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Théorie Des Structure 1 (ENIT)

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Théorie des structures I

M. Aïdi
Sommaire

I Définition des poutres - Description des efforts .............................................................

II Cinématique des poutres - PTV ......................................................................................

III Caractéristiques géométriques des sections.....................................................................


IV Contraintes et déformations dues aux sollicitations normales (N,M y , Mz ) .....................

V Contraintes et déformations dues à l'effort tranchant.......................................................

VI Contraintes et déformations dues à la Torsion ................................................................

Textes de TD - Collection de devoirs et d'examens

Formulaires - résumé de cours

Annexe: Le problème de Saint-Venant


Chapitre I

Définition des poutres


Description des efforts

I Généralités .......................................................................................................................2
I.1 Définition ..........................................................................................................2
I.2 Hypothèses fondamentales de la RDM .............................................................3
II Efforts extérieurs - Équilibre statique global...................................................................4
II.1 Description des efforts extérieurs.....................................................................4
II.2 Équilibre statique global d'une structure...........................................................5
II.3 Modélisation des appuis...................................................................................6
III Sollicitations internes - Équations d'équilibre local........................................................7
III.1 Modélisation des efforts intérieurs d'une poutre .............................................7
III.1.1 Définition des efforts intérieurs........................................................7
III.1.2 Diagrammes d'efforts intérieurs .......................................................8
III.2 Équations d'équilibre local ............................................................................10
III.2.1 Équations en termes de torseurs.....................................................10
III.2.2 Équations vectorielles correspondantes ..........................................11
III.2.3 Écriture en termes de composantes.................................................12
III.3 Conventions de signe....................................................................................13
III.3.1 Convention de signe "par projection".............................................13
III.3.2 Convention de signe "Génie civil" (CSGC)....................................13
III.3.3 Résumé graphique des deux conventions de signe.........................13

1
Définition des poutres
Description des efforts

I Généralités
I.1 Définition
Une poutre (une structure) est un solide engendré par une section Ω plane dont le centre
de gravité g décrit une courbe G0 G1 en restant perpendiculaire à cette courbe.

G1 s

g

G0

On note: dimension caractéristique de Ω


L longueur caractéristique de la courbe G0 G1
Un tel solide est une poutre si ( / L ) est <<1.

Vocabulaire:
• Fibre moyenne: La courbe G0 G1 décrite par les centres de gravité des sections s'appelle la
fibre moyenne. Cette courbe sera décrite par une abscisse curviligne s . Le point courant de
la poutre (de la fibre moyenne) sera noté G(s) (ou simplement G ).
• La section Ω est dite section droite de la poutre. (Ω(s) si la poutre a une section
variable)
• Poutre à plan moyen: la fibre moyenne G0 G1 est plane et son plan est un plan de
symétrie pour la poutre.
• Poutre droite: la fibre moyenne G0 G1 est une droite.

Dans la suite, une structure sera représentée schématiquement par sa fibre moyenne G0 G1 .
Les solutions de la RDM seront d'autant meilleures que:
- l'élancement de la poutre ( / L ) est <<1
- les rayons de courbure de la poutre sont >>
- les variations de sections sont lentes et progressives:

Au voisinage d'une variation rapide


de section, les solutions RDM ne
sont pas significatives.

2
I.2 Hypothèses fondamentales de la RDM
Pour l'étude des poutres, on se place généralement dans le cadre des hypothèses suivantes:

H1: Hypothèse des petites perturbations (HPP)


On note ζ (x) le champ de déplacement des points x de la poutre. L'hypothèse HPP revient à
admettre que ζ (x) et toutes ses dérivées sont des infiniment petits:

ζ (x) << ; ∇ζ (x) << 1.

Conséquences:
1. On peut écrire les équations d'équilibre statique sur la géométrie non déformée (sauf cas
particulier de l'étude du flambement)
1
(
2. On peut linéariser les équations du problème. En particulier : ε ≈ ∇ζ + t∇ζ .
2
)
H2: Hypothèse de Navier-Bernouilli
Deux versions d'énoncé:
1. Au cours des déformations de la poutre, les sections droites restent planes. Bien vérifiée
pour la traction/compression et la flexion pure des poutres (contraintes normales), cette
hypothèse est contredite par l'expérience pour des sollicitations de cisaillement (torsion,
effort tranchant); on observe alors un gauchissement des sections droites (c.a.d les sections
ne sont plus planes après déformation).
On prendra donc plutôt:
2. Hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée:
Au cours des déformations de la poutre, les sections peuvent se gauchir mais deux sections
voisines restent superposables par simple déplacement rigide.


Sections s et s +ds
superposables par
déplacement rigide

H3: Hypothèse de Saint-Venant


"Loin" des points d'application des charges extérieures, les contraintes et les déformations dans
une section Ω ne dépendent que du torseur résultant des efforts appliqués à l'une des deux
parties de la poutre séparées par Ω .

La figure suivante illustre graphiquement cette hypothèse de St-Venant. A gauche de la section


Ω , les trois cas de charge proposés sur la figure ont même torseur résultant; les contraintes et
les déformations dans la section Ω sont identiques pour les trois cas.

3
Illustration du principe
de Saint-Venant

P Ω
P

Ω Ω

P Ω
p=
a
Torseurs résultants Mêmes contraintes et
identiques pour les ⇒ déformations pour les
trois cas de charge trois cas de charge

En pratique, l'hypothèse de Saint-Venant est très bien vérifiée loin (≈ à quelques ) des
singularités de chargement.

II Efforts extérieurs - Équilibre statique global.


II.1 Description des efforts extérieurs
Il découle du principe de Saint-Venant que la donnée des torseurs résultants des efforts
extérieurs appliqués à chaque section Ω(s) de la poutre suffit à la caractérisation de l'état de
contrainte/déformation de la poutre.
Les efforts extérieurs seront donc décrits par un champ de torseurs f˜ (s) défini sur la fibre
moyenne de la structure. Pour s donné, f˜ (s) représente le torseur résultant des efforts
extérieurs appliqués à la section Ω(s). Sauf mention explicite, ce torseur sera représenté par
ses éléments de réduction (q (s),γ (s)) au centre de gravité G(s) de la section Ω(s):
q (s) représente donc la force résultante,
γ (s) le moment résultant en G(s)
et on a ainsi

f˜ (s) / G(s ) = ( q(s), γ (s)) .

On est amené à faire diverses classifications de ces efforts extérieurs:


• efforts extérieurs = chargement donné + actions de liaisons extérieures
˜f (s) = f˜d (s) + f˜ (s)

• efforts extérieurs = efforts répartis f˜r (s) + efforts concentrés F˜ (si )


˜f (s) = ( q(s),γ (s)) ⊕ (
Q(si ),Γ (si ))
4
Au niveau des unités, on a:
(q (s),γ (s)) (homogène
≡ [ N / m, N.m / m]
à)

(Q(s ),Γ (s )) ≡ [ N, N.m]


i i

Exemple:
La poutre de la figure suivante est soumise à des charges données constituées:
- d'une charge répartie sur une sous-partie de la poutre: f˜r (s) = (q(s), 0)
- d'une charge concentrée appliquée à la section G(s1 ): F˜ (s1 ) = (F,0 )

q(s)
F˜ (s0 )
G(s1 )

F
charges extérieures = charges données + actions de liasons

Outre ces charges données, les efforts extérieurs comportent également une action de liaison
(inconnue) concentrée F˜ (s0 ) .

II.2 Équilibre statique global d'une structure


Principe fondamental de la statique:
Pour qu'une poutre soit en équilibre statique, il faut que le torseur résultant de tous les efforts
extérieurs appliqués à la poutre soit nul. Cela se traduit par:

∑ ˜f (s) = 0˜ , soit encore ∫ f˜ (s)ds + ∑ F˜ (s ) = 0˜ .


r i
structure structure i

Équilibre statique d'une structure:


Pour qu'une structure (assemblage de poutres) soit en équilibre statique, il faut que toute sous-
partie de cette structure soit elle-même en équilibre.

Équations vectorielles correspondantes


Pour les obtenir, on prendra garde au fait que toutes les opérations sur les torseurs sont définies
à partir des éléments de réduction en un même point. Par exemple, les éléments de réduction en
G(si ) du torseur F˜ (si ) + F˜ (sj ), somme de:
(
• F˜ (si ) représenté par ses élements de réduction en G (s i ): F˜ (si )/ G(s ) = Q(si ),Γ (si )
i
)
et de
• F˜ (sj ) // (
G(sj ): F˜ (s j ) /G(s ) = Q(sj ),Γ (sj )
j
)
sont donnés par:

( F˜ (s ) + F˜ (s ))/ G(s ) =  Q(si ) + Q(s j ),Γ (si ) + Γ (sj ) + G(si )G(sj )∧ Q(s j ) 
→

i j
i
moment en G(si ) de F˜ (s j )

5
Ainsi, en considérant un point O arbitraire, l'équilibre statique global d'une poutre se traduit sous
forme vectorielle par:

∑f ext . = ∑ Q(si ) + ∫ q(s)ds = 0


structure i structure

∑M (
= ∑ Γ (si ) + OG(si ) ∧ Q(si ) + ) ∫ ( γ (s) + OG(s) ∧ q (s))ds = 0
→ →

ext .
structure /O i structure

Pour un Pb spatial => 6 équations scalaires (3 résultantes + 3 moments)

Pour un Pb plan => 3 équations scalaires (2 résultantes + 1 moment)

II.3 Modélisation des appuis


La modélisation d'un appui se fonde sur l'estimation de l'importance relative des composantes
du torseur résultant des efforts exercés par cet appui sur la structure. En 2D, les modélisations
d'appuis les plus fréquemment utilisées sont données dans le tableau suivant:

Représentation
Nature de l'appui Réactions Déplacements
schématique de
l'appui

θ libre
v =0
Réaction : RY v =0
u libre
Appui simple RX = M = 0 u, θ libres

RY

RY
Articulation Réaction : (RX , RY ) u=v = 0
RX θ libre
(appui simple fixe) M=0
(ou )

M RY
Encastrement Réaction :(RX , RY , M) u=v = θ =0
RX

Exemple:
Poutre simplement appuyée soumise à son poids propre:
p = ρg Ω
Schéma de calcul
Ha
Section constante Ω, (= 0)
Ra Rb
Masse volumique ρ,
portée (longueur) .

6
Cette structure n'est pas conçue pour reprendre des efforts longitudinaux importants. Pour un
chargement transversal, implicitement Ha = 0.
L'écriture de l'équilibre global de la poutre permet de déterminer les réactions d'appuis:
Ra + Rb − p = 0 
 ⇒ Ra = Rb = p / 2
∑M ext . = Rb − p 2
/2=0

/a

III Sollicitations internes - Équations d'équilibre local


III.1 Modélisation des efforts intérieurs d'une poutre
III.1.1 Définition des efforts intérieurs

Point de vue de la MMC:


Notons (Ω(s),− x (s)) la section Ω(s) orientée par − x (s) . En adoptant le point de vue de la
MMC, les efforts intérieurs sont modélisés par un champ de tenseurs de contraintes σ(m). On
prend la convention de compter positives les contraintes de compression. Ainsi, les efforts
intérieurs appliqués sur (Ω(s),− x (s)) sont donnés par une distribution de vecteurs contraintes
σ (m ) = σ (m).x .

s
x (s )

σ (m )

Point de vue MMC

Point de vue de la RDM:


Le point de vue de la RDM se base sur le Principe de St-Venant que l'on peut reformuler sous la
forme suivante:

Sur une section Ω(s) suffisamment éloignée des points d'application des forts
gradients d'efforts extérieurs, la distribution de contraintes (et de déformations) ne
dépend que du torseur résultant des efforts extérieurs appliqués à l'une des deux
parties de la poutre séparée par Ω(s).

On déduit de ce principe et de l'écriture de l'équilibre de l'une (ou l'autre) des parties de la poutre
séparée par Ω(s) que:

Pour décrire le champ de tenseurs de contraintes sur Ω(s), il suffit de connaître le


torseur résultant des contraintes appliquées à (Ω(s),− x (s)) .

On notera C˜ (s) ce torseur et on a donc:

7
Définition
Les sollicitations internes (efforts intérieurs) appliquées à une section Ω(s) sont décrites
par le torseur C˜ (s) résultant de la distribution de vecteurs contraintes agissant sur
(Ω(s),− x (s)) :

C˜ (s) = Sollicitations internes (efforts intérieurs) appliquées à la section Ω(s)


= Torseur résultant de la distribution de contraintes σ (m ) agissant sur la
section Ω(s) (implicitement orientée par − x (s)).
(= "Actions de la gauche sur la droite ")

˜ (s)
–C ˜ (s)
C
s

(Ω(s),− x (s))

Point de vue RDM

En un point s où ne s'applique pas d'effort concentré, le principe de l'action et de la réaction


donne que sur (Ω(s),x (s)) s'exerce un effort − C˜ (s) .
Sauf mention explicite, le torseur C˜ (s) sera représenté par ses éléments de réduction
(R(s), M (s)) au centre de gravité G(s) de la section Ω(s):

R(s) = ∫Ω(s ) σ (m)dm


→
M(s) = ∫Ω(s ) Gm ∧ σ (m)dm

En vertu du Principe de St-Venant, la connaissance du champ des sollicitations internes C˜ (s)


caractérise l'état de contraintes de la structure.

En pratique, les sollicitations internes C˜ (s) se


calculent en écrivant l'équilibre d'un tronçon de
poutre [s0 ↔ s]. T˜ ([s0 ↔ s[)
± C˜ (s)

En notant T˜ ([s0 ↔ s[) le torseur résultant des s


efforts extérieurs aux tronçons et exercés sur s0
[s0 ↔ s[, on obtient:

C˜ (s) = + T˜ ([s0 ,s[) si s0 < s (+Torseur des efforts extérieurs à " gauche" de Ω(s))
C˜ (s) = − T˜ ([s,s [)
0 si s0 > s (−Torseur des efforts extérieurs à " droite" de Ω(s))
III.1.2 Diagrammes d'efforts intérieurs

Composantes de C˜ (s) dans le repère central principal d'inertie:


Soit (G(s), x (s ), y (s),z (s)) le repère central principal d'inertie lié à la section Ω(s) où:
- s représente l'abscisse curviligne le long de la fibre moyenne de la poutre
- G(s) est le centre de gravité de la section Ω(s) (point courant de la fibre moyenne)

8
- (x (s), y (s),z (s)) est un repère orthonormé direct avec:
dG(s)
- x (s ) vecteur unitaire tangent à la fibre moyenne en G(s) : x (s) =
ds
- ( y (s ), z(s )) deux vecteurs du plan de la section Ω(s) dirigés suivant les axes
principaux de la section Ω(s) (la définition précise sera donnée ultérieurement).
Nous le verrons dans la suite du cours, ce repère (G(s), x (s ), y (s),z (s)) constitue un repère
privilégié pour une écriture simple des lois de comportement des poutres.

Dans ce repère central principal d'inertie, les composantes de C˜ (s) = (R(s), M(s)) seront notées
(N,Vy ,Vz,T , My , Mz ) :

N = x (s).R(s) effort normal

Vy = y (s).R(s) Composantes de l' effort tranchant



Vz = z (s).R (s)  V (s) = Vy y (s) + Vz z (s)

T = x (s).M (s) Moment de torsion

My = y (s). M(s) Composantes du moment de flexion



Mz = z (s). M(s)  M f (s ) = My y (s) + Mzz (s)

On appelle diagrammes des efforts intérieurs les courbes représentatives des variations des
efforts intérieurs (N,Vy ,Vz,T , My , Mz ) en fonction de s.
Exemples:
• Poutre à plan moyen (x , y), simplement appuyée, chargée dans son plan de symétrie par son
poids propre (cf. figure suivante).
p p V y (s) M z (s)
2
A B s +
- - -
p
p p − p 2
2 -
2 2 8
s p s2
y (s) V y (s) = p − ps Mz (s ) = − s+ p
2 2 2
x (s)
(autres composantes d'efforts intérieurs identiquement nulles)
p
L'équilibre statique permet de déterminer facilement les réactions d'appuis ( RA = RB = ). En
2
considérant les efforts extérieurs à gauche d'une section s , on obtient immédiatement:
s
p p
Vy (s) = − ∫ pdσ = − ps
2 0 2
s
p p s2
Mz (s ) = − s + ∫ p(s − σ )dσ = − s + p
2 0
2 2

L'effort tranchant Vy (s) est linéaire en s et le moment de flexion Mz (s ) est parabolique.

9
• Portique à plan moyen chargé par son poids propre (dans son plan de symétrie):

y(s)
x (s) p 2
p p p 2 +
+
s
x (s)
p h V y (s) + M z (s)
+ N (s)
y(s)

p( + h)

En considérant les efforts extérieurs appliqués à "droite" de la section Ω(s) (dont le torseur
résultant donne − C˜ (s) ), on établit facilement que les seuls efforts intérieurs non nuls sont:

 p + p(h − s) pour 0 ≤ s ≤ h
N(s) = 
0 pour h ≤ s ≤ h +

0 pour 0 ≤ s ≤ h
Vy (s) = 
 p(h + − s) pour h ≤ s ≤ h +

p 2
 pour 0 ≤ s ≤ h
Mz (s ) =  2
p(h + − s)2
 pour h ≤ s ≤ h +
2

III.2 Équations d'équilibre local


III.2.1 Équations en termes de torseurs
Les équations d'équilibre local s'obtiennent en écrivant l'équilibre statique de la partie de poutre
comprise entre s et s + ds . Cette partie de poutre [s, s + ds] est soumise aux efforts extérieurs
représentés sur la figure suivante:

f˜ (s)ds

C˜ (s) −C˜ (s + ds)

s s + ds

Son équilibre se traduit par:

− C˜ (s + ds) + C˜ (s) + ˜f (s)ds = 0˜

Cette équation peut être lue de différentes manières:

10
1. Si on considère la limite ds → 0 ( en un point s où ne s'applique pas d'effort concentré),
on retrouve le principe de l'action et de la réaction:

(− C˜ (s+ )) = −(C˜ (s− )) (1)

soit encore la continuité de C˜ en s .

2. En considérant la même limite en un point où s'exerce un effort "concentré"


f˜ (s) = F˜ (si ) / ds on obtient1

[ C˜ (si )] = F˜ (si ) (2)

où [ ] désigne l'opérateur saut défini par:


[H (si )] = saut de H en si
= H (si+ ) − H(si− ) = lim ( H(si + ε ) − H (si − ε )).
ε→0

3. En divisant par ds , et en considérant la limite ds → 0 (en un point s où ne s'applique pas


d'effort concentré) , on trouve l'équation d'équilibre local:

dC˜ = ˜f
(3)
ds

III.2.2 Équations vectorielles correspondantes


Pour obtenir l'écriture vectorielle de (3), on prendra garde au fait que toutes les opérations sur les
torseurs2 sont définies à partir des éléments de réduction en un même point. Par exemple, les
éléments de réduction du torseur C˜ (s + ds) − C˜ (s) en G(s) sont donnés par:

( R(s + ds) − R(s),M (s + ds) + g(s)g(s + ds)∧ R(s + ds) − M (s ))


→

moment en G(s) de C˜ (s+ds)

dC˜
On en déduit aisément (exo) que les éléments de réduction de en G(s) sont donnés par :
ds
dR (s) dM (s)
( , + x (s) ∧ R(s) )
ds ds

Les équations (1) (2) et (3) donnent ainsi:

• En dehors des points d'application des charges concentrées:

(1') R(s) et M(s) continus3

1 remarque : la loi des noeuds constitue un généralisation de cette équation.

2 il en sera de même pour les distributeurs définis plus loin.


3 remarque: Si le repère principal d'inertie est discontinu, les composantes de R(s) et M(s) dans ce repère
peuvent être discontinues. Les vecteurs R(s) et M(s) demeurent continus.

11
( )
• Si une charge concentrée F˜ (si ) = Q(si ),Γ (si ) s'applique à la section si :

[ ]
 R(si ) = Q(si )

[ ]
(2')
 M (si ) = Γ (si )

• En dehors des points d'application des charges concentrées:


 dR(s )
 = q (s )
ds
(3') 
dM (s)
 + x (s) ∧ R(s ) = γ (s)
 ds
Les équations (3) ( ou leur équivalent vectoriel (3')) constituent les équations d'équilibre local
des poutres. Elles ne sont valables qu'en dehors des points d'application de charges concentrées.
III.2.3 Écriture en termes de composantes
a) Cas des poutres droites (i.e. vérifiant ((x (s), y (s),z (s))) indépendant de s )
Sur un tronçon de poutre vérifiant ((x (s), y (s),z (s)) indépendant de s ), les équations (3') se
traduisent en termes de composantes par:
 dN dVy dVz
= qx , = qy , = qz
 dx dx dx

 dT dM y dM z
 = γx , = γ y + Vz , = γ z − Vy
 dx dx dx

Remarques importantes
Pour l'établissement des diagrammes d'efforts intérieurs, il est très utile d'avoir en tête les
propriétés suivantes:

• En l'absence de couples répartis (chargement rare en pratique), et avec (V, M, q) désignant


(Vy , Mz ,qy ) ou (Vz , My ,qz ) , on a

dM dV d2 M
( = ±V , =q , = ±q )
dx dx dx 2

Au signe près, la dérivée du moment de flexion est égale à l'effort tranchant.


 N ,Vy ,Vz ,T sont constants
• Si le tronçon ne comporte aucune charge, alors 
 M y , M z sont affines

 N ,Vy ,Vz sont affines


• si il est soumis à une charge répartie q constante, alors 
 M y , M z sont paraboliques

b) Cas des poutres courbes:


Pour une poutre courbe, pour traduire les équations d'équilibre local en termes de composantes,
il faut tenir compte des variations du repère ( x (s), y (s), z (s )) en fonction de s .

12
III.3 Conventions de signe
III.3.1 Convention de signe "par projection"
Jusqu'ici, nous avons travaillé avec la convention de signe "par projection". Les composantes
(N,Vy ,Vz,T , My , Mz ) de C˜ (s) ont été obtenues par projection sur le repère principal d'inertie:

N x (s) + Vy y (s) + Vz z (s) 


C˜ (s) =  R (s)  = 
  
M(s)  T x (s) + My y (s) + Mz z (s)

Si dans les calculs on considère le torseur résultant C˜ d (s) = − C˜ (s) des efforts appliqués "à
droite" de la section Σ (s ), on obtient alors les efforts intérieurs (N,Vy ,Vz,T , My , Mz ) par
projection de C˜ d (s) sur (− x (s), −y (s), −z (s)) .

III.3.2 Convention de signe "Génie civil" (CSGC)


Dans la pratique, les ingénieurs "béton" préfèrent orienter les couples portés par z dans le sens
rétrograde:
(
γ z = γ . − z (s)

) , (
M z = M (s ). − z (s)

)
Avec cette convention, les équations d'équilibre local s'écrivent:
 dV
 =q avec (q,γ ,V , M ) = (Vz , q y ,γ y , M y )
(CSGC)  dx
dM ou (V y ,q z ,γ z , M z )
 = γ +V
dx

III.3.3 Résumé graphique des deux conventions de signe

C.S "projection" C.S "Génie civil"

M M
Mz Mz
N V N N V N
V V
My My

y (s) ou z(s ) y (s) ou z(s )

x(s)  V = V y ou V z  x(s)
 
 M = M y ou M z

Moyen mnémotechnique pour retenir la convention de signe "génie civil":


Que l'on considère les torseurs résultants à droite ou à gauche:
- un effort normal est positif s'il comprime la section
- un moment de flexion est positif s'il tend à comprimer la fibre supérieure.

13
14
Chapitre II

Cinématique des poutres - PTV

I Description des déplacements ........................................................................................16


I.1 Description de la cinématique "conservation des sections planes"...................16
II Déformations - Formules de Bresse Locales ................................................................17
II.1 Déformations associées à la transformation Σ 0 (s) → Σ (s):...........................17
II.2 Cinématique réelle et "Conservation des sections planes" ..............................19
II.2.1 Sollicitations (N,M y , Mz )................................................................19
II.2.1 Sollicitations (Vy ,Vz ,T ) ...................................................................19
III Cinématique des poutres à partir du PTV - Énoncé du PTV........................................20
IV Principales utilisations du PTV....................................................................................22
IV.1 Calcul de déplacements dans une structure isostatique..................................22
IV.2 Calcul d'une réaction ou d'un effort dans une structure.................................24
IV.3 Étude d'une structure hyperstatique (méthode des forces).............................24
V Principe de superposition..............................................................................................26

15
Cinématique des poutres - PTV

I Description des déplacements


Soit Σ 0 (s) une section de poutre dans sa configuration de référence. Après déformation, dans le
cas le plus général, cette section n'est plus plane et se retrouve dans une position gauchie Σ (s )
(cf. figure 1).

Configuration réfèrence Configuration déformée

Réalité

Σ (s )
Σ 0 (s)
Modélisation

Σ (s) Position "moyenne"

Figure 1: Cinématique des poutres

Afin de modéliser les déplacements dans la théorie des poutres, on associe à Σ (s ) une section
plane non déformée Σ (s) = position "moyenne" de Σ (s ) ("moyenne" dans un sens qu'il reste à
définir).
Nous avons ainsi défini trois positions pour une section Σ 0 (s):
- Σ 0 (s) section dans la configuration de référence
- Σ (s ) section dans la configuration déformée
- Σ (s) position "moyenne" dans la configuration déformée.
Faire l'hypothèse de Navier-Bernouilli de conservation des sections planes revient à admettre
l'approximation Σ(s) ≈ Σ (s).

I.1 Description de la cinématique "conservation des sections planes"


Transformation Σ 0 (s) → Σ (s) :
La transformation qui permet de passer de Σ 0 (s) à la position moyenne Σ (s) est une
transformation rigide. Sous l'hypothèse HPP, le champ de déplacement de Σ 0 (s) associé à cette
transformation prend la forme:

u(m ) = ug + θ g ∧ gm . (m point de la section Σ 0 (s) )
Il est entièrement déterminé par la donnée de:
- ug = u (g ) : translation du centre de gravité de la section
- θ g : rotation de la section.

16
Ce champ de déplacement [u (m), θ (m) = θ g ] a ainsi la structure d'un "distributeur"1 que l'on
notera ξ˜ (s). Sauf mention explicite, ξ˜ (s) sera représenté par ses éléments de réduction en g:

ξ˜ (s)/ g = [ug ,θ g ]

En un point m quelconque de Σ 0 (s) , les éléments de réduction de ce distributeur ξ˜ (s) sont


donnés par:

ξ˜ (s)/ m = [u(m), θ (m)] = [ug + θ g ∧ gm, θ g ]

II Déformations - Formules de Bresse Locales


II.1 Déformations associées à la transformation Σ 0 (s) → Σ (s) :
Pour calculer les déformations associées à ξ˜ (s), on suppose que l'on peut assimiler localement
la poutre à une poutre droite (cela suppose une faible courbure). On a alors (localement s ≅ x )
 ux   θ x   0  u x + zθ y − yθ z 
→      
u (m; x) = ug (x) + θ g (x) ∧ gm =  uy  +  θ y  ∧  y  =  uy − zθ x 
 uz   θ z   z  uz + yθ x 

qui conduit à:

 
 ux ,x + zθ y,x − yθ z, x Sym. 
∇u + ∇u  1
t

ε= = ( u y, x − zθ x ,x − θ z ) 0 
2 2 
 (u z,x + yθ x ,x + θ y )
1
0 0 
2 

Le champ de déformation ε est entièrement déterminé par la connaissance de:

 ε xx   ux ,x + zθ y , x − yθ z,x 
   
λ (m) =  γ xy = 2ε xy  =  uy, x − zθ x ,x − θ z 
 γ xz = 2ε xz   uz,x + yθ x, x + θ y 
 

qui peut s'écrire successivement sous la forme:

dug dθ →
λ (m) = + x ∧ θ g + g ∧ gm
dx dx

  dug 

→   λ g = dx + x ∧ θ g 
= λg + ω g ∧ gm  où on a posé:  
  ω g = dθ g 
  dx 

1 Définition: [u (m), θ (m)] Distributeur <=> [θ (m ), u (m)] Torseur

17
˜ (s) défini par ses éléments de réduction en g:
Le champ D
˜ (s) = [λ ,ω ]
D /g g g

a ainsi la structure d'un champ de distributeurs; il permet de décrire complètement le champ de


déformation ε .

˜ (s) = [λ ,ω ] sont liées


En reprenant la notation s pour l'abscisse curviligne, les déformations D g g

aux déplacements ξ˜ (s) = [u ,θ ] par les:


g g

Formules de Bresse:
 dug
 λ g = + x ∧θg
ds

 dθ g
 ω g = ds

qui peuvent également s'écrire sous forme plus compacte:


˜
˜ (s) = dξ (s)
D
ds

˜ (s):
Interprétation de D
Les sections s et s + ds subissent les mouvements rigides ξ˜ (s) et ξ˜ (s + ds) . Le mouvement
relatif de la section s + ds par rapport à la section s est donc décrit par le distributeur différence:

ξ˜ (s + ds) − ξ˜ (s) = D
˜ (s)ds

˜ (s)ds s'interprète ainsi comme le mouvement relatif de la section s + ds par rapport à la


D
section s

ξ˜ (s)
ξ˜ (s + ds )
ξ˜ (s + ds ) − ξ˜ (s) = D˜ (s)ds

s s + ds s s + ds

Déplacements absolus Déplacement relatif de la section s+ds


par rapport à la section s
Figure 2: Interprétation graphique de ξ˜ (s) et de D
˜ (s)ds

18
En considérant tous les éléments de réduction en g(s + ds ), le mouvement relatif
( )
ξ˜ (s + ds) − ξ˜ (s) de Σ 0 (s + ds) par rapport à Σ 0 (s) est constitué:
- d'une translation relative λ ds car:

u (s + ds) −  u (s) + θ (s) ∧ g(s)g(s + ds)  =  − θ (s) ∧  ds


  → du dg
  ds ds
mvt d ′ entrainement de Σ (s+ ds ) dans le mvt deΣ (s)

= λ ds

- d'une rotation relative ω ds car:


θ (s + ds ) − θ (s) = ds = ω ds
ds

II.2 Cinématique réelle et "Conservation des sections planes"


II.2.1 Sollicitations (N,M y , Mz )
L'expérience montre que pour des sollicitations d'effort normal et de flexion (N,M y , Mz ),
l'hypothèse de conservation des sections planes après déformation (Σ(s) ≈ Σ (s)) donne des
résultats satisfaisants.
De plus, on montre que pour ce type de sollicitations:
- les glissements (γ xy ,γ xz ) sont nuls: γ xy = γ xz = 0 (i.e. λ y = λ z = 0)
- les allongements λ x (m) = ε xx (m) = ux, x (s) + zθ y, x (s) − yθ z, x (s) sont affines en (y, z) avec
des coefficients ne dépendant que de s

Arguments justificatifs de la nullité des glissements (γ xy = γ xz = 0) :


Considérons une poutre droite de section constante soumise à des efforts (N , M ) tel
qu'indiqué sur la figure suivante:
M M

N N

Déformée symétrique
Les sollicitations internes (N(x), M(x)) sont constantes le long de la poutre:

N(x) = N ; M(x) = M .

Par le principe de St-Venant, les déformations (ε xx , γ xy ,γ xz ) sont donc indépendantes de x . Il


est assez facile de voir qu'une déformée symétrique avec des glissements (γ xy ,γ xz )
indépendants de x ne peut avoir lieu que si ces glissements (γ xy ,γ xz ) sont nuls.

II.2.1 Sollicitations (Vy ,Vz ,T )


En revanche, pour des sollicitations d'efforts tranchants et de torsion (Vy ,Vz ,T ) , on observe un
gauchissement des sections (Σ(s) ≠ Σ (s) ). L'hypothèse de conservation des sections planes
n'est plus valide et on est conduit à adopter l'hypothèse de Navier Bernouilli généralisée. Nous

19
continuons alors à décrire les déplacements et les déformations de la poutre par les deux champs

de distributeurs ξ˜ (s) et D˜ (s) =


dξ˜ (s)
ds
( )
en interprétant ξ˜ (s) , D˜ (s) comme des champs

"moyens".
Dans le cas élastique linéaire, on verra dans la suite du cours que l'identification des potentiels
internes dans les positions déformées réelle Σ(s) et moyenne Σ (s ):

U i ( Σ(s)) ≡ Ui (Σ (s))
dans la position dans la position
déformée réelle déformée moyenne

permettra d'établir une définition (implicite) de la position moyenne Σ (s ) (c'est-à-dire de la


transformation moyenne ( Σ 0 (s) → Σ (s)).

III Cinématique des poutres à partir du PTV - PTV


Une autre façon plus abstraite d'introduire la description de la cinématique des poutres consiste
à s'appuyer sur la dualisation des équations d'équilibre. Cela permet également d'énoncer le
principe des travaux virtuels pour les poutres.

Dualisation des équations d'équilibre:


Considérons une poutre simple, de longueur , en équilibre sous des charges extérieures f˜ .
Sans nuire à la généralité et pour simplifier la présentation, nous supposerons que ces charges
extérieures ne comportent que des charges réparties2 . Un champ de sollicitations internes C˜
statiquement admissible avec f˜ doit alors vérifier:

dC˜ ˜
= f et C˜ (0) = C˜ ( ) = 0˜
ds

En introduisant un champ de distributeur ξ˜ (s) (champ de déplacement virtuel), l'équation


d'équilibre précédente admet l'écriture duale équivalente:
L  dC˜ ˜  ˜
∫ 0 

 ds
+ f  .ξ ds = 0

∀ ξ˜

En supposant le champ de déplacement virtuel ξ˜ (s) suffisamment régulier (on dira par la suite
que ξ˜ (s) est en accord cinématique) pour justifier la validité d'une intégration par partie, on
obtient :

[ ]
˜
˜ . dξ ds − C˜ . ξ˜
L L L

∫0 ds
C
0
+ ∫0 f˜. ξ˜ ds = 0 ∀ ξ˜

Dans cette dernière équation:


• La poutre n'étant soumise qu'à des charges réparties, on a:

2 Dans les raisonnements, on peut toujours assimiler une charge concentrée F˜ (s) à une charge répartie
F˜ (s) / ds distribuée sur une longeur ds → 0 autour de s .

20
C˜ (0) = C˜ ( ) = 0˜

et le deuxième terme est donc nul.


L dξ˜
• Le premier terme ∫0 C˜ . ds s'interprète comme le travail des efforts intérieurs C˜ dans la
ds
˜
˜ = dξ . On le notera formellement:
déformation virtuelle D
ds
˜
˜ . dξ ds .
L
δWi =< C˜ , D˜ >= ∫0 C
ds
On définit également le travail de déformation δWdef comme l'opposé de δWi :

δWdef = −δWi
L
• Enfin le troisième terme ∫ 0
f˜. ξ˜ ds s'interprète comme le travail des efforts extérieurs f˜
dans le déplacement virtuel ξ˜ . On le notera formellement:
L
δWe =< f˜, ξ˜ >= ∫0 f˜ . ξ˜ds .

On a ainsi:

δWi + δWe = 0 ∀ ξ˜ en accord cinématique

Cette dernière relation exprime le principe (théorème) des travaux virtuels.


Remarque: Le retour à une description des charges extérieures en charges
réparties/concentrées ( f˜ ≡ ( f˜r / F˜i ) ) ne pose pas de difficultés majeures. Simplement, le travail
des efforts extérieurs s'écrit alors formellement:

δWe =< f˜, ξ˜ >= ∫0 f˜r . ξ˜ds + ∑ F˜i .ξ˜i


L

Synthèse:
En résumé de ces considérations:

- Les déplacements d'une poutre sont décrits par un champ de distributeurs ξ˜ (s) dont les
éléments de réduction en G(s) sont notés (u (s),θ (s)).

- Les déformations d'une poutre sont décrites par un champ de distributeurs D˜ (s) dont les
éléments de réduction en G(s) sont notés (λ (s),ω (s)) .
Les déformations D ˜ (s) se déduisent du champ de déplacements ξ˜ (s) par les formules de
Bresse locales:
 λ (s) = du + x (s) ∧ θ (s)
d ˜
ξ 
˜ = ds
D , soit sous forme vectorielle 
ds  ω (s) = dθ
 ds

21
Énoncé du Principe des travaux virtuels:
Pour une structure donnée:
I - Considérons un système d'efforts extérieurs / intérieurs ( f˜ , C
˜ ) statiquement admissible
(i.e. tel que l'équilibre statique de la structure soit assuré),
II - Considérons par ailleurs un champ de déplacements/déformations (ξ˜ (s), D˜ (s)) en accord
cinématique (i.e. respectant les liaisons internes de la structure),

alors les travaux des efforts I dans les déplacements II vérifient:


δWi + δWe = 0
Remarques: - Dans l'application de ce principe, il n'est pas nécessaire que (ξ˜ (s), D˜ (s)) soient
les déplacements/déformations causés par ( f˜ , C ˜)
- Le théorème est valable quelque soit la nature du matériau; c'est un principe
physique général.
Ce théorème sera très souvent utilisé dans le calcul des structures.

IV Principales utilisations du PTV


Dans ce paragraphe, nous illustrerons sur quelques exemples les principales applications du
PTV. A ce stade du cours, certaines de ces applications ne pourrons pas être poursuivies
jusqu'au résultat recherché. Elles ne seront pleinement effectives que lorsque l'on aura établi des
lois de comportement pour les poutres.
IV.1 Calcul de déplacements dans une structure isostatique
Considérons une potence (ABC) soumise à une charge répartie q sur (BC) (cf. figure
suivante):
p
B C
u∆ déplacement de C suivant ∆ ?
uC


A

Sous l'effet de ce chargement, la section C subit une translation uC .


Problème: On considère une direction ∆ et on cherche à calculer le déplacement du point C
selon cette direction (i.e. on cherche à déterminer la projection u∆ de uC sur ∆ )

A cette fin, considérons:


I - le système d'efforts extérieurs / intérieurs ( f˜ , C
˜ ) statiquement admissible pour le
chargement de la potence (ABC) par une charge unitaire suivant ∆ (cf. figure suivante).

22
1
B C


A
I : (ABC) soumise à une charge
unitaire dans la direction ∆

II - Considérons par ailleurs le champ de déplacements/déformations réel (ξ˜ (s), D˜ (s)) induit
par la charge répartie q sur (BC).

L'application du PTV à " I dans II " (i.e. en faisant travailler les efforts de I dans les
déplacements de II) permet d'établir que:
 Les déplacements deA dans II sont nuls. Les réactions
δWe (I→ II ) = 1.u∆  
 de l' appui A dans I ont donc un travail nul. 

= δWdef (I →II ) = − < C˜ I , D˜ II >= − ∫ C˜ I . D


L
˜ II ds
0

Cette méthode permet ainsi de déterminer u∆ :


u∆ = δWdef (I→ II)

Le calcul effectif de δWdef (I→ II) ne sera possible que quand on aura établi des lois de
comportement pour les poutres.

Autre exemple: Pour la même structure, supposons que l'on cherche à calculer la rotation θ B de
la section B.
Considérons alors comme système annexe:
I - le système d'efforts extérieurs / intérieurs ( f˜ , C
˜ ) statiquement admissible pour le
chargement 'couple unitaire en B' (cf. figure suivante).
1
C
B

A
I : (ABC) soumise à un couple
unitaire en B

L'application du PTV "à ces efforts I dans les déplacements réels II " permet d'établir que:
δWe (I→ II ) = 1.θ B (θ B compté positif dans le même sens que le couple unitaire)
= δWdef (I →II ) = − < C˜ I , D˜ II >= − ∫ C˜ I . D
L
˜ II ds
0

23
IV.2 Calcul d'une réaction ou d'un effort dans une structure
Pour la structure de la figure suivante, supposons que l'on cherche à calculer la réaction RA .
p(s)
A B s
RA
RB

Considérons pour cela, le mouvement virtuel rigide composé d'une translation horizontale u et
d'une rotation θ :
θ θ
A B
u
L'application du PTV aux efforts dans la structure réelle (efforts statiquement admissibles) dans
ce mouvement virtuel permet d'écrire que:

δWe = RAH u + RVA θ + ∫0 − p(s)θsds


= δWdef = 0 (car le mouvment virtuel est rigide)

 RH = 0
 A
Cette identité étant vérifiée (∀ u,∀ θ), on en déduit que: 
 RVA = 1 ∫ p(s)θsds
 0

IV.3 Étude d'une structure hyperstatique (méthode des forces)


Par définition, pour une structure hyperstatique, les seules équations de la statique ne permettent
pas de déterminer les sollicitations internes de la structure. Il faut adjoindre aux conditions de la
statique des considérations cinématiques de comportement. Dans ce paragraphe, nous
présenterons sur un exemple simple le principe de l'étude d'une structure hyperstatique par la
méthode des forces.
Considérons la structure (ABC) de la figure 3 a). Le problème comporte 4 réactions d'appuis
inconnues (HA ,VA ,ΓA , RC ) et on ne dispose que de trois équations d'équilibre statique. La
structure est une fois hyperstatique (4-3=1).
Prenons RC comme inconnue hyperstatique principale (choix arbitraire non unique). Les autres
réactions d'appuis et les efforts intérieurs peuvent être entièrement déterminés en fonction de RC
et des charges données. En effet, il est immédiat d'établir que l'équilibre statique de la structure
impose que:

 HA = RC cos(α)


 VA = p − RC sin(α )
 2
 Γ = − p + R ( hcos(α ) + sin(α ))
 A 2 C

24

p p
B B
C C
h h RC
A RC A
α
HA
ΓA VA b) Structure isostatique associée obtenue
par suppression de la liaison en C
a) Structure étudiée

B
C
h 1
A

c) Système annexe pour le


calcul de uC∆ ( p, RC )

Figure 3: Étude d'une structure hyperstatique par la méthode des forces.

La résolution du problème se ramène ainsi à la détermination de l'inconnue hyperstatique


principale RC . En analysant le problème de cette façon, on dit que l'on a associé à la structure de
départ une structure isostatique associée obtenue en remplaçant l'appui en C par son action RC
(cf. figure 3 b). Le problème de la figure 3 b) ne sera équivalent à la situation de départ 3 a) que
si RC permet de maintenir le déplacement du point C suivant ∆ nul:

uC∆ ( p, RC ) = 0

C'est cette condition de compatibilité cinématique qui va permettre de déterminer RC et de


résoudre ainsi le problème.

Pour exprimer le déplacement uC∆ ( p, RC ) , nous procéderons comme dans le paragraphe IV.1.
Considérons donc le système annexe d'efforts extérieurs / intérieurs ( f˜ , C˜ ) statiquement
admissible avec une charge unitaire suivant ∆ (cf. figure 3 c). En appliquant le PTV aux efforts
3 c) dans les déplacements 3 b), on obtient:
δWe (3c / 3b) = 1.uC∆ ( p,RC )
= δWdef (3c / 3b) = − < C˜ 3c , D˜ 3b >

Ici encore, on ne pourra résoudre complètement le problème que quand on aura établi les lois de
comportement des poutres pour pouvoir exprimer δWdef (3c / 3b) . La condition

uC∆ ( p, RC ) = δWdef (3c / 3b) (= 0 pour la structure de départ)

permettra alors de déterminer RC .

25
V Principe de superposition

On considère une structure donnée. Nous avons vu que l'hypothèse HPP permet écrire les
équations d'équilibre statique sur la géométrie non déformée. Il résulte également de cette
hypothèse une propriété très utile en pratique.

Linéarité des équations de la statique (statique HPP):


En HPP, les équations d'équilibre statique sont linéaires par rapport au chargement. On peut
donc écrire les efforts C˜ équilibrant un chargement f˜ = α ˜f1 + β f˜2 sous la forme d'une
'superposition':

C˜ (α ˜f1 + β ˜f2 ) = α C˜ ( ˜f1 ) + β C


˜ ( f˜ )
2

Principe de superposition (pour une structure élastique linéaire)


Si on suppose de plus que la structure a un comportement élastique linéaire (relation linéaire
entre C˜ et D
˜ ), alors le principe de superposition s'applique également aux déplacements et aux
déformations:
 ξ˜   ˜  ˜
  (α ˜f1 + β ˜f2 ) = α  ξ  ( f˜1 ) + β  ξ  ( f˜2 )
D ˜ D˜ D˜

Le problème dans son ensemble est linéaire par rapport au chargement. L'étude du chargement
f˜ = α ˜f1 + β f˜2 peut ainsi être déduite de l'étude des chargements f˜1 et f˜2 par superposition:

[ ] []
Pb α ˜f1 + β ˜f2 ≡ α Pb f˜1 + β Pb ˜f2 [ ]

26
Chapitre III

Caractéristiques géométriques des sections

I Introduction .................................................................................................................. 28
II Caractéristiques géométriques des sections ................................................................ 28
• Aire de la section (Moment d'ordre 0) .............................................................. 28
• Moments statiques (Moments d'ordre 1) .......................................................... 28
• Moments d'inertie (Moments d'ordre 2) ........................................................... 29
Effet d'un changement d'axes sur les moments d'inertie: .................................... 29
a) Translation .......................................................................................... 29
b) Effet d'une rotation des axes .............................................................. 30
Synthèse: Caractéristiques géométriques d'une section ...................................... 31
III Exemples.................................................................................................................... 31
III.1 Section rectangulaire (bxh) ......................................................................... 31
III.2 Section circulaire de rayon R ...................................................................... 31
III.1 Section triangulaire (b,h)............................................................................. 32

27
Caractéristiques géométriques des sections

I Introduction
Nous avons dit dans le premier chapitre que le repère central principal d'inertie constitue un
repère privilégié pour l'étude des poutres. Dans la suite du cours, nous verrons
qu'effectivement ce repère s'introduit de façon claire et naturelle comme le choix judicieux
qui permet de simplifier l'écriture des lois de comportement des poutres.
Pour des raisons pédagogiques, nous donnerons dans ce chapitre la définition précise de ce
repère (et des caractéristiques géométriques des sections) sans faire référence au 'pourquoi de
ces définitions'. Nous nous limiterons au cas des sections homogènes. Nous renvoyons aux
TD pour un aperçu sur l'adaptation de ces définitions au cas d'une section non homogène (ce
qui est le cas pour les poutres en béton armé).

II Caractéristiques géométriques des sections


z
d

O y

• Aire de la section (Moment d'ordre 0):


Aire de la section : Ω =ˆ ∫ΩdΩ homogène à [L2 ]

• Moments statiques (Moments d'ordre 1):


Moment statique par rapport:
– à l'axe (Oy ) : SOy =ˆ ∫ Ω
z dΩ homogène à [L3 ]
– à l'axe (Oz ) : SOz =ˆ ∫ ydΩ homogène à [L3 ]

– à l'axe ( A∆ ) : SA ∆ =ˆ ∫ d(m)dΩ homogène à [L3 ]


m∈Ω

Un moment statique est une grandeur algébrique. Il peut être positif, négatif ou nul. Un axe
pour lequel le moment statique est nul est dit axe central.

Centre de gravité G de la section = Point d'intersection de tous les axes centraux.

28
Moment statique par rapport à l'axe (Gy' ) :

SGy' = ∫Ω z' dΩ = ∫Ω (z − z G )dΩ = SOy − z GΩ = 0 (par définition)

On en déduit les coordonnées de G dans le repère ( Oyz ): z'

 y = SOz  z
 Ω
G

G=
 S Oy   yG 
 zG = Ω  G 
 zG  /Oyz y'

En pratique, la propriété SOy = zGΩ est utilisée de deux


façons: O y

1) G inconnu : le calcul de (SOy ,SOz ) par rapport un système d'axes arbitraires


permet de déterminer la position de G .
2) Pour une sous partie Ω1 de la section: Si on connaît (Ω1 ,G1 ) , on peut calculer les
moments statiques de Ω1 par rapport à des axes Oyz quelconques:
(SOy = zGΩ, SOz = yGΩ)

Un système d'axes avec origine au centre de gravité G est dit système d'axes central.

• Moments d'inertie (Moments d'ordre 2):


Moment d'inertie par rapport
– à l'axe (Oy ) : I Oy =ˆ ∫ Ω
z2 dΩ homogène à [L4 ]

– à l'axe (Oz ) : I Oz =ˆ ∫ Ω
y 2 dΩ

– aux deux axes perpendiculaires (Oy,Oz) (inertie croisée):


I Oyz =ˆ ∫Ω yz dΩ

- au point O (inertie polaire) :


I O =ˆ ∫

r 2 dΩ

Remarque: Si la section est symétrique par rapport à l'axe Oy ou Oz => IOyz = 0

Effet d'un changement d'axes sur les moments d'inertie:


a) Translation : Oyz → Gy' z'

IOy = ∫ z 2 dΩ = ∫ (z' + zG )2 dΩ
Ω Ω

= ∫Ω z' 2 dΩ + 2zg ∫Ω z' dΩ + zG 2 ∫Ω dΩ


= IGy ' + 2zg SGy' + zG2 Ω

Si G est le centre de gravité de la section, SGy' = 0 par définition, d'où

IOy = IGy ' + zG 2 Ω ( formule de Huygens)

29
Remarques:
- Cette dernière propriété n'est valable que si l'un des deux axes est un axe central. (Pour deux
axes parallèles quelconques IOy = IGy ' + 2zg SGy' + zG2 Ω )

- La formule de Huygens s'utilise sous l'une des deux formes: IOy = IGy ' + zG 2 Ω ou
IGy' = IOy − zG 2 Ω . Une façon simple de ne pas se tromper de signe est de retenir la propriété
suivante:
"Parmi une famille d'axes parallèles, le moment d'inertie est minimum pour l'axe
passant par G".
- Pour les inerties croisées, on établit de manière analogue que:
IOyz = IGy' z' + y GzG Ω

b) Effet d'une rotation des axes : Gy' z' → GYZ

z'
Z
Y  Y = y' cos(α ) + z' sin(α )

α  Z = − y' sin(α ) + z' cos(α )
G y'

Pour une rotation des axes (cf figure), on obtient:

IGY = ∫ Z 2 dΩ = ∫ (− y' sin(α ) + z' cos(α ))2 dΩ


Ω Ω

= sin (α ) IGz' − sin(2α )IGy' z' + cos 2 (α) IGy'


2

De même:

IGZ = ∫ Y 2 dΩ

= sin2 (α ) IGy' + sin(2α )IGy' z' + cos2 (α )IGz'

et

IGYZ = ∫ Y Z dΩ = ∫ ( y' cos(α ) + z' sin(α ))( − y' sin(α ) + z' cos(α )) dΩ
Ω Ω

=
sin(2α )
2
( IGy' − IGz' ) + IGy' z' cos(2α )

Définition: On appelle axes (centraux) principaux d'inertie les axes perpendiculaires GYZ
tels que IGYZ = 0
Ces axes sont donc obtenus par rotation de Gy' z' d'un angle α 0 déterminé par:
2IGy ' z'
tg(2α 0 ) =
( IGz' − IGy' )

30
Synthèse: Caractéristiques géométriques d'une section
L'étude d'une poutre s'effectue dans le repère (central) principal d'inertie. Pour une section
donnée, on doit être en mesure de:
- déterminer la position de son centre de gravité G .
- déterminer ses axes (centraux) principaux d'inertie GYZ
- calculer les caractéristiques géométriques de la section: (Ω, IGY , IGZ )

III Exemples
III.1 Section rectangulaire (bxh)
z Z
• Aire Ω = bh
• Moment d'inertie IAy :

h h3 h Y
G
IAy = b∫0 z2 dz = b
3
b3 A y
• Moment d'inertie IAz = h b
3
• Moment d'inertie IAyz :
h3 b3 b 2 h2
h b b 2h 2 (IAy = b
, I Az = h , IAyz = )
IAyz= ∫z =0 ∫y = 0 y z dy dz = 3 3 4
4
h3 b3
(IGY = b , IGZ = h )
12 12
La section étant symétrique, les axes GYZ sont axes principaux d'inertie; Par les formules de
Huygens on obtient:

IGY = IAy −   bh = b
h 2 h3
 2 h b
( et IGYZ = I Ayz −     bh = 0 comme il se doit )
12
b3 2 2
IGZ = h
12

III.2 Section circulaire de rayon R


Tout axe passant par G est principal d'inertie. Z

• Moment d'inertie polaire IG :

R4
IG = ∫ r r dr dθ = 2π = IGY + IGZ
2
G Y

4
R

Comme IGY = IGZ , on en déduit que:


D=2R
R4 D4
IGY = IGZ = π (= π )
4 64 R4
IGY = IGZ = π
4

31
III.1 Section triangulaire (b,h)
• Aire Ω = bh / 2 b/3
• Moment statique SAy : z
z' 
 y 
 M
y

b h(1− )
SAy = ∫ z dΩ = ∫ dy ∫ b z dz  h(1 − y / b)
y=0  z =0 

( )
h
b h u  par chgt de variable

= ∫u =0 du ∫z = 0 z dz  u= h(1− b ) 
y
h G y'
h/3
bh2 A y
= b
6
On en déduit que:
SAy bh2 2 h b
zG = = = et par analogie yG =
Ω 6 bh 3 3
• Moment d'inertie IAy :
 y

 dy
b h(1− )
IAy = ∫ z 2 dΩ = ∫ ∫ b z 2 dz 
y=0  z =0 

b h
h (u
= ∫u =0 du ∫z = 0 z dz =...=
2 b h3
12 )
h b3
• Moment d'inertie IAz =
12
• Moment d'inertie IAyz :
 y

= ∫ y z dΩ = ∫  ydy∫ b z dz
h(1− )b
IAyz
y=0  z= 0 

b h   =...= b h
2 2
u
h ∫u= 0  ∫z= 0 
u
= b(1 − )du z dz
h 24

Dans le système d'axes Gy' z' , les formules de Huygens permettent d'obtenir:
bh 3  h  2 bh bh 3
IGy' = − =
12  3 2 36
hb3
IGz' =
36
h 2 b2 b h bh h2 b 2
IGy' z' = − =−
24 33 2 72
Pour obtenir les axes principaux d'inertie GYZ , il faut tourner les axes Gy' z' d'un angle α 0
déterminé par:
2IGy ' z' h2 b 2 36
tg(2α 0 ) = =−
( IGz' − IGy' ) 36 (hb − bh 3)
3

hb
=
(h − b2 )
2

Dans ces axes principaux d'inertie GYZ , les inerties principales (IGY , IGZ ) sont données par ...

32
Chapitre IV

Contraintes et déformations dues


aux sollicitations normales ( N,M y , Mz )

I Introduction .................................................................................................................. 34
II Comportement vis-à-vis des sollicitations normales .................................................. 35
II.1 Contraintes engendrées par une sollicitation (N,M y , Mz ) ................ 35
II.2 Lois de comportement ...................................................................... 36
II.3 Interprétation et représentation graphique de ces résultats ............... 37
II.4 Contribution de (N,M y , Mz ) au travail de déformation δWdef . ........ 39
II.5 Formules et conventions de signe ..................................................... 39
II.6 État de contrainte en flexion composée ............................................ 40

33
Contraintes et déformations dues
aux sollicitations normales ( N,M y , Mz )

I Introduction
Le champ de vecteurs contraintes σ agissant sur la section d'une poutre peut être décomposé
en contrainte normale σ (= σ xx ) et contrainte tangentielle τ (= σ yx y + σ zxz ) :

σ = σx +τ

Dans la théorie des poutres, les sollicitations internes ne dépendent que des contraintes ( σ ,τ )
agissant sur les sections; elles ne font pas intervenir les composantes (σ yy ,σ zz ,σ yz ) du tenseur
des contraintes σ . On fera donc l'approximation que pour les poutres (σ yy ,σ zz ,σ yz ) sont nuls
(négligeables).
Avec cette hypothèse sur la forme de σ , la loi comportement de Hooke:

1+ν ν
ε = −  σ − tr(σ )1 (signe − car σ > 0 en compression )
E E

peut s'écrire plus simplement:

 E 
ε = − Eσ ; γ = − Gτ  où ε = ε xx , γ = (2ε yx ,2ε zx ) et G = 
 2(1 + ν) 

Pour des poutres homogènes avec un comportement élastique linéaire, si le gauchissement des
sections n'est pas empêché:
- les sollicitations 'normales' (N,M y , Mz ) ne génèrent que des contraintes normales σ
- les sollicitations de torsion et d'efforts tranchants (T ,Vy ,Vz ) ne génèrent que des
contraintes tangentielles τ
Dans ce chapitre et les deux suivants, nous nous intéresserons à l'étude des contraintes et des
déformations induites par:
- les sollicitations (N,M y , Mz ).
- les efforts tranchants.
- la torsion.
Nous effectuerons ces études directement sans se référer à une formulation 'mécanique des
milieux continus' du problème. Nous avons retenu ce choix de présentation car les
raisonnements qui y sont évoqués peuvent être assez facilement adaptés:
- au cas de poutres non homogènes (exemple: le cas important des poutres en béton
armé)
- à d'autres lois de comportements autre qu'élastique linéaire. (le béton par exemple
n'a pas un comportement élastique linéaire)

On donnera dans un chapitre ultérieur, à titre de référence, une présentation basée sur une
approche MMC avec l'étude du problème dit de St-Venant.

34
II Comportement vis-à-vis des sollicitations normales
II.1 Contraintes engendrées par une sollicitation (N,M y , Mz )
Nous avons vu dans le chapitre "Cinématique des poutres" que pour des sollicitations d'effort
normal et de flexion (N,M y , Mz ), l'hypothèse de conservation des sections planes après
déformation donne des résultats satisfaisants. De plus, on a vu que pour ce type de
sollicitations:
- les allongements ε xx (m) sont affines en (y, z)
λ x (m) = ε xx (m) = λ x + ω y z − ω z y

(et les glissements (γ xy ,γ xz ) sont nuls: γ xy = γ xz = 0 (i.e. λ y = λ z = 0))

Pour une poutre homogène constituée d'un matériau élastique linéaire isotrope de module
d'Young E, la loi de comportement nous indique alors que les contraintes normales sur une
section sont également affines en (y, z):
σ = −Eε ⇒ σ = affine en (y, z)
=ˆ α + β y + γ z

Expressions de (α ,β ,γ ) en fonction des sollicitations internes (N,M y , Mz ):


Cherchons à exprimer (α ,β ,γ ) en fonction des sollicitations (N,M y , Mz ). Il suffit pour cela
d'écrire que C˜ (s) est le torseur résultant de la distribution de vecteurs contraintes agissant la
section Ω(s):

• N = ∫ σ dΩ = ∫ (α + β y + γ z) dΩ
Ω Ω

= α Ω + β Sz + γ Sy
=αΩ ( Si on a pris soin de nous placer en G)

• M = My y + Mz z ( convention de signe ' projection' )



= ∫ gm∧ σ dΩ = ∫ (α + β y + γ z )(− y z + z y )dΩ
Ω Ω

= −(α Sz + β Iz + γ I yz ) z + (α Sy + β Iyz + γ I y ) y
 Si on a pris le soin de nous placer 
= −β Iz z + γ I y y  
 dans le répère central principal d'inertie 

On obtient ainsi, si on a pris le soin de se placer dans le repère central principal d'inertie,:
N M My
α= , β=− z , γ =
Ω Iz Iy

qui conduit à:
N Mz M
σ= − y+ y z (convention de signe ' projection' )
Ω Iz Iy

35
Pour ne pas faire d'erreur de signe dans l'utilisation de ce dernier résultat, on gardera en tête
les raisonnements de la figure suivante:

Quand Mz > 0, la fibre sup. (y > 0) est tendue (σ < 0)


y

Mz Mz
x
N Mz M
σ= − y+ y z
Ω Iz Iy

Quand My > 0, la fibre sup. (z > 0) est comprimée (σ > 0)


z

x
My My

Remarque: Si on passe à la convention de signe 'génie civil' :


( My ( M z ) compté positif s' il tend à comprimer la fibre sup. )

les contraintes normales sont données par:


N Mz M
σ= + y+ y z (convention de signe ' génie civil' )
Ω Iz Iy

II.2 Lois de comportement


De l'expression de la loi de comportement (ε xx (m) = − σ / E ):
λ x (m) = ε xx (m) = λ x + ω y z − ω z y
σ N M M
=− =− + z y− y z
E EΩ EI z EI y

on déduit que:
N My Mz
λx = − , ωy = − , ωz = −
EΩ EIy EI z

soit encore, en écriture intrinsèque (i.e. indépendante de la convention de signe)

 N
 λ = −
EΩ  termes dus aux efforts tranchants V et à la 
 + 
 ω = − My − Mz  torsion T qui seront ajoutés ultérieurement
 EI y EI z

Ces relations constituent les lois de comportement des poutres (homogène élastique linéaire)
vis-à-vis des sollicitations (N,M y , Mz ). Elles seront complétées ultérieurement par ajout des
contributions des efforts tranchant et de la torsion.

36
II.3 Interprétation et représentation graphique de ces résultats

Cas d'une sollicitation N


Sollicitation Répartition de contrainte associée

N
σ=

N Distributions sur la section


λ x ds = − ds
EΩ z z

N N σ λ x (m)

s s+ds N N
σ= λ x (m) = −
Mvt relatif section s+ds par Ω EΩ
rapport à section s Contraintes Déformations

Cas d'une sollicitation My


Sollicitation Répartition de Distributions sur la section
contrainte associée z z

σ ε (≡ λ x (m))
My
My My σ M
σ= z σ= z ε =− =− y z
Iy Iy E EI y
Contraintes Déformations

• Considérons le cas particulier, important en pratique, d'une poutre initialement droite. Sous
M
l'effet d'un moment My , la section s+ds tourne d'un angle ω y ds = − y ds par rapport à la
EI y
section s (cf. figure suivante).
z

s s+ds
R
ds 1 M
tg(−ω y ds) ≈ −ω y ds = ⇒ = −ω y = y
My ds My x R R EI y

My
ω y ds = − ds
EI y
Mvt relatif section s+ds par
rapport à section s

37
La poutre initialement droite prend une courbure (cf. figure):
1 My
= (Loi de comportement Moment-Courbure utilisée en grands déplacements)
R EI y

• Notons w(x) la flèche suivant z. En petits déplacements, on peut faire l'approximation


suivante:
1 w' '
= 3/ 2 ≈ w'' ( R > 0 pour fibre sup. comprimée)
R (1+ w' 2 )

et la loi de comportement Moment-Courbure se simplifie alors en:


My
w' ' =
EI y
• Pour une poutre droite en problème plan (xz), les formules de Bresse se réduisent à:
du
λx =
dx
dw
λz = +θy
dx

ωy = y
dx
Pour une sollicitation (N,M y ) (i.e. pas d'efforts tranchants ni de torsion), la distorsion λ z est
nulle et on a ainsi:
θ y = − w'

La rotation de la section θ y s'identifie (au signe près) à la pente de la fibre moyenne w' . Dans
l'état déformé, la section de la poutre est donc encore perpendiculaire à la fibre moyenne. On
verra dans la suite que pour une sollicitation quelconque, on peut souvent faire
l'approximation λ z ≈ 0 (plus exactement λ z << θ y ) et donc conserver l'interprétation
précédente w' = λ z − θ y ≈ −θ y .

En résumé graphique:

w ↔ flèche
w' ↔ −θ y rotation section ≡ pente fibre moyenne
1
w' ' ↔ courbure de la poutre
R

z 1
R≈
w' '
x θ y = − w'

38
II.4 Contribution de (N,M y , Mz ) au travail de déformation δWdef .
Le travail de déformation d'un champ de sollicitations C˜ dans un champ de déformations
˜ s'exprime par:
virtuel δ D

δWdef . = − C˜ ,δ D˜

=− ∫ ( Nδλ x + Vy δλ y + Vzδλ z + M yδω y + Mzδω z + Tδω x ds)


structure

En tenant compte des lois de comportement obtenues plus haut, on a ainsi:

• En fonction des sollicitations:


 NδN MyδMy MzδMz 
δWdef . = ∫  EΩ + EI + EI  ds + contributions de (Vy ,Vz ,T )
structure  y z 

• En fonction des déformations:

δWdef . = ∫ ( EΩλ x δλ x + EI yω yδω y + EIzω zδω z )ds + contributions de (λ y ,λ z ,ω x )


structure

Remarque: il est assez simple de vérifier que ces expressions de δWdef . sont indépendantes
de la convention de signe choisie

L'utilisation du PTV et, par voie de conséquence, de ces expressions de δWdef . sont d'un usage
fréquent en calcul des structures. On verra dans la suite que dans la pratique, avec une très
bonne approximation, on peut très souvent ne retenir que les contributions de flexion dans le
calcul de δWdef . :

 My δMy MzδMz 
δWdef . ≈ ∫  EI + EI  ds
structure  y z 
≈ ∫ ( EI ω δωy y y + EI zω zδω z )ds
structure

II.5 Formules et conventions de signe


Dans les paragraphes précédents, nous avons utilisé principalement la convention de signe
'par projection'. En convenant que dans l'écriture du symbole ± ( ou ) :
le signe du bas correspond à la cs 'projection'
le signe du haut correspond à la c.s 'génie civil'
on peut résumer les principales formules en:
N Mz M
σ= ± y+ y z
Ω Iz Iy

N My Mz
λx = − , ωy = − , ωz = ±
EΩ EIy EI z

39
Si les distorsions (λ y , λ z ) peuvent être négligées, alors:
v' ≈ θ z , w' ≈ −θ y
Mz My
v' ' ≈ ± , w' ' ≈
EIz EI y

La rationalité voudrait que l'on choisisse l'une des deux conventions de signe et que l'on s'y
tienne. Malheureusement, il se trouve qu'en pratique les deux conventions sont couramment
utilisées (ainsi qu'une troisième utilisée par les ingénieurs du génie mécanique et non évoquée
ici) . Plutôt que de vouloir mémoriser les signes correspondant à chacune de ces conventions,
il nous semble plus approprié de s'habituer à fixer les signes par un raisonnement rapide.
A titre d'exemple: v' ' (respectivement w' ' ) représente la courbure dans le plan (xy)
(respectivement (xz)). Cette courbure est une grandeur algébrique positive quand la fibre sup.
est comprimée. Ainsi, avec la convention de signe 'génie civil' ( My , Mz >0 si fibre sup
comprimée), on a:
Mz My
v' ' ≈ , w'' ≈
EI z EI y

alors qu'avec la convention de signe 'par projection' ( Mz >0 si fibre sup tendue) on a:
Mz My
v' ' ≈ − , w' ' ≈
EIz EI y

II.6 État de contrainte en flexion composée


Vocabulaire:
• Flexion pure : seul My (ou Mz ) ≠ 0
• Flexion déviée : M = My + M z , R = 0
• Flexion composée : (N ,M y + Mz )
Description de l'état de contrainte pour une flexion composée
Définition: On appelle Axe neutre la droite ∆ 0 sur laquelle la contrainte normale s'annule:
N My M
σ= + z− z y =0
Ω Iy Iz

En nous référant à la figure ci-dessous, cet axe neutre ∆ 0 est perpendiculaire au vecteur
Mz M
m= y− yz
Iz Iy
et la distance algébrique (G / ∆ 0 ) vaut:
N
d(G / ∆ 0 ) = GH = .
||m|| Ω

Sauf cas particuliers (par exemple si M est porté par l'un des axes principaux), l'axe neutre
n'est pas parallèle à l'axe de flexion M (cf. figure).

40
Axe Neutre ∆ 0 : σ = 0
σ<0

→ 
→ N
( P ∈∆ 0 ⇔ GP .m = GH.m = ) σ>0
Ω z
 Mz 
H  I 
m =  Mz 
 − y 
 Iy 
G y
N
GH =
||m||Ω  My
Axe de flexion M =  
 Mz 


→ m
Pour un point M situé à une distance algébrique ξ = − HM. de l'axe neutre, on a:
||m||
N → N 
→ →
σ(M) = − m.GM = − m.GH − m.HM =||m||ξ
Ω Ω
=0

Si l'axe neutre coupe la section, il la divise en deux parties: l'une entièrement comprimée,
l'autre entièrement tendue. Sinon, la section est entièrement comprimée ou tendue.
Sur tout axe ∆ parallèle à l'axe neutre, σ est constant. Les lignes iso-contraintes sont donc les
droites parallèles à l'axe neutre.
Dans une section, les contraintes normales extrémales sont atteintes sur les axes ∆ tangents au
contour de la section.
σ

Axe neutre
Contraintes normales extrêmales
˜ = (Nx ,0)
• Centre de Pression = Point P dans le plan de la section pour lequel C /P 1

N P

(N,M y , Mz ) appliqué en G  −Mz 

≡ G P =  MN 

 y 
N appliqué en P  N 

41
• Noyau central = domaine dans lequel doit se trouver le centre de pression pour que, pour
tout N>0, la section soit entièrement comprimée (σ11 >0 dans Ω).
Exercice:
Déterminer le noyau central pour une section circulaire et une section rectangulaire

Exercice:
On considère la poutre console de section rectangulaire de la figure suivante. Décrire la
distribution de contraintes dans la section d'encastrement (on indiquera: l'expression des
contraintes, la position de l'axe neutre, les lignes d'iso-contraintes, les contraintes extrémales
dans la section et les points pour lesquels celles-ci sont atteintes)
y'
y π /4
y' z

M N
2b
b

42
Chapitre V

Contraintes et déformations dues à l'effort tranchant

I Propriétés du champ de contraintes tangentielles......................................................... 38


a) Rappel théorème de Cauchy ........................................................................... 38
b) Définitions: Flux sortant et Circulation des cisaillements .............................. 39
c) Énoncé des propriétés du flux et de la circulation .......................................... 40
Formule de Bredt ..................................................................................... 40
Formule de la circulation......................................................................... 40
Commentaires et remarques .................................................................... 40
d) Calcul du Flux : justification de la formule de Bredt ..................................... 41
II Distributions de contraintes tangentielles dues à V ................................................... 42
a) Estimation grossière ........................................................................................ 42
b) Théorie élémentaire de calcul de τ pour les sections massives ..................... 43
c) Exemple .......................................................................................................... 44
d) Profils minces ................................................................................................. 45
Définitions et notations ........................................................................... 45
Cas d'un profil mince ouvert: .................................................................. 46
Cas d'un profil mince fermé simple (tubulaire) ....................................... 46
Commentaires.......................................................................................... 47
Résumé des démarches:........................................................................... 48
III Déformations induites par V - Lois de comportement............................................... 48
a) Densité linéique de travail intérieur pour la modélisation 3D ........................ 48
b) Densité linéique de travail intérieur pour la modélisation 1D ........................ 49
c) Lois de comportement des poutres vis-à-vis de (T ,V ) ................................... 49
d) Exemple: Section réduite d'une section rectangulaire .................................... 51
IV Résumé des lois de comportement élastique linéaire ................................................ 52
V Retour aux profils minces: exemple de calcul ............................................................ 52

43
Contraintes et déformations dues à l'effort tranchant

I Propriétés du champ de contraintes tangentielles


Dans ce paragraphe, nous allons établir quelques propriétés du champ de contraintes
tangentielles τ agissant sur la section d'une poutre. Les formules obtenues seront à la base des
méthodes d'estimation des distributions de contraintes de cisaillement.
a) Rappel théorème de Cauchy
En RDM, les contraintes sont comptées > 0 en compression. Sur une facette de normale n
rentrante s'exerce la contrainte σ = σ.n

σ = σ.n σ n = σ .n contrainte normale > 0 en compression

τ = σ − σ n n vecteur contrainte tangentielle


n

Théorème de Cauchy :
En un point M d'un milieu continu, soient deux facettes de normales n 1 et n 2
perpendiculaires.
Notons : τ 1 = n2 .(σ.n1 ) = n 2 .σ 1
et τ 2 = n1 .(σ.n 2 ) = n1 .σ 2
Le théorème de Cauchy traduit la symétrie du tenseur des contraintes et s'exprime par:

τ 1 = τ 2 =ˆ τ *

τ = n 2 .σ 1
τ = n1 .σ 2
n1
σ1
n2 τ = n 2 .σ 1

τ = n1 .σ 2
(Cas d'un état de
contrainte plane)
σ2 (Cas général)

fig : illustration du théorème de Cauchy

Remarques:
• Les contraintes τ = n1 .σ 2 et τ = n 2 .σ 1
convergent ou divergent toutes deux vers
l'arrête commune aux deux facettes. Non

* Notation " =ˆ " : égal de définition.

44
• Dans la théorie des poutres, la surface latérale (SL) de la poutre est supposée non
sollicitée (σ = 0 sur SL ). Le théorème de Cauchy nous permet d'en déduire qu'en tout
point de la frontière Γ = ∂Ω de la section Ω d'une poutre, le champ de contraintes
tangentielles τ agissant sur la section est tangent à Γ . La frontière Γ est donc ligne de
cisaillement.
Γ = ∂Ω
Cauchy
 → τ Ω
τ
Surface latérale (SL) non chargée Γ est une ligne de cisaillement
σ = 0 sur SL

b) Définitions: Flux sortant et Circulation des cisaillements

Soit Ω une section de poutre et Γ * une courbe y


fermée inscrite dans Ω . *
x
Γ
On note (cf. figure ci-contre): n
• Ω* le domaine matériel intérieur à Γ *.
• Ω * le domaine géométrique intérieur à Γ*. t
• n normale sortante sur Γ* G z
• t vecteur tangent à Γ* (t = x ∧ n )
• d élément de longueur sur Γ*
• d = d t (Γ*. parcourue dans le sens direct)

Pour le cas d'une section multiplement connexe Γ0


(c.a.d une section Ω 'comportant des trous' notés Γ1 Γi
(Ω i )i =1,n ), on notera (cf. figure ci-contre): Ω1 Ωi

• Γ0 la frontière extérieure de Ω , Γn
• Γi la frontière extérieure de Ω i , Ωn
et on a bien sur ∂Ω = Γ = ∪ Γi .
i =0,n

Définitions :
On appelle Flux (sortant) et Circulation des cisaillements pour la courbe fermée Γ* inscrite
dans Ω les quantités suivantes
Flux sortant : Φ(Γ * ) = ∫Γ * τ .nd

Circulation : C(Γ * ) = ∫Γτ* .d

45
c) Énoncé des propriétés du flux et de la circulation
Dans ce paragraphe, nous énoncerons deux relations qui permettent de relier ces deux
grandeurs, flux Φ(Γ * ) et circulation C(Γ * ) , aux sollicitations internes (V ,T ) Dans ce
chapitre, nous démontrerons la première de ces relations (formule de Bredt) qui permet de
calculer le flux Φ(Γ * ) en fonction de l'effort tranchant (Vy ,Vz ) . La deuxième relation, dite
"formule de la circulation"' sera justifiée dans le chapitre suivant.

Formule de Bredt

V
Φ rentrant (Γ * ) = S(Ω* )
I
 V = Vy ou Vz 
 
avec  S(Ω* ) moment statique de Ω* 
  par rapport à l' axe ⊥ à V 
 I inertie de la section  

Formule de la circulation
La formule de la circulation fait intervenir le point centre de cisaillement C et le module de
rigidité à la torsion K de la section; ces deux notions ne seront précisées qu'ultérieurement.
Si on choisit Γ* confondue avec l'une des frontières Γi , alors:
TC
C(Γi ) = 2 Ω
K i
 TC couple de torsion résultant au centre de cisaillement C 
avec  K module de rigidité à la torsion (homogène à une inertie)
 Ω aire géométrique intérieure à Γ 
 i i 
En torsion pure (c.a.d pour un effort tranchant nul V = 0 ), la relation précédente est valable
quelque soit le choix de Γ*. Comme en torsion pure, le couple de torsion est le même en tout
point ( ∀M , TM = T (= TC ) ), la formule de la circulation s'écrit alors:

T *
C(Γ * ) = 2 Ω (en torsion pure)
K

Commentaires et remarques
• Pour un effort tranchant quelconque, la formule de Bredt pour le flux sortant s'écrit:
V V 
Φ(Γ * ) = −  2 Sz (Ω* ) + 3 Sy (Ω* )
 I3 I2 

En pratique, on décompose toujours les calculs en examinant le cas d'un effort V = Vy


seul puis V = Vz seul. On retiendra donc la formule de Bredt sous la forme donnée plus
haut.

46
• Dans l'étude d'une section, lors de l'utilisation de la formule de la circulation, le module
de rigidité à la torsion K et la position du centre de cisaillement C sont généralement des
grandeurs encore indéterminées. Que l'on n'ait pas encore donné de définitions précises
de (C et K) à ce stade du cours ne doit donc pas être perçu avec un sentiment de malaise.
Il suffit de garder en tête que:
- C est un point particulier du plan de la section (généralement C ≠ G ),
- K est une grandeur caractéristique de la section, homogène à une inertie,
qui sont déterminés par la suite.
 yC 
• Notons C =   les coordonnées du centre de cisaillement. Une sollicitation (V ,T ) (en
 zC 
G) correspond à une sollicitation résultante en C (V ,TC = T + Vy zc − Vz yz ) .
• Si l'effort tranchant est nul ( V = 0 ) , alors on est en torsion pure et:

Φ(Γ * ) = 0
T = TC .
T *
C(Γ * ) = 2 Ω (∀Γ * )
K

• Pour un effort tranchant V 'appliqué' en C (c.a.d si TC = 0 ), on a:


C(Γi ) = 0 ∀i

On retiendra que "le centre de cisaillement C est LE point le plus adapté pour l'étude
des effets de la torsion et de l'effort tranchant (plus commode que G )"
d) Calcul du Flux : justification de la formule de Bredt
Considérons le cylindre [x, x+dx] découpé par Γ * (cf. figure suivante). et examinons son
équilibre dans la direction x .
*
Γ * n
* Γ τx
Ω τx

qx x x
τ x = −τ .n
σ(x) Ω − σ (x + dx) (Cauchy)
dx
équilibre suivant x du cylindre
[x, x + dx] découpé par Γ *

Cet équilibre suivant x se traduit par:

[σ(x) − σ (x + dx)]dΩ +  ∫Γ * τ x d + ∫Ω * x dΩ dx = 0


q
∫ Ω* Ω

En tenant compte du théorème de Cauchy τ x = −τ n , on en tire que:

 − dσ + q x  dΩ =
∫ ∫Γ * τ .nd = Φ(Γ )
*
(1)
Ω *
 dx Ω 

47
Or, nous avons vu que les contraintes normales s'expriment par:
N Μ Μ
σ = + y z− z y
Ω Iy Iz

et que les équations d'équilibre local imposent que:


dN dMz dMy
= qx ; = −Vy ; = Vz .
dx dx dx
En supposant les variations de Ω, Iy et Iz en x suffisamment lentes, on a ainsi:

dσ q x Vy V
= + z+ z y
dx Ω Iy Iz

qui, reporté dans (1), permet d'établir la formule de Bredt:

V V 
Φ(Γ * ) = − ∫Ω*  2 y + 3 z dΩ
 I3 I2 
V V 
= −  2 Sz (Ω* ) + 3 Sy (Ω* )
 I3 I2 

Rappels:
• En pratique, on décompose toujours les calculs en examinant le cas d'un effort V = Vy
seul puis V = Vz seul:

V  V = Vy ou Vz 
Φ rentrant (Γ * ) = S(Ω* ) où   (formule de Bredt )
I S, I par rapport à l' axe ⊥ à V 

II Distributions de contraintes tangentielles dues à V

a) Estimation grossière
Une estimation grossière de l'ordre de grandeur des contraintes τ peut-être obtenue en
supposant que V est équilibré par une répartition de τ parallèle à V et uniforme sur la
section:

Dangereux
V Sous - estimation de τ max
V τ uniforme = τ =

Cette estimation permet d'avoir l'ordre de grandeur de τ ; mais on ne peut absolument pas
l'utiliser dans un dimensionnement car elle conduit à une importante sous-estimation des
contraintes tangentielles maximales subies par la section (ne va pas dans le sens de la
sécurité).
En outre, on notera que l'hypothèse retenue sur la forme du champ τ ne respecte pas la
propriété "la frontière Γ est ligne de cisaillement".

48
b) Théorie élémentaire de calcul de τ pour les sections massives
Pour les sections massives, une meilleure estimation des contraintes tangentielles est obtenue
à partir de l'utilisation de la formule de Bredt.

Pour la contribution de Vy dans ce cas de section y


massive, la composante de τ la plus importante *
x
Γ τ
à estimer est τ y . Pour cela, appliquons la
Ω*
formule de Bredt à la courbe Γ* entourant le
domaine Ω* hachuré sur la figure ci-contre. La Vy Γy
partie de frontière Γ * ∩ ∂Ω étant ligne de G z
cisaillement, on obtient:
Vy
Φ(Γ * ) = Φ(Γy ) = Sz (Ω* ) ,
Iz
b(y)
soit, en notant Φ(Γy ) =ˆ Φ(y) et Sz (Ω* ) =ˆ Sz (y) ,

Vy
Φ(y) = ∫Γ τ y (y,z)dz = S (y).
y Iz z

En divisant par la largeur de la section b(y) au niveau de Γy , on peut interpréter la grandeur


1
b(y) ∫Γy y
τ (y,z )dz comme une contrainte moyenne τ y (y) sur Γy (ou, ce qui revient en partie

au même, en supposant que τ y (y, z) est indépendant de z τ y (y, z) ≈ τ y (y)), on obtient


finalement:
Vy Sz (y)
τ y (y) =
Iz b(y)

Variations de τ y (y):
Il est facile de constater que le moment statique:

Sz (y) = ∫y ≥ y y b(y )dy

atteint son maximum en y = 0, c'est-à-dire au niveau du centre de gravité G de la section.


S (y)
Sauf cas assez rares, b(y) est ≈ constant ou en tout cas est tel que z atteint également
b(y)
son maximum au niveau de G. On a donc en général le résultat suivant:

Dans une section, la contrainte tangentielle maximale τ max = Sup(τ (y) ) est atteinte
y
généralement au niveau du centre de gravité et vaut:
V S (0)
τ max = y z
Iz b(0)

Iz
Définition: On appelle bras de levier élastique la quantité z = .
Sz (0)

49
En pratique, dans les dimensionnements, on peut souvent prendre une 'bonne approximation à
priori' de z . (par exemple: z = 0.67h pour une section rectangulaire de hauteur h, z ≈ 0.9h
pour les poutres métalliques courantes en I). On retiendra donc l'expression de τ max en
fonction du bras de levier élastique:
Vy
τ max =
b(0)z
Remarque:
Pour une section soumise à une flexion M, on montre facilement (exo) que le torseur résultant
M
des contraintes de compression (resp. de traction) équivaut à une force F = (resp. − F )
z
excentrée de d + (resp. de d − ) par rapport à G (cf. figure suivante). On vérifie que
z = d + + d − , ce qui explique l'origine de l'appellation "bras de levier élastique".

F
Ω+
d+
M z
Ω− d−
F
My
σ=
I

Généralisation à une coupure quelconque:


Plus généralement, en appliquant la formule de Bredt à un
domaine Ω* limité par une coupure judicieusement
choisie, on obtient le cisaillement moyen le long de la Ω*
coupure :
1 Vy Sz (Ω * )
τ = (τ .n) moy = ∫ τ .n d =
Iz
Coupure

n : normale à la coupure rentrante dans Ω*


: longueur de la coupure
c) Exemple
1
y + 
Pour une section rectangulaire h y
(b xh), on a: 2  2
+ g
1 h h y τ (y)
Sz (y) = yg Ω* = ( + y) b( − y) + G h
2 2 2
bh 
1− ( )2 
2
2y 3 Vy
=  τG =
8  h  2 bh
b

50
Cela conduit à une variation parabolique de τ (y):
3 Vy  2y 2 
τ (y) = 1 − ( ) .
2 bh  h 

La contrainte de cisaillement maximale est atteinte au niveau de G; elle est de 50% supérieure
V
à l'approximation grossière τ = y :
bh
3 Vy 3
τG = = τ
2 bh 2

d) Profils minces
Définitions et notations
Les profils minces, poutres de sections droites de "faibles épaisseurs", constituent une classe
de poutres importante dans la pratique (Exemples : Poutres en I, en T, Cornières en L, en
U...).
Nous décrirons ces sections par la donnée d'une ligne moyenne L du profil et des variations
d'épaisseurs le long de cette ligne.

Pour l'étude des profils minces, nous adopterons


les notations générales suivantes (cf figure t (s) n(s) η
s
ci-contre): x1
e(s) / 2
• L ligne moyenne de la section e(s)
-
• s abscisse curviligne le long de L, (à ne 2
pas confondre avec l'abscisse curviligne le P(s)
long de la fibre moyenne de la poutre)
L ligne moyenne
• P(s) point courant de L du profil
• e(s) épaisseur en P(s), perpendiculaire- Section Profil mince Ω
ment à L. (profil mince e(s)<<L)

Avec ces notations, la section de la poutre est définie mathématiquement par:


 e(s) e(s)  
Ω =  M = P(s) + η n(s) avec P(s) ∈ L et η ∈  − , 
  2 2 

Les calculs de distributions de contraintes de cisaillement pour les profils minces seront
d'autant meilleurs que les hypothèses suivantes sont vérifiées :
• e(s) à variations lentes
• e(s) << R(s) rayon de courbure de L en P(s)
• e(s) << longueur de L.

Pour ce type de section 'profil mince', la faible épaisseur et la propriété "∂Ω est ligne de
cisaillement" nous amène à faire l'hypothèse que le champ τ (M) demeure toujours parallèle à
L , ce qui se traduit par:
τ (M) ≈ τ(s, η)t (s)

51
Cas d'un profil mince ouvert:
Par les mêmes raisonnements que pour les s
sections massives, la formule de Bredt appliquée
à la courbe Γ* entourant le domaine Ω* hachuré Vy Sz (s)
τ (s) =
sur la figure ci-contre, permet d'établir que: e(s)I z
+ e(s )/ 2
1 Vy Sz (s)
e(s) − e(s∫ )/ 2
τ (s) = τ(s,η)dη = y
e(s)Iz
z
Faisons l'hypothèse d'une distribution de τ (s,η) indépendante de η , on obtient alors:
τ (s,η) = τ (s) = τ (s).

On verra dans la suite (cf. exemple section en U) que cette dernière solution correspond, non
 yc 
pas à l'application de l'effort Vy en G, mais en un point C =   de la section appelé "centre
 zc 
de cisaillement". En d'autres termes, la distribution de contraintes tangentielles ainsi exhibée
correspond en faite à une sollicitation (Vy ,T = − zc Vy ):

y Vy y

+ C centre de ⇔ Vy +C
cisaillement
G G
z z
T = −zcVy

Cas d'un profil mince fermé simple (tubulaire)


Construction de la solution pour Vy appliqué au centre de cisaillement:
Notons φ (s) le flux sur l'épaisseur du tube
en s (flux orienté dans le sens des s): φ (0)
L
+e (s)/ 2

φ (s) = ∫ τ(s, η)dη . φ (s)


−e (s)/ 2

y
La formule de Bredt appliquée à la courbe
Γ* entourant le domaine Ω* hachuré sur la z
Vy Sz (s)
figure ci-contre, permet d'établir que: φ (s) = φ (0) −
Iz
Vy Sz (s)
φ (s) = φ (0) −
Iz Section tubulaire

Considérons le cas d'une distribution de τ (s,η) indépendante de η (τ (s,η) ≈ τ (s) = τ (s)); on


obtient alors:
φ(0) Vy Sz (s)
τ (s) = −
e(s) Ize(s)

52
Pour 'choisir' φ (0) , on fait appel à la formule de la circulation appliquée sur la frontière
extérieure du tube ( Γ * = Γ0 ). Si on désire que cette distribution de contrainte corresponde à un
effort tranchant Vy appliqué au centre de cisaillement (TC = 0), il nous faut vérifier (formule
de la circulation):
C(Γ0 ) = 0,

ce qui se traduit par:

 φ(0) Vy Sz (s) 
∫ τ(s)ds ≈ ∫ τ (s)ds = ∫  e(s) − Ize(s) 
 ds = 0 ,
Γ0 L L

d'où l'expression de φ (0) :


ds
Vy ∫ S (s) e(s)
z

φ (0) = L
ds
∫ e(s)
Iz
L

Pour la distribution de contrainte ainsi obtenue, le calcul du couple de torsion T résultant en G


permet alors de déterminer la coordonnée zc du centre de cisaillement (en traduisant que
(TC = 0)):
T
zc = −
Vy

Commentaires
La mise en œuvre de ces calculs est souvent assez 'lourde'. Pour la mener correctement et
jusqu'au bout, il faut être soigneux et méthodique. En particulier, on évitera de 'vouloir à tout
prix' donner les résultats sous forme d'expressions littérales complètes: on décomposera
plutôt les calculs (et la présentation des résultats) en s'appuyant sur des grandeurs annexes.
Par exemple, il est plus clair et plus utile d'écrire:
 Iz =...
φ(0) Vy Sz (s) 
τ (s) = − avec φ(0) =...
e(s) Ize(s)  S (s) =...
 z

que d'exprimer τ (s) après remplacement de ( Iz ,φ(0),Sz (s)) par leurs expressions.

Dans ce paragraphe, nous nous sommes limités à la description des démarches de calcul des
distributions de contraintes dues à l'effort tranchant (appliqué au centre de cisaillement).
Nous n'illustrerons ces démarches par un exemple qu'un fin de chapitre.

53
Résumé des démarches:
Pour une sollicitation Vy appliquée au centre de cisaillement:
Hypothèse: τ (s,η) ≈ τ(s)t (s)
• Profil mince ouvert:
V S (s)
Bredt ⇒ τ (s) = y z
e(s)Iz
T
Couple de torsion T[ τ (s)] ⇒ zc = −
Vy
• Profil mince tubulaire:
φ(0) Vy Sz (s)
Bredt ⇒ τ (s) = −
e(s) Ize(s)
Circulation ⇒ C(Γ0 ) ≈ ∫ τ(s)ds = 0 => détermination de φ (0)
L
T
Couple de torsion T[ τ(s) ] ⇒ zc = −
Vy

III Déformations induites par V - Lois de comportement


Pour une sollicitation de torsion et d'efforts tranchants (T ,V ) , l'expérience montre que les
sections de la poutre subissent un gauchissement. Les déplacements et les déformations de la
poutre (ξ˜, D˜ ) ne peuvent alors être définis qu'en termes de "moyennes".
Ces définitions s'introduisent de façon implicite en termes de "moyenne énergétique" sous la
forme de l'exigence suivante:
L'expression du travail intérieur (et extérieur) de la description MMC (3D) doit
s'identifier avec celle de la modélisation poutre (milieu curviligne 1D).

a) Densité linéique de travail intérieur pour la modélisation 3D


Pour une poutre considérée en tant que milieu 3D, le travail intérieur δWi des contraintes σ
dans les déformations δ ε associées à un mouvement virtuel s'exprime par:

δWi = ∫ σ:δ ε dV (convention σ > 0 en compression)

Par ailleurs, les quelques remarques suivantes:

(N, M flexion ) ⇔ Contraintes normales σ


(T,V ) ⇔ Contraintes tangentielles τ
˜
Sollicitations internes C(s) ⇔ liées à (σ,τ ) uniquement

nous amènent à faire l'hypothèse que σ est de la forme:

 σ τy τz 
 
σ ≅ τy 0 0
 τ z 0 0 

54
Pour une poutre élastique linéaire isotrope, cela conduit à:
σδσ τ δσ  E module d' Young 
δWi = − ∫ dV − ∫ dV  G module d' élasticité transversale = E

E G  2(1 + ν ) 
contribution de contribution de
(N ,M ) (T ,V )

Pour l'identification avec la modélisation 1D, nous définissons une densité linéique de travail
intérieur (par intégration sur la section Ω de la poutre):
σδσ τ δτ
δwi = − ∫Ω dΩ − ∫Ω dΩ
E G

b) Densité linéique de travail intérieur pour la modélisation 1D


Pour la RDM, le travail intérieur:


δWi = C˜ .δD˜ ds

= ∫ (N δλ x + M f .δω )ds + ∫ (T δω x + V .δλ )ds


contribution de contribution de
(N , M f ). (T , V ).

correspond à une densité linéique:


δwi = (N δλ x + M f .δω ) + (T δω x + V .δλ )
contribution de contribution de
(N , M f ). (T ,V ).

c) Lois de comportement des poutres vis-à-vis de (T ,V )


Afin de simplifier la présentation, nous nous appuierons sur quelques affirmations qui ne
seront légitimées que par la suite:

a) Les lois de comportement vis-à-vis de (T ,V ) s'expriment de manière plus simple si


on considère les éléments de réduction de (C˜ , D˜ ) non pas en G mais en un point
 yc 
C =   de la section appelé "centre de cisaillement":
 zc 
C˜ = (T ,V ) = (T + z V − y V ,V )
/C C c y c z

La définition précise de ce point C sera donnée un peu plus loin dans ce paragraphe.

b) Pour une section symétrique, le centre de cisaillement C appartient à l'axe de


symétrie. Si la section possède deux axes de symétrie, C se confond avec G (C=G).

c) Dans la plupart des cas (sauf pour les poutres très "courtes"), les déformations
induites par les efforts tranchants peuvent être négligées devant celles dues à la
flexion. Il sera donc souvent inutile de se préoccuper des lois de comportement vis-à-
vis de l'effort tranchant.
Attention de ne pas aller trop vite en besogne dans l'interprétation de cette
affirmation qui ne concerne que les déformations: l'estimation des
contraintes induites par les efforts tranchants est toujours impératives
pour la bonne conception d'une structure.

55
Plaçons-nous en un point C, pour l'instant point arbitraire du plan de la section.
L'identification en C des densités linéiques de travail intérieur δwi (3D) et (1D) s'exprime par:
τ δτ
δwi = (TC δω x + V .δλ C ) = − ∫Ω dΩ (pour les contributions de (TC,V ) )
G
Afin de développer de façon formelle cette identification, notons:
- τ TC la distribution de contrainte induite par une torsion pure TC = 1 (= T ) ,
- τ Vy // par la seule application de Vy = 1 en C,
- τ Vz // par la seule application de Vy = 1 en C.
Par linéarité, la distribution de contrainte pour une sollicitation (TC,V ) quelconque s'exprime
alors par:
 τ TC 
 
τ = TC τ TC + Vy τ Vy + Vz τ Vz [ ]
= TC , Vy , Vz  τ Vy 
τ 
 Vz 
En tenant compte de cette décomposition, on peut exprimer l'identification des δwi sous la
forme:
 δTC 
 
1
[
δwi = (TC δω x + V .δλ C ) = − TC , Vy , Vz .S.  δVy 
G
]
 δVz 

où S est une matrice (3x3) symétrique dont les éléments sont définis par
Sαβ = ∫Ω τ a τ β dΩ pour α,β = TC ,Vy ,Vz

On en déduit la loi de comportement vis-à-vis de (TC,V ):


ω x   TC 
 C 1  
 λ y  = − G S.  Vy 
 λ Cz   Vz 

Définition: Le centre de cisaillement (ou centre de torsion) est défini comme le point C de
la section qui permet d'annuler les termes de couplage STC V y et STC V z .
On admet qu'au centre de cisaillement, SVy Vz , non rigoureusement nul, est cependant
négligeable SVy Vz ≈ 0. Ainsi quand le point C est placé au centre de cisaillement, la matrice S
est diagonale. On introduit alors les définitions suivantes:
• K = Module d'inertie de torsion :
1
= sTT = ∫Ω τ T2 dΩ (rq: en torsion pure Tc ≡ T )
K
• Ω y = Section réduite à l'effort tranchant Vy :
 
1  1 
= sVy Vy = ∫Ω τV2 y dΩ
 = V 2 ∫Ω τ 2
dΩ 
Ωy  y 
 
du à V2 appliqué au
centre de cisaillement

1
• Ω z = Section réduite à l'effort tranchant Vz : = sVz Vz =...
Ωz

56
Avec ces hypothèses et ces définitions, la loi de comportement s'exprime simplement par:
 TC
 ω x = − GK
 C Vy
 λy = −
GΩ y

V
 λ Cz = − z
 GΩ z

Transportée en G, cette loi de comportement s'écrit:

 T
ω x = − C
 GK  0

→
 Vy z avec GC =  yC 
 λy = − − C TC  
 GΩ y GK  zc 
 Vz y et TC = T + zc Vy − yc Vz
 λz = − + C TC
 GΩz GK

d) Exemple: Section réduite d'une section rectangulaire


Pour déterminer les caractéristiques (K,Ω y ,Ωz ) d'une section, il nous faut pouvoir exprimer
l'annulation des termes de couplage STC V y et STC V z pour déterminer la position du centre de
cisaillement C; il faut donc attendre d'être en mesure de déterminer les contraintes induites par
la torsion, objet du chapitre suivant.
Pour une section possédant deux axes de symétrie, le centre de cisaillement C est confondu
avec G. Pour ce cas, on peut ainsi, dès à présent, déterminer les caractéristiques (Ω y ,Ω z ) .
Par exemple, pour une section rectangulaire massive (b xh), nous avons estimé en II c)
l'expression des contraintes de cisaillement dues à Vy par:
3 Vy  2y 2 
τ (y) = 1 − ( )
2 bh  h 
On peut donc calculer:
2
+h /2  3
1
= ∫ τ(V 1 − ( 2y ) 2   dy
=1) dΩ = b∫ 
2

Ωy Ω y y = −h /2  2Ω 
 h  
6
=...=
5Ω
et établir ainsi les sections réduites à l'effort tranchant:
5
Ωy = Ωz = Ω (pour une section rectangulaire massive)
6

Vocabulaire: On appelle "coefficients d'aire cisaillée" les rapports (généralement <1)


Ωy Ω
k y =ˆ ,k z =ˆ z .
Ω Ω
5
Pour un rectangle: k y = kz = .
6

57
IV Résumé des lois de comportement élastique linéaire
En synthèse des résultats de ce chapitre et du chapitre précédent, on obtient en écriture
intrinsèque* :
Loi de comportement élastique linéaire
 
→
N Vy Vz GC ∧ TC
λ = − − − −  C: centre de cisaillement 
EΩ GΩ y GΩ z GK
  T : couple de torsion en C
M  C 
 ω = − TC − y − Mz
 GK EI y EI z

Densité linéique de travail de déformation :


dwdef = − C˜ (s).δ D
˜ (s )ds

N δN Vy δVy Vz δVz TC δTC My δM y Mz δMz


=( + + + + + )ds
EΩ GΩ y GΩ z GK EI y EI z
= (EΩλ x δλ x + GΩ y λ Cy δλ Cy + GΩ zλ Cz δλ Cz + GKω xδω x + EI yω yδω y + EIzω zδω z )ds
TC, λ Cy ,λ Cz : composantes des éléments de réduction au centre de cisaillement C.

Remarque: Dans la majorité des cas, si la flexion est non nulle, l'énergie de déformation liée
à la flexion est prépondérante
M δMy Mz δMz
dwdef ≈ ( y + )ds ≈ (EI y ω y δω y + EI zω zδω z )ds .
EI y EIz

V Retour aux profils minces: exemple de calcul


Calcul d'une cornière en U (pour V appliqué en C ):
a y
3
épaisseur e<<a Ω ≈ 3ae
1
A• • Iy ≈ ea3
a 3
G z
7
Iz ≈ ea 3
12
a
On considère le profil mince ouvert de la figure ci-dessus.
Caractéristiques géométriques:

Ω ≈ 3ae
e a a S a
SAy ≈ ea + ea + ea ≈ ea 2 ⇒ zG = Ay =
2 2 2 Ω 3

* i.e. indépendamment des conventions de signe.

58
a 2
⇒ IGy = I Ay −   Ω =
ae3 ea 3 ea 3 2ea3 ea3
IAy ≈ + + ≈
3 3 3 3  3 3
ea 3  ae 3 a 2  7ea3
IGz ≈ + 2 + ( ) ae ≈
12  12 2  12

Distributions de contraintes:
V  Vy Vz 
Pour V = Vy ou Vz en C : τ (s) = S(s)  = eI Sz (s) ou eI Sy (s)
eI  z y 
• Calcul de (Sy (s), Sz (s)) :
Les différents cas de figure sont regroupés dans le tableau suivant:

((y ,z ) définis par (y = ay ,z = az ):


a y
3
1 2a 2a a 2a
Sy (z ) = ( + z)( − z)e Sz (z) = ± ( − z)e
G z 2 3 3 2 3
1 4 1 2
a y = ea 2 ( − z 2 ) = ±ea 2 ( − z )
2 9 2 3
3
G z
y a a a a a 1 a a
a Sy (y) = ( − )ae − ( − y)e Sz (y) = ae + ( + y)( − y)e
2 3 3 2 2 2 2 2
3
y 1
= ea2 = ea 2 (5 − 4y 2 )
G z 3 8

On obtient ainsi les variations de τ (s) suivantes:


2 1
1 y y
9 2
6
5
8
G z G z

(Vz ,TC = 0) (Vy ,TC = 0)

1
2
Les flèches donnent le sens physique de τ. Les valeurs indiquées sont
Va 2  τ S(s) 
des valeurs de τ normalisé par :  τ normalisé = = 2
I  (Va / I) ea 
2

Détermination de la position du centre de cisaillement:


Calcul des couples de torsion T (= ycVz − zc Vy ) associés à ces distributions τ (s):

59
• Cas Vz : Par symétrie, il est assez simple de constater que T est nul. On en déduit que
T
yc = = 0, résultat prévisible a priori (section symétrique par rapport à Gz).
Vz

• Cas Vy : En nous référant à la figure donnant les variations de τ (s), on obtient:

a 2a
a a
T = ∫2 a τ(y)e dy + 2 ∫ 3 a τ (z)e dz
y=− 3 z =− 2
2 3
âme du U deux ailes

2 1 
2 1 2
a Vy
= (ea ) ∫ 1 τ norm. (y )dy + ∫ 3 1 τ norm. (z )dz 
2
Iz  3 y =− 2 z=−
3 
2 1 2 
a2 Vy 1
1
2
1 2
= (ea ) ∫ 1 (5 − 4y )dy + ∫ 3 1 ( − z)dz 
2

Iz  3 y =− 2 8 z=− 2 3
3 
......= 4 / 9
4 12 16
= ea 4 Vy 3
= aVy
9 7ea 21
T 16
On en déduit que zc = − = − a
Vy 21

 yC   0 
Conclusion : C   =  − 16 a
 zC   21 

Détermination des sections réduites à l'effort tranchant

Rappel : Ω α Section réduite à l'effort tranchant Vα (α = y ou z)


1
= ∫Ω τ2 dΩ
Ωα du à V =1 appliqué au
α
centre de cisaillement

• Cas Vz : En nous référant à la figure donnant les variations de τ (s), on obtient:


a 2a
1
= 2∫ τ (y)edy + 2∫ 3 a τ 2 (z)edz
2 2

Ωz y =0 z =−
3
âme du U
deux ailes
2
 a2   1 2

=   (2ea) ∫ 2 τ 2 norm. (y )dy + ∫ 3 1 τ 2 norm .(z )dz 
 Iy   y=0 z =−
3 
2
 a2   1 y 2 2 2
 13 1
=   (2ea) ∫y2= 0   dy + 2 ∫z3= − 1  ( − z 2 ) dz  =
1 4
 Iy   3 3 2 9  20 ae
......= 13 / 360
20
Ωz = Ω ≈ 0.513Ω
39

60
• Cas Vy : En nous référant à la figure donnant les variations de τ (s), on obtient:
a 2a
1
= ∫ 2 a τ 2 (y)edy + 2∫ 3 a τ 2 (z)edz
Ωy y=−
2
z= −
3
âme du U deux ailes

 1 
2
 a2  2

=   (ea) ∫ 2 1 τ 2 norm.(y )dy + 2∫ 3 1 τ 2 norm.(z )dz 


 Iz   y=−2 z =−
3 
2
 a2   12  1 2 
2 2
 1 2 
2
  12  2 61 1
=   (ea) ∫y = − 1  (5 − 4y ) dy + 2∫z =− 1  ( − z ) dz  =  
3
 Iz   2 8 3 2 3  7 120 ae
......= 61 / 120
245
Ωy = Ω ≈ 0.223Ω
1098

Remarque: Par des considérations de symétrie, il est assez simple de constater que, pour cet
exemple, le terme de couplage sVy Vz est ('rigoureusement') nul: sVy Vz = ∫Ω τ Vy τ Vz dΩ = 0 .

Il reste à caractériser cette section vis-à-vis de la torsion. Cela sera fait dans le chapitre
suivant (sous la forme d'une proposition d'exercice).

61
62
Chapitre VI

Contraintes et déformations dues à la Torsion

I Torsion des sections massives ...................................................................................... 64


a) Section circulaire pleine ou creuse ................................................................. 64
b) Section rectangulaire ...................................................................................... 65
c) Analogie de la membrane ............................................................................... 66
II Justification de la formule de la circulation ................................................................ 67
III Torsion des profils minces ......................................................................................... 68
a) Cas d'un profil mince fermé simple (tubulaire) .............................................. 68
b) Cas d'un profil mince ouvert........................................................................... 69

63
Contraintes et déformations dues à la Torsion

I Torsion des sections massives


a) Section circulaire pleine ou creuse
En torsion libre, les sections circulaires pleines ou creuses sont les seules sections pour
lesquelles l'hypothèse de conservation des sections planes est satisfaisante.
En torsion, le mouvement de la section s+ds/s est un
y x
mouvement de rotation ω g ds = ω x xds . En un point m
→ ur
( gm = rur ) de la section, on a donc:
m

→ uθ (= ur ∧ x )
λ (m) = λ g + gm ∧ ω g = rω x uθ G
T z
Si l'hypothèse de conservation des sections planes est R
satisfaisante, λ (m) s'identifie aux distorsions en m:

 γ xy = 2ε xy 
λ (m) ≡ γ (m) =  
 γ xz = 2ε xz 

La loi de Hooke permet alors d'en déduire la y


distribution de contraintes:
τ (m) = −Gγ (m) = −Grω x uθ
G z
Ce champ de contrainte est ortho-radial, les τ = −Gω x r
lignes de cisaillement sont les cercles centrés sur (ω x < 0)
T
G (cf figure ci-contre).

Remarque: Nous avons vu que la frontière ∂Ω d'une section est ligne de cisaillement. La
solution précédente, basée sur l'hypothèse de conservation des sections planes, ne peut donc
être satisfaisante que pour les sections circulaires pleines ou creuses. Pour une section
quelconque, la torsion induit des gauchissements.
Pour une section circulaire pleine de rayon R, écrivons que T est le couple résultant des
contraintes τ = −Gω x r :
R πR 4
T = ∫ (−Grω x ) r rdrdθ = −2π ∫0 Gr 3ω x dr = −G ωx

2

πR 4
En définissant la rigidité à la torsion par K = , on a ainsi:
2
T
τ= r
K
T
ωx = −
GK

64
Pour une section circulaire creuse (rayon intérieur Ri , rayon extérieur R ), les résultats restent
les mêmes avec une rigidité K donnée par:
π (R 4 − Ri4 )
K= .
2
TR
Pour les deux cas (section pleine et creuse), la contrainte τ est maximale en R : τ max = .
K
b) Section rectangulaire
Pour une section rectangulaire a × b (a < b) , les contraintes et les déformations induites par
la torsion peuvent être obtenues par la résolution du problème de St-Venant (solution
analytique sous forme de séries).
Ici, nous nous contenterons de résumer les
résultats de cette approche.
La rigidité à la torsion s'exprime en fonction
d'un paramètre λ 1 (b / a) sous la forme: z
b
K = λ1 a b G
3

T
τ max =
Le cisaillement maximal est atteint au milieu λ 2 a 2b
du grand côté du rectangle (sur la frontière du T
a(<b)
rectangle) et s'exprime en fonction d'un
Forme approximative des lignes de
paramètre λ 2 (b / a): cisaillement en torsion
T
τ max =
λ 2 a 2b

Tableau : λ 1 (b / a) et λ 2 (b / a) pour quelques valeurs de b / a

b/a 1 1.5 2 2.5 3 ... ∞


λ1 0.141 0.196 0.229 0.249 0.263 1/3
λ2 0.208 0.231 0.246 0.258 0.267 1/3

• Les résultats du cas rectangle mince (b / a = ∞ ):


1 T Ta
K = a3 b et τ max = 3 2 =
3 a b K
peuvent être retrouvés par l'approche 'profils minces', exposée plus loin.

• Pour un profil ouvert assemblage de rectangles minces (ei × bi )i=1,n , situation fréquente en
construction métallique, on a (résultat établi par l'approche 'profils minces'):
bi
1
K = ∑ b iei3 ei
3 i
Sur chaque rectangle i: ...
Te
τ imax = i
K

65
c) Analogie de la membrane
Soit une section Ω de frontière ∂Ω = ∪ (Γi ) soumise à une torsion pure.
i= 0,n

Considérons par ailleurs le problème d'une membrane (film de savon) uniformément tendue
entre des contours (Γi )0 =1,n . Le contour extérieur Γ0 est fixé, les autres ( (Γi )i =1, n sont laissés
libres de se translater perpendiculairement à leur plan (cf fig).
Sous l'effet d'une pression p uniforme, la membrane se déforme; (En HPP) un point m de la
membrane se translate de u(m)x .
Γk libre de se translater
Γ0 fixe (u/ Γ 0 = 0)
suivant x
x

pression p uniforme (m,u(m)) : déformée de la membrane sous


sur la membrane l' effet de la pression p
On montre, et on l'admettra ici, qu'on peut établir une analogie entre ce problème de
membrane et le problème de torsion pure.
Cette analogie se traduit par les deux propriétés suivantes (cf. figure):

Lignes de cisaillement ≡ Lignes de niveau de la déformée

Proportionel à la Pente de la déformée dans la


τ ≡ direction de plus grande pente

qui permettent de se 'faire une idée' de l'allure des lignes de cisaillement et ainsi que du sens
des variations de τ pour le problème de torsion pure.
Ligne de niveau u(m) = cste EN TORSION PURE

x
Ligne de cisaillement
n
∂u
Plus grande pente
∂n
Direction de plus ≡
grande pente τ (x Cste)

Exo d'illustration: En vous appuyant sur l'analogie de la membrane, compléter les


propositions suivantes:
• Pour une section circulaire pleine (ou creuse) en torsion pure:
- les lignes de cisaillements sont ...........
- le cisaillement max. (resp. min) est atteint sur .......
• Pour une section rectangulaire a × b (a < b) en torsion pure:
- le cisaillement max. est atteint en .....
- sur le petit côté du rectangle, le cisaillement max. est atteint en .....
- Au centre de gravité le cisaillement vaut ....

66
II Justification de la formule de la circulation
La formule de la circulation est plus délicate et complexe à établir. Nous ne proposerons ici
que la justification pour le cas d'une section tubulaire mince. On admettra que cette formule
de la circulation se généralise à tout type de section avec l'énoncé donné dans le chapitre
précédent. On pourra trouver une démonstration plus complète dans le chapitre
complémentaire exposant le problème de St-Venant.

Justification de la formule de la circulation pour une section tubulaire mince

• Sollicitation torsion pure TC (= T )


Dans un premier temps, considérons la section tubulaire mince soumise à une torsion pure .
Notons φ (s) le flux sur l'épaisseur du tube
φ (0)
en s (flux orienté dans le sens des s): Γ 0

+e (s)/ 2 L
φ (s) = ∫ τ(s, η)dη . Γ1
−e (s)/ 2

φ (s)
La formule de Bredt permet d'établir que:
φ (s) = φ (0) , Section tubulaire

soit en considérant le cas τ (s,η) ≈ τ (s):


φ(0)
τ (s) = . ds
e(s) L r
Calculons le couple résultant de cette G
distribution de contraintes:

TC = ∫ τ(s) r dΩ ≈ ∫ τ(s)r e(s)ds 1


Ω L dΩ =
r ds
2
= φ (0) ∫L r ds = φ(0)∫L 2 dΩ
Notations pour le calcul de TC (= T )
= 2 φ(0)Ω

Ainsi en torsion pure:


TC
φ (0) = (Ω aire géométrique intérieure à L ≈ Γ0 ≈ Γ1 )
2Ω

• Sollicitation (TC,V )
Considérons maintenant le champ τ (s) induit par une sollicitation (TC,V ) et évaluons la
quantité:

∫ Ω
τ TC (s)τ (s)dΩ (τ TC (s) solution pour un torsion pure unitaire TC = 1)

On obtient d'une part:

67
1
∫ Ω
τ TC (s)τ (s)dΩ = ∫L τ TC (s)e(s)τ(s)ds = φ Tc =1 (0)∫L τ (s)ds = C (L)
2Ω τ

D'autre part, en décomposant, par linéarité, τ (s) sous la forme:


τ (s) = TC τ TC (s) + Vy τ Vy (s) + Vzτ Vz (s) (τ TC (resp. τ V y ,τ Vz ) solution pour ... )
on établit que:
TC
∫ Ω
τ TC (s)τ (s)dΩ = TC ∫Ω τ 2TC dΩ + Vy ∫Ω τ TC τ Vy dΩ + Vz ∫Ω τ TC τ Vz dΩ =
K
1
= nul par définition du
K centre de cisaillement C
L'identification des deux résultats précédents conduit à la formule de la circulation:
TC
Cτ (L) = 2Ω ( profil mince L ≈ Γ0 ≈ Γ1 )
K

III Torsion des profils minces


Dans la foulée du paragraphe précédent, on commencera par le cas profil tubulaire.
a) Cas d'un profil mince fermé simple (tubulaire)
Construction de la solution en torsion pure (T = TC )
L'analogie de la membrane confirme la pertinence de l'approximation τ (s,η) ≈ τ (s).
Par des raisonnements maintenant classiques, on établit:
φ(0)
Bredt ⇒ τ(s) =
e(s)
1
2TΩ dΩ = φ (0)
Circulation ⇒ ∫ L
τ(s) ds =
K 2
r ds

ds
= φ (0) ∫ G
L e(s)

d' où, en posant β = ∫


ds
, r φ (s)
L e(s) ds
L
2T Ω
φ (0) = Section tubulaire
K β (Notations pour le calcul de T )

Il ne reste plus qu'à déterminer la valeur de K. On peut l'obtenir soit en écrivant "l'équivalence
entre T et τ ", soit en utilisant la relation de définition de K.
• 1ère méthode: "Équivalence T - τ "
T ≈ ∫L τ(s) r e(s)ds = φ (0) ∫L r ds = 2φ(0)Ω

Avec l'expression de φ (0) trouvée précédemment, on en déduit la valeur de K:

4Ω2
K=
β

68
On verra plus loin que cette méthode peut quelquefois conduire à des résultats invalides
(approximation illicite). Pour ces cas, la deuxième méthode permet alors de contourner le
problème.
• 2ème méthode: "relation de définition de K"
2
1  ϕ 
= ∫ τ 2T dΩ = ∫  0  dΩ (ϕ 0 =ˆ valeur de φ(0) pour T = 1)
K Ω Ω  e(s) 

2
ds  2 Ω 
=ϕ ∫
2
=  β
K β
0
L e(s)

4Ω2
On retrouve ainsi le résultat précédent: K = .
β
En résumé:

2T Ω
τ (s) =
K βe(s)  ds 
 avec β = ∫L 
4Ω 2  e(s) 
K=
β

Exo: Pour une section circulaire creuse mince, comparer la solution profil mince avec la
solution 'exacte' donnée en début de chapitre.

b) Cas d'un profil mince ouvert


L'analogie de la membrane permet de Analogie membrane
s'apercevoir que pour un profil mince ouvert
l'approximation τ (s,η) ≈ τ (s) ne convient pas.
Cela est confirmé par l'application de la formule Coupe transverse
et zoom
de Bredt:
+e (s)/ 2

φ (s) = ∫ τ(s, η)dη = 0


−e (s)/ 2

qui donnerait alors τ (s) = 0.


On fait donc l'approximation plus réaliste: Variations de la pente

τ (s,η) ≈ α η (α constante)
s
qui permet de satisfaire automatiquement Bredt. φ (s) = 0
2T
Circulation ⇒ ∫ τ ds = K

Approximation
∂Ω

e(s) τ ≈αη
= 2∫ α ds = α Ω
L
2

2T
D'où: τ= η
K
Il reste plus qu'à obtenir la valeur de K.

69
• 1ère méthode: "Équivalence T - τ " NON VALIDE
Cette méthode peut conduire à des résultats erronés. La figure suivante explique sur l'exemple
d'un rectangle mince l'origine du problème.
τ y ' faible'

Bras de levier 'grand'

z contribution de τ y à T = 0 x ∞
ordre de grandeur
y indéterminé

L'approximation τ ≈ τ zz est pertinente, mais elle ne permet pas de calculer T.


On utilisera donc, de préférence, la deuxième méthode.

• 2ème méthode: "relation de définition de K"

= ∫ τ T2 dΩ = ∫  η dη ds
2
1 2
K Ω Ω K 
4 2  e(s)  3 1 e(s) 3
K 2 ∫L 3  2  K 2 ∫L 3
= ds = ds

e(s) 3
On trouve ainsi: K = ∫L ds .
3
En résumé:
2T
τ= η
K
e(s) 3
K=∫ ds
L 3

Exo: Pour une section rectangulaire mince (hxe), vérifier que l'écriture de "l'équivalence
 he 3 
T − τ " donne une valeur erronée de la rigidité à la torsion K  K = erroné .
 6 

Exo: Vérifier que les calculs profils minces ouverts permettent de confirmer les résultats pour
les "profils ouverts assemblage de rectangles minces" évoqués en fin du I b)

Exo: Suite de l'étude de la poutre en U faite en V du chapitre précédent .


- Compléter cette étude par la caractérisation de la poutre en torsion.
- Pour cette section en U, vérifier que "se placer au centre de cisaillement" permet bien
d'annuler les termes de couplage STC V y et STC V z (cf. paragraphe III c) du chapitre V).
- Comment obtient-on la distribution de contraintes engendrée par un effort tranchant V
appliqué en G

70
Exo: Conception en torsion : profil ouvert ou fermé?
Comparer le comportement en torsion d'une section carrée creuse tubulaire et d'une section
τ max
carrée creuse 'ouverte' (cf figure). A cette fin, pour T donné, on évaluera les rapports 1max et
τ2
ω x1
max
a
max pour le cas e = . Commentaires?
ωx2 10

section 1 section 2

a a
épaisseur uniforme
e<<a

Exo: Conception en torsion : Section pleine ou section creuse?


On étudie le comportement en torsion de deux poutres de longueur L et de sections 1 et 2
données par la figure ci-dessous.
R
e= 2
10

R2

R1 = α R2
Section 1 Section 2
a) Donner les expressions des rigidités à la torsion (K1 , K2 ) et celles des contraintes
tangentielles maximales (τ 1max , τ max
2 ) induites par la torsion.
π
On note β (≈ 0.34) le réel défini par la relation suivante K2 = β R24 .
2

On suppose que le matériau qui constitue les deux poutres ne peut pas supporter des
contraintes tangentielles supérieures à τ .
b) Déterminer la valeur de α pour que les deux poutres aient même 'couple de torsion
maximal supportable'. Comparer alors les deux solutions en termes de prix (de poids) et de
Ω K
rigidité (pour cela on évaluera les rapports 1 et 1 ). Commentaires?
Ω2 K2
c) Comparer les deux sections si on s'impose que les deux poutres aient même rigidité comme
Ω T max
nouvel objectif (pour cela on évaluera les rapports 1 et 1max ).
Ω2 T2

71
72
Textes de TD
Collection de devoirs et d'examens
TD 1 - Théorie des structures I

Exo 1 : q
P

Pour la structure ci-contre, on suppose que pour toute


section l'axe z constitue un des axes principaux d'inertie. z
Déterminer les diagrammes d'efforts intérieurs pour le
b/2 b/2
chargement défini sur la figure:
a- Par intégration des équations d'équilibre locales P
b- Directement
z q
Que deviennent les diagrammes d'efforts intérieurs si on b
suppose que pour toute section l'un des axes principaux
vue de dessus
d'inertie est incliné de 45° par rapport à la verticale z.

Exo 2: Construire les diagrammes d'efforts intérieurs pour les structures suivantes:
- Pour b), examiner le cas particulier α=0 et interpréter.
- Pour c): - écrire l'équilibre de la sous-structure (AB)
- en déduire les réactions d'appuis - de la sous-structure à gauche de A
- de la sous-structure à droite de B
- construire les diagrammes d'efforts intérieurs

a) q b) P c) q
a P Q
P b α A B

Exo 3: Equations d'équilibre locales

En termes de torseurs, les équations d'équilibre locales (en f˜ (s)ds


dehors des points d'application de charges concentrées) C˜ (s) - C˜ (s + ds)
s'écrivent:
dC
= f s s + ds
ds
I) Ecrire les équations vectorielles correspondantes:
C (s + ds ) − C (s )
a- En considérant la limite: lim
ds→0 ds
b- En considérant les éléments de réduction de C (s ) en un point O indépendant de s

II) Pour une poutre courbe à plan moyen chargée dans son plan:

1
y(s) x(s) rappels:
α(s) dg  cos(a(s ))
x(s ) = =
ds  sin(a(s ))  repère ( X,Y )
g(s) s
Y
dx 1 1 dα
X = y(s ) où = courbure
ds R R ds
a- Quelles sont les composantes non nulles de C (s )
b- Ecrire les équations d'équilibre en termes de composantes
c- Examiner le cas particulier d'une poutre droite à plan moyen. Pour ce dernier cas, retrouver
les équations d'équilibre locales en examinant directement l'équilibre d'une partie de poutre
[s,s+ds] en termes de composantes.

Application: déterminer les efforts intérieurs induits par le poids propre pour les structures
suivantes (supposées à plan moyen):
a- Par intégration des équations d'équilibre
R R
locales
b- Directement

Exo 4: A
Soit (AB) une barre biarticulée d'une structure S. On suppose (AB) B
non chargée entre ses articulations.
Structure S
- Montrer que (AB) ne travaille alors qu'en traction-compression.
- Que devient cette propriété si la "barre" (AB) est courbe?

Application: Construire les diagrammes d'efforts intérieurs pour les structures suivantes:
q
a) 3 b)

2 5 a
4

1 2P 6 P
a a

2
TD 2-3 - Théorie des structures I (chapitres 2-3 et 4)
Exo 0: Mouvements rigides - PTV ∆
L'arc de poutre AB de la figure ci-contre subit un
mouvement rigide plan caractérisé par B
d
α
δ ξ˜ = (δu X + δv Y ,δθ Z) .
/A A A A

Déterminer la translation de B suivant l'axe ∆ : Y δ ξ˜ A = (δuA ,δv A ,δθ A )


A
a) par un calcul vectoriel
Z
b) Directement en termes de composantes
On considère le treillis défini sur la figure 1a:
A
F A
α
α δθ

B C B C
Figure 1a Figure 1b

a. Déterminer les efforts dans les barres en écrivant l'équilibre du nœud A.


b. On considère le mouvement virtuel défini de la manière suivante (cf figure 1b). On coupe la
barre AB en un point M quelconque. La partie BM reste fixe, alors que la partie CAM tourne
autour de C rigidement.
• Déterminer l'effort dans la barre AB en appliquant le PTV avec ce mouvement virtuel.
• Refaire la même chose pour la détermination de l'effort dans la barre AC.
Exo 1: Caractéristiques géométriques des sections
a) On considère une section Ω = ∪ Ω i (cf. figure ci-contre). Ω4
i

Pour chaque Ω i , on suppose que l'on connaît les Ω3


Ω1
caractéristiques: (g i ,Ω i , I g i Y , I g i Z , I g i YZ ). Ω2
Z
Déterminer les caractéristiques de la section Ω .
Y
b) Applications:
1) Déterminer les caractéristiques géométriques de la section a)
2) Pour les sections b) et c), déterminer les caractéristiques géométriques approchées en
tenant compte des hypothèses: (e',e << b, h) et (e << R )
3) Pour la section a), faire un calcul approché des caractéristiques (hyp. faibles épaisseurs) et
comparer avec les résultats obtenus en 1).
e' Rayon
a) 16 cm b) c) moyen R
e
2 cm h
8 cm 2α
e
b e
2 cm
e',e<< b,h e << R

1
Exo 2: Noyau central
Une semelle de fondation cylindrique circulaire (rayon a , hauteur h avec h ≈ a ) est simplement
posée sur un sol (cf. figure 1).
x F>0
 h F>0
 
P y p 
z 
 p
z

σ(y,z) ?
Sol
y figure 1 figure 2
La structure (non représentée sur la figure) supportée par cette semelle de fondation transmet à
cette dernière des efforts équivalents à l'application d'une force F verticale descendante appliquée
au point P de coordonnées (h, y p , zp ) (centre de pression).
Pour estimer la distribution des contraintes σ(y,z) exercées par le sol sur cette fondation
(cf. figure 2), on suppose que la semelle peut être assimilée à une poutre d'axe x (cf. figure 1).
(On rappelle que pour une section circulaire de rayon a on a (Ι y = Iz = π a4 / 4 )).
a) Quelle critique peut-on faire à cette hypothèse?
b) Déterminer les efforts intérieurs (N,M y , Mz ) le long de la "poutre semelle" en fonction de
(F, y p , zp ,....) .

Pour le calcul de cette fondation, la condition de sécurité généralement imposée est que la semelle
reste en contact avec le sol en tous ses points.
c) Comment se traduit cette condition de non-soulévement sur la distribution de contraintes
σ(y,z) exercées par le sol sur la semelle.
d) Donner l'expression de σ(y,z) en fonction de (N,M y , Mz )
e) En déduire que la condition de non-soulévement impose que le centre de pression P y p , z p ( )
 a
2

doit se trouver dans le domaine (appelé noyau central) défini par: rp 2 = y p 2 + zp 2 ≤  


 2
g) Déterminer le noyau central dans les cas d'une semelle de fondation de section rectangulaire de
dimensions (a x b).

Exo 3: Conception :Une poutre a-t-elle un cœur?


1) Pour le problème décrit sur la figure ci-contre y
section
(console soumise à un couple Γ ), décrire la
v
distribution de contraintes dans la poutre.
2) Déterminer : Γ G z
v'
- la contrainte maximale σ max
- la flèche maximale v max (E,Ω, I ,v,v') données
2
3) On suppose la section de type "carré évidé (b,c)" (cf.
figure ci-contre) avec (b ∈[a,2a]). Pour un couple Γ
c
donné et à dépense de matériau constante, déterminer la b c b ∈[a,2a]
section "carré évidé" qui permet de minimiser:
a) les contraintes
b) les flèches. b
Commenter ces résultats.

Exo 4: Conception : Une poutre a-t-elle une âme?


On considère le même problème que e e
pour l'exo 3) (console soumise à un h âme infiniment h Pas d'âme
mince e'≠ 0 → 0
couple Γ ), mais avec les 2 cas de e e
sections en "I" ci-contre. b b
Pour le cas b) (juxtaposition de 2
cas a) cas b)
poutres), on suppose que le couple Γ se
répartit en (Γ / 2,Γ / 2) sur les poutres.

1) Pour le cas b), l'hypothèse de Navier Bernoulli de conservation des sections planes vous parait-
elle légitime. Décrire les distributions de contraintes pour les deux cas.

2) Déterminer et comparer:
- les contraintes maximales σ max
- les flèches maximales v max
pour les deux cas a) et b). Commenter ces résultats.

Exo 5: Calcul de déplacements

a) b) c) a
(ρ ,Ω ) g (ρ ,Ω ) b
P
g
A P

1) Calculer les déplacements des poutres a) et b) sous l'effet de leur poids propre (pour le cas b),
on admettra que l'on peut négliger les déformations λ y dues aux efforts tranchants)

2) Pour le cas c), calculer les déplacements (u,v,θ) du point A sous l'effet du chargement P.
Comparer l'ordre de grandeur des contributions de M et de N à ces déplacements. Dessiner l'allure
de la déformée de la structure.

3
Exo 6:
Pour le problème décrit sur la figure ci-contre, déterminer la loi de
variation de Ω( x) qui permet d'avoir des contraintes normales σ g
(ρ ,Ω( x) variable)
constantes sur toute la poutre. Quelle condition doit-on imposer à F.
F

Exo 7: Limite élastique - limite de rupture.


σ
σe
α α
h 2 1 3
E
F ε
εe εr
barres de sections constantes (Ω1 ,Ω 2 ,Ω 3 ) Matériau élasto-plastique parfait

On considère le treillis représenté sur le schéma ci-dessus. Les barres de sections (Ω1 ,Ω 2 ,Ω 3 )
sont constituées d'un matériau élasto-plastique parfait ( limite élastique σ e , limite de rupture ε r ).
a) Comment choisir les sections (Ω i ) i =1 à 3 pour que les trois barres se plastifient en même temps.
Quelles sont alors les limites élastique Fe et de rupture Fr de la structure.
b) On suppose ici que (Ω i = Ω ∀i ). Déterminer et représenter graphiquement les lois de variation
N i = f (F ) des efforts normaux dans les barres en fonction du chargement F jusqu'à rupture de la
structure. Donner les limites élastique Fe et de rupture Fr de la structure.
Exo 8: Flexion pure d'une poutre élasto-plastique
On considère une poutre console de section rectangulaire constitué Γ
d'un matériau elasto-plastique parfait ( limite élastique σ e , limite de
rupture ε r ). Cette poutre est soumise à un couple de flexion Γ appliqué à son extrémité libre.
a) Déterminer la limite élastique Γ e et préciser les points de la poutre qui atteignent en premier la
phase plastique.
b) On suppose que dans la phase plastique (c'est-à-dire pour Γ > Γ e ) on peut encore admettre
l'hypothèse de Navier Bernoulli de conservation des sections planes. Etudier le comportement de
la poutre jusqu'à rupture. En particulier:
- Déterminer Γ r / Γe
 1
- Déterminer et tracer la loi de comportement moment/courbure ( M = M   )
 R
Exo 9: Caractéristiques géométriques d'une section non-homogène.
On considère une poutre de section non homogène. On note m = (Y , Z ) le point courant de la
section et E=E(m).le module d'Young.
On suppose que pour une sollicitation de flexion composée ( N , M Y , M Z ) on peut admettre
l'hypothèse de Navier Bernoulli de conservation des sections planes.

4
Y

O Z ε xx

section non homogène Hypothèse de Navier-Bernoulli


E = E(m ) ε xx (m) = α + β Y + γ Z

a) Donner la forme des variations des contraintes normales σ(m ) dans la section.
b) A partir de l'équivalence: ( N , M Y , M Z ) =Torseur résultant en O des contraintes σ(m ),
exprimer ( N , M Y , M Z ) en fonction de E(m). et des paramètres (α,β ,γ ) définis sur la figure.
c) Comment doit-on choisir la position du point O ( "E-centre" de gravité) pour simplifier l'écriture
des lois de comportement vis-à-vis d'une sollicitation N pure.
On introduit les définitions suivantes:
E - section EΩ = ∫ E(m) dΩ

 
E - moments statiques  ES Y = ∫ Z E(m )dΩ , ES Z = ∫ Y E(m )dΩ 
 Ω Ω 
Donner les coordonnées du "E-centre" de gravité G en fonction de (EΩ,ES Y , ES Z ) .
En supposant que l'on ait pris O = G , exprimer (ε xx (m ),σ xx (m)) pour une sollicitation N pure
d) Comment doit-on choisir les axes (Y ,Z ) ( "E-axes" principaux d'inertie) pour simplifier
l'écriture des lois de comportement vis-à-vis d'une sollicitation en flexion.
En introduisant les définitions qui s'imposent, exprimer (ε xx (m ),σ xx (m)) pour une sollicitation
( N , M Y , M Z ) quand on a pris le soin de se placer dans le repère E-central de E-inertie.

Adaptation à l'étude de la flexion pure d'une poutre en béton armé.


On considère une poutre en béton (module d'Young en compression Eb ≈ 35000 MPa , résistance à
la traction nulle) de section rectangulaire (b x ht ) (cf. figure). Cette poutre est .armée par des
armatures d'aciers (module d'Young en traction/compression Ea ≈ 210000 MPa ) d'aire totale A
concentrées à une distance h des fibres sup. de la poutre.
E
On définit le coefficient d'équivalence acier/béton n = a ≈ 6 , et on demande d'exprimer tous les
Eb
résultats en fonction de (E b ,n)

Pour l'étude du comportement de cette poutre vis-à-vis d'une flexion pure M > 0 , on adopte
l'hypothèse de Navier-Bernoulli sur les déformations. En prenant l'origine des y au niveau de l'axe
neutre (position x inconnue (cf. figure)), cela revient à adopter une loi de variation des
déformations de la forme ε xx ( y ) = α y
1) Donner la forme des variations des contraintes σ xx ( y) .
2) En écrivant l'équivalence entre ( N = 0, M ) et la distribution de contraintes normales σ xx ( y)
montrer que:
5
- l'axe neutre est l'axe par rapport auquel le moment statique de la section fissurée
homogénéisée béton est nul.
- α = M / (E b I ) où I est le moment d'inertie de la section fissurée homogénéisée béton
b

béton x
M comprimé M h
ht
béton tendu
(fissuré)

Axe neutre Armatures de flexion


d'aire totale A

Dimensionnement des armatures:


On note z le bras de levier élastique définit comme la distance entre les lignes d'action des
résultantes des contraintes de compression et de traction. Dans une démarche de dimensionnement,
on peut admettre en première approximation que z ≈ 0.8 ht .
On se donne comme condition que la contrainte de traction dans les armatures ne doit pas dépasser
une contrainte admissible σ a . Déterminer l'aire minimale d'aciers nécessaire pour reprendre un
couple de flexion M.

Exo 10: Calcul des efforts dans une structure hyperstatique (méthode des forces)

On considère une poutre continue (s1) de section uniforme représentée par la figure (1).

p
(section uniforme le
2 long de la poutre:
a b c d EI=Cste ...)
figure 1
L'objectif de l'exercice est de déterminer les diagrammes d'efforts intérieurs résultant du
chargement p également défini sur la figure (1).
Il est clair que la réaction horizontale de l'appui (a) est nulle et que le problème est symétrique.
Pour le calcul de cette structure hyperstatique, nous lui associons la poutre isostatique (s2) définie
par la figure (2) de manière à continuer à bénéficier de la symétrie du problème de départ.

Y Y
p

a 2 d
b c
figure 2
Dans une première étape, nous cherchons à déterminer la valeur de Y (inconnue hyperstatique) qui
permet d'identifier la structure (s1) à la structure (s2).

6
a) Déterminer les diagrammes de moments fléchissant pour les deux cas de charges suivants:

Y Y
p

a 2 d a 2 d
b c b c
cas de charge (s3) cas de charge (s4)
b) Par application du théorème des travaux virtuel au cas de charge (s4) dans le mouvement virtuel
correspondant au cas de charge (s3), déterminer les déplacements verticaux des extrémités de la
poutre v Pa = v dP dus à la charge p.
c) De manière analogue, déterminer les déplacements verticaux v Ya = v Yd dus au chargement Y.
d) Déduire des calculs précédents, la valeur de Y correspondant au problème hyperstatique (s1) de
départ.
e) Tracer les diagrammes d'efforts tranchants et de moments fléchissant dans la poutre
hyperstatique (s1) de départ.

7
8
TD 4 - Théorie des structures I (chapitres 5 et 6)

Exos inclus dans le cours +

Exo 1:
Caractériser entièrement les trois sections de la figure suivante:

épaisseur
a a uniforme épaisseur uniforme a
e<<a e<<a

a 2a
Problème de synthèse (examen 98)
On considère une poutre droite en acier, de longueur L, formée d'un plat en quart de cercle (fig. 1).
z

x
Figure 1
On donne :
Matériau Acier : Masse volumique ρ = 7850 kg/m3 (pesanteur g = 9.81 N/kg)
Limite élastique σe = 240 MPa
Module d'Young E = 210 000 MPa
Caractéristiques géométriques de la section de la poutre : (cf. figure 2)
Rayon moyen du plat: R = 0.2m 2 2
R ≈ 0.9R
Epaisseur du plat e = 0.01 m π

Dans tous les calculs, on fera l'approximation e<<<R. z


πeR e
Ω≈ e << R
2
2 2
y G = OG ≈ R ≈ 0.9 R
π O
Relativement aux axes principaux centraux d' inertie: G y
π+2 4
I (? cf question 1)) ≈ ( − )e R 3 ≈ 1.22 10−2 e R 3
4 π R
π−2
I (? cf question 1)) ≈ ( )e R3 ≈ 2.85 10 −1 e R 3
4
Figure 2

9
1) Précisez, sans calculs, les inerties de la section.
Dans toute la suite, on s'intéresse à l'effet du poids propre de la poutre. Les résultats sont à donner
sous forme littérale et on effectuera une application numérique uniquement pour les questions
comportant un " (A.N.) ".
Sollicitations internes:
2) Préciser vos notations et les conventions de signes que vous prenez. Décrire le chargement.

Dans la suite, tous les résultats seront exprimés en fonction de p densité linéique de charge due au
poids propre.
3) Calculer les sollicitations internes de la structure
Contraintes Normales:
4) Déterminer la longueur maximum L que l'on peut donner à la poutre si on désire que les
contraintes normales restent partout inférieures à la limite élastique σe du matériau. (AN.)
Déplacements:
5) Déterminer la longueur maximum L que l'on peut donner à la poutre si on désire que le
déplacement vertical de l'extrémité de la poutre soit inférieur à δ=10 cm. (AN.)
(rq: Pour le calcul du déplacement, on ne tiendra compte que des déformations de flexion)
Contraintes de cisaillement
Pour la section x=0, on se donne les composantes (Ts, Vz) du torseur des efforts intérieurs calculé
au centre de torsion S.
6) Déterminer les contraintes tangentielles générées par le couple de torsion Ts et donner
le module d'inertie à la torsion K de la section.
7) En vous appuyant sur les résultats donnés en annexe:
a) Déterminer les contraintes tangentielles générées par l'effort tranchant Vz
appliqué au centre de torsion.
b) Calculer le moment de torsion en O équivalent à ces contraintes tangentielles.
c) En déduire la position du centre de torsion S.

ANNEXE z

On donne, pour l'aire grisée sur la figure ci-contre, les moments


statiques par rapport aux axes centraux d'inertie :
R
θ
Sy (θ) = ∫ ∫
R+ e / 2
π rsin(α) r dr dα
α= −
4
r= R− e / 2 G
1 O θ y
≈ eR 2 ( − cos(θ))
2

θ R+ e / 2
Sz (θ) = ∫ π ∫ (r cos(α) − yG ) r drdα e
α= − r= R− e / 2
4

yG yG
≈ eR 2 (sin(θ) − θ)
R

10
Corrigé Examen TDS I: Session Principale Juin 1998

1) De manière évidente I Gy > I Gz . On a donc, relativement aux axes principaux centraux d'inertie:
I y ≈ 2.85 10−1 e R 3 = 2.28 10−5 m 4
I z ≈ 1.22 10−2 e R 3 = 9.76 10−7 m 4

2) Dans le plan (xz), convention de signe du "génie civil" et convention de signe "par projection"
sont équivalentes (My>0 si fibre sup. comprimée).
La poutre est soumise à son poids propre de densité linéique : p = ρ.g.Ω
Problème plan (Ι, Μ, V)==(Iy, My, Vz)

3) Sollicitations internes :
2
L
 ( − x) 2 pL −p
M(x) = −p 2
 2 + -
 V(x) = p( − x)
 V M

4) La contrainte normale extrémale est atteinte sur les fibres extrêmes (z=±v) de la section x=0 :
2
v R
σ max = p avec v ≈ .
2 Iy 2

2I y σ e 2 2.2810 −5 240.10 6
On en tire: L= = ≈ 17.9 m
pv 242. 0.2 / 2

5) Le calcul de la flèche en x= (soit par le PTV, soit par intégration de EIv''=M avec les
conditions aux limites v(0)=v'(0)=0) donne :
p 4
v( ) =
8EI y

 8EI y δ   8 2.11011 2.2810 −5 0.1


1/ 4 1/ 4

On en tire: L= = ≈ 11.2 m


 p   242. 

6) Contraintes de cisaillements dues à TS :


z
On a une distribution linéaire de τ sur l'épaisseur
du profil:
T
τ =2 S η
K
y
TS
avec le module d'inertie à la torsion donné par: G

e3 e3 π R e3 τ linéaire sur
K = ∫£ ds = R = π l'épaisseur du
3 3 2 6 profil
≈ 1.04710 m−7 4

11
7) a) Contraintes de cisaillements dues à l'effort tranchant Vz appliqué au centre de torsion:
z
On a une distribution uniforme de τ sur l'épaisseur du
+
profil: TS = 0
V V 1
τ(θ) = − z Sy (θ) ≈ − z e R2 ( − cos(θ)) Vz
e.I y e.I y 2
y
Vz R 2 1
= (cos(θ) − ) O S G
Iy 2
τ uniforme sur
Vz 1
≈ (cos(θ) − ) l'épaisseur du
0.285eR 2 profil
7) b) Calcul du moment de torsion en O équivalent à ces contraintes tangentielles:
π/4
T/ O = ∫ τ(θ).r r drdθ ≈ R 2 e ∫ τ(θ)dθ
Ω −π/4

Vz R 4 e π / 4 1
=
Iy ∫ −π / 4
(cos(θ) −
2
) dθ

Vz R 4 e 4 − π
= ( )
Iy 2 2
4−π
= Vz R 2()
π−2
7) c) Pour Vz appliqué au centre de torsion S, on a:

→
T/ S = 0 = T/ O − yS .Vz ( où y S = OS.y )
z z

TS = 0

Vz Vz

TO
O S G y O S G y

On en tire : 0.9R

z
T 4−π
y S = / O = R 2( ) ≈ 1.06 R e
Vz π −2 0.24R

O S
G y

12
Devoir à rendre le Jeudi 13 Mars 2003

Toutes les structures considérées sont supposées être à plan moyen et chargées dans leur plan de
symétrie.
Pour les structures 1 et 2, on impose de prendre la convention de signe du "génie civil" et pour la
structure 3 la convention de signe "par projection".
p

Structure 1

p Q
A A

/2 /2

Structure 2 Structure 3
B B

Pour le problème (structure 1):

a) Préciser clairement sur une figure le choix de convention d'orientation de la structure

b) Justifier en quelques mots que la structure est isostatique (pas de calculs).

c) Déterminer l'ensemble des réactions d'appuis. Résumer vos calculs sur une figure claire qui
donne l'ensemble des efforts extérieurs (chargement et réactions d'appuis) représentés par leur
sens physique et leur amplitude.

d) Construire l'ensemble des diagrammes d'efforts intérieurs.

Reprendre les questions précédentes pour la structure 2 puis 3. ( On rappelle que pour la structure
3, on impose de prendre la convention de signe "par projection")
Examen ENIT 97 (session de rattrapage)

Exercice 1:
On considère la poutre (AB) de longueur l, de section en cornière mince (e << a) (cf.figure).
e
z Y
g y a 3e
Y 3
≈ a I Gy ≈
4 3
a
X Z G a 3e
a I Gz ≈
A B e ≈ 12
4
a

Sous l'effet de son poids propre, déterminer:


a) les sollicitations internes (Attention aux axes principaux!)
b) les contraintes normales extrémales et le lieu où elles sont atteintes
c) la fléche δ Y en B (en ne tenant compte que des déformations induites par la flexion)

Exercice 2:
F = qπR 20
Pour le poteau AB de la figure ci-contre on donne:
• matériau de masse volumique ρ, de module d'Young E B
S'
• hauteur h
• section circulaire variable Ω(x) = π.R 2 (x) avec R = R 0 en
tête (en B). + poids
Ce poteau est soumis à son poids propre et à une pression uniforme q propre
S 45°
en tête de résultante F = qπR 20 (cf. fig.).
A
a) Déterminer la loi de variation de Ω(x) permettant d'obtenir,
pour ce chargement, une contrainte normale σ constante sur x
tout le poteau. Quelle est la valeur de cette contrainte.
ρg
Dans la suite on prend R(x) = R 0 exp( x).
2q
b) Déterminer alors les déplacements en tête.
c) Déterminer les contraintes normales et tangentielles s'exerçant sur une section SS' inclinée à
45° (cf figure).
Examen ENIT 97

Etude du transport d'une poutre


On considère une poutre (AB) de section rectangulaire et de longueur L reposant sur un sol supposé
infiniment rigide.
Les caractéristiques de la poutre (ρ, E, Ω, I ...) sont supposées données. Dans tout l'exercice, on
négligera les déformations induites par l'effort tranchant devant celles dues à la flexion.

Le but de l'exercice est d'étudier le comportement de la poutre durant les différentes phases de son
transport par une grue (cf. figure 1).

masse volumique
de la poutre ρ

A B

Sol supposé infiniment rigide


L
Figure 1
Nous allons considérer deux hypothèses de soulèvement de la poutre:
a) Schéma A : Quelque soit l'effort F>0, la poutre décolle sur toute sa longueur et ne reste en
contact avec le sol qu'au point A
F
F
+ poids propre
B
A α << 1
A
b) Schéma B : la poutre décolle sur une longueur l (avec une courbure nulle en B')

1 F
≈ v'' = 0
R

+ poids propre
F
L-l B' B' B
l

1) Montrer, en considérant les équations d'équilibre statique, que le schéma A est à rejeter.
On se place donc dans la suite, dans le cadre du schéma B.
2) Déterminer la longueur de décollement l en fonction de F.
3) Donner les sollicitations internes de la poutre et tracer leurs diagrammes.
4) Calculer le soulèvement en B.
On note Po la position de la poutre correspondant à la transition entre les deux états:
- poutre en contact avec le sol sur une longueur (L - l) > 0.
- poutre en contact avec le sol uniquement en A
5) Déterminer l'effort F1 correspondant à cette transition.
6) Pour la position P0, déterminer, en comparant le soulèvement au point B à la longueur L de
la poutre, les conditions pour que l'hypothèse de petits déplacements soit justifiée.
L'évolution de la poutre dans la phase suivante ne permet plus de faire l'hypothèse des petits
déplacements (cf figure 2).
F
F
L
B
+ poids propre

α
A α
a A

figure 2 figure 3
`
7) On note a la hauteur de la section de la poutre (cf. figure 2). Déterminer F en fonction de a,
α et des données du problème. Établir que la schématisation du problème selon la figure 3
L
n'est licite que si tg(α) << .
a
On se limite dans toute la suite aux angles α vérifiant la condition précédente.
8)Montrer qu'alors l'évolution de la poutre s'effectue à F≈F1 constant.
9) Pour une position caractérisée par l'angle α (cf. figure), déterminer les sollicitations
internes de la poutre et tracer leurs diagrammes.
10) Déterminer, sur l'ensemble des phases étudiées, les contraintes normales extrémales en
précisant quand et où celle-ci sont atteintes.

La phase suivante ne permet plus de négliger tg(α) devant L/a. ...


Examen ENIT 98 (session rattrapage)

Exercice 1
On cherche à enrouler du fil de diamètre d = 8 mm sur une bobine de diamètre D.
Sachant que le fil est constitué d'un acier spécial de limite élastique σe = 1200 Mpa et de module
d'Young E = 210 000 MPa, déterminer le diamètre minimal D à donner à la bobine support pour que
le fil ne présente pas de déformation permanente.

Exercice 2
Partie A:
Une poutre en fonte, de section en T, est soumise à
une flexion pure M>0 dans son plan de symétrie (cf.
figure 1 et 2). σ
1) De quel côté doit-on placer la semelle du T ( cas
(a) ou (b) sur figure 2). Justifier brièvement votre σ e = 800 Mpa
réponse.
2) Pour la configuration retenue, déterminer, en
fonction de l' épaisseur e de l'âme, les E = 100 000 MPa
caractéristiques géométriques de la section utiles au
problème (Ω, v, v', I). ε
− σ e = –200 MPa
3) Déterminer l'épaisseur e à donner à l'âme de la
poutre pour une utilisation optimale du matériau.
(i.e. pour que les limites élastiques du matériau en
traction et en compression soient atteintes Modèle de loi de comportement de la fonte
simultanément) ( σ positif en compression)
Dans la suite, on prend e = 1 cm. Figure 1
4) Déterminer le moment Me limite élastique de la
poutre.

16 cm z
z z
x 2 cm
y v
G
M M y
8 cm G
v'

Vue en plan de la poutre e


cas (a) cas (b)
Section de la poutre

Figure 2

Partie B: Etude de l'évolution plastique de la poutre

Pour M>Me, la poutre comporte des zones plastifiées. On admet que les déformations s'effectuent
toujours par conservation des sections planes (i.e. que ε=εxx est linéaire = a + b z)
En tenant compte de la loi de comportement de la fonte (cf figure 1), on obtient donc les allures
suivantes pour les diagrammes de déformations et de contraintes des sections.
z z

hs Zone plastique: σ = σ e

G G he Zone élastique: σ = E ε
ε zN σ

hi Zone plastique: σ = − σ e

Hypothèse de Bernouilli Diagramme des


ε=a+bz contraintes normales
Figure 3

La détermination :
- des constantes a et b intervenant dans l'expression de ε
- des 'étendues (h i , he ,hs ) des différentes zones (cf. figure 3)
- et de la position z N de l'axe neutre par rapport à G
s'effectue, entre autres, en écrivant que le torseur résultant en G des contraintes est ( N=0, M).

Phase 1
Pour M>Me suffisamment 'faible', la semelle et l'âme ne sont que partiellement plastifiées.
2) déterminer alors (a,b,h i ,h e , hs ,z N )
3) Qui de l'âme ou de la semelle atteint la première la plastification complète.
4) Déterminer le moment M1 limite supérieure de la phase 1

Phase 2
5) Pour M>M1, déterminer (a,b,h i ,h e , hs ,z N )
6) Déterminer Mr limite de rupture par plastification complète de la section.
Formulaires
résumé de cours
CAS GENERAL 3D
Efforts extérieurs Déplacements
Champ de torseur Travail extérieur Champ de distributeur

˜f (s) = [ q(s),γ (s)] => δWe = ˜f (s),δξ˜ (s) <= [


ξ˜ (s) = u(s),θ (s) ]

Equilibre Statique Formules de Bresse


˜ (s)
dC dξ˜ (s) ˜
= ˜f (s) PTV = D(s)
ds ds
 dR (s) δWi + δWe = 0  du(s) = λ (s) + θ (s) ∧ x (s)
 ds = q(s)  ds
  dθ (s)
 dM(s) = γ (s) + R (s) ∧ x (s)  = ω (s)
 ds ds

Sollicitations internes Déformations


Champ de torseur Travail intérieur Champ de distributeur

C [
˜ (s) = R(s), M(s) ] ˜ (s),δD
=> δWi = −δWdef = C ˜ (s) <= [
˜ (s) = λ (s),ω (s)
D ]
 R (s) =
 ∫ σ (m)dΩ
m∈Ω(s)
 →
 M(s) =
 ∫ g(s)m ∧ σ (m)dΩ
m∈Ω(s)

Loi de comportement élastique linéaire


 →

λ = − N V V GΓ ∧ TΓ
− − −
y z
 EΩ GΩ y GΩz GK

 TΓ M y Mz
 ω = − − −
 GK EI y EI z
Γ : centre de torsion
TΓ : couple de torsion en Γ
Loi de comportement thermique:
 λ ther = α τ G x (pour une variation de

 ω ther = α ∇ τ ∧ x température: τ = τ G + a y + b z)

Densité linéique de travail de déformation :


dwdef = − C
˜ (s).δD
˜ (s)ds

N δN Vy δVy Vz δVz TΓ δTΓ M y δM y Mz δMz


=( + + + + + )ds
EΩ GΩy GΩ z GK EI y EI z
= (EΩλ x δλ x + GΩ y λΓy δλΓy + GΩz λΓz δλΓz + GKω x δω x + EI y ω y δω y + EI zω z δω z )ds
TΓ ,λΓy , λΓz : composantes des éléments de réduction au centre de torsion Γ
Poutre droite à plan moyen chargée dans son plan
(avec convention de signe GC (M z = − Mz z )) y(s) qy
M M

N V N
(g,x,y) plan de symétrie + Chgt plan => M y = Vz = 0 V x(s)

on note : (N,V,M,T) = (N, Vy ,Mz ,T) ( N>0 en compression ,


M>0 si fibre sup comprimée)
Charge qy positive "vers le bas"

Efforts extérieurs Travail extérieur Déplacements


Champ de torseur Champ de distributeur
δWe = ˜f (s),δξ˜ (s) =
[
˜f (s) = q x − q y,γz + γ x
x y x ] => <= ξ˜ (s) = [ ux + vy,θz + θ x x]
q x u − q y v + γθ + γ x θ x

Equilibre Statique Formules de Bresse

 dN = q  u'   λ x   −N EΩ 
 ds x PTV  v'   λ + θ  −V GΩ + θ
 dV   = y  = y

 ds = −q y δWi + δWe = 0  θ'   ω   M EI 
 dM      
 = V− γ  θx '   ω x   − T GK 
 ds  Si λ y "négligeable ":
 dT = γ  
 ds x  v' ≈ θ ; EIv"≈ M 

Sollicitations internes Travail intérieur Déformations


Champ de torseur Champ de distributeur
δWdef = −δWi = − C ˜ (s) =
˜ (s),δD
[ ]
˜ (s) = [Nx + Vy, Tx − Mz] =>
C
−N δλ x − V δλ y + M δω − Tδω x
<= D x [
˜ (s) = λ x + λ y,ωz + ω x
y x ]

Loi de comportement élastique linéaire


 N V
 λ = − −
EΩ GΩ y

ω = − M − T
 EI GK
Loi de comportement thermique: (α coef. dilatation thermique)
 λ x ther = α τ G (pour une variation de

 ω ther (= ω zther ) = −α a température : τ = τG + a y)

Densité linéique de travail de déformation :

dwdef = − C ˜ (s)ds = (−N δλ x − V δλ y + M δω − T δω x )ds


˜ (s).δD

N δN V δV M δM T δT
=( + + + )ds
EΩ GΩ y EI GK
= (EΩλ x δλ x + GΩ y λ y δλ y + EIωδω + GKω x δω x )ds
Poutre courbe à plan moyen chargée dans son plan
(avec conventions de signes GC)

s
Fibre moyenne : Courbe G(s)
y(s) x(s)
α(s) dG(s)
= x(s)
G(s) ds
Y dx(s) y (s)
=
ds R(s)
dy(s) x(s)
=−
ds R(s)
O X
(
α(s) : angle X,x(s) )
R(s) : rayon de courbure de la fibre moyenne en G(s)
dα(s)
(R(s) = ≥ 0 si y (s) pointevers la concavité de la courbe G(s))
ds
1
= 0 pour les poutres droites .
R(s)

Actions exterieures : Sollicitations internes :

( charges réparties : f (s) = (q x ,q,γ) ) C(s) = {N, V,M}


γ

q y(s)
qx RY M M

y(s) N V N
x(s) RX V x(s)
G(s) M
RY ( N>0 en compression ,
Y M>0 si fibre sup comprimée)
RX
M

O X

Déplacements : δ (s) = (u(s),v(s),θ(s)) (Projections sur axes


Déformations : D(s) = (λ x (s),λ y (s),ω(s)) principaux d'inertie en G(s))

Equilibre Statique Formules de Bresse


 dN V  du   v   N v 
 ds = q x + R  ds   λ x +   − + 
 dV R  EΩ R
 = −q −
N  dv   u  V u 
=
   y λ + θ −  = − + θ −
 ds R ds   R   GΩ y R
 dθ
 dM = V − γ   ω    M 
 ds  ds     EI 

h
Table d'intégrales de Mohr : ∫ m(s)M(s)ds
0

M(s) Ma Ma Ma Mb
m(s) h h h

h h h
ma m a .Ma . m a .Ma . m a .(2Ma + Mb ).
3 2 6
h

h h h
mb m b .Ma . m b .Ma . m b .(Ma + 2M b ).
6 2 6
h

h h
ma m a .Ma . m a .Ma .h m a .(Ma + Mb ).
2 2
h

h h {(2ma + m b ).Ma
ma mb (2m a + m b ).Ma . (m a + m b ).Ma . h
6 2 +(m a + 2m b ).M b }.
h 6

mc
h 2h h
m c .M a . m c .M a . m c .(M a + M b ).
3 3 3
h

ma 5h 2h h
m a .Ma . m a .Ma . m a .(5M a + 3Mb ).
12 3 12
h

mb h 2h h
m b .Ma . m b .Ma . m b .(3Ma + 5M b ).
4 3 12
h

ma h h h
m a .Ma . m a .Ma . m a .(3Ma + M b ).
4 3 12
h

mb h h h
m b .Ma . m b .Ma . m b .(Ma + 3Mb ).
12 3 12
h
Calcul des distributions de contraintes
• Contraintes Normales :
σ=
N My
+
Ω Iy
M
z± z y
Iz
( ± ou convention' projection' )
{convention' génie civil'

• Contraintes de Cisaillement :

Rappels :

Formule de Bredt : (Flux sortant de Γ ∗ )


V  Vz 
φ (Γ ∗ ) = ∫Γτ∗ .n d = − y Sz (Ω ∗ )  − Sy (Ω ∗ )
Iz  Iy 

Circulation : (le long des Γi bords de Ω)


TC
C(Γi ) = ∫Γ τ .t d = 2

i K i
Pour la torsion pure, pour tout Γ ∗ entourant un domaine
T
géométrique Ω ∗ : C(Γ ∗ ) = 2 Ω ∗
K

Remarques: • Pour la torsion pure φ (Γ ∗ ) = 0


• Pour un effort tranchant appliqué au
centre de cisaillement ( TC = 0 ) : C(Gi ) = 0

Caractéristiques géométriques :
1 1
Inertie de torsion: = 2 ∫Ω τ 2 dΩ
K T du à T =TC
1 1
Section réduite: = 2 ∫Ω τ2 dΩ
Ω y Vy du à V appliqué au
y
centre de cisaillement C

APPLICATION

Effort tranchant Vy : Théorie élémentaire de calcul de τ

En appliquant la formule de Bredt à un domaine Ω* limité


par une coupure judicieusement choisie, on obtient le
cisaillement moyen le long de la coupure : Ω*

1 Vy Sz (Ω * )
τ = (τ .n) moy = ∫ τ .nd = Iz
Coupure

n : normale à la coupure rentrante dans Ω*


: longueur de la coupure
PROFILS MINCES "SIMPLES"

Profil mince ouvert :Effort tranchant


φ (s) = τ(s)e(s)
Bredt appliquée à Ω* donne: Ω*
Vy Sz (s)
τ (s) = τ (s).t (s) = −
I z e(s)
φ (0) = 0
s τ = τ(s)t (s)
Couple résultant : calcul composante zC du uniforme sur la coupure
centre de cisaillement C
Profil mince ouvert : Torsion
Analogie de la membrane +
Bredt appliquée à Ω* + Circulation donnent φ (s) = 0 η

τ = τ .t (s) = 2 η
T Ω*
K
Calcul de K :
Couple résultant : calcul non consistant.
1 1 s T
Passage par = 2 ∫Ω τ 2 dΩ τ =2 ηt (s)
K T du à T K
qui donne:
e(s)3
K = ∫L ds
3
Tube fermé simple : Effort tranchant
τ = τ(s) t (s) uniforme
Bredt appliquée à Ω* donne :
sur la coupure
Vy
φ (s) = τ(s)e(s) = φ(0) − S (s) V2
Iz z φ(s) = φ(0) − S (s)
I3 3
Circulation appliquée à ligne moyenne L
permet le calcul de φ (0) : Ω*
φ (s)
∫L e(s) ds = 0 φ(0)
Couple résultant : calcul composante zC du
centre de cisaillement C
Tube fermé simple : Torsion
Bredt appliquée à Ω* + Circulation appliquée τ = τ(s)t (s) uniforme
à ligne moyenne L donnent : sur la coupure
φ(0) ds T
τ (s) = et φ (0) ∫ =2 Ω Vy
e(s) e(s) K φ (s) = φ (0) − S (s)
L
Iz z
Le couple résultant est alors : T = 2φ(0)Ω
Ω*
On en déduit :
T 4Ω 2
τ (s) = et K = ds φ (0)
∫L e(s)
2e(s)Ω

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