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Anomalie de L'occlusion

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Anomalies de l'occlusion

Pr L.FAJRI

La connaissance académique de la normalité occlusale ou encore des rapports occlusaux physiologiques ou


fonctionnelles constitue un modèle pédagogique et une base théorique que le praticien doit suivre lors des
reconstructions occluso-prothétiques. Les anomalies occlusales caractérisées par l’altération des fonctions
occlusales n’induisent pas systématiquement des altérations au niveau du système manducateur car la relation
anomalie occlusale et Dysfonctionnement temporo-mandibulaire n’est pas véritablement établi. Le potentiel
d’adaptation du patient lors de l’installation précoce de ces anomalies joue un rôle important et offre des
possibilités de tolérance de l’Appareil Manducateur.
Le praticien doit cependant reconnaitre ces anomalies, évaluer leurs conséquences pathologiques éventuelles
sur l’un des composants de l’AM, cela reste une nécessité thérapeutique lui permettant d’établir les règles
précises de reconstruction des arcades afin de prévenir toute pathologie dysfonctionnelle.

I- Définition des Types d'occlusion


On distingue trois types de relations occlusales :

1- Normocclusion
- C’est un modèle de référence qui détermine les relations occlusales statiques et cinématiques idéales.
Bien que ce modèle n'est quasiment jamais retrouvé naturellement ; il constitue un concept théorique, à but
pédagogique, simulant l'occlusion thérapeutique à laquelle doit aboutir le praticien et ce en vue de favoriser
une harmonie occlusale et prévenir d’éventuelle atteinte de l’AM.

2- Occlusion physiologique
Il s'agit de l'occlusion naturelle ou thérapeutique soit sans anomalies, soit qui en présente une ou plusieurs
progressivement mises en place et ne dépassant pas le potentiel adaptatif ou compensées par un
comportement adéquat. On distingue deux situations :
- occlusion fonctionnelle, qui est le rapport d'occlusion naturelle ou thérapeutique proche de la
normocclusion ou respectant les caractères généraux des fonctions occlusales que sont le centrage
(antéposition physiologique) sans déviation mandibulaire, le calage obtenu par respect des caractéristiques
de l'O.I.M et le guidage sans interférences ;
- occlusion de convenance. Différente de la normocclusion, elle permet les fonctions orales, malgré la
présence d'anomalies de l'occlusion, sans générer d'atteinte structurelle ou d'impotence fonctionnelle au
moment de l'observation Cette relation occlusale, adaptative, correspond en fait à une malocclusion
fonctionnelle puisqu'elle comporte des anomalies dont l'équilibre, parfois fragile, peut évoluer vers la
malocclusion pathogène.

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3- Malocclusion pathogène
- Il s’agit d’un affrontement conflictuel des arcades dentaires. La malocclusion pathogène, naturelle
ou iatrogène caractérisée par une ou plusieurs anomalies de l'occlusion, dépasse le potentiel
adaptatif du sujet ; elle peut déclencher, entretenir ou contribuer à l'apparition d'atteintes structu-
relles et/ou de troubles fonctionnels de l'appareil manducateur.

II- Anomalies de l’occlusion


On distingue anomalies de centrage, anomalies de calage et anomalies de guidage. Les premières
concernent la position mandibulaire en O.I.M-, les deuxièmes la stabilisation mandibulaire en O.I.M. et
les troisièmes sont en relation avec les trajectoires d'accès à la position mandibulaire en O.I.M.

1- Anomalies de centrage
Lors de l'élévation mandibulaire, l'O.I.M. impose une position mandibulaire parfois « décentrée ». On
distingue les anomalies de centrage mandibulaire dans le plan frontal et le plan sagittal, qui induisent
une contrainte au niveau des AT.M. (anomalies du différentiel O.I.M.-O.R.C). des anomalies verticales
de centrage mandibulaire n'induisant pas de contraintes au niveau des AT.M, (excès ou insuffisance
de la D.V.O.).

1-1 Différentiel ORC-OIM


La différence de position mandibulaire entre O.R.C et O.I.M. est répercutée dans la même direction â
l'ensemble du corps mandibulaire puisqu'il s'agit essentiellement d'une translation. Pour des AT.M.
saines, le différentiel O.I.M-O.R.C. correspond à une antéposition physiologique si l'O.I.M. est
strictement en avant de l'O.R.C d'environ 0,3 à 0.5 mm sans déplacement transversal. Ce différentiel
est d'autant plus pathogène qu'il est asymétrique (déviation) et supérieur à 1 mm de décalage
horizontal (antéposition excessive).

1-2 Anomalie de centrage transversal : déviation mandibulaire


Lorsque le différentiel entre O.R.C. et O.I.M présente une composante latérale, l'O.I.M. impose une
translation transversale de l'ensemble du corps mandibulaire appelée déviation mandibulaire. Elle
provoque un décentrage condylien en O.I.M susceptible de provoquer des troubles musculo-
articulaires, les structures articulaires ne présentant que de faibles capacités d'adaptation.

1-3 Anomalie de centrage sagittal


Par rapport à une antéposition physiologique. on distingue une antéposition excessive et rétroposition.
a- Antéposition excessive
Si le différentiel O.R.C-O.I.M est supérieur à 1mm mesure faite sur une projection strictement
horizontale, on considère, dans des conditions physiologiques des AT.M., que l'O.I.M. est en
antéposition excessive par rapport à l'O.R.C.
b- Rétroposition
Cette situation est souvent obtenue après restauration prothétique étendue. Il a été montré qu'un
différentiel O.R.C-O.I.M. se recrée alors spontanément au bout de quelques années. En présence de
signes cliniques de dérangement interne de l'A.T.M., s'il n'existe aucun différentiel sagittal O.R.C-
O.I.M., on peut considérer que l'O.I.M, correspond â une rétroposition mandibulaire à potentialité
pathogène.
1-4 Anomalie de centrage vertical: troubles de la D V.0.
Les variations de la D.V.O. sont réalisées au prix d'une rotation mandibulaire autour de ses AT.M. Une
importante variation de la D.V.O. est susceptible de provoquer des troubles musculaires ou des
modifications de l'interface tendineuse, d'autant plus que cette variation est brutale et importante.

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II- Anomalies de calage
Parmi les anomalies de calage, on distingue les instabilités de l’O.I.M.. ou anomalies de stabilité des
arcades par migrations dentaires, des instabilités mandibulaires par anomalies de calage postérieur et
antérieur.
1- Instabilité de l'occlusion : anomalie de stabilité des arcades
Une surcharge ponctuelle (surocclusion) un manque de contacts en opposition stabilisant l'organe
dentaire dans les trois plans de l'espace (sous-occlusion) ou une perte de la continuité de l'arcade par
absence de contact proximal (diastème) provoquent des migrations dentaires adaptatives. Ces
modifications de l'organisation des arcades favorisent l'instabilité mandibulaire ou la déviation
mandibulaire.

2- Instabilité mandibulaire par insuffisance de calage en O.I.M. favorise une instabilité de la


posture mandibulaire en O I M, induisant compression articulaire et/ou tensions musculaires
compensatrices.

1/ O.I.M. imprécise
Si le relief des cuspides guides ou le recouvrement antérieur sont insuffisants, ou si le surplomb est
excessif, l'entonnoir d'accès à l'O.I.M. joue mal son rôle. Il n'existe pas une position mais un espace
d'occlusion horizontal plus ou moins étendu. La position mandibulaire en O.I.M. est alors imprécise,
faiblement reproductible, accentuant le travail musculaire à la recherche d'une stabilisation.
2/ Anomalie de calage occlusal postérieur Si l'insuffisance de contact
occlusal en O.I.M. concerne les dents pluricuspidées, elle est appelée
« perte de calage postérieur». Elle provoque une rotation mandibulaire
autour des appuis occlusaux résiduels. En présence de fréquentes
crispations musculaires, la perte de calage postérieur peut provoquer une
élévation condylienne (compression) â direction postérieure (pathogène),
Anomalie de calage postérieure
surtout si les surfaces de guidage antirétraction n'empêchent pas le Orthlieb JD, Brocard D, Schittly J, Manière-Ezvan A.
recul mandibulaire. Occlusodontie pratique. Editions CdPParis 2000-
Deuxième édition, modifiée Editions Cdp, Paris 2006 ,
et 2012
3/ Anomalie de calage occlusal antérieur.
Le surplomb antérieur excessif et la béance antérieure sont responsables
d'une absence de contact occlusal antérieur en O.I.M.

III- Anomalies de guidage


Béance antérieure
On distingue l'interférence occlusale, définie comme un obstacle dentaire Orthlieb JD, Brocard D, Schittly J, Manière-Ezvan A.
limitant ou déviant la translation mandibulaire (propulsion ou diduction), de Occlusodontie pratique. Editions CdPParis 2000-
Deuxième édition, modifiée Editions Cdp, Paris 2006 ,
la prématurité occlusale, définie comme un contact dentaire déviant le et 2012
chemin de fermeture (élévation).

1- Interférences occlusales
Une interférence occlusale est considérée comme nocive pour :
- les contraintes mécaniques qu'elle implique et qui provoquent des atteintes structurelles (abrasion,
surcharge parodontale) ou des migrations dentaires ;
- les mouvements mandibulaires d'évitement qu'elle peut induire et qui entraînent des contraintes
neuro-musculaires ou articulaires ;
- les réactions d'hyperactivité musculaire qu'elle peut favoriser
Les interférences occlusales peuvent être antérieures ou postérieures.

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1-1 Interférences postérieures :
Lors d'un mouvement de translation (propulsion ou diduction), un contact occlusal postérieur est
appelé interférence lorsqu'il n'y a pas de contact occlusal antérieur
simultané .
On distingue l'interférence occlusale du côté travaillant de celle du côté
non travaillant
Ces relations occlusales conflictuelles sont d'autant plus traumatiques
pour la dent elle-même que le contact est :
Intérférence occlusale postérieure
- isolé, c'est-à-dire limité â un couple de dents ; Orthlieb JD, Brocard D, Schittly J, Manière-Ezvan A.
- proche de la position en O.I.M. ; Occlusodontie pratique. Editions CdPParis 2000-
Deuxième édition, modifiée Editions Cdp, Paris 2006 ,
- situé sur une dent postérieure ; et 2012
- situé du côté non travaillant
NB :Contacts occlusaux postérieurs et dynamique fonctionnelle
Dans les conditions de contraction des muscles élévateurs, lors de la diduction, on retrouve natu-
rellement, le plus souvent, des contacts occlusaux postérieurs du côté travaillant et du côté non
travaillant. Ces contacts ne sont pas qualifiés d'interférences s'il existe des contacts antérieurs
simultanés.
Ainsi un guidage antérieur correct doit présenter les critères suivants :
- désocclusion postérieure immédiate
- pentes de guidage et pentes condyliennes en harmonie
- respect de l'organisation curviligne sagittale et frontale des arcades ;
- inclinaison séquentielle de plus en plus marquée de l'arrière vers l'avant des pentes des
cuspides guides maxillaires Une fonction de groupe homogène pourra alors s'installer pro-
gressivement lors de l'usure physiologique du système dentaire ;
- espace de désocclusion faible et homogène pour qu'un éventuel contact travaillant ou non
travaillant puisse constituer une protection des A.TM. en cas de mouvements forcés.

1-2/ Interférences antérieures


L'entonnoir d'accès à l'O.IM doit être ouvert vers l'avant. Dans un
mouvement de propulsion physiologique, les bords libres des
incisives mandibulaires doivent se déplacer selon des trajectoires
linéaires sur les surfaces de guidage maxillaires pour éviter l'usure
des éléments antagonistes. L'interférence antérieure, résultant
d'une pente incisive trop forte, est matérialisée par la présence de
surfaces de contact inversées : linéaires sur la face vestibulaire des
incisives mandibulaires et ponctuelles sur les incisives maxillaires.
Une pente incisive trop abrupte induit une fermeture de l'espace
fonctionnel. Ce type de relations antérieures provoque :
- une usure des éléments antagonistes ;
- des réactions d'évitement perturbant le système neuro-
musculaire et entraînant des distensions articulaires par
rétrofonction.
Intérférence occlusale antérieure
Orthlieb JD, Brocard D, Schittly J, Manière-Ezvan A.
Interférences postérieure => guide antérieur fonctionnel Occlusodontie pratique. Editions CdPParis 2000-
Deuxième édition, modifiée Editions Cdp, Paris 2006 ,
Interférences antérieures = guide antérieur dysfonctionnel et 2012

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2- Prématurité occlusale et anomalies du guidage anti-rétraction

Le différentiel O.R.C.-OI.M., résultat de (antéposition physiologique de la mandibule, matérialise une


légère réserve de déplacement vers l'arrière des condyles. Ces surfaces de guidage doivent être
symétriques, simultanées et avoir une pente nette. L'anomalie du guidage anti-rétraction favorise une
instabilité sagittale avec rétroposition mandibulaire fréquente dont le caractère pathogène est
accentué en cas de laxité ligamentaire et/ou de dérangement interne de l'A.T.M., d'autre part, une
activité musculaire continue de compensation pour éviter une déviation mandibulaire . On distingue
trois types d'anomalies du GAR.
• GAR insuffisant. Le GAR est qualifié d’insuffisant lorsque les premières prémolaires maxillaires
y participent avec une pente insuffisante.
• GAR afonctionnel. Les contacts occlusaux en relation centrée s'établissent symétriquement
mais ne concernent pas initialement les premières prémolaires maxillaires : il existe des contacts
prématurés.
• GAR asymétrique Le contact occlusal en relation centrée est unilatéral donc asymétrique, situé
sur une seule des premières prémolaires maxillaires ou d'une dent postérieure : il existe une
prématurité.

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