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Enseignement Tchan8

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TEXTE 4/18

TECHNIQUE DU TAO

-:-:-:-:-:-:-:-:-:-

Quatrième texte :

L'enseignement Tchan visant à transformer la vie entière de l'adepte et non pas


seulement quelques-uns des aspects de cette vie, nous allons aujourd'hui, sous
l'appellation globale : Cycle de Longue Vie, commencer la présentation de la
Technique du Tao sous son aspect physiologique. Qu'est, exactement, ce Cycle
de Longue Vie?

Si, aujourd'hui encore, vous posiez cette question à maint paysan des vallées du
Sin-Kiang, il vous répondrait peut-être, en haussant les épaules devant tant
d'ignorance, que ce Cycle constitue le secret des initiés et que, qui le pratique,
devient par là même... immortel !

Naturellement, le brave homme se tromperait, car l'immortalité, entendue au


sens physique, n'existe pas et ne saurait exister sans perturber gravement l'ordre
naturel. Cependant, si les plus ignorants des Chinois et des Tibétains actuels
continuent d'imaginer qu'il est possible, par des procédés mystérieux, d'échapper
au sort commun des êtres, leur croyance, comme toute croyance même parfai-
tement erronée, est basée sur des faits réels.

Il est difficile de dire depuis quelle époque la Légende des Immortels se propage
à travers le continent jaune. Les annales les plus anciennes font mention de ces
hommes qui ne seraient plus vraiment des humains mais une nouvelle espèce
intermédiaire entre l'humanité et les dieux. Nous ne nous étendrons pas sur ce
sujet et noterons simplement que le Tradition affirme que, quelque part dans les
mers de l'Est de la Chine, cinq îles paradisiaques sont peuplées par les Immor-
tels. Là se trouveraient des arbres portant des fruits merveilleux. D'autres tradi-
tions, moins poétiques, se contentent d'assurer que, loin vers l'Ouest au contrai-
re, vivent cachés dans des vallées perdues, des Sages sur lesquels l'âge n’a
aucune prise. L'usure ne les atteint pas. Leur barbe est blanche - signe de
sagesse - mais leurs joues sont pleines, roses : des joues de bébé. Ce sont, à
l'instar de Lao-Tseu leur maître, des " vieillards-enfants ". Les mêmes traditions
prêtent à ces vénérables personnages, une particularité saugrenue : ils auraient
le sommet du crâne orné d'une énorme protubérance, bosse contenant au dire
des conteurs de légendes, soit leur sagesse, soit une sorte de substance subli-
mée, leur permettant, entre autres choses merveilleuses, de s'envoler, tels des
oiseaux, " sur l'aile du vent "...(Dans ce dernier cas, la bosse en question se
comporterait, en somme, comme un aérostat naturel, ce qui est, pour le moins,
étrange).

Il est permis de se demander quelle est la source de ces légendes. En fait, leur
origine est assez facile à découvrir. Nous la retrouvons dans le fait que l'on disait
des Pères du Tao, qu'ils avaient réussi à vaincre le Temps et la Mort. En un sens,
c'était exact, mais non comme l’entendait communément le peuple. Il était vrai,
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cependant, que dans leur quête, les Pères, en gens pratiques, utilisaient certai-
nes méthodes, certains exercices, ayant pour but l'amélioration de la santé du
corps et de l'esprit. La voix populaire décida que ces procédés prolongeaient
indéfiniment la durée de l'existence physique et nomma " Cycle de Longue Vie "
l'ensemble de ces pratiques. C'est à la connaissance de ce Cycle qu'est attribuée
l'immortalité des mythiques " vieillards-enfants ". Mais revenons à la réalité et
posons cette double question :

1° Le Cycle de Longue Vie procure-t-il un bénéfice quelconque à qui le pratique


et, dans l'affirmative, quel bénéfice ?

2° En quoi consiste ce Cycle?

Le Cycle de Longue Vie, bien entendu, ne rend pas le corps physique immortel.
Les Pères du Tao étaient des Sages authentiques. Ils savaient parfaitement que
la mort est une nécessité biologique et que l'écologie universelle ne saurait tolé-
rer nulle dérogation dans ce domaine. Mais ils savaient aussi qu'il est parfaite-
ment licite de chercher à obtenir une santé physique aussi bonne que possible et
que, pour des chercheurs obligés d'affronter certains problèmes métaphysiques
angoissants, l'obtention d'un système nerveux particulièrement robuste est une
nécessité. Le Cycle de Longue Vie est donc cela : un ensemble de procédés
visant à l'amélioration de la santé générale en dehors de toute médecine propre-
ment dite et surtout à l'augmentation du tonus nerveux. Ceci dit, ce Cycle pro-
longe-t-il réellement la vie ? Il est permis de répondre par l'affirmative. Si vous
pratiquez le Cycle, vous n'en franchirez pas pour autant, automatiquement le cap
des cent ans, mais il est certain que, l'un dans l'autre, votre potentiel vital se
trouvera renforcé par cette pratique.

En quoi consiste le Cycle de Longue Vie ? Essentiellement en ceci : diététique,


exercices respiratoires spéciaux, gymnastique encore plus spéciale et dite :
magique. Il existe aussi une discipline qui se greffe sur le Cycle de Longue Vie :
l'Alchimie, mais nous ne parlerons pas ici de la Voie alchimique, initiation dans
l'initiation, qui exige, pour être suivie avec fruit, une somme énorme de connais-
sances, beaucoup de temps libre et aussi ... énormément d'argent. Ajoutons à
cela que l'alchimiste, qui lui, entre autres choses, recherche effectivement la
prolongation de la vie physiologique, échoue fort souvent dans son entreprise.
Restons dans un domaine plus modeste mais plus sûr et voyons, tout d'abord,
quels conseils d'ordre diététique nous donne le Cycle de Longue Vie...

Désillusion ? Les pratiques diététiques recommandées par le Cycle n'ont rien de


très particulier : elles ressemblent à s'y méprendre aux conseils prodigués par la
médecine occidentale actuelle et porte simplement le sceau du bon sens le plus
élémentaire.

Que devons nous manger ? Il y eut - il y a encore en Chine, des gens qui pen-
sent sérieusement qu'il est bon de s'abstenir de manger des céréales. Motif invo-
qué : cet aliment est celui des faibles, du petit peuple. L'homme puissant se

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nourrit de viandes rouges et il est bien connu que les riches et les puissants
vivent plus longtemps et se portent mieux que les " gens de peu ". Nous ne
citons ces puérilités que parce qu'elles sont parfois attribuées, à tort, évidem-
ment, à nos maîtres, les Pères du Tao. Les statistiques montrent, effectivement,
que, dans l'ensemble, les classes laborieuses subissent davantage la maladie et
vivent moins longtemps que les classes plus favorisées financièrement. Mais,
attribuer au seul mode alimentaire une différence, si réelle soit-elle, de longévité,
c'est là, simplifier à l'excès. En fait, c'est même aller à l'encontre de la réalité.
D'innombrables expériences ont montré aux chercheurs, tant occidentaux
qu'orientaux, qu'une sous alimentation légère favorise au contraire la santé et la
longevité. C’est justement ce qu'affirme le Cycle quoi qu'en puissent dire cer-
tains. Il est recommandé de manger moins, un peu moins, que ne semble exiger
l'appétit. Selon une formule qui a son homologue en France, tout convive doit
quitter la table avec le sentiment de pouvoir ingérer encore un bol de riz. Mais,
direz-vous, il arrive, au contraire, que l'on manque totalement d'appétit et qu'il
faille forcer la nature, contraindre son estomac à accepter les aliments qu'il ‘‘ fait
mine " de refuser. Pour le Cycle, agir ainsi n'est pas recommandé. Il est prêté à
l'estomac et aux organes de la digestion en général, une sorte d'intelligence
instinctive qui leur fait ‘' savoir ’’ ce qui est bon ou mauvais pour eux et pour
l'ensemble de l'organisme. Si votre estomac " boude '', n'essayez-pas de vaincre
sa résistance. Prenez-le au mot : jeûnez, une journée ou une soirée, selon le cas.

De toute façon, le jeûne périodique est recommandé. En principe, l'adepte


soucieux de sa santé devrait, une fois par mois lunaire, demeurer une journée
entière sans ingérer des aliments autres que liquides. Dans la pratique, il n'est
pas toujours aisé, pour des personnes qui travaillent, de se conformer à cette
exigence pourtant si bénéfique. Si tel est le cas, il est recommandé, une fois au
moins par semaine, de ne pas dîner le soir. En agissant ainsi, on aide l’ organis-
me à éliminer ses toxines, surtout si l'on prend la précaution d'absorber, avant le
coucher, une assez grande quantité de liquide non-alcoolisé, eau pure ou infu-
sion quelconque, chaude ou froide selon les goûts et les tempéraments - mais
pas de lait si ce n'est fortement coupé d’eau. Une tisane surtout, est recom-
mandée : le sureau.

Que convient-il de manger, d'une façon générale ? Cela dépend, évidemment,


des individus. Il se peut que votre médecin vous ait soumis à un régime
draconien, mais ce genre de régime a tendance à se faire de plus en plus rare, la
mode médicale faisant, dans ce domaine comme en bien d'autres, un retour
salutaire vers le passé - et le bon sens. Cependant, si vous souffrez de lésions
graves, de maladies organiques déterminées, il est bien évident que votre
médecin est seul qualifié pour vous prescrire tel ou tel aliment. Mais il se peut
que vous vous sentiez seulement " souvent patraque ", sans savoir exactement la
raison de votre état. Dans ce cas là, nous vous conseillons de suivre la voie
ouverte par les Sages. Et tout d'abord, de vous observer - non pas d'observer
vos gestes comme le demandait le Tsyng-Chen, mais d'observer les réactions de
votre organisme lors de l'ingestion d'aliments divers. Lui seul, cet organisme - s'il
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n'est pas dans un état trop déficient - sait ce qui lui convient et il vous le dit. Ou
plus exactement, il vous fait savoir ce qui ne lui convient pas en protestant par
un malaise. Tenez compte de ces manifestations et vous pourrez dresser
vous-même un tableau précis des aliments qui vous conviennent et de ceux qui
ne vous conviennent pas. Si excellent que soit un médecin, il n'en saura jamais
autant sur le fonctionnement de votre organisme que cet organisme lui-même.

Ceci dit, quels sont les aliments que les Pères du Tao conseillent en général ?
Contrairement aux affirmations toutes gratuites de certains, ce sont précisément
les céréales qui sont l'objet de leurs préférences. Le riz, en tout premier lieu,
complet ou non. Et aussi le blé, sous forme de pâtes alimentaires lesquelles, ne
l'oublions pas, sont originaires de Chine. Le blé sous forme de pain est aussi très
apprécié. Il y aurait beaucoup à dire sur le pain, aliment de base de l'0ccident,
qui se voit, à notre époque, frappé d'un certain discrédit. Bien qu'orientaux, les
Pères du Tao vénéraient le pain à l'égal du riz. L'un et l'autre étaient à leurs
yeux, des " aliments divins ’’, qui devaient être mangés avec respect. Il se trouve
que de nos jours, dans un Occident riche, le pain est beaucoup moins apprécié
qu'il ne l'était autrefois. D'autres nourritures, dont le goût flatte davantage le
palais, lui sont préférées. Naturellement, ce penchant pour la gourmandise se
dissimule sous d'excellents prétextes. Nous vous proposons de faire, cette petite
expérience : posez, aux personnes de votre connaissance, cette question : " A
votre avis, le pain, mangé en forte quantité, fait-il engraisser ou au contraire
prédispose-t-il à un certain amaigrissement ? ". Vous serez frappé du touchant...
manque d'unanimité avec lequel il vous sera répondu. Certaines personnes con-
somment aussi peu de pain que possible afin de perdre quelques kilos superflus
et d'autres, au contraire, pensent (quelqu'un-qui-connait-bien-la-question le leur
ayant dit), que l'individu qui fait du pain sa principale nourriture est forcément
maigre. La vérité est que le pain, sans être, bien entendu, un aliment complet,
convient à tous les organismes raisonnablement sains. En Occident, durant des
millénaires, des peules entiers en firent leur nourriture presque exclusive sans
qu'aucune carence se manifeste (contrairement à ce qui se passe avec le maïs
par exemple). Il existe un certain préjugé en faveur du pain dit ‘' complet ". Bien
entendu, les Sages du Tao n'ont pu établir une discrimination entre pain complet
et pain industriel tel qu'il se consomme de nos jours un peu partout dans le
monde, puisque le pain tel que le connait l'homme du vingtième siècle n'existait
pas en leur temps. Mais il ne semble pas que ce pain soit aussi piètre que beau-
coup de personnes l'affirment. Moins nourrissant, certes, que le pain complet, il
est aussi d'une digestion plus aisée et ceci compense largement cela en ce qui
concerne un peuple aussi peu ‘' sous-alimenté ’' que le peuple de France.

Que pensaient les Pères du Tao d'une alimentation carnivore ? Ils estimaient,
bien entendu, que l'individu qui se nourrirait exclusivement de viande ne saurait
conserver longtemps la santé; son organisme subissant une intoxication du fait
de l'ingestion de ce seul aliment. Mais ils n'étaient pas contre, le principe d 'une
nourriture modérément carnée. Toujours, ils ont manifesté un haut respect pour
la stricte éthique de leurs amis bouddhistes qui s'interdisaient toute alimentation
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d'origine animale afin de ne pas contribuer, si peu que ce soit, à la destruction


d'une créature animée. Cependant, leur réalisme leur interdisait d'abonder dans
le même sens. Estimant que, quoi qu'il fasse, l'homme, par sa seule existence,
occasionne la mort d'innombrables créatures - serait-ce seulement en marchant -
ils pensaient que le Tao d'un animal de boucherie le condamne dès sa naissance
à son sort, de même que l'homme, si sage ou si fou, soit-il, connaîtra forcément
un destin d'homme. Leur recommandation était : " Ne faites pas souffrir l'animal
sacrifié..." et ils ajoutaient : " Si l'agneau, touchant, attendrissant, avait la taille
d'une fourmi, feriez-vous plus attention à l'endroit où se pose votre pied ? "

Pour résumer, l'alimentation préconisée par les Pères du Tao est avant tout
équilibrée. Elle est basée sur les céréales, un peu de viande, quelque boisson
alcoolisée absorbée pendant les repas, du fromage, des fruits en quantité suffi-
sante, crus et cuits, et aussi des légumes verts. En somme, l'alimentation de tout
le monde à cela près que le lait n'est pas très apprécié. Le principe essentiel
demeure la modération en toute chose. Manger à peu près de tout mais se lever
de table avec une légère sensation de faim au creux de l'estomac.

Comme vous le voyez, il n'y a rien de mystérieux dans ce mode d'alimentation. Il


en va autrement en ce qui concerne la gymnastique du Cycle de Longue Vie qui
est, en quelque sorte, une gymnastique " magique ".

Ses exercices portent des noms souvent pittoresques et souvent puérils. Il y a,


par exemple, l'exercice de " la Chauve-souris qui hiberne ". Vous n'en trouverez
pas la description dans notre enseignement car il présente un caractère acroba-
tique qui ne le met pas à la portée de n'importe qui. Mais il en est d'autres qui
conviennent à tout le monde et qui sont d'un excellent effet sur tous les orga-
nismes. La singularité de cette gymnastique réside dans le fait que chaque
séance est précédée et suivie de gestes rituels " magiques ", destinés à faire
bénéficier le pratiquant de l'aide des Forces naturelles et inconnues qui parcou-
rent, sans arrêt, l'Univers. Cette particularité ajoute à une simple culture physio-
logique un apport psychologique ou plus exactement parapsychologique.
L'homme qui pratique les exercices gymniques du Cycle de Longue Vie, n’est pas
seulement occupé, ce faisant, à muscler et assouplir son corps; il participe à un
rituel ayant pour but l'établissement d'une harmonie entre lui-même et le reste
de l'Univers.

Venons-en maintenant aux exercices respiratoires. Avant d'aller plus loin, nous
croyons devoir vous dire ceci : les exercices respiratoires du Cycle de Longue Vie
constituent une excellente gymnastique pulmonaire et même, ils sont plus que
celà. Mais il se peut que vous vous sentiez incapable de les pratiquer - si vous
êtes, par exemple, atteint de faiblesse cardiaque ou pulmonaire. Ceci n'est pas
une entrave à la pratique de la Technique du Tao. Si vous sentez que votre orga-
nisme réagit mal après les premiers essais, nous vous conseillons de consulter
votre médecin avant de les poursuivre.

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Voici d'abord le premier, le plus simple, le plus connu : la rétention respiratoire.


On peut à peine dire qu'il s'agit d'un exercice particulier. Cela consiste, tout sim-
plement, à bien vider vos poumons par une expiration complète, puis à les laisser
se remplir lentement et, l'inspiration se trouvant à son point culminant, les
poumons se trouvant gonflés d'air au maximum, à conserver cet air le plus
longtemps possible avant d'expirer aussi doucement que possible. Il est bien
entendu qu'il convient de procéder à un entraînement progressif. Au début, le
pratiquant conservera l'air durant quelques secondes seulement : disons 10
secondes. Puis il augmentera la durée de la rétention respiratoire à raison d'une
ou deux secondes supplémentaires par jour. Il est recommandé de pratiquer cet
exercice cinq ou six fois de suite le matin - et le matin seulement - jamais le soir
ou l'après-midi; de préférence au réveil et dans la position couchée. Contrai-
rement à la prânâyâma yogique, cet exercice n'est pas un adjuvant à la gymnas-
tique ou à la méditation, il forme un tout en lui-même et détient en lui-même son
but. Il est très simple, simpliste si l'on veut. Mais il est peu d'exercices plus com-
plexes qui détiennent au même degré le pouvoir de régénérer le système
nerveux. La légende prétend que l'homme qui parvient à retenir sa respiration
jusqu'à ce qu'il ait compté mentalement jusqu'à mille devient, ipso facto, im-
mortel. Il s'agit, bien entendu, d'un simple conte car personne ne peut retenir sa
respiration aussi longtemps. En revanche, la personne qui parvient à conserver
l'air dans ses poumons durant une ou deux minutes, obtient très rapidement, par
ce seul exercice, une extrême tonification de son système nerveux. En ce qui
concerne les pratiques respiratoires, nous en resterons là pour aujourd'hui.

Passons maintenant à la gymnastique. Comme nous l'avons dit, chaque séance


doit être précédée de gestes rituels destinés à établir un contact entre le prati-
quant et les Forces bénéfiques de l'Univers, de façon à ce que le bénéfice retiré
de ces exercices, dépassant le niveau physique, atteigne l'Harmonie et donne la
Joie. (Telle est la définition exacte du but recherché).

Nous vous conseillons d'exécuter les exercices qui vont suivre le matin, au saut
du lit, aussitôt après quelques rétentions respiratoires. Tournez-vous la face vers
l'Est, regardant en direction du Soleil levant. Tenez-vous droit. Respirez norma-
lement. Levez vos deux mains à la hauteur de votre visage. Chaque doigt pos-
sède une valeur symbolique : l'auriculaire est " la terre ", l'annulaire est " l'eau ",
le médius ‘‘ le feu ’’, l'index " l'air " et le pouce le mythique " éther ". De plus, la
main droite symbolise le Cosmos et la main gauche l'homme lui-même...

Vos mains sont, approximativement, à la hauteur de votre visage : vous aller


maintenant dessiner avec ces mains le 1er Sceau, celui de l'Eveil. Il est destiné à
éveiller les forces sacrées de l'Univers - forces NATURELLES, nous insistons.
Faites ceci : Repliez, pour les deux mains, le médius et l'annulaire sur le pouce,
levez l'index et accrochez les deux mains par les auriculaires repliés. Puis élevez
vos mains ainsi réunies aussi haut que possible au-dessus de votre tête et don-
nez à l'ensemble un mouvement de torsion, de gauche à droite. ( Figure 1).

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SCEAU de L’EVEIL - FIGURE 1

Laissez retomber vos mains dénouées, doucement, puis, sans désemparer, tracez
le 2ème sceau, celui " qui Chasse le Gardien des Mondes intermédiaires ". Dans
chaque main, emprisonnez le pouce sous les trois derniers doigts repliés, les
index se touchant par leur extrémité. (Figure 2).

SCEAU QUI CHASSE LE GARDIEN - FIGURE 2

Laissez vos deux mains ainsi mises en contact par les seuls index à la hauteur de
votre poitrine puis, en remuant les seuls poignets, inclinez les, index en avant,
vers le sol, droit devant vous. Redressez vos mains, puis inclinez les cette fois
vers la gauche, puis vers la droite.

A présent, dessinez le Sceau numéro 3 celui de " l'expulsion des Démons "
(entendez : des influences cosmiques néfastes). Il se fait à l'aide d'une seule
main, la gauche qui doit se tenir dressée à hauteur de la poitrine, l'index, le
médius, l'annulaire étant levés, l'auriculaire et le pouce, abaissés, étant en
contact. (Figure 3).

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SCEAU DE L’EXPULSION - FIGURE 3

Diriger tout d'abord sa main devant soi, puis à droite, puis à gauche.

Après cela, il convient de procéder aux exercices de gymnastique


proprement dite.

Puis, la séance terminée, quatrième et dernier Sceau : celui du Départ (Figure 4).

SCEAU DU DEPART - FIGURE 4

Il est destiné à rendre au Cosmos les Forces bénéfiques " prêtées ’’ durant
l'exécution des exercices. Repliez les doigts sur l'intérieur de la main - ceci pour
chaque main - les pouces exceptés. Joindre les deux poings ainsi formés. Les
placer à la hauteur de la poitrine. Ecarter trois fois les pouces de la main de
façon à ce que, chaque fois, ils touchent la poitrine. Terminé.

Ces Sceaux, par leur seule exécution, mettent en jeu des forces que les
personnes mal informées qualifient quelquefois de " magiques ’’. En fait, il s'agit
de forces naturelles, invisibles mais réelles, puissantes et bénéfiques lorsque
nous leur faisons appel correctement, c'est à dire en suivant très exactement les
prescriptions qui précèdent. Il importe que vous appreniez à exécuter parfaite-
ment les Sceaux avant d'aborder la gymnastique proprement dite. Les exercices
composant cette dernière sont simples, peu fatigants et même roboratifs. Ils
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conviennent à tous, jeunes et moins jeunes, bien portants ou malades : tout est
question de dosage. Mais auparavant il vous faut vous exercer chaque matin à
‘‘ dessiner ’’, aussi bien que possible, les Sceaux. Nous n'insisterons jamais assez
sur ce point. Pour plus de sûreté, et afin que vous ne soyez tenté de pratiquer
des mouvements gymniques avant d'avoir parfaitement maîtrisé leur complément
indispensable, nous ne vous entretiendrons de ces mouvements que dans notre
prochain texte.

En attendant, exercez-vous à exécuter, chaque matin, aussi bien que possible,


les 4 Sceaux. Après quelques rétentions respiratoires, levez-vous et, avant même
de procéder à votre toilette, tournez-vous vers l'Orient et effectuez les mouve-
ments que nous venons de mentionner. Agissez avec sérieux, avec calme, avec
lenteur. Après le troisième sceau, marquez une pause et pratiquez, encore une
fois, la rétention respiratoire ou, à tout le moins, videz complètement vos pou-
mons - puis, exécutez le quatrième sceau. Nous ne saurions trop, encore une
fois, insister sur l'importance de ces Sceaux. Lorsque vous vous serez familiarisé
avec leur exécution, nous vous recommandons de bien PENSER à ce que vous
faites : 1er Sceau - vous faites appel, vous EVEILLEZ, les Forces bienfaisantes de
l’Univers. 2ème Sceau - vous chassez le Gardien, c'est-à-dire les inhibitions qui
pourraient empêcher ces Forces d'entrer en vous. 3ème Sceau - vous écartez les
influences néfastes. Maintenant, vous baignez dans un faisceau de Forces qui,
plus tard, augmenteront les effets bénéfiques de la gymnastique, mais qui, déjà,
vous soutiennent et vous aident. Ces Forces, vous ne pouvez les conserver trop
longtemps à votre service : ce serait vouloir entraîner en votre faveur une rup-
ture de l'équilibre cosmique - de l'équilibre du Tao. Avec le dernier Sceau, vous
les rendez à l'Univers qui vous les avait prêtées.

-:-:-:-:-:-:-:-:-:-

Pour aujourd'hui, nous nous en tiendrons là. Avant d'aller plus loin, il importe que
vous appreniez à " manier " les Sceaux. Continuez à pratiquer les exercices que
vous connaissez déjà. En ce qui concerne la phase physique du Wou-Weï, il serait
bon que vous puissiez, du moins occasionnellement, maintenir l'attitude prise un
quart d'heure. Rien ne vaut cette attitude (lorsqu'elle est complète : physiologie
et psychologie réunies) pour littéralement décupler la volonté et la maîtrise de
soi. Pour le moment, il est nécessaire que vous vous habituiez à sa phase phy-
sique. Continuez aussi, sans forcer, dans la mesure de vos possibilités, à vous
concentrer sur divers événements du passé et sur diverses probabilités d'avenir.
N'oubliez pas le soir, l'exercice de remémoration des activités quotidiennes. Votre
mémoire, et aussi votre " conscience d'exister " en tireront profit. Nous vous
avons invité à ne plus pratiquer le Tsyng-Chen que durant les repas et lorsque
vous tenez une conversation. Sur ce plan là, nos recommandations demeurent
les mêmes.

Que les Forces Bienfaisantes de l'Univers soient avec vous…

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