Memoire Final NIKIEMA Adama
Memoire Final NIKIEMA Adama
Memoire Final NIKIEMA Adama
SUPERIEURE DE *******
KOUDOUGOU Unité-Progrès-Justice
Et la codirection de :
Laetitia DOAMBA/KIEMTORE
IEPD Enseignante à l’UNZ de Koudougou
Composition du jury
Président : ……………………………………………………..
Membre 1 : ……………………………………………………..
Membre 2 : ………………………………………………………
Cet ouvrage est le fruit de mon parcours professionnel d’une trentaine d’années, au service de
mon pays à travers ma modeste contribution à la formation du capital humain, socle d’un
développement durable et du bien-être social, culturel, économique de tout pays. Je le dédie
à:
mes feus parents géniteurs pour m’avoir éduqué dans le sens d’éduquer et de servir ;
mon grand frère feu Hamado NIKIEMA chef coutumier de mon village qui, avant son
décès a cru à mes chances et à mes forces de progrès et de réussite professionnel ;
ma femme, mes enfants pour leur compréhension et leur soutien dont ils ont fait
preuve au cours de ma formation IEPENF sans lesquels nous ne serions ce que nous
sommes aujourd’hui.
2
REMERCIEMENTS
3
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ADP : Assemblée des Députés du Peuple
AN : Assemblée Nationale
APE : Activité Physique et Educative
APSA : Activités Physiques Sportives et Artistiques
AS : Animation Sportive
CAP : Certificat d’Aptitude Pédagogique
CE1 : Cours Elémentaire 1ère année
CE2 : Cours Elémentaire 2e année
CEAP : Certificat Elémentaire d’Aptitude Pédagogique
CEB : Circonscription d’Education de Base
CM1 : Cours Moyen 1ère année
CM2 : Cours Moyen 2e année
COC : Cadre d’Orientation des Curricula
: Conférence des Ministères de la Jeunesse et des Sports des pays ayant le
CONFEJES
Français en partage
CP1 : Cours Préparatoire 1ère année
CP2 : Cours Préparation 2e année
CPI : Conseiller Pédagogique Itinérant
ENEP : Ecole Nationale des Enseignants du Primaire
ENSK : Ecole Normale Supérieure de Koudougou
EPS : Education Physique et Sportive
IA : Instituteur Adjoint
IC : Instituteur Certifié
IEPD : Inspecteur de l’Enseignement du Premier Degré
IEPENF : Inspecteur de l’Enseignement Primaire et de l’Education Non Formelle
IO : Instructions Officielles
IP : Instituteur Principal
IRO : Instructions et Recommandations Officielles
: Ministère de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la
MENAPLN
Promotion des Langues Nationales
ODD : Objectifs pour le Développement Durable
ONU : Organisation des Nations Unies
PAC : Plan d’Amélioration Collectif
PAI : Plan d’Amélioration Individuel
PDDEB : Plan Décennal de Développement de l’Education de Base
PDSEB : Programme de Développement Stratégique de l’Education de Base
: Organisation des Nations Unies pour l’Education de la Science et la
UNESCO
Culture
4
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Tableau 6: Situation des causes de la non-pratique de l’AS évoquées par les enseignants ..... 31
Graphique 1: Taux de motivation des enseignants à la pratique de l’AS sur la base des jeux du
terroir…………………………………………………………………………………………31
Graphique 2: Taux d’expression du souhait des enquêtés de voir inscrire les jeux du terroir en
AS……………………………………………………………………………………………32
5
INTRODUCTION
Cette nécessité de l’éducation a été encadrée et affirmée au plus haut niveau international par
la Déclaration Universelle des Droits de L’Homme adoptée par l’Assemblée Générale des
Nations Unies le 10 Décembre 1948 à Paris en France. Cette déclaration consacre à son article
26 le droit de l’Education pour tous.
C’est justement dans ce sens que le Burkina Faso œuvre à travers des actions, des
programmes et plans pour non seulement accroitre la scolarisation de sa population mais aussi
et surtout pour une qualité véritable de son système éducatif en général et de celui du cycle
primaire en particulier. C’est le cas du Plan Décennal de Développement de l’Education de
Base (PDDEB) en 2002, du Programme de Développement Stratégique de l’Education de
Base (PDSEB) en 2012 et la réforme curriculaire en 2015 et dont l’expérimentation est en
cours. Ce qui traduit toute l’importance accordée à ce secteur. De plus, toutes ces initiatives
ont été soutenues et encadrées par des Décrets et des Lois juridiques dont la loi 013-2007/AN
du 30 Juillet 2007 portant loi d’Orientation de l’éducation au Burkina Faso.
Ainsi ,cette constitution consacrée au système éducatif burkinabè dispose à son article 13
que : « Le système éducatif burkinabè a pour finalités de faire du jeune burkinabè un citoyen
responsable, producteur et créatif » Et à son article 2, l’éducation est définie comme étant
l’ensemble des activités visant à développer chez l’être humain, l’ensemble de ses
potentialités physiques, intellectuelles, morales, spirituelles, psychologiques et sociales en
vue d’assurer sa participation au développement économique, social et culturel du pays. Dans
cette vision, l’école primaire qui est la pépinière charnière d’éducation de base se doit
6
d’appliquer toutes les politiques éducatives par l’enseignement-apprentissage de toutes les
disciplines inscrites au programme sans discrimination aucune.
Mais sur le terrain, les enseignants semblent favoriser la formation intellectuelle, morale et
sociale en omettant la dimension physique de l’enfant alors que l’homme est un tout, une
dimension plurielle mais unicellulaire. Ainsi la pratique de l’Education Physique et Sportive
(EPS) à travers ses composantes : Activité Physique et Educative (APE) et Animation
Sportive (AS) bien que régie par des textes en vigueur est en passe de délaissement à l’école
primaire. A cet effet, les enseignants présentent des comportements de désapprobation vis-à-
vis de l’EPS : terrains inexistants, terrains vides à l’heure de sa pratique, enfants souvent
abandonnés à eux-mêmes au terrain à l’heure de l’EPS, préparation de l’EPS non faite dans le
cahier de préparation, aucun PAI ou PAC traitant de l’EPS … Seuls, les enseignants candidats
à la pratique de leur examen professionnel (CEAP, CAP) s’y attèlent tant bien que mal,
implorant vite le passage de la commission afin de déserter à leur tour le terrain de l’EPS. De
même, les Assises de 2013 tenues sur l’EPS à l’école ont reconnu la désaffection des
enseignants vis-à-vis de cette discipline et dont les raisons se situeraient à plusieurs niveaux.
De plus les activités menées au cours des séances en AS se résument au football, à la course
ou au saut et aucun jeu venant du vécu des apprenants. Un tel contenu d’activités ou de jeux
pratiqués, loin d’encourager les enseignants, est monotone voire agaçant et pour les élèves et
pour les enseignants pouvant expliquer leur désaffection vis-à-vis de la discipline.
Pourtant, l’EPS comme matière d’enseignement et dans sa spécificité est une discipline
d’éducation continue : ‘‘elle intervient depuis l’école maternelle jusqu’à l’âge adulte dans la
formation de l’enfant, de l’adolescent, de l’homme, du citoyen’’ (Instructions officielles de
1987 p.6)
L’EPS, au regard de son impact sur la formation intégrale de l’individu, a fait l’objet de
plusieurs textes et de recommandations officielles en vue de sa pratique effective dans toutes
les écoles.
7
C’est dans cette vision que le kiti AN V.0090/ FP / sport du 22 janvier 1988 portant adoption
des instructions et recommandations officielles relatives à l’enseignement de l’EPS au
Burkina Faso a été pris pour mettre en exergue l’importance de la pratique de l’EPS dans tous
les ordres d’enseignement.
C’est justement dans le sens de soutenir cette importance de l’EPS et dont la pratique semble
faire objet de désapprobation de la part des enseignants que la réflexion pour une pratique
pertinente de l’enseignement-apprentissage de l’AS autour du thème : « Jeux du terroir ;
alternatives à la redynamisation de l’enseignement-apprentissage de l’Animation
Sportive à l’école primaire » s’avère nécessaire. Mais, qu’est-ce qui justifie le choix de ce
thème ?
A cela s’ajoute le fait que les activités en AS doivent être améliorées et adaptées au vécu des
apprenants.
De plus, au plan sanitaire, la pratique de l’EPS est un antidote des maladies cardio-vasculaires
qui constituent un fléau voire une pandémie des temps modernes.
8
Enfin et à titre personnel, c’est apporter notre contribution dans la volonté de redynamiser
l’enseignement-apprentissage de l’AS en partant des jeux du terroir ; ce qui constitue une
source de valorisation et de promotion de ces jeux et d’accompagnement aux initiatives
d’innovations entreprises par le ministère en charge de l’éducation de base.
L’hypothèse principale, pour mener à bien une telle étude est que les jeux du terroir peuvent
contribuer à la redynamisation de la pratique de l’AS à l’école primaire ; ce qui sous-entend
que les difficultés des enseignants et les causes de la non- pratique de l’AS sont identifiées.
Par ailleurs, des jeux du terroir pouvant être pratiqués en AS sont proposés comme
alternatives en vue de redynamiser son enseignement-apprentissage.
Voilà autant d’objectifs, de questions et d’hypothèses qui serviront pour conduire cette
recherche dans la CEB de Komsilga, province du Kadiogo.
Cette recherche se mènera à travers deux principales articulations : les aspects théoriques et
pratiques. La première partie portera le cadre conceptuel et généralités ; de la revue critique
de la littérature et les théories de référence. La seconde abordera le cadre méthodologique, la
présentation des résultats de la recherche ; l’analyse, l’interprétation des résultats et les
suggestions.
9
PARTIE : ASPECTS THEORIQUE
10
CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET GÉNÉRALITÉS
Dans toute recherche scientifique, il faut un cadre conceptuel et des généralités qui explicitent
le thème permettant de mieux le comprendre. De ce point de vue, quelle élucidation
conceptuelle, faut-il dégager de ce thème ?
11
Ainsi pour PARLEBAS, « le jeu ludomoteur est une activité ludique où prédominent, la
valeur physique, la compétence physique ou motrice, les ressources physiques d’un joueur
dans l’exécution du jeu » (Parlebas, P.2016, p.78). Le jeu de marelle, de la course, du football
sont des exemples illustratifs.
Il se distingue du jeu ludocognitif où c’est le raisonnement, la réflexion, l’intervention des
ressources mentales qui dominent quant à la mise en œuvre et la réussite du jeu. C’est le cas
des jeux de dames, de cartes, de calcul…
I.1.3 Sport
Dans le Petit Larousse illustré 2012, le terme « sport » désigne une activité exercée
individuellement ou collectivement sous une forme particulière qui requiert un apprentissage
d’habiletés techniques, nécessitant un équipement et des installations spécifiques, pratiquée
selon diverses modalités liées à la recréation ou à la compétition officielle.
Pour LAMOUR, H. faisant référence à HEBERT, G (1955) le sport est tout genre d’exercices
ou d’activités physiques ayant pour but, la réalisation d’une performance et dont l’exécution
repose sur l’esprit de lutte contre un élément défini : une distance, une durée, un obstacle, un
danger, un animal, un adversaire ou soi-même. Il a un caractère universel pratiqué par des
amateurs ou des professionnels.
Pour le forum national sur le sport avril 2004 « Le sport est un phénomène de société qui
passe pour être aujourd’hui, l’expression de l’affirmation de la grandeur et de l’identité des
nations. De simple activité de divertissement, le sport est sorti de l’agora, des stades et des
arènes pour s’imposer à tous comme un élément économique, social et culturel
12
incontournable » (p17). Dans le cadre scolaire, la pratique du sport ne s’inscrit pas dans un
but de compétition mais des visées éducatives et pédagogiques à travers l’EPS.
L’AS est une approche éducative et pédagogique à utiliser par les maitres dans
l’enseignement- apprentissage dans les grandes classes (CE2-CM). Elle est une stratégie, un
moyen, un mécanisme, une méthode de formation et d’apprentissage effectif des activités
13
sportives et éducatives par l’auto-encadrement, l’autogestion, la participation des apprenants
dans la conception et la réalisation des activités éducatives. Tout en s’appuyant sur des
activités sportives codifiées, officielles et institutionnalisées, l’AS entraine les apprenants à la
réalisation de celles-ci non pas dans une visée compétitive mais à des buts éducatifs. On y
distingue deux types d’activités ou de sports : les jeux individuels et les jeux collectifs.
- Les jeux individuels ou sports individuels
Ce sont des activités sportives et éducatives basées sur la réalisation ou l’atteinte de
meilleures performances ou de meilleures compétences individuelles des pratiquants. Ici le
joueur ou l’athlète doit déployer toutes ses potentialités physiques et cognitives pour réaliser
le meilleur résultat possible face à des adversaires dans une discipline donnée (la course de
vitesse, d’endurance, le saut en hauteur, en longueur, le triple saut…).
- Les jeux collectifs ou sports collectifs
Il s’agit d’activités sportives et éducatives au cours desquelles deux ou plusieurs personnes
s’associent (partenaires ou équipe) pour jouer contre une autre équipe (adversaire) en
respectant les règles de discipline et du jeu sportif. Ces jeux sont exécutés sur des aires ou
terrains règlementaires et aménagés à cet effet. C’est le cas du football, du handball…
Qu’il s’agisse d’activités individuelles ou collectives, les séances se déroulent sous forme de
tournoi triangulaire. La classe est organisée en équipe et en club avec des couleurs de
distinction. En fonction des ateliers (saut, course ou football), deux équipes compétissent sur
l’aire de jeux qui est sous forme de mini-stade avec des dimensions officielles pendant que la
troisième équipe joue le rôle d’officiels pour un temps déterminé et ainsi de suite jusqu’à ce
que chaque équipe ait joué deux fois sur le terrain et assuré deux fois le rôle d’officiels.
Toutefois, la pratique de l’AS sur le terrain n’est pas effective. Pour certains enseignants qui
la pratiquent circonstanciellement, les jeux exécutés sont monotones pouvant expliquer sa non
pratique. De ce point de vue, la présente recherche se situe dans une position de rempart en
partant des jeux du milieu des apprenants comme alternatives.
I.1.5 Alternatives
Selon le Larousse illustré 2012, une alternative est une solution de remplacement, une
proposition de concevoir autrement une situation ou un système en vue de contourner la
difficulté. En pédagogie, elle renvoie à une pratique non traditionnelle dont on a l’habitude de
s’adonner ou de pratiquer mais de se baser sur un enseignement-apprentissage différencié, en
partant de l’utilisation d’autres moyens ou de procédures.
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Pour la présente recherche, l’alternative serait une proposition de suggestions ou de solutions
palliatives en vue de juguler la problématique de la non pratique de l’AS à l’école primaire. Et
ce, à quelles fins ?
I.1.6 Redynamisation
Selon l’Institut national des Arts et de l’Action Culturelle de l’Ecole Normale Supérieure
d’Abidjan (2011), redynamiser, c’est redonner une dynamique, c’est donc l’action de donner
de l’énergie, d’accroitre l’efficacité et le rendement d’une structure, de rendre plus dynamique
une activité qui commençait à s’étioler, une situation qui commençait à perdre son entrain. En
pédagogie, c’est d’initier, d’implémenter de nouvelles pratiques ou d’innover la pratique ou le
contenu d’une discipline ; en un mot améliorer pour plus de résultats. Dans le présent sujet de
recherche, c’est de rendre dynamique et effectif l’enseignement-apprentissage de l’AS par de
nouvelles stratégies ou approches.
A partir de cette appropriation des concepts et expressions, quelles peuvent être les généralités
sur l’EPS et du jeu ?
A travers l’histoire de l’humanité, on peut soutenir que le jeu fait partie dans le temps et dans
l’espace, de la vie des hommes. Dès l’antiquité, en effet, le jeu a été utilisé pour divertir, pour
éduquer, pour instruire. Le jeu reprend ses lettres de noblesse au XVIIe siècle et la pédagogie
en tire profit. Au XXe siècle, les nouvelles découvertes scientifiques accentuent l’éducation
sur le jeu. C’est ainsi que les pédagogues d’alors vont inventer des jeux conformes aux stades
de développement de l’enfant et ceux-ci envahiront les écoles avec une popularité accrue. Le
jeu sera exploité dans toutes les situations éducatives et même trouvé un champ d’expression
à travers le sport qui aussi, a connu la même histoire.
Ainsi, depuis l’antiquité, le sport existait sous deux formes : le ‘’sport’’ dans l’éducation des
jeunes guerriers et les ‘’sports professionnels’’. A cette époque, le jeune Grec avait pour
objectif de devenir éphèbe c’est-à-dire avoir la beauté du corps à travers la formation civique
et militaire. L’athlétisme était alors valorisé pour cultiver le corps et le travail intellectuel,
15
pour l’esprit. Au moyen âge, le sport était uniquement vu comme un moyen de la formation
de guerriers et d’élites.
A l’époque moderne, il s’imposa en Angleterre à partir du XIXe siècle à travers des combats
de boxe. De même, les élèves des collèges se défoulaient en pratiquant du sport.
En France, COUBERTIN, P. et les lycéens parisiens contribuèrent au développement du sport
à travers le monde. De nos jours, des institutions sont mises en place fédérant le jeu et le sport
pour organiser des spectacles, l’éducation et les compétitions sportives.
Ce mariage du jeu et du sport débouchera sur l’éducation physique et sportive, introduite dans
les composantes éducatives au sein des écoles.
Dans le contexte du système éducatif burkinabè, l’histoire de l’EPS est intimement liée à celle
du système éducatif de la France. En effet, le sénateur Francisco Amoros fut le père fondateur
de l’EPS en France en 1869. Gymnastique, hébertisme ou encore méthode naturelle, l’EPS
était pratiquée à cette époque-là et consistait aux activités de : marcher, sauter, porter, courir,
grimper, lancer, lutter.
Son enseignement obligatoire et sa démocratisation au Burkina Faso sont rendus possibles par
le Kiti ANV 009/FP/Sport du 22 Janvier 1998 portant adoption des instructions et
recommandations officielles (IRO) relative à l’enseignement de l’Education Physique et
Sportive dans tous les ordres d’enseignement et soutenu par la loi N°03/ADP du 11 Avril
1996. Si tel est l’historique, que poursuit l’enseignement de l’Animation sportive à l’école
primaire ?
Dans le guide édité par le MENAPLN, en février 2013, (p.14) il y ressort clairement que le
but recherché de l’EPS en général et de l’AS en particulier est de favoriser l’épanouissement
de la personnalité de l’enfant. Pour ce faire, tout enseignant ou encadreur d’enfant doit
comprendre que la véritable mission de l’EPS est de :
Créer un cadre d’éveil et d’épanouissement de l’enfant à l’école ;
Asseoir les bases d’une pratique sportive, artistique et culturelle ;
Promouvoir un esprit de « fair-play » et la pratique de sport pour tous à tous les
échelons de la vie sociale au Burkina Faso.
Dans la perspective d’une éducation globale de l’enfant, l’EPS à l’école primaire, propose aux
élèves à partir du CE2, une organisation spécifique appelée Animation Sportive (AS) et pour
16
l’atteinte de l’objectif général, l’Enseignement-apprentissage de l’AS poursuit les objectifs
suivants :
Préparer l’enfant aux tâches de sa future vie professionnelle ;
Préparer l’enfant au monde des loisirs modernes
Préparer l’enfant à son intégration sociale. Ainsi il s’agit d’amener l’enfant à :
Pratiquer des activités athlétiques (les différentes courses ; les différents sauts)
Pratiquer des sports collectifs (le football, le handball) ; autant d’objectifs visant à
préparer les apprenants nécessairement à l’autogestion, à l’auto-organisation et à
l’autodiscipline. Mais quels constats relève-t-on de la pratique de l’EPS sur le terrain ?
La tendance à la non pratique de cette discipline scolaire est une réalité aussi bien dans le
temps que dans l’espace. En effet, les écoles françaises des années 1960 n’ont pas échappé à
ce constat négatif de l’enseignement de l’EPS. Ainsi, l’œuvre intitulée « Le Sport à l’école »
de BELBENOIT, G. (1973) dresse l’état des lieux de l’enseignement de l’EPS montrant qu’il
a connu des moments très difficiles sur le territoire français, malgré les déclarations
d’intentions des hommes politiques et ceux du milieu sportif. On assistait alors à une
abstention quasi générale de la part des premiers acteurs. Très peu d’instituteurs enseignaient
l’EPS, en témoigne ce passage qui dit que l’EPS était une discipline obligatoire mais 15% au
plus des instituteurs en assuraient les 2h30 prévues par l’horaire officiel.
Au niveau national burkinabè, la situation de la pratique de l’EPS n’est guère meilleure.
Ainsi, l’Inspectrice COMBARY (2000, p.33) affirme à travers les résultats de son enquête
que 44,02% des enseignants du Kadiogo ne pratiquent pas l’EPS. Elle cite en outre des études
antérieures d’autres auteurs (2000, p.13) qui avancent, elles aussi des données inquiétantes. Il
y ressort que 80,51% d’enseignants des écoles de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso
n’enseignent pas l’EPS (Aristide V. Roger et Ouédraogo T. Charles 1992). De même, 59,15%
des enseignants des classes du CP1- CP2 et CE1 des provinces du Bazega et du Nahouri
escamotent les séances d’EPS (Diallo Bièra et collègues 1994).
De même, les Assises de 2013 tenues sur l’EPS à l’école ont reconnu la désaffection des
enseignants vis-à-vis de cette discipline et dont les raisons se situeraient à plusieurs niveaux.
Au titre des motifs invoqués, il est noté : le manque d’espace dans certaines écoles, de
programme à l’échelle nationale, des contenus précis consignés dans un document officiel et
17
du manque d’évaluation dans cette matière. De ce fait, l’étude nécessite que l’on s’appuie sur
la lecture et l’analyse des œuvres d’auteurs à travers la revue critique de la littérature.
18
CHAPITRE II : REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE ET DU CADRE DE
REFERENCE
20
Mais quelle analyse peut-on faire de quelques stratégies de valorisation de la pratique de
l’EPS proposées par des prédécesseurs à travers leur mémoire de recherche ?
21
II.2. Cadre théorique de référence
Pour cette étude, trois théories seront présentées : le constructivisme, le socioconstructivisme
et la théorie de l’innovation en éducation. Puis un choix de théorie sera opéré.
II.2.1. Le constructivisme
Pour le père de cette théorie « le constructivisme », le psychologue PIAGET (1923), va bâtir
la construction des savoirs sur la base de diverses formes cérébrales. De la définition de
l’intelligence humaine, il conclut que pour qu’il y ait apprentissage, il faut rétablir l’équilibre
entre le milieu et l’organisme par le seul fait de l’action. Pour lui, l’apprentissage, c’est la
construction d’une forme d’activités nouvelles, c’est assimiler une structure d’action qu’il
nomme « schèmes ». Et « un schème » est une forme de comportements qui se tient à
l’intérieur de l’organisme ». DUBE, (1990). Du point de vue pédagogique, l’approche
constructiviste reconnait la nécessité d’utiliser diverses formes de manipulations d’objets, de
procéder à des essais concrets et de faire réfléchir les apprenants sur les résultats de leurs
expériences ou sur des questions soulevées par celles-ci ; c’est-à-dire créer un conflit cognitif.
Piaget en déduit que « toute connaissance est le résultat d’une expérience individuelle
d’apprentissage par un processus d’accommodation ». Transposée, cette théorie piagétienne
trouve une bonne application dans l’enseignement- apprentissage de l’Animation Sportive du
moment où les apprenants réfléchissent et apprennent à partir des ressources de leurs milieu
d’où la nécessité de la pratique des jeux du terroir en milieu scolaire à travers l’AS.
II.2.2 Le socioconstructivisme
Sans contredire la thèse de PIAGET, VYGOSTKY (1930-1931) mène à son tour une autre
étude en rapport avec le processus de l’apprentissage. Pour lui, quoique le savoir soit
personnel, il peut arriver des blocus qui obstruent l’apprenant à la création d’un équilibre
personnel. Dans ce cas, VYGOSTKY trouve que le savoir s’effectue dans un cadre social et
dépend des informations et des interactions entre les apprenants mettant ainsi en exergue
l’interdépendance de l’apprentissage et le contexte social ou environnemental. L’auteur va au-
delà de la perception piagétienne pour montrer que ce sont les interactions sociales qui vont
d’abord créer le déséquilibre inter individuel, puis intra individuel d’où le concept de
socioconstructivisme. Ainsi, cette théorie trouve un terrain d’application en AS à travers la
pratique des jeux de son terroir. En effet, l’élève et ses camarades au cours des activités sont
les acteurs de leurs acquisitions du fait de leur pleine participation au cours des séances. La
22
construction des savoirs se réalise entre les élèves eux-mêmes du fait de l’origine et du sens
des activités sportives et éducatives qu’ils réalisent. Pourquoi alors, devons-nous faire appel à
la théorie de l’innovation en éducation ?
23
l’enseignement de l’AS en particulier en vue de sa redynamisation à l’école primaire au
regard de son impact sur la formation intégrale de l’apprenant. A ce titre, la pratique des jeux
du milieu de vie des élèves leur permet de mieux apprendre entre eux tout en leur donnant du
sens à ce qu’ils apprennent. De ce point de vue, la théorie socioconstructiviste est retenue
pour cette étude car elle constitue une honorable opportunité pour un apprentissage plus
productif en AS.
Au terme de cette partie théorique de notre recherche, nous allons aborder les aspects
pratiques de l’étude.
24
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES
25
CHAPITRE III : CADRE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DES
OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES
26
III.1.3. Population de la recherche
La population est essentiellement composée des élèves des classes de CE2, CM1 et
CM2, des enseignants titulaires de ces classes, des directeurs d’écoles et des encadreurs
pédagogiques de la CEB. Cette population constitue les acteurs clés de notre recherche
pouvant mieux nous éclairer sur les difficultés des enseignants et leurs causes dans la
pratique de l’AS. De même, ils ont donné leur vision sur la pertinence des jeux du terroir à la
relance de l’enseignement-apprentissage de l’AS ainsi que des propositions de suggestions en
vue de la mise en œuvre de ces jeux en AS.
III.2. L’échantillonnage
Il s’agira ici de préciser les méthodes utilisées pour constituer les échantillons retenus. Pour
cette présente recherche, l’échantillonnage aléatoire a été privilégié ; il a consisté à choisir de
façon hasardeuse les écoles ciblées pour la recherche, les encadreurs pédagogiques et les
élèves pour mener les entretiens. Les enseignants renseigneront les questionnaires élaborés
pour la circonstance. Ce type d’échantillonnage a le mérite de ne pas biaiser les résultats
obtenus tout en ayant des sources diverses.
Ainsi, le tableau ci-dessous résume les échantillons et les outils utilisés dans notre étude.
III.3.1. Le questionnaire
Le questionnaire a consisté à recueillir auprès des enseignants et des directeurs, les difficultés
et les causes de la non- pratique de l’AS. Aussi, a-t-il permis d’apprécier leurs avis sur les
jeux du terroir comme alternatives à la redynamisation de la pratique de l’AS. Enfin cet outil a
servi à recenser des jeux du terroir pouvant être pratiqués en AS ; de même que des
propositions de suggestions pour une mise en œuvre effective de ceux-ci en AS.
27
III.3.2. Le guide d’entretien
Il est adressé aux encadreurs pédagogiques et aux élèves. Il permet d’obtenir des informations
importantes auprès des encadreurs, sur les difficultés des enseignants ; sur les causes de ces
difficultés dans la pratique de l’AS et de donner leur appréciation sur les jeux du terroir
comme alternatives à la redynamisation de la pratique de l’AS. En plus, il aide à recenser des
propositions de suggestions pour la mise en œuvre effective des jeux du terroir à la pratique
de l’AS. Auprès des élèves, le guide a permis de recueillir des jeux de leur milieu pouvant être
pratiqués en AS.
28
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE
Cette phase de la recherche est consacrée à la présentation des données qui abordera la
situation de l’administration des instruments ; du recouvrement de l’enquête ; du niveau de
réalisation des entretiens ; des résultats des enquêtés selon les hypothèses. Ce faisant, quelle
est la situation de l’administration des instruments (questionnaires et guide d’entretien) ?
IV.3. Données relatives aux difficultés des enseignants et des directeurs dans la
pratique de l’AS
A ce niveau, il s’agit des réponses des enquêtés au questionnaire. Pour ce faire, il fallait
d’abord s’intéresser à la question de leur formation en EPS.
29
De la formation des enseignants et des directeurs en EPS
Question 2: La pratique de l’A S est-elle assurée dans votre école ou votre classe ?
Des réponses, il ressort que 76% des enseignants ont répondu non de même que 79% des
Directeurs. Pour les encadreurs, à la question n°1 relative à leur appréciation de la mise en
œuvre de l’enseignement-apprentissage de l’AS dans la CEB, tous ont reconnu que la pratique
de l’AS sur le terrain n’est pas tout à fait effective dans beaucoup d’écoles ou classes visitées.
Quelques enseignants notamment les candidats aux examens professionnels s’y attèlent. Mais
lorsque la commission passe, les intéressés rangent cette discipline de côté. Il y a aussi les
titulaires des CM2 qui, à l’approche de l’examen s’adonnent à quelques exercices
préparatoires avec leurs élèves en vue de réussir l’épreuve sportive au CEP. Au niveau des
élèves, à la question n°1 relative à la pratique régulière de l’AS, 20% seulement ont répondu
Oui ; pratiquant alternativement du football, le saut en longueur et la course de vitesse.
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A la lecture du tableau ci-dessus, on constate que la majeure partie des enquêtés n’éprouve
pas de difficultés pouvant les empêcher de conduire à bien des séances d’AS.
Question3 : Pourquoi l’AS n’est-elle pas pratiquée par la majorité des enseignants?
A ce niveau, un certain nombre d’indicateurs de causes probables a été proposé aux enquêtés.
Tableau 5: Situation des causes de la non-pratique de l’AS évoquées par les enseignants
Enquêtés Enseignants Directeurs
Indicateurs de causes Nombre Taux Nombre Taux
La méconnaissance des jeux proposés en AS 44 75,86% 28 73,68%
La monotonie des jeux pratiqués en AS 38 65,55% 22 57,89%
L’insuffisance des jeux en AS 55 94,82% 35 92,10%
Le manque d’engouement des élèves aux jeux
50 86,20% 34 89,47%
inscrits en AS
L’inadaptation des jeux pratiqués en AS 32 55,17% 20 52,63%
Source : Enquête réalisée avril 2021
Au commentaire de ces résultats, les causes majeures soulevées respectivement par les
enseignants/directeurs, se situent au niveau de la méconnaissance des jeux existant en AS
(75,86%- 73,68%) ; à l’insuffisance des jeux pratiqués en AS (94,82%- 92,10%) et enfin, au
manque d’engouement des apprenants pour les jeux pratiqués (86,20%-89,47%). A la
question n°3 faisant cas des causes de la non-pratique de l’AS par les enseignants, tous les
encadreurs indexent les mêmes indicateurs soulevés par les enseignants et les directeurs.
Au titre des enseignants, 88% ont répondu non de même que 86% Des directeurs. A la
question n°4 adressée aux encadreurs, relative à leurs suggestions faites aux enseignants sur
l’utilisation des jeux du terroir en AS, tous ont répondu non, avançant que ces jeux ne sont pas
autorisés par le législateur.
Question 6 : que pensez-vous de l’intégration des jeux du terroir dans la pratique de l’AS ?
31
120
100
80
PEU PERTINENT
60
PERTINENT
40 TRES PERTINENT
20
0
ENSEIGNANTS DIRECTEURS ENCADREURS
encadreurs.
IV.5.1 De la motivation des enseignants à la pratique de l’AS à travers les jeux locaux
Question 7: Pensez-vous que les jeux locaux puissent motiver les enseignants à la pratique de
l’AS ?
Graphique 3: Taux de motivation des enseignants à la pratique de l’AS sur la base des
jeux du terroir
100
80 Colonne1
60
non
40
oui
20
0
Encadreurs directeurs Enseignants Élèves
Ce graphique illustre les taux de motivation des enquêtés à la pratique des jeux du terroir en
AS : encadreurs et élèves ; 100% ; Directeurs 96% et enseignants 92%.
32
De la réponse ; 93% des enseignants et 84% des directeurs ont fait des propositions de jeux
locaux pouvant être pratiqués en AS. Il s’agit entre autres, de la lutte traditionnelle, du tir à
l’arc, de la danse «warba », du jeu de « waré », du « Tarkey », le jeu de dame, de la pétanque.
enseignants
directeurs
élèves
encadreurs
Le graphique ci-dessus montre des taux très satisfaisants du souhait des enquêtés de voir
inscrire les jeux du terroir à la pratique de l’AS : 92% d’enseignants, 96% des directeurs,
100% des élèves et encadreurs.
IV.5.3 De la synthèse des suggestions faites par les acteurs pour une intégration effective
des jeux du terroir en AS.
Question 10 : Quelles suggestions faites-vous pour l’intégration effective des jeux du terroir
en AS ?
33
CHAPITRE V : ANALYSE, INTERPRETATION DES RESULTATS, SUGGESTIONS
ET RECOMMANDATIONS
Pour toute recherche, cette étape est capitale pour l’illustration du fruit de la recherche.
Cet exercice s’est fondé sur les indicateurs de difficultés des enseignants dans la pratique de
l’AS présentés dans le tableau 5 des résultats.
De prime abord, il est à reconnaitre que la majorité des enseignants et directeurs a bénéficié
de formation en EPS, soit 82%.Ce qui suppose qu’ils disposent de compétences pédagogiques
pour mener à bien l’enseignement/apprentissage de l’AS. Effectivement, en nous appuyant sur
les aspects comme la conduite des séances d’AS, la préparation des leçons ainsi que
l’évaluation des apprentissages, tous les enseignants et directeurs affirment ne pas avoir de
difficultés infirmant l’hypothèse secondaire1.
Malheureusement, le constat est tout autre sur le terrain. En effet, 76% des enseignants
et 79% des directeurs reconnaissent ne pas pratiquer l’AS dans leurs structures respectives.
Pourtant, à la question adressée aux élèves sur les bienfaits de la pratique de l’AS , les
20% des élèves qui disent pratiquer de temps en temps ,affirment que cela leur procure la
santé ,les aide à mieux comprendre les leçons en classe, leur apprend les règles des jeux , mais
aussi de travailler ensemble. De telles révélations confirment la nécessité des théories du
constructivisme et du socioconstructivisme évoquées dans cette étude pour montrer que
l’enfant apprend à partir de jeu et mieux avec ses pairs. Voyons alors où se trouvent les causes
de la non- pratique de l’AS par les enseignants.
V.1.2 Analyse, interprétation et vérification de l’hypothèse secondaire n°2 sur les causes
de la non- pratique de l’AS
Rappel de l’hypothèse 2 : la non-pratique de l’AS est liée à plusieurs causes
A ce propos, les indicateurs de causes de la non-pratique de l’AS présentés dans le tableau6
des résultats, ont servi pour l’analyse et l’interprétation. Il ressort ainsi que 75% des
34
enseignants et des directeurs déplorent la méconnaissance des jeux pratiques actuellement en
AS. De même, 93,75% des enquêtés expliquent la non -pratique de l’AS par l’insuffisance des
jeux inscrits au programme. Aussi, 87,50% des directeurs et enseignants épinglent le manque
d’engouement des apprenants pour les jeux existants. Ainsi les résultats attestent que bien de
causes justifient la non pratique de l‘AS montrant la véracité de l’hypothèse émise.
A ce niveau, il faut noter d’abord, que 87% des enquêtés disent ne pas utiliser de jeux du
terroir en AS ; résultats confirmés par les entretiens avec les encadreurs. Les résultats du
graphique1 montrent des taux d’appréciation satisfaisants de la pertinence de l’intégration des
jeux du terroir en AS. De même, tous les enquêtés soutiennent que les jeux du terroir
peuvent être source de motivation des acteurs à la pratique de l’AS, A la suite, 88,50% des
enquêtés ont fait des propositions de jeux du terroir pouvant être pratiqués en AS. Ils ont ainsi
souhaité de voir inscrire les jeux du terroir en AS. En outre, ils n’ont pas manqué de faire des
suggestions dans l’optique de réussir l’intégration des jeux du terroir en AS concluant ainsi
la véracité de l’hypothèse 3 et partant de l’hypothèse principale. Toutes ces données attestent
que les jeux du terroir peuvent contribuer à redynamiser la pratique de l’AS. D’ailleurs c’est
une occasion à la promotion et à la valorisation des jeux locaux, de l’identité culturelle et
artistique des apprenants et la sauvegarde du patrimoine culturel burkinabè. Cela démontre la
pertinence de la théorie de l’innovation en éducation évoquée dans cette étude. Pour ce faire,
des propositions d’un répertoire de jeux du terroir sont faites dans les lignes suivantes.
V.1.4. Propositions d’un répertoire de jeux du terroir pouvant être pratiqués en AS par
les enquêtés
En plus du football, du saut et de la course déjà connus, voici le répertoire proposé.
- Le relais à la rencontre - La taupe et la sauterelle - Le chien et son os
- Le relais en cercle - Le train aveugle - Le remplissage de la calebasse
- Les mares aux trésors - Les noms d’animaux - Trouver le réveil dans la nuit
- Le lapin bruyant et les 2 chausseurs - L’épervier et les poussins - Le trésor caché
- Le lion en cage - La pêche à la queue - L’écureuil en cage
- Qui suis-je ? - Le ballon couloir - Le joueur but
35
- La conquête du ballon - Les balles brulantes - La balle empoisonnée
- Les jeux des cartes - le jeu de billes - Le waré
- Le drapeau arraché - La course d’obstacle - Les passes à dix
- La danse traditionnelle - Le tarkey - Le salou
- Le kigba - Le jeu de chandelle - Le jeu de dame
- La pétanque - La marelle - La danse Warba
- Le tir à l’arc - La lutte - Le lido
- Le boxe - Le jeu de cartes -le jeu du carré magique
- Le cerveau - La pirouette
Source : répertoire issu de l’enquête avril 2021
A la lecture de ce répertoire, on note qu’il ya parmi ces propositions, des jeux ludomoteurs ou
jeux performances (la course, le saut, la boxe…) ; des jeux ludocognitifs ou jeux problèmes
(jeu de carte, le waré, le carre magique…) ou les deux à la fois (le football, le tir à l’arc…).
Au terme des résultats, de leurs analyses, interprétations, vérifications des hypothèses et des
jeux du terroir proposés, quelles peuvent être les stratégies de la mise en œuvre des
conclusions de cette étude ?
36
Au titre des difficultés rencontrées par quelques enseignants, il convient de veiller aux
renforcements de capacités à travers des séances de recyclages ou de tout cadre de formation.
En ce qui concerne les causes de la non-pratique de l’AS, l’adoption des jeux du terroir
constituerait le remède idéal ; toute chose qui serait une alternative à la redynamisation de la
pratique de l’AS dans nos écoles primaires.
Aussi, au regard de l’impact de l’EPS dans la formation intégrale et sur la santé des
apprenants, il est impérieux d’inscrire sa pratique dans les thèmes émergents. De
l’introduction des jeux du terroir en AS, il faut instituer des cadres de rencontres tant au
niveau régional que national regroupant enseignants, personnes ressources, techniciens du
MENAPLN, du Ministère de la culture et des Arts et du Ministère de Sport en vue de les
répertorier et les didactiser afin de les intégrer dans les curricula. De même, l’introduction
des modules intégrant les jeux du terroir à la pratique de l’EPS dans les écoles de formation
du personnel enseignant et d’encadrement du primaire (ENEP, ENSK) est incontournable. .
En sus, l’organisation de concours d’excellence de la pratique de jeux locaux en AS à l’école
primaire se voudrait un évènement de leur promotion. A toutes ces suggestions, la présente
recherche recommande :
Au MENAPLN
La prise en compte de l’EPS lors de la tenue des états généraux de l’éducation à venir ; la
prise en compte des jeux du terroir dans la pratique de l’AS et dans le cadre de la réforme
curriculaire en cours ; le suivi de la mise en œuvre des jeux locaux dans la pratique de l’AS
Aux encadreurs pédagogiques et aux enseignants
L’accompagnement technique et pédagogique des enseignants à la pratique effective des jeux
du terroir en AS ; la prise de conscience de l’importance de l’enseignement-apprentissage de
l’AS ; la préparation et la pratique régulières des jeux du terroir en AS.
37
CONCLUSION
Au terme de cette recherche, disons que l’éducation est un outil d’épanouissement, et de
réalisation au plan individuel et collectif. Pour ce faire, il est du devoir de toute société qui se
veut viable de la promouvoir. A ce titre, l’institution scolaire est plus que jamais le cadre
irremplaçable par excellence. Dans l’atteinte des objectifs à elle assignées, elle passe par
l’enseignement-apprentissage de plusieurs disciplines savamment réfléchies et arrêtées par les
autorités politiques, éducatives et de la communauté éducative nationale et internationale.
Malheureusement certaines matières sont reléguées au second rang voire rayées des pratiques
pédagogiques de nombreux enseignants.
Contre de telles attitudes, il est impérieux d’interpeller tous les acteurs sur le fait qu’il n’y a
pas de mauvaise éducation mais de mauvais éducateurs. Dans cette dynamique, il y a la
nécessité d’innover les activités éducatives en les contextualisant. Le MENAPLN s’inscrit
dans ce sens, en témoigne la réforme curriculaire dont l’objectif est d’améliorer le système
éducatif en l’adaptant aux valeurs et aux réalités socioculturelles et économiques du pays.
C’est dans cet élan que la présente recherche s’est focalisée autour du thème : « jeux du
terroir ; alternatives à la redynamisation de l’enseignement-apprentissage de l’AS à
l’école primaire » en vue d’amener les enseignants à considérer l’EPS en général et l’AS en
particulier comme étant une discipline fondamentale au même titre que les autres au regard de
son impact multidimensionnel sur le développement de l’individu.
Cette étude avait pour objectif principal de chercher les voies et moyens pour contribuer à la
revalorisation de la pratique de l’AS à l’école primaire. A ce titre, il a fallu faire un diagnostic
des difficultés des enseignants et des causes qui expliqueraient la non- pratique de cette
matière par les acteurs sur le terrain. Tous les maux étant connus, il s’avère que les jeux
inscrits à la pratique de l’AS actuellement sont inadaptés et c’est en cela que la recherche
propose les jeux du terroir comme alternatives.
A la fin de cette étude, l’espoir est permis de croire en une expérimentation et une application
des jeux du terroir pour la relance de la pratique effective de l’AS sur le terrain au regard des
avis et des propositions faits autour de ces jeux.
Toutefois, ces jeux ne peuvent servir de panacée. De ce fait, la présente recherche est une
ébauche pour d’autres recherches en vue de parvenir au remède à court et à long terme pour la
pratique effective de l’AS au profit des apprenants en devenir et de la qualité du système
éducatif burkinabè.
38
BIBLIOGRAPHIE
1- Ouvrages généraux
39
- RABO, S. (2019). Les difficultés de la pratique de l’EPS dans les écoles en milieu
urbain : exemples des écoles de la ville de Ouahigouya. Mémoire de formation des
Inspecteurs de l’Enseignement du 1er Degré. Koudougou : ENS/UK
- SAWADOGO. A. M. (2016). L’approche « Apprendre en jouant » en contexte scolaire
burkinabè : état des lieux et perspectives. Mémoire de fin de formation à l’Emploi
d’Inspecteur de l’Enseignement du 1er Degré. Koudougou : ENS/UK
- TRAORE, E. D. (2019). « L’enseignement de l’éducation physique et sportive à l’école
primaire : prescriptions et réalités dans la CEB N°5 de Ouagadougou ». Mémoire de fin
de formation des Inspecteurs de l’enseignement du 1er Degré. Koudougou : ENS/UK
3-Autres documents
- Cours de la didactique de l’EPS, ENSK/ IEPENF 2021
- Loi 013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d'orientation de l'éducation
- MENA. (2013). Guide pédagogique de la pratique de l’Animation Sportive à l’école
primaire.
- MORIEUX, M. (2016). Dispositifs technologiques en EPS et convergence numérique :
quel corps dans une pédagogie augmentée depuis 1985 ? Thèse de doctorat en Sciences
de sport. Paris : Université Paris Descartes.
- Politique Nationale des Sports et des Loisirs 2016/2020
- POUYE, D. (2011) Problématique et contenu d’enseignement de la lutte traditionnelle
dans les collèges de Dakar. Mémoire de Maîtrise ES-Sciences et techniques de l’activité
physique et du sport. Dakar
- SEGHDA, F. S. (s. d) Recueil de jeux dans les grandes classes. Formateur à l’ENEP de
Ouahigouya,
- ZONGO, O. C. (2021). Cours de didactique de l’EPS ; IEPENF- 2021
4-Webographie
- HEBRAR, A. Forum international de l’éducation physique et du sport, 10p. consulté le
15 /02/ 2021
- LAFONT, L. (2002). Technique, modèles et didactique de l’éducation physique et
sportive. https://www.cairn.info/revue-staps-2002-3-page-57.htm?try_download=1
Consulté le 22/03/2021 à 14h05
- LOUDCHER, J. F. (2015). L’innovation pédagogique et didactique en EPS : le cas de la
diffusion des activités de combat (1880-2012).
https://www.researchgate.net/publication/282354180_L'innovation_pedagogique_et_didac
tique_en_EPS_le_cas_de_la_diffusion_des_activites_de_combat_1880-2012.
40
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE ................................................................................................................................ 2
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 3
SIGLES ET ABRÉVIATIONS .................................................................................................. 4
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES .......................................................................... 5
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 6
PARTIE : ASPECTS THEORIQUE ........................................................................................ 10
CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET GÉNÉRALITÉS .............................................. 11
I.1.6 Redynamisation........................................................................................................ 15
41
II.2. Cadre théorique de référence ........................................................................................ 22
II.2.1. Le constructivisme ................................................................................................. 22
42
V.1.1 Analyse, interprétation et vérification de l’hypothèse secondaire n°1 relatives aux
difficultés des enseignants dans la pratique de l’AS à l’école primaire .......................... 34
V.1.2 Analyse, interprétation et vérification de l’hypothèse secondaire n°2 sur les causes
de la non- pratique de l’AS .............................................................................................. 34
V.1.4. Propositions d’un répertoire de jeux du terroir pouvant être pratiqués en AS par
les enquêtés ...................................................................................................................... 35
CONCLUSION ........................................................................................................................ 38
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 39
TABLE DES MATIÈRES ....................................................................................................... 41
ANNEXES ............................................................................................................................... 44
43
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire adressé aux Directeurs (trices) et aux enseignants (tes) de la
CEB de Komsilga
A- Identification
B- Questionnaire: répondez aux questions suivantes en ce qui vous concerne
1- Avez-vous reçu une formation en en EPS ? Oui Non
2- La pratique de l’AS est-elle assurée dans votre école ou votre classe ?
Oui Non
3- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’enseignement-apprentissage de
l’AS ?
- Préparation des séances
- Conduite de classe en AS
- Evaluation des séances d’AS
- Organisation de la classe en AS
4- Quelles sont les causes de la non- pratique de l’AS dans votre structure ?
- méconnaissance des jeux pratiqués en AS
- insuffisance des jeux proposés en AS
- monotonie des jeux pratiqués
- manque d’engouement des apprenants
- Inadaptation des jeux pratiqués en AS
5- Utilisez-vous des jeux locaux pendant les séances d’AS ? Oui Non
6- Que pensez-vous de l’intégration des jeux du terroir dans la pratique de l’AS ?
a- peu pertinent b- pertinent c- très pertinent
7- Pensez-vous que les jeux locaux puissent motiver la pratique de l’AS ?
Oui Non
8- Connaissez-vous des jeux du terroir pouvant être pratiqués en AS ?
Oui Non
Si oui, lesquels ?
9- Souhaitez-vous voir inscrire les jeux du terroir en AS ?
Oui Non
44
10- Quelles suggestions faites-vous pour l’intégration effective des jeux du terroir dans la
pratique de l’AS ?
Annexe 2 : Guide d’entretien auprès des encadreurs pédagogiques
A- Identification
B- Questionnaire
1- L’enseignement- apprentissage de l’AS est inscrit au programme avec des horaires
consacrés à cet effet.
Quelle appréciation faites-vous de sa pratique dans votre CEB ?
2- Quelles sont les difficultés auxquelles vos enseignants sont-ils confrontés ?
- préparation des séances en AS
- conduite des séances en AS
- organisation de la classe en AS
- évaluation des leçons d’AS
3- Quelles sont selon vous les causes de la non-pratique de l’AS dans vos écoles ?
- méconnaissance des jeux pratiqués en AS
- insuffisance des jeux inscrits en AS
- monotonie des jeux pratiqués en AS
- le manque d’engouement des apprenants en AS
- inadaptation des jeux proposés en AS
4- Les quelques enseignants qui pratiquent l’AS, leur avez-vous suggéré l’utilisation des
jeux du terroir ?
5- Que pensez-vous de l’utilisation des jeux du terroir en AS ?
6- Pensez-vous que l’intégration des jeux du terroir peut motiver les enseignants à la
pratique de l’AS?
7- Souhaitez-vous voir inscrire les jeux du terroir en AS ?
8- Quelles suggestions, feriez-vous pour l’intégration effective des jeux du terroir dans
la pratique de l’AS ?
Annexe 3 : Guide d’entretien auprès des élèves
A- Questionnaire
1- Faites-vous régulièrement l’Animation Sportive ?
45
- ça nous soigne
- ça nous fait bien
- ça nous aide à comprendre les leçons en classe
- ça nous montre les règles de jeux
- ça nous aide à travailler ensemble
3- Les jeux que vous pratiquez en AS sont-ils suffisants ?
4- Connaissez-vous des jeux de votre milieu qu’on peut jouer en AS?
Si oui lesquels ?
46