Chapitre 1 - Cours I.
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Doc. 1 p. 35
Urbanisation : processus de concentration de la population dans les villes
Depuis 2007, la population mondiale vit majoritairement en ville
= pop. urbaine dépasse pop. rurale
Planète connaît explosion urbaine :
2018 : 55 % de citadins / en 2050 (projection) : 68 %
260 millions de citadins en 1900 / 4 milliards en 2019
S’explique par :
- croissance démographique
- exode rural
- concentration des activités dans les villes
Planète connaît donc un phénomène de transition urbaine
Transition urbaine : passage d’une population majoritairement rurale à une population majoritairement urbaine
Taux urbanisation augmente à rythme de 2,6 % par an en moyenne.
Processus étroitement lié au niveau de développement économique et social des pays.
Taux d’urbanisation inégaux entre pays des Nords et pays des Suds.
A l’échelle de la planète, très forts contrastes apparaissent selon pays entre taux d’urbanisation et
taux de croissance urbain
Transition achevée (ancienne) en Amérique, en Europe et dans certains pays d’Asie.
Transition inachevée (faible et inégale) dans pays des Suds, principalement en Asie et en Afrique : pop.
rurales sont encore souvent majoritaires. Ex : 38 % en Afrique subsaharienne ≠ 80 % en Amérique latine
Mais exode rural et croissance naturelle y font augmenter rapidement la population urbaine.
Exode rural : migrations définitives de populations rurales vers les villes
La croissance urbaine s’accompagne le plus souvent d’un étalement urbain, aux Nords comme aux
Suds
Des dynamiques de périurbanisation se généralisent.
Périurbanisation : urbanisation diffuse d’un espace rural à proximité d’une ville, mais sans continuité du bâti
avec celle-ci.
Apparue aux Etats-Unis au début du XX² siècle. Tous les pays du monde sont aujourd’hui concernés : une
majorité de citadins vit dans ces espaces périurbains.
Grâce à automobile, citadins peuvent habiter ++ loin des centres-villes
Espace périurbain se diversifie : logements, activités industrielles, activités de commerce, de loisirs.
Mais périurbanisation est dénoncée en raison de son impact sur l’environnement
- Consommation excessive de terres agricoles, d’espaces naturels, d’énergie
- Pollution (rejets de gaz polluant par automobiles)
- Temps perdu dans les déplacements
- Difficulté dans gestion et aménagement d’agglomérations de plus en plus éclatées
Mégapole : agglomération d’au moins 10 millions d’habitants (seuil fixé par l’ONU)
Mégapoles se multiplient : 2 en 1950 (Londres et Tokyo) / 33 en 2019
Mégapoles sont résultat de l’accélération de l’urbanisation dans pays des Suds
2018 : 26 des 33 mégapoles sont situées dans pays des Suds (7 en Chine, 5 en Inde)
Mais sont minoritaires à l’échelle mondiale : ne concentre que 12 % des citadins (en 2016) alors que les villes
de moins de 500 000 habitants concentrent moitié des citadins.
Seules certaines sont des métropoles, qui concentrent des activités et des fonctions de rayonnement
international.
Métropole : grande ville qui concentrent la population, les activités et les fonctions de commandement, et qui
exerce une influence sur le territoire qui l’entoure
Concentration d’une très forte population urbaine représente de lourdes contraintes
Les mégapoles font face à des défis très importants : logements, ravitaillements, transports, infrastructures,
emplois.
Gestion de ces défis diffère fortement entre pays ‘riches’ et pays ‘pauvres’ :
- Tokyo : première mégapole au monde (37 millions d’habitants), est très étendue, mais structurée avec un
réseau de transports très efficace. Principal moteur de l’économie japonaise.
- Dacca (Bangladesh) : déplacements caractérisés par embouteillages, pollution, saturation, faiblesse des
transports en commun
Toutes les métropoles n’ont pas la même capacité à cumuler des fonctions de commandement
Et ne peuvent donc pas toutes être considérées comme des métropoles.
Métropoles se distinguent des autres villes par densité et diversité de leurs fonctions de commandement.
Contrôlent et impulsent innovation et créativité grâce leur rayonnement à différentes échelles.
Il n’existe pas de critères reconnus par tous pour mesurer le rayonnement métropolitain
Certains chercheurs ne prennent pas en compte le secteur économique.
D’autres y ajoutent le poids politique, le capital humain, la culture, la qualité de vie.
Métropoles sont au centre des mobilités internationales
Attirent (grâce au dynamisme économique et aux opportunités économiques) : travailleurs qualifiés et non
qualifiés.
Sont destinations majeures du tourisme international grâce à leur patrimoine historique et architectural (Paris,
New York) et grâce à l’ampleur de leurs événements culturels.
Métropoles sont des nœuds de communication majeurs
Les métropoles sont souvent des hubs : aéroports internationaux qui captent des flux massifs (39 % des
émigrés à Sydney, 19 millions de touristes à Bangkok en 2017).
Hub : nœud de correspondance d’un réseau de transport qui concentre les voyageurs, les marchandises et
les informations et les redistribue dans de nombreuses directions.
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Mises en réseau, les métropoles forment un archipel métropolitain mondial qui coordonne l’économie
mondiale.
Carte p. 32
Le réseau hiérarchisé des « villes mondiales » s’élargit
Les villes mondiales sont de grandes métropoles qui concentrent des fonctions de commandement et exercent une influence à
l’échelle mondiale dans les domaines politique, financier, économique et culturel notamment. Le fonctionnement de l’économie
mondiale, mettant en relation certaines grandes métropoles tout en marginalisant l’immense majorité des territoires, est illustré par
l’image d’un archipel (Olivier Dollfus, géographe français) : les villes fonctionnent entre elles comme autant d’îles formant un archipel
au milieu des territoires. Parmi ces villes, certaines occupent une place tout à fait particulière. Ce sont les quatre « villes mondiales » :
New York, Tokyo, Londres et Paris, principaux pôles d’impulsion de l’archipel métropolitain mondial. Ces villes sont intégrées à une
mégalopole, au poids important dans la mondialisation : mégalopole du nord-est des Etats-Unis, mégalopole japonaise. Dans l’Union
européenne, la mégalopole s’étend de Londres à Milan en passant par l’axe rhénan. Ces villes mondiales dominent mais les
métropoles des puissances émergentes s’affirment : Johannesburg, première place financière d’Afrique, Shanghai, deuxième port
mondial et quatrième place financière mondiale, Mumbai, capitale économique et boursière du sous-continent indien, etc. Les
métropoles de l’archipel métropolitain mondial sont étroitement connectées en réseaux (transport, numérique) et noue des relations
privilégiées entre elles. Leurs places financières et les sièges de leurs FTN sont interconnectés. Ainsi, New York, ville mondiale par
excellence, concentre une influence économique (sièges sociaux nombreux), financière (bourse de Wall Street), politique (ONU) et
culturelle (musées, arts) sans équivalents.
Métropoles qui ont le rayonnement le plus vaste et la plus forte capacité de polarisation des flux à
l’échelle mondiale
Polarisation : processus de concentration et de redistribution des flux (de personnes, de marchandises, de
capitaux, d’idées)
Des rapports de force s’exercent entre les villes puisqu’elles n’ont pas toute la même capacité d’influence et
de domination économique, politique ou culturelle.
Notion de polarisation
Villes mondiales
Ce sont les quelques métropoles les plus puissantes sur plan économique, politique, culturel à l’échelle du
monde. Très riches.Exercent une réelle influence mondiale et concentrent les fonctions de commandement.
Par ex : Tokyo produit plus de richesses que l’Australie !
A l’échelle nationale, métropoles sont toujours des moteurs économiques
Même si capitale économique et capitale politique ne correspondent pas.
Par ex : Istanbul ou Sao Paulo sont des métropoles de rayonnement international grâce à leur concentration
des fonctions économiques, mais capitales politiques sont Ankara et Brasilia.
Concentration de fonctions de commandement ne dépend pas du nombre d’habitants
Ce n’est pas parce qu’une ville est très peuplée qu’elle comptera forcément des fonctions de commandement
nombreuses et diversifiées. Plusieurs mégapoles des Suds ne rayonnement pas au-delà de leurs frontières :
Dacca, Kinshasa…
A l’inverse : Genève (moins de 500 000 habitants) peut être qualifiée de métropole grâce à ses activités de
décision dans le domaine de la diplomatie et de la coopération internationale (siège de l’OMS, de l’OMC…), et
à l’importance de son secteur bancaire.
Compétition métropolitaine à l’échelle mondiale a lieu pour attirer les investisseurs, chercheurs,
cadres, touristes
Pour capter de nouvelles fonctions de commandement (ou simplement pour les conserver) les élus locaux
mettent en place d’ambitieuses politiques d’aménagement urbain.
Par exemple : proposer des quartiers les plus adaptés aux besoins des entreprises et les plus attractifs pour
la main d’œuvre qualifiée (cadre de vie, infrastructures de transports, services...).
Rivalité aussi pour affirmer leur puissance : organisation d’événements culturels ou sportifs au rayonnement
mondial permet aussi de revendiquer le statut de métropole.
Ex : métropoles accueillent grandes rencontrent internationales comme COP 21 à Paris en 2015, JO à Paris
en 2024, Tokyo 2020 (!), JO à Rio en 2016…
Marketing territorial est utilisé pour renforcer attractivité et image de marque des métropoles
Marketing territorial : actions de promotion d’un territoire, inspirées des stratégies de la publicité et de la
communication, mises en place par des acteurs publics.
Ex : logo « I love NY »
Campagnes de publicité vantent la ville innovante où il fait bon vivre. Valorisent le patrimoine (Prague)
Modernité de la métropole est symbolisée par projets architecturaux des « starchitectes ».
starchitecte (contraction du mot ‘star’ et ‘architecte’) : architecte de renommée internationale dont la signature
est positive pour l’image de la métropole qui l’emploie
Conclusion
La métropolisation concentre hommes et activités dans les villes.
Elle met donc les villes en réseau mais également en concurrence.
Etude de cas :
- « Comment la métropolisation recompose-t-elle le Brésil » ? (pages 26 à 29)
Exemples :
- Documentaire Arte : « Le mur de la honte », Lima : https://www.arte.tv/fr/videos/078636-000-A/perou-le-
mur-de-la-honte/
- « Comment la proximité des métropoles fait-elle de la mégalopole du Nord-Est des Etats-Unis un centre
décisionnel ? » (pages 36-37)
- « Pourquoi Tokyo est-elle une ville mondiale ? » (page 38)
- « Pourquoi Le Caire ne parvient-elle pas à s’imposer comme une métropole de rang mondiale ? » (page
39)
- « Emirats Arabes Unis : des métropoles en quête de notoriété » (fiche)