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Vers Et Versification - Élève

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VERS ET VERSIFICATION

 Les vers réguliers


Bien faire la différence :
o Phrase = groupe de mots formant un sens complet, avec majuscule au début.
o Vers = ensemble de mots isolé typographiquement par un passage à la ligne et caractérisée par un
nombre fixe de syllabes > en gros 1 vers =1 ligne)

=> une phrase n’est pas toujours égale à un vers et un vers n’est pas toujours égal à un vers.

 compte des syllabes

Le vers est compté en syllabes

Monosyllabe : Oh !
Dissyllabe : Oi/seau (J. Prévert)
Trisyllabe : Sau/ve/-moi (J. Prévert)
Quadrisyllabe : Jou/e a/vec moi (J. Prévert)
Pentasyllabe : Hui/t et /huit/ font/seize (J. Prévert)
Hexasyllabe : Mais/ voi/là l’ois/eau-lyre (J. Prévert)
Heptasyllabe : Au/tre/fois/ le/ rat/de/ville (La Fontaine)
Octosyllabe : Cet/ hom/me qui/ re/cè/le u/ne âme (Nerval)
Ennéasyllabe : De/ la/ mu/si/que a/vant/ tou/te/chose (Verlaine)
Décasyllabe : Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères (Baudelaire)
Hendécasyllabe : Loin/ des/oi/seaux,/ des/ trou/peaux,/ des/ vi/lla/geoises (Rimbaud)
Dodécasyllabe ou Alexandrin : Ma/ jeu/nes/se ne/ fut/ qu’un té/né/breu/x or/age (Baudelaire)

Il suffit donc de compter les syllabes d’un vers pour l’identifier, mais il faut prendre en compte certains
éléments :

o élision
Toute syllabe terminée par un « e » muet ne se prononce pas / s’élide/ s’efface devant un mot commençant
par une voyelle ou un « h » muet.
Le « e » doit être prononcé s’il est suivi d’une consonne 
Le « e » muet ne compte jamais à la fin d’un vers.
Ex : Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d’une façon solennelle et mystiqu(e) (Baudelaire)

o diérèse
Diérèse : émission de deux voyelles contiguës en deux syllabes distinctes. On prononce deux syllabes alors
qu’on ne devrait en prononcer qu’une seule.
Ex : Le vi-o-lon frémit comme un cœur qu’on afflige (Baudelaire)

 Césure et hémistiches
L'hémistiche est proprement un demi-vers.
La césure est une coupure faite dans un vers pour en faciliter la prononciation et en augmenter la cadence.
Concerne uniquement les vers de 8 syllabes ou plus
Ex : Nous aurons des lits (5) // pleins d’odeurs légères (5) (Baudelaire)
Ex : Le secret / douloureux // qui me fai/sait languir (Baudelaire)
 Enjambement, rejet, contre-rejet

o Enjambement : la phrase déborde jusqu’à la césure ou la fin du vers suivant


Nous avons aperçu les grands ongles marqués / Par les loups voyageurs que nous avions traqués. (Vigny)

o Rejet : un ou deux mots sont placés au début du vers suivant


Même, il m’est arrivé quelques fois de manger / Le berger. (La Fontaine)

o Contre-rejet : la fin d’un vers contient quelques éléments de la phrase du vers suivant
Ex : Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne / Faisait voler la grive à travers l’air atone. (Verlaine)

 Rythme
Rythme ……………… : quand le vers ou les hémistiches sont divisés en deux moitiés égales, traduit des
émotions opposés instables.
Rythme …………… : découpe du vers en trois mesures égales, exprime ordre, équilibre.

 Sonorités :

o ……………… : répétition de la même CONSONNE


Ex : Va, cours, vole et nous venge. (Le Cid, Corneille)

o ……………… : répétition de la même VOYELLE


Ex : Tout m'afflige et me nuit et conspire à me nuire. (Phèdre, Racine)

 Rimes

o Définitions essentielles
Rime : reprise de la dernière voyelle sonore et des consonnes qui la suivent.
Rime masculine : terminée par une syllabe tonique. C’est-à-dire tout ce qui n’est pas un « e » muet (-es,
-ent)
Rime féminine : terminée par un « e » muet (avec -s, -nt ou non).

o Qualité de la rime
Rime ………………: seul le dernier son est repris.
Rime ……………… : deux sons sont repris.
Rime ………………: plus de deux sons repris.

o Schéma
Rimes continue: toujours la même rime.
Rimes ………………ou ………………: AA BB CC DD
Rimes ……………… : ABAB ABAB
Rimes ……………… : ABBA CDDC

 Groupement de vers
Strophe : groupement de 2 à 12 vers, isolée par des blancs, unité de sens normalement.

……………… = strophe de 2 vers


……………… = strophe de 3 vers
……………… = strophe de 4 vers
……………… = strophe de 5 vers
……………… = strophe de 6 vers
Septain = strophe de 7 vers
Huitain = strophe de 8 vers
Neuvain = strophe de 9 vers
……………… = strophe de 10 vers
Onzain = strophe de 11 vers
Douzain = strophe de 12 vers

Monostique : un seul vers isolé

 Les formes fixes


 sonnet
Héritage de la Renaissance (italienne).
Un sonnet se compose de : ………………………………………………………………
Le schéma rimique est fixe : abba/abba/ccd/eed. Mais il existe de nombreuses variantes possibles.

 Du vers libre à la prose


Avec les romantiques, des libertés commencent à être prise quant au vers et à la versification de manière
générale. Les poètes de la fin du XIXe siècle et les surréalistes vont mettre à mal tout le système.
- La strophe n’apparaît plus de manière systématique.
- Le vers n’est plus régulier.
- La rime est parfois absente.
- Pas tjs de ponctuation (ex : Apollinaire)

C’est l’apparition du vers libre. En gros : le vers libre ne suit pas forcément les règles concernant le
décompte des syllabes (hétérométrie + vers impairs), plus forcément de strophe, plus forcément de
schéma rimique ou de rime tout court
cf. Verlaine, Éluard, Aragon, etc.

Rimbaud, Illuminations, « Marine »


Les chars d'argent et de cuivre
Les proues d'acier et d'argent
Battent l'écume,
Soulèvent les souches des ronces
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux,
Filent circulairement vers l'est,
Vers les piliers de la forêt,
Vers les fûts de la jetée,
Dont l'angle est heurté par des tourbillons de lumière.

Ce mouvement de libération va avec la multiplication des poèmes en prose où le vers disparaît mais le
travail poétique reste important (rythme, sonorité, relation son/sens, etc.)
cf. Aloysius Bertrand, Baudelaire, Rimbaud, Francis Ponge…

Rimbaud, Illuminations, « Les Ponts »


Des ciels gris de cristal. Un bizarre dessin de ponts, ceux-ci droits, ceux-là bombés, d'autres descendant ou
obliquant en angles sur les premiers, et ces figures se renouvelant dans les autres circuits éclairés du canal, mais tous
tellement longs et légers que les rives chargées de dômes s'abaissent et s'amoindrissent. Quelques-uns de ces ponts
sont encore chargés de masures. D'autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets. Des accords mineurs
se croisent, et filent, des cordes montent des berges. On distingue une veste rouge, peut-être d'autres costumes et des
instruments de musique. Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants d'hymnes publics
? L'eau est grise et bleue, large comme un bras de mer. — Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette
comédie.

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