MTH 223 Support de Cours
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Document de base
Version 0.6 (11 May 2020)
Les p-formes et leurs applications 1
2 Exercises 2
5 Dérivation extérieure 5
6 Exercices 7
∂f f (a + h, b) − f (a, b)
(a, b) = lim (1)
∂x h→0 h
et
∂f f (a, b + h) − f (a, b)
(a, b) = lim (2)
∂y h→0 h
sous réserve que ces limites soient finies.
∂f
Remarque 1.2 Dans la pratique pour calculer (x, y) on fixe y et on dérive par rapport
∂x
∂f
à x et pour celui de (x, y) on fixe x et on dérive par rapport à y.
∂y
∂f ∂f ∂f
Remarque 1.3 Pour alléger l’écriture, on écrira souvent au lieu (x, y) et au
∂x ∂x ∂y
∂f
lieu de (x, y).
∂y
∂f ∂f
f est dite de classe C 1 sur D si et existent et sont continues.
∂x ∂y
∂f ∂f
df = dx + dy (3)
∂x ∂y
2 Exercises
∂f ∂f
1. Pour chacune des fonctions suivantes calculer et .
p ∂x ∂y
f (x, y) = x2 + y 2 , f (x, y) = x2 + y + 4, f (x, y) = exy + xy, f (x, y) = tan(x + y).
∂f ∂f ∂f
2. Calculer , et pour f (x, y, z) = x2 eyz , f (x, y, z) = sin(xy + z 2 ).
∂x ∂y ∂z
Les p-formes et leurs applications 3
∂ 2f ∂ 2f
On n’a pas toujours = . Considérons par exemple la fonction
∂xj ∂xi ∂xi ∂xj
2 2
xy(x − y )
si (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x2 + y 2 (4)
0 si (x, y) = (0, 0).
∂ 2f ∂ 2f
Pour cette fonction on a (0, 0) = −1 et (0, 0) = 1. (Vérifier !)
∂y∂x ∂x∂y
∂ 2f ∂ 2f
Théorème 3.1 (H. Schwarz) Si et sont continues en x = (x1 , · · · , xn )
∂xj ∂xi ∂xi ∂xj
alors
∂ 2f ∂ 2f
(x1 , · · · , xn ) = (x1 , · · · , xn ).
∂xj ∂xi ∂xi ∂xj
Exemple 3.2 Calculer toutes les dérivées partielles secondes de f (x, y) = exp(x2 y)+xy 3 .
4 Yaogan MENSAH
où les fi sont des fonctions lisses (suffisamment différentiables) de Rn dans R. Pour chaque
point a = (a1 , · · · , an ) fixé,
alors
ω + η = (f1 + g1 )dx1 + · · · + (fn + gn )dxn (8)
et si α ∈ R,
αω = (αf1 )dx1 + · · · + (αfn )dxn (9)
Pour définir les 2-formes différentielles et plus généralement les p-formes différentielles
on introduit la notion de produit extérieur. Le produit extérieur dxi ∧ dxj est défini sur
Rn × Rn par
v1 v1
dxi ∧ dxj (v1 , v2 ) = i2 j2 (10)
vi vj
Les p-formes et leurs applications 5
X
ω= fij dxi ∧ dxj (11)
1≤i<j≤n
où les fij : Rn → R sont des fonctions lisses. L’ensemble des 2-formes différentielles sur
Rn sera noté Ω2 (Rn ).
On a les propriétés
dxi ∧ dxi = 0 et dxj ∧ dxi = −dxi ∧ dxj . (12)
Plus généralement une p-forme différentielle sur Rn est une expression de la forme
X
ω= fi1 i2 ···ip dxi1 ∧ dxi2 ∧ · · · ∧ dxip (13)
1≤i1 <i2 <···<ip ≤n
Remarque 4.3 Les fonctions lisses f : Rn → R sont les 0-formes différentielles sur Rn .
Proposition 4.4
ω ∧ (η1 + η2 ) = ω ∧ η1 + ω ∧ η2 . (14)
(η1 + η2 ) ∧ ω = η1 ∧ ω + η2 ∧ ω. (15)
5 Dérivation extérieure
Soit la forme la p-forme
X
ω= fi1 i2 ···ip dxi1 ∧ dxi2 ∧ · · · ∧ dxip . (16)
1≤i1 <i2 <···<ip ≤n
X
dω = dfi1 i2 ···ip ∧ dxi1 ∧ dxi2 ∧ · · · ∧ dxip (17)
1≤i1 <i2 <···<ip ≤n
Proposition 5.1
Définition 5.2 Soit ω une p-forme différentielle. on dit que ω est fermée si dω = 0. On
dit que ω est exacte s’il existe une (p − 1)-forme différentielle α telle que ω = dα.
On montre que toute forme exacte est fermée. La réciproque est vraie par exemple lorque
la forme différentielle est définie sur un ouvert U étoilé ou simplement connexe. (Théorème
de H. Poincaré)
Un ouvert U ⊂ Rn est dit étoilé s’il exite a ∈ U tel que pour tout x ∈ U , le segment de
bornes a et x est contenu dans U .
Un ouvert U ⊂ Rn est dit simplement connexe si toute courbe fermée contenue dans U
peut se ramener continûment à un point de U .
Considérons la 1- forme différentielle suivante sur R2
ω = P dx + Qdy (20)
∂Q ∂P
On a dω = ( − )dx ∧ dy. Alors ω est fermée si
∂x ∂y
∂Q ∂P
= . (21)
∂x ∂y
6 Exercices
1. Soit ω la forme différentielle définie sur R2 \ {(0, 0)} par
xdy − ydx
ω= .
x2 + y 2
(a) Calculer dω.
(b) Existe-t-il une fonction f définie sur R2 \ {(0, 0)} telle que df = ω ?
2. Soit ω la forme différentielle définie pour x 6= 0 et y 6= 0 par
xdy − ydx
ω= .
xy
(a) Calculer dω.
(b) Existe-t-il une fonction f définie pour x 6= 0 et y 6= 0 telle que df = ω ?
3. Soit α une k-forme et β une p-forme sur Rn . Comparer α ∧ β et β ∧ α. En déduire
que si α est de degré impaire alors α ∧ α = 0.
4. Calculer dω pour
(a) ω = 2xydx + x2 dy
(b) ω = x2 zdy ∧ dz + y 2 zdz ∧ dx − xy 2 dx ∧ dy
(c) ω = 2xzdy ∧ dz + 2yzdz ∧ dx − (x2 − y 2 )dx ∧ dy.
5. On considère sur R2 la forme Ω définie par
n
X ∂f
df = dxi .
i=1
∂xi
−−−→ ∂f ∂f
gradf = ,··· , . (23)
∂x1 ∂xn
Les p-formes et leurs applications 9
2. Soit ω = P dx + Qdx + Rdz une 1-forme sur un ouvert U de R3 . A cette forme est
→
−
associé le champ de vecteurs V de composantes (P, Q, R).
On a
∂R ∂Q ∂P ∂R ∂Q ∂P
dω = − dy ∧ dz + − dz ∧ dx + − dx ∧ dy. (24)
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y
−−−→→−
Ainsi à la forme dω est associé le champ Rot V de composantes
∂R ∂Q ∂P ∂R ∂Q ∂P
− , − , − .
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y
et
→
− − −−−→ →
→ −
div(ϕ V ) = ϕ div V + gradϕ · V . (27)
La formule
ddω = 0 (28)
conduit à
−−−→−−−→ →
−
Rot gradϕ = 0 . (29)
et
−−−→→−
div Rot V = 0. (30)
C = {γ(t) : t ∈ I}
√
α : [0, 1] → R2 , t 7→ (Rt, R 1 − t2 )
et
π
β : [0, ] → R2 , t 7→ (R cos t, R sin t)
2
sont des paramétrisations du quart de cercle entre (R, 0) et (0, R).
Définition 8.2 Une courbe paramétrée γ : I → Rn classe C 1 est dite régulière si γ 0 (t) 6= 0
pour tout t ∈ I.
Toute courbe régulière admet une tangente en chacun de ses points. La réciproque est
fausse : Considérer la courbe γ : R → R2 , t 7→ (t2 , t4 ). Elle admet une tangente en γ(0)
bien que γ 0 (0) = 0.
ou le sup est pris sur toutes les subdivisions de l’intervalle [a, b]. La formule suivante
permet le calcul de la longueur d’une courbe à l’aide d’une intégrale.
∂ϕ ∂ϕ
(u0 , v0 ) et (u0 , v0 ) sont libres. Dans ce cas le plan tangent à la surface en M0 est
∂u ∂v
∂ϕ ∂ϕ
le plan passant par M0 et dirigé par les vecteurs (u0 , v0 ) et (u0 , v0 ). L’aire de la
∂u ∂v
surface S est donnée par
Z Z
∂ϕ ∂ϕ
A(S) =
∧
dudv. (34)
U ∂u ∂v
→
−
Remarques 9.2 1. La formule (35) représente aussi la circulation du champ F =
→
−
(P, Q). Si F est une force qui déplace un objet le long de la courbe C alors La
→
−
formule (35) est le travail de F .
I Z
2. Si la courbe C est fermée on pourra écrire (pas obligatoire) ω au lieu de ω.
C C
Z
Exemple 9.3 Soit ω = (x2 + y 2 )dx + 2xydy. Evaluer ω dans chacun des cas suivants :
C
1. C : x(t) = t, y = 2t, 0 ≤ t ≤ 1.
2. C : x(t) = t, y = 2t2 , 0 ≤ t ≤ 1.
3. C est la ligne polygonale (0, 0) → (0, 2) → (1, 2).
Les p-formes et leurs applications 13
Théorème 9.4 Soit ω une 1-forme différentielle de classe C 1 . Soit C une courbe de pa-
ramétrage x = x(t), y = y(t), a ≤ t ≤ b. Supposons que la forme ω soit exacte i.e il existe
une fonction f telle que ω = df . Alors
Z
ω = f (B) − f (A) (36)
C
où A = (x(a), y(a)) et B = (x(b), y(b)).
Z b
∂f 0 ∂f 0
= (x(t), y(t))x (t) + (x(t), y(t))y (t) dt (38)
a ∂x ∂y
Z b
= f 0 (x(t), y(t))dt = f (B) − f (A). (39)
a
Théorème 9.5 (Green) Soit R une région de R2 dont la frontière ∂R est une courbe
simple fermée lisse par morceaux. Soit ω = P dx + Qdy. Alors
I Z Z
∂Q ∂P
ω= − dxdy, (40)
∂R R ∂x ∂y
la courbe est parcourue de manière que la région R soit toujours à sa gauche.
ExercicesZ9.6
Z 1. Calculer les intégrales doubles suivantes :
(a) (x + y)ex+y dxdy, D = {(x, y) ∈ R2 : 0 < x < 2, 1 < y < 2}.
Z ZD
1
(b) 2 + y2
dxdy, D = {(x, y) ∈ R2 : x2 + y 2 < 1}
1 + x
Z ZD
x−y
(c) exp dxdy, D = {(x, y) ∈ R2 : x > 0, y > 0, x + y < 1}. (On
D x + y
pourra utiliser le changement de variables u = x + y, v = x − y).
2. En utilisant le théorème de Green, évaluer les intégrales suivantes, la courbe ∂R
étant parcourue dans le sens positif (sens trigonométrique).
14 Yaogan MENSAH
I
(a) (x2 − y 2 )dx + 2xydy, R = {(x, y) ∈ R2 : 0 ≤ x ≤ 1, 2x2 ≤ y ≤ 2x}.
I∂R
(b) x2 ydx + 2xydy, R = {(x, y) ∈ R2 : 0 ≤ x ≤ 1, x2 ≤ y ≤ x}.
I∂R
(c) 2ydx − 3xdy, ∂R=cercle d’équation x2 + y 2 = 1. .
∂R
−y x
3. On considère la forme ω = P dx + Qdy avec P (x, y) = x2 +y 2
et Q(x, y) = x2 +y 2
. et
soit la région R = {(x, y) : 0 < x2 + y 2 < 1}.
I Z Z
∂Q ∂P
(a) Calculer ω et − dxdy
C R ∂x ∂y
(b) Le résultat obtenu contredit-il le théorème de Green ? A-t-on une explication ?
(c) Remplacer la région R par la couronne
1
R0 = {(x, y) : ≤ x2 + y 2 ≤ 1}
4
et vérifier que le théorème de Green fonctionne.
Soit f (x, y, z) une fonction réelle définie sur une partie de R3 contenue dans Σ. L’intégrale
surfacique de f sur Σ est
→
∂− →
−
Z Z Z Z
r ∂ r
f (x, y, z)dσ = f (x(u, v), y(u, v), z(u, v))
∂u ∧
dudv. (41)
Σ R ∂v
Notons que Z Z
dσ = A(Σ). (42)
Σ
→
−
Définition 9.8 Soit Σ une surface dans R3 . Soit le champ de vecteurs F = (P, Q, R)
défini dans une région de R3 contenant Σ. L’intégrale surfacique de f sur S est
− −
→ → →
− →
Z Z Z Z
F · dσ = F ·− n dσ. (43)
Σ Σ
Les p-formes et leurs applications 15
Le théorème qui suit donne un moyen de calculer l’intégrale surfacique sur les surfaces
fermées.
− −
→ → →
−
Z Z Z Z Z
F · dσ = div F dv. (44)
Σ S
x2 y 2 z 2
Utiliser cette formule pour calculer le volume de l’ellipsoı̈de + 2 + 2 = 1.
a2 b c