Matériau Bois
Matériau Bois
Matériau Bois
O
U
Matériau bois R
E
par Marie-Christine TROUY-TRIBOULOT
N
Ingénieur, Docteur de l’université Henri-Poincaré, Nancy 1
Diplômée en xylologie fondamentale, Paris VI
Chef de travaux pratiques ENSAM à l’ENSTIB, École nationale supérieure des technologies
et
et industries du bois
Pascal TRIBOULOT
S
Ingénieur, Docteur-ingénieur de l’université de technologie de Compiègne
Professeur à l’ENSTIB
A
V
La forêt et l’économie forestière française O
La déforestation ne concerne en aucun cas la forêt française.
En France, un système de protection juridique de la forêt a été mis en place
récoltés chaque année. La forêt française est donc capable d’assurer un
approvisionnement beaucoup plus soutenu en bois. I
La forêt aménagée et exploitée est un « puits » de carbone dont la capacité
dès le Moyen Âge pour garantir son renouvellement et empêcher sa sur-
exploitation. de fixation est élevée à la condition impérieuse que le matériau bois soit ensuite
stocké sur un plus long terme dans les différents secteurs d’activités indus- R
La forêt française, après avoir occupé environ 40 millions d’hectares à trielles de la filière bois : la construction est le secteur qui permet de stocker
l’époque gallo-romaine, n’en comptait plus que 23 millions au milieu du les volumes les plus importants.
XIIIe siècle et 8 millions au début du XIXe. Sa surface est aujourd’hui de La filière bois génère de nombreux emplois directs de proximité dans des
15 millions d’hectares et elle s’accroît de 30 000 ha par an. L’inversion de ten-
dance du XIXe siècle s’explique par l’augmentation des rendements et le début
d’une économie d’échanges qui diminuent les besoins en terres agricoles, en
zones rurales ou de montagne (pépiniéristes, bûcherons, scieurs, transpor-
teurs, transformateurs) ainsi que des emplois induits : aménagement et entre-
tien des routes forestières et surtout activités liées au tourisme qui seraient
P
même temps que par le développement industriel qui absorbe une part crois-
sante de la main-d’œuvre agricole. Il est d’ailleurs intéressant de constater
qu’en Europe (la Russie exceptée) et en Amérique du Nord, là où la filière bois
souvent impossibles sans une forêt entretenue, gérée et accessible du fait du
travail des forestiers.
Aujourd’hui cette filière représente plus de 550 000 emplois dont la grande
L
est la plus industrialisée, les forêts sont en croissance.
Le volume de bois sur pied en France est de 1,9 milliard de m . 3
majorité est en zone rurale. Les retombées économiques issues d’un dévelop-
pement de la production sont très importants. U
Il reste donc un potentiel important de bois à « faire sortir » de la forêt, dans
Les forêts couvrent dans notre pays plus du quart du territoire (2/3 de feuillus
et 1/3 de résineux). C’est la troisième surface boisée des pays de l’Union
européenne.
l’optique d’une gestion durable, c’est-à-dire garantissant à la fois une fonction
de production, sa régénération à long terme et la pérennité du milieu (faune,
S
flore) grâce à une sylviculture adaptée. En effet, une forêt insuffisamment ou
L’accroissement biologique annuel, c’est-à-dire la masse de bois fabriquée mal exploitée se fragilise, et devient vite incapable de remplir pleinement ses
par la forêt en un an, est de 85 millions de m3. Seuls, 47 millions de m3 sont fonctions écologiques, sociales et économiques [2].
260
350
E 240
CO2
N 220
2
300
200
0 250
180
1700 1800 1900 2000 2100
S Température
(courbe de
–2 Année
A Vostok)
–4 Figure B – Évolutions récentes du taux de CO2 dans l’atmosphère
V
0 – 50 – 100 – 150 – 200 – 250
O Âge (milliers d'années) 100
P Les coûts induits par les catastrophes naturelles présentent une évolution
parallèle et exponentielle, ce coût devenant à terme insupportable pour la
10
0
1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998
L société, il sera urgent d’envisager (s’il n’est pas trop tard) une autre stratégie
de choix en matière d’utilisation de matériaux (fossiles ou renouvelables) dans
les secteurs où les gros volumes sont utilisés (c’est le cas de la construction).
Année
S
La déforestation en zone tropicale
L’utilisation du bois est bien une solution pour limiter l’effet de serre si elle Une forêt tempérée aménagée et exploitée fixe 3 tonnes de carbone par
n’est pas responsable de la déforestation. Actuellement, on estime que hectare et par an.
13 millions d’hectares de forêts tropicales disparaissent chaque année. Entre Une forêt tropicale aménagée et exploitée fixe 5 tonnes de carbone par
1990 et 1995, la surface occupée par les forêts tropicales a diminué de hectare et par an.
65,1 millions d’hectares. La surface occupée par les forêts tempérées a
augmenté dans le même temps de 8,8 millions d’hectares. La surface des Même si le problème de la déforestation dépasse largement le secteur
forêts mondiales a donc diminué de 56,3 millions d’hectares durant ces forestier proprement dit, plusieurs solutions sont mises en place.
5 années. La conférence de Rio en 1992 a mis en avant la nécessité d’intégrer aux
L’agriculture de rente ou de subsistance, le mode d’appropriation des sols, politiques économiques et commerciales les politiques de conservation et
les lois du marché des pays concernés sont des causes importantes de d’exploitation écologiquement viables des forêts. La question de la certifica-
déforestation. L’exploitation forestière peut également être responsable de la tion forestière a alors été clairement posée. La certification a pour objectif
déforestation si elle est faite en absence de plan d’aménagement. d’aider les consommateurs à reconnaître et à acheter des produits bois
provenant des forêts gérées de manière durable. Elle comprend une certifica-
Il convient aujourd’hui de différencier les forêts naturelles et les forêts tion du caractère durable de la gestion forestière et la certification d’origine du
secondaires. pays. Des plans de certification sont actuellement élaborés aux niveaux inter-
Les forêts dites naturelles sont les forêts qui n’ont été modifiées par aucune national, national et régional.
intervention humaine. Leur production nette est nulle : elles rejettent autant de Par ailleurs, certaines essences ont été exploitées de manière excessive et
carbone (respiration, décomposition) qu’elles en fixent (photosynthèse). Elles doivent être protégées. La Convention internationale de Washington sur le
ne constituent donc pas des « puits » de carbone mais des stocks de carbone commerce international des espèces menacées de la faune et de la flore
sur pied. Elles renferment un capital biodiversité qu’il faut préserver. Certaines (CITES) est appliquée dans l’Union européenne depuis 1984. Elle interdit le
organisations écologistes souhaitent que ces forêts soient considérées commerce des espèces en voie de disparition et réglemente celui des espèces
comme des réserves naturelles et ne donnent lieu à aucune exploitation menacées. Le commerce international du palissandre de Rio est interdit
forestière. depuis 1992. Mais on peut noter que l’interdiction totale concerne finalement
L’exploitation forestière doit concerner les forêts secondaires et les plan- peu de bois.
tations et être accompagnée d’un plan d’aménagement. Ces forêts secondai- Si cette réglementation est nécessaire pour les espèces menacées, il ne faut
res sont des stocks de carbone sur pied et des « puits » de carbone grâce à pas tomber dans le piège du boycott des bois tropicaux. La déforestation est
la récolte des arbres arrivés à maturité et à la régénération des peuple- avant tout un problème de pauvreté. Donner une valeur commerciale au bois
ments. encourage le respect et la sauvegarde de la forêt.
NF EN 350-1
05-95
07-94
Bois de structure – Classes de résistance
(indice de classement P 21-353)
Durabilité du bois et des matériaux dérivés du
R
récemment écloses d’Hylotrupes bajulus bois – Durabilité naturelle du bois massif –
(Linnaeus) (méthode de laboratoire) (indice Partie 1 : Guide des principes d’essais et clas-
de classement X 41-528) sification de la durabilité naturelle du bois
NF EN 49 12-92 Produits de préservation du bois – Détermina-
tion de l’efficacité de la protection contre NF EN 350-2 07-94
(indice de classement B 50-103-1)
Durabilité du bois et des matériaux dérivés du
P
Anobium punctatum (De Geer) par ponte et bois – Durabilité naturelle du bois massif –
survie de larves (indice de classement
X 41-525)
Partie 2 : Guide de la durabilité naturelle du
bois et de l’imprégnabilité d’essences
L
choisies pour leur importance en Europe
NF EN 113 12-96 Produits de préservation du bois – Détermina-
tion de valeurs toxiques des produits de
préservation du bois contre les basidiomycet- NF EN 351-1 09-95
(indice de classement B 50-103-2)
Durabilité du bois et des matériaux dérivés du
U
tes xylophages cultivés sur un agar moyen
(indice de classement X 41-552)
bois – Bois massif traité avec produit de
préservation – Partie 1 : Classification des
pénétrations et rétention des produits de pré-
S
NF EN 118 06-90 Produits de préservation du bois – Détermina-
servation (indice de classement B 50-105-1)
tion de l’action préventive contre Reticuliter-
mes santonensis de Feytaud (méthode de NF EN 351-2 09-95 Durabilité du bois et des matériaux dérivés du
laboratoire) (indice de classement X 41-539) bois – Bois massif traité avec produit de
préservation – Partie 2 : Conseils sur
NF EN 212 09-86 Produits de préservation du bois – Guide pour l’échantillonnage pour l’analyse du bois traité
l’échantillonnage et la préparation des avec produits de préservation
produits de préservation du bois et des bois
traités pour analyse (indice de classement NF EN 351-3 Durabilité du bois et des matériaux dérivés du
X 41-501) bois – Bois massif traité avec produit de
préservation – Partie 3 : Performances de pré-
NF EN 252 09-89 Méthode pratique d’essai pour la détermina- servation des bois et attestation de traitement
tion de l’efficacité relative de la protection
NF EN 335-1 et 2 10-95 Durabilité du bois et des produits dérivés du
d’un produit de préservation du bois au
bois – Définition des classes de risque d’atta-
contact du sol
que biologique
NF EN 275 12-92 Préservation du bois – Détermination de NF EN 384 05-95 Bois de structure – Détermination des valeurs
l’efficacité de la protection contre les destruc- caractéristiques des propriétés mécaniques et
teurs marins (indice de classement X 41-545) de la masse volumique (indice de classement
NF EN 302-4 09-92 Adhésifs pour structures portantes en bois. P 21-358)
Méthodes d’essai. Détermination de l’effet du NF EN 408 05-95 Structures en bois – Bois massif et bois
retrait du bois sur la valeur de résistance en lamellé-collé – Détermination de certaines
cisaillement (indice de classement T 76-152-4) propriétés physiques et mécaniques (indice
NF EN 335-1 10-92 Durabilité du bois et des produits dérivés du de classement P 21-302)
bois – Définition des classes de risque d’atta- NF EN 518 05-95 Bois de structure – Classement – Exigences
que biologique – Partie 1 : Règles générales pour les normes de classement visuel de
(indice de classement B 50-100-1) résistance (indice de classement P 21-357)
NF EN 335-2 10-92 Durabilité du bois et des produits dérivés du NF EN 519 05-95 Bois de structure – Classement – Spécifica-
bois – Définition des classes de risque tions pour le bois classé par machine pour sa
d’attaque biologique – Partie 2 : Application résistance et les machines à classer (indice de
au bois massif classement P 21-359)
S NF EN 1310 06-97
feuillus – Partie 1 : chêne et hêtre (indice de
classement B 53-621-1)
Bois ronds et bois sciés – Méthode de mesure
NF B 51-004 09-85
physiques et mécaniques (éq. ISO 3129)
Bois – Détermination de l’humidité (éq.
ISO 3130)
A des singularités (indice de classement
B 53-613) NF B 51-005 09-85 Bois – Détermination de la masse volumique
(éq. ISO 3131)
P NF prEN VVVV-1
feu
Classification au feu des produits et éléments
de construction : Partie 1 – Classification
NF P 74-201 10-94
en bois (DTU 41.2)
Peinture. Travaux de peinture des bâtiments
(DTU 59.1)
L utilisant les résultats d’essais de résistance au
feu NF P 92-703 02-98 DTU Bois Feu 1988
NF P 92-501 12-95 Sécurité contre l’incendie. Bâtiment – Essais
U NF XP ENV 1995-1-1 02-98 Eurocode 5 « Calcul des structures en bois »
Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les
bâtiments
de réaction au feu des matériaux. Essai par
rayonnement applicable aux matériaux
rigides ou rendus tels (matériaux de revête-
S NF XP ENV 1995 1-2 02-98 Eurocode 5 « Calcul des structures en bois »
Partie 1-2 : Règles générales – Calcul de la
ment collés) de toute épaisseur et aux maté-
riaux souples d’épaisseur supérieure à 5 mm.
résistance au feu (remplace NF P 92-501 et NF P 92-509, décem-
bre 1985)
NF B 50-001 01-71 Bois – Nomenclature
NF EN 460 07-94 Durabilité du bois et des matériaux dérivés du
NF B 50-002 08-61 Bois – Vocabulaire bois. Durabilité naturelle du bois massif.
NF B 50-003 04-85 Bois – Vocabulaire (seconde liste) Guide d’exigences de durabilité du bois pour
son utilisation selon les classes de risque
NF B 50-005 11-85 Vocabulaire – Parquets, lambris, frises brutes (indice de classement B 50-104)
Organismes
Comité National pour le Développement du Bois CNDB. École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers ENSAM.
Centre Technique du Bois et de l’Ameublement CTBA. École Supérieure du Bois (privée) ESB.
Fédération Nationale du Bois FNB. École Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois (publique)
Association Française de Construction de Maisons Bois AFCOBOIS. ENSTIB.
Association Technique Internationale des Bois Tropicaux ATIBT. Centre Régional d’Innovation et de Transfert de Technologie pour les Indus-
Centre de Coopération Internationale en recherche Agronomique pour le tries du Bois CRITT.
Développement CIRAD Département forestier. Organisme pour la Formation Continue dans les industries du Bois
Conseil Interfédéral du Bois CIB. FORMABOIS.
Réseau des Laboratoires « Génie Civil Bois » LGCB. Centre Scientifique et Technique du Bâtiment CSTB.