Les Effluents Urbains: 4.1. Origine Et Mode de Collecte
Les Effluents Urbains: 4.1. Origine Et Mode de Collecte
Les Effluents Urbains: 4.1. Origine Et Mode de Collecte
Les deux principaux systèmes de collecte le mauvais auto curage des canalisations par
utilisés en assainissement sont des systèmes à temps sec, les deux inconvénients principaux
fonctionnement continu des réseaux unitaires. Leur bonne réalisation
- le système unitaire qui reçoit dans les est par contre plus aisément contrôlable. Une
mêmes canalisations les eaux usées et les qualité essentielle d'un réseau est d'être
eaux pluviales, étanche et de ne pas permettre l'intrusion
d'eaux parasites venant de la nappe ou de
- le système séparatif comportant deux
ruissellements de surface.
réseaux de canalisations différents, l'un pour
les eaux pluviales de dimensions Le transport des effluents est réalisé dans
comparables à celles d'un réseau unitaire et toute la mesure du possible par voie
l'autre pour les eaux usées proprement dites, gravitaire; cependant les conditions
de dimensions plus réduites. topographiques exigent fréquemment la mise
en place de stations de relèvement
Les premiers réseaux d'assainissement ont
intermédiaires pouvant être suivies de
été de type unitaire; le développement des
collecteurs sous pression de longueur
réseaux séparatifs est plus récent. Les
appréciable. Dans des cas exceptionnels la
systèmes de collecte rencontrés dans les
collecte de l'effluent au point d'émission
agglomérations sont rarement totalement
peut être faite sous pression ou même sous
homogènes.
vide ces techniques envisagées sur des
On appelle système pseudo-séparatif un aménagements de faible importance
système séparatif dans lequel les eaux de permettent de remonter la cote de pose des
toiture et de cours intérieures sont dirigées canalisations.
vers le réseau d'eaux usées.
Deux modes d'assainissement, ne mettant
Les réseaux unitaires sont équipés de pas en oeuvre de réseau de canalisations
déversoirs d'orage, conduisant au rejet direct collectif sont aussi à signaler
en rivière d'une partie du débit par temps de
- l'assainissement individuel ou regroupé
pluie. Seule une partie plus ou moins
appliqué à une habitation ou à quelques
importante du flux de pollution atteint alors
habitations très proches, sou-
la station d'épuration. Ce rejet de pollution
en rivière par temps de pluie constitue, avec
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?
L'introduction non contrôlée très fréquente réseau séparatif peut être approché par la
d'eaux parasites a le même effet formule
Ces pratiques sont coûteuses car le
dimensionnement des stations dépuration
est très dépendant de leur capacité
hydraulique.
La production d'eaux usées urbaines
varie tout au long de la journée. Dans les
petites agglomérations on constate deux
pointes de débit; dans les agglomérations
plus importantes on n'en constate qu'une.
L'évolution sociologique conduit à la En dehors des variations journalières on
généralisation de ce dernier type de note de plus en plus des variations
variation (voir figure 23). Plus le réseau saisonnières importantes du débit d'eaux
est court et la population desservie faible, usées, y compris dans les très grandes
plus la pointe est importante. La présence agglomérations. Ces variations, étroitement
de nombreux postes de relèvement sur un liées aux périodes de vacances traduisent un
réseau peut avoir un effet comparable. exode important des citadins vers les centres
de loisirs. Dans les pays à niveau de vie très
élevé, de nombreux citadins quittent leur
résidence habituelle à l'époque des sports
d'hiver ainsi que durant l'été: ils utilisent
donc, chaque année, trois systèmes
d'assainissement différents. Cela n'est pas
sans conséquence sur les besoins en
équipements collectifs.
Tableau 11. Critères d'appréciation globale de la qualité de l'eau des rivières. (Grille
utilisée par l'Agence de Bassin ADOUR-GARONNE).
1A 1B 2 3
Conductivité µS/cm à
20 °C =400 400 à 750 750 à 1500 1500 à 3 000
Température =20 20 à 22 22 à 25 25 à 30
pH 6,5 à 8,5 6,5 à 8,5 6à9 5,5 à 9,5
MES mg.l-1 = 30 = 30 =30 30 à 70
O2 dissous mg.l-1 >7 5à7 3à5 milieu aérobie
à
O2 dissous en % > 90 % 70 à 90 50 à 70 Maintenir en
de saturation en permanence
DBO5 (mg.l-1) =3 3à5 5à10 10à25
Oxydabilité mg.l-1 =3 3à5 5à8
DCO mg.l-1 =20 20 à 25 25 à 40 40 à 80
NH4 (mg.l-1) =0,1 0,1 à 0,5 0,5 à 2 2à8
M03 (mg.l-1) < 44 44 à 100
N total (Kjeldahl) =1 1à2 2à3
Fe (mg.l-1) =0,5 0,5 à 1 1 à 1,5
Mn mg.l-1 =0,1 0,1 à 0,25 0,25 à 0,50
F mg.l-1 =0,7 0,7 à 1,7 0,7 à 1,7 > 1,7
Cu mg.l-1 =0,02 0,02 à 0,05 0,05 à 1 >1
Zn mg.l-1 =0,5 0,5 à 1 1à5 >5
As (mg.l-1) =0,01 =0,01 0,01 à 0,05 > 0,05
Cd mg.l-1 =0,001 =0,001 =0,001 > 0,001
Cr mg.l-1 =0,05 =0,05 =0,05 > 0,05
CN (mg.l-1) = 0,05 =0,05 =0,05 > 0,05
Pb mg.l-1 =0,05 =0,05 =0,05 > 0,05
Se (mg.l-1) =0,01 =0,01 =0,01 > 0,01
Hg (mg.l-1) =0,0005 =0,0005 =0,0005 > 0,0005
Phénols mg.l-1 =0,001 0,001 à 0,05 0,05 à 0,5
Détergents mg.l-1 =0,2 =0,2 0,2 à 0,5 > 0,5
S.E.C.* mg.l-1 < 0,2 0,2 à 0,5 0,5 à 1 >1
Coliformes (Num. 100 ml) =50 50 à 5 000 5 000 à 50 000
Esch. Coli (Num. 100 ml) = 20 20 à 2 000 2 000 à 20 000
Strep. féc. (Num. 100 ml) < 20 20 à 1000 1000 à 10000
Ecart de l'indice biotique** 1 2 ou 3 4 ou 5 6 ou 7
par rapport à l'indice normal
Nota: (*) Substances extractibles au chloroforme; (**) cf. page 31.
- 4. Les effluents urbains
Nota sur l'utilisation du tableau 11. pour l'irrigation, les usages industriels, la
• La qualité d'une eau dépend de nombreux production d'eau potable après un traitement
paramètres (température, ammonium (NH J' poussé. L'abreuvage des animaux est
mercure (Hg)...). généralement toléré. Le poisson y vit
• On a coutume d'attribuer à une eau la normalement mais sa reproduction peut y être
aléatoire. Les loisirs liés à l'eau y sont
qualité qui est donnée par le paramètre
possibles lorsqu'ils ne nécessitent que des
mesuré le plus défavorable.
contacts exceptionnels avec elle.
• Cette qualité est celle qui, d'après les
Classe 3 : Qualité "médiocre": juste apte à
seuils figurant dans la grille, est atteinte par
l'irrigation, au refroidissement et à la
au moins 10% dés plus mauvaises mesures de
navigation. La vie piscicole peut subsister
ce paramètre.
dans ces eaux, mais cela est aléatoire en
Classe 1A : Elle caractérise les eaux période de faibles débits ou de fortes
considérées comme exemptes de pollution, températures, par exemple.
aptes à satisfaire les usages les plus exigeants
Hors Classe: Eaux dépassant la valeur
en qualité.
maximale tolérée en classe 3 pour un ou
Classe 1B : D'une qualité légèrement plusieurs paramètres. Elles sont considérées
moindre, ces eaux peuvent néanmoins comme inaptes à la plupart des usages et
satisfaire tous les usages. peuvent constituer une menace pour la
Classe 2 : Qualité "passable": suffisante santé publique et l'environnement
Les cultures les plus adaptées sont Il y a danger si le RAS approche 10 ; cela
l'arboriculture, les céréales, les betteraves et n'arrive en général que sur certains
les oléagineux. L'épandage par irrigation effluents concentrés (distilleries, sucreries,
est préférable à celui par aspersion. fromageries).
. Les risques pour les sols et les cultures:
colmatage du sol, accroissement de salinité, Une trop forte salinité de l'effluent (> 2
apport de toxiques. mg.l-1 ) entraîne aussi des difficultés et
Les propriétés physiques du sol peuvent conduit à un contrôle plus attentif des
être modifiées par les pratiques d'épandage. quantités d'eaux épandues et de l'évolution
La structure peut, en particulier, être de la salinité du terrain de culture. Le
détruite par un apport excessif de sodium et rapport C/N reste essentiel pour les besoins
une absence de lessivage (en particulier culturaux. La relation N/P/K présente
dans les zones à trop faible pluviométrie). généralement un fort excès d'azote dans les
La connaissance du RAS de l'effluent effluents domestiques. Un des
(rapport d'absorption de sodium) est alors inconvénients de la réutilisation agricole
importante peut être l'enrichissement de la nappe en
nitrates.
Les tableaux 12 et 13 donnent un exemple
des valeurs-guides pour l'eau d'irrigation
adoptées en Californie.