DL Poly
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On définit une suite de polynômes (Tn )n∈ℕ en posant T0 = 1,T1 = X et ∀n ∈ ℕ , Tn +2 = 2XTn +1 −Tn .
Ces polynômes sont appelés polynômes de Tchebychev de première espèce.
1.a Expliciter T2 et T3 .
1.b Déterminer le degré du polynôme Tn ainsi que son coefficient dominant.
2.a Etablir que pour tout n ∈ ℕ et tout θ ∈ ℝ , on a Tn (cos θ ) = cos n θ .
2.b En déduire les valeurs de Tn (1) et Tn′(1) .
2.c Pour n ∈ ℕ∗ , déterminer les racines de Tn appartenant à l’intervalle [−1,1] .
Combien y en a-t-il ? Qu’en déduire ?
Partie II
n
1
L’objectif de cette partie est de calculer lim S n où Sn = ∑ 2
.
k =1 k
n →+∞
1
1.a Réaliser la décomposition en éléments simples de .
X (X −1)
n
1 1
En déduire la valeur de la somme ∑ k (k −1)
k =2
et que pour tout n ≥ 1 , Sn ≤ 2 −
n
.
2n
n n
1 1
puis les valeurs des sommes : ∑
k =1 sin 2
(2k −1)π
et ∑ (2k −1)π
.
k =1 tan 2
4n 4n
π
4.a Justifier par un argument de convexité que, pour tout x ∈ 0, : sin x ≤ x ≤ tan x
2
4.b En déduire un encadrement de Sn′ puis les valeurs de ℓ ′ et ℓ .
1
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2016-2017 http ://myismail.net
.
Première partie
1. Calculer T2 , T3 , T4 et T5 .
2. Montrer que pour tout entier n :
(a) Tn est de degré n et son terme dominant est 2n−1 Xn .
(b) Tn a la parité de n.
(c) Tn (1) = 1.
3. Montrer que : ∀ (m, n) ∈ N2 , m ≤ n ⇒ 2Tn Tm = Tn+m + Tn−m .
4. Prouver que : ∀ (m, n) ∈ N2 , Tm (Tn (X)) = Tmn (X).
En déduire un isomorphisme entre (N, ×) et {Tn , n ∈ N}.
Deuxième partie
1. Montrer que : ∀ α ∈ R, ∀ n ∈ N, Tn (cos α) = cos(nα) et Tn (cosh α) = cosh(nα).
2. Etablir que, pour tout n ≥ 1, les zéros de Tn sont réels, distincts deux à deux, qu’ils sont dans
π kπ
]−1, 1[, et qu’ils sont donnés par ∀ k = 0, . . . , n−1 : xk = cos + .
2n n
sin(nα)
3. (a) Montrer que : ∀ α ∈ ]0, π[, ∀ n ∈ N, Tn0 (cos α) = n .
sin α
(b) En déduire les extrémums de Tn (avec n > 2) et en quels points ils sont atteints.
1
4. Pour n > 1, décomposer la fraction rationnelle en éléments simples.
Tn
5. Montrer que : ∀ n ∈ N, (1 − X2 )Tn00 − XTn0 + n2 Tn = 0.
Troisième partie
Dans cette partie, P est un polynôme à coefficients réels de monôme dominant λXn , avec n ≥ 1.
|λ|
1. Montrer que sup{|P (x)|, x ∈ [−1, 1]} ≥
2n−1
Indication : Raisonner par l’absurde et considérer le polynôme Q = 2n−1 P − λTn .
b − a n |λ|
2. Plus généralement, montrer que ∀ a, b : sup{|P (x)|, a ≤ x ≤ b} ≥
2 2n−1
Indication : Utiliser un changement de variable pour se ramener au segment [−1, 1].
2
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Lundi 27 Février 2017
Polynômes
Corrigé
Partie I
1.a T2 = 2X 2 −1 et T3 = 4X 3 − 3X .
1.b Montrons par récurrence double sur n ∈ ℕ que degTn = n .
Pour n = 0 et n = 1 : ok
Supposons la propriété établie aux rangs n ≥ 0 et n + 1 . Au rang n + 2 :
On sait Tn +2 = 2XTn +1 −Tn .
Par hypothèse de récurrence degTn = n et degTn +1 = n + 1 d’où deg XTn +1 = n + 2 .
Par somme de polynômes de degré distincts : degTn +2 = n + 2 .
Récurrence établie.
Les coefficients dominants de T0 et T1 valent 1.
Pour n ≥ 1 , la relation Tn +1 = 2XTn −Tn−1 , implique, connaissant le degré de chaque polynôme, que le
coefficient dominant de Tn +1 est le double de celui de Tn .
Par suite, pour n ≥ 1 , le coefficient dominant de Tn est 2n−1 .
2.a Par récurrence double sur n ∈ ℕ :
Pour n = 0 et n = 1 : ok
Supposons la propriété établie aux rangs n ≥ 0 et n + 1 . Au rang n + 2 :
∀θ ∈ ℝ , Tn +2 (cos θ ) = 2cos θTn +1 (cos θ ) −Tn (cos θ ) = 2cos θ cos(n + 1)θ − cos nθ = cos(n + 2)θ .
Récurrence établie.
2.b Pour θ = 0 , Tn (cos θ ) = cos n θ donne Tn (1) = 1 .
En dérivant la relation Tn (cos θ ) = cos n θ , on obtient − sin θTn′(cos θ ) = −n sin n θ
n sin nθ
donc pour θ = ]0, π[ , Tn′(cos θ ) = .
sin θ
n sin nθ
Quand θ → 0 , Tn′(cos θ ) → Tn ′ (1) et ∼ n 2 donc Tn′(1) = n 2 .
θ
2.c Soit x ∈ [−1,1] une racine de Tn .
Pour θ = arccos x ∈ [0, π ] on a x = cos θ et Tn (x ) = cos n θ = 0 .
π (2k + 1)π
Donc il existe k ∈ ℤ tel que n θ = + k π puis θ =
2 2n
Sachant θ ∈ [0, π ] , on peut affirmer k ∈ {0,1,…, n −1} .
π 3π (2n −1)π
Ainsi x = cos ,cos ,…, ou cos .
2n 2n 2n
Inversement, par calculs, ces éléments sont racine de Tn .
(2k −1)π
Ainsi les racines de Tn sont les x1 ,…, x n avec x k = cos .
2n
(2k −1)π
Pour k ∈ {1,…, n } les sont des éléments deux à deux distincts de [0,π ] .
2n
La fonction cosinus étant injective sur [0,π ] , on peut dire que les x1 ,…, x n sont deux à deux distincts.
Le polynôme Tn possède donc n racines dans l’intervalle [−1,1] .
Or degTn = n , on peut donc affirmer qu’il n’y a pas d’autres racines et que ces dernières sont simples.
3
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Partie II
1 X − (X −1) 1 1
1.a = = − .
X (X −1) X (X −1) X −1 X
n
1 n
1 1 n−1 1 n
1 1
∑
k =2 k (k − 1)
=∑
k =2 k − 1
− = ∑ − ∑ = 1− .
k k =1 k k =2 k n
1 1
Pour tout k ≥ 2 , on a 2 ≤ donc
k k (k −1)
n n
1 1 1
Sn = 1 + ∑ 2 ≤ 1 + ∑ ≤ 2− .
k =2 k k =2 k (k −1) n
1
1.b Sn +1 − Sn = ≥ 0 donc (Sn ) est croissante. De plus (Sn ) est majorée par 2 donc (Sn ) converge.
(n + 1) 2
1 1 1
2.a S 2n = + + ⋯+ . En séparant les termes d’indices paris et impairs :
12 22 (2n ) 2
1 1 1 1 1 1 = 1 S + S ′ .
S 2n = 2 + 2 + ⋯ + + 2 + 2 +⋯+
2 2
2 4
(2n ) 1 3 (2n −1) 4
n n
1 3
2.b Sn′ = S 2n − Sn
n →+∞
→ ℓ car S 2n , Sn → ℓ .
4 4
3.a Tn étant de coefficient dominant 2n−1 et de racines x1 ,…, x n , on peut écrire :
n n n
T′ n
1
Tn = 2n−1 ∏ (X − x ℓ ) . Tn′ = 2n−1 ∑∏ (X − x ℓ ) puis n = ∑ .
ℓ=1 k =1 ℓ = 1 T n k =1 X − xk
ℓ ≠k
n
1 Tn′ n
1
3.b L’évaluation de ∑ X −x
k =1
=
Tn
en 1 donne ∑
k =1 1− cos
(2 k −1)π
= n2 .
k
2n
n
x 1
Sachant 1− cos x = 2sin 2
2
on a ∑
k =1 sin 2
(2k −1)π
= 2n 2 .
4n
(2k −1)π
n cos 2 n
4n 1
soit encore ∑1 + = 2n 2 d’où ∑ = 2n 2 − n .
(2k − 1) π (2k − 1) π
k =1 sin 2 k =1 tan 2
4n 4n
4.a La fonction sinus est concave sur [0, π 2[ donc en dessous de sa tangente en 0 d’équation y = x .
La fonction tangente est convexe sur [0, π 2[ donc au dessus de sa tangente en 0 d’équation y = x .
Ainsi ∀x ∈ [0, π 2[ ,sin x ≤ x ≤ tan x .
1 1 1
4.b ∀x ∈ ]0, π 2[ , 2
≤ 2≤ 2 .
tan x x sin x
(2k −1)π π
Pour k ∈ {0,1,…, n −1} , x = ∈ 0,
4n 2
n
1 n
16n 2 n
1
donc : ∑
k =1 tan 2
(2k − 1) π
≤∑
k =1 (2k −1) π
2 2
≤ ∑
k =1 sin 2
(2k −1)π
,
4n 4n
2 2 n 2
(2n − n )π 1 π
puis : ≤∑ ≤
16n 2 k =1 (2k − 1) 2
8
n
1 π2 4 π2 π2
Par le théorème des gendarmes : Sn′ = ∑ 2
n →∞
→ = ℓ ′ puis ℓ ′ = = .
k =1 (2k −1) 8 3 8 6
4
Corrigé Problème B
Première partie
1. On trouve successivement :
T2 (X) = 2X T1 (X) − T0 (X) = 2X2 − 1.
T3 (X) = 2X T2 (X) − T1 (X) = 2X(2X2 − 1) − X = 4X3 − 3X.
T4 (X) = 2X T3 (X) − T2 (X) = 2X(4X3 − 3X) − (2X2 − 1) = 8X4 − 8X2 + 1.
T5 (X) = 2X T4 (X) − T3 (X) = 2X(8X4 − 8X2 + 1) − (4X3 − 3X) = 16X5 − 20X3 + 5X.
Deuxième partie
1. Soit α un réel donné. Posons un = cos(nα).
On va prouver Tn (u1 ) = un par récurrence sur n. C’est évident si n = 0 et si n = 1.
On suppose que la propriété est vraie aux rangs n et n + 1, avec n > 0.
Alors pour tout n > 0, et en utilisant la relation 2 cos x cos y = cos(x + y) + cos(x − y) :
Tn+2 (u1 ) = 2u1 Tn+1 (u1 ) − Tn (u1 ) = 2u1 un+1 − un = (un+2 + un ) − un = un+2
Ce qui démontre la propriété au rang n + 2 et achève la récurrence.
Pour l’égalité Tn (cosh α) = cosh(nα), c’est exactement la même méthode, en utilisant cette fois
la relation 2 cosh x cosh y = cosh(x + y) + cosh(x − y).
2. Comme le suggère l’énoncé, on recherche des racines de Tn sur ]−1, 1[.
Pour tout x de ]−1, 1[, il existe α dans ]0, π[ tel que x = cos α.
Alors : Tn (x) = 0 ⇔ Tn (cos α) = 0 ⇔ cos(nα) = 0 ⇔ nα = π2 [π].
Cette dernière condition s’écrit nα = π2 + kπ, avec 0 6 k < n (car 0 < nα < nπ).
(2k + 1)π
On a donc obtenu les xk = cos αk , avec αk = , et 0 6 k 6 n−1.
2n
Les αk forment une suite strictement croissante de ]0, π[.
Les xk forment donc une suite strictement décroissante de ]−1, 1[.
Dans l’intervalle ]−1, 1[, on a ainsi obtenu n racines distinctes de Tn .
Mais, comme Tn est de degré n, on a obtenu toutes les racines de Tn .
Ainsi, pour tout n > 1, le polynôme Tn possède n racines réelles distinctes, toutes dans l’inter-
(2k + 1)π
valle ]−1, 1[, et données par xk = cos αk , avec αk = , et 0 6 k 6 n−1.
2n
3. (a) Pour tout α de R, et pour tout n de N, on a Tn (cos α) = cos(nα).
On dérive cette égalité par rapport à α et on obtient : (sin α)Tn0 (cos α) = n sin(nα).
n sin(nα)
En particulier, pour tout α de ]0, π[ et n de N, on a Tn0 (cos α) = .
sin α
(b) Pour n > 2, Tn a n racines distinctes xk avec 1 > x0 > x1 > · · · > xn−1 > −1.
Par “Rolle”, Tn0 s’annule sur chacun des n−1 intervalles ouverts ]xk+1 , xk [.
Mais Tn0 est de degré n−1. On obtient ainsi toutes ses racines.
kπ n sin(kπ)
On remarque que si x0k = cos (avec 1 6 k 6 n−1) on a Tn0 (x0k ) = = 0.
n sin(kπ/n)
kπ
Pour tout k de {1, . . . , n−1}, on a αk−1 < < αk donc xk−1 > x0k > xk .
n
Ainsi 1 > x0 > x01 > x1 > x02 > x2 > · · · > x0n−1 > xn−1 > −1.
Les réels x01 , . . . , x0n sont donc les n racines de Tn0 .
En ces points, Tn0 change de signe (racine simple) donc Tn présente un extrémum.
Pour tout k de {1, . . . , n}, on a Tn (x0k ) = Tn cos kπ k
n = cos(kπ) = (−1) .
On a ainsi obtenu tous les extrémums de Tn sur [−1, 1].
NB : on savait déjà que |Tn (x)| 6 1 sur [−1, 1], à cause Tn (cos α) = cos(nα) qui peut
s’écrire Tn (x) = cos(n arccos x) pour tout x de [−1, 1].
4. Pour n > 1, Tn a n racines distinctes xk avec 1 > x0 > x1 > · · · > xn−1 > −1.
n−1
1 1 X λk
La décomposition en éléments simples de la fraction s’écrit donc = .
Tn Tn k=0
X − x k
1 1 sin αk
On a alors λk = 0 = 0 = .
Tn (xk ) Tn (cos αk ) n sin(nαk )
(2k + 1)π (−1)k sin αk
Or sin(nαk ) = sin = (−1)k donc λk = .
2 n
n−1
1 1 X (−1)k sin αk
On a donc obtenu la décomposition en éléments simples =
Tn n k=0 X − xk