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Droit Civil

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Cours de droit civil

Chapitre Introductif

I. La notion du droit

II. La distinction du droit d’avec les autres règles de conduite

III. Les subdivisions du droit

Partie 1 : le droit objectif

Chapitre I : Les sources du droit

I. Les sources formelles


II. Les sources non formelles

Chapitre II : La force obligatoire de la règle de droit

I. La force obligatoire de la règle de droit dans le temps

II. La force obligatoire de la règle de droit dans l’espace

Chapitre III. L’organisation judiciaire Burkinabé

I. Les principes de l’organisation judiciaire

II. Le personnel judiciaire

III. L’organisation des juridictions


Chapitre Introductif : Généralité du droit

I. La notion du droit

Toute société a besoin pour fonctionner d’un certain ordre, sans lequel elle
tombe dans l’anarchie. L’être humain, de sa naissance à sa mort, en passant par
ses activités professionnelles ainsi que ses relations avec les autres membres de
la communauté, est régi par une multitude de règles dont certaines sont
juridiques, et d’autres non juridiques. C’est donc l’ensemble des règles
juridiques qui constitue le droit. En effet une règle est dite juridique lorsqu’elle
remplit trois conditions principales. D’abord elle a une force obligatoire, ensuite
des conséquences positives ou négatives, et enfin elle a des sanctions
applicables à tout comportement qui la transgresse. Pour exemple de règle
juridique, nous avons :

-l’article 1382 du code civil qui stipule que : Tout fait quelconque de l'homme,
qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le
réparer.

- l’article 31 du code des personnes et de la famille stipule que : Toute


personne doit avoir un nom patronymique ou nom de famille, et un ou plusieurs
prénoms. Le nom est attribué dans les conditions fixées par la loi. Les prénoms
sont librement choisis lors de la déclaration de la naissance à l'officier de l'état
civil, sous réserve des dispositions de l'article 35.
Ainsi le droit peut être considérer comme une science. Alors il peut être perçu
comme un ensemble de techniques ou de connaissances que l’on nommera
science juridique. Le droit civil est le droit commun applicable à toutes
situations non régies par des règles particulières. Le non-respect du droit civil
est donc sanctionner par l’obligation de payer, de donner, de faire ou de ne pas
faire quelque chose sous peine d’astreinte.

La règle de droit présente de ce fait trois caractères : impersonnel, obligatoire et


permanente. Elle est impersonnel parce qu’elle n’est pas faite pour une personne
donnée, mais plutôt pour un groupe de personne indéfini. La règle de droit est
obligatoire parce qu’elle est l’expression de la volonté de l’Etat. Elle a une force
contraignante et doit être respecter et exécuté sous peine de sanction. Quant à
son caractère permanent, elle signifie que la règle de droit à la vocation d’être
permanent dans le temps. Elle continue d’être en vigueur tant qu’elle n’a pas été
abrogée.

II. Distinction du droit avec les autres règles de conduites sociales

Dans toute société, nous avons deux grandes catégories de règles : les règles
autonomes et les règles hétéronomes.

 les règles hétéronomes sont des règles internes à l’individu qui relève de
la conscience, et dont la sanction est soit la réprobation ou le remord. Ce
sont des règles dont la sanction est intérieure à l’individu
 les règles hétéronomes par contre sont des règles édictées et imposées à
l’individu par l’autorité. Ce sont des règles extérieures à l’individu et dont
la sanction est externe. Elles ont une force contraignante. Le droit est la
règle hétéronome par excellence.

Pour bien mettre en évidence les spécifiés du droit, il importe de le distinguer


des règles de bienséances (A), de la morale (B), et des règles religieuses (C).
A- Le droit et les règles de bienséances

Les règles de bienséances ou de civilité appartiennent à la catégorie englobant


des règles dites de convenances sociales. Ce sont des règles d’usage, de
courtoisie (laisser sa place à une personne plus âgée), de savoir-vivre (avoir les
bonnes manières) etc. c’est-à-dire un ensemble de comportements qui
permettent aux individus de se respecter dans la société. Elles sont liées au
comportement des hommes et à la pression du groupe. Les règles de bienséances
tout comme les règles de droit ont pour objet d’organiser la vie en société. Mais
contrairement aux règles de droit, leur non-respect ne peut entrainer le recours à
la contrainte étatique. Leur violation est sanctionnée par la réprobation, car ce
sont de règles autonomes.

B. Le droit et les règles morales

Les règles morales établissent une distinction fondamentale entre le bien et le


mal. Les règles morales comme le droit ont pour objectif d’organiser la vie en
société. Mais elles se différencient du droit de 4 points.

1- Du point de vue de la finalité la règle morale a pour but le


perfectionnement individuel, la recherche du bien alors que la règle de
droit vise à assurer l’ordre social. En effet le droit est un instrument de
pacification sociale et son objectif reste l’organisation de la société.
2- Du point de vue de l’origine, la source des règles morales est la
conscience, alors que le droit émane de l’autorité publique.
3- Du point de vue du contenu, contrairement à la morale qui est fondé entre
le bien et le mal, le droit, lui, formule des règles moralement neutre voire
condamnées par la morale. Le contenu de la morale est empreint d’un
jugement de valeur, dans la mesure où il n’y a pas de situation
intermédiaire, puisque ce jugement de valeur est fondé sur la séparation
nette entre le bien et le mal.
4- Du point de vue de la sanction, la sanction morale est psychologique. Elle
s’impose à la conscience. La différence fondamentale entre les règles
morales et les règles juridiques réside a ce niveau. Les premières sont
fondées sur la persuasion, tandis que les secondes sont fondées sur la
coercition.

C. Le droit et les règles religieuses

Les règles religieuses, tout comme le droit ont pour but d’ordonner la vie des
hommes en société. Elles sont en outre, des commandements imposés de
l’extérieur aux individus. Ce sont donc toutes deux des règles hétéronomes. La
différence entre les deux types de règles se situe au niveau de la sanction. Tandis
que le droit est l’objet d’une sanction immédiate et certaine par l’autorité
publique, les règles religieuses elles sont assorties d’une sanction différée,
probable et hypothétique et dont l’auteur est Dieu.

III. Les subdivisions du droit

Selon le critère choisi, on a plusieurs subdivisions.

A. Droit naturel et droit positif

Le droit naturel est synonyme d’ordre naturel voulu par la nature, le créateur de
l’humanité. C’est le droit de la nature humaine

Exemple : le droit de ne pas mourir de faim, le droit à l’amour du prochain.

Le droit naturel se rapproche de la religion, mais il la transcende en ce sens


qu’il est l’aspiration supérieur de chaque être humain.
Le droit positif est le droit consacré, effectif dans un pays. C’est le droit
applicable, l’ensemble des textes en vigueur sur le territoire limité par la
souveraineté de chaque Etat.

B. Droit privé et droit public

 Le droit privé est l’ensemble des règles de droit qui régissent les rapports
privés entre particuliers. Ce droit est lui-même subdivisé en plusieurs
branches :
- Le droit civil qui est l’ensemble des règles générales applicable aux
personnes ;
- Le droit commercial qui est constitué de règles propres aux commerçants
et aux relations commerciales ;
- Le droit du travail qui concerne le monde du travail, c’est-à-dire les
rapports entre employeurs et employés ;
- Le droit de l’informatique et de la propriété intellectuelle qui concerne les
droits d’auteurs, la règlementation du système informatique.
- La procédure civile qui est l’ensemble des règles relatives au déroulement
du procès ;
- Etc.
 Le droit public : son domaine d’application est l’organisation et le
fonctionnement de l’Etat et ses démembrements, ainsi que les relations
entre l’Etat et ses administrés. Comme branches du droit public, on peut
citer :

-le droit constitutionnel qui fixe les règles du fonctionnement des pouvoirs des
institutions

-le droit administratif qui concerne le fonctionnement de l’administration


-le droit de la fonction publique qui fixe les conditions d’accès aux emplois et
les droits et obligations des parties.

-le droit budgétaire ou finance publiques qui concerne le budget de l’Etat

Le droit intermédiaire entre le public et le privé comme le droit pénal, qui


prévoit les infractions, crimes, délits, contraventions et leurs sanctions.

C. Droit interne et droit international

Cette distinction se fait suivant le critère de territorialité. Le droit interne est le


droit national.

Le droit international quant à lui se subdivise en droit international public, et


celui privé.

-le droit international public régit les relations entre Etats.

-le droit international privé, est l’ensemble des règles applicables aux relations
privées concernant plusieurs Etats (applicable aux particuliers en présence d’un
élément d’extranéité).

Exemple. La condition des étrangers, les conflits de nationalités, conflit de


juridictions.
PARTIE I : LE DROIT OBJECTIF

CHAPITRE I. LES SOURCES DU DROIT OBJECTIF

L’étude des sources du droit objectif va nous conduire à l’examen des procédés
techniques par lesquels la règle de droit prend forme. Ces procédés sont divers
selon l’aspect envisagé. Les différentes sources de droit peuvent être classées
selon un certain nombre de critères. Nous retiendrons ainsi le critère du champ
d’application qui se distingue à travers les sources nationales, et les sources
internationales.

Section 1. Les sources nationales ou internes

L’examen des sources nationales se fera selon la subdivision sources formelles,


directement créatrices de droit, et les sources non formelles créatrices de droit
de façon indirecte.

I. Les sources formelles

Il s’agit principalement de la loi, et accessoirement des sources secondaires.

A. La loi

La loi peut être entendue au sens stricto sensus comme au sens lato sensus.

A1. La loi stricto sensus

Elle désigne la règle juridique écrite, établie par l’organe étatique compétent.
Elle est un acte émanent du pouvoir législatif, c’est-à-dire l’assemblé nationale.
L’article 97 de la constitution du Burkina Faso précise que la loi est une
délibération régulièrement promulguée de l’assemblée nationale. Cette
assemblée se réunit de plein droit chaque année en 2 sessions ordinaire de 90
jours maximum chacune. La première session, le premier mercredi ouvrable de
mars et la deuxième le dernier mercredi ouvrable de septembre (article 87 de la
constitution.)

-l’initiative de la loi. L’idée de faire une loi peut émaner soit du gouvernement,
soit de députés, soit des citoyens.

Dans le premier cas, on parle de projet de loi. Dans le second cas de proposition
de loi, et dans le troisième cas de pétition signée par au moins quinze mille
citoyens ayant le droit de vote (article 98 de la constitution)

-la promulgation de la loi. Elle est de la compétence du chef de l’Etat ; la loi


votée par l’assemblée nationale doit être soumise au président du Faso pour
appréciation. Le cas échéant il peut faire vérifier sa conformité à la constitution
par le conseil constitutionnel. Selon l’art.48 de la constitution, le président du
Faso dispose de 24 jours pour promulguer la loi. La promulgation c’est la
signature du décret présidentiel annonçant au peuple que la loi sera exécutée
comme loi de l’Etat. A partir de ce moment le texte cesse d’être une simple
déclaration d’intention pour acquérir la force obligatoire.

-la publication de la loi. Pour être appliquée, la loi votée et promulguée doit
être publiée c’est-à-dire portée à la connaissance de tous. La publication se fait
par une insertion dans le journal officiel. A partir de ce moment, personne ne
peut prétendre l’ignorer. On dit que « nul n’est censé ignoré la loi ». La loi est
exécutoire 8 jours francs après sa publication.

B1. La loi lato sensus

Dans le langage populaire, la loi est entendue dans un sens plus large. Elle
comprend non seulement la loi proprement dite, mais aussi tous les autres textes
à caractères obligatoire pris par le pouvoir exécutif, ou par diverses autorités.

-la constitution. Elle est la source fondamentale de droit, car elle détermine les
bases du fonctionnement de l’Etat, et elle est supérieure à toutes les autres
sources nationales. Elle est votée par le peuple par voie référendaire
(referendum). Elle est rédigée en tenant compte des traités et accords
internationaux. La constitution au Burkina Faso a été adopté par le peuple le 02
juin 1991 et promulguée par le Kiti AN VIII 330/FP/Pres du 11 juin 1991. La
procédure de révision de la constitution est prévue par ses articles 164, 165.

-L’ordonnance. C’est un acte signé par le président du Faso, après délibération


du conseil des ministres dans les domaines réservés à la loi. Les domaines
respectifs de la loi et du règlement sont définis par l’article 101 de la
constitution. L’avis du conseil constitutionnel est demandé et en général
l’autorisation de l’assemblée nationale est requise. La ratification suivra
ultérieurement (art. 99 à 119 de la constitution).

-le décret. L’article 100 de la constitution énonce que le décret simple est un
acte signé par le président du Faso, le premier ministre et contresigné par les
membres du gouvernement compétents et que le décret en conseil des ministres
est signé par le président du Faso. Le premier ministre après avis du conseil des
ministres, il est contresigné par les membres du gouvernement compétents.

-l’arrêté. C’est un acte réglementaire signé par le ministre, les autorités


administratives habilités (haut-commissaire, préfet, maire, etc.). dans le domaine
relevant de leur compétences.

- les notes de services, règlement intérieur et autres ce sont des directives


données par des autorités en application des lois et règlements. Elles consistent
en des précisions ou en des interprétations plus ou moins fidèles de la règle de
droit.
Section 2. Les sources secondaire et international

A. Les sources non formelles

A1-La jurisprudence et la doctrine. Elles émanent des praticiens du droit, des


juges et des chercheurs. La jurisprudence est l’ensemble des décisions des cours
et tribunaux. C’est la solution généralement donnée par les juridictions à un
problème de droit donné dans le règlement des litiges. C’est aussi
l’interprétation ou le sens que donne le juge à une loi obscure, imprécise ou
comportant des lacunes.

Certaines notions ont été clarifiées par la jurisprudence ou par la doctrine avant
que le législateur ne les définisse. C’est le cas de la force majeure, du conflit
collectif, de la grève etc.

A2-La doctrine c’est l’opinion, la conception des chercheurs spécialistes du


droit à travers leurs analyses, leurs réflexions, lesquelles sont consacrées dans
des ouvrages. On peut citer l’exemple de la thèse moniste, et la thèse dualiste en
droit international. Ainsi, on parle de controverse doctrinale lorsque les auteurs
d’ouvrages ne sont pas unanimes sur un problème de droit déterminé.

A3-Les usages et coutumes. Ce sont des pratiques pérennes, des habitudes dont
l’observation, le respect par le plus grand nombre de personnes, forme une sorte
de règle non écrite dans une sphère donnée. Deux éléments sont nécessaires à
l’existence d’une coutume ou d’un usage à savoir :

 Un élément matériel qui est la pratique longue et constante, car une


seule fois n’est pas coutume ;
 Un élément psychologique qui consiste à l’acceptation de la pratique
par le plus grand nombre comme étant une nécessité, une utilité, voir
une obligation pour la vie de la communauté. Il faut noter que dans
certaines circonstances, la coutume est synonyme de religion puisque
dans certaines circonstances, coutumes est synonyme de religion, puisque
les règles religieuses sont parfois sources de droit.

B. Les sources internationales

Le Burkina Faso n’échappe pas à la règle de l’intégration internationale à travers


l’ONU, l’UA, et les autres organisations régionales ou sous régionales. Il a donc
l’obligation de tenir compte des règles de droit international. Pour certains
auteurs comme l’italien Friepel Anzilotti, le droit international et le droit interne
de chaque Etat sont indépendants l’un de l’autre. Pour d’autres auteurs par
contre, les deux droits forment un droit unique avec la primauté du droit
international dans la mesure où ce droit vise une fin supérieure aux objectifs
propres de Etat (le français Kelsen Georges et l’allemand All Von Verboq)

 Procédure d’adoption et d’intégration des règles internationales

En générale il y a 3 phases dans l’adoption des règles internationales.

Les phases de négociations, c’est-à-dire de discussions sur les termes,

La phase de signature,

La phase de la ratification.

En principe c’est le président du Faso qui négocie, signe et ratifie les traités
et accords internationaux (art. 148 de la constitution.) cependant lorsqu’il
s’agit de traités de paix, de commerce de finances publiques, ou de traités
relatifs à l’état des personnes ou modifiant des dispositions de nature
législative, la ratification est la compétence de l’A N (art. 149 de la
constitution).
a- Les conventions multilatérales

-La DUDH. La déclaration universelle des droits de l’homme a été adoptée


par l’AG de l’ONU le 10 décembre 1948 et se présente comme un idéal à
atteindre par tous les peuples afin que les individus s’efforcent par
l’enseignement et l’éducation de développer le respect des droits et libertés
proclamés. Le DUDH proclame l’égalité de naissance entre les êtres
humains, le droit pour toute personne de faire entendre sa cause par un
tribunal indépendant, impartial, le droit de nationalité etc. concernant l’école,
l’art 26 de la DUDH prévoit que l’éducation doit être gratuite et obligatoire
au moins pour l’enseignement élémentaire et elle doit viser le plein
épanouissement de la personnalité humaine, favoriser la compréhension, la
tolérance et l’amitié entre toutes les nations et les groupes sociaux ou
religieux..

-la CADHP. La charte africaine des droits de l’homme et des peuples a été
adoptée le 28 juin 1981, ratifiée par le Burkina Faso en 1984, et entrée en
vigueur en 1986. Elle s’inspire de la DUDH en mettant l’accent sur le droit
des peuples au développement économique, social et culturel à
l’autodétermination (liberté des peuples), à la libre disposition de leurs
richesses et ressources naturelles. Elle souligne le droit de l’individu.

b. Les conventions bilatérales

Ce sont des accords conclus entre l’Etat et ses partenaires étrangers. Au titre
des conventions, on peut citer les conventions de sécurité sociale entre le
Burkina et le Mali le 14 novembre 1992, les conventions de main d’œuvre
avec le Gabon (13.08.1973) et la côte d’ivoire (9.03.1960).
c. les actes unilatéraux.

La notification, la protestation, sont des actes par lesquels un Etat porte


officiellement à la connaissance d’un autre Etat, un fait, une situation, un
document, auquel peuvent s’attacher des effets de droit opposables au
destinataire de l’acte. Exemple : le traitement réservé aux étrangers par les
pouvoirs publics (et non par la population)
Chapitre II. La force obligatoire de la règle de droit

L’application de la règle de droit pose non seulement le problème de la force


obligatoire dans le temps(I), mais aussi celui de la résolution des conflits de lois
dans le temps(II).

I. La force obligatoire de la loi dans le temps

La loi à force obligatoire pendant son existence, c’est-à-dire entre le moment de


sa naissance et celui de sa mort(1). Cette force de la loi n’est pas uniforme. Elle
est variable car susceptible de degré(2).

1. Naissance et mort de la loi

La loi n’est pas applicable du seul fait qu’elle a été votée par le parlement. Elle
ne le devient qu’à partir du moment où elle entre en vigueur, ce qui marque sa
naissance(a) et jusqu’à son abrogation qui constitue son acte de mort (b).

a. L’entrée en vigueur de la loi

-La promulgation. Elle se défini comme l’acte par lequel le chef de l’Etat
atteste l’existence de la loi et donne l’ordre aux autorités publiques d’observer et
de faire observer cette loi. C’est la constatation officielle et solennelle par le
Président du Faso, de l’achèvement et de la régularité de la procédure
législative. La promulgation se fait par décret présidentiel. La promulgation est
d’abord une exigence de la constitution, définit dans son article 48. C’est aussi
une exigence légale dans la mesure où l’article 1er du code civil dispose que les
lois sont exécutoires dans tout territoire, en vertu de la promulgation qui en est
par le Président du Faso. Précisons que la loi est suspendue quand le conseil
constitutionnel est saisi. Les actes règlementaires, les actes uniformes
OHADA, UEMOA, CEDEAO, ne sont pas soumises à la promulgation.

-La publication de la règle de droit. C’est une formalité matérielle qui rend la
règle de droit opposable aux individus. La publication est une opération exigée
par la loi. (Art 1 du code civil). En ce qui concerne la loi, la publication consiste
en l’insertion du texte dans le journal officiel. La publication peut être de façon
exceptionnelle par voie d’affiche. L’exigence de la publication est une réponse
au principe de présomption de connaissance de la règle de droit. A partir de cette
publication, « nul n’est censé ignorer la loi ». C’est cette fin que poursuit
directement l’exigence d’une publication des lois et règlement.

-La date d’entrée en vigueur. C’est l’ordonnance 75-23 du 6 mai 1975 fixant
les règles d’applications des lois, ordonnances, décrets et arrêtés ministériels
ainsi que des actes administratifs à caractères individuel qui traite des modalités
de publication des lois et règlement. Il régit donc l’entrée en vigueur de la règle
de droit. Ainsi selon les dispositions de l’article 2 de ladite ordonnance « les
lois et ordonnances, ainsi que les actes réglementaires deviennent exécutoires
sur tout le territoire du Faso huit jours francs, après leur publication au journal
officiel.

b. l’abrogation de la loi.

La durée de l’effet de la règle de droit se situe entre son entrée en vigueur et son
abrogation. La loi comme le règlement est normalement faite pour durer, même
si certaine ont un caractère temporaire (loi de finance, valable un an). On
distingue deux modes possibles d’abrogation. L’abrogation expresse et
l’abrogation tacite.

 l’abrogation expresse. Elle peut se réaliser de deux manières. Selon le


premier procédé, l’abrogation est formulée dans une loi postérieure à
la loi abrogée selon la formule consacrée : « la présente loi ou décret
abroge toutes dispositions antérieures contraire » c’est donc le cas où
le texte nouveau précise formellement l’abrogation du texte antérieure,
et le cas échéant, l’étendue de l’abrogation. Dans la seconde manière,
l’abrogation est programmée dans la loi abrogée. Ce sont des lois
temporaires qui fixent elles-mêmes leur durée, et donc leur abrogation.

 l’abrogation tacite. Elle intervient dans le cas où les dispositions


d’une loi nouvelle sont inconciliables avec les dispositions de la loi
antérieure qui n’est pas expressément abrogée. C’est-à-dire lorsque le
texte nouveau ne comportant aucune formule d’abrogation apparait
néanmoins inconciliable avec un texte ancien. Il en résulte soit une
contradiction entre les deux textes, soit une impossibilité de les
appliquées simultanément. Il en résulte deux cas de figure.

* si les deux règles sont de même rang, les dispositions de la loi antérieur sont
implicitement abrogés, car c’est la volonté récente du législateur qui doit
l’emporter ;

* si les deux règles sont de rang différent, la règle inférieure qui est contraire à
la règle supérieure est implicitement abrogée en application du principe des
hiérarchies des normes.

S’il y’a deux règles de même valeur, deux procédés sont applicables : la règle
postérieure déroge à la règle antérieure, et la règle spéciale déroge à la règle
générale dans son domaine.

II. La résolution des conflits de loi dans le temps

On examinera les règles de principes (1) et leur application(2).

1. Les règles de principe

Les conflits de loi dans le temps sont solutionnés par l’application de deux
principes essentiels énoncés à l’article 2 du code civil qui dispose : « la loi ne
dispose que pour l’avenir : elle n’a point d’effet rétroactif ». Elle n’a point
d’effet rétroactif. Il s’agit des principes de non rétroactivité et d’effet immédiat

a. Le principe de non rétroactivité.

On examinera le contenu du principe puis les exceptions.

-Le principe : selon le Pr COURBE, la non rétroactivité signifie qu’une loi ne


doit pas être appliquée à des actes ou à des faits qui se sont passés avant son
entrée en vigueur, en vue de modifier ou d’effacer les effets juridiques produits
sous l’empire de la loi ancienne. Il en résulte que la loi nouvelle est sans
application aux situations juridiques dont les effets ont été entièrement
consommés sous l’empire de l’ancienne loi. Il ne faut donc pas appliquer une loi
à des actes ou faits juridiques qui se sont passés antérieurement au moment où
cette loi a acquis effet obligatoire. Une loi nouvelle ne peut modifier ou effacer
les effets juridiques qui se sont produits sous l’empire de la loi ancienne. Elle ne
peut remettre en cause des situations juridiques valablement créées sous
l’empire de la loi en vigueur au moment de leur constitution. Ce principe de non
rétroactivité se justifie par des exigences de sécurité juridique, de garantie des
libertés individuelles, et un impératif d’autorité de la loi.

- Les exceptions : elles concernent d’abord les lois expressément rétroactives.


En effet le principe de non rétroactivité de la loi n’est absolu qu’en matière
pénale (art.15 et 17 al 2 de la constitution). Cela veut dire qu’en dehors de ce
domaine, le législateur et le détenteur du pouvoir réglementaire peuvent y porter
atteinte. Ensuite des lois interprétatives. C’est-à-dire des lois qui visent à
préciser et expliquer le sens obscur, ambigu ou contester d’un texte déjà
existant. On considère que la loi interprétative fait corps avec la loi dont elle est
censée expliquer le contenu. Ce faisant, elle rétroagit au jour où la loi dont elle
rétroagit au jour où la loi ancienne est entrée en vigueur. Enfin des lois pénales
plus douces. En effet lorsqu’une loi pénale plus douce (réduction de peine
encourue, suppression de l’infraction ou des circonstances aggravantes)
intervient, les délits antérieurs sont jugés conformément à la nouvelle loi qui
s’applique à toutes les situations juridiques pénales même nées avant son entrée
en vigueur.

2. L’application immédiate

- Le principe. Selon Pr Courbe, le principe de l’application immédiate signifie


qu’une loi nouvelle s’applique aux actes et faits qui se produisent à compter de
son entré en vigueur. Cela veut dire que la loi nouvelle s’empare des situations
juridiques nées postérieurement à son entrée en vigueur et s‘applique
immédiatement à eux. La loi nouvelle va aussi saisir les effets futurs (c’est-à-
dire non encore réalisés) d’une situation juridique née antérieurement à son
entrée en vigueur, et les régir en lieu et place de la loi ancienne. Le principe de
l’effet immédiat ou de l’application immédiate se justifie par le fait que la
nouvelle loi est censée être meilleure à la loi ancienne, et qu’en outre le
caractère générale de la loi commande qu’elle s’applique à toutes les situations
juridiques identiques.

- Les exceptions. Le principe de l’effet immédiat n’est applicable qu’en matière


extracontractuelle. Ce qui veut dire qu’en matière contractuelle, il est écarté. En
effet, pour des raisons de sécurité juridique, on considère que les effets d’un
contrat sont régis, en principe, par la loi en vigueur à l’époque où il a été conclu.
Cela veut dire que les contrats en cours d’exécution au moment de la survenance
d’une nouvelle loi continuent à être régis par la loi qui était en vigueur au
moment de leur conclusion. L’autonomie de la volonté des parties prévaut au
moment de leur conclusion. L’autonomie de la volonté des parties prévaut sur la
volonté du législateur. Mais cette règle connait une exception. Il s’agit des lois
d’ordre public qui visent à uniformiser toutes situations juridiques.
Chapitre III. L’organisation judicaire

I. Les principes de l’organisation judicaire

Pour remplir le rôle qui lui est imparti dans la société et notamment dans les
relations interpersonnelles, le droit doit d’une part, déterminer les droits
subjectifs. C’est-à-dire les prérogatives qui appartiennent aux particuliers et
d’autre part, assurer le respect de ces droits. Il convient donc, pour assurer le
respect des droits et pour en sanctionner l’inobservation, de recourir à un service
public de l’Etat, le service public de la justice. Il s’agira d’étudier dans cette
partie du cours non seulement la configuration de l’organisation judiciaire, mais
aussi ses modalités de fonctionnement.

A. Les principes de l’organisation du service public de la justice

En tant que service public de l’Etat, la justice est soumise à trois grands
principes que sont : l’égalité, la gratuité et la continuité.

1. L’égalité devant la justice

Tous les citoyens ont vocation à être jugés par les mêmes juridictions et selon
les mêmes règles de procédure, sans aucune discrimination. Cette règle
s’applique également aux étrangers.
2. La gratuité de la justice

Ce principe signifie que les plaideurs n’ont plus à payer les juges qui sont
rétribués par l’Etat. Mais si les plaideurs n’ont plus à payer les juges, ils doivent
néanmoins débourser parfois d’importantes sommes d’argent pour obtenir
justice : honoraires des avocats, frais d’huissier, frais fiscaux, etc.

3. La continuité de la justice

Comme il s’agit d’un service public, le fonctionnement de la justice doit être


continu, sans interruption. Néanmoins, il y a des exceptions à ce principe.
Certaines juridictions ne siègent pas de manière permanente. Il y a simplement
des sessions dont la périodicité et la durée dépendent du nombre et de
l’importance des affaires à juger. D’une manière générale, le service public de la
justice est interrompu les dimanches et les jours fériés. Enfin, le service public
de la justice est interrompu pendant les vacances judiciaires (du 1 er juillet au 30
septembre de chaque année), sauf les audiences de vacation pour régler les
affaires courantes.

B. Les principes de la justice au Burkina Faso

Pour que la justice soit bien rendue, il faut qu’elle soit rendue dans des
conditions qui offrent des garanties aussi complètes que possibles. D’où les
principes de collégialité des juridictions et de double degré de juridiction.
1. Le principe de la collégialité des juridictions

La question ici est de savoir s’il est préférable que les jugements soient
rendus par un juge unique ou au contraire par un collège de juges statuant à la
majorité.

En faveur du système de la collégialité on soutient que la justice est mieux


rendue en raison de la pluralité des avis ; elle devient ainsi beaucoup plus
impartiale à cause du contrôle mutuel des juges et beaucoup plus indépendante
grâce à l’anonymat des décisions de justice.

En faveur du juge unique, on fait valoir sa plus grande conscience de ses


responsabilités.

En principe au Burkina Faso on applique le système de la solution du


collège des juges. Mais en raison de l’insuffisance des juges, les juridictions
peuvent à titre transitoire siéger à juge unique.

2. Le principe du double degré de juridiction

Un des principes de fonctionnement de la justice est le double degré de


juridiction. Tout plaideur qui a perdu un procès en première instance, peut saisir
la juridiction d’appel. Par conséquent, toute affaire peut être jugée deux fois. Il
s’agit d’une garantie de bonne justice. Il est bon en effet qu’un autre juge, plus
expérimenté, puisse examiner une deuxième fois l’affaire.
II. Le corps judiciaire

Les hommes qui concourent au fonctionnement de la justice sont nombreux. Ils


sont surtout différents par leur statut et les fonctions qu’ils exercent. Certains
sont chargés de rendre la justice, et ainsi de veiller à la défendre des intérêts
fondamentaux de la société. Ce sont les agents de la justice ou magistrats(A).
D’autres participants au fonctionnement du service public de la justice en
prêtant leurs concours soit au juge, soit aux parties. Ce sont les auxiliaires de
justice (B).

A. Les magistrats.

Ce sont des fonctionnaires de l’Etat, dont le métier est précisément de rendre la


justice régis par la loi n°036-2001/AN du 13 décembre 2001, portant statut du
corps de la magistrature. Ils peuvent être de l’ordre judiciaire ou de l’ordre
administratif.

1. Les magistrats de l’ordre judiciaire

Ceux-ci peuvent être nommés au siège ou au parquet. La dénomination


magistrat du siège est due au faite qu’ils exercent leur fonction dans la position
assise. Ce sont eux qui rendent la justice en prononçant les jugements (1 er degré)
ou les arrêts (2nd degré, et cassation). Ils sont inamovibles car ils sont soumis
qu’à l’autorité de la loi. Ils ne peuvent être ni suspendu, ni déplacé, ni révoqué
que dans les cas prévu par la loi. Aussi ils obéissent a un régime spécial de
responsabilité. C’est-à-dire que seul l’Etat peut être assigné en cas uniquement
de faute lourde ou de déni de justice. L’Etat supporte vis-à-vis des plaideurs la
charge de la réparation consécutive au fonctionnement défectueux du service
public de la justice. Enfin au titre des incompatibilités, les magistrats au siège
sont interdits d’exercer concourament leur fonctions et un mandat politique
national ou local, ainsi que toute autres activités professionnelle autre que la
judicature.
-les magistrats du parquet (debout), quant à eux se dénomment ainsi, car ils se
lèvent à l’audience pour requérir au nom du pouvoir exécutif, l’application de la
loi. Ces magistrats composent au ministère public. Celui-ci est constitué du
procureur du Faso, assisté d’un ou plusieurs substituts. Les magistrats au parquet
sont placés sous la hiérarchie et l’autorité du ministère de la justice, garde des
sceaux. Les magistrats du parquet se voient appliquer aussi le principe de
l’indivisibillé. Ce qui signifie qu’un membre du parquet représente le parquet
dans son ensemble. Ils sont donc interchangeables au cours d’une même affaire.
Mais notons que les magistrats du parquet relèvent du statut général de la
magistrature et sont donc soumis aux mêmes incompatibilités que les magistrats
du siège.

2. les magistrats de l’ordre administratif

On y distingue les magistrats de carrière et les juges d’occasion

-les magistrats de carrière. Ils constituent la première catégorie. Ils sont présents
dans les différentes juridictions administratives (tribunaux administratif, conseil
d’Etat et cours des comptes). Ils ont en charge de façon exclusive le contentieux
administratif au niveau des tribunaux administratif.

- les juges d’occasion. Cette catégorie ne concerne que la juridiction supérieure


de l’ordre administratif, à savoir le conseil d’Etat et la cours es compte. Pour ce
qui est du conseil d’Etat il est composé de fonctionnaires ou personnalités ayant
une expérience professionnelle d’au moins 15 ans. Ce qui les désigne comme
membre du conseil d’Etat pour un mandat de 5 ans, renouvelable une fois.
Quant à la cour des comptes elle est composé de fonctionnaires ou personnalités
ayant une expérience professionnelle qui en raison de leur compétence en
matières de finances publiques en sont désignés comme membre. Pour un
mandat de 5 ans.
B. Les auxiliaires de justice.

Ils participent au fonctionnement de la justice sans être investies de fonctions


judiciaires. Certains travaillent avec les juges(1), et d’autres le sont à titre
occasionnel.

1. les auxiliaires permanents

-Les greffiers. Ce sont des fonctionnaires chargés d’assurer le service


administratif des cours et tribunaux. Ils assistent matériellement les
magistrats au siège. A l’audience ils prennent note dans le registre les
incidents d’audiences, les décisions prises et les jugements prononcés. Hors
de l’audience, ils procèdent à l’enrôlement des affaires, convoquent les
témoins, avisent les avocats, et constituent chaque affaire en dossier. Le
greffier en chef est dépositaire des minutes dont il délivre copie aux
intéressés. Il a la garde scellé de toute somme ou pièce déposé au greffe.

2. Les auxiliaires du justiciable.

Ils sont de deux types. Les uns sont des officiers ministériels titulaires d’une
charge à laquelle ils sont nommés par décision de l’Etat (les huissiers), et les
autres exercent une profession libérale(les avocats).

a. les huissiers de justice

Ce sont des officiers ministérielles qui agissent à la demande des justiciables


parfois sur requête du juge. Ils ont pour rôle :

- Signer les actes de procédures (assignation, jugement), et les actes extra


judiciaires (somation) ;
-Réaliser les contrats à la requête des parties ;

-Assurer l’exécution des actes qui comporte des procédures exécutoires, et


procéder aux saisies ;

- Procéder au recouvrement amiable ou judiciaire de toute créance. Dans les


lieux dépourvus de commissaire priseurs. Ils peuvent être commis par justice
pour procéder à des constatations purement matérielles, exclusive de tout
avis sur les conséquences de fait de droit qui peuvent en résulter. La
prestation des huissiers sont rémunérés. Le tarif des différents actes qu’ils
accomplissent est fixé par la loi.

2. les avocats

Ils exercent une profession libérale soit individuellement, soit en société


civile professionnelle. Ils sont organisés en barreaux. Chaque barreau forme
un ordre des avocats, c’est-à-dire un corps autonome ayant la personnalité
morale, administré par un conseil de l’ordre. L’ordre a pour mission entre
autre de sauvegarder les intérêts de la profession, de prononcer les
administrations au stage et les inscriptions au tableau, de prononcer des
sanctions disciplinaires. Au Burkina Faso, il n’y a pour l’instant qu’un
barreau et donc un seul ordre d’avocat. Les attributions des avocats sont
diverses :

- La consultation. C’est-à-dire le fait de donner des avis verbalement ou par


écrit, de rédiger des actes juridiques sous seing privés ;

-L’assistance qui consiste principalement dans la plaidoirie. C’est-à-dire


dans l’exposé oral à l’audience de l’argumentation de son client, et à la
discussion des moyens de l’adversaire ;
- La représentation ou la postulation qui consiste à effectuer les actes de
procédure et à déposer par écrit la position de son client dans la conclusion.

III. L’organisation des juridictions

I. Les principes de classification et de compétence des juridictions

A. Principes de classification

La classification des juridictions peut se faire suivant les matières dont elles
s’occupent et l’étendue de leur compétence.

1. Distinction selon le critère de la matière traitée

Selon la matière dont elles s’occupent on fait d’une part la distinction entre
juridictions judiciaires et juridictions administratives et d’autre part entre
juridictions judiciaires civiles et juridictions judiciaires répressives.

1. a. Distinction entre juridictions judiciaires et juridictions


administratives

Les juridictions judiciaires connaissent des litiges entre particuliers ou


statuent sur les infractions pénales. Les juridictions administratives quant à
elles règlent les litiges dans lesquels sont intéressés l’Etat et les
administrations publiques.
1. b Distinction entre juridiction judiciaires civiles et juridictions judiciaires
répressives

Les juridictions judiciaires se subdivisent en juridictions civiles et en


juridictions répressives ou pénales. Les juridictions civiles sont compétentes
pour connaître des litiges entre particuliers. Les juridictions répressives
statuent sur les infractions pénales et prononcent des peines contre les
contrevenants et les délinquants.

B. Distinction selon le critère de l’étendue de la compétence

On distingue les juridictions de droit commun et les juridictions


d’exceptions ou spécialisées. Les juridictions de droit commun sont
compétentes pour toutes les affaires sauf pour celles qui ont été expressément
attribuées par la loi à une juridiction d’exception. Elles ont une compétence
de principe. Les juridictions de droit commun sont dans l’ordre judiciaire, le
Tribunal de grande Instance, la Cour d’appel et la Cour de Cassation. Les
juridictions d’exception sont celles dont la compétence est strictement limitée
et définie par la loi. Elles se composent au Burkina Faso du Tribunal
Départemental et d’arrondissement, du tribunal d’instance, du tribunal du
Travail, du Tribunal militaire et du Tribunal pour enfant.

II. Distinction selon le critère des modalités d’administration de la


justice

On fait d’une part la distinction entre juridictions de première instance et


juridictions d’appel et d’autre part les juridictions de cassation.

A. Distinction entre juridiction de première instance et juridictions


d’appel
Les juridictions de première instance sont celles devant lesquelles l’affaire
est portée pour la première fois. Mais en vertu du principe du double degré
de juridiction, cette même affaire peut être jugée de nouveau par une
juridiction supérieure à la première, la juridiction d’appel. Au Burkina Faso
c’est la Cour d’appel qui constitue la juridiction d’appel pour les décisions
rendues en première instance de son ressort. Il existe trois cours d’appel :
celle de Ouagadougou, celle de Bobo-Dioulasso et celle de Fada N’Gourma

B. Les juridictions suprêmes

Les juridictions de cassation se trouvent au sommet de la hiérarchie judiciaire. Il


existe trois : la cour de cassation, le Conseil d’Etat et la Cour des Comptes. Elles
ne sont pas un troisième degré de juridiction. Elles sont simplement juges du
droit. Leur rôle est de vérifier si les décisions de justice qui leur sont soumises
sont ou ne sont pas conformes à la règle de droit.

1. Principe de compétence

La compétence judiciaire se définit comme l’aptitude d’une juridiction à


connaître d’un litige. Cette compétence s’apprécie tant du point de la nature ou
l’importance des affaires que celui des circonstances du lieu. Dans le premier
cas, on parle de compétence d’attribution ou « ratione materiae » et de
compétence territoriale ou « ratione loci » dans le second cas.

1- La compétence d’attribution

Chaque tribunal a des attributions définies en fonction de la nature des affaires


et de leur importance. La compétence d’attribution permet donc de déterminer la
catégorie de tribunaux dans les attributions desquels rentre une affaire donnée.
Ainsi, en fonction de la nature des affaires, la compétence d’attribution permet
de répondre à la question de savoir s’il faut confier un litige à un tribunal de
l’ordre judiciaire ou à une juridiction administrative. L’importance du litige
permet, par exemple, de savoir quelle juridiction au sein de l’ordre judiciaire est
compétente pour connaître d’un litige.

Exemple : les litiges portant sur les décisions de l’administration relèvent de la


compétence de l’ordre administrative (nature des affaires). Cependant, les litiges
portant sur les décisions prises au moyen d’un décret sont de la seule
compétence du Conseil d’Etat (importance des affaires)

2- La compétence territoriale

La compétence des tribunaux est aussi repartie dans l’espace dans la mesure où
plusieurs tribunaux de même ordre et de même degré officient sur l’ensemble du
territoire. La compétence territoriale détermine donc la compétence des
tribunaux du point vue spatial. Ainsi, un justiciable qui doit saisir un tribunal
administratif doit savoir à quel tribunal administratif du Burkina s’adresser. La
compétence territoriale s’apprécie en fonction d’un des critères suivants : le lieu
du domicile du défendeur, le lieu de la commission des faits, le lieu de la
conclusion ou de l’exécution.

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