Vivre À Lille Sous L'ancien Régime
Vivre À Lille Sous L'ancien Régime
Vivre À Lille Sous L'ancien Régime
Guy CHAUSSINAND-NOGARET.
COLLECTION DIRIGÉE PAR GUY CHAUSSINAND-NOGARET
À PARAÎTRE
VIVRE À LILLE
SOUS L'ANCIEN RÉGIME
PERRIN
@ Librairie Académique Perrin, 1999.
ISBN 2.262.01130.3
Préface
*bourfS" boules plates sont appelées « bourles » et les aires de jeux des
entre l'espace densément peuplé intra-muros et les espaces
à l'habitat encore clairsemé qui enveloppent la cité. A
mesure qu'il se rapproche de la ville, le voyageur distingue
de mieux en mieux au-dessus des remparts les toits élevés
des maisons et surtout, les surplombant, les clochers des
églises et des chapelles, les tours, les tourelles et les bef-
frois des grands monuments civils.
Il est clair que l'allure extérieure générale de la ville a
évolué au cours des Temps modernes. Jusqu'à la fin du
xvie siècle, les vieilles fortifications sont encore debout
avec leurs tours à machicoulis construites à intervalles
réguliers. Les portes anciennes (il y en a huit à cette
époque) sont de véritables forteresses ouvrant une ouver-
ture point trop spacieuse entre deux tours massives. Au-
dessus des arcs des portes, le nouveau venu peut découvrir
des sculptures reproduisant soit les armes de Flandre ou
de Bourgogne, soit des sujets de piété. Cette symbolique
politique et religieuse fait clairement référence aux deux
assises idéologiques majeures de la « bonne ville » : la fidé-
lité aux princes naturels, successeurs des comtes de
Flandre, et l'allégeance à la foi romaine.
Après le premier agrandissement du début du
xviie siècle, les fortifications furent bâties selon le nouveau
système des bastions. Trois bastions sortirent alors de
terre. À la faveur du deuxième agrandissement, les portes
des Reignaux et de Courtrai furent supprimées et avancées
jusqu'aux nouvelles portes de La Madeleine et de Saint-
Maurice (les actuelles portes de Gand et de Roubaix).
Furent alors édifiés les bastions des Carmes, des Carmé-
lites, des Riches Claires, de Saint-Maurice et du Becquerel.
Le troisième agrandissement du XVIIe siècle fit disparaître
ce qui subsistait des anciens remparts garnis de tours au
nord-ouest de la ville. Ces nouvelles fortifications se sou-
dèrent à celles de la citadelle et à un réseau bastionné
complété par Vauban. Ce paysage où l'eau est omnipré-
sente à l'évidence a toujours suscité l'intérêt de Vauban
qui en 1699 écrit encore : «Depuis Haubourdin et
Esquermes, en tirant vers Lomme et Lambersart, ce pays
est plat, très coupé de fossés et de haies [...] C'est un pays
gras, fertile et très bourbeux pendant les hivers et même
les printemps, notamment près de la citadelle où il est
presque inaccessible en tout temps, tant il est bas et coupé
de fossés pleins d'eau. »
U n e p o p u l a t i o n f é c o n d e c o n f r o n t é e a u x effets d e la
densification de l'habitat
U n e é c r a s a n t e p r i m a u t é d e la v i l l e - m é t r o p o l e d a n s le
réseau urbain
turier n'a pas été aussi affecté par les troubles politico-
religieux du temps de Philippe II qu'on ne l'aurait imaginé
a priori. Présenter le règne du Roi Prudent comme une
Période de crise est vide de sens. Cette analyse rejoint plei-
nement les remarques en leur temps iconoclastes de
Charles Verlinden qui dans les Annales ESC (1952) notait
déjà que sous Philippe II, si l'on examine la perception
des impôts, « on constate plutôt des difficultés temporaires
qu'un changement radical de la conjoncture ». Bien sûr,
ces « difficultés temporaires » ont à court terme des effets
sociaux douloureusement ressentis. C'est ainsi que la chute
de l'activité manufacturière en 1571-1572 provoque l'in-
quiétude du gouverneur Rassinghien qui observe en sep-
tembre 1572 : « Le principal danger reste en la povreté
de la populace, oysif par faucte d'ouvraige et négotiation
laquelle toutefois je fais sublever par tous les moyens qui
rri'est possible. » Il n'en reste pas moins vrai que la sayette-
rie lilloise garde alors des réserves de dynamisme et dans
les années 1580, lorsqu'elle se met à plafonner, la bourge-
terie est propulsée vers des sommets jusqu'à la fin du règne
de Philippe III. Jamais Lille n'a rassemblé dans ses murs
autant de métiers et de travailleurs textiles qu'à la fin du
xyie siècle et dans les premières années du XVIIe siècle.
Figure 5 — Évolution des recettes et des dépenses annuelles
de la ville de Lille (1555-1667)
Cette gravure sur cuivre coloriée est une image populaire fournissant une vue P^.,^ .
ramique de Lille peu après la conquête française. La puissance de l'enceinte fort1 j j
le hérissement des clochers, la nature agreste des abords immédiats de la ville srue
quelques-uns des traits significatifs de cette gravure (à Paris, chez Chereau,
Saint-Jacques). (BN/Bulloz.) 1
mayeur de Lille, Jean Le Vasseur (premier personnage à droite) consacre en 1634
lae'illl- de Lille à Notre-Dame-de-la-Treille. A gauche, dans le groupe des ecclésias-
yle^es' on remarque la présence d'un Jésuite, la plume à la main. Cette gravure occupe
r°ntispice du livre du Père Jean Vincart, De Cultu Deiparae (Lille, 1648).
tableau anonyme, une huile sur bois, est précieux par sa rareté ; il représente la
ç and-Place de Lille dans le premier XVIIe siècle avant la construction de la Bourse.
q distingue, à gauche, le pilori et la Fontaine-au-change, au centre la chapelle
^otre-j)arne_des-Ardents qui masque en partie le Rang des Poteries, à droite une
le de la Halle échevinale. (Musée de l'Hospice Comtesse.)
Vauban fit construire des casernes dans les bastions ou le long des remparts. Ce Pla
représente le fort de Saint-Sauveur (l'actuel Réduit), bâti dès les premières années
la conquête en lisière de ce quartier populaire. (Giraudon.)
60
Le plan-relief de Lille, œuvre de l'ingénieur Nézot en 1745, est un travail au 1/
d'une grande finesse d'éxécution. Il fait ici découvrir une grande partie du nouv j
Lille de l'époque française avec son réseau de larges artères. i
(Musée des Beaux-Artsde Lille.) 1
ajoute sur la Basse-Deûle, près du Pont-Neuf, fut une des principales réjouissances
Polaires organisées lors des fêtes pour la naissance du Dauphin (septembre 1729).
Arrière-plan, à gauche, se dresse la haute silhouette de la collégiale Saint-Pierre.
Le Magistrat assiste à la joute du haut d'une estrade dressée sur le quai. (Bibliothèque
LI/lcipalede Lille, manuscrit 1613, dit «manuscrit Pourchez ».)
Cette photographie du xixe siècle fait surgir avec une grande force évocatrÎQC
l'Hôpital Général, édifié sur le quai de la Basse-Deûle entre 1738 et 1743 selon
plans de Pierre Vigné de Vigny. (Bibliothèque Municipale de Lille.)
Peinture sur toile, très célèbre, de François Watteau, évoque la procession de Lille
su. epoque de 1787. Les corporations, qui arborent leurs bannières et leurs enseignes,
des confréries et du clergé, défilent sur la Grand-Place dans un ordre minu-
tieusement réglé. Ce tableau est aussi un document iconographique de premier ordre
sur le paysage urbain du centre ville à la fin de l'Ancien Régime. (Musée des Beaux-Arts.)
La fête du broquelet avait lieu le 9 mai. Dans ce tableau, François Watteau évoqtdes
cette fête, alors que le char transportant le broquelet, autrement dit le fuseau
dentellières, arrive devant la guinguette de la Nouvelle Aventure à Wazemmes.
(Musée des Beaux-Arts.)
halle 6'S^n aquarellé représente, à la fin du xvie siècle, de gauche à droite, la nouvelle
- par^e echevinale construite en 1593-1595 par Jean Fayet, puis la vieille halle dont la
ob rhe xve siècle est séparée de celle du XIIIe siècle par une « bretesque ». On
. Sj^rve la forme curieuse du beffroi qui, trop lourd, dut être détruit au début du xvie
. (Brun-Lavainne.)
Cette gravure sur cuivre coloriée est une image populaire fournissant une vue
ramique de Lille peu après la conquête française. La puissance de l'enceinte forti 1 j.
le hérissement des clochers, la nature agreste des abords immédiats de la ville
quelques-uns des traits significatifs de cette gravure (à Paris, chez Chereau, rtC I
Saint-Jacques). (BN/ Bulloz. )
Payeur de Lille, Jean Le Vasseur (premier personnage à droite) consacre en 1634
laevile de Lille à Notre-Dame-de-la-Treille. A gauche, dans le groupe des ecclésias-
6s' on remarque la présence d'un Jésuite, la plume à la main. Cette gravure occupe
le frontIsPice du livre du Père Jean Vincart, De Cultu Deiparae (Lille, 1648).
Q tableau anonyme, une huile sur bois, est précieux par sa rareté ; il représente la
O^^Place de Lille dans le premier XVIIe siècle avant la construction de la Bourse.
ju distingue, à gauche, le pilori et la Fontaine-au-change, au centre la chapelle
p^^-Dame-des-Ardents qui masque en partie le Rang des Poteries, à droite une
le de la Halle échevinale. (Musée de l'Hospice Comtesse.)
Vauban fit construire des casernes dans les bastions ou le long des remparts. Ce P
représente le fort de Saint-Sauveur (l'actuel Réduit), bâti dès les premières années de
la conquête en lisière de ce quartier populaire. (Giraudon.)
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Le plan-relief de Lille, œuvre de l'ingénieur Nézot en 1745, est un travail au 1 ^
d'une grande finesse d'éxécution. Il fait ici découvrir une grande partie du nou
Lille de l'époque française avec son réseau de larges artères.
(Musée des Beaux-Arts de Lille.)
a joute sur la Basse-Deûle, près du Pont-Neuf, fut une des principales réjouissances
^ Populaires organisées lors des fêtes pour la naissance du Dauphin (septembre 1729).
arrière-plan, à gauche, se dresse la haute silhouette de la collégiale Saint-Pierre.
LMeMagistrat assiste à la joute du haut d'une estrade dressée sur le quai. (Bibliothèque
Ltnicipa[e de Lille, manuscrit 1613, dit « manuscrit Pourchez ».)
Cette photographie du xixe siècle fait surgir avec une grande force évocatr 'e'
l'Hôpital Général, édifié sur le quai de la Basse-Deûle entre 1738 et 1743 selon
plans de Pierre Vigné de Vigny. (Bibliothèque Municipale de Lille.)
à" Pe-iliture sur toile, très célèbre, de François Watteau, évoque la procession de Lille
àSuiveP0(lUe de 1787. Les corporations, qui arborent leurs bannières et leurs enseignes,
es des confréries et du clergé, défilent sur la Grand-Place dans un ordre minu-
]Sement réglé. Ce tableau est aussi un document iconographique de premier ordre
sur e Paysage urbain du centre ville à la fin de l'Ancien Régime. (Musée des Beaux-Arts.)
. .
MV[ dll Magistrat se rendent au Te Deum célébré à la collégiale Saint-Pierre.
(,&ibli thèque Municipale de Lille, manuscrit 1613, dit « manuscrit Pourchez ».)
La quatorzième expérience aérostatique de M. Blanchard, accompagné du cheva i
Paris de Lespinard (25 août 1785), a été immortalisée par ce tableau de L°
Watteau. Cette vue plongeante révèle l'ordonnancement du Champ-de-Mars de
au moment de l'envol du ballon. Le public aisé est installé au centre de l'encei
circonscrite par la garde. (Musée de l'Hospice Comtesse.)
sant près d'un actif sur quatre, alors que les professions
de l'alimentation n'ont pas le poids que leur attribuent les
sources fiscales. Le négoce sous ses diverses formes est en
expansion. Ce que l'on serait tenté d'appeler le secteur
tertiaire reste à Lille modestement créateur d'emplois. Les
activités de service relevant de la logique des métiers rares,
qu'il s'agisse des métiers de l'hygiène et de la santé, ou de
ceux de la culture et des loisirs, peuvent paraître frappées
d'une certaine timidité. Dans ce domaine, le nombre
importe cependant beaucoup moins que l'éventail des
compétences proposées. Il n'est pas dépourvu de significa-
tion que Lille ait pu faire vivre à la veille de la Révolution
104 maîtresses et 25 maîtres d'école, un écrivain public, un
généalogiste, 23 musiciens, 17 sculpteurs et peintres,
Il architectes et arpenteurs.
Les registres de mariages ne révèlent pas un recul de
très grande ampleur des actifs employés dans les diverses
branches de l'activité textile. En 1780-1785, 36 % des
époux exercent encore une des 42 professions mention-
nées. Quant à la population féminine, dont 80 % déclare
une profession, elle n'a jamais été, du moins au moment
du mariage, aussi affairée à des besognes textiles (47,8 %)•
Ce que confirme la source nuptiale, c'est l'effondrement
de la sayetterie et de la bourgeterie. Alors que 339 jeunes
mariés des années 1750-1754 appartiennent aux deux
manufactures qui ont fait la renommée de la cité, on n'en
dénombre plus que 171 en 1780-1784. Ce collapsus de la
sayetterie et de la bourgeterie intra-muros est partielle-
ment compensée par la progression des filetiers (187 en
1750-1754,271 en 1780-1784) et des tisserands (de 74 à 107
en trente ans).
Le lecteur aura compris que la difficulté dans l'analyse
de la composition socioprofessionnelle des sociétés d'An-
cien Régime est de raccorder les statistiques élaborées à
partir de sources qui ne mesurent pas la même chose. On
peut étayer les observations sur un terrain statistique plus
sûr lorsque l'on aborde les strates supérieures du tiers état.
Hélène Knop-Vandambosse a conduit à notre initiative
une enquête précieuse dans les registres de capitation, en
relevant systématiquement les capités à 15 livres et plus.
Si l'on adopte les subdivisions suggérées par J. Meyer dans
son Histoire de Rennes, en assumant la part d'arbitraire
que comporte toute hiérarchisation, il est loisible de distin-
guer quatre groupes : la bourgeoisie très riche au-dessus
de 100 livres, la bourgeoisie riche de 50 à 100 livres, la
bourgeoisie aisée de 20 à 50 livres, la petite bourgeoisie de
15 à 20 livres.
Globalement de 1730 à 1780, seuls 12,24 % des contri-
buables lillois se hissent à un niveau d'imposition permet-
tant de les considérer comme ressortissant de la
bourgeoisie au sens socioéconomique du terme. Le poids
financier de cette bourgeoisie est assurément sans
commune mesure avec son nombre, puisque les bourgeois
assurent le versement de près de la moitié de la capitation
due par les Lillois (48 % en 1730, 50,3 % en 1780).
À l'intérieur du monde bourgeois, les parts respectives
des différentes strates sont, comme on pouvait l'imaginer,
très contrastées. Un bon tiers des capités lillois sont de
petits bourgeois qui peuplent une catégorie où se rejoi-
gnent le sommet des milieux populaires et les tréfonds de
la bourgeoisie. La majorité des bourgeois (55,2 %) appar-
tiennent à la strate de l'aisance. La bourgeoisie riche
Tableau 5 — Haute, moyenne et petite bourgeoisie
Poids relatif au sein du monde bourgeois
1. Littes : pièces de bois sur lesquelles les draps sont placés afin de
sécher.
2. Un pied égale 0,298 mètre.
densité d e p e u p l e m e n t p a r m a i s o n des c o u r é e s est n a t u r e l -
lement u n i n d i c a t e u r des plus significatifs. D a n s le Saint-
Sauveur du xviie siècle, la densité par maison de la cour
Désolée et de la cour Noiret est de 7,1. Les statistiques
rassemblées par Mme Buriez-Henaux pour 1740 donnent
le vertige : la cour Désolée bondit à 12 habitants par mai-
son, la cour Noiret à 10,3. La cour de l'Assommoir avec
11,8 et la cour des Sots avec 12 confirment l'aggravation de
l'entassement dans le premier XVIIe siècle (cf. chapitre 2).
DE SOLIDES TRADITIONS
SOCIOCULTURELLES À L'ÉPREUVE
D U TEMPS DES LUMIÈRES
On a vraiment scrupule à reprendre certains aphorismes
ae Gaston Berger rappelant au Congrès des Sociétés
savantes tenu à Lille en 1955 : « La culture n'est pas un
bil-Il que l'on possède, c'est une activité que l'on exerce...
n'y a pas d'hommes cultivés une fois pour toutes, il y a
seulement des hommes qui se cultivent. » Encore convient-
11de ne pas donner une définition trop restrictive du terme
^ culture ». Tout le projet de ce livre et de la collection
dirigée par Guy Chaussinand-Nogaret le dit suffisamment.
, histoire culturelle ne peut s'en tenir à une histoire intel-
lectuelle de étriquée. L'ambition de cette dernière partie est
p scruter les traits significatifs de la confrontation de la
rame socioculturelle organisant la vie collective des Lillois
depuis le xvie siècle et des transformations concomitantes
du second XVIIIe siècle, qu'il s'agisse des mutations sociales
et économiques ou des nouvelles « façons de penser ».
11
L ' e n t r é e d e L o u i s X I V le 2 8 a o û t 1 6 6 7 , q u i c u l m i n a a v e c
la p r e s t a t i o n à S a i n t - P i e r r e d e l ' a n c i e n s e r m e n t d e s c o m t e s
de Flandre, n e pouvait a u l e n d e m a i n d ' u n siège s'accompa-
gner d u m ê m e c é r é m o n i a l festif d ' a d h é s i o n politique. T o u -
tefois, le G r a n d R o i r e v i n t q u a t r e fois à Lille. L e 22 m a i
1670, f l a n q u é d e la r e i n e e t d u d a u p h i n , il r e n o u e a v e c
Tableau 10 — Personnages représentés dans les « histoires » jouées en 1600
— Philippe II, sa femme et sa fille — comtesse Marguerite
— saintes Claire, Eugénie et Isa- — comte Guy
belle — Bauduin et sa femme
— Diane et Phébus — Jeanne de Constantinople et ses
— Les dix derniers empereurs deux maris
— Charles Quint, Ferdinand, Phi- — Louis de Mâle et sa femme
lippe III, saint Louis et leurs — Jean de Bourgogne
épouses — Charles de Bourgogne
— Thierry de Flandre, sa femme et — Philippe le Hardi
saint Bernard — Philippe de Castille
— Philippe d'Alsace, sa femme et — Maximilien et Marie de Bour-
le roi d'Albanie gogne
— Lydéric et Phinaert — Philippe le Bon
— Empereur Bauduin de Constan-
tino le
Source : d'après Valérie Delay.
Nous nous sommes borné ici à ce qui nous fut le plus utile.
BRUN-LAVAINNE (Élie), Les Sept Sièges de Lille, ,Lille, 1838,
496 p.
CAPLET (Docteur Émile), La Peste à Lille au xvif siècle, Lille,
1898, 151 p. (thèse de doctorat).
CHON (François), Promenades lilloises, Lille, 1888, 582 p.
DEBIEVRE (Eugène) (éd.), « Chronique de Mahieu Manteau et
de Pierre-Ignace Chavatte », Bulletin de la Commission histo-
rique du Nord, 1911, 180 p.
DERODE (Victor), Histoire de Lille, Lille, 1848-1877, 4 vol.
DESROUSSEAUX (Alexandre), Mœurs populaires de la Flandre
française, Lille, 1889, 2 vol.
DUBOIS (Louis), Le Régime de la brasserie à Lille des origines à
la Révolution (1279-1789), Lille, 1912, 260 p.
EECKMAN (Alexandre), Un voyage en Flandre, Artois et Picardie
en 1714 d'après le manuscrit du sieur Nomis, Lille, 1896,236 p.
FLAMMERMONT (Jules), Histoire de l'industrie à Lille, Lille, 1897,
107 p.
FROMONT (Auguste) et DEMEUNYNCK (Auguste), Histoire des
canonniers de Lille, Lille, 1892-1893, 2 vol.
HAUTCŒUR (Édouard) Histoire de l'église collégiale et du chapitre
Saint-Pierre de Lille, Lille, 1896-1899, 3 vol.
HOUDOY (Jules), Recherches sur les manufactures lilloises de por-
celaine et de faïence, Lille, 1863, 91 p.
HOUDOY (Jules), La Halle échevinale de la ville de Lille (1235-
1664), Lille, 1870, 114 p.
HOUDOY (Jules), Les Imprimeurs lillois, Paris, 1879, 392 p.
LECLAIR (Edmond), Histoire de la pharmacie à Lille de 1301 à
l'an XI, Lille, 1900, 398 p.
LEFEBVRE (Léon), Livrets des Salons de Lille (1773-1788), Paris-
Lille, 1882.
— Histoire du théâtre de Lille de ses origines à nos jours, Lille,
1904-1907, 5 vol.
QUARRÉ-REYBOURBON (Louis-François), Aspect de quelques mai-
sons de Lille au commencement du xvif siècle, Lille, 1889,
II p.
— Les Enseignes de Lille, Lille, 1897, 24 p.
REGNAULT-WARIN (J.-J.), Lille ancienne et moderne, Lille, 1803,
336 p.
RENOUARD (Xavier), L'Assistance publique à Lille de 1527 à
l'an VIII, Lille, 1912, 180 p. (thèse de droit).
RICHEBE (Raymond), La Procession de Lille au xvnf siècle, rela-
tion d'après un manuscrit de la bibliothèque Mazarine, Lille,
1892, 27 p.
SALEMBIER (Alfred), Histoire de Wazemmes, Lille, 1912, 459 p.
SCHMELTZ (François), « Observations météorologiques faites à
Lille de 1757 à 1888 », Mémoires de la Société des sciences de
Lille, 4e série, t. XXII, 1891.
SCRIVE-BERTIN, « L'hygiène publique à Lille à partir de la
Renaissance », Bulletin de la Commission historique du Nord,
t. XVII, 1886, p. 381-404.
SELOSSE (J.-B.), Histoire d'Esquermes, Lille, 1909, 308 p.
VANHAECK (Maurice), Histoire de la sayetterie à Lille, Lille, 1910,
2 vol., 372 p., vol. de documents, 215 p.
VAN HENDE (Édouard), Lille et ses institutions communales de
620 à 1804, Lille, 1888, 395 p.
— État de la ville et de la châtellenie de Lille en 1789, Lille,
1890, 124 p.
3. Principales publications historiques sur Lille depuis la Grande
Guerre
4. Travaux universitaires
PREMIÈRE PARTIE
V I V R E DANS U N E « B O N N E VILLE » BIEN P E U P L É E
ET SOUDÉE PAR UNE FORTE CULTURE POLITIQUE
C h a p i t r e 5 : V i v r e et m a n i f e s t e r sa foi c a t h o l i q u e d a n s u n e
place forte d e la C o n t r e - R é f o r m e 174
D u temps des tribulations a u coup de fouet évangélisa-
t e u r : les voies d u t r i o m p h e d ' u n e Eglise m i l i t a n t e 175
Les pesanteurs d ' u n e Église installée mais fervente ( p r e m i e r
xvie siècle) 175
U n r e d é m a r r a g e de l'évangélisation voulu par les élites d a n s
des cadres ecclésiaux rénovés 178
Les conditions ecclésiales d u r e n o u v e a u : u n clergé régulier
d y n a m i q u e , u n clergé séculier progressivement restauré 180
L a r é n o v a t i o n e t la pleine utilisation des outils d e la pas-
torale tridentine 185
U n e Église p é d a g o g u e 185
L a renaissance du m o u v e m e n t confraternel o u d u b o n usage
de la sociabilité chrétienne 190
Vivre dans la p e n s é e de la m o r t et m o u r i r s a i n t e m e n t .......... 192
Une dévotion multiforme, chaleureuse et peu intellec-
tualisée 196
Ampleur et limites de la réforme des fidèles 196
Une solide piété personnelle et familiale 200
La piété communautaire du modèle dévot « hispano-triden-
tin» 205
Chapitre 6 : Vivre la solidarité dans la disparité des condi-
tions sociales 209
Lille, laboratoire du traitement social du paupérisme... 209
Un xvie siècle créateur 210
Maturité et recomposition d'un modèle d'assistance (xvne et
XVIIIe siècle) 212
Une aide sociale d'un volume appréciable 215
Les facettes diverses d'un paupérisme massif 219
Une pauvreté de masse 219
Diversité du paupérisme et des formes d'assistance 221
Organiser l'action humanitaire dans les périodes de crise 223
Mutations de l'emploi et inégalités sociales de
Louis XIV à la Révolution 225
L'emploi à Lille sous Louis XIV : une ville spatialement diffé-
renciée, encore fortement marquée par le textile 225
Reclassements socioprofessionnels et emprise croissante de la
bourgeoisie d'affaires : les mutations sociales du temps des
Lumières 230
Des disparités sociales moins accusées ? 235
TROISIÈME PARTIE
HABITER, CONSOMMER ET VIVRE EN SÉCURITÉ
DANS UNE VILLE GÉNÉRALEMENT MALSAINE
Chapitre 7 : Les Lillois à table ou le Ventre de Lille 246
Une alimentation de base moins uniforme qu'on ne
l'imagine souvent 247
Un bassin alimentaire riche, mais déficitaire 247
Le pain, nourriture la plus commune du peuple 248
Un goût invétéré pour le beurre 252
Viandes, poissons et nouvelles consommations : des
modèles alimentaires en devenir 254
Un régime alimentaire de carnivores ? 254
Les apports en poisson 256
L'essor des nouvelles consommations : café et thé 258
« Un mouvement perpétuel de bouteilles et de verres »
(Nomis) 261
« La boisson ordinaire des Flamands est la bière » (Nomis) .. 261
Le vin, « boisson de l'homme riche » ? ................................. 262
De l'abondance des aisés aux carences alimentaires du popu-
laire ou les inégalités sociales au miroir des plaisirs de la table 265
Chapitre 8 : À la découverte des intérieurs lillois 270
Se vêtir, dormir et préparer des repas : les lentes muta-
tions des usages fondamentaux de la vie 271
Une source imparfaite 271
Une vestimentation en voie de diversification accumulative .. 272
Literie et vaisselle : des évolutions sans bouleversement 277
Des intérieurs inégalement meublés, chauffés, éclairés et
ornés 280
Archaïsme et modernité du mobilier 280
Une lutte persévérante contre le froid et l'obscurité 283
Orner sa demeure : une préoccupation ancienne ; l'orner
d'œuvres d'art : une préoccupation du happy few 285
Inégalité sociale et inégalité du confort de l'habitat 288
De la prodigalité à la pénurie 289
Une configuration spatiale du logement socialement caractéri-
sée 292
L'univers des hôtels particuliers 294
Chapitre 9 : Insalubrité et insécurité de l'habitat : les tristes
permanences de la vie populaire lilloise 298
L'univers des logements insalubres 299
Vivre dans une cour ou « une rue à sacq » 299
Habiter dans une cave 303
Des logements exigus dont la polyvalence fonctionnelle des
pièces est réduite 305
Une « odeur de marée insupportable » 308
Balayage et curage : les imparfaits outils des politiques munici-
pales d'assainissement 308
La résistance des habitudes 310
De nouvelles préoccupations sanitaires dans le second
XVIIIe s i è c l e 312
Lille
sous l'Ancien Régime
Lille, c'est la fenêtre de la France sur l'Europe du Nord-Ouest,
une ville placée dans une position stratégique qui commande
au plat pays de Flandre. Cette ville de commerce où s'échan-
gent les draps, les dentelles, les toiles et les faïences est aussi,
à l'époque moderne, une cité ardemment catholique qui subit
l'influence de la Contre-Réforme. C'est aussi une ville à la
forte culture politique, dont l'attachement aux libertés et le
loyalisme à l'égard du pouvoir souverain conditionnent une
part de la politique étrangère des Etats dans les anciens
Pays-Bas.
Philippe Guignet a su restituer avec précision le mode de vie
de ces Lillois, immergés dans une incessante activité créa-
trice, qui ont conservé le sens de la fête et de la convivialité. La
misère toujours présente transforma aussi la cité de la Deûle
en un laboratoire du traitement social du paupérisme. Au
travers du cas lillois minutieusement observé, l'auteur nous
fait découvrir une sorte de précipité de la vie quotidienne
régionale. On y distingue les modes vestimentaires, l'évolution
des habitudes alimentaires entre le temps de la cour de
Bourgogne et les assiettes du maréchal de Saxe, les aménage-
ments architecturaux, ainsi que les humeurs d'une population
déjà européenne autant que française.
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