Decret Du 26 Juillet 1932 Portant Reorganisation de La Propriete Fonciere en Afrique Occidentale Francaise
Decret Du 26 Juillet 1932 Portant Reorganisation de La Propriete Fonciere en Afrique Occidentale Francaise
Decret Du 26 Juillet 1932 Portant Reorganisation de La Propriete Fonciere en Afrique Occidentale Francaise
ART.2-Cette garantie est obtenue au moyen de la publication sur les livres fonciers, à un
compte particulier ouvert pour chaque immeuble, de tous les droits réels qui s’y
rapportent, ainsi que des modifications de ces mêmes droits, ladite publication étant
précédée de la vérification des justifications produites et faisant foi à l’égard des tiers, le
tout dans les limites et conformément aux dispositions ci-après formulées.
ART.3-Pour permettre cette publication, les immeubles doivent être, en suite d’une
procédure spéciale tendant à provoquer la révélation de tous les droits réels déjà
constitués, préalablement immatriculés sur les livres fonciers.
ART.4-L’immatriculation des immeubles aux livres fonciers est autorisée, quel que soit
l’état ou le statut des propriétaires ou détenteurs.
2°Dans le cas où un immeuble, détenu jusque-là dans les formes admises par les coutumes
indigènes, doit faire, pour la première fois, l’objet d’un contrat écrit, rédigé en conformité
des principes du droit français.
Dans ces deux cas, la formalité doit précéder la passation de l’acte qui consacre l’accord
définitif des partis, à peine de nullité dudit acte.
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§2.-Des bureaux de la conservation
ART.8-Les bureaux de la conservation foncière sont ouverts au public six heures chaque
jour, à l’exception des dimanches et jours fériés légaux.
Les heures d’ouverture doivent être affichées à la porte extérieure des bureaux.
§ 3.-DES PREPOSES
2° De l’inscription, à la suite des titres fonciers et des copies des titres, des droits réels
constitués sur les immeubles immatriculés et devant, pour ce motif, être publiés ;
ART.11-Les livres fonciers sont affectés, à raison d’une feuille ouverte par immeuble, à
l’enregistrement spécial prévu par l’article 3, sous le nom d’immatriculation, et à
l’inscription ultérieure, en vue de leur conservation, dans le sens de l’article premier, des
droits réels soumis à publicité.
ART.12-L’ensemble des mentions consignées sur une feuille ouverte des livres fonciers
constitue le titre foncier de l’immeuble auquel elles s’appliquent.
Les mentions du titre foncier sont appuyées et complétées par l’adjonction des
bordereaux analytiques, établis par le conservateur, des actes et pièces produits comme
justification des droits réels publiés.
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ART.13-A chaque titre foncier correspond, dans les archives de la conservation, un
dossier comprenant :
ART.14-Le nombre des livres fonciers à ouvrir dans chaque bureau est fixé par arrêté du
lieutenant-gouverneur, sur la proposition du conservateur.
Tout immeuble immatriculé aux livres fonciers est désigné par le numéro du titre foncier
qui le concerne.
4° le répertoire des titulaires de droits réels et la table par bulletins mobiles, dudit
répertoire.
ART.16-Le registre des oppositions et le registre des dépôts des actes à inscrire sont
arrêtés chaque jour, par le conservateur, à la fermeture des bureaux.
Le registre des dépôts est tenu en double exemplaire et, dès achèvement, l’un d’eux est
transmis au dépôt des archives organisé pour la colonie.
ART 18-Les lieutenant-gouverneurs ou leurs délégués, les inspecteurs des colonies, les
inspecteurs des Affaires administratives, le procureur Général près la Cour d’Appel de
l’Afrique occidentale française, les procureurs de la république près des Tribunaux de
première Instance et les juges de paix à compétence étendue peuvent, chacun dans leur
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ressort, demander personnellement la communication, sans déplacement, des registres
des conservateurs de la propriété foncière.
CHAPITRE II : LEGISLATION
ART.19-Sont applicables aux immeubles immatriculés et aux droits réels qui s’y
rapportent, d’une façon générale, les dispositions du code civil et des lois françaises et,
spécialement, lorsque lesdits immeubles et droits réels sont en la possession d’indigènes
ayant conservé leur statut, les règles de droit coutumier local, en tout ce que ces
dispositions et règles ont de non contraire au présent décret et sauf les modifications ci-
après établies.
4° L’emphytéose ;
5° Le droit de superficie ;
7° L’antichrèse ;
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ART.23-Le droit de superficie consiste dans le fait de posséder des constructions,
ouvrages ou plantations sur un fonds appartenant à autrui, ou d’être autorisé à en
établir.
Le titulaire peut grever de servitude les biens qui font l’objet de son droit, mais
seulement dans la limite qui lui est imposée pour l’exercice de ce droit.
ART.25-La faculté accordée aux cohéritiers ou à l’un d’eux d’écarter du partage toute
personne non successible à laquelle un cohéritier aurait cédé son droit à la succession,
appartient également au copropriétaire indivis d’un immeuble, au superficiaire, pour
l’acquisition du sol, et au propriétaire du sol, pour l’acquisition de la superficie ; tout
retrait indistinctement doit être exercé dans un délai de deux mois à compter du jour
où la vente a été rendue publique.
ART. 26-Le privilège du vendeur ou du bailleur de fonds sur l’immeuble vendu, pour
le paiement du prix, et celui des cohéritiers sur les immeubles de la succession, pour
la garantie des partages faits entre eux et des soultes ou retour de lots, sont remplacés
par une hypothèque forcée.
ART.27-Les autres privilèges énumérés aux articles 2101 et 2103 du code civil, à
l’exception toutefois du privilège des frais de justice faits pour la réalisation de l’immeuble
et la distribution du prix, ne procure de droit de préférence aux bénéficiaires, appelés à
les exercer sur la masse immobilière, que sur les créanciers chirographaires.
ART.28-Le privilège maintenu par l’article précédent est dispensé de toute publication.
ART.29-Par dérogation à la règle posée à l’article 21, les créanciers et légataires qui
demandent la séparation du patrimoine d’une personne défunte conservent, à l’égard de
ses héritiers et représentants, pour exercer leur privilège sur les immeubles héréditaires,
le bénéfice du délai de six mois, à compter de l’ouverture de la succession, nonobstant
toute aliénation du chef desdits héritiers ou représentants.
L’hypothèque forcée est celle qui est conférée par une décision de justice, sans le
consentement du débiteur, dans les cas spécialement déterminés par le présent décret.
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ART.31-Sont seuls susceptibles d’hypothèques :
1° Les fonds de terres bâtis ou non bâtis qui sont dans le commerce et, avec eux, leurs
accessoires réputés immeubles ;
4° Le droit de superficie.
1° A la femme mariée, sur les biens de son mari, pour sa dot, ses droits matrimoniaux,
l’indemnité des obligations du mari dont elle est tenue et le remploi de ses biens aliénés ;
ART.34-Dans les cas où les garanties hypothécaires données à la femme sont reconnues
insuffisantes, elles peuvent être étendues, à la requête des personnes énumérées en
l’article précédent, par jugement du tribunal rendu en chambre du conseil, le ministère
public entendu.
Si ces garanties sont reconnues excessives, la réduction peut être ordonnée dans les
mêmes formes, à la requête du mari.
ART.35-L’hypothèque forcée des mineurs et interdits est déterminée, quant aux sommes
garanties et aux immeubles hypothéqués, par une délibération du conseil de famille, prise
à la requête du tuteur, du subrogé tuteur, du protuteur, des parents, alliés ou créanciers
des mineurs ou interdits ou du procureur de la République.
ART.36-Dans les cas où les garanties données aux mineurs ou interdits sont reconnues
insuffisantes, elles peuvent être étendues, par délibération du conseil de famille réuni à la
requête des mêmes personnes.
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Si elles sont reconnues excessives, la réduction peut en être accordée dans les mêmes
formes, à la requête du tuteur ou du protuteur.
ART.40-L’hypothèque conventionnelle peut être consentie, au gré des parties, soit par
acte authentique, soit par acte sous signatures privées.
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ART.44-L’hypothèque consentie pour sûreté d’un crédit ouvert, à concurrence d’une
somme déterminée à fournir prend rang à la date sa publication, sans égard aux époques
successives de l’exécution des engagements pris par le créditeur.
ART.45-L’hypothèque s’éteint :
ART.46-Les actions tendant à la revendication d’immeubles basées sur l’une des causes
ci-après :
rapport en nature de biens donnés ; réduction des donations pour atteinte à la réserve ;
droit de retour des biens donnés en cas de prédécès du donataire seul ou du donateur et
de ses descendants ; révocation d’une donation pour inexécution des conditions ou
survenance d’enfants ; résolution d’un contrat synallagmatique pour inexécution des
conditions ; exécution du pacte de réméré, ne peuvent être exercées qu’autant que ces
droits auront été réservés expressément aux contrats d’aliénation et ne produisent effet,
à l’égard des tiers, qu’à dater du jour où ces réserves ont été rendues publiques dans les
formes réglées par le présent décret.
ART.47-Le rapport des biens donnés peut cependant être exigé en nature, même en
l’absence d’une réserve expresse dans l’acte de donation, tant que l’immeuble n’a pas été
aliéné ou grevé de droits réels par le donataire, sinon il ne peut avoir lieu qu’en moins
prenant.
ART.48-De même, la réduction des donations pour atteinte à la réserve peut encore
s’exercer sur les immeubles, même en l’absence de toute stipulation y relative dans l’acte
de donation tant que lesdits immeubles n’ont pas été aliénés ou grevés de droits réels par
le donataire ; dans ce dernier cas, la réduction à lieu en équipolle.
ART.49-L’action en révocation pour cause d’ingratitude, bien que non réservé en l’acte de
donation, peut cependant être exercée par le donateur, mais sans préjudicier aux
aliénations ne faites ni aux hypothèques et autres charges réelles constituées par le
donataire, pourvu que les actes y relatifs aient été publiés avant l’exploit introductif
d’instance.
La même règle est applicable à la révocation de la donation entre époux, qu’il s’agisse de
la rétractation volontaire ou de la résolution imposée par la loi comme conséquence du
divorce ; cette révocation reste sans influence sur les droits acquis par des tiers, à la
condition toutefois, dans le second cas, que les actes constitutifs de ces droits aient été
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publiés avant la demande en divorce ; tenue pour équivalente à une demande en
révocation.
ART.51--Les actions en nullité pour défaut de forme, en résiliation pour éviction partielle,
existence de servitudes non apparentes, lésions du quart ou des sept douzièmes ou
constitution de droits réels par un failli dans les dix jours qui ont précédé la cessation de
ses paiements, sont irrecevables sur immeubles immatriculés.
ART.52-La procédure instituée par les articles 2181 et suivants du code civil pour purger
les immeubles des hypothèques et autres droits réels qui les grèvent est supprimée.
ART.53-En cas d’expropriation pour cause d’utilité publique, les détenteurs des droits
réels inscrits ne peuvent cependant exercer ces droits que sur l’indemnité d’expropriation
telle qu’elle est fixée par les règlements en la matière.
ART. 54-Le créancier nanti d’un titre exécutoire peut, à défaut de paiement à l’échéance,
poursuivre la vente par expropriation forcée des immeubles immatriculés de son
débiteur.
Toutefois, ce droit ne peut être exercé par le détenteur d’un certificat d’inscription délivré
par le conservateur de la propriété foncière dans les conditions prévues aux articles 119,
120 et 150 du présent décret qu’à l’égard de l’immeuble affecté.
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l’exécution sur tous les immeubles ou, dans le cas contraire, désignant ceux d’entre eux
qui doivent faire l’objet de la poursuite.
ART. 57-Si la consistance de l’immeuble hypothéqué a été modifiée par le tiers détenteur,
les détériorations provenant de son fait ou causées par sa négligence, au préjudice des
créanciers Hypothécaires, donnent ouverture contre lui, à une action en indemnité ; il
peut, de son côté, répéter ses impenses, mais seulement jusqu’à concurrence de la plus-
value donnée à l’immeuble par les améliorations apportées.
ART. 58-Pour parvenir à la vente forcée, le créancier poursuivant fait signifier à son
débiteur, à personne ou à domicile élu, dans la forme prévue par l’article 673 de code
procédure civile, un commandement à fin de paiement, contenant élection de domicile au
lieu où siège le Tribunal qui doit connaître de la poursuite et mentionnant le numéro du
titre foncier et la situation des immeubles faisant l’objet de ladite poursuite.
Ce commandement énonce que, faute de paiement dans les quinze jours, la vente de
l’immeuble sera poursuivie.
ART.60-En cas de paiement dans les quinze jours, l’inscription du commandement est
radiée par le conservateur sur une mainlevée donnée par le créancier poursuivant en la
forme authentique ou sous seing privé.
Le magistrat est saisi par une requête motivée, dans laquelle, obligatoirement, élection de
domicile est faite dans le lieu où siège le Tribunal et à laquelle sont jointes toutes les pièces
justificatives ; sur cette requête, il rend une ordonnance autorisant la radiation ou rejetant
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la demande de radiation. Cette ordonnance doit être rendue dans les trois jours qui
suivent la remise de la requête au greffe, laquelle est constatées par une annotation du
greffier au bas de la requête ; elle est dans tous les cas définitive et immédiatement
exécutoire.
ART.61-En cas de non-paiement dans les quinze jours, auxquels s’ajoutera un délai de
huit jours lorsque la signification aura dû être faite dans une localité située à plus de 150
kilomètre du siège du Tribunal compétent, le commandement inscrit vaut saisie.
L’immeuble et ses revenus sont immobilisés dans les conditions prévues aux articles 682
et 685 du code de procédure civile.
Le débiteur ne peut aliéner l’immeuble, ni ne le grever d’aucun droit réel ou charge jusqu’à
la fin de l’instance. Le conservateur refusera d’opérer toute nouvelle inscription requise
dans ce but. L’inscription du procès-verbal d’adjudication définitive entraîne la radiation
du commandement. Tous actes inscrits postérieurement à la date où le commandement
aura été inscrit sur le titre foncier, conformément à l’article 59 ci-dessus, sont de plein
droit sans effet vis-à-vis des tiers.
ART.62-Il peut être convenu entre les parties soit dans l’acte constitutif de l’hypothèque,
soit dans un acte postérieur, à la condition que cet acte soit publié, que la vente de
l’immeuble hypothéqué aura lieu par le ministère d’un notaire commis par simple
ordonnance, rendue sur requête du président du Tribunal ou du juge de paix à
compétence étendue du lieu où les biens sont situés. Le notaire commis devra avoir sa
résidence dans le ressort. La vente a toujours lieu aux enchères publiques, après
accomplissement des formalités prescrites ci-après :
ART.64-Le dépôt du cahier des charges est suivi, trente jours au moins avant le jour fixé
pour la vente, d’une publication sommaire par voie d’insertion dans un journal local, à
défaut dans le Journal Officiel de la Colonie, et d’une apposition de placards dans les lieux
suivants :
1° Dans l’auditoire du Tribunal où la vente doit être effectuée, plus, si un notaire a été
commis, dans l’étude de ce notaire ;
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4° A la principale place du lieu où réside le débiteur et, s’il réside hors du ressort, à la
principale place du domicile par lui élu, ainsi qu’à la principale place du lieu où les biens
sont situés.
Les placards contiennent l’énonciation très sommaire du titre en vertu duquel la vente est
poursuivie, les noms et domiciles du poursuivant et du saisi, la désignation de l’immeuble,
sa superficie, sa consistance, les abornements, la date et le lieu du dépôt du cahier des
charges, la mise à prix, le jour, le lieu et l’heure de la vente.
ART.65-L’apposition des placards est dénoncée dans la huitaine au débiteur et aux autres
créanciers inscrits, s’il en existe, au domicile par eux élu dans l’inscription, avec
sommation de prendre connaissance du cahier des charges et d’assister à la vente. Cette
dénonciation devra être Signifiée trente jours au moins avant le jour fixé pour la vente.
ART.66-La vente ne peut être fixée au-delà d’un délai maximum de quatre-vingt-dix jours
après le dépôt du cahier des charges. Si le quatre-vingt-dixième jour tombe un dimanche
ou jour férié, la vente pourra être fixée au quatre-vingt-onzième jour.
ART.68-Les dires et observations de toute nature, et, à toutes fins, les oppositions, les
demandes en nullité de poursuites, basées tant sur des moyens de forme que sur des
moyens de fond, doivent être consignés sur le cahier des charges huit jours au moins avant
le jour fixé pour la vente. Ils contiennent élection de domicile dans le lieu où siège le
tribunal devant lequel la vente doit avoir lieu. Le tribunal est saisi des dires, observations,
propositions et demandes par une requête motivée, spécifiant à peine de rejet les moyens
invoqués, qui est déposée au greffe. Elle est immédiatement transmise par le greffier au
président de la juridiction. Le greffier doit aussi immédiatement en notifier une copie au
poursuivant, à domicile élu.
Le tribunal, à l’audience même à laquelle doit avoir lieu la vente, entend les parties dans
leurs observations purement orales et qui ne peuvent viser que les moyens spécifiés dans
les requêtes ; après avoir recueilli les conclusions du ministère public, il statue à cette
audience même. Si les poursuites sont annulées, mainlevée du commandement doit être
donné dans la décision. Si l’irrégularité d’une formalité est constatée et qu’il ait lieu à de
nouveaux actes de procédure, la décision prononce le renvoi et indique la date à laquelle
la vente aura lieu ; le nouveau délai ne pourra, en principe et en règle générale, excéder
vingt jours.
Quand il y a renvoi, la date nouvelle de l’adjudication devra être publiée par les placards
apposés aux lieux indiqués dans l’article 64 au plus tard les huit jours précédant la vente.
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Les décisions rendues en cette matière par le tribunal sont, dans tous les cas, rendues au
dernier ressort.
ART 69-Dans les cas où il ne serait pas donné suite au commandement ou dans le cas où
l’adjudication prévue par le cahier des charges ou fixée par décision judiciaire n’aurait pas
lieu, le saisi pourra, toujours par requête motivée, demander en référé la mainlevée du
commandement.
L’adjudicataire doit verser, dans le délai fixé par le cahier des charges, mais qui ne pourra
en aucun cas excéder six semaines, entre les mains du greffier ou du notaire commis, en
même temps que le prix principal de l’adjudication, le montant des frais faits pour
parvenir à la mise en vente, dont le chiffre dûment arrêté et taxé par le juge est annoncé
avant la mise aux enchères. Contre justification du versement desdites sommes, il est fait
remise à l’adjudicataire, aux fins d’inscription sur le titre foncier, de la grosse du jugement
ou du procès-verbal d’adjudication : toutefois cette remise ne peut avoir lieu qu’après
l’expiration des délais de surenchère.
ART. 71-La surenchère a lieu conformément aux articles 708 et suivants du code de
procédure civile.
Lorsqu’il y a lieu à folle enchère, il est procédé contre l’adjudicataire défaillant, suivant le
mode indiqué aux articles 63 et suivants.
ART 72-Les formalités et délais prescrits par les articles du présent paragraphe doivent
être observés à peine de nullité et la nullité peut être proposée par tous ceux qui y ont
intérêt.
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ART 73-Lorsque l’adjudication doit avoir lieu par le ministère d’un notaire commis, les
mêmes formalités de procédure indiquées aux articles 63 et suivants ci-dessus sont
observées.
Cependant les dires et observations de toute nature, les oppositions, les demandes en
nullité, doivent être consignés au cahier des charges quinze jours au moins avant le jour
fixé pour la vente, et notifiés aux parties en cause, à domicile élu, avec assignation devant
le Tribunal pour la première audience utile, ladite notification spécifiant à peine de rejet
les moyens invoqués.
Le Tribunal doit statuer sans délai. Expédition du jugement rendu est immédiatement
jointe au cahier des charges et il est procédé à l’adjudication au jour indiqué. Si, en suite
des dires, observations, oppositions ou demandes, un renvoi est ordonné, le Tribunal fixe
le jour de l’adjudication et cette nouvelle date est publiée comme il est dit aux articles 64
et 68 ci-dessus.
Les décisions rendues en cette matière par le Tribunal, sont, dans tous les cas, en dernier
ressort.
b) De la distribution du prix.
ART. 74- Le greffier ou le notaire dépositaire des sommes versées par l’adjudicataire
établit, dès l’expiration du délai accordé pour la déclaration de surenchère, un état de
distribution du prix entre les créanciers du propriétaire exproprié.
2° les créances garanties par une hypothèque conventionnelle ou forcée, chacune suivant
le rang qui lui appartient, eu égard à la date de sa publication ;
3° Les créances fondées sur des titres exécutoires, lorsque les bénéficiaires sont
intervenus à la procédure par voie d’opposition, ces dernières au même rang et au marc
le franc entre elles.
ART. 75- L’état de distribution est soumis aux intéressés et en cas d’approbation de leur
part, remise leur est immédiatement faite des sommes qui leur reviennent contre
quittance, et, s’il y a lieu, mainlevée de l’hypothèque consentie en leur faveur.
ART. 76- S’il y a désaccord entre les divers créanciers, soit sur le rang à attribuer à leur
créance, soit sur le montant des sommes à leur revenir, la distribution du prix ne peut
avoir lieu que par voie d’ordre judicaire.
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ART. 77- En ce cas, les sommes versées par l’adjudicataire en exécution de l’article 70 ci-
dessus, sont déposées du Trésor dans le délai de huitaine au plus tard, sous le nom du
propriétaire exproprié ou de ses ayants cause, et l’état de distribution, complété par
l’énoncé des dires et observations des parties est remis, accompagné de toutes pièces
utiles, au président du Tribunal du ressort.
ART. 78- Le Président commet par ordonnance un juge du siège pour procéder au
règlement de l’ordre judiciaire.
ART. 79 - Le juge commissaire, dans les huit jours de sa désignation, convoque les
créanciers dont les noms figurent à l’état de distribution, cette convocation est faite par
lettres recommandées expédiées par le greffier et adressées aux intéressés, tant à leur
domicile réel qu’à leur domicile d’élection.
La date de la réunion doit être choisie de telle sorte qu’il s’écoule un délai d’au moins vingt
jours entre cette date et celle de la convocation.
ART. 80- Au jour fixé pour la réunion, le juge commissaire entend les observations et
explications des parties, arrête l’ordre et ordonne la délivrance des bordereaux de
collocation à chacun des créanciers venant en rang utile ; il prononce en même temps, par
voie de simple ordonnance, la libération de l’immeuble qui se trouve affranchi de toutes
les charges hypothécaires dont il était grevé alors que les créances garanties n’auraient
pu être réglées en tout ou partie.
Une expédition de cette décision est remise à l’adjudicataire aux fins d’inscription sur le
titre foncier. Cette inscription purgera tous les privilèges et hypothèques.
ART. 81- Les formalités ci-dessus décrites pour l’exécution des ventes par expropriation
forcée sont applicables aux ventes de biens de mineurs.
S’il s’agit de biens appartenant à des mineurs de statut indigène, l’autorisation d’engager
la procédure de vente doit être demandée par le tuteur au Tribunal indigène du premier
degré. La décision de ce tribunal ne sera exécutoire qu’après visa par le commandant de
cercle.
3. – De la prescription
ART. 82- La prescription ne peut, en aucun cas, constituer un mode d’acquisition de droits
réels sur des immeubles immatriculés ou de libération des charges grevant les mêmes
immeubles.
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Toutefois, un immeuble immatriculé abandonné pendant trente années consécutives par
ses occupants légitimes sera considéré comme vacant et incorporé au domaine de l’Etat
par arrêté du lieutenant-gouverneur rendu en Conseil sur la proposition du receveur des
Domaines.
L’indue occupation par un tiers ne justifiant d’aucun titre n’interrompt pas cette
prescription trentenaire.
ART. 83- Dans les parties de l’Afrique occidentale française où la tenure du sol par les
habitants ne présente pas tous les caractères de la propriété privée telle qu’elle existe en
France, le fait, par un ou plusieurs détenteurs de terres d’avoir établi, par la procédure de
l’immatriculation, l’absence de droits opposables à ceux qu’ils invoquent a pour effet,
quels que soient les incidents de ladite procédure, de consolider leurs droits d’usage et de
leur conférer les droits de dispositions reconnus aux propriétaires par le loi française.
ART. 84 – Peuvent requérir l’immatriculation des immeubles sur les livres fonciers :
1° Le propriétaire alors même que sa capacité est restreinte aux seuls actes
d’administration ;
3° Le titulaire d’un des droits réels énumérés en l’article 20 autres que la propriété,
avec le consentement du propriétaire ;
4° Le tuteur, administrateur ou curateur d’un incapable ayant l’une des qualités ci-
dessus.
Dans tous les cas, les frais de la procédure sont, sauf convention contraire,
supportés par le requérant, à charge de répétition en ce qui concerne les représentants
des incapables.
Dans ce cas, les frais sont acquittés par le requérant et assimilés aux frais de justice
fait pour parvenir à la mise en vente.
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ART. 86 – Sont seuls susceptibles d’immatriculation sur les livres fonciers les fonds de
terre bâtis ou non bâtis.
ART. 87 – Il doit être établi une demande spéciale pour chaque corps de propriété
appartenant à un seul propriétaire ou à plusieurs copropriétaires indivis et composés
d’une ou plusieurs parcelles, pourvu que lesdites parcelles soient contiguës.
Sont considérées comme telles les parcelles constitutives d’un domaine rural qui
ne sont séparées les unes des autres que par des cours d’eau ou des voies de
communication affectées ou non, d’une façon permanente, à l’usage public.
Les bornes sont figurées sur le plan dont il sera parlé à l’article 90.
3° les grilles et grillages métalliques à condition que les montants soient enracinés
dans des dés en maçonnerie, présentant au moins les dimensions exigées pour les bornes.
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3° La description de l’immeuble, ainsi que des constructions et des plantations qui
s’y trouvent, avec indication de sa situation, de sa contenance, de ses limites, tenants et
aboutissants, et, s’il y a lieu, du nom sous lequel il est connu ;
5° L’estimation de sa valeur vénale, avec rappel des prix des ventes dont il a été
l’objet dans les dix dernières années, ou de la dernière seulement, si cette vente remonte
à plus de dix ans ;
6° Le détail des droits réels et des baux de plus de trois ans afférents à l’immeuble,
avec mention des noms, prénoms et domicile des ayants-droit, et, le cas échéant, de ceux
du subrogé tuteur des mineurs ou interdits dont il peut avoir la tutelle ;
1° Tous les contrats et actes publics ou privés constitutifs des différents droits
énumérés dans ladite pièce, ou à défaut, un état des transcriptions et inscriptions
afférentes à l’immeuble dont il s’agit ;
1/500°, 1/1.000°, 1/2.000°, 1/5.000° ou 1/10.000° pour les terrains lotis et les
terrains ruraux ; 1/5.000° ou 1/10.000° pour les concessions minières.
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Il peut exiger au surplus toutes justifications qu’il juge nécessaires sur l’identité et
les qualités du requérant.
Il peut être délivré au déposant, sur sa demande et sans frais, par le conservateur
une copie certifiée de l’acte déposé.
La traduction de cet acte, s’il est écrit en une langue étrangère, est faite à la
diligence du conservateur et aux frais du requérant.
ART. 94 – Dans le plus bref délai possible après le dépôt de la réquisition un extrait
en est inséré à la diligence du conservateur, au Journal officiel de la Colonie.
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Ces notifications ne sont faites à personne ou au domicile réel, dans les trois
premiers cas, au domicile réel d’élection dans le dernier cas.
ART. 96 – Dans le cas où l’une des personnes auxquelles doit être faite la
notification individuelle à personne ou au domicile réel d’une demande
d’immatriculation, suivant les prescriptions de l’article 94, réside hors de la colonie et ne
s’y trouve pas représentée, cette notification est faite en son nom au curateur aux biens
vacants de l’arrondissement.
La décision du Juge est notifiée, en la forme ordinaire, par le curateur aux biens
vacants au conservateur de la propriété foncière, à toutes fins utiles.
Les déclarations et les lettres souscrites aux effets ci-dessus doivent contenir
l’indication des noms, prénoms, domiciles des intervenants, une élection de domicile dans
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la Colonie, s’il y a lieu, les causes de l’intervention et l’énoncé des actes, titres ou pièces
sur lesquels elle est appuyée.
Toutefois, lorsque le bornage n’aura pu être effectué dans le délai fixé par l’article
100 ci-après, les personnes intéressées et qui auront été régulièrement convoquées
conserveront le droit de former opposition à l’immatriculation jusqu’à la clôture des
opérations de bornage qui doit être portée à leur connaissance dans les conditions fixées
à l’article ci-après.
ART. 100 – Dans le cours du délai de trois mois assigné pour la révélation des
droits de tiers, le conservateur fait procéder par l’un des géomètres assermentés attachés
à la conservation, au bornage de l’immeuble à immatriculer.
La date fixée pour cette opération doit être portée à la connaissance du public vingt
jours au moins à l’avance, au moyen :
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5° De convocations personnelles, transmises par la voie administrative :
a) Au requérant :
b) Au propriétaire non requérant ;
c) A chacun des propriétaires limitrophes nommés en la réquisition, à l’effet de
s’y trouver également présents ou de s’y faire représenter par un mandataire
régulier.
Les pièces justificatives de l’accomplissement de ces diverses formalités restent annexées
au dossier de la procédure.
ART. 101 – Le bornage est effectué, à la date fixée par le géomètre désigné à cet effet en
la présence du requérant ou son représentant, du propriétaire ou son représentant, si ce
n’est pas lui qui a requis l’immatriculation, du représentant de l’administration, du chef
indigène et autant que possible, des propriétaires riverains dûment convoqués.
22
ART. 103 – Si l’exécution du bornage révèle, dans les indications de la réquisition, des
inexactitudes telles qu’elles puissent avoir pour effet d’induire en erreur les tiers avertis
par la seule publication d’un extrait qui en a été faite, l’opération est immédiatement
suspendue ; mention des causes de cette suspension est insérée au procès-verbal.
Suivant les circonstances, la procédure est ensuite reprise soit à la publication d’un
extrait de la réquisition rectifiée, soit à la publication d’un nouvel avis de bornage.
ART. 104 – Le procès-verbal de bornage, aussitôt après clôture est remis par le géomètre
au conservateur qui relève au registre des oppositions, pour valoir comme telles, les
mentions relatives aux contestations élevées sur le terrain.
ART. 105 – Lorsque le bornage d’un immeuble n’a pu être effectué par la faute du
requérant, dans un délai maximum d’un an, la réquisition est annulée par le conservateur,
après une sommation sans frais par lui adressée audit requérant, à domicile réel ou au
domicile élu, et restée sans effet dans les trente jours qui suivent sa notification. Cette
annulation est prononcée sans recours possible. Elle est notifiée par le conservateur à
tous les intéressés et notamment aux opposants, s’il en existe.
ART. 106 – A l’expiration du délai de trois mois assigné pour la révélation des
droits des tiers, ou dès réception du procès-verbal de bornage si cette formalité n’a pu
être accomplie dans ledit délai, après avoir vérifié à nouveau la régularité de la réquisition
et des titres qui y sont annexés, constaté l’accomplissement de toutes les prescriptions
destinées à assurer la publicité de la procédure, en même temps que l’absence
d’oppositions ou de demandes d’inscription au registre spécial, le conservateur de la
propriété foncière procède, si tout est régulier, à l’immatriculation de l’immeuble sur les
livres fonciers.
ART. 107 – Dans le cas contraire et si l’examen du registre spécial fait ressortir
l’existence d’oppositions ou de demandes d’inscription, l’immatriculation n’est accordée
qu’autant que le requérant rapporte mainlevée de toutes lesdites oppositions et
demandes ou déclare y acquiescer.
A cet effet, une copie de chacune des mentions inscrites au registre des oppositions
lui est notifiée par les soins du conservateur, au fur et à mesure de leur inscription.
ART 108 – La mainlevée consiste en une renonciation formelle des auteurs des
oppositions aux prétentions par eux émises.
23
L’acquiescement établit l’accord complet des parties sur l’étendue et le mode
d’exercice du droit à inscrire. Cet accord ne met fin au litige qu’à la condition de ne porter
atteinte ou préjudice à aucun droit reconnu à des tiers dans la réquisition.
ART. 109 – Dès que le requérant a fait connaître au conservateur son refus
d’acquiescer aux prétentions des intervenants et l’impossibilité d’obtenir la mainlevée
amiable de leurs oppositions ou demandes d’inscription et, au plus tard un mois après
l’achèvement de la procédure, le dossier constitué est transmis au greffe du Tribunal de
première instance ou à la justice de paix à compétence étendue du lieu de la situation de
l’immeuble.
ART. 110 – 1 - Le greffier remet le dossier au juge compétent, qui met les
intervenants en demeure de lui faire parvenir leur requête introductive d’instance dans
un délai de quinze jours augmenté des délais de distance.
Si, dans ce délai, la requête introductive d’instance n’est pas produite, le Tribunal
déclare la réclamation non avenue ;
Il est joint un nombre de copies, tant de la requête que des pièces produites,
certifiées conformes par ledit intervenant, égal à celui des parties ayant, en la cause, un
intérêt distinct.
4 – Les parties sont avisées, par lettre du greffier, une semaine au moins à l’avance,
sauf observation des délais de distance, du jour où l’affaire doit être appelée en audience
publique.
Elles peuvent présenter au Tribunal, soit en personne, soit par un des mandataires
autorisés par les règlements locaux, leurs observations orales, mais seulement sur les
points développés dans les requête et mémoire en réponse ; le jugement est rendu dans
le délai maximum d’un mois, après conclusion du ministère public, tant en l’absence que
présence des parties.
24
Dans le premier cas, ils déterminent, s’il y a lieu, dans quelles limites doivent
s’exercer, à l’encontre tant du requérant que des autres titulaires de droits réels, les droits
reconnus aux intervenants.
Le délai pour interjeter appel est fixé par les mêmes règles.
ART. 114 – Les règles fixées pour la procédure de première instance sont
applicables à la procédure d’appel ; les débats devant la cour sont limités aux seuls points
développés devant le premier juge.
ART. 116 – Après règlement des litiges soulevés par les interventions au moyen
d’un jugement ou arrêt devenu définitif, le dossier de l’affaire est retourné au
conservateur avec une expédition de la décision judiciaire et, s’il y a lieu, d’un certificat
négatif de recours délivré par le greffier.
ART. 117 – Les notifications à faire aux parties intéressées par les magistrats,
fonctionnaires et officiers ministériels, en matière d’immatriculation, sont faites
administrativement, par l’intermédiaire des administrateurs, des maires et des chefs
indigènes, qui en retirent récépissé et l’adressent à l’auteur de la notification. La minute
de notification et l’accusé de réception sont joints au dossier de la procédure.
25
Les notifications à faire par les parties aux magistrats, fonctionnaires et officiers
ministériels peuvent être faites par lettres recommandées.
Celles que les parties se font entre elles, au cas d’instance, sont remises aux
greffiers qui procèdent administrativement par les intermédiaires désignés ci-dessus.
ART. 118 – Dans tous les cas où une demande d’immatriculation ne peut être accueillie,
quelle que soit la cause de l’empêchement et à quelque moment de la procédure qu’il se
produise, le conservateur doit inviter les parties à retirer, contre remise du récépissé, les
titres par elles déposés ; il joint, en opérant la restitution, une déclaration écrite faisant
connaître les motifs du rejet.
2 – De la formalité de l’immatriculation
ART. 119 – L’immatriculation d’un immeuble sur les livres fonciers, dans les conditions
énoncées aux articles 106 et 116, comporte :
c) désignation du propriétaire.
a) Pour le propriétaire requérant ou, s’il y a lieu, mais sur demande expresse, pour
chacun des copropriétaires indivis d’un immeuble, une copie exacte et complète du titre
foncier, une série de duplicata des bordereaux analytiques et une copie du plan ;
ART. 121 – Le titre foncier est définitif et inattaquable ; il constitue devant les juridictions
françaises, le point de départ unique de tous les droits réels existant sur l’immeuble au
moment de l’immatriculation.
ART. 122 – Toute action tendant à la revendication d’un droit réel non révélé en cours de
procédure et ayant pour effet de mettre en cause le droit de propriété même d’un
immeuble immatriculé est irrecevable.
ART. 123 – Les personnes dont les droits auraient été lésés par suite d’une
immatriculation ne peuvent se pouvoir par voie d’action réelle, mais seulement, en cas de
dol, par voie d’action personnelle en indemnité.
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ART. 124 – En cas de perte par le titulaire d’une copie de titre foncier ou d’un certificat
d’inscription, le conservateur n’en peut délivrer un duplicata que sur le vu d’un jugement
l’ordonnant, rendu après publication d’un avis inséré dans deux numéros consécutifs du
Journal officiel de la Colonie.
3 – Du changement de régime
ART. 125 – Dans les Colonies où sont établis des bureaux de conservateur des
hypothèques, les titulaires de droits réels garantis par une formalité régulièrement
accomplie sous l’empire du régime hypothécaire peuvent obtenir le bénéfice de la
conservation de ces mêmes droits par application du présent régime, dans les conditions
déterminées ci-après :
2° Par le titulaire d’un des droits réels énoncés en l’article 20, autres que la
propriété, tenant son droit d’un acte transcrit, avec le consentement du propriétaire ;
4° Par le tuteur, administrateur ou curateur d’un incapable ayant l’une des qualités
ci-dessus.
ART. 127 – La réquisition d’immatriculation, rédigée dans la forme tracée par l’article 90,
doit faire connaître en distinguant, s’il y a lieu, pour chacune des parcelles réunies en un
corps de propriété, avec mention précise des noms, prénoms, qualité et domicile des
précédents propriétaires et indication des actes translatifs depuis trente années ou depuis
la constitution de la propriété, si elle remonte à moins de trente années.
28
2° D’un état, également délivré par le conservateur des hypothèques, des
inscriptions non radiées ni périmées paraissant grever la propriété du chef tant du
détenteur actuel que des précédents propriétaires désignés en la réquisition.
La production des actes ou contrats constitutifs de droits n’est pas exigée lorsque
les droits constitués sont révélés par l’un des états susdits.
ART. 128 – Aucune modification n’est apportée à la procédure tracée par les articles 94
et suivants, pour la suite à donner aux réquisitions de l’espèce.
29
CHAPITRE II : PUBLICATION DES DROITS REELS
ART. 130 – La publication aux livres fonciers des droits réels constitués sur les immeubles
postérieurement à leur immatriculation, prévue par l’article 2 et exigée par l’article 21
pour la validité des dits droits à l’égard des tiers, est assurée par la formalité de
l’inscription.
ART. 131 – Tous faits, conventions ou sentences ayant pour effet de constituer,
transmettre, déclarer, modifier ou éteindre un droit réel immobilier, d’en changer le
titulaire, ou les conditions d’existence ; tous baux d’immeubles excédant trois années ;
toute quittance ou cession d’une somme équivalant à plus d’une année de loyer ou
fermage non échu doivent, en vue de l’inscription, être constatés par écrit dans les formes
déterminées par la loi.
ART. 132 – Les actes dressés pour la constatation d’une convention doivent contenir,
outre les éléments essentiels des contrats :
1° L’énonciation conforme aux actes de l’état civil, pour les individus, des noms
prénoms, profession et domicile, ou aux actes constitutifs pour les sociétés et autres
institutions jouissant de la personnalité civile, des noms ou raison sociale, nature et siège
des parties contractantes ;
Si les actes sont passés sous signatures privées, les signatures doivent être
légalisées dans la forme habituelle et, en outre, si l’une des parties est de statut indigène,
les actes doivent être revêtus d’une mention inscrite par le maire ou le représentant de
l’autorité française, assisté, s’il y a lieu, d’un interprète certifiant l’identité des parties, la
liberté de leur consentement et l’authenticité de leurs signatures.
ART. 133 – La constatation écrite des mutations opérées par décès est faite dans les
intitulés d’inventaires ou, à défaut, au moyen d’actes de notoriété contenant :
1° L’énonciation conforme aux actes de l’état civil, pour les individus, des noms,
prénoms, profession et domicile, ou aux actes constitutifs pour les sociétés et autres
institutions jouissant de la personnalité civile, des noms ou raison sociale, nature et siège
du défunt et des héritiers naturels ou institués ;
30
2° L’indication, en ce qui concerne le défunt, s’il y a lieu, de sa capacité absolue ou
relative de disposer par testament ; en ce qui concerne les héritiers et légataires, de leur
capacité de recevoir par testament et, dans tous les cas, de leurs droits exclusifs à
l’hérédité ;
3° La désignation par les numéros des titres fonciers des immeubles transmis ;
1° S’il s’agit d’européens ou assimilés, par un notaire ou par le juge de paix du lieu
d’ouverture de la succession (ou le magistrat qui en remplit les attributions) ;
ART. 135 -Toute personne peut, en produisant les pièces dont le dépôt est prescrit par
l’article 140, requérir du conservateur l’inscription, la radiation, la réduction ou la
rectification de l’inscription d’un droit réel immobilier. Toutefois, pour que la demande
soit recevable, il est nécessaire que l’acte ou le fait sur lequel elle est basée émane du
titulaire d’une inscription antérieure régulière et qu’aucune inscription postérieure à
celle-là ne s’oppose à l’exercice du nouveau droit invoqué.
Toute demande doit en outre contenir une élection de domicile dans le ressort
judiciaire où se trouve situé l’immeuble, domicile auquel pourront être valablement
effectués par la suite toutes notifications, significations et actes de procédure divers
nécessités par l’application des dispositions du présent décret.
ART. 136 - Exceptionnellement et sans nuire, d’ailleurs, à l’exercice par toute autre
personne du droit conféré par l’article précédent, les hypothèques forcées de la femme
mariée, du pupille et de l’interdit devront être inscrites aux livres fonciers, dans le délai
de dix jours, à compter de la date des actes, à la requête des notaires ou greffiers qui les
auront reçus ou transcrits.
ART. 137 – Sont également inscrites aux livres fonciers, aux mêmes requêtes et dans le
même délai, les causes d’indisponibilité des immeubles, résultant soit des clauses des
contrats de mariage, soit des dispositifs des jugements portant déclaration de faillite ou
de liquidation judiciaire, soit de tous autres actes ou contrats.
ART. 138-Le conservateur doit, au moment de l’inscription d’un jugement ou, en cas de
conversion ou de renvoi devant notaire, d’un procès-verbal d’adjudication, prendre
d’office, au profit du débiteur exécuté, des colicitants ou de leurs ayants droits,
31
l’inscription de l’hypothèque forcée du vendeur, si le paiement préalable du prix n’est pas
justifié.
ART. 139 – L’ordre des inscriptions, en matière d’hypothèque, règle le rang de priorité
des créanciers.
b) D’un original établi en sus du nombre exigé par la loi, pour les actes sous
signatures privées ;
32
1° Des originaux, copies ou expéditions des actes judiciaires ou extra-judiciaires
soumis à la publicité ;
Toute demande d’inscription doit contenir une élection de domicile dans le ressort
judiciaire où se trouve situé l’immeuble, domicile auquel pourront être
valablement effectués par la suite toutes notifications, significations et tous actes
de procédure divers nécessités par l’application des dispositions du présent
décret.
ART. 141 – Les pièces établies spécialement en vue de la demande d’inscription, original
en surnombre d’un acte sous seing privé, expéditions d’actes notariés ou judiciaires,
copies d’exploits, à l’exclusion cependant des minutes et brevets d’actes publics et des
originaux d’exploits, sont dispensés du timbre et de tout impôt de même nature.
La même exemption s’applique aux pièces qui seraient spécialement établies pour être
produites à l’appui d’une demande d’immatriculation, y compris les états d’inscription et
de transcription dont il est parlé à l’article 127.
Mention de leur destination est inscrite sur lesdites pièces par les officiers publics et
ministériels, fonctionnaires, etc… chargés de les établir.
Cette reconnaissance est restituée lors de la remise des copies de titres et certificats
d’inscription, ou lors de la remise des pièces, dans les cas spécifiés aux articles 149 et 155.
33
b) Pour les actes sous signatures privées, par la formule spéciale de légalisation à inscrire
à la suite desdits actes, en exécution de l’article 132.
1°) Par les déclarations à insérer dans les actes, en exécution des articles 132 et 133 ;
2° Par la production des justifications relative aux autorisations légales nécessaires dans
certains cas déterminés.
ART. 146 – L’inscription au titre foncier du droit du disposant ne doit être infirmée par
aucune inscription ultérieure, alors même que cette dernière ne figurerait pas encore sur
la copie du titre.
ART. 147 – L’immeuble est tenu pour disponible s’il n’existe aucune mention inscrite dans
le cadre spécial du titre foncier affecté aux charges de cette nature, ou si toutes les
mentions précédemment inscrites ont été radiées.
ART. 148 – La régularité des actes consiste dans l’observation rigoureuse, en ce qui
concerne leur forme extérieure, des dispositions tant du code civil que des textes en
vigueur dans chaque Colonie et du présent décret, à l’exclusion de celles qui se rapportent
à la valeur intrinsèque de la convention.
ART. 150 – L’inscription aux livres fonciers des faits ou conventions ayant pour objet la
constitution, la transmission, la modification ou l’extinction des droites réelles
comportes :
3° a) S’il s’agit d’un acte constitutif d’une charge ou d’un droit réel ou transmissif de
propriété, la mention sommaire, à la suite du titre foncier, de la charge ou du droit
constitué ou des mutations opérées ;
b) S’il s’agit d’un acte extinctif d’une charge ou d’un droit réel publié, la radiation de la
mention précédemment inscrite sur le titre foncier ;
4° La reproduction des mêmes mention ou radiation sur la ou les copies du titre foncier
et l’annexion à chacune d’un duplicata du bordereau analytique correspondant ;
34
5° L’établissement d’un certificat d’inscription au nom du titulaire du nouveau droit ou
l’annulation du certificat d’inscription précédemment établi au nom du titulaire du droit
éteint.
ART. 151 – L’inscription aux livres fonciers des faits ou conventions ayant simplement
pour objet de changer le titulaire ou de modifier les conditions d’existence d’un droit réel,
sans aggraver ni atténuer la charge qui en résulte pour l’immeuble, est faite dans la même
forme ; mais la mention sommaire prévue aux numéros 3° et 4° de l’article précédent, au
lieu de figurer au titre foncier et sur la ou les copies de ce titre, est reporté, en forme
d’annotation marginale, sur les bordereaux analytiques se rapportant à l’inscription
initiale du droit modifié et sur le certificat d’inscription correspondant.
ART. 152 – L’inscription de l’hypothèque conférée sur un droit réel préexistant (usufruit,
emphytéose ou superficie) est faite également, dans la forme prévue a l’article 150, sur le
titre du bien fonds démembré ; mais d’une part, un duplicata supplémentaire du
bordereau analytique est annexé au certificat d’inscription détenu par le titulaire du droit
réel grevé ; d’autre part, la mention sommaire au feuillet foncier est accompagnée d’une
référence à la mention antérieure qui constate le démembrement ; enfin, la même
mention sommaire est reproduite en forme d’annotation marginale, tant sur le certificat
d’inscription déjà visé que sur les duplicata du bordereau analytique de l’acte qui opère
le démembrement.
ART. 153 – Lorsque les copies de titres fonciers et certificats d’inscription ne sont pas
représentés par le requérant inscription, si la formalité est destinée à constater un fait ou
une convention qui suppose le consentement des porteurs, le conservateur refuse d’y
procéder.
Dans tous les autres cas, et après vérification, il reçoit le dépôt, fait l’inscription sur
le titre foncier, la notifie aux détenteurs des copies ou certificats, avec sommation d’avoir
à représenter lesdites pièces dans la huitaine et, jusqu'à ce que la concordance entre le
titre et les copies et certificats ait été rétablie, il refuse toute nouvelle inscription, prise de
leur consentement.
ART. 154 – Lorsque les faits ou conventions susceptibles d’être publiés se produisent ou
sont conclus au cours de la procédure d’immatriculation, l’inscription n’en peut être
opérée qu’après l’établissement du titre foncier.
35
La validité de ces inscriptions reste soumise aux règles qui régissent le droit
commun auquel l’immeuble n’échappe qu’au jour de l’immatriculation, sauf en ce qui
concerne le mode de publication des droits réels tel qu’il est organisé par les dispositions
du présent article et de l’article 129.
ART. 155 – Les copies de titres fonciers et certificats d’inscription sont seuls restitués aux
parties ; les pièces produites restent déposées aux archives de la conservation, et le
conservateur peut, à toute époque, en délivrer aux intéressés des copies certifiées
conformes, faisant foi de leur contenu.
ART. 156 – Si l’inscription d’une hypothèque forcée est subordonnée à une décision de
justice, il peut être pris, en cas d’urgence et en vertu d’une ordonnance du président du
Tribunal ou du juge de paix à compétence étendue, une inscription conservatoire, laquelle
n’a d’effet que jusqu’au jugement définitif ; si ce jugement maintient tout ou partie de
l’inscription, ce qui a été maintenu prend rang à la date de l’inscription conservatoire.
ART. 157 – Si l’inscription d’une hypothèque garantissant un prêt à court terme est
différée, par application de l’article 43, l’acte constitutif de cette hypothèque n’en doit pas
moins être rédigé dans les formes ordinaires et un original ou une expédition, suivant le
cas, en est remis, avec la copie du titre foncier, au créancier hypothécaire ; celui-ci effectue
le dépôt à la conservation, en faisant défense, par écrit, au conservateur de déférer à
aucune réquisition d’inscription au préjudice de son droit, dans un délai qui ne peut être
supérieur à quatre-vingt-dix jours.
Ce dépôt, valable pour ledit délai comme opposition, est inscrit à sa date au registre
des dépôts, et mention provisoire en est faite sur le titre foncier, dans le cadre réservé à
cet effet. Exceptionnellement, cette mention n’est pas reproduite sur la copie du titre
foncier.
Si, dans le cours du délai de validité de l’opposition, une nouvelle inscription vient
à être requise, le conservateur procède préalablement à l’inscription de l’hypothèque
différée qui prend rang du jour du dépôt pour opposition.
ART. 158 – Les frais de toute inscription sont acquittés par les requérants, sauf règlement
ultérieur entre les parties.
ART. 159 – Les personnes dont les droits auraient été lésés par une inscription peuvent
en demander la modification ou l’annulation ; mais ces modification ou annulation, sauf
dans le cas où elles sont à la conséquence d’une réserve mentionnée au titre foncier, ne
peuvent préjudicier au tiers de bonne foi.
36
Toutefois, l’héritier revendiquant, dans les six mois qui suivent l’ouverture de la
succession, tout ou partie de l’hérédité, peut demander, en même temps que l’annulation
de l’inscription prise à son préjudice, celle des droits constitués dans l’intervalle au profit
des tiers par l’héritier apparent.
A défaut de prénotation, le jugement n’a d’effet à l’égard des tiers que du jour où il
est inscrit.
ART. 161 – Lorsque deux immeubles contigus sont réunis par suite d’une acquisition ou
par l’effet de tout autre contrat ou événement entre les mains d’un même propriétaire,
celui-ci peut demander, soit au moment de l’inscription du fait juridique générateur du
droit, soit ultérieurement, la fusion des deux titres fonciers en un seul.
Cette fusion s’effectue soit au moyen de l’annulation des deux titres anciens et de
la création d’un titre nouveau, sur lequel sont reportées les inscriptions non radiées des
titres annulés, soit par l’annulation d’un seul desdits titres et le report sur le second,
indépendamment des mentions relatives à l’augmentation de superficie, consistance et
valeur de l’immeuble des inscriptions non radiées au titre annulé.
Cette opération n’est cependant admise qu’autant qu’elle ne préjudicie en rien aux
droits inscrits sur les titres fonciers fusionnés.
ART. 162 – Lorsqu’un immeuble est divisé par suite d’aliénations partielles ou de partage,
les limites des lots formés doivent être fixées sur le terrain, à défaut de l’un des modes de
clôture admis par l’article 89, au moyen de bornes édifiées dans les conditions réglées par
l’article 88 ; un plan de lotissement, établi comme il est dit en l’article 90, est déposé à la
conservation avec les pièces nécessaires à l’inscription ultérieure de l’acte de vente ou de
partage à publier.
Dans le plus bref délai possible après ce dépôt, le conservateur fait procéder, par
l’un des géomètres attachés à la conservation, à la vérification du plan fourni, et, s’il y a
lieu, à sa rectification aux frais du ou des requérants.
37
La date de cette opération, qui doit être faite en présence des parties à l’acte à
inscrire, est portée à leur connaissance vingt-quatre heures au moins à l’avance, par une
notification en la forme ordinaire.
ART. 163 – Dès que le bornage est achevé, le conservateur annexe le procès-verbal aux
pièces déposées et procède à l’inscription de l’acte.
ART. 164 – Lorsque les faits ou conventions susceptibles d’être publiés se produisent ou
sont conclus au cours d’une procédure de morcellement, l’inscription n’en peut être
opérée qu’après l’établissement des nouveaux titres fonciers.
ART. 165 – Toute personne, en se conformant aux règles ci-après fixées, peut
obtenir communication des renseignements consignés aux livres fonciers ou renfermés
dans les dossiers correspondant aux titres fonciers, moyennant le paiement des droits de
recherche et de copie.
38
De l’état des droits réels appartenant à une personne déterminée ;
De l’état des charges et droits réels grevant un immeuble déterminé ;
De la copie d’un acte déposé au dossier d’un immeuble à l’appui d’une
inscription ou du bordereau analytique qui s’y rapporte.
Lesdits certificats, états ou copies, sont établis à la suite de l’une des réquisitions ;
la seconde reste aux archives de la conservation.
Lorsqu’il est requis du conservateur un état des charges et droits réels grevant un
immeuble en cours de morcellement, le conservateur est tenu de faire mention, dans son
état, de la procédure de morcellement en cours.
ART. 167 – Au cas où l’immeuble visé dans une réquisition se trouve grevé d’une
hypothèque à inscription différée, dans les conditions des articles 43 et 157 du présent
décret, mention doit en être faite à la suite de l’état ou du certificat requis, avec indication
de la durée de validité de l’opposition, si toutefois la nature du renseignement demandé
exige cette révélation.
A cet effet, une requête, appuyée des actes restitués et de la déclaration souscrite
par le conservateur, est présentée par la partie au magistrat compétent, qui statue par
voie d’ordonnance motivée, sans frais.
Les tiers conservent la faculté de requérir, dans les conditions déterminées par
l’article 159, la modification ou l’annulation des inscriptions ainsi obtenues.
39
ART. 170 – Le conservateur est responsable du préjudice résultant :
2° De l’omission sur les copies des inscriptions portées sur le titre, sauf l’hypothèse
prévue en l’article 153 ;
3° Du défaut de mention, savoir : sur les titres fonciers, des inscriptions affectant
directement la propriété ; dans les états et certificats d’une ou plusieurs inscriptions, à
moins qu’il ne se soit exactement conformé aux réquisitions des parties, ou que le défaut
de mention ne provienne de désignations insuffisantes qui ne pourraient lui être
imputées.
ART. 171 – Les erreurs, comme l’omission, et dans les mêmes cas que celle-ci, engagent
la responsabilité du conservateur qui les a commises, dans la mesure du préjudice qu’elles
ont pu causer aux intéressés.
ART. 172 – L’immeuble à l’égard duquel ont été omis ou inexactement reportés, dans les
copies de titres ou dans les certificats d’inscription, un ou plusieurs des droits inscrits qui
doivent y figurer légalement, en demeure affranchi ou libéré d’autant dans les mains du
nouveau possesseur, sauf la responsabilité du conservateur, s’il y a lieu.
Néanmoins, cette disposition ne préjudicie pas aux droits des créanciers hypothécaires de
se faire colloquer, suivant l’ordre qui leur appartient tant que le prix n’a pas été payé par
l’acquéreur ou que l’ordre ouvert entre les créanciers n’est pas définitif.
ART. 173 – Lorsque des omissions ou des erreurs ont été commises dans la rédaction du
titre foncier ou des inscriptions, les parties intéressées peuvent en demander la
rectification.
Dans tous les cas, les premières inscriptions doivent être laissées intactes et les
corrections sont inscrites à la date courante.
ART. 175 – Si l’omission ou l’erreur est reconnue par le Tribunal ou par le conservateur,
celui-ci fait immédiatement sommation aux détenteurs des copies de titres et certificats
d’inscription d’avoir à effectuer, dans un délai de trois jours, le dépôt desdits certificats et
copies.
40
Faute de réponse dans ledit délai, la rectification est opérée sur le titre, dans les formes
indiquées à l’article 153.
ART. 176 – Les conservateurs de la propriété foncière sont tenus de se conformer, dans
l’exercice de leurs fonctions, à toutes les dispositions du présent décret, à peine d’une
amende de 200 à 1.000 francs, pour la première contravention, et de destitution pour la
seconde, sans préjudice de dommages intérêts envers les parties, lesquels seront payés
avant l’amende.
ART. 177 – Le paiement des sommes dues tant aux parties qu’au Trésor public, par
application de l’article précédent, est garanti par un cautionnement que les conservateurs
de la propriété foncière sont tenus de fournir à l’époque de leur entrée en fonctions et
dont l’affectation est maintenue pendant dix années après la cessation des dites fonctions.
ART. 178 – Le stellionat est passible des peines portées par l’article 405 du Code pénal,
sans préjudice des pénalités de droit commun, en cas de faux et de dommages intérêts, s’il
y a lieu.
1° Quiconque fait immatriculer en son nom un immeuble dont il sait n’être pas
propriétaire ;
2° Quiconque fait inscrire un droit réel sur un titre qu’il sait ne pas lui appartenir
et quiconque accepte sciemment un certificat d’inscription ainsi établi ;
4° Quiconque, sciemment, cède un titre de propriété qu’il sait ne pas lui appartenir
et quiconque accepte sciemment cette cession ;
5° Quiconque, obligé de faire inscrire une hypothèque légale sur des biens soumis
à l’immatriculation ou une hypothèque forcée sur des biens immatriculés, consent une
hypothèque conventionnelle sur les biens qui auraient dû être frappés ;
ART. 180 – Le refus de déférer aux sommations du conservateur dans le cas des articles
92 et 153 est passible des peines portées en l’article 475 du code pénal, sans préjudice
des dommages-intérêts envers la partie lésée, s’il y a lieu.
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ART. 181 – Tout notaire ou greffier qui omet de requérir, dans le délai imparti à cet effet,
l’exécution d’une formalité dont il a la charge, tout officier ministériel qui assiste les
parties dans une transaction conclue en violation de l’article 5 ci-dessus, sont passibles
d’une amende de 50 francs, dont le recouvrement est poursuivi dans la forme réglée pour
les amendes de timbre et d’enregistrement, sans préjudice des dommages-intérêts envers
la partie lésée s’il y a lieu.
ART. 182 – L’altération des titres fonciers, des copies de ces titres ou des certificats
d’inscription, dans les conditions déterminées par l’article 147 du code pénal, est passible
des peines prévues par le même texte.
ART. 183 – L’enlèvement et le déplacement des bornes fixant les limites des propriétés
sont passibles des peines édictées par l’article 456 du code pénal.
ART. 184 – Les décrets des 20 Juillet et 05 Août 1900, 24 Mars 1901 et 24 Juillet 1906
organisant le régime de la propriété foncière au Sénégal, à la Côte d’Ivoire, au Dahomey
en Guinée et dans les Colonies et Territoires relevant du Gouvernement général de
l’Afrique occidentale française sont et demeurent abrogés.
Les procédures engagées sous l’empire desdits actes seront néanmoins poursuivies et
donneront lieu, après achèvement, à l’établissement de titres, copies et certificats dans les
conditions et formes réglées par le présent décret. De même les copies de titre foncier et
les certificats d’inscription délivrés en exécution desdits actes ont la même valeur que les
copies et certificats établis par application du présent décret.
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