Chapitre 3 MCC
Chapitre 3 MCC
Chapitre 3 MCC
Introduction
• Une machine à courant continu est un convertisseur d'énergie
électromécanique réversible. En fonctionnement moteur, elle permet de
produire de l'énergie mécanique à partir d'énergie électrique ; en
fonctionnement en génératrice c'est l'inverse:
Puissance Puissance Puissance Puissance
électrique MCC mécanique mécanique MCC électrique
Moteur Génératrice
fournie par disponible
l’alimentation sur l’arbre
électrique Pertes du moteur
Pertes
(puissance absorbée) (puissance utile)
1. Constituant:
(ferme le circuit
magnétique)
Épanouissement
polaire (élargit la
section d’entrée du
flux dans l’entrefer) N S
stator rotor
3
Machine à courant continu
Une machine à courant continu comprend quatre parties principales :
• Le stator (inducteur) ;
• Le rotor (induit) ;
• Le collecteur ;
stator
• Les balais également appelés charbons.
balais
inducteur
collecteur ventilateur de
refroidissement
rotor
arbre
induit collecteur
4
Machine à courant continu
Le stator
Le stator est la partie fixe: constitué d’un circuit magnétique portant
l’enroulement d’excitation parcouru par un courant continu (ou des aimants
permanents), dont le rôle est de créer un flux magnétique dans l’entrefer.
l’inducteur comporte
un nombre de paire de
pôles, successivement
Nord, Sud,...
Lignes de champ
2 paires de pôles magnétique 2 paires de pôles
6
Machine à courant continu
Le rotor:
Le rotor est la partie tournante: formé d’un empilage de tôles magnétiques,
comprenant un certain nombre d’encoches, sur lesquelles sont placés un
certain nombre de bobinages. Les conducteurs de l’induit sont parcourus par
le courant continu absorbé (moteur) ou débité (génératrice) par la machine.
Collecteur
Collecteur
ligne neutre
ligne neutre
Balais
La pression des balais sur le collecteur peut être réglée par des ressorts ajustables
10
Machine à courant continu
• Pour des machines de forte puissance, la mise en parallèle des balais est
alors nécessaire.
Remarque:
• Les balais et le collecteur constituent les points faibles de la machine MCC
(usure prématurée des balais et collecteur).
• Plus la vitesse de rotation est élevée, plus les balais doivent appuyer fort
pour rester en contact et plus le frottement est important.
Porte balais
Balais d’une machine multipolaire balais d’une machine de forte puissance
11
Machine à courant continu
2. Principe de fonctionnement
Loi de Laplace:
Un conducteur traversé par un courant, placé dans un champ magnétique est
soumis à une force de Laplace.
• L’induit est plongé dans le champ magnétique créé par l’inducteur.
• Par l’intermédiaire des balais et du collecteur, un courant électrique circule
dans les enroulements de l’induit par une source continue.
• D’après la loi de Laplace, les conducteurs de l’induit sont soumis à une
force électromagnétique = ℓ˄ , avec ℓ est la longueur du
conducteur actif (largeur d’un pôle inducteur) traversé par le courant .
Spire de l’induit
12
Machine à courant continu
• Le bobinage de l’induit est composé de spires réparties sur un cylindre:
seuls les conducteurs actifs (parallèles à l’axe) sont soumis aux forces
électromagnétiques.
• La résultante des forces électromagnétiques se traduit par un couple qui
fait tourner l’induit de la machine autour de son axe.
13
Machine à courant continu
• Le système balais-collecteur a pour rôle de faire commuter le sens du
courant dans les deux conducteurs placés de part et d'autre de l'axe des
balais (ligne neutre), permettant ainsi aux forces d’agir dans le même sens
et de poursuivre la rotation du rotor.
14
Machine à courant continu
3. Bobinage de de l’induit
Phénomène d’induction: Un conducteur se déplaçant dans un champ
magnétique est le siège d'une force électromotrice (f.e.m) induite (loi de Lenz-
Faraday).
• L’enroulement actif soumis à un couple moteur, est entrainé en rotation dans le
flux inducteur (variation de flux à travers les bobines de l’induit). Il est donc le
siège d’une force contre-électromotrice (f.c.e.m) s'oppose au courant
d'alimentation en fonctionnement moteur ou f.e.m en fonctionnement
génératrice.
• L’induit est constitué d’un enroulement de spires réunies en faisceaux disposés
de telle manière que lorsqu’un coté est soumis au pôle nord, l’autre est au pôle
sud.
Conducteurs
actifs
Faisceau Faisceau
aller retour
15
Lames Section à deux spires
Machine à courant continu
• Les balais alimentent l’ensemble des faisceaux reliés par les lames du
collecteur.
• Les faisceaux aller et retour constituent une section. Plusieurs sections
peuvent être placées dans une même enveloppe pour constituer une
bobine.
• Chaque lame du collecteur est soudée au fil de sortie d'une section et à
l'entrée de la section suivante.
Pôle nord
Faisceaux
Pôle sud
16
Machine à courant continu
Il existe de nombreux procédés de mise en série des conducteurs de l’induit.
Exemple de réalisation:
• On choisit un induit simplifié avec huit encoches contenant chacun un
conducteur. Le conducteur 1 est réuni à l’arrière au conducteur 2’; Le 2’ au
3 par une liaison avant;
Pôle S Pôle N
+
+
avant
arrière
+
+
+
- / /
17
Machine à courant continu
Représentation développée des f.c.e.m:
• Les portions de fils logées dans les encoches sont les conducteurs actifs.
Ils sont donc le siège de f.c.e.m induites.
• Pour une machine bipolaire, il y’a deux chemins possibles ou voies
d’enroulement pour aller du balais (+) au balais (-). Chaque voie est
traversée par la moitié du courant.
• Ces 2 voies comportent le même nombre de conducteurs en série sont
identiques et en parallèle.
• Lorsqu’un conducteur change de voie d’enroulement, le courant qui le
traverse s’inverse, et la f.c.e.m aussi.
• Chaque conducteur est représenté par une f.c.e.m.
e e e e
/ 1 2’ 3 4’
/ 4 3’ 2 1’
Balais + Balais -
18
e e e e
Machine à courant continu
• Pour les machines multipolaires, avec un nombre de pôles ( nombre
paires de pôles). L’enroulement peut comporter un nombre de voies (
nombre de paires de voies). Chaque voie est parcourue par / .
/ / /
Lames du
collecteur B+ B- B+ B-
/ /
M M
M M = = M M
= = = =
20
Machine à courant continu
Pôle
principal
Pôle inducteur
Enroulements de
compensation
Enroulement
inducteur Enroulements de
compensation Enroulement inducteur
23
Machine à courant continu
Pôles auxiliaires de commutation:
Pour remédier au problème de commutation, qui conduit à une usure
prématurée des balais et du collecteur, la machine est équipée de pôles
auxiliaires (ou d’enroulement ) de commutation montés sur le stator en série
avec l'induit et ont une action localisée à la zone où se produisent ces
inversions brutales de courant.
Pôle inducteur
Pôle auxiliaire
24
Machine à courant continu
Pôles auxiliaires de commutation d’une machine bipolaire:
25
Machine à courant continu
Pôles auxiliaires de compensation/commutation:
4 bobines de commutation 4 pôles inducteur
26 Bobines de compensation
Machine à courant continu
27
Machine à courant continu
M = +
=
inducteur induit
Equation électrique à l'induit: = + +
• En régime permanent, l’inductance propre des enroulements d’induit n’a
pas d’effet: = ⇒ =
• La source fournit à l’induit la puissance électrique: = = +
• Les pertes par effet de joule dans l’induit sont: =
• La puissance électromagnétique (transformée en puissance mécanique)
31
transmise à l’induit est: =
Machine à courant continu
= = =
• Donc: E
U
= − = −
• Comme est faible, donc est négligeable, alors:
= = ≈
Remarque: En génératrice, le sens de l’écoulement de la puissance est
l’inverse de celui de la marche en moteur.
36
Machine à courant continu
9. Fonctionnement en génératrice
• La machine à courant continu est un convertisseur électromécanique
réversible,
• Si on fait tourner le rotor tout en alimentant l’inducteur, une force
électromotrice induite apparait aux bornes de l’induit qui tourne dans le
champ de l'inducteur. La machine transforme l’énergie mécanique en
énergie électrique.
G = −
=
=
inducteur induit
Zone saturée
=
G V
= =
Zone
linéaire
inducteur induit
=
38
Machine à courant continu
• Cette caractéristique, montre que la zone utile de fonctionnement se
trouve au voisinage de A (appelée courbe de saturation).
• Sous le point A, la machine est sous utilisée. Après le point B
l'augmentation de courant ne manifeste plus par un accroissement de
en raison de la saturation mais les pertes par effet joule dans le circuit
inducteur continue d'augmenter ( = ).
• Pour une valeur donnée du courant , le flux reste constant et reste
proportionnel à la vitesse angulaire de rotation .
= =
Remarque:
Cette caractéristique est valable aussi bien en moteur qu’en génératrice.
39
Machine à courant continu
Caractéristique en charge:
C’est la courbe = ( ), à vitesse constante = et courant d’excitation
constant = . En faisant débiter la génératrice dans un rhéostat de
charge.
• La résistance du bobinage d’induit provoque une légère chute de tension
ohmique:
= −
• Si on tenant compte de la réaction magnétique d’induit ( ), on a une
chute de tension supplémentaire = :
= − −
Machines compensées
A
G =
V =
Machines non compensées
=
40
Machine à courant continu
= /
=
= . /
Caractéristiqu-
es électriques
nominales:
=
= ,
=
=
41
Machine à courant continu
Démarrage du moteur:
• Au démarrage, = ; donc = =
• Si le démarrage s'effectue sous tension nominale ( = ), le courant de
démarrage imposé par la charge = − / = / est très important
(peut atteindre 10 à 20 ), ce qui entraîne:
un échauffement instantané des enroulements de l’induit,
une chute de tension inadmissible sur le réseau d’alimentation,
un couple de démarrage lui aussi très supérieur au couple nominal et
risquant de rompre l’accouplement mécanique (moteur-charge).
Remarque:
La pointe de courant est la même à vide qu’en charge.
42
Machine à courant continu
Solution: pour limiter cette intensité à une valeur acceptable, au moment du
démarrage,
• On place, on série avec l’induit un rhéostat de démarrage de résistance
.
• Ce rhéostat est court-circuité progressivement au fur et à mesure que le
moteur prend sa vitesse et que la f.c.e.m augmente.
• Pour avoir un bon couple de démarrage, on calcule afin que la pointe
du courant acceptée = / + , soit de 1,5 à 2,5 fois le courant
nominal : , ≤ ≤ ,
• Si le démarrage s’opère sous tension variable , on démarre sous tension
réduite ( croît progressivement).
Exemple:
• U = : la tension d’alimentation
nominale de l’induit;
• I = : le courant nominal dans l’induit;
• = : la résistance de l’induit;
• C : le couple de démarrage du moteur;
• C : le couple imposé par la charge.
Au démarrage: = = ≫ Rhéostat de démarrage
43
Machine à courant continu
Dès que le moteur commence à tourner, augmente et diminue jusqu’à .
Couple de démarrage en charge:
• Pour garantir le décollage de la machine, l'intensité de démarrage doit
être:
C C
≅ > ≅ ⇒C >C ⇒ =C −C > ⇒ ↗
Résistance de démarrage:
• Pour que le démarrage soit rapide, on accepte pendant le démarrage:
= , ⇒ = ,
• Donc la résistance du rhéostat: = − =
,
M M
=
M
= hyperbole
45
inducteur induit
Machine à courant continu
Caractéristiques à flux constant =cst et tension constante =
La machine est à aimant permanant ou le courant inducteur est constant:
On a:
= =
= =
où = = ;
est la constante de f.c.e.m (V.s/rad) et est la constante de couple
(N.m/A)
Caractéristiques électromécaniques: = ( ) ; = ( )
• Expression de la vitesse:
On a:
= + = +
−
= = −
À vide :
= =
• À vide la vitesse est proportionnelle à la tension d’alimentation.
46
Machine à courant continu
Attention:
• À vide, il ne faut jamais couper le courant d’excitation lorsque l’induit est
sous tension, car le moteur peut s’emballer. → , alors → , et → ∞
(le moteur peut être désaccoupler de sa charge).
• Pour assurer la tenue mécanique du rotor, < ; où est la
vitesse maximale mécaniquement acceptable ou d’emballement.
En charge:
−
= = −
49
Machine à courant continu
Point de fonctionnement:
• Une charge oppose au moteur un couple résistant , La caractéristique
mécanique de la charge = ( ) est une donnée et elle ne dépend que
de la charge.
On a: = −
• En régime permanent = . Pour que le moteur puisse entrainer une
charge, le moteur doit fournir un couple utile de telle sorte qu’en
régime permanent = .
• Le point de fonctionnement est donné par l’intersection des
caractéristiques mécaniques du moteur et de la charge entraînée.
Point de
fonctionnement
: Caractéristique
du moteur
M
: Caractéristique
de la charge
50
Machine à courant continu
Exemples de caractéristiques mécaniques de la charge:
Treuil ou grue (engins de levage) Pompe
: Caractéristique : Caractéristique
du moteur du moteur
: Caractéristique : Caractéristique
de la charge de la charge
Ventilateur Concasseur
: Caractéristique : Caractéristique
du moteur du moteur
: Caractéristique : Caractéristique
de la charge de la charge
51
Machine à courant continu
Caractéristique mécanique à tension variable:
• L’induit du MCC est le plus souvent alimenté par une source de tension
continue réglable, appelée « variateur électronique de vitesse ».
• En faisant varier la tension d’alimentation d’induit , on travaille sur une
large plage de vitesse de rotation .
Les caractéristiques
mécaniques pour / / /
différentes valeurs de la
tension d’alimentation
sont des droites
sensiblement verticales
( négligeable),
=
s’obtiennent à partir de
l’une d’entre elles par
translation (la pente reste
la même). La charge n’a
qu’une très petite
influence sur la vitesse. / / /
52
Machine à courant continu
Utilisations
• Machines outils; pompes; ventilateurs; Appareils de levage,…
Propriétés
• Vitesse sensiblement constante à tension d’induit constante quelle que soit
la charge entrainée et facile à régler.
Conclusion:
• L'alimentation du moteur impose la tension donc la vitesse de rotation,
• La charge impose le couple utile donc le courant d'induit.
Charge
Alimentation mécanique
de l’induit
53
Machine à courant continu
55
Machine à courant continu
Équations de fonctionnement:
• Le flux magnétique est produit par le courant d’induit, il dépend donc de la
charge.
• On suppose que le flux magnétique proportionnel au courant d’excitation
(circuit magnétique non saturé): = .
Equations électromagnétiques:
= =
= =
= =
Equation électrique:
= +
= +
Expression de la vitesse:
• On a:
= + = +
• Donc:
−
=
56
Machine à courant continu
Fonctionnement à vide:
• La charge impose un courant :
= /
• À vide, le couple résistant est nul = (ou aux faibles charges ≃ ),
Le couple utile = ≃ (s’il on ne tient pas compte des frottements)
• le courant consommé est très faible = ≃ . Ce qui se traduit par un
flux faible ≃ , d’où une vitesse de rotation très élevée ( → ⇒ → ∞,
et la machine s’emballe et l’induit peut être détruit).
Conséquence:
• Alimenté sous tension proche du nominal , le moteur série ne doit
jamais fonctionner à vide au risque de s’emballer. Il doit nécessairement
démarrer en charge.
Démarrage:
• Sous la tension nominale = , le moteur absorbe au démarrage ( =
⇒ = ) le courant: = / ≫
• Pour éviter la pointe de courant au démarrage, il faut:
Démarrer sous tension d’alimentation réduite.
Démarrer avec un rhéostat de démarrage.
57
Machine à courant continu
Couple de démarrage:
On suppose qu’on limite la pointe de courant au démarrage à: = , ,
alors:
• En excitation indépendante :
= = , = ,
• En excitation série :
= = , = , = ,
Conséquence:
Pour les même conditions, le moteur série possède un meilleur couple de
démarrage que le moteur à excitation indépendante.
Caractéristique de vitesse: = ( )
• A tension d’alimentation constante = , la charge impose le courant
qui augmente avec le couple résistant de la charge:
• Pour les faibles valeurs de , le flux est proportionnel à (le circuit
magnétique n’est pas saturé); = alors:
− −
= = Fonction homographique
58
Machine à courant continu
• Si augmente fortement, il y a saturation du circuit magnétique, le flux
magnétique devient donc constant = = ;
• Alors:
−
= Fonction affine
saturation
= =
saturation = =
Conséquence:
• La vitesse de rotation dépend fortement de la charge; elle augmente
rapidement quand la charge diminue.
• Le moteur série ralentit fortement avec la charge.
59
Machine à courant continu
Caractéristique de couple: = ( )
• Aux faibles charges ( faible); le circuit magnétique n’est pas saturé,
= :
= Fonction parabolique
• Aux fortes charges ( élevé); le circuit magnétique est saturé, le flux est
constant = = :
= = ′ Fonction affine
• Si on suppose le couple de pertes constant, alors = − à la
même allure de .
= =
60
Machine à courant continu
Caractéristique mécanique: = ( )
Fonctionnement sous tension nominale constante: =
Si on néglige les différentes pertes:
• Aux faibles charges (circuit magnétique non saturé):
= = = ; = = ; = =
• Aux fortes charges (circuit magnétique non saturé), on revient aux
équations du moteur à excitation indépendante:
Conclusion:
• Le moteur à excitation série peut développer un très fort couple en
particulier à basse vitesse.
• Si ↗⇒ ↘⇒ = ≃ . Le moteur série est dit autorégulateur
de puissance.
saturation
Remarque:
• Couple moteur élevé au démarrage,
Exemple fort couple + faible =
vitesse (traction).
Exemple faible couple + forte
vitesse (centrifugeuse).
61
Machine à courant continu
Moteur universel.
• le couple du moteur série est proportionnel au carré du courant
d’alimentation, donc toujours de même signe. Il peut fonctionner aussi en
régime sinusoïdal.
• Le stator d’un tel moteur est feuilleté pour limiter les pertes.
• Il est très utilisé pour les petites puissances, applications en
électroménager (mixeurs, ventilateurs, perceuses,…) car sa vitesse n’est
pas liée à la fréquence du réseau.
Moteur AC/Universel
/230V/120 V
Stator feuilleté
Applications pratiques:
Le moteur série est intéressant quand la charge impose d'avoir un
fort couple, au démarrage et à faible vitesse de rotation.
• Démarreur (automobile ...)
• Traction électrique (locomotive, train, métro ...)
• Appareils de levage ...
• Ventilateurs, pompes centrifuges, compresseurs, pompes à piston
64
Machine à courant continu
11. Fonctionnement à couple constant ou à puissance constante
Fonctionnement à couple constant:
À flux constant = , par réglage de la tension
=
d’induit entre et , un moteur à courant
continu peut fonctionner en régime permanent,
sans dépasser le courant nominal à couple =
constant pour toute vitesse entre et .
= = ; =
Fonctionnement à puissance constante:
À tension constante = , par réglage du flux
entre et / , un moteur à courant continu
peut fonctionner en régime permanent, sans
dépasser le courant nominal à puissance
constante pour toute vitesse entre et .
= ≅ = ; ≅ / ;
Remarque: un moteur shunt alimenté sous = =
tension constante, ne peut fonctionner en régime = =cte = =cte
établi que dans la zone à puissance constante. 0≤ ≤ /3 ≤
Donc dans une plage de vitesse assez réduite. ≤
65
Machine à courant continu
= − > = − = = − <
= ; ou
< ; ou
=− <
: couple de
freinage
66
Machine à courant continu
Il existe pour un moteur accouplé à une charge quatre quadrants de
fonctionnement:
G > M
<
= >
= <
Quadrant 4: Quadrant 1:
• Freinage en marche arrière < • Moteur en marche avant >
• Moteur fournit un couple de freinage • Moteur fournit un couple moteur >
• Puissance mécanique fournie par la charge• Puissance mécanique fournie à la charge
< M G
>
= > = <
Quadrant 3: Quadrant 2:
• Moteur en marche arrière < • Freinage en marche avant >
• Moteur fournit un couple moteur • Moteur fournit un couple de freinage
• Puissance mécanique fournie à la charge • Puissance mécanique fournie par la charge
67
Machine à courant continu
Remarque:
• Pour passer des quadrants 1 et 4 (ou des quadrants 2 et 3), la source
d’alimentation doit être réversible en tension.
• Pour passer des quadrants 1 à 2 (ou des quadrants 3 et 4), la source
d’alimentation dot être réversible en courant.
• Les quadrants de fonctionnement dépondent du type de moteur (séparé ou
série); du mode de réglage (action sur ou sur ) et du type
d’alimentation (réversible ou non).
Exemple :
Quadrant 1: Montée = moteur AV Quadrant 4: descente = freinage AR
<
68 treuil
Machine à courant continu
Trajets possibles du point de fonctionnement
Démarrage rapide:
Pour démarrer rapidement le groupe
moteur-charge entrainée et l’amener à la ′
vitesse .
• On applique la tension = au A B’ B
démarrage, qui pour = ; = .
• Puis on augmente au fur et à mesure
que croit pour maintenir = , de M
façon à satisfaire à tout instant:
= + = +
• Arrivé à la vitesse sous la tension
′ . On réduit légèrement pour 0
O
passer à qui en régime établi, donne
la vitesse .
Remarque:
• Au trajet OABM du point de fonctionnement, on substitue le trajet OAB’M.
• La plupart des variateurs de vitesse comportent deux boucles de régulation
en cascade (une boucle de vitesse et une boucle de courant).
69
Machine à courant continu
Freinage électrique:
• Lors des freinages (marche en génératrice), le moteur se comporte en frein
convertissant la puissance mécanique fournie par la charge entraînante, en
puissance électrique renvoyée vers l’alimentation (freinage par
récupération) ou dissipée dans des résistances (freinage rhéostatique).
• Dans de nombreuses applications (traction, levage), on préfère le freinage
électrique que le freinage par systèmes mécaniques.
Exemple:
Pour arrêter un moteur entrainant une charge de couple résistant
Source
d’alimentation
+
Variateur
de vitesse
70
>
Machine à courant continu
• On peut couper l’alimentation = ⇒ = ; l’ensemble ralentit sous
l’effet de : =− <
• Pour arrêter rapidement le groupe, il faut permettre à la machine de
fonctionner en génératrice et de délivrer de la puissance en inversant le
sens du courant d’induit . Dans ce cas change de sens et devient un
couple de freinage : =− − <
Freinage rhéostatique:
• On coupe la source d’alimentation et on
connecte l’induit sur un rhéostat
• L’énergie est dissipée dans le rhéostat
• Le couple de freinage:
= = =
+ +
⇒ =
(analogue à un couple de frottement visqueux),
à l’arrêt =
• Ce procédé est simple, mais ne permet pas de stopper complètement la
machine: nécessite un dispositif de blocage mécanique (frein mécanique).
71
Machine à courant continu
Freinage par récupération d’énergie:
• On conserve la source, mais on diminue la tension pour l’inversion du
courant
−
= + ⇒ = <
• L’énergie est renvoyée sur la source d’alimentation ou stockée dans des
condensateurs suivant la structure du variateur de vitesse.
• La source d’alimentation doit être réversible en courant, c’est la
réversibilité la plus rencontrée.
Source
+
variateur
<
72
Machine à courant continu
Pour arrêter rapidement le groupe moteur-charge fonctionnant au point M
sous la tension , il faut freiner:
• On réduit brusquement la tension à
partir de la valeur (la vitesse est
pratiquement inchangée):
= ⇒ =
< ⇒ < ⇒ < : freinage
• Pour obtenir un freinage le plus
énergique possible, c-à-d à courant M
=− tout au long du
ralentissement, il suffit que la tension <
reste liée à par la relation: 0
= + (− )= −
• Si on veut freiner à couple maximum =
jusqu’à = ; il faut inverser la tension
( < ). il faut alors couper −
l’alimentation quand on arrive à =
(point F). Sinon le groupe part en sens − D
F E
inverse.
73
Machine à courant continu
Si le variateur de vitesse qui doit être réversible en courant ( > ou < )
n’est pas réversible en tension, le freinage à couple maximum n’est possible
que jusqu’au point E. Le point de fonctionnement suit le trajet MDEO.
Freinage à vitesse constante:
En levage, le couple de la charge soulevée est constant.
< G B >
Quadrant 4: M2 A M1 Quadrant 1:
marche en freinage marche en moteur
F D
0
Phase de descente Phase de montée
• Arrêt (point A): = , • Arrêt (point A): = ,
• Phase d’accélération: trajet AFM2. • Phase d’accélération: trajet ABM1.
passe de > à < , passe de à > ,
• Descente à vitesse constante (point M2) • Montée à vitesse constante (point M1)
• Phase de décélération: trajet M2GA. • Phase de décélération: trajet M1DA.
augmente et passe de à , diminue et passe de à ,
• Arrêt en position basse. • Arrêt en position haute.
Remarque: Le variateur de vitesse doit être réversible en tension
74
Machine à courant continu
Moteur travaillant dans les quatre quadrants
Dans certains équipements, on
veut: travailler dans les deux sens
de rotation et passer rapidement A B
H
d’un sens à l’autre.
• On démarre rapidement: trajet
ABM1, passe de à M1
• Apres une phase de travail en M1 4 1
sous . On inverse le couple en
réduisant brusquement à
(point D). Puis on freine à
couple maximum − et on
2
démarre en sens inverse: trajet 3
DFM2. M2
• Apres une phase de travail en M2
sous . On inverse rapidement − D
F
le couple en passant de à =
(point H). Puis on augmente
pour décrire le trajet HABM1. Variateur de vitesse réversible en et en
75
Machine à courant continu
Résumé sur la MCC:
Les avantages et inconvénients du moteur à courant continu sont repris ci-
dessous :
Avantages:
• Variation aisée de la vitesse de rotation d’un moteur à courant continu à
l’aide d'un variateur de vitesse électronique, il possède une large plage de
variation (0 à 100 % de la plage par action sur la tension d’induit
généralement),
• Régulation précise du couple,
• Son indépendance par rapport à la fréquence du réseau fait de lui un
moteur à large champ d'application.
Inconvénients:
• Peu robuste par rapport au moteur à courant alternatif,
• Plus coûteux que le moteur à courant alternatif. Investissement important
et maintenance coûteuse (entretien délicat du collecteur et des balais).
76