Chapitre 14 ONDULEURS
Chapitre 14 ONDULEURS
Chapitre 14 ONDULEURS
• Introduction
Un onduleur est un convertisseur qui transforme l énergie électrique délivrée sous forme continue pour
alimenter une charge en alternative.
• Symbole. La figure 1 rappelle le schéma symbolique de l’onduleur
• Types d’onduleurs
Selon le type de charge, on peut distinguer trois types d’onduleurs.
1. Si la charge peut aussi délivrer de la puissance et présente des forces électromotrice (réseau de
distribution électrique, alternateur…), l’onduleur pourra avoir une structure identique à celle d’un
redresseur. On parle alors d’un onduleur non autonome » ou encore « assisté » car il ne permet de fixer
ni la fréquence ni la valeur efficace des tensions du réseau alternatif dans lequel il débite
2. Si la charge est constituée par un circuit oscillant, on pourra utiliser les propriétés de ce dernier pour
adapter la structure de l’onduleur. Il prend alors le nom d’onduleur à résonance.
3. Dans tous les autres cas, on emploie un onduleur autonome qui ne suppose aucune caractéristique
particulière de la charge.
Remarque : onduleur Autonome (par opposition à l’onduleur assisté) impose la fréquence et la valeur
efficace de la tension aux bornes de la charge.
Parmi les onduleurs autonomes, et selon la nature de la source d’alimentation on peut distinguer de nouveau
deux types d’onduleurs à savoir :
1. Onduleur de tension si la source d’alimentation est une source de tension qui présente à ses bornes une
tension U indépendante du courant débité.
2. Onduleur de courant (commutateur) si la source d’alimentation est une source de courant qui présente
à ses bornes un courant I indépendant de la tension débitée.
On se propose dans ce chapitre d’étudier simplement les onduleurs assistés et onduleurs autonomes.
Dans ce mode de fonctionnement, la tension U est imposée par le réseau. Pour une valeur de E donnée, le
réglage de θ fait varier le courant renvoyé dans le réseau.
Remarque :Considérons le fondamental de i(t) (représenté à la figure 3) : on voit qu'il est en avance de T/2-
τ sur la tension u(t). Cela correspond à une avance angulaire égale à π−θ, comprise entre 0 et π/2, donc le
courant est toujours en avance sur la tension dans ce type d'onduleur.
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
Le schéma est le même que pour le redressement commandé. Attention, la numérotation des thyristors est
différente. L'angle de retard à l'amorçage est compris entre π/2 et π.
Pour l'étude du fonctionnement, on commence par tracer le chronogramme du même pont équipé de diodes.
Par décalage de ce chronogramme d'une durée τ = θ/ω, on obtient celui des thyristors. On en déduit la valeur
de uc(t) dans chacun des 6 intervalles ainsi définis sur une période, puis la forme de la courbe uc(t). On trace
également la courbe i1(t), ainsi que son premier harmonique. Ici encore, le courant en ligne est en avance sur
les tensions simples.
Les calculs faits au chapitre précédents sont toujours valables, on adapte simplement les résultats aux
nouvelles conventions de signe.
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
• d’une tension sinusoïdale à la fréquence f de valeur efficace Vs1eff. Ce terme est appelé
fondamental.
• de tensions sinusoïdales dont les fréquences sont égales à h fois la fréquence du fondamental
et de valeurs efficaces Vsheff. Ces autres fréquences multiples du fondamental sont appelées
harmoniques.
Le développement en série de Fourier de Vs est :
! Spectre de fréquence
Le spectre de fréquence est la représentation de l'amplitude des harmoniques en fonction de leur rang.
Exemple : décomposition spectrale du signal périodique de la tension Vs.
Ce taux est définit par le rapport de la valeur efficace de la résultante de tous les harmoniques à la valeur
efficace du terme fondamental de la tension de sortie :
∞
∑V
n =3
2
h eff 2
Vseff − V1 eff
2
THD = =
V1 eff V1 eff
Ce paramètre est important lors d’un choix ou de conception d’un onduleur, car plus le taux de distorsion
THD est faible plus que l’onduleur est bon.
Pour fixer les idées :Pour une tension Vs sinusoïdale ; THD= 0 par contre pour la tension Vs représentée à la
figure 6, ce taux est : THD = 0.48 :
! Analyse et chronogramme
• 0 ≤ t ≤ T/2 , K1 est fermé et K2 est ouvert
Uch = E
Uch = -E
Conclusion :
La commande symétrique présente l’avantage de simplicité de commande mais, la tension de sortie
est riche en harmonique de rang faible donc de fréquence basse. Par conséquent le système de
filtrage à mètre en œuvre sera difficile est encombrant.
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
Uch = 0
Uch = E
Ich = E/R
Uch = 0
Uch = -E
β
Ucheff = E 1 −
π
2E 2 2E 2
Uch1 eff = cos(β / 2) Uch3 eff = cos(3β / 2)
π π
2E 2 2E 2
Uch5 eff = cos(5β / 2); Uch7 eff = cos(7 β / 2)
π π
CONCLUSION
La commande décalée présente l’avantage d’une part faire varier la tension de sortie et d’autre part
d’éliminer les harmoniques de rang faible donc faciliter le système de filtrage. Mais la mise œuvre du
système de la commande est très compliqué.
! l'intérêt de la commande
On peut se demander l'intérêt de la commande MLI vis à vis d'un autre système de commande. En fait, ce
procédé permet d’une part de faire varier la tension de sortie et d’autre part de réduire (en fait d'éloigner) le
premier harmonique important. C’est-à-dire, d'envoyer les premiers harmoniques importants à une fréquence
élevée. Ainsi, avec un simple filtre passe-bas du premier ordre, donc facilement réalisable
technologiquement, on pourra supprimer ces harmoniques indésirables.
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
! Principe
On crée deux signaux
1. Une tension de référence sinusoïdale de fréquence F (par exemple 50 Hz) et d amplitude Vrm
variables, appelée modulante représente la tension fondamentale souhaitée.
2. Un signal triangulaire de fréquence Fc nettement supérieure à celle du réseau Fc >> F très élevée
appelé porteuse (par exemple 10Khz) et d’amplitude Vtm
Ces deux signaux sont comparés ; Le résultat de la comparaison sert à commander les interrupteurs K1 et
K2 (commande des interrupteurs K1 et K2 sont complémentaires). Le principe de la commande est illustré à
la figure 9.
Figure 9
Figure 10-a
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
Figure10 b
Figure10 c
204
CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
Vrm
Uch1 = E [sin (2 π F t )] = r E [sin (2 π F t )]
Vtm
On peut constater que le fondamental de la tension de sortie Uch est proportionnel à la tension de
référence ; donc variable en amplitude et en fréquence
Du diagramme du spectre de fréquence, on voit l amplitude des premiers harmoniques de Uch sont :
E
Uchm − 2 = 0.5 * r
2
E
Uchm + 2 = 0.5 * r
2
Le spectre de fréquence nous montre bien l'intérêt de la commande en PWM, et en particulier de voir
comme le premier harmonique est écarté, ce qui permet de faciliter, voir de rendre possible, le filtrage du
signal MLI pour obtenir un vrai signal sinusoïdal.
Conclusion
L’étude du spectre de la tension de sortie montre que l’on obtient un fondamental dont la fréquence et
l’amplitude dépendent de la tension de référence et des harmonique d’amplitudes important mais proches
de celle de la porteuse, donc très élevées. Le filtrage est ainsi très facile. On peut vérifier que le courant sur
charge inductive est très proche d’une sinusoïde (voir paragraphe un peu plus loin)
La commande MLI sinusoïdale qui permet d’obtenir un fondamental variable en amplitude et en fréquence
est très utilisée dans les variateurs pour machines synchrones et asynchrones.
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
La forme de la tension de sortie Uch est la même que dans le cas d’une charge résistive. Donc même
caractéristiques (Valeur efficace,THD, problème de filtrage) vues dans le paragraphe précèdent. Dans ce
paragraphe on s’intéresse à l’étude du courant et montrant qu’il ne peut être que alternatif.
d ich
Uch = R ich + L
On a, à tout instant : dt
• Régime transitoire
d ich1
E = R ich1 + L
dt
La solution de cette équation est la somme du régime transitoire et du régime permanent. Pour la première
demi période, nous avons considéré les conditions initiales nulles, soit ich (0) = 0, donc :
t
E − L
ich1 = (1 − e τ ) avec τ =
R R
A t = T/2 on ouvre T1 et c’est la diode D2 qui s’amorce le courant ich à cet instant est :
T
−
E
ich (T / 2) = (1 − e 2 τ )
R c’est une condition initiale pour la seconde phase du fonctionnement.
d ich2
− E = R ich2 + L
dt
t −T / 2
−
E τ E
ich 2 = ich (T / 2) + e −
R R
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
La figure 11 décrit le régime transitoire du courant pour une charge RL pour trois facteurs de qualité
Lω
Q=
différents ( R ). Plus Q augmente, plus le régime permanent est long à s’établir car pour une période T
de fonctionnement donné la constante de temps du circuit τ augmente.
Figure 11
• régime permanent
Partant de conditions initiales nulles, on a vu qu’au bout d’un temps dépendant du facteur de qualité Q, on
atteindra un régime de fonctionnement permanent. En régime permanent, le courant « oscille » entre + IM et
− IM comme le montre la figure 12.
• Remarque préliminaire :
En régime permanent, le courant ich est forcément périodique de période T car l’équation différentielle est
linéaire (R et L sont indépendants du courant ich) .La charge étant inductive, le courant ich sera en retard sur
la tension de sortie Uch), ce retard étant compris entre t = 0 (charge R pure) et t = T/4 (charge L pure). Donc
en régime permanent le courant ich passera d’une valeur négative à une valeur positive à t = t1. Ce courant,
par raison de symétrie du fonctionnement du montage, passera d’une valeur positive à une valeur négative à
t = t1+T/2. Dans les deux cas, le courant « suit » l’allure de la tension Uch avec un retard t1
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
Figure 12
pour 0 ≤ t ≤ T/2
t
E E −
ich1 = − I M + e τ
R R
pour T/2 ≤ t ≤ T
t −T / 2
E E − τ
ich2 = + I M − e
R R
! Calcul de la valeur maximum du courant IM
T /2
E E −
ich1 (T / 2 ) = − I M + e τ = IM
A t = T/2 R R (1)
T /2
−
E E τ
ich2 (T ) = + I M + e = − IM
A t=T R R (2)
L’une ou l’autre des équations (1) et (2) permet d’obtenir I M. Prenons l’équation (1).
(3)
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
5.2.3 Calcul de t1
A t = t1, ich(t1) = 0
t1
E E −
ich1 (0 ) = − I M + e τ = 0
R R
et après calcul on déduit :
T RI (4)
t1 = τ log 1 + th = τ log 1 + M
4 τ E
! Étude harmonique
La Décomposition en Séries de Fourier (DSF) est longue à calculer directement à partir de l’expression du
courant ich. On peut par contre, l’obtenir facilement à partir de la DSF de Uch sachant que le système
considéré (charge RL) est linéaire.
2 E n =∞
Uch = ∑ [1 − cos(nπ )]sin (nω t )
n π n=1
.
2E n = ∞
∑ [1 − cos(nπ )]sin (nω t − ϕ n)
Uch n π n =1 Lω
ich = = tg (ϕ n ) = n
Zn R 2 + (n L ω ) 2 R
On remarque le signe le déphasage est négatif du fait que le courant i ch est en retard sur la tension Uch On
peut alors calculer les termes de ich de la façon suivante :
4E
sin (ω t − ϕ 1)
π Lω
ich1 = tg (ϕ 1) =
R 2 + ( L ω)2 R
4E
sin ( 3ω t − ϕ 3)
π Lω
ich3 = tg (ϕ 3) = 3
R 2 + ( 3L ω ) 2 R
4E
sin ( 5ω t − ϕ 5)
3π Lω
ich5 = tg (ϕ 5) = 5
R 2 + ( 5L ω ) 2 R
4E
sin ( 7ω t − ϕ 7 )
7π Lω
ich7 = tg (ϕ 7 ) = 7
R 2 + ( 7L ω)2 R
∞
icheff = ∑ ichn2eff
n =1 (5)
Ce paramètre est important pour le calcul du facteur de puissance et des pertes de l’onduleur
! Les interrupteurs.
• Types
Les interrupteurs doivent être bidirectionnel en courant et commandés à l’ouverture et à la fermeture, le type
de l’interrupteur est un transistor en parallèle avec une diode
Selon la fréquence et la puissance mise en jeu on peut utiliser soit le transistor bipolaire (moyen fréquence
< 10KHz et puissance < 100KW) le IGBT (fréquence élevée <25KHz et puissance <100KW) MOS (faible
puissance et en haut fréquence F >50KHz). Par contre pour les forte puissance >100KV on utilise le GTO
mais à très faible fréquence de commutation F <1Kh
Les deux paramètres permettant le choix et le dimensionnement du transistor et de la diode sont la tension
maximale que peu supporter et les courant moyen, maximum et efficace. Chaque interrupteur K1 ou K2 est
traversé par le courant d'entrée ich durant ses intervalles de fermeture. Pendant l'alternance positive de Uch,
il s'agit de commutations D1 à T1, D2 à T2; pendant l'alternance négative.
Le courant maximum dans chacun des semi-conducteurs est égal à la valeur crête de ich. Ces valeurs sont:
i T max = IM
i d max = IM
En ce qui concerne la valeur maximale de la tension aux bornes des interrupteurs vaut :
Pour le choix de la diode il faut connaître aussi la valeur moyenne du courant qui la traverse. Pour
l’intervalle 0≤ t≤ t1 ; ID1 =ich1 (équation 1) , connaissant t1 ( équation 4), on déduit la valeur moyenne du
courant dans la diode D1
t1
t
1 E E − τ
iD1moy = ∫ − I M + e dt
T R R
0
La forme de la tension de sortie Uch reste la même que dans le cas d’une charge résistive. Donc même
caractéristiques (même forme figure 10-b et même spectre figure 10-c) vues dans le paragraphe précèdent.
Ici de nouveau, on s’intéresse à l’étude du courant et montrant qu’il ne peut être que alternatif.
• Terme fondamental
Vrm
Uch1 = E [sin (ω t )] = r E [sin (ω t )]
Vtm r est le coefficient de réglage de la tension
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CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
Fc
Uchm − 2 = 0.5 * r E sin ((m − 2) ω t ) m=
F
Uchm + 2 = 0.5 * r E sin ((m + 2) ω t )
la charge étant linéaire, on déduit le fondamental et les termes harmoniques du courant dans la charge :
• Terme fondamental
r E [sin (ω t − ϕ 1)] Lω
ich1 = tg (ϕ1) =
R 2 + ( L ω )2 R
Pour un indice de modulation en fréquence très grand les harmoniques du courant devient petit et
négligeable devant le courant fondamental, on obtient ainsi un courant quasi sinusoïdal comme l’illustre la
figure 13.
Figure 13
Conclusion
Ce type de commande est très utilisé dans le cas des variateurs de vitesse des machines alternatives, on
souhaite que le courant soit sinusoïdal pour éviter les couples pulsatoires dus aux harmoniques. On va donc
213
CONVERTISSEURS DC/AC : ONDULEURS
lisser le courant avec des inductances, parfois l’inductance propre de la machine suffit généralement à
assurer un filtrage convenable du courant.
Figure 14
Figure 15
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