La Boite A Merveilles Ahmed Sefrioui
La Boite A Merveilles Ahmed Sefrioui
La Boite A Merveilles Ahmed Sefrioui
La Boîte à Merveilles est une boîte ordinaire contenant des objets ordinaires. Des objets hétéroclites, en matière
transparente, en métal, en nacre. Un bouton de porcelaine, des boules de verres, des anneaux de cuivres, un
minuscule cadenas sans clef, des clous à tête dorée, des encriers vides, des boutons décorés, des boutons sans
décor (p12), des épingles (p55) un cabochon en verre taillé en diamant offert par Rahma (p38), une chaînette de
cuivre rongée de vert-de-gris offerte par sa mère, (p96).
Pour les autres, ce sont des vieilleries, le « bijou fabuleux et barbare »aux yeux de l’enfant est pour la mère « un
bout de verre qui peut causer une blessure » (p39)
La transformation est de deux ordres. Le savoir-faire et l’imagination. Ainsi, une opération de nettoyage
transforme le métal vil en métal noble. « je savais transformer le cuivre, cette vile matière, en or pur ».
L’imagination se charge du reste, l’objet devient fabuleux, chargé de vertus, porteur d’une histoire merveilleuse
(p38). Ainsi, « Les plus humbles de mes boutons et de mes clous, par une opération de magie dont j’avais seul le
secret, se muèrent en joyaux. » p96.
L’enfant découvre le plaisir des sens très tôt grâce à ses objets. L’objet est regardé, contemplé et caressé. Il a
une âme et une vertu de talisman. Il est source de jouissance, « Il met les sens en extase » p13, et avait un goût
qu’il ne pouvait goûter de la langue et le pouvoir d’enivrer, p13. L’impuissance à en jouir pleinement est un
moment difficile pour lui. « Je sentais toute mon impuissance à en jouir pleinement. Je pleurais… ». Ce moment
est pénible quand le sommeil empêche la contemplation, « mes yeux, hélas ! n’avaient plus la force de regarder » ;
sinon encore plus cruel quand les objets perdent leur pouvoir magique et deviennent des objets ordinaires, « cette
constatation fut cruelle. J’éclatais en sanglots.».
L’enfant, friand de contes découvre aussi que ses objets racontent des histoires. « un bijou fabuleux provenant
à n’en pas douter de quelque palais souterrain où demeurent les puissances de l’Invisible. »(p39). Chaque objet
parle son langage (p13), c’est un ami (p13 ; 249), peut être un message, un talisman où une pierre maudite.
Les objets qui fascinent l’enfant et l’enchantent ont une autre fonction. Ils lui permettent de conjurer tristesse et
solitude. « La nuit, la maison tomba dans le silence, je me sentis triste. Je sortis ma, Boite... (p54).
La Boîte à Merveilles lui permet de s’évader d’un monde de contraintes et de malheur, le monde réel, celui des
adultes. Ce motif revient chaque fois qu’il est question de la Boîte à Merveilles : « Pour échapper au bruit des
tambours qui bourdonnait encore sous mon crâne, j’ouvris ma Boite à Merveilles,… » (p150). « Moi, j’avais des
trésors cachés dans ma Boite à Merveilles. J’étais seul à les connaître. Je pouvais m’évader de ce monde de
contraintes... » (P71).
L’enfant fait appel dans ses moments de détresse à ses objets « prêts à me porter secours » (p12). Grâce à sa
boîte, il se sentira moins seul, moins triste. C’est dans de pareilles circonstances que l’enfant la retire de dessous
son lit : « Je me sentis triste et seul. Je ne voulais pas dormir, je ne voulais pas pleurer. Moi aussi, j’avais des amis.
Ils sauraient partager ma joie. Je tirai de dessous le lit ma Boite à Merveilles je l’ouvris religieusement.»(p249).
Structure de l'œuvre : 12 chapitres
- La solitude de l'enfant.
- Les habitants de Dar Chouafa.
Chapitre 1 - Les cérémonies de la voyante.
-La dispute: Zoubida et Rahma.
- La visite de Lalla Aîcha: Zoubida et Aîchase livrent à leur commérage et Sidi part à
Chapitre 4 aux jeux avec les enfants.
- My escrocé par Abdelkader. (Déboires).
Chapitre 7 -Les festivités de l'Achoura : Sidi Mohamed part au Msid pour festoyer l'occasion.
- Le combat entre le père du narrateur avec le dellal rusé. (Le jour où il emmène
Chapitre 8 Zoubida pour lui acheter des bracelets).
- Le remariage de My Larbi.
- Ruiné, après avoir perdu son capital, Abdesslam laisse sa famille pour aller travailler
aux faubourgs de Fès : afin de rétablir son atelier.
Chapitre 9 - La visite de Lalla Aicha :
Changement de celle-ci.
Décision d'aller consulter le voyant Sidi El Arofi.