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These BATOUL BENKADDOUR 2018

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Contribution à l’étude de la contamination des eaux et

des sédiments de l’Oued Chéliff (Algérie)


Batoul Benkaddour

To cite this version:


Batoul Benkaddour. Contribution à l’étude de la contamination des eaux et des sédiments de l’Oued
Chéliff (Algérie). Autre. Université de Perpignan, 2018. Français. �NNT : 2018PERP0026�. �tel-
01955103�

HAL Id: tel-01955103


https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01955103
Submitted on 14 Dec 2018

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entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de
teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires
abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
en cotutelle

Délivré par
UNIVERSITÉ DE PERPIGNAN VIA DOMITIA,
et UNIVERSITÉ DE MOSTAGANEM
Préparée au sein de l’école doctorale ED305 et des
unités de recherche :

-Biocapteur-Analyse-Environnement, Laboratoire de Biodiversité et


Biotechnologies Microbiennes (BAE-LBBM USR 3579)
-Science et Technologie de l’Environnement et de la Valorisation (STEVA)
Spécialité :
Chimie

Présentée par
Batoul BENKADDOUR

Contribution à l’étude de la
contamination des eaux et des sédiments
de l’Oued Cheliff (Algérie)

Soutenue le 02 octobre 2018 devant le jury composé

Mr. Stéphane MOUNIER, Maître de Conférences (HDR), Université de


Toulon Rapporteur
Mme. Pascale PRUDENT, Maître de Conférences (HDR), Aix-Marseille
Universités. Rapporteur
Mme. Marie-Noëlle PONS, Directeur de Recherche CNRS, Université de
Lorraine Examinateur
Mr. Dominique AUBERT, Maître de Conférences (HDR), Université de
Perpignan Via Domitia Examinateur
Mr. Thierry NOGUER, Professeur des Universités, Université de Co-directeur de
Perpignan Via Domitia thèse
Mme. Fatiha ABDELMALEK, Professeur, Université de Mostaganem Co-directeur de
thèse
Mme. Florence Vouvé, Maître de Conférences, Université de Perpignan Co-directrice de
Via Domitia thèse

1
Remerciements

Il me sera très difficile de remercier tout le monde car c’est grâce à l’aide de nombreuses
personnes que j’ai pu mener cette thèse à son terme.
Je voudrais tout d’abord remercier grandement ma directrice de thèse en Algérie, madame
Abdelmalek Fatiha, Professeur à l’Université de Mostaganem et directrice du laboratoire
STEVA pour la confiance qu’elle m’a accordée en acceptant d’encadrer mon travail de thèse.
Je lui suis reconnaissante pour le temps qu’elle a consacré pour diriger mes travaux de
recherche et pour participer aux prélèvements sur le terrain. Je lui remercie aussi pour son
aide, son soutien moral et ses conseils tout au long de ces années.
Je souhaiterai exprimer ma gratitude à monsieur Thierry Noguer, mon directeur de thèse en
France, Professeur des universités et responsable du laboratoire BAE-LBBM à l’Université de
Perpignan de m’avoir accueilli au sein de son laboratoire et de me retrouver dans de bonnes
conditions de travail. Je le remercie également pour ses remarques constructives, son
ouverture d’esprit et ses multiples encouragements, notamment lors de ma première
communication orale en langue anglaise à la 6ème Conférence Internationale Environmental
Chemistry and Engineering organisée à Rome, Italie.
Je tiens à exprimer mes plus vifs remerciements à madame Florence Vouvé ma Co-directrice
de thèse, Maître de Conférences à l’Université de Perpignan, toujours là, prête à partager son
savoir et ses qualités scientifiques, je la remercie pour toutes les heures qu’elle a consacrées
pour corriger mon article, mes travaux scientifiques et ma thèse !! « Batoul il ne faut pas
mettre une liste de marché dans un travail scientifique » je n’oublierai jamais cette expression.
Merci pour votre disponibilité, votre écoute, votre compréhension et votre rigueur
scientifique. J’ai appris avec vous ce que signifie un chercheur. Assurez-vous que je serai
toujours reconnaissante à ce que vous avez fait pour moi, je ne vous en remercierai jamais
assez.
Mes sincères remerciements vont à monsieur Ahmed Addou Professeur à l’Université de
Mostaganem et Responsable de la formation doctorale pour ses remarques et ses conseils
scientifiques qui m’ont permis d’améliorer la qualité de mon travail. Merci monsieur pour
votre soutien moral lors des moments difficiles de la thèse !
Je sais infiniment gré à monsieur Dominique Aubert, Maître de Conférences et membre au
laboratoire CEFREM à l’Université de Perpignan, de m’avoir accueil au sein de son
laboratoire pour réaliser les différentes analyses de métaux par ICP-MS qui se sont toujours
passées dans une bonne ambiance. Je le remercie également de m’avoir fait bénéficier de ses

2
conseils et de ses connaissances scie1ntifiques sans la moindre hésitation, pour sa gentillesse
permanente, pour ses discussions scientifiques toujours intéressantes. Merci pour l’honneur
que vous m’avez fait en acceptant d’être parmi les membres de jury de ma thèse en qualité
d’examinateur, je tiens à vous assurer de ma profonde reconnaissance pour l’intérêt que vous
portez à ce travail. Merci également à monsieur Bruno Charrière Ingénieur au laboratoire
CEFREM pour son aide technique et sa gentillesse.
Je tiens à remercier vivement madame Marie-Noëlle Pons Directrice de recherche au
laboratoire Réactions et Génie des Procédés à l’Université de Lorraine pour l’honneur qu’elle
m’a fait en acceptant d’être membre de mon jury, je tiens à l’assurer de ma profonde
reconnaissance pour l’intérêt qu’elle porte pour ce travail.
Je tiens à remercier monsieur Stéphane Mounier Maître de Conférences HDR au laboratoire
PROTEE à l’Université de Toulon pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant d’être rapporteur
de mon travail, pour le temps qu’il a consacré à la lecture de cette thèse.
Je remercie madame Pascal Prudent Maître de Conférences HDR au laboratoire de Chimie de
l’Environnement à Aix-Marseille Université, pour sa participation à mon jury de thèse en
qualité de rapporteur et pour les remarques judicieuses qu’elle m’a faites.
Je tiens tout particulièrement à remercier monsieur Abed Hammou, Docteur à l’Université de
Perpignan, d’avoir partagé ses compétences scientifiques à travers l’apprentissage du logiciel
PARAFAC. Je le remercie profondément pour ses qualités humaines, pour être toujours là
comme un deuxième papa pour moi : merci pour votre écoute, votre disponibilité quand il le
faut, et surtout pour vos encouragements.
Je souhaiterais aussi adresser ma gratitude à madame Roselyne Buscail, Chercheur en
Océanologie/Biogéochimie des sédiments au laboratoire CEFREM à l’Université de
Perpignan ainsi qu’à monsieur Christophe Menniti, Ingénieur dans le même laboratoire pour
avoir effectué les analyses de COP de mes échantillons. Je remercie encore madame Buscail
pour ses conseils scientifiques toujours parfaits.
Je remercie également monsieur Régis Rouillon Professeur des universités à l’Université de
Perpignan et membre de laboratoire BAE-LBBM pour son aide, pour ses remarques
constructives lors de mes séances de travail, et pour sa bonne humeur.
Merci à monsieur Mouffok Redouane Ghezzar, Professeur au laboratoire STEVA à
l’Université de Mostaganem, pour sa participation aux différentes campagnes de prélèvement,
et pour ses remarques constructives.
Un grand merci à monsieur Christophe Canal, Technicien au laboratoire BAE-LBBM à
l’Université de Perpignan pour son aide à réaliser mes analyses de fluorescence. Merci

3
Christophe pour tes conseils techniques et scientifiques, pour ta gentillesse et pour ta bonne
humeur « allez ne me fais pas ça Tony !»
Je remercie le programme TASSILI N°15MDU937 “Contribution à amélioration de la qualité
environnementale de l’Oued Chéliff (Algérie)” pour le financement de mes séjours en France
et pour l’appui logistique fourni.
Mes remerciements vont également au Fonds Départemental de Coopération Extérieure des
Pyrénées-Orientales (France) pour son soutien financier en crédits de fonctionnement.
Je remercie le Ministère d’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique d’Algérie
de m’avoir accordé une bourse de séjour en France (9 mois) dans le cadre du Programme
National Exceptionnel (PNE).
Je souhaite exprimer mes remerciements aux membres de la Direction d’Hydraulique de la
wilaya de Mostaganem (Algérie), et de l’Office National d’Assainissement (ONA) de la
wilaya de Relizane pour m’avoir fourni les données permettant d’interpréter mes résultats de
recherche.
Je remercie Monsieur Tobal Abderrezak, Enseignant à l’Université de Chlef (Algérie) pour
son aide précieux à réaliser ma carte de prélèvement.
Mes remerciements seraient incomplets si je n’en adressais pas à mon cousin Djelloul pour sa
participation dans toutes mes campagnes de prélèvement et toutes mes missions permettant de
recueillir les données nécessaires pour ce travail de recherche. Je remercie aussi mes deux
oncles Morad et Belkacem pour leur participation dans ma dernière campagne de prélèvement
qui n’était pas du tout facile !!
Un grand merci à toute l’équipe du laboratoire STEVA et plus particulièrement à Ali et
Fatima pour leur aide, leur soutien et leur ambiance permanente dans le laboratoire.
A la fin je remercie chaleureusement et à titre personnel mes très chères parents pour leur
amour, leur soutien moral dans les moments difficiles que j’ai endurés pendant ces années de
thèse, à mes sœurs et frères pour leurs prières pour moi.
Merci à mes amis : Moumy, Asma, Belkacem, Omar, Abdelhamid pour leur présence,
toujours prêts à m’aider et à me conseiller. Un merci tout particulier à Tamime pour sa
présence quand j’en ai besoin, pour sa compréhension et pour sa compagnie précieuse
pendant la rédaction de thèse malgré la distance, je n’oublierai jamais les nuits blanches qu’il
a passées juste pour être là.

4
TABLE DES MATIERES
Remerciements ........................................................................................................................... 2
Introduction générale............................................................................................................... 9
Références bibliographiques .................................................................................................... 12

CHAPITRE I GENERALITES SUR LA POLLUTION DES MILIEUX AQUATIQUES...... 13

I.1 LA POLLUTION DES EAUX DE SURFACE .......................................................................... 14


I.2 TYPES DE POLLUTION ..................................................................................................... 14
I.2.1 Pollution physique...................................................................................................... 14
I.2.2 Pollution chimique ..................................................................................................... 15
I.2.3 Pollution microbiologique.......................................................................................... 15
I.3 LES EAUX USEES ............................................................................................................. 15
I.4 IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE HUMAINE ................................................ 15
I.5 EVALUATION DE LA QUALITE DES EAUX DE SURFACE ..................................................... 17
I.5.1 Paramètres physico-chimiques................................................................................... 17
I.5.1.1 Température........................................................................................................... 17
I.5.1.2 Potentiel d’hydrogène (ph) .................................................................................... 17
I.5.1.3 Oxygène dissous.................................................................................................... 17
I.5.1.4 Turbidité ................................................................................................................ 18
I.5.1.5 Matières en suspension.......................................................................................... 18
I.5.1.6 Conductivité électrique (CE)................................................................................. 18
I.5.2 Composition élémentaire ........................................................................................... 19
I.5.3 Paramètres globaux .................................................................................................... 21
I.5.4 Les éléments traces métalliques (ETM)..................................................................... 21
I.5.5 La matière organique dissoute ................................................................................... 22
I.6 REGLEMENTATION RELATIVE A L’EAU ........................................................................... 23
I.7 LES SEDIMENTS .............................................................................................................. 24
I.8 LA POLLUTION METALLIQUE DES SEDIMENTS ................................................................. 25
I.8.1 Les sources des métaux.............................................................................................. 25
I.8.2 La biodisponibilité des métaux dans les sédiments.................................................... 28
I.9 REGLEMENTATION RELATIVE AUX SEDIMENTS ............................................................... 29
I.10 LA MATIERE ORGANIQUE NATURELLE DANS LES SEDIMENTS ...................................... 29
I.10.1 Les biopolymères ....................................................................................................... 29

5
I.10.2 Les géopolymères ou substances humiques (SH) ...................................................... 30
I.11 PROBLEMATIQUE ........................................................................................................ 32
Références bibliographiques .................................................................................................... 34

CHAPITRE II PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET MATERIELS &


METHODES........................................................................................................................... 42

II.1 PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ......................................................................... 43


II.1.1 Présentation de l’Oued Cheliff................................................................................... 43
II.1.2 Les usages des eaux de l’Oued Chéliff ...................................................................... 43
II.1.3 Bassin Cheliff-Zahrez ................................................................................................ 45
II.1.4 Localisation et caractéristiques du bassin du Bas Chéliff et de la Mina.................... 46
II.2 CONTEXTE DE L’ETUDE............................................................................................... 48
II.3 ECHANTILLONNAGE.................................................................................................... 49
II.3.1 Les campagnes de prélèvement.................................................................................. 49
II.3.2 Stations de prélèvement ............................................................................................. 49
II.3.2.1 Sources des rejets étudiés ...................................................................................... 51
II.3.2.2 Stations sur les cours d’eau ................................................................................... 53
II.4 METHODOLOGIE DE PRELEVEMENT ET PREPARATION DES ECHANTILLONS.................. 55
II.5 PARAMETRES D’ANALYSES ......................................................................................... 57
II.5.1 Dosage des anions [13] .............................................................................................. 57
II.5.2 Les matières en suspension (MES) ............................................................................ 58
II.5.3 Mesure de la demande chimique en oxygène (DCO) ................................................ 58
II.5.4 Mesure de la demande biochimique en oxygène sur 5 jours (DBO5) ........................ 59
II.5.5 Détermination du carbone organique dissous (COD) ................................................ 59
II.5.6 Analyse des éléments traces métalliques (ETM) ....................................................... 60
II.5.6.1 Préparation des échantillons .................................................................................. 60
II.5.6.2 Mesures ................................................................................................................. 60
II.5.7 Analyse des matières organiques dissoutes par fluorescence .................................... 61
II.5.7.1 Principe de la fluorescence.................................................................................... 61
II.5.7.2 Préparation des échantillons .................................................................................. 61
II.5.7.3 Mesures par la méthode des matrices d’excitation et d’émission de fluorescence
(MEEF) ............................................................................................................................... 62
II.6 TRAITEMENT DES MEEFS PAR L’ALGORITHME PARAFAC.......................................... 63
Références bibliographiques .................................................................................................... 65

6
CHAPITRE III ETUDE DE LA CONTAMINATION DES EAUX DE L’OUED
CHELIFF ET DE SES DEUX AFFLUENTS ...................................................................... 67

III.1 VARIATIONS SPATIO-TEMPORELLES DES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES .............. 68


III.1.1 Les rejets .................................................................................................................... 68
III.1.2 Les cours d’eau (S1, R1, R4, M1, M3, S2, S3, S4, S5, S7, S8)................................. 69
III.2 VARIATIONS SPATIO-TEMPORELLES DES METAUX ET DES ELEMENTS TRACES
METALLIQUES (ETM)................................................................................................................ 75

III.2.1 Les rejets .................................................................................................................... 75


III.2.2 Les cours d’eau (S1, R1, R4, M1, M3, S2, S3, S4, S5, S7, S8)................................. 78
III.3 ORIGINE DE LI ET SR DANS LES EAUX DE L’OUED CHELIFF ET DE SES AFFLUENTS
L’OUED RHIOU ET L’OUED MINA .............................................................................................. 80

III.4 ETUDES COMPARATIVES ............................................................................................. 81


Références bibliographiques .................................................................................................... 83

CHAPITRE IV CONTAMINATION METALLIQUE DES SEDIMENTS DE L’OUED


CHELIFF ET DE SES DEUX AFFLUENTS ...................................................................... 85

IV.1 VARIATIONS SPATIO-TEMPORELLES DES METAUX TRACES DANS LES SEDIMENTS ....... 87
IV.2 CALCUL DE FACTEURS ET D’INDICES DE CONTAMINATION METALLIQUE DES SEDIMENTS
................................................................................................................................... 91
IV.2.1 Facteur d’Enrichissement........................................................................................... 91
IV.2.2 Facteur de contamination (CF)................................................................................... 93
IV.2.3 Indice de géo-accumulation (Igeo) .............................................................................. 95
IV.2.4 Indice de risque écologique potentiel (RI) ................................................................. 99
IV.3 TRAITEMENT STATISTIQUE DES DONNEES : ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES
(ACP) ................................................................................................................................. 102
IV.4 ETUDES COMPARATIVES ........................................................................................... 104
Références bibliographiques .................................................................................................. 107

CHAPITRE V CARACTERISATION DE LA MATIERE ORGANIQUE


FLUORESCENTE DANS L’OUED CHELIFF ET SES DEUX AFFLUENTS ............ 111

V.1 LES MATIERES ORGANIQUES FLUORESCENTES DISSOUTES DES EAUX DES COURS D’EAU
ET DES REJETS.......................................................................................................................... 112

V.1.1 Signatures spectrales des matières organiques des rejets et des eaux des cours d’eau ..
.................................................................................................................................. 113

7
V.1.2 Les résultats du traitement des meefs par PARAFAC ............................................. 116
V.1.3 Variations spatio-temporelles des concentrations en acides aminés de type
tryptophane et de type tyrosine et de type indole................................................................... 118
V.1.4 Calcul d’indices........................................................................................................ 120
V.2 ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES : ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES
(ACP) ................................................................................................................................. 124
V.3 LES MATIERES ORGANIQUES FLUORESCENTES EXTRAITES DES SEDIMENTS ............... 127
V.3.1 Présentation des meefs des extraits des sédiments................................................... 127
V.3.2 Les fluorophores des extraits de sédiments issus du traitement PARAFAC ........... 130
V.3.3 Variations spatio-temporelles des acides aminés de type tryptophane, tyrosine,
phénylalanine et de type indole dans les extraits des sédiments ............................................ 133
V.3.4 Calcul d’indices........................................................................................................ 135
Références bibliographiques .................................................................................................. 137
Conclusion générale ............................................................................................................. 141
Perspectives........................................................................................................................... 145
ANNEXE1 Cartes géologiques .............................................................................................. 147
ANNEXE2 Normes pour l’évaluation de la qualité de l’eau ................................................. 150
ANNEXE 3 Méthodes d’analyse des paramètres physico-chimiques ................................... 158
ANNEXE 4 Résultats des traitements PARAFAC des échantillons d’eau des cours d’eau.. 167
ANNEXE 5 Les fluorophores définis par PARAFAC des échantillons d’eau....................... 172
ANNEXE 6 L’identification des 4 fluorophores .................................................................... 174
ANNEXE 7 Droites d’étalonnage des composés purs ........................................................... 177
ANNEXE 8 Résultats des traitements PARAFAC des extraits de sédiments des cours d’eau 180
ANNEXE 9 Les fluorophores définis par PARAFAC des les extraits de sédiments............. 183
ANNEXE 10 .......................................................................................................................... 185
Tableaux de Pearson............................................................................................................... 185
Liste des abréviations ............................................................................................................. 188
Liste des figures ..................................................................................................................... 189
Liste des tableaux ................................................................................................................... 192
Résumé ................................................................................................................................... 193
Abstract .................................................................................................................................. 193

8
Introduction générale

L’eau est un élément précieux indispensable à la vie, cette ressource naturelle recouvre
les trois quarts de notre planète, avec seulement 0,014% d’eau douce [1], il s’agit des eaux
superficielles (rivières, lacs et étangs). De plus, sa répartition étant non homogène à la surface
du globe, cette ressource représente à la fois un enjeu politique, économique et stratégique. En
effet, l’eau a un rôle fondamental dans de nombreux domaines comme la potabilisation,
l’agriculture, l’industrie, la production d’électricité ainsi que les usages domestiques.
D’après des études récentes réalisées par l’Organisation des Nations Unies (ONU), près de la
moitié de la population des pays méditerranéens se trouvera en situation de tension ou de
pénurie d’eau en 2025 [2]. Aujourd’hui, les ressources en eau douce sont exposées à diverses
pollutions d’origine multiples : industrielle, urbaine et agricole, générant des dommages pour
l’homme et pour son environnement (la faune et la flore). Cette menace a déclenché une prise
de conscience dans le monde entier, et a poussé les chercheurs à s’intéresser à l’étude de l’état
de contamination des milieux aquatiques.
Pour compléter l’étude de la pollution des milieux aquatiques, des recherches antérieures [3–
6] s’intéressaient à l’étude de la contamination des sédiments. La phase sédimentaire est
généralement composée de matières particulaires de diverses origines terrigènes, organogènes
et/ou authigènes. Un sédiment est considéré comme un support de transport et d’accumulation
de plusieurs polluants tels que les éléments métalliques, les hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP), les polychlorobiphényles (PCB), etc…. En effet, il représente une
source endogène de contamination des écosystèmes aquatiques.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et de l’agriculture (FAO 2015) a classé
l’Algérie comme l’un des pays semi-arides affectés par le stress hydrique avec un seuil de
rareté de 500 m3/hab/an [7]. Cela est dû à plusieurs facteurs parmi lesquels (i) les
changements climatiques (ii) le manque d’ouvrages d’immobilisation des ressources
hydriques (iii) l’altération de la qualité de l’eau des ressources naturelles en Algérie à cause
de la croissance démographique (11 millions habitants en 1960, 40 millions habitants en
2015) [8] et (vi) le développement des activités anthropiques (industrielles, urbaines et
agricoles) générant un volume important d’eaux usées non traitées rejetées directement dans
le milieu naturel.
Le présent travail rentre dans le cadre du projet Hubert-Curien Tassili (PHC) de coopération
franco-algérienne entre l’Université de Mostaganem et l’Université de Perpignan. Cette thèse
de doctorat en cotutelle a pour thème l’étude de la contamination des eaux et des sédiments de

9
l’Oued Chéliff et de ses deux affluents Oued Mina et Oued Rhiou. L’Oued Chéliff est le plus
important cours d’eau d’Algérie avec une longueur de plus de 750 km et un bassin versant de
l’ordre de 43 750 km2. Ce fleuve est considéré comme une source d’eau essentielle destinée
principalement à l’irrigation et l’alimentation en eau potable. L’Oued Chéliff est caractérisé
par une forte pollution en raison de l’augmentation de la population de son bassin versant qui
est passée de 5 221 800 habitants en 2008 à 8 596 527 habitants en 2012 [9]. En plus, cette
région compte 228 unités industrielles et une superficie agricole importante de l’ordre de
2 021 465 ha [10]. Les eaux usées issues de toutes ces activités anthropiques sont la plupart
du temps rejetées dans l’Oued Chéliff sans aucun traitement préalable, ce qui implique des
conséquences négatives pour l’homme et son environnement.
A ce jour, peu d’études ont été réalisées sur ce fleuve. La pollution de l’Oued Chéliff a été
évaluée à travers le compartiment eau et les résultats des paramètres mesurés (conductivité,
turbidité, DBO5, oxygène dissous, nutriments, Cl-, Ca2+, Mg2+) [11] et la contamination
métallique des sédiments superficiels de la partie aval du fleuve ont été exposés [3].
Dans le but de compléter ces études, nous présentons dans ce travail de thèse une évaluation
de la qualité des eaux et des sédiments de l’Oued Chéliff dans sa partie aval et de ses deux
affluents Oued Rhiou et Oued Mina. Cette évaluation est basée sur le suivi spatio-temporel de
l’impact de rejets urbains et industriels sur les trois cours d’eau. Pour cela des analyses des
composants organiques, minéraux et métalliques ont été réalisées. Ces mesures ont été
effectuées dans les rejets bruts (urbains et industriels) identifiés et non traités, ainsi que dans
les cours d’eau (eau et sédiment) en amont et en aval des points de rejet pendant les deux
périodes climatiques humide et sèche de l'année 2015.
Les objectifs de cette étude étaient de caractériser la composition organique, minérale et
métallique des rejets non traités, et d’estimer leur impact sur la qualité des eaux et des
sédiments le long du Chéliff et de ses deux affluents. De plus, une étude statistique a été
réalisée pour mettre en évidence la relation potentielle entre les différents indicateurs de
pollution, l’origine de la pollution et leur distribution spatiale.
Ce mémoire de thèse est divisé en cinq chapitres :
Le premier chapitre est une synthèse bibliographique concernant la pollution des milieux
aquatiques en exposant les points suivants :
- Les types de pollution de l’eau et leurs impacts sur l’environnement et la santé
humaine ;
- Les paramètres d’évaluation de la qualité de l’eau ainsi que les normes Algériennes
existantes afin de contrôler le rejet des eaux usées dans le milieu naturel ;

10
- La phase sédimentaire, sa composition et son rôle dans l’accumulation et le transfert
des polluants vers la colonne d’eau ;
- La contamination métallique et organique des sédiments dans les milieux aquatiques.
Le deuxième chapitre comprend la description des caractéristiques climatiques et
géographiques de l’Oued Chéliff et de ses deux affluents Oued Mina et Oued Rhiou. La
localisation des sites de prélèvement, les techniques d’échantillonnage, le matériel et les
méthodes d’analyses utilisées dans le cadre de cette étude sont ensuite décrits.
Dans le troisième chapitre sont abordés les résultats des analyses physico-chimiques et
métalliques en fonction de deux périodes humide et sèche, obtenus dans le compartiment eau
le long des stations de prélèvement. À la fin de ce chapitre nos résultats sont comparés avec
ceux d’études menées sur d’autres fleuves.
Le quatrième chapitre est dédié à la variation spatio-temporelle des éléments traces
métalliques dans les sédiments prélevés le long de l’Oued Chéliff et dans ses deux affluents
Oued Mina et Oued Rhiou. Le degré de contamination métallique des sédiments est évalué en
calculant les indices et les facteurs appropriés : facteur d’enrichissement (EF), facteur de
contamination (CF), indice de géo-accumulation (Igeo) et indice de risque écologique potentiel
(RI). Une analyse statistique par ACP est appliquée sur les métaux pour les sédiments pour
montrer les grandes tendances de métaux dans les sédiments. Les résultats d’analyse sont
comparés avec ceux des études antérieures sur l’Oued Chéliff et d’autres cours d’eau dans le
monde, et avec les concentrations moyennes de la croûte terrestre.
Le dernier chapitre est consacré à l’étude de la matière organique fluorescente présente dans
les eaux et les sédiments prélevés le long de la zone d’étude. Au début de ce chapitre, les
composants fluorescents sont présentés. Les variations spatio-temporelles des concentrations
des fluorophores présents dans les différents échantillons sont discutées. La qualité de la
matière organique est caractérisée par le calcul de différents indices. Un traitement statistique
de tous les résultats sur l’eau est effectué en utilisant l’analyse en composantes principales
(ACP) pour montrer les différentes corrélations entre les paramètres analysés et les stations de
prélèvement.
Le manuscrit s’achève par une conclusion reprenant les principaux résultats et interprétations
et dégage les perspectives futures qui permettront de compléter ce travail et d’établir certaines
corrélations utiles pour cerner la problématique de la pollution des cours d’eau étudiés, et
proposer des solutions d’amélioration de leur qualité.

11
Références bibliographiques

[1] Nehme N. Evaluation de la qualité de l’eau du bassin inférieur de la rivière de Litani,


Liban: approche environnementale. Thèse de Doctorat. Université de Lorraine (France), 2014,
359 p.
[2] Raïs MT, Xanthoulis D. Amélioration de la qualité microbiologique des effluents
secondaires par stockage en bassins. Biotechnologie, agronomie, société et environnement.
1999;3:149–157.
[3] Belhadj M, Ghezzar M, Abdelmalek F, et al. Assessment of the sediment
contamination by heavy metals of the Chéliff river, Algeria. Fresenius Environmental Bulletin
3. 2006;186–192.
[4] Benbouih H, Nassali H, Leblans M, et al. Contamination en métaux traces des
sédiments du Lac Fouarat (Maroc). Africa Science. 2005;10–125.
[5] Hamzeh M. Dynamique, comportement et toxicité des éléments traces métalliques à
l’interface eau-sédiment dans l’estuaire de la Seine. Thèse de Doctorat. Université de Lille 1
(France), 2012, 263 p.
[6] Yang M, Sañudo-Wilhelmy SA. Cadmium and manganese distributions in the Hudson
River estuary: interannual and seasonal variability. Earth and Planetary Science Letters.
1998;160:403–418.
[7] Naimi Ait-Aoudia M, Berezowska-Azzag E. Water ressources carrying capacity
assessment : the case of Algeria’s capital city. Habitat International 58. 2016;51–58.
[8] world data bank - Recherche Google [Internet]. [cited 2017 Dec 6]. Available from:
https://www.google.com
[9] ONS : Office National des Statistiques [Internet]. [cited 2017 Nov 11]. Available
from: http://www.ons.dz/-population-et-demographie-.html.
[10] Cadastre hydraulique du bassin hydrographique du Chéliff-Aval du barrage de
Boughzoul. Deuxième partie : Bas Chéliff et Mina. 2004.
[11] Benson-Evans K, Randerson P, Al-Asadi MS. Ecological studies of three west
Algerian rivers: The river Cheliff and its tributary the river Mina. Mesopotamian Journal of
Marine Science. 2006;21:175–196.

12
I. Chapitre I
Généralités sur la
pollution des milieux
aquatiques

13
Un milieu aquatique est soumis à l’ensemble des interactions entre les trois compartiments de
la biosphère (eau, sol, air).

Ce chapitre I traite plus particulièrement l’étude de la pollution de l’eau et des sédiments.


D’abord, les principales sources de cette pollution sont présentées ainsi que leurs impacts sur
l’environnement. Ensuite, nous exposons les différents paramètres utilisés pour évaluer l’état
de contamination de l’eau ainsi que, la caractérisation des sédiments qui sont considérés
comme des pièges pour de nombreux polluants. A la fin, nous présentons notre
problématique.

I.1 La pollution des eaux de surface


La pollution d’une eau superficielle est la dégradation de sa qualité en modifiant ses
propriétés physiques, chimiques et biologiques. Les effets indésirables de ce phénomène sur
les organismes vivants ont fait l’objet de nombreux travaux [1–4] .
Cette pollution provient de plusieurs sources d’origine anthropique [5], les principales sont :
Urbaines (activités domestiques ; eaux d’égout, eaux de cuisine…)
Agricoles (engrais, pesticides)
Industrielles (agroalimentaire, chimie-pharmacie, pétrochimie, raffinage…)

I.2 Types de pollution


Trois grandes familles caractérisent la pollution :

I.2.1 Pollution physique


Elle résulte de différents éléments solides entraînés par les rejets domestiques et industriels.
On distingue :
• Pollution solide : elle provient des particules solides apportées par les eaux
industrielles ainsi que les eaux de ruissellement et issue des décharges de déchets à
ciel ouvert.
• Pollution thermique : causée généralement par les eaux des circuits de
refroidissement des usines, en effet tout changement de température de l’eau a des
conséquences significatives sur l’équilibre écologique du milieu aquatique naturel et la
survie des organismes vivants.
• Pollution radioactive : liée aux rejets des éléments radioactifs par les installations et
les centrales nucléaires ainsi que les usines de traitement de déchets radioactifs [6].

14
I.2.2 Pollution chimique
Elle est due aux polluants chimiques de nature organique et minérale générés par les
différentes activités anthropiques. Ce type de pollution regroupe les solvants, les métaux (Zn,
Pb, Cd,…..), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les polychlorobiphényles
(PCB), les produits pharmaceutiques, les pesticides, les sels, etc…

I.2.3 Pollution microbiologique


Elle provient de plusieurs sources comme les rejets des hôpitaux, l’agriculture ainsi que les
rejets d’eaux usées. L’eau se charge alors de microorganismes pathogènes (bactéries, virus,
parasites) qui peuvent être dangereux pour l’environnement et pour la santé humaine [7].

I.3 Les eaux usées


Une eau usée ou résiduaire est une eau issue des activités anthropiques (domestiques,
industrielles, agricoles) qui a été dégradée après usage. Le rejet direct de ces eaux dans le
milieu naturel représente la forme de pollution la plus dommageable pour l’ensemble des
écosystèmes. Ces eaux transportent des concentrations élevées en matières polluantes (azote,
phosphore, matière organique, métaux lourds, bactéries pathogènes…), ce qui détériore la
qualité des eaux pour les milieux récepteurs (rivières, lac,…) [8].
Suivant l'origine des substances polluantes, on peut classer ces eaux usées en 3 catégories :
• Les eaux usées domestiques : comme leur nom l’indique, elles résultent des activités
humaines (les excréments humains, les eaux ménagères, etc…). Ces eaux sont
généralement chargées en matière organique, azote et phosphore.
• Les eaux usées industrielles : Elles proviennent essentiellement des usines et des
installations industrielles ; ces eaux peuvent contenir des éléments traces métalliques
(As, Pb, Cr, etc …), des solvants, des colorants, etc…
• Les eaux usées agricoles : Elles proviennent du lessivage des terres cultivées et
traitées avec des engrais et des pesticides, l’utilisation extensive de ces produits sont à
l’origine de la présence des nitrates et des éléments traces métalliques (Zn, Cu, Pb,…)
dans ces eaux [9].

I.4 Impact sur l’environnement et la santé humaine


Les eaux usées rejetées dans les milieux aquatiques sans traitement préalable peuvent
occasionner des dégâts irréversibles sur la santé du vivant et sur les écosystèmes.

15
• Sur l’environnement
Le déversement des eaux usées directement dans l’environnement cause de nombreux
dangers pour la survie des organismes vivants et l’équilibre écologique. Par exemple
la présence de quantités excessives d’azote et de phosphore engendre un phénomène
appelé eutrophisation, qui favorise la prolifération de végétaux et diminue la quantité
d’oxygène dissous, ce qui provoque à long terme la mort de nombreux organismes
vivants au sein du milieu aquatique (poissons, crustacés, etc…) [10].
La présence des éléments traces métalliques comme le mercure et l’arsenic dans ces
eaux peut avoir un impact négatif sur les organismes vivants les plus fragiles en raison
de leur toxicité même à faibles doses, provoquant des dysfonctionnements et des
troubles dans leurs fonctions physiologiques (nutrition, respiration et reproduction)
[10].

La qualité de l’eau des nappes phréatiques peut être également dégradée par
l’infiltration des eaux usées à travers le sol, qui permet la migration des polluants
présents dans ces eaux usées vers les eaux souterraines [9].

• Sur la santé humaine


L’eau est un élément indispensable à la vie humaine. L’insuffisance ou la mauvaise
qualité de l’eau est à l’origine de nombreuses maladies dans le monde, notamment dans
les pays en développement ou 80% des maladies sont dues à l’eau [11,12]

Les maladies hydriques peuvent être classées selon six catégories différentes :

Maladies transmises par l'eau (parasites, bactéries, virus) ;


Infections de la peau et des yeux, dues au manque d'eau ;
Maladies causées par un organisme aquatique invertébré ;
Maladies causées par un insecte fourmillant à proximité de l’eau.

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), chaque année 4 milliards de cas de


diarrhée, en plus des millions d'autres cas de maladies, sont liés à un manque d'accès à l'eau
propre pour la consommation humaine. Chaque année, il y a 1,7 million de personnes qui
meurent à la suite de diarrhées, la plupart étant des enfants âgés de moins de cinq ans. La
santé humaine est gravement touchée par les maladies liées à l'eau, de même que par la
pollution due à des rejets de produits chimiques dans l’eau issus des différentes activités

16
humaines. D’après l’UNICEF 60% de la mortalité infantile dans le monde est due à des
maladies infectieuses ou parasitaires, majoritairement liées à la pollution de l’eau [13,14].

I.5 Evaluation de la qualité des eaux de surface


La qualité d’une eau de surface est évaluée en mesurant différents types de paramètres.

I.5.1 Paramètres physico-chimiques


I.5.1.1 Température
La température est un facteur écologique important pour les milieux aqueux. Elle est liée
d’une part, aux variations saisonnières et journalières de la température ambiante et d’autre
part, aux rejets des activités anthropiques (eaux de refroidissement). Sa perturbation peut
influencer la vie aquatique (pollution thermique). Elle joue un rôle important dans les
processus bactériens comme la nitrification et la dénitrification [15]. La nitrification est
optimale pour des températures variant de 28 à 32°C, par contre elle est fortement diminuée
pour des températures comprises entre 12 et 15°C. Les températures inférieures à 5°C sont
défavorables à ce phénomène. Plusieurs paramètres dépendent de la température de l’eau
comme le pH et l’oxygène dissous [16].

I.5.1.2 Potentiel d’hydrogène (pH)


C’est un paramètre qui permet la mesure de la concentration des protons H+ dans un milieu
aqueux en déduisant sa nature (acide, basique ou neutre) [17], ce paramètre joue un rôle très
important dans le développement de la vie aquatique. De plus, le pH influe sur le
comportement de certains éléments comme les métaux dont il peut diminuer ou augmenter la
mise en solution et donc la toxicité en rendant les métaux biodisponibles. Généralement, les
valeurs de pH des eaux naturelles sont comprises entre 6 et 8,5 [18].

I.5.1.3 Oxygène dissous


C’est une grandeur importante de l’écologie des milieux étudiés. Elle est essentielle pour la
respiration des organismes vivants hétérotrophes. La concentration d’oxygène gazeux qui se
trouve à l’état dissous dans l’eau est exprimée en mg/l. Le dioxygène dissous provient
essentiellement de l’atmosphère et de l’activité photosynthétique des algues et des plantes
aquatiques. L’oxygène dissous disponible est limité par la solubilité de l’oxygène (maximum
9 mg /l à 20°C) [19]. Il dépend de nombreux facteurs comme la température de l’eau, le taux
des éléments dissous dans le milieu, ainsi que la pression partielle en oxygène dans
l’atmosphère [17]. De plus, la présence des quantités importantes de matières organiques dans

17
les eaux souvent d’origine anthropique, peut provoquer un déficit d’oxygène dissous dans le
milieu aquatique. Cela est lié à la consommation de l’oxygène du milieu par les
microorganismes qui dégradent des matières organiques [20,21].

I.5.1.4 Turbidité
C’est un paramètre indiquant la réduction de la limpidité de l’eau. Cela est dû à la présence
des matières en suspension non dissoutes non dissoutes (MES) provenant de l’érosion et du
lessivage des sol, ou des matières particulaires issues de la dégradation de la matière animale
et végétale [22]. Elle est exprimée généralement en NTU (Néphelométric Turbidity Unit) ou
FTU (Formazin Turbidity Unit) [17].

I.5.1.5 Matières en suspension


Les matières en suspension (MES) sont des particules d’origine minérale et organique
caractérisées par une faible taille et/ou densité, ce qui leur permet de se déplacer dans les
cours d’eau sans toucher au fond [23]. La teneur et la composition des matières en suspension
dans les eaux sont très variables selon les cours d’eau (sables, boues, particules organiques,
plancton, etc…). Elles dépendent de la nature des terrains traversés, de la saison, de la
pluviométrie, des rejets, du développement des microorganismes. D’une façon générale, les
matières en suspension interviennent dans la composition de l’eau par leurs effets d’échanges
d’ions ou d’adsorption, aussi bien sur les éléments chimiques à l’état de traces que sur les
micro-organismes. Des teneurs élevées en matières en suspension peuvent empêcher la
pénétration de la lumière, diminuer l’oxygène dissous, ce qui engendre des conséquences
graves sur l’état biologique des cours d’eau telles que la mort des végétaux [24,25].

I.5.1.6 Conductivité électrique (CE)


Elle s’exprime généralement en mS/cm, sa mesure indique le taux des sels dissous présents
dans une eau et par conséquent son pouvoir conducteur. Elle est peut-être utilisée comme
indicateur de pollution dans les études environnementales, pour montrer les apports
importants en sels d’origine naturelle (basin versant) et/ou anthropique (i.e. rejets des usines
de dessalement et rejets industriels).

18
I.5.2 Composition élémentaire
Le carbone
Le carbone est présent dans les milieux aquatiques sous multiples formes : le carbone
organique particulaire (COP), le carbone inorganique particulaire (CIP), le carbone organique
dissous (COD) et le carbone inorganique dissous (CID).
Le carbone inorganique a plusieurs origines dont les principales sont : l’érosion des roches
sédimentaires, la dissolution de CO2 atmosphérique, la dissolution des minéraux carbonatés,
la dégradation des matières organiques par l’activité des micro-organismes.
En outre, le carbone organique a trois sources: le carbone organique allochtone « naturel »,
telle que la matière humique issue du lessivage des sols d’un bassin versant, le carbone
organique autochtone qui provient de la production primaire du milieu aquatique tels que les
végétaux supérieurs, algues benthiques et phytoplancton, et le carbone organique allochtone
d’origine anthropique (rejets domestiques, industriels et agricoles traités ou non) [24].
L’azote
L’azote se trouve naturellement dans l’environnement (air, eau et sol). Il joue un rôle
primordial dans de nombreux processus biologiques, grâce à son cycle qui permet son
assimilation par les producteurs primaires et sa régénération après dégradation par les
bactéries hétérotrophes. Dans le milieu aquatique, l’azote est présent sous trois formes
gazeuse, organique et minérale.
La forme gazeuse ou azote atmosphérique (N2) provient principalement de l’atmosphère
terrestre contenant 78% d’azote [26]. L’azote atmosphérique ne peut pas être utilisé par la
plupart des organismes, seuls certaines bactéries et quelques algues unicellulaires sont
capables de le fixer. Cette fixation permet de convertir l’azote atmosphérique en azote minéral
(NH4, NH3). L’azote minéral peut être également originaire de la décomposition de l’azote
organique composé de protéines, de l’urée des acides humiques, etc... La minéralisation de
l’azote organique donne lieu à la formation d’ammonium (NH4+) qui sera transformé en
nitrites (NO2-) et après en nitrates (NO3-) (figure I.1).
L’ammonium (NH4+) est un bon traceur de la pollution domestique (rejets humains)
[6].
Les nitrites (NO2-) est la forme intermédiaire entre l’ammonium et les nitrates, issus de
processus de nitrification. Sa présence dans le milieu aquatique est à l’origine d’un
déséquilibre d’oxygénation de la flore bactérienne dans le milieu aquatique, ou à des
températures faibles ralentissant les processus bactériens.

19
Les nitrates (NO3-), représentent la forme oxydée finale de l’azote après l’étape de la
nitratation correspondant à la transformation des NO2- en NO3-. Les concentrations
élevées de ce composé proviennent principalement du lessivage des sols agricoles
(engrais), des rejets urbains et industriels [6].

Figure I.1. Cycle de l’azote [27]


Le phosphore
Le phosphore est un élément indispensable à la vie des organismes notamment les plantes, il
participe par exemple à la composition des phospholipides et des nucléotides. Contrairement à
l’azote le phosphore n’existe pas sous forme gazeuse, par contre il est considéré comme
élément majoritaire dans les roches volcaniques et sédimentaires [22]. Il provient
principalement de roches composées en phosphates de calcium. D’où, les processus de
lessivage et d’érosion facilitent son transfert vers les cours d’eau.
Le phosphore se trouve dans le milieu aquatique sous deux formes dissoute et particulaire. La
forme particulaire présente les composés phosphorés associés à la matière organique et aux
minéraux du sol grâce à la forte affinité de PO43- pour les minéraux argileux et les oxy-
hydroxydes. La forme dissoute correspond principalement aux phosphates (PO43-) qui
constitue la forme minérale directement disponible pour les végétaux aquatiques.
L’enrichissement des eaux des milieux aquatiques en azote, en phosphore et en apports de
matière organique peut engendrer un phénomène appelé « eutrophisation ». Il consiste à une
prolifération excessive de la végétation aquatique, ce qui entraîne une augmentation de la
turbidité et un appauvrissement en oxygène dans le milieu aquatique. En conséquence, il
présente des risques pour les organismes vivants du milieu (mortalité) [28]. L’utilisation

20
abusive des fertilisants chimiques pour l’agriculture, les activités d’élevage intensives ainsi
que les rejets anthropiques sont à l’origine de ce phénomène d’eutrophisation [29].

I.5.3 Paramètres globaux


La demande chimique en oxygène (DCO)
Ce paramètre permet de quantifier la matière oxydable contenue dans l’eau par la mesure du
taux d’oxygène nécessaire pour la dégrader. La DCO est exprimée en mg d’O2/l. Les valeurs
élevées de la DCO indiquent la présence d’une forte contamination liée à la présence de
polluants réfractaires d’origine organique et minérale issus des activités anthropiques ou
naturelles [30].
La demande biochimique en oxygène (DBO5)
La DBO5 mesure la quantité d’oxygène nécessaire pour oxyder la matière organique par voie
biologique (bactéries), cette analyse s’effectue à une température de 20°C pendant 5 jours à
l’obscurité. Les valeurs de la DBO5 montrent la teneur des polluants biologiquement
dégradables dans les milieux aquatiques. Elle est exprimée en mg d’O2/L.
La biodégradabilité
La biodégradabilité traduit l’aptitude d’un effluent à être décomposé ou oxydé par les
microorganismes qui interviennent dans le processus d’épuration biologique des eaux.
Le rapport DCO/DBO5 donne une première estimation de la biodégradabilité de la matière
organique d'un effluent. On convient généralement des limites suivantes [2]:
DCO/DBO5 < 2 : l'effluent est facilement biodégradable ;
2 < DCO/DBO5 < 3 : l'effluent est biodégradable ;
DCO/DBO5 > 3 : l'effluent n'est pas ou très peu biodégradable.

I.5.4 Les éléments traces métalliques (ETM)


Les éléments traces métalliques (ETM) sont des éléments naturellement présents dans les sols
dont certains sont indispensables aux plantes [31]. Les plus connus pour leur dangerosité par
rapport aux organismes vivants sont le plomb (Pb), le mercure (Hg), le cadmium (Cd), le
chrome (Cr), le cuivre (Cu), le nickel (Ni), le zinc (Zn), l’arsenic (As). Ces éléments sont très
intéressants à étudier vue leur impact écologique et biologique. Toutefois, ils présentent des
risques pour l’homme ainsi que pour l’environnement s’ils dépassent certains seuils [32]. Ces
éléments peuvent être d’origine naturelle : altération des roches, émissions volcaniques…, ou
anthropiques : activités minières et métallurgiques [33], agricoles [34], urbaines.
Les ETM sont présents dans les milieux aquatiques par le biais du ruissellement de l’eau et du
lessivage des sols, ils peuvent être sous formes dissoute, colloïdale et particulaire. Leurs
21
transferts dépendent des paramètres physicochimiques des milieux ainsi que de leur degré de
mobilité, on distingue les groupes suivants [35] :
Les éléments très mobiles (As, Sb, Mo, Cd)
Les éléments modérément mobiles (U, Co, Cu, Ni)
Les éléments « non-mobiles » (Zn, Cr, V, Th, Pb)
Les éléments les plus immobiles (Zr, Ti, Ta)

I.5.5 La matière organique dissoute


La matière organique (MO) est considérée comme un autre paramètre important permettant
l’évaluation de la qualité de l’eau, elle est originaire de plusieurs sources mais principalement
de l’humus. La matière organique est présente dans les sols du bassin versant, mais elle se
trouve aussi dans la colonne d’eau à l’état dissous par l’effet de deux processus : la lixiviation
et le lessivage [36]. La matière organique dissoute (MOD) est omniprésente dans tous les
systèmes aquatiques, elle peut être d’origine allochtone ou pédogénique (dérivée du lessivage
des sols et de processus géologiques), et autochtone ou aquagénique (activité biologique,
productivité des algues) [37]. Elle est peut être divisée en deux groupes : (i) les substances
non humiques, et (ii) les substances humiques (SH) [38]. Les SH représentent un complexe
macromoléculaire comprenant les acides humiques, les acides fulviques extractibles, et
l’humine inextractible [36].
Récemment, de nombreuses études ont montré que la matière organique peut être utilisée
comme indicateur de la qualité de l’eau en raison de sa labilité et de sa réactivité [39–41]. Les
activités anthropiques affectent la fraction de la matière organique présente dans les eaux
naturelles, ce qui entraîne généralement une perturbation de leur concentration et de leur
composition. Cela provoque la détérioration du système aquatique [42]. La spectrométrie de
fluorescence est considérée comme un outil d’analyse potentiel pour analyser et caractériser la
matière organique dans les systèmes aquatiques, en utilisant la technologie des matrices
d’excitation et d’émission en 3D (MEEF) [42]. En général, les principaux composants
fluorescents observés dans les rivières et les eaux usées sont attribués aux substances
humiques (SH), comprenant les acides humiques (AH) et fulviques (AF) mais aussi aux
acides aminés fluorescents issus de protéines aromatiques qui correspondent aux résidus
tryptophane, tyrosine et phénylalanine [43]. Ces trois acides aminés peuvent être considérés
comme traceurs des eaux usées et de l’activité microbienne, ils sont souvent utilisés pour
suivre l’impact des rejets domestiques dans les cours d’eau [44–46].

22
I.6 Réglementation relative à l’eau
La détermination des paramètres de pollution est essentielle pour caractériser et suivre la
qualité des eaux avant et après traitement. Pour cela, des méthodes analytiques normalisées
doivent être utilisées. Les résultats obtenus sont comparés aux valeurs limites notifiées dans
les décrets exécutifs inscrits dans les journaux officiels tel que :
Le Décret exécutif n° 06-141 du 20 Rabie El Aouel 1427, correspondant au 19 avril
2006, définissant les valeurs limites des rejets d’effluents liquides industriels. Il fixe
les normes des paramètres indicateurs de pollution (voir Tableau 1 Annexe 2) [47].
Ces normes ont été utilisées pour évaluer la qualité du rejet industriel étudié dans ce
travail (voir détails dans le chapitre 3).
Le Décret exécutif n° 11-219 du 10 Rajab 1432, correspondant au 12 avril 2011, fixant
les objectifs de la qualité des eaux superficielles et souterraines destinées à
l’alimentation en eau des populations. Il fixe les valeurs limites de différents
paramètres pour l’usage des eaux superficielles et souterraines destinées à la
consommation humaine (voir Tableau 2 Annexe 2) [48]. Les résultats des analyses
physico-chimiques et métalliques, effectués sur les échantillons d’eau prélevés dans
l’Oued Chéliff et ses deux affluents ont été comparés avec ces normes, afin d’évaluer
la qualité des eaux de ces cours d’eau (voir détails dans le chapitre 3).
Arrêté interministériel du 8 Safar 1433, correspondant au 2 janvier 2012, fixant les
spécifications des eaux usées épurées utilisées à des fins d’irrigation. Il concerne la
réutilisation des eaux usées épurées dans le secteur agricole (irrigation des cultures)
(voir Tableau 3 Annexe 2) [49]. Ces normes ont été utilisées dans ce travail afin
d’évaluer la qualité physico-chimique des rejets urbains bruts étudiés (voir détails dans
le chapitre 3). Parce qu’il n’existe pas de normes pour les rejets urbains non épurés.
Articles R.1321-1 à R.1321-66 et annexes 13-1 à 13-3, correspondant au 25 décembre
2013, fixant les normes françaises pour l’eau destinée à la consommation humaine
(voir Tableau 4 Annexe 2) [50]. Les valeurs de 3 métaux (Al, Fe, Ni) ont été utilisées
pour les comparer aux valeurs mesurées dans les échantillons d’eau prélevés dans les
cours d’eau, en raison de l’absence des valeurs concernant les métaux dans les normes
Algériennes des eaux superficielles destinées à la potabilisation (voir détails dans le
chapitre 3).

23
I.7 Les sédiments
Au cours de ces dernières années, la contamination du compartiment sédimentaire a fait
l’objet d’une attention toute particulière de la part de la communauté scientifique. En effet, ce
compartiment est un véritable piège pour de nombreux polluants organiques et métalliques,
dont le relargage constitue une véritable menace pour l’environnement [32].
Composition et comportement des sédiments
Un sédiment peut être défini comme étant une matrice complexe et hétérogène composée
principalement de :
- L’eau interstitielle : c’est l’eau présente entre les particules sédimentaires. Le
pourcentage de cette eau est différent d’un sédiment à un autre, il dépend de la
composition et de la granulométrie de la colonne sédimentaire : par exemple dans les
boues argileuses, l’eau interstitielle représente plus de 90% du volume total du
sédiment [51].
- La phase inorganique : elle est composée de minéraux issus de l’érosion des roches
(argiles, carbonates, silicates, hydroxydes métalliques, etc…)
- La phase organique : elle comprend les acides organiques, les amines, les
polysaccharides produits par les microorganismes, elle occupe souvent une faible partie du
sédiment mais elle joue un rôle primordial dans la mobilité et la biodisponibilité des
différents polluants [30].
Certains composés organiques hydrophobes ont la particularité d’avoir des affinités avec la
fraction organique présente dans les sédiments, ce qui permet leur transport et leur fixation à
la phase particulaire. Ils sont déposés sur le fond et les berges des rivières, des estuaires et des
zones côtières peu profondes sous réserve de certaines conditions hydrodynamiques. De plus,
les métaux présentent une grande affinité pour la matière organique et les oxy-hydroxydes
contenus dans les matières en suspension ou les sédiments [52]. En effet, ces propriétés leur
procurent un pouvoir de fixation aux matières en suspension dans la colonne d’eau pour être
piégés par la suite dans les fonds sédimentaires. Cependant, les différents polluants stockés
dans le compartiment sédimentaire peuvent être remobilisés dans la colonne d’eau soit par les
effets naturels comme les tempêtes, les crues… ou par les effets anthropiques comme le trafic
fluvial, le dragage…
Les substances toxiques présentes dans les sédiments (métaux, HAP, PCB, pesticides)
proviennent généralement des activités industrielles, urbaines et agricoles ainsi que du
transport atmosphérique [53]. La contamination des sédiments a plusieurs conséquences
parmi lesquelles :

24
- Des effets néfastes chez les animaux et les plantes associés aux sédiments (croissance,
reproduction, fonctions biologiques essentielles) ;
- La bioamplification des produits chimiques chez les organismes tout au long de la
chaîne trophique.
Enfin, cette contamination peut également altérer la qualité de l’eau des milieux aquatiques et
compromettre certaines utilisations (irrigation, baignade, consommation de l’eau et de
produits aquatiques), ce qui engendre de véritables risques pour l’environnement et la santé
humaine.

I.8 La pollution métallique des sédiments


Le sédiment est considéré comme une source endogène de polluants parmi lesquels on trouve
les métaux, qui peuvent être classés selon 2 types :
Les éléments majeurs qui représentent 99% de la croûte terrestre Oxygène (O),
Silicium (Si), Aluminium (Al), Fer (Fe), Calcium (Ca), Sodium (Na), Potassium (K),
Magnésium (Mg), Titane (Ti), Hydrogène (H), Phosphore (P) et Manganèse (Mn)
Les éléments traces dont la plupart ont une concentration inférieure à 0,01%, ceux-ci
incluent des métaux (Cadmium (Cd), Cuivre (Cu), Chrome (Cr), Nickel (Ni), Plomb
(Pb)), des métalloïdes ou des semi-métaux (Bore (B), Sélénium (Se), Arsenic (As)) ou
des non-métaux (Azote (N), Fluor (F), Chlore (Cl) ou Brome (Br). Ces éléments traces
peuvent être accumulés et piégés dans les sédiments, ce qui peut induire des effets
toxiques lors de la remise en suspension des particules sédimentaires [54], ou bien ils
peuvent être présents à l’origine dans la roche mère ce qu’on appelle le fond
géochimique.
I.8.1 Les sources des métaux
La contamination métallique des sédiments a deux origines (Figure I.2):
• Origine naturelle
La principale source naturelle des métaux est l’altération des sols lors de la constitution du
fond géochimique [55]. Dans certains cas les sols sont à l’origine riches en métaux, ce qui
peut poser un véritable problème écologique.
Il existe d’autres sources naturelles de métaux traces mais qui ont une contribution plus ou
moins faible par rapport à la source géologique dont :

L’absorption des métaux présents dans le sol et l’atmosphère par les plantes, qui
peuvent être redéposés après décomposition sur la surface des sols (cycle
biogéochimique sols-plantes) ;

25
L’érosion et le lessivage des sols qui permettent le transfert des éléments métalliques
vers la colonne d’eau ;
Les émissions volcaniques dans l’atmosphère [56].
• Origine anthropique
Au cours de ces dernières décennies, le monde entier a connu un développement
important dans les secteurs urbains, industriels et agricoles ; les différents rejets issus
de ces activités ont engendré une augmentation remarquable de l’apport des métaux
traces dans les sédiments, estimé actuellement dans le monde à 22 000 tonnes de
cadmium, 939 000 tonnes de cuivre, 783 000 tonnes de plomb et 1 350 000 tonnes de
zinc [57]. Les différentes sources anthropiques responsables de ces teneurs élevées de
métaux sont :

La pollution atmosphérique qui provient essentiellement des rejets d’usine, des


gaz d’échappement des véhicules, des poussières et aérosols des chauffages,
etc…
La pollution agricole, qui résulte de l’usage des produits phytosanitaires
(pesticides, herbicides,…) destinés à protéger les cultures, et des engrais et
boues de stations d’épuration dans le but de fertiliser les sols. Souvent ces
produits contiennent des métaux traces comme le cuivre (Cu), le plomb (Pb), le
zinc (Zn)...
La pollution industrielle concerne les rejets des différents types d’industries
(chimique, agroalimentaire…), des activités de métallurgie, minières, etc… On
y retrouve plus particulièrement le zinc, le plomb et le cadmium. On peut y
ajouter les rejets des centrales nucléaires.
Les métaux issus des différentes activités humaines et naturels citées
précédemment sont des éléments non biodégradables. Par conséquence,
l’accumulation de certains entre eux comme Cd, Cr, Pb, … dans la colonne
sédimentaire cause de véritables risques pour le milieu naturel et indirectement sur
la santé humaine via la consommation des poissons contaminés via la chaîne
trophique [58].

26
Figure I.2. Origines des métaux traces dans le sol [59]

Parmi les métaux toxiques étudiés dans ce travail on trouve :

Le cuivre (Cu) : c’est un métal facilement complexé par la matière organique, il


dérive principalement des composés agrochimiques (engrais) et des déchets
résidentiels (les câbles électriques). La présence d’un excès de cuivre cause des
maladies neuro-dégénératives [60].
Le zinc (Zn) : il forme des complexes avec les ligands organiques, il est souvent
d’origine agricole (insecticides, pesticides), ou industrielle (imprimeries, raffinage). A
de fortes doses il devient toxique pour le pancréas et peut même causer des problèmes
pulmonaires et des perturbations lors de la synthèse de l’hémoglobine [61].
Le plomb (Pb) : il présente une affinité avec les carbonates, les sulfates et les
sulfures, il provient de plusieurs sources : métallurgie, sidérurgie, traitement des
minerais, ruissellement sur les toitures, carburants. C’est un élément toxique pour
l’être humain, il empêche la synthèse de l’hémoglobine et il provoque des
perturbations du système nerveux (saturnisme) [62].
Le chrome (Cr) : il est sous formes réduites trivalentes ou oxydées hexavalentes, il
est issu des traitements de surface, de l’industrie textile, des tanneries. Cet élément est
cancérigène sous sa forme oxydée hexavalente [63].
Le cadmium (Cd) : il est souvent sous forme oxydée, avec les chlorures ou les
sulfates, il se trouve dans l’industrie chimique, les produits phytosanitaires, les
peintures. C’est un élément très toxique, il est la cause de plusieurs maladies chez
l’être humain dont des dysfonctionnements des systèmes rénal et gastro-intestinal [64].

27
Le nickel (Ni) : il est souvent associé au fer et au cuivre, il se trouve dans les
catalyseurs chimiques, les batteries, les circuits électriques et les fonderies de plomb.
Il est considéré comme une substance cancérigène [65].

I.8.2 La biodisponibilité des métaux dans les sédiments


Les métaux sont présents dans les milieux aquatiques sous deux formes : dissoute et
particulaire. Ces éléments sont majoritairement associés aux particules et se sont accumulés
dans les sédiments [22]. Leur biodisponibilité dépend de plusieurs facteurs parmi lesquels le
pH, le taux de matière organique, le potentiel rédox (Eh), les activités biologiques, etc…

Le pH est un facteur très important qui influence le comportement des métaux dans le
milieu, ce qui permet de contrôler la répartition des ETM entre la colonne d’eau et la
phase sédimentaire [66] En milieu acide, les cations métalliques adsorbés à la surface
de la matière organique, des particules d’argile et des oxydes de fer et de manganèse
sont relargués dans la phase dissoute par compétition entre les cations et les protons
[67]. Au contraire un milieu basique favorise l’adsorption des ETM en diminuant la
concurrence sur ces mêmes sites réactionnels entre les protons et les ions métalliques.
Le taux de matière organique joue un rôle primordial dans la mobilisation et la
disponibilité des métaux. Les ETM peuvent être complexés par la matière organique
en formant des composés organométalliques, ce qui permet l’assimilation des métaux
par les organismes vivants. La matière organique peut limiter la toxicité de certains
métaux en changeant leurs formes chimiques dans le milieu comme c’est le cas pour le
cuivre, le plomb ou le chrome. Ce n’est pas le cas pour d’autres métaux comme le
mercure, dont le transfert en phase organique augmente sa toxicité et sa capacité de
bioconcentration et bioamplification dans les milieu aquatique [68]
Le potentiel redox (Eh) : la variation du potentiel d’oxydoréduction peut avoir une
influence sur la mobilité des métaux dans la colonne d’eau et dans le sédiment. Par
exemple, en conditions réductrices les sulfates sont réduits en sulfures, ce qui permet
le piégeage de quelques éléments métalliques comme le plomb, le cadmium et le zinc
limitant leur mobilité [69]. Alors que, dans les conditions oxydantes la décomposition
de la matière organique sera favorisée entraînant la libération des ETM y sont associés
vers la colonne d’eau [70,71]
Les activités biologiques : elles sont principalement basées sur la dégradation de la
matière organique présente dans le sédiment par des microorganismes (populations
bactériennes et fongiques). Cette action est considérée comme le moteur principal de

28
ce qu’on appelle « la diagénèse précoce » [58], qui présente l’ensemble des processus
diagénétiques mis en jeu lors de la formation du dépôt sédimentaire [51]. Ces
processus s’appuient sur des réactions d’oxydoréductions contrôlées par l’activité
bactérienne. L’oxydation de la matière organique libère des espèces réduites dans les
eaux interstitielles comme NH4+, Mn2+, Fe2+ qui peuvent contribuer à d’autres
réactions secondaires [72]. Ces mêmes réactions dépendent de la composition ionique
des eaux interstitielles ainsi que d’autres paramètres tels que le pH et le potentiel
d’oxydoréduction. Tout cela influence le comportement des ETM et leur répartition
entre la colonne d’eau par l’effet de relargage et le sédiment par l’effet de piégeage
[73,74].

I.9 Réglementation relative aux sédiments


A l’heure actuelle il n’existe pas de normes relatives aux métaux dans les sédiments,
généralement les valeurs de métaux analysés sont comparées par rapports à d’autres études
antérieures.

I.10 La matière organique naturelle dans les sédiments


La matière organique représente 2 à 8% d’un sol, elle provient principalement de la
dégradation et de la condensation des molécules de la biomasse [75,76]. En effet, cette
matière organique est définie généralement comme un ensemble de résidus de la synthèse, de
la dégradation et des rejets des organismes vivants ainsi que de fragments biologiques sans
modification. La masse molaire des éléments composant la matière organique varie entre celle
d’une petite molécule (400 Da) et celle de polymères (3 000 Da), ce qui leur permet de
contribuer à la formation des colloïdes et des particules.
La matière organique est divisée en deux grandes familles : les biopolymères (25%) et les
géopolymères (substances humiques) représentent 50 à 70% [43,77].

I.10.1 Les biopolymères


Les biopolymères ou substances non humiques sont des molécules issues de la dégradation
des constituants cellulaires ou de la synthèse microbienne. Elles représentent des éléments
bien identifiables : les glucides, protéines et acides aminés, lipides, tanins, lignines et acides
organiques. Ces molécules sont généralement connues par leur biodégradabilité par le biais de
microorganismes [78].

29
I.10.2 Les géopolymères ou substances humiques (SH)
Les substances humiques (SH) sont définies comme un mélange complexe et hétérogène,
constitué par des molécules organiques, présentes dans les sols, les sédiments ainsi que dans
les eaux naturelles [79]. Elles sont caractérisées par une couleur variant du jaune au noir et un
poids moléculaire important (jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de daltons) [80]. Ces
substances ont une composition chimique variable, ce qui ne permet pas d’identifier leurs
voies de synthèse chimique et biochimique [66]. Elles proviennent principalement de la
décomposition de la matière organique d’origine animale, végétale ou bactérienne, dont par
exemple les fumiers, les lixiviats d’ordures ménagères et les boues de stations d’épuration.
Formation des substances humiques
La formation de substances humiques résulte de plusieurs mécanismes physiques, chimiques,
biochimiques et microbiologiques qui sont relativement indépendants les uns des autres. Pour
ce fait, plusieurs études ont été réalisées au cours de ces dernières décennies pour comprendre
les différents processus de formation de ces substances. Les résultats obtenus ont abouti à
rejoindre deux principales théories : la première est ancienne, elle concerne l’hypothèse de
Waksman en 1936 [81]. D’après son étude, les substances humiques sont issues de la
déméthoxylation et de l’oxydation de macromolécules de lignine, ce qui permet la formation
des fonctions carboxyliques et phénoliques et favorise la fixation de composés azotés. La
deuxième théorie est plus récente, elle considère que les substances humiques dérivent de la
polymérisation oxydative, enzymatique ou non de monomères phénoliques auxquels se fixent
des composés azotés qui jouent le rôle d’agents portants. Ces composés aromatiques peuvent
avoir diverses origines, dont les principales sont la dégradation de la lignine et la
néoformation microbienne [82]. En outre, d’après [66], la formation des substances humiques
dans le sol est basée sur l’humification des débris animaux et végétaux prenant en compte les
deux théories précédentes. Ce processus suit 4 voies (Figure I.3) :

30
Figure I.3. Les mécanismes de formation des substances humiques (SH) [56]

Voie 1 : représente des réactions entre des sucres d’origine animale ou végétale
et les composés aminés, appelé « processus de Maillard » [83] ;
Voie 2 : concerne la transformation de polyphénols en quinones (oxydation
enzymatique) pour produire des SH ;
Voie 3 : la dégradation de la lignine en aldéhydes phénoliques et acides qui sont
transformés par voie enzymatique en quinones et donne des SH par la suite ;
Voie 4 : la dégradation partielle de la lignine par voie microbiologique, les
produits issus de cette dégradation forment les substances humiques.
Composition des substances humiques
En fonction de leur solubilité dans l’eau ainsi que de la valeur de pH du milieu, les substances
humiques peuvent être divisées en trois fractions principales :

L’humine : fraction caractérisée par sa couleur noire et son insolubilité dans l’eau
quelques soit la valeur du pH, ce qui la rend difficile à isoler. A l’heure actuelle les
scientifiques n’arrivent pas à l’étudier en raison de ces difficultés ;
Les acides humiques (AH) : une fraction de couleur noire à brun foncé, soluble
essentiellement à un pH alcalin. Elle est constituée de molécules avec un poids
moléculaire relativement important qui varie entre 750 et 1230 Da [80] , ils dérivent
partiellement de la polycondensation des acides fulviques. Ces composés proviennent
de plusieurs activités humaines : agriculture, industrie et biomédecine [80] ;

31
Les acides fulviques (AF) : contrairement aux acides humiques (AH), les acides
fulviques (AF) sont solubles quel que soit la valeur du pH, leur poids est inférieur à
450 Da. Ces composés sont considérés comme des électrolytes organiques naturels
vue leur capacité d’équilibrer et stimuler les propriétés biologiques des plantes. Ils
jouent un rôle très important dans l’assimilation des nutriments et le passage des
microéléments à travers les cellules membranaires. Les AF renferment moins de 35%
du carbone organique total dans l’environnement [56].

I.11 Problématique
Ces dernières décennies, les ressources en eau sont fortement affectées par les activités
anthropiques (industrielles, agricoles) ainsi que l’urbanisme rapide. Par conséquent, une
grande partie d’eau douce est contaminée par la présence de différents types de polluants,
éléments organiques, métalliques et biologiques. Cette pollution est à l’origine de nombreux
problèmes graves pour l’homme (maladies hydriques, augmentation du taux de mortalité,
etc…) et pour son environnement (i.e. eutrophisation) dans le monde entier. L’augmentation
du nombre de décès et des maladies dus à la pollution de l’eau a poussé de nombreux
scientifiques à étudier l’impact de la pollution sur la qualité des milieux aquatiques.

De nombreux travaux de recherche se sont focalisés sur la relation entre les activités
anthropiques et la pollution des eaux et de sédiments dans le monde entier. En Afrique de
l’est, Muwanga et al [62] ont établi les effets dangereux de la forte industrialisation et des
exploitations minières sur la qualité des eaux et des sédiments du Lac Victoria. En Espagne,
Mendiguchia et al [84] ont évalué l’impact des processus naturels et des activités anthropiques
sur la qualité des eaux et des sédiments du fleuve « Guadalquivir », en se basant sur les
résultats des analyses physico-chimiques (pH, conductivité, oxygène dissous, nutriments,
MES) et des métaux (Mn, Co, Ni, Cu, Cd, Zn, et Pb). En Egypte, un autre travail a été réalisé
en 2010 par Elewa [85]. Cette étude a concerné l’état de contamination des eaux et des
sédiments d’une zone dite stratégique dans le pays, le Delta de Nil. Les résultats des analyses
révèlent une forte contamination organique et métallique due aux rejets de différentes origines
(industrielles, agricoles et urbaines). En France, une étude réalisée par Hammou et al en 2012
[86] a fait l’objet d’une caractérisation des eaux et des sédiments de « la Têt », un des trois
fleuves côtiers du département des Pyrénées-Orientales. Cette étude a été basée sur des
analyses de fluorescence qui ont permis d’évaluer l’impact de la pollution urbaine sur le
fleuve, grâce à un acide aminé appelé « tryptophane », traceur fluorescent lié à l’activité
humaine. Au Maroc, Hayzoun et al en 2015 [87] ont effectués des analyses de carbone, de
32
nutriments ainsi que de métaux traces (dissous et particulaires) dans le but, d’étudier l’impact
des activités urbaines et industrielles sur la qualité des eaux de la rivière Sebou une des plus
grandes rivières au Maroc.

L’Algérie n’a pas fait exception, de nombreuses études ont été menées dans le but d’évaluer
l’influence de la pollution sur les ressources hydriques. Hachemi Rachedi et Amarchi [88] ont
étudié l’impact des rejets urbains de la ville de Elhadjar sur la qualité de l’eau de l’Oued
Meboudja (affluent de l’Oued Seybouse) situé à l’est de l’Algérie. À partir du calcul des
indices de pollution, Chaoui et al [89] ont également étudié la qualité des eaux superficielles
et souterraines de la région de Bouchegouf (ville de Guelma). Hamaidi-Chergui et al [90] ont
réalisé une étude préliminaire sur les paramètres physico-chimiques et le phytoplancton de la
rivière Chiffa (ville de Blida). En 2017, Djamai et al [91] ont effectué une étude qualitative et
quantitative des eaux superficielles et souterraines de la rivière Sebaou, avec traitement
statistique en utilisant l’Analyse des Composantes Principales (ACP). Par contre, d’autres
travaux scientifiques ont traité le problème de la pollution dans la phase sédimentaire [92–94],
lieu important de piégeage des contaminants à l’état de traces, et de leur transfert vers la
colonne d’eau.

La présente thèse traite la même problématique de pollution des milieux aquatiques, elle a
pour but de contribuer à étudier l’état de contamination des eaux et des sédiments de l’Oued
Chéliff, ainsi que deux de ses principaux affluents sur sa rive gauche : l’Oued Rhiou et l’Oued
Mina.

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41
II. Chapitre II
Présentation de la zone
d’étude Et Matériels &
méthodes

42
Beaucoup d’eaux superficielles et/ou de bassins fluviaux dans le monde sont
sérieusement polluées par les effluents industriels et urbains riches en polluants de natures
différentes libérés dans le milieu aquatique. L’évaluation qualitative et quantitative de cette
pollution devient nécessaire.

L’objectif principal de ce chapitre est de montrer les caractéristiques de la zone d’étude ainsi
que les différentes stations de prélèvement, avant d’exposer les techniques d’analyse utilisées
dans le présent travail.

II.1 Présentation de la zone d’étude


II.1.1 Présentation de l’Oued Cheliff
L’Oued Cheliff est le plus important fleuve d’Algérie. Long de plus de 750 km, il prend sa
source dans l’Atlas saharien (Wilaya de Laghouat) dans les monts du Djebel Amour et se jette
dans la mer Méditerranée à environ 15 km de la ville de Mostaganem, au nord-ouest du pays.

II.1.2 Les usages des eaux de l’Oued Chéliff


L’Oued Chéliff est une source d’alimentation en eau pour plusieurs barrages. D’après les
études réalisées par l’Agence du Bassin Hydrographique Chéliff-Zahrez [1], 18 barrages sont
en exploitation dans cette région (Figure.II.1) avec une capacité totale de 1 242,8 hm3/an
(estimation janvier 2014) destinés essentiellement aux usages suivants :
* La potabilisation : La région Chéliff-Zahrez est caractérisée par une densité
démographique importante, elle est passée de 5 221 800 habitants en 2008 à 8 596 527
habitants en 2012 [2]. Le volume d’eau potable consommée par cette population a été estimé
à 510, 3 hm3/an.
* L’agriculture : elle représente le secteur le plus consommateur d’eau dans la région
hydrographique Chéliff-Zahrez. L’étendue de ce périmètre agricole est de l’ordre de 277 693
ha [3] répartis comme suit (tableau II.1) :
Tableau.II.1. Répartition des superficies irrigables

Bassin Superficie irrigable (ha)


Chéliff 241 921
Zahrez 35 772
Total 277 693

43
En 2008, le volume d’eau mobilisé pour l’irrigation des grands périmètres a été estimé à
729 hm3.

* Les activités industrielles : selon les enquêtes menées par l’Agence hydrographique
Chéliff-Zahrez ce secteur est peu développé dans la région, il englobe 228 unités industrielles
implantées le long du Chéliff dont la majorité sont concentrés dans les wilayas de Médéa, Ain
Defla, Chlef et Relizane. En 2005, le volume d’eau consommé par ces industries a été estimé
à 3,5 hm3.

En plus des barrages il existe 65 retenues collinaires actuellement en exploitation et 137 sont
entièrement envasées dans la région hydrographique Chéliff-Zahrez [3].

Figure II.1. Carte des barrages de la région hydrographique Chéliff-Zahrez [3]

44
II.1.3 Bassin Cheliff-Zahrez
Le bassin Cheliff-Zahrez s’étend sur une superficie de 56 227 km² et couvre un réseau
hydrographique de l’ordre de 6 500 km. Il est délimité par la mer Méditerranée au nord, le
Sahara au sud, l’Oranie à l’ouest et à l’est par la région Algéroise.
Il est découpé en trois grands sous-bassins versants (Figure.II.2) :
Le bassin du Cheliff est le plus grand par la superficie en Algérie, il représente plus de
77 % de la superficie totale du bassin Cheliff-Zahrez. Il comprend au nord la vallée du
Cheliff, au sud les hauts plateaux allant de Saida à Tiaret, les plaines de Nahr Ouassel
et Ain Oussera et au centre le massif de l’Ouaresenis.

Le bassin côtier du Dahra se compose de plusieurs bassins individuels, dont les plus
importants, du point de vue pluviométrique, sont l’Oued Damous, l’Oued Kramis et
l’Oued Allalah.
Le bassin Zahrez est une cuvette dans les hauts plateaux et comprend : le Chott-
Chergui et le Chott-Gharbi [4] .

Sahara

Figure II.2. Bassin hydrographique Cheliff-Zahrez [4]

45
Cette région hydrographique est alimentée par plusieurs affluents et nappes souterraines
dont les trois principales sont :
1- La nappe aquifère, qui s’étend entre les plateaux du Chéliff et les lignes de crêtes des
monts rouges ;
2- La nappe des grès aux bordures sud du mont de Dahra. Les formations gréseuses sont
importantes et sont exploitées par plusieurs forages ;
3- La nappe calcaire au sud qui est un système aquifère karstique de capacité variable
suivant la profondeur.
Le régime d’écoulement mensuel et annuel de l’Oued Chéliff est permanent mais
extrêmement irrégulier. De ce fait, l’apport hydrique de ce fleuve est important généralement
de septembre à mai et pratiquement négligeable en période d’été [5].

Le bassin du Cheliff qui s’étend sur 43 125 km2, est le plus vaste bassin hydrographique
du nord du pays. Il est compartimenté à son tour en trois sous-bassins versants (Figure.II.3):

1. Le sous bassin de Cheliff-amont du barrage de Boughzoul ;


2. Le sous bassin du Haut et du Moyen Cheliff ;
3. Le sous bassin du Bas Cheliff et de la Mina [1].
Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes intéressés à la partie aval de l’Oued Chéliff
localisée dans le sous bassin du Bas Chéliff et de la Mina.

II.1.4 Localisation et caractéristiques du bassin du Bas Chéliff et de la Mina


Le sous bassin du Bas Chéliff et de la Mina est situé entre les longitudes 0 ° 40’et 01 ° 06'08
"E et les latitudes 34 ° 03'12" et 36 ° 05'57 "N ; il s’étend sur une superficie de l’ordre de
13 150 km2 allant du seuil de Boukadir, qui le sépare du bassin du Haut et du Moyen Chéliff,
jusqu’aux sources de la Mina (Figure.II.3).

46
Bas Chéliff et Mina

Figure II.3. Les sous-bassins hydrographiques de Cheliff-Zahrez [4]

La croissance démographique sur ce bassin est de plus en plus importante au cours de ces
dernières années avec une évolution de 878 582 habitants en 1998 à 4 721 399 habitants en
2008. [2].
Ce sous-bassin est caractérisé par un climat semi-aride avec une pluviométrie annuelle de 260
à 300 mm, estimée au cours de la période comprise entre mars et octobre, et des températures
varient entre 18 et 40°C, dont les plus élevées sont enregistrées durant juillet et août [6].
D’après les études pédologiques menées par [7–11], les sols de cette région sont de nature
calcique avec une texture argileuse (Annexe 1 carte 1), ils présentent des niveaux distincts de
sodicité (Na, Mg) dans les dépressions salines locales appelées Sebkha, qui peuvent être
débordées en période de crue. Le sous bassin de bas Chéliff et de la Mina est l’une des régions
les plus affectées par le problème de la salinité (Annexe 1 carte 2) qui pose problème pour
l’agriculture. Malgré cela elle est considérée comme une région à vocation agricole avec une
superficie de l’ordre de 678 688 ha [1], avec des cultures assez diversifiées :
1) des vergers d’agrumes et d’oliviers cultivés souvent dans les périmètres de l’Oued Rhiou,
Djédiouia et Ouarizane ;
2) des cultures maraîchères (melon, pastèque, artichaut, oignon...) localisées au bord des lits
des Oueds ;
3) des cultures céréalières présentes généralement sur les sols calcimagnésiques [12].

47
Le bassin étudié compte 47 unités industrielles à multiples et différentes productions,
implantées particulièrement dans les deux zones industrielles de Relizane et Tiaret et autour
des grandes agglomérations. Ces activités industrielles sont principalement destinées à la
production agroalimentaire (produits laitiers, jus de fruits, semoulerie, etc…), les fonderies,
les tanneries ainsi que la production des pièces métalliques, Ces industries rejettent
annuellement un volume d’eaux usées de 197 625 m3 directement dans la nature [1].

II.2 Contexte de l’étude


L’Oued Chéliff est le principal cours d’eau qui traverse le sous-bassin du Bas Chéliff et de la
Mina sur 166 km. L’Oued Mina et l’Oued Rhiou sont les principaux affluents de sa rive
gauche. Cette zone est caractérisée par une forte densité de population qui génère
d’importantes quantités d’eaux usées (domestiques, agricoles et industrielles). Ces effluents
sont rejetés directement dans le milieu naturel sans traitement préalable. Jusqu’à présent, il y a
eu seulement deux études réalisées sur l’Oued Chéliff en 2006. La première étude a concerné
la pollution métallique des sédiments superficiels de l’Oued Chéliff et la deuxième s’est
intéressée à la qualité physico-chimique des eaux de l’Oued Chéliff et de son affluent Oued
Mina (déjà mentionné dans l’introduction). Afin de compléter ces études une évaluation de la
qualité des eaux et des sédiments de l’Oued Chéliff et de ses deux affluents Oued Mina et
Oued Rhiou a été réalisée dans ce travail. Dans le but de caractériser les apports de pollution
par les différents rejets, et de montrer l’impact de ces rejets sur la qualité des cours d’eau.
Tout d’abord, il a fallu faire des repérages sur le terrain pour trouver les tuyaux des différents
rejets le long des berges des cours d’eau. Ces tuyaux étaient parfois camouflés par la
végétation, ces repérages ont été difficiles à réaliser.
Les rejets détectés ont été prélevés directement à la sortie du tuyau avant d’atteindre l’eau des
cours d’eau pour caractériser le type de pollution qu’ils apportent.
L’impact de ces rejets sur les cours d’eau a été évalué en effectuant des prélèvements d’eau et
de sédiment en amont et en aval de ces rejets.
Dans le but d’estimer la contribution des apports de chaque affluent dans l’Oued Chéliff, des
prélèvements d’eau et de sédiment ont également été réalisés en amont et en aval de chaque
confluence.

48
II.3 Echantillonnage
II.3.1 Les campagnes de prélèvement
Pour étudier l’impact des rejets étudiés sur la qualité des eaux et des sédiments de l’Oued
Chéliff et de ses deux principaux affluents, des prélèvements d’eau et de sédiments ont été
réalisés pendant deux périodes climatiques caractéristiques de la zone d’étude :
- Période humide : les prélèvements ont été effectués en Février 2015 et 2016.
- Période sèche : les prélèvements ont été effectués en en Août et en Décembre 2015.

II.3.2 Stations de prélèvement


Les différentes stations de prélèvement de la zone d’étude sont présentées dans la Figure.II.4
avec un schéma indiquant les distances entre chaque station.

49
S2 R4 S1
S7 S6 S5 S4 S3
S8 M3 R3
M2 R2
M1 R1

2,5 Km 2 Km 26,2 Km 12,4 Km

S8 20,5 Km S7 S5 S4 4 km S3 36,9 Km S2 S1
Mer Méditerranée
S6 24,9 km
Sens de l’écoulement
M3 R4
0,2 Km 1,5 Km
M2 R3
0,15 Km
0,3 Km R2
M1
0,12 Km
R1

Station Oued Chéliff Rejet urbain


Station Oued Mina
Rejet industriel (BCR)
Station Oued Rhiou

Figure II.4. Localisation des stations de prélèvement dans la zone d’étude


50
II.3.2.1 Sources des rejets étudiés

• Affluent Oued Rhiou


Le premier affluent appelé Oued Rhiou traverse la ville de Oued Rhiou, qui s’étend sur une
superficie de l’ordre de 98 km2 et comptait 86 762 habitants en 2013. L’Oued Rhiou reçoit
deux rejets (R2 et R3) avant de rejoindre l’Oued Chéliff.
Le rejet industriel (R2) est issu de l’entreprise O.R.S.I.M (Société des Industries
Mécaniques et Accessoires de Oued Rhiou, groupe BCR (Boulonnerie Coutellerie
Robinetterie), située dans la commune de Oued Rhiou. Actif dans la production de
boulonnerie et robinetterie, ses capacités de production sont importantes. La pollution
organique et métallique générée affecte la qualité de l’affluent de l’Oued Cheliff à proximité
(Oued Rhiou). Ce qui justifie l’étude des rejets de ce site (R2), d’autant plus que le volume
rejeté dans l’Oued est estimé à 540,2 m3/an [1].

Figure II.5. Photographie du point de rejet industriel de l’Oued Rhiou (R2)

Le rejet urbain (R3) : l’agglomération d’Oued Rhiou est dotée d’un réseau d’assainissement
avec un taux de raccordement de 98%, et rejette 31 800 m3/j d’eaux usées non traitées
directement dans l’Oued Rhiou.

Figure II.6. Photographie du point de rejet urbain de l’Oued Rhiou (R3)


51
• Affluent Oued Mina
L’Oued Mina reçoit un rejet urbain (M2) : la commune de Relizane avec une population de
17 832 habitants (recensement 2014) possède un réseau de collecte long de 135 793 mètres
(taux de raccordement de 98%). Cette agglomération génère un volume de 3 351 m3/j d’eaux
usées non traitées, rejetées directement dans l’Oued Mina.

Figure II.7. Photographie du point de rejet urbain de l’Oued Mina (M2)

• Cours d’eau principal : l’Oued Chéliff


L’Oued Chéliff reçoit un rejet urbain (S6) : en s’approchant de l’embouchure, l’Oued
Chéliff traverse une agglomération appelée Sour avec une population de l’ordre de 4
475 habitants (estimée par la direction d’hydraulique de Mostaganem, 2013)
produisant un volume de 429,6 m3/j d’eaux usées non traitées, rejetées directement
dans le Chéliff.

Figure II.8. Photographie du point de rejet urbain de l’Oued Chéliff (S6)

52
II.3.2.2 Stations sur les cours d’eau

Affluent Oued Rhiou


Station R1 : elle représente la station amont des deux points de rejets R2 et R3. Cette
station est située à 21,9 km de la ville de Oued Rhiou, elle a la particularité de sa
localisation à 500 m du barrage Gargar un des plus importants barrages de la région.
Station R4 : localisée à 20 km de la ville de Oued Rhiou en aval des deux rejets R2 et
R3.
Affluent Oued Mina
Station M1 : située dans la ville de Relizane en amont du rejet M2.
Station M3 : située dans la ville de Relizane en aval du rejet M2.
Cours d’eau principal Oued Chéliff
Station S1 : située en amont de la confluence entre l’Oued Rhiou et l’Oued Chéliff.
Station S2 : située en aval de la confluence entre l’Oued Rhiou et l’Oued Chéliff.
Station S5 : localisée à 1 km de la ville de Sour en amont du rejet S6
Station S7 : localisée à 1,5 km de la ville de Sour en aval du rejet S6.
Ces deux stations (S5 et S7) se situent à proximité d’un centre d’enfouissement
technique (CET).
Station S8 : localisée à 300 m de l’embouchure de l’Oued Chéliff vers la
Méditerranée pas loin d’une usine de dessalement (à environ 2 km), cette station
permet d’évaluer les apports de l’Oued Chélif vers la mer. Quelques photos des
stations de prélèvement sont présentées sur la Figure. II.9.

53
S7 S6 S5

2,5 Km 2 Km 26,2 Km 12,4 Km

S8 20,5 Km S7 S5 S4 4 km S3 36,9 Km S2 S1
Mer Méditerranée
S6 24,9 km
Sens de l’écoulement
M3 R4
0,2 Km 1,5 Km
M2 R3
0,15 Km
0,3 Km R2
M1
0,12 Km
R1

Station Oued Chéliff Rejet urbain


Station Oued Mina
Rejet industriel (BCR)
Station Oued Rhiou

M3 R4

M2 R3

M1 R2

S8 R1

Figure. II.9. Quelques photos de prélèvement 54


II.4 Méthodologie de prélèvement et préparation des échantillons
Les échantillons d’eau ont été prélevés dans des bouteilles en polyéthylène de 1,5 L
préalablement nettoyées. Pour chaque station, une carotte de sédiment de 30 cm de longueur
et 10 cm de diamètre a été prélevée à l’aide d’un tube en PVC.
Le protocole de prélèvement suivi au cours de notre étude est basé sur :

• Un prélèvement dans les différents rejets bruts notés R2, R3, M2, S6.
• Un prélèvement 3 bouteilles d’eau et une carotte sédimentaire dans les berges du
cours d’eau en amont, situé à quelques mètres avant chaque rejet (R1, M1, S5).
Seul le prélèvement de sédiments à la station R1 n’a pas pu être réalisé à cause
d’un problème d’accessibilité.
• Un prélèvement de 3 bouteilles d’eau et une carotte sédimentaire dans les berges
du cours d’eau en aval, situé à quelques mètres après chaque rejet (R4, M3, S7).
D’autre part, l’impact des deux affluents étudiés (Oued Rhiou Telta et Oued Mina) sur la
qualité de l’Oued Chéliff sera évalué par :
Un prélèvement de 3 bouteilles d’eau et une carotte sédimentaire dans les berges
du cours d’eau en amont de la confluence de chaque affluent avec le Chéliff (S1
et S3) ;
Un prélèvement de 3 bouteilles d’eau et une carotte sédimentaire dans les berges
du cours d’eau en aval de la confluence de chaque affluent avec le Chéliff (S2 et
S4).
Les prélèvements d’eau et de sédiment n’ont pas pu être réalisés aux stations S3 et S4 en
période sèche parce que la rivière était totalement à sec et la dureté du sédiment ne permettait
pas de réaliser de carottage.
Un dernier prélèvement de 3 bouteilles d’eau et d’une carotte sédimentaire a été réalisé sur les
berges au niveau de la station S8, non loin de l’embouchure du fleuve dans la mer
Méditerranée.
Les différents prélèvements d’eau ont été réalisés dans les berges des cours d’eau à 3
distances différentes sur la largeur afin d’avoir un échantillon représentatif de la station.
Tous les échantillons ont été transportés rapidement au laboratoire afin d’être conservés à 4°C
et à l’obscurité avant analyse.
Concernant les données hydrographiques, nous avons fait des démarches auprès de l’Agence
Nationale des Ressources Hydriques pour avoir les données de débit des cours d’eau mais
aucunes données n’ont été divulguées.

55
• Préparation du compartiment « eau »
Au laboratoire, 3 bouteilles ont été mélangées afin d’obtenir un échantillon composite.
Ensuite, les échantillons composites ont été divisés en 3 parties : la première pour les analyses
physico-chimiques qui a été filtrée à travers des filtres en cellulose (alpha-cellulose Grade
589/3) ; la seconde partie a été filtrée pour l’analyse des métaux traces sur des filtres en nitrate
de cellulose ( Ø 0,45 µm) et acidifiée avec de l’acide nitrique concentré jusqu’à 2% ; la
dernière partie destinée aux analyses de fluorescence a été filtrée sur des filtres en nitrate de
cellulose ( Ø 0,45µm) et conservée avec 1% d’azoture de sodium (1M), un inhibiteur de
l’activité bactérienne.
• Préparation du compartiment « Sédiment »
Au laboratoire, nous avons procédé au découpage des carottes par tranche de 10 cm
d’épaisseur. Les analyses ont concerné les premiers 10 cm. Pour l’analyse de métaux traces
les sédiments ont été séchés sous une hotte à flux laminaire pendant 24 heures puis tamisés à
63 µm. Pour les analyses de fluorescence les sédiments ont été séchés à l’étuve à 40°C
pendant 24 heures, suivi d’un tamisage à 2 mm en vue d’une extraction.

Figure II.10. Technique de carottage des sédiments

56
II.5 Paramètres d’analyses
Les paramètres Température, conductivité et pH ont été mesurés in situ grâce à un analyseur
multiparamétrique de type Consort 562 (Figure.1.Annexe 3).
II.5.1 Dosage des anions [13]

• Principe du dosage des sulfates


Les sulfates sont dosés par néphélométrie selon la méthode AFNOR (T90-040). Les ions
sulfates réagissent en présence de chlorure de baryum en milieu acide chlorhydrique pour
former un précipité de sulfate de baryum, qui est stabilisé à l’aide d’un agent stabilisant qui
absorbe à la longueur d’onde de 650 nm (Annexe 3). Pour ce paramètre on a réalisé 3
réplicats de mesure.
• Principe du dosage des nitrites
Les nitrites ont été dosés selon la méthode AFNOR (T90-013). L’acide sulfanilique en milieu
chlorhydrique, en présence d’ion ammonium et de phénol (réactif de ZAMBELLI), forme
avec les ions nitrites un complexe coloré jaune dont l’intensité est proportionnelle à la
concentration en nitrites et qui absorbe à la longueur d’onde de 435 nm (Annexe 3). Pour ce
paramètre on a réalisé 3 réplicats de mesure.
• Principe du dosage des nitrates
La méthode AFNOR (T90-012) a permis de doser les nitrates. En présence du salicylate de
sodium, les nitrates réagissent et donnent du paranitrosalicylate de sodium de couleur
jaunâtre. L’absorbance de la solution obtenue est mesurée par colorimétrie à la longueur
d’onde de 415 nm (Annexe 3). Pour ce paramètre on a réalisé 3 réplicats de mesure.
Dans notre étude, nous avons analysé les sulfates, les nitrites et les nitrates à l’aide d’un
spectrophotomètre UV/Visible (OPTIZEN 3220 UV) (Figure II.11).

57
Figure II.11. Spectrophotomètre UV/Visible

• Principe du dosage des chlorures


Les chlorures ont été analysés selon la méthode AFNOR (T90-014). La méthode de Mohr est
un dosage par précipitation en milieu neutre. Elle est basée sur le titrage des chlorures en
milieux neutre par une solution de nitrate d’argent (0,1 N) en présence d’un indicateur coloré
qui est le chromate de potassium (Annexe 3) Pour ce paramètre on a réalisé 3 réplicats de
mesure.

II.5.2 Les matières en suspension (MES)


Les MES ont été mesurées dans les échantillons d’eau prélevés le long des cours d’eau selon
le protocole décrit dans l’annexe 3.

II.5.3 Mesure de la demande chimique en oxygène (DCO)


Ce paramètre a été analysé selon la méthode normalisée AFNOR T90-101. Cette méthode est
basée sur une ébullition à reflux (Figure II.12) d’une prise d’essai d’un échantillon en milieu
acide, en présence d’une quantité connue de dichromate de potassium, de sulfate d’argent
jouant le rôle d’un catalyseur et de sulfate de mercure (II) permettant de complexer les ions
chlorures (Annexe 3) Pour ce paramètre on a réalisé 3 réplicats de mesure.

58
Figure II.12. Montage expérimental pour la mesure de la DCO

II.5.4 Mesure de la demande biochimique en oxygène sur 5 jours (DBO5)


La méthode avec OxiTop® (Figure II.13) repose sur une mesure de la pression dans un
système clos. Les micro-organismes qui se trouvent dans l’échantillon consomment l’oxygène
en formant du CO2. Celui-ci est absorbé par NaOH et il s’en suit une dépression dont la
mesure peut être traduite directement en mg d’O2/l-1.

Figure II.13. DBO mètre OxiTop®

II.5.5 Détermination du carbone organique dissous (COD)


Les mesures du carbone organique dissous contenu dans les eaux prélevées et les extraits de
sédiments ont été effectuées à l’aide d’un appareil de type TOC-V CSN de Shimadzu (Figure
II.14), en utilisant la méthode NPOC qui élimine le carbone inorganique par ajout d’acide
(HCl 2M) avant l’analyse. Le principe repose sur une combustion oxydative à 720°C en
présence d’un catalyseur en billes d’alumine platinisées, afin d’estimer la quantité de carbone
par absorption du CO2 en infrarouge. La limite de détection pour le COD est de 0,1 mg/l-1.

59
Figure II.14. Appareil de mesure de carbone organique dissous Shimadzu TOC-V CSN

II.5.6 Analyse des éléments traces métalliques (ETM)


II.5.6.1 Préparation des échantillons

Compartiment eau
Rappelons que les échantillons liquides ont été filtrés avant analyse avec des filtres en nitrate
de cellulose (Ø 0,45 µm) et acidifiés avec 2% d’acide nitrique concentré.
Compartiment sédiment
Pour les sédiments, le protocole de minéralisation ci-dessous a été suivi.
Les sédiments ont été minéralisés selon le protocole cité par [14,15] : une masse d’environ 40
mg a été pesée avec précision et placée dans des réacteurs en téflon. Dans un premier temps,
0,5 ml de l’acide nitrique 65% « Suprapur » est ajouté. Cette première attaque permet de
détruire les carbonates présents dans les échantillons. Dans un second temps 0,5 ml de l’acide
fluorhydrique suprapur est ajouté suivi d’un chauffage à 100°C pendant 12 heures au
minimum. Après refroidissement, les échantillons sont évaporés à sec, c’est la phase de
minéralisation des silicates. L’acide nitrique est ajouté aux résidus sous une température de
100°C. Après refroidissement, 0,6 ml de H2O2 a été rajouté afin de dégrader la matière
organique présente dans les échantillons. Après évaporation à sec, les échantillons limpides
ont été repris dans 0,5 ml de l’acide nitrique Suprapur. Les solutions obtenues ont été diluées
avec l’eau Milli-Q. Le standard 1646 a et l’échantillon blanc ont été minéralisés sous les
mêmes conditions expérimentales.

II.5.6.2 Mesures
Les mesures des concentrations de métaux traces dans les eaux et les sédiments ont été
réalisées par ICP-MS (Inductively Coupled Plasma-Mass Spectrometry) de type Agilent
7700X (Figure II.15). Des standards ont été utilisés afin de vérifier la fiabilité des analyses :

60
les deux standards 1640 a et le SLRS 6 pour les eaux et le standard 1646 a pour les sédiments
dont les pourcentages de récupération varient entre 80 et 105% en fonction de l’élément dosé.
Pour chaque échantillon l’appareil a réalisé 100 réplicats de mesure.

Figure II.15. ICP-MS type Agilent 7700X

II.5.7 Analyse des matières organiques dissoutes par fluorescence


II.5.7.1 Principe de la fluorescence
Une molécule fluorescente est une molécule capable de réémettre des photons après en avoir
absorbé sous l’effet d’une source lumineuse, cette particularité a été observée chez certaines
molécules ayant des structures aromatiques [16]. L’énergie d’émission est toujours inférieure
à l’énergie absorbée, de ce fait les longueurs d’onde d’émission sont supérieures aux
longueurs d’onde d’absorption [17].

II.5.7.2 Préparation des échantillons


Compartiment eau
Rappelons que les échantillons liquides ont été filtrés avant analyse avec des filtres en nitrate
de cellulose (Ø 0,45 µm) et conservés avec l’azoture de sodium (1M).

Compartiment sédiment
Pour les sédiments, le protocole d’extraction ci-dessous a été suivi.

Extraction des substances humiques (SH) [18]


Dans des godets propres, une masse de 2,5 g d’échantillon solide ont été pesés pour ajouter
par la suite un mélange de soude 20 ml pyrophosphate 30 ml afin d’extraire la matière
organique naturelle fortement liée aux particules des sédiments après une agitation de 24 h

61
[19]. Après extraction, les surnageants obtenus ont été filtrés en utilisant des filtres en
microfibres de verre (Ø 0,7 µm), passés préalablement au four à 450°C pendant 4 heures pour
enlever toute trace de matière organique, ce qui permet d’éliminer les particules fines et les
colloïdes qui pourraient perturber les mesures. Chaque extrait a été acidifié avec de l’acide
chlorhydrique concentré (HCl) pur afin d’assurer la solubilisation des colloïdes humiques et
pour être au voisinage d’un pH des eaux naturelles (pH = 7,5±0,1).

II.5.7.3 Mesures par la méthode des matrices d’excitation et d’émission de fluorescence


(MEEF)

Les échantillons d’eau et des extraits de sédiments (substances humiques SH) ont été analysés
par la méthode des MEEFs (3D). Les échantillons d’eau M1, M2, M3, S5, S6, S7 et S8 ont été
analysés avec un spectrofluorimètre SAFAS de type flx (Figure. II. 16). Suite à la panne de
cet appareil, un nouveau sepctrofluorimètre Jasco modèle FP-8300 (Figure.II.17) a été acheté
et a permis d’analyser les autres échantillons.

Figure II.16. Spectrofluorimètre Figure II.17. Spectrofluorimètre


de type SAFAS de type Jasco

Les mesures ont été réalisées sur quelques millilitres de solution après filtration sur des filtres
seringues en nitrate de cellulose (Ø 0,45 µm). Les échantillons ont d’abord été analysés en
spectroscopie d’absorption UV-Visible afin de vérifier que l’absorbance de chaque
échantillon à λ = 254 nm soit inférieure à 0,3 [20] avant de passer en fluorescence. Si besoin,
des dilutions ont été réalisées afin d’éviter les effets d’écran lors des analyses en fluorescence.
Les MEEFs consistent à enregistrer une série de spectres en excitant de 250 à 500 nm avec un
pas de 10 nm et en mesurant l’émission de fluorescence entre 210 (λex+10 nm) et 800 nm avec
un pas de 1 nm. L’ouverture des fentes d’excitation et d’émission était de 10 nm et la vitesse
de balayage de 300 nm/s. L’intensité de fluorescence est exprimée en unité arbitraire (u.a).

62
Ces spectres forment une matrice de données 3D pour chaque échantillon appelée « Matrice
d’émission et d’excitation de fluorescence » (MEEF) (Figure.II.18).

IF (u.a)

Figure II.18. Représentation d’une MEEF en 3D [21]

II.6 Traitement des MEEFs par l’algorithme PARAFAC


Pour définir la composition des différents échantillons, un traitement mathématique de
données des MEEF a été réalisé par l’algorithme PARAFAC sous environnement MATLAB
pour Windows TM version 7.1 (The Math Works Inc.)[16].
PARAFAC (Parallel Factor Analysis) est un algorithme de décomposition trilinéaire, il a été
employé pour la première fois en 1970 dans une étude de recherche en psychométrie par
Harshman [22]. Actuellement, il est largement utilisé dans les différents domaines
scientifiques notamment en fluorescence, afin de caractériser la composition de la matière
organique fluorescente présente dans les échantillons analysés. Dans le cadre de notre travail
l’algorithme PARAFAC utilisé intègre la boîte à outils « DOMFluor » développée par [23] et
optimisée par [24–26].
L’objectif principal du traitement des données de fluorescence est de séparer les différents
composants fluorescents (fluorophores) présents dans un jeu de données (MEEFs) ainsi que
de quantifier la contribution de chacun dans la fluorescence globale de l’échantillon. Ce
traitement est relié aux méthodes de résolution de courbes multivariées basées sur l’analyse
factorielle [27,28].
Les traitements des MEEFs par PARAFC ont été réalisés après soustraction de la MEEF
d’eau purifié et correction des raies Raman et harmonique par la méthode Zeep [18].

63
Le nombre de fluorophores a été testé entre 3 et 10 fluorophores. Le choix du meilleur modèle
a été déterminé d’après la forme des spectres des fluorophores et la valeur de la fonction
« CORE CONsistency DIAgnostic (CORCONDIA) » qui doit être supérieur à 60% pour
valider le modèle [29]
Les résultats obtenus en utilisant le traitement PARAFAC sont présentés selon le modèle ci-
dessous (Fig. II-19).
Chaque figure comprend 3 parties. La partie gauche montre de haut en bas les MEEFs
mesurées, les MEEFs modélisées et enfin la différence entre les deux premiers modèles. La
partie centrale présente les spectres d’émission et d’excitation des fluorophores sources
déterminés par le traitement PARAFAC. La partie à droite montre les contributions de
fluorescences de chacun des fluorophores dans l’échantillon et la validation du modèle par
rapport à la mesure.

Figure. II.19. Exemple d’un résultat de traitement de MEEFs par PARAFAC

64
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66
III. Chapitre III
Etude de la contamination
des eaux de l’Oued Chéliff
et de ses deux affluents

67
Les résultats d’analyse des échantillons liquides sont présentés et interprétés dans ce chapitre.
Pour plus de détails sur les sites de prélèvement, voir la figure II.4 (chapitre II).

III.1 Variations spatio-temporelles des paramètres physico-chimiques


III.1.1 Les rejets
Les valeurs de pH mesurées au niveau des stations de rejets (R2, R3, M2 et S6) varient entre
6,5 à la station M2 et 7,8 à la station R2 pendant la période humide, et entre 7,6 à la station R2
et 8,2 à la station M2 pendant la période sèche. Ces valeurs ne dépassent pas les normes
Algériennes [1,2](6,5-8,5). Les températures enregistrées au niveau des mêmes stations sont
comprises entre 14,3°C à la station M2 et 18,1°C à la station S6 pendant la période humide, et
entre 28,2°C à la station M2 et 30,9°C à la station R3 pendant la période sèche (voir Tableau
2 Annexe 3).
La figure III.1 montre les variations des principaux paramètres physico-chimiques mesurés en
fonction de deux périodes distinctes, sèche et humide.
Les stations R3, M2 et S6 représentent les rejets urbains déversés sans traitement préalable
dans l’Oued Rhiou, l’Oued Mina et l’Oued Chéliff, respectivement. Dans ce groupe le rejet
R3 est caractérisé par des valeurs élevées de sulfates aux deux saisons- (moyenne de 56,2
mg.L-1) et de DBO5 (35 mg O2.L-1) particulièrement en période sèche. Le rejet M2 est
caractérisé par des valeurs élevées de nitrites aux deux saisons (moyenne de 0,5 mg.L-1), Cl-
(887,5 ± 5,0 mg.L-1), DCO (979 mgO2.L-1) en période humide et des valeurs maximales de
MES (960,0 ± 0,1 mg.L-1) en période sèche. Le rejet S6 est marqué par des valeurs élevées de
conductivité (8,5 ± 0,2 mS.cm-1), Cl- (575 ± 5 mg.L-1) en période humide et de MES (562,5 ±
0,1 mg.L-1), DCO (1032 mg O2.L-1), NO2- (maximum de 0,90 ± 0,09 mg.L-1) en période
sèche.
En raison de la superficie importante destinée à l’agriculture dans cette zone d’étude, ces
résultats ont été comparés avec les normes Algériennes appliquées aux eaux usées épurées
utilisées à des fins d’irrigation [1] qui concernent la conductivité (30 mS.cm-1), Cl- (10 mg.L-
1
), DCO (90 mg O2.L-1), DBO5 (30 mgO2.L-1) et MES (30 mg.L-1). Les valeurs enregistrées de
Cl-, DCO et de MES au niveau des trois rejets prélevés dépassent largement les valeurs
limites fixées par la réglementation Algérienne. En ce qui concerne la DBO5 seul le rejet de
R3 en période sèche est au-dessus de la norme.
La station R2 représente le lieu de déversement du rejet industriel (BCR), il est caractérisé par
des valeurs élevées de : conductivité (4,8 ± 0,2 mS.cm-1), Cl- (645 ± 5 mg.L-1), DBO5 (36 mg
O2.L-1) et des valeurs maximales pour NO3- (16,0 ± 0,2 mg.L-1), SO42- (194,0 ± 0,1 mg.L-1) en

68
période humide. La comparaison de ces valeurs avec les normes Algériennes des paramètres
disponibles pour les rejets industriels [2] (DCO = 120 mgO2.L-1, DBO5 = 35 mgO2.L-1)
montre que la valeur de la DCO mesurée en période sèche (249,6 mg O2.L-1) dépasse
largement la valeur limite fixée de 120 mg O2.L-1. La valeur de DBO5 mesurée en période
humide (36 mgO2.L-1) dépasse légèrement la valeur limite de 35 mgO2.L-1.

III.1.2 Les cours d’eau (S1, R1, R4, M1, M3, S2, S3, S4, S5, S7, S8)
Les valeurs de pH mesurées au niveau des stations des cours d’eau (S1, R1, R4, M1, M3, S2,
S3, S4, S5, S7, S8) varient entre 6,5 à la station M1 et 8,6 à la station S3 pendant la période
humide, et entre 6,8 à la station S1 et 8,0 à la station S6 pendant la période sèche. Ces valeurs
ne dépassent pas les normes Algériennes [3](6,5-8,5). Les températures enregistrées au niveau
des mêmes stations sont comprises entre 12,1°C à la station S6 et 14,3°C à la station M1
pendant la période humide, et entre 11,7°C à la station S2 et 29,3°C à la station S6 pendant la
période sèche (voir Tableau 2 Annexe 3).
Les variations spatio-temporelles des paramètres physico-chimiques mesurés le long de
l’Oued Chéliff ainsi que ses deux affluents Oued Rhiou et Oued Mina sont illustrées dans la
Figure III.1. Pendant la saison sèche, le cours d’eau était à sec au niveau des deux stations S3
et S4, les prélèvements ont été impossibles à réaliser. Les eaux de l’Oued Chéliff étant
utilisées principalement pour l’agriculture et la potabilisation, l’évaluation de la qualité de
l’eau des différents échantillons prélevés a été réalisée en comparant les résultats obtenus avec
les normes Algériennes des eaux superficielles destinées à la potabilisation [3] qui sont
indiquées sur la Figure III.1 (traits rouge).
La conductivité est un paramètre qui permet l’évaluation du degré d’ionisation d’une eau. Ce
paramètre dépend essentiellement de la présence des différents ions (Ca2+, Mg2+, K+, Na+,
HCO3-, SO42-, Cl-,….) et aussi de leurs concentrations [4]. D’après les résultats obtenus on
remarque que les valeurs de conductivité dépassent largement la norme (fixée à 2,8 mS.cm-1)
en période humide dans la partie aval de l’Oued Chéliff pour les stations S5 (9,2 ± 0,1 mS.cm-
1
), S7 (8,90 ± 0,04 mS.cm-1) et particulièrement à S8 (maximum de 80,0 ± 0,1 mS.cm-1). Les
valeurs enregistrées en période sèche oscillent entre 1,0 ± 0,02 mS.cm-1 à la station M1 et 2,4
± 0,2 mS.cm-1 à la station R4, cependant la seule valeur dépassant la norme a été mesurée à la
station S2 (3,40 ± 0,04 mS.cm-1). L’augmentation de la conductivité en période humide dans
les stations localisées en aval de la confluence (S5, S7 et S8) est probablement liée aux
précipitations (12 mm) mesurées 2 jours avant la campagne de prélèvement. Ce qui a conduit
au lessivage des sols contenant du gypse [5] et à la re-solubilisation du magnésium et du

69
calcium avec des valeurs moyennes de l’ordre de 46440 ± 211 mg.L-1 et de 107264 ± 630
mg.L-1 respectivement aux stations S5 et S7. La proximité de la mer Méditerranée révèle aussi
sa forte influence sur la station la plus proche (S8) par l’apport des eaux marines d’une part.
Et d’autre part, par les rejets de l’usine de dessalement localisée à environ 2 km de S8.
Notamment, l’augmentation des concentrations en sodium qui dépassent largement les limites
de détection (700 mg.L-1) pour cette station particulièrement en période humide. Les faibles
valeurs de conductivité dans les eaux des cours d’eau obtenues en période sèche s’expliquent
par l’absence des apports en sels provenant du lessivage de sols en conséquence du manque
de précipitations. Sauf pour la station S2 où la valeur enregistrée (3,40 ± 0,04 mS.cm-1)
dépasse la norme.
La présence de fortes concentrations de chlorures dans les différentes stations peut être
attribuée à la nature saline des sols de la zone d’étude (voir cartes 1 et 2 Annexe 1). En
période sèche, les valeurs élevées ont été mesurées dans l’Oued Mina aux stations M1 (797 ±
20 mg.L-1) et M3 (797 ± 12 mg.L-1), et les concentrations les plus élevées dans l’Oued Chéliff
aux stations S5 (1269,0 ± 50,2 mg.L-1), S7 (maximum de 1287 ± 50 mg.L-1) et S8 (887 ±
31mg.L-1). Ces concentrations dépassent largement la norme Algérienne (600 mg.L-1). Cet
accroissement de concentration des chlorures pendant la période sèche est provoqué par
l’évaporation des eaux à cause des températures élevées (de l’ordre de 40 °C) (Tableau.2
Annexe 3). Par contre, en période humide les stations S4 et S8 présentent des valeurs de
concentrations très basses 166 ± 2 mg.L-1 et 248,0 ± 50,2 mg.L-1 respectivement.
Les concentrations de sulfates sont largement au-dessous de la norme Algérienne fixée à 400
mg.L-1 dans toutes les stations pendant les deux saisons. Les sulfates peuvent être d’origine
naturelle (dissolution des roches et de l’oxydation des minéraux sulfurés) et/ou d’origine
anthropique (retombées atmosphériques et eaux usées) [6]. Dans cette région, les sulfates
pourraient provenir de roches telle que le gypse (roche saline CaSO4), des engrais (activités
agricoles) [7], ainsi que de déchets industriels ou artisanaux (tanneries) [8].
Il n’existe pas de norme pour limiter la présence de MES dans les eaux de surface destinées à
la potabilisation en Algérie et évaluer la qualité de ces eaux. Les MES transportent souvent
dans la colonne d'eau divers contaminants adsorbés sur les particules. Les valeurs de MES
varient entre 21,0 ± 3,6 mg.L-1 à la station R4 et un maximum de 440 ± 0,7 mg.L-1 à la station
S7 en période humide et de 54 ± 0,1 mg.L-1 à la station S2 à un maximum de 645,0 ± 0,7
mg.L-1 à la station S7 en période sèche. Les teneurs en MES sont faibles dans l’Oued Rhiou
(R1 et R4) et dans la partie amont de l’Oued Chéliff (S1, S2 et S3) alors qu’elles sont élevées
dans l’Oued Mina (M1 et M3) et très élevées dans la partie aval de l’Oued Chéliff (S5, S7 et

70
S8). Cette différence peut être expliquée par la présence du barrage « Gargar » en amont des
stations de prélèvement localisées sur l’Oued Rhiou. Ce barrage piège en partie les MES par
décantation et les lâchers des eaux du barrage entraînent une dilution des eaux de cette rivière.
Les principales sources de MES sont les activités anthropiques (agriculture, eaux usées
urbaines) [6], ou la lixiviation naturelle des sols, en particulier pendant la période humide. Le
débit faible de l’eau et l’évaporation de l'eau pendant la période sèche entraînant une
concentration de la phase solide, ce qui induit une augmentation en MES.
En ce qui concerne la DCO, les valeurs mesurées varient de 29 mg O2. L-1 aux stations S2 et
S4 à 3161 mg O2.L-1 au niveau de la station M1 en période humide. Les charges organiques
difficilement dégradables sont particulièrement importantes aux stations de l’Oued Mina M1
(maximum de 3161 mg O2.L-1), M3 (1056 mg O2.L-1) et de l’Oued Chéliff aval S7 (600 mg
O2.L-1) et S8 (1536 mg O2.L-1), où elles dépassent largement la norme limite fixée à 30 mg
O2.L-1. Les rejets des eaux usées urbaines non traitées déversées dans les rivières contribuent
à l’augmentation des valeurs de la DCO dans les stations M3 et S7. D’autre part, les sources
de la forte charge organique au niveau des stations M1 et S8 ne sont pas identifiées (pollution
diffuse). Ceci pourrait être expliqué par le lessivage des composés organiques accumulés dans
les sols après précipitations [9]. Par contre, en période sèche les concentrations de DCO
enregistrées sont plus faibles mais dépassent aussi la norme légèrement avec un maximum de
144 mg O2. L-1 à la station R4. A cette période, les rejets urbains identifiés ou diffus atteignent
rarement les cours d’eau car les débits sont faibles.
Les valeurs de DBO5 sont élevées dans l’Oued Rhiou et la partie en amont de la confluence
entre l’Oued Mina et le Chéliff. Les concentrations dépassent la norme Algérienne (7 mg O2.
L-1) aux stations S1, R1, R4 et S3 pendant les deux périodes, avec une valeur maximale de 90
mg O2. L-1 à la station R1 en période humide et de 70 mg O2. L-1 à la station R4 en période
sèche. En revanche dans l’Oued Mina, seules les charges organiques biologiquement
dégradables mesurées aux stations M1 (9,3 mg O2. L-1) et M3 (12 mg O2. L-1) dépassent la
valeur limite de la norme en période sèche. Ces résultats ne s’expliquent pas avec les rejets
urbains seuls et sont susceptibles d’être liés aux rejets des activités agricoles et d’élevage
fortement développées dans la partie amont de l’Oued Chéliff et autour de l’Oued Rhiou.
Dans le but d’estimer la biodégradation de la matière organique présente dans les différents
échantillons d’eau, nous avons calculé le ratio DCO/DBO5 qui est utilisé souvent dans la
littérature pour caractériser les eaux [10]. D’où :
DCO/DBO5<2 : effluent facilement biodégradable ;
2< DCO/DBO5<3 : effluent biodégradable ;

71
DCO/DBO5>3 : effluent non biodégradable.
Les résultats de calculs de ratio DCO/DBO5 sont regroupés dans le tableau suivant :
Tableau III.1. Valeurs de ratio DCO/DBO5 des eaux en fonction des saisons

Rapport DCO/DBO5 Biodégradabilité


Période Période Période humide Période sèche
Station
humide sèche
S1 2 6 biodégradable non biodégradable
R1 3 3 biodégradable biodégradable
R2 2 12 biodégradable non biodégradable
R3 5 5 non biodégradable non biodégradable
R4 5 2 non biodégradable biodégradable
S2 4 17 non biodégradable non biodégradable
S3 4 à sec non biodégradable à sec
M1 31608 4 non biodégradable non biodégradable
M2 377 315 non biodégradable non biodégradable
M3 8123 3 non biodégradable biodégradable
S4 288 à sec non biodégradable à sec
S5 128 21 non biodégradable non biodégradable
S6 266 2064 non biodégradable non biodégradable
S7 3000 21 non biodégradable non biodégradable
S8 7680 10 non biodégradable non biodégradable

Les résultats de calculs montrent sur la majorité des stations un ratio DCO/DBO5 >3 pour les
deux saisons humide et sèche, ce qui indique que la charge polluante contenue dans ces eaux
est non biodégradable. Cela confirme que ces eaux sont impropres pour l’irrigation et pour la
potabilisation.
Les concentrations de nitrites (NO2-) sont inférieures à la norme recommandée de 0,5 mg. L-1
à toutes les stations sauf pour S7 en période sèche où cette limite est atteinte. Les
concentrations de nitrites varient entre 0,10 ± 0,01 mg. L-1 à la station S4 et 0,30 ± 0,01 mg.
L-1 à la station S2 en période humide, et de 0,10 ± 0,01 mg. L-1 à la station R1 et 0,50 ± 0,01
mg. L-1 à la station S7 en période sèche.
Les concentrations de nitrates (NO3-) sont comprises entre 0,50 ± 0,01 mg. L-1 à la station S4
et 3,8 ± 0,3 mg. L-1 à la station S5 en période humide et de 0,80 ± 0,08 mg.L-1 à la station S8 à
2,2 ± 0,3 mg.L-1 à la station S5 en période sèche. Toutes les concentrations des nitrates sont
largement inférieures à la norme de 50 mg. L-1.
Les concentrations en nitrites et en nitrates sont faibles malgré les activités agricoles assez
intensives dans la région. Cela suppose que l’azote dissous pourrait se trouver sous forme
organique ou/et ammoniacale.

72
D’après les résultats obtenus, nous constatons que l’Oued Rhiou est caractérisé par des
valeurs élevées de Cl-, SO42-, DBO5 et NO2- particulièrement en période humide. L’Oued
Mina est caractérisé par des valeurs élevées de DCO, NO3- en période humide et de Cl-, SO42-,
DBO5 en période sèche. L’Oued Chéliff est caractérisé plus particulièrement dans sa partie
aval (après sa confluence avec l’Oued Mina) par des valeurs élevées de conductivité, DCO,
NO3- en période humide et de fortes concentrations de Cl-, MES et NO2- en période sèche.

73
36

Période humide Rejets urbains

Période sèche Rejets industriels

Normes Algériennes des eaux superficielles destinées à la potabilisation [3]

74
Figure III.1. Variations spatio-temporelles des paramètres physico-chimiques mesurés par station.

Concentration moyenne ± ET (n=3)


III.2 Variations spatio-temporelles des métaux et des éléments traces métalliques (ETM)
III.2.1 Les rejets
La Figure III.2 présente la variation spatio-temporelle des métaux et des éléments traces
métalliques (Cu, Zn, Al, Mn, Fe, Cr, Ni, As, Cd, Pb) dans les eaux de l’Oued Chéliff et de ses
deux affluents Oued Rhiou et Oued Mina. Les résultats d’analyses obtenues dans les stations
R3, M2 et S6 (rejets urbains non traités) sont comparés aux normes Algériennes utilisées à
des fins d’irrigation [1]. Les valeurs fixées par cette normalisation sont comme suit :
Cu (5 mg.L-1), Fe (20 mg.L-1), Cr (1 mg.L-1), Ni (2 mg.L-1), As (2 mg.L-1), Cd (0,05 mg.L-1),
Pb (10 mg.L-1). D’une façon générale, les concentrations des éléments métalliques au niveau
des trois stations citées précédemment (R3, M2, S6) de l’ordre du µg.L-1 sont largement
inférieures aux normes Algériennes.
Des concentrations relativement fortes de Cu, Zn, Al, Fe, Ni et Pb ont été détectées à la
station R3 qui augmentent pendant la période sèche pour atteindre les valeurs de (1,9 ± 0,1
µg.L-1), (27,6 ± 0,6 µg.L-1), (75,5 ± 1,8 µg.L-1), (98,9 ± 3,2 µg.L-1), (8,0 ± 0,3 µg.L-1), (0,30 ±
0,02 µg.L-1) respectivement. Une concentration maximale de Cd (3,6 ± 0,1µg.L-1) est
particulièrement remarquée à cette station en période sèche.
La station M2 présente des concentrations plus élevées de Cu (6,1 ± 0,2 µg.L-1), Zn (34,4 ±
0,9 µg.L-1), Ni (7,6 ± 0,2 µg.L-1), As (5,30 ± 0,04 µg.L-1), Pb (0,700 ± 0,004 µg.L-1) en
période sèche et de Mn (30,6 ± 0,3 µg.L-1), Fe (66,2 ± 0,5 µg.L-1) en période humide.
Comparé aux autres rejets, cette station montre des concentrations maximales de Cu en
période sèche et de As aux 2 saisons.
Les résultats enregistrés à la station S6 montrent des concentrations similaires aux 2 saisons
pour Cu (moyenne de 1,9 ± 0,1 µg.L-1), Zn (moyenne de 7,9 ± 0,4 µg.L-1) et Ni (moyenne de
4,0 ± 0,2µg.L-1). Les concentrations sont plus élevées en période sèche concernant Al (37,5
± 2,3 µg.L-1), Mn (39,6 ± 2,8 µg.L-1), Fe (maximum de 375,4 ±7 ,9 µg.L-1), As (1,50 ± 0,09
µg.L-1) et Pb (0,60 ± 0,06 µg.L-1). Seul le Cr atteint une valeur remarquablement élevée
(maximum de 119,8 ± 0,3 µg.L-1) en période humide.
Dans cette région le réseau de collecte est de type unitaire, il s’agit d’un système collecteur de
tous les rejets quelque soient leurs natures [11]. La présence des ETM dans les rejets urbains
étudiés peut avoir différentes origines liées aux activités domestiques, industrielles, agricoles
et artisanales. Les deux stations R3 et M2 sont principalement affectées par les activités
agricoles autour de la zone d’étude à cause de l’utilisation intensive des produits
agrochimiques (pesticides et engrais), ce qui peut expliquer la présence de Fe et des ETM
(Cu, Ni, As, Cd et Pb) [12]. La station S6 est située à proximité d’une zone urbaine appelée

75
"Sour" où les activités artisanales domestiques de tanneries rejettent des concentrations
importantes de Cr [8] qui se mélangent avec les eaux usées domestiques.
Les analyses des rejets industriels de la station R2 indiquent des teneurs inférieures aux
normes exigées par la législation Algérienne concernant les rejets industriels [2] avec Cu (0,2
mg.L-1), Zn (3 mg.L-1), Al (3 mg.L-1), Mn (1 mg.L-1), Fe (3 mg.L-1), Cr (0,5 mg.L-1), Ni (0,5
mg.L-1), Cd (0,2 mg.L-1), Pb (0,5 mg.L-1). En période sèche des concentrations plus élevées
de Cu (2,0 ± 0,1µg.L-1), Al (73,4 ± 0,4 µg.L-1), Fe (96,1 ± 1,4 µg.L-1) et Pb (0,24 ± 0,02 µg.L-
1
) sont enregistrées. Seul Mn (13,0 ± 0,5 µg.L-1) présente des concentrations plus fortes en
période humide alors que Zn et Ni présentent des concentrations similaires aux 2 périodes
(moyenne de 36 ±1 µg.L-1), (moyenne de 9,0 ± 0,5 µg.L-1) respectivement.
Ces concentrations sont faibles avec un facteur de 1000 comparées aux normes, ce qui est
surprenant pour des rejets industriels non traités. Cela semble indiquer que l’entreprise ne
déverse pas ses rejets de production à cette station.

76
Période humide Normes Algériennes [3]
Rejets urbains Rejets industriels Normes Françaises [11]
Période sèche
Figure III.2. Variations spatio-temporelles des éléments traces métalliques (ETM).
77
Concentration moyenne ± ET (n=100)
III.2.2 Les cours d’eau (S1, R1, R4, M1, M3, S2, S3, S4, S5, S7, S8)
La figure III.2 présente les variations spatio-temporelles des métaux et métaux traces analysés
(Cu, Zn, Al, Mn, Fe, Cr, Ni, Cd, As, Pb) dans les cours d’eau. Les prélèvements des stations
S3 et S4, n’ont pas pu être réalisés durant la saison sèche car le cours d’eau était à sec. Les
résultats obtenus sont comparés avec les normes Algériennes des eaux de surface destinées à
la potabilisation [3]. D’autre part, les normes Françaises [13] ont également été utilisées
lorsque les normes Algériennes n’étaient pas disponibles. Ces normes ont été notifiées pour
chaque métal sur la Figure III.2 (trait rouge).
Les concentrations de métaux montrent des valeurs particulièrement élevées dans l’Oued
Rhiou à la station R4 avec des valeurs maximales de : Cu (24,5 ± 1,3 µg.L-1), Zn (270 ± 8
µg.L-1), Al (1564 ± 73µg.L-1), Fe (1073 ± 19 µg.L-1), Cr (44,4 ± 0,8 µg.L-1), Ni (89 ± 3 µg.L-
1
), Pb (3,6 ± 0,1µg.L-1) en période sèche. Les concentrations en Aluminium (Al), Fer (Fe) et
Nickel (Ni) dépassent largement les limites des normes fixées à 200, 200 et 20 µg.L-1
respectivement. La présence de tous ces métaux en fortes concentrations à cette station est
probablement liée aux rejets de production de l’industrie (BCR) proche de cette station (1,5
km) dont la localisation exacte du point de rejet brut n’a pas pu être identifiée.
Les rejets urbains contribuent aussi à la dégradation de la qualité de l’eau des cours d’eau [8].
Dans l’Oued Chéliff, de fortes concentrations de Zn, Al, Mn, Fe, As, Pb ont été obtenues aux
stations S5 et S7 en période sèche. Parmi elles, seules les concentrations de : Al (422±9µg.L-
1
) à la station S7, de Fe : (287±4µg.L-1) à la station S5 et (255,6±1,22 µg.L-1) à la station S7
dépassent la norme recommandée (200 µg.L-1) pour les deux éléments (Al et Fe). Pendant la
saison sèche, le débit de la rivière étant très faible, cela entraîne la présence de concentrations
élevées de Fe et Al dissous. Un tel phénomène peut s’expliquer par la déstabilisation des
colloïdes et la réduction des oxyhydroxydes sédimentaires Fe/Al en conditions hypoxiques
[14,15]. Les deux stations S5 et S7 sont localisées dans une zone à vocation agricole et à
proximité d’un centre d’enfouissement technique qui rejette ses lixiviats pas loin de ses
stations, ce qui peut contribuer à l’augmentation des concentrations de métaux traces (Zn, As,
Pb). De plus, la présence excessive de Zn est liée aux activités agricoles (engrais) et aux
effluents domestiques [14,16]. D’autre part, la station S1 est caractérisée par des valeurs
élevées de : Al (192,9 ± 9,6 µg.L-1), Mn (217,5 ±1,2 µg.L-1), Fe (388 ±3 µg.L-1), As (2,8 ± 0,2
µg.L-1), Pb (1,9 ± 0,1 µg.L-1) en période humide, mais seule la concentration de Fer (Fe)
dépasse la norme fixée à 200 µg.L-1. A l’heure actuelle, les sources de pollution sont
inconnues pour cette station. Tous les rejets déversés le long de l’Oued Chéliff influencent la

78
qualité de l’eau de la zone côtière, cela est observé dans la station S8 (embouchure de l’Oued
Chéliff vers la mer Méditerranée). Cette station montre des valeurs relativement élevées de Zn
(13,3 ± 1,6 µg.L-1), Mn (20,5 ± 1,5 µg.L-1), Al (92,3 ± 1,7 µg.L-1), As (2,24 ± 0,01 µg.L-1) et
Pb (0,5 ± 0,1 µg.L-1) particulièrement en période sèche. Cela est dû à la concentration de
métaux et des ETM pendant cette période en raison de l’évaporation des eaux.
Concernant l’Oued Mina, les stations M1 et M3 montrent de faibles concentrations
métalliques pendant les deux saisons et qui sont largement en dessous des normes exigées.
Cependant, en période humide cette rivière est caractérisée par la présence de concentrations
faibles de Cu (M1 :1,8 ± 0,1µg.L-1, M3 : 2,0 ± 0,1µg.L-1) et de Al (M1 :101,6 ± 1,6 µg.L-1,
M3 : 12,5 ± 0,5 µg.L-1); des concentrations modérées de Zn (M1 : 45,8 ± 1,3 µg.L-1 , M3 : 1,3
± 0,3 µg.L-1), de Mn (M1 : 45,0 ± 0,6 µg.L-1, M3 :10,6 ± 0,2 µg.L-1), et de Pb (M1 : 0,58 ±
0,02 µg.L-1, M3 : 0,19 ± 0,01µg.L-1). Enfin des concentrations élevées en As sont relevées,
respectivement égales à 2,8 ± 0,1µg.L-1 (station M1) et 1,9 ± 0,2 µg.L-1 (station M3). La
présence de ces métaux peut être liée aux activités agricoles. Zhaoyong et al [17] ont montré
dans leurs travaux que la présence du Pb et Zn est attribuée à l’utilisation de pesticides tels
que l’arsenate de zinc (Zn3(AsO4)2), l’arsenate de plomb (Pb3(AsO4)2) ainsi qu’aux apports
d’engrais. La présence d’éléments traces en phase dissoute est probablement due au lessivage
des sols en période humide [15]. Pour cette étude le graphe Zn= f(As) a été tracé mais il n y
avait pas de corrélation entre ces deux éléments.
Les autres stations R1, S2, S3 et S4 montrent des valeurs variables de Cu, Zn, Al, Fe, Mn, Cr,
Ni, As et Pb pendant les deux périodes, sans dépasser les normes exigées.

Tous ces résultats révèlent une forte contamination métallique dans les eaux de l’Oued Rhiou
au niveau de la station R4 pendant les deux périodes. Il en est de même dans la partie aval de
l’Oued Chéliff aux stations S5 et S7 en période sèche. L’Oued Chéliff apporte donc une
pollution métallique dans les eaux côtières méditerranéennes (S8) en période sèche.

79
III.3 Origine de Li et Sr dans les eaux de l’Oued Chéliff et de ses affluents l’Oued Rhiou
et l’Oued Mina

Période humide
Oued Mina Période sèche
Rejets

Oued Chéliff

Figure III.3. Relation entre les concentrations de Li et Sr (µg.L-1)

La carte pédologique de notre zone d’étude (sous bassin de Bas Chéliff et Mina) (carte 1 et 2
Annexe 1), montre que cette région est affectée par la présence des sols salés. Dans le but
d'étudier l’influence de ces sols salés sur les eaux de l’Oued Chéliff et ses deux affluents,
nous avons tracé les concentrations Li/Sr en fonction des deux saisons humide et sèche. La
combinaison de ces deux éléments est fortement utilisée pour identifier les zones les plus
touchées par le problème de la salinité [18]. La Figure III.3 montre une relation entre les
concentrations de Li et Sr dans toutes les stations de prélèvement. En particulier, les stations
M1 et M3 de l’Oued Mina présentent des valeurs élevées de Li et de Sr par rapport à celles
mesurées sur l’Oued Chéliff et l’Oued Rhiou (à l’exception de la station R1 en période sèche)
(stations séparées par la ligne continue sur la Figure III.3). Ces deux éléments Li et Sr sont
susceptibles de provenir des sols salins [19] qui occupent une grande partie du bassin versant
de l’Oued Mina. En effet, les concentrations élevées de Li mesurées dans l’Oued Mina sont
liées en l’occurrence à la présence des sols de type Solonchak (voir carte 1 et 2 en Annexe 1),
qui contiennent souvent cet élément en abondance [20].
Les plus fortes teneurs de Li et Sr sont enregistrées pendant la période sèche dans les trois
Oueds Chéliff, Mina et Rhiou aux stations R1, M1, M3, S5 et S7. Le phénomène
d’évaporation de l’eau pendant cette période et la pollution diffuse provenant des activités
agricoles sont les principaux processus responsables de ces concentrations élevées. De plus, la
station R1 est située en aval du barrage Gargar, considéré comme le deuxième plus grand

80
barrage d’Algérie et caractérisé par des eaux salées. Ceci expliquerait que les eaux prélevées
au niveau de cette station soient riches en Sr et Li en période sèche [21]. A l’opposé, en
période humide les concentrations de Li et Sr sont significativement basses. Les
concentrations de Li et Sr augmentent de l’amont vers l’aval sur l’Oued Chéliff. Il est donc
probable que la source principale de ces deux éléments soit liée à la nature de roches
géologiques ou de sols [22].
Les stations R3, M2 et S6 correspondent à des points de rejets urbains et la station R2
correspond à un rejet industriel. Ces quatre stations ne suivent pas les mêmes tendances que le
reste des stations, des valeurs faibles de Li et Sr étant obtenues quelque soit la saison. Ces
rejets d’origine anthropique ne constituent donc pas une source de Sr et Li des eaux
superficielles environnantes. On en déduit que la présence de Li et Sr est dû essentiellement à
des apports naturels des sols environnants.

III.4 Etudes comparatives


Le tableau III.2 présente une étude comparative entre les résultats enregistrés au cours de
cette étude dans l’Oued Chéliff avec d’autres fleuves dans le monde : le Nil en Egypte [23], le
Rhône en France [24] plus les données communiquées [25], le Litani au Liban [26] et le
Sebou au Maroc [27]

Tableau III.2. Etude comparative entre l’Oued Chéliff et d’autres fleuves

Oued Chéliff Nil Rhône Rhône Litani Sebou


Paramètres
(présente étude) (Egypte, 2010) (France, 2011) (France, 2018) (Liban, 2014) (Maroc, 2015)
Conductivité (mS. cm-1) 0,9-80,0 0,4-7,3 / / 0,6-0,8 0,7-2,4
Cl- (mg.L-1) 165,7-1287,0 117,8-218,6 3,5-21,2 / 31,0-800,0 46,0-490,0
DCO (mgO2.L-1) 28,8-3160,8 1,0-30,9 / / 20,0-53,0 /
DBO5 (mgO2.L-1) 0,0-340,0 10,0-143,0 / / 5,0 /
NO2- (mg.L-1) 0,1-0,9 2,6-87,0 / / 0,2-0,3 /
NO3- (mg.L-1) 0,5-15,7 / 0,1-12,4 / 0,2-39,0 10,0-490,0
SO42- (mg.L-1) 6,4-193,6 0,0-8,5 19,2-67,2 / 0,1-29,9 5,1-160,0
MES (mg.L-1) 21,0-960,0 0,8-17,6 / / / 63,0-2500,0
Cu (µg.L-1) 0,3-24,5 / 1,0-4,5 / 0,0-0,1 0,4-12,0
Zn (µg.L-1) 0,6-270,1 0,0-0,4 0,-8,4 / 0,0-0,3 1,2-210,0
Al (µg.L-1) 0,0-1563,8 0,0-0,4 / 9,8 0,0-0,1 3,1-310,0
Mn (µg.L-1) 1,6-484,4 / / 1,3 0,01 1,9-410,0
Fe (µg.L-1) 0,0-1073,0 0,0-0,3 / 6,9 0,1-4,2 5,9-270,0
Cr (µg.L-1) 0,2-119,8 0,1-1,1 / 0,2 0,0-0,1 0,1-210,0
Ni (µg.L-1) 1,5-88,8 / 0,7-1,6 / 0,0 0,6-38,0
As (µg.L-1) 0,0-5,3 0,0-0,1 1,2-4,7 / / 0,5-3,0
Cd (µg.L-1) 0,0-3,6 / / 0,006 0,0-0,1 0,0-0,5
Pb (µg.L-1) 0,0-3,6 / 0,0-0,4 / 0,1 0,0-5,8

81
D’après ce tableau les valeurs de conductivité, Cl-, DCO et DBO5 mesurées dans l’Oued
Chéliff sont 10 à 100 fois supérieures à celles enregistrées dans les autres fleuves. Par contre,
les valeurs de NO2- dans l’Oued Chéliff sont du même ordre de grandeur que les valeurs du
Litani et 80 fois plus faibles par rapport aux valeurs mesurées dans le Nil. Les NO3- dans
Oued Chéliff montrent des valeurs du même ordre de grandeur que le Rhône, et 400 fois plus
faibles par rapport au fleuve Sebou. Les SO42- dans l’Oued Chéliff affichent des valeurs du
même ordre de grandeur que celles mesurés dans la rivière Sebou tandis que ces valeurs sont
supérieures jusqu’à 20 fois par rapport aux valeurs mesurées dans les autres fleuves. Les MES
dans l’Oued Chéliff sont 2 fois plus faibles que dans le fleuve Sebou et 45 fois supérieures à
celles mesurées dans le Nil.
Dans l’Oued Chéliff, le Cu montrent des valeurs 4 fois supérieures à celles mesurées dans le
Rhône et 2 fois supérieures par rapport aux autres fleuves. D’autre part, le Zn et le Mn dans
l’Oued Chéliff montrent des valeurs du même ordre de grandeur que celles mesurées dans le
fleuve Sebou, et jusqu’à 1000 fois supérieures dans les autres fleuves. Le Fe, Al, Ni, Cd dans
l’Oued Chéliff montrent des valeurs supérieures de 2 à 100 fois par rapport à celles mesurées
dans les autres fleuves. Les valeurs de As et Pb dans l’Oued Chéliff sont du même ordre de
grandeur que les teneurs trouvées dans le fleuve Sebou. Le Cr dans l’Oued Chéliff montre des
valeurs 2 fois plus faibles que dans le fleuve Sebou, et 100 fois supérieures aux valeurs
enregistrées dans les autres fleuves.
Cette comparaison nous permet de classer la composition chimique des eaux de l’Oued
Chéliff par rapport à d’autres rivières dans le monde. Les paramètres (conductivité, Cl-, DCO,
DBO5, Cu, Al, Fe, Ni, Cd et Pb) classe l’Oued Chéliff comme plus pollué par rapport aux
autre fleuves. Par contre, le fleuve Sebou est le plus pollué en NO2-, NO3- et MES par rapport
aux fleuves référencés. Par conséquence, on constate que l’Oued Chéliff subit une forte
pression anthropique liée aux activités industrielles, agricoles et urbaines comme pour le cas
du fleuve Sebou et d’autre part que l’Oued Chéliff est plus affecté par rapport aux autres
fleuves figurant dans le tableau.

82
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84
IV. Chapitre IV
Contamination métallique
des sédiments de l’Oued
Chéliff et de ses deux
affluents

85
Ce chapitre est consacré à l’étude de la pollution métallique des sédiments. Tous les
échantillons prélevés étaient en contact direct avec les échantillons liquides étudiés dans le
chapitre précédent.
Le sédiment est considéré comme un outil d’interprétation et de lecture efficace en termes de
management environnemental. En effet, ils constituent un compartiment intégrateur des
contaminations [1,2] qui vient en complément des résultats obtenus dans les eaux qui sont
représentatifs d’un instant donné. De façon générale, le sédiment agit à la fois comme un
compartiment de stockage et/ou de source de contamination métallique en fonction des
conditions du milieu aquatique [3–7] à travers les deux phénomènes de piégeage et de mise en
solution de particules contaminées par les éléments métalliques. L’étude de la qualité des
sédiments des milieux aquatiques a fait l’objet de plusieurs travaux à l’échelle internationale
[8–10] et locale [11–13].
Le début de ce chapitre porte sur l’étude des variations spatio-temporelles des éléments traces
métalliques (ETM) dans les sédiments de l’Oued Chéliff et des affluents Oued Rhiou et Oued
Mina. Dans un deuxième temps, des calculs d’indices et de facteurs d’enrichissement seront
présentés pour déterminer le degré de contamination des sédiments étudiés. Ensuite, une
analyse statistique des données sera effectuée en utilisant l’Analyse en Composantes
Principales (ACP), afin d’étudier les corrélations entre les ETM et les stations
d’échantillonnage en fonction des périodes sèche et humide. La dernière partie de ce chapitre
sera dédiée à la comparaison des résultats obtenus dans ce travail et des études antérieures à
l’échelle internationale et locale.
L’étude de la contamination métallique des sédiments au niveau de l’Oued Chéliff et des deux
affluents a concerné les stations suivantes (Figure IV.1) :
- Oued Chéliff: stations S1, S2, S3, S4, S5, S7 et S8;
- Oued Rhiou : station R4 ;
- Oued Mina : stations M1 et M3.

86
Figure.IV.1. Schéma récapitulatif des stations de prélèvement des sédiments

IV.1 Variations spatio-temporelles des métaux traces dans les sédiments


La Figure IV.2 présente les résultats des variations spatiales des ETM (Cu, Zn, Al, Fe, Mn,
Cr, Ni, As, Cd, Pb) dans les sédiments, en fonction des deux saisons humide et sèche. La
quantification de ces éléments a été réalisée sur la fraction inférieure à 63 µm, préparée selon
le protocole décrit dans le chapitre II (§ 2.5.6). Cette fraction a été recommandée en raison de
son affinité et sa capacité à retenir les plus grandes concentrations en métaux traces [14].
Le prélèvement des sédiments n’a pas être effectué à la station R1 à cause d’un problème
d’accessibilité.
Dans l’ensemble, la répartition des éléments analysés montre plusieurs variations spatiales et
temporelles.
Les concentrations de Cu obtenues pour toutes les stations en période humide, donnent une
valeur maximale de 85,6±1,5 µg.g-1 à la station R4. Par contre, pendant la période sèche la
valeur maximale 98,9±1,5 µg.g-1 est obtenue pour la station S5. Le cuivre provient
principalement des activités agricoles (notamment dû à l’utilisation de sulfate de cuivre), des
rejets d’eaux usées urbaines ainsi que de l’érosion des sols [15,16]. Des variations identiques
sont observées pour le zinc avec des valeurs maximales trouvées à la station R4
(312,9±1,3µg.g-1) en période humide et à la station S5 (226±9 µg.g-1) en période sèche. Il est
présent également aux stations S7 (143,2±6,9 µg.g-1) et S8 (139±3 µg.g-1) pendant la période
sèche. Les sources de zinc (Zn) sont multiples, parmi celles-ci on peut citer les activités

87
industrielles, les rejets domestiques et même les activités d’élevage [17]. Les teneurs
d’aluminium (Al) oscillent entre (33,0±0,1)*103 µg.g-1 (station M1) et (82,0±0,4)*103 µg.g-1
(station S3) pendant la période humide, et entre (38,2±0,1)*103 µg.g-1 (station M1) et
(76,0±0,4)*103 µg.g-1 (station S7) pendant la période sèche. L’abondance de cet élément dans
les sédiments est liée d’une part à la composition de la roche mère (aluminosilicates) [18] et
d’autre part aux rejets des activités anthropiques. Le manganèse (Mn) et le fer (Fe) montrent
la même tendance avec une augmentation remarquable dans la partie aval de l’Oued Chéliff,
particulièrement en période sèche. Les valeurs maximales de Fe (46,8±1,2)*103 µg.g-1 et de
Mn (617,1±8,6 µg.g-1) sont obtenues à la station R4 en période sèche. La présence de ces
deux éléments dans toutes les stations serait liée à la composition du sol de cette région. Le
chrome (Cr) présente des valeurs qui varient entre 60,0±0,8 µg.g-1 (station M1) et 142,1±2,5
µg.g-1 (station S3) en période humide le long des cours d’eau (Oued Chéliff et ses affluents).
La présence plus ou moins importante du chrome dans les sédiments pourrait être d’origine
naturelle, à travers l’altération des sols, ou d’origine anthropique via les rejets de l’industrie
chimique et des tanneries artisanales domestiques [18]. De plus, le chrome est généralement
présent sous forme particulaire, cela explique ses faibles concentrations trouvées dans la
phase dissoute [19]. Les valeurs des concentrations de nickel (Ni) et d’arsenic (As) sont du
même ordre de grandeur pour toutes les stations. Les valeurs maximales sont de 38,7±1,2
µg.g-1 pour le Ni et de 11,3±0,3 µg.g-1 pour As, elles ont été enregistrées à la station R4 en
période sèche. Les teneurs en cadmium (Cd) sont très faibles (≤ 0,4 µg.g-1 à la station R4) le
long de l’Oued Chéliff et ses deux affluents. Pour le plomb (Pb), les concentrations se situent
entre 11,7±0,1µg.g-1 à la station M1 et 62,8 µg.g-1 pour la station R4 en période humide. Cet
élément est essentiellement trouvé sous la forme particulaire [20], son origine est
majoritairement anthropique, provenant des activités urbaines ainsi qu’industrielles (câbles,
batteries d’automobiles….etc), il est aussi abondamment utilisé sous forme d’oxydes
(pigment, cristallerie, PVC).

Les sédiments de l’Oued Chéliff sont caractérisés par la présence de Cu, Zn, Al, Mn, Fe, Cr,
Ni, As, Cd et Pb à la station S5, plus particulièrement en période sèche, et la présence de Al,
Mn, Fe, Cr, Ni et Cd à la station S3 en période humide. La présence de ces métaux au niveau
de la station S5 peut être en relation avec la proximité du centre d’enfouissement technique,
en revanche les sources ne sont pas identifiées pour la station S3.
D’autre part, l’Oued Rhiou est caractérisé par des valeurs importantes en Al, Fe, Cr, Ni et Cd
dans les sédiments à la station R4 pendant les deux périodes. Les teneurs maximales en Cu,

88
Zn et Pb sont observées en période humide, et alors pour Mn et As elles sont relevées en
période sèche.
A l’opposé, les sédiments de l’Oued Mina présentent les plus faibles concentrations
métalliques (stations M1 et M3).
Ces résultats montrent que les sédiments de l’Oued Chéliff et de son affluent l’Oued Rhiou
sont fortement affectés par les activités anthropiques alors que l’Oued Mina est plutôt
influencé par les phénomènes naturels. La pollution métallique drainée par l’Oued Chéliff a
un impact sur la zone côtière, puisque de fortes concentrations en Al, Fe, Mn, Cr, Ni, As, Cd
et Pb ont été détectées au niveau de la station S8 pendant les deux périodes.

89
Période humide Période sèche

Figure IV.2. Variations spatio-temporelles des ETM dans les sédiments.


Concentration moyenne ± ET (n=100) 90
IV.2 Calcul de facteurs et d’indices de contamination métallique des sédiments
Afin d’évaluer l’état de contamination métallique des sédiments étudiés, des calculs de
différents facteurs et indices définis dans la bibliographie ont été réalisés.
IV.2.1 Facteur d’Enrichissement
D’après l’étude réalisée par Hernandez et al [21], le facteur d’enrichissement (EF) est défini
comme l’abondance relative d’un élément chimique dans un sol par rapport à celle retrouvée
dans le substrat rocheux. Dans le présent travail, EF est déterminé par comparaison des
concentrations élémentaires avec celles de la croûte continentale supérieure (UC) [22]
(Tableau VI.1). Nous avons choisi l’aluminium comme élément de référence car il est
considéré comme un marqueur de la fraction argileuse, fraction pour laquelle les métaux
traces (Me) ont une forte affinité [18]. Cet élément a été utilisé comme référence dans de
nombreuses études similaires à la nôtre [17,23–25].
Tableau.IV.1. Concentrations des éléments métalliques dans la croûte continentale supérieure
(UC) [22]

Cu Zn Cr Ni As Cd Pb Al Fe Mn Sr Li
Eléments
(µg.g-1) (µg.g-1) (µg.g-1) (µg.g-1) (µg.g-1) (µg.g-1) (µg.g-1) (mg.g-1) (mg.g1) (mg.g1) (µg.g-1) (µg.g-1)

Wedepohl,
14,3 52,0 35,0 18,6 2,0 0,1 17,0 77,4 30,9 0,5 316 22
1995

Les facteurs d’enrichissement ont été calculés selon la formule suivante :

Me /Al (sédiment)
EF=
Me /Al (référence)

Les valeurs de EF allant de 0,5 à 1,5 montrent une altération naturelle [26] . En revanche, les
valeurs supérieures à 1,5 suggèrent des sources de contaminations anthropiques. Des valeurs
comprises entre 1,5 et 3 indiquent un enrichissement mineur, entre 3 et 5 un enrichissement
modéré, et entre 5 et 10 un enrichissement sévère. Au-delà de 10 on considère que
l’enrichissement est extrêmement sévère.
Le Tableau IV.2 présente les facteurs d’enrichissement calculés au niveau de chaque site de
prélèvement en fonction des deux saisons caractéristiques (saison humide et saison sèche).
Globalement, les stations sont caractérisées par des enrichissements variables souvent d’origine
anthropique (EF˃1,5). La station R4 présente un enrichissement sévère en Cu (EF=8,84), Zn
(EF=8,89), Cd (EF=5,79) et Pb (EF=5,46) en période humide. Par contre, en période sèche

91
l’enrichissement est sévère en ce qui concerne Zn (EF=5,54), As (EF=7,91) et Cd (EF=5,49).
La source principale de cet enrichissement sévère est liée aux activités industrielles et agricoles
localisées dans la zone de prélèvement. Les stations S2 et S8 sont polluées en arsenic, un
enrichissement sévère est observé pour les deux périodes avec des valeurs qui oscillent entre
5,05 et 6,45. En revanche, la station M1 n’est concernée qu’en période humide (EF=6,10). Un
enrichissement sévère en cuivre (EF=7,21) est détecté à la station S5 en période sèche.

Tableau.IV.2. Valeurs des facteurs d’enrichissement (EF) dans les sédiments des stations en
fonction des saisons

Station Saison Cu Zn Fe Mn Cr Ni As Cd Pb Li Sr
S1 humide 1,66 2,02 1,38 0,93 3,86 1,91 3,68 3,44 1,79 2,29 1,24
sèche 1,71 2,72 1,50 1,06 3,83 2,03 4,36 4,50 1,66 2,40 1,54
R4 humide 8,84 8,89 1,79 0,83 4,72 2,65 4,36 5,79 5,46 2,33 1,61
sèche 3,11 5,54 2,12 1,64 4,65 2,91 7,91 5,49 3,99 2,82 1,29
S2 humide 2,04 2,71 1,64 0,97 4,21 2,14 5,75 3,58 1,86 2,54 1,88
sèche 1,68 2,10 1,62 1,02 4,17 1,97 6,45 3,61 1,54 2,58 1,86
S3 humide 1,62 1,91 1,3 0,8 3,83 1,85 2,5 2,78 1,25 2,27 1,15
sèche / / / / / / / / / / /
M1 humide 2,02 2,08 1,8 1,31 3,75 2,40 6,1 4,6 1,70 2,55 3,00
sèche 2,38 3,19 1,64 1,15 3,94 2,43 4,86 3,97 1,39 2,62 3,02
M3 humide 2,19 2,69 1,70 1,27 4,02 2,41 4,86 4,06 1,62 2,52 3,31
sèche 2,14 2,88 1,66 1,25 3,91 2,36 4,97 3,61 1,52 2,58 2,26
S4 humide 1,84 2,12 1,65 0,96 3,86 2,14 4,72 2,5 3,12 2,38 1,85
sèche / / / / / / / / / / /
S5 humide 1,64 2,63 1,43 0,90 3,81 2,03 3,18 3,17 1,47 2,29 1,28
sèche 7,21 4,53 1,43 0,89 3,76 1,92 4,53 4,09 2,29 2,84 0,97
S7 humide 2,38 2,57 1,64 1,23 3,89 2,19 4,50 3,53 1,67 2,37 1,52
sèche 1,52 2,81 1,38 0,99 3,74 1,77 4,08 4,00 2,02 2,69 1,10
S8 humide 2,31 3,36 1,85 1,31 4,24 2,35 5,05 4,02 3,28 2,41 1,50
sèche 2,50 3,87 2,19 1,44 5,00 2,65 5,65 2,84 2,84 2,47 1,55

92
La localisation de S2, M1 et S5 dans une zone agricole justifie la présence de As et de Cu due
à l’utilisation de pesticides et fertilisants contenant ces deux éléments. Les sédiments de
toutes les stations sont modérément enrichis en Cr. Les sédiments des stations S1, M3, S5 et
S7 sont modérément enrichis en As (3,18<EF<4,97) et Cd (3,17<EF<4,6). Un enrichissement
mineur en Fe (1,3 <EF< 2,19), Ni (1,77<EF<2,91), Li (2,27<EF<2,84) et Sr ( 0,97<EF<3,31)
est observé pour toutes les stations. D’autre part, toutes ces stations présentent des valeurs de
EF en Mn inférieures à 1,5 qui montrerait son origine naturelle (altération des sols). Les
stations M1 et M3 indiquent un enrichissement mineur à modéré en Sr, dont la présence est
expliquée par la composition saline des sols de Oued Mina [27]. Ces résultats ont été
comparés avec ceux de travaux antérieurs [9,24,25]. La comparaison révèle une certaine
similitude entre l’enrichissement des sédiments de l’Oued Chéliff et ceux du fleuve Rhône
(France) et de la baie de Guanabara (Brésil). Cependant les sédiments de l’Oued Chéliff sont
moins pollués que ceux du fleuve Saigon (Vietnam).
IV.2.2 Facteur de contamination (CF)
Le facteur de contamination ou CF est l’un des facteurs permettant d’évaluer la contamination
d’un métal analysé dans un sédiment. Il est exprimé par le ratio entre la teneur du métal dans
le sédiment (Cs) et la teneur du même métal dans le fond géochimique du bassin versant de la
zone d’étude concernée (Cb) [28,29]. Dans notre cas, les valeurs moyennes de la croûte
continentale [22] (Tableau VI.1) ont dû être utilisée comme référence en raison du manque de
données de fond géochimique de référence dans la zone géographique étudiée.

Le CF est calculé selon la formule suivante :

CF= Cs/Cb

La valeur de CF permet de classer le sédiment en 4 groupes [28,30] :


• CF<1 : il n’y a pas de contamination issue des apports naturels ou anthropiques ;
• 1<CF<3 : le sédiment est modérément contaminé ;
• 3<CF<6 : la contamination est considérable ;
• CF˃ 6 : très forte contamination.
Le tableau (Tableau IV.3) suivant montre les valeurs de CF calculées au niveau des stations
d’échantillonnage de la présente étude en fonction des deux saisons (humide et sèche).

93
Tableau IV.3. Valeurs des facteurs de contamination (CF) dans les sédiments des stations en
fonction des saisons

Station Saison Cu Zn Al Fe Mn Cr Ni As Cd Pb Li Sr

S1 humide 1,12 1,78 0,86 1,18 0,79 3,31 1,63 3,15 2,94 1,53 1,96 1,06

sèche 1,12 1,78 0,65 0,98 0,69 2,50 1,33 2,85 2,94 1,08 1,57 1,01

R4 humide 6,11 6,02 0,68 1,21 0,56 3,19 1,79 2,95 3,92 3,69 1,58 1,09

sèche 2,22 3,96 0,71 1,52 1,17 3,32 2,08 5,65 3,92 2,85 2,01 0,92

S2 humide 1,12 1,48 0,55 0,9 0,53 2,31 1,17 3,15 1,96 1,02 1,39 1,03

sèche 0,91 1,14 0,54 0,88 0,56 2,27 1,07 3,5 1,96 0,84 1,4 1,01

S3 humide 1,72 2,02 1,06 1,38 0,84 4,06 1,96 2,65 2,94 1,33 2,41 1,22

sèche / / / / / / / / / / /

M1 humide 0,86 0,89 0,43 0,77 0,56 1,6 1,02 2,6 1,96 0,72 1,09 1,28

sèche 1,17 1,58 0,49 0,81 0,57 1,95 1,2 2,4 1,96 0,69 1,31 1,49

M3 humide 1,06 1,3 0,48 0,82 0,61 1,94 1,17 2,35 1,96 0,78 1,22 1,6

sèche 1,16 1,57 0,54 0,9 0,68 2,13 1,28 2,7 1,96 0,82 1,4 1,23

S4 humide 1,45 1,67 0,78 1,29 0,75 3,03 1,68 3,7 1,96 2,45 1,87 1,45

sèche / / / / / / / / / / /

S5 humide 1,52 2,44 0,93 1,32 0,84 3,53 1,88 2,95 2,95 1,36 2,12 1,18

sèche 6,92 4,35 0,96 1,37 0,85 3,60 1,84 4,35 3,92 2,19 2,72 0,93

S7 humide 1,32 1,43 0,56 0,91 0,68 2,16 1,22 2,5 1,96 0,93 1,32 0,84

sèche 1,49 2,75 0,98 1,35 0,97 3,67 1,74 4 3,92 1,98 2,64 1,08

S8 humide 1,69 2,46 0,73 1,36 0,96 3,11 1,72 3,7 2,94 2,40 1,76 1,10

sèche 1,73 2,67 0,69 1,51 0,99 3,45 1,83 3,9 1,96 1,96 1,71 1,07

Les valeurs de CF calculées obtenues pour toutes les stations peuvent être classées comme
suit :

94
Très forte contamination :
• Cu à la station R4 en période humide (CF=6,11) et à la station S5 en période sèche
(CF=6,92) ;
• Zn à la station R4 en période humide (CF=6,02).
Contamination considérable :
• Zn aux stations R4 (CF=3,96) et S5 (CF=4,35) en période sèche ;
• Cr aux stations S1, R4, S3, S4, S5 et S8 en période humide avec une valeur maximale
en S3 (CF=4,06), et aux stations S7, S8 avec une valeur maximale en S7 (CF=3,67) en
période sèche ;
• As aux stations S1, S2 et S8 en période humide avec une valeur maximale en S8
(CF=3,7), et aux stations S2, S5, S7, S8 et R4 avec une valeur maximale en R4
(CF=5,65) en période sèche ;
• Cd à la station R4 pendant les deux périodes et aux stations S5 et S7 en période sèche
avec une valeur constante (CF=3,92) ;
• Pb seulement à la station R4 en période humide (CF=3,69).
Contamination modérée
• Ni, Li au niveau de toutes les stations avec des valeurs maximales obtenues en période
sèche à la station R4 (CF=2,08 et 2,01 respectivement).
• Sr au niveau de toutes les stations (sauf R4 en période sèche) avec un maximum à la
station M3 (CF=1,6) en période humide.
Pratiquement aucune contamination (CF<1) n’a été relevée pour Al et Mn (sauf S3 en période
humide et R4 en période sèche, respectivement). Les valeurs élevées de CF ˃ 3 concernent les
éléments Cu, Zn, Cr, As, Cd et Pb, elles révèlent une contamination forte, particulièrement
dans l’Oued Chéliff (S1, S2, S3, S5, S7 et S8) et l’Oued Rhiou (R4). Cette pollution est liée à
l’impact des activités anthropiques (industrielles, agricoles et urbaines) le long des cours
d’eau. En revanche, les stations de l’Oued Mina (M1 et M3) montrent de plus faibles valeurs
de CF (CF<3). Nous avons remarqué aussi une forte contamination des sédiments de l’Oued
Chéliff sur la zone côtière (station S8), notamment pour les éléments Cr et As (CF>3).

IV.2.3 Indice de géo-accumulation (Igeo)


Un autre facteur d’évaluation de la contamination métallique des sédiments peut être calculé, il
s’agit de l’indice de géo-accumulation (Igeo). L’Igeo a été introduit par Muller [31] dans le but
de déterminer le degré de contamination métallique dans les sédiments. Il est calculé selon
l’équation suivante :

95
Igeo= Log2 (Cn/(1,5*Bn))

Où :

Cn est la concentration mesurée d’un métal (n) dans le sédiment ;

Bn est la concentration du métal (n) dans le fond géochimique du bassin versant ;

1,5 est le facteur de correction de matrice du fond géochimique lié à la lithologie.

Dans notre cas, nous avons utilisé comme référence la composition élémentaire de la croûte
continentale [22] comme expliqué précédemment pour les calculs de FE et CF. D’après le
travail mené par Muller [32] les sédiments peuvent être classés en 6 groupes selon la valeur de
Igeo (Tableau IV.4).

Tableau. IV.4. Classification de la qualité des sédiments selon [32]

Valeur de Igeo classe Qualité de sédiment


≤0 0 non pollué
0-1 1 non pollué à modérément pollué
1-2 2 modérément pollué
2-3 3 modérément pollué à fortement pollué
3-4 4 fortement pollué
4-5 5 de fortement pollué à extrêmement pollué
˃5 6 extrêmement pollué

Les valeurs de Igeo calculées au niveau des stations sont présentées dans le tableau ci-dessous :

96
Tableau.IV.5. Valeurs des indices de géo-accumulation (Igeo) dans les stations en fonction
des saisons

Station Saison Cu Zn Al Fe Mn Cr Ni As Cd Pb Li Sr
S1 humide 0,28 0,35 0,17 0,24 0,16 0,66 0,33 0,63 0,59 0,31 0,39 0,21
sèche 0,22 0,36 0,13 0,20 0,14 0,50 0,27 0,57 0,59 0,22 0,31 0,20
R4 humide 1,20 1,21 0,14 0,24 0,11 0,64 0,36 0,59 0,79 0,74 0,32 0,22
sèche 0,45 0,79 0,14 0,30 0,23 0,67 0,42 1,13 0,79 0,57 0,40 0,18
S2 humide 0,22 0,30 0,11 0,18 0,11 0,46 0,24 0,63 0,39 0,20 0,28 0,21
sèche 0,18 0,23 0,11 0,18 0,11 0,45 0,21 0,70 0,39 0,17 0,28 0,20
S3 humide 0,35 0,41 0,21 0,28 0,17 0,81 0,39 0,53 0,59 0,27 0,48 0,24
sèche / / / / / / / / / / /
M1 humide 0,17 0,18 0,09 0,15 0,11 0,32 0,21 0,52 0,39 0,15 0,22 0,26
sèche 0,24 0,32 0,10 0,16 0,11 0,39 0,24 0,48 0,39 0,14 0,26 0,30
M3 humide 0,21 0,26 0,10 0,16 0,12 0,39 0,23 0,47 0,39 0,16 0,24 0,32
sèche 0,23 0,31 0,11 0,18 0,14 0,43 0,26 0,54 0,39 0,17 0,28 0,25
S4 humide 0,29 0,33 0,16 0,26 0,15 0,61 0,34 0,74 0,39 0,49 0,37 0,29
sèche / / / / / / / / / / /
S5 humide 0,30 0,49 0,19 0,27 0,17 0,71 0,38 0,59 0,59 0,27 0,43 0,24
sèche 1,39 0,87 0,19 0,28 0,17 0,72 0,37 0,87 0,79 0,44 0,55 0,19
S7 humide 0,27 0,29 0,11 0,18 0,14 0,43 0,24 0,50 0,39 0,19 0,26 0,17
sèche 0,30 0,55 0,20 0,27 0,19 0,74 0,35 0,80 0,79 0,40 0,53 0,22
S8 humide 0,34 0,49 0,15 0,27 0,19 0,62 0,35 0,74 0,59 0,48 0,35 0,22
sèche 0,35 0,54 0,14 0,30 0,20 0,69 0,37 0,78 0,39 0,39 0,34 0,21

98
Selon le tableau de résultats (tableau IV.5), les valeurs de Igeo obtenues indiquent que les
sédiments sont modérément pollués à la station R4 en Cu (Igeo=1,20) et Zn (Igeo=1,21) pendant
la période humide, et en As (Igeo=1,13) pendant la période sèche. La station S5 montre aussi
une pollution modérée en Cu (Igeo=1,39) pendant la période sèche. Pour toutes les autres
stations, les sédiments sont non pollués à modérément pollués avec des valeurs maximales
suivantes : station R4 en Cd (Igeo=0,79) et Pb (Igeo=0,74) durant la période humide, et en Cu
(Igeo=0,45), Fe (Igeo=0,30), Mn (Igeo=0,23), Ni (Igeo=0,42), Cd (Igeo=0,79) durant la période
sèche ; station S3 en Al (Igeo=0,21) et Cr (Igeo=0,81) en période humide ; station M3 en Sr
(Igeo=0,32) en période humide ; station S5 en Zn et As (Igeo=0,87), Cd (Igeo=0,79), Li
(Igeo=0,55) en période sèche ; station S7 en Cd (Igeo=0,79) en période sèche ; station S8 en Fe
(Igeo=0,30) en période sèche.

Nos résultats ont fait l’objet d’une comparaison vis-à-vis du fleuve méditerranéen Moulouya
(Maroc), dont l’étude repose sur l’évaluation de la contamination métallique des sédiments
par le calcul de Igeo [33]. Nous avons constaté que les sédiments de l’Oued Chéliff présentent
le même degré de pollution que ceux du fleuve Moulouya, en raison de la pression
anthropique exercée le long de ces cours d’eau. Une autre comparaison a été faite par rapport
à une autre rivière soumise à une forte pression anthropique, la pollution enregistrée dans les
sédiments de l’Oued Sebou (Maroc) [34] est souvent supérieure à celle de la présente étude
notamment pour les éléments suivants : Pb, Cr, Ni, Cu et Zn.

IV.2.4 Indice de risque écologique potentiel (RI)


Un dernier facteur peut être utilisé afin d’estimer le risque écologique dû aux éléments
métalliques contenus dans les sédiments [35,36] : l’indice de risque écologique (RI). Cet
indice a été adopté pour la première fois par Hakanson [30], il prend en considération la
concentration du polluant, le type de polluant, son degré de toxicité et la réponse
environnementale par rapport à cette toxicité. Le RI est calculé à partir de l’équation
suivante :

D’où, est le coefficient de risque écologique potentiel d’un élément ; est le coefficient
de toxicité d’un élément métallique particulier ; est le facteur de pollution ;

99
est la concentration d’un élément dans le sédiment analysé ; et est la concentration du
même élément dans la référence. La référence dans notre cas est celle utilisée pour calculer
les autres facteurs [22] (Tableau VI.1). Les coefficients de toxicité sont de 5 pour les éléments
Pb, Ni, Cd, Cu, Zn et de 2 pour Cr ; ces valeurs sont basées sur des études similaires trouvées
dans la littérature [37]. Les valeurs de et de RI qualifient les sédiments en plusieurs classes
afin d’évaluer le risque écologique que peut engendrer leur contamination (Tableau IV.6).

Tableau.IV.6. Classification de la qualité des sédiments selon Er et RI

Qualité de sédiment RI Qualité de sédiment


≤40 Faible risque écologique ≤150 Faible potentiel écologique
40< <80 Risque écologique modéré 150<RI<300 Potentiel écologique modéré

80< <160 Risque écologique élevé 300<RI<600 Potentiel écologique élevé

160< <320 Risque écologique très élevé RI ˃ 600 Potentiel écologique sévère
˃320 Risque écologique sévère

100
Tableau.IV.7. Valeurs du coefficient de risque écologique (Eri) pour chaque élément et de
l’indice de risque écologique (RI) associé à chaque station pendant les deux saisons

RI
Station Saison Cu Zn Cr Ni Cd Pb
S1 humide 7,10 8,64 6,61 8,17 14,71 7,65 52,88
sèche 5,59 8,88 5,00 6,64 14,71 5,41 46,23
R4 humide 30,57 30,09 6,38 8,95 19,61 18,47 114,07
sèche 11,12 19,78 6,65 10,40 19,61 14,24 81,71
S2 humide 5,59 7,42 4,61 5,86 9,80 5,09 38,38
sèche 4,55 5,70 4,53 5,35 9,80 4,18 34,11
S3 humide 8,60 10,11 8,12 9,78 14,71 6,65 57,97
sèche / / / / / / /
M1 humide 4,30 4,44 3,19 5,11 9,80 3,62 30,47
sèche 5,87 7,88 3,90 5,99 9,80 3,44 36,90
M3 humide 5,28 6,49 3,89 5,83 9,80 3,91 35,20
sèche 5,80 7,83 4,25 6,42 9,80 4,12 38,23
S4 humide 7,24 8,33 6,06 8,39 9,80 12,24 52,05
sèche / / / / / / /
S5 humide 7,59 12,20 7,07 9,41 14,71 6,82 57,80
sèche 34,58 21,73 7,21 9,19 19,61 10,97 103,29
S7 humide 6,61 7,13 4,33 6,08 9,80 4,65 38,59
sèche 7,45 13,77 7,34 8,71 19,61 9,91 66,79
S8 humide 8,46 12,32 6,21 8,60 14,71 12 62,30
sèche 8,64 13,37 6,90 9,14 9,80 9,79 57,64

Les résultats obtenus (Tableau IV.7) montrent que tous les sédiments analysés présentent un
risque écologique faible lié aux métaux (Cu, Zn, Cr, Ni, Cd, Pb), puisque les valeurs de Eri
sont inférieures à 40 et celles de RI sont inférieures à 150 au niveau de toutes les stations, que
ce soit en période humide et sèche. Les valeurs maximales de Eri sont obtenues pour la station
R4 en période humide (Cu :30,57 ; Zn :30,09 ; Cd :19,61 ; Pb :18,47), avec un RI=114,07, et à
la station S5 en période sèche (Cu : 34,58 ; Cd :19,61) avec un RI=103,29.

101
IV.3 Traitement statistique des données : Analyse en Composantes Principales (ACP)
Dans cette partie, une étude statistique est réalisée comme dans le chapitre précédent en
utilisant l’Analyse en Composantes Principales (ACP). Cela permet d’expliquer les
différentes associations entre les éléments métalliques analysés dans les sédiments et
d’identifier les principaux processus qui déterminent leurs teneurs. C’est pour cette raison que
l’ACP est largement utilisée afin d’évaluer les grandes tendances des données
environnementales dans les milieux aquatiques [38].
L’ACP a été réalisée à partir des concentrations de métaux (Cu, Zn, Fe, Mn, Al, Cr, Ni, Cd,
As, Pb, Li, Sr) mesurées dans les sédiments de toutes les stations de prélèvement en fonction
des périodes humide et sèche.

Figure.IV.3. Cercle de corrélation montrant la répartition des paramètres selon les axes
F1 et F2

La Figure IV.3 présente la distribution des paramètres analysés (Cu, Zn, Fe, Mn, Al, Cr, Ni,
Cd, As, Pb, Li, Sr) selon les deux axes principaux (F1 et F2), expliquant 77,56% de la
variance totale. Les contributions sont comme suit : F1 (64,17%) et F2 (13,39%).

102
D’après la figure IV.3 et les tableaux des corrélations de Pearson (voir Tableau 3 Annexe 10), on
distingue 3 groupes de variables. Le premier groupe contient Cu, Zn, Pb et Cd avec r= 0,865 ;
0,806 ; 0,866 ; 0,850 respectivement. La présence de ces éléments dans le compartiment
sédimentaire est en relation avec les activités anthropiques [39]. De plus, plusieurs études
antérieures ont indiqué que les rejets des activités industrielles et domestiques sont à l’origine
des concentrations élevées de Zn, Cu, Cd et Pb dans les milieux aquatiques [40]. Le deuxième
groupe concerne As, Al, Cr, Ni, Li, Fe et Mn avec (0,7<r<0,9). Parmi ces métaux, Al et Fe
proviennent généralement de la roche mère, or ces deux éléments sont fortement corrélés entre
eux (r=0,790), indiquant qu’ils sont issus de sources communes. Les valeurs de corrélation entre
ces deux éléments (Fe, Al) et les autres métaux (Cr, Ni, As, Mn, Li) montrent leurs origines
naturelles liées à la lithologie de la zone d’étude [39]. Le dernier groupe ne comporte que le
strontium (Sr) qui est complètement détaché des autres éléments analysés. Cet élément provient
principalement des sols salins présents notamment aux alentours de l’Oued Mina [27].

Figure IV.4. Distribution des stations en fonction des saisons selon F1 et F2. Saison sèche (s)
et saison humide (h).

La Figure IV.4 exprime la répartition des stations par rapport aux éléments métalliques
analysés. La position de la station R4 en période humide est en relation avec celle des
variables du premier groupe défini précédemment puisqu’elle présente une forte
contamination métallique en Cu, Zn, Cd et Pb. En période sèche, la station R4 est plus proche
de la position des variables du deuxième groupe puisque la pollution est plus importante en

103
Fe, Mn, Ni et As. La pollution à cette station est attribuée aux rejets issus des industries
installées en amont de cette station, ainsi qu’au déversement du rejet urbain dans l’Oued
Rhiou. La station S5 est également fortement affectée par les métaux des deux premiers
groupes de variables définis précédemment, particulièrement en période sèche qui est propice
à l’adsorption des métaux sur les sédiments ; ceci explique sa position intermédiaire entre ces
deux groupes de variables. Dans cette zone, l’utilisation extensive des engrais et de produits
phytosanitaires est responsable d’une contamination en Cu, Zn, Cd et Pb [36].
Les stations S1, S3, S4, S5, S8 en période humide et les stations S7, S8 en période sèche sont
rassemblées car les sédiments contiennent les métaux qui font partie du deuxième groupe de
variables avec des concentrations moins élevées que les stations R4 et S5. Ces stations de
l’Oued Chéliff sont caractérisées par la présence naturelle des éléments métalliques Al, Mn,
Fe, Cr, Ni, et Li associés à la composition de la roche mère du bassin versant étudié.
Les stations de l’Oued Mina (M1 et M3) se situent vers la position de la variable du troisième
groupe puisqu’elles présentent des concentrations élevées en Sr, liées à la présence de sols
salins dans cette zone [41]. D’autre part, les stations S2, S1, et S7 en période humide se
caractérisent par des concentrations faibles des métaux analysés d’après les résultats présentés
dans le § IV.1, d’où leurs positions éloignées des deux premiers groupes de variables.

IV.4 Etudes comparatives


Le tableau IV.8 présente une étude comparative entre les concentrations métalliques
mesurées dans les sédiments de l’Oued Chéliff au cours de cette étude avec celles mesurées
dans les sédiments superficiels prélevés dans la partie amont de l’Oued Chéliff (à 244 km de
l’embouchure) [12] et celles dans d’autres fleuves dans le monde : Moulouya au Maroc [33],
Bouhamra en Algérie [42], Tsurumi au Japon [43], Nil en Egypte [44], Tafna en Algérie [45].

104
Tableau IV.8. Etude comparative entre les concentrations métalliques des sédiments de
l’Oued Chéliff et quelques rivières dans le monde et la croûte continentale

Cu Zn Cr Ni As Cd Pb Al Fe Mn
Rivières
(µg.g-1) (µg.g-1) (µg.g-1) (µg.g-1) (µg.g-1) (µg.g-1) (µg.g-1) (mg.g-1) (mg.g-1) (mg.g-1)

Belhadj et al, Chéliff, 67,0- 59,0- 66,0-


/ / 0,1-8,8 9,7-383,9 / 0,1-0,6 /
2006 Algérie 442,0 1264,0 458,0

Lasheen and
27,0- 20,0- 54,0- 34,0-
Ammar, Nil, Egypte 37,0-46,0 / 1,7-3,0 2,0-685,0 / 0,3-0,6
90,0 262,0 65,0 81,0
2008

Mohiuddin Tsurumi, 16,0- 56,1- 29,7- 15,8-


1,8-21,7 0,1-5,7 9,7-74,5 / / /
et al, 2010 Japon 229,9 530,5 252,7 57,5

Iavazzo et al, Moulouya, 13,0- 46,0- 2,0- 0,3-


5,0-60,0 / 1,3-204,0 10,0-51,3 4,4-28,9 0,2-0,4
2012 Maroc 368,0 182,0 262,0 1020,0

Khaled
Khodja and Bouhamra, 90,0- 44,2- 20,1- 11,3- 24,1-
/ 0,4-2,6 38,7-45,2 52,2-61,1 0,2-0,4
Durand, Algérie 186,0 104,4 26,7 19,6 33,7
2016

Benabdelkad Tafna, 6,2- 20,6-


17,1-80,2 6,8-27,4 2,3-9,4 0,1-0,8 9,7-537,5 12,3-54,0 8,0-17,6 0,1-0,9
er et al, 2018 Algérie 51,8 237,2

Présente Chéliff, 13, 0- 59,3- 75,7- 27,7-


19,9-39 5,0-8,7 0,2-0,4 14,2-40,8 42,1-74,3 0,3-0,5
étude Algérie 98,9 226,0 142,1 46,6

Wedepohl, Croûte
14,3 52,0 35,0 18,6 2,0 0,1 17,0 77,4 30,9 0,5
1995 terrestre

Les résultats obtenus dans les sédiments de l’Oued Chéliff du présent travail sont comparés
avec ceux d’un travail antérieur mené dans la partie amont de l’Oued Chéliff par Belhadj et al
[12]. Les teneurs des éléments métalliques (Cu, Zn, Fe, Cr, Cd et Pb) obtenus classent
toujours cette rivière comme un milieu aquatique contaminé. Les concentrations de Cu, Zn,
Cr, Cd et Pb trouvées dans l’ancienne étude sont plus fortes que celles mesurées dans la
présente étude, en raison de la localisation des stations de prélèvements dans une zone
industrielle située à 244 km en amont de l’embouchure de l’Oued Chéliff. Cela est expliqué
par le déversement non contrôlé des rejets issus des activités anthropiques, dont les sources ne
sont pas toujours identifiées [19].
Les sédiments de l’Oued Chéliff font l’objet d’une autre comparaison avec d’autres fleuves
dans le monde comme il était déjà mentionné précédemment. Nous avons noté le même degré
de contamination métallique par les éléments Cu, Zn, Ni, As et Cd dans les sédiments de
l’Oued Chéliff (présente étude) et les sédiments de l’Oued Tafna en Algérie. Cela peut
s’expliquer par la proximité entre la région étudiée dans ce travail et la région de Tafna

105
(Algérie). Les deux éléments Zn et Cr montrent des concentrations 2 fois plus importantes que
dans les autres rivières. Les concentrations des éléments majeurs Al, Fe et Mn dans les
sédiments de l’Oued Chéliff présentent le même ordre de grandeur que les concentrations
dans les autres rivières.

Les résultats d’analyse des éléments traces (Cu, Zn, Cr, Ni, As, Cd et Pb) et des éléments
majeurs (Al, Fe et Mn) dans les sédiments de l’Oued Chéliff ont été comparés avec les valeurs
moyennes de la croûte terrestre [22]. Cette comparaison a montré que les concentrations en
Cu dans les sédiments de l’Oued Chéliff sont 6 fois supérieures que dans la croûte terrestre,
les teneurs de Zn, Cr, As et Cd sont 4 fois plus importantes que celles dans la croûte terrestre
et celles de Ni et Pb sont 2 fois supérieures. Tandis que les concentrations en éléments
majeurs (Al, Fe et Mn) sont de même ordre de grandeur que celles de la croûte terrestre. Cela
peut être expliqué par la présence des activités anthropiques intenses (industrielles, urbaines et
agricoles) dans la région de l’Oued Chéliff qui a fait augmenter les concentrations des
éléments traces dans les sédiments.

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110
V. Chapitre V
Caractérisation de la
matière organique
fluorescente dans l’Oued
Chéliff et ses deux
affluents

111
La matière organique dissoute présente dans les eaux naturelles a fait l’objet de nombreuses
recherches en fluorescence, que ce soit dans les eaux marines [1], les eaux de surface [2–4],
ou les eaux souterraines [5]. Basée au départ sur une simple mesure à une longueur d’onde
d’émission donnée (mesure à 1D) [6], la spectroscopie de fluorescence s’est considérablement
développée jusqu’à l’utilisation des matrices d’excitation-émission de fluorescence (MEEF ou
spectre 3D), qui analysent la réponse de la fluorescence globale des composés pour toute une
série de spectres allant de l’UV au visible [1].

V.1 Les matières organiques fluorescentes dissoutes des eaux des cours d’eau et des
rejets
Dans la présente étude, les eaux de l’Oued Chéliff et de ses deux affluents Oued Rhiou et
Oued Mina ainsi que les rejets ont été analysés par la méthode des matrices d’excitation-
émission de fluorescence (MEEF) (voir chapitre 2, paragraphe II.5.7.4), dans le but de
caractériser les matières organiques dissoutes présentes dans ces eaux et dans les rejets.

112
V.1.1 Signatures spectrales des matières organiques des rejets et des eaux des cours
d’eau
L’étude par fluorescence du rejet urbain de l’Oued Rhiou (R3) est illustrée par les MEEFs
correspondant au rejet (R3) et aux eaux des stations amont (R1) et aval (R4), aux deux saisons
étudiées (Figure V-1).
IF (u.a)
IF (u.a)

Zone 1 Zone 2

IF (u.a) IF (u.a)

IF (u.a) IF (u.a)

IF (u.a) IF (u.a)

Figure.V.1. MEEFs caractéristiques du rejet urbain de l’Oued Rhiou à la station R3 et du rejet


industriel R2 et des eaux en amont (station R1) et en aval (station R4) du rejet, en périodes humide
(h) et sèche (s). 113
L’étude par fluorescence du rejet urbain de l’Oued Mina (M2) est illustrée par les MEEFs
correspondant au rejet (M2) et aux eaux des stations amont (M1) et aval (M3) aux deux
saisons étudiées (Figure V-2).
IF (u.a) IF (u.a)

IF (u.a) IF (u.a)

IF (u.a) IF (u.a)

Figure.V.2. MEEFs caractéristiques des rejets urbains de l’Oued Mina à la station M2 et des
eaux en amont (station M1) et en aval (station M3) du rejet en période humide (h) et sèche (s).

114
L’étude par fluorescence du rejet urbain de l’Oued Chéliff (S6) est présentée avec les MEEFs
du rejet (S6) et celles des eaux des stations amont (S5) et aval (S7) aux deux saisons (Figure
V-3).
IF (u.a) IF (u.a)

IF (u.a) IF (u.a)

IF (u.a) IF (u.a)

Figure.V.3. MEEFs caractéristiques des rejets urbains de l’Oued Chéliff à la station S6 et des
eaux en amont (station S5) en aval (station S7) du rejet en saison humide (h) et en période
sèche (s).

115
Toutes les MEEFs présentées montrent deux zones de fluorescence caractérisées par leur
position et leur forme. La première zone de forme arrondie correspond aux pics avec
l’excitation (270-280 nm) et l’émission (320-380 nm) qui peut s’étendre (320-420 nm).
D’après la littérature, la fluorescence de ce pic correspond à la fluorescence des acides aminés
aromatiques notamment de type tryptophane correspondant au « Tryptophane-like » par [1,7–
10] ; mais aussi au type tyrosine correspondant à « Tyrosine-like » [7,11] ; ou encore aux
composés de type protéiniques nommés « Protein-like » par [12,13]. La deuxième zone de
forme allongée correspond aux pics avec l’excitation (340-370 nm) et l’émission (400-460
nm). Cette zone correspond à la fluorescence de type substances humiques avec de
nombreuses variantes de maxima entre les types acides humiques et fulviques qui les
composent. Dans la littérature cette fluorescence est nommée « Fluorophore C » par Coble.
1996 [1], « pic α-Humic-like » par Parlanti et al. 2000 [7], « Pic A-Fulvic-like » par Spencer
et al. 2007 [14], « Fluorophore I-AH » par Vouvé et al. 2009 [10], « Fulvic-like material » par
Yu et al. 2015 [11].
Ces zones ont des intensités de fluorescence différentes selon les stations et les saisons. Les
stations de rejets présentent les intensités les plus importantes notamment en période sèche
avec un pic majeur des acides aminés qui diminuent en aval. Les stations R1 et S5 (amont des
rejets) montrent un comportement particulier par la présence du pic des acides aminés pendant
les deux saisons, cela est peut-être expliqué par les rejets diffus présents bien en amont de ces
stations.
V.1.2 Les résultats du traitement des MEEFs par PARAFAC
Les différentes MEEFs de tous les échantillons ont été traitées en utilisant l’algorithme
PARAFAC (voir Chapitre 2, paragraphe II.6), dans le but de séparer les composés
fluorescents sources présents dans les échantillons d’eaux et de rejets prélevés. Les
échantillons analysés avec le spectrofluorimètre Safas (M1, M2, M3, S5, S6, S7 et S8) ont été
traités ensemble et ceux analysés par l’appareil Jasco (S1, R1, R2, R3, R4, S2, S3, S4) ont été
traités dans un autre test par PARAFAC. Tous les résultats expérimentaux et modélisés sont
répertoriés dans l’annexe 5.
Pour les deux traitements l’application de l’algorithme PARAFAC révèle la présence de 7
fluorophores (Annexe 6) avec un CORCONDIA de plus de 95%. Parmi eux, 3 fluorophores
ont pu être identifiés par comparaison des spectres avec ceux des composés purs (voir Annexe
6). Il s’agit des deux acides aminés type tyrosine et type tryptophane, ainsi que le type indole
qui est un résidu du tryptophane (Figure V.4). Les 4 fluorophores correspondent à ceux de
type substances humiques mais ils ne sont pas exploités ici.

116
Excitation
280 Excitation 270 Emission
Emission

354 336

280 Excitation
Emission

302

Longueurs d’onde (nm)

Figure.V.4. MEEFs et spectres de fluorescence des 3 fluorophores identifiés à l’issue du traitement


PARAFAC des échantillons d’eau et de rejets 117
Au cours de la dernière décennie de nombreuses recherches ont évalué la source et le rôle
biogéochimique des acides aminés fluorescents (tyrosine et tryptophane) [15–17]. La
fluorescence de type protéine est probablement dérivée d’un mélange dissous complexe de
protéines, acides aminés et d’autres matériaux organiques ayant des caractéristiques de
fluorescence similaires [15]. Les composants de type protéiques ont un potentiel considérable
d’utilisation en tant que traceurs biogéochimiques, car ils ont été utilisés pour prédire la
labilité de la matière organique [18] et les empreintes de la matière organique dissoute dérivée
de sources microbiennes [19]. La fluorescence d’origine protéique peut être utilisée dans de
nombreuses applications écologiques [12] mais elle est principalement appliquée dans le suivi
de rejets urbains dans des cours d’eau [20,21].
Dans ce travail, c’est cette dernière application qui est utilisée pour mieux caractériser et
quantifier les sources de matières organiques dans les rejets urbains et les eaux des cours
d’eau étudiés.

V.1.3 Variations spatio-temporelles des concentrations en acides aminés de type


tryptophane et de type tyrosine et de type indole
Après avoir identifié les fluorophores de type tyrosine, tryptophane et indole, des droites
d’étalonnage de ces trois composés réalisés avec des solutions de composés purs (Annexe 7)
ont été analysés avec les 2 spectrofluorimètres. Un nouveau traitement PARAFAC a été
réalisé sur les échantillons en intégrant les droites d’étalonnage pour quantifier les 3
composés, ceci pour chaque appareil séparément.
Les résultats obtenus par l’application du traitement PARAFAC sur l’ensemble des
échantillons d’eau et de rejet prélevés ont permis de déterminer les intensités de fluorescence
de chaque fluorophore dans les échantillons (Annexe 5). Les intensités de fluorescence
correspondant à la tyrosine, le tryptophane et l’indole, ont été converties en concentrations
exprimées en µmol.L-1 grâce aux droites d’étalonnage réalisées avec des solutions de
composés purs (Annexe 7). Ceci nous a permis de quantifier ces 3 fluorophores dans chaque
échantillon d’eau et de rejets prélevé pendant les deux périodes caractéristiques (humide et
sèche) (Figure V.5).

118
Période humide
Rejet urbain non traité Rejet industriel
Période sèche

Figure.V.5. Variations spatio-temporelles des concentrations en composés de type


tryptophane, indole, tyrosine à chaque station des rejets et des cours d’eau aux deux saisons.

La figure V.5 montre les variations spatio-temporelles des fluorophores de type tryptophane,
indole et tyrosine dans les rejets et le long de l’Oued Chéliff et de ses deux affluents (Oued
Rhiou et Oued Mina) pendant les deux périodes humide et sèche. Les concentrations de
tryptophane mesurées présentent des valeurs élevées dans les rejets urbains aux stations R3
(2,2 µmol.L-1), M2 (5,4 µmol.L-1) et S6 (maximum de 5,7 µmol.L-1) en période sèche. Ces
concentrations diminuent en aval des rejets pour atteindre des concentrations de 0,9 µmol.L-1
à la station R4 ; 0,2 µmol.L-1 à la station M3 et 1,2 µmol.L-1 à la station S7. En période
humide, la concentration maximale est atteinte à la station S6 (4,8 µmol.L-1). La présence de
tryptophane à la station R1 aux deux périodes (moyenne de 0,07 µmol.L-1) en amont des

119
rejets correspond à la valeur maximale de DBO5 mesurée à la même station. Cela peut être
expliqué par les rejets animaux (déjections d’élevage) ainsi que révèle les apports urbains
diffus le long de l’Oued Rhiou.
Les concentrations du fluorophore de type indole (résidu de tryptophane) sont faibles par
rapport à celles du type tryptophane. Les concentrations les plus importantes sont mesurées à
la station M2 en période humide (1,9 µmol.L-1) et à la station S6 en période sèche (1 µmol.L-
1
).
Le fluorophore de type tyrosine montre exceptionnellement deux valeurs maximales dans les
rejets à la station M2 (5,4 µmol.L-1) et à la station S6 (maximum de 9,8 µmol.L-1) en période
sèche. Par contre en période humide, la valeur maximale est enregistrée à la station R1 (4,8
µmol.L-1) en amont du rejet urbain et les concentrations sont plus faibles dans les rejets M2
(1,9 µmol.L-1) et S6 (4,8 µmol.L-1). Ces teneurs se diluent le long du fleuve jusqu’à atteindre
0,6 µmol.L-1 et 0,2 µmol.L-1 à la station S8 en périodes humide et sèche respectivement.
La présence des composés de type tryptophane, de son résidu indole et de tyrosine dans les
différentes stations révèle la contamination biologique apportée par les rejets urbains non
traités mais aussi par des rejets diffus dans les eaux de l’Oued Chéliff et ses deux affluents
[22]. D’après la littérature, la tyrosine et ses résidus sont d’origine autochtone associée aux
activités biologiques [23]. Cependant il reste beaucoup de questions concernant la matière
organique présente en fortes concentrations, particulièrement dans les systèmes des eaux
douces [24].
Les 3 fluorophores de type tyrosine, tryptophane et indole ont permis de mettre en évidence
les apports de matière organique dans les rejets urbains de 2 (station R3) à 5 fois (stations M2
et S6) plus importantes que dans les eaux des cours d’eau pour le tryptophane et de 2 (station
M2) à 20 fois (station S6) plus élevées pour la tyrosine. Ces apports sont plus concentrés en
période sèche avec la réduction des débits. Ces résultats confirment que ces composés servent
bien de traceurs de la pollution urbaine dans les cours d’eau [12,21].
V.1.4 Calcul d’indices
Les résultats des 4 autres fluorophores déterminés par PARAFAC (Annexe 6) sont attribués
aux composants fluorescents des matières organiques naturelles (acides humiques, acides
fulviques) [22] mais ils ne seront pas discutés ici. Ces matières organiques naturelles seront
étudiées à travers le calcul de différents indices.
Plusieurs indices de fluorescence sont utilisés dans différentes études [22,25,26] dans le but
de caractériser la matière organique naturelle fluorescente, tels que son degré d’humification,
ou l’évaluation de l’activité biologique ainsi que son aromaticité.

120
a) Indice d’humification (HIX) :

Le calcul d’indice d’humification (HIX) a été abordé par plusieurs auteurs [27]. En 2002,
Ohno [28] a amélioré la méthode de calcul et a résolu les problèmes de filtres internes en
indiquant que l’absorbance des solutions doit être inférieure à 0,3.

Ce paramètre permet d’évaluer le degré d’humification de la matière organique dissoute ainsi


que son contenu par l’intensité de fluorescence (IF).

L’indice d’humification est exprimé selon la formule suivante :

HIX= Σ (IF435-480) ______

Σ (IF300-345) + Σ (IF435-480)

b) Indice biologique (BIX)

L’indice biologique (BIX) se calcule à partir du rapport entre les valeurs des intensités de
fluorescence (IF) à la longueur d’onde d’émission 380 nm (ce qui correspond à la matière
organique dissoute récemment produite) sur l’intensité de fluorescence (IF) à la longueur
d’onde d’émission 430 nm (ce qui correspond au matériel humique) [29]. Ce calcul est
effectué pour une longueur d’onde d’excitation de 310 nm.

Le BIX nous permet d’évaluer l’activité biologique autochtone ainsi que l’âge de la matière
organique dissoute [25], il est exprimé par la formule suivante :

BIX= IF (310, 380)/IF (310, 430)

c) Indice d’aromaticité (SUVA254):

Les composés aromatiques sont abondants dans le milieu aquatique [30], ils sont d’origine
anthropique (activités humaines) et/ou naturelle (combustion incomplète de la matière
organique). Ces composés absorbent la lumière UV à 254 nm [31]. Le SUVA 254 permet
d’évaluer la quantité des substances aromatiques dissoutes en rapportant l’absorbance (A)
mesurée à 254 nm à la quantité de carbone organique dissous (COD).

L’indice d’aromaticité est donné par la formule ci-dessous :

SUVA254=A254*100/COD

121
Il est exprimé en L.mg-1.m-1

d) Interprétation des indices

Des valeurs élevées de HIX (entre 10 et 16) signifient que la matière organique est fortement
humifiée et qu’elle est d’origine terrestre. Alors que pour les faibles valeurs (HIX<4) la
matière organique dissoute est principalement issue de la production allochtone, donc
faiblement humifiée [32]. Les valeurs de HIX pour la présente étude sont regroupées dans le
Tableau V.1, où on retrouve une valeur maximale de l’ordre de 5,4 à la station M2 en période
humide. En revanche, les autres stations montrent des valeurs inférieures à 4 pendant les deux
périodes. Le HIX oscille entre 0,4 (station S2) et 1,7 (station R1 et M1) pendant la période
humide et entre 0,9 (stations M2, S5, S6, S7, S8) et 2 (station R1) en période sèche. Par
conséquent, la matière organique dissoute présente dans nos échantillons appartient à la
deuxième catégorie d’après Fellman et al [32], elle est donc principalement issue d’une
production allochtone et est faiblement humifiée.
D’une façon générale, les valeurs de BIX se situent entre 0,6 et 0,7 dans les eaux naturelles.
Des valeurs élevées de BIX (supérieur à 1) impliquent la prédominance de la matière
organique dissoute d’origine bactérienne avec une proportion importante de matière
organique jeune [25]. Comme présenté dans le Tableau V.1, la valeur maximale de BIX est
enregistrée à la station M2 (11,7) en période humide. Dans tous les autres cas, les valeurs de
BIX varient entre 0,7 (station S7) et 2,5 (station R1) pendant la période humide et entre 0,7
(station S6) et 1,6 (station R4) durant la période sèche. Ces résultats montrent l’origine
allochtone de la matière organique dissoute présente dans nos échantillons. Cette matière
organique peut être qualifiée de jeune, elle a été produite récemment.
L’indice SUVA254 montre des valeurs variant entre 0,6 et 25 L.mg-1.m-1 pour les stations M1,
M2, M3, S5, S6, S7 et S8, pendant les périodes humide et sèche. Cela montre la présence des
substances aromatiques dans les échantillons d’eau prélevés.

122
Tableau.V.1 Valeurs de HIX et de BIX aux différentes stations en fonction des deux périodes

Station Saison HIX BIX Station Saison HIX BIX

humide 0,7 0,9 humide 5,4 11,7


S1
sèche 1,0 0,6 M2 sèche 0,9 0,8

humide 1,7 2,5 humide 0,7 0,9


R1
sèche 2,0 1,6 M3 sèche 1,0 0,9

humide 0,8 1,4 humide 1,2 1,3


R2 S4
sèche 0,7 1,6 sèche / /

humide 1,4 1,7 humide 0,6 1,0


R3 S5
sèche 1,3 1,6 sèche 0,9 0,9

humide 1,0 1,2 humide 1,5 1,3


R4 S6
sèche 1,4 1,6 sèche 0,9 0,7

humide 0,4 2,2 humide 0,7 0,7


S2 S7
sèche 1,1 1,3 sèche 0,9 0,9

humide 1,3 1,5 humide 1,0 0,8


S3 S8
sèche / / sèche 0,9 0,8

humide 1,7 1,5


M1
sèche 1,3 1,0

123
V.2 Analyse statistique des données : Analyse en composantes principales (ACP)
L’Analyse en Composantes Principales (ACP) est une méthode statistique permettant
d’établir des corrélations entre des données quantitatives complexes. Dans la présente étude,
elle a été utilisée pour étudier d’une part les relations entre les différents paramètres physico-
chimiques (Cl-, DCO, DBO5, NO2-, NO3-, SO42-, MES), métalliques (Cu, Zn, Al, Mn, Fe, Cr,
Ni, As, Cd, Pb, Li, Sr) et les traceurs de fluorescents (tryptophane, indole, tyrosine) et d’autre
part, de mettre en évidence les grandes tendances entre les stations de prélèvement en fonction
des périodes humide et sèche.

Variables (axes F1 et F3 : 42,28 %)


1
Sr

Li Cl- Mn
As
0,5
-- axe F 3 (15,95 % ) -->

Pb
MES Al
SO42- Zn
NO2- Fe
0
NO3- Cu
indole Ni
DCO Cd

tryptophane
-0,5 tyrosine Cr
DBO5

-1
-1 -0,5 0 0,5 1
-- axe F1 (26,33 %) -->

Figure V.6. Cercles des corrélations montrant la répartition des paramètres selon les
axes F1 et F2 à gauche et selon F1 et F3 à droite

124
Figure V.7. Distribution des stations en fonction des saisons selon les axes F1 et F2 à
gauche et selon les axes F1 et F3 à droite. Saison humide (h) et saison sèche (s).

Les résultats de l’ACP sont présentés selon trois axes principaux avec les contributions de
26,33 % pour F1, 17,90 % pour F2 et 15,95% pour F3 (Figure V.6).
Dans les tableaux de données ACP (F1-F2) et (F1-F3) (Tableaux 1 et 2 Annexe 10) ainsi que
dans les cercles des corrélations (Figure V.6), le long de l’axe F1, les variables Al=0,966, Fe
= 0,938, Ni=0,960, Cu = 0,931, Zn = 0,960, Pb = 0,909 sont positivement corrélées. Le long
de l’axe F2, la corrélation positive concerne : tryptophane = 0,644, tyrosine = 0,538,
NO2- = 0,816, MES = 0,757 et la corrélation négative concerne : SO42- = -0,617, NO3- = -0,447
(voir Tableau 1 Annexe 10). L’axe F3 présente des corrélations positives pour les variables
Cl- = 0,658, Li=0,639, Sr = 0,853, Mn = 0,667, As = 0,515 et des corrélations négatives pour
les variables DBO5 = -0,561, Cr= -0,516, Cd = -0,214 (voir Tableau 2 Annexe 10). La
répartition des différents paramètres révèle 6 principaux groupes (figure V.6), le premier
groupe concerne Al, Fe, Cu, Zn, Pb, Ni, le deuxième groupe concerne tryptophane, tyrosine,
NO2- et MES, le troisième contient Cl-, Li, Sr, DCO, indole, le quatrième regroupe SO42-,
NO3-, le cinquième groupe concerne As et Mn et le dernier groupe concerne Cd, Cr et DBO5.
Les résultats exprimés sur les deux figures (Figure V.6 et Figure V.7) montrent que selon
l’axe F1 positif le premier groupe décrit la forte contamination métallique (Al, Fe, Cu, Zn, Pb,
Ni) d’origine anthropique reliée à la station R4 de l’Oued Rhiou, notamment en période
sèche. La présence de ces métaux résultent du déversement diffus et non contrôlé des rejets
dus aux activités industrielles dont les tuyaux ne sont pas identifiés [33].

125
Selon l’axe F2 positif, la station M2 en période sèche et la station S6 pendant les deux
périodes humide et sèche sont reliées aux paramètres présents dans le deuxième groupe :
tryptophane, tyrosine, NO2- et MES. Cela caractérisent les stations des eaux usées urbaines
rejetées sans aucun traitement préalable [34]. D’autre part, la station M2 en période humide se
superpose à l’indole, DCO et Cl-. Ces trois paramètres caractérisent ce rejet urbain non traité
pendant cette période. Sur la partie négative de l’axe F2, Les deux paramètres NO3- et SO42-
présents dans le quatrième groupe sont positivement corrélés (r=0,812), ils se retrouvent
reliées aux stations de l’Oued Rhiou : R2 (« rejet industriel ») durant la période humide et R3
(rejet urbain) pendant les deux périodes, ce qui confirme la nature des rejets étudiés avec les
apports d’origine urbaine et l’influence des fertilisants de la zone agricole aux alentours [35].
La station R3 en période sèche est caractérisée par la présence du Cd qui peut être à l’origine
de l’utilisation des fertilisants et des produits phytosanitaires puisque cette zone est à vocation
agricole.
Sur la partie positive de l’axe F3, La corrélation Sr avec Li (r=0,855) et Cl- (r=0,594) se
confirme par l’ACP, l’origine commune de ces trois éléments est établie regroupé dans le
troisième groupe, ils proviennent de l’altération des sols salins (Cartes 1 et 2 Annexe 1) et des
roches du bassin versant [36,37]. Les trois éléments Sr, Li, Cl- sont bien reliées aux stations
R1, M1 et M3 pendant la période sèche, caractérisée par une forte évaporation (Figure V.6 et
V.7). La qualité de l’eau de la partie amont de l’Oued Rhiou (R1) et de l’Oued Mina (M1 et
M3) est principalement influencée par la composition du sol, telles que les roches géologiques
et les sols salins présents dans le bassin versant de l’Oued Mina, en particulier en période
sèche. Le Mn est positivement corrélé avec As (r=0,446) aux stations S5 et S7 en période
sèche, ces deux éléments peuvent provenir à la fois des sources anthropiques (rejets du CET
situé à proximité de ces deux stations) et de sources naturelles (altération des sols) [38]. En
revanche, sur la partie négative de l’axe F3 nous avons obtenu une corrélation positive entre
le Cr et la DBO5 (r=0,913). En effet, ces deux paramètres sont reliés à la station S6 en période
humide, qui est un rejet urbain. La présence du Cr dans ce type de rejet chargé en matières
organiques pourrait s’expliquer par les activités des tanneries artisanales domestiques [39].

126
V.3 Les matières organiques fluorescentes extraites des sédiments
Dans le but de compléter la caractérisation de la matière organique présente dans les cours
d’eau de l’Oued Chéliff et de ses deux affluents (Oued Rhiou et Oued Mina), cette partie sera
consacrée à l’étude des matières organiques fluorescentes issues des sédiments fluviatiles. Ces
sédiments ont fait l’objet d’une extraction alcaline selon le protocole décrit dans le chapitre II
(§ II.7.6.2). Ensuite la fraction extraite a été analysée en fluorescence en réalisant des MEEFs
comme indiqué dans le chapitre II (§ II.5.7.2). Tous les extraits de sédiments ont été analysés
avec le nouveau spectrofluorimètre Jasco.
V.3.1 Présentation des MEEFs des extraits des sédiments
L’analyse des extraits de sédiments prélevés le long de l’Oued Chéliff et de ses deux affluents
révèle des MEEF caractérisant la fluorescence des matières organiques de chaque sédiment en
amont et en aval des apports anthropiques pendant les deux périodes (humide et sèche).
Concernant l’Oued Rhiou, l’échantillon de sédiment n’a pas pu être prélevé au niveau de la
station R1 (point amont) à cause du problème d’accessibilité, donc seules les MEEFs des
extraits de sédiments de la station aval (R4) seront présentées (Figure V.8).

IF (u.a) IF (u.a)

Zone 2
Zone 1

Figure.V.8. MEEFs caractéristiques des extraits de sédiments de l’Oued Rhiou à la station R4


(aval du rejet R3) en saison humide (h) et en période sèche (s).

127
Dans l’Oued Mina, les matières organiques fluorescentes des sédiments sont étudiées en
amont (M1) et aval (M3) du rejet urbain (M2) à l’aide des MEEFs des extraits aux deux
saisons (Figure V-9).

IF (u.a) IF (u.a)

Zone 3

IF (u.a) IF (u.a)

Figure.V.9. MEEFs caractéristiques des extraits des sédiments de l’Oued Mina en amont
(station M1) et en aval (station M3) du rejet en saison humide (h) et en période sèche (s).

128
Dans l’Oued Chéliff, les matières organiques fluorescentes des sédiments sont étudiées en
amont (S5) et aval (S7) du rejet urbain (S6) à l’aide des MEEFs des extraits aux deux saisons
(Figure V-10).

IF (u.a) IF (u.a)

IF (u.a) IF (u.a)

Figure.V.10. MEEFs caractéristiques des extraits des sédiments de l’Oued Chéliff en amont
(station S5) et en aval (station S7) du rejet en saison humide (h) et en période sèche (s).

129
Toutes les MEEFs des extraits de sédiments des différentes stations montrent trois zones de
fluorescence caractérisées par leur position et leur forme dont les intensités de fluorescence
varient selon les stations et les saisons. La première zone de forme arrondie correspond aux
pics majeurs avec des longueurs d’onde d’excitation entre 270 et 290 nm et d’émission entre
420 et 490 nm. Une deuxième zone de forme arrondie plus étroite et moins intense que la
première correspond à la même zone d’excitation (270-290 nm) et une zone d’émission
décalée (520-530 nm). Une troisième zone de forme allongée correspondant à des intensités
plus faibles pour des longueurs d’onde d’excitation 340-370 nm et d’émission entre 400 et
460 nm, de manière similaire à celle trouvée dans les eaux et les rejets (voir paragraphe
V.1.1). On remarque aussi sur certaines MEEFs M1, M3, S5 pendant les deux saisons et S7 en
période sèche qu’il y a des épaulements vers des longueurs d’onde d’excitation de 270-280
nm pour une émission entre 290 et 360 nm. Cette fluorescence peut correspondre à la
présence des acides aminés aromatiques et à l’indole comme il a été observé dans les eaux et
les rejets (voir paragraphe V.1.1).
V.3.2 Les fluorophores des extraits de sédiments issus du traitement PARAFAC
Les MEEF obtenues à partir de l’analyse des extraits des sédiments ont été traitées par
l’application de l’algorithme PARAFAC, dans les conditions indiquées (voir Chapitre 2,
paragraphe II.6). Les résultats du traitement obtenus sont présentés en Annexe 8. Comme
pour les eaux et les rejets, 7 fluorophores ont été détectés avec un CORCONDIA supérieur à
95%. Parmi les fluorophores on retrouve les types de tyrosine, tryptophane et indole,
précédemment identifiés (Annexe 6). Dans la zone de fluorescence des acides aminés, un
quatrième fluorophore a pu être identifié par comparaison des spectres avec ceux des
composés purs (voir Annexe 6), il s’agit de l’acide aminé de type phénylalanine (Figure
V.10), bien défini par sa MEEF et ses spectres d’excitation et d’émission de fluorescence
caractéristiques.
Les 3 autres fluorophores montrent des MEEF dont les spectres de fluorescence sont
spécifiques des substances humiques avec des couples de longueurs d’onde maximales
excitation/émission (λexci/λem) de (270-370/474 nm), (270/414 nm) et (280-460/538 nm),
respectivement (Figure V.10).
Ces trois autres fluorophores ont été comparés aux composants déjà identifiés dans les
matières organiques naturelles par la littérature. Le fluorophore 2 (Figure V.11) est similaire à
celui retrouvé par Cory et McKnight [26] et Stedmon et Markager [40,41] avec une excitation
à 260-270 nm et une émission à 448-480 nm qui est assimilé au Fluorophore-UVC humique.
Le fluorophore 3 (Figure V.11), avec une excitation à 250-305 nm et une émission à 412-416

130
nm, est identique à celui identifié par certains auteurs comme « humic-like » Fluorophore
[11,27]. Le fluorophore 4, avec une excitation à 470 nm et une émission à 530 nm, ressemble
au fluorophore identifié dans le travail de Hammou et al [22], il correspond au Fluorophore
Humique (fl-H). Les fluorophores 2, 3 et 4 identifiés dans la présente étude sont de nature
humique, ils sont présents dans les milieux aquatiques et possèdent un poids moléculaire
important [32]. Dans l’ensemble, les différences dans la contribution de ces groupes de
fluorescence de type humique peuvent être utilisées pour distinguer les composés terrigènes
(dérivés de matériel végétal supérieur) de la matière organique dissoute d’origine autochtone
(produite dans le milieu aquatique) [32].
Toujours dans l’objectif de mieux caractériser et quantifier les apports de matières organiques,
nous avons étudié les variations des fluorophores d’origines protéiques [20,21]. Pour cela un
nouveau traitement PARAFAC a été réalisé sur les extraits de sédiment en intégrant les
droites d’étalonnage des 4 fluorophores de type tryptophane, tyrosine, phénylalanine et indole
(Annexe 7) réalisées à partir de solutions de produits purs. Ainsi ces 4 fluorophores ont pu
être quantifier dans chaque extrait de sédiment en convertissant les intensités de fluorescence
en concentration (µmol. L-1).

131
270 Excitation
210 Excitation
Emission
Emission
474
282 370

270 280 Excitation


Excitation
414 Emission
Emission
538
460

Figure.V.11. MEEF et spectres de fluorescence de 4 fluorophores issus du traitement PARAFAC des


extraits de sédiments de l’Oued Chéliff

132
V.3.3 Variations spatio-temporelles des acides aminés de type tryptophane, tyrosine,
phénylalanine et de type indole dans les extraits des sédiments
La variation des concentrations de chaque acide aminé de type tryptophane, tyrosine,
phénylalanine et de type indole aux différentes stations en fonction des deux périodes d’étude
est présentée dans la Figure V.12.

Figure.V.12. Variations spatio-temporelles des acides aminés de type tryptophane, tyrosine, phénylalanine,
et de type indole le long de l’Oued Chéliff et de ses deux affluents.

Globalement, on remarque la présence des trois acides aminés de type tryptophane, tyrosine et
phénylalanine à toutes les stations aux deux périodes alors que l’indole est observé seulement
à trois stations (S1 en période sèche, S3 et S5 en période humide). De plus, les extraits des
sédiments sont particulièrement caractérisés par la présence de la phénylalanine qui était
absente dans les eaux et les rejets (paragraphe V.1.3).
Le tryptophane varie entre 0,3 µmol.L -1 au niveau de la station M1 en période humide et 1,8
µmol.L-1 pour la station S4 pendant la même période. Par contre, la concentration maximale
(3 µmol.L-1) est enregistrée à la station S2 en période sèche. Les apports par les rejets (R3 et
M2) pourraient expliquer la concentration élevée de tryptophane en R4 et l’augmentation de

133
tryptophane mesurée entre M1 et M2 en période humide. Par contre, les apports du rejet S6 ne
semblent pas influencer les concentrations de tryptophane qui sont similaires entre S5 et S7
aux deux périodes.
L’indole, dérivé du tryptophane, est quasiment absent de toutes les stations à l’exception des
stations S3 et S5 en période humide, avec des concentrations de l’ordre de 1 et 0,6 µmol.L-1
respectivement, et dans la station S1 en période sèche avec une concentration de 0,9 µmol.L-1.
Sa présence ne correspond pas aux stations en aval des rejets urbains, il doit donc provenir de
rejets diffus ou être produit sur place. Les concentrations d’indole dans les extraits de
sédiments sont deux fois plus élevées que celles mesurées dans les eaux des cours d’eau
(Figure V.5). Dans les sédiments, l’utilisation des composés type tryptophane et indole
comme traceurs des activités urbaines (eaux usées, déjections animales)[22] est à nuancer en
prenant en compte la présence de ces composés par les rejets animaux qui vivent dans ce
compartiment. Leurs variations reflèteraient aussi les activités biologiques qui se produisent
dans le sédiment.
Les teneurs de tyrosine montrent une valeur maximale à la station S4 en période humide de
4,7 µmol.L-1. Les autres concentrations oscillent entre 0,3 µmol.L-1 à la station R4 et 4
µmol.L-1 à la station S2 en période sèche. En période humide, les apports par les rejets (R3,
M2 et S6) pourraient expliquer la concentration élevée de tyrosine en R4 et l’augmentation de
tyrosine mesurée entre M1 et M2, ainsi que celle observée entre S5 et S7 en période sèche.
Les concentrations de tyrosine dans les extraits des sédiments sont deux à quatre fois plus
élevées que celles mesurées dans les eaux des cours d’eau (Figure V.5).
La phénylalanine présente des concentrations très élevées par rapport à celles des autres
acides aminés et du type indole pour toutes les stations de prélèvement. En période humide,
les valeurs les plus fortes sont mesurées aux stations S1 (8,1 µmol.L-1), S2 (12,3 µmol.L-1), S3
(maximum de 14,3 µmol.L-1) et M3 (6,5 µmol.L-1). En revanche, pendant la période sèche les
valeurs maximales sont enregistrées aux stations S5 (13,2 µmol.L-1) et S7 (12,7 µmol.L-1).
Les apports par le rejet M2 pourraient expliquer l’augmentation de phénylalanine mesurée
entre M1 et M2 en période humide.
Les concentrations importantes de tyrosine et de phénylalanine ont pour origine une forte
activité microbienne dans le milieu aquatique [42]. Cette activité microbienne peut provenir
des apports de rejets d’activités humaines mais aussi des activités biologiques intenses qui se
produisent dans le sédiment avec en particulier les processus de décomposition des
organismes animaux et végétaux morts. La présence de phénylalanine seulement dans le

134
sédiment pourrait s’expliquer par une accumulation ou une meilleure conservation de cet
acide aminé dans le sédiment.
Dans les sédiments, la présence à toutes les stations des composés de type tryptophane,
tyrosine et phénylalanine à des concentrations plus élevées que dans les eaux des cours d’eau,
révèlent principalement les variations des activités biologiques (animales et végétales) qui s’y
produisent.
V.3.4 Calcul d’indices
La caractérisation de la matière organique fluorescente peut se faire par le calcul des indices
d’humification (HIX) [27,28], d’activité biologique autochtone (BIX) [25]. Généralement la
matière organique des fractions alcalines extraites du sédiment est plus aromatique et plus
humifiée que celle trouvée dans l’eau [43].
Les valeurs de HIX (˃4) et de BIX (˃1) calculées dans les extraits des sédiments (Tableau
V.2) reflètent une matière organique fortement humifiée avec une forte production biologique
autochtone.
L’indice SUVA254 montre des valeurs qui varient entre 2,8 et 81,3 L.mg-1.m-1 calculées pour
les stations de prélèvement suivantes : M1, M2, M3, S5, S6, S7 et S8 pendant les deux
périodes caractéristiques (humide et sèche). Cela montre la présence des substances
aromatiques dans les échantillons de sédiments prélevés.

135
Tableau.V.2. Valeurs de HIX et BIX des extraits de sédiments aux différentes stations en
fonction des deux périodes

Station Saison HIX BIX Station Saison HIX BIX

humide 26,7 14,9 humide 15,4 8,5


S1
sèche 27 13,8 M3 sèche 7,1 3,7

R4 humide 16,8 9,5 humide 35,6 17,8

sèche 4 1,8 S4 sèche / /

humide 32,2 20,1 humide 16,4 10,9


S2 S5
sèche 25,8 20,4 sèche 31 20,3

humide 29,9 20 humide 15,7 7,6


S3 S7
sèche / / sèche 29,7 21,6

M1 humide 7,9 3,7 S6 humide 13,3 8,5

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140
Conclusion générale
Le présent travail s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de la qualité environnementale de
l’Oued Chéliff, il constitue un premier état des lieux de la région du Chéliff dans sa partie
aval. Le choix de notre zone d’étude a été porté sur l’Oued Chéliff, puisqu’il est le plus grand
fleuve d’Algérie, ses eaux sont notamment utilisées pour la potabilisation et pour l’irrigation.
Ces dernières décennies, l’Oued Chéliff subit une forte pression anthropique dû à la
croissance démographique importante, à la forte industrialisation ainsi qu’aux activités
agricoles intenses. Ces activités produisent des volumes importants d’eaux usées non traitées
rejetées directement dans le milieu naturel, ce qui peut menacer l’homme et son
environnement.
Cette étude est une première étude complète des milieux aquatiques en intégrant à la fois les
paramètres physico-chimiques, métalliques et traceurs fluorescents dans les compartiments
eau et sédiment pour les 2 périodes climatiques caractéristiques (humide et sèche) suivies en
2015.
Ce travail nous a permis :
- De caractériser les apports des 4 rejets non traités (R2, R3, M2 et S6) identifiés se
déversant dans l’Oued Chéliff et ses deux affluents l’Oued Mina et l’Oued Rhiou ;
- D’évaluer l’impact de ces rejets et de mettre en évidence des rejets diffus qui affectent
la qualité des eaux et des sédiments des trois cours d’eau en fonction de deux périodes
climatiques caractéristiques humide et sèche.
Les eaux du cours d’eau principal, l’Oued Chéliff, ont révélé une pollution principalement
dans sa partie aval. Le rejet urbain (S6) a montré des concentrations élevées en DCO, NO2-,
MES, tryptophane et tyrosine particulièrement en période sèche, et en indole et Cr en période
humide. Les stations S5 et S7 se caractérisent par la présence de Cl- et SO42- aux deux
périodes ; par des concentrations élevées en DCO et en NO3- en période humide ; tandis que
les MES et les éléments Zn, Al, Mn, Fe, As et Pb sont prédominants en période sèche. La
pollution qui atteint la mer Méditerranée (S8) est due à la présence de NO2- aux deux saisons,
alors les paramètres DCO, SO42-, MES sont élevés en période humide et As est retrouvé en
période sèche. Dans la partie amont (S1), une pollution métallique (Al, Mn, Fe, As, Pb) a
également été détectée dans les eaux en période humide. Dans les sédiments de l’Oued
Chéliff, on retrouve cette contamination métallique (Al, Mn, Fe, As, Cr, Ni, As, Cb) à la
station amont (S1) en période humide ainsi que la présence d’indole en période sèche. On
retrouve également la pollution dans sa partie aval (S5 et S7) avec des teneurs élevées de

141
phénylalanine, tyrosine, Cu, Zn, As, Cd, Pb en période sèche et Al, Fe, Cr, Mn, Ni aux deux
périodes.

Les eaux de l’Oued Rhiou présentent une DBO5 élevée et sont chargées en SO42- aux deux
périodes. Le rejet « industriel » (R2) a des valeurs élevées en Cl- et NO3- en période humide.
Le rejet urbain (R3) est caractérisé par la présence de tryptophane surtout en période sèche et
de tyrosine aux deux saisons. La plus forte contamination métallique (Cu, Zn, Al, Fe, Cr, Ni,
Pb) a été mise en évidence en période sèche à la station R4 située en aval des rejets. Les
sédiments de cette dernière station (R4) présentent également la plus grande pollution en Al,
Cd, Cr aux deux saisons ; alors que les paramètres tryptophane, tyrosine, Cu, Zd, Pb sont
élevés en période humide et Fe, Mn, Ni, As en période sèche.

Les eaux de l’Oued Mina ont montré des valeurs de DCO élevées en période humide et de
fortes concentrations de Cl- en période sèche. Le rejet urbain (M2) apporte des teneurs fortes
de NO2- et SO42- aux deux périodes ; de Cl-, DCO, indole en période humide ; MES,
tryptophane, tyrosine, Cu, Zn, As, Pb en période sèche. Ce cours d’eau est également
caractérisé par une contamination métallique naturelle (Li, Sr) majoritaire en période sèche
provenant des sols salins de type Solonchak du bassin versant qui contiennent souvent ces
deux éléments en abondance. Dans les sédiments de ce cours d’eau, tous les métaux sont
présents mais en quantité faible par rapport aux sédiments des deux autres cours d’eau. Ces
sédiments se caractérisent par des valeurs élevées de tyrosine et phénylalanine à la station M1
en période sèche et à la station M3 en période humide.
La contamination des eaux de ces cours d’eau est fortement liée aux rejets des activités
urbaines, agricoles, et industrielles fortement développées dans la région, mais aussi aux
activités artisanales comme les tanneries (stations S5 et S7), ainsi qu’aux lixiviats du centre
d’enfouissement technique situé à proximité des stations S5, S7 et S8. Elle est également liée
à la pollution diffuse tout au long de l’Oued Chéliff, ce qui complique souvent l’identification
des sources de pollution. Les ratios DCO/DBO5 calculés pour tous les échantillons d’eau ont
montré que la pollution présente dans les cours d’eau est majoritairement très peu
biodégradable.
Ces constatations ont été confirmées par un traitement statistique des paramètres analysés
dans l’eau : physico-chimiques (Cl-, NO2-, NO3-, SO42-, DCO, DBO5, MES), métaux (Cu, Zn,
Al, Fe, Mn, Ni, Cr, As, Cd, Pb) et traceurs fluorescents (tryptophane, tyrosine et indole), ce
traitement nous a permis de caractériser les rejets urbains non traités (M2 et S6) par la

142
présence de traceurs fluorescents (tryptophane, tyrosine et indole) et de NO2- et MES. Nous
avons déduit aussi la contamination métallique au niveau de la station R4 par la présence de
Cu, Zn, Al, Fe, Cr, Ni, Pb. La présence des éléments naturels Sr et Li liés au Cl- a montré
l’influence des sols salins sur les stations M1 et M3.

Les variations spatio-temporelles des métaux et des métaux traces dans les sédiments ont
montré que, les sédiments prélevés dans l’Oued Chéliff sont contaminés par Cu, Zn, Al, Cr,
Ni, As, Cd et Pb aux stations S5 et S7, plus particulièrement en période sèche. Ce qui peut
être expliqué d’une part, par les apports des activités agricoles (utilisation intense des engrais
et de pesticides) et d’autre part, par les rejets des lixiviats du centre d’enfouissement
technique situé à proximité des stations S5 et S7. Les niveaux les plus élevés de Al, Fe, Cr, Ni
et Cd ont été observés à la station R4 pendant les deux périodes. Cela peut être lié aux rejets
industriels déversant pas loin de cette station dont les points de rejets n’ont pas pu être
identifiés sur le terrain. Par contre, les sédiments prélevés dans l’Oued Mina révèlent une
contamination relativement faible par rapport à celle enregistrée dans les stations précédentes.
L’étude de la contamination métallique des sédiments a été évaluée par le calcul de facteurs et
d’indices. Le calcul des facteurs d’enrichissement (FE normalisé avec Al) et des indices de
géo-accumulation indiquent des enrichissements sévères en Zn, Cd et Pb à la station R4 en
période humide, en Cu aux stations R4 et S5 en période sèche et en As aux stations S2 et S8.
Cependant, les calculs de facteurs écologiques ont montré que ces sédiments semblent
présenter un risque écologique faible.
Les résultats du traitement des données métalliques par ACP nous a permis de classer les
métaux présents dans les sédiments des différentes stations en 3 classes :
- La première classe concerne les contaminants (Cu, Zn, Pb et Cd) liés principalement
aux stations R4 et S5 ;
- La deuxième classe regroupe les éléments telluriques (As, Ni, Fe, Mn, Cr, Al) présents
dans la majorité des stations localisées sur l’Oued Chéliff ;
- La dernière classe contient le Sr qui est un élément naturel présent dans les sols salins,
cet élément est lié aux stations M1 et M3.

La présente étude a montré que les eaux usées non traitées combinées aux rejets industriels et
agricoles provoquent la dégradation de la qualité de l’eau et des sédiments des cours d’eau
Oued Cheliff, Oued Rhiou et Oued Mina. Ce qui rend les eaux des cours d’eau impropres à
l’irrigation et à la production de l’eau potable. Pour l’avenir, l’établissement d’un traitement

143
des rejets urbains avant de rejoindre les cours d’eau devrait être envisagé pour améliorer la
qualité de l’eau. Dans le contexte de l'évolution démographique récente et rapide de cette
zone géographique, l'amélioration de la qualité de l'eau représente un véritable défi pour
l’Oued Cheliff, principale ressource en eau d'irrigation et eau potable du nord-ouest de
l'Algérie.

144
Perspectives
Les résultats obtenus dans le cadre de ce travail de thèse ainsi que leurs interprétations
souvent incomplètes, révèlent les difficultés rencontrées lors de l’élaboration de ces
investigations. Ce qui permet d’envisager plusieurs perspectives de recherche qui peuvent
être :
À court terme :
• Faire des prélèvements avec des réplicats pour les eaux et les carottes
sédimentaires dans les cours d’eau dans le but d’avoir des échantillons plus
représentatifs de la station.
• Analyser les métaux dans les particules afin d’étudier leur répartition entre les
deux phases dissoute et particulaire, cela en fonction des conditions physico-
chimiques et des processus régissant le milieu. Ce qui nous permettrait par la
suite de mieux comprendre le phénomène de transfert des métaux entre la
colonne d’eau et le sédiment.
• Caractériser les matières organiques fluorescentes des sédiments dans les
fractions des acides fulviques (AF) et des acides humiques (AH) ce qui
permettrait d’étudier les associations métaux-matière organique en prenant en
compte des phénomènes de complexation des métaux dans les deux fractions
ayant un degré d’humification différent.
• Etudier la composition du fond géochimique de la région de Chéliff, en
mesurant les éléments métalliques dans les roches des stations du bassin
versant loin de l’anthropisation. Ce travail pourra servir de référence pour les
futures recherches s’intéressant à l’étude environnementale de l’Oued Chéliff.
• Quantifier la contamination métallique et organique des sédiments à des
profondeurs plus importantes (˃ 10 cm) pour expliquer le comportement des
polluants vis-à-vis des processus de diagénèse précoce dans le but de
déterminer le degré de contamination métallique en fonction du niveau de
sédimentation.
• Prendre en compte des paramètres microbiologiques serait intéressant pour
confirmer l’impact des rejets urbains sur la qualité des eaux de l’Oued Chéliff
et ses deux affluents surtout qu’elles sont principalement destinées à la
potabilisation et à l’irrigation.

145
À long terme
• Réaliser une étude écologique serait intéressante pour évaluer l’impact de la
pollution présente dans l’Oued Chéliff et ses deux affluents sur les organismes
vivants du milieu.
• Faire une évaluation plus poussée en étudiant d’autres polluants comme les
HAP, PCB, pesticides pour compléter ce qui a été fait auparavant.
• Etudier l’impact de la pollution sur la santé humaine des agglomérations de la
région et informer les autorités, afin de mettre en place un plan de gestion pour
limiter le danger des maladies hydriques liées à la pollution.
• Faire des propositions de mise en place de traitements adéquats pour réduire la
pollution déversée dans l’Oued Chéliff et ses deux affluents.

146
ANNEXE1
Cartes géologiques

147
S8 S7 S6 S1
S5
Oued Chéliff S2

S4 S3 R3
R4 R2
M3
R1
M2
Oued Mina M1
Oued Rhiou

Sols salins

148Géologique
Figure.1. Carte géologique extraite de la carte géologique d’Algérie, (1952) des Services de la Carte
(Dalloni et al)
Oued Chéliff
Mostaganem

Relizane

Oued Mina

S7 S6 S5 S4
M3
M2
M1

Figure.2. Carte pédologique de la région de Mostaganem (Boulain and Bellon 1955)

149
ANNEXE2
Normes pour l’évaluation de la
qualité de l’eau

150
Tableau 1. Normes Algériennes de rejets des effluents liquides industriels

TOLERANCES AUX
VALEURS LIMITES
Paramètres Unité Valeurs limites ANCIENNES
INSTALATIONS

Température °C 30 30

pH - 6,5-8,5 6,5-8,5

MES mg/L 35 40

Azote Kjeldahl mg/L 30 40

Phosphore total mg/L 10 15

DCO mg/L 120 130

DBO5 mg/L 35 40

Aluminium mg/L 3 5

Substance toxiques
mg/L 0,005 0,01
bioaccumulables

Cyanures mg/L 0.1 0,15

Fluor mg/L 15 20

Indice de phénols mg/L 0,3 0,5

Hydrocarbure totaux mg/L 10 15

Huiles et graisses mg/L 20 30

Cadmium mg/L 0,2 0,25

Cuivre total mg/L 0,5 1

Mercure total mg/L 0,01 0,05

Plomb total mg/L 0,5 0,75

Chrome total mg/L 0.5 0,75

Etain total mg/L 2 2,5

Manganèse mg/L 1 1,5

151
Nickel total mg/L 0,5 0,75

Zinc total mg/L 3 5

Fer mg/L 3 5

Composées organiques mg/L 5 7


chlorés

Décret exécutif n°06-141 du 20 Rabie El Aouel 1427, correspondant au 19 avril 2006.Normes


Algériennes pour les rejets industriels. Journal Officiel de la République Algérienne
Démocratique et Populaire.

152
Tableau 2. Normes Algériennes des eaux superficielles et souterraines destinées à la
consommation humaine

Groupes de Valeurs maximales


Paramètres Unité
paramètres Eaux superficielles Eaux souterraines

mg/l
Couleur 200 20
Paramètres échelles pt
organoleptiques
Odeur (taux de
/ 20 30
dilution à 25°C)

Chlorures mg/l Ci 600 500

Concentrations en ions
≥ 6,5 et ≤ 9 ≥ 6,5 et ≤ 9
hydrogène (pH)

µS/cm à
Conductivité 2800 2800
20°C
Paramètres
physicochimiques Demande biochimique
mg d’O2/l 7 <3
en relation avec en oxygène (DBO5)

la structure Demande chimique en


naturelle des eaux mg d’O2/l 30 /
oxygène (DCO)

Matières en
mg/l 25 25
suspension

Sulfates mg/l 400 400

Température °C 25 25

Paramètres Ammonium mg/l 4 0,5


chimiques
Baryum mg/l 1 0,7

Bore mg/l 1 1

153
Fer dissous mg/l 1 0,3

Fluor mg/l 2 1,5

Manganèse mg/l 1 0,05

Nitrates mg/l 50 50

Phosphore mg/l 10 5

Arsenic µg/l 100 10

Cadmium µg/l 5 5

Chrome µg/l 100 50

Cuivre mg/l 2 0,05

Cyanures µg/l 100 50

Mercure µg/l 10 6

Plomb µg/l 50 10

Sélénium µg/l 50 10

Zinc mg/l 5 5

Hydrocarbures
aromatiques µg/l 1 0,2
polycycliques

Hydrocarbures dissous µg/l 1000 10

Phénols µg/l 2 0,5

Agents de surface mg/l 0,5 0,2

Azote Kjeldahl mg/l 3 1

Pesticides µg/l 1 0,5

Paramètres Escherichia coli n/100ml 20.000 20

154
microbiologiques Entérocoques n/100ml 10.000 20

Absence dans 1000


Salmonelles / Absence dans 5000 ml
ml

Décret exécutif n°11-219 du 20 Rabie El Aouel 1432, correspondant au 12 avril 2011.


Normes Algériennes de qualité des eaux superficielles et souterraines destinées à
l’alimentation en eau potable des populations. Journal Officiel de la République Algérienne
Démocratique et Populaire.

Tableau 3. Normes Algériennes des eaux usées épurées destinées à des fins d’irrigation

Paramètres Unité Concentrations maximales admissibles

pH / 6,5 ≤pH≤ 8,5

Physiques MES mg/l 30

CE dS/m 3

0,2
Infiltration le SAR=0-3CE
0,3
3-6
0,5
6-12 dS/m
1,3
12-20
3
20-40

Chimiques DBO5 mg d’O2/l 30

DCO mg d’O2/l 90

155
Chlorure (CI) meq/l 10

Azote (NO3- -N) mg /l 30

Bicarbonates (HCO3) meq/l 8,5

Eléments Aluminium mg/l 20


toxiques (*)
Arsenic mg/l 2

Béryllium mg/l 0,5

Bore mg/l 2

Cadmium mg/l 0,05

Chrome mg/l 1

Cobalt mg/l 5

Cuivre mg/l 5

Cyanures mg/l 0,5

Fluor mg/l 15

Fer mg/l 20

Phénols mg/l 0,002

Plomb mg/l 10

Lithium mg/l 2,5

Manganèse mg/l 10

Mercure mg/l 0,01

Molybdène mg/l 0,05

Nickel mg/l 2

Sélénium mg/l 0,02

156
Vanadium mg/l 1

Zinc mg/l 10

Arrêté interministériel du 8 safar, correspondant au 2 janvier 2012.Spécifications des Eaux


Usées Epurées Utilisées à des Fins d’Irrigation. Journal Officiel de la République Algérienne
Démocratique et Populaire.

Tableau 4. Normes Françaises des eaux destinées à la consommation humaine

Paramètre Unité Valeur limite

Conductivité µS/cm 180 à 1000 à 20°C

Cl- mg/l 250

SO42- mg/l 250

Turbidité NFU 1

As µg/l 10

Cd µg/l 5

Cr µg/l 50

Cu mg/l 2

Ni µg/l 20

Pb µg/l 10

Al µg/l 200

Fe µg/l 200

Articles R.1321-1 à R.1321-66 et annexes 13-1 à 13-3, correspondant au 25 décembre


2013.Normes françaises de l’eau destinée à la consommation humaine.

157
ANNEXE 3
Méthodes d’analyse des paramètres
physico-chimiques

158
1. Analyseur multiparamétriques
Les mesures de différents paramètres ont été réalisées à l’aide d’une mallette
multiparamétrique de marque « CONSORT C562 ». Elle permet de faire des mesures in situ
de pH, oxygène dissous, conductivité, salinité, après un étalonnage minutieux.
Tableau 1. Caractéristiques de l’analyseur CONSORT C562

pH 0 à 14
Conductivité 0 à 1000 µs.cm-1
Température 0 à 100 °C

Figure 3.1. Analyseur (mallette) multiparamétrique

Les valeurs de pH et de température mesurées in situ sont regroupées dans le tableau suivant
(Tableau2) :

159
Tableau 2. Valeurs de pH et de température mesurées le long des cours d’eaux en
fonction de deux saisons humide et sèche

pH Température (°C)
Station
Période humide Période sèche Période humide Période sèche

S1 7,5 6,8 13,2 11,3

R1 7,4 7,6 13,4 11,0

R2 7,8 7,6 19,7 29,1

R3 7,5 7,9 17,1 30,9

R4 7,8 7,6 18,8 13,1

S2 7,5 7,5 15,0 11,7

S3 8,6 / 23,0 /

M1 6,5 7,9 14,3 27,2

M2 6,5 8,3 14,3 28,2

M3 6,6 7,9 15,0 27,2

S4 7,3 / 24,3 /

S5 6,7 7,5 26,1 27,9

S6 6,8 7,6 18,1 29,3

S7 6,7 7,6 13,0 28,1

S8 6,7 8,3 12,3 28,8

2. Matières solides en suspension (MES) AFNOR (NF T90-105)


Mode opératoire
Etape 1: On lave un papier filtre avec de l'eau distillée, puis on l'introduit dans l'étuve à
60°C pendant 12 heures. Le papier filtre est ramené ensuite dans un dessiccateur pour une
éventuelle mesure exacte du poids P0 du papier.
Etape 2: On filtre 100 ml d'eau d'effluent, on procède comme à l'étape 1 et on mesure
le poids P1. La valeur des matières en suspension (MES) est donnée par :

160
MES (mg/l) =
(P −1 P0 ) 1000
V
P0 : poids du papier filtre vide (mg)
P1 : poids du papier filtre après filtration (mg)
V : volume d’échantillon filtré (ml)

3. Dosage des sulfates Méthode Néphélométrie AFNOR NF T90-040


Les sulfates sont dosés par la méthode néphélométrique par principe de précipitation des ions
sulfates, en présence de chlorure de baryum en milieu chlorhydrique, stabilisation du précipité
à l’aide d’un agent stabilisant.
Réactifs
• Solution de chlorure de baryum : dissoudre 10 g de chlorure de baryum (BaCl2.2H2O) dans
une fiole de 100 ml, ajouter 5 ml de solution de polyvinylpyrrolidone ou 20 ml de la solution
de Tween 20 puis complété avec l’eau distillée.
• Solution mère étalon d’ions sulfates : dissoudre 0,1775 g de sulfate de sodium anhydride
Na2SO4 dans l’eau distillée dans une fiole de 1 litre.
• Acide chlorhydrique 10% (v/v).
Courbe d’étalonnage
Dans une série de bécher de 100 ml, on introduit successivement (Tableau 3) :

Tableau 3. Courbe d’étalonnage des sulfates


Numéro de bêcher Témoin 1 2 3 4 5 6
Eau distillée (ml) 50 49 47 45 43 41 40
Na2SO4 (ml) 0 1 3 5 7 9 10
HCl 10% (ml) 1 1 1 1 1 1 1
BaCl2 (ml) 5 5 5 5 5 5 5

On agite magnétiquement 1 où 2 fois puis on laisse reposer pendant 15 minutes et on note la


lecture des absorbances à la longueur d’onde λ = 650 nm.

161
Absorbance (ABS)
0,18 Sulfates
0,16
0,14
0,12 y = 7,9268x
R² = 0,9953
0,1
0,08
0,06
0,04
0,02
0
0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025
Concentrations (mg/L)

Figure 3.2. Droite d’étalonnage des sulfates

Mesure
50 ml de l’échantillon sont prélevés sur lequel on ajoute 1 ml de l’acide chlorhydrique à 10%
et 5 ml de l’agent stabilisant, puis poursuivre de la même manière que pour la courbe
d’étalonnage. La courbe d’étalonnage obtenue pour le dosage de sulfates est représentée dans
la figure 2.

4. Dosage des nitrites Méthode de ZAMBELLI AFNOR NF T90-013


L’acide sulfanilique en milieu chlorhydrique, en présence d’ion ammonium et de phénol
(réactif de ZAMBELLI), forme avec les ions nitrites un complexe coloré jaune dont
l’intensité est proportionnelle à la concentration en nitrites.
Mode opératoire
Le complexe coloré jaune absorbe à la longueur d’onde 435 nm, alors l’intensité qui est
proportionnelle à la concentration des nitrites peut être évaluée par une méthode
spectrophotométrique. On réalise alors une gamme étalon à partir d’une solution étalon de
Nitrite à 0,0023 g.l-1.
Réactifs
• Ammoniaque pur.
• Réactifs de ZAMBELLI :
Acide chlorhydrique (d=1,19) 260 ml.
Acide sulfanilique 5 g.
Phénol cristallisé 7,5 g.

162
Chlorure d’ammonium 135 g.
Eau distillée 625 ml.
Introduire dans une fiole de 1 litre l’acide HCl plus l’eau distillée puis y dissoudre l’acide
sulfanilique et le phénol en chauffant légèrement dans un bain marie. Après la dissolution
complète, ajouter le chlorure d’ammonium et agiter jusqu'à la dissolution. Apres
refroidissement, compléter avec l’eau distillée.
Solution mère étalon de NO2- à 0,23 g.l-1 .
• Nitrites de sodium 0,345 g.l-1 .
• Eau distillée 1000 ml.
Solution fille 0,0023 g.l-1 .
Dans 6 fioles introduire les différentes solutions filles étalons.
Tableau 4. Courbe d’étalonnage des nitrites
N° Témoin 1 2 3 4 5
Solution fille étalon (ml) 0 1 5 10 15 20
Eau distillée (ml) 50 49 45 40 35 30
Réactif Zambelli (ml) 2 2 2 2 2 2
10 minutes
Ammoniaque pure (ml) 2 2 2 2 2 2

Mode opératoire
Prélever 50 ml d’échantillon à analyser, ajouter 2 ml de réactif de ZAMBELLI puis laisser
reposer 10 minutes ensuite introduire 2 ml d’ammoniaque pur. La droite d’étalonnage obtenue
est présentée par la figure 3.3.

163
Absorbance (ABS)
Nitrites
1,8
1,6
1,4 y = 1,805x
R² = 0,9964
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Concentrations (mg/L)

Figure 3.3. Droite d’étalonnage des nitrites

5. Dosage des nitrates- Méthode de salicylate de sodium AFNOR NF T90-012


En présence du salicylate de sodium, les nitrates réagissent et donnent du paranitrosalicylate
de sodium susceptible d’un dosage colorimétrique.
Réactifs
• Solution de salicylate à 0,5% à renouveler chaque 24 heures .
• Acide sulfurique (d=1,84) .
• Solution d’hydroxyde de sodium et de tartrate de sodium et potassium .
• Hydroxyde de sodium 400 g.
• Tartrate de sodium et potassium 60 g.
• Eau distillée 1000 ml.
Faire dissoudre les sels et laisser refroidir
• Solution mère étalon à 0,1 g.l-1 .
• Nitrate de potassium 0,722 g .
• Eau distillée 1000 q.s.
• Solution fille étalon à 0,005 g.l-1 .
Dans 5 fioles, introduire les différentes solutions filles étalons.

164
Tableau 5. Courbe d’étalonnage des nitrates
N° Témoin 1 2 3 4
Solution fille étalon (ml) 0 1 2 5 10
Eau distillée (ml) 10 9 8 5 0
Salicylates de Sodium (ml) 1 1 1 1 1

Evaporer à sec dans un bain marie porté à 75-80 °C, humidifier la matière sèche avec 2 ml
d’acide sulfurique, laisser reposer pendant 10 min, puis ajouter 15 ml de l’eau distillée et 15
ml de la solution hydroxyde de sodium et de tartrate de sodium et potassium qui développe
une coloration jaune. Effectuer la lecture d’absorbance à 415 nm.
Mode opératoire
Introduire 10 ml de l’échantillon à analyser, ajouter 1 ml de salicylate de sodium, puis
poursuivre le même dosage que celui de la courbe d’étalonnage. Préparer un témoin avec 10
ml de l’eau distillée. Pour une prise de 10 ml, la courbe d’étalonnage donne directement la
teneur en azote nitrique exprimé en (mg.l-1), pour obtenir la concentration des nitrates,
multiplié par 4,43.
La courbe d’étalonnage obtenue est montrée sur la figure 4.2

Absorbance (ABS)
Nitrates
1,4

1,2
y = 0,2569x
1 R² = 0,9983

0,8

0,6

0,4

0,2

0
0 1 2 3 4 5 6
Concentrations (mg/L)

Figure 3.4. Droite d’étalonnage des nitrates

165
6. Dosage des chlorures – Méthode de Mohr AFNOR NF T90-014
Les chlorures sont dosés en milieu neutre par une solution titrée de nitrate d’argent en
présence de chromate de potassium. La fin de la réaction est indiquée par l’apparition de la
teinte rouge caractéristique du chromate argent.
Réactifs :
• Acide nitrique pur.
• Carbonate de calcium pur.
• Solution de chromate de potassium à 10%.
• Solution de nitrate d’argent N/10.
Mode opératoire
Introduire 100 ml d’eau à analyser, préalablement filtrée, dans un erlenmeyer de 250 ml.
Ajouter 2 à 3 gouttes d’acide nitrique pur puis une pincée de carbonate de chaux et 3 gouttes
de solution de chromate de potassium à 10%.
Verser alors au moyen d’une burette la solution de nitrate d’argent jusqu’à apparition d’une
teinte rougeâtre, qui doit persister 1 à 3 minutes.
Soit V le nombre de millilitres de nitrate d’argent N/10 utilisés.

Référence : Association française de normalisation. Qualité de l’eau: recueil, environnement.


Paris-La Défense: AFNOR; 1999.

166
ANNEXE 4
Résultats des traitements PARAFAC
des échantillons d’eau des cours
d’eau

167
168
Figure.4.1. Résultats de traitement PARAFAC des échantillons d’eau analysés par l’appareil Safas

169
170
l

Figure.4.2. Résultats de traitement PARAFAC des échantillons d’eau analysés par l’appareil JASCO

171
ANNEXE 5
Les fluorophores définis par
PARAFAC des échantillons d’eau

172
Figure.5.1 Les 7 fluorophores définis par les traitements PARAFAC des échantillons 173
d’eau
ANNEXE 6
L’identification des 4 fluorophores

174
Quatre fluorophores ont été identifiés par superposition de leur spectre d’émission modélisé
par PARAFAC avec celui expérimental d’une solution standard pure (Figure 5.1, 5.2, 5.3 et
5.4).

Modélisé
Standard
354 Excitation
354
280
280
354

Figure.6.1. Superposition des spectres de fluorescence caractéristiques du fluorophore de type


tryptophane avec le spectre d’émission de la solution standard pure de tryptophane à 5.10-7 M

302 Modélisé
Standard
Excitation

280

Figure.6.2. Superposition des spectres de fluorescence caractéristiques du fluorophore de type tyrosine avec
le spectre d’émission de la solution standard pure de tyrosine à 10-6 M

175
Modélisé
342 Standard
342 Excitation
270

Figure.6.3. Superposition des spectres de fluorescence caractéristiques du fluorophore de type indole


avec le spectre d’émission de la solution standard pure d’indole à 5.10-7 M

270

282

Figure.5.4. Superposition des spectres de fluorescence caractéristiques du fluorophore de type


phénylalanine et le spectre d’émission expérimentale de la solution standard pure de phénylalanine à
5.10-6 M

La forme du spectre d’émission de chaque fluorophore issu de la modélisation par


l’application de la méthode PARAFAC se superpose à ceux des solutions standards pures. Les
longueurs d’onde d’émission maximales pour les 4 fluorophores sont : 354, 302, 342 et 282
nm respectivement. Ces caractéristiques spectrales signifient que ces 4 fluorophores
correspondent bien aux trois acides aminés phénylalanine, tyrosine, tryptophane et à l’indole
qui est un résidu du tryptophane.

176
ANNEXE 7
Droites d’étalonnage des composés
purs

177
Dans le but de pouvoir calculer les différentes concentrations des trois acides aminés
tryptophane, tyrosine et phénylalanine ainsi que le résidu du tryptophane indole à partir des
résultats de PARAFAC, on a tracé des courbes d’étalonnage en utilisant différentes
concentrations des produits purs de tryptophane, tyrosine, phénylalanine et indole. Ces
courbes sont montrées dans les figures (6.1, 6.2, 6.3 et 6.4) respectivement.

Figure.7.1. Droite d’étalonnage du tryptophane pur

Figure.7.2. Droite d’étalonnage de tyrosine pure

178
Figure.7.3. Droite d’étalonnage de la phénylalanine pure

Figure.7.4. Droite d’étalonnage de l’indole pure

179
ANNEXE 8
Résultats des traitements PARAFAC
des extraits de sédiments des cours
d’eau

180
181
Figure.8.1. Résultats de traitement PARAFAC des extraits de sédiments analysés par l’appareil JASCO
182
ANNEXE 9
Les fluorophores définis par
PARAFAC des les extraits de
sédiments

183
Le traitement PARAFAC réalisé sur les extraits de sédiments prélevés dans les différentes
stations a donné les fluorophores suivants :

Figure.8.1. Les 7 fluorophore définis par le traitement PARAFAC des extraits de sédiments
184
ANNEXE 10
Tableaux de Pearson

185
Tableau.1. Valeurs de corrélation de Pearson pour le traitement de données par ACP des
paramètres mesurés dans les échantillons d’eau selon les axes F1-F2

DCO DBO5 Cl- SO42- NO2- NO3- MES Li Al Cr Mn Fe Ni Cu Zn As Sr Cd Pb tryptophane tyrosine indole
DCO 1
DBO5 0,104 1
Cl- 0,039 -0,131 1
SO42- -0,332 -0,243 0,011 1
NO2- 0,134 0,036 0,327 -0,253 1
NO3- -0,053 -0,024 0,014 0,812 -0,149 1
MES 0,142 0,052 0,278 -0,270 0,585 -0,118 1
Li 0,023 -0,197 0,406 -0,084 -0,027 -0,213 0,138 1
Al -0,191 0,038 -0,056 -0,012 -0,134 -0,159 -0,128 -0,092 1
Cr 0,104 0,913 -0,101 -0,330 0,013 -0,124 0,092 -0,190 0,239 1
Mn -0,223 -0,133 0,609 -0,033 0,311 -0,070 0,294 0,104 0,250 -0,121 1
Fe -0,170 0,043 -0,109 -0,049 0,052 -0,157 -0,101 -0,227 0,910 0,240 0,298 1
Ni -0,150 0,076 -0,238 0,065 -0,232 -0,080 -0,189 -0,221 0,933 0,300 0,001 0,891 1
Cu -0,125 0,092 -0,194 -0,078 -0,153 -0,189 -0,024 -0,159 0,894 0,301 0,080 0,864 0,939 1
Zn -0,243 0,010 -0,097 0,085 -0,177 -0,092 -0,138 -0,176 0,960 0,213 0,209 0,872 0,935 0,887 1
As -0,067 -0,239 0,364 -0,305 0,458 -0,262 0,528 0,320 0,066 -0,187 0,446 0,095 -0,041 0,099 0,034 1
Sr -0,133 -0,220 0,594 -0,063 0,056 -0,213 0,200 0,855 0,032 -0,239 0,544 -0,070 -0,203 -0,104 -0,073 0,402 1
Cd -0,102 0,021 -0,168 -0,037 -0,197 -0,020 -0,143 -0,200 0,075 -0,018 -0,025 0,064 0,086 0,037 0,095 -0,220 -0,192 1
Pb -0,284 0,002 -0,041 -0,067 0,037 -0,225 -0,066 -0,152 0,900 0,150 0,454 0,896 0,793 0,789 0,868 0,292 0,066 0,027 1
tryptophane 0,067 0,384 -0,075 -0,383 0,645 -0,169 0,650 -0,111 -0,081 0,372 -0,027 0,064 -0,069 0,023 -0,078 0,321 -0,178 0,146 -0,013 1
tyrosine 0,150 0,303 -0,203 -0,314 0,692 -0,149 0,477 -0,211 -0,090 0,245 -0,140 0,118 -0,046 0,059 -0,095 0,194 -0,303 -0,026 0,004 0,876 1
indole 0,191 -0,149 0,090 -0,137 0,455 -0,033 0,114 -0,084 -0,120 -0,102 -0,123 0,004 -0,071 -0,066 -0,151 0,065 -0,209 -0,104 -0,109 0,154 0,356 1

Tableau.2. Valeurs de corrélation de Pearson pour le traitement de données par ACP des
paramètres mesurés dans les échantillons d’eau selon les axes F1-F3

DCO DBO5 Cl- SO42- NO2- NO3- MES Li Al Cr Mn Fe Ni Cu Zn As Sr Cd Pb tryptophane tyrosine indole
DCO 1
DBO5 0,104 1
Cl- 0,039 -0,131 1
SO42- -0,332 -0,243 0,011 1
NO2- 0,134 0,036 0,327 -0,253 1
NO3- -0,053 -0,024 0,014 0,812 -0,149 1
MES 0,142 0,052 0,278 -0,270 0,585 -0,118 1
Li 0,023 -0,197 0,406 -0,084 -0,027 -0,213 0,138 1
Al -0,191 0,038 -0,056 -0,012 -0,134 -0,159 -0,128 -0,092 1
Cr 0,104 0,913 -0,101 -0,330 0,013 -0,124 0,092 -0,190 0,239 1
Mn -0,223 -0,133 0,609 -0,033 0,311 -0,070 0,294 0,104 0,250 -0,121 1
Fe -0,170 0,043 -0,109 -0,049 0,052 -0,157 -0,101 -0,227 0,910 0,240 0,298 1
Ni -0,150 0,076 -0,238 0,065 -0,232 -0,080 -0,189 -0,221 0,933 0,300 0,001 0,891 1
Cu -0,125 0,092 -0,194 -0,078 -0,153 -0,189 -0,024 -0,159 0,894 0,301 0,080 0,864 0,939 1
Zn -0,243 0,010 -0,097 0,085 -0,177 -0,092 -0,138 -0,176 0,960 0,213 0,209 0,872 0,935 0,887 1
As -0,067 -0,239 0,364 -0,305 0,458 -0,262 0,528 0,320 0,066 -0,187 0,446 0,095 -0,041 0,099 0,034 1
Sr -0,133 -0,220 0,594 -0,063 0,056 -0,213 0,200 0,855 0,032 -0,239 0,544 -0,070 -0,203 -0,104 -0,073 0,402 1
Cd -0,102 0,021 -0,168 -0,037 -0,197 -0,020 -0,143 -0,200 0,075 -0,018 -0,025 0,064 0,086 0,037 0,095 -0,220 -0,192 1
Pb -0,284 0,002 -0,041 -0,067 0,037 -0,225 -0,066 -0,152 0,900 0,150 0,454 0,896 0,793 0,789 0,868 0,292 0,066 0,027 1
tryptophane 0,067 0,384 -0,075 -0,383 0,645 -0,169 0,650 -0,111 -0,081 0,372 -0,027 0,064 -0,069 0,023 -0,078 0,321 -0,178 0,146 -0,013 1
tyrosine 0,150 0,303 -0,203 -0,314 0,692 -0,149 0,477 -0,211 -0,090 0,245 -0,140 0,118 -0,046 0,059 -0,095 0,194 -0,303 -0,026 0,004 0,876 1
indole 0,191 -0,149 0,090 -0,137 0,455 -0,033 0,114 -0,084 -0,120 -0,102 -0,123 0,004 -0,071 -0,066 -0,151 0,065 -0,209 -0,104 -0,109 0,154 0,356 1

186
Tableau.3. Valeurs de corrélation de Pearson pour le traitement de données par ACP des
métaux et de métaux traces mesurés dans les sédiments

Variables Cu Zn Al Mn Fe Cr Ni As Cd Pb Li Sr
Cu 1
Zn 0,865 1
Al 0,357 0,403 1
Mn 0,106 0,358 0,617 1
Fe 0,396 0,607 0,790 0,868 1
Cr 0,428 0,576 0,938 0,722 0,927 1
Ni 0,468 0,684 0,817 0,807 0,964 0,934 1
As 0,318 0,492 0,375 0,757 0,709 0,522 0,617 1
Cd 0,656 0,806 0,660 0,541 0,640 0,695 0,721 0,556 1
Pb 0,658 0,866 0,437 0,492 0,738 0,629 0,752 0,621 0,701 1
Li 0,449 0,470 0,954 0,674 0,788 0,896 0,796 0,543 0,734 0,459 1
Sr -0,305 -0,355 -0,240 -0,342 -0,328 -0,322 -0,258 -0,471 -0,439 -0,268 -0,299 1

187
Liste des abréviations

ACP : Analyse en Composantes Principales

AH : Acides Humiques

AF : Acides Fulviques

BCR : Boulonnerie Coutellerie Robinetterie

CET : Centre d’Enfouissement Technique

COD : Carbone organique dissous

COP : Carbone organique particulaire

ETM : Eléments Traces Métalliques

HAP : Hydrocarbures aromatiques polycycliques

ICP-MS : Spectrométrie de masse à plasma à couplage inductif, Inductively Coupled Plasma-


Mass Spectroscopy

Me : Eléments Métallique, Metal Element

MEEF : Matrice d’Excitation et d’Emission de Fluorescence

MES : Matières en suspension

OMS : Organisation Mondial de Santé

PARAFAC : Parallel Factor Analysis

PCB : Polychlorobiphényles

PVC : Polychlorure de Vinyle

SH : Substances Humiques

188
Liste des figures

Chapitre I

Figure I.1. Cycle de l’azote……………………………………………………………….20

Figure I.1. Origines des métaux lourds dans le sol……………………………………….27

Figure I.2. Les mécanismes de formation des substances humiques (SH)……………….31

Chapitre II

Figure II.1. Carte des barrages de la région hydrographique Chéliff-Zahrez……………..44

Figure II.2. Bassin hydrographique Cheliff- Zahrez……………………………………...45

Figure II.3. Les sous bassins hydrographiques de Cheliff-Zahrez………………………..47

Figure II.4. Localisation des stations de prélèvement dans la zone d’étude………………50

Figure II.5. Photographie du point de rejet industriel de l’Oued Rhiou (R2)……………..51

Figure II.6. Photographie du point de rejet urbain de l’Oued Rhiou (R3)………………..51

Figure II.7. Photographie du point de rejet urbain de l’Oued Mina (M2)…………………52

Figure II.8. Photographie du point de rejet urbain de l’Oued Chéliff (S6)………………..52

Figure II.9. Quelques photographies de prélèvement ……………………………………...54

Figure II.10. Technique de carottage des sédiments………………………………………54

Figure II.11. Spectrophotomètre UV/Visible (OPTIZEN 3220 UV)……………………..58

Figure II.12. Montage expérimental pour la mesure de la DCO………………………..59

Figure II.13. DBO mètre OxiTop®……………………………………………………….59

Figure II.14. Appareil de mesure de carbone organique dissous Shimadzu TOC- V


CSN…………………………………………………………………………………………60

Figure II.15. ICP-MS type Agilent 7700X………………………………………………..61

Figure II.16. Spectrofluorimètre de type SAFAS………………………………………….62

189
Figure II.17. Spectrofluorimètre de type Jasco…………………………………………….62

Figure II.18. Représentation d’une MEEF en 3D………………………………………….63

Figure II.19. Exemple d’un résultat de traitement de MEEFs par PARAFAC…………….64

Chapitre III

Figure III.1. Variations spatio-temporelles des Paramètres physico-chimiques…………..74

Figure III.2. Variations spatio-temporelles des éléments traces métalliques (ETM)……...77

Figure III.3. Relation entre les concentrations de Li et Sr (µg.L-1)………………………..80

Chapitre IV

Figure IV.1. Schéma récapitulatif des stations de prélèvement de sédiments………………87

Figure IV.2. Variations spatio-temporelles des ETM dans les sédiments…………………..90

Figure IV.3. Cercle de corrélation montrant la répartition des paramètres selon F1 et F2.102

Figure IV.4. Distribution des stations en fonction des saisons selon F1 et F3. Saison humide
(h) et saison sèche (s)……………………………………………………………………….103

Chapitre V

Figure V.1. MEEFs caractéristiques du rejet urbain de l’Oued Rhiou à la station R3 et du


rejet industriel R2 des eaux en amont (station R1) en aval (station R4) du rejet en saison
humide (h) et en période sèche (s).………………………………………………………….113

Figure V.2. MEEFs caractéristiques des rejets urbains de l’Oued Mina à la station M2 et des
eaux en amont (station M1) en aval (station M3) du rejet en saison humide (h) et en période
sèche (s).……………………………………………………………………………………114

Figure V.3. MEEFs caractéristiques des rejets urbains de l’Oued Chéliff à la station S6 et des
eaux en amont (station S5) en aval (station S7) du rejet en saison humide (h) et en période
sèche (s).……………………………………………………………………………………..115

Figure V.4. MEEFs et spectres de fluorescence des 3 fluorophores identifiés issus de


traitement PARAFAC des échantillons d’eau et de rejets ………………………………….117

190
Figure V.5. Variations spatio-temporelles des concentrations en tryptophane, indole, tyrosine
à chaque station aux deux saisons ………………………………………………………….119

Figure V.6. Cercles de corrélation montrant la répartition des paramètres selon les axes F1 et
F2 à gauche et selon F1 et F3 à droite……………………………………………………124

Figure V.7. Distribution des stations en fonction des saisons selon les axes F1 et F2 à
gauche et selon F1 et F3 à droite. Saison humide (h) et saison sèche (s)…………………..125

Figure V.8. MEEFs caractéristiques des SH des sédiments de l’Oued Rhiou à la station R4
(aval du rejet R3) en saison humide (h) et en période sèche (s)…………………………….127

Figure V.9. MEEFs caractéristiques des SH des sédiments de l’Oued Mina en amont (station
M1) et en aval (station M3) du rejet en saison humide (h) et en période sèche
(s)……………………………………………………………………...…………………….128

Figure V.10 MEEFs caractéristiques des SH des sédiments de l’Oued Chéliff en amont
(station S5) et en aval (station S7) du rejet en saison humide (h) et en période sèche
(s)..…………………………………………………………………………………………..129

Figure V.11. MEEF et spectres de fluorescence de 4 fluorophores issus de traitement


PARAFAC de la fraction SH des sédiments de Chéliff …………………………………….132

Figure V.12. Variations spatio-temporelles des acides aminés (tryptophane, tyrosine, indole,
phénylalanine) le long de l’Oued Chéliff …………………………………………………..133

191
Liste des tableaux
Tableau II.1. Répartition des superficies irrigables………………………………………….43

Tableau III.1. Valeurs de ratio DCO/DBO5 des eaux en fonction des saison………………72

Tableau III.2. Etude comparative entre le Chéliff et d’autres fleuves ……………………...81

Tableau IV.1. Concentrations des éléments métalliques dans la croûte continentale supérieure
(UC)………………………………………………………………………………………......91

Tableau IV.2. Valeurs des facteurs d’enrichissement dans les stations en fonction des
saisons………………………………………………………………………………………...92

Tableau IV.3. Valeurs des facteurs de contamination dans les stations en fonction des
saisons……...............................................................................................................................94
Tableau IV.4. Classification de la qualité des sédiments…………………………………....96
Tableau IV.5. Valeurs des indices de géo-accumulation (Igeo) dans les stations en fonction
des saisons…………………………….……………………………………………………...98

Tableau IV.6. Classification de la qualité des sédiment Er et RI ...………………………...100

Tableau IV.7. Valeurs des coefficients de risque écologique (Eri) et de l’indice de risque
écologique (RI) dans les stations en fonction des saisons…………………………………..101

Tableau IV.8. Etude comparative entre des concentrations métalliques des sédiments entre
l’Oued Chéliff et d’autres fleuves dans le monde …………………………..……………...105

Tableau V.1 Valeurs de HIX et de BIX aux différentes stations en fonction des deux
périodes……………………………………………………………………………………...123

Tableau V.2. Valeurs de HIX et BIX des SH extraits des sédiments aux différentes stations
en fonction des deux périodes ………………………………………………………………136

192
Résumé
Le présent travail rentre dans le cadre du projet Hubert-Curien Tassili (PHC) entre
l’université de Mostaganem et l’université de Perpignan, c’est une thèse de doctorat en
cotutelle qui a comme objectif la contribution à l’étude de la contamination des eaux et des
sédiments de l’Oued Chéliff et de ses deux affluents Oued Rhiou et Oued Mina.
Cette étude a été abordée par un prélèvement saisonnier réalisé pendant deux périodes
distinctes période humide et période sèche au niveau de 15 stations le long des cours d’eau.
La qualité des eaux et des sédiments des cours d’eau a été déterminée par l’analyse des
paramètres physico-chimiques, des métaux et des traceurs fluorescents.
Les résultats obtenus ont montré une forte contamination en conductivité, DCO, DBO5
pendant la période humide et en Cl- et MES pendant la période sèche. Les résultats des
métaux ont montré des concentrations importantes en Al, Fe et Ni particulièrement au niveau
de l’Oued Chéliff et son affluent Oued Rhiou en période sèche. Cependant, Oued Mina
présente des valeurs élevées de Li et de Sr. Les concentrations de types tryptophane, tyrosine
et indole montrent des valeurs élevées au niveau des stations de rejets.
L’évaluation de la qualité des sédiments de l’Oued Chéliff a montré que l’Oued Chéliff et son
affluent Oued Rhiou sont caractérisés par la présence de fortes concentrations de Al, Mn, Fe,
Cr, Ni, Pb pendant les deux périodes.
Cette étude nous a permis de déduire que la qualité de l’eau et des sédiments de l’Oued
Chéliff et de ses deux affluents a été altérée par les activités anthropiques et les phénomènes
naturels.

Mots clés : Oued Chéliff, affluent, rejets, contamination, paramètres physico-chimiques,


sédiment, éléments traces métalliques, traceurs fluorescents, PARAFAC.

Abstract
The present thesis was carried out in co-tutelle between University of Mostaganem
(Algeria) and University of Perpignan Via Domitia (France), it was partially funded through a
PHC TASSILI project (15MDU937). It aims to study the quality of waters and sediments of
Cheliff river and its two important tributaries Oued Rhiou and Mina rivers. During this work,
seasonal samplings were performed for both water and sediment in 15 different stations along
the watercourses during wet and dry.
In order to evaluate the water and sediment quality of watercourses, several parameters were
analyzed: the physicochemical parameters, fluorescence amino acids and trace metals. The
study reveals a significant organic contamination along the watercourses with high
concentrations of conductivity, COD, BOD5 during the wet period and Cl-, TSM during the
dry period. The results of trace metals showed high concentrations of Al, Fe and Ni,
particularly along the Cheliff and Oued Rhiou rivers during the dry period. On the other hand,
Mina river presented high concentrations of Sr and Li. The presence of tryptophan like,
tyrosine like and indole like in water samples revealed the impact of untreated urban
discharges rejected into watercourses.
Another part of the work is devoted to assess the quality of sediments of Cheliff river and its
tributaries. The results show that the Cheliff river and its tributary Oued Rhiou are
characterized through the presence of high concentrations of Al, Mn, Fe, Cr, Ni, Pb, during
wet and dry periods.
The present study has shown that the Cheliff river and its tributaries were strongly impacted
by anthropogenic pollution and natural phenomenon.

Keywords: Cheliff River, tributary, wastewater discharge, contamination, physicochemical


parameters, sediment, trace metals, fluorescent tracers.
193

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