EDUCATION CIVIQUES Et ETHIQUES
EDUCATION CIVIQUES Et ETHIQUES
EDUCATION CIVIQUES Et ETHIQUES
Il faut d'abord rappeler que dans la modernité, les approches territoriale et non-territoriale de la nationalité ont
défini deux critères de citoyenneté, qui correspondent respectivement au principe de territorialité et au principe
de personnalité5. Le principe de personnalité des lois implique l'attribution de la nationalité et, éventuellement,
de certains attributs d'autonomie gouvernementale, sur une base non territoriale. Les deux exemples majeurs
dont nous disposons à cet égard sont l'empire ottoman et son système des millets, d'une part, et l'empire austro-
hongrois, d'autre part; ni l'une ni l'autre de ces formes politiques ne se qualifient évidemment de démocratie
libérale.
Le modèle de l'Etat national a généralement plutôt comporté l'attribution de la citoyenneté sur la base du principe
de territorialité, auquel cas l'identité politique est associée à la résidence dans un espace territorial spécifique à
l'intérieur duquel les institutions peuvent être organisées suivant différents modèles (par exemple, selon un
principe fédératif ou unitaire). De manière générale, donc, en Occident, que la nationalité ait été une question de
jus solis (nationalité de résidence) ou de jus sanguinis (nationalité d'origine), la citoyenneté réfère à la relation de
l'individu à un État territorialisé. Elle implique l'appartenance à une telle communauté, ainsi qu'une relation
fondée constitutionnellement entre l'État et l'individu.
Dans le cadre de l'État naissant et du passage du statut de sujet à celui de citoyen, l'idée moderne de nation vient
soutenir la notion de citoyenneté en fournissant la base sociale et culturelle d'intégration à l'identité politique.
Ainsi que le souligne J. Habermas, la mobilisation politique des citoyens est rendue possible par l'émergence
d'une idée capable de rassembler des individus autrement étrangers les uns aux autres et de les mobiliser comme
membres d'une même communauté. L'idée moderne de nation permet du même souffle de suppléer au fait que,
normativement, les frontières sociales et territoriales d'un État constitutionnel sont contingentes : bien que
soutenu par des prétentions historiques, plus ou moins fondées, à certaines terres, le tracé des frontières qui
délimitent la communauté des citoyens est essentiellement le résultat des guerres et de la politique de puissance.
L'idée moderne de nation vient ainsi fournir un substrat normatif permettant de légitimer des frontières qui ne
sont ni naturelles ni justifiées moralement ; le territoire constitue alors le support fonctionnel des principales
catégories politiques liées à l'État moderne.
Y. Tamir, par exemple, rappelle que l'adoption du principe d'autodétermination nationale comme principe
justificatif par les États modernes (même quand leurs membres ne constituent pas une nation au sens strict) sert
deux objectifs. Le premier est de fournir un principe de démarcation ; le deuxième est de renforcer « la
prétention que les membres de l'État partagent, outre des institutions de coordination, quelque chose qui évoque
en eux des sentiments de solidarité et de fraternité. Les conditions de l'association avancées par l'État libéral
renforcent donc la conception de l'État comme communauté historique distincte plutôt que comme association
volontaire9».
L'idée moderne de nation sert donc à la fois la mobilisation politique et la justification normative du découpage
territorial délimitant des États souverains. Il paraît de ce fait malaisé, à première vue, de dissocier la souveraineté
de la nation de celle de l'Etat. L'isomorphisme État/nation servirait précisément, selon S. Pierré-Caps, à attribuer
à l'État la souveraineté de la nation. Nous y reviendrons. Car il faut d'abord, sans faire la généalogie détaillée du
concept de souveraineté, rappeler brièvement l'influence des doctrines élaborées par Bodin et Hobbes.
LA NOTION D’ETAT-NATION
Un État-nation est un concept qui juxtapose une notion d'ordre identitaire, la nation (c'est-à-dire des individus
qui se considèrent liés entre eux) et une notion d'ordre juridique, l'État (en tant qu‘organisation politique).
Quelques rappels
La Nation fondée sur la culture. Vision allemande où la nation se fonde sur une communauté qui partage une
même culture (la langue par ex ) La culture nationale prime sur l’Etat.
La Nation est bâtie sur un Etat. Vision française où la nation repose sur la volonté commune de vivre ensemble.
( cf le célèbre discours d’Ernest RENAN « Qu’est ce la Nation ?» 1882). Pour lui, la nation suppose l’adhésion
volontaire des peuples à un même idéal (et non à son passé). Ex : 1870 perte de l’Alsace et de la Lorraine : par
leur culture ces régions sont germaniques mais selon Renan ces régions sont françaises : par leur « désir
clairement exprimé de continuer la vie commune »
Le Traité de Versailles de 1919 reprend à son compte les 14 points du président Wilson dont « le droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes ». La vague de décolonisation de l’après guerre soulève à nouveau le problème
avec acuité.
Enfin aujourd’hui encore ces thèmes d’Etat, de Nation et d’Etat-Nation divisent les intellectuels et sont
toujours sources de conflits et de violences.
L'État préexiste à la nation : Ex de la France. Dans ce cas, l’Etat va chercher à développer un sentiment national
par l'imposition d'une langue officielle nationale, d'un service national, la création d'une école gratuite et
obligatoire, la mise en place de symboles forts de la nation (drapeau, hymne national, emblème, devise)
La nation préexiste à l’Etat : Ex de l’unité de l’Allemagne, de l’ Italie. Des individus se reconnaissent d'une
même nation, (d'une « nation ethnique » ou culturelle,) manifestent leur volonté de vivre ensemble, en se dotant
d'un État.
Une nation peut ne pas être dotée d'un État. ex le nationalisme palestinien, kurde…
Un État peut englober plusieurs nations. Ce fut le cas de l'Empire austrohongrois, c'est aujourd'hui le cas du
Royaume-Uni où Anglais, Gallois, Écossais et Irlandais du Nord sont des nationalités différentes.
Une nation peut englober plusieurs ethnies. C'est aujourd'hui le cas de la Turquie qui contient sur son sol
une nation constituée par des ethnies différentes (turcomans, albanais, arabes…).
Un État peut être créé sans véritable base nationale, ce qui est souvent le cas des pays issus des empires
coloniaux. C'est par exemple le cas de certains États d'Afrique avec des frontières tracées à la règle (ex Lybie)
La théorie de l'État-nation a été contestée, notamment par les fédéralistes européens. La nation est définie
comme une construction politique des partisans de l'État centralisé. L'État-nation doit céder la place à des
niveaux de gouvernance à des échelles européennes et mondiales.
La théorie de l'État-nation a également été critiquée les marxistes pour lesquels le sentiment identitaire ne se
trouve pas au sein de la nation, mais au sein de l'Humanité (voir la phrase de Karl Marx : « Je suis un citoyen du
Monde »,). Au nom de la conscience de classe, un ouvrier français est, plus proche d'un ouvrier de nationalité
étrangère, que d'un dirigeant français. Il doit faire preuve de solidarité internationale: par exemple le refus des
guerres.(« Les travailleurs n'ont pas de patrie » - Manifeste communiste).
Cette thèse est développée par le philosophe et sociologue britannique Ernest Gellner. Dans son ouvrage «
Nations et nationalisme » (édité en 1983 et publié en 1989 en français chez Payot) Gellner démontre que l’Etat
nation moderne est le produit de la société industrielle et de l’école. L’industrialisation croissante d’un pays
s’accompagne d’une scolarisation de masse qui va assurer une homogénéisation culturelle de la population
autour d’une culture commune. Donc l’école participe ainsi à la construction d’une conscience nationale.
Cette théorie a été remise en cause par d’autres sociologues comme le britanique Anthony Smith . Son ouvrage
paru en 1986 « The Ethnic Origins of nations » démontre que les formes de nationalisme existaient déjà au
Moyen Age et vont fournir peu à peu les éléments constitutifs de l’identité nationale.
Le Politologue Benedict Anderson , né en Chine en 1936 de parents britanniques, ( prof université américaine,
spécialiste du nationalisme en particulier en Asie du Sud Est) s’intéresse à la notion « d'imaginaire collectif ». En
effet, il explique dans son ouvrage « l’imaginaire national: réflexions sur l'origine et l'essor du nationalisme »
1983. (traduction française 1996, Paris, La Découverte) que cet imaginaire national se forge à travers un cortège
de symboles, de héros nationaux , de récits quasi mythiques reconstruits et recomposés à posteriori .Tout cela
façonne donc une représentation mythique de la nation.Les identités nationales sont des communautés politiques
imaginées.
- les minorités nationales sont des populations minoritairement numériques qui souvent sont rejetées par la
majorité de la population (mesures discriminatoires voir éliminatoires) .
- Elles sont différentes de l’identité régionale qui n’entre pas forcément en conflit avec l’identité nationale. Le
régionalisme défend les particularités d’une région. Régionalisme et nationalisme peuvent s’imbriquer ( ex du
régime de Vichy qui exaltait les régions)
LA NOTION DE GOUVERNANCE
La gouvernance est une notion qui évoque les nouveaux modes de comportement et de fonctionnement dans
l’évaluation et les prises de décision. Ces modes de comportements mettent en relation une multiplication de
lieux et d’acteurs impliqués tant aux échelles locales que globales.
La gouvernance politique pour les domaines politique et administratif fonctionnent à diverses échelles : on
parlera de gouvernance territoriale ou locale et à des échelles plus globales de gouvernance mondiale ou
globale,
Le terme de Governance était employé en ancien français (art ou manière de gouverner) comme synonyme de
gouvernement puisil tombe dans l’oubli car trop associé à l’Ancien Régime (alors qu’il est resté dans la langue
anglaise.)
Il resurgit dans les années 70’dans un contexte différent :celui du secteur privé de l’entreprise. L’expression
corporate governance (gouvernement d’entreprise) est un terme de management d’entreprise qui désigne les
relations entre différents acteurs dans la prise de décision et dans leur mode d’interaction .
1. La première étape correspond à l’idéologie libérale des années 1972 entraînant une nouvelle façon de penser
le politique par la remise en cause du rôle de l’État notamment dans les pays anglo-saxons. Une conception de
la gouvernance liée à la sphére politique se développe ,celle du New Public Management (management public).
Cette logique repose sur une nouvelle définition du rôle de l’Etat qui doit recentrer ses activités en décentralisant
sur d’autres acteurs les fonctions considérées comme non stratégiques.
2. La deuxième étape est celle des années 1990, où émerge une réflexion plus profonde sur le rôle de l’État
régulateur.
Des auteurs (dont le politologue Pierre Calame) insistent alors sur le fait que la crise de l’État concerne son
manque de capacité à formuler des politiques publiques en phase avec les besoins socio-économiques. L’Etat
est-il capable de s’adapter aux nouvelles exigences à différentes échelles ?
Le terme de gouvernance aurait donc été importé du monde de l’entreprise et désignerait des modes de
coordination et de partenariat entre acteurs différents en action au niveau du pouvoir politique. Nous sommes
donc face à une théorie de la régulation sociale.
Pour fonctionner, la gouvernance doit être déclinée à toutes les échelles de gouvernement . Il n'y a donc pas un
modèle unique de gouvernance mais bien des systèmes de gouvernance.
A l’échelle nationale, dans les démocraties libérales, la gouvernance renvoie aux interactions entre l’État, le
corps politique et la société . Que signifie ce que certains appellent « la bonne gouvernance » ?
L’objectif de la bonne gouvernance est de rendre l’action publique (cad celle de l’Etat) plus efficace et proche
du bien public afin d’œuvrer dans l'intérêt général. Ceci va renforcer sa légitimité et rendre les sociétés plus
facilement gouvernables. Les détracteurs de la « bonne gouvernance » y voient le désengagement de l'État-
Providence, la décomposition de l’État, depuis le tournant néolibéral des années 1980.
La notion de gouvernance met l’accent sur plusieurs types de transformation des modalités de l’action publique :
- elle remet en cause le modèle de politique traditionnel (où seules les autorités politiques ont la
responsabilité de la gestion des affaires publiques).
- elle met l’accent sur la multiplicité et la diversité des acteurs qui peuvent intervenir dans la gestion des
affaires publiques : collectivités territoriales, organismes internationaux , ONG ou entreprises privées … Tous
ceux qui sont en mesure de trouver des solutions aux problèmes collectifs que rencontrent les sociétés
- elle insiste sur l’interdépendance des pouvoirs politiques et des intervenants plus larges . La gestion des
affaires publiques repose sur un processus d’interaction/négociation entre des intervenants très diversifiés. La
gouvernance implique donc la participation, la négociation et la coordination afin de dépasser les intérêts divers
et conflictuels et parvenir à un consensus rapide et efficace.
A l’échelle des relations internationales La notion de gouvernance fait son apparition à la fin des années 80.
Or depuis cinquante ans, le contexte dans lequel les institutions internationales avaient pris naissance après la
seconde guerre mondiale (ONU,FMI …) a profondément évolué.On va retrouver le même pb qu’au niveau de
l’Etat : ces institutions arrivent-elles à s’adapter aux nouvelles exigences contemporaines ? quelques exs (théses
de Pierre Calame)
- Mêmes limites au niveau politique avec l’Organisation des Nations Unies.Elle débute avec moins de quarante
pays, une Assemblée Générale de ces pays. Le principe "un Etat une voix", pouvait avoir un sens mais
aujourd’hui, l’Assemblée Générale a perdu toute capacité réelle d’influence.
Les modes de régulation actuels (sous l’autorité des organismes internationaux) ne confèrent pas
toujours à la gouvernance mondiale une réelle légitimité. Beaucoup doutent aujourd’hui de la possibilité d’une
"gouvernance mondiale" équilibrée : le plus souvent, image d’une gouvernance mondiale négative avec un
village global apparaît sans règle, sans cohésion, sans redistribution des richesses, d’où l’idée que cette
gouvernance n’existe qu’aux bénéfices des plus puissants de ses membres.
LA NOTION DE GOUVERNEMENT
La notion de Gouvernement en C est d'une certaine manière reliée à la notion de gouvernance que ma collègue
vient de développer : plus exactement le gvt est son opposé.
La gouvernance se définit donc comme un modèle décentralisé et horizontal de pouvoir où tous les acteurs
(pouvoirs publics, associations ou firmes privées...) sont sur le même plan. Le « gouvernement « est lui un
modèle encore centralisé et vertical où un acteur, l'Etat, définit et met en oeuvre les choix collectifs.
Gouverner le Cameroun :
Gouverner la F consiste non seulement à prendre des décisions mais aussi à les faire appliquer et à assurer le
fonctionnement du pays en accord avec la Constitution.
Donc gouverner la C depuis 1996 consiste à voir le républiques et à prendre en considération les notions d'Etat :
ensemble des institutions qui gouvernent le pays de gouvernement : une institution qui exerce le pouvoir
exécutif. Il faut préciser qu'en F on l'utilise de manière spécifique. Il désigne les ministres et secrétaires d'Etat
placés ss l'autorité d'un chef de gvt ( Premier Ministre ). Le gvt décide et entreprend les actions nécessaires à la
conduite de l'Etat. La F étant une démocratie le gvt est responsable devant les citoyens.
Dans les pays anglo-saxons ou les Etats fédéraux il existe des gvt centraux et des gvt régionaux ( cl les lânder
allemands ou cantons suisses ). On parle aussi de gvt à l'échelon local : le « government body » peut être trduit
en français par « collectivité territoriale » ; en All toujours on parlera aussi de gvt municipal...
Parler de gouvernement c'est donc parler de l'Etat et il faut aussi replacer cette notion dans la durée historique.
L'Etat n'a cessé de croître dpuis le XIX° s, de même que le nbr de fonctionnaires. Cependant l'évolution n'est pas
linéaire et l'on peut distinguer plusieurs ruptures :
produire la Nation : cad son unité et instituer le social (rupture av l'Eglise qui s'en chargeait jusque là. Cf Etat-
Nation développé par Dominique.
L'unification du territoire : voir également son rôle ds l'éducation cf lois Guizot puis Ferry ; la politique de
grands travaux ; la construction d'un Etat hygiéniste ( voir Pasteur) ; au début du XX°S les 1° lois sociales etc