de garçons qui m’abordent. Et quand ça arrive,
comme je suis nulle pour la drague, ils ne tardent pas à me planter là. Je
suis loin d’être bête, j’ai un bon poste, j’aime mon travail et j’ai de bons
amis qui me répètent que je suis bourrée de qualités, mais c’est comme si
je n’arrivais pas à rencontrer des garçons, et encore moins des garçons
qui me plaisent et à qui je peux plaire. Peut-être que j’ai besoin d’un
relooking? Mon but, c’est de trouver un vrai copain, pas juste un pote de
plus.»
«Alors que mes amis se casent les uns après les autres, je ne trouve
personne avec qui je me vois vivre toute ma vie. Je sors avec des filles,
j’ai même eu une copine sérieuse pendant quelque temps, mais je ne me
vois jamais vieillir avec elles. Avant, ça ne me posait pas de problème
d’être un éternel célib mais plus j’avance dans la vie, plus je me sens à la
traîne. Ce que je veux, c’est comprendre pourquoi ça n’a encore jamais
fait tilt, ce que je peux faire pour que ça change et trouver une fille avec
qui je pourrais me marier. »
«Je me débrouille bien avec les femmes et je n’ai jamais eu de difficultés
pour sortir avec des nanas vraiment top, à la fois belles et intéressantes.
C’est toujours super excitant, on rigole beaucoup, au lit ça se passe
hyper bien – et puis ça tourne toujours de la même manière: elles
deviennent hypersensibles, elles me reprochent de ne pas les aimer,
d’être indifférent, et on passe par une série de ruptures et de
réconciliations qui me font tourner en bourrique. Mon objectif, c’est de
comprendre pourquoi je suis tout le temps attiré par des femmes avec qui
ça ne peut pas vraiment marcher et savoir si j’ai une chance que ça
change. »
RESTEZ FIDÈLE À VOUS-MÊME
Vous avez sûrement déjà entendu dire que pour trouver le bon partenaire, il
vous faudrait commencer par changer quelque chose qui ne va pas chez vous,
qu’il s’agisse de votre tour de taille ou de tel ou tel trait de caractère.
Si vous vous concentrez sur ce que vous voulez vous, au lieu d’attendre
d’être élu(e) par le prince charmant ou par son homologue féminin, vous
aurez plus de chances de trouver quelqu’un qui répondra durablement à vos
attentes, aura les mêmes buts que vous et ne vous énervera pas (trop) au
quotidien.
Vous êtes timide, avez du mal à vous exprimer et à faire des rencontres?
On vous confond souvent avec le papier peint? Essayez la bonne vieille
méthode des rencontres autour d’intérêts communs – dans des clubs, des
associations, etc.
Et si les activités de groupe ne sont pas votre trip, mettez Internet à profit
pour élargir votre champ de recherches. N’hésitez pas à vous faire aider par
un coach pour établir une description succincte de vos points forts (comme si
vous rédigiez un courrier de candidature). Et évitez les sites de rencontre et
les applis qui ne marchent qu’à l’apparence: ce dont vous avez besoin, ce
n’est pas quelqu’un qui ne s’intéresse qu’à vos courbes/muscles!
Si vous avez déjà vécu en couple, fait de longues balades main dans la
main sur la plage et ressenti des sentiments profonds, mais en êtes toujours à
faire des rencontres sans vouloir aller «plus loin si affinités», ce qu’il vous
faut ce n’est pas un compagnon/une compagne, mais un chien. Demandez-
vous ce que vous attendez vraiment d’une vie à deux en vous basant sur les
expériences vécues avec votre famille, vos enfants, vos colocataires ou vos
amis intimes: trouver un soutien en période de crise, construire une famille,
jouir d’une plus grande sécurité financière, etc.
N’oubliez pas qu’on ne trouve que ce qu’on cherche. Si vous voulez vous
amuser et vivre des aventures amoureuses excitantes, votre recherche sera
peut-être amusante et excitante, mais si vous voulez construire une relation
sérieuse et durable, accrochez-vous: le moment est venu – non de vous
changer du tout au tout, mais de remonter vos manches et de vous mettre au
boulot.
DIAGNOSTIC EXPRESS
Ce que vous voudriez (mais faut pas rêver – en tout cas
pas tout le temps!):
Comment y parvenir:
SAVIEZ-VOUS ■■■
■■■ qu’être agréable à regarder n’est pas toujours un sort enviable?
Il nous est arrivé à tous de penser un jour ou l’autre que nous nous en
serions mieux sortis si nous étions plus séduisants que nous ne le sommes
– pour éviter de récolter un PV ou pour décrocher une promotion
longtemps attendue. Le désir d’être désirable dépasse le souhait d’être
aimé(e), et les personnes moyennement gâtées par la nature croient
volontiers que les Apollons et les Vénus obtiennent facilement tout ce
qu’ils veulent et, bien sûr aussi, tous ceux et toutes celles qu’ils veulent.
Mais le problème est, bien sûr, que beaucoup de gens sont obsédés par
la beauté au même titre que, chez Tolkien, Gollum est obnubilé par
l’anneau. En conséquence, lorsqu’on est beau/belle, on fait parfois
l’expérience désagréable ou carrément angoissante d’être considéré(e)
moins comme un être humain que comme un «trésooor».
Si le fait d’être «trop beau» ressemble a priori plus à une grâce qu’à
une malédiction, ça ne permet pas pour autant de trouver les meilleurs
partenaires – loin de là. Les personnes séduisantes sont comme de beaux
objets brillants: elles attirent des foules de Gollums – c’est-à-dire
d’individus impulsifs dénués de sens moral qui veulent juste être vus (et,
bien sûr, coucher) avec quelqu’un de désirable.
Si vous croyez que pour s’engager, il suffit de s’aimer, vous allez faire
des choix importants sur la base de sentiments (les vôtres et ceux de
quelqu’un d’autre) plutôt qu’en vous fondant sur votre raison. Or le sentiment
amoureux n’est pas le facteur clé d’un engagement envers un autre être
humain. Si vous ignorez ça, vous allez foncer tout droit dans une relation
superficielle vite terminée ou, pire, dans une relation compliquée suivie d’un
divorce encore plus compliqué.
Il faut savoir que tout le monde n’est pas fait pour s’engager. Il existe des
gens très bien qui préfèrent leur indépendance, aiment prendre seuls les
grandes décisions de leur vie et n’aiment ni la sécurité, ni la vie de famille qui
accompagne l’engagement, ou en tout cas s’en passent à merveille. Par
contre, comme il y a davantage d’hommes que de femmes dans cette
catégorie, cela met ces dernières dans l’inconfortable situation de devoir
jouer aux chaises musicales pour briguer les faveurs des candidats potentiels
à l’engagement nuptial.
Il y a aussi des gens qui ne savent pas gérer leur vie, quel que soit l’amour
qu’on leur porte, et qui tirent vers le bas ceux qui les aiment. Quiconque les
approche prend de gros risques – ce qui, bien entendu, les rend
particulièrement sexy… Il y a donc toujours un pigeon pour tomber dans le
panneau et essayer de construire avec eux une relation viable, ce qui se
termine rarement bien.
Quoi qu’il en soit, ne foncez pas bille en tête dans le mariage a) sans tenir
compte de vos valeurs et de vos objectifs et b) sans en avoir tiré avec
certitude la conclusion que la vie à deux est ce qu’il vous faut, à vous et à
votre chéri(e). Si ce dernier/cette dernière n’est toujours pas convaincu(e),
vous aurez au moins fait de votre mieux (et consolez-vous en vous disant que
de toute façon, vous n’alliez peut-être pas vraiment ensemble). Si au
contraire, vous partagez les mêmes aspirations et êtes tou(te)s deux prêt(e)s à
retrousser vos manches pour les réaliser ensemble, alors n’hésitez plus: le
moment est venu de faire votre demande.
«Mon chéri et moi habitons ensemble depuis deux ans mais quand je parle
de nous marier il me dit toujours qu’il n’est pas prêt ou qu’il n’en voit
pas l’intérêt. Nous nous entendons bien et je suis sûre qu’il m’aime, mais
il dit qu’en fait c’est comme si nous étions déjà mariés et que ce n’est pas
la peine de risquer de tout gâcher en mettant une autre étiquette sur notre
couple. En plus, il ne se voit pas encore avoir des enfants – et peut-être
même jamais. Moi, je voudrais vraiment fonder une famille et j’espérais
qu’il évoluerait en voyant comme nous sommes bien ensemble et comme
je suis facile à vivre. Je me suis fixé pour but de le convaincre de se
marier avec moi pour que nous ayons une belle vie tous les deux. »
«J’aime mon copain mais je ne suis pas sûre de vouloir m’installer, ni de
vouloir des enfants, ni d’avoir envie de rester dans cette ville toute ma
vie. Lui, il veut qu’on se marie mais je n’ai que vingt-huit ans et je veux
d’abord voir le monde et avoir plus d’expérience, peut-être même vivre
dans une autre région au moins une fois dans ma vie. Nous nous
connaissons depuis toujours. Ça fait maintenant cinq ans que nous
sortons ensemble et trois ans que nous avons emménagé dans le même
appartement. C’est vraiment sympa et ça a bien évolué, mais quelque
part l’idée de sauter le pas et que ce soit pour toujours me rend nerveuse.
Ce que je souhaite, c’est apprendre à gérer la pression qu’il me met »
«Mon compagnon et moi sommes ensemble depuis longtemps – plus de dix
ans – mais nous n’aimons pas trop les conventions ni l’idée de fonder une
famille, donc on reste comme ça et ça nous convient. Nous savons tous les
deux que l’autre ne partira pas. Mais nos familles – et la société en
général d’ailleurs – ont l’air de voir les choses différemment. Ni lui ni
moi n’avons jamais mené nos vies de manière particulièrement
conventionnelle, donc on pourrait s’attendre à ce que nos parents
acceptent notre décision mais non, les siens comme les miens n’arrêtent
pas de nous mettre la pression pour que nous «fassions le bon choix» et,
pour en rajouter une couche, ils précisent «avant notre mort». Mon but
est de faire comprendre aux gens que mon compagnon et moi sommes
très heureux comme ça et basta. »
Le chemin qui mène à une relation durable est souvent présenté comme
un parcours du combattant, style «si vous parvenez à passer le mur de la peur,
à surmonter la mare de boue électrifiée que constitue votre bagage psy perso
et à sauter avec confiance dans l’eau glacée de l’inconnu, alors vous êtes
prêt(e) à sceller un pacte d’amour éternel».
Si votre petit(e) ami(e) ne veut pas s’engager, il est essentiel que vous
sachiez pourquoi. Demandez-lui de vous parler de ses relations passées (s’il y
en a, mais à moins qu’il/elle ne soit très jeune, vous devriez pouvoir trouver
de la matière). Essayez de comprendre son mode de fonctionnement et, si
possible, les difficultés qu’il/elle a rencontrées par le passé et qui risquent de
refaire surface dans votre couple.
DIAGNOSTIC EXPRESS
Comment y parvenir:
■ soyez à l’écoute de vous-même et déterminez si vous voulez vraiment
une relation durable, ou si c’est ce que quelqu’un d’autre attend de vous;
■ dressez une liste des qualifications qu’un(e) candidat(e) doit posséder
pour qu’il vaille la peine de construire quelque chose avec lui/elle;
■ décrivez les responsabilités et les activités qui incomberaient à votre
conjoint;
■ n’acceptez que quelqu’un qui est vraiment un bon parti pour vous.
Décidez de vous marier – non pour Insistez pour vous marier au plus
être le roi/la reine du «plus beau vite parce que vous voulez passer
jour de votre vie», mais parce que devant Monsieur le maire avant
vous voulez vivre avec l’élu(e) de cette idiote de
votre cœur. Céline/Béa/Proserpine… ou pour
éviter que votre «petit accident» ne
naisse hors mariage.
CHAPITRE 3
Le syndrome du Saint-Bernard
Pour certaines personnes – notamment des femmes > notamment des
femmes qui regardent trop de films à l’eau de rose > notamment des femmes
qui regardent tellement de films à l’eau de rose qu’elles pourraient devenir
elles-mêmes des héroïnes de films à l’eau de rose – pour certaines personnes
donc, le fantasme ultime est de tomber sur un diamant brut et de l’amener à
étinceler à force d’amour et de dévotion.
Autrement dit, il est (certes tentant mais) vain de croire que l’amour
puisse servir à améliorer, voire à sauver autrui. Ne mesurez donc pas la force
d’un amour à l’aune de sa capacité à transformer un bad boy en gendre idéal.
Demandez-vous si vous êtes capable d’accepter l’autre tel qu’il/telle qu’elle
est. Si c’est le cas et si vous continuez malgré tout à l’aimer, félicitations:
votre histoire n’a aucune chance de passer à la télé, mais il y a de fortes
chances que vous construisiez une relation apaisée et durable.
TEST
Vous êtes atteint du syndrome du Saint-Bernard si vous rêvez que votre
amour est capable d’accomplir les choses suivantes ■■■
■■■ amener quelqu’un à arrêter de se droguer, de boire ou de coucher avec
tout ce qui bouge;
■■■ aider quelqu’un qui n’a jamais été un grand communicant à vous parler
de ce qu’il ressent aussi ouvertement que si vous étiez un(e) travailleur(-se)
social(e);
■■■ apprendre à quelqu’un de trop gentil pourquoi il est important de savoir
dire non;
■■■ amener quelqu’un à vous aimer ni trop, ni trop peu.
Ce n’est pas dénigrer l’amour que d’admettre qu’il n’est pas une baguette
magique, c’est être réaliste et comprendre que l’être humain a des capacités
de changement limitées en ce qui concerne son caractère et son profil
relationnel. C’est pourquoi, si vous avez le choix, tâchez de n’aimer que des
personnes que vous êtes prêt(e) à accepter comme elles sont, et de n’accepter
que ce qui est bon pour vous.
Si c’est votre cas, ne restez pas avec cette personne pour de mauvaises
raisons – que ce soit par culpabilité ou parce que vous vous sentez
responsable de la stabilité que vous avez contribué à restaurer. Tenez compte
de vos besoins et demandez-vous s’il est réaliste d’attendre de l’objet de
votre amour qu’il y réponde. Si la réponse est non, dites-vous que vous avez
fait une super B.A. en l’aidant à se remettre en selle, mais qu’il faut bien qu’il
apprenne un jour ou l’autre que rien n’est éternel et qu’il sache l’admettre
sans retomber dans ses travers. Et que ce jour-là, c’est aujourd’hui.
Ne rendez personne responsable de la fin de votre relation – ni l’autre, ni
vous-même. Respectez le chemin que vous avez fait ensemble et faites-vous à
l’idée que cette séparation était inévitable. Tirez-en les leçons qui s’imposent
et la prochaine fois, faites un choix plus pertinent.
Alors au lieu de lui faire remarquer que passer après tout le monde, vous
appréciez moyen (ce qui frustre son besoin de reconnaissance), demandez-lui
plutôt de définir ses priorités et de mieux gérer son temps et son argent.
Incitez-le/la à se demander combien de temps il/elle souhaite partager avec
vous, et à évaluer avec réalisme les exigences et les besoins des autres.
S’il/si elle parvient à admettre que son temps et son compte en banque ne
sont pas illimités et que d’une façon ou d’une autre, il/elle décevra
inévitablement quelqu’un qui compte à ses yeux, il/elle pourra apprendre à
limiter sa générosité aux personnes qui comptent le plus pour lui/elle au lieu
de réagir au quart de tour aux demandes de celles qui lui semblent être le plus
dans le besoin (ou le plus reconnaissantes).
Vous commencerez bien sûr par essayer de retrouver ce que vous avez
perdu. Si ça n’est pas possible, il vous faudra faire en sorte de trouver le
meilleur compromis en restant fidèle à ce qui compte pour vous. Et ce qui
compte est notamment de ne pas chercher le bonheur à tout prix, mais de
garder le cap sans vous égarer et, éventuellement, de supporter le malheur
lorsqu’il apparaît dans votre couple. Pour commencer, déterminez les
avantages et désavantages de la poursuite d’une vie commune (ou d’une
séparation), pour vous, pour votre conjoint, mais aussi le cas échéant pour
d’autres membres de votre famille. Quelques kilos en plus ne valent pas
qu’on se sépare, mais si vous êtes menacé(e) dans l’intégrité de votre
personnalité ou constatez chez vous l’apparition de comportements à risque,
c’est une autre affaire.
L’amour est quelque chose d’idyllique lorsque tout va bien et que les
protagonistes s’acceptent et se respectent mutuellement, mais ne nous
leurrons pas: l’amour idéal n’existe que dans les romans et au cinéma, ou
avec certains animaux de compagnie. Dans les vraies relations – celles qui
demandent des efforts, impliquent des enfants, beaucoup de fatigue… et un
autre adulte –, il est nettement plus difficile de sourire sans arrêt et de garder
pour soi ce qu’on pense de certaines choses qu’on ne peut pourtant ni tolérer,
ni changer mais que, pour d’excellentes raisons, on a quand même décidé de
supporter. Voilà pourquoi les gens qui veulent juste se sentir mieux ont
davantage intérêt à essayer une nouvelle coupe de cheveux qu’à se mettre en
couple.
DIAGNOSTIC EXPRESS
Comment y parvenir:
■ ne mélangez plus jamais amour et sauvetage;
■ soyez conscient(e) de ce dont vous avez besoin en amour et assurez-
vous que ces qualités font partie du disque dur de votre moitié;
■ présentez toujours votre besoin de changements en termes d’avantages
et non de déception;
■ si aucun changement n’est possible, ne restez pas là à râler et à vous
plaindre: tirez-en les conclusions qui s’imposent et passez à l’action.
Ce que je vous conseille de dire ou d’écrire ■■■
Le sexe
Étant donné le plaisir que nous procure le sexe, surtout lorsqu’il existe
une réelle connivence physique entre notre amoureux(-se) et nous, il est
difficile de ne pas considérer une sexualité épanouie comme un objectif de
vie à part entière.
PAS SI SIMPLE
Malheureusement, en pratique, les pulsions sexuelles sont source de
nombreux ennuis potentiels, le premier étant que l’on a très peu de contrôle
sur elles. À l’instar des érections adolescentes, vos attirances, vos
performances et, plus globalement, votre fonctionnement hormonal sont
radicalement aléatoires, parfois regrettables, voire carrément embarrassants.
Que cela vous plaise ou non, votre sexualité exerce une influence
considérable sur votre identité et sur votre moralité. Une préférence sexuelle
peut faire de vous un(e) marginal(e) et/ou vous mettre dans une position
moralement intenable, qu’elle soit stigmatisée injustement, comme par
exemple l’homosexualité ou à juste titre, comme la pédophilie.
Alors comme l’Église essaie de nous le faire entrer dans le crâne depuis
Saint Paul, la sexualité est bien une cause majeure de péché – mais par
«péché», ce que j’entends ici n’est pas le fait de transgresser des conventions
sociales vieilles de deux mille ans, mais de faire des compromis moraux,
d’être égoïste et de ne pas tenir ses promesses. Il n’est pas facile de se
comporter comme quelqu’un de bien lorsqu’on a de fortes pulsions qui
impliquent directement un autre individu. Nos goûts et nos désirs sexuels
exigent d’être constamment pris en main (et ce n’est pas un euphémisme pour
ce que vous croyez ^^).
Si ce que vous cherchez, c’est prendre votre pied, vous perdez votre
temps: vouloir s’éclater au lit est aussi absurde que vouloir vendre une
bagnole ou du chocolat en mettant des filles en string dans la pub.
«Après trois enfants et quinze ans de mariage, je n’ai plus envie de faire
l’amour. Or, bien que mon mari soit plus âgé que moi et qu’il ait un
métier beaucoup plus stressant que le mien, il a conservé une virilité
juvénile, et cette divergence a fini par devenir un problème. Il a essayé de
se montrer compréhensif vis-à-vis de mes besoins (ou, plutôt, de mon
absence de besoins) mais je sens bien qu’il est frustré. De mon côté, je me
sens coupable de ne pas le satisfaire et même peut-être de lui donner
l’impression qu’il n’est plus désirable. Mais le fait est que je ne ressens
plus de désir, ni pour lui ni pour qui que ce soit, c’est comme ça. Je
voudrais soit trouver un moyen de retrouver du désir, soit savoir
comment faire diminuer celui de mon mari. »
«Je suis mal à l’aise parce que je suis beaucoup moins attirée
physiquement par l’homme que je vais épouser que par mon copain
d’avant. C’était un taré et notre relation n’était pas brillante, mais je
l’avais vraiment dans la peau. Avec mon fiancé c’est le contraire: c’est
quelqu’un de bien que je respecte beaucoup, mais il ne m’attire pas
tellement et notre sexualité est assez plan-plan. Je me demande si c’est
une bonne idée de me marier avec un homme pour lequel je n’ai plus de
désir, et si ce n’est pas malhonnête vis-à-vis de lui. Ce que je souhaite,
c’est arriver à le désirer davantage ou pouvoir être sûre que c’est le mari
»
qu’il me faut.
«Je suis un type sympa. Je prends soin de moi et de mon apparence, je suis
poli avec les femmes et je les traite bien. Pourtant, les filles que je
rencontre à la fac ou dans des clubs ne s’intéressent pas à moi. Ça me
rend dingue! Elles sortent avec des gros connards et moi, elles ne me
donnent même pas ma chance, juste parce que je ne suis pas vraiment
grand, ni super beau ou quoi? J’ai parfois envie de secouer ces idiotes et
de leur demander où est leur problème et pourquoi elles couchent avec
des salopards et pas avec des mecs bien comme moi. Mon objectif est de
faire comprendre aux filles que je suis un garçon bien – ou, au moins,
assez bien pour qu’elles aient envie de coucher avec moi. »
DÉSIR, PLAISIR ET FRUSTRATION
Le sexe étant considéré comme une fonction naturelle à l’instar de manger,
dormir ou faire ses besoins, beaucoup de gens croient que quelque chose
débloque chez eux quand ils ne se sentent pas désirés ou ne trouvent pas de
partenaire sexuel(le). Ils espèrent qu’il va leur suffire d’adopter le bon look,
le bon régime alimentaire ou de tomber sur le bon gourou pour réaliser
combien ils sont beaux, retrouver confiance en eux et (re)devenir des objets
de désir.
Au cours d’une longue vie de couple, il n’est pas rare que le désir d’un
des conjoints devienne beaucoup moins vif que celui de l’autre, et les
traitements n’y remédient pas toujours. Bien sûr, il est toujours utile de faire
un check-up pour vérifier que vous ne souffrez pas d’un trouble qui pourrait
se régler par voie médicamenteuse (par exemple une hypothyroïdie), et une
sexothérapie peut aussi aider à surmonter une inhibition du désir, ainsi que le
découragement fréquemment induit par des performances sexuelles
décevantes, mais même si vous faites tout cela, il n’est pas garanti que vous
retrouviez le même niveau de désir que votre partenaire.
Il n’est pas inhabituel de ressentir un désir puissant pour une personne qui
ne peut que se révéler toxique alors que l’on n’est pas particulièrement
attiré(e) par une autre qui, elle, ferait un conjoint idéal. Si vous accordez
davantage d’importance à vos désirs sexuels qu’au caractère, aux qualités et à
la fiabilité de vos conquêtes, préparez-vous à avoir des problèmes (des
orgasmes aussi, O.K., mais surtout des problèmes).
DIAGNOSTIC EXPRESS
Comment y parvenir:
■ apprenez à reconnaître les situations où une histoire de c** risque de
causer du tort à quelqu’un, que ce soit vous ou l’autre;
■ évitez de faire l’amour si ça doit vous briser le cœur;
■ faites appel à votre expérience amoureuse et sexuelle pour faire deux
listes: une avec les qualités que vous jugez importantes chez l’autre et
une autre avec les défauts qui doivent vous indiquer que le salut est dans
la fuite;
■ avant de vous laisser séduire par son sex-appeal, assurez-vous que la
personne sur laquelle vous avez jeté votre dévolu a eu 20/20 à votre test
de personnalité;
■ prenez votre temps avant de sauter à pieds joints dans un lit/un
mariage/un cauchemar, etc.
■ listez vos propres règles de conduite et vérifiez si vous les avez
respectées.
Encore? Mais on l’a déjà fait genre Je suis flatté(e) de te plaire autant
il y a six mois! mais malheureusement, je ne
récupère pas mon énergie sexuelle
aussi vite que toi.
Si vous avez «la chance» de vous coltiner un sale boulot pour quelqu’un
avant de vous décider à sortir avec lui/elle (l’aider à déménager, le/la soigner
à l’occasion d’une grippe carabinée, atterrir dans un hôtel miteux après une
loooongue journée de route en plein cagnard), cela vous permettra peut-être
de détecter en amont les dangers potentiels qui vous guettent dans votre
relation. En menant une simple petite enquête, vous pouvez également
découvrir si votre fiancé(e) risque d’arrêter de vous aimer du jour au
lendemain (et si c’est comme ça que se sont terminées toutes ses histoires
d’amour jusqu’à présent, fuyez!).
S’il est trop tard pour prendre des mesures préventives et que votre
couple est déjà sapé par certains traits de caractère, certaines attitudes, etc. de
votre compagnon/compagne dont vous savez pertinemment qu’ils n’ont
aucune chance d’évoluer, un bon conseil: arrêtez de vous investir dans ce
projet voué à l’échec. Sinon, vous risquez de perdre de vue vos objectifs et de
vous perdre vous-même. En refusant d’admettre qu’une relation est terminée,
on ne fait que faire traîner les choses en longueur et se rendre responsable de
l’échec au lieu de le considérer pour ce qu’il est: le résultat d’une erreur
naturelle et douloureuse.
Il est normal que vous fassiez de votre mieux pour sauver votre amour,
mais si ça dure déjà depuis un bout de temps et que ça ne sert à rien, il faut à
un moment que vous sachiez voir les choses en face et lâcher prise.
Demandez-vous si le problème est au-delà de vos forces ou s’il est encore en
votre pouvoir de le résoudre. Et si vous devez reconnaître votre impuissance,
le meilleur moyen de faire revenir l’amour dans votre vie est de mettre fin à
votre relation actuelle et de repartir à zéro avec quelqu’un d’autre. Faites un
bilan de vos erreurs passées et mettez votre expérience à profit pour ne pas
les répéter dans votre prochaine relation.
«Je pense que ma copine a été violée par le passé et qu’il était très
important pour elle de savoir qu’elle pouvait me faire confiance. J’ai été
très doux avec elle, et je n’avais jamais aimé personne comme ça. Je
n’arrive pas à comprendre ce qui nous est arrivé: nous étions si proches,
et puis un jour, elle n’a plus voulu me parler et m’a dit qu’il fallait qu’on
fasse un break. Je passe mon temps à essayer de la comprendre et de lui
expliquer combien je l’aime. Manifestement, il faudrait que je la rassure
davantage mais je ne sais pas comment faire. Ce que je veux, c’est qu’elle
se sente aimée et qu’on se remette ensemble comme avant. »
«J’avais toujours eu une bonne relation avec mon mari, alors quand j’ai
découvert qu’il avait une maîtresse en écoutant des messages sur son
portable, ça a été un choc horrible. Il m’a dit qu’il regrettait terriblement
et que cette liaison n’avait pas d’importance pour lui, mais ça m’a
rendue encore plus méfiante. Je ne sais pas comment je pourrai de
nouveau lui faire confiance tant qu’il ne m’aura pas expliqué ce qui lui a
pris. J’ai besoin de remonter avec lui jusqu’à l’origine de ce désastre.»
«Quand j’ai quitté mon copain il y a trois mois après une relation d’un an,
j’ai essayé d’être très claire, mais sans trop le brusquer. Je n’avais rien à
lui reprocher mais pour moi, notre relation n’avait aucun avenir et je ne
voulais pas en rester là. Ça lui a porté un coup terrible. Pendant
quelques jours, il a essayé de me faire changer d’avis mais je suis restée
ferme et il a fini par donner l’impression qu’il acceptait la situation. Le
problème, c’est qu’il veut maintenant qu’on «reste amis», sauf que sa
façon de «rester amis» ressemble beaucoup à «rester ensemble». Il
n’arrête pas de m’appeler, il veut tout le temps qu’on fasse des choses
tous les deux et quoi que je fasse, je me sens coupable: quand je refuse,
mais encore plus quand je dis oui parce que je me dis que je lui donne de
faux espoirs. Mon objectif est de faire comprendre à mon ex que notre
relation est terminée, mais sans le blesser.»
APPRENEZ À REGARDER LES CHOSES EN
FACE
Étant donné que les relations de couple ont certaines similitudes avec des
compétitions (Qui a la main sur la télécommande? Qui a le privilège de ne
pas sortir les poubelles? À qui revient le droit de garde des enfants? etc.), on
les compare souvent à un sport d’équipe. Mais la comparaison est un peu
foireuse.
En effet, en sport, quand une équipe perd, elle a toujours l’occasion de
prendre sa revanche, et même quand la saison est finie, on sait qu’il y en aura
une autre l’année d’après. Il y a donc toujours une raison de garder espoir.
Par contre, quand une relation se met à prendre l’eau de toutes parts et
qu’on a déjà tout essayé pour la sauver – y compris allumer des cierges pour
Sainte Rita, patronne des causes désespérées –, il faut comprendre qu’il n’y
aura pas de match retour. Il ne reste qu’à accepter les choses telles qu’elles
sont et à agir en conséquence.
Bien sûr, il est normal que l’un des deux conjoints refuse d’abandonner la
partie et propose une discussion de plus, une séance de thérapie de plus, ou
de nouvelles règles du jeu pour enterrer la hache de guerre ou résoudre un
problème insoluble. Pour paraphraser le légendaire joueur de baseball Yogi
Berra «Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini». Mais quand c’est fini, il
faut savoir l’admettre.
Si vous ne voulez pas vous retrouver sur la touche, commencez par mettre
fin aux hostilités, déterminez précisément ce qui a dérapé et ensuite, soit vous
acceptez l’équipe que vous avez, soit vous vous en choisissez une nouvelle.
Ruminer ce qu’on aurait dû faire ou ne pas faire est une perte de temps. Tirez
les leçons de vos erreurs et tournez-vous vers l’avenir.
Chez certaines personnes, l’amour a une DLUO (voir l’encadré sur les
personnalités borderline) et une fois que la confiance a disparu, la relation est
terminée, même si vous n’avez pas l’impression d’avoir commis de faute
irréparable.
Vous allez souhaiter avec force pouvoir (ou qu’un thérapeute puisse)
trouver un problème dans le passé de votre amoureux qui justifie une colère
ou des besoins inconscients qu’il lui suffirait d’exprimer à grand renfort de
cris et de larmes pour que c’en soit fini une fois pour toute de ses infidélités.
Mais à moins que le thérapeute en question ne soit un génie, votre souhait ne
sera pas exaucé.
La bonne nouvelle, c’est que votre chéri vous aime sans doute autant
qu’avant. La mauvaise nouvelle, c’est qu’on ne peut pas plus guérir
quelqu’un d’une tendance à l’infidélité que d’une tendance à l’addiction.
N’importe quel psy sérieux vous le confirmera.
Il faut donc que vous décidiez si vous êtes prête à accepter cette faiblesse
chez votre compagnon. En retour, à lui de reconnaître qu’il a cette faiblesse et
de faire preuve de bonne volonté pour mieux la contrôler à l’avenir. S’il jure
ses grands dieux que ça ne lui arrivera plus jamais, sachez qu’il prend ses
rêves pour des réalités (exactement comme vous). S’il vous dit en revanche
qu’il sait qu’il aura du mal à résister, mais qu’il va s’inscrire à un groupe
d’entraide pour faire de son mieux, alors il y a une chance qu’il y parvienne.
Le plus important, c’est d’une part de ne pas vous sentir personnellement
visé(e) et d’autre part de ne pas croire qu’on puisse résoudre le problème une
fois pour toutes. Quand votre colère commencera à se tasser, il vous faudra
décider si la relation (dont vous savez à présent qu’elle est plus instable que
vous ne l’aviez imaginé au départ) est suffisamment importante à vos yeux
pour que vous ayez envie de continuer. Vous pouvez la sauver si vous le
souhaitez – mais ce que vous allez sauver n’est pas ce que vous aviez cru
trouver à l’origine.
Et puis parfois, c’est vous qui arrêtez d’aimer l’autre, une situation
d’autant plus probable si vous vous rendez compte que l’autre est loin de
faire autant sa part dans le couple qu’il/elle en avait l’air au début. C’est
pourquoi la phase durant laquelle deux amoureux commencent à se connaître
réellement est si importante, et aussi pourquoi elle comporte un risque non
négligeable de chagrin d’amour.
Il ne faut pas vous sentir coupable d’avoir quitté votre ex, ni rester dans
les parages pour compatir à son chagrin, surtout si en commençant la relation,
vous croyiez sincèrement que ça pourrait marcher entre vous. Faites un peu
d’introspection et vérifiez si vous vous êtes comporté(e) correctement, en
tenant compte des sentiments qui étaient les vôtres à ce moment-là. Si vous
avez été honnête et si vos intentions étaient bonnes, la séparation est
douloureuse mais inévitable et, en tout cas, elle n’est pas de votre
responsabilité.
DIAGNOSTIC EXPRESS
Comment y parvenir:
■ ne rien dire et faire preuve de patience, d’attention et de compréhension
même quand vous êtes en colère, blessé(e) et vous sentez incompris(e);
■ demander conseil à vos amis, à votre famille et, en dernier recours
(parce que ça coûte plus cher), à un psy;
■ lister ce que vous pouvez faire pour améliorer votre relation, mettre en
œuvre tous les points de cette liste et, si ça n’a servi à rien, vous forcer à
laisser tomber;
■ déterminer qui est responsable du naufrage de la relation, non pour
mettre le coupable au pilori mais pour voir ce que vous pouvez faire;
■ vous demander si vous voulez poursuivre votre relation en l’état;
■ trouver un moyen de faire un choix plus pertinent la prochaine fois,
même si cela signifie que vous allez rester seul(e) un certain temps.
SAVIEZ-VOUS ■■■
■■■ ce que signifie «borderline»?
Ce terme a été créé pour désigner les personnes qui paraissent être à la
limite («borderline» en anglais) de la psychose. Ce trouble est une sorte de
cousin germain du trouble bipolaire (appelé autrefois «maniaco-
dépression»), tous deux se caractérisant par de fortes alternances d’humeur
ainsi que par l’expérience d’émotions intenses. Mais tandis qu’un cycle
bipolaire peut s’étendre sur plusieurs semaines, ce qu’une personne
borderline ressent à votre égard peut changer du tout au tout à la vitesse de
la lumière. Les personnes concernées ont tendance à vivre de manière très
impulsive leurs amitiés, leurs carrières et leurs amours, ainsi qu’à abuser
de l’alcool et des drogues. Elles se sentent rejetées en permanence, agissent
avant de penser et ne connaissent pas la différence entre se sentir blessé et
être réellement maltraité.
Elles n’ont aucune difficulté à trouver des petits copains car la plupart
des hommes sont biologiquement attirés par les femmes très émotives, que
celles-ci soient sexy ou pas (vous vous reconnaissez?). Si l’excitation
qu’elles génèrent au début peut être attrayante, elle agit peu à peu comme
un ensorcellement. Cette intoxication due à une attraction mutuelle intense
vous empêche de vous rendre compte que votre liaison avec cette «nana
trop cool» rencontrée dans un bar n’est plus cool du tout. Vous ne voyez
pas que cette fille qui vous a entraîné dans les buissons pour faire l’amour
après moins de dix minutes de conversation sur la pluie et le beau temps
n’est pas précisément ce que l’on qualifie de «cool» mais, en réalité, plutôt
de dingue. Et vous ne le voyez toujours pas après qu’elle a essayé de
mettre le feu à votre appartement en hurlant qu’elle SAVAIT que vous la
trouviez moins belle que cette morue à la caisse de la supérette tout à
l’heure.
LE CŒUR ET LA RAISON
L’amour et la haine donnent peut-être l’impression d’être des opposés,
mais ils représentent en réalité des défis aussi ardus l’un que l’autre pour qui
veut être une bonne personne et prendre de bonnes décisions dans sa vie.
L’amour peut vous pousser à négliger vos besoins ou à vous lier à quelqu’un
qui n’est pas fait pour vous, et s’il déserte votre vie, il vous donne
l’impression que vous êtes nul(le). Travailler à la façon dont vous gérez votre
vie amoureuse ne signifie pas que vous allez devenir inconditionnellement
altruiste et généreux(-se) et arrêter de porter des jugements. Cela signifie que
vous allez apprendre à déterminer très sérieusement ce que vous pouvez
attendre des autres et de vous-même, et à définir les conditions selon
lesquelles vous vous autoriserez à approcher quelqu’un d’autre, quels que
soient votre attirance et l’accélération de vos battements de cœur. Il est
possible de gérer l’amour avec succès, mais cela requiert quelques leçons
douloureuses – et d’accepter de vivre sans, jusqu’au jour où votre cœur et
votre tête seront d’accord pour vous dire que cette fois, la bonne personne est
entrée dans votre vie.
Bibliographie
Les œuvres suivantes ne sont pas citées directement dans le texte mais elles
ont été pour nous une source d’inspiration. Elles contiennent des idées qui ont
éclairé les livres de la collection F*ck.
Michael Bennett:
AUSTEN, JANE. Pride and Prejudice. London: Random House UK, 2014.
BURNS, DAVID. The Feeling Good Handbook. New York: Plume, 1999.
Revised edition.
REINER, CARL, AND MEL BROOKS. The 2000 Year Old Man in the Year
2000: The Book. New York: Harper-Entertainment, 1997.
Sarah Bennett:
FISHER, CARRIE. Wishful Drinking. New York: Simon & Schuster, 2009.
Reprint edition.
FORREST, EMMA. Your Voice in My Head. New York: Other Press, 2011.
GETHARD, CHRIS. A Bad Idea I’m About to Do: True Tales of Seriously
Poor Judgment and Stunningly Awkward Adventure. Cambridge, MA: Da
Capo Press, 2012.
LODER, KURT, AND TINA TURNER. I, Tina: My Life Story. New York:
William Morrow & Co, 1986.
POEHLER, AMY. Yes Please. New York: Dey Street Books, 2014.
SAKS, ELYN. The Center Cannot Hold. New York: Hachette Books, 2008.
Reprint edition.
À paraître