Anomalie de L'occlusion
Anomalie de L'occlusion
Anomalie de L'occlusion
Pr L.FAJRI
1- Normocclusion
- C’est un modèle de référence qui détermine les relations occlusales statiques et cinématiques idéales.
Bien que ce modèle n'est quasiment jamais retrouvé naturellement ; il constitue un concept théorique, à but
pédagogique, simulant l'occlusion thérapeutique à laquelle doit aboutir le praticien et ce en vue de favoriser
une harmonie occlusale et prévenir d’éventuelle atteinte de l’AM.
2- Occlusion physiologique
Il s'agit de l'occlusion naturelle ou thérapeutique soit sans anomalies, soit qui en présente une ou plusieurs
progressivement mises en place et ne dépassant pas le potentiel adaptatif ou compensées par un
comportement adéquat. On distingue deux situations :
- occlusion fonctionnelle, qui est le rapport d'occlusion naturelle ou thérapeutique proche de la
normocclusion ou respectant les caractères généraux des fonctions occlusales que sont le centrage
(antéposition physiologique) sans déviation mandibulaire, le calage obtenu par respect des caractéristiques
de l'O.I.M et le guidage sans interférences ;
- occlusion de convenance. Différente de la normocclusion, elle permet les fonctions orales, malgré la
présence d'anomalies de l'occlusion, sans générer d'atteinte structurelle ou d'impotence fonctionnelle au
moment de l'observation Cette relation occlusale, adaptative, correspond en fait à une malocclusion
fonctionnelle puisqu'elle comporte des anomalies dont l'équilibre, parfois fragile, peut évoluer vers la
malocclusion pathogène.
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3- Malocclusion pathogène
- Il s’agit d’un affrontement conflictuel des arcades dentaires. La malocclusion pathogène, naturelle
ou iatrogène caractérisée par une ou plusieurs anomalies de l'occlusion, dépasse le potentiel
adaptatif du sujet ; elle peut déclencher, entretenir ou contribuer à l'apparition d'atteintes structu-
relles et/ou de troubles fonctionnels de l'appareil manducateur.
1- Anomalies de centrage
Lors de l'élévation mandibulaire, l'O.I.M. impose une position mandibulaire parfois « décentrée ». On
distingue les anomalies de centrage mandibulaire dans le plan frontal et le plan sagittal, qui induisent
une contrainte au niveau des AT.M. (anomalies du différentiel O.I.M.-O.R.C). des anomalies verticales
de centrage mandibulaire n'induisant pas de contraintes au niveau des AT.M, (excès ou insuffisance
de la D.V.O.).
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II- Anomalies de calage
Parmi les anomalies de calage, on distingue les instabilités de l’O.I.M.. ou anomalies de stabilité des
arcades par migrations dentaires, des instabilités mandibulaires par anomalies de calage postérieur et
antérieur.
1- Instabilité de l'occlusion : anomalie de stabilité des arcades
Une surcharge ponctuelle (surocclusion) un manque de contacts en opposition stabilisant l'organe
dentaire dans les trois plans de l'espace (sous-occlusion) ou une perte de la continuité de l'arcade par
absence de contact proximal (diastème) provoquent des migrations dentaires adaptatives. Ces
modifications de l'organisation des arcades favorisent l'instabilité mandibulaire ou la déviation
mandibulaire.
1/ O.I.M. imprécise
Si le relief des cuspides guides ou le recouvrement antérieur sont insuffisants, ou si le surplomb est
excessif, l'entonnoir d'accès à l'O.I.M. joue mal son rôle. Il n'existe pas une position mais un espace
d'occlusion horizontal plus ou moins étendu. La position mandibulaire en O.I.M. est alors imprécise,
faiblement reproductible, accentuant le travail musculaire à la recherche d'une stabilisation.
2/ Anomalie de calage occlusal postérieur Si l'insuffisance de contact
occlusal en O.I.M. concerne les dents pluricuspidées, elle est appelée
« perte de calage postérieur». Elle provoque une rotation mandibulaire
autour des appuis occlusaux résiduels. En présence de fréquentes
crispations musculaires, la perte de calage postérieur peut provoquer une
élévation condylienne (compression) â direction postérieure (pathogène),
Anomalie de calage postérieure
surtout si les surfaces de guidage antirétraction n'empêchent pas le Orthlieb JD, Brocard D, Schittly J, Manière-Ezvan A.
recul mandibulaire. Occlusodontie pratique. Editions CdPParis 2000-
Deuxième édition, modifiée Editions Cdp, Paris 2006 ,
et 2012
3/ Anomalie de calage occlusal antérieur.
Le surplomb antérieur excessif et la béance antérieure sont responsables
d'une absence de contact occlusal antérieur en O.I.M.
1- Interférences occlusales
Une interférence occlusale est considérée comme nocive pour :
- les contraintes mécaniques qu'elle implique et qui provoquent des atteintes structurelles (abrasion,
surcharge parodontale) ou des migrations dentaires ;
- les mouvements mandibulaires d'évitement qu'elle peut induire et qui entraînent des contraintes
neuro-musculaires ou articulaires ;
- les réactions d'hyperactivité musculaire qu'elle peut favoriser
Les interférences occlusales peuvent être antérieures ou postérieures.
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1-1 Interférences postérieures :
Lors d'un mouvement de translation (propulsion ou diduction), un contact occlusal postérieur est
appelé interférence lorsqu'il n'y a pas de contact occlusal antérieur
simultané .
On distingue l'interférence occlusale du côté travaillant de celle du côté
non travaillant
Ces relations occlusales conflictuelles sont d'autant plus traumatiques
pour la dent elle-même que le contact est :
Intérférence occlusale postérieure
- isolé, c'est-à-dire limité â un couple de dents ; Orthlieb JD, Brocard D, Schittly J, Manière-Ezvan A.
- proche de la position en O.I.M. ; Occlusodontie pratique. Editions CdPParis 2000-
Deuxième édition, modifiée Editions Cdp, Paris 2006 ,
- situé sur une dent postérieure ; et 2012
- situé du côté non travaillant
NB :Contacts occlusaux postérieurs et dynamique fonctionnelle
Dans les conditions de contraction des muscles élévateurs, lors de la diduction, on retrouve natu-
rellement, le plus souvent, des contacts occlusaux postérieurs du côté travaillant et du côté non
travaillant. Ces contacts ne sont pas qualifiés d'interférences s'il existe des contacts antérieurs
simultanés.
Ainsi un guidage antérieur correct doit présenter les critères suivants :
- désocclusion postérieure immédiate
- pentes de guidage et pentes condyliennes en harmonie
- respect de l'organisation curviligne sagittale et frontale des arcades ;
- inclinaison séquentielle de plus en plus marquée de l'arrière vers l'avant des pentes des
cuspides guides maxillaires Une fonction de groupe homogène pourra alors s'installer pro-
gressivement lors de l'usure physiologique du système dentaire ;
- espace de désocclusion faible et homogène pour qu'un éventuel contact travaillant ou non
travaillant puisse constituer une protection des A.TM. en cas de mouvements forcés.
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2- Prématurité occlusale et anomalies du guidage anti-rétraction