Kojeve
Kojeve
Kojeve
Hommage
à Alexandre Kojève
Actes de la « Journée A. Kojève »
du 28 janvier 2003
7
Les colloques de la Bibliothèque nationale de France
7
Ces textes sont issus de la journée « Alexandre Kojève », organisée par Florence de
Lussy, conservateur général honoraire au département des Manuscrits de la
Bibliothèque nationale de France, qui s’est tenue le mardi 23 janvier 2003, sur le site
François-Mitterrand, au Grand Auditorium.
Crédits photographiques
Les documents reproduits dans cet ouvrage proviennent du département des
Manuscrits, ainsi que du département des Estampes et de la Photographie (fonds
Kojève) de la bibliothèque nationale de France. Les numéros renvoient aux pages.
Les manuscrits d’Alexandre Kojève sont reproduits avec l’aimable autorisation de
Madame Nina Kousnetzoff (p. 135, 136, 137, 138, 139).
Le manuscrit de Léo Strauss annoté par Alexandre Kojève est reproduit avec
l’aimable autorisation du professeur Joseph Cropsey , Executor Literary Estate of Leo
Strauss (p. 139).
Droits réservés : p. 140, 141, 142, 143 et couverture.
Raymond Barre
Agrégé des facultés de droit et de sciences économiques, Raymond Barre fut professeur (puis
professeur émérite) à l’Institut d’études politique de Paris, de 1961 à 1994, ainsi que
professeur à la faculté de droit et des sciences économiques de Paris, chaire d’économie
politique. Après avoir été ministre du Commerce extérieur, il fut nommé Premier ministre,
ministre de l’Économie et des Finances, de 1976 à 1978, puis Premier ministre jusqu’en 1981.
Les deux tomes de son maître ouvrage, Économie politique (1955-1956, PUF, coll. « Thémis »),
traduit en maintes langues, connut de nombreuses rééditions et firent l’objet d’une édition
refondue en 1997. Il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques.
Michel Blay
Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique depuis 1991, Michel
Blay fut directeur scientifique adjoint du département des Sciences de l’homme et de la
société du Centre national de la recherche scientifique, puis directeur de la recherche à l’École
normale supérieure-lettres et sciences humaines. Spécialiste d’histoire et de philosophie des
sciences à l’époque classique, et particulièrement du développement de la mathématisation
dans les champs de la mécanique et de l’optique aux XVIIe et XVIIIe siècles. Auteur de nombreux
ouvrages consacrés à ces domaines, et rédacteur en chef de la Revue d’histoire des sciences
depuis 1985, il est membre de l’Académie internationale d’histoire des sciences.
Bernard Bourgeois
Agrégé de philosophie, docteur d’État ès lettres, Bernard Bourgeois fut professeur à
l’université de Lyon, puis de Paris I. Il est président de la Société française de philosophie
depuis 1991. Spécialiste internationalement connu de la philosophie allemande classique, et
plus particulièrement de la pensée de Fichte et de Hegel, la liste est longue des ouvrages sur
ces sujets. On notera parmi ses traductions de Hegel, celle de l’Encyclopédie des sciences
philosophiques (Vrin). Il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques.
Marco Filoni
Docteur en philosophie, Marco Filoni est maître-assistant à la faculté d’architecture et société
de l’université polytechnique de Milan, où il est chargé de cours d’esthétique. Spécialiste de la
réception de l’hégélianisme en France et en Italie, il a publié Filosofia e politica. Attualità di Éric
Weil (Urbino, 2000). Il est également auteur de la biographie Kojève prima di Kojève.
Fenomelogia dell’uomo moderno (Macerata, 2004), et de plusieurs éditions italiennes de livres
de Kojève, parmi lesquelles la récente publication du Kandinsky (Macerata, 2005) et de
l’Introduzione al Sistema del Sapere (Milan, 2005, dans la collection « La quarta prosa » dirigée
par Giorgio Agamben). Il est membre de la Società italiana di estetica.
Florence de Lussy
Docteur d’État ès lettres et conservateur général des bibliothèques à la Bibliothèque nationale
de France, Florence de Lussy fut responsable des papiers de Paul Valéry entrés à la
Bibliothèque nationale de France en 1972. Elle consacra en 1975 un ouvrage à la genèse de La
Jeune Parque, puis deux volumes au recueil de Charmes, fruits de son travail de thèse. Elle
devint par la suite spécialiste de l’œuvre de la philosophe Simone Weil dont elle dirige les
œuvres complètes chez Gallimard (le huitième volume est sous presse). A publié récemment
un carnet inédit de Valéry, 1894, dit Carnet de Londres (Gallimard, 2005).
Stanley Rosen
Professeur à l’université de Boston, Stanley Rosen est Borden Parker Bowne Professor of
Philosophy, University Professor depuis 1994. Spécialiste de philosophie antique, de
philosophie politique, de métaphysique et d’histoire de la philosophie, il a traduit plusieurs
dialogues de Platon (Plato’s Sophist, en 1983, Plato’s Symposium, en 1987, Plato’s Statesman :
The web of Politics, en 1995). Parmi ses nombreux ouvrages, on notera une étude sur Hegel
(G. W. F. Hegel : An Introduction to the Science of Wisdom, 1974) et, plus récemment, en 1999,
Metaphysics in Ordinary Language, ouvrage réunissant diverses contributions parmi lesquelles
« Kojève’s Paris : A Memoir », dont le texte est donné infra.
En novembre et décembre 2003, il fut invité par l’Institut catholique de Paris à donner un cycle
de conférences (« Le concept métaphysique de “production”. Heidegger, interprète de
Platon ») qui doit être prochainement publié aux éditions des Presses universitaires de France.
François Terré
Docteur en droit, agrégé de droit privé, François Terré est président de l’Association française
de philosophie du droit et directeur des Archives de philosophie du droit depuis 1983.
Directeur de collection aux éditions Dalloz-Sirey, il est aussi directeur de collection aux
éditions des Presses universitaires de France (« Droit, éthique, société »). Auteur de nombreux
ouvrages, on lui doit la récente publication aux éditions Gallimard d’un inédit d’Alexandre
Kojève, La Notion de l’Autorité (2004, « Bibliothèque des Idées »). Il est membre de l’Académie
des sciences morales et politiques.
Les auteurs 4
Florence de Lussy « Un classique méconnu » 7
Bernard Bourgeois Kojève à la Bibliothèque
(L’homme et le penseur) 12
Philosophie
Jean-François Kervégan Kojève. Le temps du Sage 16
Épistémologie
Michel Blay Origine et dépassement de la science classique.
Aspects historiques et philosophiques de l’approche
kojévienne 28
Droit et politique
François Terré Légitimité du politique 41
Raymond Barre Le conseiller du prince 56
Évocation et souvenirs
Stanley Rosen Kojève’s Paris : A Memoir 68
Extraits d’un inédit d’Alexandre Kojève :
« Esquisse d’une doctrine de la politique française » 86
Marco Filoni Bibliographie de l’œuvre d’Alexandre Kojève 99
Marco Filoni La bibliothèque philosophique d’Alexandre Kojève 105
Description sommaire du fonds
« Alexandre Kojève » au département des
Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France 133
Dossier iconographique 135
Florence de Lussy
Qui peut nier l’influence qu’exerça cet esprit supérieur sur sa génération,
tant sur son auditoire de l’École pratique des hautes études, lorsque, avant
1940, il proposa une lecture commentée de la Phénoménologie de l’Esprit de
Hegel 2, que sur les directeurs des plus hautes instances du monde écono-
mique, après la guerre, auprès desquels il occupa une fonction de
conseiller 3 ?
Cependant, malgré cette réputation flatteuse et imposante de Kojève,
malgré la mise à disposition du public cultivé de ses textes et ouvrages
majeurs, malgré une série de travaux importants consacrés à cette figure et
à cette œuvre par des intellectuels de premier plan, malgré, enfin, la
richesse d’informations apportée par une première biographie globale due à
Dominique Auffret 4, Kojève reste méconnu.
Certes, le personnage était énigmatique et cultivait le secret. Il avait ses
raisons, dont la moindre n’était pas qu’il était né russe et demeura pro-
fondément attaché au peuple russe. Mais au-delà de ces considérations,
quel dialogue pouvait effectivement s’instaurer entre celui qui fut considéré
par certains (dont Raymond Aron) comme l’homme le plus intelligent de
sa génération et souffrit même, en quelque sorte, d’un excès d’intelligence,
et ses interlocuteurs, si éminents fussent-ils ? Le philosophe américain
Stanley Rosen, qui s’entretint toutes les semaines avec lui pendant l’année
universitaire 1960-1961 qu’il passa à Paris en tant que Fulbright Research
Professor à la Sorbonne, ne s’exprime autrement quand il dit de Kojève
qu’il était « the best stocked and best-functioning brain that I have had the
pleasure of observing 5 ». L’homme Kojève est-il donc impénétrable ? Son
renom va-t-il définitivement se fonder sur une incommunicabilité sertie de
lumières fulgurantes ?
1. Nous empruntons cette expression à Marco Filoni qui l’emploie dans sa thèse, « Kojève prima di
Kojève – Fenomenologia dell’uomo moderno », soutenue l’an dernier à l’Università degli studi di
Macerata.
2. Il propagea une certaine vision de Hegel, devenue une sorte de vulgate que Gwendoline Jarczyk
et Pierre-Jean Labarrière dénomment « le Hegel de Kojève ». Voir l’ouvrage de ces derniers, De
Kojève à Hegel. 150 ans de pensée hégélienne en France (Albin Michel, 1996), p. 29.
3. Kojève conserva jusqu’à sa mort cette position hors hiérarchie, indéfinie, sous le couvert de
laquelle il exerça, brillant dans l’ombre, un rôle d’éminence grise.
4. Alexandre Kojève. La Philosophie, l’État, la fin de l’Histoire, Grasset, 1990 ; ouvrage repris en
2002 en Livre de poche (coll. « Biblio/essais »).
5. Voir ci-après.
Il existe, selon nous, une quadruple voie pour approcher l’énigme de cet
esprit qui entre si peu ou si mal dans nos catégories d’intellectuels hexago-
naux, en prenant en compte, successivement, la maîtrise d’un savoir ency-
clopédique, la force d’une méthode et un goût certain du paradoxe.
Homme de pensée, Kojève fut dès l’origine un amoureux des livres, un
assoiffé du savoir, sous toutes ses formes. L’extrême diversité de ses centres
d’intérêt qui, outre la philosophie, couvre les champs de l’histoire des reli-
gions, de l’histoire de l’art, des sciences (particulièrement les mathéma-
tiques et la physique), sans omettre les pensées et systèmes issus de
l’Extrême-Orient, associée à une remarquable assiduité et ténacité dans
l’étude, lui permirent de se forger une immense culture, servie par une
connaissance non moins remarquable des langues. L’examen, même ra-
pide, de sa bibliothèque (conservée maintenant, dans son intégralité, à la
Bibliothèque nationale de France, pour le plus grand bonheur des cher-
cheurs), témoigne éloquemment de l’ampleur ordonnée de ses connais-
sances.
Cette accumulation inouïe de savoirs ne suffit pas à définir ce qu’on
pourrait appeler le génie de Kojève. Son esprit infatigable ne se contentait
pas d’engranger ; il ordonnait méthodiquement cet enrichissement continu,
selon une secrète architecture. Il croyait à la puissance d’une méthode. Son
esprit possédait les vertus de ceux qui s’attachent aux démonstrations de
type mathématique, lesquelles renforçaient en lui à la fois ses capacités de
synthèse et sa finesse analytique. On doit à la constitution scientifique de
son intellect une tendance à la « sur-systématisation ». Excès, peut-être. Il
n’empêche que c’est grâce à cet entraînement « athlétique » qu’il excella –
et intrigua – jusque dans les domaines un peu extérieurs aux domaines
habituels de ses spéculations que sont le politique et la théorisation du
droit. On a salué à bon droit ses analyses, dans ces domaines, à la fois
intrépides et rigoureuses.
Si l’on ajoute à cet ensemble de dons et dispositions éminents un goût
prononcé du paradoxe, on aura réduit de façon notable la part d’énigme
qui déconcerte chez lui tant de lecteurs et que, seul, semble-t-il, un
Raymond Queneau (proche de lui par tant de points) aura percé à jour,
comme en témoigne ses « romans de la Sagesse », remplis des facéties pro-
fondes de vieux sages qui ressemblent à s’y méprendre à son ami Kojève…
Cette propension au paradoxe fut à l’origine de textes étincelants que l’on
peut considérer comme « extravagants » dans ce sens qu’ils arrachent le
lecteur à ses catégories apprises et paresseuses, mais dont les fondements
sont mûrement réfléchis et l’argumentation menée selon les voies d’une
rationalité imparable et, pour tout dire, irrésistible. Certes, Kojève cher-
chait à frapper son auditoire. Cet usage constant du paradoxe lui était un
Il faut aller plus loin cependant ; et le mystère que pose le « cas » Kojève
peut céder. Laurent Jeanpierre semble le pressentir qui écrit dans un article
de Critique qu’« au bout du compte, Kojève reste un mystère, faute peut-
être d’une restitution conjointe de la vie et de l’œuvre 9 ». Une clef man-
quait. Nous la possédons maintenant. L’analyse du rôle de « conseiller-
philosophe » qu’il tint auprès des grands « décideurs » après la guerre doit
être reprise en fonction d’un manuscrit, demeuré totalement inédit jusqu’à
ce jour ; manuscrit incomplet, commencé en novembre 1940 et interrompu
à l’été 1941, quand Kojève rejoignit la zone sud. Où l’on se rend compte
que l’on doit prendre à la lettre la déclaration faite à Tran-Duc-Thao en
1948, que ses cours sur Hegel « étaient essentiellement une œuvre de pro-
pagande destinée à frapper les esprits 10 ». Ce manuscrit écrit en russe, qui
porte le titre de Sofia – Filosofia i Fenomeno-logia et dont a subsisté un plan
détaillé donnant à voir le dessein dans sa totalité, est une œuvre de militant
et dévoile, à la lumière de la Phénoménologie de l’Esprit de Hegel, un
« discours » interprété résolument selon les vues et voies marxistes-
léninistes. Les pages de Kojève publiées sous le titre de « Tyrannie et Sa-
gesse » à la suite de l’essai de Leo strauss On Tyranny, prennent dès lors un
relief nouveau. Le propos, fondé sur les figures d’Alcibiade et d’Alexandre,
peut aisément se transposer.
Ce manuscrit représente le chaînon manquant de la destinée et de
l’œuvre de l’énigmatique Kojève. On peut être assuré dorénavant que
Kojève, comme la plupart des philosophes, « les plus grands y compris », a
« renoncé à l’isolement “épicurien” et tenté des actions politiques, soit par
des interventions personnelles, soit au moyen de [ses] écrits 11 ». Kojève a
effectivement songé à endosser ce rôle de « conseiller-philosophe » dont il
justifie à longueur de pages la capacité, en tant que maître du discours ou
de la « dialectique », à devenir maître du gouvernement.
L’action de Kojève au sein de la direction des Relations économiques
extérieures et dans les grandes négociations internationales auxquelles il a
participé avec l’efficacité que l’on sait, pour le compte de la France, relève
du même exercice, mais avec une ambition moindre, ou plutôt moins di-
recte ; il va jouer le rôle de ces « médiateurs intellectuels » qu’il évoque dans
« Tyrannie et Sagesse », lesquels se saisissent de cet enseignement des phi-
losophes pour le confronter « avec la réalité contemporaine en essayant de
trouver ou de construire un pont entre les deux 12 », et émettent, dans les
allées du pouvoir, là où « il importe de se trouver si l’on veut vraiment peser
sur les destinées collectives 13 », des « conseils applicables », oralement ou par
écrit. En l’occurrence, Kojève est ce philosophe dont le « médiateur intel-
lectuel », qu’il est aussi, s’inspire. Il possède, en effet, une supériorité cer-
taine sur le « profane » par l’habileté dialectique dont il fait preuve, par le
fait de savoir que « ce qu’il s’agit de réformer ou de combattre ne sont que
des “préjugés”, c’est-à-dire quelque chose d’irréel et donc de relativement
peu résistant », et parce qu’il voit « plus loin » tant dans l’espace que dans le
temps 14. On rejoint par là le goût du pouvoir que Kojève possède sans
conteste et dont il sut tirer des jouissances certaines. Cet homme voué aux
plus hautes spéculations n’ignorait pas la puissance des armes qu’un labeur
si constant lui avait forgées. Il se savait en possession d’une méthode, qui,
11. « Tyrannie et sagesse » in Leo Strauss, De la Tyrannie, traduit par Hélène Kern, Gallimard, coll.
« Tel », 1999, p. 259.
12. Ibid., p. 275-276.
13. Maurice Paléologue dans son article, « Carl Schmitt et Alexandre Kojève. Une anecdote, une
conférence et autres miettes », in Commentaire, n° 87, p. 568.
14. « Tyrannie et Sagesse », op. cit., p. 237-238.
15. Cela est d’autant plus étonnant qu’Abel Rey soutint lui-même sa thèse principale, Théorie de la
physique chez les physiciens contemporains (en 1907), sur un sujet appartenant au même
champ disciplinaire que celui de la thèse de Kojève !
Kojève entre, avec toute son œuvre, aussi inédite, à la Bibliothèque natio-
nale de France. Il rentre chez lui, dans l’un des multiples lieux de son acti-
vité quasi universelle, lui qui travailla bien quelque temps – comme le rap-
pelle Dominique Auffret dans le passionnant livre qu’il lui a consacré – à
la Bibliothèque contemporaine du château de Vincennes. Cependant, ce
retour chez soi n’a pas seulement une signification empirique, historique,
relative à l’homme Kojève. Il a, plus fondamentalement, une signification
philosophique, spéculative, dans le cas du penseur qui a fait du livre vrai,
du Livre, l’absolu : « La réalité de l’esprit éternel ou absolu est, non pas
un Dieu transcendant vivant dans le Ciel, mais un Livre écrit par un
homme vivant dans le monde naturel […]. C’est ce Livre qui est le Logos
éternel incarné 1 ». Pour l’athéisme kojévien, Dieu, c’est l’homme divinisé
qu’est le sage, mais le sage, qui est et n’agit plus puisqu’il ne peut dire la
vérité de l’être qu’autant que celui-ci ne devient plus, à la fin de l’histoire,
a son être absolu dans le Livre qu’il a écrit. Si bien que la Bibliothèque,
mobilisation du Livre par ses lecteurs, est là pour le Livre, vrai dieu du
vrai temple, celui de la culture.
Ce problème du rapport du Livre au lecteur, de l’objectivation que
celui-là constitue de la subjectivité de celui-ci, à la subjectivation opérée
par celui-ci de celui-là, de la sagesse au sage, ou, au-dedans même du
sage, du penseur à l’homme, est le grand problème qui a préoccupé
Kojève et qui a été posé à son sujet par ceux qui ont eu la chance de le
côtoyer : impressionnés, séduits, conquis par lui, qu’ils ont parfois trouvé
insaisissable, ambigu, voire contradictoire. Comment peut-on fuir l’URSS
révolutionnée en se disant attaché à la Révolution ? Comment peut-on se
dire stalinien, affirmer accomplir la séquence germanique Kant-Hegel, et
militer pour l’Empire latin ? Comment peut-on se laisser apparaître
comme un homme si secret quand on est le penseur du vrai comme être-
donné ou être-révélé, comme un homme si multiforme quand on pense ce
vrai comme la systématicité la plus strictement unifiée ? Comment Kojève
a-t-il été possible en tant qu’un tel homme qui a eu une telle pensée ?
Il faut alors reconnaître que sa pensée a été, précisément, celle d’une
différenciation entre l’homme comme tel et la vérité. L’anthropologie de
la liberté en laquelle s’accomplit le savoir absolu, foncièrement athée,
réduit tout autant l’homme que Dieu : Dieu et l’homme sont également
dépassés dans la Bible vraie, le Livre du savoir absolu qui les médiatise,
mais en les annulant en tant que tels. Quand le Livre vient au monde en
tant qu’auto-révélation discursive de l’être à travers l’homme, celui-ci
disparaît comme être historique librement négateur de la nature. Ce qui,
au fond, signifie que le Livre n’a pu se faire dans l’homme que par une
négation progressive de la négativité historique définissant l’humain. De
même que le tableau kandinskien (le Cercle-Triangle), n’est pas un
tableau de Kandinsky, ni même par Kandinsky, mais le tableau en soi, par
soi, total ou absolu, dont « la création, comme toute création véritable, est
indépendante du créateur, du sujet créant 2 », de même le Livre total du
savoir absolu ou de la sagesse n’exprime pas l’homme Hegel ou l’homme
Kojève : plus généralement, « ce qui compte, en fait et pour nous, dans
l’histoire de la philosophie […], ce qui importe, c’est la structure d’un
système philosophique donné 3 », l’auto-structuration logique de ce
système, accomplie dans l’Encyclopédie de Hegel.
Aussi bien, Kojève ne s’intéresse-t-il pas à la biographie de celui-ci. À la
limite, c’est-à-dire lorsque la sagesse clôt l’histoire, aussi de la
philosophie, l’auteur du système est l’homme quelconque. Une telle
déshumanisation du penser vrai s’objectivant définitivement dans le Livre
amène d’ailleurs Kojève à s’interroger sur le contenu de l’existence
humaine post-historique, contemporaine de l’existence de ce Livre, dont
la sage lecture, bien loin d’être l’unité vivante, car subjective, de la
subjectivité du sage et de l’objectivité de son Livre, risque d’être l’unité
figée, car objective, de l’objectivité du Livre et de la subjectivité de son
sage.
« Seulement voilà ! » pour reprendre une tournure rhétorique affec-
tionnée de la dialectique kojévienne – et, en un sens, tant mieux ! Force
est de constater, chez Kojève, une insistance de l’homme dans le penseur,
à travers une tendresse du sage pour les penseurs qui ne sont plus ou pas
encore des sages dans l’histoire de la pensée – ni Thalès en sa sagesse
hypothétique, ni Hegel en sa synthèse absolument sage –, des penseurs en
quelque sorte relatifs, intervenant aussi en tant qu’hommes dans le
dosage risqué d’une pensée seulement « parathétique » juxtaposant thèse
et antithèse. Car « il est plus facile d’être grand au début (et à la fin) d’une
évolution qu’en plein centre de cette évolution même 4 ». C’est dans
l’entre-deux, le long entre-deux proprement philosophique (la
philosophie est sagesse perdue ou non retrouvée) entre les « Sept sages »
et le Sage mo-derne accompli, de l’histoire de la pensée, que se trouvent
les plus grands penseurs : Platon et Kant, dont la lumière fait briller
2. Id., « Les peintures concrètes (objectives) de Kandinsky », 1936, in Les Cahiers du Musée
national d’Art Moderne, n° 42, 1992, Paris, Centre Georges-Pompidou, p. 189.
3. Id., Essai d’une histoire raisonnée de la philosophie païenne, t. II, Paris, Gallimard, 1972, p. 115.
4. Id., Le concept, le temps et le discours, Paris, Gallimard, 1990, p. 82.
savoir. Jean-François Kervegan nous en dira plus sur ce point. Alors que
Hegel plonge au plus vite son lecteur dans la Chose même, Kojève,
voulant amener à la sagesse des philosophes, qui sont, en tant que tels,
encore des hommes, s’emploie pédagogiquement à annoncer le contenu
du Livre qu’est la sagesse dans l’introduction philosophante à lui-même.
Le discours kojévien n’est pas le Livre écrit s’exposant oralement : en
Kojève, le Livre du sage s’annonce comme le Verbe qui se fait Livre. Un
oral qui est déjà un écrit, c’est-à-dire articulant la vitalité de sa présence
suivant la rigueur des enchaînements conceptuels : qu’on songe au com-
mentaire interprétatif, si rigoureux même s’il est contestable, du dernier
chapitre de la Phénoménologie de l’esprit ! Mais aussi un écrit qui est encore
un oral, cela d’abord par l’extrême simplicité et la translucidité répétitive
et progressive du texte ; l’épistémologue – que nous présentera Michel
Blay – de la science la plus aride l’a illustré parfaitement. Pas de jargon,
pas ou peu de néologismes, mais l’art de l’argument des mots, la surprise
des bons mots, les reprises incisives totalisantes, bref : la simplicité riche
de la totalité maîtrisée du sens. La stricte dialectique systématisée du
concept, mais animée par la rhétorique vivante de l’homme Kojève
philosophant encore à travers le sage. Kojève dit bien que le vrai, c’est le
Livre de la sagesse, mais ce qu’il dit en disant cela, c’est la lecture
philosophante de ce Livre.
Ainsi, Kojève ne fournit pas à la Bibliothèque le livre des livres, faisant
comprendre tous les autres livres, comment ceux-ci ont pu être écrits
dans l’histoire humaine au sein du monde réel, ce qu’ils ont eu, ont ou
auront de vrai. Ce livre, le Livre s’y trouve, si l’on est kojévien, déjà, quoi
qu’on puisse penser, car, hélas ! « il y a un peu partout dans le monde
occidental des Académies où l’on cherche encore la vérité discursive en
faisant semblant de ne pas savoir que Hegel l’a trouvée 10 ». Kojève laisse à
la Bibliothèque une lecture de ce Livre, la lecture la plus vivante, la plus
personnalisée, la plus subjective – et en cela peut-être la plus discutable –
de la sagesse objectivement réalisée dans le Livre hégélien ; la plus
vivifiante et la plus précieuse aussi. Kojève, qui, en cela, humanise en fait
le sage qu’il dit déshumanisé, atteste bien que, pour lui, en vérité, le livre
est pour la lecture du livre et que la destination de la Bibliothèque est
d’abriter le livre pour faire se réaliser en elle la communauté des lecteurs
de ce livre. Kojève le penseur est bien, en toute son humanité, à travers
tous ses écrits, chez lui à la Bibliothèque nationale de France.
10. Id., Essai d’une histoire raisonnée de la philosophie païenne, t. II, op. cit., p. 143-144.
La Sagesse
Toute la pensée de Kojève, et toute son interprétation de Hegel également,
se fonde sur la distinction entre la philosophie, étymologiquement
comprise comme quête du savoir, et la sagesse ou le « système du savoir »
(dans les termes de l’esquisse publiée sous le titre Le Concept, le Temps, le
Discours). Cette distinction peut se fonder sur la différence sémantique
entre sophia et philosophia, mais la radicalise, toute comme elle constitue
une radicalisation, et sans doute une déformation, d’une assertion de la
Préface de la Phénoménologie de l’Esprit :
« La vraie figure dans laquelle la vérité existe ne peut être que le système
scientifique de celle-ci. Travailler avec d’autres à ce que la philosophie
s’approche de la forme de la science, du but consistant, pour elle, à pouvoir
déposer son nom d’amour du savoir et à être un savoir effectif, c’est cela que je
me suis proposé 6. »
De cette distinction, Kojève propose une interprétation historique et
anthropologique dont il n’est pas certain qu’elle puisse s’appuyer dans son
détail sur les textes de Hegel, mais qui s’avère très instructive lorsqu’on lit
Kojève pour lui-même, et non comme un commentateur (qu’il est pourtant
aussi !).
Le sage ou « l’Homme-du-Savoir-absolu 7 » est présenté au début du
séminaire de 1938-1939, consacré à un commentaire de l’ultime chapitre
de la Phénoménologie de l’Esprit, « Le savoir absolu ». Le sage répond à une
triple définition : il est « pleinement et parfaitement conscient de soi »,
« pleinement satisfait par ce qu’il est », et il atteint la « perfection morale »,
cette triple excellence lui assurant la jouissance d’une « reconnaissance uni-
verselle 8 ». La première de ces définitions englobe d’ailleurs les autres : le
Sage se définit par la conscience de soi absolue ou radicale, il incarne la
5. Kojève, lettre à Tran Duc Thao du 7 octobre 1948, dans D. Auffret, Alexandre Kojève. La
philosophie, l’État, la fin de l’histoire, Grasset, 1989, p. 249. La lettre est également publiée,
ainsi que la réponse de Tran Duc Thao, dans l’ouvrage de G. Jarczyk et P.-J. Labarrière, Alexandre
Kojève, p. 61 et suiv.
6. Hegel, Préface de la Phénoménologie de l’Esprit, trad. Bourgeois, Vrin, 1997, p. 47.
7. Kojève, Introduction à la lecture de Hegel [cité Introduction], Gallimard, 1947, p. 272.
8. Kojève, Introduction, p. 272-276.
La fin de l’histoire
Bien plus que Hegel, dont les énoncés à ce propos sont, nonobstant cer-
tains commentateurs, fort rares et d’une signification peu transparente,
Kojève est le penseur revendiqué de la fin de l’histoire. C’est ce qui a
conduit certains à en faire soit le précurseur du one world auquel ils aspirent
(F. Fukuyama), soit celui d’une « postmodernité » marquée par la fin des
« grands récits » libéraux ou marxistes (Lyotard et, d’une manière générale,
les théoriciens de la « posthistoire », engagés dans le combat contre les
mythes des Lumières) 15. Je le dis tout net : ces rapprochements me
paraissent incongrus. Kojève est, comme son maître Hegel, trop intime-
ment lié aux principes, voire aux mythologies de l’Aufklärung pour partager
l’optimisme du premier ou le désenchantement des seconds. Son propos
est autre : il s’agit pour lui, grâce à une (très) libre lecture de la Phénomé-
nologie de l’Esprit (notamment des chapitres VI à VIII, qui traitent de
« l’esprit », de « la religion » et du « savoir absolu »), de montrer que le pro-
cessus de l’histoire, dont nul individu humain ne connaît la clef, et encore
moins le telos empirique, est orienté quant à son sens vers la réalisation de
l’idéal philosophique de la Sagesse. Le Sage n’est peut-être pas le
« surhomme » ou l’homme d’après la fin de l’histoire, car « après la fin de
l’histoire » tous les hommes ne sont pas forcément en possession de la
Sagesse ou du savoir « absolu », mais il n’est, en tout cas, ou ne peut être
qu’une fois celle-ci, en tant qu’histoire du combat pour la reconnaissance,
parvenue à son terme. Dans la langue de Kojève, ceci s’énonce de la
manière suivante : « La Sagesse ne peut être réalisée selon Hegel qu’à la fin
de l’Histoire 16. » Laissons Hegel hors de l’affaire, bien qu’il ait sans doute
quelque chose à voir avec elle. Il y a, de la part de Kojève, une thèse forte,
qui relève à la fois de la « philosophie de l’histoire », de « l’anthropologie
philosophique » et de la « métaphysique » (quoi qu’on puisse entendre
exactement par là) : l’avènement de la Sagesse ou du savoir – Hegel parle
pour sa part de la « Science » – présuppose un processus historique
« anthropogène », un processus, donc, dont le telos n’est pas, immédiate-
ment du moins, l’avènement de ce « Surhomme » qu’est en quelque façon
le Sage, mais bien l’éclosion et l’épanouissement de l’humanité comme
telle. Le sens de l’histoire, c’est l’Homme, et l’historicisme est, décidément,
un humanisme.
15. Voir à ce sujet le livre subtil de Martin Meyer, Ende der Geschichte ?, Munich-Vienne,
Carl Hanser, 1993, où sont analysées notamment la parenté et les différences des propos de
Kojève, de Carl Schmitt et de Leo Strauss. La confrontation entre Strauss et Kojève est
également analysée de manière précise et éclairant par J.-Cl. Monod : « Kojève, Strauss et le
jugement de l’histoire », dans J. Benoist et F. Merlini (dir.), Après la fin de l’histoire, Vrin, 1998,
p. 179-202.
16. Kojève, Introduction, p. 288. Voir également op. cit., p. 284 : « […] le Philosophe ne peut donc
arriver au savoir absolu qu’après […] l’achèvement de l’Histoire. »
20. Voir Kojève, Esquisse, p. 320 ; voir néanmoins op. cit., p. 586.
21. Voir Kojève, Esquisse, p. 575 et suiv.
22. Voir Kojève, Esquisse, p. 307 et suiv.
23. Kojève, Introduction, p. 288.
24. Kojève, Introduction, p. 289.
La fin du Sage
Quelle interprétation convient-il de donner de cette « mythologie du Sage »
développée par Kojève ? Il en existe deux, l’une et l’autre bien connues. La
première est explicitement proposée par Kojève lui-même au cours de ses
séminaires. Le Sage (« Hegel ») est le produit de l’État qui a su insti-
tutionnaliser les acquis universalistes (droits de l’homme/citoyen) et par-
ticularistes (droits du bourgeois/propriétaire) de la Révolution française, à
savoir de l’État napoléonien. Le Sage, par conséquent, c’est Hegel en tant
qu’il présuppose Napoléon et pense ce qu’il fait ; c’est, en quelque sorte, le
complexe Hegel-Napoléon. L’autre interprétation a été suggérée par divers
commentateurs récents ; elle reprend le même schéma, mais en y substi-
27. Voir Kojève, Introduction, p. 296 (note) et 300. Mais le propos est complexe : car si le Sage est
« athée », Kojève précise que « cet athéisme […] naît de la Théologie chrétienne, et ne peut
naître que d’elle » (ibid.). Le manuscrit sur l’athéisme, rédigé en 1931, souligne la difficulté qu’il y
a à penser un « athéisme pur », car celui-ci implique le paradoxe d’un « donné de ce qui n’est pas
donné, d’un donné du rien » (Kojève, L’athéisme, Gallimard, 1998, p. 131).
28. Kojève, Introduction, p. 396 et 419.
29. « Le temps est le concept même qui est là, et qui se représente à la conscience comme intuition
vide ; c’est pourquoi l’esprit apparaît nécessairement dans le temps, et il apparaît dans le temps
aussi longtemps qu’il n’appréhende pas son concept pur, c’est-à-dire qu’il n’abolit pas le temps »
(Phänomenologie des Geistes, Kap. VIII, GW 9, p. 429 ; voir Phénoménologie de l’Esprit, trad.
Jarczyk-Labarrière, Gallimard, 1993, p. 685-686).
« Rien ne change donc plus et rien ne peut plus rien changer dans [l’]État
universel et homogène. Il n’y a plus d’Histoire, l’avenir y est un passé qui a
déjà été ; la vie y est donc purement biologique. Il n’y a donc plus d’Homme
proprement dit. L’humain (l’Esprit) s’est réfugié, après la fin définitive de
l’Homme historique, dans le Livre. Et ce dernier est donc, non plus le
Temps, mais l’éternité 34. »
Il n’y a pas de temps au-delà du temps – et surtout pas d’éternité
puisque, selon l’enseignement de Hegel, l’éternité est ce qui meut de façon
immanente le temps. Par conséquent, le Sage, tout comme l’État universel
et homogène qui est son lieu « historique », et tout comme la fin de
l’histoire dont il est le symptôme, le Sage est une idée. En ce sens, le Sage
kojèvien ne sera pas ; mais c’est parce qu’il est toujours déjà là, en tant que
figure qui donne un sens et un horizon au processus historique de la
culture et, indirectement, à celui de la société. Sans l’idée du Sage, pas de
philo-sophie, c’est évident, mais peut-être aussi pas d’histoire, s’il est vrai
que l’histoire, dans la perspective de Kojève (qui en ce sens n’est
décidément pas « postmoderne »), est porteuse d’un sens qui se définit à
partir de son unique telos : l’intemporalité temporelle, l’éternité véritable de
la Sagesse.
Dans les premières pages de son ouvrage rédigé autour des années 1930 et
intitulé L’idée du déterminisme dans la physique classique et dans la physique
moderne, Alexandre Kojève fixe le cadre de ce qu’il considère comme la
science classique :
« On est d’accord pour appeler “classique” la physique de Galilée, de Newton
et de Maxwell. C’est la physique qui s’est constituée au cours des XVI¬, XVII¬,
XVIII¬, XIX¬ et XX¬ siècles et qui a atteint vers 1900 une forme définitive. Du
point de vue chronologique, la “physique moderne” qu’on lui oppose est
donc la physique du siècle. Mais, bien entendu, ce n’est pas dans un sens
purement chronologique que ce terme est employé. Ceux qui opposent la
physique de notre siècle à la physique classique (dans la forme qu’elle avait
vers 1900) le font parce qu’ils croient que la science contemporaine est
animée d’un “esprit” nouveau, qu’elle évolue dans une direction différente de
celle dans laquelle s’effectuait l’évolution antérieure. Ce n’est qu’en tant
qu’elle est conforme à cet “esprit” que la physique du XX¬ siècle est opposée à
la physique classique 1. »
En effet, au tournant des XIX¬ et XX¬ siècles on parla de physique clas-
sique lorsque la relativité et la mécanique quantique contraignirent
d’étiqueter la science qui les précédait, et qui restait cependant en usage.
C’est ainsi que le concept de science classique sous-entend une approche
récurrente et rétrospective. Cela, cependant, ne veut pas dire, par ailleurs,
que les protagonistes de cette période, dès les XVII¬, XVIII¬ et XIX¬ siècles
n’avaient pas eux-mêmes le sentiment de participer à une aventure intel-
lectuelle différente de celle qui avait précédé. Aussi, dans sa Préface de
l’Histoire de l’Académie des Sciences depuis 1666 jusqu’à 1699, Fontenelle,
secrétaire de cette Académie, écrit ces lignes justement célèbres : « Lorsque
après une longue barbarie, les sciences et les arts commencèrent à renaître
en Europe, l’éloquence, la poésie, la peinture, l’architecture sortirent les
premiers des ténèbres ; et dès le siècle passé, elles reparurent avec éclat.
Mais les sciences d’une méditation plus profonde, telles que les mathé-
matiques et la physique, ne revinrent au monde que plus tard, du moins
avec quelque sorte de perfection ; et l’agréable, qui a presque toujours
l’avantage sur le solide, eut alors celui de le précéder. Ce n’est guère que de
2. Histoire de l’Académie Royale des Sciences depuis son établissement en 1666 jusqu’à 1686
(tome I) et Depuis 1686 jusqu’à son renouvellement en 1699 (tome II) ; ces deux volumes ont été
publiés à Paris en 1733 et c’est à cette occasion que Fontenelle rédige sa célèbre « Préface ».
La question de l’origine
C’est à la question de l’origine de la science classique qu’Alexandre Kojève
s’efforce de répondre dans un article publié en 1964 dans des Mélanges
dédiés à Alexandre Koyré et rassemblés à l’occasion de son soixante-
dixième anniversaire, article s’intitulant : « L’origine chrétienne de la
science classique 3. »
Fixer avec précision une date pour marquer le commencement de la
science classique, si commencement il y a effectivement, n’est pas chose
aisée, mais comprendre pourquoi la science classique est apparue en
Europe occidentale à tel moment plutôt qu’en terre d’islam ou en Chine
est une autre question – celle des causes de son origine – qui reste
aujourd’hui encore, en raison de sa complexité, un objet de débat 4. C’est
vers cette deuxième question que se porte l’intérêt de Kojève ; il importe
cependant, avant d’entrer dans ses analyses, de revenir sur quelques
éléments d’interprétation et de chronologie.
Le De revolutionibus orbium coelestium de Nicolas Copernic paraît en
1543, la même année que le De fabrica humani corporis d’André Vésale. Le
parallélisme n’est qu’apparent. Quand la science classique débute-t-elle ?
Les débats ont varié d’âpreté selon les secteurs. Il faut ici laisser de côté
l’histoire des techniques dont les coupures ne coïncident pas avec celles de
la science. Elles découlent en effet de changements survenus dans les sys-
tèmes techniques, à savoir la révolution industrielle du XII¬ siècle avec la
maîtrise de l’eau, et la révolution industrielle du XVIII¬ siècle avec la
maîtrise du système coke-fonte-vapeur. À l’intérieur même de la science, le
problème de l’amont s’est surtout posé en physique et en astronomie ; en
chimie et en médecine il s’est concentré sur Vésale, Paracelse et Harvey.
En chimie, on a toujours parlé de révolution lavoisienne avant qu’émerge la
figure de Paracelse.
Ce sont, on le sait, les travaux de Pierre Duhem qui ont initié en histoire
de la physique une attitude que l’on pourrait appeler continuiste, en ce
sens qu’elle minimise la rupture et marque la continuité entre la statique et
la dynamique des modernes et celle des derniers scolastiques. Cette
attitude trouve lointainement son origine dans le vaste mouvement de
remise à l’honneur de la pensée médiévale, entamé à la fin du XIX¬ siècle
par les congrès scientifiques internationaux des catholiques et le
néothomisme de Léon XIII et du cardinal Mercier. Les œuvres de Martin
Grabmann et d’Anneliese Maier en témoignent. Pour ces auteurs, il est
important de souligner, contre l’approche positiviste, que la révolution
scientifique renoue, par delà la Renaissance avec la scolastique récente.
L’enjeu est, à l’évidence, de montrer l’origine catholique de la science
moderne.
On s’efforce donc de souligner qu’il y a une continuité entre la
constitution de la mécanique galiléenne autour du principe d’inertie, d’une
part, et d’autre part l’œuvre des calculateurs anglais et la théorie de
l’impetus d’Oresme et de Buridan. De même, il y aurait continuité entre
l’optique d’un Kepler ou d’un Descartes, et l’œuvre de Grosseteste, de
Witelo ou de Thierry de Freiberg.
Dans cette approche, l’histoire des sciences enjambe allégrement la
Renaissance, tenue pour un phénomène purement littéraire et artistique. Il
appartenait aux historiens italiens de l’humanisme (Garin, Vasoli) de
4. Sur ce point on peut consulter l’ouvrage collectif édité par Michel Blay et Efthymios Nicolaïdis,
L’Europe des sciences. Constitution d’un espace scientifique, Paris, Éditions du Seuil, 2001.
5. Martin Heidegger, Qu’est-ce qu’une chose ?, traduit de l’allemand par Jean Reboul et Jacques
Taminiaux, Paris, Gallimard, 1971, p. 80. Cet écrit livre le texte d’un cours qui a été donné en
1935-1936 à l’université de Fribourg-en-Brisgau (première édition en langue allemande, 1962).
6. Jonas Cohn, Histoire de l’infini. Le problème de l’infini dans la pensée occidentale jusqu’à Kant,
traduction de l’allemand et présentation par Jean Seidengart, Paris, Éditions du Cerf, 1994
(édition en langue allemande, Leipzig, 1896).
7. Edmund Husserl, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale,
traduit de l’allemand et préfacé par Gérard Granel, Paris, Gallimard, 1976.
En bref, aucun peuple non chrétien n’a pu ou voulu dépasser les limites de
la science hellène. Or, le fait est que les Grecs qui n’ont pas voulu ou pu
dépasser les limites de leur propre science ont tous été païens 9. »
Il importe donc maintenant, le paysage étant circonscrit, de dégager ce
qui, dans le christianisme constitue une originalité spécifique, un élément
déterminant absent des autres champs religieux et susceptible de mettre en
route la pensée conceptuelle innovante de l’Europe des XVI¬ et XVII¬ siècles.
Sans nous attarder sur les analyses très fines développées par Alexandre
Kojève relatives aux rapports entre les contenus scientifiques et les champs
du philosophique et du religieux en Grèce, en Chine et en terre d’islam,
lieux qui n’ont pas connu, au sens strict, l’émergence d’une science
physico-mathématique, nous pouvons en venir immédiatement à la thèse
centrale de l’article de Kojève : l’origine de la science classique ne peut
dépendre que des grands dogmes chrétiens, ou du moins de l’un d’entre
eux. Revenons donc au texte kojévien :
« Pour répondre à cette question (celle de l’origine), il paraît suffisant de
passer rapidement en revue les grands dogmes chrétiens de l’unicité de Dieu,
de la création ex nihilo, de la Trinité et de l’Incarnation, en négligeant tous
les autres (d’ailleurs dérivés ou secondaires, voire reflétant dans certains cas
des séquelles du Paganisme).
Or, en ce qui concerne le Monothéisme, sa responsabilité est visiblement hors
de cause, étant donné qu’on le trouve à l’état pur tant chez les païens évolués
que chez des Juifs ou des Musulmans […]. Quant au créationisme, du fait
qu’on le trouve aussi dans le Judaïsme et dans l’Islam sous une forme
authentique, il n’est certainement pas responsable lui non plus de la Science
moderne. Ni d’ailleurs le dogme de la Trinité, que le [néo-]platonisme païen
est loin d’ignorer complètement et qui, même chez les chrétiens, incite
beaucoup plus à l’introspection “mystique” ou aux spéculations
“métaphysiques” qu’à une observation attentive des phénomènes sensibles
corporels ou à des expérimentations avec ceux-ci 10. »
Il ne reste donc plus que le dogme de l’Incarnation et c’est bien à ce
dernier que Kojève attribue un rôle déterminant :
« Reste donc le dogme de l’Incarnation, qui est d’ailleurs le seul des grands
dogmes de la théologie chrétienne à être, du point de vue de la réalité
historique, à la fois authentiquement et spécifiquement chrétien, c’est-à-dire
propre à toute pensée chrétienne et à elle seulement. Si donc le christianisme
est responsable de la Science moderne, c’est le dogme chrétien de
l’Incarnation qui en porte la responsabilité exclusive 11. »
12. Op. cit., p. 303. La rédaction de ce passage a donné lieu à un échange de correspondance entre
Kojève et Donnedieu de Vabres en novembre 1961 ; sur ce point on peut consulter les fonds
Kojève de la Bibliothèque nationale de France.
« Sorti de la prison étroite et noire, où tant d’années l’erreur m’a confiné […],
je déploie dans l’air mes ailes assurées ; je ne redoute aucun obstacle de
cristal ou de verre, mais je fends les cieux et je m’érige à l’infini.
Et tandis que de mon globe je m’élève vers d’autres globes et pénètre plus
avant à travers le champ éthéré, ce que d’autres voient de loin, je le laisse
derrière moi 13. »
qu’en rédigeant La Cena de le Ceneri :
« Voici celui qui a dépassé l’air, pénétré le ciel, parcouru les étoiles, franchi les
limites du monde, fait s’évanouir les murailles imaginaires des première,
huitième, neuvième, dixième et autres sphères qui auront pu leur être
ajoutées sur le support de vains mathématiciens et par l’aveuglement des
philosophes vulgaires 14. »
En proposant sa thèse, Alexandre Kojève renvoie, si l’on peut dire, dos à
dos les tenants du continuisme et ceux du discontinuisme. En effet, la
science des XVI¬ et XVII¬ siècles est bien radicalement différente de celle des
siècles précédents, et en ce sens la rupture ne fait pas de doute, mais cette
science radicalement différente s’inscrit aussi dans une tradition de pensée,
via le dogme catholique de l’Incarnation et, sous cet aspect, elle relève
d’une interprétation continuiste.
Dans cette analyse, Kojève s’efforce de penser la science avec la
philosophie en donnant ainsi à la science son sens et en l’arrachant à la
pure technicité ; il en est de même dans son interprétation du dépassement
de la science classique, de cette science dont nous venons précisément de
comprendre les enjeux philosophiques de l’émergence.
13. Giordano Bruno, De l’infinito, universo e mondi, Londres, 1584. De l’infini, de l’univers et des
mondes, texte établi par G. Aquilecchia et traduit par J.-P. Cavaillé ; introduction par
M. A. Granada et notes par J. Seidengart dans Œuvres Complètes, IV, Les Belles-Lettres, Paris,
1995, p. 52-54.
14. Giordano Bruno, La Cena de le Ceneri, Londres, 1584. Le Souper des cendres, texte établi par
G. Aquilecchia et traduit par Y. Hersant dans Œuvres Complètes, II, Les Belles-Lettres, Paris,
1994, p. 46-48.
classique. Elle est possible parce que même si l’on admet que le savant
cherche (et trouve) en premier lieu autre chose que la loi pure et simple
(l’identique, par exemple), on ne peut tout de même pas nier qu’il trouve des
lois, et qu’il fait des prévisions 16. »
Ce texte remarquable permet de parfaitement situer la discussion et de
se placer à l’intérieur d’une réflexion bien circonscrite où il devient possible
d’aborder le débat entre science classique et science moderne à partir d’une
analyse des contenus eux-mêmes. Cette analyse permettra alors, dans un
deuxième temps, de s’engager dans des investigations proprement
ontologiques ou, comme l’écrit Alexandre Kojève, cette analyse pourra
« servir d’introduction à [celle] philosophique du caractère de la physique
moderne, et de la portée ontologique des idées que cette physique a mises à
jour 17. »
Ainsi, dans la première partie de son livre, A. Kojève montre, pour
l’essentiel, que la causalité classique est l’expression du déterminisme
mathématique des fonctions analytiques continues. C’est en effet avec
l’introduction du calcul différentiel et intégral associé à la mise en place de
son principe de continuité que G. W. Leibniz et ses contemporains ont
construit les bases de ce qui est devenu la mécanique analytique, c’est-à-
dire le modèle d’une physique pleinement mathématisée 18. Cependant une
telle conception, qui trouve son apogée avec l’Exposition du système du
monde de Laplace 19, repose, comme le note A. Kojève, sur un certain
nombre de conditions de possibilité :
« La physique classique admettait donc qu’il est – en principe – possible
d’établir les équations différentielles (les lois), qui permettent de déduire
d’une manière univoque, exacte et détaillée toute l’histoire du monde en
partant de la connaissance exacte (également possible en principe) de l’état
donné du monde à n’importe quel moment du temps. Bien entendu, tout
ceci n’est possible qu’en principe ; l’Intelligence de Laplace n’est qu’une
fiction, et personne n’a jamais pensé que la physique puisse réellement
atteindre la connaissance que cette Intelligence est supposée posséder. Mais
si la prévision laplacienne est un but infiniment éloigné, c’est aussi un but
indéfiniment approchable. Affirmer que l’idéal laplacien est accessible “en
principe”, équivaut à supposer que les prévisions de la physique peuvent
devenir de plus en plus exactes, de plus en plus générales et, sans changer de
nature, s’approcher indéfiniment de l’idéal d’une prévision universelle, exacte
et détaillée. Autrement dit, en acceptant la formule de Laplace, on affirme
que rien dans le réel ne peut s’opposer à l’extension indéfinie des prévisions
faites à l’aide des méthodes physiques normales 20. »
Ainsi donc, le déterminisme classique suppose de pouvoir considérer des
systèmes isolés indépendants de l’observation et des observateurs, de
pouvoir augmenter indéfiniment la précision des mesures ou du moins de
savoir calculer l’erreur, de définir les caractères d’un objet physique dans le
temps et dans l’espace sans la moindre ambiguïté. Or, comme le montrent
les expériences dans le domaine des phénomènes atomiques et
microscopiques, ce sont ces conditions qui ne peuvent être maintenues. À
cette fin Kojève analyse avec une remarquable précision et pertinence deux
exemples :
– d’une part, celui du modèle atomique donné par Niels Bohr en 1913
dans lequel le savant danois affirmait que l’électron peut « sauter » d’une
orbite à une autre en émettant un rayonnement, mais cela sans expliquer
comment se produit ce rayonnement et, en général, ne disait rien du com-
portement de l’électron au moment où il se trouve entre deux orbites 21 ;
– d’autre part celui de l’article que « Bohr, Krammers et Slater
publièrent en 1924. Les auteurs de cet article rejettent déjà résolument le
principe du déterminisme causal, et vont aussi loin que d’affirmer que
même la loi de la conservation de l’énergie n’a qu’une signification statis-
tique : cette loi peut être violée dans un atome particulier, et ce n’est que
par rapport à un grand nombre d’atomes qu’elle est valable en moyenne. »
Sur la base de ces travaux, W. Heisenberg parviendra à la formulation de
ses célèbres inégalités 22.
Cet ensemble d’analyses et d’études permet à Alexandre Kojève de
formuler, comme l’écrit Catherine Chevalley dans un bref article qu’elle
consacre à ce dernier, « que la mécanique quantique modifie non
seulement le déterminisme, mais l’idée de l’objet ; elle modifie non
seulement l’idée de l’objet, mais celle du sujet ; et non seulement celle du
sujet, mais celle de la réalité 23 ». La connaissance de l’objet par le sujet est
donc une interaction réelle entre les deux. Les enjeux sont ontologiques et,
comme le souligne Alexandre Kojève :
« Personnellement, nous croyons à l’avenir glorieux de la physique quantique.
En tout cas, nous croyons que cette théorie permettra au philosophe – mieux
que ne l’a fait la théorie classique – de pénétrer plus à fond dans la nature
–I–
le droit fait la force ; disons, de manière plus imagée, qu’il la contient dans
ses entrailles.
De prime abord, ce renversement a de quoi satisfaire les gens épris de
justice, en ce sens que la politique, avec tous ses excès, serait domestiquée.
Le droit fondant et imprégnant tout, l’État deviendrait le serviteur, le poli-
tique étant désormais subordonné au juridique. Du point de vue de l’har-
monie sociale et de la coexistence des libertés, ce refoulement du politique
est bel et bien liberticide, car il évacue du domaine du juridique, envisagé
dans son formalisme poussé à l’extrême et son splendide isolement, toutes
les valeurs qui inspirent ou doivent l’inspirer par l’intermédiaire de la
politique, ainsi que toutes les valeurs morales qui relèvent en tant que telles
du domaine du droit, ce qui épargne à celui-ci les méfaits du positivisme
juridique. Il y a une place éminente de la transcendance dans le droit.
L’ignorer aboutit nécessairement à accepter en tant que tel le régime nazi
et à admettre qu’il vaut parce qu’il existe.
De la confrontation ainsi présentée, il ressort que la force et le droit sont
« deux notions conceptuellement autonomes » : « la relation entre les deux
consisterait en des échanges dialectiques qui peuvent être amicaux ou
hostiles, suivant les circonstances » (Julien Freund).
Par rapport à cette distinction, que l’on peut tenir pour acquise, en
termes mêmes d’ontologie du politique et, quoique certains le nient, du
juridique, l’apport de la phénoménologie kojévienne est essentiel, car l’au-
teur pense avoir trouvé le moyen d’isoler et de comprendre le phénomène
juridique : c’est celui qui implique nécessairement, lors d’une interaction
entre deux êtres humains, l’intervention d’un tiers impartial et désintéressé.
Interaction entre deux êtres humains ? Cela exclut la reconnaissance de
toute relation de droit directe entre l’homme et l’animal, ou encore entre
l’homme et la chose, si ce n’est l’être et l’avoir. Mais poursuivons : à cette
interaction doit s’ajouter – ou avoir vocation à s’ajouter – pour que se ma-
nifeste le phénomène juridique, l’intervention d’un tiers impartial et désin-
téressé, par exemple un législateur et, surtout, un juge.
Ce personnage existe-t-il ? Peut-il même exister ? Son nécessaire désinté-
ressement doit être compris non par rapport à l’intérêt qu’il y a à agir dans
l’intérêt de la société, mais par rapport à des considérations personnelles de
caractère mercantile que tend si souvent à apporter dans son sillage
l’utilitarisme des temps modernes. Or, si ce personnage existe car, suivant
une analyse fidèle à la pensée hégélienne, il y a chez l’homme un désir de
réaliser la justice et même un plaisir de juger, plaisir proprement juridique,
qui lui est personnel et qui est inspiré par l’idée de justice, c’est parce que
pour Kojève, comme pour Hegel, l’homme économique est toujours
doublé d’un homme vaniteux qui aspire à la reconnaissance, condition
même de la conscience de soi, à commencer par la conscience de juger, à
continuer par celle d’être jugé.
– II –
moteur du progrès, tandis que les sceptiques ont le plus souvent gardé un
silence prudent, de crainte d’apparaître comme incorrects, politiquement
comme juridiquement. Tant pis si cette autre incantation a pu véhiculer
une idéologie de type mondialiste, impérialiste et, paradoxalement, néo-
colonialiste. Tant pis si ce n’est pas la religion des droits de l’homme qui a
émancipé l’Afrique, disloqué l’Union soviétique, vaincu le nazisme et le
communisme. Contentons-nous de renvoyer aux justes critiques adressées
à la théorie des droits de l’homme, par Kant, Hegel, Marx, Nietzsche et
bien d’autres.
Contentons-nous ici d’une observation d’ordre géologique. Aux droits-
libertés de 1789 se sont superposés à partir de 1848 les droits-créances. Et
tant d’autres ensuite, attestant le refoulement du seul État-gendarme par
l’État-providence. On connaît l’histoire du libéralisme, du socialisme, du
néo-libéralisme, du néo-socialisme et finalement d’un grand embouteillage,
à force de déclarations, de pactes, de conventions internationales, le tout
s’ordonnant sur une double fonction, symbolique et historique, relevée de
pertinente manière par Raymond Aron lors du vingtième anniversaire de la
Déclaration universelle des droits de l’homme, de 1948. Cette déclaration,
écrit-il « critique la société moderne au nom des idéaux que celle-ci s’est
donnés. Toute philosophie de droit naturel, selon la pensée sociologique,
exprime et nie en même temps la société dont elle émane. Elle lui
emprunte ses valeurs et lui reproche de les trahir 3 ».
D’où une ambiguïté et une ambivalence qui n’ont cessé de se déve-
lopper : droit au mariage et au PACS, droit à l’avortement et droit à l’en-
fant, droit à l’égalité et droit à la différence, droit au progrès mais aussi aux
« droits acquis », droit au secret et à la transparence. Nombre d’antago-
nismes nouveaux et de télescopages sont proprement le signe d’une société
schizophrène. Alors, de nostalgie en nostalgie, on en vient à penser que
l’humanisme, athée ou non, n’est plus ce qu’il était, qu’en voulant assister
tout le monde, on finit par n’aider personne et qu’un « angélisme
exterminateur » (Alain-Gérard Slama) favorise un « empire du droit »
(Pierre Manent) qui le détruit dans sa fonction primordiale, la coexistence
des libertés. Au paroxysme international de tout cela, il y a eu, en
janvier 2003, pour présider la 59¬ session de la Commission des droits de
l’homme de l’ONU, l’ambassadrice de Libye, Madame Najat Al-Ajjaji. À
ceux qui ont alors objecté que ce pays est plutôt réputé pour ses violations
flagrantes des droits de l’homme, celle-ci a répondu en protestant : « Je
conteste fermement cette affirmation. Il y a peut-être des policiers en Libye
qui donnent parfois des gifles à des détenus dans les commissariats…
Aucun pays n’est complètement innocent, mais je le répète : il n’y a pas de
violation systématique des droits de l’homme en Libye. »
– III –
8. Op. cit., p. 260. J. Freund cite Guglielmo Ferrero, Pouvoir. Les génies invisibles de la cité, Plon,
1945, p. 43.
9. Ibid.
10. Op. cit., p. 261.
11. Voir notamment G. Liet-Veaux, La continuité du droit interne : essai d’une théorie juridique des
révolutions, thèse, Paris, 1942 (Librairie du Recueil Sirey, 1943).
12. Note Dalloz, 1946, p. 321, sous deux arrêts des 16 juillet et 18 décembre 1945, de la Cour de
cassation, chambre civile.
restaurer le pays et à lui éviter de plus grands maux, Vichy n’était pas
illégitime, si l’on envisageait sa situation par rapport à l’illégitimité du
pouvoir occupant. Mais, d’un autre côté, il ne bénéficiait pas de la
confiance due à une autorité « depuis longtemps établie et reconnue sans
conteste par l’adhésion du peuple ». À cet égard, par rapport à une autorité
légitime, au sens traditionnel du mot, il n’était pas légitime.
Dans une démonstration qui pourrait appeler une comparaison, en droit
international public, entre la reconnaissance de facto et la reconnaissance de
jure des États étrangers, Gaston Fessard distingue deux niveaux. Il existe,
en effet, une légitimité de fait, au sens direct, admise en raison de l’existence
du juste et du légal par opposition à ce qui est injuste et illégal. À un niveau
supérieur, on accède à la légitimité de droit, au sens réflexe, qui implique
davantage en termes de reconnaissance d’authenticité. Entre les deux
niveaux, il n’y a pas de situation de rupture, mais un lien et un lieu de
passage dans un sens ou l’autre. La plénitude de la légitimité suppose que
ce qui est juste et légal soit aussi reconnu comme authentique. Mais il peut
aussi ne pas l’être, estime Gaston Fessard, sans être pour autant rejeté dans
l’injuste et l’illégitime. C’est une autre manière d’envisager le droit en
puissance et le droit en acte.
Rien d’étonnant si l’on constate à nouveau l’influence de Kojève et une
compréhension foncière de la légitimité du politique, en dépit des vacances
de la légalité. C’est d’ailleurs pourquoi l’attachement obstiné de certains
bons esprits à la légalité dans certaines situations bouleversées apparaît tout
simplement dérisoire, si ce n’est ridicule. En voici deux exemples, tous
deux relatifs aux événements d’une même année : 1944.
Le premier concerne Saint-John Perse ou plus justement Alexis Léger
dont l’influence a été considérable entre les deux guerres mondiales sous le
signe du droit des traités et, en ce sens, d’un juridisme des plus illusoires.
De sa jeunesse et de ses études de droit, il a toujours gardé « le goût des
rapports bien réglés entre les hommes, entre les hommes et les choses 15 ».
D’où cet enchevêtrement d’alliances par lesquelles on crut pouvoir
conjurer le retour des guerres, la revanche des Allemands, le péril
communiste. C’était un peu vite négliger la fragilité des constructions
juridiques nées à l’ombre de la Société des Nations.
Il faut croire pourtant qu’Alexis Léger, des années plus tard, n’avait
décidément rien compris et rien oublié. Dans une lettre non apocryphe,
non réécrite par lui-même pour flatter son propre portrait, il écrit, le 31
janvier 1944, au président Roosevelt : « L’heure est proche où les conve-
nances militaires, dans la préparation de l’invasion, peuvent imposer aux
Alliés les plus lourdes responsabilités morales face au peuple français. À
quelque modalité qu’il faille recourir pour l’administration provisoire des
15. Mireille Sacotte, Saint-John Perse, P. Belfond, coll. « Les dossiers Belfond », 1991, p. 92.
17. Soixante jours de prison in Cinquante ans d’occupations, Presses de la Cité, coll. « Omnibus »,
p. 983.
Souvenirs personnels
J’ai rencontré Alexandre Kojève en 1948 lorsqu’en préparant l’agrégation
de sciences économiques, j’ai trouvé ma « matérielle », comme on dit, dans
un poste de chargé de mission à la direction des Relations économiques
extérieures (DREE). À cette époque, Alexandre Kojève est lui aussi chargé
de mission. Car figurez-vous qu’il a commencé à travailler comme
interprète, puis devint chargé de mission. Alexandre Kojève n’a jamais eu
de statut formel, de statut brillant, comme en ont généralement des
hommes de sa qualité dans l’administration française. Je me rappelle qu’il y
eut des démêlés juridiques difficiles pour pouvoir régulariser sa situation et
le remercier ainsi de tous les services qu’il avait rendus à la France.
J’ai donc été amené, comme chargé de mission, à accompagner
Alexandre Kojève à l’Organisation européenne de coopération économique
(OECE) qui avait été créée une année auparavant et dont les
responsabilités étaient importantes, puisqu’il s’agissait pour les pays
d’Europe occidentale de se réunir afin de répondre aux États-Unis qui
venaient de décider par l’aide Marshall de permettre la reconstruction de
l’Europe. L’ensemble des pays européens s’étaient regroupés pour faire
valoir leurs intérêts et aussi, surtout, pour bénéficier de la manne que
représentaient les milliards de dollars déversés par les États-Unis. C’est
donc à cette période que j’ai eu l’occasion de voir Alexandre Kojève
travailler et d’apprendre à ses côtés la manière de faire face aux méandres
des négociations internationales. J’ai aussi eu la chance de connaître ce que
j’appellerais le cercle kojévien.
J’ai partagé à la DREE le bureau de Mme Anne Weil, la femme du grand
philosophe Éric Weil, lequel préparait à cette époque sa thèse qui sera son
livre Logique de la philosophie. Éric Weil devra beaucoup à Alexandre
facile de déconcerter Raymond Aron, que j’ai bien connu. Raymond Aron,
qui considérait Alexandre Kojève comme le plus grand philosophe de notre
temps, n’a jamais pu comprendre les propos politiques de Kojève,
notamment à l’égard du stalinisme et de la Russie soviétique. Je pense
qu’Alexandre Kojève, s’amusait un peu à dire à Raymond Aron qu’il était
stalinien de stricte observance. Raymond Aron a écrit à propos de lui :
« Était-il sincère ou plus précisément, en quel sens était-il sincère ? »
Que la Russie peinte en rouge soit gouvernée par des brutes, Alexandre
Kojève ne le niait pas en privé. Restait-il en lui un patriotisme russe caché
et rationalisateur ? Je n’en doute pas. Je crois que sur ce point, Raymond
Aron a raison. Au-delà des vicissitudes de la politique en Russie, Alexandre
Kojève était profondément attaché à son pays et voyait dans l’expérience
soviétique, stalinienne, un redressement de l’économie de son pays, un
renforcement de cette grande nation, même s’il était loin, à mon sens, de
partager les idées politiques qui sévissaient à cette époque en Russie.
« Tout être humain a plusieurs facettes, il montre tantôt l’une tantôt
l’autre », écrivit Robert Marjolin. Selon l’interlocuteur et la situation,
Alexandre Kojève a montré beaucoup plus de facettes que les autres
personnes que j’ai connues dans ma vie. Quand il se faisait passer pour la
conscience de Staline, entre guillemets, je me demande si ce propos consti-
tuait une partie du jeu dans lequel il se complaisait. Je suis sûr que oui. Le
jeu, le mot est très important. Je n’oublie pas ce qu’Alexandre Kojève m’a
dit un jour : « La vie humaine est une comédie. Il faut la jouer sérieuse-
ment. » Mais Marjolin conclut : « Je ne sus jamais qui il était réellement. »
Olivier Wormser pense que Kojève était un homme de droite, très différent
par conséquent, au fond de lui-même, de l’homme qui pouvait émettre des
propos sarcastiques de temps à autre et répéter son adhésion profonde à la
politique de Staline. Mais là aussi, c’est un autre diplomate, François
Valéry, le fils de Paul Valéry, qui a été représentant de la France à l’OCDE
qui écrit : « S’il n’était pas un homme de droite, il n’était certainement pas
un homme de gauche. » Au-delà de cela, qui était-il ? Je ne pense pas être
en mesure de répondre. Je ne l’ai jamais déchiffré, tout en ayant l’impres-
sion que nous pouvions avoir un contact très heureux avec lui. Montrait-il
juste la surface de ce qu’il était ou pas ? Je n’en sais rien.
Autrement dit, Alexandre Kojève était énigmatique et c’était là à mon
sens une grande partie de son charme. Mais quand nous nous demandons
qui était Alexandre Kojève, je crois que la réponse est simple. Elle vous
décevra sans doute. Il était Alexandre Kojève. Or, cela signifiait beaucoup
quand on voyait l’homme et quand on était à ses côtés.
tions majeures. Je ne crois pas que cette idée était éloignée de ce qui a été
fait dans les accords qui ont été passés par les pays du Marché commun
avec leurs territoires d’outremer. Ces accords ont apporté une stabilisation
des prix à ces pays, qui a été utile à leur développement. Alexandre Kojève
était méfiant au sujet de l’action des Nations Unies à l’égard des pays
dépendants et il pensait que les pays européens devaient, pour mener leurs
actions, constituer une base sûre d’aide aux pays en développement.
Ainsi se constituerait, à son avis, l’Europe économique à laquelle il
aspirait. Pour lui, le but des stratèges européens était de parvenir à empê-
cher que les États-Unis ne confisquent les projets présentés à l’époque au
seul profit d’eux-mêmes. Il fallait en revanche que l’Europe s’efforce de
prendre en main ces projets pour éviter la prépondérance des capitaux
américains. Je disais tout à l’heure quelle était la méthode de Kojève. Il y a
une idée de base chez Kojève à cette époque, à savoir que la France donne
une impression irrésistible de faiblesse économique et financière en raison
de son protectionnisme. Il constate ce que nous avons toujours constaté
dans les négociations internationales, c’est-à-dire qu’à un moment donné,
tous les partenaires de la France s’arrangent entre eux pour que la respon-
sabilité de l’échec soit imputable à la France, à sa mauvaise volonté, et à
son incapacité à faire face aux propositions qui sont présentées, notamment
en matière d’ouverture des marchés. Alexandre Kojève craignait qu’à cette
occasion, l’Allemagne puisse s’ériger en championne de l’Europe en pro-
fessant un dynamisme ouvert à toutes les initiatives libérales et que l’Angle-
terre, bien entendu, se joigne à l’Allemagne pour retrouver l’inspiration qui
était celle de l’ouverture du marché proposée par les États-Unis. Pour avoir
vécu cette période, je peux vous dire que ce que j’exprime actuellement
n’est nullement une fabulation.
La grande difficulté de la négociation internationale pour la France, et
cela ne se limite pas simplement à cette époque, c’est de faire en sorte que
les partenaires ne se regroupent pas à l’encontre de ses propres intérêts.
Alexandre Kojève avait une idée simple pour remédier à cela. Il fallait
éviter le succès anglo-germanique. Alors, disait-il, « la France doit montrer
de façon évidente sa bonne foi et sa résolution en faisant de la surenchère ».
Je vous ai expliqué tout à l’heure comment il jetait la confusion dans les
discussions au sein des Comités auxquels il participait au titre de la Délé-
gation française. Mais il avait également cette idée qu’il fallait faire de la
surenchère et qu’en faisant une surenchère libérale, par l’annonce d’une
mesure libérale particulièrement importante, la France pourrait se montrer
capable de résister aux oppositions qui se manifesteraient et retourner la
situation en sa faveur. Ce que je dis là montre pourquoi j’ai conservé un
souvenir particulier, dans la suite de mes responsabilités, des enseigne-
ments que j’avais pu tirer en travaillant aux côtés de Kojève.
Stanley Rosen
1. Extrait de : Stanley Rosen, Metaphysics in ordinary Language (St. Augustin’s Press, chap. xv,
p. 258-278).
old, or what Raymond Aron described to me, upon our first meeting, as « a
bright young man – but not too young ! » He was sufficiently polite to
refrain from qualifying the degree of my brightness. This ambiguous
compliment was accurate enough with respect to my age, which permitted
me to admire the striking personalities of contemporary Paris whithout
becoming their disciple. I had, so to speak, been inoculated against the
pathos of Old Europe by growing up in the United States, and against
discipleship by the spectacle of the circle (or rather circles) rotating around
my old teacher at Chicago.
As this is a memoir of Kojève’s Paris, I need to say something about
those Parisians of the time who were most important or striking to me. My
wife and I arrived in Paris on the day before the now-famous colloquium at
Royaumont on dialectic, to which we had been invited by our friend Jeanne
Hersch, a professor at Geneva and a well-known member of the philoso-
phical world of Paris. I was officially introduced to this world by Jacques
Lacan, a dour, gray-faced man in a black suit who was speaking that day on
what I vaguely remember, probably incorrectly, as the mirror image. I un-
derstand that his talk, which continued for some three hours, was an
epoch-making event in postmodernism, and so in the annals of the influ-
ence of Kojève, whose famous lecture-course on Hegel Lacan had
followed.
Like so many other Parisian celebrities of the day, Lacan, according to
my information, had been deeply influenced by Kojève’s analysis of the
master-slave dialectic. To anticipate, when I once asked Kojève about
Lacan, he replied, « Il gagne beaucoup d’argent. » To return to the lecture,
it was delivered in a stuffy, overheated room filled largely with central
European specialists in dialectic, all wearing identical dark suits with widely
spaced chalk stripes and all puffing away on unbearably strong cigarettes.
My wife left after a quarter of an hour ; I stayed for another thirty minutes
or so, trying desperatly to keep breathing, both literally and figuratively, in
the thick atmosphere of my colleagues’ cigarettes and the lecturer’s un-
assimilable rhetoric. I found Lacan pretentious, obscure, and dull, a per-
ception that will perhaps outrage the readers of this memoir but which I
must confess I have retained for thirty-five years. This is obviously not in-
tended as an informed scholarly judgment ; every effort on my part to re-
place initial impressions by careful study of the key texts has met with
failure.
This was perhaps the most important event of the conference from a
historical standpoint, but it was only a passing moment for me. There were
in attendance a wide assortment of individual types, ranging from the
foolish to the profound, each with its special contribution to the education
of a (not too) young American. How well I remember one Parisian manda-
rin in his midthirties, to whom I was introduced by Jeanne Hersch as
someone who shared his interest in Heidegger. The gentleman in question
refused to look at me and treated me to five minutes of intricate tooth-
picking (his own, of course) with the fingernail of his right thumb as I
muttered the usual inanities. I had previously witnessed the dental ritual
only as practiced on film by Brigitte Bardot, for whom I took it to be a
signal of sensuousness. In the case of my present interlocutor, who had
been, I was told, an assassin for the Greek communist party, it seemed
more like a symbolic execution.
It was only later that I came to understand the aforementioned gentle-
man’s obvious dislike of someone about whom he knew virtually nothing.
His behavior was inspired in large part by an anti-Americanism that was
unfortunately not atypical of Parisian intellectuals of his generation in the
1960s. This is a topic that offends some French scholars when I mention it,
but I cannot sympathize with their irritation, especially after having been
subjected while living in France to countless episodes of rudeness and quite
banal criticism of the United States. On one point at least, a memoir is
exactly like a scholarly essay. One must tell the truth. It would be absurd
for me to have to say that many of my best friends, in particular my wife,
are French, and that I have had some of the most satisfying philosophical
experiences of my life in their company. It also has to be said that the
strong point of the French character is not that of taking criticism well.
The fact remains that in 1960, the influence of Marxism in general and
of Sartre and de Beauvoir in particular was extremely strong in Paris. The
anti-Americanism of these persons is a matter of public record and does
not rely upon anecdotes or personal memories. One should bear in mind
associated phenomena such as de Gaulle’s insistence upon keeping the
Americans from tarnishing the lustre of French glory, as well as the disdain
felt at that time by most French philosophers toward the philosophical
movements of the English-speaking world. At the deepest level, this phi-
losophical condescension toward Americans in particular was in no small
part due to the influence of Kojève but above all to that of Heidegger. I
should say that at this period in my life, I was philo-European and entirely
prepared to share in the criticism of the philosophical doctrines of my
compatriots. What I was not prepared to accept was ignorant and malicious
criticism of my country.
This unpleasant situation encouraged me to spend much of my time
with Russians, Polish and Lithuanian Jews, and priests, all in their late fif-
ties and sixties and all happily immune to the vulgar consequences of cur-
rent fashionable ideologies, even when they shared in their intellectual for-
mulations. The general view of virtually everyone with whom I came into
contact was that America should be regarded at best by analogy with the
Romans, whereas the French, of course, were the classical Greeks. I also
encountered this view in Great Britain, but with a slight variation,
according to which the English assumed the role of Hellenic mentors to the
American Romans. In Germany and Italy, strikingly enough, I found wide-
spread admiration for the United States, ambiguously expressed at times
(« You won the war ! We must be like you ! » I was told in Tübingen by a
prominent surgeon) and too often connected whith the desire to receive
invitations from wealthy American universities.
To restrict myself to Paris, the French at that time showed nothing of
the desire to accommodate their superiority to the largesse of American
academic institutions, nor did they wish to turn their own philosophical
faculties into bastions of pragmatism and Anglo-Saxon analytical philoso-
phy, as did some of the brightest youger Germans. These latter were
understandably motivated by a revulsion toward the philosophical views of
the generation between the two world wars, and in particular toward
Heidegger, who was widely acknowledged to be a Nazi as well as an unsa-
vory personality in other respects, and whose influence was held largely
responsible for the destruction of German civil and spiritual society.
In France, on the contrary, Heidegger was (and is) held in high repute.
The firs half of his famous observation that, metaphysically speaking,
America and Russia are the same, and that these two countries constitute a
pincers between the two tongs of which Germany is impaled, was endorsed
by Kojève himself. It is a curious phenomenon that France and United
States are the two countries in which defenders of Heidegger’s personal
character have held out the longest against the evidence. To explore in de-
tail why this might be so would take me too far afield. Suffice it to say that
Heidegger provided a rallying point in the United States for many of those
who rejected, or who were rejected by, the dominant analytical movement
in academic philosophy. With respect to France, it should at least be noted
that Jean Beaufret, one of the most influential philosophy professors in
Paris (he taught at the lycée Louis le Grand), was a close friend to
Heidegger and shared his political and social ideology. As the case of
Derrida is enough to exhibit, however, it is hardly possible to connect
Heidegger’s influence in France with a proclivity toward anti-Semitism.
That this influence should take the political form characteristic of the left
rather than the right is also a matter that deserves attention.
It is surprising to recall how much of the viewpoint on America held
even by intellectuals and artists was apparently shaped by Hollywood and
the comic strip. The fantasies of political conviction also played a
considerable role here. I will rest content with a single anecdote from a
slightly later period. In 1963-1964 I was a postdoctoral fellow at the Hu-
manities Research Institute at the University of Wisconsin. One day we
were visited by Nathalie Sarraute, a prominent French novelist and a Jew.
She was seated next to me during lunch, presumably because I spoke
French. When Sarraute learned that I was also Jewish, she informed me
that there were a number of public beaches in New York City where Jews
were not permitted to swim. I was unable to shake her conviction on this
point, which she had acquired in Paris.
I want to expand the previous remark about Hollywood films. These
were extremely popular with French intellectuals and students, who would
stand in long lines in the rain in order to see a Robert Mitchum or Jerry
Lewis film, very much as New Yorkers did for the films of Ingmar Bergman
and Federico Fellini. These American films were discussed in great detail
and highly appreciated ; yet paradoxically enough, they served as an im-
portant basis for the largely pejorative view of American life. A similar at-
titude prevailed toward « le Coca » (Coca Cola, of course), which Parisians
consumed in vast quantities, even as they castigated Americans for
preferring it to wine. And the same story could be told about popular
music. At a more serious level, the undeniable fact of racism in the United
States was put to unfair use by Parisians, who seemed not to notice that
blacks were conspicuous by their absence from fashionable districts such as
the eighth and sixteenth arrondissements.
I will add a word about anti-Americanism when I discuss Kojève. To
return to Royaumont, another amusing aspect of the event is that I was one
of four native speakers of English at the conference, the other three being
G. R. G. Mure, John Findlay, and Leslie Beck. For the first time in my life,
I was classified as an Anglo-Saxon. I maintained cordial relations with
these men after the conference, to one degree or another, but that is part of
a different story. It figures in this memoir as a background detail or prepa-
ration for the parousia of Kojève. These charming and articulate Anglo-
phones helped to mediate my entrance into continental dialectic, as well as
providing me with living examples of what British philosophy had been like
prior to the triumph of ordinary language analysis. Mure, who belonged to
the era of Collingwood and Joachim, was especially bitter about the advent
of analytical philosophy, wich he attributed to the loss of an entire genera-
tion of gifted young men in the First World War. One does not have to
accept either his dislike of analytical philosophy or the precise form of his
explanation for its rise to power in order to see that there is a connection
between World War One and the changing of the guard in European intel-
lectual life. The age of analysis and the age of Angst vor dem Tode are the
theoretical and practical consequences of the destruction of a historical
epoch.
It was at Royaumont that I first encountered a number of figures who
played a peripherical role in my Parisian education, among whom perhaps
the most hospitable was Lucien Goldmann. Goldmann had an ambiguous
reputation in Paris as a kind of lackey for Georg Lukács. His works was
never as highly regarded on the Continent as it came to be for a short time
among the Americans and English. I found him both open and polite,
despite his obvious fanaticism : an intriguing combination. He invited me
to his apartment, where, after his wife had served us coffee and pastries,
Goldmann inquired in a high, speaky voice, « Alors ! Quelle est votre
position philosophique ? » I could think of nothing better to say than « Je
suis platonicien » or something of the sort. « Platonicien ! » Goldmann
screamed, and proceeded to speak for two hours at machine-gun-like
speed, largely about Kasavubu, Mobutu, and Lumumba, leading figures in
the contemporary crisis in the Congo. I liked him quite a bit but found his
views to be conventional historicism and in no way comparable to the
ture of pre-World War II Europe. However this may be, there was a large-
ness of spirit in the « stars » of the previous generation that has too often
been replaced by narcissism and sometimes even madness in their contem-
porary successors. Eccentricity has replaced greatness of soul, and rhetori-
cal posturing too frequently pretends to be originality of thinking. I believe
that the main reason for this deterioration is obvious : a widespread rejec-
tion of the traditional paradigm of the philosopher as a person of universal
Bildung. There has been a shift in our conception of wisdom, as is perhaps
most obvious in the English-speaking world, where the term has acquired a
pejorative, ironical sense. It would take me too far afield to discuss the rea-
sons for this shift. Let me instead try to describe briefly the Stimmung, or
attunement of the spirit, characteristic of the older view. A moment ago I
used the expression « greatness of soul ». If taken strictly in the Aristotelian
sense of megalopsuchia, the term is misleading. Nor would it be precise
enough to speak of an aristocratic bearing, although this contains an ele-
ment of what I have in mind. The best representatives of the European
formation between the two world wars were stamped by a blend of courtli-
ness and freedom : to be a philosopher was for them to hold strong views
that one could defend with competence and elegance, but views that were
held by a free spirit rather than holding or binding the spirit in the grip of
an ideology, or even worse, a pose of freedom.
I grant at once that this is inadequate, but at least it points in the right
direction. Let me try one more formulation. The manners, the well-bred
humor, the irony modulated by good-natured playfulness were an expres-
sion of nobility of the intelligence and spirit, not of the aristocracy of class
or wealth. There is today instead a rejection of nobility, a celebration of
technique rather than universality, and most striking of all, the transforma-
tion of the praise of freedom into an ideology that narrows rather than en-
larges the view. The earlier complex of characteristics was sustained by its
roots in the European cultural heritage. Having been uprooted from that
soil, the contemporary spirit has withered in its freedom. I want to empha-
size that this « paradigm shift » is not due to science and technology in
themselves but rather to a different and narrower conception of the relation
between philosophy and science. One has only to compare the philosophi-
cal writings of Cantor, Brouwer, and Gödel with contemporary philosophy
of mathematics, or of Bohr, Heisenberg, and Weizsäcker with recent work
in the philosophy of physics, to appreciate the difference.
Needless to say, I have been attempting to describe two general types or
paradigms, not the many exceptions to both. And no doubt even whithin
the highest exemplars of the older model, there were blemishes. The most
pertinent example for the present occasion is Kojève himself. Before I turn
my thoughts directly to Kojève, let me say a few words about the other four
thinkers who particularly impressed me as products of a now-dead civiliza-
tion.
Of these four, I have the least to say about Koyré because I saw him the
least, not because I do not estimate him highly. He was a gentleman and a
scholar, lucid, erudite, rational, and polite. The one thing that seemed to
be missing was philosophical mania. I was not surprised to learn that al-
though it was Koyré who had invited Kojève to lecture on Hegel at the
École des hautes études in the early thirties, relations between the two men
were currently poor. Kojève mentioned to me that Koyré thought him to
have appropriated the latter’s doctrine on the connection between
Christianity and the origin of modern science, but I suspect that the pecu-
liar personality of Kojève and his infinitely greater charisma generated a
feeling of rivalry in a dimension in which Koyré could not compete.
Some readers may be surprised that I include Gabriel Marcel in my list
of five, and it has to be said at once that I know very little about his phi-
losophical productions. The only passage that stays in my mind is a com-
ment somewhere on the French Revolution. Marcel accepts whithout
qualification liberty and fraternity but notes that equality is a difficult con-
ception. Or so I remember it. My homage is to the man and his vivid per-
sonality and keen intelligence as well as to his great generosity to younger
philosophers. I saw him privatly once or twice and attended his salon on a
few additional occasions, where I was invited to give a paper. I could not
say that I felt any sympathy with Marcel’s political views, the articulation of
which played a major role in his salon. His circle consisted largely of the
conservative wives of rich Catholic bankers and industrialists. I shall always
remember ascending the steps to his apartment on the Rue de Tournon
shortly after de Gaulle had given Algeria its independence. The hallway
reverberated to the sound of Marcel’s voice as he read from his weekly
editorial (I do not recall for which paper) : « General de Gaulle, Je ne vous
aime pas ! » Impossible to reproduce in print the passion and the emphasis
whith which this line was delivered. And yet, Marcel was a friend of
Fessard and Aron, and that in itself speaks well for him. He was also
immune to contemporary ideological prejudices and, despite his advanced
age, surprisingly quickwitted and fresh in the face of novel ideas. He is to-
day largely forgotten, and I want to remember him here as a superior hu-
man being of great cultivation.
Raymond Aron presumably needs no introduction to readers of this
memoir. I shall restrict myself to a few personal impressions of this unusual
man. It goes without saying that he was highly intelligent, extremely witty,
and spiritually vivacious. He was one of the regular auditors of Kojève’s
seminars on the Phenomenology during the thirties, and the two men re-
mained on terms of close friendship. Unlike many Parisian intellectuals,
including, unfortunately, Kojève (but not Fessard), Aron was politically
sane. His record of opposition to Marxist corruption of political and phi-
losophical thought is outstanding in its courage and lucidity. It is today,
but it was even more so in the sixties. It should also be noted that Aron re-
garded Kojève as the most intelligent human being he had ever met, a
judgment that he repeats in his memoirs. Aron was as philosophical spirit,
of forty-five minutes, yet I recall his appearance vividly. The reader may
find my suggestion frivolous, but I believe my difficulty in conjuring up
Kojève’s face is because there was something in his skeletal configuration
and gait that reminded me of T. S. Eliot. My contact with the great poet
was quite brief and entirely trivial. As a graduate student at the University
of Chicago, I was employed for a time as a waiter at the faculty dining club
(known as the Quadrangle Club). One afternoon, Robert Maynard
Hutchins, Julian Huxley, T. S. Eliot, and a specialist on dental caries, the
vice-president of the university, whose name, I think, was Ralph Wendell
Harrison, walked into the club and took a seat in my section. I was petri-
fied with fright. Hutchins, a very tall, splendid, and arrogant looking man,
did nothing to reassure me when he opened the episode by pointing to his
coffee cup. « Do you see that cup ? Keep it filled at all times ! » I skip di-
rectly to the climax. The four guests had ordered Wiener schnitzel, and I
brought out only three portions. As long as I live, I shall hear Hutchins
shouting across the hall toward me, « Waiter ! More Wiener schnitzel ! »
Let the Freudians make of this what they will. I admit everything. As for
Eliot, he sat through the entire meal in silence, hunched over his various
plates, and in particular with his striking profile dangerously close to im-
mersion in the soup, ignoring even my sotto voce request if I might give him
more coffee. Eliot’s face I remember perfectly. Kojève was somehow a
Slavic version of T. S. Eliot. And yet this is absurd ; I was not afraid of
Kojève, nor was he grim and silent. Even as I write these words, his fea-
tures begin to merge from the foggy memories of the past. His cheekbones
were rather high and his cheeks somewhat hollow ; his nose was nothing
like Eliot’s but much straighter. He wore heavy, horn-rimmed glasses and
smoked constantly, waving a cigarette holder as he talked. His pace was
heavy and his arms long ; it was here that the resemblance to Eliot struck
me, as also with the spectacles. Or so I remember it. This is how his image
shakes itself loose from what is for me its Doppelgänger.
To turn now to his personality, I want first to speak of the difference
between philosophers and professors. Kojève was widely regarded in Paris
as a man of unusual arrogance, and in some superficial sense this is no
doubt a correct assessment. Kojève did not suffer fools glady. If he was
uninterested in someone, he could be abrupt and even rude. This is no
doubt a fault, but it does not take us to the heart of the matter. The Pla-
tonic dialogues make it evident that Socrates, with all his Attic urbanity,
could be merciless to the pretentious and the vainglorious. Simply by his
presence, Socrates constituted an existential challenge to those who prided
themselves on their wisdom or knowledge. I am not implying that Kojève
was at the same level as Socrates. But his superiority to his contemporaries
was equally obvious.
Socrates is described in the dialogues as seeking out promising youths in
order to interrogate them. With rare exceptions, Kojève sought out no
one ; people sought him out. If the auspices were good, Kojève was direct,
open, friendly, and attentive to his visitor’s views. I have been told that
spontaneity is a characteristic of the Slavic temper. Perhaps so. More plau-
sible to me is the argument that professors suffer from the vanity induced
by decades of captive audiences and the pursuit of professional honors.
The professorial soul is narrowed by a lifetime of dedication to a special
field of study or the application of a particular technique. But Kojève was a
civil servant, and professors might also be philosophers. Let us say simply
that the combination of Slavic spontaneity and freedom from the customs
of the academic life allowed Kojève’s philosophical nature room in which
to expand. One entered directly into conversation with him, and by this I
mean that the conversation, and not the ceremony of society, was the me-
dium of social intercourse.
There was, however, also an unsatisfying, even disconcerting side to
Kojève, one that is most obviously visible in the defects of exaggeration and
desire to épater le bourgeois that mar his written texts (he did not himself
publish books ; this was done for him by others, who edited his lecture
notes or manuscripts). Whereas Kojève was entirely cordial and attentive to
his favored visitors, and conversations with him were never lectures but
genuine exchanges, he rarely failed to radiate the aura of supreme self-con-
fidence and superiority to everyone, which may or may not have been war-
ranted, but which marred that superiority. I have no objection to Kojève’s
perception of is own worth, and neither would I expect someone of his re-
markable nature to conceal his virtues behind a false veil of humility. My
point is that Kojève made something of a production of concealing his su-
periority by an almost constant play of irony, sometimes expressed verbally
but often restricted to a slight smile, a wave of the cigarette holder, or a
twinkle in the eye.
As I have already indicated, Kojève regularly spoke of himself by name,
introducing some heterodox pronouncement or another with the formulaic
« X says so-and-so, but I, Kojève, say… » He often stated his superiority by
referring to himself as a god, although once he qualified this assertion by
adding that his secretary laughed when he made the claim. More irritating,
however, was his habit of reminding me that « Americans play with balls,
whereas I, Kojève, play with people. » To be honest, I found this all very
amusing and impressive at the time, and it is entirely irrelevant to me
whether Kojève was letting me into his confidence or playing with me. The
premise of our conversations was that whereas it went without saying that
he was the teacher and I the student, the reason he was allowing me to
converse with him was that I deserved to be his student.
I am dwelling on this point because I think it is important to an under-
standing of Kojève’s nature. It has nothing to do with my own amour-
propre but with the degree to which Kojève was a genuine philosopher or,
perhaps more precisely, with what it means to be a genuine philosopher,
rather than a famous professor or statesman. There are two ways in which
highly gifted individuals play with people. The first is by attempting to
assimilate them into the game and thereby to raise them beyond their usual
level. The second is to keep reminding them that one is playing with them.
Kojève was a gamester in both ways, but whereas the first was his virtue,
the second was his vice. In my opinion, this way of playing was an expres-
sion of Kojève’s dissatisfaction with his own limitations, not in comparison
to his interlocutors and certainly not to me, but to the world-historical
figures to whose eminence he aspired, among whom the outstanding indi-
vidual was, of course, Hegel.
As is well known, Kojève held that history in the philosophical sense of
the term had come to an end with Hegel, and that nothing remained for his
successors but the task of clarifying certain points in the absolute system
and playing their various roles in the achievement of the universal world-
state. In one famous formulation, these roles would culminate in
lovemaking and the performance of the Japanese tea ceremony. This is not
the place for a scholarly exegesis of Kojève’s interpretation of Hegel or
world-history. This is a memoir, and the nature of a memoir permits me to
speak of something more important than absurd philosophical doctrines. I
take Kojève’s theses on the end of history (and so too of philosophy) to be
his version of the response by Leo Strauss to the dilemma facing those who
aspire to philosophy yet fall short of the highest level of intellectual and
spiritual power. According to Strauss, philosophy is the continuous investi-
gation of the very few plausible solutions to the fundamental problems, and
not the convinced advocacy of a solution to each problem. Again I say :
perhaps so. But the greatest philosophers did not restrict themselves to
examining plausible answers to fundamental questions. They answered
those questions, and they did so even when the answer took the form of
further questionings. I mean by this that one cannot raise the fundamental
questions if one does not know the foundation, and it is this knowledge
that is the essence of philosophy. If one knows the foundations, then the
answers to the fundamental questions become less important than the cor-
rect expression of the questions themselves. But one has to be able to
describe the foundation.
Kojève once said to me that he and Strauss were the two genuinely
original thinkers of their time because whereas others asserted the
originality of their own views, Kojève upheld the teaching of Hegel and
Strauss defended Plato. Taken at face value, the words mean little or
nothing ; Hegelians and Platonists are, so to speak, a dime a dozen. I think
Kojève meant rather to say something like this. He and Strauss had under-
stood the impossibility of philosophy in the grand or traditional sense but
responded differently to this recognition. For Strauss, the impossibility of
determining the correct answers to the fundamental questions left us with
the task of attempting to find the questions. For Kojève, the same impossi-
bility is the foundation of human freedom. We are free to invent our own
answers to the questions that are seen to be fundamental because they mo-
tivate the very problematic of the philosophical nature. For Kojève, the in-
vented answers are his interpretation of Hegel, in the broadest sens of a
Ce texte n’est pas à proprement parler un inédit. Il a été, en effet, publié dans le
numéro inaugural de La Règle du jeu, revue fondée par Bernard-Henry Lévy en
1990, accompagné de quelques commentaires. Une traduction en italien a été
également publiée dans le recueil de textes d’Alexandre Kojève intitulé « Il silenzio
della tirannide », avec un commentaire d’Antonio Gnoli (Milan, Aldelphi
Edizioni, 2004). On n’a retenu ici que quelques extraits, provenant des trois
premières sections de l’étude (qui en compte quatre) ; ils forment un ensemble
cohérent et renvoient, pour l’essentiel, aux citations dont M. Raymond Barre a
émaillé son intervention.
L’origine de cette « esquisse » reste mystérieuse. On ne sait pour qui et dans quel
contexte elle fut rédigée. Sa date, 27 août 1945, au sortir de la Seconde Guerre
mondiale, ne peut qu’intriguer ; le choix d’un « Empire latin » aussi. On sait
qu’Alexandre Kojève suivait de près l’évolution de la situation internationale, et,
comme de nombreux politologues, il s’inquiétait de la faiblesse d’une Europe
démantelée, face aux deux « géants » qu’étaient alors les États-Unis et l’URSS.
Un petit dossier accompagnant la dactylographie du texte contient quelques
coupures de presse, provenant du journal Le Monde, numéro du 7 juin 1945
(« Les données d’un accord occidental »), puis numéro du 17 juillet 1945
(« L’Union occidentale vue de Londres »), qui évoquent un rassemblement,
autour de la Grande-Bretagne, de la France, de la Hollande et de la Belgique, ou
l’union de l’Angleterre avec la France, les Pays-Bas, la Belgique et le
Luxembourg… ; tandis que, le 20 juillet, une dépêche de Londres évoque un
projet de « citoyenneté commune scandinave ». Le dossier contient aussi la copie
d’une note rédigée « deux mois avant la libération » par l’écrivain et résistant
Jean Cassou et relative à « un projet d’union latine ». C’est ce projet que va
reprendre Alexandre Kojève.
La manière dont ce texte fut publié dans La Règle du jeu ne manque pas
d’étonner : en effet, le comité éditorial (sous la plume de Dominique-Antoine
Grisoni) a jugé bon de le tronquer de plusieurs paragraphes « reposant sur des
données économico-politiques dépassées » !
Il semble que le moment soit venu de mettre au point une édition intégrale de ce
texte, en le replaçant dans son contexte et en le munissant d’un appareil de notes
adéquates. Le caractère obsolète de certaines pages n’obèrent pas
fondamentalement la valeur prémonitoire de nombre de vues qu’il contient.
Alexandre Kojève
1. Texte publié pour la première fois dans le numéro 1 de la revue La Règle du jeu.
I. La situation historique.
1.
Il n’y a pas de doute qu’on assiste actuellement à un tournant décisif de
l’histoire, comparable à celui qui s’est effectué à la fin du Moyen Âge. Les
débuts des Temps modernes sont caractérisés par le processus irrésistible
de l’élimination progressive des formations politiques « féodales », qui
morcelaient les unités nationales, au profit des royaumes, c’est-à-dire des
États-nations. À l’heure actuelle ce sont ces États-nations qui,
irrésistiblement, cèdent peu à peu la place aux formations politiques qui
débordent les cadres nationaux et qu’on pourrait désigner par le terme
d’« Empires ». Les États-nations tout-puissants encore au XIX¬ siècle,
cessent d’être des réalités politiques, des États au sens fort du mot, tout
comme cessaient d’être des États les baronnies, les villes et les archevêchés
médiévaux. L’État moderne, la réalité politique actuelle, exigent des bases
plus larges que celles que représentent les Nations proprement dites. Pour
être politiquement viable, l’État moderne doit reposer sur une vaste union
« impériale » de nations apparentées. L’État moderne n’est vraiment un
État que s’il est un Empire.
[…]
2.
L’irréalité politique des nations, qui apparaît en fait, quoique d’une façon
peu marquante, dès la fin du siècle dernier, a été plus ou moins clairement
reconnue dès cette époque même. D’une part, le Libéralisme « bourgeois »
proclamait plus ou moins ouvertement la fin de l’État en tant que tel, c’est-
à-dire de l’existence proprement politique des Nations. En ne concevant
pas l’État au dehors du cadre national et en constatant en même temps,
plus ou moins consciemment, que l’État-nation n’était plus politiquement
viable, le Libéralisme proposa de le supprimer volontairement. L’entité
essentiellement politique, c’est-à-dire en fin de compte guerrière, qu’est
l’État proprement dit, devait être remplacée par une simple Administration
économique et sociale, voire policière, mise à la disposition et au service de
la « Société », qui était d’ailleurs conçue comme un agrégat d’individus,
l’individu étant censé incarner et révéler, dans son isolement même, la va-
leur humaine suprême. Ainsi conçue, l’Administration « étatique » libérale
devait être foncièrement pacifique et pacifiste. Autrement dit, elle n’avait
pas à proprement parler de « volonté de puissance », et par conséquent nul
besoin opérant ni désir efficace de cette « indépendance » ou autonomie
3.
Il serait vain de vouloir maintenir à la longue la réalité politique d’une
Nation quelle qu’elle soit dans un monde où subsistent déjà des Empires ;
l’Empire anglo-saxon, voire anglo-américain, et l’Empire slavo-soviétique.
Même la nation allemande, de beaucoup la plus puissante des nations
proprement dites, ne peut plus y mener une guerre victorieuse, étant ainsi
incapable de s’y affirmer politiquement en tant qu’État. Et on peut es-
compter que même ce peuple foncièrement « utopique » et caractérisé par
une absence remarquable du sens des réalités politiques n’entreprendra
plus jamais une guerre simultanée contre les deux Empires en question.
Autrement dit, l’Allemagne de demain devra adhérer politiquement à l’un
ou à l’autre de ces Empires.
On peut, d’ailleurs, prévoir que l’Allemagne va s’orienter du côté anglo-
saxon. Et on ne risque guère de se tromper en supposant que le bloc anglo-
américain se transformera d’ici peu en un Empire germano-anglo-saxon.
Car dans dix ou quinze ans la puissance économique et militaire, c’est-à-
dire politique, de l’URSS exigera et suscitera un contrepoids en Europe. Or
l’expérience de 1940 a prouvé que ce n’est certainement pas la France qui
pourra le fournir. Seule l’Allemagne (soutenue par le monde anglo-saxon)
est capable de jouer ce rôle, et il n’y a pas de doute que le spectacle d’une
Allemagne réarmée va s’offrir à la génération à venir.
Certes, l’adhésion de l’Allemagne à l’Empire slavo-soviétique n’est pas
absolument impossible, mais elle est fort peu probable, voire pratiquement
exclue. D’abord parce qu’une hostilité méprisante, profonde et séculaire,
oppose les germains aux slaves, tandis que la « parenté » nationale entre
allemands et anglo-saxons, doublée d’une sympathie sincère, quoique pas
toujours partagée pour l’Angleterre, suggère à l’Allemagne l’orientation
anglo-saxonne. Ensuite parce que l’inspiration protestante de l’État prusso-
allemand le rapproche des États anglo-saxons modernes, nés eux aussi de
la Réforme, et l’oppose aux États slaves de tradition orthodoxe. De plus,
2.
On a souvent posé la question du pourquoi de cette décadence de la
France, qui contraste tellement avec le passé brillant et glorieux du pays.
Les explications par la « dégénérescence », la « corruption », la « fatigue »,
etc. sont trop vagues et générales pour signifier vraiment quelque chose.
On pourrait semble-t-il en donner une raison plus concrète et partant plus
convaincante.
D’une part, dans le domaine de l’idéologie politique, le pays continue à
vivre sur la base des idées qui furent définitivement élaborées au cours de la
Révolution. L’idéal politique « officiel » de la France et des Français est
aujourd’hui encore celui de l’État-nation, de la « République une et indivi-
sible ».
D’autre part, dans les profondeurs de son âme, le pays se rend compte
de l’insuffisance de cet idéal, de l’anachronisme politique de l’idée stricte-
ment « nationale ». Certes, ce sentiment n’a pas encore atteint le niveau
d’une idée claire et distincte : le pays ne peut pas, et ne veut pas encore le
formuler ouvertement. D’ailleurs, en raison même de l’éclat hors pair de
son passé national, il est particulièrement difficile pour la France de recon-
naître clairement et d’accepter franchement le fait de la fin de la période
« nationale » de l’Histoire et d’en tirer toutes les conséquences. Il est dur
pour un pays qui a créé de toutes pièces l’armature idéologique du Natio-
nalisme et qui l’a exportée dans le monde entier, de reconnaître qu’il ne
s’agit là désormais que d’une pièce à classer dans les archives historiques,
et d’adhérer à une nouvelle idéologie « impériale », à peine ébauchée
d’ailleurs, et qu’il faudrait précisément élucider et mettre en formule pour
l’élever au niveau de la cohérence et de la clarté logiques de l’idéologie
« nationale ». Et pourtant, la vérité politique nouvelle pénètre peu à peu
dans la conscience collective française. Elle s’y révèle d’abord négative-
ment, par le fait que la volonté générale ne se laisse plus galvaniser par
l’idéal de la Nation. Les rappels de la puissance de la République
indivisible sonnent creux et faux, et l’appel à la grandeur de la France ne
trouve plus l’écho qu’il provoquait encore lors de la guerre 1914-18.
On pourrait presque dire que pour le « Français moyen » la guerre ac-
tuelle n’impliquait dès le début que deux possibilités politiques : la subor-
dination politico-économique de la France soit à l’Allemagne, soit à
l’Angleterre. Et en effet, par moments tout au moins, cette guerre ne pro-
voquait en France des « passions » que dans la mesure où il s’agissait du
conflit entre ces deux tendances « collaborationnistes », conflit où se cristal-
lisait l’opposition traditionnelle, irréductible et désastreuse de la Droite et
de la Gauche. Or c’est peut-être précisément à cause de cela que le soldat
français n’a pas donné son plein en 1940, et qu’après la Libération le
« mouvement de la Résistance » ne rappelle que de fort loin la levée en
masse des temps jadis. Si le Français moyen se refuse visiblement à mourir,
et même à se discipliner et à se restreindre, pour que vive la France, c’est
peut-être tout simplement parce qu’il se rend plus ou moins consciemment
1.
L’ère où l’humanité prise dans son ensemble sera une réalité politique se
situe encore dans un avenir lointain. La période des réalités politiques
nationales est révolue. L’époque est aux Empires, c’est-à-dire aux unités
politiques trans-nationales, mais formées par des nations apparentées.
Cette « parenté » entre nations, qui devient actuellement un facteur
politique primordial, est un fait concret indéniable n’ayant rien à voir avec
les idées « raciales » généralement vagues et incertaines. La « parenté » des
nations est surtout et avant tout une parenté de langage, de civilisation, de
« mentalité » générale ou comme on dit aussi, – de « climat ». Et cette
parenté spirituelle se traduit aussi entre autres par l’identité de la religion.
Une parenté ainsi conçue existe sans aucun doute entre les nations
latines, – française, italienne et espagnole en premier chef. Tout d’abord
ces nations sont éminemment catholiques, même si elles sont
« anticléricales ». En ce qui concerne la France par exemple, l’observateur
étranger est frappé en voyant à quel point les « libres penseurs » et même les
protestants et les israélites y sont pénétrés de la mentalité catholique plus
ou moins laïcisée, dans la mesure tout au moins où ils pensent, agissent ou
réagissent en français. En outre, l’étroite parenté des langues rend le
contact entre les pays latins particulièrement aisés. En ce qui concerne en
particulier la France, l’Italie et l’Espagne, il suffirait dans chaque pays de
rendre obligatoire l’étude approfondie (d’ailleurs très facile) d’une seule
des deux langues latines étrangères pour supprimer tous les inconvénients
que provoque une diversité de langage. D’ailleurs les civilisations latines
sont elles-mêmes proches parentes. Si certains retards dans l’évolution
pourraient faire croire actuellement à des divergences profondes (du côté
espagnol notamment), l’interpénétration qui avait lieu à l’origine (ainsi
qu’à l’époque de la Renaissance, qui est probablement la période historique
latine par excellente) garantit la possibilité d’atteindre à brève échéance une
harmonisation parfaite des divers aspects de la civilisation du Monde latin.
D’une manière générale, les différences des caractères nationaux ne
peuvent pas masquer l’unité foncière de la « mentalité » latine, qui frappe
d’autant plus les étrangers qu’elle est si souvent méconnue par les latins
2.
Si la parenté spirituelle indéniable des peuples latins rend possible la
création d’un Empire, elle ne suffit certainement pas à elle seule pour en
assurer la réalité.
Pour pouvoir tenir tête aux deux formations impériales déjà constituées,
il ne suffit pas à la France d’évoquer l’existence de « sœurs latines » ; il ne
suffit pas aux Latins de conclure entre eux des « Pactes » plus ou moins
balkaniques, ni de former des alliances dans le style des « Ententes », petites
ou autres. Il s’agit de créer une unité politique, réelle et efficace, qui serait
non moins une, réelle et efficace que le British Commonwealth of Nations
ou l’Union des Républiques Soviétiques.
27/VIII/45
Établie parce que l’œuvre d’Alexande Kojève est demeurée jusque-là largement
méconnue, cette bibliographie recense toutes les publications que nous avons pu
retrouver, et que la consultation des manuscrits du philosophe conservés
maintenant au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de
France nous a permis, fort utilement, de compléter.
1926
• Die religiöse Philosophie Wladimir Solowjew’s, Philos. Dissert., Heidelberg, 1926 [nr. inv.
Ruprecht-Karls Universität Heidelberg : W 3651].
1927
• Compte rendu de : LEANG K’i-Teh’ao [Chi-Chao Liang], La Conception de la loi et les théories
des légistes à la veille des Ts’in (1926), dans Evrazijskaja hronika, no 8, 1927, p. 57-61 [en
russe].
1929
• Compte rendu de : K. Ambrozaitis, Die Staatslehre Wladimir Solowieffs (1927), dans Archiv für
Sozialwissenschaft und Sozialpolitik, vol. 61, 1927, cahier 1, p. 199 [en allemand].
1930
• « Die Geschichtsphilosophie Wladimir Solowjeffs », dans Der russische Gedanken, t. I, 1930,
cahier 3, p. 305-324 [en allemand].
1931
• Compte rendu de : René Grousset, Les Philosophies indiennes. Les Systèmes (1931), dans
Revue d’histoire de la philosophie, no 5, juillet-décembre 1931, p. 416-418.
1932
• Compte rendu de : Henri Gouhier, La Vie d’Auguste Comte (1931), dans Zeitschrift für
Sozialforschung, Jahrgang I, 1932, cahier 1/2, p. 152-53 [en allemand].
• Compte rendu de : Nyoti Sakurazawa, Principe unique de la philosophie et de la science
d’Extrême-Orient (1931), dans Revue philosophique de la France et de l’étranger, t. CXIV,
1932, no 9-10 (septembre-octobre), p. 306-308.
[Signé par Alexandre Koyré, le manuscript a été retrouvé dans les papiers de Kojève avec
l’annotation en russe : « publié sous le nom de Koyré ».]
• Compte rendu de : J. Perrin, P. Langevin, G. Urbain, L. Lapique, Ch. Perez, L. Plantefol,
introd. de L. Brunschvicg, L’orientation actuelle des sciences (1930), dans Revue
philosophique de la France et de l’étranger, t. CXIV, 1932, no 9-10 (septembre-octobre),
p. 315-318.
[Signé par Alexandre Koyré, le manuscript a été retrouvé dans les papiers de Kojève avec
l’annotation en russe : « publié sous le nom de Koyré ».]
1933
• Compte rendu de : Karl Jaspers, Die geistige Situation der Zeit (1931), dans Revue
philosophique de la France et de l’étranger, t. CXV, 1933, no 1-2 (janvier-février), p. 137-139.
• Compte rendu de : René Poirier, Essai sur quelques caractères des notions d’espace et de
temps (1932), dans Deutsche Literaturzeitung, cahier 1 (janvier), 1933, p. 12-17 [en allemand].
• Compte rendu de : René Poirier, Remarques sur la probabilité des inductions (1931), dans
Deutsche Literaturzeitung, cahier 16 (avril), 1933, p. 726-729 [en allemand].
• Compte rendu de : Georg Misch, Lebensphilosophie und Phänomenologie. Eine
Auseinandersetzung der Dilthey’ schen Richtung mit Heidegger und Husserl (1931), dans
Recherches philosophiques, t. II, 1932-1933, p. 470-475.
• Compte rendu de : Julius Kraft, Von Husserl zu Heidegger. Kritik der phänomenologischen
Philosophie (1932), dans Recherches philosophiques, t. II, 1932-1933, p. 475-477.
• Compte rendu de : Rudolf Zocher, Husserls Phänomenologie und Schuppes Logik. Ein Beitrag
zur Kritik des intuitionistischen Ontologismus in der Immanenzidee (1932), dans Recherches
philosophiques, t. II, 1932-1933, p. 477-480.
• Compte rendu de : Roman Ingarden, Das literarische Kunstwerk. Eine Untersuchung aus dem
Grenzgebiet der Ontologie, Logik und Literaturwissenschaft (1931), dans Recherches
philosophiques, t. II, 1932-1933, p. 480-486.
• Traduction de l’allemand de : Leo Strauss, Quelques remarques sur la science politique de
Hobbes, dans Recherches philosophiques, t. II, 1932-1933, p. 609-622.
[La traduction n’est pas signée, mais le manuscrit original de Strauss en allemand ainsi que
le manuscrit de la traduction française (de la main de Kojève), se trouvent dans les papiers
de Kojève. Voir aussi la lettre de Strauss à Kojève du 17 décembre 1932 : « The Strauss-
Kojève Correspondence », dans L. Strauss, On Tyranny, éd. par V. Gourevitch et M. S. Roth,
New York, The Free Press, 1991, p. 222 (tr. fr. : Paris, Gallimard, 1997, p. 260)].
1934
• « La métaphysique religieuse de Vladimir Soloviev », dans Revue d’histoire et de philosophie
religieuses, t. XIV, 1934, no 6, p. 534-554 ; et XV, 1935, no 1-2, p. 110-152.
• Compte rendu de : Werner Illemann, Husserls vor-phänomenologische Philosophie (1932),
dans Recherches philosophiques, t. III, 1933-1934, p. 428-429.
• Compte rendu de : Friedrich Weidauer, Kritik der Transzendental-Phänomenologie Husserls.
Erster Teil einer Kritik der Gegenwartsphilosophie (1933), dans Recherches philosophiques,
t. III, 1933-1934, p. 429.
• Compte rendu de La Phénoménologie. Journées d’études de la Société thomiste (sans
indication d’année, mais 1933), dans Recherches philosophiques, t. III, 1933-1934, p. 429-
431.
• Compte rendu des ouvrages : Arthur Eddington, The Expanding Universe (1933) ; James
Jeans, The New Background of Science (1933) ; Hermann Weyl, The Open World. Three
lectures on the metaphysical implications of science (1932), dans Recherches philosophiques,
t. III, 1933-1934, p. 464-466.
• « La philosophie des Sciences de M. Bavinck », dans Revue de synthèse, t. VIII, octobre 1934,
no 2, p. 429-431.
[Compte rendu de : Bernhard Bavinck, Ergebnisse und Problem der Naturwissenschaften
(1933)].
• Compte rendu de : Gerhard Kraenzlin, Max Schelers phänomenologische Systematik (1934),
dans Recherches philosophiques, t. IV, 1934-1935, p. 398-400.
• Compte rendu de : Adolf Sternberger, Der verstandene Tod. Eine Untersuchung zu Martin
Heideggers Existanzialontologie (1934), dans Recherches philosophiques, t. IV, 1934-1935,
p. 400-402.
• Compte rendu de : Wilhelm Sesemann, Die logischen Gesetze und das Sein (1932), dans
Recherches philosophiques, t. IV, 1934-1935, p. 402-403.
• Compte rendu de : Hugo Dingler, Philosophie der Logik und Arithmetik (1931), dans
Recherches philosophiques, t. IV, 1934-1935, p. 430-434.
• Compte rendu de : Marcel Granet, La Pensée chinoise (1934), dans Recherches
philosophiques, t. IV, 1934-1935, p. 446-448.
1935
• Compte rendu de : Archives d’histoire des sciences et techniques [Archiv istorii nauki i
techniki], Académie des sciences de l’urss. Travaux de l’Institut d’histoire des sciences et des
techniques, 1¤¬ série, vol. V (1935) et vol. VI (1935), dans Thalès, t. X, 1935, p. 237-253.
• Compte rendu de : Alfred Delp, Tragische Existenz. Zur Philosophie Martin Heideggers (1935),
dans Recherches philosophiques, t. V, 1935-1936, p. 415-419.
• Compte rendu de : Friedrich Weidauer, Objektivität, voraussetzungslose Wissenschaft und
wissenschaftiliche Wahrheit (1935), dans Recherches philosophiques, t. V, 1935-1936, p. 419-
420.
• Compte rendu de : Fritz Kluge, Aloys Müller’s Philosophie der Mathematik und der
Naturwissenschaft (1935), dans Recherches philosophiques, t. V, 1935-1936, p. 453.
• Compte rendu de : Entai Tomomatsu, Le Bouddhisme (1935), dans Recherches
philosophiques, t. v, 1935-1936, p. 488.
• Traduction de l’allemand de : H. de Man, L’Idée socialiste. Suivi du Plan de travail, traduit de
l’allemand par H. Corbin et A. Kojevnikov, Paris, Bernard Grasset, 1935.
1937
• Compte rendu de : J. Hessing, Das Selbstbewusstwerden des Geistes (1936), dans
Recherches philosophiques, t. VI, 1936-1937, p. 395-396.
• Compte rendu de : Alois Fischer, Die Existenzphilosophie Martin Heideggers. Darlegung und
Würdigung ihrer Grundgedanken (1935), dans Recherches philosophiques, t. VI, 1936-1937,
p. 396-397.
1938
• Compte rendu de : Dimitri Strémooukhoff, Vladimir Soloviev et son œuvre messianique
(1935), dans Revue de philosophie, no 8.
1939
• « Autonomie et dépendance de la conscience de soi », dans Mesures, 14 janvier 1939.
[Il s’agit de la traduction commentée de la section A du chapitre IV de la Phénoménologie de
l’Esprit de Hegel, republiée par R. Queneau « En guise d’introduction » dans l’Introduction à la
lecture de Hegel, leçons sur la Phénoménologie de l’Esprit professées de 1933 à 1939 à
l’École des hautes études réunies et publiées par Raymond Queneau, Paris, Gallimard, 1947
(2¬ éd. augmentée 1962).]
1946
• « Christianisme et communisme », dans Critique, no 3-4, août-septembre 1946, p. 308-312.
[Compte rendu de : Gaston Fessard, France, prends garde de perdre ta liberté (1946).]
• Hegel, Marx et le christianisme, dans Critique, no 3-4, août-septembre 1946, p. 339-366.
[Compte rendu de : Henri Niel, De la médiation dans la philosophie de Hegel (1945).]
1947
• Introduction à la lecture de Hegel, leçons sur la Phénoménologie de l’Esprit professées de
1933 à 1939 à l’École des hautes études réunis et publiées par Raymond Queneau, Paris,
Gallimard 1947 (2¬ éd. augmentée, 1962).
1949
• « Difficultés et espoirs de l’OECE », dans France-Illustration, 206, 310, 24 septembre 1949.
[L’article n’est pas signé, mais le manuscrit original se trouve dans les papiers de Kojève.]
1950
• « L’action politique des philosophes », dans Critique, n o 41, octobre 1950, p. 46-55 ; et no 42,
novembre 1950, p. 138-154.
[Compte rendu de : Leo Strauss, On Tyranny (1948). Une version plus développée a été
publiée dans la première édition française du livre de Strauss (De la tyrannie, Paris,
Gallimard, coll. « Les Essais » lxix, 1954, p. 387-397), sous le titre Tyrannie et sagesse, et
reprise dans l’édition anglaise où a été publiée la correspondance Kojève-Strauss :
L. Strauss, On Tyranny, éd. par V. Gourevitch et M. S. Roth, New York, The Free Press, 1991
(tr. fr. : Paris, Gallimard, 1997).]
1952
• « Les romans de la sagesse », dans Critique, no 60, mai 1952, p. 397-397.
[Compte rendu de : Raymond Queneau, Pierrot mon ami (1942) ; Loin de Rueil (1945) ; Le
Dimanche de la vie (1952).]
1955
• « Le concept et le temps », dans Deucalion, no 5, octobre 1955, p. 11-20.
1956
• « Le dernier monde nouveau », dans Critique, no 111-112, août-septembre 1956, p. 702-708.
[Compte rendu de : Françoise Sagan, Bonjour tristesse (1954) ; Un certain sourire (1956).]
1964
• « The Emperor Julian and his Art of Writing », traduit en anglais par J. H. Nichols, dans
Ancients and Moderns. Essays on the Tradition of Political Philosophy in Honor of Leo Strauss,
éd. par J. Cropsey, New York, Basic Books, 1964, p. 65-113.
[La version originale en français, L’empereur Julien et son art d’écrire, a été publiée sous le
même titre chez Fourbis (Paris, 1990).]
• « L’origine chrétienne de la science moderne », dans Mélanges Alexandre Koyré, publiés à
l’occasion de son soixante-dixième anniversaire, vol. II : L’Aventure de l’esprit, Paris,
Hermann, 1964, p. 295-306.
[Prépublication dans la revue Sciences, n o 31, mai-juin 1964, p. 37-41.]
• « Nécessité d’une révision systématique des principes fondamentaux du commerce actuel »,
dans Développement et civilisations, no 19, septembre 1964, p. 44.
1966
• « Pourquoi concret », dans xx¬ siècle, no 27, déc. 1966 (republié dans le 1974).
[Version abrégée de « Les peintures concrètes de Kandinsky » (23 au 25 juillet 1936), publié
dans son intégralité dans Wassily Kandinsky, Correspondances avec Zervos et Kojève, Les
Cahiers du musée national d’Art moderne (hors-série/archives), Paris, centre Georges-
Pompidou, 1992, p. 177-193 (avec la traduction de la correspondance Kojève-Kandinsky :
p. 143-75). Cet essai, publié une première fois dans la Revue de métaphysique et de morale,
n° 2, avril-juin 1985, a été en définitive publié comme livre chez La lettre volée (Bruxelles,
2001).]
1968
• « Entretien avec Alexandre Kojève », par Gilles Lapouge, dans La Quinzaine littéraire, no 53, 1-
15 juillet 1968, p. 18-20.
[Republié dans La Quinzaine littéraire, no 500, 1-15 janvier 1988, p. 2-3.]
• Essai d’une histoire raisonnée de la philosophie païenne, vol. I, Paris, Gallimard, 1968.
Œuvres posthumes
• Essai d’une histoire raisonnée de la philosophie païenne, vol. II, Paris, Gallimard, 1972.
• Essai d’une histoire raisonnée de la philosophie païenne, vol. III, Paris, Gallimard, 1973.
• Kant (1952), Paris, Gallimard, 1973.
• Esquisse d’une phénoménologie du droit (1943), Paris, Gallimard, 1981.
• L’Idée du déterminisme dans la physique classique et dans la physique moderne (1932), Paris,
Le Livre de poche, 1990.
• Le Concept, le Temps et le Discours (1952), Paris, Gallimard, 1990.
• L’Athéisme (1931), trad. du russe par N. Ivanoff, Paris, Gallimard, 1998.
• La Notion de l’autorité (1942), éd. par François Terré, Paris, Gallimard, 2004.
Écrits posthumes
• « Lettres à Georges Bataille », dans Textures, no 6, 1970, p. 61-71.
• « Préface à l’œuvre de Georges Bataille », dans L’Arc, no 44, 1971.
• « La spécificité et l’autonomie du droit », dans Commentaire, no 9, 1980, p. 122-130.
• « Préface à la “Mise à jour du Système hégélien du Savoir” », dans Commentaire, no 9, 1980,
p. 131-135.
[Il s’agit de la « Préface » au livre A. Kojève, Le Concept, le Temps et le Discours, éd. par
B. Hesbois, Paris, Gallimard, 1990, p. 29-36.]
• « Capitalisme et socialisme. Marx est Dieu, Ford est son prophète », dans Commentaire, no 9,
1980, p. 135-137.
[Ce texte est tiré d’une conférence en allemand tenue à Düsseldorf le 16 janvier 1957
intitulée « Kolonialismus in europäischer Sicht ». Le texte intégral de cette conférence a été
publié en allemand dans Schmittiana. Beiträge zu Leben und Werke Carl Schmitts, éd. par
P. Tommissen, Berlin, Duncker & Humblot, 1998, vol. VI, p. 126-40. Une version française de
ce texte fut donnée par Kojève à certains de ses amis, et cette version intégrale n’a été que
récemment publié dans Commentaire, no 87, 1999, p. 557-565.]
• « Una lettera di Kojève su Platone », dans Quaderni di Storia, n o 12, 1980, p. 223-224.
[Lettre du 9 janvier 1958 adressée à Livio Sichirollo, traduite du français et commentée par
A. Francioni.]
• « Deux lettres inédites d’Alexandre Kojève à Wassily Kandinsky », dans Kandinsky (catalogue
de l’exposition) Paris, Centre Georges-Pompidou, musée national d’Art moderne, 1984, p. 64-
74.
[Il s’agit de deux des lettres de la correspondance en russe comprenant 42 lettres et cartes
postales de Kandinsky et 8 de Kojève, correspondance qui a été ensuite publiée dans son
intégralité et en français dans Wassily Kandinsky, Correspondances avec Zervos et Kojève
(Les Cahiers du musée national d’Art moderne. Hors-série/Archives), Paris, 1992, p. 143-175.]
• Compte rendu de : Gaston Fessard, Pax nostra. Examen de conscience international (1936) et
La Main tendue ? Le dialogue catholique-communiste est-il possible ? (1937), dans B. Hesbois,
Le Livre et la Mort. Essai sur Kojève, dissertation, université catholique de Louvain, 1985,
p. 152-60.
[Cette version du compte rendu inédit provient du fonds Kojève. Une version légèrement
modifiée a été retrouvée dans les archives de Fessard, et publiée dans G. Marcel, G. Fessard,
Correspondance (1934-1971), éd. par H. de Lubac, M. Rougier, M. Sales, introd. de X. Tilliette,
Paris, Beauchesne, 1985, p. 510-516, puis republiée dans G. Jarczyk, P.-J. Labarrière, De
Kojève à Hegel. 150 ans de pensée hégélienne en France, Paris, Albin Michel, 1996, p. 131-
36.]
• Compte rendu de : Auguste Gregoire, Immanence et transcendance. Questions de théodicée
(1939), dans B. Hesbois, Le Livre et la Mort. Essai sur Kojève, dissertation, université
catholique de Louvain, 1985, p. 160-169.
• « Trois lettres à Gaston Fessard », dans G. Fessard, G. Marcel, Correspondance (1934-1971),
éd. par H. de Lubac, M. Rougier, M. Sales, introd. de X. Tilliette, Paris, Beauchesne, 1985,
p. 506-510.
• « Correspondance entre Alexandre Kojève et Tran-Duc-Thao », dans Genèses, no 2, 1990,
p. 131-137.
[Ensuite republiée dans G. Jarczyk-P.-J. Labarrière, De Kojève à Hegel. 150 ans de pensée
hégélienne en France, Paris, Albin Michel, 1996, p. 64-68.]
• « L’empire latin. Esquisse d’une doctrine de la politique française » (27 août 1945), La Règle
du jeu, t. I, mai 1990, no 1, p. 89-123.
[Version tronquée.]
• « Note inédite sur Hegel et Heidegger », éd. par B. Hesbois, dans Rue Descartes, no 7, 1993,
p. 29-46.
• « Moscou : août 1957 », dans Commentaire, no 62, 1993, p. 273-278.
[Ce texte fut rédigé par Kojève le 27 septembre 1957, après un séjour à Moscou au mois
d’août de la même année. Kojève le fit lire à certains de ses amis du ministère de l’Économie
et des Finances, parmi lesquels Bernard Clappier et Olivier Wormser, qui à cette époque était
ambassadeur de France à Moscou.]
• « Der Briefwechsel Kojève-Schmitt », dans Schmittiana. Beiträge zu Leben und Werke Carl
Schmitts, éd. par P. Tommissen, Berlin, Duncker & Humblot, 1998, vol. VI, p. 100-124.
• I. Fetscher, « Weltgeist zwischen Tübingen und Paris. Die Hegel-Korrespondenz mit Alexandre
Kojève », dans Wolfgang Harich zum Gedächtnis, éd. par S. Dornuf und R. Pitsch, vol. II,
Munich, 2000, p. 214-230.
[Ce texte contient la correspondance entre A. Kojève et I. Fetscher.]
• « La personalità di Kandinsky », dans A. Kojève, Kandinsky, éd. par M. Filoni, Macerata,
Quodlibet, 2005.
[Il s’agit du texte inédit « La personnalité de Kandinsky », écrit par Kojève le 21 juillet 1946.]
• Die fragmente der Vorsokratiker, von Hermann Diels, Berlin, Weidmannsche Buchhandlung,
1912, band I-II. [2.VII.21 ; 14.X.56 ; *]
• Parmenides, Lehrgedicht, hrsg. von Hermann Diels, Berlin, Druck und Verlag von Georg
Reimer, 1897. [28.X.31]
• Die Vorsokratiker, Die Fragmente und Quellenberichte, übersetzt und eingeleitet von Wilhelm
Capelle, Stuttgart, Alfred Kröner Verlag, 1953.
• Démocrite, Doctrines philosophiques et réflexions morales, traduites et précédées d’une
introduction par Maurice Solovine, Paris, Librairie Félix Alcan, 1928. [annotation :
« L’essential : p. 19-45 (+ p. 163 s) » – p. 19-45 : Principes de la nature et cosmologie ; p. 163
s. : Leucippe. (14.X.56)]
• Antiphon, Discours, suivis des Fragments d’Antiphon le sophiste, traduit par Louis Gernet,
Paris, Les Belles Lettres, 1923. [Fragments d’Antiphon le sophiste, p. 171-183 : 22.VII.60]
• Xenophon, Erinnerungen an Sokrates, übertragen von Otto Kiefer, Jena, Verlegt bei Eugen
Diederichs, 1906.
• Xenophon, Das Gastmahl, verdeutscht von Benno von Hagen, Jena, Verlegt bei Eugen
Diederichs, 1911. [22.I.22]
• Platon, Œuvres complètes, tome I (Introduction – Hippias Mineur – Alcibiade – Apologie de
Socrate – Euthyphron – Criton), Paris, Les Belles Lettres, 1941. [Introduction : 24.III.57 ;
Hippias Mineur : 13.III.60, trad. all. 10.VIII.21 et 27.VIII.37 ; Alcibiade : 14.III.60 et 28.VII.65,
trad. all. 11.VIII.21, 27.VIII.37 et 25.III.57 ; Criton : 13.III.60, trad. all. 2.VIII.21 et 15.VII.37 ; *]
– Œuvres complètes, tome II (Hippias Majeur – Charmide – Lachès – Lysis), Paris, Les Belles
Lettres, 1921. [trad. all. 14.VIII.21, 5.IX.35 et 28.VIII.37]
– Œuvres complètes, tome III, 1¤¬ partie (Protagoras), Paris, Les Belles Lettres, 1923.
[31.VII.21, 1.VI.33 et 8.XI.36]
– Œuvres complètes, tome III, 2¬ partie (Gorgias – Ménon), Paris, Les Belles Lettres, 1942.
[Gorgias : trad. all. 4.VIII.21 et 14.VII.37 ; Ménon : trad. all. 5.VIII.21 et 17.VI.37]
– Œuvres complètes, tome IV, 1¤¬ partie (Phédon), Paris, Les Belles Lettres, 1941. [3.XII.56 ;
trad. all. 7.VIII.21 et 21.VIII.37]
– Œuvres complètes, tome IV, 2¬ partie (Le Banquet), Paris, Les Belles Lettres, 1929. [trad.
all. 12.VIII.21, 10.III.22 et 28.VIII.37]
– Œuvres complètes, tome IV, 3¬ partie (Phèdre), Paris, Les Belles Lettres, 1933. [14.III.57 ;
trad. all. 8.VIII.21 et 17.VII.36]
– Œuvres complètes, tome V, 1¤¬ partie (Ion – Ménexène – Euthydème), Paris, Les Belles
Lettres, 1931. [Ion : trad. all. 11.VIII.21, 5.XII.31 et 27.VIII.37 ; Ménexène : trad. all.
14.VIII.21 et 28.VIII.37 ; Euthydème : 10.XI.56 ; trad. all. 9.VIII.21 et 25.VIII.37]
– Œuvres complètes, tome V, 2¬ partie (Cratyle), Paris, Les Belles Lettres, 1931. [18.X.56 ;
trad. all. 6.VIII.21 et 23.VIII.37]
– Œuvres complètes, tome VI (La République, livres I-III), Paris, Les Belles Lettres, 1943.
[8.XI.56 ; trad. all. 19.VIII.21 et 16.VIII.37 ; *]
– Œuvres complètes, tome VII, 1¤¬ partie (La République, livres IV-VII), Paris, Les Belles
Lettres, 1934. [8.XI.56 ; trad. all. 19.VIII.21 et 16.VIII.37 ; *]
– Œuvres complètes, tome VII, 2¬ partie (La République, livres VIII-X), Paris, Les Belles
Lettres, 1934. [8.XI.56 ; trad. all. 19.VIII.21 et 16.VIII.37 ; *]
– Œuvres complètes, tome VIII, 1¤¬ partie (Parménide), Paris, Les Belles Lettres, 1923.
[8.VI.52 et 4.IX.56 ; trad. all. 15.VIII.21, 5.XI.33 et 10.III.36 ; *]
– Œuvres complètes, tome VIII, 2¬ partie (Théétète), Paris, Les Belles Lettres, 1924.
[30.VI.56 ; trad. all. 15.VIII.21, 8.III.33 et 19.VIII.37 ; *]
– Œuvres complètes, tome VIII, 3¬ partie (Le Sophiste), Paris, Les Belles Lettres, 1925.
[26.IX.55 et 17.VII.56 ; trad. all. 21.VIII.21 et 16.VII.36 ; dans les dernières pages, deux
plans sur Platon, critique d’Aristote : 21.VII.56 ; *]
– Œuvres complètes, tome IX, 1¤¬ partie (Le Politique), Paris, Les Belles Lettres, 1935.
[12.VII.56 ; trad. all. 22.VIII.21 et 17.VII.36 ; *]
– Œuvres complètes, tome IX, 2¬ partie (Philèbe), Paris, Les Belles Lettres, 1941. [8.VIII.56 ;
trad. all. 16.VIII.21 et 19.VIII.37 ; *]
– Œuvres complètes, tome X (Timée – Critias), Paris, Les Belles Lettres, 1949. [Timée :
7.III.54 et 25.VII.56 ; trad. all. 20.VIII.21 et 17.VII.36 ; Critias : 25.VII.56 ; trad. all.
20.VIII.21 et 16 : VII.37 ; *]
– Œuvres complètes, tome XI, 1¤¬ partie (Les Lois, livres I-II), Paris, Les Belles Lettres, 1951.
[12.VIII.56]
– Œuvres complètes, tome XI, 2¬ partie (Les Lois, livres III-VI), Paris, Les Belles Lettres,
1951. [12.VIII.56]
– Œuvres complètes, tome XII, 1¤¬ partie (Les Lois, livres VII-X), Paris, Les Belles Lettres,
1956. [12.VIII.56]
– Œuvres complètes, tome XII, 2¬ partie (Les Lois, livres XI-XII), Paris, Les Belles Lettres,
1956. [12.VIII.56]
– Œuvres complètes, tome XIII, 1¤¬ partie (Lettres), Paris, Les Belles Lettres, 1926. [trad. all.
22.VIII.21 et 24.VIII.37]
– Œuvres complètes, tome XIII, 2¬ partie (Dialogues suspects), Paris, Les Belles Lettres,
1930. [Second Alcibiade : 10.XI.56 ; trad. all. 11.VIII.21 et 27.VIII.37 ; Hipparque ou
l’homme cupide : 11.XI.56 ; Minos ou sur la loi : 11.XI.56 ; Les Rivaux : 11.XI.56 ; Théagès :
13.XI.56 ; Clitophon : 13.VI.56]
– Œuvres complètes, tome XIII, 3¬ partie (Dialogues apocryphes), Paris, Les Belles Lettres,
1930. [14.XI.56]
• Aristoteles, Organon, übersetzt von E. Rolfes, Leipzig, Felix Meiner, 1920. [25.I.24 et
29.X.40]
• The Works of Aristotle, ed. by W. D. Ross, volume III (Meteorologica – De Mundo – De
Anima – Parva Naturalia – De Spiritu), Oxford, At the Clarendon Press, 1951 (1re éd. 1931).
[Meteorologica : trad. fr. 2.IX.39 ; De Mundo : trad. all. 21.V.22 ; De Anima : trad. all.
6.IX.21, 25.I.38 et 26.V.57 ; De Sensu : trad. all. 29.I.38]
– The Works of Aristotle, ed. by W. D. Ross, volume V (De Partibus Animalium – De Motu and
De Incessu Animalium – De Generatione Animalium), Oxford, At the Clarendon Press, 1949
(Ist ed. 1912). [De Partibus Animalium, livre I : 13.I.57 ; trad. all. 4.XII.39 ; De Motu
Animalium : 16.XI.56 ; De Incessu Animalium : 11.I.57 ; De Generatione Animalium : trad.
all. 9.XII.39]
– The Works of Aristotle, ed. by W. D. Ross, volume VI (Opuscula), Oxford, At the Clarendon
Press, 1952 (Ist ed. 1913). [De Lineis Insecabilibus : 30.XII.56 ; Ventorum Situs et
Cognomina : 30.XII.56 ; De Melisso – Xenophane – Gorgia : 21.X.56]
– The Works of Aristotle, ed. by W. D. Ross, volume VII (Problemata), Oxford, At the
Clarendon Press, 1953 (Ist ed. 1927).
– The Works of Aristotle, ed. by W. D. Ross, volume VIII (Metaphysica), Oxford, At the
Clarendon Press, 1928. [22.VI.40 ; trad. all. 5.X.21 ; « lu dans l’ordre de Jaeger » :
30.XII.56 ; livre § : 5.VI.57 ; *]
– The Works of Aristotle, ed. by W. D. Ross, volume IX (Ethica Nicomachea – Magna Moralia
– Ethica Eudemia), Oxford, At the Clarendon Press, 1954 (Ist ed. 1915). [Ethica
Nicomachea : 19.VI.57 ; trad. all. 7.X.21 et 27.X.37 ; Magna Moralia : 13.I.57 ; Ethica
Eudemia : 5.I.57]
– The Works of Aristotle, ed. by W. D. Ross, volume X (Politica – Oeconomica – Atheniensium
Respublica), Oxford, At the Clarendon Press, 1952 (Ist ed. 1921). [Politica, livres I, II-III, VII-
VIII : 28.VI.57, trad. all. 11.X.21 et 26.XII.37 ; Oeconomica : 11.I.57 ; Atheniensium
Respublica : trad. all. 27.XII.37]
– The Works of Aristotle, ed. by W. D. Ross, volume XII (Select Fragments), Oxford, At the
Clarendon Press, 1952. [19.IX.56]
• Aristote, Physique (I-IV), tome premier, Paris, Les Belles Lettres, 1926. [29.IV.39 et
4.I.57 ; *]
• Aristote, Physique (V-VIII), tome second, Paris, Les Belles Lettres, 1932. [29.IV.39 et
4.I.57 ; livres VII-VIII : 7.VI.57 ; *]
• Aristote, Physique II, traduction et commentaire par Otto Hamelin, Paris, Vrin, 1931.
[20.XI.56 ; *]
• Aristoteles, Himmelsgebäude-Entstehen und Vergehen, Leipzig, K. F. Koehlers
Antiquarium, s. d. [1.XII.39 et 2.VI.57 ; *]
• Aristoteles’ Werke – Naturgeschichte der Tiere, Berlin, Langenscheidtsche
Verlagbuchhandlund, s. d. [3.XII.39]
• Aristote, Art rhétorique et Art poétique, Paris, Librairie Garnier, 1944.
• Theophrastus, Metaphysics, ed. by W. D. Ross and F. H. Fobes, Oxford, At the
Clarendon Press, 1929. [19.I.57 ; *]
• Théophraste, Caractères, Paris, Les Belles Lettres, 1931. [3.I.43]
• Epikur, Von der Überwindung der Furcht. Katechismus-Lehrbriefe-Spruchsammlung-
Fragmente, Zürich, Artemis Verlag, 1949. [29.VII.57 ; trad. fr. 5.II.57]
• Lucrèce, De la nature, Paris, Librairie Garnier, 1939. [6.II.57 ; trad russe : 15.VI.19]
• Stoa und Stoiker, Die Gründer – Panaitios – Poseidonios, Zürich, Artemis Verlag, 1950.
[6.VIII.57]
• Lucius Annaeus Seneca, Philosophische Schriften I (Der Dialoge-Erster Teil : Buch I-VI),
Leipzig, Felix Meiner, 1923. [1.II.57]
• Lucius Annaeus Seneca, Philosophische Schriften II (Der Dialoge-Zweiter Teil : Buch VII-
XII), Leipzig, Felix Meiner, 1923. [1.II.57]
• Lucius Annaeus Seneca, Philosophische Schriften III (Briefe an Lucilius -Erster Teil : Brief
1-81), Leipzig, Felix Meiner, 1924. [1.II.57]
• Lucius Annaeus Seneca, Philosophische Schriften IV (Briefe an Lucilius-Zweiter Teil : Brief
82-124), Leipzig, Felix Meiner, 1924. [8.V.57]
• Sénèque, Traités philosophiques III (La Bienfaisance), Paris, Librairie Garnier, 1934.
[11.V.57]
• Sénèque, Traités philosophiques IV (Recherches sur la Nature), Paris, Librairie Garnier,
1935.
• Sénèque, De la clémence, Paris, Les Belles Lettres, 1921. [8.V.57]
• Die Schrift von der Welt. Ein Weltbild im unriss aus dem 1. Jahrhundert nach Chr., Jena,
Verlegt bei Eugen Diederichs, 1907. [21.I].22
• Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, Paris, Libraire Garnier, 1933. [16.I.43]
• Epiktet, Teles und Musonius – Wege zu Glückseligem Leben, Zürich, Artemis Verlag, 1948.
[10.VIII.57 ; trad. fr. 12.I.54]
• Cicéron, De la Divination – Du Destin – Académiques, Paris, Librairie Garnier, 1937.
[30.IV.57]
• Cicéron, Tusculanes, Paris, Librairie Garnier, 1934. [14.I.43]
• Cicéron, De la vieillesse – De l’amitié – Des devoirs, Paris, Librairie Garnier, 1933.
[12.I.43]
• Cicéron, Du Bien suprême et des maux les plus graves, Paris, Librairie Garnier, 1938.
[5.V.57]
• Cicéron, De la république – Des lois, Paris, Librairie Garnier, 1932. [10.I.43]
• Cicero, Über die Natur der Götter, Leipzig, Felix Meiner, s. d. [28.IV.57]
• Plutarque, Œuvres morales, tomes I-V, Paris, Didier Libraire-éditeur, 1844. [13-14-
15.VIII.57]
• Apulée, Apologie – Florides – Traités philosophiques, Paris, Librairie Garnier, 1933. [13-
14.II.57]
• Clément d’Alexandrie, Les Stromates, Stromate I, Paris, Les éditions du Cerf, 1931. [15.V.60]
• Clément d’Alexandrie, Les Stromates, Stromate II, Paris, Les éditions du Cerf, 1954. [16.V.60]
• Clément d’Alexandrie, Le Protreptique, Paris, Les éditions du Cerf, s. d. [11.V.60]
• Titus Flavius Klemens Von Alexandria, Die Teppiche, üb. von Franz Overbeck, Basel, Benno
Schwabe & Co, 1936. [4.VI.60]
• Basile de Césarée, Traité du Saint-Esprit, Paris, Les éditions du Cerf, 1946. [12.VI.60]
• Basile de Césarée, Homélies sur l’Hexaméron, Paris, Les éditions du Cerf, 1950. [6.VII.60]
• Irénée de Lyon, Contre les Hérésies, livre III, Paris, Les éditions du Cerf, 1952. [17.IV.60]
• Lactantius, De Ira Dei – Vom Zorne Gottes, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft,
1957. [8.VI.60]
• Des Origenes Schriften vom Gebet und Ermahnung zum Martyrium, München, Kösel & Pustet
(« Bibliothek der Kirchenväter »), 1926. [3.V.60]
• Entretien d’Origène avec Héraclite, Paris, Les éditions du Cerf, 1960. [27.VI.60]
• Saint Jean Chrysostome, Contre les détracteurs de la vie monastique, Paris, Librairie Lecoffre,
1933. [17.VII.60]
• Saint Jean Chrysostome, Exhortations à Théodore, Paris, Librairie Lecoffre, 1933. [17.VII.60]
• Saint Jean Chrysostome, Dialogue sur le Sacerdoce – Discours sur le Mariage – Lettres à une
jeune Veuve, Paris, Librairie Garnier, 1933. [16.VII.60]
• Origène, Homélies sur l’Exode, Paris, Les éditions du Cerf, 1947. [20.V.60]
• Origène, Homélies sur les Nombres, Paris, Les éditions du Cerf, 1951. [28.V.60]
• Origène, Homélies sur Josué, Paris, Les éditions du Cerf, 1960. [5.II.61]
• Marius Victorinus, Traités Théologiques sur la Trinité, voll. I-II, Paris, Les éditions du Cerf,
1960. [19.II.61]
• Clément d’Alexandrie, Le Pédagogue, livre I, Paris, Les éditions du Cerf, 1960. [23.VII.60]
• Cyril of Jerusalem and Nemesius of Emesa, ed. by W. Telfer, London, SCM Press LTD, 1955.
[13.XI.60]
• Early Medieval Theology, ed. by G.E. McCracken, London, SCM Press LTD, 1957. [28.X.62]
• Origen, Contra Celsum, Cambridge, University Press, 1953. [23.X.60]
• Athanase d’Alexandrie, Contre les Païens et Sur l’Incarnation du Verbe, Paris, Les éditions du
Cerf, 1947. [13.VII.60]
• Origène, Homélies sur la Genèse, Paris, Les éditions du Cerf, 1944. [18.V.60]
• Athanase d’Alexandrie, Lettres à Sérapion, Paris, Les éditions du Cerf, 1947. [12.VII.60]
• Grégoire de Nysse, La Création de l’Homme, Paris, Les éditions du Cerf, 1944. [27.VI.60]
• Grégoire de Nysse, Vie de Moïse, Paris, Les éditions du Cerf, 1942. [19.VI.60]
• Grégoire de Nazianze, Les Discours théologiques, Lyon-Paris, Emmanuel Vitte éditeur, 1942.
[9.VII.60]
• Grégoire de Nazianze, Poèmes et lettres, Lyon-Paris, Emmanuel Vitte éditeur, 1941.
[10.VII.60]
• Athénagore, Supplique au sujet des chrétiens, Paris, Les éditions du Cerf, 1943. [18.IV.60]
• Origène, Homélies sur le Cantique des Cantiques, Paris, Les éditions du Cerf, 1954. [29.V.60]
• Tertullian, Private und Katechetische Schriften, München, Kösel Verlag (« Bibliothek der
Kirchenväter »), 1912. [23.IV.60]
• Tertullian, Apologetische-Dogmatische und Monanistische Schriften, München, Kösel Verlag
(« Bibliothek der Kirchenväter »), 1915. [9.V.60]
• Dionysius Areopagita-Gregorius Thaumaturgus-Methodius von Olympus, München, Kösel
Verlag (« Bibliothek der Kirchenväter »), 1911. [7.VI.60]
• Frühchristliche Apologeten und Märtyrerakten, Band II, München, Kösel Verlag (« Bibliothek
der Kirchenväter »), 1913. [18.IV.60]
• Eusebius Hieronymus, Ausgewählte Schriften, Band I, München, Kösel Verlag (« Bibliothek der
Kirchenväter »), 1914. [17.XI.60]
• Aurelius Augustinus, Ausgewählte Schriften, Band IV, München, Kösel Verlag (« Bibliothek der
Kirchenväter »), 1913.
– Ausgewählte Schriften, Band V, München, Kösel Verlag (« Bibliothek der Kirchenväter »),
1913.
– Ausgewählte Schriften, Band VI, München, Kösel Verlag (« Bibliothek der Kirchenväter »),
1914. [5.I.61]
– Ausgewählte Schriften, Band VII, München, Kösel Verlag (« Bibliothek der Kirchenväter »),
1914. [4.V.40]
– Ausgewählte Schriften, Band VIII, München, Kösel Verlag (« Bibliothek der Kirchenväter »),
1925. [22.I.61]
– Ausgewählte Schriften, Band IX, München, Kösel Verlag (« Bibliothek der Kirchenväter »),
1917.
– Ausgewählte Schriften, Band X, München, Kösel Verlag (« Bibliothek der Kirchenväter »),
1917. [2.III.61]
• A.-M. Goichon, Introduction à Avicenne, Paris, Desclée de Brouwer, 1933. [11.XI.65]
• Saint Basile, Lettres, tome I, Paris, Les Belles Lettres, 1957. [30.VII.60]
• Hilaire de Poitiers, Traité des Mystères, Paris, Les éditions du Cerf, 1947.
• Irénée de Lyon, Démonstration de la Prédication apostolique, Paris, Les éditions du Cerf,
1959. [20.VII.60]
• Ibn Gabirol (Avicembron), La Source de Vie, livre III, Paris, Vrin, 1950.
• Saint Bonaventure, La triple Voie, Paris, éditions Franciscaines, 1942. [30.VII.43]
• Saint Bonaventure, Œuvres spirituelles II — De la Vie parfaite, Gembloux (Belgique), Duculot
éditeur, 1931. [22.VI.63]
– Œuvres spirituelles III – Le Christ Jêsus, Gembloux-Paris, Duculot éditeur-S. François
D’Assise, 1932. [22.VI.63]
– Œuvres spirituelles IV – La Perfection morale d’après l’évangile, Gembloux-Paris, Duculot
éditeur-S. François D’Assise, 1936. [29.VI.63]
• Bonaventura, Pilgerbuch der Seele zu Gott – Die Zurückführung der Künste auf die Theologie,
Darmstatd, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1961. [16.VI.63]
• Bonaventura, Das Sechstagewerk, Darmstatd, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1964.
[16.IX.65]
• Hugo von St. Viktor, Religiöse Seister, Mainz, Matthias Grünewald Verlag, 1924. [7.VI.63]
• Saint Thomas d’Aquin, Richesse et Pauvreté, Montréal, éditions de l’Arbre, 1945. [11.VII.63]
• Saint Thomas d’Aquin, L’Être et l’essence, Paris, Vrin, 1947. [4.IV.65]
• Thomas von Aquino, Summe der Theologie, Band I, Leipzig, Alfred Kröner Verlag, 1933.
• Thomas von Aquino, Summe der Theologie, Band II-III, Stuttgart, Alfred Kröner Verlag, 1954.
• Avicenne, Le Livre de Science I, Paris, Les Belles Lettres, 1955. [13.XI.65]
• Mélanges de Philosophie Juive et Arabe, Paris, Vrin, 1927.
• Die Methaphysik des Averroes, Halle, Max Niemeyer, 1912.
• Bahya Ibn Paqûda, Introduction aux devoirs des cœurs, Paris, Desclée de Brouwer, s. d.
• Richard de Saint-Victor, La Trinité, Paris, Les éditions du Cerf, 1959. [9.VI.63]
• Lettres complètes d’Abélard et d’Héloïse, Paris, Librairie Garnier, s. d. [21.II.63]
• Abélard, Œuvres Choisies, Paris, Aubier, 1945. [24.III.63]
• Johannes Scotus Erigena, Eintheilung der Natur, Leipzig, Verlag der Dürr’schen Buchhandlung,
1874. [11.XI.62]
• Saint Anselme de Cantorbéry, Fides Quaerens Intellectum, texte et traduction par Alexandre
Koyré, Paris, Vrin, 1930. [31.XII.62]
• Giovanni Pico della Mirandola, Ausgewählte Schriften, Jena und Leipzig, Verlegt bei Eugen
Diederichs, 1905.
• Paracelsus, Sämtliche Werke, Band I, München, Otto Wilhelm Barth, 1923.
• Paracelsus, Sämtliche Werke, Band VI-VII, München, Otto Wilhelm Barth, 1922-1923.
• Agrippa von Nettesheim, Die Eitelkeit und Unsicherheit der Wissenschaften und die
Verteidigungsschrift, Band I-II, München, Georg Müller, 1913.
• Theophrastus Paracelsus, Volumen Paramirum und Opus Paramirum, Jena, Verlegt bei Eugen
Diederichs, 1904.
• Theophrastus Paracelsus, Das Buch Paragranum, Leipzig, Verlegt bei Eugen Diederichs, 1903.
• Pierre Charron, De la Sagesse, Amsterdam, s. éd., MDCCLXXXII.
• Bacon, Œuvres, 1¤¬-2¬ partie, Paris, Charpentier éditeur, 1843-1845.
• G.W. Leibniz, Philosophischen Schriften, Band I, Darmstadt, Wissenschaftliche
Buchgesellschaft, 1956.
• Johann Umos Comenius, Das Labyrinth der Welt und Das Paradies des Herzens, Jena, Verlegt
bei Eugen Diederichs, 1908.
• Johann Umos Comenius, Das einzig Notwendinge, Jena und Leipzig, Verlegt bei Eugen
Diederichs, 1904.
• Spinoza, Opera, I-IV, Heidelberg, Carl Winters Universitätsbuchhandlung, s. d.
• Blaise Pascal, Œuvres complètes, Paris, Gallimard (« Bibliothèque de la Pléiade »), 1939.
[20.XII.40]
• George Berkeley, A New Theory of Vision, London-New York, Dent & Sons-Dutton & Co, 1954.
• John Locke, Über den Richtigen Gebrauch des Verstandes, Leipzig, Felix Meiner, 1920.
[16.IV.24]
• John Locke, Versuch über den menschlichen Verstand, Band I, Leipzig, Felix Meiner, 1913.
[21.II.24]
– Versuch über den menschlichen Verstand, Band II, Leipzig, Felix Meiner, 1911. [15.IV.24]
• George Berkeley, Versuch einer neuen Theorie der Gesichtwahrnehmung und Die Theorie der
Gesichtwahrnehmung, Leipzig, Felix Meiner, 1912. [19.IV.24]
• George Berkeley, Alciphron, Leipzig, Felix Meiner, 1915. [25.IV.24]
• George Berkeley, Siris, Leipzig, Felix Meiner, 1913. [26.IV.24]
• David Hume, Dialoge über natürliche Religion, Leipzig, Felix Meiner, 1921. [10.V.24]
• David Hume, Essay. Moral, Political and Literary, vol. I-II, London, Longmans Green & Co.,
1889.
• David Hume, A Treatise of Human Nature, Oxford, At the Clarendon Press, 1955.
• Robert Boyle, The Sceptical Chymist, London-New York, Dent & Sons-Dutton & Co, 1949.
• Shaftesbury, Untersuchung über die Tugend, Leipzig, Felix Meiner, s. d.
• Shaftesbury, Ein Brief über den Enthusiasmus, Die Moralisten, Leipzig, Felix Meiner, s. d.
• Pierre Bayle, Choix de textes, Paris, Egloff, 1948.
• Voltaire, Dictionnaire philosophique, tome I-II, Paris, Librairie Garnier, s. d.
• Bernard Le Bovier de Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes habités, Paris, éditions
la Bruyère, 1943.
• Fontenelle, De l’origine des fables, Paris, Alcan, 1932.
• Fontenelle, Éloge des savants, Paris, Librairie Hatier, s. d.
• Salomon Ibn Gabirol, La Couronne royale, Paris, Éditions Dervy, 1953.
• Fontenelle, Œuvres choisies, Paris, Larousse, s. d.
• Voltaire, Mélanges philosophiques, s. l., s. éd., MDCCLXV.
• Voltaire, Mélanges de philosophie, s. l., s. éd., MDCCLVII.
• (Anonyme), Système de la Nature, Londres, s. éd., MDCCLXXVII.
– Band III, 1911 [Kritik der Reinen Vernunft : 21.IX.21, 3.III.23, 30.III.23, 6.VIII.25,
20.VII.41 ; *]
– Band IV, 1911 [Prolegomena : 25.IX.21, 8.III.23, 8.VIII.25, 24.VII.41 ; Grundlegung zur
Metaphysik der Sitten : 27.IX.21, 5.III.23, 30.VII.41 ; Metaphysische Anfangsgründe der
Naturwissenschaft : 28.IX.21, 10.III.23, 25.VII.41, 10.XII.52 ; *]
– Band V, 1913 [Kritik der praktischen Vernunft : 30.IX.21, 8.III.23, 11.VIII.25, 15.VIII.41 ;
Kritik der Urtheilskraft : 11.X.21, 7.V.22, 15.III.23, 15.VIII.25, 28.VIII.41 ; *]
– Band VI, 1914 [Die Religion innerhalb der Grenzen der blossen Vernunft : 11.I.23,
18.VIII.25, 23.XII.41 ; Die Metaphysik der Sitten : 14.I.23, 3.I.41 ; *]
– Band VII, 1917 [Der Streit der Fakultäten : 16.I.23, 3.I.42 ; Anthropologie in pragmatischer
Ainsicht : 18.I.23, 20.II.42]
– Band VIII, 1912 [1-25.IV.41]
– Band IX, 1923 [IV.41]
– Band X, 1922
– Band XI, 1922
– Band XII, 1922
– Band XIII, 1922
– Band XIV, 1911
– Band XV, 1913
– Band XVI, 1914
– Band XVII, 1926
– Band XVIII, 1928
• Johann Nicolas Tetens, Philosophische Versuche über die menschliche Natur und ihre
Entwickelung, Berlin, Reuther & Reichard, 1913.
• Friedrich Schleiermacher, Sämmtliche Werke, Band I, Berlin, G. Reimer, 1843.
• Johann Gottlieb Fichte, Sämmtliche Werke, Band I-XI, Leipziz, Maner & Müller, s. d.
• Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling, Sämmtliche Werke, Band I-VIII, Stuttgart und
Augsburg, Cotta Verlag, 1856-1861.
• Aus Schelling Leben in Briefen, Band I-III, Leipzig, Hirzel Verlag, 1869-1870.
• Aus Fichtes Leben in Briefen, Berlin, Reuther & Reichard, 1918.
• Franz Rosenzweig, Das älteste Systemprogramm des deutschen Idealismus, Heidelberg, Carl
Winter, 1917.
• Johann Gottlieb Fichte, Philosophie des Maurerei, Leipzig, Meiner, 1923.
• Johann Gottlieb Fichte, Über den Unterschied des Geistes und des Buchstabens in der
Philosophie, Leipzig, Meiner, 1924.
• Johann Gottlieb Fichte, Briefwechsel, Band I-II, Leipzig, Haessel, 1925.
• Schelling, Werke, Band I-VI, München, Beck und Didenbourg, 1927.
• Fr. W. J. von Schelling, Philosophie der Mythologie, Band I-II, Darmstadt, Wissenschaftliche
Buchgesellschaft, 1957.
• Friedrich Schlegel, Schriften und Fragmente, Stuttgart, Alfred Kröner, 1956.
• Walther Rehm, Novalis, Frankfurt/M-Hamburg, Fischer Bücherei, 1956.
• Carl Gustav Carus, Grundzüge Allgemeiner Naturbetrachtung, Darmstadt, Wissenschaftliche
Buchgesellschaft, 1954.
• Carl Gustav Carus, Psyche, Jena, Eugen Diederichs, 1926.
• Dokumente zu Hegels Entwicklung, hrsg. von Johannes Hoffmeister, Stuttgart, Frommanns
Verlag, 1936. [p. 303-388 : 10.III.41 ; p. 1-302 : 16.I.42]
• « Hegel-Archiv », hrsg. von Georg Lasson, Band I-II, Leipzig, Felix Meiner, 1912.
• Arthur Schopenhauer, Sämtliche Werke, Band I : Die Welt als Wille und Vorstellung I, München,
Piper, 1911. [13.III.24 ; « seminar Maier : 1924 ; seminar von Bubnoff : 1925 » ; *]
– Sämtliche Werke, Band II : Die Welt als Wille und Vorstellung II, München, Piper, 1911.
[20.III.24 ; « seminar Maier : 1924 ; seminar von Bubnoff : 1925 » ; *]
– Sämtliche Werke, Band III : Der Satz vom Grunde, Über den Willen in der Natur, Die beiden
Grundprobleme der Ethik, München, Piper, 1912. [7-24.III.24 ; « seminar von Bubnoff :
29.V.25 et 17.VII.25 » ; *]
– Sämtliche Werke, Band IV, München, Piper, 1913.
– Sämtliche Werke, Band V, München, Piper, 1913.
– Sämtliche Werke, Band VI, München, Piper, 1923.
– Sämtliche Werke, Band IX, München, Piper, 1913.
– Sämtliche Werke, Band X, München, Piper, 1913.
– Sämtliche Werke, Band XIII, München, Piper, 1926.
• Ludwig Feuerbach, Sämmtliche Werke, Band I-X, Stuttgart, Frommanns, 1903-1911.
• David Friedrich Strauss, Der Alte und der neue Glaube, Leipzig, Hirzel, 1872.
• Max Stirner, Der Einzige und sein Eigentum, Leipzig, Otto Wigand, 1901. [4.XII.53]
• Auguste Comte, Cours de Philosophie positive, tome I-VI, Paris, Schleicher éditeurs, 1908.
• Auguste Comte, Catéchisme positiviste, Paris, Garnier, s. d.
• Richard Avenarius, Kritik der Reinen Erfehrung, Band I-II, Leipzig, Reisland, 1907-1908.
• Richard Avenarius, Philosophie als Denken der Welt, Berlin, Guttentag, 1917.
• Richard Avenarius, Der Menschliche Weltbegriff, Leipzig, Reisland, 1912.
• Ernst Mach, Die Analyse der Empfindungen, Jena, Fischer, 1922. [15.VI.29]
• Ernst Mach, Erkenntnis und Irrtum, Leipzig, J.A. Barth Verlag, 1920. [8.VI.29]
• J. Moleschott, Kreislauf des Lebens, Mainz, Victor von Kabern, 1863.
• Ludwig Büchner, Kraft und Stoff oder Grundzüge der natürlichen Weltordnung, Leipzig,
Thomas Verlag, 1902.
• Ernst Haeckel, Die Welträtsel. Gemeinverständliche Studien über monistische Philosophie,
Stuttgart, Kröner, 1921. [25.IX.29]
• Christopher Jacob Boström, Grundlinien eines philosophische Systems, Leipzig, Felix Meiner,
1923.
• J. F. Herbart, Sämtliche Werke, Band I-XIX, Langensalza, Hermann Beyer, 1887-1912.
• Hermann Lotze, Grundzüge der Metaphysik, Leipzig, Hirzel Verlag, 1883.
• Hermann Lotze, Grundzüge der Naturphilosophie, Leipzig, Hirzel Verlag, 1889.
• Hermann Lotze, Grundzüge der Psychologie, Leipzig, Hirzel Verlag, 1912.
• Hermann Lotze, Grundzüge der praktischen Philosophie, Leipzig, Hirzel Verlag, 1899.
• Hermann Lotze, Grundzüge der Ästhetik, Leipzig, Hirzel Verlag, 1906.
• Hermann Lotze, Grundzüge der Logik und Enzyclopädie der Philosophie, Leipzig, Hirzel
Verlag, 1922.
• Hermann Lotze, System der Philosophie I : Logik, Leipzig, Felix Meiner, 1912. [25.VIII.24]
• Hermann Lotze, System der Philosophie II : Metaphysik, Leipzig, Felix Meiner, 1912. [1.IX.24]
• Hermann Lotze, Mikrokosmos I, Leipzig, Felix Meiner, 1923. [4.VI.24]
• Hermann Lotze, Mikrokosmos II, Leipzig, Felix Meiner, 1923. [8.IX.24]
• Hermann Lotze, Mikrokosmos III, Leipzig, Felix Meiner, 1923. [15.IX.24]
• Hermann Lotze, Der Instik, Leipzig, Meiner, s. d. [13.IX.28]
• Gustav Theodor Fechner, Zend-Avesta oder Über die Dinge des Himmels und des Jenseits,
Band I-II, Leipzig, Leopold Voss, 1920-1921.
• Gustav Theodor Fechner, Nanna oder Über das Seelenleben der Pflazen, Leipzig, Leopold
Voss, 1921.
• Gustav Theodor Fechner, Die Tagesansicht gegenüber der Nachtansicht, Leipzig, Breitkopf &
Härtel, 1919.
• Gustav Theodor Fechner, Die drei Motive und Gründe des Glaubens, Leipzig, Breitkopf &
Härtel, 1910.
• Gustav Theodor Fechner, Vorschule der Aesthetik, Band I-II, Leipzig, Breitkopf & Härtel, 1876.
• Gustav Theodor Fechner, Über die Seelenfrage, Leipzig, Leopold Voss, 1907.
• Gustav Theodor Fechner, Leben nach dem Tode, Leipzig, Leopold Voss, 1911.
• Eduard von Hartmann, Geschichte der Metaphysik, band I-II, Leipzig, Hermann Haacke, 1899-
1900.
• Eduard von Hartmann, Philosophie des Unbewussten, Berlin, Carl Duncker, 1876. [31.III.24]
• Eduard von Hartmann, Philosophie des Unbewussten, Leipzig, Hermann Haacke, s. d.
• Eduard von Hartmann, Zur Geschichte und Begründung des Pessimismus, Leipzig, Hermann
Haacke, s. d.
• Eduard von Hartmann, Kategorienlehre, Band I-III, Leipzig, Felix Meiner, 1923.
• Eduard von Hartmann, System der Philosophie im grundrisse, Band I-VIII, Bad Sachsa im Harz,
Hermann Haacke, 1907-1909. [2-13.VIII.24]
• Eduard von Hartmann, Über die Dialektische Methode, Bad Sachsa im Harz, Hermann
Haacke, 1910.
• Eduard von Hartmann, Das Religiöse Bewusstsein der Menschheit, Bad Sachsa im Harz,
Hermann Haacke, 1906.
• Eduard von Hartmann, Die Religion des Geistes, Bad Sachsa im Harz, Hermann Haacke, 1907.
• Eduard von Hartmann, Briefe über die Christiliche Religion, Bad Sachsa im Harz, Hermann
Haacke, 1905.
• Eduard von Hartmann, Die Krisis des Christenthums in der Modernen Theologie, Leipzig,
Hermann Haacke, s. d.
• Eduard von Hartmann, Der Spiritismus, Leipzig, Hermann Haacke, 1898.
• Eduard von Hartmann, Aesthetik, Band I-II, Leipzig, Hermann Haacke, s. d.
• Eduard von Hartmann, Studien und Aufsätze, Leipzig, Hermann Haacke, s. d.
• Eduard von Hartmann, Ethische Studien, Leipzig, Hermann Haacke, 1898.
• Eduard von Hartmann, Kritische Grundlegung des transzendentalen Realismus, Leipzig, Alfred
Kröner, 1914.
• Eduard von Hartmann, Das Grundproblem der Erkenntnistheorie, Leipzig, Alfred Kröner, 1914.
• Eduard von Hartmann, Kritische Wanderungen durch die Philosophie der Gegenwart, Leipzig,
Hermann Haacke, s. d.
• Eduard von Hartmann, Philosophische Fragen der Gegenwart, Leipzig, Hermann Haacke, s. d.
• Eduard von Hartmann, Moderne Probleme, Leipzig, Hermann Haacke, s. d.
• Eduard von Hartmann, Kants Erkenntnistheorie und Metaphysik, Leipzig, Hermann Haacke,
s. d.
• Eduard von Hartmann, Schelling’s philosophisches System, Leipzig, Hermann Haacke, 1897.
[22.X.23]
• Eduard von Hartmann, Neukantismus, Schopenhauerianismus und Hegelianismus, Bad Sachsa
im Harz, Hermann Haacke, 1910.
• Eduard von Hartmann, Lotze’s Philosophie, Leipzig, Wilhelm Friedrich, 1888. [17.IX.24]
• Rudolf Eucken, Die Philosophie des Thomas von Aquino, Bad Sachsa im Harz, Hermann
Haacke, 1910.
• Avicenna, Die Metaphysik, Halle-New York, Haupt Verlag, 1909.
• Friedrich Nietzsche, Werke, Band I-XIX, Stuttgart, Alfred Kröner, 1910-1923. [Jenseits von Gut
und Böse : 14.II.25 ; Zur Genealogie der Moral : 16.II.25 ; Also sprach Zarathustra : 12.II.25 ;
Der Willen zur Macht : 19.II.25 et 24.II.25]
• Maine de Biran, Œuvres I-V, Paris, Alcan, 1920-1925. [« éd. Vrin : 14.I.27 »]
• Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, Paris, Alcan, 1921. [2.X.24
et 20.VI.31]
• Henri Bergson, Matière et mémoire, Paris, Alcan, 1921. [6.X.24 et 21.III.32]
• Henri Bergson, L’Énergie spirituelle, Paris, Alcan, 1922. [2.X.24]
• Henri Bergson, L’Évolution créatrice, Paris, Alcan, 1920. [9.X.24]
• Henri Bergson, Les Deux Sources de la Morale et de la Religion, Paris, Presses Universitaires
de France, 1942.
• Henri Bergson, La Pensée et le Mouvant, Paris, Presses Universitaires de France, 1950.
• Henri Bergson, Le Rire, Paris, Alcan, 1922. [13.VI.31]
• Henri Bergson, Durée et Simultanéité, Paris, Alcan, 1922. [26.IX.28]
• Salluste le Philosophe, Des Dieux et Du Monde, Paris, Éditions Véga, 1931. [4.IV.57]
• Pythagore, Les Vers d’Or, Paris, L’Artisan du Livre, 1925. [3.IV.57]
• Hermann Cohen, Kants Theorie der Erfahrung, Berlin, Bruno Cassirer, 1918.
• Hermann Cohen, Kants Begründung der Ethik, Berlin, Bruno Cassirer, 1910.
• Hermann Cohen, Logik der Reinen Erkenntnis, Berlin, Bruno Cassirer, 1914. [30.VI.24]
• Hermann Cohen, Ethik des Reinen Willens, Berlin, Bruno Cassirer, 1921. [8.VII.24]
• Hermann Cohen, Ästhetik des Reinen Gefühls, Berlin, Bruno Cassirer, s. d. [15.VII.24]
• Hermann Cohen, Der Begriff der Religion im System des Philosophie, Giessen, Töpelmann,
1915. [17.VII.24]
• Hermann Cohen, Die Religion der Vernunft, Leipzig, Gustav Fock, s. d.
• Franz Brentano, Psycologie vom Empirischen Standpunkt, Band I-II, Leipzig, Felix Meiner,
1924-1925.
• Franz Brentano, Versuch über die Erkenntnis, Leipzig, Felix Meiner, 1925.
• Franz Brentano, Die Vier Phasen der Philosophie, Leipzig, Felix Meiner, 1926.
• Franz Brentano, Aristoteles und seine Weltanschauung, Leipzig, Von Quelle & Meyer, 1911.
[30.IV.56]
• Franz Brentano, Vom Ursprung sittlicher Erkenntnis, Leipzig, Felix Meiner, 1921.
• Franz Brentano, Die Lehre Jesu, Leipzig, Felix Meiner, 1922.
• Edmund Husserl, Logische Untersuchungen, Band I, Halle, Max Niemeyer, 1913. [22.V.24 et
30.IV.30]
– Logische Untersuchungen, Band II, Teil I, Halle, Max Niemeyer, 1913. [29.V.24 et 29.VII.30]
– Logische Untersuchungen, Band II, Teil II, Halle, Max Niemeyer, 1921. [31.V.24 et 5.VIII.30]
• Edmund Husserl, Ideen zu einer reinen Phänomenologie und phänomenologischen
Philosophie, Halle, Max Niemeyer, 1922. [5.VI.24 et 15.VIII.30]
• Edmund Husserl, Formale und Transzendentale Logik, Halle, Max Niemeyer, 1929.
• Edmund Husserl, Cartesianische Meditationen, Den Haag, Martinus Nijhoff, 1950. [trad. fr.
8.VI.31]
• Edmund Husserl, Vorlesungen zur Phänomenologie des inneren Zeitbewusstseins, hrsg.
v. Martin Heidegger, Halle, Max Niemeyer, 1928.
• Jahrbuch für Philosophie und phänomenologische Forschung, hrsg. v. E. Husserl, Halle, Max
Niemeyer, 1927.
• Martin Heidegger, Die Kategorien- und Bedeutungs- lehre des Duns Scotus, Tübingen, Mohr,
1916. [15.I.31]
• Frédéric De Towarnicki, Deux documents sur Martin Heidegger, « Les Temps Modernes »,
1946. [extrait]
• Martin Heidegger, Was heisst Denken ?, Tübingen, Max Niemeyer, 1954.
• Martin Heidegger, Einführung in die Metaphysik, Tübingen, Max Niemeyer, 1953.
• Martin Heidegger, Zur Seinsfrage, Frankfurt a. M., Vittorio Klostermann, 1956.
• Martin Heidegger, Kant und das Problem der Metaphysik, Frankfurt a. M., Vittorio
Klostermann, 1951.
• Martin Heidegger, Erläuterungen zu Hölderlins Dichtung, Frankfurt a. M., Vittorio
Klostermann, 1951.
• Martin Heidegger, Holzwege, Frankfurt a.M., Vittorio Klostermann, 1950.
• Martin Heidegger, Vom Wesen der Wahrheit, Frankfurt a. M., Vittorio Klostermann, 1949.
• Martin Heidegger, Was ist Metaphysik ?, Frankfurt a. M., Vittorio Klostermann, 1949.
• Martin Heidegger, Vom Wesen des Grundes, Frankfurt a. M., Vittorio Klostermann, 1949.
• Martin Heidegger, Vorträge und Aufsätze, Pfullingen, Günther Neske, 1954. [22.X.56]
• Martin Heidegger, Gelassenheit, Pfullingen, Günther Neske, 1959.
• Martin Heidegger, Was ist das – die Philosophie ?, Pfullingen, Günther Neske, 1956.
• Martin Heidegger, Der Satz vom Grund, Pfullingen, Günther Neske, 1957.
• Martin Heidegger, Hebel – Der Hausfreund, Pfullingen, Günther Neske, 1956.
• Martin Heidegger, Unterwegs zur Sprache, Pfullingen, Günther Neske, 1959.
• Martin Heidegger, Identität und Differenz, Pfullingen, Günther Neske, 1957.
• Martin Heidegger, Aus der Erfahrung des Denkens, Pfullingen, Günther Neske, 1954.
• Martin Heidegger, Nietzsche, Band I-II, Pfullingen, Günther Neske, 1961.
• Martin Heidegger, Platons Lehre von der Wahrheit. Mit einem Brief über den « Humanismus »,
Bern, Francke Ag. Verlag, 1947. [25.VIII.48]
• Charles Serrus, La Langue, le Sens, la Pensée, Paris, PUF, 1941. [27.I.52]
• Paul Chauchard, Le Langage et la Pensée, Paris, PUF, 1958.
• Harold Goad, Language in History, Baltimore, Penguin, 1958.
• Edmond Ortigues, Le Discours et le Symbole, Paris, Aubier, 1962. [D]
• William Stanley Jevons, Leitfaden der Logik, Leipzig, Barth, 1924.
• Yvon Belaval, Les Philosophes et leur langage, Paris, Gallimard, 1952. [D]
• Jean Perrot, La Linguistique, Paris, PUF, 1953. [26.VI.53]
• Hermann Paul, Prinzipien der Sprachgeschichte, Darmstadt, WB, 1960.
• Joseph Vendryès, Le Langage, Paris, La renaissance du Livre, 1921. [2.XII.51]
• Antoine Grégoire, La Linguistique, Paris, Librairie Delagrave, 1939. [4.IV.43]
• Meillet, Linguistique historique et linguistique générale, Paris, Honoré Champion, 1926.
[9.XII.51]
• Walther v. Wartburg, Problèmes et méthodes de la linguistique, Paris, PUF, 1946. [22.XI.51]
• J. Marouzeau, La Linguistique, Paris, Paul Geuthner, 1950. [18.XI.51]
• Ernst Cassirer, Wesen und Wirkung des Symbolbegriffs, Darmstadt, WB, 1956.
• Ernst Cassirer, Die Begriffsform im Mytischen Denken, Leipzig, Teubner (« Studien der
Bibliothek Warburg »), 1922. [10.II.52]
• Die Sprache, hrsg. von Bayerischen Ak., Darmstadt, WB, 1959.
• Albert Dauzat, La Philosophie du langage, Paris, Flammarion, 1949. [10.II.52]
• Ernst Cassirer, Philosophie der Symbolischen Formen, Berlin, Bruno Cassirer, 1923.
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• G. Révész, Origine et préhistoire du langage, Paris, Payot, 1950. [27.XII.51]
• Mario Pei, Histoire du langage, Paris, Payot, 1954.
• Albert Stöckl, Geschichte der Philosophie des Mittelalters, Band I-III, Mainz, Kirchheim, 1864-
1866. [Band I : 12.IV.26 ; Band II : 24.IV.26 ; Band III : 30.IV.26]
• Étienne Gilson, La Philosophie au Moyen Âge, Paris, Payot, 1944. [14.V.55]
• Étienne Gilson, La Philosophie au Moyen Âge, I-II, Paris, Payot, 1922. [9.V.25]
• Gordon Leff, Medieval Thought, Baltimore, Penguin Books, 1958.
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[4.III.56]
• Maurice De Wulf, Geschichte der mittelalterlichen Philosophie, Tübingen, Mohr, 1913.
• François Picavet, Esquisse d’une histoire générale et comparée des philosophies médiévales,
Paris, Alcan, 1905.
• Étienne Gilson, Études de philosophie médiévale, Strasbourg, Publications de la Faculté des
Lettres, 1921. [11.III.56]
• Martin Grabmann, Die Geschichte der Scholastischen Methode, Band I-II, Freiburg iB, Herder,
1909-1911.
• Paul Vignaux, La Pensée au Moyen Âge, Paris, Colin, 1938. [10.XI.42]
• Walter Frost, Bacon und die Naturphilosophie, München, Reinhardt, 1927.
• August Riekel, Die Philosophie der Renaissance, München, Reinhardt, 1925.
• Johann Eduard Erdmann, Versuch einer wissenschaftlichen Darstellung der Geschichte der
neueren Philosophie, Band I-VII, Stuttgart, Fromann, 1931-1934.
• Wilhelm Windelband, Die Blütezeit der Deutschen Philosophie, Band I-II, Leipzig, Von Breitkopf
& Härtel, 1919. [Band I : 21.X.24 ; Band II : 23.X.24]
• Richard Falckenberg, Geschichte der neueren Philosophie, Berlin und Leipzig, De Gruyter,
1921. [19.V.25]
• Heinrich Gomperez, Sophistik und Rethorik, Darmstadt, WB, 1965.
• Kuno Fischer, Geschichte der neueren Philosophie, Band I-XI, Heidelberg, Winter, 1909-1912.
[Spinoza : 5.VI.22 ; Leibniz, Kant, Fichte : 16.V.23 ; Schelling : 8.X.23 ; Hegel : 13.II.24 et
24.III.25 ; Schopenhauer : 27.III.24 ; Bacon : 5.IV.24]
• Wilhelm Dilthey, Gesammelte Schriften, Band IV : Die Jugendgeschichte Hegels, Leipzig und
Berlin, Teubner, 1921. [30.X.32]
• Richard Kroner, Von Kant bis Hegel, Band I-II, Tübingen, Mohr, 1921-1924. [Band I : 24.III.25 ;
Band II : 1.IV.25]
• Nicolai Hartmann, Die Philosophie des deutschen Idealismus, Teil I, Berlin und Leipzig, De
Gruyter, 1923. [17.VII.55]
• Richard Königswald, Die Philosophie von des Renaissance bis Kant, Berlin und Leipzig, De
Gruyter, 1923. [4.VI.55]
• Fritz Lieb, Das Westeuropäische Geistesleben im Urteile Russischer Religionsphilosophie,
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• Ossip-Lourié, La Philosophie russe contemporaine, Paris, Alcan, 1905.
• Alexandre Koyré, Études sur l’histoire de la pensée philosophique en Russie, Paris, Vrin, 1950.
• Guido de Ruggiero, Italienische Philosophie, Breslau, Hirt, 1925.
• Carl Güttler, Einführung in die Geschichte der neueren Philosophie des Auslandes, München,
Reinhardt, 1922.
• Carl Güttler, Einführung in die Geschichte der Philosophie seit Hegels, München, Reinhardt,
1921.
• Die Philosophie im Beginn des zwanzigsten Jahrhunderts, Band I-II, hrsg. v. W. Windelband,
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• Wilhelm Windelband, Die Philosophie im deutschen Geistesleben des XIX. Jahrhunderts,
Tübingen, Mohr, 1909.
• Karl Löwith, Von Hegel bis Nietzsche, Zürich-New York, Europa Verlag, 1941. [6.II.47]
• Stanley Rosen, Hegel. An Introduction to the Science of Wisdom, New Haven and London,
Yale University Press, 1974. [Le livre est dédié à Kojève ; cet exemplaire porte une dédicace
de la main de Rosen à Nina Ivanoff.]
• Leo Strauss, Spinoza’s Critique of Religion, New York, Schocken Books, 1965. [20.III.66]
• Livio Sichirollo, Tre saggi di storiografia filosofica, Milano, Trevisini, 1957.
• E.R. Doods, The Greeks and the Irrational, Boston, Beacon Press, 1957.
• Alexandre Koyré, Introduction à la lecture de Platon, Paris, Gallimard, 1962.
• Leopold Ziegler, Das Grundproblem des Nachkantischen Rationalismus, Leipzig, Drugulin,
1905.
• Ernst von Aster, Geschichte des neueren Erkenntnistheorie, Berlin und Leipzig, De Gruyter,
1921. [18.VI.56]
• Friedrich Albert Lange, Geschichte der Materialismus, Band I-II, Leipzig, Brandstetter, 1921.
• Albert Lange, Das Kausalproblem, Köln, Bachem, 1904.
• Hermann Lotze, Geschichte der Aesthetik in Deutschland, Leipzig, Meiner, 1913.
Karl Joël, Der Ursprung der Naturphilosophie aus dem Geiste der Mystik, Jena, Eugen
Diederichs, 1906. [24.VII.55]
• Leopold Ziegler, Der Abendländische Rationalismus und der Eros, Jena, Eugen Diederichs,
1905. [23.VII.55]
• Adolf Trendelenburg, Geschichte der Kategorienlehre, Berlin, Bethge, 1846. [30.VII.55]
• Else Wentscher, Geschichte des Kausalproblems, Leipzig, Felix Meiner, 1921. [16.VII.25]
• Jonas Cohn, Geschichte des Unendlichkeitsproblems, Leipzig, Engelmann, 1896.
• Edgar Salin, Platon und die griechische Utopie, München und Leipzig, Duncker & Humblot,
1921.
• Ernst Cassirer, Das Erkenntnisproblem in der Philosophie und Wissenschaf der neueren Zeit,
Band I-III, Berlin, Bruno Cassirer, 1922. [Band I : 7.VII.26 ; Band II : 17.VII.26 ; Band III :
23.VII.26]
• Heinz Heimsoeth, Die sechs grossen Themen der abendländischen Metaphysik, Berlin, Stille,
1922. [28.V.55]
• Karl Reinhardt, Parmenides, Frankfurt a. M., Klostermann, 1959. [30.X.60]
• Mario Untersteiner, The Sophists, Oxford, Blackwell, 1954. [11.XI.57]
• Ulrich von Wilamowitz-Moellendorff, Platon, Band I-II, Berlin, Weidmann, 1920.
• Costantin Ritter, Neue Untersuchungen über Platon, München, Beck, 1910.
• Hans Räder, Platons Philosophische Entwicklung, Leipzig, Teubner, 1920.
• Paul Natorp, Platos Ideenlehre, Leipzig, Meiner, 1921.
• Karl Kerényi, Pythagoras und Orpheus, Zürich, Rhein Verlag, 1950. [7.IV.59]
• Wilhelm Windelband, Platon, Stuttgart, Fromann, 1920.
• Raoul Richter, Der Skeptizismus in der Philosophie, Band I-II, Leipzig, Dürr, 1904. [25.IX.55]
• Heinrich von Stein, Sieben Bücher zur Gechichte des Platonismus, Band I-II, Göttingen,
Vandenhoeck und Ruprecht, 1862-1864.
• Walter Tritsch, Das Künstlerische Element in der Platonischen Philosophie, Jena,
Universitätsbuchdruckerei, 1917.
• Gustav Entz, Pessimismus und Weltflucht bei Platon, Tübingen, Mohr, 1911.
• Heinrich Barth, Die Seele in der Philosophie Platons, Tübingen, Mohr, 1921.
• Heinrich von Stein, Verhältniss des Platonismus, Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht,
1875.
• Émile Bréhier, Chrysippe et l’ancien stoïcisme, Paris, PUF, 1951. [22.IV.57]
• Stephan Odon Haupt, Wirkt die Tragödie auf das Gemüt oder den Verstand oder die Moralität
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• J. Münz, Moses Ben Maimon. Sein Leben und seine Werke, Frankfurt a. M., Kauffmann, 1912.
• Moses Ben Maimon, Schriften, Band I-II, Leipzig, Fock, 1908 et 1914.
• Leo Strauss, Philosophie und Gesetz, Berlin, Schocken, 1935.
• Karl Bornhäuser, Die Vergottungslehre, Gütersloh, Bertelsmann, 1903.
• Leo Strauss, Maimonides’ Statement on Political Science, in « Proceedings of the American
Academy for Jewish Research », vol. XXII, 1953. [Extrait]
• Franz Diekamp, Die Gotteslehre des Heiligen Gregor von Nyssa, Münster, Aschendorff, 1896.
[2.XII.61]
• Étienne Gilson, Introduction à l’étude de Saint Augustin, Paris, Vrin, 1949. [5.XI.28 et 26.XI.61]
• Johannes Hessen, Die unmittelbare Gotteserkenntnis nach dem hl. Augustinus, Paderbern,
Schöningh, 1919. [25.X.61]
• Karl Holl, Augustins Innere Entwicklung, Berlin, Akademie Verlag, 1923. [12.XII.61]
• Artur Schneider, Die Erkenntnislehre des Johannes Eriugena, Teil I-II, Berlin und Leipzig, De
Gruyter, 1921.
• Karl Gronau, Das Theodizeeproblem in der altchristlichen Auffassung, Tübingen, Mohr, 1922.
[27.XI.61]
• Alexandre Koyré, L’Idée de Dieu dans la philosophie de St. Anselme, Paris, Leroux, 1923.
[13.VIII.31]
• Hans Leisegang, La Gnose, Paris, Payot, 1951. [27.X.57]
• Walter Köhler, Die Gnosis, Tübingen, Mohr, 1911. [25.X.57]
• Wilhelm Bousset, Hauptprobleme der Gnosis, Göttingen, Tandenhoeck & Ruprecht, 1907.
[1.XI.57]
• Gerhard Huber, Das Sein uns das Absolute, Basel, Verlag für Recht und Gesellschaft, 1955.
[19.XI.61]
• Leo Strauss, How Farabi read Plato’s Laws, Extrait de « Mélanges Louis Massignon », Institut
Français de Damas, 1957. [15.I.58]
• Leo Strauss, Farabi’s Plato, reprinted from « Louis Ginzberg Jubilee Volume American
Academy for Jewish Research », New York, 1945. [10.VI.46]
• Constantin Sauter, Avicennas Bearbeitung der aristotelischen Metaphysik, Freiburg i. B.,
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• Ernest Renan, Averroès et l’averroïsme, Paris Calmann-Lévy, s. d.
• Adolf Hausrath, Peter Abälard, Leipzig, Beitkopf und Härtel, 1895.
• Jacob Guttmann, Die Scholastik des Dreizehnten Jahrhunderts, Breslau, Marcus, 1902.
• Martin Grabmann, Einführung in die Summa Theologiae des hl. Thomas von Aquin, Freiburg
i. B., Herder, 1919.
• Théodore de Régnon, La Métaphysique des causes, Paris, Retaux, 1906.
• Étienne Gilson, La Philosophie de Saint Bonaventure, Paris, Vrin, 1953.
• Étienne Gilson, Jean Duns Scot, Paris, Vrin, 1952. [2.IV.56]
• Étienne Gilson, Le Thomisme, Paris, Vrin, 1948.
• Alexandre Koyré, La Philosophie de Jacob Boehme, Paris, Vrin 1929. [D]
• Werner Elert, Die Voluntaristische Mystik Jacob Böhmes, Berlin, Trowitzsch & Sohn, 1913.
[2.I.25]
• Gerhard Ritter, Studien zur Spätscholastik, Heidelberg, Winter, 1921.
• Paul Hantamer, Jacob Böhme, Bonn, Friedrich Cohen, 1924. [17.III.25]
• Fritz Schultze, Geschichte der Philosophie der Renaissance, Jena, Mauke, 1874.
• Richard Falckenberg, Grundzüge der Philosophie des Nicolaus Cusanus, Breslau, Koebner,
1880.
• Johann Uebinger, Die Gotteslehre des Nikolaus Cusanus, Münster und Paderborn, Schöningh,
1888. [30.V.32]
Boîte I.
Journal d’un philosophe. Manuscrit.
Cours et travaux à l’université de Heidelberg et à Berlin.
Boîtes II, III et IV.
Cahiers de cours et notes de lecture (une cinquantaine de cahiers),
datant des séjours à Heidelberg, Berlin (1921-1925) et Paris (1927-1931).
Boîtes V-VI.
Die religiöse Philosophie Wladimir Solowjews. Thèse (Berlin, 1925).
Boîte VII.
Divers textes relatifs à Soloviev (1928-1934).
Boîte VIII.
Comptes rendus d’ouvrages. De 1927 à 1956.
Boîte IX.
Écrits sur la science.
Boîtes X-XI.
Cours sur la Phénoménologie de l’Esprit de Hegel, à l’École pratique des hautes études.
Boîte XII.
Écrits à caractère philosophique.
Boîte XIII.
Écrits à caractère politique.
Boîtes XIV-XVII.
Le Système du Savoir.
Sont inclus dans cet ensemble la matière de ce qui sera publié en trois volumes sous le titre
d’Essai d’une histoire raisonnée de la philosophie païenne (Gallimard, 1968-1973) et du
volume publié par Raymond Queneau sous le titre de Kant en 1973.
Boîte XVIII.
Écrits sur le droit.
Boîte XIX.
L’Athéisme.
Boîte XX.
Correspondance générale.
Boîtes XXI.
Varia.
Nota bene :
À ces archives vient s’ajouter un énorme manuscrit, inachevé, de quelque
huit cents feuillets, rédigé en russe et intitulé : Sofia, philo-sofia i fenomeno-
logia, tentative de synthèse du Système du savoir à l’attention du peuple
russe. Il est daté de février 1941.
A. Kojève, « Système du Savoir ». « POST-FACE ». 1958. 1f. Photocopie. BNF, dép. des
Manuscrits, non coté.
A. Kojève, « Origines chrétiennes de la science moderne ». 1961. F. 1. BNF, dép. des Manuscrits,
non coté.
A. Kojève, « La notion de l’Autorité ». Premier plan. 1942. 1 f. BNF, dép. des Manuscrits, non
coté.
Leo Strauss, « What is political philosophy ? » Dactylographie. Dernière page annotée par
Kojève. BNF, dép. des Manuscrits, non coté.
A. Kojève en 1922. Berlin, 10/XII/22. Atelier Hanni Schwarz. BNF, dép. des Estampes et de la
Photographie, Zj 1 4, fonds Kojève.
Alexandre Kojève. Marseille, 1942. Photo anonyme. BNF, dép. des Estampes et de la
Photographie, Zj 1 4, fonds Kojève.
Alexandre Kojève au Japon. 1959. Photo anonyme. BNF, dép. des Estampes et de la
Photographie, Zj 1 4, fonds Kojève / Japon.
Direction éditoriale
Pierrette Crouzet
Suivi éditorial
Catherine Coupard
Iconographie : Nathalie Bréaud