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Devoir Libre My Ismail Mamouni

2016-2017 http ://myismail.net


.

Lundi 27 Février 2017


Polynômes

Problème A Polynômes de Tchebychev


.
Partie I

On définit une suite de polynômes (Tn )n∈ℕ en posant T0 = 1,T1 = X et ∀n ∈ ℕ , Tn +2 = 2XTn +1 −Tn .
Ces polynômes sont appelés polynômes de Tchebychev de première espèce.
1.a Expliciter T2 et T3 .
1.b Déterminer le degré du polynôme Tn ainsi que son coefficient dominant.
2.a Etablir que pour tout n ∈ ℕ et tout θ ∈ ℝ , on a Tn (cos θ ) = cos n θ .
2.b En déduire les valeurs de Tn (1) et Tn′(1) .
2.c Pour n ∈ ℕ∗ , déterminer les racines de Tn appartenant à l’intervalle [−1,1] .
Combien y en a-t-il ? Qu’en déduire ?

Partie II

n
1
L’objectif de cette partie est de calculer lim S n où Sn = ∑ 2
.
k =1 k
n →+∞

1
1.a Réaliser la décomposition en éléments simples de .
X (X −1)
n
1 1
En déduire la valeur de la somme ∑ k (k −1)
k =2
et que pour tout n ≥ 1 , Sn ≤ 2 −
n
.

1.b Etablir que la suite (Sn ) converge. On note ℓ sa limite.


n
1
2. On introduit Sn′ = ∑ .
k =1 (2k −1)2
2.a Former une relation exprimant S 2n en fonction de Sn et Sn′ .
2.b En déduire que (Sn′ ) converge et exprimer sa limite ℓ ′ en fonction de ℓ .
Nous allons maintenant poursuivre l’étude en calculant ℓ ′ à l’aide des polynômes de Tchebychev :
(2k −1)π
3. Soit n ∈ ℕ ∗ . Pour k ∈ {1,…, n } , on note x k = cos les racines de Tn .
2n
Tn′ n
1
3.a Etablir l’égalité =∑ .
Tn k =1 X − xk
n
1
3.b En déduire ∑
k =1 1− cos
(2 k − 1) π
= n2 ,

2n
n n
1 1
puis les valeurs des sommes : ∑
k =1 sin 2
(2k −1)π
et ∑ (2k −1)π
.
k =1 tan 2
4n 4n
 π
4.a Justifier par un argument de convexité que, pour tout x ∈  0,  : sin x ≤ x ≤ tan x
 2 
4.b En déduire un encadrement de Sn′ puis les valeurs de ℓ ′ et ℓ .

1
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Problème B Polynômes de Chebyshev

On définit une suite de polynômes (Tn )n∈IN , de la manière suivante :

T0 (X) = 1, T1 (X) = X, et ∀ n ∈ N : Tn+2 (X) = 2XTn+1 (X) − Tn (X)

Première partie
1. Calculer T2 , T3 , T4 et T5 .
2. Montrer que pour tout entier n :
(a) Tn est de degré n et son terme dominant est 2n−1 Xn .
(b) Tn a la parité de n.
(c) Tn (1) = 1.
3. Montrer que : ∀ (m, n) ∈ N2 , m ≤ n ⇒ 2Tn Tm = Tn+m + Tn−m .
4. Prouver que : ∀ (m, n) ∈ N2 , Tm (Tn (X)) = Tmn (X).
En déduire un isomorphisme entre (N, ×) et {Tn , n ∈ N}.

Deuxième partie
1. Montrer que : ∀ α ∈ R, ∀ n ∈ N, Tn (cos α) = cos(nα) et Tn (cosh α) = cosh(nα).
2. Etablir que, pour tout n ≥ 1, les zéros de Tn sont réels, distincts deux à deux, qu’ils sont dans
π kπ 
]−1, 1[, et qu’ils sont donnés par ∀ k = 0, . . . , n−1 : xk = cos + .
2n n
sin(nα)
3. (a) Montrer que : ∀ α ∈ ]0, π[, ∀ n ∈ N, Tn0 (cos α) = n .
sin α
(b) En déduire les extrémums de Tn (avec n > 2) et en quels points ils sont atteints.
1
4. Pour n > 1, décomposer la fraction rationnelle en éléments simples.
Tn
5. Montrer que : ∀ n ∈ N, (1 − X2 )Tn00 − XTn0 + n2 Tn = 0.

Troisième partie
Dans cette partie, P est un polynôme à coefficients réels de monôme dominant λXn , avec n ≥ 1.
|λ|
1. Montrer que sup{|P (x)|, x ∈ [−1, 1]} ≥
2n−1
Indication : Raisonner par l’absurde et considérer le polynôme Q = 2n−1 P − λTn .
 b − a n |λ|
2. Plus généralement, montrer que ∀ a, b : sup{|P (x)|, a ≤ x ≤ b} ≥
2 2n−1
Indication : Utiliser un changement de variable pour se ramener au segment [−1, 1].

2
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Lundi 27 Février 2017

Polynômes
Corrigé
Partie I

1.a T2 = 2X 2 −1 et T3 = 4X 3 − 3X .
1.b Montrons par récurrence double sur n ∈ ℕ que degTn = n .
Pour n = 0 et n = 1 : ok
Supposons la propriété établie aux rangs n ≥ 0 et n + 1 . Au rang n + 2 :
On sait Tn +2 = 2XTn +1 −Tn .
Par hypothèse de récurrence degTn = n et degTn +1 = n + 1 d’où deg XTn +1 = n + 2 .
Par somme de polynômes de degré distincts : degTn +2 = n + 2 .
Récurrence établie.
Les coefficients dominants de T0 et T1 valent 1.
Pour n ≥ 1 , la relation Tn +1 = 2XTn −Tn−1 , implique, connaissant le degré de chaque polynôme, que le
coefficient dominant de Tn +1 est le double de celui de Tn .
Par suite, pour n ≥ 1 , le coefficient dominant de Tn est 2n−1 .
2.a Par récurrence double sur n ∈ ℕ :
Pour n = 0 et n = 1 : ok
Supposons la propriété établie aux rangs n ≥ 0 et n + 1 . Au rang n + 2 :
∀θ ∈ ℝ , Tn +2 (cos θ ) = 2cos θTn +1 (cos θ ) −Tn (cos θ ) = 2cos θ cos(n + 1)θ − cos nθ = cos(n + 2)θ .
Récurrence établie.
2.b Pour θ = 0 , Tn (cos θ ) = cos n θ donne Tn (1) = 1 .
En dérivant la relation Tn (cos θ ) = cos n θ , on obtient − sin θTn′(cos θ ) = −n sin n θ
n sin nθ
donc pour θ = ]0, π[ , Tn′(cos θ ) = .
sin θ
n sin nθ
Quand θ → 0 , Tn′(cos θ ) → Tn ′ (1) et ∼ n 2 donc Tn′(1) = n 2 .
θ
2.c Soit x ∈ [−1,1] une racine de Tn .
Pour θ = arccos x ∈ [0, π ] on a x = cos θ et Tn (x ) = cos n θ = 0 .
π (2k + 1)π
Donc il existe k ∈ ℤ tel que n θ = + k π puis θ =
2 2n
Sachant θ ∈ [0, π ] , on peut affirmer k ∈ {0,1,…, n −1} .
π 3π (2n −1)π
Ainsi x = cos ,cos ,…, ou cos .
2n 2n 2n
Inversement, par calculs, ces éléments sont racine de Tn .
(2k −1)π
Ainsi les racines de Tn sont les x1 ,…, x n avec x k = cos .
2n
(2k −1)π
Pour k ∈ {1,…, n } les sont des éléments deux à deux distincts de [0,π ] .
2n
La fonction cosinus étant injective sur [0,π ] , on peut dire que les x1 ,…, x n sont deux à deux distincts.
Le polynôme Tn possède donc n racines dans l’intervalle [−1,1] .
Or degTn = n , on peut donc affirmer qu’il n’y a pas d’autres racines et que ces dernières sont simples.

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Partie II
1 X − (X −1) 1 1
1.a = = − .
X (X −1) X (X −1) X −1 X
n
1 n
1 1 n−1 1 n
1 1

k =2 k (k − 1)
=∑
k =2 k − 1
− = ∑ − ∑ = 1− .
k k =1 k k =2 k n
1 1
Pour tout k ≥ 2 , on a 2 ≤ donc
k k (k −1)
n n
1 1 1
Sn = 1 + ∑ 2 ≤ 1 + ∑ ≤ 2− .
k =2 k k =2 k (k −1) n
1
1.b Sn +1 − Sn = ≥ 0 donc (Sn ) est croissante. De plus (Sn ) est majorée par 2 donc (Sn ) converge.
(n + 1) 2
1 1 1
2.a S 2n = + + ⋯+ . En séparant les termes d’indices paris et impairs :
12 22 (2n ) 2
1 1 1   1 1 1  = 1 S + S ′ .
S 2n =  2 + 2 + ⋯ +  +  2 + 2 +⋯+
2 2
 2 4 
(2n )  1  3 (2n −1)  4
n n

1 3
2.b Sn′ = S 2n − Sn 
n →+∞
→ ℓ car S 2n , Sn → ℓ .
4 4
3.a Tn étant de coefficient dominant 2n−1 et de racines x1 ,…, x n , on peut écrire :
n n n
T′ n
1
Tn = 2n−1 ∏ (X − x ℓ ) . Tn′ = 2n−1 ∑∏ (X − x ℓ ) puis n = ∑ .
ℓ=1 k =1 ℓ = 1 T n k =1 X − xk
ℓ ≠k

n
1 Tn′ n
1
3.b L’évaluation de ∑ X −x
k =1
=
Tn
en 1 donne ∑
k =1 1− cos
(2 k −1)π
= n2 .
k
2n
n
x 1
Sachant 1− cos x = 2sin 2
2
on a ∑
k =1 sin 2
(2k −1)π
= 2n 2 .

4n
(2k −1)π
n cos 2 n
4n 1
soit encore ∑1 + = 2n 2 d’où ∑ = 2n 2 − n .
(2k − 1) π (2k − 1) π
k =1 sin 2 k =1 tan 2
4n 4n
4.a La fonction sinus est concave sur [0, π 2[ donc en dessous de sa tangente en 0 d’équation y = x .
La fonction tangente est convexe sur [0, π 2[ donc au dessus de sa tangente en 0 d’équation y = x .
Ainsi ∀x ∈ [0, π 2[ ,sin x ≤ x ≤ tan x .
1 1 1
4.b ∀x ∈ ]0, π 2[ , 2
≤ 2≤ 2 .
tan x x sin x
(2k −1)π  π 
Pour k ∈ {0,1,…, n −1} , x = ∈  0, 
4n  2 
n
1 n
16n 2 n
1
donc : ∑
k =1 tan 2
(2k − 1) π
≤∑
k =1 (2k −1) π
2 2
≤ ∑
k =1 sin 2
(2k −1)π
,

4n 4n
2 2 n 2
(2n − n )π 1 π
puis : ≤∑ ≤
16n 2 k =1 (2k − 1) 2
8
n
1 π2 4 π2 π2
Par le théorème des gendarmes : Sn′ = ∑ 2

n →∞
→ = ℓ ′ puis ℓ ′ = = .
k =1 (2k −1) 8 3 8 6

4
Corrigé Problème B
Première partie
1. On trouve successivement :
T2 (X) = 2X T1 (X) − T0 (X) = 2X2 − 1.
T3 (X) = 2X T2 (X) − T1 (X) = 2X(2X2 − 1) − X = 4X3 − 3X.
T4 (X) = 2X T3 (X) − T2 (X) = 2X(4X3 − 3X) − (2X2 − 1) = 8X4 − 8X2 + 1.
T5 (X) = 2X T4 (X) − T3 (X) = 2X(8X4 − 8X2 + 1) − (4X3 − 3X) = 16X5 − 20X3 + 5X.

2. (a) Pour tout entier n > 1, on va montrer la propriété suivante :


P(n) : “Il existe Un dans Rn−1 [X] tel que Tn (X) = 2n−1 Xn + Un (X)”.
La propriété est vraie si n = 1 et n = 2, avec U1 = 0 et U2 = −1.
On se donne maintenant n > 1 et on suppose que P(n) et P(n + 1) sont vraies.
Dans ces conditions :
Tn+2 (X) = 2X Tn+1 (X) − Tn (X) = 2X(2n Xn+1 + Un+1 (X)) − 2n−1 Xn − Un (X)
= 2n+1 Xn+2 + Un+2 (X) avec Un+2 (X) = 2X Un+1 (X) − 2n−1 Xn − Un (X)
Puisque deg(Un ) 6 n−1 deg(Un+1 ) 6 n, Un+2 est bien dans Rn+1 [X].
Cela montre la propriété au rang n + 2 et achève la récurrence.
Ainsi, pour tout n de N∗ , Tn est de degré n et de terme dominant 2n−1 Xn .
(b) Il suffit de prouver, pour tout n de N, la propriété P(n) : Tn (−X) = (−1)n Tn (X).
Elle est vraie si n = 0 (car T0 est pair) et si n = 1 (car T1 est impair).
On se donne n > 0 et on suppose que P(n) et P(n + 1) sont vraies.
On en déduit :
Tn+2 (−X) = 2(−X)Tn+1 (−X) − Tn (−X) = 2(−X)(−1)n+1 Tn+1 (X) − (−1)n Tn (X)
= (−1)n+2 (2X Tn+1 (X) − Tn (X)) = (−1)n+2 Tn+2 (X)
Cela montre la propriété au rang n + 2 et achève la récurrence.
Ainsi, pour tout n de N, le polynôme Tn a la parité de n.
(c) La relation Tn+2 (X) = 2XTn+1 (X) − Tn (X) donne Tn+2 (1) = 2Tn+1 (1) − Tn (1).
Or T0 (1) = T1 (1) = 1. Une récurrence évidente donne alors : ∀ n ∈ N, Tn (1) = 1.

3. On note P(m) la propriété : “∀n ∈ N, n ≥ m ⇒ 2Tn Tm = Tn+m + Tn−m ”.


On va montrer la propriété P(m) par récurrence sur m > 0.
La propriété P(0) est évidente (car T0 = 1), et la propriété P(1) n’est autre que la relation
connue entre les polynômes Tn−1 , Tn et Tn+1 (car T1 = X).
On se donne m > 0 et on suppose que P(m) et P(m + 1) sont vraies.

(E0 ) : 2Tn Tm = Tn+m + Tn−m
On a donc les égalités valables pour n > m + 2.
(E1 ) : 2Tn Tm+1 = Tn+m+1 + Tn−m−1
On forme alors 2X(E1 ) − (E0 ) et on obtient :
2Tn (2X Tm+1 − Tm ) = (2X Tn+m+1 − Tn+m ) + (2X Tn−m−1 − Tn−m ), c’est-à-dire
2Tn Tm+2 = Tn+m+2 + Tn−(m+2) , ce qui prouve P(m + 2) et achève la récurrence.
4. On note P(m) la propriété : ∀n ∈ N, Tm (Tn (X)) = Tmn (X).
On va montrer la propriété P(m) par récurrence sur m > 0.
Les propriétés P(0) et P(1) sont évidentes car T0 = 1 et T1 = X.
On se donne m > 0 et on suppose que P(m) et P(m + 1) sont vraies.
On substitue Tn (X) à X dans l’égalité Tm+2 (X) = 2X Tm+1 (X) − Tm (X).
On en déduit, pour tout n de N, et en utilisant P(m) et P(m + 1) :
Tm+2 (Tn (X)) = 2Tn (X) Tm+1 (Tn (X)) − Tm (Tn (X)) = 2Tn (X) T(m+1)n (X) − Tmn (X)
Mais d’après (3) on a 2Tn T(m+1)n = T(m+2)n − Tmn .
On en déduit Tm+2 (Tn (X)) = T(m+2)n (X), ce qui prouve P(m + 2) et achève la récurrence.
Ainsi, pour tout m, n de N, on a : Tm (Tn (X)) = Tmn (X).
L’application ϕ : n → Tn est injective (n < m ⇒ deg(Tn ) < deg(Tn ) ⇒ Tn 6= Tn ).
Elle est donc bijective de N sur T = {Tn , n ∈ N}.
De plus elle vérifie ϕ(mn) = Tmn = Tm (Tn ) = ϕ(m) ◦ ϕ(n).
L’application ϕ est donc un isomorphisme de (N, ×) sur (T , ◦).

Deuxième partie
1. Soit α un réel donné. Posons un = cos(nα).
On va prouver Tn (u1 ) = un par récurrence sur n. C’est évident si n = 0 et si n = 1.
On suppose que la propriété est vraie aux rangs n et n + 1, avec n > 0.
Alors pour tout n > 0, et en utilisant la relation 2 cos x cos y = cos(x + y) + cos(x − y) :
Tn+2 (u1 ) = 2u1 Tn+1 (u1 ) − Tn (u1 ) = 2u1 un+1 − un = (un+2 + un ) − un = un+2
Ce qui démontre la propriété au rang n + 2 et achève la récurrence.
Pour l’égalité Tn (cosh α) = cosh(nα), c’est exactement la même méthode, en utilisant cette fois
la relation 2 cosh x cosh y = cosh(x + y) + cosh(x − y).
2. Comme le suggère l’énoncé, on recherche des racines de Tn sur ]−1, 1[.
Pour tout x de ]−1, 1[, il existe α dans ]0, π[ tel que x = cos α.
Alors : Tn (x) = 0 ⇔ Tn (cos α) = 0 ⇔ cos(nα) = 0 ⇔ nα = π2 [π].
Cette dernière condition s’écrit nα = π2 + kπ, avec 0 6 k < n (car 0 < nα < nπ).
(2k + 1)π
On a donc obtenu les xk = cos αk , avec αk = , et 0 6 k 6 n−1.
2n
Les αk forment une suite strictement croissante de ]0, π[.
Les xk forment donc une suite strictement décroissante de ]−1, 1[.
Dans l’intervalle ]−1, 1[, on a ainsi obtenu n racines distinctes de Tn .
Mais, comme Tn est de degré n, on a obtenu toutes les racines de Tn .
Ainsi, pour tout n > 1, le polynôme Tn possède n racines réelles distinctes, toutes dans l’inter-
(2k + 1)π
valle ]−1, 1[, et données par xk = cos αk , avec αk = , et 0 6 k 6 n−1.
2n
3. (a) Pour tout α de R, et pour tout n de N, on a Tn (cos α) = cos(nα).
On dérive cette égalité par rapport à α et on obtient : (sin α)Tn0 (cos α) = n sin(nα).
n sin(nα)
En particulier, pour tout α de ]0, π[ et n de N, on a Tn0 (cos α) = .
sin α
(b) Pour n > 2, Tn a n racines distinctes xk avec 1 > x0 > x1 > · · · > xn−1 > −1.
Par “Rolle”, Tn0 s’annule sur chacun des n−1 intervalles ouverts ]xk+1 , xk [.
Mais Tn0 est de degré n−1. On obtient ainsi toutes ses racines.
kπ n sin(kπ)
On remarque que si x0k = cos (avec 1 6 k 6 n−1) on a Tn0 (x0k ) = = 0.
n sin(kπ/n)

Pour tout k de {1, . . . , n−1}, on a αk−1 < < αk donc xk−1 > x0k > xk .
n
Ainsi 1 > x0 > x01 > x1 > x02 > x2 > · · · > x0n−1 > xn−1 > −1.
Les réels x01 , . . . , x0n sont donc les n racines de Tn0 .
En ces points, Tn0 change de signe (racine simple) donc Tn présente un extrémum.
 
Pour tout k de {1, . . . , n}, on a Tn (x0k ) = Tn cos kπ k
n = cos(kπ) = (−1) .
On a ainsi obtenu tous les extrémums de Tn sur [−1, 1].
NB : on savait déjà que |Tn (x)| 6 1 sur [−1, 1], à cause Tn (cos α) = cos(nα) qui peut
s’écrire Tn (x) = cos(n arccos x) pour tout x de [−1, 1].

4. Pour n > 1, Tn a n racines distinctes xk avec 1 > x0 > x1 > · · · > xn−1 > −1.
n−1
1 1 X λk
La décomposition en éléments simples de la fraction s’écrit donc = .
Tn Tn k=0
X − x k
1 1 sin αk
On a alors λk = 0 = 0 = .
Tn (xk ) Tn (cos αk ) n sin(nαk )
(2k + 1)π (−1)k sin αk
Or sin(nαk ) = sin = (−1)k donc λk = .
2 n
n−1
1 1 X (−1)k sin αk
On a donc obtenu la décomposition en éléments simples =
Tn n k=0 X − xk

5. Pour tout α de R, et pour tout n de N, on a Tn (cos α) = cos(nα).


On dérive une première fois par rapport à α et on obtient : (sin α)Tn0 (cos α) = n sin(nα).
On dérive une deuxième fois par rapport à α et on obtient :
(cos α)Tn0 (cos α) − (sin2 α)Tn0 (cos α) = n2 cos(nα).
Autrement dit : ∀ n ∈ R, ∀ α ∈ R, (cos α)Tn0 (cos α) + (cos2 α − 1)Tn0 (cos α) = n2 Tn (cos α).
Quand α parcourt R, x = cos α parcourt [−1, 1].
On a donc obtenu xTn0 (x) + (x2 − 1)Tn0 (x) = n2 Tn (x) pour tout n de N et tout x de [−1, 1].
Mais quand une égalité de fonctions polynomiales est vraie sur [−1, 1] (ou plus généralement
sur un ensemble infini) alors elle est vraie partout.
On a donc obtenu : ∀ n ∈ N, ∀ x ∈ R, (1 − x2 )Tn00 (x) − xTn0 (x) + n2 Tn (x) = 0.
Ou encore (égalité entre polynômes) : ∀ n ∈ N, (1 − X2 )Tn00 − X Tn0 (X) + n2 Tn = 0.
Troisième partie
1. On se donne P dans Rn [X], de monôme dominant λXn , avec n ≥ 1.
|λ|
Par l’absurde, on suppose que sup{|P (x)|, x ∈ [−1, 1]} < .
2n−1
On considère alors le polynôme Q = 2n−1 P − λTn , visiblement dans Rn [X].
En fait deg Q 6 n−1 car 2n−1 P et λTn ont deux 2n−1 λXn pour terme dominant.

Rappelons que si x0k = cos (avec 1 6 k 6 n−1), on a Tn (x0k ) = (−1)k .
n
Cette égalité est encore vraie si k = 0 car alors x00 = 1 et on sait que Tn (0) = 1.
Elle est encore vraie si k = n donc x0n = −1 car Tn (−1) = (−1)n Tn (1) = (−1)n .

Ainsi on a Tn (x0k ) = (−1)k pour tout k de {0, . . . , n}, avec x0k = cos .
n
 λ 
On a alors Q(x0k ) = 2n−1 P (x0k ) − n−1 (−1)k .
2
|λ|
Or on sait que |P (x0k )| < n−1 pour tout k.
2
Il en résulte que les quantités Q(x0k ) sont alternativement strictement positives et strictement
négatives. En particulier le polynôme Q s’annule au moins une fois sur chacun des n intervalles
]x0k+1 , x0k [, avec 0 6 k 6 n−1.
Mais deg Q < n, et on vient de trouve au moins n racines distinctes pour Q.
λ
La seule possibilité est donc Q = 0, c’est-à-dire P = n−1 Tn .
2
|λ|
Mais c’est absurde car cela donne sup{|P (x)|, x ∈ [−1, 1]} = n−1 .
2
|λ|
Conclusion : avec les hypothèses de départ, on a sup{|P (x)|, x ∈ [−1, 1]} > .
2n−1
Remarque : on peut choisir P = Tn , auquel cas λ = 2n−1 . Dans ce cas, on voit que l’inégalité
précédente est en fait une égalité. On peut prouver que cette égalité caractérise le polynôme
de Chebyshev Tn parmi tous les polynômes de degré n.

2. On se place cette fois-ci sur [a, b], avec a < b.


a+b b−a
On définit un polynôme R de degré n par R(x) = P (t), avec t = +x .
2 2
(on voit bien que quand x parcourt [−1, 1], t parcourt [a, b]).
 b − a n
R est un polynôme de degré n et dont le terme dominant est µ = λ .
2
|µ|
D’après (III.1) on a sup{|R(x)|, x ∈ [−1, 1]} > n−1 .
2
Mais sup{|R(x)|, x ∈ [−1, 1]} = sup{|P (t)|, t ∈ [a, b]}.
 b − a n |λ|
On a donc finalement obtenu l’inégalité sup{|P (t)|, a ≤ t ≤ b} ≥ .
2 2n−1

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