Automatique Jcano
Automatique Jcano
Automatique Jcano
Téléchargeables sur
http://justincano.com
Justin Cano
Deuxième édition.
Polytechnique Montréal.
1.8
Réponses indicielles
1.6
1.4
1.2
1
Amplitude
0.8
=0.1
0.6 =0.2
=0.3
=0.4
0.4 =0.5
=0.6
=0.7
0.2 =0.8
=0.9
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Temps (seconds)
Version du
2 août 2021
Cette œuvre est mise à disposition sous licence Attribution - Pas d’Utilisation
Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 France. Pour voir une co-
pie de cette licence, visitez http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/fr/ ou
écrivez à Creative Commons, PO Box 1866, Mountain View, CA 94042, USA.
1 Introduction 1
I But du document . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
II Exemple introductif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
III Définir un problème de commande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
III.A Pourquoi faire de la correction ? . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
III.B Modéliser le problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
III.C Un système physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
III.D Esprit de la matière et contenu des notes . . . . . . . . . . . . 6
IV Un exemple célèbre d’asservissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
I Outils et notations 9
α
Automatique des systèmes linéaires http://justincano.com
III.A Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
III.B Forme canonique d’une EDLC2 . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
III.C Régimes possibles des solutions d’une EDLC2 . . . . . . . . . 16
IV Résolution d’EDLC d’ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
IV.A Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
IV.B Forme canonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
4 Plan de Laplace 40
I Transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
I.A Définitions fondamentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
I.B Quelques propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
I.C Distribution de Dirac et fonction échelon . . . . . . . . . . . . 47
I.D Quelques transformées usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
II Fonctions de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
II.A Expressions à partir d’équations différentielles . . . . . . . . . 52
A À propos du document i
I Mot de l’auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i
II Versions du document, errata & améliorations . . . . . . . . . . . . . iii
ζ
Automatique des systèmes linéaires http://justincano.com
κ
Glossaire
EDLC Equation Différentielle Linéaire à coefficients Constants. 14, 25, 26, 40, 52–
54, 65, 120
SA Stabilité Asymptotique. 25
SISO Single Input Single Output. 6, 52
λ
1
Introduction
I But du document
Ces notes de cours en automatique sont la deuxième version des notes de Justin
Cano, Département de Génie Électrique, Polytechnique Montréal (DGEPM). Pour
en savoir plus sur leur évolution et les errata voir l’annexe A.
Pour cette version ont contribué activement Roland Malhamé, professeur au
DGEPM et Samuel Muhindo, étudiant au doctorat au DGEPM. En effet, le but
de cette édition est de fournir un support complémentaire de qualité pour le cours
ELE3201 Asservissements de Polytechnique Montréal. Toutefois, la rédaction de ces
notes ayant débuté indépendamment en 2017, il est possible de noter quelques diffé-
rences mineures de notation ou bien d’ordre de présentation.
En vous souhaitant une bonne lecture,
Justin Cano, Roland Malhamé et Samuel Muhindo.
Remarque : Les notes couvrent le cours ELE3201 mais des éléments sont
donnés dans ces notes en bonus, ces derniers sont des rappels (première
partie du document) ou des extras non-exigibles pour les examens (reste
du document). Les sections et chapitres concernés par cette remarque sont
marqués par une étoile rouge (?). Il est toutefois suggéré au lecteur de lire
ces parties.
1
Chapitre 1 Automatique des systèmes linéaires
II Exemple introductif
Nous commencerons ces notes par un exemple concret. Supposons un logement,
appartenant à une certaine Alice, dans lequel nous souhaitons réguler la tempéra-
ture.
L’hiver approchant, il est important pour cette dernière que l’intérieur ait une
température au-dessus de vingt degrés Celcius. Alice dispose donc un radiateur élec-
trique dont elle ajuste la puissance. La puissance est suffisante et la pièce est correc-
tement chauffée.
Cependant, Alice n’est pas seule, son colocataire Bob, un peu étourdi ouvre la
porte sans la refermer, faisant chuter dramatiquement la température. Alice, pour
éviter que cela ne se reproduise décide d’installer un thermostat et réguler correc-
tement la température.
Analyse sémantique de l’exemple :
— Alice a expérimenté un problème d’asservissement introduisant le thermostat,
elle veut une régulation automatique de la température selon des spécifications
précises ;
— Le logement est le système dont la température est la variable à réguler,
soumise à des perturbations (l’hiver, Bob le distrait...) ;
— La température est régulée par un radiateur, il s’agit d’un effecteur qui produit
une puissance thermique par effet Joule ;
— Le thermostat prend les décisions de l’ajustement de la température en la
mesurant, c’est ce que l’on appelle un compensateur (ou contrôleur par
anglicisme).
Le compensateur est nécessaire dans ce cas pour contrebalancer les étourderies
de Bob.
Ceci est la principale problématique. Nous allons voir tout d’abord la théorie des
systèmes dynamiques linéaires afin de comprendre comment un système évolue en
fonction du temps. Pourquoi ? Nous nous devons d’intégrer la dynamique des sys-
tèmes au sein de la conception du contrôleur pour en maîtriser certains aspects
essentiels (précision, temps de réponse, stabilité...). La modélisation dynamique fait
appel à la théorie des équations différentielles.
+ (t) u(t)
r(t) Contrôleur Système physique y(t)
–
Capteur
F(s)
— Un capteur qui donne des informations sur la sortie y(t) en temps réel per-
mettant la correction. Nous lui donnerons la notation B :
1. Auquel cas ne rien faire pour l’améliorer est une solution admissible.
2. La notation s sera expliquée au chapitre spécifique portant sur les transformées de Laplace.
B(s)
— Et enfin, la pièce que vous allez construire à l’issue de cette lecture, le contrô-
leur. Il prend en entrée l’écart entre la référence et la mesure de la sortie (t)
et fournit la commande u(t) au système physique. On le notera ainsi :
C(s)
Le système physique, que nous supposerons linéaire dans ce document est régi
par des équations différentielles. On rappellera au cours du chapitre 2 la façon de les
résoudre. D’une façon générale, dans le cas monovariable 3 on peut écrire :
N M
X dn y(t) X dm u(t)
αn = α m + κ, (N, M ) ∈ N2 , κ ∈ R, N > M. (1.1)
n=0
dtn m=0
dtm
Ces dernières sont reliées à une soupape d’admission de la vapeur (notée v sur
le schéma), qui lorsque la vitesse croît se referme et vice-versa. Le tout provoque un
asservissement mécanique dont la rétroaction se fait par la force centrifuge à laquelle
sont soumises les masselottes et la commande par l’admission de vapeur.
Notons que la rétroaction doit faire l’étude d’un calcul d’équilibre préalable
puisque la vitesse de rotation de l’arbre qui conditionne la force centrifuge que ces
dernières subissent n’est pas la même que la vitesse de sortie de la machine à vapeur.
Cependant, une relation de proportionnalité (démultiplication) existe entre ces deux
vitesses, rendant l’asservissement viable (et linéaire !).
Arbre et poulie
Force centrifuge
Outils et notations
9
2
Quelques rappels d’analyse ?
∂f ∂ 2f
= f˙ et 2 = f¨;
∂t dt
10
Chapitre 2 Automatique des systèmes linéaires
II Notions élémentaires
II.A Polynômes
On rappelle en outre la résolution d’une équation de deuxième degré. On utilise
la méthode du discriminant pour trouver les racines. Soit le polynôme d’ordre 2
générique à coefficients réels suivant :
x racine ⇔ P (x) = 0.
∆ = b2 − 4ac.
En fonction de sa valeur, nous avons des solutions qui satisfont les équations sui-
vantes :
√
si ∆ > 0 ∃(x 1 , x2 ) ∈ R racines de P, x 1,2 =
−b± ∆
2a
,
si ∆ = 0 ∃x1 ∈ R racine double de P, x1 = −b
2a
,
√
si ∆ < 0 ∃(x1 , x2 ) ∈ C racines de P, x1,2 = −b±j −∆
.
2a
z = x + jy , (x, y) ∈ R, j 2 = −1.
Im
y z
φ
O x Re
L’argument : que nous noterons φ ou ϕ est en fait l’angle entre l’axe des ~x du
plan complexe et la droite entre l’origine et le point d’affixe z. Il est géométriquement
défini comme suit dans une moitié du plan complexe (arc-tangente ne renvoie qu’une
moitié d’arc) : y
φ(z) = arg(z) = arctan [2π], x > 0.
x
Dans l’autre région du plan :
y
φ(z) = arg(z) = π + arctan [2π], x < 0.
x
Avec deux cas pathologiques (division par zéro) :
π 3π
x = 0 y > 0 ⇒ φ(z) = arg(z) = , [2π] x = 0 y < 0 ⇒ φ(z) = arg(z) = , [2π].
2 2
Rappelons-nous que les arguments sont tous définis à un tour près ce qui justifie la
notation des modulos ( [2π]) c’est assez évident de se retrouver au même endroit si
l’on a tourné d’un tour sur soi-même 2 .
2. Aux vertiges près...
Le module : que nous noterons ρ est en fait la distance entre le point d’affixe z et
l’origine. Souvenez-vous du théorème de Pythagore et vous aurez notre chère formule
qui suit :
p
ρ(z) = |z| = x2 + y 2 .
Ceci est tout pour les définitions, pour les calculs des propriétés existent. Comme
l’objet du cours n’est pas les mathématiques, nous laisserons le soin au lecteur de les
(re)découvrir sur n’importe quel site digne de ce nom comme Wikipédia (oui même
lui). En fait c’est juste des astuces, si vous revenez à la définition qui sépare les
parties imaginaire y et réelle x vous trouverez ces astuces aisément.
III.A Définition
Une Equation Différentielle Linéaire à coefficients Constants (EDLC) d’ordre 2,
est de la forme qui suit :
d2 f df
α + β + γf (t) = δ, (2.1)
dt2 dt
où :
— f est une fonction continûment différentiable deux fois et est notre inconnue.
2
Les notations ddt2f et df
dt
sont respectivement ses dérivées secondes et première
en fonction du temps. On supposera la fonction monovariable et fonction seule-
ment du temps.
— les quantités α, β, γ, δ sont des nombres réels et constants. On différentie δ
des autres : c’est un terme excitateur provenant généralement d’une source
extérieure (alimentation d’un circuit en électronique par ex.).
On ne peut pas résoudre cette équation directement, on va utiliser la forme ca-
nonique pour bien comprendre et des équations auxiliaires dont la méthode de
résolution générale est connue et maîtrisée. Nous ne sommes pas en mathématiques
mais dans des systèmes physiques.
d2 f df
+ 2ω0 ξ + ω02 f (t) = K, K ∈ R. (2.2)
dt2 dt
a) Équation caractéristique
et on sait maintenant que suivant les valeurs des coefficients trois cas se présentent
(section II.A).
On pose le discriminant de cette équation polynomiale :
on remarque que les trois cas qui suivent ne sont liés qu’à la valeur de ξ en
supposant la pulsation propre positive et fixée.
Une équation homogène est l’équation 2.2 pour laquelle le terme constant
à droite K est nul.
Une solution homogène fH d’équation différentielle d’ordre 2 à coefficients constants
est de la forme suivante :
fH (t) = Aer1 t + Ber2 t , (2.4)
où r1 et r2 sont les solutions de l’équation caractéristique 2.3. D’autre part A et B
sont des constantes réelles à trouver avec deux points connus de la fonction f .
c) Solution particulière
K
f (t) = fH (t) + fP (t) = Aer1 t + Ber2 t + .
ω02
√ √ K
2 2
f (t) = Ae−tω0 (ξ+ ξ −1) + Be−tω0 (ξ− ξ −1) + 2 , A, B ∈ R.
ω0
A + B = 1 ⇔ B = 1 − A,
p p K
f (t) = [a cos(tω0 1 − ξ 2 ) + b sin(tω0 1 − ξ 2 )]e−ω0 ξt + 2 , a, b ∈ R.
ω0
ejα +e−jα ejα −e−jα
3. Les formules d’Euler sont cos(α) = 2 et sin(α) = 2j .
0.8
0.7
0.6
f(t)
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Temps en secondes
On a donc une enveloppe e−ω0 ξt qui module une partie oscillatoire du signal.
Cette situation n’est possible qu’en théorie, elle marque la limite entre
oscillations et régime apériodique, le cas est théorique puisqu’une éga-
lité n’est jamais remplie exactement. C’est pour cela que l’on ne va pas
vraiment l’étudier
L’unique racine double de l’équation caractéristique vaut dans ce cas :
r1 = −ω0 ξ
Ici, la théorie des équations différentielles nous donne la forme suivante comme so-
lution générale
K
f (t) = (A + Bt)e−tω0 + , A, B ∈ R,
ω02
on remarque que cette solution est une combinaison linéaire d’exponentielles 4 réelles,
elle est donc apériodique.
1.2
1
f(t)
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Temps en secondes
0.25
0.2
f(t)
0.15
0.1
5 · 10−2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Temps en secondes
Cette situation n’est possible qu’en théorie puisqu’une égalité n’est jamais
remplie exactement. Elle représente beaucoup pour les électroniciens :
l’oscillateur harmonique idéal (sans amortissement). La condition d’oscil-
lation étant connue sous le nom de Condition de Barkhausen.
r2 + ω02 = 0,
r1,2 = ±jω0 .
K
f (t) = fP (t) + fH (t) = Aejω0 t + Be−jω0 t + , A, B ∈ R,
ω02
expression qui peut se réécrire avec les formules d’Euler de la façon suivante :
K
f (t) = a cos(ω0 t) + b sin(ω0 t) + , a, b ∈ R.
ω02
que l’on peut enfin réorganiser avec les formules de trigonométrie comme suit :
K
f (t) = C sin(ω0 t + φ) + , {C, φ} ∈ R × [0, 2π],
ω02
f (0) = 0 = a,
f 0 (0) = 1 = bω0 ⇔ b = 1/ω0 ,
1
f (t) = b sin(ω0 t) + K = sin(8t).
8
Le résultat trouvé est tracé à la figure 2.5.
5 · 10−2
f(t)
−5 · 10−2
−0.1
−0.15
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Temps en secondes
ou
p p
f (t) = [a cos(tω0 1 − ξ 2 ) + b sin(tω0 1 − ξ 2 )]e−ω0 ξt + K2 , a, b ∈ R.
ω0
et si ξ < −1 on a lorsque t → ∞ :
e−ω0 ξt → ∞,
ce qui donne dans tous les cas |f (∞)| → ∞, ce qui est la définition même d’un
système instable.
IV.A Définition
df (t)
+ αf (t) = C, α, C ∈ R. (2.5)
dt
r + α = 0,
df (t) 1
+ f (t) = C, {τ, C} ∈ R+ ∗ × R, (2.6)
dt τ
on introduit τ qui est le temps caractéristique de l’équation différentielle.
t
fH (t) = A exp(− ), A ∈ R.
τ
b) Solution particulière
fP (t) = Cτ.
c) Solution générale
f (0) = 42 = A − 8 × 5 ⇔ A = 82,
Solution EDLC 1
50
Méthode littérale
40 Vérification sur Matlab
30
20
10
f(t)
−10
−20
−30
−40
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Temps en secondes
Comme son nom l’indique cette partie n’est pas un cours mais quelques rappels
de notations élémentaires.
I Opérateurs vectoriels
Les vecteurs dans cet ouvrage sont notés en gras et en minuscules. On suppose
que les vecteurs sont ordonnés en colonne et leurs coefficients notés comme suit :
v1
.
∀v ∈ Rn , n ∈ N, v = .. ,
vn
on note par ailleurs le vecteur transposé de v ainsi : v> .
a) Norme euclidienne
28
Chapitre 3 Automatique des systèmes linéaires
c) Produit vectoriel
v1 w2 − v2 w1
Il est utile dans le calcul des moments et des couples.
II Opérateurs matriciels
II.A Matrices
Toutes les matrices évoquées dans cet ouvrage sont à coefficients réels, écrites
en gras et en lettres majuscules. Pour tout n et m entiers strictement positifs, on
définira Mn,m (R) l’ensemble des matrices de R telles qu’elles possèdent n lignes
et m colonnes. En particulier, on utilisera l’abréviation Mn (R) pour désigner une
matrice carrée, i.e. lorsque m = n. L’écriture pour les coefficients d’une matrice
M ∈ Mn,m (R) choisie est la suivante :
a) Matrices usuelles
∀i, j ∈ [1, n]2 la matrice identité de Mn (R) est notée In et vérifie Ii,j = 1 si
i = j et Ii,j = 0 sinon. La matrice 0n,m est la matrice nulle 0i,j = 0 appartenant à
Mn,m . La matrice M notée M = diag(M11 , ..., Mii , ..., Mnn ) représente une matrice
diagonale M ∈ Mn (R) ayant pour seuls coefficients non-nuls les scalaires Mii sur
sa diagonale (i = j).
Par ailleurs, on définira la norme de Frobenius d’une matrice carrée comme suit :
p
∀M ∈ Mn (R), ||M ||F = Tr(M M T ).
donc le développement selon les lignes est identique dans son fonctionne-
ment.
MA = In .
b) Calcul d’inverse
1
M−1 = [comM]> ,
det M
avec comM la comatrice de M dont les coefficients valent :
1 0 0
La comatrice vaut :
1 2 1 2 1 1
−
0 0 1 0 1 0
0 +2 −1
1 2
2 1 1 1
com(A) =
− 0 − = 0 −1 +2 .
0 1 0 1 0
3 −1 −1
2 1 1 1 1 2
−
1 2 1 2 1 1
det[PDA ] 6= 0.
M A = PA A −1
D MD [PD ] , M A = PA
D MD ,
M D = PD D −1
A MA [PA ] = [PA −1 A
D ] MA PD , M A = PD A −1
A MA = [PD ] MA .
Pour toute matrice carrée M ∈ Mn (R), le spectre de cette matrice est l’en-
semble des valeurs propres λi avec i ∈ [1, n] de cette dernière. Les valeurs propres
sont les racines du polynôme caractéristique χ compagnon de la matrice qui est défini
comme suit :
Y
χ(x) = det[M − In x] = (x − λi )µi .
i
Par ailleurs, les vecteurs propres de la matrice associés aux valeurs propres vi
sont les solutions non triviales (vi 6= 0) de :
Mvi − λi vi = 0.
b) Diagonalisation
M est diagonalisable si tous ses sous-espaces propres sont de dimension pleine, c’est-
à-dire que i di = n ce qui est vérifié si det P 6= 0. Alors P est inversible et on
P
peut diagonaliser M par changement de base entre la base de départ et la base des
vecteurs propres :
notons également que la trace est toujours la somme des valeurs propres d’une
matrice.
Le déterminant d’un inverse est l’inverse du déterminant :
également si tel est le cas, le produit des valeurs propres est toujours égal au déter-
minant indépendamment de la base :
n
1 Y
det(M) = det(PDP−1 ) = det(P) det(D) det(P−1 ) = η det(D) = det(D) = λi .
η i=1
2. Utilisant l’identité de permutation circulaire suivante : tr(ABC) = tr(BCA).
IV.A Dérivées
a) Dérivée vectorielle
fm (x)
On peut définir la dérivée vectorielle de f comme étant sa matrice jacobienne, et
définie comme suit :
∂f ∂fi
Jf (x) = = (jik )i≤m,k≤n , où ji,k = , avec i, k ∈ N.
∂x ∂xk
b) Dérivée temporelle
ȧ = ... = ... .
dan
ȧn dt
x(t) = exp(At)x(0).
39
4
Plan de Laplace
40
Chapitre 4 Automatique des systèmes linéaires
I Transformée de Laplace
Cette section traite essentiellement de l’outil et de ses propriétés fondamentales,
ce n’est pas un cours de mathématiques rigoureux mais seulement un aperçu utilitaire
avant de pouvoir effectivement concevoir des contrôleurs grâce à la transformée.
En pratique, nous nous limiterons à l’étude de ces fonctions puisque nous considérons
que le temps a une origine. Physiquement, cela signifie que la fonction f n’atteint
des valeurs qui ne dépendent que de son passé.
Z ∞
L(f (t)) := F (s) = f (t)e−st dt, (4.1)
t=0
où :
s est une variable complexe dite variable de Laplace. On décompose s de la
façon suivante :
f ∈ E ⇔ f : R+ → R.
cette propriété élémentaire est (très) utile pour les calculs de transformée.
F (s) f (0− )
Z
L f (t)dt = − .
s s
Démonstration.
Dérivation : Nous faisons la supposition que Re {s} < 0
∞ ∞ ∞
d df −st
Z Z Z
f (t)e−st dt = sf (t)e−st dt
e dt −
t=0 dt t=0 dt t=0
∞ df
f (σ)e−σs σ=0
=L − sL (F )
dt
g(0+ )dt
R
− L (g) L (g) L (g) g(0+ )
Z
= −L gdt ⇒ = − .
s s s s s
L (f (t)) := F (s),
Propriété 4.4 : Retard Soit un signal que l’on retarde d’un temps
τ ∈ R+ , sa transformée de Laplace vérifie l’égalité suivante :
λs dλ 1 s
Z Z
L (f (at)) = f (at)e dt = f (λ)e− a
−ts
= F .
a a a
c) Convolution
Il s’agit d’un opérateur linéaire assez fondamental dans l’étude des systèmes li-
néaires, nous verrons la notion de fonction de transfert plus tard. On note cet opéra-
teur ?. Soient f et g deux fonctions de R dans R, on définit le produit de convolution
comme suit : Z ∞
f (t) ? g(t) = f (τ )g(t − τ )dτ
τ =−∞
et sa réciproque :
f (t)g(t) = F (s) ? G(s).
Ce qui implique que la multiplication de deux signaux dans le do-
maine temporel n’équivaut pas à une multiplication dans le do-
maine de Laplace et réciproquement.
Démonstration. Laissée au lecteur. Cela est un bon exercice qui permet de se convaincre
une bonne fois pour toutes que la multiplication temporelle n’est pas équivalente en
général à la multiplication dans le domaine de Laplace.
d) Théorèmes asymptotiques
Le théorème qui suit est très utile dans le calcul de la précision des systèmes
asservis.
Théorème 1 (De la valeur finale). Soit y(t) un signal temporel intégrable (et conver-
geant) et Y (s) sa transformée de Laplace. Ce dernier respecte l’égalité aux limites
suivante :
lim f (t) = lim+ sF (s).
t→∞ s→0
Un autre théorème, moins employé, existe aussi pour la valeur initiale des signaux.
Théorème 2 (De la valeur initiale). Soit y(t) un signal temporel intégrable et Y (s)
sa transformée de Laplace. Ce dernier respecte l’égalité aux limites suivante :
δa (t)
t
a
θ(t)
1[
] t
r(t)
25° [
] t
Le tableau 4.1 [Kilidjian, 2015, Malhamé, 2016, Dorf and Bishop, 2010] résume
les transformées usuelles de Laplace que nous aurons besoin dans la suite de ces notes
de cours. Les calculs de ces dernières suivent dans la même section.
Calcul de L (δ) :
Z ∞
L (δ) = δ(t) exp(−st)dt = exp(0) = 1.
t=0
Calcul de la famille Fn (s) = L (fn (t)) = L (tn θ(t)) pour n ∈ N : Nous démontrons par
récurrence que la proposition Pn = Fn (s) = sn+1 n!
se vérifie pour tout n entier.
Récurrence supposons que Pn soit vraie, montrons que Pn+1 l’est aussi,
Z ∞
n+1
tn+1 θ(t) exp(−st)dt
L (fn+1 (t)) = L t θ(t) =
Zt=0
∞
= tn+1 exp(−st)dt (a)
Zt=0
∞ ∞
tn
1 n+1
= (n + 1) exp(−st)dt − t (b)
t=0 s s t=0
| {z }
=0
Z ∞ n
n+1 t
= (n + 1) exp(−st)dt (c)
s t=0 s
n+1 n + 1 n!
= L (fn (t)) =
s s sn+1
(n + 1)!
= = Fn+1 (s). Fini !
sn+2
Par le principe du raisonnement par récurrence, comme P0 est vraie et que Pn vraie
implique Pn+1 vraie, alors Pn est vraie pour tout n ∈ N et donc :
n!
∀n ∈ N, L (tn θ(t)) = .
sn−1
Points de la démo :
(a) La fonction existence θ vaut 1 sur tout [0, ∞].
Rb Rb
(b) On utilise une intégration par partie a uv 0 = a uv 0 − [uv]ba , on remarque que
lim uv → 0 lorsque t → 0 et t → ∞.
(c) On sait tous que exp(at) = a1 exp(at).
R
II Fonctions de transfert
Une fonction de transfert est une forme de modélisation d’un système. Il s’agit
d’une quantité calculable qui peut déterminer les sorties d’un système en fonction de
ses entrées et leur associer une dynamique régie par des EDLC. Dans notre cas, nous
nous limiterons au cas monovariable dit SISO, linéaire et à coefficients constants, en
particulier indépendants du temps (système autonome).
b) Un petit exemple
Exemple 4.2 : Circuit RC série Soit un circuit RC série, tel que présenté
à la figure 4.3.
On suppose le condensateur déchargé à l’origine des temps. On allume le
générateur à t = 0, une tension E constante se retrouve aux bornes du
générateur. On va calculer la fonction de transfert du système.
dUc
UG (t) = RI(t) + UC (t) = RC + UC ,
dt
on va considérer nos variables d’entrée et de sortie du système :
— Entrée : Tension aux bornes du générateur u(t) = UG (t).
2. Dite de Kirchhoff.
Y (s) 1
U (s) = (RCs + 1)Y (s) ⇔ F (s) = = .
E(s) 1 + RCs
On se rappelle des résultats sur les EDLC1 vus au chapitre 2. On sait que la
solution de l’EDLC sera pour t > 0 (puisque e(t) = E lorsque t > 0 –Générateur en
marche–) :
y(t) = E(1 − e−t/τ ) avec τ = RC.
Ce qui donne :
1 1 1 RC
Y (s) = H(s)U (s) = E =E − .
1 + RCs s s 1 + RCs
a) Définition
La stabilité au sens BIBO d’un système physique peut être définie comme suit :
Un système est stable au sens BIBO (Bound In Bound Out) si pour une entrée
bornée sa sortie est elle-même bornée. Ainsi :
F est stable au sens BIBO ⇔ {∃A, B ∈ R, A, B < ∞, |u(t)| < A ⇒ |y(t)| < B}.
b) Pôles et zéros
— Les pôles sont les racines de l’équation caractéristique homogène d’un système,
il s’agit des racines du dénominateur de la fonction de transfert d’un système.
— Les zéros sont quant à eux les racines du numérateur de cette dernière.
(s)
Pour une fonction de transfert d’un système F (s) = ND(s)
, on a les définitions sui-
vantes :
pi ∈ C, est un pôle ⇔ D(pi ) = 0,
respectivement :
zi ∈ C est un zéro ⇔ N (zi ) = 0.
c) Critère de Routh
Basant sur ce que l’on a dit précédemment on déduit le critère de stabilité suivant :
F(s) représente un système stable ⇔ Ses pôles sont tous à partie réelle stricte-
ment négative.
Cela peut être compliqué de prime abord de prouver que les parties réelles des racines
d’un polynôme d’ordre élevé (par exemple 42) sont strictement négatives. Un certain
Edward John Routh (1831-1907), mathématicien anglais a trouvé un stratagème bien
efficace : un critère basé sur des déterminants. Il prouve que les racines d’un pôle
sont à partie réelle positive sans avoir à faire l’étude exhaustive de ce dernier.
(s)
Objectif : Soit un système physique F (s) = N D(s)
, nous devons vérifier que ses pôles
sont tous «à gauche» du plan complexe c’est-à-dire que les racines du polynôme
4
D(s) sont toutes à partie réelle strictement négative pour assurer la stabilité du
système.
Le polynôme étudié est le suivant :
N
X
D(s) = ak sk , N ∈ N, ak ∈ R.
k=0
Vérifications préliminaires :
Condition nécessaire : Si les coefficients présentent (au moins) une alternance de
signe le système est instable.
Condition suffisante à faible degré : Cette condition est suffisante si le degré du
polynôme respecte N ≤ 2. Dans ce cas seulement, une absence d’alternance de
signe implique la stabilité du système
S’il existe ak = 0 le système n’est pas asymptotiquement stable mais peut compor-
ter un oscillateur harmonique. Voir méthodes des perturbations.
Si les coefficients du polynômes sont tous négatifs étudier D0 (s) = −D(s).
4. C’est-à-dire à partie réelle strictement négatives, je donne un aperçu de cette notion à la
partie I de ce chapitre.
2. Calcul des valeurs des autres cases : on les calcule de gauche à droite et de bas
en haut :
— À chaque ligne l < N − 1, on détermine le pivot : c’est le coefficient de
la ligne du dessus et de la première colonne CK
l+1
.
— Les trois autres coefficient en sus du pivot sont indiqués en vert sur le
tableau ci-haut sont impliqués dans le calcul de chacun des coefficients
CKl+1
en plus du pivot (qui peut être parmi ces quatre là).
l+1 l+1 l+2 l+1 C l+2 C l+2
C C − C C 1
Cil = K i+1 l+1 K i+1 = − l+1 K i+1
.
l+1 l+1
CK CK CK Ci+1
Numéros 2 1 0
4 1 16 200
3 4 32 0
2 a b 0
1 c 0 0
0 d 0 0
dD
D(s + ) = D(s) + (s) + O(2 ).
ds
On étudie la nouvelle première colonne si > 0 (cas 1) et si < 0 (cas 2) :
Pas de signe négatif dans les deux cas : le système est strictement stable
Signe(s) négatif(s) dans les deux cas : Les pôles sont à gauche invariablement,
le système est strictement instable.
Signe(s) négatif(s) dans un des cas, positif dans l’autre : si aucun pôle nul
n’existe, il y a N pôles sur l’axe des imaginaires, N = 2k avec k le nombre des
s3 1 1
s2 1 1
s1 a 0
s0 b 0
Plein d’espoir, on calcule a :
1×1−1×1
a= = 0.
1
Et on se rend compte que le futur pivot a de b vaut 0 on ne peut calculer b. On doit
appliquer la méthode des perturbations :
dD
D(s + ) = D(s) + (s) + O(2 )
ds
= s3 + s2 + s + 1 + (3s2 + 2s + 1) + O(2 )
= s3 + (1 + 3)s2 + (1 + 2)s + ( + 1) + O(2 ).
+ (s) U (s)
R(s) C(s) F (s) Y (s)
–
B(s)
En lisant le schéma 4.4 on peut lire à reculons la composition du signal Y (s) pour
calculer la fonction de transfert d’un tel système :
HBO (s)
H(s) = ,
B(s)HBO (s) + 1
1 + (s)
R(s) B(s) B(s) C(s) F (s) Y (s)
–
Propriété 4.9 : Cas du retour unitaire Dans le cas d’un retour unitaire
B(s) = 1 et ce cas seulement :
HBO (s)
H(s) = .
1 + HBO (s)
b) Perturbations
On peut modéliser des évènements extérieurs inopinés dans les systèmes asservis
sous forme de perturbations. Elles prennent la forme d’un autre signal qui vient en
sus de la commande U (s) qui sort du correcteur. Il s’agit d’un signal que l’on ne
désire pas (en quelque sorte du bruit additif). Ce signal est noté P (s) est inclus dans
le schéma-blocs comme suit :
P (s)
+ (s) U (s) +
R(s) C(s) F (s) Y (s)
– +
Figure 4.6 – Schéma-blocs générique d’un système linéaire SISO perturbé à retour
unitaire.
c) Principe de superposition
En particulier, ici, on peut faire l’étude séparée des réponses de P (s) et de R(s) pour
deux schémas considérant les deux fonctions de transfert calculées avec un des deux
signaux nuls :
Ceci va être utile dans les calculs en pratique, l’idée est de toujours se ramener au
cas monovariable.
P (s)
U (s) +
C(s) F (s) Y (s)
–
On remarque ainsi des corrélations entre les différentes erreurs et le rapport entre
les consignes R(s) (respectivement les perturbations P (s)) et le contrôleur C(s). On
déduira de cette observation qualitative l’adage 5 suivant :
« Un contrôleur C(s) doit être autant complexe que le signal R(s) qu’il
souhaite poursuivre et le signal perturbateur P (s) qu’il souhaite reje-
ter.»
Ce principe est lié à la notion de modèle interne. Dans cet ouvrage, nous ne traitons
que des cas de signaux monômes c’est-à-dire des signaux de la forme σ(s) = θ(t)Ktn
avec θ fonction d’Heaviside, n ∈ N ordre de la courbe à suivre et K ∈ R∗ paramètre
non-nul (facteur d’échelle).
On rappelle que ces signaux ont la forme suivante dans le domaine de Laplace
K0
L(σ(t)) = Σ(s) = sn+1 , K 0 ∈ R. Nous devons donc quantifier la complexité du
problème en fonction de n...
5. L’auteur remercie le travail du Prof. Roland Malhamé, Polytechnique Montréal, pour avoir
trouvé une explication claire au problème, se résumant dans cette phrase.
1 N (s)
Φ(s) = ,
sα D(s)
K
Σ(s) = β .
s
Avec :
— Φ(s) fonction de transfert polynomiale quelconque a .
— Respectivement Σ(s) signal monôme quelconque b .
— α ∈ N nombre de pôles à s = 0 (intégrateurs) factorisables, c’est la
classe/le type de la fonction de transfert.
— β ∈ N est respectivement la classe/le type de signal.
N (s)
— D(s)
rapport de deux polynômes irréductibles représentant le
numérateur et le dénominateur de la fonction de transfert une fois
les pôles à s = 0 factorisés.
a. Cette fonction peut être le bloc correcteur C(s) ou la fonction de transfert en
boucle ouverte C(s)F (s).
b. Ce signal peut être R(s) et P (s) dans notre cas.
Un déficit nul de classe engendre une poursuite parfaite, un déficit unitaire engendre
une erreur constante, au-delà, cela diverge.
R(s)
es = lim s .
s→0 1 + C(s)F (s)
k
sa s k
es = lim+ s 1 D(s)
= lim+ N (s)
.
s→0 1+ s→0 sa−b sb +
sb N (s) D(s)
k D(0)
es = lim+ s N (s)
=k ∈ R.
s→0 sb + N (0)
D(s)
a) Critères
y(∞) − y(t)
Tr,5% R+ , 0.95 < < 1.05 avec t > Tr,5% .
y(∞) − y(0)
b) Systèmes d’ordre un
K
H(s) = ,
τs + 1
Donc, la valeur finale y(∞) d’un tel système est K et trouver la valeur qui donne
95% de la valeur finale revint à résoudre :
Tr,5%
y(Tr,5% ) = 0.95y(∞) = 0.95K ⇔ K[1 − e−Tr,5% /τ ] = 0.95K ⇔ ln(0.05) = − ,
τ
ce qui donne :
c) Ordre 2
Kω02
H(s) = .
s2 + 2ξω0 s + ω02
3
Tr,5% ≤ .
ω0
Si on considère que le facteur d’amortissement est assez grand, ξ > 0.3 on peut
considérer l’approximation suivante :
3
Tr,5% ≈ . (4.4)
ξω0
D’une façon plus exacte, le profil du temps de réponse normalisé TN = ω0 Tr,5% en
fonction de ξ peut être calculé par ordinateur. Et ainsi, un abaque bien connu des
automaticiens peut être utilisé pour les calculs de cinétique : il est visible en figure
4.8. L’automaticien peut utiliser cet abaque dans sa conception.
60
50
40
30
20
10
0
10 -1 10 0 10 1
On remarquera que le minimum des temps de réponses avoisine les 0.7 c’est-à-dire
lorsque les pôles sont placés de manière à ce que Re {pi } = Im(pi ).
− √π ω0 ξ
h i
y(t∗ ) = K 1 − e ω0 1−ξ2 cos(π)
− √ πξ 2
= K 1 + e 1−ξ
y(t∗ ) − K − √ πξ
%OS = 100 = 100e 1−ξ2 .
K
La réciproque pour trouver ξ se démontre en prenant le logarithme de l’expression
précédente. Nous laissons le lecteur agir.
nous venons de montrer que nous pouvons nous ramener à prouver que le signal
converge vers zéro à l’infini. Maintenant, qu’en est-il de la quantité sZ(s) ? On peut
découper la transformée de Laplace par linéarité de l’intégrale en deux intervalles :
Z t Z ∞
−λs
sZ(s) = s z(λ)e dλ + s z(λ)e−λs dλ
λ=0 λ=t
pour chaque t il existe un réel > 0 qui borne la valeur absolue de f (t), ≥ |z(t)|.
Nous voulons prouver que le résultat est nul quel que soit z(t) satisfaisant une limite
nulle. Pour le premier intervalle, il est clair que :
Z t Z t
−λs
s
z(λ)e dλ ≤ s |z(λ)| dλ →s→0+ 0.
λ=0 λ=0
Pour le second, on prendra s ∈ R+ , il existe un réel a > 0 tel que s < a. Dans ce cas
peut borner le module de l’intégrale comme suit :
Z ∞ Z ∞
−λs
e−λs dλ =
z(λ)e dλ ≤
λ=t λ=t p
donc on peut trouver b > 0 qui contraint 0 < p < b et pour lequel :
Z ∞ Z ∞
−λs
e−λs dλ ≤
s z(λ)e dλ ≤
λ=t λ=t
en faisant tendre t vers l’infini, on fait tendre l’intégrale précédente vers zéro.
Les inégalités sur les deux intervalles assurent que :
lim sz(t) = 0,
s→0+
quel que soit z(t) convergente en 0 (et donc pour tout y(s) convergeant en ỹ).
Nous savons qu’en pratique, le modèle d’un système ne nous est pas donné. Et
pourtant, grâce à des réponses à un échelon unitaire, on peut extrapoler beaucoup
d’informations.
77
Chapitre 5 Automatique des systèmes linéaires
I Méthodes graphiques
K
F (s) = ,
1 + τs
K̂ = y(∞)/A.
En pratique, le temps infini de la réponse d’un tel système n’est que formel (et
heureusement), tout système stable convergeant vers une valeur finale et finie, on
pourra utiliser cette valeur-ci pour le restant en guise de ŷ(∞). En ce qui concerne
τ on peut remarquer que :
il suffit de noter l’abscisse de la valeur de la sortie y(t) telle que sa valeur soit égale
à 63% sa valeur finale y(∞) pour obtenir un estimé τ̂ .
Dans l’exemple donné à la figure 5.1, il s’agit d’une réponse à un échelon unitaire
(A = 1) donc immédiatement on estime K̂ = 10 valeur à l’asymptote. Pour le temps
caractéristique on trouve τ̂ = 3.0 en arrondissant à une décimale vu qu’aucune donnée
ne va au delà en termes de précision sur le graphique.
K̂ = y(∞)/A,
x̂
ξˆ = √ ≈ 0.301.
π + x̂2
2
1. Rigoureusement pseudo-période.
2. Plusieurs algorithmes numériques existent pour faire «coller» le modèle. Notamment ceux
basés sur la méthode des moindres carrés (Least Squares).
Le modèle de Broïda est utile de par sa simplicité, toutefois, introduire une latence
au sein d’une fonction de transfert la rend non-linéaire. Cette technique est utilisée
surtout en industrie pour sa mise en œuvre rapide.
Y (s) K
Fidentifiée (s) = = ,
U (s) (1 + τ s)n
avec :
Ordre T1 /τ T2 /τ T1 /T2
1 0 1 0
2 0.28 2.72 0.22
3 0.81 3.70 0.22
4 1.43 4.46 0.32
5 2.10 5.12 0.41
6 2.81 5.70 0.49
yi = fi (ti ; x) + νi ,
n
X
x̂ = argmin [yi − fi (ti ; x)]2 .
x
i=1
x̂ = argmin||y − f (x)||2 .
x
y = Cx,
x̂ = x∗ = C† y.
y = f (x),
∂J > ∂r
= [y − f (x̂)] = 0,
∂x ∂x
Afin de résoudre l’équation précédente qui est une équation normale, on peut linéari-
ser le système, et procéder de manière itérative (interpolation linéaire) en se donnant
un estimé initial x̂0 :
∂f k−1 k−1
f (xk ) ≈ f (x̂k−1 ) + (x̂ )δx ,
∂x
Notant δyk := y − f (x̂k ) ainsi si δxk respecte l’équation normale également, on
aura en notant J = ∂x
∂f
(x̂k−1 ) :
III.C Application
Pour un système du premier ordre, la fonction de réponse à un échelon unitaire
f (t) est la suivante :
f (t) = K(1 − e−t/τ ),
les paramètres à identifier sont le gain statique K et la constante de temps τ . La
jacobienne par rapport au vecteur de paramètre x = [K, τ ]> vaut :
∂f h
∂f ∂f
i h
−t/τ Kt −t/τ
i
J= = ∂K ∂τ = 1 − e − τ2 e .
∂x
On choisit les estimés initiaux x0 avec par exemple la méthode expliquée à la
section I.A, puis nous implémentons l’algorithme des moindres carrés non-linéaires.
fν (x)
• • • • x
−3σ −σ 0 σ 3σ
Démonstration. On remarque que fX (x) est une fonction paire par conséquent :
8 % Trac é s
9 p l o t ( t , y_vrai )
10 h o ld on ; g r i d on ;
11 s c a t t e r ( t , y_mesure )
12 x l a b e l ( ’ Temps [ s ] ’ , ’ I n t e r p r e t e r ’ , ’ l a t e x ’ , ’ F o n t S i z e ’ , 1 6 ) ;
13 y l a b e l ( ’ Amplitudes [N/A] ’ , ’ I n t e r p r e t e r ’ , ’ l a t e x ’ , ’ F o n t S i z e ’
,16) ;
14 l e g e n d ( ’ Mesures p a r f a i t e s ’ , ’ Mesures b r u i t e e s ’ , ’ I n t e r p r e t e r ’ , ’
l a t e x ’ , ’ FontSize ’ ,16 , ’ Location ’ , ’ best ’ )
14
12
10
-2
0 5 10 15
Nous remarquons que le capteur est bruité, nous pouvons écrire l’algorithme des
moindres carrés en prenant les valeurs initiales inexactes K̂ 0 = 5 et τ 0 = 1.5 (la
moitié des vraies valeurs).
1 global t
2 K = 5 ; tau = 1 . 5 ; % V a l e u r s i n i t i a l e s des p a r a m e t r e s tau e t K
3 x = [K, tau ] ’ ; % Vecteur i n i t i a l
4 N = 2 0 ; % Nombre d ’ i t é r a t i o n s
5 f o r i =1:N %Boucle p r i n c i p a l e
6 % C a l c u l de l a j a c o b i e n n e
7 J = [(1 − exp(− t / tau ) ) ’ , −((K∗ tau / tau ^2) . ∗ exp(− t / tau ) )
’];
8 % Vecteur de param è t r e s mis a j o u r
9 x = x + ( ( J ’ ∗ J ) ^−1)∗J ’ ∗ ( y_mesure−f ( tau ,K) ) ’ ;
10 % G e s t i o n des v a l e u r s
11 K = x(1) ;
12 tau = x ( 2 ) ;
13 end
14 % Reponse t e m p o r e l l e en f o n c t i o n des param è t r e s e s t i m é s
15 f u n c t i o n y = f (K, tau )
16 global t
17 y=K∗(1− exp(− t / tau ) ) ;
18 end
ri = ỹ(i) − f (ti ; K̂ i , τ̂ i ),
après convergence, l’algorithme donne x̂N = [10.0401, 2.8217]> ce qui est proche des
«vraies valeurs», voir figure 5.7.
Les méthodes de moindres-carrés sont très utilisées en identification puisqu’elles
permettent de travailler matriciellement avec des séries de données conséquentes et
14
12
10
-2
0 5 10 15
permettent d’être robustes aux erreurs de mesures si tant est qu’elles sont non-
biaisées. En effet, si la moyenne des erreurs est nulle, un grand nombre de mesures
fera chuter l’incertitude de l’estimation. Nous avons illustré le principe sur une courbe
assez bruitée mais présentant 150 points de mesure.
PN 2
i=1 ỹ(i) − f (ti ; K̂, τ̂ )
N M SE = PN 2
,
i=1 (ỹ(i))
afin de déterminer si le modèle est cohérent. Si cette dernière tend vers zéro, cela
signifie que le résidu non expliqué (carré de la différence modèle-observation) tend
vers zéro et donc que le modèle est fiable.
1
B s C
r u ẋ x y
A
Σ
95
6
Conception directe dans le plan
de Laplace
96
Chapitre 6 Automatique des systèmes linéaires
Zone
Re
viable
I.B Rapidité
a) Paramétrage polaire du plan de Laplace
Im
p p
jω0 1 − ξ2
jω0
θ
Re
−jω0 ξ O
p
∗ −jω0 1 − ξ2
p
b) Marge de rapidité
Im
Zone stable Zone instable
Zone −3/T5
Re
viable
Zone stable
mais trop lente
Généralement, on prendra N = 10 ou N = 5.
Step Response
1
0.9
0.8
0.7
0.6
Amplitude
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 100 200 300 400 500 600 700
Time (seconds)
montre avec application du critère pour N = 10 que son effet est négligeable. En
d’autre termes p1 domine p2 .
Pole-Zero Map
1
)
-1
0.5
Imaginary Axis (seconds
-0.5
-1
-1.5
-0.1 -0.05 0
-1
Real Axis (seconds )
Figure 6.5 – Plan de Laplace avec les pôles de F (s) marqués par des croix.
aisément extrapoler une marge paramétrée par deux droites polaires passant par
l’origine et d’angles ±θ. Reste à savoir si la région est entre ces droites où à l’extérieur.
Généralement, le cahier des charges stipule un pourcentage de premier dépasse-
ment %OS à ne pas excéder. Ainsi, l’amortissement ξ doit être plus élevé que cette
borne déterminée par l’application de la formule 4.5.
Or, dans le premier cadran [0, π/2] la fonction cos est décroissante, donc l’angle
trouvé par l’application de la formule :
est un angle maximal et les pôles admissibles doivent vérifier θ ∈ [0, cos−1 (ξmin )] (res-
pectivement −θ pour les pôles conjugués). Ainsi, on peut visualiser cette contrainte
en vert sur la figure 6.6 :
Im
Zone stable Zone instable
Zone trop
oscillante
Zone −3/T5
θ Re
viable
Zone stable
Zone trop mais trop lente
oscillante
les pôles donc doivent appartenir à un disque de rayon ω0 et centré sur l’origine du
plan de Laplace. On visualise cette contrainte en violet sur la figure 6.7.
Im
Zone stable Zone instable
Zone trop
oscillante
Zone à trop
forte valeur
de commande Zone −3/T5
θ Re
viable
Zone stable
Zone trop mais trop lente
oscillante
En effet, rappelons nous que dans la démonstration de (4.5), nous avons vu que
les pseudo-périodes valaient T = ω0 √2π1−ξ ainsi que le temps de pic se produisait à
demi-période t = Tp := T /2.
Or, on peut remarquer la propriété suivante :
π π π
Tp = √ = = .
ω0 1 − ξ ω0 sin θ Im(p1 )
Im
Tp < Tpl
π
• Tpl
Tp > Tpl
Re
−π
• Tpl
Tp < Tpl
Ainsi, les marges de premier pic sont des demi-droites parallèles à l’axe des
réels, paramétrées par une valeur limite, qui est une borne inférieure de Tpl ou su-
périeure dépendamment du cahier des charges. Comme on peut le voir à la figure
6.8, si les pôles doivent avoir un temps de pic inférieur à Tpl alors on choisira la zone
extérieure aux marges et respectivement intérieure si on souhaite un temps supérieur
à Tpl .
C(s) = Kp , K p ∈ R∗ ,
il s’agit de la structure la plus naïve : on multiplie par un gain non-nul l’erreur (s)
sur le signal désiré R(s).
P (s)
+ (s) U (s) +
R(s) Kp F (s) Y (s)
– +
nulle P (s) = 0 :
1
s = lim (t) =
t→∞ 1 + K 0 Kp
De même pour le rejet de perturbation échelon unitaire P (s) = θ(s) avec une réfé-
rence nulle R(s) = 0 on peut vérifier :
K0
r = lim y(t) =
t→∞ 1 + K0 Kp
On remarque que le système devient plus précis lorsqu’on augmente le gain K.
Quelques caractéristiques :
— Lorsqu’on augmente K on augmente la rapidité et la précision, mais la com-
mande u(t) aussi (risque de non-linéarité), de plus on risque d’augmenter l’am-
plitude des oscillations d’un système et à terme le rendre instable.
— Facile à implémenter.
— Peu robuste aux perturbations et aux références (le contrôleur demeure de
classe 0, ce qui peut être un problème si le signal de référence ou de perturbation
est d’une classe supérieure à celle du système).
P (s)
+ (s) U (s) +
Ki
R(s) F (s) Y (s)
–
s
+
Quelques caractéristiques :
— Augmente la classe du système et donc la précision. Rappel : un intégrateur est
en soi un système de classe 1. Un intégrateur «apprend» des erreurs passées en
Rt
faisant leur somme continue : ui (t) = τ =0 (y(τ ) − u(τ ))dτ .
— Détériore la stabilité (on somme une erreur donc on risque l’explosion des
termes sommés, voir cours d’intégration).
— Rend le système plus lent (l’intégrale met du temps à converger, «apprentissage
des erreurs»).
P (s)
+ (s) Ki U (s) +
R(s) + Kp F (s) Y (s)
–
s
+
Quelques caractéristiques :
— Augmente la classe du système et donc la précision.
— Détériore un peu moins la stabilité que l’action intégrale selon le réglage, l’ac-
tion proportionnelle peut servir à éviter des explosions de sommes selon le ré-
glage. Toutefois, ce contrôleur n’est pas indiqué quand le système est instable
en boucle ouverte, on préférera le PID.
C(s) = Kp + Kd s.
P (s)
+ (s) Kd s U (s) +
R(s) Kp + Kd s ≈ Kp + F (s) Y (s)
–
1+s
+
Quelques caractéristiques :
— Détériore la robustesse aux perturbations. En effet, l’usage de la dérivée dans la
conception est anticipatif, si le modèle varie, alors cet usage devient erratique.
— Améliore la stabilité et la rapidité, grâce à l’action anticipatrice de la dérivée.
— Est implémentable, contrairement à l’action dérivée seule, toutefois la dérivée
n’est obtenue en pratique qu’à l’aide d’un filtre passe-haut.
P (s)
+ (s) Ki U (s) +
R(s) Kp + + sKd F (s) Y (s)
–
s
+
Quelques caractéristiques :
— Reprendre les deux contrôleurs précédents et combiner les actions peut aider
le lecteur : l’influence des paramètres est la même mais ce dernier doit garder
en esprit que le compromis est plus difficile à trouver puisque trois paramètres
sont présents maintenant.
— Le système voit sa classe augmenter de 1 (intégrateur).
— L’avantage de ce contrôleur est celui de pouvoir placer deux pôles dominants à
la manière d’un second ordre dans bien des cas (méthode directe ou méthode
par le lieu des racines d’Evans).
Nous montrerons un exemple de conception pour un système ultérieurement.
P (s)
Kf
+ (s) Ki U (s) + +
R(s) Kp + + sKd F (s) Y (s)
–
s
+
Quels pôles choisir ? On cherchera donc à placer des pôles en boucle fermée en
appliquant la méthode résumée à la figure 6.7. On va tenter de concevoir en boucle
fermée un deuxième ordre approché qui aurait deux pôles dominants tels que (cahier
des charges) :
POS ≤ 5 ⇔ ξ ≥ 0.69.
√
On choisit ξ = 0.707 = 22 = cos(θ) qui a le bon goût de respecter l’inéquation
précédente et qui correspond à un angle de θ = 45° et qui de plus impose que les
parties réelles et imaginaires des pôles sont égales. Voyons la contrainte de
rapidité maintenant :
3
T5% ≤ 0.5s ⇔ ≤ 0.5
ω0 ξ
Or, −Re(Pi ) = ξω par définition, voir la figure 6.2. On va se placer à la limite de cette
frontière, définie par l’équation (4.5), car rappelons-nous le, créer des pôles rapides
peut faire saturer la commande ce que l’on doit à tout prix éviter. On a donc :
on va donc chercher à placer les deux pôles en boucle fermée tels que :
p1 = −6 + 6j p2 = −6 − 6j.
Nous avons donc deux équations et deux inconnues en identifiant les coefficients au
dénominateur... ceci est donc résoluble.
1 + KKp KKi
D(s) = s2 + s+ ,
τ τ
on fait l’identification en prenant les valeurs suivantes :
1 + KKp 12τ − 1
12 = ⇔ Kp = ≈ 0.065,
τ K
KKi 72τ
72 = ⇔ Ki = ≈ 0.54,
τ K
par ailleurs, un zéro est introduit en z1 = −Ki /Kp ≈ −8.3, ce qui perturbe le
régime transitoire du système. Il faut faire attention à ce que des zéros n’interfèrent
pas dans la dynamique des systèmes asservis. Nous voyons en outre à la figure 6.16
que bien que la spécification du temps de réponse soit respecté T5% ≈ 0.5s ce n’est
pas le cas pour le dépassement %0S ≈ 11% !
Nous pouvons remédier à ce dernier problème en modifiant la structure du com-
pensateur afin de placer un pôle qui annule le zéro introduit. Autre alternative qui
fonctionne dans ce cas : utiliser simplement un intégrateur.
Propriété 6.5 : Symétrie Le tracé du lieu est symétrique selon l’axe des
réels (ce sont des pôles complexes).
on peut donc extraire les zéros et les pôles de G(s) ainsi que leurs nombres Nz et
Np :
QN z
i=1 (s − zi )
G(s) = QN p
.
j=1 (s − p i )
Nous pouvons donc déterminer le nombre d’asymptotes possibles comme étant :
Nombre d’asymptotes = Λ = Np − Nz ,
Propriété 6.7 : Existence du lieu sur l’axe des réels Sur l’axe des réels,
le lieu existe (entre un zéro et un pôle sur l’axe des réels) si on laisse un
nombre impair de pôles sur la droite.
Propriété 6.8 : Sens du lieu Les racines vont des pôles en boucle ouverte
pi aux zéros en boucle ouverte zi . La boucle ouverte étant représentée par
la fonction de transfert G(s) ici.
Le lieu arrive sur un zéro non-réel zk de multiplicité 1, avec un angle donnée par :
n
X m
X
θa,k = arg(zk − pi ) − arg(zk − zi ) + π [2π],
i=1 i=1,i6=k
cependant, les tracés demandés dans les exemples et les exercices ne requièrent que
rarement ces deux formules.
b) Exemple de tracé
Quid de l’existence du lieu sur l’axe des réels ? Lorsque Re {s} < −2 et Re {s} >
−1, le nombre de pôle à droite est 2 et respectivement 0, ce qui est pair : il n’existe
pas. Pour −2 < Re {s} < −1 le lieu existe sur l’axe des réels.
On a donc un lieu à deux branches, une part de chaque pôle en boucle ouverte,
elles se rencontrent en σ = −3/2 et empruntent chacune une asymptote avant de
s’éloigner de l’axe des réels symétriquement sur ces dernières.
Im{s}
σ
× × Re {s}
−2 −1
Le but du tracé du lieu d’Evans est évidemment de savoir comment les pôles
évoluent en fonction d’un gain. Si on le superpose au lieu des pôles admissibles de
la figure 6.7, alors on est en mesure de choisir le gain adéquat pour la conception de
notre contrôleur. Il faut choisir un gain où tous les pôles appartiennent aux régions
admissibles répondant aux spécifications transitoires du cahier des charges.
Le correcteur dans ce cas vaut C(s) = K avec K supposé une constante à déter-
miner.
Précision : On remarque que le correcteur est de type zéro et que le correcteur est
de type un : le système en boucle ouverte est de type un. La poursuite est parfaite
car le déficit de classe est nul. En effet, pour un échelon de référence d’amplitude
unitaire, la valeur finale du signal de sortie vaut :
1 K
lim y(t) = lim+ sR(s)H(s) = lim+ s 2
= 1,
t→∞ s→0 s→0 s s + 5s + K
c’est-à-dire exactement la valeur que l’on recherche (échelon unitaire).
— Les pôles sont −5 et 0 : le lieu n’existe qu’entre eux sur l’axe réel. Le centroïde
est situé en σ = −5/2.
— Aucun zéro n’est à déplorer, il existe deux branches infinies. Et φ1 = π/2
comme φ2 = −π/2.
— Le point de séparation est sur le centroïde :
dG(s) 2s + 5
=− 2 2 = 0 ⇔ s = −5/2.
ds s (s + 10s + 25)
Im{s}
× σ × Re {s}
−5 0
Im{s}
θ
× σ × Re {s}
−5 0
A∗
tout d’abord réels et le pôle rouge partant de zéro domine le pôle bleu lorsque le gain
est faible. Pour des gains plus élevés, le système deviendra un ordre deux pseudo-
périodique avec deux pôles complexes conjugués.
Le lieu des racines est donc un outil puissant qualitatif qui permet la conception
de systèmes asservis lorsqu’on fait varier les gains de manière monovariable. Il permet
de prévoir les performances transitoires lorsqu’on connaît le lien entre la géométrie
du plan de Laplace et l’équation caractéristique des EDLC.
I Notions fondamentales
Cette section présente quelques notions fondamentales utiles pour l’analyse har-
monique des systèmes. On peut parler également d’analyse spectrale ou encore
d’analyse fréquentielle, qui sont des synonymes courants dans la littérature. Cette
section est plus une justification des outils que nous introduirons par la suite plutôt
qu’une preuve formelle de leur utilité dans la conception fréquentielle. Nous vou-
lons donner au lecteur une idée de l’état d’esprit mathématique dans lequel ont été
conçus les outils propres aux automaticiens plutôt que d’exposer des justifications
rigoureuses.
123
Chapitre 7 Automatique des systèmes linéaires
Par définition :
Ce formalisme est intéressant puisque l’on peut définir aisément une transformation
du signal xe au signal xs qui consiste à :
As
K := ;
Ae
As
∀t ∈ R+ , Kxe (t) = xs (t) ⇔ Ae sin(ωt + φe ) − As sin(ωt + φs ) = 0;
Ae
On vient juste de montrer que pour chaque sinusoïde, il existait deux quantités
permettant de passer de cette dernière à une sinusoïde de même fréquence.
1. Il suffit de faire en sorte que la phase vaille 180 °de plus afin de voir apparaître un moins. Voir
les formules de trigonométrie. Le cas à amplitude nulle ne nous intéresse évidemment pas ici...
Avec :
— j ∈ C nombre imaginaire tel que j 2 = −1.
— ai , bk ∈ R coefficients constants réels des polynômes.
— N, M ∈ N ordre entier des polynômes. On devra respecter N < M pour des
raisons de causalité. Comme pour les fonctions de transfert classiques.
La théorie des transformées de Fourier nous apprend que nous pouvons décom-
poser sous de faibles hypothèses (qui sont respectées en automatique linéaire) toute
fonction temporelle en une somme de fonctions sinusoïdales. Le cas sinusoïdal est
donc généralisable pour l’analyse des signaux. Si l’on décompose une fonction tem-
porelle et causale en transformée de Fourier :
Z ∞
+
F(f (t)|t ∈ R )(ω) = F (ω) = e−2πjω f (t)dt ∈ C.
t=0
La transformée de Fourier est donc une quantité complexe et elle présente des proprié-
tés analogues avec la transformée de Laplace 2 telle que sa linéarité. Nous n’entrerons
pas dans les détails mathématiques de cette dernière.
Nous avons l’identité suivante pour toute exponentielle complexe :
Z ∞
+
F(f (t)|t ∈ R )(ω) = F (ω) = e−2πjω f (t)dt
Zt=0
∞
= e−st f (t)dt|s=j2πω = L(f (t)|t ∈ R+ )|s=j2πω
t=0
II Outils d’analyse
Nous rappelons que l’argument d’un réel positif, comme K est nul. Les monômes
restants sont séparables en partie réelle et imaginaire de manière aisée. Pour calculer
les arguments il suffit d’appliquer les règles classiques présentées dans la section II.B.
K Ks
F (s) = =s=jω .
1 + τs 1 + jτ ω
Gstatique = 20 log K,
La précédente valeur peut être vue comme une droite décroissante de pente -20
décibels par décade en échelle logarithmique.
Nous pouvons résumer nos approximations et nos vraies valeurs pour un système
normalisé de pulsation de coupure unitaire générique à la figure 7.1.
-5
Amplitudes (dB)
-10
-15
-20
-25
-30
-35
-40
10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2
Pulsations (rad/s)
iii Cas ω → ∞ :
Vraies valeurs
0
Tracé asymptotique
Phase (deg)
-45
-90
10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2
Pulsations (rad/s)
Cas des pôles conjugués complexes : Des pôles conjugués complexes ont la
même constante de temps. En particulier, on peut considérer que deux pôles conju-
gués complexes se comportent asymptotiquement comme un pôle réel double βi = 2.
Pour un système d’ordre deux à gain unitaire et à pôles complexes conjugués géné-
rique :
1
F (s) = s2 2ξs
,
ω 2 + ω 2 + 1
0 0
20
Magnitude (dB) 0
-20
-40
-60
-80
0
=0.1
-45 =0.4
Phase (deg)
=0.7
=1.0
-90
-135
-180
10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2
Frequency (rad/s)
d) Un exemple de tracé
50
0
Magnitude (dB)
-50
-100
-150
0
-90
Phase (deg)
-180
-270
10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3 10 4 10 5
Frequency (rad/s)
Figure 7.5 – Tracé numérique des diagrammes de Bode la fonction de transfert F
sur Matlab.
a) Théorème de Cauchy ?
Nous notons que le sens trigonométrique est l’inverse de celui des aiguilles d’une
montre.
Ce résultat est intéressant. Supposons que nous choisissions un simple contour Γ
qui envelopperait le demi-plan à partie réelle positive du plan C. Alors la différence
P − Z serait une donnée intéressante pour savoir combien de pôles appartiennent à
ce demi-plan. On rappelle que l’appartenance à ce demi-plan est synonyme d’insta-
bilité...
R(s) + Y(s)
K F (s)
Zéros de f (s) : Étudier les zéros de cette fonction dans Γ revient à étudier les pôles
en boucle fermée du système. Étudier les pôles de cette fonction revient à étudier
les pôles en boucle ouverte. Appliquer le théorème de cette façon avec un contour
englobant le demi-plan droit complexe mène au critère de Cauchy défini ci-après.
c) Choix du contour Γ
Plaçons nous dans le cas où aucun pôle en boucle ouverte se trouve sur l’axe des
imaginaires. C’est-à-dire que si on note les N pôles en boucle ouverte du système
comme suit :
pi = σi + jωi , ∀i ∈ [1, N ], σi ∈ R, ωi ∈ R, pi ∈ C,
Im
jω (2)
Rejθ (1)
Re
−jω (3)
Notre but est de transformer ce contour en un contour qui englobe tout le demi
plan droite, la région d’instabilité C+ en d’autres termes. Si R tend vers l’infini,
c’est chose faite. Pour appliquer par la suite le théorème de Cauchy pour savoir si
nos pôles demeurent instables en boucle fermée on doit tracer le contour ΓF si
F (s) est la fonction de transfert en boucle ouverte du système que l’on étudie. On
rappelle que ΓF = F (Γ), c’est l’image du contour par la fonction en boucle ouverte.
Dans le cas où il existerait un pôle de F (s) sur l’axe des imaginaires, il faut en
tenir compte dans le tracé du lieu. En effet, le tracé du lieu de Nyquist requiert
l’absence de pôles en boucle ouverte sur le contour antécédent Γ.
Ainsi, dans ces cas particuliers, nous ajoutons une portion de contour qui est
un petit demi-cercle autour des pôles incriminés. L’astuce consiste à paramétrer le
contour autour des pôles pi sur l’axe des imaginaires comme suit :
e) Calcul de ΓF
Il suffit donc de calculer F (z) dans ce cas. Et regarder les termes dominants
en RN lors de l’étude de la limite lorsque R tend vers l’infini, on peut négliger
les autres.
(2) Le contour sur cette région est défini par z ∈ C+ , z = jR avec R ∈ [0, ∞].
Si on change un peu les notations, en écrivant ω := R on se rend compte que
cela revient à tracer la réponse harmonique de F . En effet dans cette région
F (z) = F (jω) pour ω qui balaye tous les réels positifs. Or, on a vu précé-
demment comment tracer des diagrammes de Bode qui donnent l’évolution, en
Im
jω (2)
Rejθ (1)
× re jθ
(4)
Re
−jω (3)
Im
jω (2c)
p× p + re jθ
(2b)
jω (2a)
Rejθ (1)
Re
−jω (3a)
p∗× p + re∗ jθ
(3b)
−jω (3c)
Figure 7.9 – Contour évitant des pôles conjugués sur l’axe des imaginaires. (?)
(3) Ici z = −jω, nous pouvons utiliser des propriétés de symétrie par rapport à (2)
pour calculer ceci : tracer l’image de la partie de contour (3) revient à tracer la
portion de contour symétrique par rapport à l’axe des réels de l’image
de (2).
Le système en boucle fermée H(s) n’est stable que si ses pôles ont une partie réelle
strictement négative.
⇔
Le tracé de ΓF , décrivant NT tours a autour du point critique de coordonnées
(−1/K, 0) respecte l’égalité suivante :
NT = NBO .
0
0
−45
Amplitude [dB]
Phase [degres]
−20
−90
−40
−135
−60
−180
−80 −2
10 10−1 100 101 102 10−2 10−1 100 101 102
ω[rad/s] ω [rad/s]
Im
1
• • Re
ceci est démontrable grâce au module en se rappelant que ejθ = cos θ + j sin θ,
en montrant que ce dernier tend vers zéro.
Le point origine est bien dans le lieu.
4. Symétrie : appliquons la symétrie suivant l’axe des réels pour tracer le lieu
correspondant à la région (3) (en violet). Nous pouvons tracer le lieu appro-
ché au complet en incluant la région (1) du contour (point vert). Le résultat
approché est visible sur la figure 7.12.
5. Comparaison avec le tracé exact : nous remarquons ici que ξ = 1/4 > 1/2
ce qui est propice à une résonance. En effet, c’est le cas. Notre tracé asympto-
tique des diagrammes de Bode était approché et nous avons donc négligé une
Im
1
• • • Re
− K1
25
20
15
10
-5
-10
-15
-20
-25
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
Ici, on comprend mieux pourquoi on utilise un critère ne forçant pas à trouver les
pôles en boucle fermée... surtout si cela dépend d’un gain K, les calculs peuvent être
assez difficiles.
4×8−1×4
s4 1 8 1 a= = 7,
4
s3 4 4 0 1×0−1×4
s2 a b 0 b= = −1,
4
s1 c 0 0 7 × 4 − 4 × −1 32
c= = ,
s0 d 0 0 7 7
c
d = = 1.
c
— Le calcul ne révèle aucune alternance des signes sur la première ligne du
tableau, le système n’a pas de pôles instables en boucle ouverte. NBO = 0
— Le système en boucle fermée est stable pour tout gain K respec-
tant NT = 0.
B) Interprétation du lieu de Nyquist : voir figure 7.15.
Deux points d’intersection existent sur l’axe des réels, les points d’affixes − 16
et 0. Quatre régions de variation de K sont donc à considérer :
Lieu de Nyquist
1
0.8
0.6
0.4
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1
-1 -0.5 0 0.5 1
Axe des réels
i) Pour − K1 < −1
6
, le tracé ne fait aucun tour autour de ce point NT = 0 le
système est stable.
Tracé :
1. Pôles et zéros en boucle ouverte : z = −10 est un zéro, p1 = 0 et p2 = −1
sont les pôles de F . On remarque qu’il y a un intégrateur (pôle sur l’axe des
imaginaires) on choisit donc le contour Γ de la figure 7.8.
2. Diagrammes de Bode on effectue le tracé asymptotique de ces derniers par
sommation (la ligne rouge continue est le résultat de la sommation des tracés
de 1s en orange, s+1
1
en vert et 10(s/10 + 1) en bleu) :
60 90
40 45
Amplitude [dB]
20
Phase [degres]
0
0 −45
−20
−90
−40
−135
−60
−180
−80 −2 −1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10−2 10−1 100 101 102 103
ω[rad/s] ω [rad/s]
Retenons que le tracé arrive par le bas de l’axe des imaginaires (fort gain et
phase à −90° lorsque ω → 0), approche la phase de −135° asymptotiquement
et finit sa course en (0, 0) en rentrant par le même axe des imaginaires (gain
très faible et phase à −90°.
Rejθ + 10
f (R, θ) = F (Rejθ ) = .
Rejθ (1 + Rejθ )
en passant au module, on a (le produit des modules est égal au module du
produit) :
|Rejθ + 10|
|f (R, θ)| =
|Rejθ ||Rejθ + 1|
On remarquera que
|R|
lim |f (R, θ)| = lim =0
R→∞ R→∞ |R||R|
quel que soit l’argument θ (|ejθ | = 1). Donc l’origine fait partie du tracé.
4. Partie du contour (4) : Ici on peut reprendre la fonction f (R, θ) en lui
donnant l’argument r que l’on va faire tendre vers zéro :
imaginaires en partant de −∞. Puis on tend vers le point à l’origine avec une
phase décroissante jusqu’en −3π/4 avant de croître à nouveau en −π/2. La
seule solution à ceci est un arc qui demeure dans le demi-plan gauche pour
aller vers l’origine tout en ne franchissant pas l’axe des réels (ce qui importe
pour nos conclusions). Le tracé symétrique (3) est effectué la suite.
Grâce au tracé (4), le contour de Nyquist est fermé : dans le cas d’une asymptote
verticale, il est fermé à l’infini, ce qui est le cas ici. Le tracé à la figure 7.17 est
un tracé exagéré qui met en évidence cette fermeture, si r → 0 alors les deux
tracés mauve (3) et bleu (2) s’écraseraient sur l’axe des imaginaires à l’infini
mais nous ne visualiserions pas le tracé orange, qui représente l’image point (4)
et la fermeture du lieu.
Soit un système F (s) sans aucun pôle instable, alors il existe une version
simplifiée du critère de Nyquist spécifique à ce cas. La stabilité pour le système
bouclé unitaire (K = 1 pour celui de la figure 7.6) est assurée si le point critique
(−1, 0) est laissé à gauche du tracé du lieu pour F (jω) pour ω variant de 0 à +∞.
a) Marge de phase
Mϕ = φ(ωφ ) + 180°.
b) Marge de gain
MG = GH,dB (Mϕ ).
Mϕ > 0 ET MG > 0.
Ce qui équivaut à dire que tout système stable en boucle ouverte vérifiant les pro-
priétés précédentes sera stable en boucle fermée.
Remarque : Si la marge de gain est infinie, on notera que +∞ > 0, à bon
entendeur.
Ke−Ls
F (s) = ,
1 + τs
avec K = 10, τ = 3 s et le retard L > 0. Déterminer le retard maximal
Llim tel que le système bouclé sur un compensateur proportionnel de gain
Kp = 1 devient instable. Utiliser une approche par marge de phase.
99 √
q r
10 = 1 + 9ωg2 ⇔ 100 = 1 + 9ωg2 ⇔ ωg = + = 11
9
Calcul de la phase pour exprimer la marge : on se souviendra que l’argu-
ment du produit est égal à la somme des arguments et que arg ejα = α.
le système est instable en appliquant le critère du revers si Mϕ < 0 et Llim est obtenu
pour Mϕ = 0. Ainsi :
√
π − arctan (ωg τ ) π − arctan 3 11
Llim = = √ ≈ 0.504
ωg 11
a) Définition
Bode Diagram
-20
-40
Magnitude (dB)
-60
-80
-100
-120
0
Phase (deg)
-90
-180
-270
10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2
Frequency (rad/s)
c) Abaque de Black
Je tire une partie des explications et des graphismes de cette partie du site
de Robert Papanicola [Papanicola, 2019], nous encourageons le lecteur à
le visiter, doté d’un module LATEX(utilisant Tikz) qui m’a grandement
aidé pour le tracé d’un lieu vectorisé.
de cette fonction |f (ξ)|dB = k et les iso-phases ϕ(f (ξ)) = λ dans le lieu de Black-
Nichols, en prenant différentes valeurs de k et λ suffisamment proches. On obtient
un réseau d’arcs paramétrés constants indépendant de la variable ξ, c’est-à-dire de
la fonction de transfert en boucle ouverte F .
Par conséquent, le maillage du lieu est un tracé constant, calculable a priori et
utilisable pour prédire le comportement du système en boucle fermée (et donc l’allure
de la fonction de transfert H(s)). La réponse fréquentielle en boucle fermée
est approchable par les intersections des arcs |f (ξ)|dB et φ(f (ξ)), représentées sur
l’abaque en figure 7.22 les plus proches du tracé du lieu de Black-Nichols en boucle
ouverte.
dB
0dB
0.2dB −0.2dB
0.5dB
−0.5dB
1dB
−1dB
2dB
2.3dB
−2dB
3dB
+10
4dB
−3dB
5dB
6dB
8dB −4dB
10dB
−5dB
◦
• −6dB
-360 -315 -270 -225 -180 -135 -90 -45 0
−8dB
−10dB
−12dB
-10
−15dB
−20dB
−359◦ −1◦
−357◦ −3◦
−354◦ −6◦
−25dB
−350◦ −10◦
−345◦ −15◦
◦
−340 −20◦
−330◦ −30◦
−315◦ −45◦
−300◦ −60◦ −30dB
−285◦ −75◦
−270◦ −90◦
−255◦ −105◦
◦ ◦
−240 −120
−225◦ −135◦
◦ ◦ ◦ ◦
−210 −190 −170 −150
−195◦ −165◦
P (s)
+ (s) U (s) +
R(s) C(s) F (s) Y (s)
– +
la valeur finale. Ainsi, si on spécifie l’écart statique désiré edss on peut trouver
K facilement. Toutefois, cette approche proportionnelle du problème n’annule pas
l’erreur et peut rendre instable le système, nécessitant pour le dernier point d’ajouter
un étage fréquentiel au compensateur.
Rôle de la marge de gain : La marge de gain est en fait la marge qu’il nous
reste pour régler K en décibels avant de rendre le système instable. Par exemple une
marge de gain de 3 décibels signifie que si on boucle le système avec KdB = 3 dB ⇔
K ≈ 1.41 alors il deviendra instable en boucle fermée. C’est la marge de réglage de
gain autorisée avant l’instabilité que nous voulons éviter en tout cas.
20
Magnitude (dB)
-20
-40
-60
-45
Phase (deg)
-90
-135
-180
10 -2 10 -1 10 0 10 1 10 2
Pulsations (rad/s)
0.9
0.8
0.7
0.6
Amplitude
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Temps (seconds)
b) Conception
Supposons qu’on ait une marge de phase Mϕ et qu’on désire l’augmenter pour
une marge de phase Mϕd .
Amplitude (dB)
0
Phase (deg)
Frequence (rad/s)
∆ϕ = Mϕd − Mϕ .
iii) En déduire α :
sin(∆ϕ ) + 1
α= .
1 − sin(∆ϕ )
1
τ=√ .
αωmax
i) On suppose que K = α1 . Cette méthode diffère par le fait que K n’est plus à
régler de manière itérative pour respecter les spécifications en régime perma-
nent.
ii) Tracer le diagramme de Bode du système en boucle ouverte KF (s), en déduire
la marge de phase initiale Mϕ et noter ωφ . On calcule ici encore ∆ϕ = Mϕd −Mϕ .
ωφ
iii) On définit la fréquence ωφ0 = 10
. Et on calcule α en conséquence :
tan(∆ϕ ) + 1
α= .
1 − tan(∆ϕ )
v) L’atténuation en gain est ici de l’ordre de −3dB, ce qui est négligeable et qui
pousse à ne pas ajuster le gain K de nouveau.
vi) (idéalement) Tracer le diagramme de Bode de F (s)C(s) pour vérifier les spé-
cifications fréquentielles.
ess = 0.1 ⇒ K = 9.
Traçons à présent les diagrammes de Bode de KF (s), ils sont visibles en figure
7.26.
40
Amplitude (dB)
20
-20
0
-45
Phase (deg)
-90
-135
-180
10-1 100 101
Pulsation (rad/s)
50
Amplitude (dB)
-50
-100
45
0
Phase (deg)
-45
-90
-135
-180
10-1 100 101 102 103 104
Pulstation (rad/s)
Sur la figure 7.27 on peut lire que Mϕ ≈ 50° après compensation, ce qui est normal
au vu des approximations entreprises. Le résultat est cependant acceptable, comme
nous pouvons le voir à la figure 7.28 en comparaison au bouclage proportionnel seul.
avance de phase sauf que le coefficient qui vient paramétrer l’excroissance de phase
β > 1 se trouve au dénominateur.
1 + τs
C(s) = K
1 + βτ s
b) Conception
Supposons que nous voulons une marge de phase Mϕd et une erreur statique edss .
Amplitude (dB)
0
Phase (deg)
Frequence (rad/s)
L’ajout de 5 degrés est en fait une «ruse» pour compenser les cinq degrés que
nous perdrons par l’adjonction du CARP.
iv) Relever sur le graphique GC = GKF (s),dB (ωC ) et paramétrer β grâce à GC :
Gc
20 log(β) = GC ⇒ β = 10 20 .
«ruse». :
10
τ= .
ωC
vi) (idéal) vérification par nouveaux diagrammes de Bode de C(s)F (s).
40
20
Amplitude (dB) 0
-20
-40
-60
0
Phase (deg)
-90
-130
-180
-270
10-2 10-1 100 101 102
Pulsation (rad/s)
-50
-100
0
-45
Phase (deg)
-90
-135
-180
-225
-270
10-4 10-2 100 102
Frequence (rad/s)
Contrôleur Kp Ki Kd
P 0.5Ku • •
PI 0.45Ku Tu /1.2 •
PD 0.8Ku • Tu /8
PID 0.6Ku Tu /2 Tu /8
Ces gains ont été obtenus de manière empirique afin de fournir des valeurs conve-
nables de performances (temps de réponse, valeur de la commande et oscillations
raisonnables) pour un système assimilable à un système d’ordre deux.
Cette méthode a été utilisée massivement dans l’industrie et perdure de nos jours
car elle ne nécessite que peu d’information sur le système afin de fonctionner. Cepen-
dant, les systèmes traités par cette méthode sont des systèmes supposés stabilisables
par simple bouclage proportionnel, ce qui est une hypothèse forte.
L’étudiant(e) moderne est capable, à l’aide de logiciels comme Matlab ou Python
d’identifier de manière fiable la fonction de transfert d’un système à l’aide d’une
réponse indicielle comme nous l’avons vu précédemment. Et ainsi, elle ou il peut
concevoir un asservissement plus adéquat, disposant d’informations fiables.
+ (s) U (s)
R(s) K F (s) Y (s)
–
Kp = 5.04, Kd = 0.0063,
On remarque que le système, bien que stable, est réglé de manière agressive en
terme de dépassement. Ce réglage est plus une heuristique qu’un réglage rigoureux :
les méthodes de type fréquentiel, bien qu’ignorant un certain nombre de paramètres
demeurent à cet égard plus exactes qu’un simple essai de pompage. Encore faut-il
caractériser le système de manière harmonique : une méthode élaborée de conception
requiert une meilleure paramétrisation du problème.
Remarque : Pour appliquer la méthode, le système doit de surcroît avoir
une topologie de lieu des racines qui lui permette d’osciller lorsqu’on aug-
mente le gain. Cette technique est appelée essai de pompage.
179
Chapitre 8 Automatique des systèmes linéaires
I Espace d’état
La commande moderne est dépendante de ce que l’on appelle un espace d’état.
Prenons un exemple pour mieux comprendre le concept.
ty (t)
P (t)
k m
b
~y
~z
m(t)P̈(t) = mg + fa + fr + t.
La masse est supposée translater que sur l’axe ~y , on projette donc l’équation précé-
b k
p̈y = − ṗy − py + ty . (8.1)
m m
le vecteur d’état x comporte toutes les informations utiles et dynamiques pour notre
problème d’asservissement.
On dit «une» et non pas «la» représentation car il peut en exister plusieurs
suivant les états que l’on choisit et l’ordre des variables...
Les matrices A ∈ MN (R), B ∈ MN,P (R), C ∈ MN,M (R), D ∈ MM,P (R) sont ici à
coefficients constants et décrivent les équations vectorielles représentant le problème.
Pour les mesures y il suffit d’écrire sous forme matricielle les équations qui les lient
d’après l’énoncé de l’exemple précédent :
" # " #" # " #
p̃y (t) 1 0 py 0
y(t) := = + ty (t)
ṽ(t) 0 α ṗy β
| {z } |{z}
C D
On se place dans des conditions d’Heaviside, c’est-à-dire que nous supposons que
x(0) = 0. Dans ce cas-là on peut écrire la transformée de Laplace de l’équation
d’état comme suit :
sx(s) = Ax(s) + Bu(s).
les pôles pi d’un système seront définis comme étant les racines de χA .
xf = x(t0 + T ) • • x0 = x(t0 )
u (t)
b) Critère de commandabilité
rang(Mc ) = N,
en particulier, si Mc est une matrice carrée, cette dernière est de plein rang si et
seulement si :
det(Mc ) 6= 0.
nous tentons d’obtenir (8.5) pour identifier les matrices. Nous remarquons que x =
P−1 x0 et puisque P est supposée constante alors ẋ = P−1 ẋ0 :
P−1 ẋ0 = AP−1 x0 + Bu
−1 0
y = CP
| {z } x ,
C0
ẋ0 = PAP −1 0
| {z } x + |{z}
PB u
A0 B0
Remarque : Les valeurs propres de A sont les mêmes que celles de A0 c’est-
à-dire que les deux systèmes ont les mêmes pôles. Les deux représentations
ont les mêmes propriétés de commandabilité (la matrice de passage ne
change rien de ceci).
0 1 0 0 ... 0 0
0 0 1 0 ... 0 0
ACC = 0 0 0 1 ... 0 , BCC 0
=
.. .. .. .. .. .. ..
. . . . . . .
−a0 −a1 −a2 −a3 . . . −aN −1 1
h i
CCC = b0 b1 b2 b3 . . . bN −1 , d = bN ,
où ∀i ∈ [0, N − 1], {ai , bi , bN } ∈ R3
k = N : pN = B ;
k = N − 1 : pN −1 = (A + aN −1 IN )B ;
k = N − 2 : pN −1 = (A2 + aN −1 A + aN −2 IN )B = ApN −1 + aN −2 B ;
k = N − 3 : pN −1 = ApN −2 + aN −3 B ;
— Réitérer le procédé jusqu’à la première colonne :
k = 1 : p1 = Ap2 + a1 B.
b) Critère d’observabilité
CAN −1
rang(Mo ) = N,
en particulier, si Mo est une matrice carrée, cette dernière est de plein rang si et
seulement si :
det(Mo ) 6= 0.
La matrice d’observabilité n’est pas carrée. Pas de panique ! On peut aisément prou-
ver qu’elle est de rang plein : l’indépendance entre les deux vecteurs colonne compo-
sant cette dernière est assurée par le fait que det(C) 6= 0. En effet si le bloc supérieur
de M0 que forme C est réputé avoir des composantes indépendantes (ie un déter-
minant non-nul), cette matrice a un rang de la dimension dudit bloc, ici c’est 2. Or
N = 2 la matrice M0 est de rang 2 ceci prouve l’observabilité si tous les capteurs
sont allumés.
Si on éteint le télémètre, on a :
" #
h i h
−αk −bα
i C
C= 0 α , CA = m m
, M0 = .
CA
bα2
La matrice Mo est carrée et son déterminant det(Mo ) = m
6= 0. Le système est
observable puisque Mo demeure de plein rang.
0 0 0 0 ... −a0 b1
1 0 0 0 ... −a1 b2
ACO 0
= 1 0 0 ... −a2 , BCO b3
=
.. .. .. .. .. .. ..
. . . . . . .
0 0 0 0 . . . −aN −1 bN
h i
CCO = 0 0 . . . 1 , d = BN ,
où ∀i ∈ [0, N − 1], {ai , bi , bN } ∈ R3
bN sN + bN −1 sN −1 + · · · + b1 s + b0
F (s) = .
sN + aN −1 sN −1 + . . . a1 s + a0
de plus on peut calculer cette dernière ligne par ligne comme pour la forme compagne
commandable.
On pourra noter que :
1
B s C
r u ẋ x y
A
Σ
a) Placement direct
Sachant que les valeurs propres de A sont les pôles du système, on peut déterminer
la valeur en boucle fermée de ABF grâce au retour d’état.
Ainsi, à l’aide du schéma de la figure 8.1, on peut constater que le système est
bouclé que l’équation qui gouverne x vaut :
ẋ = (A − BK)x = ABF x.
Donc k1 = 3, ainsi : h i
K= 3 4 .
Une idée est de passer par la forme canonique commandable pour ne pas être
ennuyé par le calcul des valeurs propres en fonction de K. La marche à suivre est la
suivante :
1. S’assurer de la commandabilité du système ;
P (s) = (s + 1)(s + 1) = s2 + 2s + 1.
Ainsi, la matrice suivante (notez la dernière ligne) aura ses valeurs propres
toutes égales à −1 : " #
0 1
AdBF,cc = ,
−1 −2
3. Les pôles associés à A sont donnés par l’équation suivante :
s − 1 −2
χ(s) = |I − A| = = (s − 1)2 − 2 = s2 − 2s − 1.
−1 s − 1
√ √ √
Pour information : on a ∆ = 8 > 0 et p1 = 2−2 8 = 1 − 2 et p2 = 1 + 2,
notons que p2 est instable, ce qui justifie la rétroaction.
Les coefficients du polynôme χ(s) donnent la dernière ligne de la matrice A en
forme compagne commandable :
" # " #
0 1 0
Acc = , Bcc = .
1 2 1
Et donc : " #
h i1 1 0 h i
K = K̃P−1 = −2 −4 = 3 4 .
2 1 2
ce qui conclut notre exemple.
c) Méthode d’Ackermann ?
où :
— Mc est la matrice de commandabilité du système ;
— DBF (A) est le polynôme caractéristique dont les racines sont les pôles désirés
(∀i ∈ [1, N ], DBF (piBF ) = 0) mais appliqué à la matrice A.
Démonstration. Les notes de cours du Pr. Bachelier, annexe C, donnent une bonne
démonstration de cette formule [Bachelier, 2017].
√
La pulsation propre associée au pôle est de 2 radians par seconde, cela signifie
√
que le module (rayon par rapport au point origine dans le plan) est égal à 2. Or,
√ √
on remarque que la seule solution de a2 + a2 = 2 dans R avec a > 0 est a = 1.
On recherche les pôles pi = −1 ± j racines du polynôme :
DBF (x) = (x + 1 − j)(x + 1 + j) = x2 + 2x + 2.
On applique ce dernier à A :
" # " #
k
0 1 −m − mb
DBF (A) = A2 + 2A + 2I2 , avec A = −k
, avec A = bk
2
b2
.
m
− mb m2 m2
−m k
d) Gain de précommande
La dynamique du système est gouvernée par les pôles du système corrigé par la
rétroaction d’état fournit un gain K mais quid des erreurs asymptotiques ? En effet,
faire cette rétroaction n’assure en rien l’annulation des erreurs lorsque t → ∞.
L’adjonction d’un gain H de précommande (avant le comparateur) rend ceci
possible dans certains cas (erreur asymptotique constante). Supposons que l’on ait :
y(∞) − yr (∞) = e∞ ,
dans ces conditions il faut calculer le gain H pour annuler cette erreur. On peut
procéder au calcul direct de cette dernière en faisant tendre t vers l’infini et le point
d’équilibre atteint dans l’espace d’état en régime permanent.
1
H B s C
yr r u ẋ x y
A
Σ
Exemple 8.8 : Cas monovariable sans action directe Pour un cas mono-
variable sans action directe de la commande (D = 0) et pour une consigne
constante, calculer le gain de précommande H qui annule l’erreur en ré-
gime permanent.
Tout d’abord, on peut obtenir la fonction de transfert suivante du système en boucle
fermée :
FBF (s) = C(sI − A + BK)−1 BH
On suppose que la commande à poursuivre est une constante yr .
Le théorème de la valeur finale s’applique et donne la contrainte à respecter
suivante (erreur nulle) sous réserve de stabilité du système 1 :
yr
lim y(t) = lim sFBF (s) = yr .
t→∞ s→0 s
On peut réécrire cette contrainte sous la forme FBF (0) = 1, ce qui mène à l’égalité
suivante pour obtenir une erreur en régime permanent constante :
1
H= .
C(−A + BK)−1 B
1 1
s Ki B s C
yr ėy ey u ẋ x y
A
Σ
u = Ki ey − Kx,
h iT
en faisant ceci, on augmente par conséquent l’état x qui devient xa = x ey ,
et on obtient en rappelant que m est la dimension de y :
d
x A 0 x B 0
= + u + yr ,
dt ey
−C 0 ey −D Im
h i x
y = C 0 + Du,
ey
avec :
" # " # " # " #
u A 0 B 0 h i D
ua = , Aa = , Ba = , Ca = C 0 , Da = .
yr −C 0 −D Im 0
Placer les pôles du système (Σa ) et vérifier les spécifications en régime permanent se
fait de façon analogue à un système (Σ) classique vu précédemment. Nous noterons
toutefois que nous ne pouvons qu’agir sur u, par conséquent, K̃ sera déterminé par
la paire (Aa , B̃a ) avec : " #
B
B̃a =
−D
après une vérification de la commandabilité de ce système, nous pouvons trouver les
gains plaçant les pôles du système augmenté où nous le souhaitons avec un gain K̃.
Par retour d’état nous aurons :
avec −Ki qui correspond à l’opposé du gain présent au schéma 8.3, et respectivement
pour K.
Cela revient à dire que l’on peut construire un système virtuel, appelé observateur,
à partir du système physique qui permet d’estimer le vecteur d’état x, donnant par
simulation numérique un estimé x̂ de ce dernier. Ceci permettant de faire un bouclage
à retour d’état par la suite avec u = r−Kx̂, l’état x n’étant, a priori pas directement
accessible pour effectuer le bouclage dans tous les systèmes linéaires.
Pour un système physique (Σ) = {A, B, C}, on notera (Ω) = {A0 , B0 , C0 , L} son
observateur d’état. Pour fonctionner (Ω) nécessite les sorties de (Σ) (le vecteur y)
ainsi que ses entrées (le vecteur u) et fournit l’ensemble des vecteurs estimés {x̂, ŷ} en
sortie. La figure 8.4 montre une structure générale d’un système asservi par retour
d’état basé sur une estimation x̂ donnée par un observateur de Luenberger (zone
orange).
1
B s C
r u ẋ x y
A
Σ
L
ê
1
u B0 ˆ s C0
ẋ x̂ ŷ
x̂
A0
Ω
Il faut trouver une matrice L qui satisfasse un cahier des charges donné pour l’erreur
d’observation x = x − x̂. La dynamique de cette dernière dans ce cas est donnée par
simple lecture du schéma-blocs et en remarquant que ê = −Cx :
Sur Matlab on peut utiliser les fonctions place() ou encore acker() pour
effectuer de tels placements de pôles par méthodes numériques.
Pour le gain de bouclage par retour d’état K, il suffit d’appliquer ce qui a été
énoncé en section II.A en supposant avoir accès à x par le biais de l’observateur.
On peut également utiliser les méthodes intégrale et de précommande, l’observateur
n’étant qu’une "astuce" qui fournit l’estimé x̂ de l’état x.
La dynamique totale du système peut s’écrire grâce au vecteur d’état augmenté
h i>
z = x x et peut être mise en équation ainsi :
ẋ A − BK BK x B
ż = = + r
˙ x 0 A − LC x 0
(8.10)
h i x
y = C 0
x
Supposons que nous voulons asservir le système présenté à la figure 8.5. Il s’agit
d’un pendule inversé opérant autour de sa position d’équilibre verticale stable θ = 0.
On veut contrôler l’angle θ que décrit ce dernier à l’aide d’un moteur fournissant un
couple u.
Soit une masse supposée ponctuelle m, attachée à une tige de masse négligeable
de longueur l décrivant un angle θ avec la verticale, colinéaire au vecteur de pesanteur
de norme g et en ajoutant un coefficient de frottement b, nous obtenons l’équation
différentielle non-linéaire suivante :
mlθ̈ = −gm sin(θ) − bθ̇ + u,
~y
~eθ
~x u
~er l
θ
m
~g −bθ̇~eθ
b g 1
θ̈ = − θ̇ − θ + u,
ml l ml
afin de simplifier, on suppose m = 1 kg, l = 1 m, g = 10 m.s−2 et b = 0.5 N.s.
Numériquement on a :
b) Espace d’état
>> A
A =
-0.5000 -10.0000
1.0000 0
Surprise. Notre A est différent de celui de l’équation (8.12) : pourtant cette repré-
sentation est équivalente à la notre représentation d’état... il y en a une infinité.
Regardons les pôles de A trouvé par Matlab et ACC de l’équation d’état (8.12) :
>> eig(A)
-0.2500 + 3.1524i
-0.2500 - 3.1524i
-0.2500 + 3.1524i
-0.2500 - 3.1524i
On se donne tout x d’abord, bien qu’on ne dispose pas encore de la sortie θ̇ dans
notre système mais seulement de y = θ :
5 >> Mcom =
6
7 1.0000 −0.5000
8 0 1.0000
9 % Est−c e que c e t t e d e r n i è r e e s t de p l e i n rang ?
10 rang_Mcom = rank (Mcom)
11 >> 2
12 % Je remarque que o u i ( l e s y s t ème e s t compl é tement
commandable ) mais j e remarque a u s s i que l e s y s t ème e s t
SISO ( une s e u l e e n t r é e e t une s e u l e s o r t i e , en c a l c u l a n t
l e dé t e r m i n a n t j ’ a u r a i s é galement ma r é ponse ( d e t non nu l )
)
13 det_Mcom = d e t (Mcom)
14 >> 1
la réponse est oui, le système est commandable. Clairement il l’est car on a trouvé
des matrices sous formes compagne commandables pour le représenter en (8.12).
>> pdes =
poly =
1 4 8
>> K =
3.5000 -2.0000
eig_cl =
-2.0000 + 2.0000i
-2.0000 - 2.0000i
>> K_ackermann_maison =
-3.5000 2.0000
eig_cl_maison =
-2.0000 + 2.0000i
-2.0000 - 2.0000i
Notons que les gains dans un cas monovariable pour placer les pôles sont uniques ce
qui n’est pas du tout le cas pour un système multivariable.
Figure 8.6 – Réponse à l’échelon unitaire du pendule par retour d’état ou non.
effectuée sur la figure 8.6, cependant, la référence ici était unitaire... on obtient une
réponse dynamiquement sympathique (on a supprimé les oscillations) mais hideuse
en régime permanent (le régime est établi à 18 alors que nous poursuivons un échelon
unitaire !).
Pour avoir une poursuite sans erreur en ne modifiant pas l’espace d’état,
il faudrait calculer un gain de précommande. Dans ce cas (faites le calcul)
il vaudrait 8.
Nous le savons, concevoir un contrôleur par retour d’état sans placer des capteurs
sur tous les états ne peut se faire. Par contre, il est possible d’estimer, sous l’hypothèse
d’observabilité les états si on est en possession de leur dynamique. Ici nous voudrions
connaître θ̇ mais le seul capteur est sur la position de l’angle... Comment faire ?
>> L =
180.2500
19.5000
ans =
-10.0000 +10.0000i
-10.0000 -10.0000i
Les pôles sont bien placés malgré des gains élevés. Il va de soi que les gains de
l’observateur vont régir sa dynamique d’erreur qui n’est pas une variable physique.
Cependant, si les gains sont trop agressifs lors de la rétroaction u = −Kx̂ cela peut
engendrer des problèmes au niveau de la commande d’un système réel comme par
exemple des saturations.
Pour tester la dynamique d’erreur de l’observateur, nous prenons la décision de
rajouter une erreur d’estimation initiale x̂0 = [2 0]> le système possède des conditions
initiales nulles rappelons-le (Heaviside). Nous utilisons le banc de tests visible à la
figure 8.9.
1 0.5
0.8
0
0.6
-0.5
0.4
-1
0.2
-1.5
0
-0.2 -2
0 0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5
Le résultat en estimation est bon comme nous le montre la figure 8.7, l’erreur
d’estimation de l’état semble être absorbée au bout d’une demi-seconde. Cependant,
l’erreur en régime permanent n’a aucune chance d’être réduite sans gain de pré-
commande. L’astuce que nous allons déployer est simple : nous allons rajouter une
composante intégrale à note commande pour que notre asservissement soit efficace.
nous allons donc placer les pôles de notre système augmenté qui supposera x = x̂
(on néglige la dynamique de l’observateur). Nous aurons donc le script de conception
qui suit, pour un placement du triplet 3 de pôles alignés 2 + 2j, 2 − 2j, −2 désiré :
K_tilde =
poles_bf =
-2.0000 + 2.0000i
-2.0000 - 2.0000i
-2.0000 + 0.0000i
les pôles sont bien ce que nous voulions. Et les gains des blocs du schéma 8.3 sont
dans notre cas :
h i
K = 5.5 6 , Ki = 16,
1.2 0.5
1
0
0.8
-0.5
0.6
0.4
-1
0.2
-1.5
0
-0.2 -2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
l’observateur est peu ou prou touchée par notre modification au niveau du contrôleur.
L’erreur semble converger avec la même rapidité ce qui est normal puisque l’observa-
teur agit sur la dynamique du système physique (retour d’état estimé) mais en aucun
cas sur l’erreur (voir équation (8.10)). En revanche, ce que nous constatons mainte-
nant est l’absence d’erreur en régime permanent, ce qui est l’effet escompté de
l’adjonction de l’action intégrale.
J. Cano
Chapitre 8
Suivi de référence
Système
erreur d'estimation
Controleur
Observateur
Observateur
Contrôleur
Les plus téméraires d’entre nous voient un creux au début de la réponse indicielle
de la sortie du système. Elle est due à l’erreur d’estimation. Sa dynamique est cinq
fois plus rapide que celle du système (pôles placés) d’où la différence de facteur
d’échelle temporel. Négliger la propagation de l’erreur en supposant x̂ = x dans
notre conception doit impliquer une différence conséquence de constantes de temps.
Si un système "se trompe" dans l’état qu’il est supposé suivre, cela peut être fatal
pour ce dernier.
a
Automatique des systèmes linéaires http://justincano.com
J. Cano Bibliographie
A
À propos du document
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ci-dessous...
I Mot de l’auteur
Je suis donc Justin, doctorant en cotutelle entre Polytechnique Montréal et l’ISAE
Supaéro en France. Il y a fort longtemps, au siècle précédent 1 , en 2000, j’ai attrapé
le virus de l’électronique et j’ai voulu construire un robot. Bien plus tard, après deux
«reposantes» années de prépa en France, j’ai intégré l’école Centrale de Marseille
au sein de laquelle j’ai vraiment construit un robot. Voulant effectuer une mobilité,
j’ai eu la chance de partir au Québec, à Poly, où j’ai effectué un double diplôme ; le
thème du mémoire : conception d’un système de navigation, pour robot. Aujourd’hui,
respectivement ingénieur et «maître», j’ai décidé d’effectuer une thèse, le sujet : le
déploiement des essaims... de robots.
Les notes que vous lisez à l’instant sont un cours d’automatique. Soyez rassurés,
les robots ont besoin de cette science pour vivre, si je puis dire. Pour leur rédaction,
j’exprime tout d’abord ma plus profonde gratitude au professeur Roland Malhamé
et à mon ami Samuel Muhindo pour leur collaboration. Il s’agissait, à l’origine, d’un
1. Oui, les siècles c’est un peu comme Matlab, cela commence par l’année 1 et non 0.
i
Annexes – Chapitre Automatique des systèmes linéaires
J. Cano Annexes – ii
Annexes – Chapitre Automatique des systèmes linéaires
Historique des versions : Un grand merci à ceux qui m’ont aidé dans la réalisa-
tion de ce mémo ( EDIT2020 : originellement, ce sont de vraies notes maintenant !).
v0.1 Préversion-2017.1 : Rédaction de l’ouvrage dans sa forme originelle (EDLC,
Laplace), donnée à des élèves en diffusion limitée.
v0.2 Préversion-2018.1 : Préversion pour l’École Centrale de Marseille, chapitres
fréquentiels et espace d’états manquants.
Corrections mineures :
♦ 18 janv 2018 Merci à Quentin Amerigo (ECM) pour avoir trouvé une
méchante faute de frappe. Quelques autres bévues ont été corrigées
♦ 22 janv 2018 Merci à Valentin Boisard (ECM) pour m’avoir corrigé des
fautes d’orthographe et une formulation ambiguë. J’ai rajouté un exemple
de calcul pour le critère de Routh afin de me faire pardonner...
v0.3 Version 2019.1 : Rédaction de la partie fréquentielle.
— Un grand merci à Arnaud Venet (ECM/Poly) pour avoir TOUT relu, il
y avait du travail. Je m’excuse encore pour mes notations physiciennes
auprès de lui mais Merci := ∞. Ses conseils furent très précieux, nos
élèves auront la chance de l’avoir comme répétiteur et sauront enfin que
π := 3 ;).
— Merci également à Morgane Garreau (ECM/DTU) pour sa relecture fu-
ture.
v1.0 Version 2019.2 La première version ! Rédaction de la partie état et fin de la
fréquentielle.
— Merci encore à Arnaud Venet (ECM/Poly), Catherine Massé (Poly/Mc-
Gill) et Tien Nguyen (Poly) pour leurs retours précieux.
Corrections mineures :
J. Cano Annexes – iv
Annexes – Chapitre Automatique des systèmes linéaires
J. Cano Annexes – v
B
Éléments d’algèbre des
schémas-blocs
I Opérations élémentaires
U2 (s) +
U3 (s) Y2 (s) = U3 (s) − U4 (s)
+ –
U1 (s) Y1 (s) = U1 (s) + U2 (s)
+ U4 (s)
notons que nous ferons souvent abstraction des signes + pour les sommateurs (à
défaut de marquage ce sont des sommes).
vi
Annexes – Chapitre Automatique des systèmes linéaires
F1 (s)
x1 (s)
U (s)
+
F2 (s) x2 (s) Y (s) = (F1 (s) + F2 (s))U (s)
+
Y (s)
ce qui équivaut strictement à un unique bloc H(s) = U (s)
de valeur :
Y (s)
donc les blocs équivalent à un bloc unique H(s) = U (s)
de valeur :
II Boucles
Soit le système bouclé suivant :
+
U (s) x1 (s) A(s) Y (s)
–
x2 (s) B(s)
+
U (t) x1 (s) A(s) Y (s)
+
A(s)
U (s) H(s) = 1−A(s)B(s) Y (s)
en effet, on a dans ce cas un changement de signe dans l’équation de départ (b0 ) qui
viendra introduire le signe moins :
+ 1
1 1
U (s) 10 s
1+4× 1s s s
Y (s)
–
J. Cano Annexes – ix
Annexes – Chapitre Automatique des systèmes linéaires
+ 1 1
U (s) 10 s2 +4s s
Y (s)
–
4
+ 1
s2 +4s 1
U (s) 10 1+4 2 1 s
Y (s)
– s +4s
ce qui donne :
1
U (s) 10 s3 +4s2 +4s+1 Y (s)
J. Cano Annexes – x