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Textes Inédits 2 As Éxpériences .Doc Version 1

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Projet01

Séquence 02 : démontrer prouver un fait.

Support I

Un sphinx du tabac butine une fleur artificielle, qui abrite une solution d’eau sucrée, tandis
qu’un autre s’approche, proboscis en avant (la trompe avec laquelle il pompe le nectar).
Le papillon de nuit et les fleurs dans le vent

Une étude révèle les astuces cérébrales déployées par les sphinx du tabac, des papillons de nuit,
pour bien voir le balancement des fleurs dans le vent malgré l’obscurité.
Comment y voir quand la nuit est presque noire ? Certains insectes nocturnes accumulent les
photons sur un temps plus long – tout comme un photographe augmente le temps de pose. En
contrepartie, ils perçoivent moins bien les mouvements rapides. En quelque sorte, leur cerveau ralentit
pour former moins d’images par seconde. Simon Sponberg, de l’université de Washington, et ses
collègues ont montré que le sphinx du tabac (Manduca sexta), un papillon de nuit, était parvenu à un
compromis idéal pour distinguer les fleurs qui se balancent dans le vent – une faculté vitale pour lui qui se
nourrit de leur nectar.
À chaque repas, le sphinx doit rester en vol face au végétal avec assez de précision pour y pomper
le précieux liquide. Afin de percer le secret de ce guidage chirurgical, les chercheurs ont conçu des fleurs
en plastique abritant une solution sucrée et montées sur un bras robotisé, qui les faisait osciller à diverses
fréquences. 
Ils ont constaté qu’au-dessous de 1,7 hertz, les papillons suivent bien le mouvement des fleurs,
même dans l’obscurité. Au-delà, ils sont d’autant plus en retard sur le végétal que la luminosité est faible,
signe que leur système visuel ralentit. Or dans la nature, l’oscillation des fleurs ne monte presque jamais
au-dessus de 1,7 hertz. Les papillons sont donc toujours capables de bien voir leur dîner se balancer
lentement dans le vent. 
Revue « pour la science », 14/07/2015

II : Support animé : https://www.youtube.com/watch?v=cfFJ7tWlf9c


Support 2

On  savait que les bébés acquièrent des éléments de langage de leurs parents avant leur naissance. Tout
commence dans l’utérus de la mère. Diverses études ont montré que le fœtus, au cours des trois derniers
mois de la grossesse, est sensible aux sons provenant de l’extérieur. Le fœtus peut ressentir les variations de
mélodie, capter les émotions à travers la voix maternelle et ses intonations. Et c’est beaucoup plus tôt qu'on
ne le pensait – dès les premières semaines suivant la naissance – que l’effet est perceptible sur les cris du
bébé. C’est ce que suggère une étude de spécialistes de l’acquisition du langage chez les bébés, Kathleen
Wermke, de l’Université de Wurzburg en Allemagne, et d’Anne Christophe, du Laboratoire de sciences
cognitives et psycholinguistique de l’École normale supérieure à Paris.
Les chercheurs ont enregistré puis comparé les pleurs de 60 nouveau-nés en bonne santé, âgés de trois
à cinq jours – une moitié ayant des parents francophones, l’autre des parents germanophones. En examinant
le «profil» sonore des voix enregistrées, ils ont constaté que l'intonation des pleurs des bébés diffère selon la
langue maternelle ; les bébés français ont un cri dont le pic d’intensité est situé à la fin (mélodie montante)
tandis que les bébés allemands pleurent de l’aigu au grave (mélodie descendante). Cette différence
proviendrait des intonations propres à chacune de ces langues. Dans la langue française, la plupart des mots
sont accentués sur la dernière syllabe. C’est le contraire en allemand.
Ce résultat balaie une idée reçue, selon laquelle les cris des nourrissons seraient contrôlés par un
appareil phonatoire encore immature. Selon les auteurs de cette étude, les pleurs faciliteraient un premier
lien de communication, l’établissement d’un premier dialogue entre la mère et son enfant, et ce bien avant
l’apparition des premiers babillages.
Revue « pour la science », 27 novembre 2009
Support 3
Pourquoi certains vieillissent-ils moins vite ?
Certains sexagénaires tiennent une forme de jeune homme, tandis que des trentenaires font parfois
vingt ans de plus. De fait, l’âge n’est pas toujours le meilleur indicateur pour prédire l’état de vieillissement
de l'organisme et le temps qu’il reste à vivre. Pourquoi certains restent-ils jeunes plus longtemps ? Xavier
Manière, de l’Inserm, et ses collègues apportent un élément d’éclairage grâce à des expériences sur des
nématodes Caenorhabditis elegans (de petits vers).
Dans les années 1980, le biologiste américain Earl Stadtman a postulé que le vieillissement résulte de
l’oxydation progressive des protéines, qui se dégradent et accomplissent de moins en moins bien leurs
multiples fonctions. Ces molécules sont en effet soumises à toutes sortes de stress oxydatifs, déclenchés par
des phénomènes externes (rayonnements ultraviolets, polluants, choc thermique, etc.) ou internes (réactions
métaboliques). Les organismes qui vieillissent le moins vite seraient alors ceux qui préviennent le mieux
l’oxydation de leurs protéines. Comment s’y prennent-ils ?
Pour répondre à cette question, les biologistes ont d’abord développé une méthode originale pour
caractériser l’âge biologique des nématodes. Pour une raison mal connue, quand on place ces animaux dans
un champ électrique, ils rampent dans une direction parallèle au champ. Les chercheurs ont montré que ceux
qui avançaient le plus vite étaient ceux qui vivraient ensuite le plus longtemps, et que ce paramètre
permettait de prédire la durée restant à vivre de façon plus fiable que l’âge « chronologique ». En d’autres
termes, la vitesse d’un nématode est caractéristique de la jeunesse de son corps.
X. Manière et ses collègues ont ensuite analysé la richesse en protéines « chaperonnes » des cellules.
Initialement découvertes pour leur rôle protecteur lors des chocs thermiques, ces protéines préservent aussi
les autres protéines de toutes sortes de stress oxydatifs. On pensait que plus une cellule était riche en
protéines chaperonnes, moins elle vieillissait vite.
Or les biologistes ont montré que les nématodes les plus « jeunes » n’étaient pas ceux qui possédaient
le plus de protéines chaperonnes, mais ceux qui présentaient la plus grande quantité de facteurs de
transcription associés : ces derniers sont des molécules qui se fixent sur le génome et déclenchent la
production de protéines. Une grande quantité de facteurs de transcription indique alors que la cellule est
prête à synthétiser rapidement des protéines chaperonnes lors d’un stress. Selon X. Manière, « Les
organismes qui vieillissent le moins vite ne sont pas ceux qui sont bardés de défenses toutes prêtes – d’un
grand coût énergétique –, mais ceux qui sont le plus réactifs face aux agressions. » Une abondance de
protéines chaperonnes pourrait même être le vestige de multiples agressions antérieures, qui entraîneraient
une plus courte espérance de vie.
Revue « pour la science »,  31/10/2014
Support 4
Ça sent le vinaigre !
Un arum attire les mouches avec une odeur qui ressemble à celle du vinaigre.
Les arums sont des fleurs étonnantes. Certaines espèces, tel le gouet d’Italie (Arum italicum),
produisent de la chaleur. D’autres, comme l’arum mange-mouches (Helicodiceros muscivorus), émettent une
odeur nauséabonde de cadavre... Johannes Stökl, de l’Institut Max Planck pour l’écologie chimique, à Iéna,
en Allemagne, et ses collègues, ont étudié une autre espèce, Arum palaestinum, et montré qu’elle libère des
fragrances rappelant le vinaigre !
Ils ont révélé que cette fleur attire spécifiquement des mouches drosophiles, c’est-à-dire les mouches
du vinaigre, un genre regroupant près de 400 espèces. Pour ce faire, la plante émet des composés volatils qui
miment des produits de la fermentation alcoolique telle qu’elle est pratiquée par les levures. Le mélange de
six molécules, qui ont été identifiées, suffit à tromper les insectes. Parmi elles, l’acétate de butan-2,3-diol et
l’acétate de 3-hydroxybutanone sont rares dans le monde végétal, mais sont caractéristiques du vin et du
vinaigre, notamment balsamique.
 L’inflorescence de l’Arum palaestinum porte des fleurs mâles et des fleurs femelles. Pendant le
premier jour, les fleurs mâles ne produisent pas de pollen tandis que les fleurs femelles, dans la partie
inférieure sont disponibles pour recevoir du pollen. Les mouches, attirées par l’odeur de vinaigre, restent
piégées pendant une nuit, puis, le matin suivant, les fleurs mâles libèrent du pollen alors que les fleurs
femelles ont cessé d’être réceptives. Les filaments, désormais abaissés, n’interdisent plus la sortie : les
mouches couvertes de pollen s’échappent.
Cette association a été confirmée par des expériences d’imagerie fonctionnelle : la perception du
bouquet de l’arum et celle de divers composés obtenus par fermentation (fruits pourris, Lambrusco, vinaigre
balsamique...) se traduisent par l’activation des mêmes régions du système nerveux de l’insecte. En outre,
sept des huit espèces de mouches visitant l’arum ont révélé des enregistrements semblables, bien que leur
ancêtre commun date de 40 millions d’années, montrant que la fleur « cible » un circuit neuronal basal du
système olfactif, partagé par des espèces aux préférences écologiques communes.

Arum palaestinum infirme ainsi l’adage selon lequel on n’attire pas des mouches avec du vinaigre...

Revue « pour la science »,  21/10/2010


Texte

Des chercheurs néerlandais ont mis au point une nouvelle méthode de mesure du taux de glycémie. Ainsi, les
personnes atteintes de diabète pourront à terme bénéficier d’une procédure beaucoup plus agréable que celle en
vigueur aujourd’hui.

Lorsque l’on vit avec le diabète, l’usage des aiguilles fait très souvent partie du quotidien, qu’il s’agisse d’effectuer
un prélèvement de sang – lors du suivi de la glycémie – ou dans le cadre d’injections d’insuline. Ceci s’avère
particulièrement traumatisant pour les enfants, qui sans aucun doute pourront un jour remercier les chercheurs de la
startup néerlandaise Noviosense qui ont dévoilé leur projet dans une étude publiée dans la revue Bio
macromolécules le 12 octobre 2018.

En pratique, les patients doivent poser une sorte de petite spirale flexible dans leur paupière inférieure avant que
des électrodes présentes dans la spirale se chargent de mesurer la glycémie. Il faut savoir que ces mêmes électrodes
contiennent un bio polymère doté d’une enzyme dont la mission est d’entrer en contact avec le glucose, puis
déclencher une réaction chimique en conséquence.

Le dispositif a le principal avantage de ne pas assécher l’œil, ce qui rend l’opération plus agréable et efficace. Les
chercheurs ont également évoqué une version finale du dispositif qui permettra d’obtenir les résultats directement
sur un Smartphone en plaçant ce dernier devant les yeux  .

Dans leur publication, les scientifiques néerlandais ont expliqué que mesurer le taux de glycémie à partir des
larmes représentait un moyen idéal. En effet, des méthodes similaires incluant la salive, la sueur ou encore
l’expiration d’air ont été testées sans succès. La méthode en question aurait atteint un taux de réussite de 95 % durant
l’étude. Malgré le fait que les tests aient été menés sur seulement six personnes, il s’agirait tout simplement des
meilleurs résultats jamais obtenus pour une alternative à l’aiguille en ce qui concerne la mesure du taux de glycémie.

Science post 28 –11– 2018 Siècle Digital

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