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La Théorie Quantitative de La Monnaie - Bouchra BENYACOUB

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Economie monétaire et financière II

Semestre 4 sections 5, 6 , 7, 8

Equipe pédagogique :

Bouchra Benyacoub, Meriem Elachabi

Année universitaire 2019-2020

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Qu’est ce que La théorie quantitative de la monnaie ?

La théorie quantitative de la monnaie est une théorie économique fondée sur la relation de
causalité entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau général des prix. Cette
théorie apparait chez les préclassiques (J.Bodin, R. Cantillon, D. Hume…), puis reprise et
développée par les classiques (J-B. Say ,D. Ricardo …) et enfin modernisée par les
néoclassiques ( L. Walras, Fisher A. Marshall, A-C. Pigou…).

1. Les préclassiques

Selon la théorie quantitative de la monnaie, toute variation de la quantité de monnaie entraîne


une variation de même sens du niveau général des prix. La quantité de monnaie détermine
directement le niveau des prix. Cette formule générale remonte au 16ème siècle avec les
travaux de Jean Bodin, qui met en relation le lien entre la quantité de monnaie en
circulation et l’évolution des prix. Autrement dit, la hausse des prix constatée à l’époque
n’est que le résultat logique de l’abondance des métaux précieux à l’époque, suite à la
découverte des mines d’or en Amérique.

2. Les classiques

La théorie quantitative de la monnaie est ensuite reprise par les classiques sous l'appellation
de "théorie dichotomique" (opposant sphère réelle et sphère monétaire).

a. J B Say et la monnaie voile

La vision dichotomique entre la sphère réelle et la sphère monétaire conduisait les


économistes classiques tels que J B Say à éliminer la monnaie de l'analyse économique. Cette
théorie repose sur deux principe de base :

 La loi des débouchés


 La neutralité de la monnaie

D’après La loi des débouchés « La monnaie est un "voile " qui cache les transactions réelles
qui s'opèrent entre les agents », «les produits s'échangent contre les produits», «l’offre crée
sa propre demande».

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 Comme la monnaie n'est qu'un voile, il n'existe pas de différence véritable entre
économie monétaire et économie de troc.
 Comme les produits s'échangent contre des produits, la monnaie ne peut être
thésaurisée.
 Comme l'offre crée sa propre demande, tout le revenu distribué aux agents
économiques réapparaît sous forme de dépense.

Jean-Baptiste Say énonçait la neutralité de la monnaie qui ne serait qu’un simple voile
masquant, l’échange dans la réalité des produits contre les produits ; ainsi les produits se
serviraient mutuellement de débouchés, de même que les services producteurs.

Si on considère que la monnaie est un voile dissimulant la réalité de l’économie, ceci


revient à considérer que la sphère réelle et la sphère monétaire de l’économie sont strictement
séparées. L’équilibre au niveau de la sphère réelle est indépendant de l’équilibre monétaire.
La monnaie n’a donc pas d’influence sur l’économie réelle, elle est neutre.Elle sert
uniquement à faciliter les transactions économiques. Donc la monnaie est une marchandise
comme une autre, sa seule fonction est de servir d’intermédiaire des échanges.

b. David Ricardo et le lien entre monnaie et prix

David Ricardo, est aussi un partisan de la théorie quantitative classique qui constitue
la première et la plus simple des théories générales sur les rapports de la monnaie et des prix.

David Ricardo incorporait la loi des débouchés.Il croyait à son tour en l’idée du voile
monétaire ; l’influence de J-B Say s’exprimait comme suit: « On n’achète des produits
qu’avec des produits, et le numéraire n’est que l’agent au moyen duquel l’échange
s’effectue ».

L’analyse de Ricardo est un exemple parfait d’analyse dichotomique. Pour lui, la loi de Say
gouverne la production de bien et services. « Un produit terminé offre dés cet instant, un
débouchés à d’autre produits pour tout le montant de sa valeur ».les prix relatifs sont
déterminés, selon la théorie de la valeurs-travail, par les quantités de travail nécessaire la
production .le niveau absolu des prix dépend seulement de la quantité de monnaies en
circulation. Une augmentation de la masse monétaire indépendante des besoins de la
production se traduit par une augmentation de niveau général des prix

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Donc pour Ricardo, l’analyse réelle de la production est régit par la la loi des
débouchés de j B Say. L’analyse monétaire, quant à elle, rend compte du niveau général des
prix à laide de la théorie quantitative de monnaie et de l’hypothèse d’une variation exogène de
la quantité de monnaie en circulation, c’est à dire une variation indépendante des besoins de la
production.

3. Les néoclassiques

Pour les néoclassiques également, l’analyse monétaire est toujours séparés de


l’analyse réelle. Les néoclassiques enrichissent la théorie quantitative de la monnaie par la
célèbre équation de Irving Fisher et par la vision de Cambridge (Marshall et Pigou).

a. Irving Fisher et l’équation de l’échange

La fameuse équation définissant la théorie quantitative de la monnaie revient à


l’économiste Irving Fisher, Elle se présente sous la forme :

MV = PT

 M est la masse monétaire


 V la vitesse de circulation de la monnaie
 P le niveau général des prix.
 T le volume des transactions

Dans cette équation Fisher établit une relation causale de la quantité de monnaie en
circulation (M) et le niveau général des prix (P), cela veut dire que : une variation de la masse
monétaire se répercute mécaniquement en une variation du niveau des prix. Autrement dit
une hausse de la quantité de monnaie crée mécaniquement de l’inflation.

b. L’approche nuancée de l’école de Cambridge

Marshall et Pigou vont reformuler la théorie quantitative de la monnaie en mettant


l’accent non plus sur la monnaie en circulation comme Fisher, mais la monnaie détenue par
les agents économiques (volonté de conserver un certain volant de liquidités, chez ces
derniers (encaisses)).

Marshall justifie:
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 la détention d’encaisses par l’absence de synchronisation entre les recettes et
les dépenses
 les encaisses désirées dépendent du volume de transactions que les agents
projettent de réaliser. La demande de monnaie Md est liée au pouvoir d’achat
que les agents souhaitent détenir sous forme d’actif liquide (ou monnaie) et
s’exprime en termes réels ainsi :
Md/P = k .Y

 Md/P : l’encaisse réelle désirée est une proportion constante : k du revenu


réel : Y.avec :
 Md : demande de monnaie ;
 K : représente la propension des agents économiques
à conserver en moyenne un certain pourcentage
de leurs transactions totales sous forme monétaire
 P : le niveau général des prix et
 Y : le revenu réel

A.C. PIGOU s’attache à retrouver le lien causal entre monnaie et prix à


travers le mécanisme dit « effet PIGOU » ou « effet d’encaisses réelles ». Si
l’offre de monnaie augmente, les agents économiques perçoivent de la monnaie
supplémentaire, et les encaisses détenues augmentent. Pour retourner aux
encaisses désirées, ils vont chercher à se débarrasser de la monnaie en excédent,
en achetant des biens.

Comme l’offre de biens est inélastique sur le court terme (hypothèse de


plein-emploi des facteurs de production), cela entraîne 1 hausse des prix qui
rétablit le niveau des encaisses réelles au niveau initial.

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