SETRA-Vibrations Sur Les Passerelles
SETRA-Vibrations Sur Les Passerelles
SETRA-Vibrations Sur Les Passerelles
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SOMMAIRE
1. INTRODUCTION ................................................................................................................... 4
2.1. Tablier............................................................................................................................ 6
2.2. Revêtement du platelage............................................................................................... 6
2.3. Appuis............................................................................................................................ 6
3. DEFINITION DE LA NOTION DE CONFORT APPLIQUEE AUX PASSERELLES
PIETONNES.......................................................................................................................... 7
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1. INTRODUCTION
Les passerelles piétonnes subissent au cours de leur durée de vie des vibrations
mécaniques induites par l’action du vent, la marche de piétons, le passage d’un groupe de
coureurs etc. Ces vibrations qui sont la plupart du temps non préjudiciables pour la structure
des passerelles peuvent devenir plus ou moins gênantes voire inconfortables pour l’usager.
Le but est donc multiple puisqu’il s’agit à la fois de concevoir des passerelles capables de
supporter sans dommage les conditions d’utilisation définies par le Maître d’ouvrage et de
vérifier par des calculs et/ou des essais grandeur nature leur comportement réel ou
théorique, tout en respectant l’aspect architectural de l’ouvrage. Or très souvent les
passerelles sont très élancées et très légères et peuvent devenir par conséquent très
sensibles aux vibrations.
• une présentation des méthodes de calcul pratique des fréquences et modes propres,
ainsi que la réponse au chargement ;
Les effets dynamiques dus à l’action du vent sont traités dans un autre document AFGC
« Aérodynamique des ponts souples ».
L’objectif de cette note technique est de mettre en application la méthodologie sur une
passerelle possédant une géométrie suffisamment simple et régulière afin de comprendre et
d’apprécier la ou les difficultés de mise en œuvre de la méthode. L’exemple d’application
retenue est la passerelle du Moulin située à Chelles en région parisienne (cf. Revue
Construction Métallique n°4/2002 [2]). Cette nouvel le passerelle a remplacé une passerelle
ancienne qui avait subi le choc d’une barge.
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2. DESCRIPTION SOMMAIRE DE L’OUVRAGE
L’ouvrage est constitué de 3 travées de longueurs respectives 32.4 m (travée de rive), 40 m
(travée centrale) et 33.9 m (travée de rive). La passerelle totalise une longueur de 106.3 m
avec une largeur constante de 3.48 m.
Vue sous le platelage des PRS et des Vue du tablier constitué de PRS avant sa
conduites mise en place
Vue d’un caisson d’appui sur une des piles Vue d’un grain d’appui sur la culée
existantes et traverses HEA 200
Tableau n°1 : Planche photographique de présentatio n de l’ouvrage
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2.1. Tablier
Le tablier est composé de quatre poutres principales en profilé reconstitué soudé (PRS) à
inertie variable sur les travées de rive et à inertie constante sur la travée centrale (sections
n°2 et 3). Deux longerons en PRS (section n°1) à in ertie constante de part et d’autre des
sections n°2 et n°3 sont disposés sur toute la long ueur de l’ouvrage.
Toutes ces poutres en PRS sont reliées entre elles par des traverses en HEA 200 espacées
de 2,205 m. L’ensemble est contreventé par des tubes Ø 60,3x2. Au droit de chaque appui
des piles, les traverses en HEA sont remplacées par des poutres en caisson 800x600x15.
Le platelage est composé en partie centrale d’une dalle en béton (ép. 120 mm) de 1 m de
large et d’un platelage en bois (ép. 35 à 40 mm) de part et d’autre de la dalle en béton. La
dalle béton ne travaille pas en dalle collaborante.
2.3. Appuis
L’appui côté rive droite est réalisé par une articulation (translations Tx, Ty et Tz bloquées),
côté rive gauche l’appui est glissant (translations Tx et Tz bloquées). Les appuis glissants sur
les piles sont réalisés par des appuis néoprène (les translations Tx et Tz sont supposées
bloquées).
Note : Les blocages des appuis sont exprimés dans le repère général (cf. figure n°3).
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Figure n°3 : Modèle EFFEL général
La notion de confort ne peut donc être un critère absolu. Pour évaluer ce critère, le niveau
de confort est associé au niveau d’accélérations (ou de vitesses ou de déplacements), au
temps d’exposition aux vibrations (durée de l’excitation dynamique) et à la fréquence des
vibrations (cf. norme ISO 2631 [3]). Le guide AFGC/SETRA retient des critères plus simples,
fondés sur le niveau d’accélérations.
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4. CHARGE PIETONNE
D’une manière générale, la marche normale non gênée d’un seul piéton est modélisée par
une excitation périodique c’est-à-dire qu’elle se répète à l’identique à des intervalles réguliers
de temps. Cette charge peut être représentée comme le produit de deux fonctions,
temporelle et spatiale :
composante spatiale
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P( x, t ) = F
{(t) × δ( x − vt )
composante temporelle
L’action d’un seul pied d’un piéton est représentée par la fonction « pas(t) ». Il s’agit d’une
fonction temporelle représentant la force d’un seul pied agissant sur le sol pour un intervalle
de temps donné (durée de contact avec le sol). Cette fonction dépend de plusieurs
paramètres (fréquence du pas, vitesse de la marche, caractéristiques physiologiques, type
de chaussures, etc.). Son allure générale est :
Note : Le pas n’agit pas seulement dans la direction verticale mais aussi dans les directions
transversale et longitudinale de la marche avec des fréquences et des amplitudes
différentes.
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4.2. La fonction temporelle de la marche F(t)
La marche est caractérisée par un contact continu sur le sol contrairement à la course où le
contact est discontinu. Pour obtenir la fonction temporelle de la marche (F(t)), il faut
représenter une série de fonctions « pas(t) » décalées dans le temps afin de reproduire les
pas droit et gauche de la marche d’un piéton. F(t) est donc la modélisation mathématique
d’une série de fonctions « pas ».
Pour cela, F(t) est généralement approchée par une série de Fourier (série de fonctions
sinusoïdales) qui s’écrit (cf. figure n°4 - both fe et) :
n
F( t ) = G 0 + G1 sin(2π × f × t ) + ∑Gi sin(2πi × f × t - ϕi )
i= 2
Où G0 est le poids moyen d’un piéton (G0 = 700 N), f est la fréquence moyenne de la marche
et ϕi le déphasage de la ième fonction harmonique avec la première fonction harmonique.
Trois termes en sinus suffisent habituellement pour décrire correctement cette fonction. Ces
termes s’appellent les harmoniques de la fonction. lls seront différents pour chaque
composante (verticale, transversale, longitudinale) de la marche.
Dans les modèles de charge piétonne appliqués aux passerelles, seule la première
harmonique est généralement considérée. Les composantes de la charge piétonne pour
chaque direction sont :
f
• Transversalement : Ft ( t ) = 0,05 × G 0 × sin( 2π × × t) ;
2
Pour la composante transversale, la fréquence de la marche (f) est divisée par deux, c’est-à-
dire que l’excitation transversale produite par la marche sur la passerelle est donc d’un pas
sur deux.
Note : Dans les modèles de charge qui sont proposés par la suite, le premier terme
« statique » (G0) de la composante verticale est supprimé car il n’intervient pas dans le calcul
des niveaux d’accélérations produits par la marche des piétons.
De plus, la composante spatiale de la marche n’est plus utilisée dans les modèles de
charges piétonnes du guide AFGC/SETRA, car ces modèles ne sont pas censés représenter
l’action de chaque piéton pris isolément sur la passerelle mais un ensemble de piétons (une
foule) traversant continument la passerelle.
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4.3. Foule de piétons
Un second modèle de foule très dense (tous les piétons aléatoires sont à la même
fréquence) a été établi selon le même principe. Il ressort de ces différents tests que le
nombre d'ondes du mode n'intervient pas dans la réponse pourvu que le chargement
équivalent soit placé de sorte qu'en tout point, la projection de la force sur le mode soit de
même signe tout le long de la passerelle. Il apparaît aussi que le nombre de piétons
équivalents dépend du taux d'amortissement critique (ξ). Cela s'explique simplement en
remarquant que plus l'amortissement est grand, plus la largeur du pic de résonance sur la
courbe d'amplification est importante, et donc un nombre plus important de piétons va
présenter une amplification importante.
Ce phénomène est apparu notamment sur les modes de vibrations transversales de deux
grandes passerelles (Millenium et Solferino). Afin d’éviter tout risque de synchronisation
forcée sur les passerelles, le guide AFGC/SETRA préconise de limiter les accélérations
transversales à 0,10 m/s2 (cf. § 6.2).
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5. RESUME DE LA METHODOLOGIE
La méthodologie générale d’analyse dynamique du guide AFGC/SETRA à une passerelle se
décompose suivant six grandes étapes :
Les étapes 1 à 2 sont à la charge du Maître d’ouvrage, les concepteurs et les bureaux
d’études sont concernés par les étapes 3 à 6. L’organigramme ci-dessous permet de
visualiser la démarche générale :
OUI
NON
Modification du projet ou de la passerelle
• Calcul des accélérations • Modifications des fréquences propres
• Comparaison aux critères de confort • Diminution des accélérations
La passerelle est-elle confortable ? • Mise en place d’amortisseurs
OUI
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6. CAHIER DES CHARGES
D’après la méthodologie générale du guide AFGC/SETRA, le Maître d’ouvrage doit fixer
deux prescriptions au cahier des charges : la classe de la passerelle et le niveau de confort
(cf. étapes 1 et 2 du § 5).
Classe I (trafic très dense) : concerne les passerelles urbaines reliant des zones à forte
concentration piétonnière (présence d’une gare ou d’une station de métro à proximité, par
exemple) ou fréquemment empruntées par des foules denses (manifestations, touristes …),
soumises à un trafic très important ;
Classe II (trafic dense) : concerne les passerelles urbaines reliant des zones peuplées,
soumises à un trafic important et pouvant être parfois chargées sur toute leur surface ;
Classe III (trafic normal) : concerne les passerelles normalement utilisées, pouvant parfois
être traversées par des groupes importants mais sans jamais être chargées sur toute leur
surface ;
Classe IV (trafic faible) : concerne les passerelles très peu utilisées, construites pour relier
des zones très faiblement peuplées ou pour assurer la continuité du cheminement piétonnier
dans des zones coupées par une infrastructure de transport (route, rail etc.).
La passerelle du Moulin relie deux zones urbaines faiblement peuplées (cf. plan de situation
– figure n°1). La classe III (trafic normal) doit ê tre retenue. Pour l’intérêt de l’exemple, la
passerelle a volontairement été surclassée en classe III (trafic dense). Cependant, il faut
bien garder à l’esprit que le surclassement peut conduire à des modifications
importantes du projet initial.
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6.2. Étape 2 : Choix du niveau de confort
• Confort moyen (plage 2) : les accélérations subies par la structure sont simplement
perceptibles par les usagers ;
Tableau n°3 : Plages d’accélération (m/s²) associée s au niveau de confort (vibrations verticales) [1]
Note : La zone 4 correspond à des niveaux d’accélération inconfortables qui ne peuvent pas
être acceptés. Pour les vibrations horizontales, le niveau d’accélérations est volontairement
limité à 0,10 m/s2 (quel que soit la plage de confort choisie) afin d’éviter les risques de
synchronisation forcée (cf. § 4.4).
Pour la passerelle du Moulin, en classe III, le niveau de confort pourra être maximal. Pour
l’exemple en classe II (trafic dense - passerelle surclassée), le niveau de confort moyen
(plage 2) a été retenu.
7. ETUDE DYNAMIQUE
L’étude dynamique proprement dite concerne les étapes 3 et 4 (cf. § 5). Ces étapes
permettront de déterminer le risque de mise en résonnance et de définir les cas de charges
dynamiques à considérer. Une étape définissant les caractéristiques modales de la
passerelle doit être menée au préalable.
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7.1. Étape préliminaire : Détermination des caractéristiques modales de
l’ouvrage
La détermination des caractéristiques modales est faite avec deux hypothèses de masse :
passerelle vide et passerelle chargée sur toute sa surface. Les masses considérées pour le
calcul sont :
Pour la passerelle chargée, une masse surfacique de 70 kg/m2 est appliquée sur toute sa
surface (soit une masse additionnelle de 26 t environ). Toutes les fréquences propres
calculées seront donc sensiblement plus faibles.
La recherche des modes et fréquences propres est menée à l’aide du logiciel aux éléments
finis EFFEL v13.1. De façon générale seuls les modes en dessous de 5 Hz ont une
importance, c’est pourquoi seuls les dix premiers modes et fréquences propres sont
déterminés.
Fréquence (Hz)
Mode de
Mode N°
Passerelle Passerelle vibration
vide chargée
1 1,43 1,35 v
2 1,61 1,53 v (torsion)
3 1,78 1,70 v (torsion)
4 1,96 1,85 v
5 2,14 2,04 v (torsion)
6 2,63 2,48 t
7 2,72 2,57 v
8 3,14 2,96 t
9 3,23 3,05 t
10 5,04 4,80 v (torsion)
Tableau n°4 : Fréquences propres
Note : Le mode de vibration de torsion du tablier est considéré dans notre exemple comme
un mode de vibration à dominante verticale car les vibrations horizontales sont quasi-nulles.
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Le tableau ci-dessous représente l’allure des déformées modales de la passerelle vide :
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Amortissement :
Toutes les structures sont amorties ; il est rappelé que les origines de cet amortissement
peuvent être multiples et diverses : frottements, amortissement intrinsèque du ou des
matériaux, jeux dans les assemblages boulonnés, etc. Il est donc impossible de trouver une
représentation mathématique correcte de cet effet.
L’amortissement introduit dans la suite des calculs est de type structural, il est défini par un
taux d’amortissement (ξ). Ce paramètre reste néanmoins très délicat à évaluer puisqu’il
dépend de l’amplitude du mouvement mais est quasi indépendant de la fréquence.
Deux taux d’amortissement critique seront utilisés pour chaque type vérification E.L.S. et
E.L.U. Dans le cas de vérifications des critères de confort vibratoire (E.L.S.) et pour une
structure en acier, le taux d’amortissement préconisé est :
• Plage 1 : risque maximal de mise en résonance, quel que soit le type de chargement
envisagé (piétons isolés ou foule) ;
A chaque fréquence et mode propre calculé précédemment, est associée une plage de
fréquences à risque :
Tableau n°5 : Plages de fréquences à risque (Hz) de s vibrations verticales (v) et longitudinales [1]
Il est à noter que la majorité des fréquences de la marche non gênée est située dans la
plage de risque maximal.
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Fréquence 0 0,3 0,5 0,8 1,1 1,3 2,5
Plage 1
Plage 2
Plage 3
Plage 4
Tableau n°6 : Plages de fréquences à risque (Hz) de s vibrations transversales (t) [1]
cas 1 : foule peu dense et dense de piétons cas 3 : complément pour une foule
cas 2 : foule très dense de piétons (seconde harmonique)
Ainsi pour la passerelle du Moulin en classe II, seules les fréquences propres placées sur les
plages de fréquences 1 à 3 présentent un risque de mise en résonnance. L’étude se limite
donc au cas n°1 et 3 : cas de la foule dense de pié tons et complément pour une foule. Il
s’agit donc des modes de vibrations verticales n°1 à 7 et n°10 :
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Remarques :
D’une façon générale, cette passerelle semble donc peu sensible aux modes de vibrations
transversales pour l’étude en classe II (seul le mode n°6 est concerné lorsque la passerelle
est complètement chargée).
(*) : Dans le cas de passerelles plus légères, cette réduction serait plus importante à surface
égale.
En classe III (trafic normal), seuls les modes n°3, 4 et 5 seraient à étudier. En classe II, les
cas de charges dynamiques retenus sont donc :
Cette étape est consacrée à la description des cas de charges dynamiques et à la manière
dont ils sont appliqués dans le modèle de calcul.
La marche de la foule répartie de piétons est définie comme une charge surfacique
uniformément répartie et sinusoïdale (excitation harmonique), l’expression générale est :
Note : Ces cas de charges dynamiques ne doivent pas être appliqués dans plusieurs
directions à la fois, ils sont à considérer séparément.
L’intensité de la force (G1) varie suivant la direction du mode de vibration que l’on cherche à
exciter ; 0,4xG0 = 0,4x700 = 280 N par piéton pour les directions verticales, 0,05xG0 =
0,05x700 = 35 N pour les directions transversales.
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Coefficient (ψ) pour les modes de vibrations Coefficient (ψ) pour les modes de vibrations
verticales et longitudinales transversales
Tableau n°10 : Coefficient de réduction ( ψ) pour les cas de charges dynamiques n°1 [1]
Nombre équivalent :
Sens du chargement :
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7.3.1. Cas 1 : Foule répartie dense et peu dense
Dans le cas d’une foule dense, l’expression de la marche de la foule s’écrit [1] :
Ainsi pour la passerelle du Moulin en classe II, le calcul des paramètres de la charge
d’excitation sont :
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Avec d = 0,8 piéton / m2, ξ = 0,4 % et en appliquant les coefficients de réduction suivants :
Coefficient (ψ) pour les modes de vibrations Coefficient (ψ) pour les modes de vibrations
verticales et longitudinales transversales
Figure n°6 : Coefficient de réduction [1]
Les paramètres ainsi calculés de la charge sinusoïdale sont donnés dans le tableau suivant :
8. RESULTATS ET VERIFICATIONS
Les vérifications spécifiques au comportement dynamique concernent les étapes 5 et 6 (cf. §
5). Ce chapitre expose également les principaux résultats. Toutes les vérifications doivent
être ajoutées aux vérifications règlementaires actuelles (fascicule n°61 notamment).
Il s’agit de calculer le niveau d’accélération sur le tablier de la passerelle pour chaque cas de
charges dynamiques défini précédemment, ils seront notés par la suite Qpdyn. Les résultats
ainsi obtenus sont comparés à la zone de confort considérée par le Maître d’ouvrage (cf. §
6.2). En surclassant la passerelle (classe II - trafic dense) et en choisissant un niveau de
confort moyen, les accélérations calculées doivent satisfaire :
Les résultats en terme d’accélérations sont calculés sur des nœuds du modèle situés sur la
file n°2 (PRS intermédiaire – cf. § 2.1) et au nive au de l’amplitude maximale de la déformée
modale considérée. Les accélérations sont données dans le repère général.
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Exemple de déroulement d’un calcul temporel :
Application de la charge dynamique pour le mode n°1 Fonction d’excitation sinusoïdale (tracée sur 2 s)
Appuis
La réponse dynamique au chargement Qpdyn associée au mode n°1 de la passerelle vide est
tracée ci-dessous :
2
Accélération verticale (Az) au nœud 260 (mm/s ) Déplacement vertical (Uz) au nœud 260 (mm)
Figures n°7 : Réponse du nœud 260 (file n°2) tracée sur 200 s
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Résultats :
Les tableaux ci-dessous donnent les principaux résultats des cas de chargement n°1 et n°3.
Fréquence
Mode Type de Réponse
d'excitation 2
N° vibration Az (m/s )
(Hz)
1 v 1,35 1,024
2 v 1,53 0,938
3 v 1,70 1,734
4 v 1,85 2,095
5 v 2,04 0,206
6 t 2,48
7 v 2,57 0,124
Tableau n°13 : Résultats du cas de chargement n°1
Fréquence
Mode Type de Réponse Réponse
d'excitation 2 2
N° vibration Ax (m/s ) Az (m/s )
(Hz)
6 t 2,48 0,006 0,000
7 v 2,57
8 t 2,96
9 t 3,05
10 v 4,80 0,000 0,294
Tableau n°14 : Résultats du cas de chargement n°3
En surclassant la passerelle du Moulin, les critères de confort moyen (1,0 m/s2 pour les
accélérations verticales et 0,1 m/s2 pour les accélérations horizontales) sont respectés pour
tous les modes transversaux présentant un risque de mise en résonnance. En revanche,
seuls les modes verticaux n°3 et n°4 dépassent le c ritère de confort mais ils restent
néanmoins dans la plage de confort minimal (< 2,5 m/s2).
De plus, la faible portée des travées conduit à avoir des réponses en accélérations très
faibles (0,006 m/s2) pour des excitations horizontales ce qui place la passerelle du Moulin en
sécurité vis-à-vis des risques de synchronisation forcée.
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Exemple :
L’exemple ci-après montre l’allure de la réponse de calcul des contraintes normales dans un
élément de la structure porteuse de la passerelle (PRS intermédiaire – file n°2).
Résultats :
Les tableaux ci-dessous sont les principaux résultats de calcul des différents chargements
dynamiques appliqués en terme de déplacements et d’état de contraintes normales pour les
files n°2 et n°3 :
Les déplacements et l’état des contraintes normales calculés dans les poutres principales
sont donc acceptables.
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8.3. Etape 6 : Vérifications de type E.L.U. spécifiques au comportement
dynamique
Ces vérifications en résistance sont effectuées sous une combinaison de charge dynamique
exceptionnelle comme le vandalisme, les manifestations, etc. Pour les vérifications en
résistance de la passerelle, le taux d’amortissement (ξ) choisi est de 2 % (construction
soudée – cf. § 7.1).
CP + Qpa,stat + Qpa,dyn
• Qpa,stat : la charge statique associée a pour valeur 700 N/m2 et est appliquée sur la
surface totale de la passerelle ;
• Qpa,dyn est une charge piétonne dynamique accidentelle qui décrit une situation de
service exceptionnelle. L’excitation s’écrit de la manière suivante :
Remarque :
Quelle que soit la classe de la passerelle, les excitations dynamiques sont semblables au
cas de charge n°1 (cas de la foule peu dense et den se) avec quelques différences
importantes :
Tous les piétons positionnés sur la surface de la passerelle sont donc supposés parfaitement
synchronisés en phase et en fréquence.
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Le tableau suivant fournit les modes de vibrations à prendre en compte pour le cas
accidentel de la passerelle chargée (70 kg/m2) :
Cas de
Mode Fréquence Type de
charge à
N° (Hz) vibration
retenir
1 1,35 v Oui
2 1,53 v Oui
3 1,70 v Oui
4 1,85 v Oui
5 2,04 v Oui
6 2,48 t Oui
7 2,57 v Oui
8 2,96 t Non
9 3,05 t Non
10 4,80 v Oui
Tableau n°16 : Vérification sous chargement dynamiq ue accidentelle à mener
Les vérifications en résistance portent sur les critères suivants (cf. titre V du fascicule 61) :
Les effets du chargement dynamique sont cumulés au chargement statique appliqué sur la
surface de la passerelle (S) par 700 N/m2. Les réponses en terme de contraintes dans la
structure sont donnés pour les files n°2 et n°3 :
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En cas d’excitation intentionnelle, l’état des contraintes calculé dans les files n°2 et n°3 des
PRS sont très acceptables. Le taux de travail calculé dans les sections est au maximum de
56% (file n°3 - mode n°1) du taux de travail admiss ible, la résistance de la structure est donc
assurée quel que soit le mode de vibration de la passerelle.
Remarque :
Les contraintes normales sont parfois plus importantes sur les appuis sous le chargement
statique accidentel (Qpa,stat). En revanche, les sollicitations apportées par les charges
dynamiques accidentelles sur les appuis restent très faibles, ce qui semble assez normal
dans le sens où les appuis constituent à chaque fois un « nœud de vibration ».
9. CONCLUSION
Quelques mots sur les choix du Maître d’ouvrage…
Le Maître d’ouvrage doit donc définir un niveau de classe de passerelle qui sera déterminé
en fonction de la situation géographique actuelle et de son évolution future. Le niveau de
confort est plus délicat à choisir, car il peut être pris beaucoup plus subjectivement selon des
choix économiques, politiques, etc. Ce dernier critère ne doit pas être choisi par défaut de
manière trop sévère (comme c’est le cas dans cet exemple) car il peut conduire à des
modifications importantes du projet initial.
Les charges piétonnes dynamiques sont des excitations harmoniques et surfaciques. Elles
sont définies par :
• une densité de foule de piétons plus ou moins importante selon le classement de la
passerelle ;
• les fréquences propres d’une passerelle vide et chargée ;
• un nombre « équivalent » de piétons (n’) marchant en phase et en fréquence ;
• un facteur de réduction (ψ) lié à la probabilité de mise en résonance de la passerelle
par les piétons.
Ce cas n’a pas été abordé dans cet exemple de calcul car d’après les calculs menés (cf. §
7.2), la passerelle du Moulin n’est pas sensible au phénomène de synchronisation forcée
puisque ses fréquences propres transversales sont bien au-delà de la plage à risque élevé
comprise entre 0,5 Hz et 1,1 Hz. Le premier mode de vibration transversale est le mode n°6
(cf. § 7.1) situé à 2,63 Hz pour la passerelle vide et 2,48 Hz pour la passerelle chargée. Ce
mode est d’ailleurs le seul à être sensible (très faiblement) à l’action de la seconde
harmonique de la marche seulement.
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Dans le cas où les fréquences propres auraient été situées dans la plage de fréquences à
risque élevé pour les vibrations transversales, le cas de charge dynamique à appliquer (cas
n°1) serait le suivant :
Les déplacements (uZglob) et les contraintes normales (σglob) cumulés sont vérifiés. Le taux de
travail dans les sections est au plus de 16%, il semble donc peu probable que le critère de
résistance aux E.L.S. soit dimensionnant pour les passerelles métalliques. Mais il se peut
que le critère de déformation soit parfois plus contraignant. Il est rappelé que la passerelle
du Moulin a été vérifiée selon les règlements actuels en vigueur (titre V du fascicule 61) et
certainement dimensionnée par sa déformée sous le chargement statique seul de piétons
défini par la charge a1(l) (cf. titre II du fascicule 61).
Il s’agit d’une combinaison accidentelle, les critères de confort ne peuvent plus être assurés.
Le calcul aux E.L.U a montré que l’effet du chargement dynamique accidentel ne parvenait
pas à remettre en cause la résistance de l’ouvrage puisque le taux de travail dans les
sections est au maximum de 56% contre 61% (210 MPa) avec la combinaison de charge
réglementaire (titre II et V du fascicule 61 - a1(l) = 377 daN/m2).
En revanche, les accélérations obtenues (14 m/s2 pour le mode n°1) sont très importantes
puisqu’elles excèdent largement les valeurs limites (fixées à g verticalement et 0,3g
horizontalement) où l’équilibre des piétons n’est plus assuré. Au-delà des ces valeurs,
l’entretien de l’excitation et donc son amplification dynamique ne seront plus possibles, les
sollicitations seront donc plafonnées. Toutefois et même avec ces niveaux d’accélération, la
résistance de la passerelle est vérifiée. Ce cas de charge n’en reste pas moins intéressant
puisqu’il définit un cas de charge accidentel qui peut devenir dimensionnant aux E.L.U. de
résistance.
10. BIBLIOGRAPHIE
[1] Passerelles piétonnes – Evaluation du comportement vibratoire sous l’action des piétons,
Guide méthodologique du SETRA ; mars 2006
[3] Estimation de l’exposition des individus à des vibrations globales du corps – Partie 1 :
Spécifications générales – Norme ISO 2631/1, 1985
[4] Vibrations in structures induced by man and machines, H. Bachmann, W. Amman, IABSE
– Structural Engineering Documents, 1987
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