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L’ADR est l’Accord européen relatif au transport


international des marchandises dangereuses par
route. Il est applicable aux transports effectués sur
le territoire national et en partance pour l’Europe.

Cette réglementation spécifique au transport/


chargement/ déchargement des marchandises
dangereuses est complexe. Elle constitue néanmois
un réel atout pour aider les entreprises à mieux

Secteur | métier | activité | situation de travail


prévenir les risques professionnels des activités liées
au transport de marchandises dangereuses.

Cette brochure présente les obligations générales


fixées par l’ADR pour transporter des marchandises
dangereuses et explique en quoi leur respect

Démarche de prévention
participe à la prévention des risques professionnels.

Tous les intervenants de la chaîne de transport sont


concernés par l’ADR et ont des missions clairement
définies à respecter. La brochure permet ainsi
à chacun de mieux en comprendre les enjeux,
obligations et problématiques dans toute la chaîne
du transport et de la logistique des marchandises
dangereuses.

Le transport des matières


dangereuses
L’ADR en question
Institut national de recherche et de sécurité
pour la prévention des accidents du travail
et des maladies professionnelles
65, boulevard Richard-Lenoir 75011 Paris
Tél. 01 40 44 30 00 • info@inrs.fr

Édition INRS ED 6134


2e édition | août 2020 | ISBN 978-2-7389-2581-7
uniquement en version électronique

L’INRS est financé par la Sécurité sociale ED 6134


Assurance maladie / Risques professionnels
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L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) Toutes les publications de l’INRS sont téléchargeables sur
pour la prévention des accidents du travail et des maladies www.inrs.fr
professionnelles est une association loi 1901, créée en
1947 sous l’égide de la Caisse nationale d’assurance Pour commander les publications de l’INRS au format papier
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et salariés). peuvent se procurer les publications de l’INRS à titre gratuit
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en passant par leur transformation en solutions pratiques, Retrouvez leurs coordonnées sur www.inrs.fr/reseau-am
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diffuser une culture de prévention dans les entreprises L’INRS propose un service de commande en ligne
et proposer des outils adaptés à la diversité des risques pour les publications et affiches, payant au-delà
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de la prévention : chef d’entreprise, services de santé au
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Les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail


(Carsat), la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-
de-France (Cramif) et les caisses générales de sécurité
sociale (CGSS) de l’Assurance maladie - Risques profes-
sionnels, disposent, pour participer à la diminution des
risques professionnels dans leur région, d’un service
Prévention composé notamment d’ingénieurs-conseils
et de contrôleurs de sécurité. Spécifiquement formés aux
disciplines de la prévention des risques professionnels et
s’appuyant sur l’expérience quotidienne de l’entreprise,
ces professionnels sont en mesure de conseiller et, sous
certaines conditions, de soutenir les acteurs de l’entreprise
(direction, médecin du travail, instances représentatives du
personnel, etc.) dans la mise en œuvre des démarches et
outils de prévention les mieux adaptés à chaque situation.
Les caisses assurent aussi la diffusion des publications
édités par l’INRS auprès des entreprises.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans


le consentement de l’INRS, de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants
cause, est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation
ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction, par un art
ou un procédé quelconque (article L. 122-4 du code de la propriété
intellectuelle). La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon
punie d’un emprisonnement de trois ans et d’une amende de 300 000 euros
(article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).

© INRS, 2020.
Coordination : Anne-Sophie Valladeau, INRS
Avec la participation de :
Thierry Vial, Roland Werlé (INRS), Nathalie Poisson (INRS)
Édition : Katia Bourdelet, INRS
Conception graphique : Patricia Fichou
Schémas : Atelier Causse
Photos : p. 4 Gaël Kerbaol/INRS ; p. 10 Gaël Kerbaol/INRS ;
p. 15 (haut) Yves Cousson/INRS ; p. 15 (bas) Emmanuel Grimault/
INRS ; p. 17 Patrick Delapierre/INRS
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s ommaire
Introduction 5

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L’ADR en pratique 6

1.1 Qu’est-ce qu’une marchandise dangereuse selon l’ADR ? 6


1.2 Comment choisir un emballage pour le conditionnement d’une marchandise dangereuse ? 8
1.3 Quel étiquetage doit être apposé sur le colis ? 9
1.4 Quels documents doivent accompagner le transport de matières dangereuses ? 11
1.5 Quelles sont les spécificités pour le chargement/déchargement/manutention
des matières dangereuses ? 13
1.6 Comment signaler un véhicule transportant des marchandises dangereuses conditionnées ? 15
1.7 Quels équipements pour un véhicule de transport de matières dangereuses ? 116
1.8 Qu’est-ce que la sûreté ? 17
1.9 Quelles sont les exemptions à l’application de l’ADR ? 18

2
Quelles formations pour les salariés en charge du transport des matières dangereuses ? 21

3
Quelles missions pour le conseiller à la sécurité ? 23

4
Quelles obligations pour les intervenants de la chaîne du transport des matières dangereuses ? 24

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V ous emballez, expédiez, chargez, manutentionnez, transportez,


réceptionnez, déchargez des marchandises dangereuses par route…,
connaissez-vous l’ADR ?

L’ADR (Accord européen relatif au transport international des marchandises


Dangereuses par Route) est consolidé dans sa dernière version par l’arrêté
du 29 mai 2009 (modifié) relatif au transport de matières dangereuses par
voie terrestre, dit « arrêté TMD », applicable aux transports effectués sur le
territoire national.

Cette réglementation spécifique au transport/chargement/déchargement


des marchandises dangereuses s’inscrit dans une logique de prévention des
accidents, en complément notamment des exigences du code du travail.

Cette brochure a pour objectif :


◗ de vous présenter les obligations générales de l’ADR : classer puis identifier,
emballer, étiqueter et marquer les colis, établir les documents de transport,
respecter les conditions de chargement/déchargement, signaliser et équiper
le véhicule de transport, former le conducteur et tout le personnel concerné,
désigner un conseiller à la sécurité ; tout en vous expliquant en quoi chacun de
ces points participe à la prévention des risques professionnels,
◗ de vous aider dans votre gestion quotidienne du traitement des matières
dangereuses dans le cadre de vos activités liées au transport par route,
◗ de vous simplifier la compréhension des points clés de l’ADR afin de faciliter
son application,
◗ de permettre à chaque intervenant de mieux en comprendre les enjeux,
obligations et problématiques dans la chaîne du transport et de la logistique.

Cette brochure développe le cas des transports de matières dangereuses


conditionnées en colis. Les cas de transports en vrac et en citerne sont exclus.

Attention, cette brochure n’est pas exhaustive et s’adresse plus


particulièrement aux entreprises confrontées ponctuellement au transport
de marchandises dangereuses. Elle vous aidera dans vos démarches, mais
ne remplacera pas l’avis d’un spécialiste, chaque cas étant particulier.

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1. L’ADR en pratique

1.1. Qu’est-ce qu’une marchandise


dangereuse selon l’ADR ?

Une marchandise est considérée comme dangereuse selon l’ADR lorsqu’elle présente
un risque pour l’homme ou l’environnement. Elle répond alors à différents critères de
classement.
Elle peut être une matière, un objet, une solution, un mélange, une préparation ou un
déchet.
Toutes les marchandises dangereuses au transport routier sont soit nommément citées,
soit couvertes par des rubriques génériques de l’ADR.

Quelles sont les différentes classes de danger de l’ADR ?


Selon l'ADR, les classes de marchandises dangereuses sont les suivantes :
Classe 1 > Matières et objets explosibles
Classe 2 > Gaz
Classe 3 > Liquides inflammables (matières liquides et objets contenant de telles
matières, ayant un point d’éclair inférieur à 60°C ainsi que les matières
liquides explosibles désensibilisées)
Classe 4.1 > Matières solides inflammables, matières autoréactives et matières
explosibles désensibilisées solides
Classe 4.2 > Matières sujettes à l'inflammation spontanée
Classe 4.3 > Matières qui, au contact de l'eau, dégagent des gaz inflammables
Classe 5.1 > Matières comburantes
Classe 5.2 > Peroxydes organiques
Classe 6.1 > Matières toxiques
Classe 6.2 > Matières infectieuses
Classe 7 > Matières radioactives
Classe 8 > Matières corrosives
Classe 9 > Matières et objets dangereux divers

Comment classer les mélanges et les déchets ?


Certains mélanges ou déchets ne sont pas nommément identifiés dans l’ADR. Il appar-
tient alors au producteur, expéditeur ou chargeur de ces marchandises de les classer dans
une rubrique générique dite « nsa » (« non spécifiée par ailleurs ») ou dans une rubrique
générale dite « rubrique collective ».
Ce classement prend en compte les caractéristiques physico-chimiques des marchandises
et le degré de danger prépondérant du mélange ou du déchet.

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Comment identifier une marchandise dangereuse ?


Chaque marchandise dangereuse au transport est codifiée. En plus de sa désignation
officielle (nom non commercial), un numéro d’identification international lui est attribué :
c’est le numéro ONU.

Ce numéro ONU est complété des points suivants qui représentent la carte d’identité de
la marchandise dangereuse :
■ la classe de danger et les éventuels risques subsidiaires supplémentaires,
■ le code de classification : il correspond au sein de chaque classe de danger à une
catégorisation de produits effectuée selon leurs caractéristiques physiques et chimiques,
■ le groupe d’emballage – GE – (sauf certains produits) : il définit le degré de danger que
la marchandise présente pour le transport. Le GE I correspond à des marchandises très
dangereuses, le GE II à des marchandises moyennement dangereuses et le GE III à des
marchandises faiblement dangereuses,
■ les dispositions spéciales : elles viennent c ompléter les règles générales d’application
de l’ADR,
■ le code de restriction en tunnel : il définit les autorisations de circulation dans les tunnels.

Exemple de codification du méthanol

UN 1230 Numéro d’identification de la matière


METHANOL Désignation officielle de transport
3 Classe de danger du risque principal
(6.1) Risque subsidiaire
FT1 Code de classification
GE II Groupe d’emballage
279 Dispositions spéciales
(D/E) Code de restriction en tunnel

Ces informations sont des informations utiles devant être indiquées dans la fiche de
données de sécurité du produit au point 14.

Pour aller plus loin

◗ La fiche de données de sécurité.


INRS, ED 954.
◗ ADR, partie 2 (classification) et
partie 3 (tableau A du chapitre 3.2
Liste des matières).

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1.2. Comment choisir un emballage pour le conditionnement


d’une marchandise dangereuse ?

Une marchandise dangereuse doit être conditionnée dans un emballage approprié. Au


regard de la classification précise de la marchandise, notamment le groupe d’emballage, les
différents types de conditionnement (fûts, sacs, caisses, grands récipients pour vrac, grands
emballages…) sont proposés dans les « instructions d’emballage ». Ces instructions sont à
respecter pour conditionner les marchandises devant être remises au transport routier.

Un marquage spécifique permet d’identifier la conformité aux prescriptions de l’ADR d’un


emballage homologué pour contenir des marchandises dangereuses. Avec le procès-ver-
bal d’épreuve de l’emballage, il est une source d’informations importantes pour connaître
la compatibilité entre l’emballage et la marchandise conditionnée, ainsi que les instruc-
tions de fermeture du récipient.

Exemples de marquage Indication de la charge de gerbage

La charge de gerbage maximale autorisée applicable


lorsque le GRV est en cours d’utilisation doit être
indiquée sur un pictogramme comme suit :

…kg max

Exemple de marquage pour Grand récipient pour vrac (GRV) GRV qu’il est possible GRV qu’il n’est PAS
un fût neuf en acier destiné en plastique rigide pour liquides, d’empiler possible d’empiler
au transport des liquides avec équipement de structure,
résistant à une charge de gerbage

>>>
FOCUS PRÉVENTION

La maîtrise des instructions d’emballage et, plus généralement,


des règles d’utilisation des emballages permet d’éviter les
risques :
■ de réaction chimique entre le contenant et le contenu,
■ de débordement ou d’éclatement en cas de non respect du
taux de remplissage des emballages,
Pour aller plus loin
■ d’émission de vapeurs ou d’éclatement du colis en cas de
mauvaise utilisation des évents, ◗ Stockage et transfert de produits
■ d’écrasement des colis lors des opérations de manutention. chimiques dangereux. INRS, ED 753.
◗ ADR, chapitres 4.1, 6.1, 6.5 et
colonnes (8), (9a), (9b) du tableau A
du chapitre 3.2.
◗ Procès-verbal d’épreuve des colis
devant être mis à la disposition des
utilisateurs.

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1.3. Quel étiquetage doit être apposé sur le colis ?

Chaque emballage de matières dangereuses doit être étiqueté en fonction des risques prin-
cipaux de la matière et des risques subsidiaires, le cas échéant.

Les étiquettes de danger de l’ADR

Matières et objets explosibles Matières Peroxydes organiques


comburantes

Matières et objets explosibles


Matières toxiques Matières infectieuses

Gaz inflammables
Matières radioactives

Gaz non inflammables Non toxiques Gaz toxiques


Matières fissiles Matières corrosives

Liquides inflammables Matières solides


inflammables, matières Matières et objets dangereux divers,
autoréactives, matières y compris les matières dangereuses
qui polymérisent et pour l’environnement
matières solides explosibles
désensibilisées
Pour certains produits, les étiquettes de
danger sont complétées par la marque :
Matières qui, au contact de l’eau,
dégagent des gaz inflammables

Attention, ces étiquettes relatives au transport sont


différentes des autres étiquettes réglementaires (CLP…)
Matières dangereuses Matières transportées
et apposées en complément. pour l’environnement à chaud

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Étiquetage d’un fût
contenant du méthanol

De plus, le numéro d’identification de la marchandise


Informations relatives
dangereuse « ONU » doit figurer sur chaque embal- au transport –ADR–

lage, précédé des lettres « UN ».

Il ne faut pas omettre les étiquettes d’orientation


pour les produits liquides si les fermetures ne sont Informations relatives
au CLP

pas visibles de l’extérieur, les récipients munis


d’évents et les récipients cryogéniques.

>>>
FOCUS PRÉVENTION

Comprendre l’étiquetage est important pour pouvoir charger


un véhicule dans le respect des règles définies dans l’ADR concer-
nant le chargement en commun des marchandises, notamment
pour les denrées alimentaires ou les produits explosibles.
Pour aller plus loin
Ceci permet également d’adapter son comportement en cas
d’accident, par exemple en cas d’épandage lors du chargement ◗ ADR, chapitres 5.1, 5.2 et colonne
ou de projection lors du remplissage, et de définir les mesures à (5) du tableau A du chapitre 3.2.
prendre pour la manutention des colis étiquetés dangereux. ◗ Étiquettes de produits chimiques,
attention ça change. INRS, ED 6041.

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1.4. Quels documents doivent accompagner


le transport de matières dangereuses ?

a. Le document de transport
Tout transport de marchandises, réglementé par l'ADR, doit être accompagné d’un docu-
ment de transport communément appelé « Déclaration de matières dangereuses ».

Des mentions obligatoires permettent d’identifier qualitativement et quantitativement le


chargement.

Les principales mentions obligatoires sur le document de transport sont :


■ le n°ONU précédé des lettres « UN »,
■ la désignation officielle de transport,
■ les numéros de modèle d’étiquette (le n° d’étiquette correspondant aux risques subsi-
diaires est en parenthèses),
■ le groupe d’emballage,
■ le nombre et la description des colis,
■ la quantité totale de chaque marchandise dangereuse,
■ le nom et l’adresse de l’expéditeur,
■ le nom et l’adresse du destinataire,
■ la mention de tout accord particulier,
■ le code de restriction en tunnels.

Des mentions spécifiques peuvent venir s’ajouter si nécessaire, par exemple : « déchet »,
« dangereux pour l’environnement », « emballage de secours », « vide non nettoyé »,
« transport conformément au 4.1.2.2 b) », « haute température », etc.

Pour les déchets réglementés, le bordereau de suivi de déchets (BSD) tient lieu de document
de transport (en France) dans la mesure où les mentions obligatoires de l’ADR sont bien
renseignées dans la partie « producteur ».

Pour les déchets, des documents spécifiques peuvent être utilisés comme document de
transport de matières dangereuses :
■ pour les déchets d’amiante : voir le formulaire CERFA 11861-03 – BSDA,
■ pour les déchets d’activité de soins à risques infectieux DASRI : voir le formulaire CERFA
11351-04.
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Pour les mélanges classés dans des rubriques
collectives, ou dans des rubriques « n.s.a. », FOCUS PRÉVENTION
la désignation officielle de transport doit être
complétée par le nom technique des ma- Les informations sur le document de transport permet-
tières constituant le mélange. Par exemple : tent une identification des marchandises dangereuses
UN 1993, LIQUIDE INFLAMMABLE N.S.A. présentes dans le véhicule et des risques qui leurs sont
(CONTENANT DU XYLÈNE ET DU BENZÈNE) associés selon les quantités transportées.

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b. Les consignes écrites pour l’équipage du véhicule


Les consignes doivent être remises par le transporteur à l’équipage du véhicule avant le
départ, dans une (des) langue(s) que chaque membre puisse lire et comprendre.

Attention, le transporteur doit s’assurer que chaque membre de l’équipage du véhicule


concerné comprend correctement les consignes et est capable de les appliquer.

Ces consignes doivent être disposées à l’intérieur de la cabine et à portée de mains.

Les consignes écrites doivent correspondre au modèle de quatre pages figurant dans l’ADR
(voir bibliographie, site web de l’ADR).

>>>
FOCUS PRÉVENTION

Les consignes écrites indiquent aux membres de l’équipage les mesures générales
à prendre en cas d’urgence ou d’accident, le comportement spécifique à adopter au
regard des risques présentés par le chargement et les équipements obligatoires
présents à bord (par véhicule et par membre d’équipage).

c. Autres documents de bord


Parmi les autres documents obligatoires à bord, on peut noter notamment :
■ le certificat de formation du conducteur,
■ un document d’identification avec photographie pour chaque membre d’équipage,
notamment pour des raisons de sûreté.

Pour aller plus loin

◗ ADR, chapitres 5.4, 8.1, 1 § 1.1.3.1 à 1.1.3.6.

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1.5. Quelles sont les spécificités


pour le chargement/déchargement/manutention
des matières dangereuses ?

Le protocole de sécurité qui doit être établi entre l’entreprise d’accueil et le transporteur * Protocole de sécurité
(art. R. 4515-4 et suivants
pour toutes les opérations de chargement et de déchargement*, et les règles fixées par
du code du travail) :
l’ADR seront en cohérence. La connaissance et le respect de ces règles participent à la c’est un document écrit
réduction des risques d’accidents sur site et durant tout le transport. comprenant les
informations utiles
Il est notamment strictement interdit aux membres d’équipage : à l’évaluation des risques
■ d’ouvrir les colis, liés aux opérations
■ de procéder au nettoyage du véhicule s’ils constatent une fuite. de chargement et
de déchargement de
marchandises, ainsi que
D’autres préconisations sont à respecter, par exemple : les mesures de prévention
de sécurité devant être
■ manutentionner les colis en respectant les flèches d’orientation,
mises en œuvre pendant
■ disposer les colis de telle façon que les étiquettes de danger soient visibles. ces opérations. Il est
établi entre l’entreprise
d’accueil du véhicule
En plus des exigences définies ci-dessus, des précautions sont à prendre pour la et le transporteur.
manutention des marchandises dangereuses, concernant plus particulièrement :

a. Interdictions de chargement en commun


Seules des marchandises compatibles sont autorisées dans un même véhicule.
La compatibilité est à vérifier en fonction de l’étiquetage de chaque colis.

Par exemple, une vigilance particulière est à porter aux marchandises étiquetées avec
des étiquettes n°1, 1.4, 1.5 et 1.6 qui ne peuvent généralement pas être transportées
avec d’autres marchandises dangereuses dans le même véhicule.

b. Précautions relatives aux denrées alimentaires


L’ADR impose pour certaines matières des précautions particulières lorsqu’elles doivent
être chargées avec des denrées alimentaires. Il s’agit principalement des matières
toxiques et infectieuses et de certaines matières de classe 9, qui ne peuvent être trans-
portées avec des denrées alimentaires que dans le respect de certaines règles définies
dans l’ADR.
Il convient également d’appliquer la réglementation nationale qui fixe les conditions
techniques et hygiéniques applicables au transport des aliments.

c. Manutention et arrimage
Les colis contenant des marchandises dangereuses doivent être arrimés par des
moyens appropriés capables de les retenir.
Les colis ne doivent pas êtres gerbés sauf s’ils sont conçus pour. Ceci est indiqué sur les
emballages et dans le marquage du colis, comme présenté au paragraphe 1.2.

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Une attention particulière doit être portée :


■ aux moyens d’arrimage (sangles…) afin qu’ils n’abîment pas les colis,
■ à la manutention pour éviter que les colis ne soient endommagés par un traînage au sol,
un choc, une manipulation brutale.

Ces préconisations viennent s’ajouter aux règles de bonnes pratiques que les entreprises
peuvent mettre en place pour la manutention et l’arrimage des charges, ainsi qu’aux obli-
gations mentionnées dans les contrats types.

Exemples :
Pour l’UN 3291 (déchet d’hôpital) : les colis doivent être entreposés dans des endroits frais,
loin des sources de chaleur.
Pour l’UN 2984 (peroxyde d’hydrogène en solution aqueuse) : il est interdit d’utiliser des
matériaux facilement inflammables pour arrimer les colis.

d. Interdiction de fumer
Il est interdit de fumer à côté et dans les véhicules pendant la manutention des colis de
matières dangereuses.

e. Véhicule
Il est interdit de charger/décharger des marchandises dangereuses sur la voie publique,
sauf quelques exemptions identifiées dans l’arrêté TMD.
De plus, il est prescrit de maintenir le moteur du véhicule à l’arrêt pendant les phases de
manutention des colis (sauf nécessité pour le fonctionnement des mécanismes assurant
le chargement/déchargement), et d’immobiliser le véhicule.

>>>
FOCUS PRÉVENTION Pour aller plus loin

◗ ADR, chapitres 7.2 et 7.5 § 7.5.2


Les opérations de chargement et de déchargement des marchan-
et dispositions spéciales.
dises dangereuses sont des phases critiques qui nécessitent une ◗ Arrêté TMD, annexe I, articles 2.1
vigilance particulière de tous les intervenants. et 2.2.
Le respect des règles de l’ADR et la connaissance précise des ◗ Les contrats types : à défaut
informations présentes dans le protocole de sécurité permettent de contrat de transport écrit entre
les acteurs du transport, des contrats
de prévenir les nombreux risques liés à la manutention des colis
types définis par marchandise
et à la coactivité autour des véhicules.
transportée ou mode de transport
De plus, la définition des missions des intervenants dans les utilisé s’appliquent. Ils listent
contrats types et dans l’ADR permet d’identifier les tâches de les opérations de transport et les
chacun et les moyens à mettre en œuvre pour permettre la obligations incombant à l’expéditeur,
manutention et l’arrimage des charges dans le véhicule. au commissionnaire, au transporteur
et au destinataire, notamment
en terme de sécurité (art. L. 1432-4
du code des transports).
◗ Arrimage des charges. INRS, ED 6145.

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1.6. Comment signaler un véhicule transportant


des marchandises dangereuses conditionnées ?

a. Signalisation
Tout engin de transport routier de mar-
chandises dangereuses doit être signalé avec des
panneaux orange vierges disposés à l’avant et à l’arrière du
véhicule, selon les quantités transportées (voir § 1.9
« Exemptions »).

b. Placardage
Pour le transport de certaines matières
de classe 1 et 7, le véhicule sera signalé
avec des panneaux orange et des plaques
étiquettes de danger. Les plaques étiquettes
correspondent aux étiquettes de danger qui sont
présentes sur les emballages transportés.
Les plaques étiquettes sont positionnées sur les deux
côtés et à l’arrière des véhicules.

c. Cas d’un transport à l’international


Dans le cas d’un transport de marchandises dans un conteneur, les plaques étiquettes de
danger sont positionnées sur les quatre faces. Le véhicule transportant le conteneur est,
lui, signalé avec le panneau orange présenté ci-dessus. Pour un transport maritime,
le n° ONU des produits peut être apposé sur le conteneur en fonction de la quantité
transportée.

<<<
FOCUS PRÉVENTION

La signalisation des véhicules permet notamment aux orga-


nismes de secours d’identifier un transport de marchandises
dangereuses et d’adapter leur gestion de l’intervention.

Pour aller plus loin

◗ ADR, chapitre 5.3.

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1.7. Quels équipements pour un véhicule


de transport de marchandises dangereuses ?

a. Équipements divers
Les équipements suivants doivent se trouver à bord du véhicule.

Par membre d’équipage, doivent être disponibles :


■ un gilet fluorescent,
■ un éclairage portatif,
■ une paire de gants,
■ une protection des yeux.
Le transport des matières toxiques étiquetées avec les étiquettes n°2.3 et n° 6.1 requiert, à
bord, un masque d’évacuation d’urgence par membre d’équipage.

Par véhicule, doivent être disponibles, en plus :


■ deux signaux d’avertissement,
■ une cale de roue,
■ du liquide de rinçage pour les yeux (sauf pour le transport de produits appartenant aux
classes 1 et 2).
Les classes 3, 4.1, 4.3, 8 et 9 requièrent, en plus, la présence d’une pelle, une protection de
plaque d’égout et un réservoir collecteur.

b. Les extincteurs
Toute unité de transport doit être équipée des extincteurs suivants :
■ dans les unités de transport de masse maximale admissible supérieure à 7,5 tonnes : des
extincteurs à poudre ABC d’une capacité totale de 12 kg minimale (dont au moins un extinc-
teur de 6 kg),
■ dans les unités de transport de masse maximale admissible comprise entre 3,5 et 7,5
tonnes : des extincteurs à poudre ABC d’une capacité totale de 8 kg minimale (dont au moins
un extincteur de 6 kg),
■ dans les unités de transport de masse maximale admissible inférieure à 3,5 tonnes : des
extincteurs à poudre ABC d’une capacité totale de 4 kg minimale.
Au minimum, un extincteur à poudre ABC de 2 kg sera disponible dans l’unité de transport,
pour combattre un feu de moteur ou de cabine. La capacité de cet extincteur peut être inclue
dans celle requise pour équiper l’unité de transport.

Ces extincteurs doivent porter une marque de conformité. Il faut vérifier avant toute remise
en route du véhicule l’état des plombages et contrôler régulièrement les dates de vérification
périodique. Ils doivent rester facilement accessibles et être protégés des effets climatiques.
>>>
FOCUS PRÉVENTION

En cas d’accident, les équipements spécifiques figurant sur les consignes de sécurité Pour aller plus loin
présentes dans la cabine du véhicule sont disponibles pour que les membres d’équi-
page puissent intervenir. L’équipage est formé à leur utilisation afin de réduire les ◗ ADR, chapitres 8.1 § 8.1.4,
dommages éventuels. Cependant, si une situation d’urgence se produit dans l’en- § 8.1.5 et 8.3.
ceinte d’un établissement, les membres d’équipage doivent se conformer aux ◗ Les extincteurs d’incendie
portatifs, mobiles et fixes.
procédures spécifiques du site (rappelées dans le protocole de sécurité).
INRS, ED 6054.

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1.8. Qu’est-ce que la sûreté ?

La sûreté au sens du transport de marchandises dangereuses se définit comme l’ensem-


ble de « mesures à prendre pour minimiser le vol ou l’utilisation impropre de marchandises
dangereuses pouvant mettre en danger des personnes, des biens ou l’environnement ».
À ce titre, tout transport de marchandises dangereuses répond à quelques obligations
dont :
■ les marchandises ne sont remises qu’à des transporteurs dûment identifiés,
■ chaque membre d’équipage doit être en possession d’un document d’identification
portant sa photographie,
■ les zones de séjour temporaire (terminaux, dépôts de véhicules…) sont sécurisées, bien
éclairées et non accessibles au public,
■ tous les participants à un transport doivent avoir été formés à la sûreté.

De plus, les différents intervenants de la chaîne doivent élaborer un plan de sûreté pour
le transport des marchandises dangereuses identifiées réglementairement comme à
« haut risque », listées dans le tableau du chapitre 1.10 de l’ADR. Ceci concerne, par
exemple, les matières toxiques de groupe d’emballage I, les explosifs, les gaz toxiques,
les matières infectieuses pour l’homme de UN 2814…
À ce titre, il est important que les transporteurs, les expéditeurs, les destinataires et les
autorités compétentes collaborent pour échanger les renseignements adéquats à la sécu-
risation du transport.

<<<
FOCUS PRÉVENTION

L’application des règles liées à la sûreté permet de minimiser les


risques d’agression des conducteurs lors de tentative de vol ou
de détournement des marchandises dangereuses.

Pour aller plus loin

◗ ADR, chapitre 1.10.


◗ Guide sureté du Comité
interprofessionnel pour le
développement de la formation
dans le transport des marchandises
dangereuses (CIFMD) disponible
sur le site internet : www.cifmd.fr

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1.9. Quelles exemptions à l’application de l’ADR ?

L’ADR prévoit des dispenses d’applications totales ou partielles à tout ce qui a été vu
précédemment.

Exemptions

Nature de l’opération Transport des gaz


de transport
1.1.3.2
1.1.3.1

Dispositions spéciales
Transport de ou emballage
carburant liquide ADR en quantité limitée
1.1.3.3 ou exceptée
1.1.3.4

Emballages vides Quantité chargée


non nettoyés par unité
de transport
1.1.3.5
1.1.3.6

Transport de piles
au lithium
1.1.3.7

D’autres exemptions spécifiques au transport en France sont détaillées dans l’arrêté TMD.

a. Exemptions liées à la nature de l’opération de transport


Le transport de marchandises dangereuses effectué par des entreprises, lié accessoirement
à leur activité principale (tel que pour l’approvisionnement de chantier), est exempté des
prescriptions de l’ADR à condition de respecter les deux conditions suivantes :
■ les quantités de marchandises dangereuses ne doivent pas dépasser 450 l par emballage,
■ les quantités maximales totales par unité de transport fixées au 1.1.3.6 de l’ADR (voir
§ 1.9 c suivant).
De plus, des mesures appropriées doivent être prises pour éviter toute fuite durant le
transport.
Remarque : d’autres exemptions existent pour les particuliers, les services d’intervention,
les transports d’urgence…

Attention : le fait de ne pas être soumis à l’ADR dans ce cadre ne signifie pas qu’un minimum de règles ne doivent
pas être respectées pour transporter des produits dangereux, et assurer un transport en sécurité. Il est préconisé de
conditionner la matière dans un emballage dont le matériau est compatible et positionné sur un bac de rétention,
afin d’éviter toute fuite dans des conditions normales de transport. D’autres réglementations demandent à ce que
l'arrimage des charges, l’étiquetage des produits dangereux selon le règlement CLP, la formation à la sécurité au
poste de travail soient effectués.

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b. Exemptions liées aux dispositions spéciales par produit, emballage en quantité


limitée ou exceptée (voir § 1.1.3.4, ADR)
Des dispositions spéciales exemptent certaines marchandises de toutes les obligations
de l’ADR.
Par exemple : UN 1398 silico aluminium en poudre : matière non soumise à l’ADR lorsqu’elle
est enrobée.

Des marchandises dangereuses peuvent faire l’objet d’exemptions du fait de leur condition-
nement en quantités limitées (LQ). Pour ceci, les marchandises dangereuses doivent être
exclusivement conditionnées dans des emballages combinés (emballages intérieurs placés
dans des emballages extérieurs appropriés). En plus, chaque emballage intérieur, tout
comme chaque emballage extérieur (ou colis) doit respecter des quantités maximales de
marchandise fixées par l’ADR.

Les obligations subsistantes concernent alors :


■ le principe du double emballage,
■ les limites de quantités de chaque emballage intérieur et de chaque colis,
■ le respect de certaines conditions d’emballage,
■ le marquage des colis avec l’étiquette ,
■ l’indication au transporteur de la masse brute totale,
■ le marquage des véhicules en fonction de la quantité transportée et de la masse maximale
du véhicule, s’il n’y a pas de panneau orange.

Une autre exemption liée au conditionnement existe. Il s’agit des quantités exceptées « QE ».
Le principe du double emballage est là aussi présent mais les seuils de chaque emballage
sont de l’ordre du gramme ou du millilitre. Il y a alors exemption totale aux règles de l’ADR.

Les obligations subsistantes concernent alors :


■ la formation des intervenants,
■ la classification des marchandises dangereuses,
■ le respect de certaines conditions d’emballage,
■ la nature des emballages, épreuves, marquage et suremballage,
■ un document de transport portant la mention « marchandise dangereuse en quantités
exceptées » et le nombre de colis,
■ et la limite de 1000 colis par véhicule.

Pour aller plus loin

◗ ADR, chapitres 1.1 § 1.1.3.4, 3.3,


3.4 et colonnes 6, 7a, 7b du tableau
A du chapitre 3.2.

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