Mensah - MTH100 V 2.0
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Version 2.0 (2019)
Table des matières
1 Logique et Raisonnement 2
1.1 Assertion et prédicat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Les connecteurs logiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 La négation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 La conjonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.3 La disjonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.4 L’implication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.5 L’équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Tautologie et incompatibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Equivalence logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.5 Les quantificateurs mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.6 Différents modes de démonstration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6.1 Raisonnement par hypothèse auxiliaire . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6.2 Raisonnement par l’absurde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6.3 Raisonnement par contraposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6.4 Raisonnement par contre-exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.6.5 Raisonnement par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2
Bases mathématiques 3
4 Suites numériques 29
4.1 Limite d’une suite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.2 Suites bornées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.3 Suites monotones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.4 Suites extraites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.5 Suites classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.6 Suites de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
5 Séries numériques 35
5.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Bases mathématiques 1
Logique et Raisonnement
Exemples 1.2 1. L’énoncé ”Lomé est la capitale du Togo” est vrai (V).
2. L’énoncé ”2,5 est un entier naturel” est faux (F).
3. L’énoncé ”Koffi est mortel” est vrai (V).
4. L’énoncé ” 19 est un multiple de 2” est faux (F).
Définition 1.3 Un prédicat est un énoncé contenant des lettres appelées variables et
qui est tel que quand on remplace ces variables par des éléments donnés on obtient une
assertion.
Exemples 1.4 1. L’énoncé P (n) : ”n est un multiple de 2” est un prédicat car il de-
vient une assertion quand on donne une valeur à n.
P (10) est une assertion vraie mais P (11) est une assertion fausse.
2. L’énoncé suivant P (x, A) : ” x ∈ A” est un prédicat à deux variables.
√
P (1, N) est une assertion vraie par contre P ( 2, Q) est une assertion fausse.
2
Bases mathématiques 3
1.2.1 La négation
Définition 1.5 La négation d’une assertion P est l’assertion notée ¬P ou ¬P qui est
vraie lorsque P est fausse et fausse lorsque P est vraie
P ¬P
V F
F V
1.2.2 La conjonction
Définition 1.7 La conjonction des assertions P et Q notée P ∧ Q est l’assertion qui est
vraie lorsque P et Q sont simultanément vraies et fausse dans tous les autres cas.
P Q P∧ Q
V V V
V F F
F V F
F F F
1.2.3 La disjonction
Définition 1.9 La disjonction des assertions P et Q notée P ∨ Q) est l’assertion qui est
vraie lorsque l’une au moins des deux assertions P et Q est vraie et fausse lorsque les
deux sont fausses.
P Q P∨ Q
V V V
V F V
F V V
F F F
1.2.4 L’implication
Définition 1.11 Soient P et Q des assertions. L’assertion ”P ⇒ Q”, appelée implica-
tion de P vers Q, est une assertion qui est fausse lorsque P est vraie et Q fausse et est
vraie dans tous les autres cas.
P Q P⇒ Q
V V V
V F F
F V V
F F V
Exemples 1.13 Soient les propositions : P :”il pleut.” et Q : ”Je me mets à l’abri.” On
a
P ⇒ Q : ”S’il pleut alors je me mets à l’abri.”.
Q ⇒ P :”Si je me mets à l’abri alors il pleut.”
¬Q ⇒ ¬P : ”Si je ne me mets pas à l’abri alors il ne pleut pas.”
1.2.5 L’équivalence
Définition 1.14 Soient P et Q deux assertions. L’assertion ”P ⇔ Q”, appelée équivalence
de P et de Q, est une assertion qui
– est vraie lorsque P et Q sont simultanément vraies ou fausses,
– est fausse dans tous les autres cas.
P Q P⇔Q
V V V
V F F
F V F
F F V
Exemples 1.16 1. (P ∨ ¬P )
2. (P ∧ (P ⇒ Q)) ⇒ Q
Définition 1.17 On dit que deux assertions sont incompatibles si leur conjonction est
fausse.
2. P ∧ Q ≡ Q ∧ P
3. P ∨ Q ≡ Q ∨ P
4. (P ∧ Q) ∧ R ≡ P ∧ (Q ∧ R)
5. (P ∨ Q) ∨ R ≡ P ∨ (Q ∨ R)
6. P ∧ (P ∨ Q) ≡ P
7. P ⇔ Q ≡ Q ⇔ P
9. ¬(P ∨ Q) ≡ ¬P ∧ ¬Q
10. ¬(P ∧ Q) ≡ ¬P ∨ ¬Q
(9. et 10. sont les lois de Morgan pour les prédicats)
11. P ∨ (Q ∧ R) ≡ (P ∨ Q) ∧ (P ∨ R)
12. P ∧ (Q ∨ R) ≡ (P ∧ Q) ∨ (P ∧ R)
13. P ⇒ Q ≡ (¬P ∨ Q)
15. P ⇒ Q ≡ ¬Q ⇒ ¬P
16. P ⇔ Q ≡ (P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ P )
Bases mathématiques 7
Définition 1.21 Le quantificateur ”quel que soit”, noté ∀, permet de définir l’assertion
quantifiée ” ∀x ∈ E, P (x) ” qui est vraie si pour tous les éléments x de E, l’assertion
P (x) est vraie.
Définition 1.23 Le quantificateur ”il existe”, noté ∃, permet de définir l’assertion quan-
tifiée ” ∃ x ∈ E, P (x) ” qui est vraie si on peut trouver (au moins) un élément x de E
pour lequel l’assertion P (x) est vraie.
∃ !x ∈ E, P (x).
1. L’assertion quantifiée
∀x ∈ E, ∀y ∈ F, P (x, y)
est vraie lorsque pour chaque élément x de E et chaque élément y de F , P (x, y) est
vraie.
2. L’assertion quantifiée
∃x ∈ E, ∃y ∈ F, P (x, y)
Remarques 1.30 On peut combiner des quantificateurs de natures différentes. Par exemple,
l’énoncé ” tout nombre complexe possède une racine carrée” s’écrit sous la forme :
∀z ∈ C, ∃u ∈ C, u2 = z.
(P ∧ (P ⇒ Q)) ⇒ Q.
P ⇒ Q ≡ ¬Q ⇒ ¬P.
3. Méthodologie : On fait l’hypothèse que ¬Q est vrai et on montre que cela entraı̂ne
¬P .
∀x ∈ E, P (x)
est faux.
2. Principe : il s’appuie sur l’équivalence logique :
Exercice. Est-ce que tout entier positif est la somme de trois carrés ?
2.1 Ensembles
Intuitivement, un ensemble est une collection d’objets appelés éléments de l’ensemble.
Nous admettons qu’il existe un ensemble noté ∅, appelé ensemble vide , qui ne contient
aucun élément. Si E est un ensemble et P (x) une propriété vérifiée par certains éléments
x de E, l’ensemble de ces éléments est noté {x ∈ E : P (x)}.
Définition 2.1 On dit que l’ensemble E est inclus ou est contenu dans l’ensemble F si
tout élément de E est élément de F . On dit aussi que E est une partie ou un sous-ensemble
de F . On écrit E ⊂ F ou F ⊃ E.
(E ⊂ F ) ⇔ (∀x, x ∈ E ⇒ x ∈ F ).
11
12 Yaogan MENSAH
Etant donné un ensemble E, on désigne par P(E) l’ensemble des parties de E, y compris
l’ensemble vide et l’ensemble E lui-même.
A ∈ P(E) ⇔ A ⊂ E.
CEA = {x ∈ E : x 6∈ A}.
A)
(CE
Proposition 2.5 1. CE = A; CEE = ∅; CE∅ = E.
2. Soit A, B ∈ P(E)
A ⊂ B ⇒ CEB ⊂ CEA .
E ∩ F = {x : x ∈ E et x ∈ F }.
E ∪ F = {x : x ∈ E ou x ∈ F }.
Proposition 2.8 1. E ∩ ∅ = ∅, E ∪ ∅ = E.
Bases mathématiques 13
2. E ∪ F = ∅ ⇒ E = ∅ et F = ∅.
3. associativité
(A ∪ B) ∪ C = A ∪ (B ∪ C), (A ∩ B) ∩ C = A ∩ (B ∩ C).
4. commutativité
A ∪ B = B ∪ A, A ∩ B = B ∩ A.
5. distributivité
A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C),
A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C).
6. idempotence
A ∪ A = A, A ∩ A = A.
(A∩B) (A∪B)
CE = CEA ∪ CEB , CE = CEA ∩ CEB .
E × F = {(x, y) : x ∈ E et y ∈ F }.
2.
A × (B ∪ C) = (A × B) ∪ (A × C).
A × (B ∩ C) = (A × B) ∩ (A × C).
14 Yaogan MENSAH
3.
A × B = ∅ ⇔ A = ∅ ou B = ∅.
∆ = {(x, x) : x ∈ E}.
Définition 2.12 On appelle partition d’un ensemble non vide E une famille (Ai )i∈I de
parties de E (indexée par I) telles que
1. ∀i ∈ I, Ai 6= ∅,
2. ∀i, j ∈ I, (i 6= j ⇒ Ai ∩ Aj = ∅),
S
3. Ai = E.
i∈I
Exemples 2.13 Soit A une partie propre non vide de E. Alors A et CEA forment une
partition de E.
2.2 Applications
Df = {x ∈ E : ∃y ∈ F, y = f (x)}.
Bases mathématiques 15
f : R −→ R
1
x 7−→ x−2
5. Les applications
pr1 : E × F −→ E
(x, y) 7−→ x
et
pr2 : E × F −→ F
(x, y) 7−→ y
sont respectivement appelées première projection et deuxième projection.
16 Yaogan MENSAH
E = E 0 , F = F 0 et ∀x ∈ E, f (x) = g(x).
E → G
x 7→ g(f (x))
En général on a g ◦ f 6= f ◦ g. Cependant :
h ◦ (g ◦ f ) = (h ◦ g) ◦ f.
f (x) = f (y) ⇒ x = y.
2. On dit que f est surjective (ou est une surjection) si pour tout y ∈ F , il existe x ∈ E
tel que y = f (x).
3. On dit que f est bijective (ou est une bijection ) si elle est à la fois injective et
surjective i.e pour tout y ∈ F , il existe un unique x ∈ E tel que y = f (x).
Bases mathématiques 17
(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .
f (A ∩ A0 ) ⊂ f (A) ∩ f (A0 ).
3. Si B ⊂ B 0 alors f −1 (B) ⊂ f −1 (B 0 ).
18 Yaogan MENSAH
4.
f −1 (B ∪ B 0 ) = f −1 (B) ∪ f −1 (B 0 ).
f −1 (B ∩ B 0 ) = f −1 (B) ∩ f −1 (B 0 ).
f −1 (B)
f −1 (CFB ) = CE .
Exemples 2.24 Dans P(E) la relation R définie par ARB ⇔ A ⊂ B est une relation
binaire.
Définition 2.25 Soit E un ensemble et R une relation binaire sur E. On dit que R est :
– réflexive si
∀x ∈ E, xRx.
– symétrique si
∀x, y ∈ E, xRy ⇒ yRx.
– antisymétrique si
∀x, y ∈ E, xRy et yRx ⇒ x = y.
– transitive si
∀x, y, z ∈ E, xRy et yRz ⇒ xRz.
Exemples 2.26 1. La relation d’égalité est une relation réflexive, symétrique, anti-
symétrique et transitive.
2. Dans P(E), la relation d’inclusion est réflexive, antisymétrique et transitive.
Bases mathématiques 19
xRy ⇔ x divise y
Une telle relation R peut se noter xRy ou x ≡ y (mod R) et on lit ”x est équivalent à y
modulo R”.
La classe d’équivalence d’un élément x de E constituée des éléments y de E qui sont
équivalents à x est notée cl(x) ou x ou ẋ. L’ensemble de toutes les classes d’équivalence
s’appelle l’ensemble quotient de E par R et se note E/R. Tout élément d’une classe
d’équivalence est appelé représentant de cette classe.
L’application
E → E/R
x 7→ x
est surjective ; elle est appelée surjection canonique.
xRy ⇔ p divise x − y
Proposition 2.29 Soit R une relation d’équivalence sur E. L’ensemble des classes d’équivalence
modulo R forme une partition de E. Réciproquement, toute partition de E définit une re-
lation d’équivalence dont les classes sont les éléments de la partition donnée.
20 Yaogan MENSAH
f =i◦f ◦s
où s est la surjection canonique et i l’injection canonique. Cela revient à dire que
le diagramme suivant est commutatif.
Une relation d’ordre est souvent notée ≤ et le couple (E, ≤) est appelé ensemble ordonné.
Dans un ensemble ordonné, deux éléments x et y sont dits comparables si x ≤ y ou y ≤ x.
Si deux éléments quelconques de E sont comparables, on dit que l’ordre est total ou que le
couple (E, ≤) est totalement ordonné. Dans le cas contraire on dit que l’ordre est partiel
ou que le couple (E, ≤) est partiellement ordonné.
Définition 2.33 Soit (E, ≤) un ensemble ordonné. S’il existe a ∈ E tel que
∀x ∈ E, a ≤ x ⇒ x = a(resp.∀x ∈ E, x ≤ a ⇒ x = a)
Exemples 2.34 1. Dans (N\{1}, |), les éléments minimaux sont les nombres premiers.
Dans (N, |), 0 est le seul élément maximal.
2. Dans (P(E)\{∅}, ⊂), les éléments minimaux sont les parties réduites à un élément.
3. Dans (R, ≤), il n’y a ni élément maximal ni élément minimal.
Définition 2.35 Soit (E, ≤) un ensemble ordonné. S’il existe un élément a ∈ E tel que
∀x ∈ E, x ≤ a (resp. a ≤ x) cet élément est unique ; on l’appelle le plus grand (resp. le
plus petit) élément de E, on le note max(E) (resp. min(E)).
Remarques 2.36 Si (E, ≤) admet un plus grand élément a alors a est l’unique élément
maximal de (E, ≤).
Exemples 2.37 1. Dans (P(E), ⊂), ∅ est le plus petit élément, E est le plus grand
élément.
2. (N, |), 0 est le plus grand élément ; 1 est le plus petit élément. Par contre dans (N, ≤),
0 est le plus petit élément, il n’y a pas de plus grand élément.
Définition 2.38 Soit (E, ≤) un ensemble ordonné et A une partie de E. S’il existe un
élément m ∈ E tel que
∀x ∈ A, x ≤ m (resp. m ≤ x)
on dit que A est majoré (resp. minoré) et que m est un majorant (resp. minorant) de A
dans E.
Une partie bornée est une partie à la fois majorée et minorée.
Exemples 2.40 Dans (R, ≤), la partie A = {x ∈ R : 0 ≤ x < 1} admet 0 pour borne
inférieure et 1 pour borne supérieure.
22 Yaogan MENSAH
On vérifie, grâce aux propriétés des bijections que l’ équipotence est une relation
réflexive, symétrique et transitive entre ensembles. Cependant ce n’est pas une relation
binaire sur un ensemble ; on ne parlera donc pas de relation d’équivalence.
Définition 2.42 Un ensemble E est dit fini s’il est vide ou s’il est équipotent à Nn :=
{1, ..., n} pour un certain entier n ≥ 1 donné.
Définition 2.43 Un ensemble est dit infini s’il n’est pas fini.
Proposition 2.44 1. Toute partie F d’un ensemble fini E est fini et Card(F ) ≤
Card(E).
2. l’intersection d’une famille (finie ou infinie) d’ensembles finis est finie.
3. Soient E un ensemble fini et f : E → F une application. Alors f (E) est un ensemble
fini et Card(f (E)) ≤ Card(E), avec égalité ssi f est une injection.
4. Soient un ensemble fini et f : E → F une surjection. Alors F est fini et Card(F ) ≤
Card(E), avec égalité ssi f est une bijection.
5. Soit f : E → F une injection. Si f (E) est fini alors E est fini et Card(E) =
Card(f (E)).
1. f est injective
2. f est surjective
3. f est bijective.
On montre que les ensembles suivants sont dénombrables : Z, Q. Par contre R n’est
pas dénombrable.
Proposition 2.47 Toute partie d’un ensemble dénombrable est finie ou dénombrable.
(On dit qu’elle est au plus dénombrable.)
3.1 Insuffisance de Q
Il a été nécessaire 1 de se demander s’il est existe un rationnel positif p tel que p2 = 2.
a
La réponse est négative. En effet on suppose qu’il existe une fraction irréductible , a, b
b
a2 2
entiers naturels, tels que 2 = 2 on aboutit à une contradiction
b
1. L’hypoténuse d’un triangle rectangle dont les côtés de l’angle droit sont de longueur 1.
√
2. En fait il est possible de montrer que pour un entier naturel n donné, si n n’est pas un entier
naturel alors il n’est pas rationnel.
25
26 Yaogan MENSAH
1. Pour tous x, y ∈ E, x + y ∈ E.
6. Pour tous x, y ∈ E, xy ∈ E.
1. y ≤ z ⇒ x + y ≤ x + z pour tout x ∈ E.
1. x ≤ β, ∀x ∈ A.
1. x ≥ α, ∀x ∈ A.
1. |a| = 0 ⇔ a = 0.
2. |ab| = |a||b|.
|a + b| ≤ |a| + |b|.
Preuve.
28 Yaogan MENSAH
∀n ∈ N, nε ≤ β. (3.1)
3.2.5 Densité
Définition 3.9 Une partie D de R est dense dans R si tout intervalle ouvert ]a, b[ contient
un élément de D.
Preuve. Du Théorème 3.8 avec ρ = 1 et ε = b − a, il existe q ∈ N tel que q(b − a) > 1. Il existe
aussi un entier j tel que j > qa. (évident si a ≤ 0, et si a > 0, cela provient du Théorème 3.8
avec ε = 1 et ρ = qa ). Soit p le plus petit entier tel que p > qa. Alors p − 1 ≤ qa, d’où
qa < p ≤ qa + 1.
Preuve. Soient a, b des réels tels que a < b. Il existe deux rationnels r1 et r2 tels que a < r1 <
1
r2 < b. Considérer t = r1 + √ (r2 − r1 ). Alors t est irrationnel et a < r1 < t < r2 < b.
2
Chapitre 4
Suites numériques
Une suite de nombres réels est une fonction de N vers R. Toutes les suites considérées
ici sont de ce type.
On dit alors que (un ) est convergente et on note lim un = l ou lim un = l ou lim un = l.
n→+∞ n→∞ n
Preuve.
29
30 Yaogan MENSAH
Question : Dans chacun des cas suivants la suite (un ) est-elle minorée ? majorée ? bornée ?
un = [1 + (−1)n ]n ; un = (−1)n ; un = (−1)n n.
Preuve.
Théorème 4.7 1. Toute suite (un ) croissante majorée converge vers sup{un }.
n
2. Toute suite (un ) décroissante minorée converge vers inf {un }.
n
Preuve. Soit (un ) une suite croissante et majorée. Alors l’ensemble A = {un : n ∈ N}
est une partie non vide et majorée de R. Alors elle admet une borne supérieure. Notons
l = sup A. Soit ε > 0. Il existe N ∈ N tel que l − ε < uN . Comme la suite (un ) est
croissante, ∀n > N, uN ≤ un . Il vient alors
D’où, ∀n > N, |un − l| < ε. On a donc montré que (un ) converge vers l.
Proposition 4.9 Une suite (un ) converge vers l ssi toute suite extraite de (un ) converge
vers l.
Lemme 4.10 Si σ est une application strictement croissante de N dans N alors pour tout
n ∈ N, σ(n) ≥ n.
Preuve.
Proposition 4.11 Une suite (un ) converge vers l ssi toutes ses sous-suites convergent
vers l.
Proposition 4.12 Une suite (un ) converge vers l ssi (u2n ) et (u2n+1 ) convergent vers l.
(−1)n
Exemples. Étudions la convergence des suites définies par un = (−1)n et vn = .
n
Théorème 4.13 (Bolzano-Weierstrass) De toute suite bornée on peut extraire une
suite convergente.
Suites arithmétiques
Une suite arithmétique (un ) est définie par la donnée d’un premier u0 et d’une formule
de récurrence un+1 = un + r où r est un nombre indépendant de n. Le nombre r est appelé
la raison de la suite (un ). Le terme générale de la suite est
un = u0 + nr.
32 Yaogan MENSAH
un = up + (n − p)r, ∀n, p ∈ N.
Suites géométriques
Une suite géométrique (un ) est définie par la donnée d’un premier u0 et d’une formule
de récurrence un+1 = qun où q est un nombre indépendant de n. Le nombre q est appelé
la raison de la suite (un ). Le terme générale de la suite est
un = u0 q n .
un = up q (n−p) , ∀n, p ∈ N.
Proposition 4.14 Soit la suite (un ) définie par la donnée de u0 et la formule de récurrence
de la forme un+1 = f (un ). Si (un ) est convergente et si f est continue alors la limite l de
(un ) vérifie la relation f (l) = l.
Bases mathématiques 33
avec a, b, des constantes réelles. A cette suite est associée l’équation caractéristique
(Ec) : r ∈ C, r2 − ar − b = 0.
un = αr1n + βr2n , α, β ∈ R.
un = αr0n + βnr0n , α, β ∈ R.
Suites adjacentes
Définition 4.15 Deux suites (un ) et (vn ) sont dites adjacentes si
∀n, un ≤ vn , (un ) est croissante, (vn ) est décroissante et lim(vn − un ) = 0.
n
Proposition 4.16 Deux suites adjacentes sont convergentes et ont la même limite.
Preuve.
n 1
P 1
Exemple. Soit les suites de termes généraux un = et vn = un + . Montrer
k=0 k! n!
que ces deux suites sont adjacentes. Leur limite commune est le nombre e.
Théorème 4.18 Une suite réelle (un ) est convergente ssi elle est de Cauchy.
n
ak sin k est
P
Exemple. Soit a ∈] − 1, 1[. Montrons que la suite définie par un =
k=1
convergente.
Chapitre 5
Séries numériques
5.1 Généralités
Soit (un ) une suite de nombres réels. On pose sn = u0 + u1 + · · · + un .
Définition 5.1 On appelle série de terme général un le couple ((un ), (sn )). Elle est notée
P P
un . La suite (sn ) est appelée suite des sommes partielles de la série un .
P
Définition 5.2 La série un est dite convergente si la suite (sn ) est convergente. Si
P
(sn ) n’est pas convergente, on dit que la série un est divergente.
P
Si un est convergente alors la limite s de la suite (sn ) est appelée somme de la série
P +∞
P
un et on écrit s = un .
n=0
+∞
P P
Le nombre rn = s − sn = up est appelé reste d’ordre n de la série un .
p=n+1
35
36 Yaogan MENSAH
P
Proposition 5.3 Si la série un converge alors la suite (un ) converge vers 0.
Preuve. un = sn − sn−1 .
+∞
P n2
Question. La série 2
est-elle convergente ?
n=1 n + 4
+∞
P 1
Corollaire 5.5 (Application aux séries de Riemann) La série p
, p ∈ R, converge
n=1 n
si et seulement si p > 1.
1
Preuve. Prendre f (t) = , t ≥ 1 dans la proposition(5.4).
tp
Remarques .
+∞
P1
1. La série divergente est appelée série harmonique.
n=1 n
1 1 1
2. On montre que lim (1 + + + · · · + − ln n) existe et se situe entre 0 et 1. On
n→∞ 2 3 n
la note γ et on l’appelle constante d’Euler. γ ≈ 0.57721...
Bases mathématiques 37
+∞
P 1
Corollaire 5.6 (Application aux séries de Bertrand) Soit la série , (α, β) ∈
n=2 nα (ln n)β
R2 .
Si α < 1 alors elle diverge pour tout β.
Si α > 1 alors elle converge pour tout β.
Si α = 1 alors elle converge ssi β > 1.
1
Preuve. Prendre f (t) = , t ≥ 2 dans la proposition(5.4).
tα (ln t)β
P (−1)n P cos n
Exemples , √ .
n2 n n
Définition 5.14 Une série est dite semi-convergente si elle est convergente mais pas
absolument convergente.
P (−1)n
Exemple : .
n
Bibliographie
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