INC-CT-02 Connaissance Du Risque
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Création :
REFERENTIELS DE FORMATION
Janvier 2019
Référentiel technique
Mise à jour :
Incendie (INC) Contenu théorique 13 novembre 2019
Pour aller plus loin dans la compréhension, des fiches sont à vos dispositions sous
l’onglet PESP (Pour En Savoir Plus).
2.1.Notions essentielles
2.1.1. Définitions / Généralités
A. Combustion
La combustion est une réaction chimique induisant la présence de réactifs (le combustible et
le comburant) et la nécessité d’un initiateur (apport d’énergie). Des produits de combustion
résultent de cette réaction qui dégage également de l’énergie sous forme de chaleur. Cette
phrase peut être résumée par un outil pédagogique et visuel courant : le triangle du feu. Ce
dernier illustre les composants nécessaires à l’établissement d’une réaction de combustion et
met en avant leur interdépendance les uns vis-à-vis des autres. Il est présenté ci-dessous.
La combustion lente
Il s’agit d’une oxydation sans émission de lumière dont la température reste inférieure à 500°C
(par exemple : combustion dans les décharges d’ordures ménagères).
La combustion vive
C’est une réaction qui consomme rapidement le comburant qui lui est nécessaire. Ce type de
combustion est caractérisé par une forte élévation de la température, une émission simultanée
de lumière, de flammes, de gaz et de fumées.
On distingue :
- La flamme de décomposition
Cette flamme est liée à la décomposition de corps (type acétylène), émettant un fort
dégagement thermique et des gaz, sans pour cela qu’il y ait eu combustion. C’est un cas
particulier que l’on ne trouve pas dans nos feux de bâtiment : elle ne sera donc pas étudiée.
- La flamme de diffusion
La flamme est jaune, parfois rouge/orangé. Elle est vacillante, sans aucun son. Cette flamme
semble peu énergétique. Une gazinière mal réglé produit une flamme jaune, signe d’une
mauvaise combustion, laissant un dépôt noirâtre sur le fond des casseroles. Les campagnes
hivernales annuelles rappellent les dangers liés à cette mauvaise combustion (production de
- La flamme de pré-mélange
Semblable à une flamme de chalumeau de soudure ou de découpe de métaux. La flamme est
bleue, presque transparente. Sonore et apparaît comme énergétique. Elle possède beaucoup
d’energie. Lorsque le combustible et le comburant sont dans les bonnes proportions, la
combustion est dite complète (on parle de mélange stœchiométrique).
La flamme de pré mélange est le résultat du mélange entre le combustible (le gaz pour le bec
bunsen ou le gaz de pyrolyse pour un incendie) et le comburant (l’air) avant son inflammation.
Diffusion Prémélange
Effets pour la flamme Production de déchets Peu de déchets
Inflammation (LII/LSI)
Effets pour le gaz Inflammation ou
Explosion (LIE/LES)
C. Feu
Dans l’ISO 13943 (norme internationale), le feu fait référence à un processus de combustion
auto-entretenu assuré pour produire des effets utiles et dont le développement est maîtrisé
dans le temps comme dans l’espace.
D. Incendie
L’incendie est un feu dont le développement n’est pas maitrisé dans l’espace et dans le temps.
Ce schéma illustre les notions essentielles pour comprendre comment une flamme se forme
et se maintient à partir de la dégradation de la matière combustible solide. Ce processus peut
être décrit en trois étapes majeures :
• 1ère étape : Production des gaz de pyrolyse. La matière voit sa température augmenter
par l’intermédiaire d’un transfert thermique et peut se décomposer en émettant des gaz
inflammables.
• 2ème étape : Inflammation des gaz. Une quantité de gaz suffisante est dégagée par la matière
et mélangée à l’air. L’apport d’une source d’énergie suffisante permet alors l’inflammation du
mélange.
• 3ème étape : Etablissement et maintien de la flamme. Suite à l’inflammation, la flamme
est maintenue en surface si les gaz combustibles dégagés par la matière sont en quantité
suffisante, si l’apport en air est suffisant et si les conditions thermiques sont adéquates.
Plusieurs descriptions de ces phénomènes peuvent être effectuées mais le parti pris de
ce document est de détailler de manière chronologique les évènements constitutifs de
l’établissement d’une flamme à la surface d’une matière combustible via des fiches PESP ou
vidéo.
Conduction : PESP 1 2
La conduction est un mode de transfert de chaleur de proche en proche dans le matériau en
lui-même (ex : barre métallique chauffée à l’une de ses extrémités et qui transmet la chaleur à
son autre extrémité). On dit d’un matériau qu’il est thermiquement isolant ou conducteur.
Rayonnement : PESP 1 2
Le rayonnement correspond au processus d’émission ou de propagation de l’énergie sous
forme d’ondes électromagnétiques. Il ne nécessite pas de contact matériel à l’inverse des
deux modes de propagation de la chaleur précédents.
Comme le montre le tableau ci-après, cette puissance est directement liée à la nature, la
qualité, la volumétrie, la position et la quantité du combustible (la quantité de chaleur délivrée
par les matériaux n’étant pas constante) et à l’apport en comburant dans le cadre d’une
situation d’incendie de structure. La puissance peut alors être limitée par le combustible (on
parle de FLC : Feu Limité par le Combustible) ou par la ventilation (FLV : Feu Limité par la
Ventilation). Ces notions sont essentielles dans la compréhension et les choix tactiques des
intervenants.
Applications opérationnelles :
- Lors du passage de porte, le binôme d’attaque pourra influencer la puissance du feu dans
un local en feu par la simple gestion de cet ouvrant.
- Sur un feu de bâtiment, toute action de ventilation non coordonnée (création d’un exutoire
en toiture, ouverture d’une trappe de désenfumage, ouverture d’une fe-nêtre…) pourra avoir
un impact sur la puissance développée par le feu et dépasser les moyens hydrauliques mis
en place.
Il ne s’agissait pas de vapeur d’eau mais de gaz de pyrolyse issu de la pyrolyse d’une mousse
synthétique. En réalité, et c’est là la clé de la compréhension, ce sont les indicateurs dans un
contexte donné qui permettront au SP de trouver la solution.
Un incendie est une combustion non contrôlée qui émet des quantités importantes de
chaleur et de produits toxiques.
Les flux de dangers les plus connus restent les flux thermique et toxique avec l’émission
de produits de combustion et de pyrolyse sous la forme de gaz. Les suies, beaucoup plus
visibles, sont aussi à prendre en compte.
La courbe classique d’évolution de la puissance d’un incendie dans un local ventilé est
représentée dans la figure ci-après (courbe en trait plein). Dans un milieu où l’apport d’air n’est
pas suffisamment renouvelé, le feu s’étouffe par manque de comburant. Cette situation est
illustrée par la courbe bleue.
Feu en régression
La phase de régression (ou déclin) correspond à la fin de la combustion des matériaux. La
puissance du foyer et des phénomènes associés est en diminution. Les risques liés aux
fumées restent présents. Le feu redevient limité par le combustible.
Ces phénomènes, pouvant être d’une extrême dangerosité, peuvent se présenter lors des
différentes phases de l’incendie et intéresser plusieurs zones adjacentes au sein d’un même
bâtiment.
Ces phénomènes, pouvant être d’une extrême dangerosité, peuvent se présenter lors de
différentes phases de l’incendie et intéresser plusieurs zones adjacentes au sein d’un même
bâtiment.
Flashover «commun»
C’est l’évolution normale du développement d’un feu ventilé, et bien cette transition entre une
phase de croissance et une phase de plein développement.
L’effet convectif du transfert de chaleur combiné à l’effet radiatif des fumées et matériaux
provoque la montée en température de tous les objets dans la pièce.
Cette montée en température entraîne une production très importante de gaz de pyrolyse et
c’est bien cet apport massif de combustible qui sera l’élément déclencheur.
L’apparition de Roll-over (front de flamme se déplaçant dans les fumées) augmente encore la
température dans la pièce et accélère le processus. On assiste à un emballement thermique
qui va aboutir à l’embrasement de la pièce entière et au Flashover.
Il est important d’avoir conscience que lors de l’intervention sur un feu d’enceinte (appartement,
maison et autres locale…) la puissance du feu est (la plupart du temps) limité par l’ouvrant. Le
fait de créer (où d’ouvrir) une nouvelle arrivée d’air ne fera qu’augmenter la puissance du feu
(si le feu n’est pas limité par le combustible).
Le backdraft PESP 9
C’est un phénomène pouvant se produire lorsqu’un feu a été sous-ventilé pendant un certain
temps. Il est très rare que les fumées accumulées dans le volume soient à leur température
d’auto-inflammation. Pour autant, la création d’un nouveau courant de convection (fenêtre qui
se brise, ouverture de porte, dégradation de la toiture…) génère un apport d’air soudain qui
réactive une flamme, qui elle-même, peut entrainer l’explosion des fumées (généralement
chaudes) accumulées dans le volume concerné par l’incendie.
La puissance et le délai de déclenchement peuvent être variable en fonction du mélange
combustible / comburant.
Cette réaction rapide qui se déplace à travers la pièce et en dehors est appelée « Backdraft
». Elle est accompagnée d’une vague de surpression et d’une forte augmentation de la
température.
Le facteur déclencheur est l’apport de comburant, l’énergie suffisante étant présente dans la
pièce.
Δ de T°c du
backdraft
T(°C)
Temps
- Anges danseurs, roll over : inflammation de poches de gaz dans les fumées d’incendie.
Souvent signes précurseurs d’un Flashover, ils indiquent une température très importante de
la zone gazeuse haute.