Infractions Droit Penal Affaires Extrait
Infractions Droit Penal Affaires Extrait
Infractions Droit Penal Affaires Extrait
EN DROIT PÉNAL
19 FICHES SUR LES INFRACTIONS
EN DROIT PÉNAL DES AFFAIRES
DES AFFAIRES
en poche
Principes régissant le droit pénal
La responsabilité pénale des personnes
David
morales CALFOUN
Le vol 2e édition 2021
L’escroquerie
L’abus de confiance
Le recel
Les principales infractions
Les atteintes aux STAD
commises dans le cadre
Le blanchiment
du fonctionnement
La corruption de personnes publiques
de l'entreprise
La corruption de personnes privées
Le faux
L’abus de biens sociaux
Le versement de dividendes fictifs
...
Prix : 4,95 e
ISBN : 978-2-297-09263-0
www.gualino.fr
LES INFRACTIONS
EN DROIT PÉNAL
DES AFFAIRES
David
CALFOUN
en poche
2e édition 2021
Contactez-nous gualino@lextenso.fr
3 Le vol................................................................................... 9
4 L’escroquerie...................................................................... 13
5 L’abus de confiance........................................................... 16
6 Le recel.............................................................................. 19
Les atteintes aux systèmes de traitement
7 automatisé de données..................................................... 22
8 Le blanchiment.................................................................. 25
11 Le faux.............................................................................. 32
13 Le délit de banqueroute.................................................... 34
15 La contrefaçon.................................................................. 40
16 Le délit d’initié................................................................... 43
19 La fraude fiscale................................................................ 48
Rappel des principes
1 élémentaires régissant
le droit pénal
INTRODUCTION
L’article 111-1 du Code pénal crée une « classification » des infractions « sui-
vant leur gravité », comprenant les contraventions, les délits et les crimes.
Indifféremment, en droit pénal français, pour qu’une infraction soit constituée,
il est nécessaire que soient satisfaits un élément légal, un élément matériel,
ainsi qu’un élément moral.
Les contraventions
Les contraventions sont les infractions les « moins » graves. Elles n’engendrent
pas de peines privatives de liberté. Elles sont jugées devant un tribunal de
police. Elles emportent uniquement des peines d’amendes et certaines peines
complémentaires (prévues à l’article 131-16 du Code pénal) selon des classes
(allant de une jusqu’à cinq), pouvant aller de 38 € à 1 500 € (3 000 € en cas de
récidive), et selon la portée du comportement réprimé.
Contrairement aux délits et aux crimes, elles ne sont pas créées par le législateur
mais, conformément à l’article 37 de la Constitution, par règlement.
La loi n° 2017-242 du 27 février 2017 portant réforme de la prescription en matière
pénale n’a pas modifié le délai annal d’une année prévue pour les contraventions.
Les délits
Les délits représentent la catégorie intermédiaire d’infractions. Les délits sont les
infractions les plus couramment réalisées en droit pénal des affaires. Ils sont
déférés devant un tribunal correctionnel. Ils sont passibles à titre principal d’une
peine de 1 an à 10 ans d’emprisonnement, d’amendes, ainsi que de peines
complémentaires prévues aux articles 131-6 et 131-10 du Code pénal.
L’acquisition du délai de prescription étant dorénavant admise, sauf exception,
depuis la loi du 27 février 2017 le délai de prescription de l’action publique pour la
commission d’un délit est désormais de 6 ans (contre 3 ans à l’époque).
Les crimes
Enfin, les crimes constituent les infractions les plus graves. Ils sont punis a minima
de 15 ans de réclusion criminelle (ou de « détention » criminelle à perpétuité pour
les infractions politiques). Ils peuvent également être assortis de peines complé-
mentaires ainsi que de peines d’amendes (plus rarement).
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Seule une Cour d’assises peut statuer sur ce type d’infractions.
Enfin et sauf exception, depuis la loi du 27 février 2017, le délai de prescription de
l’action publique pour la commission d’un crime est désormais de 20 ans (contre
10 ans auparavant).
L’élément matériel
Il s’agit de la « concrétisation » de la pensée criminelle. Il est la réalisation phy-
sique de l’acte défini par le texte. La nécessité d’un élément matériel est imposée
à l’article 121-4 du Code pénal qui énonce que « Est auteur de l’infraction la per-
sonne qui : 1° Commet les faits incriminés (…) ».
Toutefois, en droit pénal des affaires, il est intéressant de souligner une tendance
du législateur à vouloir sanctionner des comportements passifs (pouvant s’assi-
miler à des obligations d’agir ; ex. : la réalisation d’un faux pour les notaires) dimi-
nuant l’importance de l’actus reus (l’acte coupable). Le but étant – souvent – de
moraliser la vie des affaires.
L’élément moral
L’élément moral de l’infraction est inscrit à l’article 121-3 du Code pénal. Il est
l’élément permettant l’établissement de la culpabilité. Il est également nommé
« élément intentionnel ».
Il se définit comme la volonté de commettre un acte pénalement répréhensible.
Il est un élément charnière en droit pénal des affaires ou les infractions sont intelli-
gentes par nature et donc commises volontairement.
Prescription
Juridiction Peines
Infractions de l’action
compétente principales
publique
38 €
150 €
Contraventions
Tribunal 450 €
De classes 1 an
de police
une à cinq 750 €
1 500 € (3 000 € en
cas de récidive)
1 an à 10 ans
Tribunal d’emprisonnement
Délits 6 ans
correctionnel 3 750 € à 7 500 000 €
d’amendes
Réclusion criminelle
Crimes Cour d’assises 20 ans De 15 ans jusqu’à la
perpétuité réelle
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2 La responsabilité pénale
des personnes morales
INTRODUCTION
Le Code pénal de « 92 » (voté le 22 juillet 1992, et entré en vigueur le 1er mars
1994 remplaçant ainsi le Code pénal de 1810), a vu émerger la notion de respon-
sabilité pénale des personnes morales. Dans un premier temps, assez timide-
ment puis avec énormément de succès les dernières années.
Ce régime permet de sanctionner des structures juridiques telles que des associa-
tions ou des sociétés. Fondamental en droit pénal des affaires, ce régime permet
de retenir un responsable lorsque la responsabilité d’une personne physique n’est
pas – ou difficilement – possible.
DÉFINITION
La responsabilité pénale des personnes morales est prévue par l’article 121-2 du
Code pénal qui dispose que « Les personnes morales [cette affirmation exclue
les sociétés créées de fait, les groupements et les sociétés en formation], à l’exclu-
sion de l’État, sont responsables pénalement, (…) des infractions commises, pour
leur compte, [et] par leurs organes ou représentants ».
L’article poursuit en rappelant que ce régime n’est pas exclusif et qu’ainsi « des
personnes physiques auteurs ou complices des mêmes faits » demeurent péna-
lement répréhensibles.
L’exclusion de l’État (s’étendant aux collectivités territoriales à l’exception d’in-
fractions « commises dans l’exercice d’activités susceptibles de faire l’objet de
conventions de délégation de service public ») s’explique notamment, par le souci
de séparer correctement les ordres juridictionnels (administratif et judiciaire), mais
aussi pour respecter les pouvoirs de l’État. En effet, il apparaît presque évident que
l’État – gardien de l’autorité publique – ne puisse pas s’auto-sanctionner pénale-
ment.
CHAMP D’APPLICATION
À sa création, la responsabilité pénale des personnes morales n’était actionnable
(envisageable) que si un texte prévoyait spécifiquement son application. Depuis le
9 mars 2004 (la loi Perben II), le principe de « spécialité » a disparu. Dorénavant,
en vertu de l’article 131-38 du Code pénal, les personnes morales deviennent
universellement responsables pour toute infraction sauf si un texte précise le
contraire. Il convient de noter que l’article 55 de la loi du 9 mars 2004 a écarté les
délits issus de la loi du 29 juillet 1981 (sur la liberté de la presse) des infractions
pouvant faire l’objet de poursuites contre une personne morale.
Lorsque des sociétés étrangères ont commis une infraction en France, elles
RÉPRESSION
Conformément à l’article 131-37 du Code pénal, une personne morale peut être
condamnée à une peine d’amende, ainsi qu’aux peines indiquées aux articles 131-
39 (dissolution de la société, interdiction d’émettre des chèques, interdiction
d’exercer à titre temporaire ou définitif certaines activités), 131-39-1 (une peine de
sanction-réparation s’apparentant à une obligation d’indemniser les victimes) et
131-39-2 (obligeant notamment à une mise en conformité de la société).
Enfin, selon l’article 131-38 du Code pénal, l’amende maximale pouvant être re-
quise contre une personne morale peut s’élever au quintuple de l’amende pou-
vant l’être à l’encontre d’une personne physique pour la commission d’une infrac-
tion similaire.
Pour la commission de crimes, et lorsqu’aucune peine n’est prévue par le Code
pénal, l’article 131-38 dispose que l’amende peut atteindre un maximum de
1 000 000 €.