Field - Media - Document 9695 Fri Invite Comtesponville c1 Prof
Field - Media - Document 9695 Fri Invite Comtesponville c1 Prof
Field - Media - Document 9695 Fri Invite Comtesponville c1 Prof
catastrophes ?
Thème : littératures
Niveau : C1
Public : adultes
Durée indicative : 2h20 environ sur deux séances
PARCOURS PEDAGOGIQUE
Projeter la photo de la fiche matériel au tableau. Poser successivement les questions ci-dessous.
Observez l’image. De quoi est-il question ? Quel souvenir avez-vous gardé de vos cours de philosophie au
lycée ou à l’université ? Aujourd’hui, est-ce qu’il vous arrive de lire ou de relire un essai philosophique ?
Quel sera le sujet de l’émission d’aujourd’hui ?
Laisser les apprenant·e·s s’exprimer librement. Apporter au fur et à mesure le lexique spécifique, le noter au
tableau. Ce lexique sera utile pour la réalisation de la dernière activité. Si nécessaire, réorienter/modifier les
questions en fonction du profil des apprenant·e·s.
Faites l’activité 5 : et quelle(s) leçon(s) de sagesse Montaigne nous offre-t-il ? Écoutez la suite de l’interview
et répondez aux questions.
Diffuser la suite de l’interview de 1’31 à 3’48.
Demander aux apprenant·e·s de vérifier leurs réponses avec leur voisin·e avant de corriger en groupe-
classe. Visionner une seconde fois l’extrait et faire des pauses, si nécessaire.
En guise de réponse, noter les mots-clés au tableau.
Pistes de correction / Corrigés :
1. Montaigne nous dirait : n’ayez pas peur ; j’ai vécu bien pire ; ce dont j’ai le plus peur, c’est la peur.
2. La peste de l’époque de Montaigne était plus à craindre parce que son taux de létalité était proche de 100% alors que
celui de la COVID varie entre 0,3 et 0,5%. Donc, on a 99,5% de chances d’en réchapper.
3. Ce qui effraie André Comte-Sponville, c’est la société actuelle où tout le monde se méfie de tout le monde et où l’on
stigmatise les jeunes alors qu’on les condamne au chômage en raison des conséquences économiques du confinement.
4. Non, il ne le fait pas. Il dit qu’être toujours contre, être toujours pour, ce n’est pas être un esprit libre.
5. Il a respecté le confinement et aujourd’hui il porte le masque, il respecte les gestes barrières mais il veut apporter un
peu de complexité, un peu de recul et de nuance. Il refuse la soumission au sanitairement correct qui est le contraire de
la liberté de l’esprit.
6. André Comte-Sponville souligne que Montaigne, maître de liberté, nous apprend à résister à la pression sociale, à la
peur qui est en train d’écraser notre société.
Réalisez l’activité 6 : dans la dernière partie de l’interview, Patrick Simonin et André Comte-Sponville
abordent la philosophie et l’œuvre de Montaigne. Visionnez cette partie finale. Validez les affirmations
suivantes par vrai ou faux et corrigez les erreurs.
Inviter les apprenant·e·s à lire les différentes affirmations. Lever les difficultés lexicales. Diffuser la dernière
partie de l’interview, de 3’48 jusqu’à la fin. Faire des pauses. Laisser le temps de rédiger les réponses.
Rediffuser si nécessaire. Inviter les apprenant·e·s à comparer leurs réponses.
Procéder ensuite à la mise en commun.
2. Montaigne ne craint pas l’homme, il lui fait pleinement confiance. Il écrit : « Il n’y a pas tant de bêtes X
au monde à craindre que l’homme pour l’homme. »
3. Selon Comte Sponville, l’humanisme de Montaigne exige beaucoup des hommes. C’est un humanisme de X
la miséricorde. Montaigne nous apprend à nous pardonner mutuellement nos faiblesses.
4. Montaigne est laïque au sens où il veut que la religion n’interfère pas avec la politique. Il est laïque au X
sens où il veut que l’esprit soit libre, qu’il ne soit pas dominé par la religion.
5. Montaigne doute que l’on puisse connaître la vérité mais il la cherche quand même. X
6. Le titre Essais dérive de la propre expérience de Montaigne : il se met à l’épreuve, teste ses facultés, son X
jugement, il essaie de vivre.
7. En homme mûr et sage, il se résigne à la mort. Il veut que la mort le trouve plantant ses choux X
nonchalant d’elle. Il veut que l’on agisse « tant qu’on peut ».
Réalisez l’activité 7 : André Comte-Sponville est intimement persuadé que Montaigne est « un maître à
penser pour aujourd’hui. » Vous en a-t-il convaincu ? Son discours est-il persuasif ? Lisez l’encart et
répondez aux questions notamment à l’aide de la transcription.
Préciser aux apprenant·e·s qu’il s’agit d’échanger oralement et que les questions sont fournies pour guider
leur analyse. Dans les réponses, il n’est pas question de relever systématiquement tous les indices mais ce
qui leur paraît le plus probant.
Distribuer la transcription, rediffuser l’interview si les apprenant·e·s le souhaitent. Les pistes de correction
constituent une simple proposition, les apprenant·e·s (au sein des groupes) et l’enseignant·e accepteront
toute réponse pertinente.
Donc, en conclusion, il s’agit bien d’un discours persuasif où la gestuelle, l’intensité du regard, l’élocution, les propos
énoncés témoignent de sa conviction.
Lire ensemble la consigne de l’activité. Projeter la page 3 de la fiche matériel afin que les apprenant·e·s
découvrent ce qu’est un café philosophique et comprennent mieux la consigne.
Faites l’activité 8 : prenez du recul par rapport aux événements, apportez de la nuance, devenez à votre tour
philosophe. Comment ? En prenant part à un café philosophique en classe. Recherchez au préalable une
citation ou un thème significatif que vous proposerez aux participant·e·s. Puis intervenez dans la discussion
autour de la citation ou du thème choisi·e par le groupe. Soyez persuasif·ve à votre tour. Reprenez
quelques-uns des procédés épinglés dans l’activité précédente.
Proposer aux apprenant·e·s de rechercher à la maison un thème ou une citation philosophique autant que
possible en lien avec l’actualité. Demander également d’apporter un café/thé et quelques douceurs à
consommer au cours suivant (viennoiseries, gâteaux).
Lien utile pour la recherche de citations : https://citations.ouest-france.fr/top/citations-philosophiques/
Lors de la séance suivante, disposer les tables de manière à bien créer l’ambiance d’un café. Installer les
boissons, les viennoiseries et gâteaux. Inviter un·e apprenant·e à jouer le rôle de l’animateur·trice du café
philosophique : il s’agira de choisir la citation ou le thème de discussion (faire lire les différentes propositions
et voter pour chacune d’elle, la proposition qui remporte le plus de voix sera celle qui sera adoptée), de
lancer la discussion puis de l’animer.
Apporter le vocabulaire nécessaire au fur et à mesure de la discussion afin de faciliter la communication,
noter les erreurs éventuelles, puis proposer un retour linguistique.
Discussion philosophique
- L’animateur·trice : alors, on entame la discussion. Vous avez la parole. Madame, là-bas, vous voulez commencer ?
- Un·e participant·e : oui, merci de me donner la parole. Alors la Peste, je vous le rappelle brièvement, c’est des rats qui
surgissent brusquement dans une ville prospère et qui y meurent, les premiers morts, le confinement imposé, la
séparation forcée des amants, la stupeur, la peur, le désespoir, la recherche de réponses. Que celui ou celle qui ne voit
pas là une ressemblance avec la situation actuelle lève la main. Tiens, une main levée…
- Un·e participant·e : oui, je lève la main parce qu’il y a tout de même une différence fondamentale : la Peste était un
roman allégorique, j’insiste, un choc nécessaire pour que les habitants prisonniers prennent conscience de l’absurdité de
la condition humaine et se révoltent. Ici, je vous signale qu’on est dans la réalité d’une pandémie ! Il y a tout de même
une différence fondamentale !
- L’animateur·trice : et la liberté dans tout ça ?
- Un·e autre participant·e : alors là, je vois une ressemblance avec les habitants d’Oran, dans la Peste. Moi aussi,
jusqu’au 1er mars 2020 en gros, je me suis crue libre, libre d’aller et venir, de m’asseoir à la terrasse d’un café, d’aimer,
de construire un monde alternatif, et j’en passe. J’avais bien pensé à quelques menaces : les crises économiques, le
terrorisme, la guerre mais jamais à une pandémie. Et il y en aura toujours ; c’est sur ce constat que le roman de Camus
se referme. Pour moi, c’est une gifle en plein visage !
- L’animateur·trice : alors, il n’y a pas de liberté, c’est tout au plus une illusion humaine.
- Un·e autre participant·e : non, la liberté, elle existe toujours même si elle peut paraître confinée elle aussi. Mais tout
en adhérant extérieurement aux mesures barrières, je suis toujours libre de réfléchir, de penser, de m’exprimer et
surtout je suis libre de m’engager au service des autres : faire des courses pour des personnes âgées, par exemple. Je
suis libre de traverser cette crise en me repliant de manière égoïste dans mon cocon, ce que par ailleurs Camus
condamne, ou en m’engageant de manière solidaire. Et ça, c’est ma révolte à moi, bien sûr dans le champ des possibles.
- Un·e autre participant·e : ça, c’est une morale de croix rouge, Et c’est une critique déjà formulée dans le passé.
- Un·e autre participant·e : c’est vrai, mais vous avez mieux à proposer ? Et ça reste notre choix, l’exercice de notre
liberté !
- L’animateur·trice : doucement. Revenons-en à la citation, l’homme a quand même besoin de se croire libre. Etc.
Il est également possible de proposer aux apprenant·e·s de s’informer sur les circonstances qui ont poussé
Camus à écrire ce roman : https://www.youtube.com/watch?v=XLbXH2kVOJ8