Guide Pedagogique Aquaponie - Revise VF
Guide Pedagogique Aquaponie - Revise VF
Guide Pedagogique Aquaponie - Revise VF
ii
REMERCIEMENTS
La
réalisation
de
ce
projet
a
été
rendue
possible
grâce
à
la
contribution
des
partenaires
financiers
et
les
collaborateurs
suivants
:
le
Ministère
de
l’Économie
et
de
l’Innovation
du
Québec
(MEI)
via
le
programme
de
financement
Nova
Science
volet
2
«
Enrichissement
des
sciences
et
de
la
technologie
au
postsecondaire
»,
le
Cégep
de
la
Gaspésie
et
des
Îles-‐de-‐la-‐Madeleine
(CGÎ),
Merinov,
Centre
collégial
de
transfert
technologique
en
pêches
(CCTT),
Les
Jardins
du
Havre
Vert
et
le
Ministère
de
l’Agriculture,
des
Pêcheries
et
de
l’Alimentation
du
Québec
(MAPAQ).
1
MISE
EN
CONTEXTE
À
l’automne
2017,
Lisandre
G.
Solomon
et
Josiane
Bergeron,
deux
enseignantes
de
biologie
du
campus
des
Îles-‐de-‐la-‐Madeleine,
ont
décidé
de
créer
de
nouveaux
projets
pédogogiques
stimulants
à
l’intérieur
du
programme
des
sciences
de
la
nature
sur
la
thématique
de
l’aquaponie.
En
plus
de
bonifier
les
activités
pédagogiques
du
programme
collégial
préuniversitaire,
ce
projet
a
permis
l’élaboration
d’activités
parascolaires
permettant
le
maillage
des
enseignant(e)s
et
des
étudiant(e)s
de
deux
campus
du
Cégep
de
la
Gaspésie
et
des
Îles,
des
entrepreneur(e)s
d’une
entreprise
des
Îles-‐de-‐la-‐Madeleine,
et
des
professionnels
d’un
CCTT
et
d’un
ministère
québécois.
Plusieurs
présentations
grand
public
ont
été
effectuées
afin
de
faire
connaître
aux
gens
les
retombées
pédagogiques
de
l’insertion
de
cette
technologie
dans
nos
cours
de
sciences.
Une
capsule
vidéo
a
également
été
réalisée
au
sujet
de
certaines
de
ces
activités
pédagogiques.
Le
projet,
financé
par
le
Ministère
de
l’Économie
et
de
l’Innovation
du
Québec
via
le
programme
NovaScience,
s’est
déroulé
de
janvier
2018
à
mai
2020.
Le
présent
document
constitue
un
guide
pour
les
enseignantes
et
les
enseignants
intéressés
par
l’aquaponie,
et
qui
souhaiteraient
développer
leur
expertise
ainsi
que
réaliser
des
activités
pédagogiques
ou
parascolaires
en
lien
avec
ce
domaine.
2
INTRODUCTION
En
2015,
le
Parlement
de
l’Union
européenne
a
reconnu
l’aquaponie
comme
l’une
des
dix
technologies
qui
peuvent
changer
nos
vies
(VAN
WOENSEL
et
coll.,
2015).
À
une
époque
où
les
terres
arables
de
la
planète
sont
menacées
par
la
désertification,
l’urbanisation
et
les
changements
climatiques,
et
où
la
population
est
en
pleine
croissance
et
devrait
atteindre
9,6
milliards
d’humains
en
2050
(FAO,
2016),
les
systèmes
de
production
agricole
intensifs,
qui
ne
nécessitent
pas
de
sols
et
qui
ont
un
impact
réduit
sur
l’environnement,
suscitent
de
l’intérêt.
L’aquaponie,
qui
est
un
système
de
production
agricole
en
émergence
combinant
la
culture
des
végétaux
et
l’élevage
des
poissons
dans
un
système
en
recirculation,
possède
justement
ces
caractéristiques.
L’aquaponie
possède
également
un
très
grand
potentiel
pédagogique
et
l’intérêt
pour
son
enseignement
est
en
croissance
(JUNGE
et
coll.,
2017).
En
effet,
grâce
entre
autres
à
sa
nature
très
interdisciplinaire,
de
nombreux
auteurs
reconnaissent
la
pertinence
de
l’aquaponie
comme
outil
pédagogique
pour
enseigner
les
sciences
naturelles,
et
cela
du
primaire
(CLAYBORN
et
coll.,
2017)
jusqu’à
l’université
(GODDEK
et
coll.,
2019).
L’utilisation
de
systèmes
aquaponiques
dans
le
cadre
de
l’enseignement
des
sciences
au
collégial
fera
l’objet
ce
document.
Il
est
le
fruit
de
l’expérience
et
des
projets
menés
par
deux
enseignantes
du
campus
des
Îles-‐de-‐la-‐
Madeleine.
3
1. L’AQUAPONIE
COMME
OUTIL
PÉDAGOGIQUE
La
pertinence
de
l’aquaponie
comme
outil
pédagogique
pour
l’enseignement
des
sciences
naturelles
est
bien
documentée
(CLAYBORN
et
coll.,
2017;
GODDEK
et
coll.,
2019).
Par
sa
nature
interdisciplinaire,
l’aquaponie
permet
d’aborder
des
thèmes
comme
le
développement
durable,
les
sciences
environnementales,
l’agriculture
et
les
systèmes
agroalimentaires,
la
pisciculture
et
la
santé
(HART
et
coll.,
2013).
Cette
nature
interdisciplinaire
est
très
intéressante
dans
le
cadre
de
la
formation
en
science
de
la
nature
au
collégial.
En
effet,
en
plus
d’offrir
de
solides
bases
disciplinaires
en
sciences,
le
programme
de
sciences
de
la
nature
au
cégep
doit
permettre
à
l’étudiant
«
d’établir
des
liens
entre
la
science,
la
technologie
et
l’évolution
de
la
société,
[de]
définir
son
système
de
valeurs
»
et
de
«
traiter
de
situations
nouvelles
à
partir
de
ses
acquis
»
(MEES,
2017).
Dans
les
universités
et
les
collèges
dans
le
monde,
l’aquaponie
est
généralement
enseignée
dans
le
cadre
d’une
formation
en
lien
avec
l’agriculture,
l’horticulture
ou
l’aquaculture
(GODDEK
et
coll.,
2019).
Le
potentiel
pédagogique
de
l’aquaponie
va
cependant
bien
au-‐delà
des
formations
en
agriculture.
Le
système
aquaponique
permet
de
réaliser
des
expériences
très
diversifiées
qui
permettent
aux
étudiantes
et
étudiants
de
mettre
en
pratique
la
démarche
scientifique
et
d’aborder
des
notions
en
lien
avec
la
biologie
(relations
entre
les
espèces,
physiologie
des
animaux
aquatiques
et
des
végétaux,
microbiologie,
etc.),
la
chimie
(cycles
biogéochimiques,
pH,
chimie
des
solutions,
etc.),
la
physique
et
l’ingénierie
(conception,
automatisation
et
optimisation
des
systèmes)
et
les
mathématiques
(traitement
des
données).
Le
système
aquaponique
peut
donc
être
utilisé
dans
le
cadre
d’une
multitude
de
cours
du
programme
de
science
de
la
nature.
Au
campus
des
Îles-‐de-‐la-‐Madeleine,
une
partie
des
projets
en
aquaponie
ont
été
réalisés
dans
le
cadre
d’un
cours
de
biologie
et
d’un
cours
de
chimie.
Par
exemple,
un
projet
pédagogique
comportant
un
volet
pour
chacune
de
ces
deux
disciplines
a
été
réalisé,
et
l’évaluation
de
ce
travail
comptait
pour
les
cours
d’Évolution
et
diversité
du
vivant
et
de
Chimie
générale.
Une
autre
partie
des
projets
pédagogiques
a
été
effectuée
dans
les
cours
d’Activité
synthèse
de
programme
(cours
porteur
de
l’épreuve
synthèse
de
programme
ESP)
pour
le
profil
science
de
la
santé
et
le
profil
sciences
pures.
Les
fiches
pédagogiques
de
ces
activités
sont
présentées
en
annexe
de
ce
document.
Il
a
été
possible
d’observer
de
la
curiosité
et
de
l’enthousiasme
hors
de
l’ordinaire
chez
les
étudiantes
et
étudiants
participant
aux
projets
en
aquaponie
dans
notre
cégep.
L’intérêt
pour
la
production
alimentaire
durable
est
très
important
et
palpable.
Cela
permet
de
croire
que
les
projets
pédagogiques
sur
l’aquaponie
ont
une
influence
très
positive
sur
la
motivation
des
étudiantes
et
étudiants,
et
contribuent
donc
à
améliorer
4
leur
engagement
envers
leurs
études.
Le
Conseil
supérieur
de
l’éducation
(MOFFET,
2008)
mentionne
que
«
l’engagement
de
l’étudiant
dans
la
réalisation
de
son
projet
de
formation
est
étroitement
relié
à
la
réussite
de
ce
projet
»
et,
bien
que
cet
aspect
n’ait
pas
été
étudié
scientifiquement
dans
le
cadre
de
ce
projet,
nous
avons
pu
faire
ce
constat
durant
toutes
les
activités
pédagogiques
réalisées
en
aquaponie.
Ce
projet
a
également
permis
de
créer
des
liens
avec
d’autres
départements
du
Cégep
de
la
Gaspésie
et
des
Îles-‐de-‐la-‐Madeleine.
Par
exemple,
une
capsule
vidéo
a
été
réalisée
en
collaboration
avec
le
département
d’Arts,
lettres
et
communication
et
des
échanges
ont
eu
lieu
entre
les
étudiantes
et
étudiants
du
programme
de
Sciences
de
la
nature
du
campus
des
Îles-‐de-‐la-‐Madeleine
et
ceux
et
celles
du
programme
de
Techniques
d’aquaculture
à
l’École
des
pêches
et
de
l’aquaculture
du
Québec
(ÉPAQ)
à
Grande-‐
Rivière.
Un
atelier
sur
l’aquaponie
a
également
été
donné
conjointement
lors
d’un
rassemblement
intercampus
par
une
enseignante
du
campus
des
Îles-‐de-‐la-‐Madeleine
et
un
enseignant
de
l’ÉPAQ.
5
2. RÉFLEXIONS
PRÉALABLES
AU
DÉMARRAGE
D’UN
PROJET
PÉDAGOGIQUE
EN
AQUAPONIE
Bien
que
les
bénéfices
pédagogiques
de
l’utilisation
de
l’aquaponie
soient
nombreux
et
bien
documentés
(GODDEK
et
coll.,
2019),
se
lancer
dans
une
telle
aventure
requiert
une
bonne
préparation
de
par
la
mise
en
disponibilité
de
ressources
humaines
et
matérielles
particulières.
Ce
type
de
projet
nécessite
également
une
certaine
souplesse
au
niveau
des
horaires
de
laboratoire
car
les
activités
de
laboratoire
ne
peuvent
pas
toujours
se
dérouler
selon
un
horaire
prédéfini
et
durer
moins
de
deux
périodes,
comme
c’est
souvent
le
cas
pour
les
activités
de
laboratoire
réalisées
au
niveau
collégial.
6
type
permanent
ou
temporaire
(qui
se
monte
et
se
démonte
facilement),
en
fonction
de
l’utilisation
qui
est
prévue
d’en
faire
(GODDEK
et
coll.,
2019).
Un
contrôle
automatisé
de
certains
paramètres
permet
de
diminuer
le
temps
de
suivi
et
d’entretien
des
systèmes,
mais
est
plus
dispendieux
qu’une
trousse
d’analyse
physicochimique.
7
3. QUELLE
EST
LA
DIFFÉRENCE
ENTRE
AQUAPONIE,
HYDROPONIE
ET
AQUACULTURE
?
3.1 L’aquaponie
8
• Depuis
2018,
l’aquaponie
peut
être
reconnue
comme
production
biologique
au
Canada
(GOUVERNEMENT
DU
CANADA,
2018),
car
elle
n’utilise
ni
pesticides,
herbicides,
hormones
ou
autres
additifs
chimiques.
Les
pratiques
de
production
doivent
cependant
suivre
des
normes
strictes.
L’utilisation
de
produits
chimiques
est
généralement
nuisible
pour
l’un
ou
l’autre
des
composants
de
l’écosystème
aquaponique.
Puisque
les
moyens
de
lutte
contre
les
ennemis
des
plantes
sont
très
limités
en
aquaponie,
Bittsansky
et
coll.
(2016,
cités
par
JUNGE
et
coll.,
2017)
suggèrent
de
mettre
l’accent
sur
la
prévention
afin
de
limiter
les
entrées
de
pathogènes
et
d’insectes.
• Elle
utilise
beaucoup
moins
d’eau
que
la
culture
en
sol
ou
en
hydroponie,
car
le
circuit
d’eau
est
fermé
et
elle
n’a
donc
pas
besoin
d’être
renouvelée.
Dans
la
culture
en
sol,
l’eau
percole
et
l’arrosage
doit
constamment
être
répété,
tandis
que
dans
les
systèmes
hydroponiques,
l’eau
doit
être
remplacée
afin
d’éviter
l’accumulation
d’éléments
toxiques,
ce
qui
n’est
pas
le
cas
en
aquaponie.
Il
suffit
simplement
d’en
ajouter
périodiquement
pour
compenser
la
perte
par
évaporation
et
l’absorption
par
les
plantes.
Cela
représente
une
économie
en
eau
de
90%
par
rapport
à
la
culture
en
terre
!
• En
aquaculture,
les
déchets
doivent
être
disposés
de
manière
convenable
et
peuvent
poser
problème,
tandis
qu’en
aquaponie,
ces
déchets
produits
par
les
animaux
aquatiques
sont
indispensables
au
système.
Les
déjections
des
animaux
sont
transformées
par
les
bactéries
puis
converties
en
minéraux
utiles
aux
plantes.
Ce
sont
donc
des
fertilisants
naturels.
• Les
plantes
qui
utilisent
ces
minéraux
contribuent
à
purifier
l’eau,
offrant
ainsi
aux
poissons
un
milieu
de
qualité.
• Pour
la
même
quantité
de
ressource
initiale
(nourriture
pour
poissons),
on
a
deux
produits
:
les
poissons
et
les
plantes.
3.2 L’hydroponie
La
culture
hydroponique
consiste
à
faire
pousser
des
végétaux
sans
substrat,
en
utilisant
seulement
l’eau
et
des
engrais
chimiques.
En
Amérique
du
Nord,
plusieurs
plantes
sont
cultivées
de
cette
manière,
dont
les
tomates,
les
fraises,
le
basilic,
la
laitue
et,
plus
récemment,
les
plantes
à
usage
récréatif.
Un
des
avantages
de
cette
méthode
de
culture
est
qu’elle
permet
d’optimiser
les
rendements
des
végétaux
en
leur
fournissant
des
nutriments
facilement
assimilables
en
quantité.
9
Dans
un
système
hydroponique,
tout
comme
dans
un
système
aquaponique,
les
racines
des
plantes
baignent
dans
une
eau
riche
en
oxygène
et
en
nutriments.
Comme
il
n’y
a
pas
de
compétition
au
niveau
des
racines,
les
plantes
accèdent
facilement
aux
nutriments
dissous
dans
l’eau,
ce
qui
fait
en
sorte
que
les
taux
de
croissance
sont
généralement
beaucoup
plus
élevés
que
pour
les
cultures
en
sol.
Ces
plantes
peuvent
par
le
fait
même,
supporter
un
entassement
plus
grand
qu’en
agriculture
en
sol.
Les
types
de
supports
où
poussent
les
plantes
en
système
hydroponique
peuvent
être
similaires
à
ceux
utilisés
en
système
aquaponique.
Un
autre
avantage
de
la
culture
hors
sol
est
que
les
plantes
sont
moins
susceptibles
d’être
attaquées
par
des
prédateurs
ou
des
parasites
en
provenance
du
sol,
ce
qui
permet
de
limiter
l’utilisation
de
pesticides.
Un
autre
inconvénient
de
l’hydroponie
est
que
l’eau
doit
être
changée
périodiquement
pour
éviter
l’accumulation
de
nutriments
à
un
niveau
qui
pourrait
devenir
toxique
pour
les
plantes.
En
effet,
dans
un
système
de
culture
hydroponique,
entre
15%
et
50%
de
l’eau
amendée
est
rejetée,
causant
une
source
de
pollution
non
négligeable
(CIDES,
2008).
L’endroit
où
disposer
convenablement
de
cette
eau
pose
problème,
car
elle
ne
peut
pas
être
évacuée
n’importe
où.
Dans
un
système
aquaponique,
l’eau
n’a
jamais
besoin
d’être
changée,
car
les
éléments
qui
pourraient
devenir
toxiques
pour
les
plantes
servent
de
nourriture
à
une
autre
composante
de
l’écosystème
:
les
bactéries.
La
consommation
d’eau
pour
ce
type
de
système
est
donc
moindre
que
dans
un
système
hydroponique
ou
dans
un
système
aquacole
traditionnel
(MAPAQ,
s.d.).
10
Finalement,
la
culture
hydroponique
est
réalisée
dans
un
environnement
complètement
stérile
où
l’humain
y
ajoute
des
produits
chimiques,
ce
qui
permet
souvent
d’atteindre
des
rendements
très
importants.
Ces
rendements
sont
difficilement
atteignables
dans
les
systèmes
aquaponiques.
L’aquaponie
repose
quant
à
elle
sur
des
processus
plus
naturels.
Il
n’est
pas
possible
d’ajouter
des
pesticides
classiques
dans
un
tel
système,
puisque
les
animaux
aquatiques
en
souffriraient.
Certains
pesticides
biologiques
peuvent
cependant
être
utilisés
tels
que
des
savons
acides.
Il
ne
faut
pas
non
plus
donner
d’hormones
ou
d’antibiotiques
aux
animaux,
car
ce
serait
nuisible
pour
les
plantes.
3.3 L’aquaculture
Comme
les
densités
de
poissons
dans
les
bassins
d’élevage
sont
très
grandes,
d’importantes
quantités
de
déchets
sont
générées,
dont
une
grande
partie
est
constituée
d’ammoniaque,
principal
déchet
métabolique
produit
par
le
système
respiratoire
des
organismes
aquatiques
et
excrété
par
les
branchies.
Ce
composé
est
hautement
toxique
pour
les
animaux
lorsqu’il
est
présent
en
grande
quantité.
Les
poissons
produisent
aussi
des
déchets
solides
issus
de
la
digestion.
De
plus,
les
aliments
non
consommés
qui
coulent
au
fond
des
bassins
constituent
une
autre
source
de
déchets
du
système.
Pour
pallier
à
ces
problèmes,
les
systèmes
en
recirculation
sont
munis
de
filtres
(mécaniques,
chimiques
et
biologiques)
qui
ont
pour
fonction
principale
de
retirer
les
déchets.
L’aquaculture
nécessite
également
un
renouvellement
d’eau
constant
plus
ou
moins
important,
afin
d’éviter
l’intoxication
des
animaux
qui
sont
11
élevés.
L’aquaculture
en
circuit
ouvert
consomme
donc
de
grandes
quantités
d’eau.
L’eau
rejetée,
polluée
par
les
déjections
des
animaux
de
ces
systèmes,
peut
contribuer
à
l’eutrophisation
des
cours
d’eau
avoisinants.
Afin
de
remédier
à
cette
situation,
des
systèmes
d’élevage
en
système
partiellement
fermé
ont
été
développés,
mais
cela
ne
règle
pas
totalement
le
problème.
En
aquaponie,
ces
déchets
indésirables
sont
des
ressources
indispensables
de
nutriments
qui
sont
utilisés
pour
la
croissance
des
plantes
(BERNSTEIN,
2011).
12
4. LES
COMPOSANTES
DU
SYSTÈME
AQUAPONIQUE
Voici
un
résumé
du
cycle
de
l’eau
dans
un
système
aquaponique
simple.
Les
organismes
aquatiques,
qui
vivent
dans
les
bassins
d’aquaponie,
consomment
de
la
nourriture
et
défèquent
dans
l’eau.
Cette
eau
viciée
est
pompée
vers
un
filtre
physique
(éponge,
sac,
poche,
cartouche)
avant
d’être
traitée
par
le
filtre
biologique
(bactéries
nitrifiantes)
et
d’atteindre
le
bac
de
culture
contenant
les
plantes.
Les
déchets
solubles
dans
l’eau
sont
transformés
par
des
bactéries
du
biofiltre
en
éléments
minéraux
accessibles
et
assimilables
par
les
plantes.
Les
plantes
poussent
donc
dans
des
bacs
de
culture
hors
sol
en
puisant
les
nutriments
qui
sont
dissous
dans
l’eau.
Par
le
fait
même,
elles
contribuent
à
purifier
l’eau,
qui
est
renvoyée
aux
poissons.
Idéalement,
tous
les
nutriments
qui
sont
introduits
dans
le
système
sont
utilisés
par
les
plantes.
Afin
que
l’écosystème
soit
équilibré,
stable
et
productif,
il
faut
bien
en
connaître
toutes
les
composantes
et
comprendre
toutes
les
interactions
entre
elles.
Ces
dernières
sont
détaillées
dans
les
sections
ci-‐dessous.
Quoi
qu’il
en
soit,
on
note
trois
exigences
communes
aux
composantes
qui
vivent
en
symbiose
dans
le
système
aquaponique:
• sa
disponibilité
locale
en
juvéniles.
Il
est
plus
facile
de
se
procurer
des
espèces
de
pisciculture
qui
seront
disponibles
à
l’année,
que
des
espèces
sauvages
qui
ne
13
sont
pêchées
qu’en
saison.
Certaines
espèces
domestiques
disponibles
en
animalerie
peuvent
aussi
convenir
à
de
petits
systèmes
à
vocation
pédagogique.
• La
taille
du
système.
Plus
le
système
sera
grand
(volume
d’eau
important),
plus
il
y
aura
de
plantes
à
nourrir
et
plus
il
faudra
de
poissons
ou
de
crustacés.
• Les
températures
possibles.
La
température
de
l’eau
doit
être
relativement
stable.
Comme
les
organismes
aquatiques
sont
des
animaux
à
sang
froid,
ils
s’ajustent
à
la
température
dans
laquelle
ils
baignent.
Des
variations
de
température
rapides
et
de
grande
ampleur
leur
provoquent
un
stress,
ce
qui
peut
affaiblir
leur
système
immunitaire.
Le
degré
de
tolérance
aux
variations
de
température
est
différent
d’une
espèce
à
l’autre.
• Son
aptitude
à
vivre
en
groupe
assez
dense.
La
densité
de
poissons
ou
d’organismes
aquatiques
doit
être
relativement
élevée
afin
de
produire
assez
de
nutriments
pour
les
plantes.
Il
faut
compter
au
moins
20
kg
de
poissons
par
mètre
cube
d’eau.
Il
n’existe
toutefois
pas
de
norme
universelle
et
les
densités
optimales
sont
propres
à
chaque
espèce.
• La
qualité
de
l’eau
qu’elle
exige.
Selon
l’espèce
choisie,
les
besoins
en
oxygène
et
la
tolérance
à
la
pollution
peuvent
varier.
L’eau
doit
être
propre
et
bien
aérée,
car
les
poissons
sont
très
sensibles
aux
pollutions
chimiques
de
l’eau
puisqu’ils
la
filtrent
en
permanence
pour
en
retirer
l’oxygène.
Il
ne
faut
donc
pas
qu’il
y
ait
d’accumulation
de
matières
organiques
qui
dégagent
des
gaz
toxiques
pour
les
poissons.
De
plus,
le
système
d’aération
doit
être
adéquat
afin
que
la
quantité
en
oxygène
dissous
dans
l’eau
soit
suffisante
pour
supporter
les
densités
élevées
d’organismes.
Leur
mort
peut
être
très
rapide
si
les
conditions
optimales
ne
sont
pas
respectées.
C’est
pourquoi
le
système
doit
être
stable
et
la
circulation
d’eau
doit
être
adéquate.
• La
réglementation.
Il
existe
de
nombreuses
lois
et
normes
à
respecter
concernant
l’élevage
d’organismes
aquatiques.
Celles
qui
s’appliquent
aux
poissons
ne
sont
pas
les
mêmes
que
celles
qui
concernent
les
crustacés.
Il
importe
donc
de
bien
s’informer
à
ce
sujet.
Pour
l’aquaculture
commerciale
au
Québec,
la
liste
des
espèces
autorisées
est
assez
limitée
et
constitue
un
des
facteurs
limitant
le
développement
de
l’aquaponie
dans
la
province.
Les
espèces
permises
sont
essentiellement
des
espèces
indigènes,
à
l’exception
de
la
truite
arc-‐en-‐ciel
(LÉGIS
QUÉBEC,
2017).
Plusieurs
établissements
scolaires
ont
des
comités
d’éthique
et
de
règles
entourant
les
bonnes
pratiques
à
appliquer
avec
des
animaux
vivants.
Il
est
préférable
de
s’informer
sur
les
normes
en
place
au
sein
de
son
propre
établissement
avant
de
débuter
un
projet.
Le
conseil
canadien
de
protection
des
animaux
(CCPA)
possède
beaucoup
d’informations
sur
la
réglementation
de
la
culture
et
des
projets
de
recherche
avec
les
poissons.
14
Il
est
important
de
consulter
leur
site
internet
avant
l’introduction
des
poissons
dans
un
système
aquaponique.
• Le
caractère
invasif
ou
non.
Un
des
principaux
vecteurs
d’introduction
d’espèces
aquatiques
envahissantes
est
l’élevage
d’organismes
hors
de
leur
aire
de
répartition
habituelle.
Bien
qu’habituellement,
les
individus
soient
confinés
dans
un
milieu
d’élevage,
il
est
possible
qu’ils
s’échappent
et
colonisent
le
milieu
naturel,
faisant
rapidement
compétition
aux
espèces
locales.
Il
faut
donc
éviter
d’utiliser
des
espèces
exotiques
et
privilégier
les
espèces
indigènes,
surtout
si
les
organismes
élevés
dans
le
système
aquaponique
ne
sont
pas
destinés
à
la
consommation
lorsque
leur
quantité
deviendra
trop
grande
(BITON,
2017).
Le
MAPAQ
possède
des
listes
de
poissons
autorisés
selon
les
différentes
régions
du
Québec.
Finalement,
il
est
essentiel
d’avoir
un
plan
établi
afin
de
disposer
des
animaux
morts
en
toute
sécurité
pour
ne
pas
favoriser
la
propagation
de
maladie.
Les
espèces
aquacoles
qui
ont
été
utilisées
pour
les
projets
d’aquaponie
du
Cégep
de
la
Gaspésie
et
des
Îles
sont
l’écrevisse
à
pinces
bleues
(Orconectes
virilis)
et
l’écrevisse
15
géante
(Cambarus
robustus),
car
celles-‐ci
présentent
de
nombreux
avantages.
Il
est
possible
d’alimenter
les
écrevisses
simplement
avec
des
légumineuses
(riches
en
nutriments
essentiels
aux
plantes)
et
leurs
seuils
de
tolérance
à
des
variations
de
pH
et
de
déchets
azotés
sont
assez
élevés.
Par
ailleurs,
les
écrevisses
peuvent
généralement
tolérer
des
températures
qui
permettent
la
croissance
des
plantes
(environ
20°C),
ce
qui
en
font
également
de
bonnes
espèces
à
utiliser
pour
les
systèmes
aquaponiques.
Figure
2.
Des
abris
construits
à
partir
de
tuyaux
en
PVC
L’utilisation
des
écrevisses
collés
permettent
aux
écrevisses
de
se
protéger
(crédit
permet
également
de
photo
:
Pierre-‐Olivier
Fontaine).
valoriser
une
espèce
sous-‐exploitée
au
Québec.
Finalement,
comme
les
expériences
ont
eu
lieu
aux
Îles-‐de-‐la-‐Madeleine
(milieu
isolé
où
le
temps
de
livraison
des
spécimens
peut
être
assez
long),
le
choix
des
écrevisses
s’est
avéré
judicieux,
car
elles
supportent
bien
quelques
jours
de
transport,
à
condition
d’être
maintenues
dans
une
glacière
avec
des
linges
humides.
Les
écrevisses
sont
cependant
des
espèces
cannibales
et
compétitives
qui
ont
tendance
à
se
battre
et
se
manger
entre
elles.
Leur
élevage
exige
donc
Figure
3.
Dispositif
empêchant
les
écrevisses
de
des
abris
pour
qu’elles
puissent
s’échapper
du
système
(crédit
photo:
Lisandre
G.
se
protéger
(figure
2).
De
plus,
Solomon). les
écrevisses
ont
la
capacité
16
d’escalader
très
efficacement
différentes
structures
et
ont
tendance
à
vouloir
fuir
le
système
aquaponique.
Une
grille
est
donc
nécessaire
pour
limiter
les
évasions
(figure
3).
17
matière
organique
et
de
ne
pas
attirer,
par
le
fait
même,
des
bactéries
qui
feraient
le
chemin
inverse
de
la
nitrification
en
produisant
de
l’ammoniaque.
Les
bactéries
nitrifiantes
sont
aérobies.
Elles
ont
donc
besoin
d’oxygène
pour
fonctionner.
En
s’assurant
d’une
bonne
oxygénation
du
système,
ces
dernières
prennent
facilement
le
dessus
sur
les
bactéries
anaérobies,
souvent
néfastes.
De
plus,
elles
ont
besoin
d’une
certaine
température
pour
proliférer
suffisamment.
Bien
qu’elles
soient
actives
sur
un
large
éventail
de
températures,
leur
température
optimale
se
situe
entre
15°C
et
35°C
et
idéalement
au-‐dessus
de
20°C
(SOUTHERN
et
KING,
2017).
Leur
activité
diminue
en
fonction
de
la
température.
18
Les
plantes
ont
besoin
de
plusieurs
éléments
essentiels
généralement
puisés
dans
le
sol.
Les
éléments
cruciaux
dans
la
culture
aquaponique
sont
l’azote,
le
phosphore,
le
potassium,
le
calcium,
le
magnésium
et
le
fer
(SOUTHERNE
et
KING,
2017).
D’autres
nutriments
sont
essentiels,
mais
en
très
petites
quantités.
Ces
derniers
servent
de
catalyseurs
pour
certaines
réactions
chimiques.
On
les
appelle
les
oligoéléments
ou
micronutriments.
Parmi
ces
derniers,
il
y
a
le
bore,
le
chlore,
le
cuivre,
le
manganèse,
le
molybdène
et
le
zinc.
Les
plantes
ne
sont
pas
capables
d’absorber
les
grosses
molécules
organiques.
Ces
dernières
doivent
avoir
été
«
cassées
»
pour
se
retrouver
sous
leur
forme
minérale
puis
dissoutes
dans
l’eau.
Dans
un
système
aquaponique,
la
source
initiale
de
tous
les
nutriments
est
la
nourriture
des
poissons
et
leurs
déjections,
car
c’est
le
seul
intrant
du
système.
Lorsqu’on
observe
certaines
carences,
il
est
cependant
possible
d’ajouter
certains
éléments.
C’est
souvent
le
cas
pour
le
calcium,
le
potassium,
le
fer
et
occasionnellement
le
magnésium
(SOUTHERNE
et
KING,
2017).
Pour
les
ajouts
de
fer,
il
est
essentiel
que
celui-‐ci
soit
chélaté
pour
être
accessible
aux
plantes
(RAKOCY,
2007).
Pour
la
plupart
des
plantes,
une
température
d’au
moins
18°C
est
nécessaire
pour
assurer
une
bonne
croissance
(BERNSTEIN,
2011;
BITON,
2017).
Plusieurs
variétés
de
plantes
à
feuilles
comme
les
laitues,
le
chou
kale
et
les
bettes
à
cardes
tolèrent
une
vaste
gamme
de
températures.
Par
contre,
certaines
espèces
préfèrent
des
températures
plus
élevées
comme
les
tomates,
les
aubergines,
les
poivrons,
etc.
Ces
plantes
à
fruits
seront
également
plus
exigeantes
aux
plans
des
éléments
nutritifs
et
de
l’éclairage.
De
plus,
comme
leur
temps
de
culture
est
plus
long,
elles
sont
moins
adaptées
au
contexte
pédagogique
que
les
légumes
qui
poussent
plus
rapidement.
Enfin,
certaines
plantes
sont
moins
adaptées
à
la
culture
aquaponique,
comme
c’est
le
cas
pour
les
légumes
racines
tels
que
les
carottes
et
les
pommes
de
terre.
Afin
d’optimiser
la
production
de
vos
plantes,
il
est
aussi
crucial
de
concevoir
le
système
(voir
section
4.3.1)
en
fonction
de
l’espèce
visée.
Les
plantes
à
feuilles
tolèrent
généralement
les
systèmes
à
radeaux.
Les
plus
grands
plants
(tomates,
arbustes
voire
même
bananiers)
préfèrent
des
lits
de
billes
d’argiles
profonds
pour
leur
croissance.
Certaines
espèces
ont
des
exigences
particulières
comme
les
fraisiers
qui
préfèrent
un
système
reproduisant
les
marées
où
leurs
racines
ne
baignent
pas
continuellement
dans
l’eau.
Il
est
préférable
d’acheter
vos
semences
dans
des
serres
et
des
magasins
spécialisés.
Des
souches
sélectionnées
pour
croître
de
façon
plus
efficace
dans
des
systèmes
hydroponiques
et
aquaponiques
ont
été
développées
par
des
semenciers
spécialisés.
19
4.2
Les
composantes
physicochimiques
entre
les
deux
formes
dépend
du
pH
et
de
la
température
(PETITET-‐GOSGNACH,
2017).
Ceci
étant
dit,
c’est
la
forme
non-‐ionisée
qui
est
particulièrement
nocive
pour
les
organismes
aquatiques
(Environnement
et
ressources
naturelles
Canada,
2015).
À
très
faible
dose,
cette
substance
peut
être
tolérée
par
les
animaux,
mais
elle
peut
rapidement
s’accumuler
si
elle
n’est
pas
contrôlée
et
devenir
toxique.
C’est
pourquoi
on
utilise
des
bactéries
afin
de
maintenir
la
concentration
en
ammoniaque
totale
(NH3
+
NH4+)
sous
la
barre
de
0,5
ppm
(BITON,
2017).
L’ammoniaque
sert
de
nourriture
à
un
premier
genre
de
bactéries
(Nitrosonomas)
qui
la
transforme
en
nitrites
(NO2-‐)
en
présence
d’oxygène.
Les
nitrites
sont
également
toxiques
(0,5
ppm)
pour
les
animaux
puisqu’ils
perturbent
leur
capacité
à
absorber
l’oxygène,
alors
un
autre
genre
de
bactéries
entre
en
jeu
:
Nitrobacter.
Ces
dernières
dégradent
les
nitrites
en
nitrates
(NO32-‐),
qui
eux
sont
très
peu
toxiques.
C’est
la
forme
sous
laquelle
l’azote
est
directement
assimilable
par
les
plantes
(TYSON
et
coll.,
2008).
Les
éléments
du
système
aquaponique
peuvent
tolérer
des
concentrations
de
nitrates
allant
de
100
à
1000
ppm
sans
nuire
aux
productions
aquacoles,
mais
les
plantes
maintiennent
généralement
les
nitrates
à
une
concentration
inférieure
à
500
ppm
(SOUTHERNE
et
KING,
2017).
Les
plantes
puisent
les
nitrates
directement
dans
l’eau,
qui
est
retournée
aux
animaux
avec
une
quantité
de
déchets
azotés
diminués.
Selon
GRABER
et
JUNGE
(2009),
69%
de
l’azote
généré
par
les
poissons
dans
un
système
aquaponique
est
converti
en
végétaux.
De
cette
manière,
l’eau
peut
être
recirculée
continuellement
sans
problème
dans
le
système.
20
Avant
d’ajouter
les
poissons
et
les
plantes
dans
un
système
aquaponique,
il
faut
s’assurer
que
les
colonies
de
bactéries
soient
bien
établies
et
efficaces.
Comme
elles
ont
un
développement
lent,
il
faut
prévoir
environ
8
semaines
pour
qu’elles
colonisent
bien
le
système
(BITON,
2017).
La
vitesse
de
colonisation
est
cependant
fortement
influencée
par
la
température
du
système.
Bien
que
les
bactéries
soient
présentes
dans
l’environnement
et
puissent
coloniser
par
elles-‐mêmes
un
système
aquaponique,
il
est
recommandé
d’apporter
une
source
de
bactéries
nitrifiantes
au
système
afin
d’accélérer
le
processus
de
cyclage.
Pour
ce
faire,
on
peut
simplement
prendre
un
échantillon
de
substrat
d’un
autre
système
aquaponique
ou
d’un
aquarium
en
bonne
santé,
puis
les
transférer
dans
notre
nouveau
système.
Il
est
également
possible
de
se
procurer
une
solution
de
bactéries
nitrifiantes
en
animalerie.
ATTENTION
!
Avant
d’ensemencer
les
bactéries,
il
faut
s’assurer
que
les
conditions
propices
à
leur
développement
soient
atteintes,
c’est-‐à-‐dire
que
l’eau
ne
contienne
plus
de
chlore
et
qu’elle
soit
bien
oxygénée.
De
plus,
on
doit
leur
apporter
de
la
nourriture
(de
l’ammoniaque)
afin
qu’elles
puissent
bien
se
développer.
Cet
apport
en
nourriture
peut
se
faire
sous
plusieurs
formes.
On
peut
introduire,
dès
le
début
du
cyclage,
les
poissons
afin
qu’ils
excrètent
des
déchets
azotés
après
les
avoir
nourris.
Toutefois,
comme
le
filtre
biologique
n’est
pas
encore
efficace
et
que
l’ammoniaque
est
toxique,
cela
nécessite
de
changer
une
partie
de
l’eau
lorsque
la
quantité
d’ammoniaque
est
trop
élevé
afin
d’éviter
que
les
poissons
ne
s’empoisonnent.
Cette
méthode
n’est
donc
pas
adaptée
à
un
gros
système.
Il
est
aussi
possible
d’ajouter
de
l’ammoniaque
pur,
souvent
vendu
en
poudre,
directement
dans
l’eau
ou
encore
de
la
nourriture
en
décomposition
qui,
au
bout
d’un
certain
temps,
21
générera
de
l’ammoniaque.
Cette
dernière
option
amènera
cependant
un
apport
considérable
de
matière
organique
dissoute
dans
l’eau
et
peut
amener
la
colonisation
par
des
bactéries
autres
que
les
bactéries
nitrifiantes,
ce
qui
rend
la
filtration
biologique
moins
efficace.
4.2.2 Le
pH
Tous
les
organismes
de
l’écosystème
aquaponique
ont
un
pH
optimal
auquel
est
adapté
leur
métabolisme.
Comme
cet
optimum
est
différent
pour
les
bactéries,
les
poissons
et
les
plantes,
il
faut
rechercher
un
compromis.
Un
pH
adéquat
pour
l’aquaculture
se
situe
généralement
entre
6,5
et
8,5
alors
que
le
pH
idéal
pour
la
culture
des
plantes
se
situe
généralement
entre
5,5
et
6,5.
Ces
valeurs
favorisent
l’assimilation
des
nutriments
par
les
plantes.
Le
pH
influence
la
forme
chimique
sous
laquelle
se
trouvent
les
molécules,
les
rendant
accessibles
ou
non
pour
les
plantes.
Par
exemple,
si
le
pH
est
trop
haut,
certains
nutriments
comme
le
fer
se
présentent
sous
une
forme
qui
n’est
pas
assimilable
par
les
plantes.
Ces
dernières
se
retrouvent
donc
avec
des
carences
(BITON,
2017).
Le
pH
idéal
pour
favoriser
la
nitrification
est
cependant
de
8,5
(MUNGUIA-‐FRAGOZO
et
coll.,
2015;
ZOU
et
coll.,
2016).
La
transformation
de
l’ammoniaque
en
nitrites
et
en
nitrates
peut
cependant
s’effectuer
à
des
valeurs
de
pH
beaucoup
plus
basses.
TYSON
et
coll.
(2011)
suggèrent
de
favoriser
un
pH
qui
permet
d’optimiser
la
nitrification
de
l’ammoniaque
plutôt
que
la
croissance
des
végétaux,
car
la
nitrification
de
l’ammoniaque
est
l’élément
essentiel
de
l’équilibre
d’un
système
aquaponique.
SOUTHERNE
et
KING
(2017)
mentionnent
quant
à
eux
qu’il
est
préférable
de
maintenir
le
pH
à
des
valeurs
optimales
pour
les
végétaux
(environ
6,5),
ce
qui
favorise
la
croissance
des
plantes,
nuit
peu
à
la
croissance
des
poissons
et
22
permet
une
nitrification
satisfaisante
de
l’ammoniaque.
Il
ne
faut
toutefois
pas
oublier
l’espèce
animale
dans
l’équation.
En
bref,
le
maintien
d’un
pH
entre
6
et
7,5
semble
adéquat,
mais
devrait
être
ajusté
en
fonction
de
l’espèce
choisie
pour
trouver
une
zone
de
compromis.
4.2.3 L’oxygène
L’oxygène
est
essentiel
pour
toutes
les
composantes
vivantes
du
système
aquaponique,
il
est
donc
important
de
bien
le
gérer.
Le
taux
d’oxygène
diminue
lorsque
la
température
augmente.
En
effet,
à
5°C,
le
taux
maximal
d’oxygène
dans
l’eau
est
de
12
mg/L.
À
chaque
5°C
de
plus,
le
taux
de
saturation
diminue,
c’est-‐à-‐dire
qu’à
10°C,
le
taux
maximal
d’oxygène
dans
l’eau
est
de
11
mg/L;
à
15°C,
il
est
de
10
mg/L,
et
ainsi
de
suite
(PETITET-‐GOSHNACH,
2017).
La
consommation
d’oxygène
par
les
organismes
aquatiques
augmente
quant
à
elle
avec
l’augmentation
de
la
température.
Puisque
les
animaux
des
systèmes
aquaponiques
sont
poïkilothermes
(à
sang
froid),
leur
métabolisme
augmente
avec
la
température.
23
Les
bandelettes
Les
bandelettes
sont
les
tests
les
plus
simples
puisqu’il
suffit
simplement
de
tremper
la
bandelette
dans
l’eau
puis
l’égoutter.
Après
un
certain
temps
de
réaction,
la
couleur
de
la
bandelette
est
comparée
à
une
échelle
de
couleur
qui
permet
de
déduire
la
concentration
de
la
substance
en
question.
Le
pH,
les
nitrites
et
les
nitrates
peuvent
être
mesuré
à
l’aide
de
bandelettes,
mais
les
résultats
ne
sont
pas
toujours
très
précis.
Les
sondes
Il
existe
également
certains
outils
spécialisés
qui
permettent
de
connaître
avec
précision
la
valeur
de
certaines
composantes
chimiques
du
système
(figure
6).
Par
exemple,
le
pH-‐
mètre
est
une
sonde
que
l’on
plonge
tout
simplement
dans
l’eau
afin
d’avoir
la
valeur
exacte
du
pH.
Il
existe
également
des
sondes
pour
mesurer
la
quantité
d’ammoniaque.
Ces
dernières
sont
toutefois
plus
complexes,
car
elles
sont
couplées
avec
des
réactifs
qui
doivent
être
ajoutés
à
l’eau.
Les
sondes
sont
bien
sûr
beaucoup
plus
dispendieuses
que
les
bandelettes
et
les
gouttes,
mais
plus
précises.
Cela
peut
valoir
la
peine
lorsque
les
systèmes
sont
de
plus
grande
envergure.
Les
sondes
peuvent
aussi
être
un
bon
outil
24
pour
permettre
aux
étudiants
et
étudiantes
affectés
par
le
daltonisme
de
participer
à
l’analyse
de
la
composition
chimique
du
système.
25
projets
pédagogiques
au
campus
des
Îles-‐de-‐la-‐Madeleine.
Il
permet
notamment
de
faire
pousser
plusieurs
plants
dans
les
mêmes
conditions
pour
avoir
plusieurs
réplicats
lors
des
expérimentations.
La
profondeur
du
bac
doit
permettre
d’offrir
un
volume
de
développement
suffisant
aux
racines.
Idéalement,
elle
devrait
être
comprise
entre
20
et
30
cm.
Le
bac
ne
doit
pas
non
plus
être
trop
large
afin
de
favoriser
l’accès
aux
plantes
en
tout
temps.
Si
on
y
accède
seulement
d’un
côté,
la
largeur
maximale
devrait
être
de
80
cm
et
si
on
peut
y
accéder
des
deux
côtés,
elle
devrait
être
de
1,20
mètre
(BITON,
2017).
Il
est
possible
d’installer
les
bacs
sur
des
pieds
ou
au
sol.
Toutefois,
le
fait
de
les
surélever
sur
des
pieds
permet
une
position
de
travail
beaucoup
plus
ergonomique.
Dans
ce
cas,
il
faut
s’assurer
que
la
structure
qui
supporte
le
bac
soit
très
solide,
car
le
tout
est
très
lourd.
Pour
les
plantes
qui
nécessitent
d’être
palissées,
comme
les
concombres
et
les
tomates,
il
est
préférable
d’utiliser
des
bacs
près
du
sol
afin
d’éviter
que
les
plantes
soient
trop
hautes.
26
4.3.2
Les
matériaux
à
utiliser
Afin
d’éviter
que
des
substances
en
provenance
des
matériaux
utilisés
s’accumulent
et
contaminent
l’eau
ainsi
que
les
organismes
du
système
aquaponique,
il
est
important
d’opter
pour
des
matériaux
non
toxiques
(BERNSTEIN,
2011).
Il
est
même
recommandé
d’utiliser
des
matériaux
certifiés
de
qualité
alimentaire.
Tous
les
types
de
métaux
sont
à
éviter
puisqu’ils
peuvent
relâcher
certaines
particules
dans
l’eau.
Ceci
est
particulièrement
important
à
considérer
dans
un
système
aquaponique
puisque
le
pH
légèrement
acide
favorise
la
dégradation
du
métal.
Le
zinc
et
le
cuivre
peuvent
être
toxiques
pour
les
organismes
aquatiques,
même
à
faibles
quantités.
Il
faut
donc
éviter
d’utiliser
des
bacs
en
acier
galvanisé
et
des
tuyaux
de
plomberie
métalliques
(BITON,
2017;
BERNSTEIN,
2011).
Le
plastique
est
le
matériel
à
favoriser,
mais
pas
n’importe
lequel
puisque
certains
peuvent
relâcher
des
substances
toxiques,
surtout
lorsqu’ils
sont
exposés
au
soleil.
Les
meilleurs
plastiques
à
utiliser
sont
ceux
identifiés
par
les
pictogrammes
2
et
4
(polyéthylène)
puis
5
(polypropylène).
Tous
les
autres
sont
à
éviter,
à
l’exception
du
PVC-‐U
(PVC
réticulé)
qui
est
certifié
pour
l’eau
potable
(BITON,
2017).
Il
est
également
fortement
recommandé
d’utiliser
des
colles
et
des
silicones
de
grade
alimentaire,
afin
de
ne
pas
contaminer
le
système
avec
des
produits
chimiques
qui
pourraient
être
néfastes
pour
les
organismes
vivants.
27
5. L’INSTALLATION
DES
SYSTÈMES
DU
PROJET
Les
systèmes
d’aquaponie
utilisés
pour
les
projets
pédagogiques
au
campus
des
Îles-‐de-‐
la-‐Madeleine
ont
été
montés
par
un
groupe
d’étudiants
du
profil
sciences
pures
du
cours
Activité
synthèse
de
programme
(360-‐293-‐GA)
(voir
fiche
pédagogique
#4).
Ils
ont
été
accompagnés
d’un
technicien
aquacole
de
Merinov
pour
l’installation.
Il
n’est
pas
conseillé
d’installer
ces
systèmes
dans
une
classe
ou
un
laboratoire,
car
il
peut
y
avoir
des
fuites
d’eau
causées
par
des
bris
sur
la
tuyauterie
et
par
les
manipulations
lors
de
la
réalisation
des
projets.
Un
entrepôt,
un
garage
ou
une
serre
peuvent
très
bien
convenir
à
l’installation
de
ce
type
de
système.
L’alimentation
en
eau
douce
est
également
à
prévoir
pour
le
remplissage
et
le
nettoyage
des
systèmes.
28
5.2 Les
étapes
du
montage,
leur
utilité
et
les
pièces
requises
1-‐
La
cuve
à
poisson
(fish
tank)
ou
le
lavabo
blanc
(voir
figure
7,
figure
9
et
figure
10)
a
été
le
premier
élément
à
être
installé.
Cette
cuve
a
une
capacité
théorique
de
70
litres,
mais
un
niveau
moindre
est
conseillé
(environ
50
litres
au
réel).
Une
mise
au
niveau
minutieuse
des
pattes
du
lavabo
a
été
nécessaire
lors
de
cette
étape.
Un
drain
en
tuyau
PVC
a
également
été
inséré
dans
le
drain
du
lavabo.
La
hauteur
du
drain
détermine
la
hauteur
de
la
colonne
d’eau
dans
le
lavabo.
Un
filet,
un
grillage
ou
un
nytex
doit
être
installé
sur
la
sortie
supérieure
du
drain
si
des
écrevisses
sont
utilisées
pour
l’expérience,
afin
d’éviter
qu’elles
ne
s’échappent
de
la
cuve
(voir
figure
3).
L’ajustement
de
la
purge
sous
le
lavabo
a
également
été
faite
à
cette
étape.
Cette
purge
sert
à
vider
le
lavabo
de
son
contenu
en
eau
lors
du
nettoyage
ou
de
la
vidange
finale.
Du
téflon
en
ruban
a
été
appliqué
sur
les
parties
mâles
(treads)
de
la
purge
et
sur
tous
les
tuyaux
du
système
afin
d’empêcher
d’éventuelles
fuites
d’eau.
Un
autre
tuyau
relie
ensuite
la
cuve
à
poissons
au
bassin
de
sédimentation.
C’est
dans
ce
sens
que
l’eau
circulera.
2-‐
Le
bassin
de
sédimentation
(95
L)
(en
bleu
sur
les
figures
9
et
10;
gros
bidon
bleu
sur
la
figure
7)
a
ensuite
été
installé
sous
les
gouttières.
C’est
lui
qui
recevait
l’eau
de
la
cuve
à
poisson.
Les
eaux
«
usées
»
provenant
du
lavabo,
chargées
en
particules
à
cause
des
déchets
des
animaux
et
des
rejets
de
nourriture,
vont
atteindre
la
première
étape
du
bassin
de
sédimentation.
Les
eaux
déchargées
de
particules
vont
ensuite
passer
vers
la
deuxième
étape
du
bassin.
C’est
dans
la
deuxième
étape
que
la
pompe
tire
l’eau
afin
de
la
faire
circuler
dans
tout
le
système.
3-‐
La
pompe
Hydor,
en
noir
sur
les
schémas
des
figures
9
et
10,
est
une
pompe
externe
utilisée
en
aquariophilie.
Le
model
utilisé
pour
ce
projet
était
Hydor
professional
350.
Cette
pompe
possède
une
capacité
de
pompage
900
litres/heures
et
est
conçu
pour
les
aquariums
de
220-‐350
litres.
Elle
réalise
la
filtration
mécanique,
biologique
et
chimique
de
l’eau
présente
dans
le
système.
4-‐
Le
refroidisseur
(pas
présent
sur
les
figure
9
et
10,
juste
après
l’étape
de
la
pompe)
permettait
de
refroidir
l’eau
à
la
température
voulue
et
surtout,
de
maintenir
cette
température
stable.
Dans
notre
cas,
il
était
avantageux
de
maintenir
la
température
de
l’eau
autour
de
18-‐20°C
afin
d’assurer
la
survie
des
écrevisses.
La
température
de
l’eau
est
un
facteur
encore
plus
important
lorsque
des
élevages
de
poissons
d’eau
froide
sont
réalisés,
le
refroidisseur
devient
donc
un
élément
incontournable
dans
ce
cas.
Le
modèle
utilisé
dans
ce
projet-‐ci
(un
pour
chaque
système,
donc
trois
au
total)
était
de
marque
Coralife.
Ses
caractéristiques
sont
les
suivantes
:
il
possède
¼
de
force,
une
capacité
refroidissante
allant
jusqu’à
125
gallons
et
il
est
doté
d’une
technologie
29
échangeur
de
chaleur
en
titanium.
Ce
petit
refroidisseur
est
compact,
ce
qui
facilite
son
installation
sous
les
tables
où
sont
posées
les
cultures
en
gouttières.
5-‐
Le
biofiltre,
élément
en
gris
sur
les
figures
9
et
10
(sur
la
table).
Cet
élément
a
permis
de
retirer
une
partie
de
l’ammoniaque
toxique
excrété
par
les
organismes
(poissons
ou
écrevisses)
dans
chaque
système.
Pour
bien
comprendre
le
cycle
de
l’azote
et
le
cyclage
des
systèmes,
voir
la
section
4.2
sur
les
composantes
physico-‐chimiques.
Chaque
chaudière
de
25
litres
(une
pour
chaque
système,
donc
trois
au
total)
contenait
des
substrats
d’attache
pour
les
bactéries
nitrifiantes
(voir
point
6
ci-‐dessous)
et
un
diffuseur
à
air
pour
l’oxygénation.
Les
substrats
d’attache
pour
les
bactéries
sont
souvent
des
billes
trouées
ou
petites
formes
de
plastiques
d’un
cm
de
diamètre.
Dans
ce
projet-‐ci,
il
y
avait
environ
10-‐15
litres
de
ce
substrat
par
chaudière.
Une
partie
de
l’eau
arrivant
du
refroidisseur
a
donc
pu
accéder
à
la
chaudière
de
biofiltration
par
le
bas
et
en
est
ressortie
par
le
haut
pour
retourner
à
nouveau
dans
la
cuve
à
poisson.
L’autre
partie
de
l’eau
qui
arrivait
du
refroidisseur
était
quant
à
elle
dirigée
vers
les
gouttières
avec
les
légumes.
Deux
circuits
d’eau
ont
donc
voyagé
en
parallèle
dans
les
systèmes
à
ce
point-‐ci.
30
7).
Ces
gouttières
étaient
recouvertes
d’un
couvercle
longitudinal
perforé
à
plusieurs
endroits
(trous
d’un
diamètre
d’environ
10-‐15
cm)
afin
de
permettre
l’installation
des
paniers
servant
aux
cultures.
Chaque
panier
conique
était
rempli
de
billes
d’argiles
et
le
semis,
qui
était
préalablement
germé
sous
milieu
contrôlé
dans
un
bloc
de
laine
de
roche,
était
installé
au
milieu
des
billes
dans
chacun
des
paniers
(figure
8).
Chaque
gouttière
comportait
10
trous
permettant
ainsi
l’installation
des
paniers
avec
les
plants.
L’eau
pouvait
ainsi
accéder
aux
racines
des
plantes,
car
le
panier
était
semi-‐immergé
par
son
insertion
dans
la
gouttière.
Le
petit
matériel
servant
à
la
culture
des
plantes
(billes
d’argile,
laine
de
roches,
paniers,
etc.)
a
été
acheté
dans
une
boutique
spécialisée
dans
le
matériel
d’hydroponie
(https://hydrodionne.com/).
Les
semis
qui
ont
été
testés
dans
les
différents
projets
pédagogiques
sont
détaillés
dans
les
fiches
pédagogiques
présentées
en
annexe.
8-‐
Les
lumières
(pas
présentes
sur
les
figures
9
et
10)
ont
été
installées
par-‐dessus
les
gouttières.
Ces
lumières
de
marque
LED
Sunblaster
6400
K
ont
donc
été
fixées
au
plafond
pour
descendre
à
environ
25-‐30
cm
au-‐dessus
des
plantes.
Une
barre
lumineuse
de
96
DEL
(48
pouces,
48
W)
puis
une
de
48
DEL
(24
pouces,
24
W)
a
été
nécessaire
pour
couvrir
une
gouttière
complète.
Nous
avons
donc
utilisé
6
barres
de
48
pouces,
puis
6
barres
de
24
pouces
pour
couvrir
l’ensemble
du
système.
Vue
de
coté
Vue de devant
Vue de dessus
Figure
9
:
différentes
vues
du
système
aquaponique
utilisé
pour
les
projets
pédagogiques
au
Campus
des
Îles.
( Réalisation
d es
s chémas
:
Daniel
Leblanc)
31
Figure
10
:
système
aquaponique
complet
utilisé
au
campus
des
Îles
pour
les
projets
pédagogiques.
(Réalisation
du
schéma
:
Daniel
Leblanc)
CONCLUSION
L’utilisation
des
systèmes
aquaponiques
dans
le
cadre
de
l’enseignement
des
sciences
au
collégial
nécessite
de
nombreuses
connaissances
techniques
et
représente
certains
défis
pour
les
institutions
collégiales.
Par
exemple,
l’accès
à
du
support
technique,
les
contraintes
financières,
les
difficultés
d’approvisionnement
en
équipements
ou
espèces,
le
roulement
de
personnel
et
l’adaptation
des
horaires
sont
des
éléments
qui
peuvent
limiter
la
réalisation
de
ce
type
de
projet.
Une
bonne
préparation
effectuée
par
une
équipe
régulière
et
motivée
est
donc
nécessaire
avant
de
se
lancer
dans
l’aventure
de
l’aquaponie.
Les
projets
d’aquaponie
réalisés
dans
le
cadre
du
programme
de
Sciences
de
la
nature
au
campus
des
Îles-‐de-‐la-‐Madeleine
nous
ont
permis
de
constater
de
nombreux
bénéfices
pédagogiques
pour
les
étudiants
et
les
étudiantes.
Leur
motivation
et
leur
intérêt
pour
la
production
alimentaire
durable
sont
grands
et
les
a
amenés
à
s’investir
de
façon
remarquable
dans
ce
projet
d’études.
L’interdisciplinarité
qui
caractérise
les
32
projets
en
aquaponie
est
selon
nous
un
avantage
réel
permettant
aux
étudiantes
et
étudiants
d’intégrer
de
nombreuses
connaissances
et
d’appliquer
plusieurs
compétences
du
programme
de
Sciences
de
la
nature.
Nous
espérons
que
ce
guide
a
pu
vous
aider
à
mieux
concevoir
ce
qu’implique
de
réaliser
des
projets
en
aquaponie
au
collégial
et
vous
a
convaincu
de
leur
pertinence.
33
ANNEXE
FICHES
PÉDAGOGIQUES
34
Fiche
pédagogique
#1
Comparaison
de
différents
cultivars
de
légumes
pour
la
culture
aquaponique
But
du
projet
Déterminer
quels
cultivars
de
végétaux
étaient
les
plus
adaptés
pour
la
culture
aquaponique.
Objectifs
pédagogiques
Appliquer
la
démarche
scientifique.
Utiliser
des
technologies
appropriées
de
traitement
de
l’information.
Travailler
en
équipe.
Établir
des
liens
entre
la
science,
la
technologie
et
l’évolution
de
la
société.
Cours
porteurs
Évolution
et
diversité
du
vivant
(101-‐NYA-‐05)
et
chimie
générale
(202-‐NYA-‐05).
Description
sommaire
La
culture
aquaponique
permet
généralement
de
fournir
un
peu
moins
de
nutriments
aux
végétaux
que
la
culture
hydroponique.
Les
cultivars
les
plus
performants
en
culture
aquaponiques
sont
donc
généralement
peu
exigeants
en
nutriments.
L’activité
qui
suit
a
permis
de
déterminer
quels
étaient
les
cultivars
les
plus
adaptés
à
la
culture
aquaponique.
Cette
dernière
consistait
à
faire
pousser,
dans
un
système
aquaponique,
différents
cultivars
afin
d’en
évaluer
la
croissance
durant
quelques
semaines.
La
concentration
de
différents
nutriments
a
été
mesurée
pendant
toute
la
durée
de
l’expérience
pour
analyser
la
croissance
des
végétaux
à
la
lumière
des
nutriments
qui
étaient
disponibles.
Temps
requis
Environ
4
à
6
semaines
pour
l’expérience
avec
les
étudiants
et
les
étudiantes.
Il
est
à
noter
qu’un
temps
de
plusieurs
semaines
est
nécessaire
pour
la
mise
en
place
des
systèmes
aquaponiques
et
le
développement
des
bactéries.
35
Description
détaillée
de
l’activité
Après
une
brève
présentation
par
l’enseignante
de
la
problématique
de
la
production
alimentaire
mondiale
et
des
perspectives
qu’offre
l’aquaponie,
la
question
de
recherche
a
été
présentée
aux
étudiants
et
étudiantes
(quels
types
de
cultivars
croissent
le
plus
efficacement
en
système
aquaponique?).
Les
équipes
d’étudiantes
et
étudiants
ont
formulé
des
hypothèses
et
ont
choisi
les
cultivars
qu’ils
voulaient
expérimenter
parmi
une
liste
fournie
par
l’enseignante.
Par
la
suite,
les
étudiantes
et
étudiants
ont
semé
les
différents
cultivars
dans
des
multicellules
en
laine
de
roche
(cette
étape
peut
également
être
réalisée
préalablement
par
le
personnel)
et
ont
cultivé
les
transplants
pendant
quelques
semaines
dans
une
étagère
à
semis
possédant
un
éclairage
suffisant.
Lorsque
les
plants
ont
été
assez
grands
pour
être
transplantés
(environ
4
semaines),
l’expérience
a
débuté
et
les
étudiantes
et
étudiants
ont
installé
les
transplants
dans
les
systèmes
aquaponiques.
Ils
ont
également
mesuré
les
concentrations
des
différents
nutriments
dans
l’eau
et
mesuré
les
plants
(hauteur
totale
et
longueur
de
la
deuxième
plus
grande
feuille).
Pendant
les
quatre
semaines
qui
ont
suivi,
les
équipes
ont
effectué
les
mesures
des
concentrations
en
nutriments
et
ont
mesuré
les
plants
à
chaque
semaine
pour
suivre
l’évolution
de
leur
croissance.
Après
quatre
semaines,
les
plants
ont
été
récoltés
pour
effectuer
une
mesure
de
la
biomasse
produite
et
les
résultats
ont
été
analysés
par
les
étudiantes
et
les
étudiants.
Figure
10.
Des
étudiants
mesurent
des
plants
pour
comparer
la
croissance
de
différents
cultivars
(crédit
photo:
Josiane
Bergeron).
35
Fiche
pédagogique
#2
Comparaison
de
la
productivité
des
systèmes
hydroponiques
et
aquaponiques
But
du
projet
Comparer
la
productivité
et
les
impacts
des
systèmes
hydroponiques
et
aquaponiques.
Objectifs
pédagogiques
• Appliquer
la
démarche
scientifique
• Utiliser
des
technologies
appropriées
de
traitement
de
l’information.
• Travailler
en
équipe
• Établir
des
liens
entre
la
science,
la
technologie
et
l’évolution
de
la
société
• Définir
son
système
de
valeurs.
Cours
porteurs
Évolution
et
diversité
du
vivant
(101-‐NYA-‐05)
et
chimie
générale
(202-‐NYA-‐05).
Description
sommaire
Les
systèmes
hydroponiques
et
aquaponiques
sont
deux
types
de
systèmes
hors
sol
qui
ont
des
caractéristiques
différentes,
mais
également
des
impacts
environnementaux
différents.
L'activité
suivante
a
permis
de
comparer
expérimentalement
la
productivité
de
ces
deux
types
de
systèmes
et
d’effectuer
une
revue
de
littérature
sur
les
impacts
environnementaux
de
ceux-‐ci.
Temps
requis
Environ
4
à
6
semaines
pour
l’expérience
avec
les
étudiants
et
étudiantes.
Il
est
à
noter
qu’un
temps
de
plusieurs
semaines
est
nécessaire
pour
la
mise
en
place
des
systèmes
aquaponiques
et
le
développement
des
bactéries.
36
Description
détaillée
de
l’activité
Après
une
brève
présentation
par
l’enseignante
de
la
problématique
de
la
production
alimentaire
mondiale
et
des
perspectives
qu’offrent
l’aquaponie
et
l’hydroponie,
les
questions
de
recherche
ont
été
présentées
aux
étudiants
et
étudiantes
(Quel
est
le
système
le
plus
productif
entre
le
système
aquaponique
et
le
système
hydroponique?
Quels
sont
les
impacts
environnementaux
de
ces
deux
systèmes?).
Les
équipes
d’étudiantes
et
étudiants
ont
formulé
des
hypothèses
et
ont
choisi
les
cultivars
qu’ils
voulaient
expérimenter
parmi
une
liste
fournie
par
l’enseignante.
Par
la
suite,
les
étudiantes
et
étudiants
ont
semé
les
différents
cultivars
dans
des
multicellules
en
laine
de
roche
(cette
étape
peut
également
être
réalisée
préalablement
par
le
personnel)
et
ont
cultivé
les
transplants
pendant
quelques
semaines
dans
une
étagère
à
semis
possédant
un
éclairage
suffisant.
Lorsque
les
plants
ont
été
assez
grands
pour
être
transplantés
(environ
4
semaines),
l’expérience
a
débuté
et
les
étudiantes
et
étudiants
ont
installé
les
transplants
dans
les
systèmes
aquaponique,
hydroponique
et
dans
un
système
témoin
contenant
seulement
de
l’eau.
Un
minimum
de
trois
systèmes
a
donc
été
nécessaire.
Les
étudiants
et
étudiantes
ont
mesuré
les
concentrations
des
différents
nutriments
dans
l’eau
des
trois
systèmes
et
ont
mesuré
les
plants
(hauteur
totale
et
longueur
de
la
deuxième
plus
grande
feuille).
Pendant
les
quatre
semaines
suivantes,
les
équipes
ont
fait
le
suivi
des
concentrations
en
nutriments
et
ont
mesuré
les
plants
à
chaque
semaine
pour
suivre
l’évolution
de
la
croissance.
37
Fiche
pédagogique
#3
Impact
de
la
densité
d’écrevisses
sur
les
rendements
de
systèmes
aquaponiques
But
du
projet
Comparer
la
productivité
et
les
concentrations
en
nutriments
dans
des
systèmes
aquaponiques
présentant
différentes
densités
d’écrevisses.
Objectifs
pédagogiques
• Appliquer
la
démarche
scientifique
• Utiliser
des
technologies
appropriées
de
traitement
de
l’information.
• Travailler
en
équipe
• Établir
des
liens
entre
la
science,
la
technologie
et
l’évolution
de
la
société.
Cours
porteurs
Activité
d’intégration
(profil
sciences
de
la
santé)
(360-‐283-‐GA).
Description
sommaire
Dans
les
systèmes
aquaponiques,
les
nutriments
disponibles
pour
la
croissance
des
plantes
sont
fournis
par
les
déjections
des
animaux.
La
densité
des
animaux
influence
donc
la
quantité
de
nutriments
que
l’on
retrouve
dans
l’eau.
La
densité
des
animaux
peut
aussi
avoir
un
impact
sur
le
taux
de
survie
de
ces
derniers.
L’activité
suivante
a
permis
de
comparer
les
concentrations
en
nutriments
et
les
taux
de
croissances
des
végétaux
dans
des
systèmes
aquaponiques
présentant
différentes
concentrations
d’animaux.
Temps
requis
Environ
4
à
6
semaines
pour
l’expérience
avec
les
étudiants
et
les
étudiantes.
Il
est
à
noter
qu’un
temps
de
plusieurs
semaines
est
nécessaire
pour
la
mise
en
place
des
systèmes
aquaponiques
et
le
développement
des
bactéries.
38
Description
détaillée
de
l’activité
Après
une
brève
présentation
par
l’enseignante
de
la
problématique
de
la
production
alimentaire
mondiale
et
des
perspectives
qu’offrent
l’aquaponie
et
l’hydroponie,
les
questions
de
recherche
sont
présentées
aux
étudiants
et
étudiantes
(Quels
sont
les
impacts
de
la
densité
d’écrevisse
sur
les
nutriments
disponibles,
la
croissance
des
plantes
et
sur
la
mortalité
des
écrevisses?).
Les
équipes
d’étudiantes
et
d’étudiants
ont
formulé
des
hypothèses
et
ont
choisi
les
cultivars
qu’ils
voulaient
expérimenter
parmi
une
liste
fournie
par
l’enseignante.
Par
la
suite,
les
étudiantes
et
étudiants
ont
semé
les
différents
cultivars
dans
des
multicellules
en
laine
de
roche
(cette
étape
peut
également
être
réalisée
préalablement
par
le
personnel)
et
ont
cultivé
les
transplants
pendant
quelques
semaines
dans
une
étagère
à
semis
possédant
un
éclairage
suffisant.
Quatre
semaines
plus
tard,
les
plants
ont
été
récoltés
pour
effectuer
une
mesure
de
la
biomasse
produite
et
les
résultats
sont
analysés
par
les
étudiantes
et
étudiants.
Objectifs
pédagogiques
• Appliquer
la
démarche
scientifique
• Utiliser
des
technologies
appropriées
de
traitement
de
l’information
• Travailler
en
équipe
Cours
porteur
Activité
d’intégration
(profil
sciences
pures)
(360-‐293-‐GA)
Description
sommaire
Il
est
important
de
connaître
le
nombre
de
cycles
d’eau
dans
les
systèmes
aquaponiques
afin
de
savoir
quels
poissons
ou
crustacés
il
est
possible
d’y
introduire.
Les
étudiants
des
Sciences
de
la
nature
profil
sciences
pures
se
sont
penchés
sur
la
question.
Ils
ont
dû,
tout
d’abord,
construire
les
systèmes,
réparer
des
bris
mécaniques
et
réaliser
leur
expérimentation.
Temps
requis
Environ
6
semaines
en
passant
par
toutes
les
étapes
de
la
démarche
scientifique,
incluant
la
recherche
de
littérature
au
préalable
et
la
communication
des
résultats
en
fin
de
projet.
40
Certaines
espèces
de
poissons,
plus
fragiles,
nécessitent
une
qualité
d’eau
impeccable.
Il
est
donc
important
de
valider
cet
aspect
avant
de
commencer
un
élevage.
Après
quelques
heures
de
mise
en
fonction
des
systèmes,
les
étudiant(e)s
se
sont
aperçus
d’un
bris
sur
deux
des
trois
pompes.
Ils
ont
procédé
à
la
réparation
de
ces
dernières
avec
le
technicien
en
mariculture.
Les
étudiant(e)s
ont
ensuite
compilé
les
résultats
et
effectué
une
discussion
au
sujet
des
aspects
importants
de
leur
projet.
Ils
ont
fait
un
rapport
écrit
sous
forme
d’article
scientifique
et
réalisé
une
présentation
orale
devant
grand
public
pour
présenter
le
fruit
de
leur
travail.
Figures
13
et
14.
Construction
du
système
aquaponique
lors
de
l’activité
synthèse
de
programme
du
profil
sciences
pures
(crédit
photo:
Lisandre
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81-‐87.
44
MERCI
AUX
PARTENAIRES
DU
PROJET
!
45