Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Cours D'agronomie I - L2 Agronomie - 2015

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 37

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l’Enseignement Supérieur


et de la Recherche Scientifique

Université KASDI Merbah, Ouargla

2ème année LICENCE AGRONOMIE

0
A

20 cm

Ck

42 cm

Rk

ELEMENTS DE COURS D’AGRONOMIE I


LE SOL DANS SON CONTEXTE AGRONOMIQUE

Par
Baelhadj HAMDI-AISSA
Professeur en science du sol & environnement

Département des Sciences Agronomiques


Université Kasdi Merbah, Ouargla
BP. 511, Ouargla 30000
e-mail : hamdi_30@yahoo.fr

Mars 2016

1
Contenu de la matière

Semestre : 4
Matière : Agronomie 1 (Eau, Sol))
Objectifs de l’enseignement : l'étudiant doit savoir les notions et la terminologie du de l’eau et
des différents sols, mode d’études et d’analyses en corrélations avec les différents écosystèmes.
Contenu du Module :
1. Introduction
- Définition du sol et le
- Rôle de l'eau en Sciences du sol
A- LE SOL
2. Les éléments constitutifs du sol
- Les constituants minéraux
- Les constituants organiques
- Les complexes colloïdaux
3. L'organisation morphologique des sols
- Les organisations élémentaires
- L'horizon pédologique
- Les profils pédologiques
- La couverture pédologique
- Le sol et l'eau
- L'atmosphère du sol
- La température du sol
- La couleur du sol
4. Les propriétés chimiques et biologiques du sol
- Les phénomènes d'échanges des ions
- Les propriétés électro-ioniques du sol
- Les organismes du sol
- Les transformations d'origine microbienne
5. Classification des sols (Notions)
- Les différentes classifications (Russe, Américaine, Française)
- Aperçu sur les sols d'Algérie et leurs relations avec le climat et la géomorphologie.

B- L’EAU
- Rôle de l’eau du sol.
- Relations entre les trois phases du sol.
- Mesure des volumes occupés par les différentes phases du sol.
- Les formes de l’eau dans le sol.
- Les forces de rétention de l’eau par le sol.
- Les états de l’eau dans le sol.
- Le potentiel de l’eau dans le sol.
- Les mouvements de l’eau dans le sol.
- Bilan de l’eau dans le sol.
- Besoin en eau des végétaux.
Travaux dirigés :
- TD 1 : Relations entre les unités de mesure utilisées en sciences des sols (Rappel et
Exercices sur les méthodes préparation des solutions d’analyse ; exercice de
conversion des unités).
- TD2 : Exercices sur l’aspect physique du sol (système à trois phases)
- TD 3 : Séance de projection de diapositives (les différents sols des classifications CPCS et
USDA).
Travaux pratiques:
- TP1 : l’analyse mécanique des sols (triangles texturaux)
- TP2 : L’humidité du Sol et pH et mesure de la densité
- TP3 : Le dosage du calcaire total (Calcimétrie) ou/et dosage de la matière organique

2
3
ELEMENTS CONSTITUTIFS ET PROPRIETES PHYSIQUES DU SOL

Pour avoir une idée sur les éléments constitutifs du sol, il suffit de prendre un
poigné du sol et le mettre en suspension dans une éprouvette ou un bécher rempli d’eau.
Après quelques minutes de sédimentation on observe le dépôt des éléments comme
suit : tous d’abord au fond de l’éprouvette se déposent les éléments grossiers suivi des
sables puis des limons ; en fin une suspension de couleur jaune orange à grise et
observer au-dessus des limons, c’est les argiles qui sont en mélange avec l’humus. A la
surface de la suspension des dépris de végétaux surnagent et qui représentent la matière
organique fraiche (figure …….). En plus des ces constituants, le sol contient du calcaire et
des oxydes de fer. Ainsi le sol est constitué de constituants minéraux et de constituants
organiques.
1. Les constituants minéraux
La granulométrie du sol se compose de deux fractions ; fractions grossière dont le
diamètre est supérieur à 2mm, on distingue : les graviers de 2mm à 2cm, les cailloux de
2 à 5cm et les blocs > à 5cm. Fraction fine ou (terre fine) dont le diamètre est inferieur à
2µm, on distingue :
Agrile : < 2µm
Limon fin : 2-20µm
Limon grossier : 20-50µm
Sable fin : 50-200µm
Sable grossier : 200-2000µm
C’est de la fraction fine que dépondent la majorité des propriétés physiques et chimiques
du sol, c’est pourquoi on s’intéresse plus à cette fraction.
1.1. La texture du sol
La texture du sol est la proportion relative des divers groupes de particules
(argile, limon et sable) qui peut exister dans la terre fine.
1.1.1. Classification de la taille des grains solides (classes
granulométriques)
Le matériau originel est généralement très hétérogène, sa composition est défini
par la proportion des différents éléments constitutifs, classé en fonction de leur taille,
pour ranger ces différentes fractions plusieurs systèmes sont utiliser à travers le monde
(tableau 1).
1.1.2. Classes texturales
En réalité, dans la nature un sol n’est jamais composé d’une seule fraction
granulométrique ; ainsi le mélange argile + limon + sable constituent une classe
texturale. C’est donc un groupement sur la base de la proportion des différentes fractions

4
présentes dans le sol. Il est évident que des sols différent seulement de quelques
pourcent d’argile, de limon ou de sable auront probablement des comportements assez
voisins. L’argile reste la fraction la plus importante qui influe sur le mélange, ainsi
l’adjectif argileux se rencontre souvent comme nom de classe texturale de plusieurs sols
qui contiennent des teneurs élevées d’une autre fraction.
Exemples : dans le triangle texturale de Jamagne (1967) (figure 1) :
- Classe texturale sable argileuse : 55 à 87% de sable, moins de 32,5% de limon et
12,5 à 30% d’argile
- Classe texturale limon sable argileuse : 35 à 55% de sable, 20 à 47,5% de limons et
17,5 à 30% d’argile

1.1.3. Détermination de la classe texturale

A) Appréciation sur terrain


Sur le terrain on peut apprécier la texture d’un sol au touché à la main.
L’argile, à l’état humide il est plastique, collant et salit fortement les doigts ; il
forme facilement les pâtons. A l’état sec il est résistant à l’écrasement.
Le limon, à l’état humide il salit peu les doigts et forme difficilement les pâtons. A
l’état sec il donne l’aspect de douceur comme le talc.
Le sable fin, il donne une certaine impression de rugosité entres les doigts.
Le sable grossier est visible à l’œil nu.
B) Méthodes au laboratoire
- Méthode sédimentométrique (de la pipette de Robinson-Köhn ou
Anderson)
Cette méthode consiste à prélever dans une suspension en cours de
sédimentation, à une profondeur choisie (généralement 10cm) et à intervalles de
temps bien déterminés, une fraction de la suspension à l’aide d’une pipette de 20ml.
Après séchage de l’échantillon à l’air libre, tamiser à 2mm (pour éliminer les
éléments grossiers et débris végétaux) et détruire les ciments (humus et calcaire),
l’échantillon est ensuite mise en suspension avec l’hexamétaphosphate de sodium. En
suite, on procède à la détermination des fractions granulométriques selon les
principes et les méthodes de sédimentation.
La vitesse de sédimentation des particules est donnée par la loi de Stokes (1851) :
4
Force de gravité Fg = 𝝅𝝅 r3 (𝝆𝝆𝝆𝝆 − 𝝆𝝆𝝆𝝆) g
3
r : rayon des particules sphériques (cm)
g : constance de gravité ( = 981 cm.s-2 )
𝜌𝜌𝜌𝜌 : masse spécifique des particules solides (g.cm-3) (environs de 2,65 g.cm-3)

5
𝜌𝜌𝜌𝜌 : masse spécifique du fluide de dispersion (g.cm-3) (= 1 g.cm-3)

Force de freinage Fr = 6 𝝅𝝅 𝜼𝜼 𝒓𝒓 𝑽𝑽
V : vitesse de chute de particule (cm.s-1)
𝜂𝜂 : viscosité de fluide de dispersion (g.cm-1.s-1) (= 0,01 à 25°C)
r : rayon des particules sphériques (cm)

à l’équilibre Fr = Fg
𝟐𝟐 (𝝆𝝆𝝆𝝆− 𝝆𝝆𝝆𝝆) 𝒈𝒈 𝒓𝒓²
ainsi : 𝑽𝑽 = 𝟗𝟗 𝜼𝜼

V = k.r²
le temps de sédimentation peut être calculé en fonction des tailles de particules (r) par la
relation suivante : h = V.t
h : hauteur de chute (cm)
V : vitesse de chute de particule (cm.s-1)
t : temps (s)

La loi de Stokes n’est applicable que pour les particules < 20µm (agrile et limon
fin). Les sable fin et grossiers sont séparés par tamisage, et le limon grossier par
différence.

- Méthode densimétrique (méthode de Mariaux)


Cette méthode est basée sur la variation de la masse volumique de la suspension
de terre au cours de la sédimentation : 𝝆𝝆 = 𝑴𝑴/𝑽𝑽
M = Ms + Me
Volume de la suspension V = Vs + Ve
Vs = Ms/ 𝝆𝝆𝝆𝝆
Ve = Me/ 𝝆𝝆𝝆𝝆
Pendant la sédimentation la densité de la suspension diminue, car les particules
solides se précipitent vers le fond de l’éprouvette et à la fin de sédimentation il reste
dans la partie supérieure que le liquide avec une densité ~ 1. Par des abaques spéciaux
on peut déterminer les diamètres des particules en connaissant les densités mesurées
dans des temps bien précis.
Un autre abaque peut nous permettre de déterminer le pourcentage de chaque
fraction (argile et limon) en connaissant les densités de la suspension et la densité de la
solution témoin.

- Représentation des résultats

6
Soit un échantillon du sol constitué de :
20% d’argile,
8% de limon fin
22% de limon grossier
38% de sable fin
12% de sable grossier

a) Digramme linéaire

sable 50% limon 30% argile 20%

b) Présentation par histogramme

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
argile limon sable

40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
argile limon fin limon sable fin sable
grossier grossier

c) Triangle texturale
Plusieurs abaques triangulaires sont utilisés à travers le monde, les plus utilisés sont :
- Triangle de GEPPA (1967) (figure 1)
- Triangle de l’USDA (2010)(figure 2)

7
Représentation triangulaire de la texture du sol

20%

30%

Figure 1. Triangle textural GEPPA (1967)

Très lourde : Limoneuse :


AA : d’argile LSA : de limon sablo-argileux
A : argileuse L : limoneuse
LL : de limon

Lourde : Légère :
As : d’argile sableuse S : sableuse
Als : d’argile limono-sableuse Sl : de sable limoneux
Al : d’argile limoneuse LS : de limon sableux
AS : argilo-sableuse Très légère :
LAS : limono-argilo-sableuse SS : de sable
La : de limon argileux

Moyenne sableuse :
Sa : de sable argileux
Sal : de sable argilo-limoneux

Exemple : L’échantillon du sol a une texture moyenne, sable argilo-limoneux (Sal)

8
30%

20%

50%

Triangle textural de l’USDA (2010)

Exemple : L’échantillon du sol a une texture équilibrée (loam)

9
50%

20%

30%

Exemple : L’échantillon du sol a une texture limono-sableuse (limons moyens sableux


LMS)

10
d) Courbes cumulatives
La représentation de la granulométrie par courbes cumulative est utilisée dans le cas d’utilisation de
la méthode densimétrique.

Figure 3. Courbes granulométriques cumulatives

e) Courbes verticaux
La présentation du profil texturale peut être réalisée pour une ou plusieurs fractions
granulométriques

0 10 20 30 40 50 60 70 (%)
0

20

40

60

80

100

argile sable limon


120

Profondeur (cm)

11
1.1.4. Propriétés physiques, chimiques et agronomiques des fractions
granulométriques

Les sables

Un sol est considéré sableux lorsque le taux de sable est supérieur à 55%. Les sables grossiers (0,2-
2mm) sont plus ou moins stériles de point de vue chimique surtout lorsqu’ils sont de nature
quartzeuse. Ils diminuent la cohésion des terres et le sol est plus poreux, donc de faible capacité de
rétention en eau. La terre a tendance à devenir moins compacte et légère à travailler (sol léger) mais
son action abrasive s’accroit sensiblement si le sable est siliceux.

Les sables fins (0,05-0,2mm) peuvent renfermer certains éléments nutritifs. Ils ont une capacité de
rétention en eau plus élevé, mais ils sont mois perméables. Les sables fins ont tendance à combler les
vides entre les particules plus grande, ainsi ils favorisent la compaction.

Les limons

Les particules limoneuses (0,002-0,05mm) sont constituées de plusieurs matériaux qui contiennent
des réserves importantes en éléments nutritifs non utilisables directement. Les limons et les sables
fins présentent un inconvénient principale qui est l’instabilité structurale, ces sont des agents qui
diminuent la perméabilité et favorisent le tassement ; en quantité trop grande ils diminuent la
stabilité de la structure, d’où leur rôle dans la battance du sol (formation des croutes de battance)
qui favorise de déclanchement de l’érosion du sol.

Les limons ont une capacité de rétention en eau élevée, l’eau est facilement utilisable.

Les argiles

La fraction argileuse (particules inférieures à 0,002mm) est constituée essentiellement des minéraux
argileux et des composés amorphes. C’est la fraction la plus active de point de vu physique et
chimique. Les argiles donnent au sol sa capacité de rétention en eau, sa plasticité, sa cohésion ce qui
rend la terre difficile à travailler (sol lourd) mais plus résistante à l’érosion. Chimiquement les argiles
ont une capacité d’échange cationique très importante avec le milieu, ceci est du à leur surface
spécifique qui est très élevé et à la finesse des particules. Il est évident que l’intensité des propriétés
varie suivant leur nature minéralogique et l’état d’humectation.

6𝐴𝐴² 6
Surface spécifique S (en cm²/g) = =
𝐴𝐴𝑥𝑥 3 𝐴𝐴

A S
(arête du cube) (Surface
spécifique)
1cm 6cm²
1mm 60 cm²
0,1mm 600 cm²
0,01mm 6000 cm²
1µm 6 m²
0,1µm 60 m²
10nm 600m²

12
Figure 4. Change in surface area as a cube-shaped rock is repeatedly fractured (Schaetzl
and Anderson, 2005)

Figure 5. relation entre la taille des particules et la surface spécifique du sol


(Schaetzl and Anderson, 2005)

13
1.1.5. La texture et les propriétés agronomiques du sol
En réalité, il est difficile de tirer des conclusions générales pour définir les types de
texture qui permettent une meilleure croissance des végétaux et les indications que
constituent la littérature sont peu précises, car les particules de différentes tailles
peuvent se manifester au sein du sol d’une manière très complexe en relation avec leur
tailles, leur formes et leurs nature ; en plus de l’effet des autres composés et substances
qui existent dans le milieu. Il faut aussi tenir compte des facteurs externes au sol,
notamment les conditions climatiques.

Quelques propriétés de terres liées à la granulométrie


Mariaux (1958)
log10 K = 2,31 – 0,0045 F
log10 K = 2,44 – 0,32 (L/A)

K : coefficient de perméabilité (cm.h-1)


F : fraction < 50µm
A : argile (%)
L : limon (%)

Bosquet et Henin (1964)


- Seuil de fendillement (le sol a tendance à se fissuré) si : 2A+L > 60
- Seuil d’effritement (le sol a tendance à s’effriter) si : 12A + 20L + Sf –Sg < 240
- A : argile (%)
- L : limon (%)
- Sf : sable fin (%)
- Sg : sable grossier (%)

Texture et pourcentage de l’eau utile dans les sols de Brenu (Périgaud, 1963)

Texture Eau utile (%)


Sable grossier et graveleux 5-7
Argile sableux (40 à 60% d’agile) 9-20
Argile plastique 11-14
Sable-limoneux (10 à 18 d’argile et de matière organique) 13-20

Texture et conductivité hydraulique


Dans la loi de Darcy : Q = KAH/L
QL=KAH

14
K=QL/AH

K : conductivité hydraulique (cm/mn)
Q : flux d’eau (cm3/mn)
L : épaisseur de la colonne du sol (cm)
A : surface de la section du sol (cm)
H : hauteur de la colonne d’eau (cm)

Under saturated conditions


Darcy’s law: J sat = KsatH/z
J sat : vertical flux of water
z: past depth
Ksat is the saturated hydraulic conductivity
H is the hydraulic head difference

Hydraulic Conductivity K
Soil texture cm/hr mm/hr in/hr
Sandy loam 2.59 25.9 1.02
Loam 1.32 13.2 0.52
Silt loam 0.69 6.9 0.27
Sandy clay loam 0.43 4.3 0.17
Clay loam 0.23 2.3 0.09
Silty clay loam 0.15 1.5 0.06
Sandy clay 0.13 1.3 0.05
Silty clay 0.10 1.0 0.04
Clay 0.05 0.5 0.02

Categories Infiltration rates I


cm/hr in/hr
High > 2.50 > 1.0
Medium 2.50 - 1.25 1.0 - 0.5
Low 1.25 - 0.25 0.5 - 0.1
Very low < 0.25 < 0.1

Texture et calcul des drainage


𝑲𝑲 𝐭𝐭
𝐄𝐄² = 𝟒𝟒, 𝟔𝟔𝟔𝟔 −
𝑼𝑼 ( 𝟏𝟏 − 𝟏𝟏 )
𝒏𝒏 𝒏𝒏𝒏𝒏
E : écartement entre drains (m)
n0 : niveau initial de la nappe (m)
n : niveau final de la nappe (m)
t : temps requit pour un rabattement (s)
U : porosité de drainage
U = P – Hv
P : porosité
Hv : humidité volumique

15
Texture et rendement de cultures
Influence de la teneure en argile sur le rendement de la betterave à sucre (Joret, …

Argile (%) 6,5 7,5 8 15 17,5 20


Rendement (T/ha) 34,5 35,2 36,5 37,3 38,4 38,5

Texture et fertilité du sol


Teneurs en azote et en matière organique (M.O.)des terres en bon état de culture
(Hébert in Henin, 1969)

Argile (%) Azote (‰) M.O. (%)


<5 0,94 1,88
5,5-10 1,14 2,28
10,1-15 1,16 2,32
15,1-20 1,22 2,44
20,1-25 1,33 2,66
>25 1,65 3,3

Références
Stokes GG (1851) On the effect of the lateral friction of fluids on the motion of pendulums. Trans. Cambridge
Phil. Soc., 9, 8–106

Schaetzl, R. and Anderson, S. 2005. Soils: Genesis and Geomorphology,Ed. cambridge university press,
817p

Chesworth, W. 2008. Encyclopedia of soil science. Ed. Springer. 902p

16
LE CALCAIRE

Ce qu’on appel couramment calcaire c’est le carbonate de calcium CaCO3, c’est un


constituant très rependu dans les régions méditerranéenne et désertiques. Il y deux
raisons principales :
- Les roches de ces régions sont fréquemment carbonatés : calcaire dolomitique,
marnes, etc...
- Le climat semi-aride, aride et désertique où le régime pluviométrique est peut
favorable à un entrainement profond des solutions

Le CaCO3 est très peu soluble dans l’eau (0,015 g.L-1 à 20°C), mais sa solubilité
augmente en présence du CO2, et en fonction de la température.

1.2. Dynamique du calcaire dans le sol


Il y a souvent un enchainement de phénomène de dissolution et de reprécipitation
de CaCO3 dans le sol par la réaction suivante :
CaCO3 + H2O + CO2 Ca(HCO3)2
CaCO3 + H2CO3 Ca(HCO3)2
-1
(solubilité de 0,015 g.L ) (solubilité de 0,14 g.L-1)

avec H2O + CO2 H2CO3 (acide carbonique)

H2CO3 → H+ + HCO3− bicarbonate


H+ + HCO3− + CaCO3 → Ca2+ + 2HCO3−

Le Ca(HCO3)2 (bicarbonate de calcium) est plus soluble, donc entraîné par les
eaux, dans le sol et dans le paysage. C’est principalement le calcaire actif (en fines
particules de 50 à 100μm de Ca CO3) qui est susceptible d’être facilement solubilisé.
Le résultat de ce phénomène est l’individualisation du calcaire dans le sol et il
forme ce qu’on appel les horizons d’accumulation calcaire (horizons calcaires ou horizons
calciques et/ou pétro-calciques) Ak, Bk, Ck ou Aca, Bca, Cca

17
Calcaire (%)

0 10 20 30 40 50 60 70
0

20

40

60

80
Profil calcaire Profil calcaire
peu différencié très différencié
100

120

Profondeur (cm)

Figure 1. Profils calcaires

Figure 2. Schéma de distribution du calcaire dans les pédo-paysages méditerranéens

18
Figure 3. Depth distributions of organic carbon and CaCO3 for a microbasin and
microknoll in a Texas Vertisol. After Newman (1983). (In. Schaetzl and Anderson, 2005)

Figure 4. Chemical reactions involved in the dissolution and reprecipitation of soil


carbonate, and a general model of the formation of calcic horizons (Schaetzl and
Anderson, 2005)

19
Figure 6. Relationships pertaining to the solubility of CaCO3 in soils. (a) Solubility of
CaCO3 in relation to the pH of the equilibrium solution. (b) Solubility of CaCO3 at
different temperatures. After Arkley (1963) (In. Schaetzl and Anderson, 2005)

Figure 7. Relationships between the observed depth to the top of the zone of secondary
carbonates and mean annual precipitation. (a) After Jenny (1941b). (In. Schaetzl and
Anderson, 2005)

20
Tableau I. Effect of pH on the solubility of CaCO3 IN WATER (FAO, 1988)

pH Solubility of CaCO3 me/l


6.21 19.3
6.50 14.4
7.12 7.1
7.85 2.7
8.60 1.1
9.20 0.8
10.12 0.4

1.3. Formes d’accumulations calcaires dans le sol


Dans les sols calcaires on peut distinguer les formes suivantes :
- Accumulations diffuses
Le calcaire est sous forme diffuse dans le profil, non observable à l’ œil nu, il peut s’ individualiser sous
forme de pseudo-mycéliums dans les vides et fissures du sol.
- Taches pulvérulentes (amas friables)
C’ est des amas de faible cohésion, elles sont sous forme de taches blanchâtres, pulvérulentes à l’ état sec
- Nodules calcaires
Le calcaire s’ individualise sous forme de granules de formes arrondies plus ou moins durcies
- Encroutements calcaires
Formations massives et tufeuses à fortes concentrations en calcaire. Selon leur consolidations on
distingue :
les encroutements massifs (pulvérulents)
les encroutements nodulaire
les encroutements feuilletés
- Croutes calcaires
Accumulation du calcaire sous forme feuilletée très induré et fortement cristallisé, d’ épaisseur de
quelques millimètres à plusieurs centimètres ; généralement elles sont discontinues.
- Dalles calcaire
La dalle calcaire est constituée d’ une ou de plusieurs feuillets très dures compactes et continue (horizon
pétro-calcique), d’ épaisseur de 10 à 20cmou plus.

1.4. Effets édaphiques du calcaire


La calcaire est considéré une source principale de calcium qui trouve son
importance dans la nutrition des plantes. Chimiquement, le calcium est un agent de
stabilisation de la structure du sol (stabilisation des composés humiques et floculation
des argiles grâce aux ponts calciques). Sur le plan physico-chimique les carbonates et
bicarbonates de calcium augmentent le pH du sol, ce qui est défavorable à la
solubilisation du phosphore. L’augmentation du pH influe négativement sur l’activité
biologique du sol.

21
Un taux trop élevé de calcaire peut avoir comme conséquence une rétention trop
importante de certains éléments, qui ne sont alors plus disponibles pour les plantes. C’est
notamment le cas du phosphore et du fer, élément qui intervient dans la synthèse des
éléments organiques indispensables à la vie des plantes.
Les coutes et les dalles calcaires constituent un obstacle vis-à-vis de
développement racinnaie des plantes (exemple du barrage vert).

Le facteur édaphique dans la distribution des formations végétales :


- une garrigue : Formation végétale basse (< 2 mètres) plus ou moins ouverte,
composée en grande partie d’arbustes, d’arbrisseaux et de sous-arbrisseaux, résultant de
la régression de la forêt méditerranéenne, le plus souvent par incendie ou surpâturage,
sur sol généralement calcaire.

- Les plantes qui acceptent un excès de calcaire dans le sol sont dites calcicoles.
Elles ont la capacité de pouvoir continuer à absorber les éléments indispensables, comme
le fer et le magnésium, même en présence d’une forte proportion de calcaire. A l’inverse,
les autres sont dites calcifuges.

3.4. Dosage du calcaire


- Le calcaire total est dosé par la méthode au calcimètre de Bernard. Le principe de la méthode est basé sur la
réaction suivante :
CaCO3 + 2HCl CO2gas + CaCl2
- Le calcaire actif est dosé par la méthode de Drouineau et Galet utilisant l’ oxalate d’ ammonium
(NH4)2C2O4

Tableau II. Quelques éléments d’interprétation de la teneur en calcaire total

CaCO3 total (%) Qualification du sol


CaCO3T ≤ 5% Sol non calcaire
5 < CaCO3T ≤ 12,5% Sol faiblement calcaire
12,5 < CaCO3T ≤ 25% Sol modérément calcaire
25 < CaCO3T ≤ 50% Sol fortement calcaire
CaCO3T > 50% Sol très fortement calcaire

Références
Schaetzl, R. J. and Anderson, S. 2005. Soils: Genesis and Geomorphology. Cambridge
University Press, 817 pages

22
LE GYPSE
Le gypse est la forme hydratée de sulfate de calcium CaSO4.2H2O. Ce minérale est
couramment rencontré dans les sols des milieux arides et semi-arides dans le monde :
Afrique du nord, Afrique de sud, Iraq, Iran, Somalie, Espagne, Australie, Asie centrale,
Arizona (USA). Le minérale est souvent cristallisé sous forme bi-pyramidique et de tailles
variables d’une dizaine de microns à quelques millimètres. Il est plus soluble que le
calcaire ; sa solubilité est de 2,6 g.L-1 d’eau à 25°C, soit 1,2 Tonne.ha-1 (1ha =
2000 Tonnes) à humidité de 20%.

1.5. Relation gypse – sels solubles

C.E. (dS.m-1) Gypse


>90 Absent
60-90 Rare (résiduel)
30-60 Fréquent ou petite quantité (25%)
<30 Accumulé

Le produit ionique (Ca2+) (SO42-) ne réalise pas quand la conductivité électrique


est supérieure à 60 dS.m-1.

Figure 1. Relation gypse – sels solubles

23
Figure 2. Gypsum (CaS04·2H20) solubility data demonstrating the ionic strength effect
(salt effect, NaCl) and complexation effect (MgCl2) (from Tanji, 1969b, with permission).
(in. Evangelou, 1998)

Figure 3. The effect of particle size on the solubility of gypsum in water (FAO,
1990)

1.6. Relation gypse – calcaire

24
Figure 4. Relationship between gypsum and calcium carbonate contents in
different soils of Tunisia, affected by gypsum surface crusts. (FAO, 1990)

1.7. Origine du gypse


Le gypse dans le sol peut avoir plusieurs origines :
- une origine géologique de la roche mère
- le gypse d’origine de nappe est favorisé par trois facteurs, présence de nappe
proche de surface du sol, eaux de nappes proches de saturation vis-à-vis du gypse et
températures élevées favorisant l’évaporation
- le gypse d’origine éolienne par transport de particule en poussière par le vent et
déposées en surface du sol pour constituer par la suite un horizon gypsique (cas les
lunettes de pseudo-sable autours des chotts en des sebkhas)
- dans le sol le gypse peut être le résultat de différentes réactions chimiques au
cours des processus pédogénétiques :
H2SO4 + CaCO3 + H2O ------→ CaSO4.2H2O + CO2
CaCl2 + MgSO4 ------→ CaSO4.2H2O + CO2

3.3. Caractéristiques des accumulations gypseuses

25
L’accumulation de gypse dans le sol donne naissance à des horizons
d’accumulation secondaire de gypse, horizons gypsiques ou ptrogypsiques, symbolisés
Ay, By et Cy (ou Acs, Bcs et Ccs).
Les accumulations gypseuses se caractérisent par l’absence de liaison des cristaux
de gypse avec les autres constituants du sol, et l’envahissement des concentration
calcaires (croutes, encroutements et dalles), ceci grâce à la solubilité de gypse et à sa
force pression de cristallisation (1100 Kg/cm²).
Le résultat du processus de déshydratation et de rehydratation du gypse est
l’expansion et la déformation mécanique du matériau pédologique

CaSO4.2H2O <----- CaSO4.H2O <----- CaSO4.1/2H2O <----- CaSO4


gypse hémihydrate bassanite anhydrite

Le gypse peut s’accumuler sous plusieurs formes :


- Accumulations diffuses
Le gypse est sous forme diffuse dans le matériau pédologique, non observable à l’ œil nu.
- Les cristallariats
Ils constituent la fraction la plus importante de l’ encroutement. Les cristaux sont de formes variables :
lenticulaire, allongée, bi-pyramidique, fibreuse, irrégulière, …etc).
- Nodules de gypse (0,8mm à 2cm)
Il s’ agit généralement d’ un assemblage de micro-cristaux imbriqués en mosaïque dans la porosité du sol.
- Rose de sable
Il s’ agit d’ un assemblage imbriqué de gros cristaux lenticulaires de gypse (de l’ ordre de mm ou cm) en forme
d’ une rose « rose de sable ».

3.4. Conséquence d’un excès de gypse


Le gypse pose beaucoup de problèmes d’ordre analytiques : granulométrie (à
cause de floculation des argiles de le cation Ca2+), mesure de l’humidité du sol (à cause
des molécules H2O de constitution), …etc.
Sur le plan édaphique il semble que le gypse ne présente pas une contrainte
majeure chimiquement, néanmoins il influe négativement sur la capacité d’échange
cationique du sol. Cependant de point de physique, des teneurs élevés en gypse risquent
le colmatage de la porosité du sol. Les croutes gypseuses (horizons petro-gypsiques)
présentent un obstacle physique vis-à-vis du développement des racines des plantes.
Sur le plan écologique les sols gypseux favorise le développement d’une
végétation adaptée dite « gypsophyte ».

Tableau I. Relation entre la capacité d’échange cationique (CEC) et la teneur en


gypse de quelques sols de la vallée de Balikh en Syrie (FAO, 1990)

26
Gypse (% ) CEC (méq/100 g)
0 24
10 21
25 18
50 11
75 5

Tableau II. Les travaux de Boyadgiev (1975) dans le région d’ El-Hodna ont proposé des coefficients de baisse
de productivité selon les teneurs en gypse (FAO, 1990)

Gypse (% ) Coefficients
>50 0,3
50-25 0,6
25-15 0,8
15-5 0,9
<5 1

3.5. Dosage de gypse


Plusieurs méthodes sont proposées, la plus utilisée est la méthode gravimétrique ; elle est basée sur le
principe de précipitation des sulfate par le chlorure de baryum BaCl 2 selon la réaction suivante :
CaSO4 + BaCl2 ------→ BaSO4 (précipité) + CaCl2

Tableau III. Quelques éléments d’interprétation de la teneur en gypse dans le sol (selon
Barzanji (1973) dans les sols de l’Iraq in FAO, 1990)

Gypse (%) Qualification du sol


<0,3 non gypseux
0,3-10 Faiblement gypseux
10-15 Moyennement gypseux (inhibe le développement des racines)
25-50 Fortement gypseux (minimise le développement des racines, non recommandé à
l’agriculture irriguée)

27
LES SELS SOLUBLES
On entend par sels solubles tous les sels dont la solubilité est supérieure à la solubilité du gypse (2,6
g.L-1 d’eau à 25°C). Les sels solubles résultent de la combinaison de cations (Ca2+, Mg2+, K + et Na+, …) et
d’ anions (SO42-, Cl -, HCO3-, CO32-, NO3-, …), ainsi selon leurs nature géochimique on les classe les sels simples
comme suivant :
- Chlorures : KCl, MgCl 2, NaCl, CaCl 2
- Sulfates : K 2SO4, MgSO4, Na2SO4,
- Carbonates : K 2CO3, MgCO3, Na2CO3, CaCO3
- Bicarbonates : KHCO3, Mg(HCO3)2, NaHCO3, Ca(HCO3)2
- Nitrates : KNO3, Mg(NO3)2, NaNO3, Ca(NO3)2 , NH4NO3

D’ autres sels complexes plus ou moins hydratés peuvent exister dans le sol comme Na2SO4.10H2O,
CaSO4.0,5H2O, KNaSO4 ...etc. Les nitrates sont souvent d’ origine anthropique issus d’ une sur-utilisation des
engrais.

4.1. Solubilité des sels solubles

Tableau IV. Solubilité dans l’ eau de quelques sels ente 0 et 30°C en g.Kg-1 de solution (Servant, 1975 in
Halitim, 1988)
Tempér atur e (°C) NaCl CaCl 2 M gCl 2 Na2SO4 CaSO4 M gSO4
0 263,4 373 346 44,9 1,756 211
10 263,6 394 349 82,6 1,926 263
20 264,4 427 351 160,2 2,016 262
30 267,2 535 365 325 2,120 313

Tableau V. Solubilité des sels rencontrés fréquemment dans les sols (V.L. Hausenguiler in Dekkiche, 1987)
Sel Solubilité dans l’ eau du sol
(Tonne/ha)
NaCl 144
Na2SO4 146
Na2CO3 28
NaHCO3 28
MgCl 2 212
MgSO4 108
MgCO3 0,04
CaCl 2 240
CaSO4.2H2O 1,2
CaCO3 0,004

28
4.2. Origines des sels solubles
Les sels solubles ont plusieurs origines :
- de la roche mère, particulièrement les matériaux d’ origine marine
- des nappes phréatiques chargées en sels
- dans le sol l’ altération des silicates donne naissance à des ions libres et des acides et bases
(hydroxydes) : acide + base ------→ sel + eau
bases : NaOH, Ca(OH)2, Mg(OH)2 ------→ Ca2+, Mg2+, Na+
acides : HCl, H2SO4 ------→ Cl-, SO42-
la combinaison des ces cations et anions donne naissance à des sels : Na2SO4, NaCl, MgSO4

4.3. Dynamique des sels dans le sol (titre)

4.3.1. Salinisation primaire et salinisation secondaire


La salinisation est dite primaire lorsque le sol est naturellement salé, le processus de salinisation résulte
de l’ altération de la roche mère salées (évaporites …) ou lié aux facteurs topographique (relief) endoréique (cas
des Chotts et des Sebkhas).
La salinisation est dite primaire lorsque le sol est affecté par des sels non formés in-situ (allochtones)
par les eaux d’ irrigation, par remonté des eaux de nappes salées ou résultent d’ une sur fertilisation des sols.

Figure 1. Salinisation primaire dans les basins endoréïques (sebkha et chott) (In.
Bio-Gro’s Complete Fertility System – Alkaline, Saline and Sodic Soils)

29
4.3.2. Les profils salins
…….
……

4.3.3. Estimation de la salinité des sols


a) L a salinité globale
La salinité est estimée par l’ aptitude de l’ extrait de la solution du sol à conduire un courant électrique ;
ainsi la salinité du sol est exprimée en conductivité électrique (CE) qui dépend directement de la concentration
ionique de la solution. L’ unité de mesure de la CE est le déci-siemence par mères (dS.m-1) ou en milli-mhos par
centimètre (mmhos.cm-1), (1dS.m-1 = 1 mmhos.cm-1).
-1
Salinité en mg.L = 640 × CE (dS.m-1)

La CE est mesurée sur un extrait de pâte saturée du sol. Cette méthode est fiable mais elle est lente. La
CE peut être mesurée sur des extrait dilués du sol, où le rapport sol/eau = 1/1, 1/2, 1/5 ou 1/10. Cette technique
est très utilisée dans les sols sableux qui ne peuvent pas fabriqués une pâte saturée. Les valeurs de CE obtenus
par extrait de pâte saturée sont toujours plus élevés que celles obtenues par les extraits dilués. Ainsi il est
recommandé de prendre en considération la méthode utilisée dans l’ interprétation des résultats (voir les tableaux
d’ interprétation, échelle de salure).

Tableau VI. SOIL SALINITY CLASSES AND CROP GROWTH (FAO, 1988)

Conductivity of the
Soil Salinity Class Effect on Crop Plants
Saturation Extract (dS/m)
Non saline 0-2 Salinity effects negligible
Slightly saline Yields of sensitive crops may
2-4
be restricted
Moderately saline Yields of many crops are
4-8
restricted
Strongly saline Only tolerant crops yield
8 - 16
satisfactorily
Very strongly saline Only a few very tolerant crops
> 16
yield satisfactorily

Tableau VII. Interpretation of the saturated paste soluble salts test (Dahnke and
Whitney, 1988).

Degree of Salinity Electrical Conductivity (mmhos cm-1 -)


Non-saline 0.0 2.0
Slightly Saline 2.1 - 4.0
Moderately Saline 4.1 - 8.0
Strongly Saline 8.1 - 16.0
Very Strongly Saline 16.1 +

Tableau VIII. Interpretation of the soluble salts test, [1:1 (V:V) soil:water extract]
(Dahnke and Whitney, 1988).

30
Degree of Salinity
Soil texture Non- Slightly Moderately Strongly Very Strongly
saline Saline Saline Saline Saline
Coarse sand to loamy sand 0-1.1 1.2-2.4 2.5-4.4 4.5-8.9 9.0+
Loamy fine sand to loam 0-1.2 1.3-2.4 2.5-4.7 4.8-9.4 9.5+
Silt loam to clay loam 0-1.3 1.4-2.5 2.6-5.0 5.1-10.0 10.1+
Silty clay loam to clay 0-1.4 1.5-2.8 2.9-5.7 5.8-11.4 11.5+

Tableau IX. Interpretation of the soluble salts test, [1:2 (V:V) soil:water extract]
(Dellavalle, 1992b).

Degree of Salinity Electrical Conductivity (mmhos cm-1 -)


Non-saline <0.40
Very Slightly Saline 0.40-0.80
Moderately Saline 0.81-1.20
Saline 1.21-1.60
Strongly Saline 1.61-3.20
Very Strongly Saline >3.20

b) Natur e de salinité
Affin de déterminer la nature géochimique de la salinité il faut faire un bilan ionique de la solution de
sol en dosant les cations (Ca2+, Mg2+, K + et Na+, …) et d’ anions (SO42-, Cl -, HCO3-, CO32-, NO3-, …).

c) Par amètr es associés à la salinité (ESP et SAR)


ESP : exchangeable sodium percentage
L’ ESP exprime le taux de sodium échangeable sur le complexe adsorbant
𝑁𝑁𝑁𝑁 é𝑐𝑐ℎ𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎 é𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎 (𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 / 𝑔𝑔 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 ) 𝑁𝑁𝑁𝑁 (𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 / 𝑔𝑔 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 )
ESP (%) = .100 ou ESP (%) = .100
𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 é 𝑑𝑑 ′ é𝑐𝑐ℎ𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎𝑎 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 (𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 / 𝑔𝑔 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 ) 𝑇𝑇 (𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 / 𝑔𝑔 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 )

Tableau X. Exchangeable Sodium Percentage (ESP) and sodicity hazard (FAO, 1988)

Approx. ESP Sodicity hazard


< 15 None to slight
15 – 30 Light to moderate
30 – 50 Moderate to high
50 – 70 High to very high
> 70 Extremely high

31
Figure 2. Schematic diagram showing the relative hydraulic conductivity of a soil as affected
by increasing ESP (FAO, 1988)

Sodium adsorption ratio (SAR)


Cet indice de risque sodisation est mesuré dans la solution du sol ou dans une
eau d’irrigation
(𝑁𝑁𝑁𝑁 +)
SAR =
�(𝐶𝐶𝐶𝐶2+ + 𝑀𝑀𝑀𝑀2+ )/2
les concentrations sont exprimées en mmol.L-1

Tableau XI. Salt-Affected Soil Classification (Lamond and Whitney, 1992)


Classification Electrical Soil Exchangeable Soil Physical
Conductivity pH Sodium Condition
(mmhos/cm) Percentage
Saline >4 < 8.5 < 15 Normal
Sodic (alkali) <4 > 8.5 > 15 Poor
Saline-sodic >4 < 8.5 > 15 Normal

Le SAR d’une d’irrigation traduit la propriété qu’a cette eau de modifier la


proportion des cations échangèables d’un sol, en particulier le sodium.

32
Figure ……… classification des eaux d’ irrigation (Diagramme de Riverside, ……)

33
Tableau …….. Influence de la texture du sol et de la profondeur de la nappe sur la vitesse de rementée
capillaire maximale (mm/jour) (d’ après C. Van Denberg et W.C. Visser, 1964, in Servant 1975)

Texture
Distance de la nappe (cm) Argileuse et argilo limoneuse limineuse Limon sableux Sable
25 10 Élevée Très élevée 10
40 4 10 Très élevée 2,5
50 2,5 4 Élevée 1
75 1 1 Élevée 0,5
100 0,5 - 10 0,2
150 0,2 - 1-4 -
200 - - 0,5-1 -

4.3.4. Effets édaphiques de la salinité

L’ accumulation des sels solubles dans le sol crée plusieurs problèmes :


a) Les sels solubles augmentent la concentration de la solution du sol en ions libres ; ceci augmente la
pression osmotique ce qui défavorise l’ absorption de l’ eau par les racines :
Pression Osmotique (en bars) = k . CE (en dS.m-1)
k = 0,36 pour NaCl
k = 0,30 pour Na2SO4
k = 0,28 pour MgSO4

b) La sodisation à ESP > 15% (taux élevée en Na+) favorise l’ instabilité des propriétés physiques du sol
(dispersion des agriles, baisse de permiabilité, instabilité de la structure)
c) La salinité est associée souvent à l’ augmentation du pH (l’ alcalinisation = pH > 8,5) notamment lorsque
les sels dominants sont de type NaHCO3 , Na2CO3 , cette augmentation de pH défavorise la
disponibilité de quelques éléments nutritifs comme le phosphores et les oligo-éléments (Fe, Cu, Mn, Zn,
...).
d) Une forte concentration en Na+ défavorise l’ absorption du Ca et Mg
e) Les fortes concentrations en sels solubles risquent la toxicité des plantes et des êtres vivants dans le sol
notamment en sodium, chlore et en bore
f) Le milieu édaphique salé et/ou sodique et/ou alcalin est défavorable à l’ activité biologique
g) Dégradation des sols par érosion (hydrique et éolienne)

34
35
Tableau XII. Relative Tolerance of Certain Plants to Saline Soils (In. Bio-Gro’s
Complete Fertility System – Alkaline, Saline and Sodic Soils)

Tolerant Moderately Tolerant Moderately Sensitive Sensitive


Barley, grain Barley, forage Alfalfa Almond
Bermuda grass Beet, garden Arborvitae Apple
Bougainvillea Broccoli Boxwood Apricot
Cotton Brome grass Broad bean Azalea
Date Cow pea Cauliflower Bean
Elm Fescue, tall Cabbage Blackberry
Locust Fig Celery Boysenberry
Natal plum Harding grass Clover, alsike Burford holly
Nutall alkali grass Honeysuckle Ladino, red, Strawberry Carrot
Berseem
Oak Hydrangea Celery
Olive Juniper Dogwood
Rescue grass Kale Corn Grapefruit
Rosemary Mandarin Cucumber Hibiscus
Rugosa Orchard grass Dallis grass Larch
Salt grass Oats Grape Lemon
Sugar beet Pomegranate Juniper Linden
Tamarix Privet Lettuce Onion
Wheat grass, crested Rye, hay Pea Orange
Wheat grass, fairway Ryegrass, perennial Peanut Peach
Wheat grass, tall Safflower Radish Pear
Wild rye, altai Sorghum Rice, paddy Pineapple
Wild rye, Russian Soybean Squash Plum, prune
Willow Squash zucchini Sugarcane Potato
Sudan grass Sweet clover Raspberry
Trefoil, birdsfoot Sweet potato Rose
Wheat Timothy Star jasmine
Wheat grass, western Turnip Strawberry
Vetch Sugar maple
Viburnum Tomato

36
Figure 3. Relative salt tolerances of agricultural crops. Source: Adapted from R. S. Ayers
and D. W. Westcot. 1985. Water Quality for Agriculture. FAO Irrigation and Drainage
Paper 29, Rev. 1. Rome: Food and Agriculture Organization of the United Nations. (in.
National Academy of Sciences. 1993)

Référ ences

Dahnke, W.C and D.A. Whitney. 1988. Measurement of Soil Salinity. pp. 32-34. In W.C.
Dahnke (ed.) Recommended chemical soil test procedures for the North Central
Region. North Dakota Agric. Exp. Stn. Bull. 499.
Dellavalle, N.B. (ed.). 1992b. Determination of specific conductance in supernatant 1:2
soil:water solution. In Handbook on Reference Methods for Soil Analysis. Pp. 44-
50. Soil and Plant Analysis Council, Inc. Athens, GA.
FAO, 1988. Salt-Affected Soils and their Management. FAO SOILS BULLETIN n° 39
National Academy of Sciences. 1993. Soil and Water Quality: An Agenda for Agriculture.
National Academy Press, Washington, D.C. 542p.
(http://www.nap.edu/catalog/2132.html)
Pariente, S. 2001. Soluble salts dynamics in the soil under different climatic conditions.
Catena 43: 307–321.
R. S. Ayers and D. W. Westcot. 1985. Water Quality for Agriculture. FAO Irrigation and
Drainage Paper 29, Rev. 1. Rome: Food and Agriculture Organization of the
United Nations.
Ray E. Lamond and David A. Whitney. 1992. Management of Saline and Sodic Soils,
Kansas State University. (www.oznet.ksu.edu)

37

Vous aimerez peut-être aussi