Envoi1 Corriges
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2 Exercices du chapitre 2
12.2.1 Tribus
Corrigé 9 (Caractérisation d’une tribu)
Soit E un ensemble.
1. Soit T une partie de P(E) stable par union dénombrable, stable par passage au complémentaire et
t.q. ∅ ∈ T . Montrer que T est une tribu, c’est-à-dire qu’elle vérifie aussi E ∈ T et qu’elle est stable
par intersection dénombrable.
—————————————corrigé—————————————–
—————————————corrigé—————————————–
• Si E est fini, l’ensemble des parties finies de E est une tribu, c’est la tribu P(E).
• Si E est infini, l’ensemble des parties finies de E n’est pas une tribu, car il n’est pas stable par
passage au complémentaire (le complémentaire d’une partie finie est infinie. . . ).
—————————————————————————————–
—————————————corrigé—————————————–
Soit (Ti )i∈I une famille de tribus sur I (I est un ensemble quelconque). On pose T = {A ⊂ E;
A ∈ Ti pour tout i ∈ I} (T est bien l’intersection des tribus Ti , i ∈ I). On montre que T est une
tribu :
283
2. Soit A ⊂ P(E). On note TA l’intersection de toutes les tribus sur E contenant A (une partie
de E appartient donc à TA si et seulement si elle appartient à toutes les tribus contenant A, on
remarquera qu’il y a toujours au moins une tribu contenant A, c’est la tribu P(E)). Montrer que
TA est la plus petite des tribus contenant A (c’est la tribu engendrée par A).
—————————————corrigé—————————————–
D’après la question précédente, TA est bien une tribu. La définition de TA donne que toute tribu
contenant A doit contenir TA . TA est donc la plus petite tribu contenant A.
—————————————————————————————–
3. Soient A et B ⊂ P(E) et TA , TB les tribus engendrées par A et B. Montrer que si A ⊂ B alors
TA ⊂ TB .
—————————————corrigé—————————————–
TB est une tribu contenant B, donc contenant A. Donc TA ⊂ TB .
—————————————————————————————–
1. Tribu trace
(a) Soit T une tribu sur un ensemble E et F ⊂ E. Montrer que TF = {A ∩ F, A ∈ T } est une
tribu sur F (tribu trace de T sur F ).
—————————————corrigé—————————————–
• ∅ ∈ TF car ∅ = ∅ ∩ F et ∅ ∈ T .
• Soit A ∈ TF . Il existe B ∈ T t.q. A = B ∩ F . On a donc F \ A = (E \ B) ∩ F ∈ TF car
E \ B ∈ T . TF est donc stable par passage au complémentaire.
• Soit (An )n∈N ⊂ TF . Pour tout n ∈ N, il existe Bn ∈ T t.q. An = Bn ∩ F . On a
donc ∪n∈N An = (∪n∈N Bn ) ∩ F ∈ TF car ∪n∈N Bn ∈ T . TF est donc stable par union
dénombrable.
Ceci est suffisant pour dire que TF est une tribu sur F .
—————————————————————————————–
(b) Si E est un espace topologique et T = B(E) (B(E) est la tribu borélienne de E), montrer
que la tribu trace sur F , notée TF , est la tribu engendrée par la topologie trace sur F (tribu
borélienne de F , notée B(F )). [Montrer que B(F ) ⊂ TF . Pour montrer que TF ⊂ B(F ),
considérer C = {A ∈ P(E); A ∩ F ∈ B(F )} et montrer que C est une tribu (sur E) contenant
les ouverts de E.] Si F est un borélien de E, montrer que TF est égale à l’ensemble des
boréliens de E contenus dans F .
—————————————corrigé—————————————–
On note OF l’ensemble des ouverts de F , et OE l’ensemble des ouverts de E. Par définition
de la topologie trace, OF = {O ∩ F , O ∈ OE }.
Comme OE ⊂ B(E), on a OF ⊂ TF = {B ∩ F , B ∈ B(E)} (Noter que TF = B(E)F , avec les
notations de la question précédente). On en déduit que B(F ) ⊂ TF car TF est une tribu sur
F contenant OF qui engendre B(F ).
284
On montre maintenant que TF ⊂ B(F ). On pose C = {A ∈ P(E); A ∩ F ∈ B(F )}. ∅ ∈ C
car ∅ ∩ F = ∅ ∈ B(F ). C est stable par passage au complémentaire car, si A ∈ C, on a
(E \ A) ∩ F = F \ A = F \ (A ∩ F ) ∈ B(F ), donc (E \ A) ∈ C. Enfin, pour montrer que C est
stable par union dénombrable, soit (An )n∈N ⊂ C, on a (∪n∈N An ) ∩ F = ∪n∈N (An ∩ F ) ∈ B(F ),
ce qui donne ∪n∈N An ∈ C et la stabilité de C par union dénombrable. C est donc une tribu.
Il est clair que OE ⊂ C car si O ∈ OE , on a O ∩ F ∈ OF ⊂ B(F ). La tribu C contient OE ,
ce qui prouve que C contient B(E) et donc que A ∩ F ∈ B(F ) pour tout A ∈ B(E). Ceci
donne exactement TF ⊂ B(F ). On a bien montré finalement que TF = B(F ) (on rappelle que
TF = B(E)F , avec les notations de la question précédente).
2. Soit E un ensemble infini et S = {{x}, x ∈ E}. Déterminer la tribu engendrée par S (distinguer les
cas E dénombrable et non dénombrable).
—————————————corrigé—————————————–
On note T (S) la tribu engendrée par S.
• On suppose que E est au plus dénombrable (c’est-à-dire dire fini ou dénombrable). D’après
la stabilité de T (S) par union dénombrable, la tribu T (S) doit contenir toutes les parties au
plus dénombrables. Comme toutes les parties de E sont au plus dénombrables, on en déduit
T (S) = P(E).
• On suppose maintenant que E est infini non dénombrable. On note A l’ensemble des parties de
E au plus dénombrables et B = {Ac , A ∈ A}. D’après la stabilité de T (S) par union dénom-
brable, la tribu T (S) doit contenir A. Par stabilité de T (S) par passage au complémentaire,
T (S) doit aussi contenir B.
on va montrer maintenant que A ∪ B est une tribu (on en déduit que T (S) = A ∪ B). On a
∅ ∈ A ⊂ A ∪ B et il est clair que A ∪ B est stable par passage au complémentaire (car A ∈ A
implique Ac ∈ B et A ∈ B implique Ac ∈ A). Enfin, si (An )n∈N ⊂ A ∪ B, on distingue 2 cas :
1er cas. Si An ∈ A pour tout n ∈ N, on a alors ∪n∈N An ∈ A ⊂ A ∪ B.
2eme cas. Si il existe n ∈ N t.q. An ∈ B on a alors Acn ∈ A, donc Acn est au plus dénombrable
et (∪p∈N Ap )c = ∩p∈N Acp ⊂ Acn est aussi au plus dénombrable,ce qui donne (∪p∈N Ap )c ∈ A et
∪p∈N Ap ∈ B ⊂ A ∪ B.
On a bien montré que ∪n∈N An ∈ A ∪ B. Ce qui prouve la stabilité par union dénombrable de
A ∪ B. Finalement, A ∪ B est donc une tribu contenant S et contenu dans T (S), ceci donne
T (S) = A ∪ B.
—————————————————————————————–
285
1. Montrer que si T 0 est une tribu sur F , alors f −1 (T 0 ) = {f −1 (B); B ∈ T 0 } est une tribu sur E
(tribu image réciproque).
—————————————corrigé—————————————–
On démontre que f −1 (T 0 ) est une tribu sur E en remarquant que f −1 (∅) = ∅, E \ f −1 (A) =
f −1 (F \A) (pour tout A ⊂ F ) et f −1 (∪n∈N An ) = ∪n∈N f −1 (An ) (pour toute suite (An )n∈N ⊂ P(F )).
—————————————————————————————–
2. Montrer que si T est une tribu sur E, alors T 0 = {B ⊂ F ; f −1 (B) ∈ T } est une tribu sur F (tribu
image directe).
—————————————corrigé—————————————–
Ici aussi, on montre que T 0 est une tribu sur F en remarquant que f −1 (∅) = ∅, f −1 (F \ A) =
E\f −1 (A) (pour tout A ⊂ F ) et f −1 (∪n∈N An ) = ∪n∈N f −1 (An ) (pour toute suite (An )n∈N ⊂ P(F )).
Noter que, en général, {f (B), B ∈ T } n’est pas une tribu sur F (par exemple, si f est non surjective,
F 6∈ {f (B), B ∈ T }).
—————————————————————————————–
3. Montrer que pour tout ensemble C de parties de F on a : T (f −1 (C)) = f −1 (T (C)). [Montrer que
T (f −1 (C)) ⊂ f −1 (T (C)). Puis, pour montrer que f −1 (T (C)) ⊂ T (f −1 (C)), montrer que T = {G ⊂
F ; f −1 (G) ∈ T (f −1 (C))} est une tribu contenant C.]
—————————————corrigé—————————————–
f (T (C)) est une tribu sur E (d’après la première question) contenant f −1 (C) (car T (C) ⊃ C), elle
−1
On a bien montré que T est une tribu. Il est immédiat que T ⊃ C (car f −1 (B) ∈ T (f −1 (C)) pour
tout B ∈ C). On en déduit que T contient T (C), c’est-à-dire que f −1 (B) ∈ T (f −1 (C)) pour tout
B ∈ T (C). Ceci signifie exactement que f −1 (T (C)) ⊂ T (f −1 (C)).
Les 2 inclusions nous donnent bien f −1 (T (C)) = T (f −1 (C)).
—————————————————————————————–
1. Montrer que F est une tribu si et seulement si F est un π-système (c’est-à-dire stable par intersection
finie) et un λ-système (c’est-à-dire que F est stable par union dénombrable croissante, Ω ∈ F et
A \ B ∈ F si A, B ∈ F avec B ⊂ A).
286
2. On suppose que F est un λ-système. Soit C ∈ F. On pose G = {B ⊂ Ω t.q. C ∩ B ∈ F}. Montrer
que G est un λ-système.
—————————————corrigé—————————————–
En attente
—————————————————————————————–
1. Montrer que tout ouvert de R2 est réunion au plus dénombrable de produits d’intervalles ouverts de
R. [S’inspirer d’une démonstration analogue faite pour R au lieu de R2 .] En déduire que B(R2 ) ⊂ T .
—————————————corrigé—————————————–
On s’inspire ici de la démonstration du lemme 2.1 (on peut reprendre aussi la démonstration de
l’exercice 15).
Soit O un ouvert de R2 . Pour tout x = (x1 , x2 )t ∈ O, il existe r > 0 t.q. ]x1 − r, x1 + r[×]x2 −
r, x2 + r[⊂ O. Comme les rationnels sont denses dans R, on peut trouver y1 ∈ Q∩]x1 − r, x1 [,
z1 ∈ Q∩]x1 , x1 + r[, y2 ∈ Q∩]x2 − r, x2 [ et z2 ∈ Q∩]x2 , x2 + r[. On a donc x ∈]y1 , z1 [×]y2 , z2 [⊂ O.
On note alors I = {(y1 , z1 , y2 , z2 ) ∈ Q4 ; ]y1 , z1 [×]y2 , z2 [) ⊂ O}. Pour tout x ∈ O, il existe donc
(y1 , z1 , y2 , z2 ) ∈ I t.q. x ∈]y1 , z1 [×]y2 , z2 [. On en déduit que
Comme I est au plus dénombrable (car Q4 est dénombrable), on en déduit que O ∈ T . On a ainsi
montré que T est une tribu contenant tous les ouverts de R2 , et donc contenant la tribu engendrée
par les ouverts de R2 (c’est-à-dire B(R2 )). Donc, B(R2 ) ⊂ T .
—————————————————————————————–
2. Soit A un ouvert de R et T1 = {B ∈ B(R); A × B ∈ B(R2 )}. Montrer que T1 est une tribu (sur R)
contenant les ouverts (de R). En déduire que T1 = B(R).
—————————————corrigé—————————————–
• ∅ ∈ T1 car A × ∅ = ∅ ∈ B(R2 ).
• On montre ici que T1 est stable par passage au complémentaire.
Soit B ∈ T1 , on a donc B c ∈ B(R) et A × B c = A × (R \ B) = (A × R) \ (A × B). Or, (A × R)
est un ouvert de R2 (car A et R sont des ouverts de R), on a donc (A × R) ∈ B(R2 ). D’autre
part, (A × B) ∈ B(R2 ) (car B ∈ T1 ). Donc, A × B c = (A × R) \ (A × B) ∈ B(R2 ). Ce qui
prouve que B c ∈ T1 et donc que T1 est stable par passage au complémentaire.
• Enfin, T1 est stable par union dénombrable. En effet, si (Bn )n∈N ⊂ T1 , on a A × (∪n∈N Bn ) =
∪n∈N A × Bn ∈ B(R2 ) (car A × Bn ∈ B(R2 ) pour tout n ∈ N). Donc, ∪n∈N Bn ∈ T1 .
On a donc montré que T1 est une tribu, il reste à montrer que T1 contient les ouverts de R.
Soit B un ouvert de R. On a donc B ∈ B(R) et, comme A × B est un ouvert de R2 , on a
A × B ∈ B(R2 ). On a donc B ∈ T1 .
287
T1 est donc une tribu contenant les ouverts de R, donc contenant B(R). Donc, T1 = B(R).
La conséquence de cette question est donc :
—————————————————————————————–
3. Soit B ∈ B(R) et T2 = {A ∈ B(R); A × B ∈ B(R2 )}. Montrer que T2 = B(R).
—————————————corrigé—————————————–
On commence par remarquer que la question précédente donne que T2 contient les ouverts de R.
En effet, soit A un ouvert de R, la propriété (12.4) donne A × B ∈ B(R2 ), et donc A ∈ T2 .
On montre maintenant que T2 est une tribu (on en déduira que T2 = B(R)).
• ∅ ∈ T2 car ∅ × B = ∅ ∈ B(R2 ).
• On montre ici que T2 est stable par passage au complémentaire.
Soit A ∈ T2 , on a Ac ∈ B(R) et Ac × B = (R × B) \ (A × B). La propriété (12.4) donne
(R × B) ∈ B(R2 ) car R est un ouvert de R. D’autre part, (A × B) ∈ B(R2 ) (car A ∈ T2 ).
Donc, Ac × B ∈ B(R2 ). Ce qui prouve que Ac ∈ T2 et donc que T2 est stable par passage au
complémentaire.
• Enfin, T2 est stable par union dénombrable. En effet, si (An )n∈N ⊂ T2 , on a (∪n∈N An ) × B =
∪n∈N (An × B) ∈ B(R2 ) (car An × B ∈ B(R2 ) pour tout n ∈ N). Donc, ∪n∈N An ∈ T2 .
T2 est donc une tribu (sur R) contenant les ouverts de R, ce qui prouve que T2 ⊃ B(R) et donc,
finalement, T2 = B(R).
—————————————————————————————–
4. Montrer que T ⊂ B(R2 ) (et donc que T = B(R2 )).
—————————————corrigé—————————————–
La question précédente donne :
A, B ∈ B(R) ⇒ A × B ∈ B(R2 ).
1. Montrer que la tribu borélienne de RN est égale à celle engendrée par l’ensemble de toutes les boules
ouvertes de RN . [On pourra montrer d’abord que tout ouvert de RN est réunion dénombrable de
boules ouvertes de RN .]
—————————————corrigé—————————————–
Soit T la tribu engendrée par l’ensemble de toutes les boules ouvertes de RN . Comme les boules
ouvertes sont des ouverts, on a T ⊂ B(RN ).
288
On montre maintenant l’inclusion inverse, c’est-à-dire B(RN ) ⊂ T . Soit O un ouvert de RN . Pour
tout x ∈ O, il existe r > 0 t.q. B(x, r) ⊂ O (où B(x, r) déisgne la boule ouverte de centre x et
rayon r). Comme les rationnels sont denses R, on peut donc trouver y ∈ QN et s ∈ Q?+ = {t ∈ Q;
t > 0}, t.q. x ∈ B(y, s) ⊂ O. On note alors I = {(y, s) ∈ QN × Q?+ ; B(y, s) ⊂ O}. On a alors
O = ∪(y,s)∈I B(y, s). Comme I est au plus dénombrable (car QN +1 est dénombrable), on en déduit
que O ∈ T et donc que B(RN ) ⊂ T (car T est une tribu contenant tous les ouverts).
Le raisonnement précédent montre même que B(RN ) est aussi la tribu engendrée par l’ensemble
des boules ouvertes à rayons rationnels et centre à coordonnées rationnelles.
—————————————————————————————–
2. Montrer que la tribu borélienne de RN est égale à celle engendrée par l’ensemble des produits
d’intervalles ouverts à extrémités rationnelles.
—————————————corrigé—————————————–
On reprend le même raisonnement que dans la question précédente en remplaçant B(x, r) par
QN
P (x, r) = i=1 ]xi − r, xi + r[, avec x = (x1 , . . . , xN )t .
—————————————————————————————–
3. Montrer que la tribu borélienne de R est engendrée par les intervalles ]a, b] où a, b ∈ R, a < b.
—————————————corrigé—————————————–
Soit C = {]a, b], a, b ∈ R, a < b} et T (C) la tribu engendrée par C. Comme ]a, b] = ∩n>0 ]a, b + n1 [,
on voit que ]a, b] ∈ B(R) pour tout a, b ∈ R, a < b. Donc, on a C ⊂ B(R) et donc T (C) ⊂ B(R).
On montre maintenant l’inclusion inverse, c’est-à-dire B(R) ⊂ T (C). Soit I =]a, b[ avec a, b ∈ R,
a < b. On peut écrire I = ∪n≥n0 ]a, b − n1 ], avec n0 t.q. n10 < b − a. On en déduit que I ∈ T (C).
Puis, comme tout ouvert non vide peut s’écrire comme réunion dénombrable d’intervalles ouverts
à extrémités finies (voir le lemme 2.1 page 20), on obtient que tout ouvert appartient à T (C). Ceci
permet de conclure que B(R) ⊂ T (C) et finalement que B(R) = T (C).
—————————————————————————————–
4. Soit S un sous ensemble dense de R. Montrer que B(RN ) est engendrée par la classe des boules
ouvertes (ou bien fermées) telles que les coordonnées du centre et le rayon appartiennent S.
—————————————corrigé—————————————–
On reprend le même raisonnement que dans la première question en remplaçant QN par S N (qui
?
est dense dans RN ) et Q?+ par S+ = {s ∈ S; s > 0} (qui est dense dans R?+ ).
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Corrigé 16
Soit E un ensemble et A ⊂ P(E).
1. Montrer que A est une algèbre (cf. définition 2.4) si et seulement si A vérifie les deux propriétés
suivantes :
(a) E ∈ A,
(b) A, B ∈ A ⇒ A \ B ∈ A.
—————————————corrigé—————————————–
289
• On suppose que A est une algèbre. Il est clair que (a) est vérifiée. Pour montrer (b) il suffit
d’utiliser la stabilité par intersection finie et par passage au complémentaire, cela donne bien
que A \ B = A ∩ B c ∈ A si A, B ∈ A.
• On suppose maintenant que A vérifie (a) et (b).
On a alors ∅ = E \ E ∈ A, et donc ∅, E ∈ A.
On remarque ensuite que, grâce à (b), Ac = E \ A ∈ E si A ∈ A. On a donc la stabilité de A
par passage au complémentaire.
Soit maintenant A1 , A2 ∈ A. On a A1 ∩ A2 = A1 \ Ac2 , on en déduit que A1 ∩ A2 ∈ A par (b)
et la stabilité de A par passage au complémentaire. Une récurrence sur n donne alors que A
est stable par intersection finie.
Enfin, la stabilité de A par union finie découle de la stabilité de A par intersection finie et par
passage au complémentaire car (∪np=0 Ap )c = ∩np=0 Acp .
On a bien montré que A est une algèbre.
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2. Soit (Ai )i∈I une famille d’algèbres (sur E). Montrer que ∩i∈I Ai = {A ∈ P(E); A ∈ Ai pour tout
i ∈ I} est encore une algèbre.
—————————————corrigé—————————————–
On peut montrer que ∩i∈I Ai est une algèbre en utilisant diretement la définition d’une algèbre.
Onb peut aussi le montrer en utilisant la première question, ce que nous faisons ici. On montre
donc que ∩i∈I Ai vérifie (a) et (b) :
Corrigé 17
Soit E un ensemble et C un ensemble de parties de E. On suppose que ∅, E ∈ C, que C est stable par
intersection finie et que le complémentaire de tout élément de C est une union finie disjointe d’éléments
de C, c’est-à-dire :
On note B l’ensemble des réunions finies disjointes d’éléments de C. Une partie de E est donc un élément
de B si et seulement si il existe n ∈ N? et (Ap )p=1,...,n ⊂ C t.q. Ap ∩ Aq = ∅ si p 6= q et A = ∪np=1 Ap .
1. Montrer que B est stable par intersection finie et par passage au complémentaire.
—————————————corrigé—————————————–
On montre tout d’abord la stabilité de B par intersection finie. Soit A, B ∈ B. Il existe A1 , . . . , An ∈
C et B1 , . . . , Bm ∈ C t.q. Ai ∩ Aj = ∅ si i 6= j, Bi ∩ Bj = ∅, si i 6= j, A = ∪ni=1 Ai et B = ∪m j=1 Bj .
290
On a alors A ∩ B = (∪ni=1 Ai ) ∩ (∪m n m
j=1 Bj ) = ∪i=1 ∪j=1 (Ai ∩ Bj ). Comme Ai ∩ Bj ∈ C (car C est
stable par intersection finie) pour tout i, j et que (Ai ∩ Bj ) ∩ (Ak ∩ Bl ) = ∅ si (i, j) 6= (k, l), on en
déduit que A ∩ B ∈ B.
Une récurrence sur n donne alors la stabilité de B par intersection finie.
• E, ∅ ∈ B car C ⊂ B et E, ∅ ∈ C.
• La question précédente montre que B est stable par par intersection finie et par passage au
complémentaire.
• La stabilité de B par union finie découle facilement de la stabilité de B par intersection finie
et par passage au complémentaire, car ∪ni=1 Ai = (∩ni=1 Aci )c .
Corrigé 18
Soit E un ensemble. Pour Σ ⊂ P(E), on dit que Σ est une classe monotone (sur E) si Σ vérifie les
deux propriétés suivantes (de stabilité par union croissante dénombrable et par intersection décroissante
dénombrable) :
• (An )n∈N ⊂ Σ, An ⊂ An+1 pour tout n ∈ N ⇒ ∪n∈N An ∈ Σ,
• (An )n∈N ⊂ Σ, An ⊃ An+1 pour tout n ∈ N ⇒ ∩n∈N An ∈ Σ.
1. Soit Σ ⊂ P(E). Montrer que Σ est une tribu si et seulement si Σ est une classe monotone et une
algèbre (cf. exercice 2.9).
—————————————corrigé—————————————–
• Si Σ est une tribu, Σ est stable par union dénombrable et intersection dénombrable. On en
déduit immédiatement que Σ est une algèbre et une classe monotone.
• On suppose maintenant que Σ est une algèbre et une classe monotone. Comme Σ est une
algèbre, pour montrer que Σ est une tribu, il suffit de montrer que Σ est stable par union
dénombrable.
291
Soit donc (An )n∈N ⊂ Σ et A = ∪n∈N An . On veut montrer que A ∈ Σ. On remarque que
A = ∪n∈N Bn avec Bn = ∪np=0 An . Comme Σ est une algèbre, on a Bn ∈ Σ pour tout n ∈ N.
Puis, comme Σ est de stable par union croissante (noter que Bn ⊂ Bn+1 ) dénombrable, on en
déduit que A ∈ Σ. On a bien montré que Σ est stable par union dénombrable et donc que Σ
est une tribu.
Noter que l’hypothèse de stabilité de Σ par intersection décroissante dénombrable n’a pas été
utilisé. Elle sera utile à la question 4.
—————————————————————————————–
2. Donner un exemple, avec E = R, de classe monotone qui ne soit pas une tribu.
—————————————corrigé—————————————–
Il y a beaucoup d’exemples de classes monotones qui ne sont pas des tribus. En voici un : Σ = {R}.
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3. Soit (Σi )i∈I une famille de classes monotones (sur E). Montrer que ∩i∈I Σi = {A ∈ P(E); A ∈ Σi
pour tout i ∈ I} est encore une classe monotone.
—————————————corrigé—————————————–
• Soit (An )n∈N ⊂ ∩i∈I Σi t.q. An ⊂ An+1 pour tout n ∈ N. On a donc, pour tout i ∈ I,
(An )n∈N ⊂ Σi et donc, puisque Σi est une classe monotone, ∪n∈N An ∈ Σi . On en déduit que
∪n∈N An ⊂ ∩i∈I Σi .
• Soit (An )n∈N ⊂ ∩i∈I Σi t.q. An ⊃ An+1 pour tout n ∈ N. On a donc, pour tout i ∈ I,
(An )n∈N ⊂ Σi et donc, puisque Σi est une classe monotone, ∩n∈N An ∈ Σi . On en déduit que
∩n∈N An ⊂ ∩i∈I Σi .
292
On montre aussi que B \ A ∈ Σ. En effet, B \ A = ∪n∈N Bn \ A = ∪n∈N (Bn \ A) ∈ Σ par
la stabilité de Σ par union croissante dénombrable.
On a donc bien montré que B ∈ ΣA . Ce qui donne la stabilité de Σ par union croissante
dénombrable.
• De manière analogue, on va montrer la stabilité de Σ par intersection décroissante dénom-
brable. Soit (Bn )n∈N ⊂ ΣA , Bn ⊃ Bn+1 pour tout n ∈ N. On pose B = ∩n∈N Bn .
Comme A \ B = ∪n∈N (A \ Bn ), on obtient A \ B ∈ Σ en utilisant la stabilité de Σ par
union croissante dénombrable.
Comme B \ A = ∩n∈N (Bn \ A), on obtient B \ A ∈ Σ en utilisant la stabilité de Σ par
intersection décroissante dénombrable.
On a donc B ∈ ΣA . Ce qui donne la stabilité de Σ par intersection décroissante dénom-
brable.
On a bien montré que ΣA est une classe monotone.
—————————————————————————————–
(c) (Question plus difficile.) Montrer que Σ est une algèbre. [Utiliser la question (b) et la première
question de l’exercice 2.9.] En déduire que T = Σ.
—————————————corrigé—————————————–
Pour montrer que Σ est une algèbre, il suffit de montrer que Σ vérifie les propriétés (a) et (b)
de la première question de l’exercice 2.9. Il est immédiat que la propriété (a) est vérifiée car
E ∈ A ∈ Σ. Pour montrer (b), on utilise la classe monotone ΣA définie à la question 4 pour
A ⊂ E.
Soit A ∈ A. Comme A est une algèbre, on a donc A ⊂ ΣA . La classe monotone ΣA contient
A, elle contient donc Σ qui est l’intersection de toutes les classes monotones contenant A. On
a donc :
A ∈ A, B ∈ Σ ⇒ B ∈ ΣA . (12.5)
On remarque maintenant que, pour tout A, B ∈ P(E), on a :
A ∈ ΣB ⇔ B ∈ ΣA .
B ∈ Σ, A ∈ Σ ⇒ A ∈ ΣB .
On en déduit que A \ B ∈ Σ si A, B ∈ Σ.
On a bien montré que Σ vérifie la propriété (b) de la première question de l’exercice 2.9 et
donc que Σ est une algèbre.
Pour conclure, on remarque Σ est une classe monotone et une algèbre. C’est donc une tribu
(par la question 1) contenant A. Elle contient donc T (qui est l’intersection de toutes les tribus
contenant A) et on a bien, finalement, Σ = T .
—————————————————————————————–
293
Soit E un ensemble et A ⊂ P(E). On dit que A est stable par intersection finie si A, B ∈ A ⇒ A∩B ∈ A.
On dit que A est stable par différence si :
A, B ∈ A, B ⊂ A ⇒ A \ B = A ∩ B c ∈ A.
Soit C ⊂ P(E).
1. On note Z l’ensemble des parties de P(E) stables par différence et stables par union dénombrable
disjointe. Montrer qu’il existe D ∈ Z t.q. C ⊂ D et :
A ∈ Z, C ⊂ A ⇒ D ⊂ A.
—————————————corrigé—————————————–
On note Zr l’ensemble des éléments de Z contenant C. On remarque tout d’abord que Zr 6= ∅ car
P(E) ∈ Zr . Puis, on note D l’ensemble des parties de E appartenant à tous les éléments de Zr
(c’est-à-dire que, pour A ∈ P(E), on a A ∈ D si, pour tout B ∈ Zr , A ∈ B).
Il est facile de voir que D est stable par différence, stable par union dénombrable disjointe et que
D contient C (car tous les éléments de Zr vérifient ces trois propriétés). Enfin, A ∈ Zr ⇒ D ⊂ A,
ce qui est bien la propriété demandée.
—————————————————————————————–
Dans la suite, on note toujours D cette partie de P(E). On suppose maintenant que C est stable
par intersection finie et que E ∈ C.
2. Pour A ∈ P(E), on note DA = {D ∈ D t.q. A ∩ D ∈ D}.
(a) Soit A ∈ P(E). Montrer que DA est stable par union dénombrable disjointe et stable par
différence.
—————————————corrigé—————————————–
Soit (Dn )n∈N ⊂ DA avec Dn ∩ Dm = ∅ si n 6= m. On va montrer que ∪n∈N Dn ∈ DA . On
remarque tout d’abord que ∪n∈N Dn ∈ D car Dn ∈ D, pour tout n ∈ N, et D est stable par
union dénombrable disjointe. Puis, A ∩ (∪n∈N Dn ) = ∪n∈N (Dn ∩ A) ∈ D car Dn ∩ A ∈ D,
pour tout n ∈ N, (Dn ∩ A) ∩ (Dm ∩ A) = ∅, si n 6= m, et D est stable par union dénombrable
disjointe. On a donc montré que ∪n∈N Dn ∈ DA . Ce qui prouve que DA est stable par union
dénombrable disjointe.
294
Soit B ∈ C. On a B ∈ D (car D ⊃ C) et A ∩ B ∈ C (car C est stable par intersection finie),
donc A ∩ B ∈ D. Ceci montre que B ∈ DA et donc C ⊂ DA .
Comme DA est stable par différence, stable par union dénombrable disjointe et que DA contient
C, la question 1 donne DA ⊃ D et, finalement, DA = D.
—————————————————————————————–
(c) Soit A ∈ D. Montrer que DA = D. En déduire que D est stable par intersection finie.
—————————————corrigé—————————————–
Soit B ∈ C. On a B ∈ D (car D ⊃ C). Comme B ∈ C, la question précédente donne D = DB
et donc A ∈ DB . On a donc A ∩ B ∈ D. Ceci montre que B ∈ DA et donc C ⊂ DA .
On en déduit, comme à la question précédente, que DA = D.
Soit maintenant B ∈ D. Comme D = DA , on a B ∈ DA et donc A ∩ B ∈ D. L’intersection de
deux éléments de D est donc aussi dans D. Ceci prouve bien la stabilité de D par intersection
finie (une récurrence facile donne que l’intersection d’un nombre fini d’éléments de D est aussi
dans D).
—————————————————————————————–
3. Montrer que D est une tribu. En déduire que D est la tribu engendrée par C.
—————————————corrigé—————————————–
On remarque que E ∈ D (car E ∈ C ⊂ D) et que D est stable par complémentaire car, si A ∈ D, on
a E \ A ∈ D car D est stable par différence (et E, A ∈ D avec A ⊂ E). Pour montrer que D est une
tribu, il suffit de montrer que D est stable par union dénombrable (non nécessairement disjointe).
Soit (An )n∈N ⊂ D. Comme D est stable par complémentaire, on aussi Acn ∈ D, pour tout n ∈ N.
Pour tout n ∈ N, on pose :
Bn = An ∩ (∩n−1 c
i=0 Ai ).
On a ainsi montré que D est une tribu contenant C et donc contenant la tribu engendrée par C,
notée τ (C). D’autre part, il est facile de voir que toute tribu contenant C appartient à Zr (défini à
la question 1) et donc que τ (C) contient D. On a bien montré finalement que D = τ (C).
Remarque : l’hypothèse “E ∈ C” n’a été utilisée qu’une seule fois. Elle n’a été utilisée que pour
montrer que E ∈ D (dans la question 3). On peut remplacer cette hypothèse par “il existe une suite
(En )n∈N ⊂ C t.q. En ∩ Em = ∅, si n 6= m, et E = ∪n∈N En ”. En effet, de cette hypothèse, on déduit
aussi E ∈ D car D est stable par union dénombrable disjointe et C ⊂ D. La suite du raisonnement
de la question 3 donne alors aussi que D est la tribu engendrée par C.
—————————————————————————————–
12.2.2 Mesures
Corrigé 20 (Exemples de mesures)
295
Soit E un ensemble infini non dénombrable. Pour toute partie A de E, on pose m(A) = 0 si A est au
plus dénombrable, et m(A) = +∞ sinon. L’application m est-elle une mesure sur P(E) ?
—————————————corrigé—————————————–
Oui, l’application mP est une mesure sur P(E). En effet, on a bien m(∅) = 0 et si (An )n∈N ⊂ P(E)
+∞
on a m(∪n∈N An ) = n=0 m(An ) = 0 si An est au plus dénombrable pour tout n ∈ N (car une réunion
P+∞
d’ensembles au plus dénombrables est au plus dénombrable) et m(∪n∈N An ) = n=0 m(An ) = ∞ si il
P+∞
existe n ∈ N t.q. An est infini non dénombrable. On a donc toujours m(∪n∈N An ) = n=0 m(An ) (noter
d’ailleurs qu’il est inutile de supposer les An disjoints 2 à 2).
—————————————————————————————–
1. Soit F ∈ T . Montrer que la tribu trace de T sur F , notée TF , est incluse dans T (cette tribu est
une tribu sur F ). Montrer que la restriction de m à TF est une mesure sur TF . On l’appellera la
trace de m sur F . Si m(F ) < ∞, cette mesure est finie.
—————————————corrigé—————————————–
Soit B ∈ TF , il existe donc A ∈ T t.q. B = A ∩ F . Comme F ∈ T , on a donc aussi B ∈ T .
On note mF la restriction de m à TF , on a donc mF (B) = m(B) pour tout B ∈ TF . Il est alors
immédiat de voir que mF (∅) = 0 et que mF est σ-additive sur TF , mF est donc une mesure sur TF .
Si m(F ) < ∞, on a mF (F ) = m(F ) < ∞, la mesure mF est donc finie (mais la mesure m peut ne
pas être finie, c’est-à-dire que l’on peut avoir m(E) = ∞).
—————————————————————————————–
2. Soit A une tribu incluse dans T . La restriction de m à A est une mesure. Est-elle finie (resp.
σ-finie) si m est finie (resp. σ-finie) ?
—————————————corrigé—————————————–
On note ma la restriction de m à A, on a donc ma (B) = m(B) pour tout B ∈ A. Il est clair que
ma est une mesure sur A.
• Si m est finie, on a ma (E) = m(E) < ∞, ma est donc aussi une mesure finie.
• Si m est σ-finie, il existe une suite (An )n∈N ⊂ T t.q. ∪n∈N An = E et m(An ) < ∞ pour tout
n ∈ N. Mais, comme les An ne sont pas nécessairement dans A, la mesure ma peut ne pas être
σ-finie. On peut construire un exemple facilement de la manière suivante :
On suppose que m est σ-finie mais n’est pas finie (on peut prendre, par exemple (E, T, m) =
(R, B(R), λ)) et on prend A = {∅, E}. La mesure ma n’est pas σ-finie. . .
—————————————————————————————–
Corrigé 22
Soit (E, T, m) un espace mesuré fini (“fini” signifie que m(E) < ∞) et (An )n∈N , (Bn )n∈N des suites
d’ensembles mesurables tels que Bn ⊂ An pour tout n ∈ N.
296
1. Montrer que (∪n∈N An ) \ ∪n∈N Bn ⊂ ∪n∈N (An \ Bn ).
—————————————corrigé—————————————–
Soit x ∈ (∪n∈N An ) \ ∪n∈N Bn , on a donc x ∈ ∪n∈N An et x ∈ / ∪n∈N Bn , c’est-à-dire qu’il existe
p ∈ N t.q. x ∈ Ap et que, pour tout n ∈ N, x ∈ / Bn . On a donc x ∈ Ap \ Bp , ce qui prouve que
x ∈ ∪n∈N (An \ Bn ) et donc que (∪n∈N An ) \ ∪n∈N Bn ⊂ ∪n∈N (An \ Bn ).
—————————————————————————————–
P
2. Montrer que m(∪n∈N An ) − m(∪n∈N Bn ) ≤ n∈N (m(An ) − m(Bn )).
—————————————corrigé—————————————–
Puisque m(E) < ∞, on a, pour tout A, B ∈ T t.q. B ⊂ A, m(A\B) = m(A)−m(B). La monotonie
de m, la σ-sous additivité de m (et la question précédente) nous donne alors :
Corrigé 23
Soit (E, T, m) un espace mesuré fini et (An )n∈N ⊂ T t.q., pour tout n ∈ N, m(An ) = m(E). Montrer que
m(∩n∈N An ) = m(E).
—————————————corrigé—————————————–
Comme m(E) < ∞, on a m(Ac ) = m(E) − m(A) pour tout A ∈ T . De m(An ) = m(E), on déduit
alors m(Acn ) = 0 pour tout n ∈ N. Par σ-sous additivité de m, on a alors m(∪n∈N Acn ) = 0. Comme
∪n∈N Acn = (∩n∈N An )c , on a donc m((∩n∈N An )c ) = 0 et donc m(∩n∈N An ) = m(E).
—————————————————————————————–
1. Soit λ la mesure de Lebesgue sur B(R) et A ∈ B(R) t.q. λ(A) = 0. A-t-on nécessairement A fermé ?
—————————————corrigé—————————————–
Non, A n’est pas nécessairement fermé. On peut prendre, par exemple A = { n1 , n ≥ 1}. On a
λ(A) = 0 et A n’est pas fermé (car 0 appartient à l’adhérence de A sans être dans A).
—————————————————————————————–
2. Soit (E, T ) un espace mesurable et C ⊂ P(E) qui engendre T . On considère m1 et m2 des mesures
sur T . Montrer que m1 (A) = m2 (A) pour tout A ∈ C n’implique pas que m1 = m2 sur T . [On
pourra trouver un exemple (facile) avec (E, T ) = (R, B(R)) et m1 , m2 non finies. Un exemple avec
(E, T ) = (R, B(R)) et m1 , m2 finies est aussi possible mais plus difficile à trouver. . . ]
297
—————————————corrigé—————————————–
on prend (E, T ) = (R, B(R)).
1. On suppose que E ∈ C et que m(E) < ∞. Montrer que m(A) = µ(A) pour tout A ∈ T . [On pourra
introduire D = {A ∈ T, m(A) = µ(A)} et utiliser l’exercice 2.14.]
—————————————corrigé—————————————–
On pose D = {A ∈ T, m(A) = µ(A)}. La σ−additivité de m et µ montre que D est stable par union
dénombrable disjointe. Comme m(E) < ∞, on peut aussi montrer que D est stable par différence
(au sens de l’exercice 2.14). En effet, si A, B ∈ D, avec B ⊂ A, on a (par additivité de m et µ)
m(B) + m(A \ B) = m(A) et µ(B) + µ(A \ B) = µ(A). Comme m(A) < ∞ et µ(A) < ∞, on a donc
m(A \ B) = m(A) − m(B) et µ(A \ B) = µ(A) − µ(B), ce qui prouve que m(A \ B) = µ(A \ B) et
donc que A \ B ∈ D.
On utilise maintenant l’exercice 2.14. Comme D ⊃ C, C est stable par intersection finie et E ∈ C, la
question 3 de l’exercice 2.14 permet de montrer D = τ (C) = T . (Plus précisément, comme D ⊃ C,
on a D ∈ Zr , où Zr est défini dans le corrigé 19. Puis, en utilisant que C est stable par intersection
finie et que E ∈ C, la dernière question de l’exercice 2.14 donne que D ⊃ τ (C).)
On a donc bien montré que m(A) = µ(A) pour tout A ∈ T .
—————————————————————————————–
298
2. (Généralisation de la question précédente). On suppose qu’il existe une suite (En )n∈N ⊂ C t.q.
En ∩ Em = ∅ si n 6= m, m(En ) < ∞ pour tout n ∈ N et E = ∪n∈N En . Montrer que m(A) = µ(A)
pour tout A ∈ T .
—————————————corrigé—————————————–
Soit n ∈ N. Pour A ∈ T , on pose mn (A) = m(A ∩ En ) et µn (A) = µ(A ∩ En ) (noter que A ∩ En ∈ T ,
car A, En ∈ T ). On obtient ainsi deux mesures sur T , mn et µn . Ces deux mesures sont égales sur
C (car A ∩ En ∈ C puisque C est stable par intersection finie).
On raisonne alors comme à la question précédente. On pose D = {A ∈ T, mn (A) = µn (A)} et
le raisonnement de la question récédente donne que D est stable par union dénombrable disjointe
et (grâce à mn (E) < ∞) que D est stable par différence (au sens de l’exercice 2.14). On utilise
maintenant la remarque de la fin de la question 3 de l’exercice 2.14. Comme D ⊃ C, C est stable par
intersection finie et E est une union dénombrable disjointe d’éléments de C, cette remarque donne
D = τ (C) = T . On a donc, pour tout A ∈ T et tout n ∈ N :
1. Montrer qu’une mesure purement atomique et diffuse est nulle. Donner, pour (E, T ) = (R, B(R))
un exemple de mesure purement atomique et un exemple de mesure diffuse. [Montrer que la mesure
de Lebesgue sur B(R) est diffuse.]
—————————————corrigé—————————————–
Soit m une mesure purement atomique et soit S ∈ T t.q. m(S c ) = 0 et m({x}) > 0 si x ∈ S. Si m
est diffuse, on a m({x}) = 0 pour tout x ∈ E, donc S = ∅ et m = 0.
On rappelle que, pour a ∈ R, on note δa la mesure de dirac sur B(R). On a donc, pour B ∈ B(R),
δa (B) = 1 si a ∈ B et δa (B) = 0 si a ∈
/ B. La mesure δa est (pour tout a ∈ R) purement atomique,
il suffit de prendre S = {a}, on a bien δa (S c ) = 0 et δa ({a}) = 1 > 0.
Un exemple de mesure diffuse sur (R, B(R)) est donné par la mesure de Lebesgue sur B(R).
—————————————————————————————–
2. Soit m une mesure diffuse sur T . Montrer que tous les ensembles dénombrables sont de mesure
nulle.
299
—————————————corrigé—————————————–
Soit A une partie dénombrable de E. Il existe donc une suite (xn )n∈N ⊂ E t.q. A = {xn , n ∈ N}
= ∪n∈N {xn }. On a doncP A ∈ T (car {xn } ∈ T pour tout n ∈ N et que T est stable par union
+∞
dénombrable) et m(A) ≤ n=0 m({xn }) = 0 car m est diffuse.
—————————————————————————————–
3. Soit m une mesure sur T . On suppose que m est σ-finie, c’est à dire qu’il existe (En )n∈N ⊂ T t.q.
E = ∪n∈N En et m(En ) < +∞ pour tout n ∈ N.
(a) Montrer que l’ensemble des x ∈ E t.q. m({x}) > 0 (de tels x sont appelés “atomes” de m) est
au plus dénombrable. [On pourra introduire l’ensemble An,k = {x ∈ En ; m(x) ≥ k1 }.]
—————————————corrigé—————————————–
On pose A = {x ∈ E; m({x}) > 0}. Si x ∈ A, il existe n ∈ N t.q. x ∈ En et il existe
k ∈ N? t.q. m({x}) ≥ k1 . On a donc x ∈ An,k . Ceci montre que A = ∪(n,k)∈N×N? An,k . Pour
montrer que A est au plus dénombrable, il suffit de montrer que An,k est au plus dénombrable
(car une réunion dénombrable d’ensembles au plus dénombrables est au plus dénombrable).
?
Soit donc n ∈ N et k ∈ NP . Soit x1 , . . . , xp p éléments distincts de An,k . Par monotonie et
p
additvité de m, on a kp ≤ n=1 m({xn }) = m({x1 , . . . , xp }) ≤ m(En ) < ∞. On en déduit que
p ≤ km(En ) < ∞ et donc que An,k a un nombre fini d’éléments (ce nombre est inférieur ou
égal à km(En )). On en déduit donc que A est au plus dénombrable.
—————————————————————————————–
(b) Montrer qu’il existe une mesure diffuse md et une mesure purement atomique ma sur T telles
que m = md + ma . Montrer que md et ma sont étrangères, c’est à dire qu’il existe A ∈ T t.q.
md (A) = 0 et ma (Ac ) = 0.
—————————————corrigé—————————————–
On considère toujours A = {x ∈ E; m({x}) > 0}. On remarque tout d’abord que A ∈ T (car
A est au plus dénombrable, d’après la question précédente, et que les singletons, c’est-à-dire
les parties réduites à un seul élément, sont dans T ). On pose alors, pour tout B ∈ T :
—————————————corrigé—————————————–
On suppose que m est finie. Soit M = sup{m({x}), x ∈ E}. On veut montrer qu’il existe
x ∈ E t.q. M = m({x}). On suppose M > 0 (sinon, il suffit de prendre n’importe quel x ∈ E
300
pour avoir m({x}) = M ). On va raisonner par l’absurde, on suppose donc que m({x}) < M
pour tout x ∈ E. Par définition de M , Il existe une suite (xn )n∈N ⊂ E t.q. m({xn }) → M
quand n → ∞. Comme m({xn }) < M pour tout n ∈ N, on peut même supposer (quitte à
extraire une sous suite) que m({xn }) < m({xn+1 }) < M pour tout n ∈ N. Quitte à supprimer
les premiers termes de la suite, on peut aussi supposer que m({x0 }) > M 2 . Les points xn
P+∞
sont alors tous distincts, ce qui donne n=0 m({xn }) = m({xn , n ∈ N}) ≤ m(E). Ceci est
P+∞
impossible car m(E) < ∞ et m({xn }) > M 2 pour tout n ∈ N (donc n=0 m({xn }) = ∞).
4. Pour (E, T ) = (R, B(R)), donner un exemple de mesure purement atomique finie dont l’ensemble
des atomes est infini.
—————————————corrigé—————————————–
Un tel exemple est obtenu en modifiant P∞ légérement la mesure construite à la question précédente.
Sur (R, B(R) on définit m par m(B) = n=1 n12 δn (B). Une démonstration analogue à celle faite à la
2
question précédente montre que m est bien une mesure sur B(R), m est finie (on a m(R) = π6 < ∞),
m est atomique car m((N? )c ) = 0 et 0 < m({x}) < 1, pour tout x ∈ N? . L’ensemble des atomes de
m est infini, c’est N? .
—————————————————————————————–
1. On suppose qu’il existe n0 ∈ N t.q. m(∪p≥n0 Ap ) < ∞. Montrer que m(lim inf n→∞ An ) ≤
lim inf n→∞ m(An ) ≤ lim supn→∞ m(An ) ≤ m(lim supn→∞ An ).
—————————————corrigé—————————————–
301
m(lim inf An ) = lim m(∩p≥n Ap ).
n→∞ n→∞
• De inf p≥n m(Ap ) ≤ supp≥n m(Ap ), on déduit lim inf n→∞ m(An ) ≤ lim supn→∞ m(An ).
• Comme il existe n0 ∈ N t.q. m(∪p≥n0 Ap ) < ∞, la propriété de continuité décroissante
d’une mesure (voir la proposition 2.3) donne m(lim supn→∞ An ) = limn→∞ m(∪p≥n Ap ). La
monotonie de m donne m(∪p≥n Ap ) ≥ m(Aq ) pour tout q ≥ n. On a donc m(∪p≥n Ap ) ≥
supp≥n m(Ap ) et donc limn→∞ m(∪p≥n Ap ) ≥ limn→∞ (supp≥n m(Ap )), c’est-à-dire :
—————————————corrigé—————————————–
On prend (E, T, m) = (R, B(R), λ) et An = [n, n + 1[, pour tout n ∈ N. On obtient alors :
—————————————corrigé—————————————–
On prend (E, T, m)=([0, 4], B([0, 4]), λ) (plus précisément, λ est ici la restriction à B([0, 4]) de
λ qui est une mesure sur B(R)) et A2n = [0, 2], A2n+1 = [1, 4] pour tout n ∈ N. On obtient
lim supn→∞ An = [0, 4] et lim inf n→∞ An = [1, 2]. On a ainsi :
m(lim inf n→∞ An ) = 1, lim inf n→∞ m(An ) = 2, lim supn→∞ m(An ) = 3 et m(lim supn→∞ An ) = 4.
—————————————————————————————–
P
4. (?) (Lemme de Borel-Cantelli) On suppose que n∈N m(An ) < ∞.
Montrer que m(lim supn→∞ An ) = 0.
—————————————corrigé—————————————–
P P∞
De n∈N m(An ) < ∞ on déduit que p=n m(Ap ) → 0 quand n → ∞ et donc que m(∪p≥n Ap ) → 0
P∞
quand n → ∞ (car, par σ-sous additivté de m, on a m(∪p≥n Ap ) ≤ p=n m(Ap )). Par continuité
décroissante de m, on en déduit alors m(lim supn→∞ An ) = 0.
—————————————————————————————–
302
Corrigé 29 (Petit ouvert dense. . . ) (??)
On considère ici l’espace mesuré (R, B(R), λ). Soit ε > 0, peut-on construire un ouvert dense dans R de
mesure inférieure à ε ? [On rappelle qu’une partie A de R est dense dans R si A = R ou encore si, pour
tout x ∈ R et pour tout ε > 0, il existe a ∈ A t.q. |x − a| < ε.]
—————————————corrigé—————————————–
La réponse est “oui”. . . . Soit ε > 0. Comme Q est dénombrable, il existe ϕ : N → Q, bijective. On
ε ε
considère alors O = ∪n∈N ]ϕ(n) − 2n+2 , ϕ(n) + 2n+2 [. O est bien un ouvert (comme réunion d’ouverts),
dense
P+∞ 1 dans R (car O ⊃ Q et Q est dense dans R) et, par σ-sous additivité d’une mesure, on a λ(O) ≤
ε n=0 2n+1 = ε.
—————————————————————————————–
Corrigé 30 (Non existence d’une mesure sur P(R) exprimant la longueur) (??)
On définit la relation d’équivalence sur [0, 1[ : xRy si x−y ∈ Q. En utilisant l’axiome du choix, on construit
un ensemble A ⊂ [0, 1[ tel que A contienne un élément et un seul de chaque classe d’équivalence. Pour
q ∈ Q ∩ [0, 1[, on définit Aq = {y ∈ [0, 1[; y = x + q ou y = x + q − 1, x ∈ A}, c’est-à-dire Aq = {y ∈ [0, 1[;
y − q ∈ A ou y − q + 1 ∈ A}.
S
1. Montrer que q∈Q∩[0,1[ Aq = [0, 1[.
—————————————corrigé—————————————–
Soit y ∈ [0, 1[, il existe x ∈ A t.q. yRx (car A contient un élément dans chaque classe d’équivalence),
c’est-à-dire y − x ∈ Q. Comme y − x ∈] − 1, 1[ (car x, y ∈ [0, 1[), on a donc y − x = q ∈ Q ∩ [0, 1[ ou
y − x + 1 = q ∈ Q∩]0, 1[. Ceci donne y ∈ Aq . On a donc [0, 1[⊂ ∪q∈Q∩[0,1[ Aq . Comme Aq ⊂ [0, 1[
pour tout q ∈ Q ∩ [0, 1[, on a finalement [0, 1[= ∪q∈Q∩[0,1[ Aq .
Il est important aussi de remarquer que les Aq sont disjoints 2 à 2. En effet, si y ∈ Aq ∩ Aq0 , il
existe x, x0 ∈ A t.q. y − x = q ou (q − 1) et y − x0 = q 0 ou (q 0 − 1). On en déduit x − x0 ∈ Q et donc
x = x0 (car A contient un seul élément de chaque classe d’équivalence). Ceci donne q = q 0 = y − x
(si y − x ∈ [0, 1[) ou q = q 0 = y − x + 1 (si y − x ∈] − 1, 0[).
—————————————————————————————–
2. Montrer que si m est une application de P(R) dans R+ , invariante par translation et vérifiant
m([0, 1[) = 1, m ne peut pas être σ- additive. En déduire la non-existence d’une mesure m, sur
P(R), invariante par translation et t.q. m([a, b]) = b − a pour tout a, b ∈ R, a < b. En particulier,
montrer que l’application λ? , définie en cours, ne peut pas être une mesure sur P(R).
—————————————corrigé—————————————–
On suppose que m est une mesure sur P(R) vérifiant m([0, 1[) = 1. La σ- additivité de m donne
alors, avec la première question, X
1= m(Aq ). (12.6)
q∈Q∩[0,1[
303
a donc, en utilisant l’additivité de m, l’invariance par translation de m et le fait que A + q ⊂ [0, 2[,
m(Aq ) = m((A + q) ∩ [0, 1[) + m((A + q − 1) ∩ [0, 1[) = m((A P+ q) ∩ [0, 1[) + m((A + q) ∩ [1, 2[) =
m(A + q) = m(A), pour tout q ∈ Q ∩ [0, 1[. On en déduit q∈Q∩[0,1[ m(Aq ) = 0 si m(A) = 0 et
P P
q∈Q∩[0,1[ m(Aq ) = ∞ si m(A) > 0, et donc q∈Q∩[0,1[ m(Aq ) 6= 1, en contradiction avec (12.6). Il
n’existe donc pas de mesure sur P(R), invariante par translation et t.q. m([0, 1[) = 1.
Si m est une mesure sur P(R), invariante par translation et t.q. m([a, b]) = b − a pour tout
a, b ∈ R, a < b. On montre que m[0, 1[= 1 en utilisant la continuité croissante de m et le fait que
[0, 1[= ∪n≥1 [0, 1 − n1 ]. Il est donc impossible de trouver une telle mesure.
L’application λ? définie en cours sur P(R) (à valeurs dans R+ ) est invariante par translation et
vérifie λ? ([a, b]) = b − a pour tout a, b ∈ R, a < b. Elle n’est donc pas σ-additive sur P(R).
—————————————————————————————–
Corrigé 31
Soit m une mesure sur B(R) t.q. pour tout intervalle I et tout x ∈ R on ait m(I) = m(I + x) (avec
I + x = {a + x, a ∈ I}) et m([0, 1]) = 1. Montrer que pour tout x ∈ R, m({x}) = 0 (i.e. m est diffuse).
En déduire que m est la mesure de Lebesgue sur B(R). [On pourra découper [0, 1[ en q intervalles de
longueur 1/q.]
—————————————corrigé—————————————–
On pose m({0}) = α. Soit x ∈ R. On prend I = {0} (I est bien un intervalle) de sorte que I + x = {x}.
On a alors α = m({0}) = m(I) = m(I + x) = m({x}). On a donc montré que m({x}) = α pour tout
x ∈ R. Pour montrer que α = 0, il suffit, par exemple, de remarquer que, en utilisant la σ-additivité de
m:
∞ ∞
X 1 X
1 = m([0, 1]) ≥ m({ }) ≥ α.
n=1
n n=1
et donc m([0, 1q [) = 1q . Ceci donne aussi, pour tout x ∈ R, m([x, x + 1q [) = 1q , car [x, x + 1q [= [0, 1q [+x.
En utilisant l’additivité de m, on a donc, pour tout p ∈ N? :
p−1
p X i i+1 p
m([0, [) = m([ , [) = . (12.7)
q i=0
q q q
De (12.7), on va déduire m([α, β[) = β − α pour tout α, β ∈ R t.q. α < β. En effet, soit α, β ∈ R t.q.
α < β. Comme [α, β[= [0, γ[+α, avec γ = β − α, on a m([α, β[) = m([0, γ[). Il existe alors deux suites
(rn )n∈N ⊂ Q?+ et (sn )n∈N ⊂ Q?+ t.q. rn ↑ γ et sn ↓ γ quand n → ∞. Comme [0, rn [⊂ [0, γ[⊂ [0, sn [, on
a, grâce à (12.7), rn = m([0, rn [) ≤ m([0, γ[) ≤ m([0, sn [) = sn . Eh faisant n → ∞, on en déduit que
m([0, γ[) = γ et donc m([α, β[) = β − α.
304
Enfin, comme m({α}) = 0, on a aussi
O = ∪ω∈A ω.
L’ensemble O est donc la réunion de tous les ouverts de Rd de mesure nulle. Il est clair que O est ouvert
(car c’est une réunion d’ouverts) et qu’il contient tous les ouverts de Rd de mesure nulle. Pour montrer
que O est le plus grand ouvert de mesure nulle, il suffit donc de montrer que O est de mesure nulle. Pour
cela, on va montrer que O est une réunion dénombrable d’ouverts de mesure nulle.
Soit x = (x1 , . . . , xd )t ∈ O. Il existe ω ∈ A t.q. x ∈ ω. Comme ω est ouvert, il existe ε > 0 t.q. :
d
Y
]xi − ε, xi + ε[⊂ ω.
i=1
Pour tout i ∈ {1, . . . , d} il existe γi,x ∈]xi − ε, xi [∩Q et δi,x ∈]xi , xi + ε[∩Q. On a donc :
d
Y
x∈ ]γi,x , δi,x [⊂ ω ⊂ O.
i=1
Qd Qd
Par monotonie d’une mesure, on a m( i=1 ]γi,x , δi,x [) ≤ m(ω) = 0, et donc m( i=1 ]γi,x , δi,x [) = 0.
Comme O = ∪x∈O {x}, on a aussi :
d
Y
O = ∪x∈O ]γi,x , δi,x [= ∪x∈O Pγx ,δx , (12.8)
i=1
Qd
en posant γx = (γ1,x , . . . , γd,x )t , δx = (δ1,x , . . . , δd,x )t et Pγ,δ = i=1 ]γi , δi [ (si γ = (γ1 , . . . , γd )t et
δ = (δ1 , . . . , δd )t ).
On remarque maintenant que, pour tout x ∈ O, γx , δx ∈ Qd . L’égalité (12.8) donne donc :
O = ∪(γ,δ)∈B Pγ,δ ,
où B est une partie de Q2d et m(Pγ,δ ) = 0 pour tout (γ, δ) ∈ B. Comme Q2d est dénombrable, la partie
B est au plus dénombrable et la σ−sous additivité d’une mesure donne alors que m(O) = 0.
—————————————————————————————–
305
On considère l’espace mesuré ([0, 1], B([0, 1]), λ).
On pose C0 = [0, 1], a01 = 0, b01 = 1, et α0 = 1. Pour n ≥ 0, on construit Cn+1 ⊂ [0, 1] de la
S2n S2n+1
manière suivante : on suppose Cn = p=1 [anp , bnp ] connu, et on définit Cn+1 = p=1 [an+1
p , bn+1
p ] où, pour
p = 1, . . . , 2 , a2p−1 = ap , b2p−1 = ap + αn+1 , a2p = bp − αn+1 et b2p = bp , avec αn+1 = ρn2αn , et
n n+1 n n+1 n n+1 n n+1 n
0 < ρn < 1. On pose C = ∩n≥0 Cn (C s’appelle “ensemble de Cantor”, l’exemple le plus classique est
obtenu avec ρn = 23 pour tout n ∈ N).
—————————————corrigé—————————————–
Pour tout n ∈ N et p ∈ {1, . . . , 2n }, la longueur de l’intervalle [anp , bnp ] est αn . Comme αn+1 < α2n
et que an+1 n
2p−1 = ap et b2p
n+1
= bnp , on a [an+1 n+1 n+1 n+1 n n
2p−1 , b2p−1 ] ∪ [a2p , b2p ] ⊂ [ap , bp ], pour tout n ∈ N et
n n
p ∈ {1, . . . , 2 }. En prenant l’union sur p ∈ {1, . . . , 2 }, on en déduit Cn+1 ⊂ Cn .
—————————————————————————————–
◦
2. Montrer que C est compact et C = ∅.
—————————————corrigé—————————————–
L’ensemble C est fermé (dans R) car c’est une intersection de fermés (chaque Cn est fermé). D’autre
part C ⊂ [0, 1], C est donc compact (car fermé et borné dans R).
Comme αn+1 < α2n , on a toujours bnp < anp+1 (pour tout n ∈ N et p ∈ {1, . . . , 2n − 1}). Les
intervalles composant Cn sont donc disjoints 2 à 2 et de longueur αn . Ceci montre que x, y ∈ [0, 1],
(y − x) > αn implique ]x, y[6⊂ Cn . Comme αn → 0 quand n → ∞ (noter que αn ≤ 21n ), on en
◦
déduit que C = ∩n∈N Cn ne contient aucun intervalle ouvert (non vide) et donc que C = ∅.
—————————————————————————————–
3. Montrer que C est non dénombrable.
—————————————corrigé—————————————–
On commence par définir, par récurrence sur n ∈ N? , des points xc pour c ∈ {1, 2}n .
Pour n = 1, x(1) = a01 et x(2) = b01 .
Soit n ≥ 1. Supposons que xc est construit pour tout c ∈ {1, 2}n et que pour chaque c ∈ {1, 2}n ,
xc ∈ {bpn−1 , p = 1, . . . , 2n−1 } ∪ {an−1
p , p = 1, . . . , 2n−1 }. On construit maintenant xc pour c ∈
n+1 n+1
{1, 2} . Soit donc c ∈ {1, 2} , on pose c = {c, b} avec c ∈ {1, 2}n et d ∈ {1, 2} et on distingue
4 cas :
(a) xc = bn−1
p , avec p ∈ {1, . . . , 2n−1 }, d = 1. On pose alors xc = an2p ,
(b) xc = bn−1
p , avec p ∈ {1, . . . , 2n−1 }, d = 2. On pose alors xc = bn2p ,
(c) xc = an−1
p , avec p ∈ {1, . . . , 2n−1 }, d = 1. On pose alors xc = an2p−1 ,
(d) xc = an−1
p , avec p ∈ {1, . . . , 2n−1 }, d = 2. On pose alors xc = bn2p−1 .
1
Il est intéressant de noter, avec ces formules, que |xc − xc | ≤ αn ≤ 2n et que xc ∈ C.
On note S l’ensemble des suites indéxées par N? , prenant leurs valeurs dans {1, 2}. Si c ∈ S, on
note cn l’élément de {1, 2}n formé par les n premiers termes de la suite et on note xn = xcn . La
306
suite (xn )n∈N est de Cauchy (car |xn+1 − xn | ≤ 21n ) et incluse dans C, elle converge donc vers un
point xc ∈ C. On remarque que si c et c0 sont deux suites différentes, alors xc 6= xc0 . En effet soit
n ∈ N t.q. cn = c0n et cn+1 6= c0n+1 , on alors |xcm − xc0m | ≥ (1 − ρn )αn pour tout m > n et donc, en
passant à la limite quand m → ∞, |xc − xc0 | ≥ (1 − ρn )αn , ce qui donne xc 6= xc0 . L’application
c 7→ xc est donc une injection de S dans C. Ceci montre que C est infini non dénombrable (car S
est infini non dénombrable).
—————————————————————————————–
4. Montrer que si ρn ne dépend pas de n, alors λ(C) = 0. En déduire que si A ∈ B([0, 1]), λ(A) = 0
n’entraı̂ne pas que A est dénombrable.
—————————————corrigé—————————————–
La construction des points anp et bnp donne λ([an+1 n+1 n+1 n+1
2p−1 , b2p−1 ] ∪ [a2p , b2p ]) = 2αn+1 = ρn αn =
n n n
ρn λ([ap , bp ]). En prenant l’union sur p ∈ {1, . . . , 2 }, on en déduit λ(Cn+1 ) = ρn λ(Cn ).
Si ρn ne dépend pas de n, c’est-à-dire ρn = ρ pour tout n ∈ N et 0 < ρ < 1, on a donc λ(Cn+1 ) =
ρλ(Cn ). Ceci donne, comme λ(C0 ) = 1, λ(Cn ) = ρn pour tout n ∈ N. Par continuité décroissante
de λ, on en déduit λ(C) = limn→∞ λ(Cn ) = 0.
—————————————————————————————–
5. Soit 0 < < 1. Montrer qu’il existe une suite (ρn )n≥0 ⊂]0, 1[ t.q. λ(C) = .
—————————————corrigé—————————————–
Soit (εn )n∈N ⊂]ε, 1] t.q. ε0 = 1, εn+1 < εn pour tout n ∈ N et εn → ε quand n → ∞ (on peut
1−ε
prendre, par exemple, εn = ε − n+1 ).
On prend ρn = εn+1 εn pour tout n ∈ N. On a bien 0 < ρn < 1 et, comme λ(Cn+1 ) = ρn λ(Cn ) (ceci
a été démontré à la question précédente), on adonc λ(Cn ) = εn pour tout n ∈ N. Par continuité
décroissante de λ, on en déduit λ(C) = limn→∞ λ(Cn ) = ε.
—————————————————————————————–
6. Soit f lipschitzienne de R dans R. Montrer que si A est un compact de [0, 1] t.q. λ(A) = 0, alors
f (A) est un compact de R t.q. λ(f (A)) = 0.
—————————————corrigé—————————————–
Comme f est continue, f transforme les compacts en compacts. Donc, f (A) est bien un compact
de R (et donc appartient à B(R)).
Soit η > 0. Comme A ∈ B(R), d’après la régularité de λ (voir le théorème 2.3), il existe O, ouvert de
R, t.q. A ⊂ O et λ(0) ≤ η. D’après le lemme 2.4 page 35, O est une union dénombrable d’intervalles
307
ouverts disjoints 2 à 2. En prenant éventuellement la restriction à [0, 1] de ces intervalles, on obtient
donc une famille dénombrable, notée
P+∞ (In )n∈N , d’intervalles inclus dans [0, 1], disjoints 2 à 2 t.q.
A ⊂ ∪n∈N In ⊂ O. On en déduit n=0 λ(In ) = λ(∪n∈N In ) ≤ η et f (A) ⊂ ∪n∈N f (In ) ⊂ ∪n∈N f (I n ).
P+∞ P+∞
On a donc λ(f (A)) ≤ n=0 λ(f (I n )). En utilisant (12.9), on a donc λ(f (A)) ≤ L n=0 λ(I n ) =
P+∞
L n=0 λ(In ) ≤ Lη. Comme η est arbitrairement petit, on a donc λ(f (A)) = 0.
—————————————————————————————–
7. Construire une fonction continue de R dans R t.q. si A est un compact de [0, 1] t.q. λ(A) = 0, on
n’a pas forcément λ(f (A)) = 0 (mais f (A) est un compact de R). [Utiliser un ensemble de Cantor
de mesure nulle (cf question 4) et un ensemble de Cantor de mesure > 0 (cf question 5).]
—————————————corrigé—————————————–
On note C l’ensemble obtenu dans la question 4, c’est-à-dire avec ρn = ρ pour tout n ∈ N et
0 < ρ < 1 (par exemple, ρ = 32 ). On note apn , bpn , Cn les points et ensembles utilisés pour construire
C et on note aussi D = {apn , n ∈ N, p ∈ {1, . . . , 2n }} ∪ {bpn , n ∈ N, p ∈ {1, . . . , 2n }}. (Noter que
D ⊂ C.)
Soit ε > 0. On note C̃ l’ensemble C obtenu à la question 5. On a donc λ(C) = ε. On note
ãpn , b̃pn , C̃n les points et ensembles utilisés pour construire C̃ et on note aussi D̃ = {ãpn , n ∈ N,
p ∈ {1, . . . , 2n }} ∪ {b̃pn , n ∈ N, p ∈ {1, . . . , 2n }}. (Noter que D̃ ⊂ C̃.)
Soit n ∈ N et p ∈ {1, . . . , 2n }. On construit f sur l’intervalle [bn+1 n+1
2p−1 , a2p ] en prenant f affine et
n+1 n+1 n+1 n+1
t.q. f (b2p−1 ) = b̃2p−1 et f (a2p−1 ) = ã2p−1 . On remarque que f est ainsi contruit de (∪n∈N Cnc ) ∪ D
dans (∪n∈N C̃nc ) ∪ D̃ et est strictement croissante. Comme (∪n∈N Cnc )c = C et que C est d’intérieur
vide, f est définie sur une partie dense de [0, 1] et, comme (∪n∈N C̃nc )c = C̃ et que C̃ est d’intérieur
vide, l’image de f est dense dans [0, 1].
Il est maintenant facile de définir f par densité sur tout [0, 1]. En effet, soit x ∈ [0, 1]\(∪n∈N Cnc )∪D,
il existe une suite de points de (∪n∈N Cnc ) ∪ D, notée (yn )n∈N , convergeant en croissant vers x et
une suite de points de (∪n∈N Cnc ) ∪ D, notée (zn )n∈N , convergeant en décroissant vers x (en fait, ces
points peuvent même être pris dans D). Comme f et croissante, la suite (f (yn ))n∈N converge donc
en croissant vers un certain γ ∈ [0, 1] et la suite (f (zn ))n∈N converge en décroissant vers un certain
δ ∈ [0, 1] (la croissance de f donne aussi que ces limites ne dépendent que du choix de x et non du
choix des suites (yn )n∈N et (zn )n∈N ). Comme f est croissante, on a γ ≤ δ et comme l’image de f
(définie pour l’instant seulement sur (∪n∈N Cnc ) ∪ D) est dense dans [0, 1], on a nécessairement γ = δ
(l’intervalle γ, δ ne rencontre pas l’image de f ). On peut donc poser f (x) = γ = δ.
La fonction f est donc maintenant définie sur tout [0, 1] à valeurs dans [0, 1]. Elle est strictement
croissante et son image est dense dans [0, 1], elle est donc continue (par le même raisonnement que
celui fait pour définir f (x) en tout point x ∈ [0, 1]\(∪n∈N Cnc )∪D). Comme une application continue
transforme un compact en compact, on a donc f ([0, 1]) = [0, 1] et ceci prouve en particulier que
f ([0, 1] \ (∪n∈N Cnc ) ∪ D) = [0, 1] \ (∪n∈N C̃nc ) ∪ D̃. Comme f (D) = D̃, on a aussi f (C) = C̃. Pour
que f soit définie sur R et continue, on ajoute f (x) = 0 pour x < 0 et f (x) = 1 pour x > 1. On a
toujours f (C) = C̃. Ceci donne bien le résultat désiré car λ(C) = 0 et λ(C̃) = ε > 0.
—————————————————————————————–
Corrigé 34 (Mesure complète)
Soit (E, T, m) un espace mesuré. Une partie B de E est dite “négligeable” si elle est incluse dans un
élément de T de mesure nulle. On note Nm l’ensemble des parties négligeables. On pose T = {A ∪ N ;
A ∈ T, N ∈ Nm }.
308
1. Montrer que T est une tribu et que T ∪ Nm ⊂ T .
—————————————corrigé—————————————–
—————————————corrigé—————————————–
Soit B2 ∈ T t.q. N2 ⊂ B2 et m(B2 ) = 0. On a :
A1 ⊂ A1 ∪ N1 = A2 ∪ N2 ⊂ A2 ∪ B2 .
Donc, par monotonie et sous additivité de m, m(A1 ) ≤ m(A2 ∪ B2 ) ≤ m(A2 ) + m(B2 ) = m(A2 ).
En changeant les rôles de A1 et A2 , on a aussi m(A2 ) ≤ m(A1 ). On a donc m(A1 ) = m(A2 ).
—————————————————————————————–
Pour B ∈ T , soit A ∈ T et N ∈ Nm t.q. B = A ∪ N , on pose m(B) = m(A). (La question
précédente montre que cette définition est cohérente.)
3. Montrer que m est une mesure sur T et m|T = m. Montrer que m est la seule mesure sur T égale
à m sur T .
—————————————corrigé—————————————–
309
Soit maintenant (Cn )n∈N ⊂ T t.q. Cn ∩ Cm = ∅ si n 6= m. Il existe (An )n∈N ⊂ T et
(Nn )n∈N ⊂ Nm t.q. Cn = An ∪ Nn pour tout n ∈ N. Comme, pour tout n ∈ N, Nn ∈ Nm , il
existe Bn ∈ T t.q. Nn ⊂ Bn et m(Bn ) = 0.
On a donc ∪n∈N Cn = (∪n∈N An ) ∪ (∪n∈N Nn ). On a déjà vu que ∪n∈N Nn ∈ Nm . Par définition
de m, on a donc m(∪n∈N Cn ) = m(∪n∈N An ). Comme Cn ∩ Cm = ∅ si n 6= m, on a aussi
An ∩ Am = ∅ si n 6= m (car Ap ⊂ Cp pour tout p). La σ-additivité de m (et la définition de
m(Cn )) donne(nt) alors :
X X
m(∪n∈N Cn ) = m(∪n∈N An ) = m(An ) = m(Cn ).
n∈N n∈N
—————————————corrigé—————————————–
On a déjà vu (à la question 1) que Nm ⊂ T .
L’exercice 4.18 page 104 montre la différence “dérisoire”, du point de vue de l’intégration, entre (E, T, m)
et son complété (E, T , m).
310
P
Soit (an )n∈N ⊂ R. Le but de l’exercice est P de montrer que si la série n∈N aϕ(n) est convergente pour
toute bijection ϕ : N → N, alors la série n∈N an est absolument convergente.
ce résultat, on suppose, par exemple, que n∈N a+
P
Pour montrer P n = ∞. Montrer qu’il existe ϕ : N → N,
n
bijective, t.q. p=0 aϕ(p) → ∞ quand n → ∞. Conclure.
—————————————corrigé—————————————–
P Pn
On suppose que la série n∈N an n’est pas absolument convergente. La suite ( p=0 |ap |)n∈N converge
− −
donc en croissantPvers ∞. Comme P |ap | = a+ +
p + ap et que ap = max{ap , 0} ≥ 0 et ap = max{−ap , 0} ≥ 0,
n + n −
les deux suites ( p=0 ap )n∈N et ( p=0 ap )n∈N sont donc aussi croissantes et l’une des deux, au moins,
Pn
converge vers ∞. On suppose que la suite ( p=0 a+ n∈N converge vers ∞ (un raisonnement analogue à
p )P
n
ce qui suit permettrait de traiter le cas où la suite ( p=0 a− p )n∈N converge vers ∞). On va construire
Pn
ci-après
P une bijection ϕ de N dans N t.q. a
p=0 ϕ(p) → ∞ quand n → ∞. Ceci prouvera que la série
a
n∈N ϕ(n) est non convergente pour au moins une bijection de N dans N.
Pour montrer l’existence d’une telle suite (an )n∈N , on pose a0 = 0. Puis,P∞on raisonne par
P∞récurrence sur n.
Si a0 , . . . , an sont contruits, l’existence de an+1 découle du fait que p=an aϕ1 (p) = p=ϕ1 (an ) a+
p = ∞.
la construction de la suite (ϕ(n))n∈N se fait alors en prenant ϕ1 (a0 ), . . . , ϕ1 (a1 − 1) puis ϕ2 (0) puis
ϕ1 (a1 ), . . . , ϕ1 (a2 − 1) puis ϕ2 (1). . . puis ϕ1 (an ), . . . , ϕ1 (an+1 − 1) puis ϕ2 (n). . .
Pour décrire précisément cette application ϕ, on pose b0 = 0 et, pour n ∈ N, bn+1 = bn + an+1 − an + 1
(la suite (bn )n∈N est strictement croissante et tend donc vers ∞ quand n → ∞). On définit alors, pour
tout n ∈ N, ϕ(q) losrque q ∈ {bn , . . . bn+1 − 1} par :
On a bien ainsi défini une application de N dans N car bn+1 −1 = bn +p, pour p = an+1 −an . L’application
ϕ est surjective car {ϕ(q), q ∈ N} = P ∪ NP }. Elle est injective car chaque valeur de ϕ1 et ϕ2 n’est prise
n
qu’une seule fois par ϕ. Enfin, on a bien p=0 aϕ(p) → ∞ quand n → ∞. En effet, on remarque que,
grâce à (12.10) :
bn+1 −1+p bn+1 −1
X X
aϕ(q) ≥ aϕ(q) ≥ n,
q=0 q=0
Pp
pour tout p ≥ 0 et tout n ∈ N. Ce qui donne, pour tout n ∈ N, lim inf p→∞ q=0 aϕ(q) ≥ n, et donc
Pp
q=0 aϕ(q) → ∞, quand p → ∞.
—————————————————————————————–
311
On considère S 1 = {(x, y)t ∈ R2 , |x|2 +|y|2 = 1} (S 1 est donc le cercle unité de R2 ). Pour z = (x, y)t ∈ S 1 ,
il existe un unique θz ∈ [0, 2π[ t.q. x = cos(θz ) et y = sin(θz ). Pour α ∈ [0, 2π[ et z ∈ S 1 on pose
Rα (z) = (cos(θz + α), sin(θz + α))t . Noter que Rα est une bijection de S 1 sur S 1 (c’est la rotation d’angle
α).
Définir une tribu T sur S 1 , t.q. T contienne les parties de la forme {(cos(θ), sin(θ))t , θ ∈]α, β[} avec
−∞ < α < β < ∞, et une mesure µ sur T de sorte que (S 1 , T, µ) soit un espace mesuré avec µ(S 1 ) = 1 et
t.q. µ soit invariante par rotation (c’est à dire que, pour tout A ∈ T et α ∈ [0, 2π[, on ait Rα (A) = {Rα (z),
z ∈ A} ∈ T et µ(Rα (A)) = µ(A)). [On pourra utiliser la tribu borélienne de R, notée B(R), et la mesure
de Lebesgue sur B(R).]
—————————————corrigé—————————————–
On note Θ l’application z 7→ θz de S 1 dans R (cette application est bijective de S 1 dans [0, 2π[). On
prend alors T = {Θ−1 (B), B ∈ B(R)}. C’est bien une tribu sur S 1 (voir l’exercice 2.4).
Soit −∞ < α < β < ∞ et E = {(cos(θ), sin(θ))t , θ ∈]α, β[}. On a E ⊂ S 1 et, si z ∈ S 1 , on a z ∈ E si et
seulement si il existe k ∈ Z t.q. θz + 2kπ ∈]α, β[. Ceci prouve que
On définit maintenant µ. Soit A ∈ T . On pose ΘA = {θz , z ∈ A}. Comme A ∈ T , il existe B ∈ B(R) t.q.
A = Θ−1 (B), et donc A = Θ−1 (B ∩ [0, 2π[). Comme Θ est une bijection de S 1 dans [0, 2π[, on a alors
1
ΘA = B ∩ [0, 2π[∈ B(R). On pose µ(A) = 2π λ(ΘA ), où λ est la mesure de Lebesgue sur B(R).
µ est bien une mesure sur T . En effet, on a 2πµ(∅) = λ(Θ∅ ) = λ(∅) = 0. Puis, si (An )n∈N est une suite
d’éléments de T , disjoints 2 à 2, la suite (ΘAn )n∈N est une suite d’éléments de B(R), disjoints 2 à 2. La
σ−additvité de µ découle alors de celle de λ.
Il reste à montrer que µ est invariante par rotation. Soit α ∈ [0, 2π[ et A ∈ T . Comme on l’a vu
précédemment, il existe B ∈ B(R) t.q. A = Θ−1 (B ∩ [0, 2π[). On a donc A = {(cos(θ), sin(θ))t ,
θ ∈ B ∩ [0, 2π[}. Pour β ∈ R, on note Bβ = {θ + β, θ ∈ B}. On a alors :
Rα (A) = {(cos(θ + α), sin(θ + α))t , θ ∈ B ∩ [0, 2π[} = {(cos(θ), sin(θ))t , θ ∈ Bα ∩ [α, 2π + α[}
= {(cos(θ), sin(θ))t , θ ∈ Bα ∩ [α, 2π[} ∪ {(cos(θ), sin(θ))t , θ ∈ Bα−2π ∩ [0, α[}
= Θ−1 (Bα ∩ [α, 2π[) ∪ Θ−1 (Bα−2π ∩ [0, α[).
La propriété d’invariance par translation de λ permet de dire que Bβ ∈ B(R) pour tout β ∈ R. On a
donc Rα (A) ∈ T et, par additivité d’une mesure et définition de µ,
L’invariance par translation de λ donne λ(Bα−2π ∩ [0, α[) = λ(Bα ∩ [2π, α + 2π[) et donc :
2πµ(Rα (A)) = λ(Bα ∩ [α, 2π[) + λ(Bα ∩ [2π, α + 2π[) = λ(Bα ∩ [α, α + 2π[) = λ(B ∩ [0, 2π[).
12.2.3 Probabilités
Corrigé 37 (Lemme de Borel-Cantelli)
312
Soient (E, T, p) un espace probabilisé et (An )n∈N ⊂ T . On pose Bn = ∪k≥n Ak et A = ∩n∈N Bn (on
rappelle que A = lim supn→∞ An ).
P
1. Montrer que si n∈N p(An ) < +∞ alors p(A) = 0.
—————————————corrigé—————————————–
Cette question a été corrigée dans le corrigé 28.
—————————————————————————————–
2. On suppose
P que, pour tout n ∈ N? , les événements A1 , . . . , An sont indépendants. On suppose aussi
que n∈N p(An ) = ∞. Montrer que p(A) = 1.
—————————————corrigé—————————————–
Comme cela a été vu dans le corrigé 28, la propriété de continuité décroissante d’une mesure (voir
la proposition 2.3) domme p(A) = limn→∞ p(Bn ). Il suffit donc de montrer que p(Bn ) = 1 pour
tout n ∈ N.
Soit n ∈ N. Si il existe k ≥ n t.q. p(Ak ) = 1, on a, par monotonie de p, que p(Bn ) ≥ p(Ak ) = 1 et
donc p(Bn ) = 1. On suppose maintenant que p(Ak ) < 1 pour tout k ≥ n. Comme Bnc = ∩k≥n Ack ,
la continuité décroissante de p et l’indépendance des Ak donne :
m
Y m
Y
p(Bnc ) = lim p(Ack ) = lim (1 − p(Ak )).
m→∞ m→∞
k=n k=n
Comme ln(1 − x) ≤ −x pour tout x < 1 (ou, de manière équivalente, ln(u) ≤ u − 1 pour tout u > 0,
ceci est une conséquence, par exemple, de la concavité de la fonction ln), on a, pour m > n :
m
Y m
X m
X
ln( (1 − p(Ak ))) = ln(1 − p(Ak )) ≤ − p(Ak ).
k=n k=n k=n
Qm
De l’hypothèse n∈N p(An ) = ∞, on déduit limm→∞ ln( k=n (1 − p(Ak ))) = −∞, et donc p(Bnc ) =
P
0. Ceci donne bien p(Bn ) = 1 et termine la démonstration.
—————————————————————————————–
313
12.3 Exercices du chapitre 3
12.3.1 Fonctions mesurables
Corrigé 38 (Caractérisation des fonctions mesurables) (?)
Soient (E, T ) un espace mesurable et f une application de E dans R ;
1. Montrer que Tf = {B ∈ P(R) ; f −1 (B) ∈ T } est une tribu.
—————————————corrigé—————————————–
Cette question est un cas particulier (avec F = R) de la question 2 de l’exercice 2.4, voir le corrige
12 page 285.
—————————————————————————————–
2. Soit C un ensemble qui engendre B(R), montrer que les deux assertions suivantes sont équivalentes :
(i) f est mesurable,
(ii) f −1 (C) ∈ T , pour tout C ∈ C.
—————————————corrigé—————————————–
On remarque que f mesurable signifie simplement que Tf (définie à la question précédente)
contient B(R).
Le sens (i) ⇒ (ii) est immédiat car C ⊂ B(R).
Pour le sens (ii) ⇒ (i), on remarque que Tf est une tribu. Donc, si Tf contient C, on a aussi
Tf contient T (C) = B(R). Ceci donne f mesurable. Donc, on a bien (ii) ⇒ (i)
—————————————————————————————–
—————————————corrigé—————————————–
E est muni de la tribu T , F est muni de la tribu S et R est muni de la tribu borélienne.
Soit B ∈ B(R), on remarque que (ϕ ◦ f )−1 (B) = f −1 (ϕ−1 (B)). Comme ϕ−1 (B) ∈ S car ϕ est mesurable
(de F dans R), on a donc f −1 (ϕ−1 (B)) ∈ T car f est mesurable (de E dans F ). Ceci montre bien que
ϕ ◦ f est mesurable (de E dans R).
—————————————————————————————–
Corrigé 40 (R ou R+ . . . )
Soit ϕ : R → R, ϕ ≥ 0. On munit R (au départ et à l’arrivée) de la tribu borélienne. Montrer que ϕ est
mesurable (on dit aussi borélienne) si et seulement si ϕ est mesurable quand on la considère comme une
application de R dans R+ (R+ étant aussi muni de la tribu borélienne).
—————————————corrigé—————————————–
On suppose ϕ mesurable de R dans R. Soit B un borélien de R+ , on a donc B ∩ R ∈ B(R) (voir la
définition 3.1 page 53). Comme ϕ prend ses valeurs dans R et que ϕ est mesurable de R dans R, on a
donc ϕ−1 (B) = ϕ−1 (B ∩ R) ∈ B(R). Ceci donne donc que ϕ est mesurable de R dans R+ .
314
Réciproquement, on suppose maintenant ϕ mesurable de R dans R+ (mais ϕ ne prend jamais la valeur
∞, on peut donc la considérer comme étant de R dans R). Soit B ∈ B(R). On a donc aussi B ∈ B(R+ )
et donc ϕ−1 (B) ∈ B(R) car ϕ est mesurable de R dans R+ . Ceci prouve que ϕ est mesurable de R dans
R.
—————————————————————————————–
Corrigé 41 (Stabilité de M)
—————————————corrigé—————————————–
Cette question est identique à celle de l’exercice 3.3 (voir le corrigé 39) avec E 00 au lieu de R. La
démonstration est semblable :
Soit B ∈ T 00 , on remarque que (g ◦ f )−1 (B) = f −1 (g −1 (B)). Comme g −1 (B) ∈ T 0 car g est
mesurable (de E 0 dans E 00 ), on a donc f −1 (g −1 (B)) ∈ T car f est mesurable (de E dans E 0 ). Ceci
montre bien que g ◦ f est mesurable (de E dans E”).
—————————————————————————————–
2. Soit (E, T ) un espace mesurable, on munit R de la tribu des boréliens B(R); soient f et g des
fonctions mesurables de E dans R.
(a) Montrer que f + (= sup(f, 0)), f − (= − inf(f, 0)) sont des fonctions mesurables de E dans R.
—————————————corrigé—————————————–
Cette question est démontrée dans la proposition 3.7 page 60.
—————————————————————————————–
(b) Montrer que f + g, f g et |f | sont des fonctions mesurables de E dans R.
—————————————corrigé—————————————–
Le fait que f + g, f g ∈ M est démontré dans la proposition 3.5 et le fait que |f | ∈ M est
démontré dans la proposition 3.7 (car |f | prend ses valeurs dans R et |f | ∈ M+ , on conclut
avec l’exercice 3.4, corrigé 40).
—————————————————————————————–
3. Soient (E, T ) un espace mesurable, (fn )n∈N une suite de fonctions mesurables de E dans R. On
suppose que la suite (fn (x))n∈N converge (dans R) pour tout x ∈ E. On pose f (x) = limn→+∞ fn (x)
(pour tout x ∈ E). Montrer que f est une fonction mesurable de E dans R.
—————————————corrigé—————————————–
La démonstration de cette question est donnée dans la proposition 3.5 page 58 (propriété 3).
—————————————————————————————–
4. Soit (E, T ) un espace mesurable, on suppose qu’il existe A ∈ T dont les sous-ensembles ne soient
pas tous mesurables. Il existe donc B ⊂ A t.q. B ∈ / T . Montrer que h = 1B − 1A\B n’est pas
mesurable (de E dans R), alors que |h| l’est.
—————————————corrigé—————————————–
315
{1} ∈ B(R) alors que h−1 ({1}) = B ∈
/ T , donc h n’est pas mesurable. Par contre |h| = 1A est
mesurable car A ∈ T .
—————————————————————————————–
1. On suppose f continue. Montrer que f est mesurable (on dit aussi que f est borélienne).
—————————————corrigé—————————————–
Soit O un ouvert de R. Comme f est continue, f −1 (O) est aussi un ouvert de R, donc f −1 (O) ∈
B(R). Comme l’ensemble des ouverts des ouverts engendre B(R), on en déduit que f est mesurable
(on utilise ici le caractérisation de la mesurabilité donnée à la proposition 3.2 page 56).
—————————————————————————————–
2. On suppose f continue à droite (resp. gauche). Montrer que f est mesurable.
—————————————corrigé—————————————–
On suppose f continue à droite. Pour n ∈ N? , on définit fn par :
0 si x ≤ −n,
fn (x) = f ( np ) si p−1
n <x≤ p
n, p ∈ {−n2 + 1, . . . , n2 }
0 si x > n,
de sorte que
2
n
X p
fn = f ( )1] p−1 , p ] .
n n n
p=−n2 +1
On a fn ∈ E car ] p−1 p p
n , n ] ∈ B(R) pour tout n et p. Soit x ∈ R. Pour n > |x|, on a fn (x) = f ( n )
p 1 p
avec n − n ≤ x ≤ n (p dépend de n, x est fixé). Comme f est continue à droite en x, on a
donc fn (x) → f (x) quand n → ∞ (car np → x, avec np ≥ x). La deuxième caractérisation de la
mesurabilité (proposition 3.6 page 60) donne alors f ∈ M.
—————————————————————————————–
3. On suppose f croissante. Montrer que f est mesurable.
—————————————corrigé—————————————–
Soit α ∈ R. On pose A = f −1 ([α, ∞[). On suppose A 6= ∅ (si A = ∅, on a bien A ∈ B(R)). Si
x ∈ A, on a f (x) ≥ α et, comme f est croissante, on a aussi f (y) ≥ α pour tout y ≥ x. Donc,
[x, ∞[⊂ A. En posant a = inf A ∈ R ∪ {−∞}, on en déduit que ]a, ∞[⊂ A ⊂ [a, ∞[. A est donc
nécessairement un intervalle (dont la borne supérieure est ∞), ce qui prouve que A ∈ B(R). Comme
{[α, ∞[, α ∈ R} engendre B(R), on en déduit que f est mesurable. (On a utilisé ici de nouveau la
caractérisation de la mesurabilité donnée à la proposition 3.2 page 56).
—————————————————————————————–
316
1. Soient f et g des fonctions continues de R dans R et λ la mesure de Lebesgue ; montrer que f = g
λ p.p. si et seulement si f = g.
—————————————corrigé—————————————–
Si f = g (c’est-à-dire f (x) = g(x) pour tout x ∈ R), on a bien f = g λ p.p. car f = g sur ∅c et
λ(∅) = 0.
Pour la réciproque, on va utiliser le fait qu’un ouvert non vide est toujours de mesure de Lebesgue
strictement positive. En effet, si O est un ouvert non vide, il existe α, β ∈ R t.q. α < β et ]α, β[⊂ O,
on a donc 0 < β − α = λ(]α, β[) ≤ λ(O).
On suppose maintenant que f = g λ p.p., il existe A ∈ B(R) t.q. λ(A) = 0 et f = g sur Ac . On a
alors {f (x) 6= g(x)} ⊂ A. Or, {f (x) 6= g(x)} = (f − g)−1 (R? ) est un ouvert car (f − g) est continue
(de R dans R) et R? est un ouvert de R. Donc {f (x) 6= g(x)} ∈ B(R) et la monotonie de λ donne
λ({f (x) 6= g(x)}) ≤ λ(A) = 0. On en déduit que {f (x) 6= g(x)} = ∅ (car un ouvert non vide est
toujours de mesure de Lebesgue strictement positive) et donc f = g.
—————————————————————————————–
2. Soient f et g des fonctions de R dans R et δ0 la mesure de Dirac en 0 ; montrer que f = g δ0 p.p.
si et seulement si f (0) = g(0).
—————————————corrigé—————————————–
Si f (0) = g(0), on prend A = {0}c . On a bien A ∈ B(R), δ0 (A) = 0 et f = g sur Ac car Ac = {0}.
Donc, f = g δ0 p.p..
Réciproquement, on suppose maintenant que f = g δ0 p.p., il existe donc A ∈ B(R) t.q. f = g sur
Ac et δ0 (A) = 0. Comme δ0 (A) = 0, on a donc 0 ∈
/ A, c’est-à-dire 0 ∈ Ac et donc f (0) = g(0).
—————————————————————————————–
Corrigé 44
Soit f : RN × R dans R. On munit Rp de sa tribu borélienne (pour tout p ∈ N? ). on suppose que f est
mesurable par rapport à x ∈ RN , pour tout y ∈ R, et que f est continue a gauche par rapport a y ∈ R,
pour tout x ∈ RN .
Pour n > 1 et p ∈ Z, on pose : anp = np , p ∈ Z ; on définit la fonction fn , n > 1, de RN × R dans R par :
—————————————corrigé—————————————–
Soit (x, y)t ∈ R2 . Pour tout n ∈ N? , on a donc fn (x, y) = f (x, np ) avec np ≤ y < np + n1 . Noter que x
et y sont fixés et que p dépend de n. Quand n → ∞, on a donc np → y avec np ≤ y. Comme f (x, ·) est
continue à gauche en y, on a donc f (x, np ) → f (x, y) quand n → ∞, c’est-à-dire fn (x, y) → f (x, y)
quand n → ∞.
—————————————————————————————–
317
2. Montrer que fn est mesurable. [On pourra utiliser, sans le démontrer, le fait que A × B ∈ B(R2 ) si
A, B ∈ B(R). Ceci est démontré dans l’exercice 2.6 page 42.]
—————————————corrigé—————————————–
Soit n ∈ N? . Pour p ∈ Z, on pose gp = f (·, np ). On a donc, par hypothèse, gp mesurable de R dans
R.
Soit C ∈ B(R). Soit (x, y)t ∈ R2 . Il existe donc p ∈ Z t.q. y ∈ [ np , p+1
n [. On a alors fn (x, y) = gp (x)
et donc fn (x, y) ∈ C si et seulement gp (x) ∈ C. On en déduit que :
p p+1
fn−1 (C) = ∪p∈Z (gp−1 (C) × [ , [).
n n
Comme gp est mesurable, on a gp−1 (C) ∈ B(R). On a aussi [ np , p+1 −1
n [∈ B(R) et donc gp (C) ×
p p+1 2 2
[ n , n [∈ B(R ) (ceci est démontré dans l’exercice 2.6 page 42). Comme B(R ) est stable par union
dénombrable, on en déduit fn−1 (C) ∈ B(R2 ) et donc fn mesurable de R2 dans R.
—————————————————————————————–
3. Montrer que f est mesurable.
—————————————corrigé—————————————–
Comme fn mesurable pour tout n ∈ N? et que fn (x, y) → f (x, y), quand n → ∞, pour tout
(x, y)t ∈ R2 , la propriété 3 de la proposition 3.5 donne que f est mesurable (de R2 dans R).
—————————————————————————————–
—————————————corrigé—————————————–
On note C1 = {[0, β[, β ∈ R?+ }.
• Comme [0, β[ est un ouvert de R+ pour tout β ∈ R?+ , on a C1 ⊂ B(R+ ) et donc T (C1 ) ⊂ B(R+ ).
• Par stabilité d’une tribu par passage au complémentaire, on a {[β, ∞], β ∈ R?+ } ⊂ T (C1 ).
Comme [0, ∞] = [0, 1[∪[1, ∞] ∈ T (C1 ), on a aussi {[α, ∞], α ∈ R+ } ⊂ T (C1 ).
Par stabilité d’une tribu par intersection, on a alors {[α, β[, α, β ∈ R+ , α < β} ⊂ T (C1 ).
Par stabilité d’une tribu par union dénombrable, on montre alors que {]α, β[, α, β ∈ R+ ,
α < β} ⊂ T (C1 ) et {]β, ∞], β ∈ R+ } ⊂ T (C1 ).
Comme tout ouvert de R+ est une réunion au plus dénombrable d’intervalles du type ]α, β[
(avec α, β ∈ R+ ∩ Q), [0, β[ (avec β ∈ R+ ∩ Q) et ]β, ∞] (avec β ∈ R+ ∩ Q), on en déduit que
tout ouvert de R+ est dans T (C1 ) et donc B(R+ ) ⊂ T (C1 ).
—————————————corrigé—————————————–
318
On note C2 = {[0, β[, β ∈ Q ∩ R?+ }. Si β ∈ R?+ , on remarque que [0, β[= ∪α∈Q∩R?+ ,α<β [0, α[. On en
déduit que [0, β[∈ T (C2 ). On a donc C1 ⊂ T (C2 ) et T (C1 ) ⊂ T (C2 ).
Comme T (C1 ) = B(R+ ), on a aussi T (C2 ) = B(R+ ).
—————————————————————————————–
3. Montrer que {]0, β[, β ∈ R?+ } n’engendre pas B(R+ ).
—————————————corrigé—————————————–
On prend un ensemble E (ayant au moins 2 éléments) et une tribu T sur E différente de P(E)
(par exemple, T = {∅, E}). Soit alors A ⊂ E, A ∈ / T . On définit f de E dans R+ par f (x) = ∞
si x ∈ A et f (x) = 0 si x ∈ / A. Comme A ∈ / T , la fonction f est non mesurable. On a pourtant
f −1 (]0, β[) = ∅ ∈ T pour tout β ∈ R?+ . Ceci montre que {]0, β[, β ∈ R?+ } n’engendre pas B(R+ ).
—————————————————————————————–
Corrigé 46
Soit f une fonction mesurable de R dans R (R est muni de sa tribu borélienne, notée B(R)). On se
propose de montrer que le graphe de f est un borélien de R2 . On admettra le résultat suivant, vu en
TD :
A, B ∈ B(R) ⇒ A × B ∈ B(R2 ). (12.11)
On munit aussi R2 de sa tribu borélienne. Pour x, y ∈ R, on pose F (x, y) = f (x) et H(x, y) = y.
1. Montrer que F et H sont mesurables de R2 dans R.
—————————————corrigé—————————————–
Soit A ∈ B(R). On a F −1 (A) = f −1 (A) × R. Comme f est mesurable, f −1 (A) ∈ B(R). Comme
R ∈ B(R), (12.11) donne f −1 (A) × R ∈ B(R2 ) et donc F −1 (A) ∈ B(R2 ). On a donc F mesurable
de R2 dans R.
Le fait que H est mesurable se démontre de manière semblable en remarquant que H −1 (A) = R × A
(ou en utilisant la continuité de H).
—————————————————————————————–
2. On pose G(f ) = {(x, y)t ∈ R2 ; y = f (x)} (G(f ) est donc le graphe de f ). Montrer que G(f ) ∈
B(R2 ).
—————————————corrigé—————————————–
L’ensemble de fonctions mesurables est un espace vectoriel, on a donc F − H mesurable. On en
déduit que G(f ) ∈ B(R2 ) en remarquant que G(f ) = (F − H)−1 ({0}) et {0} ∈ B(R).
—————————————————————————————–
319
1. On suppose, dans cette question, que f = 1A avec A ∈ B(RN ). Montrer que f est mesurable au sens
de Lusin. [Construire K1 avec K, F et O, où F et O sont donnés par la régularité de m appliquée
à l’ensemble A.]
—————————————corrigé—————————————–
Soit K compact et ε > 0. Par la régularité de m, il existe F fermé et O ouvert t.q. F ⊂ A ⊂ O et
m(O \ F ) < ε. On prend K1 = (K ∩ F ) ∪ (K ∩ Oc ).
Les ensembles K ∩ F et K ∩ Oc sont fermés (car l’intersection d’un compact et d’un fermé est
un compact). L’ensemble K1 est donc compact car il est l’union de deux compacts. Comme
K1 = K \(O\F ), on a bien K1 ⊂ K et (K \K1 ) ⊂ (O\F ). On en déduit m(K \K1 ) ≤ m(O\F ) ≤ ε.
On montre maintenant que f|K1 ∈ C(K1 , R). Soit x ∈ K1 . On distingue deux cas :
Premier cas. Si x ∈ K ∩ F , on a alors x ∈ O. Comme O est ouvert il existe δ t.q. B(x, δ) ⊂ O
(où B(x, δ) est la boule ouverte de centre x et de rayon δ). On a donc K1 ∩ B(x, δ) ⊂ K ∩ F ⊂ A.
Ce qui prouve que f|K1 est constante et égale à 1 sur K1 ∩ B(x, δ) et donc f|K1 est continue en x
(car constante dans un voisinage de x).
Deuxième cas. Si x ∈ K ∩ Oc , on raisonne de manière similaire. On a x ∈ F c . Comme F c est
ouvert il existe δ t.q. B(x, δ) ⊂ F c . On a donc K1 ∩ B(x, δ) ⊂ K ∩ Oc ⊂ Ac . Ce qui prouve que
f|K1 est constante et égale à 0 sur K1 ∩ B(x, δ) et donc f|K1 est continue en x.
—————————————————————————————–
2. On suppose, dans cette question, que f est étagée (c’est-à-dire f ∈ E(RN , B(RN )). Montrer que f
est mesurable au sens de Lusin.
—————————————corrigé—————————————–
?
Pn
Il existe n ∈ NP , A1 , . . . , An ∈ B(RN ) et a1 , . . . , an ∈ R t.q. f = i=1 ai 1Ai . On pose fi = 1Ai , de
n
sorte que f = i=1 ai fi .
(i)
Soit K compact et ε > 0. Par la question 1, pour tout i ∈ {1, . . . , n}, il existe K1 compact,
(i) (i) (i)
K1 ⊂ K, t.q. m(K \ K1 ) ≤ ε/n et (fi )| (i) ∈ C(K1 , R). On prend alors :
K1
(i)
K1 = ∩ni=1 K1 .
(i)
On a bien K1 compact (car intersection de compacts), K1 ⊂ K. On a aussi (K\K1 ) = ∪ni=1 (K\K1 )
et donc :
n
(i)
X
m(K \ K1 ) ≤ m(K \ K1 ) ≤ ε.
i=1
Pn
Enfin, f|K1 est continue car f|K1 = i=1 ai (fi )|K1 et (fi )|K1 est continue (puisque (fi )K (i) est
1
(i)
continue et K1 ⊂ K1 ).
—————————————————————————————–
3. On suppose que f est mesurable (c’est-à-dire f ∈ M(RN , B(RN )). Montrer que f est mesurable au
sens de Lusin. [On rappelle qu’une fonction mesurable est limite simple de fonctions étagées. On
pourra utiliser le théorème d’Egorov, Théorème 3.2, et la question précédente.]
320
—————————————corrigé—————————————–
Comme f ∈ M(RN , B(RN )), il existe (fn )n∈N ⊂ E(RN , B(RN )) t.q. fn → f p.p..
(n) (n)
Soit K compact et ε > 0. Par la question 2, pour tout n ∈ N, il existe K1 compact, K1 ⊂ K,
(n) (n)
t.q. m(K \ K1 ) ≤ 2−n et (fn )| (n) ∈ C(K1 , R). On prend tout d’abord :
K1
(n)
K2 = ∩n∈N K1 .
Pour trouver K1 , on utilise maintenant théorème d’Egorov. Comme fn → f p.p. sur K2 et que
m(K2 ) < ∞, il existe A ∈ B(Rn ) t.q. A ⊂ K2 , m(K2 \ A) ≤ ε et fn → f uniformément sur A. En
utilisant la régularité de m , on trouve aussi F ⊂ A, F fermé et m(A \ F ) ≤ ε. On prend alors
K1 = F .
1. Montrer que si Y est de la forme Y = f (X) où f est une fonction borélienne de R dans R, alors Y
est τ (X)-mesurable.
—————————————corrigé—————————————–
On rappelle que la tribu engendrée par X est τ (X) = {X −1 (B), B ∈ B(R)}.
Soit B ∈ B(R), on a Y −1 (B) = X −1 (f −1 (B)). Comme f est borélienne (c’est-à-dire mesurable de
R dans R, où R est muni de la tribu borélienne), on a f −1 (B) ∈ B(R) et donc X −1 (f −1 (B)) ∈ τ (X).
Ce qui prouve que T est τ (X)-mesurable.
—————————————————————————————–
2. On suppose, dans cette question, qu’il existe une suite de réels (aj ) tels que aj 6= ak pour j 6= k et
une suite d’événements (Aj ) disjoints deux à deux tels que
X
Y = aj 1Aj .
j
On suppose aussi que ∪j Aj = Ω. Montrer que, pour tout j, Aj ∈ τ (X) et qu’il existe une fonction
borélienne f : R → R telle que Y = f (X).
321
—————————————corrigé—————————————–
Soit j ∈ N. Comme les Ai sont disjoints deux à deux, ai 6= ak si i 6= k et ∪i Ai = Ω, on a
Aj = Y −1 ({aj }). Comme {aj } ∈ B(R) et Y est τ -mesurable, on en déduit que Aj ∈ τ (X). (On
rappelle aussi que τ (X) ⊂ A car X est une v.a. sur (Ω, A, P ).)
Pour tout i, il existe Bi ∈ B(R) t.q. Ai = X −1 (Bi ) (car Ai ∈ τ (X)). Comme les Ai sont disjoints
deux à deux, on a, si i 6= j, Bi ∩ Bj ∩ Im(X) = ∅ (avec Im(X) = {X(ω), ω ∈ Ω}). On peut donc
supposer les Bi disjoints deux à deux en remplaçant chaque Bi (i > 0) par Bi \ ∪j<i Bj .
P
On pose f = i ai 1Bi . La fonction f est bien une fonction borélienne de R dans R. Si ω ∈ Ω, il
existe i t.q. ω ∈ Ai (car Ω = ∪i Ai ), on a donc X(w) ∈ Bi et donc f (X(ω)) = ai = Y (ω). Ce qui
donne bien f (X) = Y .
—————————————————————————————–
1
3. Soit n un entier. On définit la fonction φn : R → R par: φn (x) = n [nx] où [·] désigne la partie
entière. ([x] est le plus grand entier inférieur ou égal à x.)
Soit n ∈ N? . Comme x 7→ nx est continue, c’est une application borélienne. Par composition
(et produit par (1/n)), on en déduit que la fonction φn est borélienne. On montre alors
que Yn est τ (X)-mesurable, comme dans la première question car, pour B ∈ B(R), on a
Yn−1 (B) = Y −1 (φ−1
n (B)) ∈ τ (X).
—————————————————————————————–
On note A l’ensemble des réels x pour lesquels la suite (fn (x))n∈N? est convergente. A est donc
aussi l’ensemble des réels x pour lesquels la suite (fn (x))n∈N? est de Cauchy. On en déduit que
A ∈ B(R) car A peut s’écrire :
1 1
A = ∩n∈N? ∪N ∈N? ∩p,q≥N (fp − fq )−1 ([− , ]).
n n
322
Enfin, si ω ∈ Ω, on a Yn (ω) = fn (X(ω)). La troisième question donne que Yn (ω) = φn (Y (ω)) →
Y (ω). On a donc X(ω) ∈ A et donc fn (X(ω)) → f (X(ω)). Ceci donne Y (ω) = f (X(ω)). On a
bien montré que Y = f (X) avec f borélienne.
—————————————————————————————–
Maintenant, on se demande dans quelle mesure la fonction f est unique. On note PX la loi de X.
5. Soit f et g deux fonctions boréliennes t.q. Y = f (X) = g(X). Montrer que
PX (f = g) = 1.
—————————————corrigé—————————————–
Soit B = {x ∈ R, f (x) = g(x)}. On a B = (f − g)−1 ({0}) ∈ B(R). Si ω ∈ Ω, on a f (X(ω)) =
g(X(ω)) = Y (ω) et donc X(ω) ∈ B. Ceci prouve que X −1 (B) = Ω et donc que PX (B) =
P (X −1 (B)) = 1, c’est-à-dire PX (f = g) = 1.
—————————————————————————————–
An = {N = n} = {ω ∈ Ω, N (ω) = n}
et
Bn = Yn−1 (B) = {Yn ∈ B} = {ω ∈ Ω, Yn (ω) ∈ B}.
(Notre que l’ensemble des An , n ∈ N? , forme une partition de Ω.) On va montrer que Z −1 (B) =
∪n∈N? (An ∩ Bn ).
En effet, pour tout ω ∈ Ω, on a ω ∈ AN (ω) et, si ω ∈ Z −1 (B), on a Z(ω) = YN (ω) (ω) ∈ B. On a donc
ω ∈ AN (ω) ∩ BN (ω) , ce qui donne bien ω ∈ ∪n∈N? (An ∩ Bn ).
Réciproquement, si ω ∈ ∪n∈N? (An ∩Bn ), il existe n ∈ N? t.q. ω ∈ An ∩Bn . On a donc Z(ω) = Yn (ω) ∈ B.
On a bien montré que Z −1 (B) = ∪n∈N? (An ∩ Bn ).
323
1. (Indépendance de 2 évènements) Soit A1 , A2 ∈ A. Montrer que A1 et A2 sont indépendants (c’est-à-
dire P (A1 ∩A2 ) = P (A1 )P (A2 )) si et seulement si les tribus τ ({A1 }) et τ ({A2 }) sont indépendantes
(c’est-à-dire P (B1 ∩ B2 ) = P (B1 )P (B2 ) pour tout B1 ∈ τ ({A1 }) et B2 ∈ τ ({A2 })).
—————————————corrigé—————————————–
On a τ ({A1 }) = {∅, A1 , Ac1 , E} et τ ({A2 }) = {∅, A2 , Ac2 , E}.
Si les tribus τ ({A1 }) et τ ({A2 }) sont indépendantes on donc :
P (B1 ∩ B2 ) = P (B1 )P (B2 ) pour tout B1 ∈ {∅, A1 , Ac1 , E} et tout {∅, A2 , Ac2 , E}. (12.12)
P (C1 ∩ C2c ) = P (C1 ) − P (C1 )P (C2 ) = P (C1 )(1 − P (C2 )) = P (C1 )P (C2c ).
En appliquant cette propriété avec C1 = A1 et C2 = A2 , on montre donc que A1 et Ac2 sont in-
dépendants. En prenant maintenant C1 = Ac2 et C2 = A1 , on montre alors que Ac1 et Ac2 sont
indépendants. Enfin, En prenant C1 = A2 et C2 = A1 , on montre que Ac1 et A2 sont indépen-
dants. On a ainsi montré que (12.12) est vraie, c’est-à-dire que les tribus τ ({A1 }) et τ ({A2 }) sont
indépendantes.
—————————————————————————————–
2. (Indépendance de n évènements, n ≥Q2) Soit n ≥ 2, A1 , . . . , An ∈ A. Montrer que les événements
A1 , . . . , An vérifient “P (∩i∈I Ai ) = i∈I P (Ai ) pour tout I ⊂ {1, . . . , n}”Q si et seulement si les
n
tribus τ ({A1 }), . . . , τ ({An }) sont indépendantes (c’est-à-dire P (∩ni=1 Bi ) = i=1 P (Bi ) pour tout
Bi ∈ τ ({Ai }), i ∈ {1, . . . , n}).
—————————————corrigé—————————————–
Pour p ∈ {0, . . . , n}, on introduit la propriété Pp suivante :
n
Y
P (∩ni=1 Bi ) = P (Bi ) si Bi ∈ τ ({Ai }) pour i ≤ p et Bi ∈ {∅, Ai , E} pour i > p.
i=1
Q
Il est facile de voir que la propriété P0 est équivalente à “P (∩i∈I Ai ) = i∈I P (Ai ) pour tout
I ⊂ {1, . . . , n}”. La propriété Pn signifie que les tribus τ ({A1 }), . . . , τ ({An }) sont indépendantes.
Le fait que Pn implique P0 est immédiat. On suppose maintenant que P0 est vérifiée et va montrer
que Pn est vérifiée. Pour cela, on raisonne par récurrence sur p. On suppose donc que Pp−1 est
vérifiée pour un p ∈ {1, . . . , n} et on doit montrer que Pp est vérifiée. Pour montrer que Pp est
vérifiée, il suffit de prendre les Bi t.q. Bi ∈ τ ({Ai }) pour i ≤ p − 1, Bp = Acp et Bi ∈ {∅, Ai , E}
324
Qn
pour i < p et de montrer que P (∩ni=1 Bi ) = i=1 P (Bi ) (car les autres choix de Bp sont directement
donnés par Pp−1 ). Or, on a, pour ce choix des Bi :
On a ainsi montré que Pp est vérifiée. Par récurrence (finie) sur p, on montre donc que Pn est
vérifiée, ce qui prouve que les tribus τ ({A1 }), . . . , τ ({An }) sont indépendantes.
—————————————————————————————–
3. En donnant un exemple (avec n ≥ 3), montrer que l’on peut avoir n évévements, notés A1 , . . . , An ,
indépendants deux à deux, sans que les événements A1 , . . . , An soient indépendants.
—————————————corrigé—————————————–
On prend, par exemple, E = {1, 2, 3, 4}, A = P(E) et P donnée par P ({i}) = 14 , pour i ∈ {1, 2, 3, 4}.
Puis, on choisit A1 = {1, 2}, A2 = {1, 3} et A3 = {2, 3}. Les trois évévements A1 , A2 , A3 sont bien
indépendants deux à deux (car P (Ai ∩ Aj ) = P (Ai )P (Aj ) = 14 si i, j ∈ {1, 2, 3}, i 6= j) mais ne sont
pas indépendants car 0 = P (A1 ∩ A2 ∩ A3 ) 6= 18 = P (A1 )P (A2 )P (A3 ).
—————————————————————————————–
4. Soit A ∈ A.
325
5. Soit n ≥ 1 et A1 , . . . , An ∈ A. Montrer que les événements A1 , . . . , An sont indépendants si et
seulement si les v.a. 1A1 , . . . , 1An sont indépendantes.
—————————————corrigé—————————————–
Si X est une v.a.r., la tribu engendrée par X est τ (X) = {X −1 (B), B ∈ B(R)}. Pour A ∈ A,
on a donc τ (1A ) = {∅, A, Ac , E}, c’est-à-dire τ (1A ) = τ ({A}). L’indépendance des événements
A1 , . . . , An correspond (par la définition 2.25) à l’indépendance des tribus τ ({A1 }), . . . , τ ({A1 }).
L’indépendance des v.a.r. 1A1 , . . . , 1An correspond (par la définition 3.12) ) à l’indépendance des
tribus τ (1A1 ), . . . , τ (1An ). Comme τ ({Ai }) = τ (1Ai ), pour tout i, on en déduit que les événements
A1 , . . . , An sont indépendants si et seulement si les v.a. 1A1 , . . . , 1An sont indépendantes.
—————————————————————————————–
1. Montrer que si il existe f et g fonctions mesurables de E dans R telles que (fn )n∈N converge en
mesure vers f et g, alors f = g p.p..
[On pourra commencer par montrer que, pour tout δ > 0, m({x ∈ E ; |f (x) − g(x)| > δ}) = 0].
—————————————corrigé—————————————–
Pour h : E → R et δ > 0, on note toujours {h > δ} = {x ∈ E; h(x) > δ}, {h ≥ δ} = {x ∈ E;
h(x) ≥ δ}, {h < δ} = {x ∈ E; h(x) < δ} et {h ≤ δ} = {x ∈ E; h(x) ≤ δ}.
Soit δ > 0. Pour tout x ∈ E et tout n ∈ N, on a |f (x) − g(x)| ≤ |f (x) − fn (x)| + |fn (x) − g(x)|. On
en déduit {|f − fn | ≤ 2δ } ∩ {|fn − g| ≤ 2δ } ⊂ {|f − g| ≤ δ} et donc, en passant au complémentaire,
δ δ
{|f − g| > δ} ⊂ {|f − fn | > } ∪ {|fn − g| > }. (12.13)
2 2
Par sous additivité de m, on a donc m({|f − g| > δ}) ≤ m({|f − fn | > 2δ }) + m({|fn − g| > 2δ }).
En passant à la limite quand n → ∞, on en déduit m({|f − g| > δ}) = 0.
On remarque maintenant que {x ∈ E; f (x) 6= g(x)} = {|f − g| > 0} P= ∪n∈N? {|f − g| > n1 } et donc,
∞
par σ-sous additivité de m, on obtient m({x ∈ E; f (x) 6= g(x)}) ≤ n=1 m({|f − g| > n1 }) = 0 et
donc f = g p.p..
—————————————————————————————–
2. Montrer que si (fn )n∈N ⊂ M converge en mesure vers f ∈ M et (gn )n∈N ⊂ M converge en mesure
vers g ∈ M, alors (fn + gn )n∈N ⊂ M converge en mesure vers f + g ∈ M.
—————————————corrigé—————————————–
Soit δ > 0. En reprenant la démonstration de (12.13), on montre que
δ δ
{|f + g − (fn + gn )| > δ} ⊂ {|f − fn | > } ∪ {|g − gn | > }.
2 2
Par sous additivité de m, ceci donne m({|f +g−(fn +gn )| > δ}) ≤ m({|f −fn | > 2δ })+m({|g−gn | >
δ
2 }) et donc que m({|f +g−(fn +gn )| > δ}) → 0 quand n → ∞. On a bien montré que fn +gn → f +g
en mesure quand n → ∞.
—————————————————————————————–
326
3. On suppose maintenant que m est une mesure finie. Montrer que si (fn )n∈N ⊂ M converge en
mesure vers f ∈ M et (gn )n∈N ⊂ M converge en mesure vers g, alors (fn gn )n∈N ⊂ M converge en
mesure vers f g ∈ M.
[On pourra commencer par montrer que, si (fn )n∈N ⊂ M converge en mesure vers f ∈ M, alors,
pour tout ε > 0, il existe n0 et k0 ∈ N tels que, si n ≥ n0 et k ≥ k0 , on a m({x ∈ E ; |fn (x)| ≥
k}) ≤ ε]. Donner un contre-exemple au résultat précédent lorsque m(E) = ∞.
—————————————corrigé—————————————–
Pour k ∈ N et n ∈ N, la démonstration de (12.13) donne ici {|fn | > k} ⊂ {|f | > k2 } ∪ {|fn − f | > k2 }
et donc
k k
m({|fn | > k}) ≤ m({|f | > }) + m({|fn − f | > }. (12.14)
2 2
On pose Ak = {|f | > k2 }. On a (Ak )k∈N ⊂ T , Ak+1 ⊂ Ak pour tout k ∈ N et ∩k∈N Ak = ∅ (car f
prend ses valeurs dans R). Comme E est de mesure finie, on a m(Ak ) < ∞ (pour tout k) et on
peut appliquer la continuité décroissante de m. Elle donne :
Soit ε > 0. Par (12.15), il existe k0 ∈ N t.q. m(Ak0 ) ≤ 2ε . Par la convergence en mesure de fn
vers f , il existe alors n0 t.q. m({|fn − f | > k20 } ≤ 2ε pour tout n ≥ n0 et l’inégalité (12.14) donne
m({|fn | > k0 }) ≤ ε si n ≥ n0 . On en déduit (comme {|fn | > k} ⊂ {|fn | > k0 } si k ≥ k0 ) :
δ δ
{|fn | ≤ k} ∩ {|gn − g| ≤ } ∩ {|g| ≤ k} ∩ {|fn − f | ≤ } ⊂ {|fn gn − f g| ≤ δ}
2k 2k
327
δ
la convergence en mesure de fn vers f et de gn vers g, il existe n1 t.q. m({|gn − g| > 2k }) ≤ ε et
δ
m({|fn − f | > 2k }) ≤ ε pour n ≥ n1 . Finalement, avec n2 = max{n0 , n1 } on obtient :
Pour obtenir un contre-exemple à ce résultat si m(E) = ∞, on prend (E, T, m) = (R, B(R), λ).
Pour n ≥ 1 on définit fn par fn (x) = n1 pour tout x ∈ R et on définit gn par gn (x) = x pour tout
x ∈ R. Il est clair que fn → 0 en mesure, gn → g en mesure, avec g(x) = x pour tout x ∈ R, et
fn gn 6→ 0 en mesure car m({|fn gn | > δ}) = ∞ pour tout n ∈ N? et tout δ > 0.
—————————————————————————————–
—————————————corrigé—————————————–
Soit An ∈ T t.q. m(An ) ≤ n1 et fn → f uniformément sur Acn . On pose A = ∩n∈N? An , de sorte que
A ∈ T et m(A) = 0 car m(A) ≤ m(An ) ≤ n1 pour tout n ∈ N? .
Soit x ∈ Ac , il existe n ∈ N? t.q. x ∈ An et on a donc fn (x) → f (x) quand n → ∞. Comme m(A) = 0,
ceci donne bien fn → f p.p., quand n → ∞.
—————————————————————————————–
—————————————corrigé—————————————–
On remarque d’abord que An,j = (|f − fn |)−1 ([ 1j , ∞[) ∈ T car |f − fn | ∈ M. On a donc aussi
Bn,j ∈ T .
D’autre part, comme fn → f p.p., lorsque n → +∞, il existe C ∈ T t.q. m(C) = 0 et fn (x) → f (x),
quand n → ∞, pour tout x ∈ C c .
On va montrer que m(Bn,j ) → 0, quand n → ∞ (on rappelle que j ∈ N? est fixé), en utilisant
la continuité décroissante de m. On remarque en effet que m(Bn,j ) < ∞ (pour tout n ∈ N) car
m(E) < ∞ (et c’est seulement ici que cette hypothèse est utile), puis que Bn+1,j ⊂ Bn,j pour tout
n ∈ N. La continuité de décroissante de m donne donc
328
Or, si x ∈ ∩n∈N Bn,j , on a x ∈ Bn,j pour tout n ∈ N. Donc, pour tout n ∈ N, il existe p ≥ n t.q.
x ∈ An,j , c’est-à-dire |f (x) − fn (x)| ≥ 1j . Comme j est fixé, ceci montre que fn (x) 6→ f (x) quand
n → ∞, et donc que x ∈ C. On en déduit que ∩n∈N Bn,j ⊂ C et donc que m(∩n∈N Bn,j ) = 0 et
finalement que m(Bn,j ) → 0, quand n → ∞.
—————————————————————————————–
2. Montrer que, pour tout ε > 0, il existe A tel que m(A) ≤ ε et fn → f uniformément sur Ac lorsque
n → +∞. En déduire le théorème d’Egorov (théorème 3.2).
[
[On cherchera A sous la forme : Bnj ,j , avec un choix judicieux de nj .]
j∈N?
—————————————corrigé—————————————–
ε
Soit ε > 0. pour tout j ∈ N? , la question précédente donne qu’il existe n(j) ∈ N t.q. m(Bn,j ) ≤ 2j .
On pose B = ∪j∈N? Bn(j),j , de sorte que B ∈ T et, par σ-sous additivité de m :
∞ ∞
X X ε
m(B) ≤ m(Bn(j),j ) ≤ j
= ε.
j=1 j=1
2
On montre maintenant que fn → f uniformémement sur B c (ce qui conclut la question en prenant
A = B).
Comme B = ∪j∈N? (∪p≥n(j) Ap,j ), on a, en passant au complémentaire, B c = ∩j∈N? (∩p≥n(j) Acp,j ).
1
Soit η > 0. Il existe j ∈ N? t.q. j ≤ η. Soit x ∈ B c , comme x ∈ ∩p≥n(j) Acp,j , on a donc x ∈ Acp,j
pour tout p ≥ n(j), c’est-à-dire :
1
p ≥ n(j) ⇒ |fn (x) − f (x)| ≤ ≤ η.
j
Comme n(j) ne dépend que de j (et donc que de η) et pas de x ∈ B c , ceci prouve la convergence
uniforme de fn vers f sur B c .
—————————————————————————————–
3. Montrer, par un contre exemple, qu’on ne peut pas prendre ε = 0 dans la question précédente.
—————————————corrigé—————————————–
On prend, par exemple, (E, T, m) = (]0, 1[, B(]0, 1[, λ) (plus précisément, λ est ici la restriction à
B(]0, 1[) de λ, qui est une mesure sur B(R)).
Pour n ∈ N? , on prend fn = 1]0, n1 [ , de sorte que fn → 0 p.p., quand n → ∞ (et même, fn (x) → 0
pour tout x ∈]0, 1[).
Soit maintenant B ∈ B(]0, 1[) t.q. λ(B) = 0. On va montrer que fn ne peut pas tendre uniformément
vers 0 sur B c (ceci prouve bien qu’on ne peut pas prendre ε = 0 dans la question précédente, c’est-
à-dire ε = 0 dans le théorème d’Egorov).
Soit n ∈ N? , Il est clair que B c ∩]0, n1 [6= ∅ (car sinon, ]0, n1 [⊂ B et donc 1
n = λ(]0, n1 [) ≤ λ(B) = 0).
Il existe donc x ∈ B c t.q. fn (x) = 1. On a donc
329
ce qui prouve bien que fn ne tends pas uniformément vers 0 sur B c , quand n → ∞.
—————————————————————————————–
4. Montrer, par un contre exemple, que le résultat du théorème d’Egorov est faux lorsque m(E) = +∞.
—————————————corrigé—————————————–
On prend, par exemple, (E, T, m) = (R, B(R)λ).
Pour n ∈ N, on prend fn = 1]n,n+1[ , de sorte que fn → 0 p.p., quand n → ∞ (et même, fn (x) → 0
pour tout x ∈ R).
Soit maintenant 0 < ε < 1 et B ∈ B(R) t.q. λ(B) ≤ ε. On va montrer que fn ne peut pas tendre
uniformément vers 0 sur B c (ceci prouve bien que théorème d’Egorov peut être mis en défaut si
m(E) = ∞).
Soit n ∈ N, Il est clair que B c ∩]n, n + 1[6= ∅ (car sinon, ]n, n + 1[⊂ B et donc 1 = λ(]n, n + 1[) ≤
λ(B) ≤ ε, en contradiction avec ε < 1). Il existe donc x ∈ B c t.q. fn (x) = 1. On a donc
ce qui prouve bien que fn ne tends pas uniformément vers 0 sur B c , quand n → ∞.
—————————————————————————————–
(a) Montrer que si (fn )n∈N tend vers f presque partout, alors (fn )n∈N tend vers f en mesure
[Utiliser le théorème d’Egorov.]
—————————————corrigé—————————————–
Soit ε > 0, on veut montrer que m({|fn − f | > ε}) = m({x ∈ E; |fn (x) − f (x)| > ε}) → 0,
quand n → ∞, c’est-à-dire que
Soit donc δ > 0. D’après le théorème d’Egorov (théorème 3.2 page 64), il existe A ∈ T t.q.
m(A) ≤ δ et fn → f uniformément sur Ac . La convergence uniforme sur Ac nous donne donc
l’existence de n0 t.q., |fn (x) − f (x)| ≤ ε pour tout x ∈ Ac , si n ≥ n0 . On a donc, pour n ≥ n0 ,
{|fn − f | > ε} ⊂ A, et donc m({|fn − f | > ε}) ≤ m(A) ≤ δ. On a bien montré (12.20) et donc
la convergence en mesure de fn vers f , quand n → ∞.
—————————————————————————————–
330
(b) Montrer par un contrexemple que la réciproque de la question précédente est fausse.
—————————————corrigé—————————————–
On reprend ici un exemple vu au début de la section 4.7 pour montrer que la convergence dans
L1 n’entraı̂ne pas la convergence presque partout.
On prend (E, T, m) = ([0, 1[, B([0, 1[), λ) (on a bien m(E) < ∞) et on construit ainsi la suite
(fn )n∈N :
Soit n ∈ N. Il existe un unique p ∈ N? et (p−1)p 2 ≤ n < p(p+1)
2 . On pose alors k = n − (p−1)p
2
et on prend fn = 1[ k , k+1 [ . Il faut noter ici que k + 1 ≤ p(p+1)
2 − (p−1)p
2 = p et donc k+1
p ≤ 1.
p p
1
Lorsque n → ∞, on a p → ∞ et donc m({|fn | > 0}) = p → 0. Ce qui prouve, en particulier,
que fn → 0 en mesure, quand n → ∞.
Enfin, on remarque que, pour tout x ∈ [0, 1[, fn (x) 6→ 0 quand n → ∞. En effet, soit x ∈ [0, 1[.
Soit n ∈ N. On choisit p ∈ N? t.q. (p−1)p 2 ≥ n, il existe alors k ∈ N t.q. 0 ≤ k ≤ p − 1 et
x ∈ [ kp , k+1
p [, de sorte que f ϕ(n) (x) = 1 en choisissant ϕ(n) = (p−1)p
2 + k. On a ainsi construit
(fϕ(n) )n∈N , sous suite de (fn )n∈N (car ϕ(n) ≥ n pour tout n ∈ N) t.q. fϕ(n) (x) 6→ 0 quand
n → ∞. ceci montre bien que fn (x) 6→ 0 quand n → ∞.
—————————————————————————————–
(a) On suppose, dans cette question, que kfn − f k∞ → 0 quand n → ∞ (on dit que fn → f
essentiellement uniformément). Montrer que fn → f presque uniformément.
—————————————corrigé—————————————–
Pour tout n ∈ N, il existe An ∈ T t.q. m(An ) = 0 et |(fn − f )(x)| ≤ kfn − f k∞ pour tout
x ∈ Acn . On pose A = ∪n∈N An . On a donc A ∈ T , m(A) = 0, |(fn − f )(x) ≤ kfn − f k∞ pour
tout x ∈ Ac . Comme kfn − f k∞ → 0 quand n → ∞, on en déduit que fn → f uniformément
sur Ac . Enfin, comme m(A) ≤ ε pour tout ε > 0, on a bien montré la convergence presque
uniforme de fn vers f .
—————————————————————————————–
331
(b) En donnant un exemple (c’est-à-dire en choisissant convenablement (E, T, m), (fn )n∈N et f ),
montrer qu’on peut avoir fn → f presque uniformément, quand n → ∞, et kfn − f k∞ 6→ 0.
—————————————corrigé—————————————–
On prend, par exemple, (E, T, m) = (R, B(R), λ), f = 0 et fn = 1[0, n1 ] pour tout n ∈ N? .
Soit ε > 0. On choisit A = [0, ε], de sorte que m(A) = ε. On a bien fn → 0 uniformément
sur Ac , quand n → ∞, car fn = 0 sur Ac pour tout n t.q. n1 < ε. Donc, fn → f presque
uniformément quand n → ∞.
Mais fn ne tends pas vers 0 essentiellement uniformément, quand n → ∞, car kfn k∞ = 1 pour
tout n ∈ N? (en effet, fn ≤ 1 sur tout R, fn = 1 sur [0, n1 ]) et λ([0, n1 ]) > 0, pour tout n ∈ N? ).
—————————————————————————————–
La fonction Ta peut aussi s’écrire Ta (s) = max{−a, min{a, s}} pour s ∈ R. On remarque que la fonction
Ta est continue de R dans R. Elle est donc borélienne (c’est-à-dire mesurable de R dans R, avec R muni
de sa tribu borélienne).
Comme fa = Ta ◦ f , on en déduit que fa est mesurable car c’est la composée d’applications mesurables.
—————————————————————————————–
1. (Cas d’un lancer de dé) Dans cette question, Ω = {1, 2, 3, 4, 5, 6}, A = P(Ω)) et X est la variable
aléatoire définie par X(ω) = 1 lorsque ω est pair, X(ω) = 0 sinon. Montrer que τ (X) est formé de
4 éléments.
2. (Cas de n tirages à pile ou face) Soit n ∈ N? , Ω = {0, 1}n , A = P(Ω)) et k ∈ {1, · · · , n}. La variable
aléatoire X représente le k-ième tirage, X est donc l’application ω = (ω1 , · · · , ωn ) 7→ ωk . Montrer
que τ (X) est ici aussi formé de 4 éléments.
3. Dans cette question, on prend Ω = R, A = B(R) et, pour tout ω ∈ Ω, X(ω) = ω − [ω], où [ω]
désigne la partie entière de ω (c’est-à-dire [ω] = max{n ∈ Z, t.q. n ≤ ω}. Si C est un borélien inclus
dans [0, 1[ (ce qui est équivalent à dire C ∈ B([0, 1[)), on pose ϕ(C) = ∪k∈Z Ck , avec Ck = {x + k,
x ∈ C}. Montrer que τ (X) = {ϕ(C), C ∈ B([0, 1[)}.
332