Cahier Français: L'essentiel Du Programme Pour Réussir Son Année !
Cahier Français: L'essentiel Du Programme Pour Réussir Son Année !
Cahier Français: L'essentiel Du Programme Pour Réussir Son Année !
Cah i e r
de
Français
u p r o g r a m m e
L’ess e n t i e l d e !
s s i r s o n a n n é
pou r r é u
ifs
progress
Exercices
de méthode
Conseils
lés à retenir
Notions c
4 3
Cahier
de
Français
1 L
a poésie pour dire l’amour (4ème) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Je retiens l’essentiel :
Littérature : La poésie lyrique
Langue française : Les expansions du nom (épithète liée, épithète détachée, complément du nom,
apposition)
2 L
a poésie pour dire la modernité (4ème et 3ème). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Je retiens l’essentiel :
Littérature : Modernité poétique et modernité de la ville
Langue française : Les classes grammaticales (nature des mots)
3 L
a poésie engagée (3ème) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Je retiens l’essentiel :
Littérature : La poésie engagée
Langue française : La forme négative
4 E
xprimer son amour dans une lettre (4ème). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Je retiens l’essentiel :
Littérature : L’épistolaire pour dire l’amour
Langue française : Le sujet et le verbe
5 L
’autobiographie (3ème) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Je retiens l’essentiel :
Littérature : L’autobiographie
Langue française : Fonctions : compléments d’objet et attributs du sujet
6 L
’autoportrait : un art littéraire et artistique pour se raconter, se représenter (3ème) . . 40
Je retiens l’essentiel :
Littérature : Se représenter à travers des autoportraits objectifs et/ou subjectifs
Langue française : La modalisation
7 L
ettre ouverte d’un écrivain (4ème et 3ème). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Je retiens l’essentiel :
Littérature : La dénonciation par une lettre ouverte
Langue française : Le conditionnel présent et le conditionnel passé
2
8 L
a satire dans la presse (4ème et 3ème) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Je retiens l’essentiel :
Littérature : Comment les médias agissent-ils sur le monde ?
Langue française : Propositions subordonnées conjonctives
9 L
e monde de la presse : objet de satire dans le roman (4ème et 3ème). . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
Je retiens l’essentiel :
Littérature : Le roman réaliste
Langue française : Les modes impersonnels
10 C
onfrontation de valeurs dans la comédie (4ème et 3ème). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Je retiens l’essentiel :
Littérature : Le théâtre : tragédie et comédie
Langue française : Le subjonctif
11 L
e conte philosophique (4ème et 3ème). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Je retiens l’essentiel :
Littérature : Le conte philosophique et la philosophie des Lumières
Langue française : Les paroles rapportées
12 F
aire rire pour ouvrir les yeux (3ème). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Je retiens l’essentiel :
Littérature : Dénoncer les travers de la société de manière indirecte
Langue française : Synonyme, antonyme, homonyme, paronyme et polysémie
13 L
a nouvelle réaliste (4ème et 3ème). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Je retiens l’essentiel :
Littérature : La nouvelle réaliste
Langue française : La proposition subordonnée relative
14 L
e conte fantastique (4ème) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Je retiens l’essentiel :
Littérature : Le conte fantastique
Langue française : Les temps composés de l’indicatif
15 L
’utopie de la ville (4ème et 3ème) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Je retiens l’essentiel :
Littérature : L’utopie
Langue française : voix active, voix passive, voix pronominale
Vous répondrez à toutes les questions d’analyse de textes sur une feuille.
Les exercices de langue peuvent être faits directement sur le fascicule sauf certains exercices d’écriture mais dans
ce cas cela est indiqué.
3
1 La poésie pour dire l’amour
Quel rôle joue la poésie ?
Je retiens l’essentiel
Littérature : la poésie lyrique
Le lyrisme est un registre littéraire, associé généralement à la poésie car les poètes de l’Antiquité
accompagnaient leurs chants d’une lyre. Progressivement, le lyrisme a pris le sens d’expression
personnelle d’un « je » qui exprime ses sentiments, quels qu’ils soient (douleur, deuil, joie,
amour…). L’amour en particulier est un thème privilégié de la poésie lyrique.
D’un point de vue poétique, la langue se fait souvent musicale, rappelant les liens originaux avec
la lyre.
Les poètes de la Pléiade (XVIème siècle, Renaissance) ont remis au goût du jour le lyrisme. Les
écrivains romantiques (première moitié du XIXème siècle) le reprendront à leur tour.
À RETENIR :
Le lyrisme est un registre qui évoque, souvent grâce à la musicalité de la langue, les sentiments et
émotions intenses d’un individu qui s’exprime à la première personne.
Langue française : les expansions du nom (épithète liée, épithète détachée, complément
du nom, apposition)
Rappel : Un groupe nominal est composé a minima d’un déterminant et d’un nom commun, et il
peut parfois y avoir ce qu’on appelle des expansions du nom.
Les expansions du nom servent à apporter une information supplémentaire sur le nom auquel elles
se rapportent. Cette information est secondaire : l’expansion du nom peut être supprimée sans que
la phrase devienne agrammaticale.
Les expansions du nom peuvent être de différentes natures : adjectif, proposition subordonnée
relative, nom commun (ou GN) dans un groupe prépositionnel.
Exemple : Je vois une voiture jaune (adjectif).
Je vois une voiture qui roule vite (proposition subordonnée relative).
Je vois la voiture de ma mère (groupe prépositionnel).
Je vois une voiture, une Peugeot (GN).
Selon leur position dans la phrase, les expansions du nom peuvent être : épithètes, compléments
du nom ou de l’antécédent et apposition. Ce sont des fonctions grammaticales.
L’épithète liée : l’adjectif épithète est collé au nom qu’il complète, qu’il soit placé avant ou
après lui.
Exemple : Je marche dans une immense forêt verte.
ATTENTION :
Parfois, l’épithète a un sens dit « restrictif » : il précise l’identité du GN qu’il complète. Ainsi, si on
le supprime, la phrase reste grammaticalement correcte, mais son sens est modifié.
Exemple : Les élèves attentifs ont compris (= seuls les élèves qui sont attentifs ont compris).
VS Les élèves ont compris (= tous les élèves ont compris).
L’épithète détachée : l’adjectif en fonction épithète détachée est séparé du nom qu’il
complète par une virgule (pause à l’oral). Il est plus facilement déplaçable que l’épithète liée.
4
Quel rôle joue la poésie ?
Exemple : Joyeux et plein d’énergie, il était prêt à partir en vacances.
Il était prêt à partir en vacances, joyeux et plein d’énergie.
La fonction complément du nom (CdN) pour les groupes prépositionnels (avec GN).
Le CdN est un groupe prépositionnel, c’est-à-dire qu’il se construit dans la phrase grâce à une
préposition (à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous, sur, chez...) suivie d’un GN. Il se place
après le GN qu’il complète.
Exemple : un métier à tisser, le livre de ma mère, une montre en or, un chapeau de paille…
La fonction apposition :
Comme son nom l’indique, est « apposition » l’expansion du nom « posée à côté » du GN qu’elle
complète, séparée de lui le plus souvent par une virgule (pause à l’oral).
À RETENIR :
Dans les expansions du nom, les adjectifs sont épithètes. Quand l’adjectif est collé au nom qu’il
complète, on parle d’épithète liée. Quand l’adjectif est séparé du GN qu’il complète par une virgule,
on parle d’épithète détachée.
Les groupes prépositionnels (GN) sont compléments du nom.
Les propositions subordonnées relatives sont compléments de l’antécédent.
Les appositions, souvent séparées du GN par une virgule et par une pause à l’oral, ont un rapport
d’identité avec ce GN.
5
Quel rôle joue la poésie ?
Un éclair... puis la nuit ! – Fugitive5 beauté
10 Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?
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c) Quels mots dans le poème prouvent qu’il s’agit d’un véritable coup de foudre ?
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d) À quoi voit-on que le poète trouve cette femme belle ? Citez le texte et justifiez votre réponse.
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Quel rôle joue la poésie ?
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f) Quelles figures de style reconnaissez-vous dans l’ensemble : « agile et noble avec sa jambe de
statue » ? Quel est l’effet produit ?
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Pour vous aider, voici deux figures de style qui expriment l’opposition :
L’antithèse : rapprochement de deux termes de sens contraire dans une même phrase.
Exemple : « T out lui plaît et déplaît, tout le choque et l’oblige.
Sans raison il est gai, sans raison il s’afflige. », Boileau.
L’oxymore : association de deux mots de sens inconciliable (les mots sont « collés »).
Exemple : un soleil noir, une lumière obscure, une douce violence…
g) Cherchez un autre exemple du texte où l’on trouve une de ces figures de style.
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i) Comment nomme-t-on ce type de poème (deux quatrains et deux tercets) ? En quoi cette forme
courte de la poésie est ici un choix signifiant (= qui fait sens par rapport au thème) ?
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7
Quel rôle joue la poésie ?
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d) C’est elle qui, l’autre jour, joyeuse, a éclaté de rire d’un coup.
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3 Soulignez
les compléments du nom dans chaque phrase et indiquez à quel groupe
nominal (GN) ils se rapportent.
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4 Relevez
les propositions subordonnées relatives dans les phrases suivantes et
précisez quel antécédent elles complètent :
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a) Un temps hivernal.
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8
Quel rôle joue la poésie ?
b) Un jeu enfantin.
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c) Le vin alsacien.
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d) Un groupe musical.
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« La Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le Boeuf », Jean de la Fontaine.
8 criture (Brevet !) : Vous découvrez une pièce inconnue dans votre maison.
É
Décrivez ce que vous voyez en utilisant des épithètes, des CdN, des
compléments de l’antécédent et des appositions.
9
Quel rôle joue la poésie ?
5 C’est peut-être la seule au monde
Dont le cœur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D’un seul regard l’éclaircirait !
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2 La poésie pour dire la modernité
Avant tout, précisons que la « modernité » est une notion relative à chaque époque. Est moderne
ce qui donne la nouvelle couleur d’une époque, ce qui fait sa spécificité et ce qui est voué à être
abandonné en même temps qu’on change d’époque.
La modernité est donc liée à l’idée non seulement de nouveauté, mais surtout de changement.
Au XIXème siècle, les auteurs sont très conscients qu’avec la Révolution française, les temps ont
changé. Progressivement, ils vont s’éloigner de la poésie classique très contraignante (alexandrins,
formes fixes) pour préférer une poésie plus souple qui s’adapte à leur discours sur le monde.
L’alexandrin est progressivement délaissé, les poèmes ne sont plus tous en vers. Certains poèmes
sont en prose, d’autres en vers impairs et d’autres encore d’un seul vers. La ponctuation est mise de
côté et le lexique bousculé. Des mots crus, vulgaires et nouveaux (issus des inventions techniques
par exemple) sont autorisés...
Voilà quelques exemples de cette révolution poétique, qui se prolonge au début du XXème siècle.
Les thèmes aussi changent : la ville, lieu important au XIXème siècle, intéresse particulièrement les
poètes. Avec la Révolution industrielle, son visage change : la population est plus nombreuse,
l’architecture se modifie, la technologie s’y installe... Et les poètes veulent écrire sur cette modernité
de la ville.
À RETENIR :
La modernité poétique du XIXème siècle et du début du XXème siècle se manifeste par un éloignement
des formes contraignantes du classicisme. La forme devient plus souple et s’adapte à la vision
personnelle que l’auteur a de la modernité.
La ville, lieu où se rendent visibles les changements de l’époque, devient un thème important de
cette poésie qui se veut moderne.
Les mots de la langue française appartiennent à des catégories qu’on appelle classes grammaticales
(ou nature des mots).
Un mot appartient toujours à une classe grammaticale, quels que soient sa place et son rôle dans
la phrase.
Certains mots peuvent changer de forme : ils se conjuguent (changent de forme selon le mode
temporel, le temps, la personne) ou s’accordent (en genre, en nombre). Ce sont les mots variables.
D’autres mots ont toujours la même forme : ce sont les mots invariables.
© Complétude Fr2-01
11
Quel rôle joue la poésie ?
N.B : Le nom propre n’a qu’une seule forme, mais c’est parce qu’il ne renvoie qu’à une seule réalité.
On pourrait croire qu’il est invariable. Mais on le range dans les variables car certains noms propres
(les noms de nationalité par exemple, les Français-es) s’accordent en genre et nombre.
À RETENIR :
Les mots ont tous une nature ou classe grammaticale et se rangent selon les listes suivantes :
classes grammaticales variables : nom, pronom, adjectif, déterminant, verbe ;
classes grammaticales invariables : adverbe, préposition, conjonction de coordination,
conjonction de subordination, interjection.
Zone,
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Quel rôle joue la poésie ?
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes3
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
1. las : fatigué.
2. clairon : instrument de musique à vent utilisé en général dans l’armée.
3. sténo-dactylographe : employée qui écrit à la machine à écrire.
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f) Quelle figure de style y a-t-il dans : « Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent » ? Quel est l’effet produit ?
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g) Comment le poète enchante-t-il l’univers de la ville à travers les images qu’il propose ?
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h) Pensez-vous que le rôle du poète est de témoigner de la réalité de son époque ? Vous proposerez
un texte d’une dizaine de lignes, structuré en deux ou trois idées. (Brevet !)
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Quel rôle joue la poésie ?
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1 Dans
une couleur différente pour chaque cas, soulignez les classes grammaticales :
déterminant, nom commun, adjectif, pronom.
2 Dans
une couleur différente pour chaque cas, soulignez les classes grammaticales :
verbe, préposition, nom commun, déterminant.
4 Soulignez
d’une couleur différente les conjonctions de subordination et de
coordination.
c) Vous lui dites qu’il faut partir et qu’il ne faut pas oublier les valises.
5 Réécrivez
chaque exemple en ajoutant un adjectif et une conjonction de
coordination.
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Quel rôle joue la poésie ?
b) Je n’aime pas les pommes ; je mange volontiers des tartes tatin.
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a) Il chante haut.
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Il la voit belle.
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Je leur parle.
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Quel rôle joue la poésie ?
Ici, nous allons voir comment l’art pictural réfléchit également au dialogue entre tradition et modernité.
Les Trois Grâces sont des divinités de la mythologie gréco-latine : Aglaé (Brillante), Thalie
(Verdoyante) et Euphrosyne (Joie de l’âme). Compagnes de Vénus, déesse de la beauté, elles
apportent joie, sagesse et bonheur. Elles sont en général représentées comme des jeunes filles
élancées se tenant par la main.
Voici trois représentations des Trois Grâces : Se reporter éventuellement à l’encadré sur la lecture
d’image dans le sujet 1 type brevet.
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Quel rôle joue la poésie ?
a) Comment définiriez-vous ce qui est « classique » ?
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b) Qu’est-ce qui montre que le peintre Delaunay dialogue avec la peinture classique ?
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d) Pourquoi selon vous dit-on que ce tableau est cubiste ? Faites des recherches sur le cubisme.
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e) Quels points communs peut-on faire entre le tableau de Delaunay et le poème d’Apollinaire ? (Brevet !)
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3 La poésie engagée
Quel rôle joue la poésie ?
Je retiens l’essentiel
Littérature : la poésie engagée
Certains auteurs se servent de la littérature pour prendre publiquement position, selon leurs
convictions profondes, sur des problèmes de société qui agitent les débats de leurs temps.
Agrippa d’Aubigné par exemple, à la Renaissance (XVIème siècle), défend ardemment et violemment
les Protestants contre les Catholiques dans son recueil les Tragiques, à l’époque des Guerres de
Religion.
Les guerres mondiales qui ont bouleversé le XXème siècle ont fait naître de nombreux textes qui
visaient à dénoncer les conflits et leurs conséquences. La poésie a été abondamment utilisée
comme parole puissante pour évoquer ces temps plus que difficiles et appeler à l’action, ou
exhorter à faire en sorte que cela ne se reproduise pas.
À RETENIR :
Un écrivain engagé est un écrivain qui prend position sur les problèmes sociaux, politiques ou
religieux de son temps, et ce de façon publique.
Le mot-phrase « non »
L’adverbe « non » exprime à lui seul la négation d’une phrase entière. Il peut s’employer seul ou
s’insérer dans une phrase pour renforcer l’idée de négation.
Exemple : « Tu viens ce soir ? » « -Non ». = « Non, je ne viendrai pas. »
La négation syntaxique
Autour du verbe
La négation syntaxique se construit autour du verbe conjugué. L’adverbe « ne » et un adverbe de
négation (« pas », « plus », « jamais », « rien », « point »…) encadrent le verbe. Les pronoms COD
se placent après le « ne ».
Exemple : « Je ne te crois pas ».
L’adverbe « ne » seul peut suffire à former la négation, mais c’est un usage ancien et qui n’est plus
utilisé dans le langage courant.
Exemple : « Je ne peux ».
Autour d’un GN
La négation peut ne concerner qu’un GN dans une phrase averbale, à l’aide des adverbes de négation.
Exemple : « Pas de pitié ! »
18
Quel rôle joue la poésie ?
La négation lexicale
Certains mots contiennent en eux-mêmes l’idée de négation et peuvent suffire à l’exprimer :
« personne » (pronom indéfini), « sans » (préposition), « aucun » (déterminant) « impossible » (adj),
« irréalisable » (adj), « analphabète » (n.c), « non-sens » (n.c)... On remarque que les préfixes privatifs
« in/i », « non » et « a » permettent d’exprimer ce sens négatif.
La portée de la négation
Il faut distinguer négation totale et négation partielle. Il y a négation totale lorsque la négation porte
sur l’ensemble de la proposition, à l’aide de « ne » et de « pas » ou « point ».
Exemple : « Elle ne veut pas venir. »
Il y a négation partielle lorsque la négation porte sur un élément précis dans la proposition. Elle
s’exprime avec « ne » associé à un autre mot négatif.
Exemple : « Personne ne veut de mon gâteau » fait porter la négation sur le mot « quelqu’un » dans
« quelqu’un veut de mon gâteau. »
À RETENIR :
La négation peut être :
- entièrement contenue dans le mot-phrase « Non ! » ;
- syntaxique avec « ne…pas » : « je ne veux pas dormir. », « Pas de pitié ! » ;
- lexicale : « impossible » ;
- exceptive avec « ne… que » : « Je suis épuisé ! Je ne souhaite que dormir ! »
[Le 10 juin 1944, une division allemande massacre la population du village de Oradour-sur-Glane et incendie les habitations et
bâtiments].
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Quel rôle joue la poésie ?
Oradour n’a plus de forme au village qui vivait
Oradour femmes ni hommes et c’est bien la pire honte
35 Oradour n’a plus d’enfants 45 que de n’être plus qu’un cri,
Oradour n’a plus de feuilles nom de la haine des hommes
Oradour n’a plus d’église nom de la honte des hommes
plus de fumées plus de filles le nom de notre vengeance
plus de soirs ni de matins qu’à travers toutes nos terres
40 plus de pleurs ni de chansons. 50 on écoute en frissonnant,
Oradour n’est plus qu’un cri une bouche sans personne,
et c’est bien la pire offense qui hurle pour tous les temps.
« Oradour », Les Dieux étouffés, Jean Tardieu, 1944.
a) Étude de figures de style : pour chaque figure de style expliquée ci-dessous, trouvez un exemple
dans le poème et expliquez l’effet produit.
Les figures de répétition :
- La répétition : un mot ou groupe de mots est répété dans une phrase ou paragraphe.
- L’anaphore : un mot ou groupe de mots est répété en début de phrase, vers ou paragraphe.
- Le parallélisme de construction : une même structure syntaxique est répétée dans un vers ou un
paragraphe. Exemple : « Le chat dort, le chien mord », la structure : « déterminant + nom commun
+ verbe » est répétée.
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b) La ponctuation est quasi absente du poème, ce qui produit des effets poétiques. Observez en
particulier les vers 17 à 25. Rétablissez la ponctuation dans ce passage.
c) Montrez que le poète « parcellise » les corps pour accentuer sa dénonciation de l’horreur.
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Quel rôle joue la poésie ?
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f) Comment le poète rend-il son discours universel à la fin du poème ? Citez le texte et justifiez.
Rédigez un paragraphe d’au moins quatre lignes. (Brevet !)
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2 Choisissez les adverbes de négation qui conviennent : plus, guère, jamais, point.
b) Tu ne vas ………………………………………… à Paris, alors que j’y vais tous les jours.
a) incapable
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© Complétude Fr2-01
b) irrecevable
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Quel rôle joue la poésie ?
c) la non-violence
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d) malheureux
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e) un sans-domicile-fixe
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b) Ouvrir la porte.
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e) On a faim.
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7 criture (Brevet !) : écrivez un court poème (en prose ou en vers) qui critique
É
un événement en utilisant de la négation syntaxique et lexicale.
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Quel rôle joue la poésie ?
Méthodologie : vers le sujet d’imagination
Écrire un poème
● Généralités
Le sujet d’imagination est un exercice rigoureusement encadré, soumis à des contraintes. Dans
tous les cas, il s’agit d’avoir bien compris le texte d’appui donné au brevet, parce qu’il faut reprendre
des procédés d’écriture (dans le cas où il faut imiter ou continuer un texte par exemple), ou parce
qu’il ne faut pas écrire des incohérences dans son propos par rapport au texte, etc.
Il peut être utile de se faire une liste : ce que je dois faire (contraintes) VS ce que je peux faire
(invention, marge de liberté) pour être sûr de ne pas être hors sujet.
Exercice :
Texte d’appui : « Zone », chapitre 2 partie I.
Sujet :
Vous vous promenez dans une rue que vous associez à la modernité. Vous racontez, dans un texte
poétique, l’expérience de cette promenade.
Vous pourrez écrire votre texte en vers ou en prose.
Votre devoir fera entre une et deux pages selon la forme que vous aurez choisie.
23
4
Se chercher, se construire en se racontant
Exprimer son amour dans une lettre
Je retiens l’essentiel
Littérature : l’épistolaire pour dire l’amour
L’échange épistolaire, c’est-à-dire la correspondance par lettres (car « lettre » se dit epistula en
latin), est très souvent utilisé pour exprimer ses sentiments, notamment pour « dire l’amour ».
Ainsi, de nombreux auteurs confient à travers leurs lettres leurs sentiments, que ce soit un amour
passionnel, inavouable, impossible ou encore un amour familial ou amical.
Ces lettres peuvent être réelles ou fictives, comme c’est le cas dans les romans épistolaires par
exemple.
La lettre peut être intime, mais elle est parfois aussi destinée à être lue. Cette correspondance
privée devient souvent publique car de nombreuses lettres personnelles appartenant à des auteurs
célèbres ont été publiées à titre posthume (= après la mort de l’auteur).
La lettre est un genre littéraire reconnaissable qui répond à des codes précis :
- une formule d’adresse qui précise le destinataire ;
- parfois une date et un lieu (notamment dans les lettres officielles) ;
- des marques de première personne et de deuxième personne au sein de la lettre car l’émetteur
(= celui qui écrit) s’adresse à un destinataire (= le récepteur) ;
- une formule de politesse finale adaptée au destinataire ;
- une signature à la fin de la lettre.
Les manières de « dire l’amour » vont donc varier selon les époques, les types de lettres, etc., car
le niveau de langue et les codes utilisés ne seront pas toujours les mêmes. En effet, la manière dont
les auteurs s’expriment va dépendre de :
- l’âge de l’émetteur, sa personnalité, son rang social... ;
- la relation entre l’émetteur et le destinataire (amicale, amoureuse, fraternelle...) ;
- le message transmis.
À RETENIR :
Lors d’un échange de lettres, on parle alors de correspondance épistolaire. Les lettres permettent
à un émetteur d’exprimer ses sentiments à un destinataire, c’est un moyen souvent utilisé pour dire
son amour. Ces lettres répondent à des codes qui varient (formule d’adresse, formule de politesse
finale...).
La fonction sujet
Définition : Le sujet commande l’accord du verbe en personne et en nombre. Il indique
souvent qui fait l’action.
Le sujet indique qui fait l’action exprimée par le verbe, sauf à la voix passive où le sujet indique
qui subit l’action exprimée par le verbe.
Exemple : « Les chats mangent les souris. » (Voix active)
« Les souris sont mangées par les chats. » (Voix passive)
À la voix active pour le trouver on pose la question « Qui est-ce qui + verbe ? ».
Lorsque l’on a une forme impersonnelle, le sujet ne renvoie à personne.
Exemple : « Il pleut. »
Dans les phrases injonctives qui utilisent le mode impératif, le sujet n’est pas exprimé. Il est défini
par la terminaison verbale.
Exemple : « Mange ! » / « Mangeons ! »
24
Se chercher, se construire en se racontant
La place du sujet
Le sujet est généralement placé avant le verbe.
Cependant, il peut être placé après le verbe, on dit alors que c’est un sujet inversé. C’est le cas
notamment dans :
Une phrase interrogative : « Manges-tu de la viande ? »
Une proposition incise : « Je ne mange pas de viande, répondit-il, en criant. »
Reconnaître le sujet
Pour être sûr de bien identifier le sujet, pensez à le pronominaliser.
Exemple : « La grande maison bleue au fond de la rue est magnifique. » ͢ « Elle est magnifique. »
Le verbe
Définition : Un verbe exprime une action ou un état.
Exemple : « Elle cueille une fleur. » ͢ action / « Il est journaliste. » ͢ état
Verbes d’état : être, demeurer, devenir, paraître, rester, sembler, avoir l’air, passer pour.
Ils peuvent être remplacés par « être » dans le contexte d’une phrase.
Exemple : « Il semble heureux. » ͢ « Il est heureux. »
Formation du verbe
Un verbe est composé :
- d’un radical (infinitif auquel on enlève la terminaison de l’infinitif : -er, -ir, -oir, -re)
Exemple : chanter ͢ chant- / dormir ͢ dorm-
-d ’une terminaison qui indique la personne, le nombre, le temps et le mode auxquels le verbe est
conjugué.
Exemple : « Nous dansons. » ͢ dans + - ons
radical + terminaison :
première personne du pluriel de l’indicatif présent
Les groupes : Il existe 3 groupes de verbes :
Verbes en -IR
Verbes en – ER Tous les autres verbes
qui font -issons avec nous
sauf aller
au présent de l’indicatif
Exemple : marcher, manger... Exemple : (venir, devoir,
Exemple : finir (nous finissons),
prendre, aller, partir...)
© Complétude Fr2-01
25
Se chercher, se construire en se racontant
+ les verbes être et avoir qui peuvent être employés comme auxiliaires quand ils aident à former
des temps composés.
Les temps : Les temps situent l’action dans le passé, le présent ou le futur.
On distingue :
- les temps simples : le verbe est conjugué en un seul mot ͢ Exemple : « Je rêvais. »
- les temps composés : le verbe est conjugué en deux mots : auxiliaire être ou avoir + participe
passé du verbe ͢ Exemple : « J’avais rêvé. »
Aux + p.p
À RETENIR :
- Le sujet est un élément indispensable de la phrase verbale. Le sujet commande l’accord du
verbe en personne et en nombre. Il indique souvent qui fait l’action. Quand il est placé après le
verbe, on parle de sujet inversé.
- Le verbe indique une action ou un état.
- Verbes d’état : être, sembler, paraître, demeurer, rester, avoir l’air.
- Le verbe est composé : d’un radical et d’une terminaison qui indique la personne, le nombre,
le temps et le mode auxquels le verbe est conjugué.
- Le verbe s’accorde en personne et en nombre avec son sujet.
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Se chercher, se construire en se racontant
a) Quel est le genre littéraire de ce texte ? Justifiez.
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b) Relevez ce qui prouve que cette lettre s’inscrit dans un échange épistolaire.
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c) Pourquoi peut-on dire que la nature décrite reflète les sentiments de l’auteur ?
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f) À travers quels procédés d’écriture l’amour de l’auteur pour cette femme apparaît-il ? (Vocabulaire
utilisé, construction des phrases, figures de style utilisées…)
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g) L’auteur utilise à plusieurs reprises des phrases exclamatives pour montrer ses sentiments.
Sont-elles utilisées pour exprimer la même chose dans le deuxième paragraphe et à la fin du texte ?
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© Complétude Fr2-01
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Se chercher, se construire en se racontant
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h) Relevez ce qui montre que l’auteur croit en un amour durable en relevant le temps des verbes
utilisé.
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i) La fleur envoyée comme symbole de cet amour sera-t-elle la seule chose qui subsistera à travers
le temps ?
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j) Pensez-vous qu’une lettre soit un moyen efficace pour « dire l’amour » que l’on ressent à quelqu’un ?
Justifiez à l’aide d’au moins trois arguments.
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1
Dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses. Quand vous n’êtes pas
d’accord, justifiez. Vous pouvez donner un exemple qui le montre.
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d) S’il y a plusieurs sujets singuliers pour le même verbe, on accorde au singulier. Vrai Faux
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f) Les verbes paraître, sembler, devenir sont des verbes d’action. Vrai Faux
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g) Les verbes transitifs peuvent être complétés par un COD, un COI et un attribut du sujet. Vrai
Faux
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28
Se chercher, se construire en se racontant
2 Dans les phrases suivantes soulignez les sujets et entourez les verbes.
f) Des affiches accrochées sur le mur de la classe aident les élèves à apprendre les codes de la
lettre.
3 ans les phrases suivantes, soulignez les sujets et donnez leurs classes
D
grammaticales.
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5
a) Donnez l’infinitif des verbes suivants et précisez à quel groupe ils appartiennent.
b) Puis, identifiez leurs modes et leurs temps.
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2. Relie : ………………...........................…………………………………………………………………………………………………………………..........
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4. Je rougirais : …………………………………………………………………………..............……………………………………………………….........
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29
Se chercher, se construire en se racontant
5. Imaginez : ……………………………………………………………………....................……………………………………………………………........
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6. Je mangeai : ………………………………………………………………………………………………..............………………………………….........
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6 Réécriture (Brevet).
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Se chercher, se construire en se racontant
7
• Étape 1 : Exercice d’invention : écrivez une lettre à la personne de votre choix pour dire
votre amour (amical, amoureux, fraternel). (Brevet !)
a) Écrivez cette lettre en respectant les codes de la lettre.
b) Utilisez des sujets de classes grammaticales variées.
c) Utilisez des verbes d’actions et des verbes d’état.
• Étape 2 : Échangez votre texte avec votre voisin(e) qui devra :
a) Entourer les verbes et écrire dessous si ce sont des verbes d’action ou des verbes d’état.
b) Identifier les sujets en les soulignant. Il devra ensuite écrire dessous leurs classes grammaticales.
8 Dictée (Brevet !)
Image 2 :
© Complétude Fr2-01
31
Se chercher, se construire en se racontant
Après avoir observé ces documents, pensez-vous que la lettre est le meilleur moyen pour « dire
l’amour » aujourd’hui ? Vous répondrez dans un paragraphe d’au moins dix lignes en donnant des
arguments illustrés par des exemples.
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5
Je retiens l’essentiel
Littérature : l’autobiographie
Étymologie : Le mot « autobiographie » est formé à partir de trois racines grecques : auto : par soi-
même, bios : la vie, graphein : écrire.
Les motivations, les finalités de l’écriture autobiographique : Pourquoi écrire sur soi ?
On écrit souvent pour plusieurs raisons :
- Donner un sens à sa vie, se connaître, expliquer ce qu’on est devenu :
L’autobiographe essaie de donner un sens à sa vie, de dire qui il est mais aussi d’expliquer qui il est
devenu, notamment d’expliquer sa vocation.
Pour écrire son autobiographie, il doit à la fois reconstruire et construire sa vie soit donner un ordre,
un sens à ce qui n’existe plus.
Comme le dit un autobiographe célèbre nommé Montaigne, se connaître, c’est en même temps se
créer par l’écriture : « Je n’ai pas plus fait mon livre que mon livre m’a fait ».
33
Se chercher, se construire en se racontant
- Témoigner :
Chaque autobiographie est un témoignage sur une époque, un milieu social, des mœurs (= manières
de vivre)…
À RETENIR :
L’écriture autobiographique est un récit qu’une personne fait de sa propre vie.
Dans l’autobiographie, l’auteur, le narrateur et le personnage sont la même personne.
L’autobiographie est un récit rétrospectif : le « JE » actuel réfléchit sur son « JE » d’avant, sur celui
qu’il était.
L’autobiographe s’engage à être sincère avec son lecteur.
L’autobiographe peut donc écrire son autobiographie pour :
- donner un sens à sa vie, se connaître et expliquer sa vocation ;
- se confesser, se faire pardonner ;
- revivre les moments heureux et laisser une trace à la postérité ;
- témoigner.
Les compléments d’objets et les attributs du sujet sont des compléments essentiels du verbe.
Ils complètent le verbe à l’intérieur du groupe verbal.
34
Se chercher, se construire en se racontant
L’attribut du sujet
L’attribut du sujet est introduit par un verbe d’état.
Les verbes d’état : être, paraître, sembler, demeurer, rester, avoir l’air...
Il apporte donc des précisions sur le sujet.
Quand il est adjectif il s’accorde avec lui en genre et en nombre.
Exemple : Ce château semble magnifique. / Arnaud est pompier.
1 Qu’il est glorieux, mais qu’il est pénible d’être en ce monde un merle exceptionnel ! Je ne suis point
un oiseau fabuleux, et M. de Buffon m’a décrit. Mais, hélas ! je suis extrêmement rare et très difficile à trouver.
Plût au ciel que je fusse tout à fait impossible !
Mon père et ma mère étaient deux bonnes gens qui vivaient, depuis nombre d’années, au fond d’un
5 vieux jardin retiré du Marais1. C’était un ménage2 exemplaire. Pendant que ma mère, assise dans un buisson
fourré, pondait régulièrement trois fois par an, et couvait, tout en sommeillant, avec une religion patriarcale3,
mon père, encore fort propre et fort pétulant4, malgré son grand âge, picorait autour d’elle toute la journée, lui
apportant de beaux insectes qu’il saisissait délicatement par le bout de la queue pour ne pas dégoûter sa femme,
et, la nuit venue, il ne manquait jamais, quand il faisait beau, de la régaler d’une chanson qui réjouissait tout le
10 voisinage. Jamais une querelle5, jamais le moindre nuage n’avait troublé cette douce union.
À peine fus-je venu au monde, que, pour la première fois de sa vie, mon père commença à montrer de
la mauvaise humeur. Bien que je ne fusse encore que d’un gris douteux, il ne reconnaissait en moi ni la couleur,
ni la tournure de sa nombreuse postérité6.
1 Cosette était laide. Heureuse, elle eût peut-être été jolie. Nous avons déjà esquissé1 cette petite figure
sombre. Cosette était maigre et blême2. Elle avait près de huit ans, on lui en eût donné à peine six. Ses grands
yeux enfoncés dans une sorte d’ombre profonde étaient presque éteints.
35
Se chercher, se construire en se racontant
Texte 3 :
1 J’étudiais un jour seul ma leçon dans la chambre contiguë1 à la cuisine. La servante avait mis sécher à
la plaque les peignes de mademoiselle Lambercier. Quand elle revint les prendre, il s’en trouva un dont tout un
côté de dents était brisé. A qui s’en prendre de ce dégât ? Personne autre que moi n’était entré dans la chambre.
On m’interroge : je nie d’avoir touché le peigne. M. et mademoiselle Lambercier se réunissent, m’exhortent2,
5 me pressent, me menacent : je persiste avec opiniâtreté3 ; mais la conviction était trop forte, elle l’emporta sur
toutes mes protestations, quoique ce fût la première fois qu’on m’eût trouvé tant d’audace4 à mentir. La chose
fut prise au sérieux ; elle méritait de l’être. La méchanceté, le mensonge, l’obstination, parurent également
dignes de punition ; mais pour le coup ce ne fut pas par mademoiselle Lambercier qu’elle me fut infligée. On
écrivit à mon oncle Bernard : il vint. Mon pauvre cousin était chargé d’un autre délit non moins grave ; nous
10 fûmes enveloppés dans la même exécution. Elle fut terrible. Quand, cherchant le remède dans le mal même,
on eut voulu pour jamais amortir mes sens dépravés5, on n’aurait pu mieux s’y prendre. Aussi me laissèrent-ils
en repos pour longtemps.
On ne put m’arracher l’aveu qu’on exigeait. Repris à plusieurs fois et mis dans l’état le plus affreux,
je fus inébranlable. J’aurais souffert la mort, et j’y étais résolu. Il fallut que la force même cédât au diabolique
15 entêtement d’un enfant ; car on n’appela pas autrement ma constance. Enfin je sortis de cette cruelle épreuve
en pièces, mais triomphant.
Il y a maintenant près de cinquante ans de cette aventure, et je n’ai pas peur d’être puni derechef6 pour
le même fait ; hé bien ! je déclare à la face du ciel que j’en étais innocent, que je n’avais ni cassé ni touché le
peigne, que je n’avais pas approché de la plaque, et que je n’y avais pas même songé. Qu’on ne me demande
20 pas comment le dégât se fit, je l’ignore et ne le puis comprendre ; ce que je sais très certainement, c’est que j’en
étais innocent.
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Texte 2 :
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Texte 3 :
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36
Se chercher, se construire en se racontant
J’analyse un texte autobiographique
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c) Montrez que ce texte est un récit rétrospectif en soulignant les passages correspondant au
moment de l’écriture.
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d) Quels sont les temps utilisés dans le texte ? Donnez la valeur de chacun d’eux.
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g) Rousseau maintient-il la même version sur les faits racontés une fois adulte ?
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i) Pourquoi Rousseau a-t-il choisi de raconter cet événement ? Quelle image veut-il laisser de lui ?
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Se chercher, se construire en se racontant
Je m’exerce en langue française
1 Dans les phrases suivantes, soulignez les compléments essentiels des verbes.
a) Rousseau raconte une injustice. b) Cette histoire parle du vol d’un peigne.
c) Un jour, il étudiait seul sa leçon. d) Il fut accusé et on écrivit à son oncle Bernard.
2 Dans les phrases suivantes, donnez la fonction des mots en gras (COD ou COI).
4 ans les phrases suivantes, encadrez les verbes d’action et entourez les verbes
D
d’état. Puis soulignez les compléments essentiels du verbe et indiquez dessous
leur fonction (COD, COI, attribut du sujet).
c) Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d’ombre profonde semblent presque éteints.
6 ans les phrases suivantes, soulignez les COD, entourez les COI et encadrez
D
les attributs du sujet. Attention, il y a des phrases où il n’y a ni complément
d’objet ni attribut du sujet.
a) Avec le soleil ses cheveux deviennent blonds. b) Léa mange une glace.
38
Se chercher, se construire en se racontant
7 Inventez des phrases en employant chaque GN d’abord comme un attribut du
sujet puis comme un COD.
Exemple : Mon loisir préféré est la lecture ͢ J’aime la lecture.
a) Le football : ……………………………………………………………………………………………………………………..................………
9 épondez aux questions suivantes pour vérifier que vous connaissez bien
R
votre cours.
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…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
10 acontez une injustice que vous avez vécue en une dizaine de lignes en
R
utilisant au moins :
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6
Se chercher, se construire en se racontant
Un art littéraire et artistique
pour se raconter, se représenter
Je retiens l’essentiel
Littérature : se représenter à travers des autoportraits objectifs et/ou subjectifs
Définition : L’autoportrait est un portrait que l’artiste (auteur, peintre) fait de lui-même.
Faire son autoportrait s’inscrit dans une longue tradition puisqu’on en trouve déjà à l’Antiquité.
À travers cet autoportrait, l’artiste dit qui il est au moment même. Il se présente donc tel qu’il
se voit ou se met en scène dans son autoportrait. Ainsi, l’autoportrait peut être objectif (= neutre)
si l’artiste se décrit comme il est sans se juger. L’autoportrait peut aussi être subjectif si l’auteur
donne son avis, se juge, amplifie sa beauté ou ses défauts à l’aide de modalisateurs (voir le 2. La
modalisation).
On trouve des autoportraits littéraires mais aussi artistiques.
À RETENIR :
L’autoportrait est un portrait que l’artiste fait de lui-même.
L’artiste se raconte, se représente comme il est au moment même. Il peut aussi se mettre en scène.
L’autoportrait peut donc être objectif ou subjectif.
L’autoportrait peut être artistique ou littéraire.
Celui qui écrit ou qui parle peut ou non exprimer son opinion, ses sentiments :
- Il y a objectivité si on ne livre pas ses opinions, si on reste neutre. C’est le cas des discours
scientifiques.
Exemple : Guy de Maupassant, né le 5 août 1850 au château de Mirosmesnil, est un écrivain
français.
- Il y a subjectivité si on exprime ses opinions.
Exemple : Pour moi, Guy de Maupassant est un très grand écrivain français.
40
Se chercher, se construire en se racontant
À RETENIR :
Quand l’auteur se raconte, se représente dans un autoportrait ou dans n’importe quel type de texte,
il peut exprimer ses sentiments, se juger à l’aide de modalisateurs. Les modalisateurs sont donc
tous les mots ou procédés d’écriture qui rendent le texte subjectif. Ils permettent d’exprimer un
doute, une certitude, un jugement de valeur, etc.
1 Je viens d’avoir trente-quatre ans, la moitié de la vie. Au physique, je suis de taille moyenne, plutôt
petit. J’ai des cheveux châtains coupés court afin d’éviter qu’ils ondulent, par crainte aussi que ne se développe
une calvitie menaçante. Autant que je puisse en juger, les traits caractéristiques de ma physionomie sont :
une nuque très droite, tombant verticalement comme une muraille ou une falaise, marque classique (si l’on
5 en croit les astrologues) des personnes nées sous le signe du Taureau ; un front développé, plutôt bossu, aux
veines temporales exagérément noueuses et saillantes. Cette ampleur de front est en rapport (selon le dire des
astrologues) avec le signe du Bélier ; et en effet je suis né un 20 avril, donc aux confins de ces deux signes : le
Bélier et le Taureau. Mes yeux sont bruns, avec le bord des paupières habituellement enflammé ; mon teint est
coloré ; j’ai honte d’une fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante. Mes mains sont maigres, assez
10 velues, avec des veines très dessinées ; mes deux majeurs, incurvés vers le bout, doivent dénoter quelque chose
d’assez faible ou d’assez fuyant dans mon caractère.
Ma tête est plutôt grosse pour mon corps ; j’ai les jambes un peu courtes par rapport à mon torse,
les épaules trop étroites relativement aux hanches. Je marche le haut du corps incliné en avant ; j’ai tendance,
lorsque je suis assis, à me tenir le dos voûté ; ma poitrine n’est pas très large et je n’ai guère de muscles.
15 J’aime à me vêtir avec le maximum d’élégance ; pourtant, à cause des défauts que je viens de relever dans ma
structure et de mes moyens qui, sans que je puisse me dire pauvre, sont plutôt limités, je me juge d’ordinaire
profondément inélégant ; j’ai horreur de me voir à l’improviste dans une glace car, faute de m’y être préparé,
je me trouve à chaque fois d’une laideur humiliante.
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b) Quand l’auteur choisit-il d’écrire ce texte ? Pourquoi selon vous ? Citez le texte pour justifier.
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c) L’expression «Au physique» (l.1) sous-entend, comme dans un portrait classique, qu’une
description «au moral» va suivre. Ce texte suit-il ce principe d’organisation ? Pour vérifier cela,
vous surlignerez tout ce qui se rapporte au physique d’une couleur et tout ce qui se rapporte au
moral d’une autre couleur.
d) À partir de ce que vous avez trouvé à la question précédente, le portrait suit-il une organisation
cohérente ou est-il fragmenté ? Regardez la syntaxe des phrases pour justifier.
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© Complétude Fr2-01
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41
Se chercher, se construire en se racontant
e) L’auteur se décrit-il de manière objective ou subjective ? Justifiez votre réponse en vous appuyant
sur des phrases du texte.
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f) Relevez le vocabulaire péjoratif et les diverses formes de négation. Qu’est-ce que cela traduit du
regard que l’auteur porte sur lui-même ?
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h) Quelles émotions l’auteur peut-il inspirer au lecteur en se montrant sous un jour si défavorable ?
Quel risque prend-il ?
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c) Bien sûr, la mer offre de beaux points de vue, mais les paysages de montagne sont incomparables.
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d) La cuisine était composée de meubles vert clair, d’un évier noir et d’un plan de travail en bois.
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…………………………………………………………………………………..........
f) Le jardin avait d’assez belles proportions, mais il paraissait, hélas, laissé à l’abandon.
…………………………………………………………………………………..........
Texte A : J’ouvrais la grande baie vitrée et je vis apparaître un paysage somptueux. Une mer bleu
turquoise où l’on pouvait voir voguer au loin des voiliers blancs qui ressemblaient à des oiseaux
virevoltant au-dessus des eaux. J’admirais cette vue baignée par un doux brin de soleil qui
emplissait mon cœur d’un sentiment de plénitude.
42
Se chercher, se construire en se racontant
Texte B : J’ouvrais la baie vitrée et je regardais le paysage. J’observais la mer sur laquelle on voyait
des voiliers blancs. J’observais cela un jour ensoleillé.
Réponse :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
5 oulignez les modalisateurs dans les phrases ci-dessous, puis donnez leurs
S
classes grammaticales ou la figure de style utilisée.
………………………………………………………………...… ………………………………………………………………...…
………………………………………………………………...… ………………………………………………………………...…
………………………………………………………………...… ………………………………………………………………...…
………………………………………………………………...…
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
43
Se chercher, se construire en se racontant
2. Vous êtes sérieux. (Interrogation)
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
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…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
b) Il a acheté un manteau.
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
c) J’ai vu un concert.
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
d) Il va neiger.
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
8 oici des mots neutres. Ajoutez à ces noms des expansions du nom variées
V
(adjectif, groupe prépositionnel, proposition subordonnée relative) qui leur
donneront : a) une valeur méliorative et b) une valeur péjorative. Puis précisez
l’expansion du nom employée.
Rappel : Les expansions du nom : adjectif, groupe prépositionnel, proposition subordonnée relative.
Exemple de réponse :
) un paysage magnifique ͢ adjectif.
Paysage : a
b) un paysage qui effraie ͢ proposition subordonnée relative.
- chambre : a) ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
b) ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….....
- ciel : a) ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
b) ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….....
- cheveux : a) …………………………………………………………………………………………………………………..……………………………………
b) ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….....
- caractère : a) ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
b) ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….....
- chaussures : a) ………………………………………………………………………………………………....………………………………………………
b) ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….....
44
Se chercher, se construire en se racontant
9 Dans le texte ci-dessous :
Ses yeux étaient obliques, mais admirablement fendus ; ses lèvres un peu fortes, mais bien dessinées
et laissant voir des dents plus blanches que des amandes dans leur peau. Ses cheveux, peut-être un peu gros,
étaient noirs à reflets bleus comme l’aile d’un corbeau, longs et luisants. [...]
C’était une beauté étrange et sauvage, une beauté qui étonnait d’abord, mais qu’on ne pouvait oublier.
Ses yeux surtout avaient une expression à la fois voluptueuse et farouche que je n’ai trouvée depuis à aucun
regard humain.
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…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
45
Se chercher, se construire en se racontant
Autoportrait à la fourrure, Albrecht Dürer, 1500. Winter, Giuseppe Arcimboldo, 1573.
Source : Wikipedia.org Source : https://commons.wikimedia.org
46
Se chercher, se construire en se racontant
Méthodologie : vers le sujet d’imagination
CONSEILS D’ANALYSE SELON LES TYPES DE SUJETS ET LES TEXTES SUPPORTS
A. Analyser le sujet
Surlignez les mots importants pour savoir ce qu’on attend de vous. Demandez-vous :
● Quel est le genre de texte à écrire ?
S’agit-il d’écrire un récit ? Une suite de récit ? Une scène de théâtre ? Un dialogue argumentatif ?
Une lettre ? Une lettre ouverte ? Un article de presse ?
Il faut donc connaître les caractéristiques de chaque genre de texte (voir tableau ci-dessous).
● Quel est le type de texte et le type de discours ?
S’agit-il de raconter (narration) ? De décrire (description, portrait moral et physique) ? D’expliquer
(explication) ? D’argumenter (argumentation) ?
S’agit-il de faire parler les personnages (discours rapportés directement, indirectement ou de
manière indirecte libre) ?
● Quelles sont les exigences du sujet ?
- Le statut du narrateur et son point de vue.
- Le système de temps, etc.
B. Au brouillon
C. Relisez-vous
Vérifiez : Le respect des critères par rapport au sujet, l’orthographe, la syntaxe.
47
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
- Personnages de fiction.
Roman ou Nouvelle
- Cadre spatio-temporel (réaliste, fantastique, science-fiction).
- Cadre spatio-temporel imprécis : il était une fois, dans une forêt...
- Personnages désignés par un surnom ou une profession.
Conte
- Personnages, objets ou événements merveilleux : ogre, sorcière,
potion...
- Texte à la 1ère personne.
- L’auteur, le narrateur et le personnage sont la même personne.
Autobiographie
- Récit mêlant souvenirs (temps du passé ou présent de narration) et
réflexion (présent d’énonciation).
- Émetteur et destinataire.
- Objet de la lettre (dans une lettre officielle).
- Formule d’adresse.
Lettre - Date et lieu d’écriture.
- Formule de salutation et signature.
- Utilisation des 2e et 3e personnes.
- Veillez au niveau de langue utilisé (lettre privée ou officielle).
- Nom des personnages en lettres capitales avant les répliques.
- Didascalies en italique ou entre parenthèses (indications sur la mise
Théâtre
en scène : décor, gestes, ton… ).
- Découpage en actes et en scènes.
- En vers ou en prose.
Poésie - Si elle est en vers, majuscule à chaque début de vers.
- Strophes, rimes...
- Prise de position.
- Pronoms : « je », « nous ».
Lettre ouverte - Présenter sa thèse.
- Présenter ses arguments.
- Organiser logiquement son texte (connecteurs).
- Titre et sous-titres.
- Phrases courtes, style clair, efficace.
- Susciter la curiosité de son auditoire.
Article de presse
- Tenir compte des lecteurs (niveau de langue, vocabulaire utilisé).
- Article souvent rédigé au présent de narration.
- Faire preuve d’objectivité + possibilité de donner son point de vue.
- Thèse et thèse inverse (chaque interlocuteur a une thèse à défendre).
Dialogue argumentatif - Respecter la présentation et la ponctuation du dialogue.
- Utiliser des verbes de parole pour faire connaître le ton, les
sentiments des personnages, leurs réactions...
48
7
littérature
Lettre ouverte d’un écrivain
et littérature
Je retiens l’essentiel
presse et
Littérature : la dénonciation par une lettre ouverte
entre presse
En littérature, l’argumentation et la rhétorique sont les mots clés qui permettent la dénonciation
d’un fait. Il s’agit ainsi de convaincre (logique) et/ou de persuader (sentiments) son auditoire.
Cette dénonciation peut se faire à travers un discours écrit qui prend alors souvent la forme d’une
tribune ou d’une lettre ouverte.
liens entre
La tribune libre d’un journal est une rubrique offerte au public pour qu’il puisse s’exprimer.
La lettre ouverte est un texte engagé qui, en général, ne contient ni de lieu, ni de date, ni de
destinataire. Elle est cependant destinée à une ou plusieurs personnes, mais est exhibée
publiquement afin que le plus grand nombre d’individus puisse la lire.
les liens
Au-delà, certains romans sont également des œuvres engagées qui permettent de dénoncer des
faits à travers l’écriture. Tous ces écrits peuvent être destinés à être lus ; la dénonciation peut
prendre la forme d’un discours oral.
Beaucoup d’autres œuvres non écrites, comme la peinture ou la sculpture par exemple, peuvent
À RETENIR :
Pour argumenter, en français, on utilise l’art de la rhétorique qui permet de convaincre ou de
persuader le destinataire. On peut avoir recours à une tribune ou à une lettre ouverte pour faire
circuler des informations.
Le conditionnel est un mode, tout comme l’indicatif, l’impératif ou le subjonctif, qui comporte
deux temps : le présent et le passé. Le conditionnel est le mode de l’incertitude et du souhait.
Je -ais rédigerais
Tu -ais rédigerais
49
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
Comme pour tous les temps composés, le conditionnel passé est constitué d’un auxiliaire et du
participe passé du verbe conjugué.
Comme pour le conditionnel présent, le conditionnel passé peut lui aussi s’employer dans diverses
situations. Il n’a, quant à lui, que deux valeurs :
- le doute : Il aurait traversé l’Atlantique en barque.
- le regret : J’aurais aimé découvrir le monde.
Il peut également exprimer une action soumise à une condition exprimée au plus-que-parfait :
Si tu avais voulu, nous aurions pu écouter la chanson de Boris Vian.
À RETENIR :
Le conditionnel est le mode de l’incertitude ou, comme son nom l’indique, le mode de la condition.
Il ne contient que deux temps qui sont le présent et le passé.
Le présent se forme avec le radical du futur et les terminaisons de l’imparfait. Il peut exprimer la
politesse, le conseil, la suggestion, le reproche, le souhait, l’information non confirmée ou un fait
imaginaire.
Le passé se construit, quant à lui, avec un auxiliaire conjugué au conditionnel présent suivi du
participe passé du verbe. Il peut exprimer le doute ou le reproche.
50
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
J’applique ce que j’ai appris
J’analyse une lettre ouverte
Monsieur le Président,
1 Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m’avez fait un jour, d’avoir
le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu’ici, est menacée de la plus honteuse,
de la plus ineffaçable des tâches ? Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les cœurs.
Vous apparaissez rayonnant dans l’apothéose de cette fête patriotique que l’alliance russe a été pour la France, et
5 vous vous préparez à présider au solennel triomphe de notre Exposition Universelle, qui couronnera notre grand
siècle de travail, de vérité et de liberté. Mais quelle tâche de boue sur votre nom - j’allais dire sur votre règne - que
cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre, d’oser acquitter un Esterhazy, soufflet
suprême à toute vérité, à toute justice. Et c’est fini, la France a sur la joue cette souillure, l’histoire écrira que c’est
sous votre présidence qu’un tel crime social a pu être commis. Puisqu’ils ont osé, j’oserai aussi, moi. La vérité, je la
10 dirai, car j’ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est
de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l’innocent qui expie là-bas,
dans la plus affreuse des tortures, un crime qu’il n’a pas commis. […]
Telle est donc la simple vérité, monsieur le Président, et elle est effroyable, elle restera pour votre
15 présidence une souillure. Je me doute bien que vous n’avez aucun pouvoir en cette affaire, que vous êtes le
prisonnier de la Constitution et de votre entourage. Vous n’en avez pas moins un devoir d’homme, auquel vous
songerez, et que vous remplirez. Ce n’est pas, d’ailleurs, que je désespère le moins du monde du triomphe. Je
le répète avec une certitude plus véhémente : la vérité est en marche et rien ne l’arrêtera. C’est d’aujourd’hui
seulement que l’affaire commence, puisque aujourd’hui seulement les positions sont nettes : d’une part, les
20 coupables qui ne veulent pas que la lumière se fasse ; de l’autre, les justiciers qui donneront leur vie pour qu’elle
soit faite. Je l’ai dit ailleurs, et je le répète ici : quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend
une force telle d’explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l’on ne vient
pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres.
Mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure.
25 J’accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d’avoir été l’ouvrier diabolique de l’erreur judiciaire,
en inconscient, je veux le croire, et d’avoir ensuite défendu son œuvre néfaste1, depuis trois ans, par les
machinations les plus saugrenues2 et les plus coupables.
J’accuse le général Mercier de s’être rendu complice, tout au moins par faiblesse d’esprit, d’une des
plus grandes iniquités3 du siècle.
30 J’accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de l’innocence de Dreyfus
et de les avoir étouffées, de s’être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice4, dans un but
politique et pour sauver l’état-major compromis.
J’accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s’être rendus complices du même crime, l’un
sans doute par passion cléricale5, l’autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre
35 l’arche sainte, inattaquable.
J’accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d’avoir fait une enquête scélérate6, j’entends
par là une enquête de la plus monstrueuse partialité7, dont nous avons, dans le rapport du second, un
impérissable monument de naïve audace.
J’accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d’avoir fait des
40 rapports mensongers et frauduleux8, à moins qu’un examen médical ne les déclare atteints d’une maladie de la
vue et du jugement.
J’accuse les bureaux de la guerre d’avoir mené dans la presse, particulièrement dans L’Éclair et dans
L’Écho de Paris, une campagne abominable, pour égarer l’opinion et couvrir leur faute.
J’accuse enfin le premier conseil de guerre d’avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur
45 une pièce restée secrète, et j’accuse le second conseil de guerre d’avoir couvert cette illégalité, par ordre, en
commettant à son tour le crime juridique d’acquitter sciemment un coupable.
En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur
la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m’expose. Quant
aux gens que j’accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n’ai contre eux ni rancune ni haine.
© Complétude Fr2-01
51
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
50 Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l’acte que j’accomplis ici n’est
qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice. Je n’ai qu’une passion, celle de la
lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que
le cri de mon âme. Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour !
J’attends.
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e) Quel est le ton employé dans cette lettre ? Pourquoi ? Justifiez votre réponse.
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f) Quels sont le temps et la valeur du verbe en gras dans le texte ? Quel effet cela produit-il ?
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52
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
h) Quel mot est repris, dans la fin de la lettre, à chaque début de phrase ? Comment s’appelle cette
figure de style ? Quel est l’effet produit ?
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i) Quelles autres figures de style pouvez-vous trouver dans cette lettre ? Quels effets produisent-
elles ?
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a) Les deux conseils de guerre se seraient mis d’accord pour accuser Dreyfus.
c) Avant de le juger coupable, la Justice aurait pu chercher d’autres preuves sur Dreyfus.
b) Pour persuader, c’est aux sentiments qu’il faudrait / faudra / fallait faire appel.
d) Vous pourriez / pourrez / pouvez vous exprimer à travers un discours oral également.
e) Les artistes exprimaient / exprimeront / exprimeraient leur avis à travers leurs œuvres.
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© Complétude Fr2-01
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Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
6 crivez des phrases au conditionnel présent ou passé pour illustrer les valeurs
É
suivantes.
a) Le souhait : ……………………………………………………………………………………………………
b) Le reproche : ……………………………………………………………………………………………………
c) Le doute : ……………………………………………………………………………………………………
d) La politesse : ……………………………………………………………………………………………………
e) La suggestion : ……………………………………………………………………………………………………
« Et c’est volontairement que je m’expose. Quant aux gens que j’accuse, je ne les connais pas, je
ne les ai jamais vus, je n’ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des
esprits de malfaisance sociale. Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour
hâter l’explosion de la vérité et de la justice. Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de
l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri
de mon âme. »
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Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
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8 La satire dans la presse
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
Je retiens l’essentiel
Littérature : comment les médias agissent-ils sur le monde ?
Ainsi on peut se demander : « Est-ce que les médias informent ou déforment l’information ?
Comment faut-il s’informer ? ». En effet, même si le rôle des médias est d’informer les lecteurs/
auditeurs, ce n’est pas toujours ce qu’il se passe.
Plusieurs questions se posent :
- Toutes les informations transmises par les médias sont-elles fiables ?
- Peut-on informer sans déformer ? Peut-on dire la vérité tout en transmettant une information de
manière subjective ?
- Déformer, n’est-ce pas un moyen d’informer ? De dénoncer ?
- Le journaliste engagé a-t-il le pouvoir d’agir sur le monde ?
À RETENIR :
Les médias sont les techniques et les instruments audiovisuels et graphiques capables de
transmettre rapidement le même message à destination d’un public très nombreux (radio,
journaux, télévision, Internet…).
Les médias permettent à la fois d’informer, de déformer et de s’informer : il faut donc veiller à la
fiabilité des informations, vérifier les sources mais aussi exercer un regard critique sur les informations
reçues. En effet, toute information est transmise par une personne de manière subjective, et il faut
donc prendre du recul et analyser l’information pour se faire son propre avis.
La presse, notamment les dessins de presse satiriques, sont très utilisés depuis le XIXème siècle
pour agir sur le monde, pour dénoncer mais aussi pour amener le lecteur à réfléchir.
56
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
Une proposition subordonnée peut dépendre d’une autre subordonnée.
Exemple :
L’incendie a pris dans la scierie / de sorte qu’on a dû évacuer les maisons / qui commençaient à brûler.
Prop. sub. conj. circ. proposition subordonnée
de conséquence relative
du verbe « prendre » CdN « maisons »
- Quand une proposition subordonnée conjonctive a les fonctions du nom (sujet, CO, CdN, attribut)
et est introduite par « que », c’est une proposition subordonnée conjonctive complétive.
Ses fonctions :
COD : « Je veux [que tu partes] ».
COI : « Je m’attends [à ce que tu partes]. »
Attribut du sujet : « Son souhait est [que tu partes]. »
Sujet du verbe de la principale : « [Que tu partes] m’arrangerait. »
Complément du nom : « Il a l’impression [que tu vas partir]. »
- Quand elle est COD d’un verbe qui indique un manque d’information, et est introduite par « que »,
« si », « pourquoi », « comment »... c’est une proposition subordonnée interrogative indirecte.
Exemples : « Je demande [si tu viens.] »
« Nous ne savons pas [comment vous allez.] »
- Quand elle est complément circonstanciel de la principale, c’est une proposition subordonnée
conjonctive circonstancielle.
Elle est introduite par une conjonction de subordination ou une locution conjonctive (mot + que) :
« que », « puisque », « comme », « avant que »…
Ses fonctions :
Elle peut occuper la fonction de n’importe quel complément circonstanciel (sauf de lieu).
Exemples : « J’ouvre mon parapluie [parce qu’il pleut]. » ͢ cause
« [Quand il fera beau], je le fermerai. » ͢ temps
57
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
À RETENIR :
Une proposition subordonnée est introduite par un mot subordonnant (pronom relatif ou conjonction
de subordination).
La proposition subordonnée conjonctive est introduite par une conjonction qui n’a qu’un rôle
introducteur et donc pas de fonction dans la subordonnée. Elle complète souvent un verbe.
Les propositions subordonnées conjonctives complétives :
- elles ne sont ni supprimables ni déplaçables ;
- subordonnant : conjonction de subordination QUE ;
- fonctions : COD (ou sujet, COI ou attribut du sujet).
Les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles :
- elles peuvent être déplacées ou supprimées ;
- subordonnant : conjonction de subordination ou locution conjonctive : parce que, si, comme,
puisque... ;
- fonction : complément circonstanciel.
58
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
Texte réécrit :
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
c) En quoi ce texte est-il satirique ? Sur quels procédés d’écriture la satire repose-t-elle ?
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1 ites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses. Quand vous n’êtes pas
D
d’accord, justifiez.
a) Une proposition subordonnée peut être introduite par une conjonction de subordination ou un
pronom relatif. Vrai Faux
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© Complétude Fr2-01
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59
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
c) Les propositions subordonnées conjonctives complètent souvent un nom. Vrai Faux
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
e) Les propositions conjonctives complétives peuvent être déplacées ou supprimées alors que
les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles ne peuvent être ni déplacées ni
supprimées. Vrai Faux
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
2
Soulignez les propositions subordonnées dans les phrases ci-dessous et entourez
le mot subordonnant.
b) Tu avoues …………………………………………………………………………………………………………………….......……………............….......
4 ransformez les deux phrases simples en une seule phrase complexe en utilisant
T
une proposition subordonnée circonstancielle. Vous respecterez la circonstance
indiquée entre parenthèses.
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
b) Lenny ne peut plus jouer. Il s’est énervé et a tapé son camarade. (cause)
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
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60
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
d) Tu as pu réaliser ton projet. Ils t’ont soutenu. (cause)
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
5 ans les phrases suivantes, les propositions subordonnées sont introduites par
D
le subordonnant « QUE ». Soulignez les propositions subordonnées et indiquez
dessous si ce sont des propositions subordonnées relatives ou des propositions
subordonnées conjonctives complétives. (Rappel : voir Partie 5 chapitre 1)
a) Je pense qu’il fera beau demain. b) Le film que tu regardes est génial !
………………………………………………………………… …………………………………………………………………
………………………………………………………………… …………………………………………………………………
e) Que nous partions en vacances est souhaitable. f) Le mieux est qu’il ne vienne pas.
………………………………………………………………… …………………………………………………………………
d) Je crois …………………………………………………………………………………………………
61
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
8
Donnez la nature des propositions subordonnées conjonctives en gras dans
les phrases ci-dessous, puis donnez leur fonction.
c) Vous vous attendez à ce que tous les magasins soient fermés dimanche.
La nuit était fort avancée lorsque la ronde qui passait aperçut un homme étendu sans mouvement
à la porte d’une église. Les archers s’approchèrent, croyant que c’était le cadavre d’un homme
assassiné. Ils reconnurent aussitôt le comte de Marana, et ils essayèrent de le ranimer en lui jetant
de l’eau fraîche au visage ; mais, voyant qu’il ne reprenait pas connaissance, ils le portèrent à sa
maison. [...] On lui fit une abondante saignée, et il ne tarda pas à reprendre ses sens. [...] Il demanda
où il était.
62
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
Pour aller plus loin
J’analyse des caricatures
Les Poires, Honoré Daumier, 1835. « Retours ministériels », Le Pilori, Gibet, v. 1910.
Source : http://www.jprissoan-histoirepolitique.com Source : Site cairn.info
Caricature 1 Caricature 2
Présentation de l’image
(Titre, date, source)
Description de l’image
Qui ? Quand ?
Où ? Quoi ?
Composition de l’image ?
Figures de style
(comparaison, métaphore...)
et procédés utilisés
pour faire rire
(caricature, animalisation,
effets de répétition, ironie...)
Message transmis
© Complétude Fr2-01
63
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
Selon vous, en quoi la caricature est-elle un bon moyen de faire passer un message et d’agir sur
le monde ?
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…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
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a) Choisissez un thème lié à l’actualité ou une personne (réfléchissez à : qui ? quoi ? où ? quand ?
comment ? pourquoi ?) dont vous aimeriez faire la caricature et faites un dessin au crayon à papier
et aux crayons de couleurs sur une feuille blanche. N’oubliez pas, il faut exagérer afin que l’on voit
ce que vous voulez dénoncer. Vous pouvez insérer des bulles et/ou une petite phrase.
b) Expliquez en quelques lignes (dix environ) votre choix (personnages, couleurs, formes, texte…)
et ce que vous avez voulu dénoncer.
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64
9 Le monde de la presse,
Je retiens l’essentiel
Littérature : le roman réaliste
Au XIXème siècle, à partir de 1830 environ, des auteurs forment une nouvelle tendance littéraire :
le mouvement réaliste (terme employé à partir de 1850 cependant). Ils se regroupent tous autour
de l’idée que la littérature doit rendre compte de la réalité telle qu’elle existe et non plus l’embellir
ou la sublimer (quitte parfois à provoquer des critiques de la part de personnes qui trouvent leurs
écrits immoraux parce que montrant ce qui est laid, sale ou honteux dans le monde). Il s’agit
notamment de faire l’état de la société et de l’époque, les décrire de manière exacte. Les auteurs
préparent souvent de grands dossiers où ils se documentent, visitent des lieux, font des recherches,
interrogent des gens, avant de se lancer dans la rédaction d’un de leurs romans. Ils veulent donner
l’illusion du vrai.
Cela se manifeste par :
- un intérêt porté à la vie quotidienne, sa banalité, sa trivialité, le goût des petites choses sans
noblesse ;
- un cadre économique, historique, social, politique contemporain ;
- une précision des portraits et des descriptions : la minutie et l’exhaustivité ont une ambition
d’exactitude.
Citons parmi les réalistes : Stendhal, Balzac, Flaubert, Maupassant. Ces auteurs ont parfois été
journalistes : fins connaisseurs du monde de la presse, ils en ont brossé un tableau dans leurs
romans comme nous le verrons plus bas.
À RETENIR :
Le réalisme est un mouvement qui naît dans les années 1830.
Les auteurs réalistes veulent montrer leur époque telle qu’elle est : la littérature ne doit pas sublimer
le réel. Ils montrent tout de leur époque avec une ambition d’exactitude : les transformations écono-
miques ou politiques, les milieux sociaux, les lieux, la vie du quotidien.
Il y a trois modes personnels (= qui se conjuguent selon les pronoms personnels) : l’indicatif, le
subjonctif, l’impératif.
Nota bene : le conditionnel est, selon les grammaires, considéré comme un temps de l’indicatif, ou
un mode à part entière.
Il y a trois modes non-personnels : le participe, le gérondif, et l’infinitif. Cela signifie qu’ils ne varient
pas en personne ni en nombre.
Ces modes ne sont par ailleurs, contrairement aux autres, pas capable de situer le « procès »
(= l’action) du verbe dans le temps.
L’infinitif :
L’infinitif a un forme simple (l’infinitif présent) et une forme composée (l’infinitif passé : auxiliaire
avoir ou être à l’infinitif + participe passé).
65
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
Il peut en effet avoir les mêmes fonctions : il peut être complément d’un verbe (COD par exemple),
ou bien sujet d’un verbe.
Exemple : « Je veux une pomme. Je veux manger. » (COD)
Courir est bon pour la santé. (sujet)
La preuve : certains infinitifs sont devenus des noms communs : « le dîner », « le lever ».
L’infinitif, en tant que forme verbale, peut avoir des compléments verbaux (COD, COI) : il reste bien
une forme verbale.
Exemple : « Je veux manger une pomme. »
Le participe :
Le participe existe sous deux formes : le participe présent et le participe passé. Ce n’est pas une
distinction temporelle, le participe ne permet pas de situer le procès dans le temps.
Le participe passé sert à construire les formes composées des temps de l’indicatif, couplé à un
auxiliaire (passé composé, plus-que-parfait, futur antérieur, conditionnel passé, passé antérieur).
Exemple : « J’ai mangé ce matin ».
Comme verbe, le participe peut avoir des compléments. On parle de groupe participial.
Exemple : « Nous sommes entrés dans la bibliothèque, parlant tout doucement. »
66
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
Employé sans auxiliaire, le participe passé peut jouer le rôle d’un adjectif.
Exemple : « Jacques, endormi, ronflait. »
La proposition participiale
Une proposition participiale est une proposition où le verbe est un participe : ce n’est pas une
proposition au sens strict du terme (le verbe n’est pas conjugué à un mode personnel), mais
l’ensemble forme bien un énoncé cohérent autour d’un noyau verbal.
Exemple : « Les enfants s’amusant ensemble, je me repose un peu. »
Exemple : « Une fois mon café bu, la journée peut commencer. »
La proposition participiale est en général assez mobile dans la phrase, et détachée du reste de la
phrase par des virgules.
Elle fonctionne comme un complément circonstanciel (on la classe donc dans les propositions
subordonnées circonstancielles).
Le gérondif :
Il se construit par « en + participe présent ».
Il joue le rôle de complément circonstanciel et se rapproche de l’adverbe. Il est d’ailleurs invariable.
Exemple : « Il dort en ronflant. »
À RETENIR :
L’infinitif et le participe sont des modes non-personnels.
Ils ont deux formes chacun : infinitif présent, infinitif passé ; participe présent, participe passé.
Le gérondif se forme par « en + participe présent ». Il fonctionne comme un adverbe.
L’infinitif peut, comme tout verbe, avoir des compléments, mais il présente aussi des caractéristiques
de nom commun.
Le participe a des emplois verbaux et des emplois adjectivaux.
La proposition infinitive se construit avec un verbe de perception : « Je vois les enfants courir. »
La proposition participiale fonctionne comme une proposition subordonnée circonstancielle : « Se
promenant, il réfléchit à sa vie. »
[Balzac lève le voile sur la violence du monde de la presse par l’intermédiaire de Lousteau, personnage chargé de montrer Paris à
Lucien, jeune provincial et apprenti poète.]
1 Mon pauvre enfant, je suis venu comme vous le cœur plein d’illusions, poussé par l’amour de l’Art,
porté par d’invincibles élans vers la gloire : j’ai trouvé les réalités du métier, les difficultés de la librairie et le
positif1 de la misère. […] Toujours la même ardeur2 précipite chaque année, de la province ici, un nombre
égal, pour ne pas dire croissant, d’ambitions imberbes qui s’élancent la tête haute, le cœur altier, à l’assaut de
5 la mode […]. Tous tombent dans la fosse3 du malheur, dans la boue du journal, dans les marais de la librairie.
Ils glanent4, ces mendiants, des articles biographiques, des tartines, des faits-Paris5, aux journaux, ou des livres
commandés par de logiques marchands de papier noirci qui préfèrent une bêtise débitée en quinze jours à un
chef-d’œuvre qui veut du temps pour se vendre. Ces chenilles, écrasées avant d’être papillons, vivent de honte
et d’infamie6, prêtes à mordre ou à vanter un talent naissant, sur l’ordre d’un pacha7 du Constitutionnel, de La
© Complétude Fr2-01
10 Quotidienne, des Débats, au signal des libraires, à la prière d’un camarade jaloux, souvent pour un dîner. Ceux
qui surmontent les obstacles oublient les misères de leur début. Moi qui vous parle, j’ai fait pendant six mois
des articles où j’ai mis la fleur de mon esprit pour un misérable qui les disait de lui, qui sur ces échantillons a
passé rédacteur d’un feuilleton : il ne m’a pas pris pour collaborateur, il ne m’a pas même donné cent sous, je
suis forcé de lui tendre la main et de lui serrer la sienne.
67
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
15 […] Enfin, mon cher, travailler n’est pas le secret de la fortune en littérature, il s’agit d’exploiter le
travail d’autrui.
a) Étude du lexique : (Brevet !) expliquez la formation des mots suivants : « invincibles » (l.2) et
« Surmontent » (l.11).
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…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
b) Relevez les apostrophes qui prouvent que Lousteau s’adresse à Lucien. Quels rapports
entretiennent les deux personnages ?
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c) Résumez ce que pense le personnage du monde de la presse. Est-ce une critique positive ?
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..........
d) À la ligne 8, on trouve : « ces chenilles, écrasées avant d’être papillons ». Quelle est la figure de
style utilisée ? Quel effet produit-elle ?
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f) Relevez les images qui font de la presse un monde violent. Pourquoi ce choix de la part de
l’auteur ?
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a) Je suis. …………………………………………………………………………………………………………
c) Il vainc. …………………………………………………………………………………………………………
68
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
d) Il vint. …………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………
b) Que dire ?
…………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………
b) L’autre jour, mes amies étant arrivées, j’ai préparé des crêpes.
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69
Dénoncer, critiquer : les liens entre presse et littérature
11 elevez les infinitifs dans le texte de Balzac. Quelles sont les fonctions des deux
R
dernières occurrences ? (Brevet !)
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70
10
Je retiens l’essentiel
Littérature : le théâtre : comédie et tragédie
Le théâtre est un art dramatique. Drama vient du grec ancien et signifie « action ». Le texte est
destiné à être joué devant un public. Il est souvent découpé en actes et en scènes. On y trouve des
répliques et des didascalies.
On distingue :
La tragédie
Elle met en scène des personnages historiques ou mythologiques, de condition élevée (princes,
rois, généraux...). Les thèmes sont la passion, l’amour, la vengeance, l’héroïsme, le devoir. Les
personnages peuvent être confrontés à un dilemme. Dans ce cas, ils doivent choisir entre deux
solutions contraires ou contradictoires qui leur font affronter un destin auquel ils ne peuvent
échapper (c’est là qu’intervient la notion de tragique liée à la fatalité). Peu importe la solution
choisie, elle est en général insatisfaisante pour le héros.
La tragédie est écrite en registre de langue soutenu : c’est souvent une écriture en vers. La fin
est le plus souvent tragique (= dénouement malheureux). Elle doit inspirer la terreur, la pitié ou
l’admiration afin de purger les spectateurs de leurs passions : on appelle cela catharsis en grec.
La comédie
Elle met en scène des personnages appartenant à toutes les couches sociales (bourgeois, paysans,
valets…). Les thèmes sont liés à la vie quotidienne : l’amour, l’argent, l’éducation... En général, la
comédie est écrite en prose, dans un registre courant voire familier. La fin est heureuse : c’est la
plupart du temps un mariage qui clôt l’intrigue. Le but est de divertir et en même temps corriger les
mœurs par le rire (« Castigat ridendo mores »). La comédie a donc une fonction morale.
Le but de la comédie est en effet de corriger les mœurs en faisant rire les spectateurs, notamment
en tournant en ridicule les travers humains. La tragédie, quant à elle, cherche à corriger la passion,
l’hybris (= chez les Grecs cela désigne la démesure, l’orgueil des hommes).
Pour cela, la tragédie met en scène les dégâts que peuvent provoquer la passion ; les spectateurs
doivent se purifier de leurs passions en les vivant par procuration, en éprouvant terreur et pitié pour
© Complétude Fr2-01
les personnages. La comédie et la tragédie ont donc une valeur morale et didactique. Par l’écriture,
les auteurs tentent donc d’agir sur le monde, de porter un message valable pour tous les lecteurs
ou spectateurs, quelle que soit l’époque.
71
Donner à voir la société pour agir dans le monde
À RETENIR :
Le théâtre est un art dramatique. Drama vient du grec et signifie « action ».
Le lecteur/spectateur s’identifie aux personnages et est plongé dans un autre monde par le biais de
la fiction. Il est ainsi amené à réfléchir sur ce monde et ses valeurs.
Ainsi, les dramaturges agissent sur le monde à travers leurs œuvres. En effet, la comédie et la
tragédie ont une valeur morale, didactique ; dans la comédie, elle est due au rire alors que dans la
tragédie, elle est liée à la catharsis (= purgation des passions).
Le subjonctif est le mode du virtuel (ce qui n’appartient pas à la réalité) et le mode du jugement de
valeur, de la pensée critique (l’important n’est pas la réalité mais ce qu’on en pense).
Le subjonctif peut donc être utilisé pour :
- une pensée critique, un jugement ;
- exprimer le possible et le virtuel ( ≠ réalité).
Conjugaison :
Temps simples :
Je -e
Tu - es
Il/Elle/On -e
Nous - ions
Vous - iez
Ils/Elles - ent
Quelques verbes ont un radical particulier au subjonctif, mais leurs terminaisons sont régulières.
Voici les plus fréquents :
Avoir : aie/aies/ait/ayons/ayez/aient
Être : sois/sois/soit/soyons/soyez/soient
Imparfait du subjonctif : Radical + voyelle identique au passé simple (a, u, i ou in) + terminaisons
(sse/sses/^t/ssions/ssiez/ssent)
Exemple : Que j’aimasse / Que tu aimasses / Qu’il aimât / Que nous aimassions / Que vous aimassiez
/ Qu’ils aimassent.
72
Donner à voir la société pour agir dans le monde
Temps composés
Valeurs :
De nos jours, le subjonctif présent ne désigne plus un temps particulier puisqu’il s’emploie pour
toutes les époques (passé, présent, futur).
Exemples : Il voulait que je parte. Il veut que je parte. Il voudra que je parte.
73
Donner à voir la société pour agir dans le monde
À RETENIR :
Le subjonctif est le mode du virtuel et le mode du jugement de valeur, de la pensée critique.
Il y a deux temps simples (présent du subjonctif et imparfait du subjonctif) et deux temps composés
(subjonctif passé et subjonctif plus-que-parfait).
Les valeurs du subjonctif présent en proposition autonome sont :
- volonté (souhait-regret-ordre) ;
- hypothèse (supposition).
Le subjonctif est aussi utilisé dans les propositions subordonnées circonstancielles lorsque l’action
est présentée comme incertaine ou après « avant que » et « bien que ».
[Sganarelle et Aristide sont deux frères que tout oppose dans leur mode de vie. Ils discutent ici au sujet de la mode.]
SGANARELLE, ARISTE
SGANARELLE
1 Il est vrai qu’à la mode il faut m’assujettir,
Et ce n’est pas pour moi que je me dois vêtir ?
Ne voudriez-vous point, par vos belles sornettes1,
Monsieur mon frère aîné, car Dieu merci vous l’êtes
5 D’une vingtaine d’ans, à ne vous rien celer,
Et cela ne vaut point la peine d’en parler :
Ne voudriez-vous point, dis-je, sur ces matières,
De vos jeunes muguets2 m’inspirer les manières,
M’obliger à porter de ces petits chapeaux,
10 Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux,
Et de ces blonds cheveux de qui la vaste enflure3
Des visages humains offusque la figure ?
De ces petits pourpoints4 sous les bras se perdants,
Et de ces grands collets jusqu’au nombril pendants ?
15 De ces manches qu’à table on voit tâter les sauces,
Et de ces cotillons appelés hauts-de-chausses5 ?
De ces souliers mignons de rubans revêtus,
Qui vous font ressembler à des pigeons pattus ;
Et de ces grands canons6, où comme en des entraves,
20 On met tous les matins ses deux jambes esclaves,
Et par qui nous voyons ces messieurs les galants,
Marcher écarquillés ainsi que des volants ?
Je vous plairais sans doute équipé de la sorte,
Et je vous vois porter les sottises qu’on porte.
ARISTE
25 Toujours au plus grand nombre on doit s’accommoder,
Et jamais il ne faut se faire regarder.
L’un et l’autre excès choque, et tout homme bien sage
Doit faire des habits, ainsi que du langage,
N’y rien trop affecter, et sans empressement,
30 Suivre ce que l’usage y fait de changement.
74
Donner à voir la société pour agir dans le monde
Mon sentiment n’est pas qu’on prenne la méthode
De ceux qu’on voit toujours renchérir sur la mode,
Et qui dans ces excès, dont ils sont amoureux
Seraient fâchés qu’un autre eût été plus loin qu’eux ;
35 Mais je tiens qu’il est mal sur quoi que l’on se fonde,
De fuir obstinément ce que suit tout le monde,
Et qu’il vaut mieux souffrir d’être au nombre des fous,
Que du sage parti se voir seul contre tous.
SGANARELLE
Cela sent son vieillard, qui, pour en faire accroire,
40 Cache ses cheveux blancs d’une perruque noire.
ARISTE
C’est un étrange fait du soin que vous prenez
À me venir toujours jeter mon âge au nez,
Et qu’il faille qu’en moi sans cesse je vous voie
Blâmer l’ajustement aussi bien que la joie,
45 Comme si, condamnée à ne plus rien chérir,
La vieillesse devait ne songer qu’à mourir,
Et d’assez de laideur n’est pas accompagnée,
Sans se tenir encor malpropre et rechignée7.
SGANARELLE
Quoi qu’il en soit, je suis attaché fortement
50 À ne démordre point de mon habillement.
Je veux une coiffure, en dépit de la mode,
Sous qui toute ma tête ait un abri commode ;
Un beau pourpoint bien long et fermé comme il faut,
Qui, pour bien digérer, tienne l’estomac chaud ;
55 Un haut-de-chausses fait justement pour ma cuisse ;
Des souliers où mes pieds ne soient point au supplice,
Ainsi qu’en ont usé sagement nos aïeux :
Et qui me trouve mal, n’a qu’à fermer les yeux.
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b) Quelles remarques pouvez-vous faire sur la structure des répliques (type de vers, rimes) ?
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© Complétude Fr2-01
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75
Donner à voir la société pour agir dans le monde
d) Que dénonce Molière à travers Sganarelle ? Justifiez à l’aide du texte.
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e) Quelles sont, selon Sganarelle, les caractéristiques d’un homme à la mode à cette époque ?
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f) Qu’est-ce qui fait rire dans la première réplique de Sganarelle ? Pour cela, vous étudierez la
construction des phrases et vous vous demanderez en quoi les subordonnées relatives sont en
opposition avec les adjectifs épithètes.
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g) Quel type de phrase est utilisé à plusieurs reprises par Sganarelle dans cette première réplique ?
Pourquoi ?
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h) Face à son frère, quels sont les arguments donnés par Aristide pour défendre son point de vue
sur la mode ? Justifiez à l’aide du texte.
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j) Pourquoi les deux personnages représentent-ils deux visions opposées de la société ? Selon
vous, qui a raison entre les deux ?
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Donner à voir la société pour agir dans le monde
J’analyse en langue française :
1 Parmi
les verbes suivants, entourez ceux qui peuvent être au subjonctif ( /!\ le « que »
n’est pas indiqué).
sois • parlions • eût • ai • aient été • dit • fûmes allés • aies saisi • mangez •
h) Bien que nous n’ (entendre) ………………………………………………… rien, nous voyons quelque chose.
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77
Donner à voir la société pour agir dans le monde
c) Allez voir ce film !
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d) Tu appelles ta grand-mère.
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……………………………………………………………… ………………………………………………………………
……………………………………………………………… ………………………………………………………………
f) Que nous partions loin est nécessaire ! g) Avant que tu n’y ailles, prépare tes affaires !
……………………………………………………………… ………………………………………………………………
h) Bien que vous le sachiez, faites attention. i) Après que tu es parti, nous avons rangé.
……………………………………………………………… ………………………………………………………………
d) Tu avais si soif ! Je suis surprise que tu ne /n’ (boire) ……………………………………………………………… pas tout.
78
Donner à voir la société pour agir dans le monde
b) Avant qu’il ne (être) ……………………………………………………………… trop tard, venez nous retrouver au parc.
f) (Aider) ………………………………………………………………–moi !
8 crivez les phrases dictées par le professeur. Réfléchissez bien au mode que
É
vous devez employer : indicatif ou subjonctif. (Brevet !)
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9 crivez un dialogue de théâtre entre deux personnages qui n’ont pas le même
É
point de vue sur la mode actuelle. Vous ferez une vingtaine de répliques. Vous
utiliserez l’indicatif et le subjonctif. (Brevet !)
Mettez-vous par deux et jouez la scène entre Sganarelle et Aristide. Il faudra penser à mettre le ton
mais aussi à vos déplacements.
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79
11
Donner à voir la société pour agir dans le monde
Le conte philosophique
Je retiens l’essentiel
Littérature : le conte philosophique et la philosophie des Lumières
À RETENIR :
Les philosophes des Lumières ont vécu au XVIIIème siècle. Ils réfléchissaient sur leur époque et sur
leur temps à l’aide de la raison. Certains ont écrit des contes philosophiques.
Un conte philosophique est un récit qui a la structure d’un conte traditionnel mais dont le but est
de faire réfléchir sur le monde et de faire passer des idées.
Quelques philosophes des Lumières : Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau.
Les discours rapportés : discours direct, discours indirect et discours indirect libre
Les discours prononcés, à ne pas confondre avec le récit, peuvent être rapportés sous différentes
formes : au discours direct (DD), au discours indirect (DI) et au discours indirect libre (DIL).
Le DD ne fait pas partie du récit : on change de système d’énonciation.
Le DI est intégré dans le récit, il en fait partie. On ne change pas de situation d’énonciation.
Le DIL intègre les paroles ou les pensées dans le récit sans rupture.
80
Donner à voir la société pour agir dans le monde
Le discours direct
Les paroles prononcées sont reproduites intégralement et sans modification. On change de
système d’énonciation. On passe du récit au discours. Cela se marque par un verbe introducteur
(« dire, remarquer, ajouter, demander... »), par des moyens typographiques (deux points, guillemets,
majuscules), par un changement du système des personnes et des temps grammaticaux (1ère et
2ème personne et présent comme temps de base) et, parfois, un changement de registre de langue
(registre de langue familier).
Effet produit : Impression d’objectivité car le narrateur reprend les paroles des personnages sans
les transformer, impression de réalisme mais cela donne aussi un aspect plus vivant, plus naturel
au récit.
Exemple : Il se demanda : « Est-ce qu’il passera me voir aujourd’hui ? »
Le discours indirect
Les paroles sont intégrées dans le récit sous forme de proposition subordonnée, on change
de système d’énonciation ce qui entraîne des modifications essentiellement de typographie,
de temps et de personnes. On a aussi des modifications de registre de langue (on abandonne le
registre de langue familier) et tous les propos ne sont pas gardés.
Effet produit : Le discours du personnage est totalement intégré au récit. On n’entend plus ni son
registre de langue, ni ses intonations. Il ne reste plus que le contenu des propos. C’est moins vivant
mais il n’y a pas de rupture car pas de changement de système d’énonciation. Le narrateur prend
en charge les propos du personnage.
Exemple : Il se demanda s’il passerait le voir ce jour-là.
Effet produit : Le DIL permet de faire entendre la voix d’un personnage sans créer de rupture dans
la narration.
Exemple : Passerait-il le voir ce jour-là ?
81
Donner à voir la société pour agir dans le monde
- Présent - Imparfait
- Imparfait - Imparfait ou plus-
que-parfait
TEMPS
- Futur - Conditionnel Les mêmes qu’au
(verbe introducteur au
présent DI
passé)
- Passé composé - Plus-que-parfait
- Impératif - Subjonctif présent
- Futur antérieur - Conditionnel passé
- Ici - Là
- Hier - La veille, le jour
d’avant
- Demain - Le lendemain, le
jour d’après
- Avant-hier - L’avant-veille, deux
jours auparavant
Les mêmes
C. CIRC. DE LIEU ET DE - Aujourd’hui - Ce jour-là
adverbes de temps
TEMPS - Après-demain - Le surlendemain
et de lieu qu’au DI.
deux jours après,
plus tard
- Il y a (3 jours…) - 3 jours auparavant
- La semaine - La semaine
dernière précédente
- La semaine - La semaine
prochaine suivante
PERSONNE 1ère et 2ème 3ème 3ème
FAMILIER COURANT FAMILIER
Registre de langue
COURANT COURANT COURANT
« Le Nègre de Surinam » :
1 La première journée de nos deux voyageurs fut assez agréable. Ils étaient encouragés par l’idée de se voir
possesseur de plus de trésors que l’Asie, l’Europe et l’Afrique n’en pouvaient rassembler. Candide, transporté,
écrivit le nom de Cunégonde sur les arbres. À la seconde journée deux de leurs moutons s’enfoncèrent dans
des marais, et y furent abîmés avec leurs charges ; deux autres moutons moururent de fatigue quelques jours
5 après ; sept ou huit périrent ensuite de faim dans un désert ; d’autres tombèrent au bout de quelques jours dans
des précipices. Enfin, après cent jours de marche, il ne leur resta que deux moutons. Candide dit à Cacambo :
82
Donner à voir la société pour agir dans le monde
« - Mon ami, vous voyez comme les richesses de ce monde sont périssables ; il n’y a rien de solide que la vertu
et le bonheur de revoir Mlle Cunégonde.
- Je l’avoue, dit Cacambo ; mais il nous reste encore deux moutons avec plus de trésors que n’en aura jamais
10 le roi d’Espagne, et je vois de loin une ville que je soupçonne être Surinam, appartenant aux Hollandais. Nous
sommes au bout de nos peines et au commencement de notre félicité. »
En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de
son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main
droite.
15 « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ?
- J’attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre.
- Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi ?
- Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois
l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ;
20 quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix
que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte
de Guinée, elle me disait : « Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux,
tu as l’honneur d’être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par-là la fortune de ton père et de ta mère.
« Hélas ! je ne sais pas si j’ai fait leur fortune, mais ils n’ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les
25 perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m’ont converti me disent
tous les dimanches que nous sommes tous enfants d’Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si
ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m’avouerez qu’on ne peut pas
en user avec ses parents d’une manière plus horrible. » […]
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d) Que peut-on dire des rapports entre maître et esclaves expliqués par l’esclave ?
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83
Donner à voir la société pour agir dans le monde
f) De qui l’esclave rapporte-t-il les paroles quand il parle avec Candide ? Que pensaient-ils ?
Quel est le type de discours utilisé pour rapporter les paroles ?
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h) Relevez tout au long du texte les différentes mutilations subies par l’esclave.
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i) Qui sont, d’après le texte, les responsables de la condition d’esclave ? Justifiez en citant le texte.
Ainsi, que dénonce ce texte ?
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j) Comment l’art du récit est-il au service des idées ? Quelle est l’importance du point de vue choisi
par Voltaire pour rendre compte de cet événement ?
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k) Quel est le registre utilisé par Voltaire pour dénoncer ? Justifiez. (Voir p.93 si besoin)
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84
Donner à voir la société pour agir dans le monde
Je m’exerce en langue française :
1 Soulignez,
dans les extraits ci-dessous, les phrases au discours direct et entourez
tous les signes typographiques qui indiquent qu’on est au discours direct. Puis
encadrez les verbes et groupes nominaux dépendant des verbes qui servent à
introduire les paroles des personnages.
b) « Jacques ? Est-ce que tu veux nous accorder cette grâce d’aller encore au collège ?
– Oui, mère. »
2 ans le texte ci-dessous, soulignez les phrases au discours direct et encadrez celles
D
au discours indirect.
« Les rubans, annonça Boule-de-Neige, sont assimilés aux vêtements, qui sont la marque de l’homme. Tous
les animaux doivent être nus. »
[…] Après le petit déjeuner, Boule de Neige et Napoléon les convoquèrent en assemblée.
« Camarades, dit Boule de Neige, […] il y a une affaire que nous devons d’abord régler. »
Les cochons révélèrent qu’ils avaient appris à lire et à écrire au cours des trois derniers mois dans un vieil
alphabet des enfants Jones.
Napoléon demanda qu’on lui amène les pots de peinture blanche et noire, et il entraîna les animaux jusqu’à
la clôture.
3 ans les phrases ci-dessous, soulignez les paroles rapportées et indiquez dessous
D
s’il s’agit du discours direct, du discours indirect ou du discours indirect libre.
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d) Nous leur avons annoncé que nous allions partir vivre en Espagne.
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© Complétude Fr2-01
f) Vous vous demandez comment ils vont faire pour arriver avec toute cette neige le lendemain.
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85
Donner à voir la société pour agir dans le monde
a) L’enfant pleurnichait qu’il n’aimait pas les épinards et qu’il n’avait pas faim ce jour-là.
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b) Je viendrai te voir.
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d) Viens ici !
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Donner à voir la société pour agir dans le monde
h) Avant-hier, j’étais chez des amis.
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Le khalife pria Sindbad d’approcher du trône et lui déclara Sindbad, j’ai un service à te demander quel est ce
service tu iras chez le roi, dit le khalife, et tu lui porteras une lettre et un cadeau effrayé par ce projet, Sindbad
s’écria Seigneur j’ai perdu le goût des voyages.
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Salim raconta qu’il avait fui son pays avec ses enfants, qu’ils avaient marché plusieurs jours en
essayant d’éviter les bombardements et qu’ils avaient réussi à survivre.
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[Ismène et Antigone, les deux sœurs se retrouvent. Leur oncle Créon a interdit la sépulture de leur frère Polynice.]
notre frère. C’est comme cela que cela a été distribué. […]
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Donner à voir la société pour agir dans le monde
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[Un habitant téméraire, nommé Dumais, s’aventure sur la glace avec son cheval et sa voiture malgré les signes de dégel. La glace craque
et l’eau engloutit cheval et voiture. Dumais, d’un bond prodigieux, se retrouve sur la glace, une jambe cassée, et appelle au secours.]
1 Marcheterre, qui connaissait l’état périlleux de la glace crevassée en maints endroits, lui cria de ne
pas bouger, quand bien même il en aurait la force ; qu’il allait revenir avec du secours. Il courut aussitôt chez
le bedeau, le priant de sonner l’alarme, tandis que lui avertirait ses plus proches voisins.
Ce ne fut bien vite que mouvement et confusion : les hommes couraient çà et là sans aucun but
5 arrêté ; les femmes, les enfants criaient et se lamentaient ; les chiens aboyaient, hurlaient sur tous les tons de la
gamme canine ; en sorte que le capitaine, que son expérience désignait comme devant diriger les moyens de
sauvetage, eut bien de la peine à se faire entendre.
Cependant, sur l’ordre de Marcheterre, les uns courent chercher des câbles, cordes, planches et
madriers, tandis que d’autres dépouillent les clôtures, les bûchers de leurs écorces de cèdre et de bouleau, pour
10 les convertir en torches. La scène s’anime de plus en plus ; à la lumière de cinquante flambeaux qui jettent au
loin leur éclat vif et étincelant, la multitude se répand le long du rivage jusqu’à l’endroit indiqué par le vieux
marin.
Dumais, qui avait attendu avec assez de patience l’arrivée des secours, leur cria, quand il fut à portée
de se faire entendre, de se hâter, car il entendait sous l’eau des bruits sourds qui semblaient venir de loin, vers
15 l’embouchure de la rivière.
– Il n’y a pas un instant à perdre, mes amis, dit le vieux capitaine, car tout annonce la débâcle.
Des hommes moins expérimentés que lui voulurent aussitôt pousser sur la glace, sans les lier ensemble, les
matériaux qu’ils avaient apportés ; mais il s’y opposa, car la rivière était pleine de crevasses […]
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Donner à voir la société pour agir dans le monde
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Le narrateur
C’est celui qui, dans le texte, prend en charge la narration, le récit. Pour trouver le narrateur, il faut
se poser la question : « qui raconte ? ». On ne peut trouver ce narrateur que dans le texte. Il n’a
aucune existence hors du texte car c’est très souvent un être fictif, imaginaire, qui appartient à
l’histoire racontée.
Le narrateur interne : C’est un personnage de l’histoire (personnage principal ou témoin) qui
s’exprime à la 1ère personne : on l’appelle alors narrateur-personnage.
Le narrateur externe : Ce n’est pas un personnage de l’histoire. Il s’exprime alors à la 3ème personne :
on l’appelle alors narrateur-témoin.
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12
Donner à voir la société pour agir dans le monde
Faire rire pour ouvrir les yeux
Je retiens l’essentiel
Littérature : dénoncer les travers de la société de manière indirecte
- des idées concrètes : à travers une histoire le message est beaucoup plus facile à comprendre
que des idées abstraites car les idées sont incarnées dans des personnages ;
- l’histoire fait appel à notre imaginaire et permet de nous évader hors de la réalité : on est projeté
dans un monde différent du nôtre, parfois merveilleux, féerique et quel que soit notre âge. Il y a
donc un pouvoir de séduction, de fascination des histoires ;
- le goût du lecteur pour les actions, les péripéties : le lecteur ne s’ennuie pas car le récit est vivant,
il a donc envie de connaître la suite. En effet, dans une histoire il y a de multiples péripéties ;
- l’admission plus facile de la critique (par le lecteur et par les censeurs) : la critique reste implicite,
cachée. Il y a donc le plaisir de comprendre ce qui est implicite : connivence auteur-lecteurs
et plaisir à trouver un sens qui n’est pas imposé comme dans des discours. En outre, l’histoire
permet la diffusion d’idées qui seraient censurées sans cet aspect ;
Les histoires ont une valeur plus universelle : dans une histoire il n’y a pas d’inscription historique,
temporelle obligatoire.
Le récit permet de recourir à de multiples registres (ironique, pathétique…) : le but est de faire ressentir
de multiples émotions aux lecteurs.
À RETENIR :
Les auteurs peuvent faire rire pour ouvrir les yeux. Pour cela ils peuvent :
- le faire à travers une histoire : dénonciation indirecte, implicite ;
- le faire dans un discours : dénonciation directe.
L’avantage des histoires est qu’elles plaisent et permettent de transmettre plus facilement un
message.
Pour faire rire, les auteurs vont avoir recours à deux registres :
- le registre ironique : en disant l’inverse de ce qu’ils pensent ;
- le registre satirique : en critiquant vivement les défauts des hommes et de la société.
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Donner à voir la société pour agir dans le monde
Langue française : synonyme, antonyme, homonyme, paronyme et polysémie
Synonyme
Les synonymes sont des mots de même sens ou de sens voisin d’un autre mot, mais qui n’ont pas
la même forme.
- Ils ont la même classe grammaticale.
Exemple : peur, effroi, frayeur (noms).
- Il peut y avoir des nuances d’intensité ou de niveau de langue.
Exemple : peur, terreur, trouille.
Antonyme
Les antonymes sont des mots de sens contraires.
- Ils ont la même classe grammaticale.
Exemple : calme, énervement (noms).
- Ils peuvent se former avec un préfixe.
Exemple : faire, défaire.
Homonyme
Les homonymes sont des mots qui se prononcent de la même façon mais qui ont un sens différent.
Parmi les homonymes on distingue :
- les homophones : ils ont un sens différent, une orthographe différente mais ils se prononcent de
la même manière ;
Exemple : conte, compte.
- les homographes : ils ont un sens différent mais ils ont la même orthographe et se prononcent de
la même manière.
Exemple : court : terrain où on pratique le tennis OU qui a peu de longueur.
Paronyme
Les paronymes sont des mots qui se ressemblent mais qui ont des sens différents.
Exemple : Un incident : un événement mineur. Un accident : un événement important.
Polysémie
Un mot est polysémique quand il a plusieurs sens.
Le sens peut varier :
- selon son emploi : au sens propre (= premier sens du mot) ou au sens figuré (= sens abstrait, image) ;
Exemple : J’ai acheté une fleur pour ton anniversaire. (sens propre).
Parce que c’est toi je te fais une fleur ! Un rabais de 20 % ça te va ? (sens figuré = faire une faveur).
- selon le contexte : Une étoile de mer. / Une danseuse étoile ;
- selon la construction du mot : L’avion décolle. / Je décolle un papier.
[Les Lettres Persanes est un roman épistolaire (= roman par lettres) écrit par Montesquieu au XVIIIe siècle. Ce roman se
présente comme un échange épistolaire entre deux Persans (Rica et Rhédi). Ce sont des lettres fictives qui permettent à l’auteur de
dénoncer les travers de la société de son époque grâce à l’inversion du regard.]
Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient
habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver. Mais, surtout, on ne saurait croire
combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode.
91
Donner à voir la société pour agir dans le monde
5 Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures ? Une mode nouvelle
viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers, et, avant que tu eusses reçu ma lettre, tout
serait changé.
Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si
elle s’y était oubliée trente ans. Le fils méconnaît le portrait de sa mère, tant l’habit avec lequel elle est peinte
10 lui paraît étranger ; il s’imagine que c’est quelque Américaine1 qui y est représentée, ou que le peintre a voulu
exprimer quelqu’une de ses fantaisies.
Quelquefois, les coiffures montent insensiblement, et une révolution les fait descendre tout à coup.
Il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle-même. Dans un
autre, c’étaient les pieds qui occupaient cette place : les talons faisaient un piédestal qui les tenait en l’air. Qui
15 pourrait le croire ? Les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d’élargir leurs portes, selon
que les parures des femmes exigeaient d’eux ce changement, et les règles de leur art ont été asservies à ces
caprices. On voit quelquefois sur un visage une quantité prodigieuse de mouches2, et elles disparaissent toutes
le lendemain. Autrefois, les femmes avaient de la taille et des dents3; aujourd’hui, il n’en est pas question. Dans
cette changeante nation, quoi qu’en disent les mauvais plaisants, les filles se trouvent autrement faites que leurs
20 mères.
Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes : les Français changent de mœurs4
selon l’âge de leur roi. Le monarque pourrait même parvenir à rendre la nation grave, s’il l’avait entrepris.
Le Prince imprime le caractère de son esprit à la Cour ; la Cour, à la Ville ; la Ville, aux provinces. L’âme du
souverain est un moule qui donne la forme à toutes les autres.
25 De Paris, le 8 de la lune de Saphar, 1717.
1. américaine : nous dirions une Indienne d’Amérique. C’est une allusion à l’usage des fards et du rouge.
2. mouches : petites rondelles de tissu noir, que les femmes se collaient sur le visage par coquetterie et qui
ressemblaient à des grains de beauté.
3. de la taille et des dents : allusion aux jupes montées sur des cerceaux qui cachaient la taille et aux fausses
dents que mettaient certaines femmes.
4. moeurs : manières de vivre.
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b) « Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. ». Quelle est la classe
grammaticale du mot « je » ? Qui désigne-t-il ?
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c) Comment est représentée la mode française dans ce texte ? Quels sont les procédés d’écriture
utilisés ? (Vocabulaire, figures de style).
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d) Quel est l’intérêt d’utiliser des Persans pour décrire une société qui leur est étrangère ?
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Donner à voir la société pour agir dans le monde
f) Quels sont donc les registres utilisés par Montesquieu pour dénoncer ?
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h) Après avoir lu ce texte, quel est, selon vous, l’intérêt de passer par un récit fictif pour dénoncer
les travers de son époque ?
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Les registres :
- le registre lyrique : on évoque ses sentiments personnels (joie, tristesse, mélancolie…) ;
- le registre pathétique : on cherche à susciter la pitié, la compassion ;
- le registre tragique : il y a la notion de destin, de fatalité, d’absence de liberté ;
- le registre épique : récit d’exploits de héros hors du commun. Il y a tendance à l’exagération du
nombre, des actions... ;
- le registre polémique : la parole est une arme qui attaque violemment ;
- le registre ironique : il y a un décalage entre ce qu’on dit et ce qu’on pense (antiphrase) ;
- le registre comique : on distingue différents types de comique (le comique de situation, de gestes,
de caractère, de mots, de répétition) ;
- le registre didactique : volonté de donner un enseignement moral, social, politique.
© Complétude Fr2-01
Caricature de la mode d’après une estampe de la bibliothèque royale de Bruxelles, XVIIIe siècle.
Source : Site ww2.ac-poitiers.fr
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Donner à voir la société pour agir dans le monde
Je m’exerce en langue française :
1 our chacun des mots suivants, une liste est proposée. Soulignez les synonymes et
P
entourez les antonymes.
juste valider
légal constitutionnel
poli adroit
3 Indiquez si dans les phrases suivantes les mots soulignés sont utilisés dans un sens
propre ou dans un sens figuré.
……………………………………………................……………… ……………………………………………................………………
……………………………………………................……………… ……………………………………………................………………
e) Le courant passe bien entre nous. f) Le courant de la rivière est trop fort.
……………………………………………................……………… ……………………………………………................………………
manteau.
……………………………… la tête.
c) C’est le ……………………………… le plus haut de la montagne. / Je fais tenir la feuille dans mon cahier
avec de la ………………………………
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Donner à voir la société pour agir dans le monde
d) Il ……………………………… des enfants. / Le bateau ……………………………… vapeur.
g) Le ……………………………… d’eau traverse la ville. / Tu ……………………………… vite ! / Son pantalon est trop
7 onnez le sens du mot souligné. Puis utilisez le même mot dans une phrase où
D
il aura une autre signification.
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8 rouvez les mots qui correspondent à ces devinettes puis utilisez-les dans des
T
phrases qui illustreront leurs sens différents.
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© Complétude Fr2-01
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Donner à voir la société pour agir dans le monde
a) Employez des synonymes de « manger » dans différentes phrases. Ces synonymes doivent varier
en intensité.
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b) Employez des synonymes d’« enfant » dans différentes phrases. Ces synonymes doivent varier
de niveau de langue.
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c) Cherchez un mot et son antonyme puis utilisez chacun d’eux dans une phrase.
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f) Utilisez le même mot dans deux phrases. Il devra être utilisé dans son sens propre dans la
première phrase et dans son sens figuré dans la seconde phrase.
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10 Dictée.
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13 La nouvelle réaliste
Rappel :
Le réalisme est un mouvement qui naît dans les années 1830.
Les auteurs réalistes veulent montrer leur époque telle qu’elle est : la littérature ne doit pas sublimer
le réel.
Ils montrent tout de leur époque avec une ambition d’exactitude : les transformations économiques
ou politiques, les milieux sociaux, les lieux, la vie du quotidien.
La nouvelle est un genre qui présente la particularité de pouvoir être lue en une seule fois : c’est
un récit bref et efficace, utilisé souvent par les auteurs pour frapper les lecteurs. Ce genre convient
bien à la publication de récits dans la presse.
À RETENIR :
La presse connaît un essor considérable au XIXème siècle.
Elle publie de nombreuses nouvelles grâce au format court et divertissant de ce genre littéraire.
La nouvelle réaliste reprend les caractéristiques du mouvement réaliste : peinture d’un monde non-
idéalisé, volonté de montrer toute la société...
Rappels :
La phrase complexe peut se former par coordination, juxtaposition ou subordination.
Une proposition est un énoncé syntaxique dans lequel se trouve un verbe conjugué.
© Complétude Fr2-01
97
La proposition subordonnée relative est introduite par un pronom relatif.
Elle peut être adjective ou substantive.
Un monde imaginaire qui interroge le nôtre
Le pronom relatif :
La proposition subordonnée relative est introduite par un pronom relatif qui a deux rôles : rôle
d’introducteur de la proposition subordonnée et fonction grammaticale dans la subordonnée.
Les pronoms relatifs sont les suivants : qui, que, quoi, dont, où, (lequel, duquel…).
Dont : fonction complément d’objet indirect (COI), complément du nom (CdN), complément d’agent.
Exemple : J’ai acheté le livre dont tu m’as parlé. : « dont » est COI de « as parlé ».
J’ai vu un chat dont le poil était noir. : « dont » est CdN de « poil ».
Tu as des parents dont tu es aimé. : « dont » est complément d’agent de « es aimé ».
À RETENIR :
La proposition subordonnée relative est introduite par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où,
lequel, duquel…).
Le pronom relatif a une fonction dans la subordonnée.
La proposition subordonnée relative a une fonction dans la phrase.
Quand elle est adjective, sa fonction est d’être complément de l’antécédent.
Quand elle est substantive, elle reprend les fonctions du nom : sujet, CO...
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J’applique ce que j’ai appris
ROSALIE PRUDENT
1 Il y avait vraiment dans cette affaire un mystère que ni les jurés, ni le président, ni le procureur de la
République lui-même ne parvenaient à comprendre.
La fille Prudent (Rosalie), bonne chez les époux Varambot, de Mantes, devenue grosse1 à l’insu de ses maîtres,
avait accouché, pendant la nuit, dans sa mansarde2, puis tué et enterré son enfant dans le jardin.
5 C’était là l’histoire courante de tous les infanticides accomplis par les servantes. Mais un fait
demeurait inexplicable. La perquisition opérée dans la chambre de la fille Prudent avait amené la découverte
d’un trousseau complet d’enfant, fait par Rosalie elle-même, qui avait passé ses nuits à le couper et à le coudre
pendant trois mois. L’épicier chez qui elle avait acheté de la chandelle, payée sur ses gages, pour ce long travail,
était venu témoigner. De plus, il demeurait acquis que la sage-femme du pays, prévenue par elle de son état,
10 lui avait donné tous les renseignements et tous les conseils pratiques pour le cas où l’accident arriverait dans un
moment où les secours demeureraient impossibles. Elle avait cherché en outre une place à Poissy pour la fille
Prudent qui prévoyait son renvoi, car les époux Varambot ne plaisantaient pas sur la morale.
Ils étaient là, assistant aux assises3, l’homme et la femme, petits rentiers4 de province, exaspérés contre
cette traînée qui avait souillé leur maison. Ils auraient voulu la voir guillotiner tout de suite, sans jugement, et
15 ils l’accablaient de dépositions haineuses devenues dans leur bouche des accusations.
La coupable, une belle grande fille de Basse-Normandie, assez instruite pour son état, pleurait sans
cesse et ne répondait rien.
On en était réduit à croire qu’elle avait accompli cet acte barbare dans un moment de désespoir et de
folie, puisque tout indiquait qu’elle avait espéré garder et élever son fils.
20 Le président essaya encore une fois de la faire parler, d’obtenir des aveux, et l’ayant sollicitée avec une grande
douceur, lui fit enfin comprendre que tous ces hommes réunis pour la juger ne voulaient point sa mort et
pouvaient même la plaindre.
Alors elle se décida.
Il demandait : « Voyons, dites-nous d’abord quel est le père de cet enfant ? » Jusque-là elle l’avait caché
25 obstinément.
Elle répondit soudain, en regardant ses maîtres qui venaient de la calomnier avec rage.
— C’est M. Joseph, le neveu à M. Varambot.
Les deux époux eurent un sursaut et crièrent en même temps : « C’est faux ! Elle ment. C’est une infamie.»
Le président les fit taire et reprit : « Continuez, je vous prie, et dites-nous comment cela est arrivé.»
30 Alors elle se mit brusquement à parler avec abondance, soulageant son cœur fermé, son pauvre cœur solitaire
et broyé, vidant son chagrin, tout son chagrin maintenant devant ces hommes sévères qu’elle avait pris jusque-
là pour des ennemis et des juges inflexibles5.
— Oui, c’est M. Joseph Varambot, quand il est venu en congé l’an dernier.
— Qu’est-ce qu’il fait, M. Joseph Varambot ?
35 — Il est sous-officier d’artilleurs, m’sieu. Donc il resta deux mois à la maison. Deux mois d’été. Moi, je ne
pensais à rien quand il s’est mis à me regarder, et puis à me dire des flatteries, et puis à me cajoler tant que le
jour durait. Moi, je me suis laissé prendre, m’sieu.
Il m’ répétait que j’étais belle fille, que j’étais plaisante... que j’étais de son goût... Moi, il me plaisait pour
sûr... Que voulez-vous ?... on écoute ces choses-là, quand on est seule... toute seule... comme moi. J’ suis seule sur
40 la terre, m’sieu... j’ n’ai personne à qui parler... personne à qui compter mes ennuyances... Je n’ai pu d’ père, pu d’
mère, ni frère, ni sœur, personne ! Ça m’a fait comme un frère qui serait r’venu quand il s’est mis à me causer. Et
puis, il m’a demandé de descendre au bord de la rivière, un soir, pour bavarder sans faire de bruit. J’y suis v’nue,
moi... Je sais-t-il ? je sais-t-il après ?... Il me tenait la taille... Pour sûr, je ne voulais pas... non... non... J’ai pas pu...
j’avais envie de pleurer tant que l’air était douce... il faisait clair de lune... J’ai pas pu... Non... je vous jure... j’ai
45 pas pu... il a fait ce qu’il a voulu... Ça a duré encore trois semaines, tant qu’il est resté... Je l’aurais suivi au bout du
monde... il est parti... Je ne savais pas que j’étais grosse, moi !... Je ne l’ai su que l’mois d’après...
Elle se mit à pleurer si fort qu’on dut lui laisser le temps de se remettre.
Puis le président reprit sur un ton de prêtre au confessionnal : «Voyons, continuez ».
Elle recommença à parler : « Quand j’ai vu que j’étais grosse, j’ai prévenu Mme Boudin, la sage-
50 femme, qu’est là pour le dire ; et j’y ai demandé la manière pour le cas que ça arriverait sans elle. Et puis j’ai
© Complétude Fr2-01
fait mon trousseau, nuit à nuit, jusqu’à une heure du matin, chaque soir ; et puis j’ai cherché une autre place,
car je savais bien que je serais renvoyée ; mais j’ voulais rester jusqu’au bout dans la maison, pour économiser
des sous, vu que j’ n’en ai guère, et qu’il m’en faudrait, pour le p’tit...
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— Alors vous ne vouliez pas le tuer ?
55 — Oh ! pour sûr non, m’sieu.
— Pourquoi l’avez-vous tué, alors ?
— V’là la chose. C’est arrivé plus tôt que je n’aurais cru. Ça m’a pris dans ma cuisine, comme j’finissais ma
Un monde imaginaire qui interroge le nôtre
vaisselle. M. et Mme Varambot dormaient déjà ; donc je monte, pas sans peine, en me tirant à la rampe ; et
je m’ couche par terre, sur le carreau, pour n’ point gâter mon lit. Ça a duré p’t-être une heure, p’t-être deux,
60 p’t-être trois ; je ne sais point, tant ça me faisait mal ; et puis, je l’poussais d’ toute ma force, j’ai senti qu’il
sortait, et je l’ai ramassé. Oh ! oui, j’étais contente, pour sûr ! J’ai fait tout ce que m’avait dit Mme Boudin,
tout ! Et puis je l’ai mis sur mon lit, lui ! Et puis v’là qu’il me r’vient une douleur, mais une douleur à mourir. Si
vous connaissiez ça, vous autres, vous n’en feriez pas tant, allez ! J’en ai tombé sur les genoux, puis sur le dos,
par terre ; et v’là que ça me reprend, p’t-être une heure encore, p’t-être deux, là toute seule..., et puis qu’il en
65 sort un autre..., un autre p’tit..., deux..., oui..., deux... comme ça ! Je l’ai pris comme le premier, et puis je l’ai
mis sur le lit, côte à côte — deux. Est-ce possible, dites ? Deux enfants ! Moi qui gagne vingt francs par mois !
Dites... est-ce possible ? Un, oui, ça s’ peut, en se privant... mais pas deux ! Ça m’a tourné la tête. Est-ce que je
sais, moi ? J’pouvais-t-il choisir, dites ? Est-ce que je sais ! Je me suis vue à la fin de mes jours ! J’ai mis l’oreiller
d’sus, sans savoir... Je n’ pouvais pas en garder deux... et je m’ suis couchée d’sus encore. Et puis, j’ suis restée
70 à m’ rouler et à pleurer jusqu’au jour que j’ai vu venir par la fenêtre ; ils étaient morts sous l’oreiller, pour sûr.
Alors je les ai pris sous mon bras, j’ai descendu l’escalier, j’ai sorti dans l’ potager, j’ai pris la bêche
au jardinier, et je les ai enfouis sous terre, l’ plus profond que j’ai pu, un ici, puis l’autre là, pas ensemble, pour
qu’ils n’ parlent pas de leur mère, si ça parle, les p’tits morts. Je sais-t-il, moi ? Et puis, dans mon lit, v’là que j’ai
été si mal que j’ai pas pu me lever. On a fait venir le médecin qu’a tout compris. C’est la vérité, m’sieu le juge.
75 Faites ce qu’il vous plaira, j’suis prête.
La moitié des jurés se mouchaient coup sur coup pour ne point pleurer. Des femmes sanglotaient dans
l’assistance.
Le président interrogea.
— À quel endroit avez-vous enterré l’autre ?
80 Elle demanda :
— Lequel que vous avez ?
— Mais... celui... celui qui était dans les artichauts.
— Ah bien ! L’autre est dans les fraisiers, au bord du puits.
Et elle se mit à sangloter si fort qu’elle gémissait à fendre les cœurs.
85 La fille Rosalie Prudent fut acquittée.
1. grosse : enceinte.
2. mansarde : combles sous les toits qui sert de pièce à vivre.
3. les assises : tribunal jugeant les crimes.
4. rentiers : personnes vivant de rentes (sommes tirées d’un patrimoine).
5. inflexibles : rigides, intransigeants.
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1 00
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c) Résumez en quelques lignes la nouvelle, en précisant les classes sociales des personnages
principaux.
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e) Relevez des fautes de français de Mlle Prudent qui s’expliquent par son manque d’éducation.
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f) Décrire un accouchement dans un livre n’était pas chose courante au XIXème siècle. En quoi cette
scène est-elle réaliste ? Justifiez.
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g) La dernière phrase est la « chute » du récit. En quoi rompt-elle le rythme de la nouvelle ? En quoi
est-elle surprenante ?
Une chute : Partie finale d’un récit qui advient de manière brutale, et qui vise à étonner, surprendre
voire choquer le lecteur.
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h) Imaginez qu’un des juges ne soit pas attendri par la jeune femme et qu’il s’adresse à ses
collègues avant la décision. Vous écrirez un texte argumentatif d’une dizaine de lignes dans lequel
votre personnage expose ses arguments. (Brevet !).
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101
Je m’exerce en langue française :
a) L’orage, que tu crains fortement, et qui est prévu ce soir, va éclater plus tôt que prévu.
c) Certaines personnes, même quand elles ont des amis, ou qui voient du monde souvent, se
sentent seules.
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102
b) Qui rit est heureux.
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1 03
8 éécriture (Brevet !). Remplacez tous les adjectifs épithètes par des
R
propositions subordonnées relatives.
Un monde imaginaire qui interroge le nôtre
Un vieux chat noir, maigre, pelé comme un manchon hors d’usage et dont le poil tombé laissait voir par
places la peau bleuâtre, était assis sur son derrière aussi près du feu que cela était possible sans se griller les
moustaches, et fixait sur la marmite ses prunelles vertes traversées d’une pupille en forme d’I avec un air de
surveillance intéressée.
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1 04
14 Le conte fantastique
Au XIXème siècle, les auteurs ne font parfois pas de réelle différence entre le conte et la nouvelle : il
s’agit pour eux d’un court récit fait pour être lu en une fois.
Le conte (ou nouvelle) fantastique connaît un grand succès au XIXème siècle, favorisé par la vogue
(= mode) du roman gothique anglais de la fin du XVIIIème siècle, et par de nombreuses publications
dans les journaux de l’époque.
Le registre fantastique fait voir des événements qui ont l’air d’être surnaturels, sans qu’on
n’en soit jamais sûr : le personnage a pu rêver, a pu être sous l’effet d’une drogue, a pu être
malade, avoir des hallucinations... Le fantastique est donc l’irruption du surnaturel dans le réel.
Il naît de cette ambiguité et de cette hésitation une sensation de malaise voire d’angoisse,
souvent ressentie par le personnage et par le lecteur.
Il ne faut donc pas confondre registre fantastique et registre merveilleux. Il y a merveilleux quand il
y a véritablement des événements ou des êtres extraordinaires/surnaturels dans l’histoire, et qu’on
accepte d’y croire (par exemple, les ogres et les fées dans les contes de fées).
À RETENIR :
Le conte fantastique est un genre qui connaît un grand succès au XIXème siècle.
Il met en scène, dans le monde réel, des événements qui ont l’air surnaturels, sans qu’on n’en soit
jamais sûr. De là naît une sensation de malaise caractéristique de ce registre.
Rappel : le mode indicatif comprend 8 temps : 4 temps simples (un seul mot) et 4 temps composés
(deux mots : auxiliaire + verbe au participe passé).
Les 4 temps simples sont : le présent, l’imparfait, le passé simple, le futur.
Les 4 temps composés sont : le passé composé, le plus-que-parfait, le passé antérieur, le futur
antérieur. Ce sont des temps littéraires, qu’on utilise à l’écrit.
Le passé composé a été traité dans le fascicule 1.
Il se construit par un auxiliaire (être ou avoir) au présent + participe passé du verbe.
Le plus-que-parfait
Il se construit avec l’auxiliaire être ou avoir à l’imparfait + le participe passé du verbe.
Valeur : il marque, dans un récit au passé, l’antériorité d’un fait par rapport à un autre fait à
l’imparfait.
Exemple : « Je mangeais la pomme que j’avais cueillie la veille. »
Le passé antérieur
Il se construit avec l’auxiliaire être ou avoir au passé simple + le participe passé du verbe.
Valeur : il marque, dans un récit au passé, l’antériorité d’un fait par rapport à un autre fait au passé
© Complétude Fr2-01
simple, et il prend également les valeurs du passé simple (fait ponctuel, délimité dans le temps).
Exemple : « Je mangeai une pomme, que j’eus pris soin de découper avant. »
1 05
Le futur antérieur
Il se construit avec l’auxiliaire être ou avoir au futur + le participe passé du verbe.
Un monde imaginaire qui interroge le nôtre
Valeurs : il marque l’antériorité d’une action dans une phrase au futur simple.
Exemple : « Tu seras content quand tu auras acheté ton cadeau. »
À RETENIR :
Construction des temps composés : auxiliaire au temps correspondant + participe passé.
Plus-que-parfait : auxiliaire à l’imparfait.
Passé antérieur : auxiliaire au passé simple.
Futur antérieur : auxiliaire au futur.
[Dans ce conte, le narrateur est tombé, lors d’un bal où chacun est déguisé selon une mode ancienne, sous le charme de la sœur d’un
de ses amis. Il danse avec elle lorsque…]
1 Aussitôt qu’Angéla l’aperçut, elle se leva précipitamment, me fit un geste d’adieu, et, après quelques
pas, poussa un cri et tomba de sa hauteur.
Saisi d’effroi, je m’élançai pour la relever… Mon sang se fige rien que d’y penser : je ne trouvai rien que la
cafetière brisée en mille morceaux.
À cette vue, persuadé que j’avais été le jouet de quelque illusion diabolique, une telle frayeur s’empara de moi,
5 que je m’évanouis.
Lorsque je repris connaissance, j’étais dans mon lit ; Arrigo Cohic et Pedrino Borgnioli se tenaient
debout à mon chevet.
Aussitôt que j’eus ouvert les yeux, Arrigo s’écria :
10 — Ah ! ce n’est pas dommage ! voilà bientôt une heure que je te frotte les tempes d’eau de Cologne. Que diable
as-tu fait cette nuit ? Ce matin, voyant que tu ne descendais pas, je suis entré dans ta chambre, et je t’ai trouvé
tout du long étendu par terre, en habit à la française, serrant dans tes bras un morceau de porcelaine brisée,
comme si c’eût été une jeune et jolie fille.
1 06
— Pardieu ! c’est l’habit de noce de mon grand-père, dit l’autre en soulevant une des basques1 de soie fond rose
15 à ramages2 verts. Voilà les boutons de strass et de filigrane3 qu’il nous vantait tant. Théodore l’aura trouvé dans
quelque coin et l’aura mis pour s’amuser. Mais à propos de quoi t’es-tu trouvé mal ? ajouta Borgnioli. Cela est
1. basques : partie du vêtement masculin qui descend plus ou moins bas sur la taille.
2. ramages : dessins brodés.
3. filigrane : fils d’or, d’argent ou de verre, tissés sur du tissu.
4. minauderie : petits gestes et bavardages dans un jeu de séduction.
5. vélin : peau d’animal utilisé comme support pour l’écriture ou le dessin.
6. linéaments : lignes d’une esquisse.
Extrait de La Cafetière, Théophile Gauthier, 1831.
a) Analysez la formation du mot « imperceptibles » (l. 27) et donnez son sens dans la phrase.
(Brevet !)
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c) Comment la cafetière et le personnage sont-ils reliés dans le récit ? En particulier, quelle est la
figure de style utilisée dans : « tes bras un morceau de porcelaine brisée, comme si c’eût été une
jeune et jolie fille. » ?
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d) En quoi les lignes 27 à 29 (de « Les linéaments » à « scènes de la nuit ») s’inscrivent-elles dans
le registre fantastique ? Citez le texte.
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107
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Un monde imaginaire qui interroge le nôtre
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f) Rédigez un paragraphe argumenté dans lequel vous montrerez que ce conte est fantastique.
(Brevet !)
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1 08
c) Acheter : je ; plus-que-parfait.
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1 09
5 Choisissez le temps composé qui convient.
« Tout s’est passé ensuite avec tant de précipitation, de certitude et de naturel, que je ne me souviens plus de
rien. Une chose seulement : à l’entrée du village, l’infirmière déléguée m’a parlé. »
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8 Écriture (Brevet !)
Écrivez un conte fantastique complet (environ 60 lignes), en suivant les consignes suivantes :
- Le début doit contenir des détails réalistes, mais laisse déjà planer une inquiétude.
- Vous ne devez pas mentionner explicitement l’événement étrange qui survient : un doute doit
subsister pour le personnage et le lecteur.
- Le narrateur doit exprimer de l’inquiétude, de la peur.
- La fin doit laisser le doute en suspension.
110
15 L’utopie de la ville
Un genre littéraire
L’Utopie est un genre littéraire au croisement de la politique et de la philosophie.
Étymologiquement, utopie veut dire « lieu qui n’existe nulle part » : c’est une projection imaginaire
d’une société idéale où tous les hommes seraient heureux.
À RETENIR :
L’utopie est une projection imaginaire d’une société parfaite et idéale.
Thomas More fonde le genre en 1516 : Utopia est une utopie visant à critiquer les institutions de
son pays par effet de comparaison.
La dystopie est une contre-utopie.
La voix active
À la voix active, on peut globalement dire que le sujet grammatical est l’agent de l’action (= fait
l’action), et le complément d’objet est le patient de l’action (= celui qui reçoit, subit).
La voix active est la forme neutre, c’est elle qui fournit le modèle de conjugaison (on apprend la
conjugaison à la voix active).
Exemple : « Je mange une pomme. » ; « Il partit en vacances. » ; « Nous prendrons notre manteau. »
La voix passive
À la voix passive, le sujet grammatical est le patient de l’action (= c’est lui qui la subit, la reçoit). Il
correspond au COD de la phrase transformée à la voix active.
L’indication de l’agent de l’action (= celui qui la fait) est facultative et s’exprime par un complément
d’agent. Le complément d’agent est un groupe prépositionnel commençant par « de » ou « par ».
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111
Exemple : Ma sœur lit ce livre ͢ Ce livre est lu par ma sœur.
Sujet COD Sujet Complément d’agent
Un monde imaginaire qui interroge le nôtre
La voix pronominale
ATTENTION : Cette leçon peut paraître difficile... elle demande concentration et écoute !
À la voix pronominale, le sujet grammatical est redoublé d’un pronom réfléchi « se » qui varie en
personne en fonction du sujet (me, te, se, nous, vous, se). Le sujet et ce pronom réfléchi renvoient
au même référent (à la même chose). C’est pour cela que l’on parle de forme « réfléchie ».
Le passé composé des verbes à la voix pronominale se forme toujours avec l’auxiliaire être.
Exemple : téléphoné ͢ Elles ont téléphoné VS Elles se sont téléphoné.
Il faut distinguer les verbes qui peuvent se construire à la voix pronominale ou non ; ceux qui
n’existent qu’à la forme pronominale ; ceux qui ont un sens passif.
À RETENIR :
La voix active est la voix neutre du verbe. Le sujet est l’agent de l’action, le complément d’objet est
le patient de l’action.
La voix passive se forme avec être + participe passé. Le sujet est le patient de l’action, et l’agent de
l’action se construit par le groupe : de/par GN, qu’on appelle complément d’agent.
La voix pronominale se construit par redoublement du sujet par un pronom réfléchi. Parfois, ce
pronom a une fonction grammaticale qu’il convient d’identifier.
112
J’applique ce que j’ai appris
1 Et d’abord le plan de la ville est essentiellement simple et régulier, de manière à pouvoir se prêter à
tous les développements. Les rues, croisées à angles droits, sont tracées à distances égales, de largeur uniforme,
plantées d’arbres et désignées par des numéros d’ordre.
De demi-kilomètre en demi-kilomètre, la rue, plus large d’un tiers, prend le nom de boulevard ou avenue, et
5 présente sur un de ses côtés une tranchée à découvert pour les tramways et chemins de fer métropolitains.
À tous les carrefours, un jardin public est réservé et orné de belles copies des chefs-d’œuvre de la sculpture, en
attendant que les artistes de France-Ville aient produit des morceaux originaux dignes de les remplacer. […]
Pour obtenir le droit de résidence à France-Ville, il suffit, mais il est nécessaire de donner de bonnes références,
d’être apte à exercer une profession utile ou libérale, dans l’industrie, les sciences ou les arts, de s’engager à
10 observer les lois de la ville. Les existences oisives1 n’y seraient pas tolérées.
Les édifices publics sont déjà en grand nombre. Les plus importants sont la cathédrale, un certain
nombre de chapelles, les musées, les bibliothèques, les écoles et les gymnases, aménagés avec un luxe et une
entente des convenances hygiéniques véritablement dignes d’une grande cité.
Inutile de dire que les enfants sont astreints dès l’âge de quatre ans à suivre les exercices intellectuels
15 et physiques, qui peuvent seuls développer leurs forces cérébrales et musculaires. On les habitue tous à une
propreté si rigoureuse, qu’ils considèrent une tache sur leurs simples habits comme un déshonneur véritable.
Cette question de la propreté individuelle et collective est du reste la préoccupation capitale des fondateurs
de France-Ville. Nettoyer, nettoyer sans cesse, détruire et annuler aussitôt qu’ils sont formés les miasmes2 qui
émanent constamment d’une agglomération humaine, telle est l’œuvre principale du gouvernement central.
20 À cet effet, les produits des égouts sont centralisés hors de la ville, traités par des procédés qui en
permettent la condensation et le transport quotidien dans les campagnes.
L’eau coule partout à flots. Les rues, pavées de bois bitumé, et les trottoirs de pierre sont aussi brillants
que le carreau d’une cour hollandaise. Les marchés alimentaires sont l’objet d’une surveillance incessante,
et des peines sévères sont appliquées aux négociants qui osent spéculer sur la santé publique. Un marchand
25 qui vend un œuf gâté, une viande avariée, un litre de lait sophistiqué3, est tout simplement traité comme un
empoisonneur qu’il est. Cette police sanitaire, si nécessaire et si délicate, est confiée à des hommes expérimentés,
à de véritables spécialistes […].
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c) Montrez, en vous appuyant sur les lignes 11 à 13 (de « Les édifices » à « grande cité »), quels
domaines (économie, religion…) sont présentés comme importants pour une société.
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d) Tout le monde peut-il habiter à France-Ville ? Justifiez.
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e) Que vous semble ce texte : une utopie ou une dystopie ? Argumentez avec des exemples précis
tirés du texte.
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a) Le chien mord.
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b) Il attrape.
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c) Nous appelons.
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d) Nous appelâmes.
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c) Tu te dépêches. ………………………………………………………………………………………
114
4 Mettez les verbes à la bonne voix, et au temps indiqué.
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5 e confondez pas voix passive et passé composé ! Précisez pour chaque cas
N
s’il s’agit du passé composé ou d’un verbe à la voix passive.
Test : regardez si vous pouvez ajouter un complément d’agent pour vous aider.
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8 Faites des phrases au passé composé et à la voix passive avec les GN suivants :
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9 ans le texte de Jules Verne, relevez les verbes à la voix passive, puis les
D
verbes à la voix pronominale. (Brevet !)
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10 Écriture (Brevet !)
Vous présentez une nouvelle invention et son inventeur dans un article (entre 5 et 10 lignes).
Utilisez au moins trois verbes à la voix passive.
116
Pour aller plus loin
La cité idéale est une des formes de l’utopie. L’architecture a réfléchi à l’art d’organiser le mieux
possible la ville, ses bâtiments, ses institutions. Depuis l’Antiquité, les peintres et architectes ont
ainsi réfléchi à une cité où l’ordre et l’harmonie rendent la vie des citoyens meilleure, plus belle,
plus efficace.
Trois exemples :
Etienne-Louis Boullée.
Illustration : Projet de la façade d’entrée pour l’hôpital de la Charité à Paris. XVIIIème siècle.
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Un monde imaginaire qui interroge le nôtre
Claude-Nicolas Ledoux.
Illustration : Elévation d’un des bâtiments d’ouvriers qui forment l’enceinte de la grande cour. (1771)
Ledoux est architecte du roi, qui imagine en 1771 une usine modèle associée à une ville idéale.
Source : http://expositions.bnf.fr/utopie/
(pour les trois illustrations)
Quels points communs voyez-vous entre ces trois représentations de « cité idéale » ou d’un de
leurs bâtiments, datant de siècles différents ?
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Fiche de méthodologie 1 : Le sujet d’imagination
a) Analysez le sujet.
b) Notez les idées au brouillon.
c) Construisez un plan : Introduction, développement et conclusion.
+ Faites des paragraphes.
ANALYSEZ LE SUJET
- Quel est le genre de texte à écrire ?
S’agit-il d’écrire un récit ? une suite de récit ? une scène de théâtre ? un dialogue argumentatif ?
une lettre ? une lettre ouverte ? un article de presse ?...
Fiche de méthodologie
- Respectez le type de texte et le type de discours
S’agit-il de raconter (narration) ? de décrire (description, portrait moral et physique) ? d’expliquer
(explication) ? d’argumenter (argumentation) ? S’agit-il de faire parler les personnages (discours
rapportés directement, indirectement ou de façon indirecte libre) ?
- Respectez les exigences du sujet
- Le statut du narrateur et son point de vue.
- Le système de temps, etc.
AU BROUILLON
1. Préparer la structure du récit
- Déterminez un cadre spatio-temporel.
- Choisissez le statut du narrateur (souvent, 1ère ou 3ème personnes) et le point de vue (quelquefois, il
est imposé par le sujet) ainsi que les personnages de l’histoire et leurs caractéristiques.
- Vous pouvez utiliser le schéma narratif pour construire une intrigue. Prévoyez des paragraphes
correspondant aux étapes du récit : quand on évoque une idée, un thème, un événement nouveau,
on change de paragraphe (marqué par un retour à la ligne).
2. Enrichir le récit
- Choisissez l’ordre et la chronologie dans lesquels vous allez raconter l’histoire. Un récit avec
des retours en arrière et/ou des anticipations sera plus riche. Variez les rythmes de la narration
(ellipses, scènes, résumés…).
- Vous pouvez insérer des passages descriptifs (lieux ou portraits) pour rendre votre histoire plus
proche du réel ou créer une atmosphère particulière…
- Vous pouvez rapporter les paroles des personnages au discours direct (dialogue ͢ en respectant
ses règles de ponctuation) ou au discours indirect.
- Utilisez le vocabulaire des émotions, des sentiments.
- N’hésitez pas à utiliser des figures de style, si cela est approprié.
RELISEZ VOUS !
Vérifiez :
- le respect des critères par rapport au sujet ;
- l’orthographe ;
- la syntaxe.
Évitez :
- les phrases trop longues ;
- les répétitions lourdes.
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119
Fiche de méthodologie 2 : Le sujet de réflexion
e) Pour chaque idée, n’oubliez pas qu’il vous faut un exemple (littéraire si possible !).
f) Rédigez entièrement les phrases de transition du développement, l’introduction et la conclusion.
LE SUJET
Introduction : 1 paragraphe
- 1ère étape : Présentation et analyse du sujet.
- 2ème étape : La problématique.
- 3ème étape : On annonce clairement son plan.
Développement : 3 paragraphes
- 2 ou 3 idées.
On saute une ligne et on laisse un alinéa quand on change de partie.
- Une partie = Une idée + un exemple.
- Prenez des exemples dans le texte étudié le matin et dans les oeuvres ou textes étudiés ou lus
en cours. Variez-les !
- Entre chaque partie, faites des phrases de transition.
- Pensez à varier vos exemples. Ne les prenez pas tous dans la même oeuvre. Il s’agit de montrer
que vous avez lu. Choisissez quelques exemples pour justifier les idées, ne racontez pas tout le
roman !
- Utilisez des connecteurs logiques pour lier et organiser vos idées :
« Tout d’abord, en outre, de plus, par ailleurs, enfin... ».
« Cependant, par conséquent, or, notamment, d’ailleurs... ».
Conclusion : 1 paragraphe
- On résume, on synthétise.
- On reprend toutes les idées mais pas les exemples. On ne rajoute ni idée, ni exemple. On doit
retrouver les mots du sujet et vous devez répondre à la question posée dans le sujet.
QUELQUES REMARQUES
- Tout doit être rédigé. ͢ Pas de titres, de sous-titres, de tirets.
- Indiquez le titre des œuvres et les auteurs ou artistes…
- Ne vous adressez pas à votre correcteur, n’utilisez pas la 2ème personne. Il est également inutile de
dire « JE ». Ayez plutôt recours à « NOUS ».
120
Sujet 1 : sujet guidé
(sujet zéro donné par l’Education nationale 2018)
Présentation de l’épreuve
Durée de l’épreuve : 3 h.
L’épreuve prend appui sur un corpus de français, composé d’un texte littéraire et éventuellement
d’une image en rapport avec le texte.
L’épreuve notée sur 100 points est composée de :
Partie I :
Un travail sur le texte littéraire et, éventuellement, sur une image (50 points - 1 h 10 minutes) :
Annales
Compréhension et compétences d’interprétation : des questions permettant d’évaluer à la fois la
compréhension du texte et les compétences d’interprétation sont proposées aux candidats.
Une dictée (10 points - 20 minutes) de 600 signes environ pour les candidats de série générale et
400 signes environ pour les candidats de série professionnelle.
Partie II :
Une rédaction (40 points - 1 h 30 minutes) : deux sujets au choix sont proposés aux candidats.
Sujet de réflexion ou d’imagination (un texte d’au moins 60 lignes est attendu).
D’après : https://eduscol.education.fr/cid59348/les-epreuves-du-dnb.html
CHAGALL XI1
121
Chagall la couleur est ton peuple
Donne-lui des jeux et du pain3
Dieu qu’il fait beau quand l’ombre est rouge
Et bleu l’amour
« Chagall XI », Celui qui dit les choses sans rien dire, Aragon, 1976.
Lisez bien le texte et pensez à répondre aux questions en faisant des phrases qui reprennent
les mots de la question.
N’oubliez pas de justifier vos réponse en citant le texte ainsi : « ... »
122
Quel sens nouveau prend cette image quand le lecteur a connaissance des tableaux ? (2 points)
Essayez de citer le plus d’éléments possibles et pensez à être précis. Dites ce que l’on retrouve
dans le tableau et le poème, n’hésitez pas à citer certaines parties du poème pour justifier.
Pensez à observer : les thèmes, les couleurs, la construction du poème (la syntaxe) et celle du
tableau.
3. « Chagall la couleur est ton peuple » (vers 21) : comment comprenez-vous ce vers ? (2 points)
4. Quels sont les éléments qui permettent de dire que le poète Aragon rend hommage à la peinture
de Chagall ? (2 points)
5. « Qui peint la nuit a deux visages / L’autre d’aimer l’un pour dormir » (vers 15-16)
Réécrivez ces vers en mettant les mots dans un ordre plus habituel. (1 point)
Annales
6. « Les objets s’y font acrobates » (vers 19)
Comment le poète fait-il, dans la construction du poème, dans les strophes, dans les vers ou dans
l’ordre des mots, pour produire lui aussi cette « acrobatie » ? (8 points)
7. Dites en quelques phrases quelles sont les caractéristiques de la vision poétique du monde que
partagent ici le poète et le peintre. (6 points)
1. Repérez des passages du poème relevant de la langue orale plutôt que de la langue écrite, et
justifiez votre réponse. (4 points)
123
4. Recopiez la dernière strophe du poème en y rétablissant tous les signes de ponctuation.
(4 points)
Choisissez un des deux sujets au choix. Faites environ soixante lignes (une page recto/verso).
Lisez bien le sujet.
Pensez à faire des paragraphes qui commencent par des alinéas.
Respectez bien les méthodes que vous avez apprises, que ce soit pour le sujet d’imagination
ou de réflexion.
Sur 1 heure 30 il est bien de faire un brouillon, mais ne dépassez pas 30 minutes afin qu’il vous
Annales
Sujet d’imagination
Vous rédigerez, en prose, un hommage à un artiste de votre choix (peintre, musicien, cinéaste,
chanteur, danseur…) dont vous citerez le nom dans votre texte. Comme Aragon, vous vous
efforcerez de rendre compte des impressions que vous procure son œuvre.
Sujet de réflexion
Pensez-vous que le rôle des artistes est plutôt de nous aider à nous comprendre nous-mêmes ou
de nous faire voir le monde autrement ?
Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur vos connaissances, vos lectures et sur votre
fréquentation des arts de votre choix (musique, peinture, cinéma, chanson…).
La lecture d’image
La construction de l’espace :
Les lignes de force (diagonales, en pyramide, obliques…) dessinent une structure, orientent le
regard, hiérarchisent les éléments.
Les vides et les pleins : les volumes sont distribués dans un tableau et indiquent une dynamique,
un hors-champ…
Le cadrage et le plan :
Les plans : premier plan, arrière-plan… rendent compte d’une perspective.
La vue : la plongée, contre-plongée… indiquent un point de vue plus ou moins subjectif.
Les couleurs et la lumière :
Le clair-obscur : les éléments baignés de lumière ou cachés dans l’ombre ont un sens (mise en
valeur, signification religieuse…).
La vraisemblance des couleurs : les couleurs sont-elles réalistes (du bleu pour la pelouse par
exemple) ?
Les contrastes : rendent les couleurs plus ou moins vives (deux couleurs complémentaires côte
à côte sont vivifiées par exemple).
1 24
Sujet 2 : Pondichéry, 2018
Dans ce récit de Colette, rédigé en collaboration avec Willy, le personnage, Claudine, raconte sa jeunesse.
1 Je m’appelle Claudine, j’habite Montigny ; j’y suis née en 1884 ; probablement je n’y mourrai pas.
Mon Manuel de géographie départementale s’exprime ainsi : « Montigny-en-Fresnois, jolie petite ville de 1950
habitants, construite en amphithéâtre sur la Thaize ; on y admire une tour sarrasine1 bien conservée... » Moi,
ça ne me dit rien du tout, ces descriptions là ! D’abord, il n’y a pas de Thaize ; je sais bien qu’elle est censée
5 traverser des prés au dessous du passage à niveau ; mais en aucune saison vous n’y trouveriez de quoi laver les
pattes d’un moineau. Montigny construit « en amphithéâtre »2 ? Non, je ne le vois pas ainsi ; à ma manière,
c’est des maisons qui dégringolent, depuis le haut de la colline jusqu’en bas de la vallée ; ça s’étage en escalier
au dessous d’un gros château, rebâti sous Louis XV et déjà plus délabré que la tour sarrasine, épaisse, basse,
toute gainée de lierre3, qui s’effrite par en haut, un petit peu chaque jour. C’est un village, et pas une ville ; les
10 rues, grâce au ciel, ne sont pas pavées ; les averses y roulent en petits torrents, secs au bout de deux heures ;
c’est un village, pas très joli même, et que pourtant j’adore.
Le charme, le délice de ce pays fait de collines et de vallées si étroites que quelques unes sont des
ravins, c’est les bois, les bois profonds et envahisseurs, qui moutonnent et ondulent jusque là-bas, aussi loin
qu’on peut voir... Des prés verts les trouent par places, de petites cultures aussi, pas grand chose, les bois
Annales
15 superbes dévorant tout. De sorte que cette belle contrée est affreusement pauvre, avec ses quelques fermes
disséminées, si peu nombreuses, juste ce qu’il faut de toits rouges pour faire valoir le vert velouté des bois.
Chers bois ! Je les connais tous ; je les ai battus si souvent. Il y a les bois taillis, des arbustes qui vous
agrippent méchamment la figure au passage, ceux-là sont pleins de soleil, de fraises, de muguet, et aussi de
serpents. J’y ai tressailli de frayeurs suffocantes à voir glisser devant mes pieds ces atroces petits corps lisses
20 et froids ; vingt fois je me suis arrêtée, haletante, en trouvant sous ma main, près de la « passe-rose » 4 , une
couleuvre bien sage, roulée en colimaçon5 régulièrement, sa tête en dessus, ses petits yeux dorés me regardant
; ce n’était pas dangereux, mais quelles terreurs ! Tant pis, je finis toujours par y retourner seule ou avec des
camarades ; plutôt seule, parce que ces petites grandes filles m’agacent, ça a peur de se déchirer aux ronces, ça
a peur des petites bêtes, des chenilles veloutées et des araignées des bruyères, si jolies, rondes et roses comme
25 des perles, ça crie, c’est fatigué — insupportables enfin.
1. Tour sarrasine : tour construite au Moyen Âge à l’époque des conquêtes arabes.
2. Amphithéâtre : lieu de spectacle antique en arc de cercle avec des gradins.
3. Gainée de lierre : entourée du végétal qu’est le lierre.
4. Passe-rose : la passe-rose est une variété de fleur.
5. En colimaçon : en spirale.
125
Travail sur le texte littéraire et sur l’image (50 points – 1H10)
Les réponses aux questions doivent être entièrement rédigées.
1. a) Ligne 17 : quelles sont les caractéristiques attribuées aux bois dans le troisième paragraphe ?
(3 points)
b) Quels sont les éléments du paysage qui échappent aux « bois superbes dévorant tout » ?
(2 points)
2. Ligne 22 : « mais quelles terreurs ! Tant pis, je finis toujours par y retourner ». Pour quelles raisons
Claudine finit-elle toujours par retourner dans les bois ? (6 points)
3. Ligne 23 : « ça a peur de se déchirer […] fatigué ». Qui le pronom « ça » désigne- t-il ? En quoi ce
choix de pronom est-il surprenant ? Pourquoi est-il selon vous employé ? (6 points)
4. D’après vous, Claudine est-elle heureuse de vivre à Montigny, dans ce « pays fait de collines
et de vallées » ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur des éléments précis de
l’ensemble du texte. (7 points)
5. Comparez le texte et l’image : les deux documents offrent-ils la même représentation de l’enfance
et de ses jeux ? (6 points)
Sujet d’imagination :
Comme Colette, vous retournez dans un lieu qui a marqué votre enfance.
Vous décrirez les transformations qui ont modifié cet endroit et les souvenirs qui surgissent alors.
Vous insisterez sur les sentiments et les sensations associés à ces souvenirs. Votre texte mêlera
récit et description.
Sujet de réflexion :
Aux yeux du narrateur, rien « n’égale la poésie du grenier à foin ». Pensez-vous que l’on puisse
trouver aussi de la poésie et du mystère dans les grandes villes modernes ? Vous répondrez à cette
question en vous appuyant sur vos connaissances, vos lectures et votre culture personnelle.
1 26
Sujet 3 : Inspiré du sujet 2016 Métropole
Maurice Genevoix raconte à la première personne son expérience de soldat de la première guerre mondiale.
1 C’est très long, quand on ne voit même pas la fumée de sa pipe, quand l’homme qui est tout près
n’est plus qu’une masse d’ombre indistincte, quand la tranchée pleine d’hommes s’enfonce dans la nuit, et
se tait. Sous les planches les gouttes d’eau tombent, régulières. Elles tombent, à petits claquements vifs, dans
la mare qu’elles ont creusée. Une... deux... trois... quatre... cinq... Je les compte jusqu’à mille. Est-ce qu’elles
5 tombent toutes les secondes ?... Plus vite : deux gouttes d’eau par seconde, à peu près ; mille gouttes d’eau en
dix minutes... On ne peut pas en compter davantage.
On peut, remuant à peine les lèvres, réciter des vers qu’on n’a pas oubliés. Victor Hugo ; et puis
Baudelaire ; et puis Verlaine ; et puis Samain... C’est une étrange chose, sous deux planches dégouttelantes,
au tapotement éternel de toutes ces gouttes qui tombent... Où ai-je lu ceci ? Un homme couché, le front sous
10 des gouttes d’eau qui tombent, des gouttes régulières qui tombent à la même place du front, le taraudent1 et
l’ébranlent, et toujours tombent, une à une, jusqu’à la folie... Une... deux... trois... quatre... Il n’y a pourtant,
sur les planches, qu’une mince couche de boue. Depuis des heures il ne pleut plus. D’où viennent toutes les
gouttes qui tombent devant moi, et mêlées à la boue enveloppent ainsi mes jambes, montent vers mes genoux
et me glacent jusqu’au ventre ?
Annales
15 Le bois était triste aussi,
Et du feuillage obscurci,
Goutte à goutte,
La tristesse de la nuit
Dans nos coeurs noyés d’ennui
20 Tombait toute...
Les gouttes tombent au rythme de ce qui fut la Chanson Violette, je ne sais quelle burlesque antienne2 qui
s’est mise à danser sous mon crâne... Une... deux... trois... quatre...
La planche était triste aussi
Et de son bois obscurci,
25 Goutte à goutte...
Je vais m’en aller. Il faut que je me lève, que je marche, que je parle à quelqu’un…
1 27
Travail sur le texte littéraire et sur l’image (50 points – 1 H 10)
Les réponses aux questions doivent être entièrement rédigées.
2. a) Qu’est-ce qui attire l’attention du narrateur ? Pour quelles raisons ? Justifiez vos réponses en
vous appuyant sur le texte. (2 éléments de réponse attendus) (3 points)
b) Comment le texte crée-t-il un effet d’obsession ? Développez trois éléments de réponse en vous
appuyant sur l’ensemble du texte. (4,5 points)
3. Quelles sont les actions tentées par le narrateur pour s’opposer à cette obsession ? Deux
éléments de réponse sont attendus. (4 points)
4. « Dégouttelantes » (ligne 8) : Comment ce mot est-il construit ? Quel sens lui donnez-vous ? (3,5
points)
5. Vers 15 à 20 : Relevez et nommez deux figures de style différentes. (4 points)
6. « Il faut que je me lève, que je marche, que je parle à quelqu’un « (ligne 26)
Comment comprenez-vous cette dernière réaction du narrateur ?
Deux éléments de réponse sont attendus. (3 points)
7. Qu’est-ce qui pourrait, selon vous, rapprocher cette image du texte de Maurice Genevoix.
Développez votre réponse en vous appuyant sur des éléments précis. (6 points)
Sujet d’imagination :
« Il faut que je me lève, que je marche, que je parle à quelqu’un... »
Vous imaginerez la suite du récit, en montrant comment l’intervention d’un autre personnage permet
au narrateur de sortir de sa situation. Votre texte devra mêler narration, description et dialogue.
Sujet de réflexion :
Maurice Genevoix a cherché dans la poésie une source de réconfort.
En vous appuyant sur votre connaissance des œuvres étudiées en classe, sur votre expérience
personnelle ou sur vos émotions, vous expliquerez, à votre tour, dans un développement organisé,
ce que les œuvres d’art peuvent vous apporter.
Vous pourrez emprunter vos exemples aux œuvres artistiques de votre choix (littérature, musique,
chanson, cinéma, peinture…).
128
4 3
Corrections
des exercices
de
Français
129
Indication pour les dictées du fascicule : Dictée – 20 minutes.
Lors de la dictée, on procédera successivement :
1) à une lecture préalable, lente et bien articulée du texte ;
2) à la dictée effective du texte, en précisant la ponctuation et en marquant nettement les liaisons ;
3) à la relecture, sans préciser cette fois-ci la ponctuation mais en marquant toujours les liaisons.
On demandera aux élèves d’écrire une ligne sur deux.
On ne répondra pas aux questions éventuelles des élèves après la relecture du texte ; ils en seront avertis
avant cette relecture.
Avant de commencer la dictée :
- on indiquera que les chiffres doivent être écrits en lettres ;
- on inscrira au tableau de manière lisible le titre de l’extrait et l’auteur ;
- on notera au tableau les noms propres et certains mots s’ils sont donnés.
1 30
(par exemple « Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être ! »), l’interjection lyrique « ô », le
champ lexical de l’émotion (« douceur qui fascine », « plaisir qui tue »), ou du sentiment (« aimé »).
i) Comment nomme-t-on ce type de poème (deux quatrains et deux tercets) ? En quoi cette forme courte de
la poésie est ici un choix signifiant ?
Ce poème est un sonnet. La forme courte et condensée de ce poème fait sens, car il traite d’une
rencontre qui ne dure qu’un instant.
1 31
2 a poésie pour dire la modernité
L
1 32
5 ) La rue pavée est grande, car/et je n’en vois pas la fin.
a
b) Je n’aime pas les pommes crues ; or/mais je mange volontiers des tartes tatin.
c) Prends ce vieux journal, ou prends l’autre si tu préfères.
d) Je fais beaucoup de sport, donc/car je suis un grand athlète.
6 a) Il chante haut : adverbe. (On peut remplacer par « de manière haute ».)
La maison est haute : adjectif. (Accord avec le nom.)
b) Il est tout seul : adverbe. (On peut remplacer par « totalement ».)
Tous sont là : pronom. (On peut le remplacer par un pronom personnel.)
c) Le dîner est servi : nom commun. (On peut le compléter par un adjectif.)
Il est l’heure de dîner : verbe. (On peut ajouter un CO.)
d) La maison est belle : article défini. (On peut le remplacer par un article indéfini.)
Il la voit belle : pronom. (On peut rétablir un COD.)
e) Leur chambre est peinte en bleue : déterminant. (On peut le remplacer par un autre déterminant.)
Je leur parle : pronom. (On peut rétablir un COI.)
3 a poésie engagée
L
J’analyse un poème engagé :
© Complétude Fr2-01
1 33
Les figures de répétition :
- La répétition : « deux yeux ».
- L’anaphore : « Oradour » ; « Plus de ».
- Le parallélisme de construction : « deux yeux larges deux yeux rouges / deux yeux graves deux yeux
grands ».
Les figures d’images :
- La comparaison : « deux yeux graves deux yeux grands / comme la nuit la folie ».
- La métaphore : « chaque fois qu’un cœur éclate / sous les coups des assassins ».
Les figures sonores :
- La paronomase : « deux yeux larges deux yeux graves ».
- L’assonance : « deux yeux larges deux yeux rouges ».
- L’allitération : « Oradour, j’ai peur d’entendre » [r].
b) La ponctuation est quasi absente du poème, ce qui produit des effets poétiques. Observez en particulier
les vers 17 à 25. Comment rétabliriez-vous la ponctuation ?
Oradour je crie et je hurle
chaque fois qu’un cœur éclate,
sous les coups des assassins.
Une tête épouvantée
deux yeux larges deux yeux rouges
deux yeux graves deux yeux grands
comme la nuit la folie
deux yeux de petits enfants :
ils ne me quitteront pas.
(Plusieurs réponses sont possibles et montrent comment l’absence de ponctuation multiplie les possibilités
de lectures et de sens.)
c) Montrez que le poète « parcellise » les corps pour accentuer sa dénonciation de l’horreur.
Le poète choisit de représenter les corps en souffrance en se focalisant sur certains éléments
particulièrement expressifs et propres à susciter l’émotion. Ainsi, certains vers isolent des éléments
du corps pour les mettre en évidence. C’est le cas de « une tête épouvantée », puis de « deux yeux
larges… deux yeux grands », du « cœur », et enfin d’ « une bouche sans personne ».
d) Dans quels vers apparaît une dénonciation explicite du poète ?
À plusieurs reprises, le poète parle de « honte » et dénonce de manière virulente l’horreur de
l’événement. Citons : « Oradour honte des hommes », « Oradour honte éternelle ». Notons que le
poète dénonce non pas simplement les ennemis soldats, mais toute l’humanité qui a laissé un tel
événement se produire. Il y a ensuite « et c’est bien la pire offense », « et c’est bien la pire honte »
avec la reprise terme à terme qui permet d’accentuer l’attention sur ces vers, « pire honte » et « pire
offense » étant mis en emphase par le présentatif.
e) Que pensez-vous du pluriel « toutes nos terres » (v. 59) ?
Le poète insiste sur le caractère universel de son discours : au-delà des différences, divergences et
altérités, l’humanité ne fait qu’un.
1 34
f) Comment le poète rend-il son discours universel à la fin du poème ? Citez le texte et justifiez. Rédigez un
paragraphe d’au moins quatre lignes.
Réponse personnelle de l’élève.
3 a) Incapable : préfixe privatif in-, suffixe adjectival –able, base (radical) -cap-.
b) Irrecevable : préfixe privatif ir-, suffixe adjectival –able, base -recev-.
c) La non-violence : préfixe non associé au nom violence.
d) Malheureux : préfixe privatif mal- associé à la base adjectivale heureux.
e) Un sans-domicile-fixe : préposition sans qui fonctionne comme préfixe privatif au GN domicile fixe.
Cette lettre s’inscrit dans un échange épistolaire comme le prouvent les termes : « J’ai ta lettre » ou
encore « j’avais lu dans tes yeux ravissants cette lettre exquise, délicate et tendre que je relis ce soir
avec tant de bonheur, ce que ta plume écrit si bien ».
1 35
c) Pourquoi peut-on dire que la nature décrite reflète les sentiments de l’auteur ?
La nature reflète l’amour que Victor Hugo porte à Léonie : « Tu es reine dans ce monde charmant
des choses qui embaument et qui s’épanouissent comme tu es reine dans mon cœur. » En effet, la
beauté du paysage qui entoure Léonie renvoie à la beauté de la femme qu’il aime : il y a un « ciel de
printemps », les arbres sont « verts », elle a des « lilas en fleurs » au-dessus de la tête. De même, dans
sa lettre, V. Hugo dit : « Toute cette nature semblait faire une fête autour de toi. Vois-tu, mon ange, les
arbres et les fleurs te connaissent et te saluent. ». Ainsi, toute la nature est décrite avec des termes
mélioratifs symbolisant le renouveau, la vie, la beauté pour renvoyer cela à celle qu’il aime.
d) Citez la comparaison utilisée pour parler de la femme aimée et expliquez-la.
La comparaison utilisée est : « Tu es reine dans ce monde charmant des choses qui embaument et
qui s’épanouissent comme tu es reine dans mon cœur. ». Par cette comparaison, le poète met en
avant son amour pour cette femme en la positionnant en tant que reine dans la nature mais aussi « et
surtout » dans son cœur. Cette comparaison est renforcée par le parallélisme de construction « Tu es
reine dans… comme tu es reine dans ...».
e) Quelles sont les qualités attribuées à Léonie dans ce texte ?
Les qualités attribuées à Léonie sont :
- la beauté : notamment avec les phrases exclamatives : « Que tu étais belle tantôt aux Tuileries ... ! »,
« Comme j’étais fier en te voyant si belle ! ». Cette beauté apparaît également dans la beauté de la
nature qui l’entoure comme nous avons pu le voir précédemment. On trouve aussi des termes élogieux
pour décrire sa beauté : « ton regard adorable » ou encore son « charme » qui « enivre » le poète. De
plus, cette beauté n’est pas éphémère pour V. Hugo : « dans trente ans tu seras belle encore » ;
- la douceur, la délicatesse : « douce lettre », « cette lettre exquise, délicate et tendre », « comme j’étais
heureux en te voyant si tendre ! » ;
- le charme de son écriture : « ce que ta plume écrit si bien ».
f) À travers quels procédés d’écriture l’amour de l’auteur pour cette femme apparaît-il ? (vocabulaire utilisé,
construction des phrases, figures de style utilisées…)
L’amour qu’il porte à cette femme apparaît à travers :
- du vocabulaire mélioratif : « douce », « belle », « ange » ... ;
- des expansions du nom qui la décrivent de manière positive. Par exemple : « tes yeux ravissants » ;
- des phrases longues qui vantent ses qualités avec de nombreuses juxtapositions.
Par exemple : « Que tu étais belle tantôt aux Tuileries sous ce ciel de printemps, sous ces arbres verts,
avec ces lilas en fleurs au-dessus de ta tête. » ;
- une comparaison qui montre l’amour du poète (voir réponse à la question g) ;
- des parallélismes de construction qui renforcent les déclarations amoureuses : « Dans trente ans tu
seras belle encore, dans trente ans je serai encore amoureux. »
g) L’auteur utilise à plusieurs reprises des phrases exclamatives pour montrer ses sentiments. Sont-elles
utilisées pour exprimer la même chose dans le deuxième paragraphe et à la fin du texte ?
Dans le deuxième paragraphe, le poète s’exclame devant la beauté de celle qu’il aime : « Comme
j’étais fier en te voyant si belle ! comme j’étais heureux en te voyant si tendre ! » tandis qu’à la fin du
texte la modalité exclamative est utilisée pour montrer sa tristesse pendant son attente avant de la
revoir : « Hélas ! Toute la journée de demain dimanche sans te voir ! ».
h) Relevez ce qui montre que l’auteur croit en un amour durable en relevant le temps des verbes utilisé.
À la fin de la lettre, l’auteur utilise le futur de l’indicatif montrant un amour durable : « montreras »,
« seras », « serai », « aimerons » « remercierons ».
i) La fleur envoyée comme symbole de cet amour sera-t-elle la seule chose qui subsistera à travers le temps ?
La lettre aussi peut subsister à travers le temps.
j) Pensez-vous qu’une lettre soit un moyen efficace pour « dire l’amour » que l’on ressent à quelqu’un ?
Justifiez à l’aide d’au moins trois arguments.
Avis personnel qui doit être argumenté.
1 ) Le sujet est toujours juste devant le verbe. Faux, le sujet peut être après le verbe comme dans
a
une phrase interrogative par exemple : « Voulez-vous de l’eau ? »
b) On peut remplacer le sujet par un pronom personnel. Vrai.
Exemple : Les enfants mangent. ͢ Ils mangent.
c) Si le sujet est pluriel, le verbe s’accorde au pluriel. Vrai.
Exemple : Les enfants mangent.
d) S’il y a plusieurs sujets singuliers pour le même verbe, on accorde au singulier. Faux, s’il y a plusieurs
sujets singuliers pour le même verbe, on accorde au pluriel.
Exemple : La fille et le garçon jouent au football.
1 36
e) Plusieurs verbes peuvent s’accorder avec le même sujet. Vrai.
Exemple : Les enfants dansent, courent et s’amusent.
f) Les verbes paraître, sembler, devenir sont des verbes d’action. Faux, les verbes paraître, sembler,
devenir sont des verbes d’état car on peut les remplacer par « être ».
Exemple : Il paraît heureux. ͢ Il est heureux.
g) Les verbes transitifs peuvent être complétés par un COD, un COI et un attribut du sujet. Faux, les verbes
transitifs peuvent être complétés par des compléments : COD ou COI.
4 ) Le sujet est placé après le verbe. C’est l’ordre des mots « traditionnel » dans une phrase
a
interrogative.
b) D’ici là, je vais voyager.
c) Dans cette phrase déclarative on retrouve l’ordre habituel : sujet / verbe / complément.
5
7 Vérifiez que tous les critères ont bien été respectés lors de l’écriture de la lettre.
8 oir les consignes pour faire les dictées au début du fascicule correction.
V
Les sujets sont soulignés et les verbes à entourer sont en rouge ici.
« Une apparition »
involontairement les épaules ; et, quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda.
137
Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent derrière elle. Ses
bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser
amoureusement l’ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à
plis nombreux. Elle était en train de broder quelque chose ; et son nez droit, son menton, toute sa personne
se découpait sur le fond de l’air bleu.
Comme elle gardait la même attitude, il fit plusieurs tours de droite et de gauche pour dissimuler sa
manœuvre ; puis il se planta tout près de son ombrelle, posée contre le banc, et il affectait d’observer une
chaloupe sur la rivière.
Jamais il n’avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse
des doigts que la lumière traversait. Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une
chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitait connaître les
meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle avait portées, les gens qu’elle fréquentait ; et le désir de
la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse
qui n’avait pas de limites.
Arguments possibles :
POUR la lettre pour dire son amour CONTRE la lettre pour dire son amour
- Texto ou mail + moderne et + rapide alors que la
- Manuscrite : on voit l’écriture de l’émetteur lettre prend plusieurs jours à arriver.
͢ valeur personnelle. - Texto ou mail : « gratuit ».
- On peut la garder. - On peut joindre une photo (ou un film)
- On peut dessiner dessus. facilement.
- Plaisir de recevoir une lettre. - Smiley pour exprimer ses pensées ͢ +
ludique.
1 38
b) À quelle personne le récit est-il écrit ?
Le récit est écrit à la première personne comme le montre l’utilisation des pronoms personnels « je »,
« ma » ...
c) Montrez que ce texte est un récit rétrospectif en soulignant les passages correspondant au moment de
l’écriture.
« Il y a maintenant près de cinquante ans de cette aventure, et je n’ai pas peur d’être puni derechef
pour le même fait ; hé bien ! je déclare à la face du ciel que j’en étais innocent, que je n’avais ni cassé
ni touché le peigne, que je n’avais pas approché de la plaque, et que je n’y avais pas même songé.
Qu’on ne me demande pas comment le dégât se fit, je l’ignore et ne le puis comprendre ; ce que je
sais très certainement, c’est que j’en étais innocent. »
d) Quels sont les temps utilisés dans le texte ? Donnez la valeur de chacun d’eux.
Les temps du récit sont utilisés pour raconter l’événement passé :
- l’imparfait pour les actions de second plan, les descriptions ;
- le passé simple pour les actions de premier plan.
On trouve également du présent qui a différentes valeurs :
- le présent de narration pour raconter des événements passés dans le but de les rendre plus vivants ;
- le présent d’énonciation, c’est-à-dire le présent du moment où l’on parle, quand l’auteur adulte
intervient et commente.
e) Que raconte Rousseau dans cet extrait ?
Rousseau raconte un souvenir d’enfance malheureux, une injustice qu’il a vécue puisqu’il a été
accusé à tort du vol d’un peigne.
f) À la ligne 4 on trouve « M. et mademoiselle Lambercier se réunissent, m’exhortent, me pressent, me
menacent » : quelle est la figure de style utilisée ici ?
On a ici une gradation. (Une accumulation et une allitération en sifflantes peuvent aussi être acceptées.)
Dans quel but Rousseau l’utilise-t-il ? Quelle image cherche-t-il à donner des adultes face à l’enfant qu’il était ?
Rousseau l’utilise pour dramatiser ce qu’il a vécu, pour se placer en position de victime impuissante
face aux adultes. En effet, il montre que les adultes n’ont pas cherché à le comprendre mais qu’ils ont
cherché à extorquer ses aveux plutôt qu’à découvrir la vérité.
g) Rousseau maintient-il la même version sur les faits racontés une fois adulte ?
Une fois adulte Rousseau ne change pas sa manière de voir les faits et clame toujours son innocence :
« Il y a maintenant près de cinquante ans de cette aventure, et je n’ai pas peur d’être puni derechef
pour le même fait ; hé bien ! je déclare à la face du ciel que j’en étais innocent, que je n’avais ni cassé
ni touché le peigne ».
h) Selon vous, Rousseau fait-il une réelle confession dans ce texte ? Justifiez.
Rousseau ne se confesse pas dans ce texte puisqu’il ne reconnaît pas avoir fait une mauvaise action
dans le but de se faire pardonner.
i) Pourquoi Rousseau a-t-il choisi de raconter cet événement ? Quelle image veut-il laisser de lui ?
Rousseau, en racontant cet événement, veut laisser une bonne image de lui en se positionnant
comme la victime d’une injustice. Il souhaite rétablir la vérité et que le lecteur soit le garant de son
innocence. Cependant, on peut se demander s’il était réellement innocent.
attributs du sujet
c) Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d’ombre profonde semblent presque éteints.
attribut du sujet
d) Sa description ressemble à un tableau que je connais.
COI
1 39
5 a) Tu donnes un cadeau à ton frère pour son anniversaire.
COD COI
b) Ce cadeau est magnifique.
Attribut du sujet
c) Ton frère a l’air très content.
Attribut du sujet
d) Mais nous nous voulons manger et nous attendons de danser.
COD COD
e) Nous aimerions que la fête dure toute la nuit.
COD
9 ) Les compléments essentiels des verbes sont les COD, les COI et les attributs.
a
b) Un complément d’objet se trouve derrière un verbe d’action et un attribut du sujet se trouve
derrière un verbe d’état.
c) COD signifie complément d’objet direct.
d) COI signifie complément d’objet indirect.
e) Un COI est introduit par une préposition (à, de … ) alors qu’un COD non.
Je viens d’avoir trente-quatre ans, la moitié de la vie. Au physique, je suis de taille moyenne, plutôt petit. J’ai des
cheveux châtains coupés court afin d’éviter qu’ils ondulent, par crainte aussi que ne se développe une calvitie menaçante.
Autant que je puisse en juger, les traits caractéristiques de ma physionomie sont : une nuque très droite, tombant
verticalement comme une muraille ou une falaise, marque classique (si l’on en croit les astrologues) des personnes nées
sous le signe du Taureau ; un front développé, plutôt bossu, aux veines temporales exagérément noueuses et saillantes.
Cette ampleur de front est en rapport (selon le dire des astrologues) avec le signe du Bélier ; et en effet je suis né un 20
avril, donc aux confins de ces deux signes : le Bélier et le Taureau. Mes yeux sont bruns, avec le bord des paupières
habituellement enflammé ; mon teint est coloré ; j’ai honte d’une fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante.
Mes mains sont maigres, assez velues, avec des veines très dessinées ; mes deux majeurs, incurvés vers le bout, doivent
dénoter quelque chose d’assez faible ou d’assez fuyant dans mon caractère.
Ma tête est plutôt grosse pour mon corps ; j’ai les jambes un peu courtes par rapport à mon torse, les épaules
trop étroites relativement aux hanches. Je marche le haut du corps incliné en avant ; j’ai tendance, lorsque je suis assis,
à me tenir le dos voûté ; ma poitrine n’est pas très large et je n’ai guère de muscles. J’aime à me vêtir avec le maximum
d’élégance ; pourtant, à cause des défauts que je viens de relever dans ma structure et de mes moyens qui, sans que je
puisse me dire pauvre, sont plutôt limités, je me juge d’ordinaire profondément inélégant ; j’ai horreur de me voir à
l’improviste dans une glace car, faute de m’y être préparé, je me trouve à chaque fois d’une laideur humiliante.
140
a) Quel est le genre littéraire de ce texte ? Justifiez.
Ce texte est un autoportrait car l’auteur se décrit lui-même à un moment précis de sa vie, à trente-
quatre ans.
b) Quand l’auteur choisit-il d’écrire ce texte ? Pourquoi selon vous ? Citez le texte pour justifier.
Il écrit ce texte à l’âge de la maturité comme le montre le titre « l’âge d’homme » et plus exactement
à « trente-quatre ans, la moitié de [sa] vie. ». Il choisit sûrement de faire son autoportrait à cet âge-là
car il se connaît bien et accepte ses défauts et ses qualités.
c) L’expression « au physique » (l.1) sous-entend, comme dans un portrait classique, qu’une description
« au moral » va suivre. Ce texte suit-il ce principe d’organisation ? Pour vérifier cela, vous surlignerez tout ce
qui se rapporte au physique d’une couleur et tout ce qui se rapporte au moral d’une autre couleur.
Le texte ne suit pas ce principe d’organisation. En effet, Leiris parle essentiellement de son physique,
il insiste sur sa laideur. Seule une phrase vient donner quelques informations sur son moral, mais
ces informations sont encore liées à son physique. De plus, juste après il se remet à parler de son
physique.
d) À partir de ce que vous avez trouvé à la question précédente, le portrait suit-il une organisation cohérente
ou est-il fragmenté ? Regardez la syntaxe des phrases pour justifier.
L’organisation est fragmentée, elle semble peu cohérente. Cela se fonde sur l’absence de connecteur
logique dans le texte. L’auteur progresse par ajouts sans suivre une progression nette, sans ordre :
les yeux sont décrits, puis les mains puis la tête. Il s’intéresse à certains éléments de son corps de
manière fragmentée puisqu’il les traite à part, comme s’ils avaient une existence autonome.
e) L’auteur se décrit-il de manière objective ou subjective ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur des
phrases du texte.
L’auteur donne l’impression de se regarder de manière objective car il propose un portrait physique
précis avec de nombreux détails objectifs tels que la couleur, la taille, la forme. On relève ainsi
« cheveux châtains coupés courts », « mes yeux sont bruns avec le bord des paupières habituellement
enflammé ». L’abondance des verbes « être » et « avoir » montre également qu’il veut se décrire avec
lucidité sans tricher. Cependant, on se rend compte que cet autoportrait est subjectif car l’auteur
ne cesse de donner son avis en utilisant de très nombreux modalisateurs (ils sont soulignés dans le
texte).
f) Relevez le vocabulaire péjoratif et les diverses formes de négation. Qu’est-ce que cela traduit du regard
que l’auteur porte sur lui-même ?
On relève un vocabulaire péjoratif important : « petit, menaçante, bossu, exagérément, luisante,
velues » ainsi que des formes négatives « n’est pas très large, je n’ai guère, inélégant » qui signalent
que le regard que l’auteur porte sur lui-même est dépréciatif. Ce portrait est donc subjectif et les
verbes « je me juge », « je me trouve » attestent que Michel Leiris se juge en même temps qu’il se
décrit.
g) Quels indices montrent de la part de l’auteur un effort de sincérité ?
On observe que Michel Leiris recherche la sincérité dans ce portrait. Il a le souci d’employer le mot
juste : il corrige ainsi l’adjectif « pauvre » par « limité ». Il cherche aussi à introduire des nuances dans
ce qu’il dit de lui : l’adverbe « plutôt » est récurrent et exprime cette tentative de ne pas prononcer de
jugements trop directs.
h) Quelles émotions l’auteur peut-il inspirer au lecteur en se montrant sous un jour si défavorable ? Quel
risque prend-il ?
Le lecteur est surpris face à ce portrait sincère qui ne montre pas l’auteur sous un jour favorable.
On peut avoir pitié de cet homme qui ne semble pas avoir été pourvu d’un physique engageant. On
peut aussi ressentir de la gêne devant cet autoportrait qui est systématiquement dévalorisant. Michel
Leiris court donc le risque de mettre son lecteur mal à l’aise. Cependant, il peut aussi faire naître la
sympathie du lecteur.
subjective.
141
2 e texte B est objectif alors que le texte A est subjectif, l’auteur donne son avis, extrêmement positif ici.
L
Pour cela, il utilise de nombreux modalisateurs (adjectifs mélioratifs, verbe d’opinion, comparaison).
De plus, ces nombreux modalisateurs permettent d’avoir plus de détails, de mieux se représenter la scène.
3
9
Ses yeux étaient obliques, mais admirablement fendus ; ses lèvres un peu fortes, mais bien dessinées et laissant voir des
dents plus blanches que des amandes dans leur peau. Ses cheveux, peut-être un peu gros, étaient noirs à reflets bleus
comme l’aile d’un corbeau, longs et luisants. [...]
C’était une beauté étrange et sauvage, une beauté qui étonnait d’abord, mais qu’on ne pouvait oublier. Ses yeux surtout
avaient une expression à la fois voluptueuse et farouche que je n’ai trouvée depuis à aucun regard humain.
142
c) Son portrait est résumé par « une beauté étrange et sauvage ».
d) Exemple de réécriture possible :
Ses yeux étaient obliques et horriblement fendus ; ses lèvres un peu fortes, et mal dessinées laissaient voir
des dents plus noires que du charbon. Ses cheveux, certainement très gros, étaient noirs à reflets bleus
comme l’aile d’un corbeau, longs et luisants. [...]
C’était une laideur étrange et sauvage, une laideur qui étonnait d’abord, mais qu’on ne pouvait oublier.
Ses yeux surtout avaient une expression à la fois perçante et effrayante que je n’ai trouvée depuis à aucun
regard humain.
1 43
On peut également dire que le ton employé dans cette lettre est ironique puisqu’Emile Zola s’exprime
beaucoup par antiphrases, soit en disant l’inverse de ce qu’il pense réellement : « Vous apparaissez
rayonnant dans l’apothéose de cette fête patriotique […], et vous vous préparez à présider au solennel
triomphe de notre Exposition Universelle, qui couronnera notre grand siècle de travail, de vérité et de
liberté. », « J’accuse les trois experts en écritures, […] à moins qu’un examen médical ne les déclare
atteints d’une maladie de la vue et du jugement. ».
f) Quels sont le temps et la valeur du verbe en gras dans le texte ? Quel effet cela produit-il ?
Le temps et la valeur du verbe « seraient » sont le conditionnel présent et le reproche. Ici, Emile Zola
dit que s’il ne dénonce pas l’injustice de l’affaire Dreyfus, il ne pourra plus dormir. Il reproche donc au
Président de ne pas se sentir coupable d’avoir enfermé un innocent.
g) Qu’est-ce qui est dénoncé ici ?
Ce sont le mensonge et l’injustice qui sont dénoncés dans cette lettre. Emile Zola déplore le pouvoir
de la justice et la supériorité des hommes politiques qui se sont servis de leur influence pour juger
coupable un innocent.
h) Que risque Emile Zola en dévoilant la vérité sur l’affaire Dreyfus ?
En dévoilant la vérité sur l’affaire Dreyfus, Emile Zola risque d’être jugé coupable pour diffamation,
c’est-à-dire pour avoir porté atteinte à l’honneur du Président et pour avoir accusé des personnes
de manière publique : « En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup
des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. ».
Cependant, le fait de dire « c’est volontairement que je m’expose » montre toute sa détermination.
i) Quel mot est repris, dans la fin de la lettre, à chaque début de phrase ? Comment s’appelle cette figure de
style ? Quel est l’effet produit ?
Le mot qui est repris à chaque début de phrase dans la fin de cette lettre est « J’accuse ». Cette figure
de style s’appelle l’« anaphore ». L’effet qu’elle produit est l’insistance sur ce verbe et sur cette action
d’« accuser ». Cela montre la colère d’Emile Zola mais renforce également son propos en dénonçant
la culpabilité de beaucoup de personnes dans cette affaire puisque le terme revient huit fois.
j) Quelles autres figures de style pouvez-vous trouver dans cette lettre ? Quels effets produisent-elles ?
Les autres figures de style que l’on peut trouver dans cette lettre sont :
- la personnification, en faisant de la vérité une graine qui grandit puis qui détruit tout sur son passage :
« quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend une force telle d’explosion, que,
le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. » ;
- l’hyperbole, soit l’exagération, exprimée notamment à l’aide du superlatif : « la plus honteuse, […]
la plus ineffaçable des tâches » ;
- la métaphore, soit la comparaison faite sans outils comparatifs : « Ma protestation enflammée n’est
que le cri de mon âme. » ;
- l’antiphrase, ou l’ironie, en disant l’inverse de ce qui est pensé : « J’accuse les trois experts en
écritures, […] à moins qu’un examen médical ne les déclare atteints d’une maladie de la vue et du
jugement. ».
144
c) Si vous pouviez écrire, vous enverriez des lettres plus souvent.
d) Si j’avais connu Emile Zola, j’aurais discuté avec lui de l’affaire Dreyfus.
7 « Et c’est volontairement que je m’expose. Quant aux gens que j’accuse, je ne les connais pas, je ne
les ai jamais vus, je n’ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits
de malfaisance sociale. Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion
de la vérité et de la justice. Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert
et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. »
« Et ce serait volontairement que je m’exposerais. Quant aux gens que j’accuserais, je ne les connaîtrais
pas, je ne les aurais jamais vus, je n’aurais contre eux ni rancune ni haine. Ils ne seraient pour moi que
des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l’acte que j’accomplirais ici ne serait qu’un moyen
révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice. Je n’aurais qu’une passion, celle de
la lumière, au nom de l’humanité qui aurait tant souffert et qui aurait droit au bonheur. Ma protestation
enflammée ne serait que le cri de mon âme. »
8 a satire de la presse
L
J’analyse un article de journal satirique :
a) Quel est le genre littéraire de ce texte ? Justifiez.
Ce texte est un article du journal « Le tirailleur Algérien » comme le montre la présence du titre « Soyez
et ne soyez pas » mais aussi la disposition du texte en colonne qui permet de mettre plusieurs articles
sur la même page. On remarque également que c’est un article de journal par la manière d’écrire qui
n’est pas dans une langue littéraire soutenue.
b) Expliquez le titre de cet extrait.
« Soyez et ne soyez pas » est un texte satirique qui explique de manière ironique comment être « une
bonne ménagère », soit ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.
c) En quoi ce texte est-il satirique ? Sur quels procédés d’écriture la satire repose-t-elle ?
Ce texte est satirique car l’auteur amène tout d’abord le lecteur à rire par des comparaisons inattendues
et peu flatteuses : « soyez comme le limaçon », « soyez comme l’écho », « soyez comme l’horloge » qui
prêtent à rire. De plus, ces comparaisons se terminent par une chute finale qui donne les défauts de
ces éléments et qu’il ne faut pas que la « parfaite ménagère » suive. Ainsi, l’auteur montre de manière
ironique ce qui est considéré comme être une bonne ménagère et cette ironie repose sur l’antithèse :
« soyez », « ne soyez pas » mais aussi sur le parallélisme de construction.
d) Comment l’auteur cherche-t-il à « informer » tout en « déformant » l’information ?
L’auteur informe le lecteur en expliquant comment être une «ménagère parfaite», soit comment
travailler en silence. Cependant, ce n’est pas le véritable message qu’il veut faire passer puisqu’il
montre cela de manière satirique, ironique, en amenant le lecteur à rire des comparaisons qu’il
effectue, notamment à travers les chutes finales qui viennent tout remettre en cause.
e) Quel message veut faire passer l’auteur ?
À travers cet article l’auteur dénonce la société et sa manière de voir le monde, sa manière de
considérer la « ménagère parfaite ».
© Complétude Fr2-01
145
Je m’exerce en langue française :
1 ) Une proposition subordonnée est introduite par une conjonction de subordination ou un pronom
a
relatif. Vrai.
b) Une proposition subordonnée est indépendante. Faux, une proposition subordonnée dépend d’une
proposition principale.
c) Les propositions subordonnées conjonctives complètent souvent un nom. Faux, elles complètent
souvent un verbe.
d) Les propositions subordonnées conjonctives complétives sont la plupart du temps COD du verbe de la
proposition principale. Vrai.
e) Les propositions conjonctives complétives peuvent être déplacées ou supprimées alors que les
propositions subordonnées conjonctives circonstancielles ne peuvent être ni déplacées ni supprimées.
Faux, c’est l’inverse. Les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles peuvent être
déplacées ou supprimées alors que les propositions subordonnées conjonctives complétives ne
peuvent être ni déplacées ni supprimées.
f) Les propositions subordonnées circonstancielles ne peuvent être que complément circonstanciel de
temps, de lieu et de but. Faux, elles peuvent aussi être complément circonstanciel de comparaison, de
manière, de cause, de conséquence…
5 a) Je pense qu’il fera beau demain. b) Le film que tu regardes est génial !
Prop. Sub. Conjonctive complétive Prop. Sub. Relative
c) Je trouve le projet que tu as proposé fantastique ! d) J’ai vu qu’il y a un semi-marathon en mai.
Prop. Sub. Relative Prop. Sub. Conjonctive complétive
e) Que nous partions en vacances est souhaitable. f) Le mieux est qu’il ne vienne pas.
Prop. Sub. Conjonctive complétive Prop. Sub. Conjonctive complétive
146
b) Son rêve est que nous devenions champion.
Nature : proposition subordonnée conjonctive complétive ; fonction : attribut du sujet « rêve ».
c) Vous vous attendez à ce que tous les magasins soient fermés dimanche.
Nature : proposition subordonnée conjonctive complétive ; fonction : COI de « vous attendez ».
d) Elle trouve que ce livre est génial.
Nature : proposition subordonnée conjonctive complétive ; fonction : COD de « trouve ».
e) Que tu sois à l’heure serait exceptionnel !
Nature : proposition subordonnée conjonctive complétive ; fonction : sujet de « serait ».
f) Chloé range sa chambre avant que ses parents n’arrivent.
Nature : proposition subordonnée conjonctive circonstancielle ; fonction : complément circonstanciel de temps.
9
La nuit était fort avancée [lorsque la ronde qui passait aperçut un homme étendu sans mouvement à la
proposition subordonnée conjonctive circonstancielle de temps
porte d’une église]. Les archers s’approchèrent, croyant [que c’était le cadavre d’un homme assassiné.]
proposition sub. complétive
Ils reconnurent aussitôt le comte de Marana, et ils essayèrent de le ranimer en lui jetant de l’eau fraîche au
visage ; mais, voyant [qu’il ne reprenait pas connaissance], ils le portèrent à sa maison. [...] On lui fit une
proposition sub. conjonctive complétive
abondante saignée, et il ne tarda pas à reprendre ses sens. [...] Il demanda où il était.
Les Âmes du purgatoire, Mérimée, 1834.
10 Travail des élèves à corriger en veillant à ce que les consignes aient bien été respectées.
Caricature 1 Caricature 2
Présentation de l’image Caricature Les poires, Caricature de Gibet,
(Titre, date, source) Honoré Daumier, 1835 « Retours ministériels »,
Source : site internet Le Pilori, vers 1910
« jprissoan-histoirepolitique » Source : Site internet « cairn.info »
Description de l’image : Les Poires est une caricature
Qui ? Quand ? qui représente la métamorphose
Ministres représentés comme des
Où ? Quoi ? progressive du roi Louis-Philippe
porcs dans un wagon avec un
Composition de l’image ? Ier en poire : quatre images
panneau « à désinfecter ».
représentent les quatre étapes
jusqu’à la métamorphose complète.
Animalisation qui réduit l’homme
Figures de style (comparaison, Comparaison de la tête du roi à
à l’état de bête, de porc ici.
métaphore …) et procédés une poire.
Le porc renvoie à la saleté, cela
utilisés pour faire rire Caricature.
est renforcé par l’écriteau.
Tout peut ressembler au roi même
une poire.
Critique des ministres représentés
Message transmis ? But : critiquer le roi.
de manière extrêmement
Lutte des Républicains contre le
négative.
régime de la Monarchie de Juillet
de Louis-Philippe Ier.
Selon vous, en quoi la caricature est-elle un bon moyen de faire passer un message et d’agir sur le monde ?
La caricature est un bon moyen de faire passer un message car elle peut être comprise par tous. De
plus, elle permet de critiquer la société tout en amenant le lecteur à réfléchir à travers un dessin. Et
cela permet de critiquer sans avoir besoin de recourir à un long texte pour faire passer le message.
Ainsi, en déformant par leurs caricatures, les artistes informent, font réagir le lecteur.
© Complétude Fr2-01
1 47
9 e monde de la presse, objet de satire dans le roman
L
b) L’autre jour, mes amies étant arrivées, j’ai préparé des crêpes.
7 ) Aimez-vous la danse ?
a ͢ Aimez-vous danser ?
b) Je souhaite voir ton départ. ͢ Je souhaite te voir partir.
148
c) Nous regrettons la perte de notre chat. ͢ Nous regrettons avoir perdu notre chat.
d) Son désir est l’arrêt de la cigarette. ͢ Son désir est d’arrêter la cigarette.
8 ) Je veux dormir.
a ͢ COD
b) Dormir est une bonne chose. ͢ Sujet
c) Je pense à dormir. ͢ COI
d) Il a une envie de danser. ͢ CdN
149
- il accuse son frère de ne pas vouloir s’accommoder de son époque : « je tiens qu’il est mal sur quoi
que l’on se fonde, / De fuir obstinément ce que suit tout le monde » et qu’« il vaut mieux souffrir d’être
au nombre des fous, / Que du sage parti se voir seul contre tous. » ;
- il reproche également à son frère d’avoir une vision négative de la vie : « je vous voie / Blâmer
l’ajustement aussi bien que la joie, / Comme si, condamnée à ne plus rien chérir, / La vieillesse devait
ne songer qu’à mourir » et il le trouve « rechigné ».
i) Dans la dernière réplique que prône Sganarelle ?
Sganarelle prône une tenue confortable plutôt qu’une tenue à la mode comme le montre : « Je veux
une coiffure, en dépit de la mode, / Sous qui toute ma tête ait un abri commode » ou encore « Des
souliers où mes pieds ne soient point au supplice ».
j) Pourquoi les deux personnages représentent-ils deux visions opposées de la société ? Selon vous, qui a
raison entre les deux ?
Les deux personnages représentent deux visions de la société :
- Sganarelle représente le vieillard râleur qui refuse d’évoluer, de comprendre les avancées de son
temps et critique la mode de l’époque ;
- Aristide représente la jeunesse, la joie de vivre.
k) Comment le dramaturge amène-t-il le lecteur/spectateur à réfléchir sur le monde et à agir ?
Le dramaturge amène le lecteur/spectateur à réfléchir en proposant à travers deux personnages,
deux manières de voir la mode. Ainsi, le spectateur observe les arguments donnés des deux côtés et
peut s’identifier plus ou moins à l’un des deux personnages, ou en tout cas prendre parti pour l’un ou
l’autre, ou réfléchir à une juste mesure entre les deux visions.
1
sois • parlions • eût • ai • aient été • dit • fûmes allés • aies saisi • mangez • te
lèves • dansassent • ai dansé • fasses • mangeât • marchons • fis • s’appellent
2
3 ) Il faut que tu (être) sois à l’heure, et que tu (prendre) prennes le train de 7h00.
a
b) Que tu le (vouloir) veuilles ou non, c’est ainsi !
c) Penses-tu qu’elle me (croire) croie ?
d) (pouvoir) Puisse ce trajet ne pas durer trop longtemps !
e) L’avion a été annulé. Il est important que vous le (savoir) sachiez.
f) Il se peut qu’il (falloir) faille que tu y (aller) ailles.
g) Attends-toi à ce que j’(avoir) aie un peu de retard.
h) Bien que nous n’ (entendre) entendions rien, nous voyons quelque chose.
i) Qu’il (faire) fasse beau ou non ne changera rien : j’irai courir !
150
5 ) Je veux qu’il vienne.
a ͢ proposition subordonnée, souhait.
b) Je sais qu’elle est là.
c) Il faut qu’elle soit là. ͢ proposition subordonnée, souhait.
d) Pourvu qu’ils viennent. ͢ proposition subordonnée, valeur incertaine.
d) Pars vite !
e) Appelle-moi afin que j’aie de tes nouvelles. ͢ proposition subordonnée, souhait.
f) Que nous partions loin est nécessaire ! ͢ proposition subordonnée (sujet), injonctive.
g) Avant que tu n’y ailles, prépare tes affaires ! ͢ proposition subordonnée, action non réalisée.
h) Bien que vous le sachiez, faites attention. ͢ proposition subordonnée, opposition.
i) Après que tu es parti, nous avons rangé.
11 L e conte philosophique
J’analyse un extrait de conte philosophique :
a) Qui sont les principaux personnages dans cet extrait ?
Les personnages principaux dans cet extrait sont Candide, Cacambo et le Nègre de Surinam.
b) À travers le regard de qui découvre-t-on le nègre de Surinam ? Quelle est la réaction de ce personnage ?
Justifiez en citant le texte.
On découvre le nègre de Surinam à travers le regard de Candide (et Cacambo), en focalisation interne.
Ainsi, on s’identifie à ce personnage, on voit par ses yeux. Candide, en découvrant cela, éprouve à la
fois de la stupéfaction, de l’horreur, de la pitié et de la compassion comme le montre :
- l’interjection « Eh, mon Dieu » ;
- le questionnement qui marque son étonnement, son incompréhension : « que fais-tu là, mon ami,
dans l’état horrible où je te vois ? » ;
- l’adjectif péjoratif « horrible » ;
- l’apostrophe « mon ami ».
c) Comment est organisée la description du Nègre de Surinam ?
Le nègre est décrit de façon très progressive, on découvre l’esclave en même temps que Candide et
Cacambo, au fur et à mesure qu’ils s’approchent. On a donc l’impression d’un zoom sur le personnage.
© Complétude Fr2-01
On observe :
- d’abord l’homme dans son ensemble et sa position : « un nègre étendu par terre » ;
- puis l’habit : « n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue » ;
151
- et enfin la mutilation physique : « il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. »
La juxtaposition des phrases montre aussi la découverte progressive du Nègre de Surinam.
d) Que peut-on dire des rapports entre maître et esclaves expliqués par l’esclave ?
Les rapports entre le maître et l’esclave sont atroces. Le maître ne pense qu’à sa production :
- il menace, effraye l’esclave afin de l’empêcher de s’enfuir ;
- il préfère couper la main de l’esclave que de le voir mourir de gangrène ou être déchiqueté par la
machine. Mais ce n’est pas par compassion pour l’esclave, c’est parce que c’est son outil de travail.
Le maître est donc prêt à tout pour le faire travailler, quelles que soient les conditions dans lesquelles
il le fera travailler.
e) Dans quel état d’esprit se trouve l’esclave lorsqu’il raconte cela ?
L’esclave présente sa situation comme si elle était normale :
- l’expression « c’est l’usage » fait référence à une façon de faire habituelle, à une sorte de loi ;
- il ne livre pas ses sentiments car il n’y a pas de phrases de modalité affective (phrases exclamatives
ou interrogatives) mais il utilise de phrases courtes, affirmatives qui disent les faits ;
- il utilise des pronoms qui généralisent : « ON » qui désigne les maîtres, les esclavagistes et « NOUS »
qui désigne les esclaves. Il ne parle donc pas que de son cas particulier mais du cas de tous les
esclaves ;
- il utilise du présent de vérité générale : « Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous
attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe ».
Cette construction de la phrase par juxtaposition donne une impression de logique.
Ainsi, l’absence d’émotivité de l’esclave le présente comme un être résigné, soumis, qui ne remet pas
l’esclavagisme en cause.
f) De qui l’esclave rapporte-t-il les paroles quand il parle avec Candide ? Que pensaient-ils ? Quel est le type
de discours utilisé pour rapporter les paroles ?
L’esclave rapporte les discours de sa mère et des Hollandais.
La mère est dans le besoin mais est aussi crédule puisqu’elle a été trompée par les Blancs qui font
croire aux Noirs que l’esclavage est une situation enviable. En effet, elle y croit puisqu’elle utilise
des termes mélioratifs pour qualifier l’esclavagisme : « heureux », « l’honneur », « la fortune » et du
vocabulaire religieux « bénis », « adore » comme si c’était une chance envoyée par dieu. On trouve
également des impératifs : « bénis nos fétiches, adore-les » pour convaincre son fils que ces fétiches
hollandais lui donneront une vie meilleure. Les religieux hollandais, quant à eux, sont des menteurs
puisqu’ils disent que tous les hommes sont « enfants d’Adam, blancs et noirs » alors qu’ils considèrent
les esclaves comme de la marchandise, comme un outil de travail.
Les paroles sont rapportées au discours direct, on « entend » leurs paroles, elles n’ont pas été
transformées. Ces paroles au discours direct nous montrent donc la différence entre les espoirs, les
préjugés et la dure réalité.
g) Commentez l’utilisation du mot « fortune ». Quels sens a-t-il dans le texte ?
Voltaire joue sur le mot fortune à partir du sens latin du mot puisque fortuna signifie le sort/la chance/
le destin/le hasard. Voltaire ironise sur la fortune, c’est-à-dire les dix écus patagons qui échouent aux
parents qui ont vendu leur enfant.
h) Relevez tout au long du texte les différentes mutilations subies par l’esclave.
Les mutilations subies sont des :
- mutilations physiques : il est mutilé dans sa chair (un bras, une jambe) ;
- mutilations culturelles : il doit parler la langue de son maître, le hollandais ;
- mutilations spirituelles : il est converti de force à une religion qui n’est pas la sienne ;
- mutilations affectives : il est arraché à ses parents et à son pays ;
- mutilations dans sa dignité d’être humain par : il est nu et considéré comme un animal.
i) Qui sont d’après le texte les responsables de la condition d’esclave ? Justifiez en citant le texte. Ainsi, que
dénonce ce texte ?
Les responsabilités sont multiples, bien qu’à des degrés différents. Sont responsables essentiellement :
- les parents de l’esclave qui ont manqué de lucidité, qui sont naïfs et peut-être même cupides ;
- les « propriétaires » des esclaves qui s’en servent comme d’animaux, d’outils ;
- l’Église catholique qui est en contradiction totale avec les principes fondamentaux de la religion :
en convertissant les noirs, elle les considère comme des hommes, mais en ne combattant pas
l’esclavage, elle accepte qu’ils soient traités comme des bêtes ;
- tous ceux qui, mangeant du sucre, profitent indirectement du système.
Ce texte fait la satire de l’esclavage et du racisme et de tous ceux qui participent à ce système.
j) Comment l’art du récit est-il au service des idées ? Quelle est l’importance du point de vue choisi par
Voltaire pour rendre compte de cet événement ?
1 52
En recourant à la focalisation interne qui permet de découvrir l’esclave à travers les yeux de Candide,
des yeux naïfs, il offre au lecteur un regard neutre et décrit de manière extrêmement précise la
rencontre et la découverte de l’état horrible dans lequel se trouve l’esclave. Puis Voltaire choisit de
rapporter au discours direct les paroles de l’esclave et de sa mère. Le lecteur prend alors conscience
de l’atrocité du système esclavagiste.
Ainsi, Voltaire nous fait entendre les différentes voix des personnages, il se sert ici du récit pour faire
passer ses idées et notamment pour dénoncer l’esclavage.
k) Quel est le registre utilisé par Voltaire pour dénoncer ? Justifiez.
Voltaire utilise l’ironie : le nom du maître : « M. Venderdendur » (= vendeur à la dent dure), la fausse
naïveté du nègre, la périphrase « les fétiches hollandais », les paroles de la mère, au discours direct,
qui ont une valeur d’antiphrase dans ce qu’elles dénoncent. Il utilise aussi le registre pathétique.
b) « Jacques ? Est-ce que tu veux nous accorder cette grâce d’aller encore au collège ?
– Oui, mère. »
2
« Les rubans, annonça Boule-de-Neige, sont assimilés aux vêtements, qui sont la marque de l’homme. Tous les
animaux doivent être nus. »
[…] Après le petit déjeuner, Boule de Neige et Napoléon les convoquèrent en assemblée.
« Camarades, dit Boule de Neige, […] il y a une affaire que nous devons d’abord régler. »
Les cochons révélèrent qu’ils avaient appris à lire et à écrire au cours des trois derniers mois dans un vieil alphabet des
enfants Jones.
Napoléon demanda qu’on lui amène les pots de peinture blanche et noire, et il entraîna les animaux jusqu’à la clôture.
4 ) L’enfant pleurniche : « Je n’aime pas les épinards et je n’ai pas faim aujourd’hui. »
a
b) Le témoin affirma : « L’incendie s’est déclaré hier. »
c) On lui ordonna : « Assieds-toi et attends dans le couloir ! »
d) Tu me répondis nerveusement : « Je ne vois pas ce que tu veux dire. »
e) Elle demande : « Est-ce que tu chantes ? »
f) Il lui a dit : « Je repousse mon départ à la semaine prochaine. »
g) Elle dit : « Killian, va faire les courses ! » OU Elle dit à Killian : « Va faire les courses ! »
h) Il demanda : « Que fais-tu ? »
1 53
e) Aujourd’hui, j’ai vu Corinne. ͢ Il déclare qu’il a vu Corinne ce jour-là.
f) Hier, j’ai acheté une mobylette. ͢ Il annonce qu’il a acheté une mobylette la veille.
g) Demain, je partirai en vacances. ͢ Il dit qu’il partira en vacances le lendemain.
h) Avant-hier, j’étais chez des amis. ͢ Il dit qu’il était chez des amis deux jours auparavant.
i) Après-demain, je viendrai te voir. ͢ Il annonce qu’il viendra le voir dans deux jours.
j) Dans trois jours, nous partirons à la mer. ͢ Il dit qu’ils partiront à la mer trois jours plus tard.
6
Le khalife pria Sindbad d’approcher du trône et lui déclara Sindbad, j’ai un service à te demander quel est ce service tu
iras chez le roi, dit le khalife, et tu lui porteras une lettre et un cadeau effrayé par ce projet, Sindbad s’écria Seigneur j’ai
perdu le goût des voyages.
7 alim raconta : « J’ai fui mon pays avec mes enfants, nous avons marché plusieurs jours en
S
essayant d’éviter les bombardements et nous avons réussi à survivre. »
9
Un habitant téméraire, nommé Dumais, s’aventure sur la glace avec son cheval et sa voiture malgré les signes de dégel. La glace craque et l’eau
engloutit cheval et voiture. Dumais, d’un bond prodigieux, se retrouve sur la glace, une jambe cassée, et appelle au secours.
Marcheterre, qui connaissait l’état périlleux de la glace crevassée en maints endroits, lui cria de ne pas bouger,
quand bien même il en aurait la force ; qu’il allait revenir avec du secours. Il courut aussitôt chez le bedeau, le priant de
sonner l’alarme, tandis que lui avertirait ses plus proches voisins.
Ce ne fut bien vite que mouvement et confusion : les hommes couraient çà et là sans aucun but arrêté ; les
femmes, les enfants criaient et se lamentaient ; les chiens aboyaient, hurlaient sur tous les tons de la gamme canine ; en
sorte que le capitaine, que son expérience désignait comme devant diriger les moyens de sauvetage, eut bien de la peine
à se faire entendre.
Cependant, sur l’ordre de Marcheterre, les uns courent chercher des câbles, cordes, planches et madriers, tandis
que d’autres dépouillent les clôtures, les bûchers de leurs écorces de cèdre et de bouleau, pour les convertir en torches.
La scène s’anime de plus en plus ; à la lumière de cinquante flambeaux qui jettent au loin leur éclat vif et étincelant, la
multitude se répand le long du rivage jusqu’à l’endroit indiqué par le vieux marin.
Dumais, qui avait attendu avec assez de patience l’arrivée des secours, leur cria, quand il fut à portée de se faire
entendre, de se hâter, car il entendait sous l’eau des bruits sourds qui semblaient venir de loin, vers l’embouchure de la
rivière.
– Il n’y a pas un instant à perdre, mes amis, dit le vieux capitaine, car tout annonce la débâcle.
Des hommes moins expérimentés que lui voulurent aussitôt pousser sur la glace, sans les lier ensemble, les matériaux
qu’ils avaient apportés ; mais il s’y opposa, car la rivière était pleine de crevasses […].
Note : « car la rivière était pleine de crevasses » s’apparenterait plutôt à du DIL mais on comptera juste si les
enfants relèvent cette phrase en considérant « s’y opposa » comme un verbe introducteur.
154
10 Irène : « - Ma vue s’affaiblit.
- Prenez des lunettes, dit Esculape. » (Discours direct)
Elle continua en disant qu’elle s’affaiblit elle même et qu’elle n’est ni aussi forte ni aussi saine qu’elle l’a
été. Le Dieu lui dit que c’est qu’elle vieillissait. (Discours indirect)
Mais quel moyen de guérir de cette langueur ? (Discours indirect libre)
Irène répondit que le plus court c’était de mourir. (Discours indirect)
Fils d’Apollon quel conseil me donniez-vous ! Etait-ce là toute cette science que les hommes publiaient,
et qui vous faisait révérer de toute la terre ? Que m’appreniez-vous de rare et de mystérieux, et n’avais-je
pas su tous ces remèdes que vous m’enseigniez ? (Discours indirect libre)
1 55
g) Quel est le message que l’auteur veut transmettre ?
Montesquieu dénonce le manque de liberté des Français et leur servitude volontaire que ce soit face
à la mode ou face à la monarchie.
h) Après avoir lu ce texte, quel est l’intérêt de passer par un récit fictif pour dénoncer les travers de son
époque ?
L’auteur passe par un récit fictif pour divertir le lecteur tout en l’instruisant. La critique qui passe par
l’ironie, la satire, amène ainsi le lecteur à réfléchir.
i) En quoi l’image ci-dessous illustre-t-elle la lettre écrite par Montesquieu ?
Cette caricature montre l’extravagance de la mode décrite dans le texte de Montesquieu :
- la hauteur des coiffures : un homme tient un mètre pour mesurer l’immense coiffure, d’autres montent
sur un échafaudage pour pouvoir effectuer la coiffure ou encore la coiffure dépasse largement de la
chaise à porteur. Ces dessins illustrent donc la phrase de Montesquieu : « Quelquefois, les coiffures
montent insensiblement » ;
- la démesure des tenues des femmes, de leurs parures comme on peut le voir sur l’image en haut à
droite avec la robe extrêmement large et qui apparaissait dans le texte avec : « les architectes ont été
souvent obligés de hausser, (...) et d’élargir leurs portes, selon que les parures des femmes exigeaient
d’eux ce changement ».
2
juste injuste valider invalider
156
c) consommé / consumé : Le feu a consumé tous les livres.
d) poisson / poison : Je mange du poisson mais surtout pas de poison.
Le père Maurice trouva chez lui une vieille voisine qui était venue causer avec sa femme tout en cherchant
de la braise pour allumer son feu. La mère Guillette habitait une chaumière fort pauvre à deux portées de
fusil de la ferme. Mais c’était une femme d’ordre et de volonté. Sa pauvre maison était propre et bien tenue,
et ses vêtements rapiécés avec soin annonçaient le respect de soi-même au milieu de la détresse.
- Il faut bien qu’elle entre en condition et qu’elle gagne quelque chose. Ça me fait assez de peine et à elle
aussi, la pauvre âme ! Nous n’avons pas pu nous décider à nous quitter à l’époque de la Saint-Jean ;
mais voilà que la Saint-Martin arrive, et qu’elle trouve une bonne place de bergère dans les fermes des
Ormeaux. Le fermier passait l’autre jour par ici en revenant de la foire. Il vit ma petite Marie qui gardait ses
trois moutons sur le communal. « Vous n’êtes guère occupée, ma petite fille, qu’il lui dit ; et trois moutons
pour une pastour, ce n’est guère. Voulez-vous en garder cent ? Je vous emmène. La bergère de chez nous
est tombée malade, elle retourne chez ses parents, et si vous voulez être chez nous avant huit jours, vous
aurez cinquante francs pour le reste de l’année jusqu’à la Saint-Jean. » L’enfant a refusé mais elle n’a pu se
défendre d’y songer et de me le dire lorsqu’en rentrant le soir elle m’a vue triste et embarrassée de passer
l’hiver, qui va être rude et long, puisqu’on a vu, cette année, les grues et les oies sauvages traverser les airs
un grand mois plus tôt que de coutume. Nous avons pleuré toutes deux ; mais enfin le courage est venu.
1 57
13 L a nouvelle réaliste
J’analyse une nouvelle réaliste
a) Questions sur le lexique : (Brevet !)
Décrivez la formation des mots :
- infanticides (l. 5) : base infant + suffixe –cide. (on peut aussi accepter le découpage étymologique si
les élèves le perçoivent : infans ͢ enfant en latin ͢ in/fans = ne sachant pas parler).
- inexplicable (l. 6) : préfixe privatif in- + base explic + suffixe adjectival –able.
Comment comprenez-vous ? :
« la perquisition opérée dans la chambre de la jeune fille » (l. 6) : qui a été faite.
« car les époux Varambot ne plaisantaient pas sur la morale » (l. 12) : sont très stricts avec la morale.
b) Quel est le genre du texte ? Justifiez.
Il s’agit d’un récit : un narrateur raconte l’histoire.
c) Résumez en quelques lignes la nouvelle, en précisant les classes sociales des personnages principaux.
Rosalie Prudent est tombée enceinte du neveu de son maître. Elle a tout fait pour préparer discrètement
son départ sans ternir l’honneur et la réputation de ses maîtres. Le jour de l’accouchement, elle
se rend compte qu’elle attend des jumeaux. Comme il est impossible pour elle financièrement de
prendre soin de deux enfants, elle a un moment de folie et tue les deux nourrissons. Elle est alors
jugée pour infanticide, mais les juges, pris de compassion, l’acquittent.
d) En quoi le langage du Mlle Prudent est-il réaliste ? Justifiez.
Maupassant a représenté le langage parlé du personnage, issu d’une classe sociale défavorisée et
n’ayant donc pas accès à une éducation lui permettant de s’exprimer dans un langage correct. De
nombreuses tournures orales ponctuent sa prise de parole comme on peut le voir, par exemple, avec
les élisions du « e » dans : « r’venu », « r’vient » et « m’sieu ».
e) Relevez des fautes de français de Mlle Prudent qui s’explique par son manque d’éducation.
Voici trois exemples : « le neveu à M. Varambot », « J’en ai tombé sur les genoux » et « j’ai sorti dans
l’ potager ».
f) Décrire un accouchement dans un livre n’était pas chose courante au XIXème siècle. En quoi cette scène
est-elle réaliste ? Justifiez.
Un accouchement est un événement non seulement privé, intime, mais aussi jugé peu noble en
littérature à cette époque car il renvoie à la réalité triviale du corps. Ici, l’accouchement n’est pas du
tout sublimé, mais montré sans fioritures et enjolivements. Ainsi, on retrouve bien des caractéristiques
du réalisme : s’intéresser à des sujets jusque-là jugés peu littéraires, et les représenter sans les
sublimer.
g) La dernière phrase est la « chute » du récit. En quoi rompt-elle le rythme de la nouvelle ? En quoi est-elle
surprenante ?
Sa brièveté rompt avec la longueur du récit : cela la met en évidence. Elle est surprenante car on
pourrait s’attendre à ce que Rosalie soit condamnée (elle est coupable d’un double infanticide !). Le
fait qu’elle soit si courte ampute la fin d’une explication : c’est au lecteur de comprendre que les juges
ont préféré acquitter la jeune fille, victime d’une société injuste et de maîtres violents. Ce faisant,
Maupassant propose une morale implicite.
h) Imaginez qu’un des juges ne soit pas attendri par la jeune femme et qu’il s’adresse à ses collègues avant
la décision. Vous écrirez un texte argumentatif d’une dizaine de lignes dans lequel votre personnage expose
ses arguments.
Réponse personnelle de l’élève.
2 L’orage, que tu crains fortement, et qui est prévu ce soir, va éclater plus tôt que prévu.
a)
b) Nous habitons un quartier, plein de verdure, qui est près du centre ville.
c) Certaines personnes, même quand elles ont des amis, ou qui voient du monde souvent, se sentent seules.
158
4 Qui va à la chasse perd sa place.
a) ͢ Subordonnée relative substantive.
b) L’homme qui est parti à la chasse ce matin m’inquiète un peu. ͢ Subordonnée relative.
adjective.
c) Que tu fasses de l’exercice physique est une bonne chose. ͢ Il n’y a pas de subordonnée relative ici.
7 « un mystère que ni les jurés, ni le président, ni le procureur de la République lui-même ne parvenaient
à comprendre. » ͢ Proposition subordonnée relative adjective, complément de l’antécédent
« mystère ». Le pronom relatif « que » est COD du verbe « comprendre ».
« fait par Rosalie elle-même, qui avait passé ses nuits à le couper et à le coudre pendant trois mois. »
͢ Proposition subordonnée relative adjective, complément de l’antécédent « Rosalie ». Le pronom
relatif « qui » est sujet d’ « avait passé ».
« pour le cas où l’accident arriverait dans un moment où les secours demeureraient impossibles. »
͢ Proposition subordonnée relative adjective, complément de l’antécédent « cas ». On remarque
que « le cas où » est une locution conjonctive. En décomposant, on peut accepter de ne dire que
« où » est CCL.
« la fille Prudent qui prévoyait son renvoi » ͢ Proposition subordonnée relative adjective, complément
de l’antécédent « fille Prudent ». Le pronom relatif « qui » est sujet de « prévoyait ».
« cette traînée qui avait souillé leur maison. » ͢ Proposition subordonnée relative adjective, complément
de l’antécédent « cette traînée ». Le pronom relatif « qui » est sujet de « avait souillé ».
« ses maîtres qui venaient de la calomnier avec rage. » ͢ Proposition subordonnée relative adjective,
complément de l’antécédent « maîtres ». Le pronom relatif « qui » est sujet de « venaient ».
« ces hommes sévères qu’elle avait pris jusque-là pour des ennemis et des juges inflexibles » ͢ Proposition
subordonnée relative adjective, complément de l’antécédent « hommes sévères ». Le pronom relatif
« que » est COD de « avait pris ».
« Mme Boudin, la sage-femme, qu’est là pour le dire » ͢ Proposition subordonnée relative adjective,
complément de l’antécédent « sage-femme ». Le pronom relatif « qu’ » (= « qui ») est sujet du verbe
« est ».
8
Un vieux chat qui était noir, qui était maigre, qui était pelé comme un manchon hors d’usage et dont
le poil qui était tombé laissait voir par places la peau qui était d’une couleur bleuâtre, était assis sur son
derrière aussi près du feu que cela était possible sans se griller les moustaches, et fixait sur la marmite
ses prunelles qui étaient vertes et qui étaient traversées d’une pupille en forme d’I avec un air de
surveillance qui était intéressé.
159
14 L e conte fantastique
J’analyse un extrait de conte fantastique :
a) Analysez la formation du mot « imperceptibles » (l.27) et donner son sens dans la phrase. (Brevet !)
Le mot est composé : préfixe privatif im- + base –percept + suffixe adjectival –ibles.
Il signifie : « qu’on percevait à peine ».
b) Qui est Angéla ? Commentez son prénom.
Angéla est la sœur d’un des amis du personnage, et la jeune fille avec qui le narrateur a cru danser au
bal. Son nom la rapproche de la figure de l’ange : parfaite et en même temps irréelle.
c) Comment la cafetière et le personnage sont-ils reliés dans le récit ?
Lorsque la jeune fille s’effondre, c’est finalement une cafetière qui tombe en éclats. Le jeune homme
semble avoir rêvé et halluciné en voyant dans la cafetière une jeune fille.
La comparaison : « tes bras un morceau de porcelaine brisée, comme si c’eût été une jeune et jolie
fille. » indique le lien entre les deux entités.
d) En quoi les lignes 27 à 29 (de « Les linéaments » à « scènes de la nuit ») s’inscrivent-elles dans le registre
fantastique ? Citez le texte.
« Les linéaments presque imperceptibles tracés par mon crayon, sans que j’y eusse songé le moins
du monde, se trouvèrent représenter avec la plus merveilleuse exactitude la cafetière qui avait joué
un rôle si important dans les scènes de la nuit. »
Ces lignes relèvent du registre fantastique car le personnage semble dessiner malgré lui, comme si
une force autre dessinait à sa place. On a par exemple : « tracé par mon crayon », comme si cela se
faisait indépendamment de lui.
e) Quelle autre phrase indique la possibilité d’une explication surnaturelle ?
La phrase : « À cette vue, persuadé que j’avais été le jouet de quelque illusion diabolique, une telle
frayeur s’empara de moi, que je m’évanouis. » indique la possibilité d’une explication surnaturelle.
f) Rédigez un paragraphe argumenté dans lequel vous montrez que ce conte est fantastique.
Réponse personnelle de l’élève.
160
6
« Tout s’était passé ensuite avec tant de précipitation, de certitude et de naturel, que je ne me souvenais
plus de rien. Une chose seulement : à l’entrée du village, l’infirmière déléguée m’avait parlé. »
15 L ’utopie de la ville
J’analyse un extrait d’utopie :
a) Analysez la formation des mots suivants : (Brevet !)
- essentiellement (l. 1) : base adjectivale essentielle + suffixe adverbial –ment.
- déshonneur (l. 16) suffixe privatif dés- + base nominale (ou radical) honneur.
Donnez le sens d’ « essentiellement » dans le texte.
« Essentiellement » signifie ici « principalement ». On accepte aussi « exclusivement.»
b) Montrez que la ville a une organisation géométrique précise.
Le début du texte décrit l’organisation spatiale de la ville et montre combien elle a été pensée en
quadrillage afin de la rendre la plus praticable possible : l’efficacité est ce qui prime aux yeux des
fondateurs de la ville. Ainsi, le « plan de la ville » est « simple et régulier », les rues sont « croisées à
angles droits » et à « distances égales ».
c) Montrez, en vous appuyant sur les lignes 11 à 13, quels domaines (économie, religion…) sont présentés
comme importants pour une société.
D’après l’extrait, la religion (« cathédrale », « chapelle »), la culture et l’éducation (« musées »,
« bibliothèques », « écoles ») et la santé physique (« gymnase ») sont des domaines importants pour la
ville. Il semble qu’elle souhaite mettre en pratique la citation latine « mens sana in corpore sano », soit
« un esprit sain dans un corps sain ».
d) Tout le monde peut-il habiter à France-Ville ? Justifiez.
France-Ville choisit ses habitants, si bien que tout le monde ne peut pas y habiter. Ainsi, le texte précise
qu’il faut être « utile » pour y vivre, autrement dit qu’il faut que chacun participe à la vie collective
d’une manière ou d’une autre. Une telle politique refuse « les existences oisives ». Si cela peut paraître
une bonne idée au premier abord, des questions restent en suspens : quid des personnes inaptes au
travail par exemples ? des personnes âgées ? etc.
e) Que vous semble ce texte, une utopie ou une dystopie ? Argumentez avec des exemples précis tirés du
texte.
Travail personnel de l’élève.
161
4 ) Les élèves sont reçus par le professeur. (présent)
a
b) Le mail est envoyé à tous les inscrits. (passé composé)
c) Le concours sera préparé avec un grand soin. (futur)
d) Le coureur prenait de l’avance. (imparfait)
5 ) Il est parti.
a ͢ Passé composé
b) Elle est prise pour une idiote. ͢ Voix passive.
c) Mon appartement a été volé. ͢ Voix passive.
d) Nous sommes arrivés. ͢ Passé composé.
10
La voix passive :
- Les rues, croisées à angles droits, sont tracées à distances égales.
- À tous les carrefours, un jardin public est réservé et orné de belles copies des chefs-d’œuvre de la sculpture.
(« de belles copies… » = complément d’agent)
- Les existences oisives n’y seraient pas tolérées.
- Inutile de dire que les enfants sont astreints.
- Nettoyer, nettoyer sans cesse, détruire et annuler aussitôt qu’ils sont formés.
- À cet effet, les produits des égouts sont centralisés hors de la ville, traités par des procédés. (« par des
procédés » = complément d’agent)
- Les marchés alimentaires sont l’objet d’une surveillance incessante, et des peines sévères sont appliquées
aux négociants.
- Un marchand qui vend un œuf gâté, une viande avariée, un litre de lait sophistiqué, est tout simplement
traité.
- Cette police sanitaire, si nécessaire et si délicate, est confiée à des hommes expérimentés.
La voix pronominale :
- Se prêter.
- S’engager.
162
Annales : Corrigé du sujet 1 (sujet zéro)
3. « Chagall la couleur est ton peuple » (vers 21) : comment comprenez-vous ce vers ? (2 points)
Par cette métaphore, le poète insiste sur le fait que, pour ce peintre, la couleur est primordiale. En
peinture, deux éléments viennent donner de l’âme à une œuvre : le trait (le dessin) et la couleur. Chez
Chagall, la couleur permet de proposer un monde visuel poétique et vibrant. Le bleu, par exemple,
infuse tout l’univers du deuxième tableau.
4. Quels sont les éléments qui permettent de dire que le poète Aragon rend hommage à la peinture de
Chagall ? (2 points)
Aragon s’adresse directement au peintre, qu’il cite dans son poème : « Chagall la couleur est ton
peuple ». C’est déjà une marque d’hommage. En outre, son poème vise à rendre compte de l’univers
pictural du peintre, de sa signature : importance de la couleur, monde poétique.
5. « Qui peint la nuit a deux visages/ L’autre d’aimer l’un pour dormir » (vers 15-16)
Pourquoi cette formulation est-elle surprenante ? (1 point)
Réécrivez ces vers en mettant les mots dans un ordre plus habituel. (1 point)
Cette formulation est étonnante car on s’attendrait à : « Qui peint la nuit à deux visages ». À l’oral, il y
a donc une ambiguïté. En outre, le changement de préposition dans le deuxième vers peut déconcerter :
on attendrait par exemple « L’autre pour aimer ». Enfin, l’ordre des mots est surprenant.
Voici un ordre plus habituel : « Qui peint la nuit a deux visages, l’un pour dormir, l’autre d’aimer. »
7. Dites en quelques phrases quelles sont les caractéristiques de la vision poétique du monde que partagent
ici le poète et le peintre. (6 points)
Le poète et le peintre poétisent le monde en en proposant une version déconstruite mais harmonieuse.
Leur monde est plein de grâce, notamment par l’usage d’une suppression d’une forme de « gravité »
(au sens physique du terme), avec la suspension des éléments dans l’air par exemple, et la fluidité
© Complétude Fr2-01
des mots dans le poème. Un élan de liberté semble s’exprimer à travers leurs œuvres, grâce à un jeu
dans les libertés formelles (déconstruction).
163
Grammaire et compétences linguistiques
1. Repérez des passages du poème relevant de la langue orale plutôt que de la langue écrite, et justifiez
votre réponse. (4 points)
4. Recopiez la dernière strophe du poème en y rétablissant tous les signes de ponctuation. (4 points)
Chagall, la couleur est ton peuple.
Donne-lui des jeux et du pain.
Dieu qu’il fait beau quand l’ombre est rouge.
Et bleu l’amour !
On m’avait appris à regarder les choses d’une certaine façon, dans une certaine succession, un équilibre
une fois pour toutes donné. Le miracle de Chagall, c’est qu’il désapprend : plus rien n’était grâce à lui
forcément à sa place, on allait se coucher dans le ciel, la taille des bonshommes ne dépendait plus de la
distance, les animaux jouaient du violon, une fois pour toutes l’ordre des facteurs était renversé, comme à
la fin d’un banquet perpétuel. La peinture de Chagall, c’était une leçon sans heure, qui vous apprenait à voir
autrement le monde, autrement vivre, autrement être.
164
Annales : Corrigé du sujet 2 (Pondichéry, 2018)
2. Réécriture :
a) Réécrivez le passage suivant en remplaçant « une couleuvre » par « des serpents » :
« vingt fois je me suis arrêtée, haletante, en trouvant sous ma main, près de la « passe-rose », une couleuvre
bien sage, roulée en colimaçon régulièrement, sa tête en dessus, ses petits yeux dorés me regardant ».
(5 points).
Vingt fois je me suis arrêtée, haletante, en trouvant sous ma main, près de la « passe-rose », des
serpents bien sages, roulés en colimaçon régulièrement, leurs têtes en dessus, leurs petits yeux
dorés me regardant.
b) Réécrivez le passage suivant en mettant les verbes conjugués à l’imparfait de l’indicatif :
« C’est un village, et pas une ville ; les rues, grâce au ciel, ne sont pas pavées ; les averses y roulent en
petits torrents, secs au bout de deux heures ; c’est un village, pas très joli même, et que pourtant j’adore. »
(5 points)
C’était un village, et pas une ville ; les rues, grâce au ciel, n’étaient pas pavées ; les averses y roulaient
en petits torrents, secs au bout de deux heures ; c’était un village, pas très joli même, et que pourtant
j’adorais.
3. Ligne 14 : « Des prés verts les trouent par places » : donnez la fonction de « les ». Quel groupe nominal
remplace-t-il ? (3 points)
Il s’agit d’un COD du verbe « trouent ». Il remplace le groupe nominal « les bois ».
1. a) Ligne 17 : quelles sont les caractéristiques attribuées aux bois dans le troisième paragraphe ? (3 points)
Les caractéristiques attribuées aux bois sont définies par des mots et groupes de mots de différentes
classes grammaticales. Il y a des adjectifs qualificatifs comme « profonds », « envahisseurs », « belle »,
ou encore « superbes». Il apparaît grâce à ces adjectifs que ces bois ont quelque chose de majestueux.
Ils sont représentés comme un espace vaste où la nature domine, puisque la couleur « verte » domine.
b) Quels sont les éléments du paysage qui échappent aux « bois superbes dévorant tout » ? (2 points)
Les « prés » et les « petites cultures » échappent à ces bois.
2. Ligne 22 : « mais quelles terreurs ! Tant pis, je finis toujours par y retourner ». Pour quelles raisons Claudine
finit-elle toujours par retourner dans les bois ? (6 points)
Dans le paysage de son enfance, ce sont les bois qui ont sa préférence. En effet, l’image qu’elle garde
de son lieu de vie, ce n’est pas la ville où elle habite, mais bien ces « bois » qu’elle juge « superbes ».
Là, malgré les aspects effrayants qu’elle peut y voir, elle parvient à échapper à un monde trop frileux :
elle y aime l’aventure. Ce qu’elle aime, c’est retrouver une nature sauvage, pleine d’animaux et
d’insectes : les « couleuvres », les « araignées », par exemple.
3. Ligne 23 : « ça a peur de se déchirer […] fatigué ». Qui le pronom « ça » désigne- t-il ? En quoi ce choix
© Complétude Fr2-01
165
Le pronom « ça » désigne les petites filles qui sont ses camarades. Ce pronom, en temps normal, ne
désigne pas des êtres humains : il y a quelque chose de moqueur, voire de méprisant, dans l’usage
de ce pronom.
4. D’après vous, Claudine est-elle heureuse de vivre à Montigny, dans ce « pays fait de collines et de vallées » ?
Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur des éléments précis de l’ensemble du texte. (7 points)
Au début du texte, Claudine semble ne pas apprécier particulièrement sa ville « Montigny ». La citation
de son livre de géographie a quelque chose d’administratif et de froid : « Montigny-en-Fresnois, jolie
petite ville de 1950 habitants ». Mais cela est lié au fait que cette description ne correspond pas à
sa perception de la ville. Des termes mélioratifs viennent en effet contrebalancer le ton du début du
texte : « j’adore ». La correction de « ville » en « village » donne un côté plus affectueux à cette ville.
Progressivement, en effet, la dimension urbaine s’efface pour laisser davantage d’espace à la nature
qui envahit, comme ces « bois », progressivement le texte.
5. Comparez le texte et l’image : les deux documents offrent-ils la même représentation de l’enfance et de
ses jeux ? (6 points)
Dans le tableau de Renoir, la petite fille appartient à un environnement bien sage et sûr. Elle semble en
effet jouer dans un parc ou un jardin, c’est-à-dire dans une nature domptée par l’homme. On constate
donc que le tableau ne représente pas de la même manière l’enfance et ses jeux. Claudine en effet
préfère la nature sauvage et sans discipline particulière, lui offrant une liberté loin de la ville.
Ah ! les bois, les chers bois de Montigny ! À cette heure-ci, je le sais bien, comme ils bourdonnent ! Les
guêpes et les mouches qui pompent dans les fleurs des tilleuls et des sureaux font vibrer toute la forêt
comme un orgue ; et les oiseaux ne chantent pas, car à midi ils se tiennent debout sur les branches,
cherchent l’ombre, lissent leurs plumes, et regardent le sous-bois avec des yeux mobiles et brillants. Je
serais couchée, au bord de la Sapinière d’où l’on voit toute la ville, en bas au-dessous de soi, avec le vent
chaud sur ma figure, à moitié morte d’aise et de paresse...
166
Annales : Corrigé du sujet n°3
1) Ligne 1 : « C’est très long quand on ne voit même pas la fumée de sa pipe, quand l’homme qui est tout
prêt n’est plus qu’une masse d’ombre indistincte ».
a) Quel est le sujet du verbe souligné ? (1 point)
Le sujet est « l’homme qui est tout près ». 1 point pour le relevé complet (0 point s’ils ne mettent que
« l’homme ».)
b) Pour vérifier la délimitation du sujet, réécrivez le passage en remplaçant le sujet par un pronom sujet.
(1 point)
C’est très long quand on ne voit même pas la fumée de sa pipe, quand il n’est plus qu’une masse
sombre indistincte.
2) Ligne 3 : « Elles tombent, à petits claquement vifs, dans la mare qu’elles ont creusée »:
Indiquez la classe grammaticale du mot souligné, son genre et son nombre puis dites avec quel mot il
s’accorde et pourquoi. (4 points)
- Classe grammaticale : participe passé (1 point)
- Genre et nombre : féminin singulier (0,5 point)
- Le participe passé est situé derrière l’auxiliaire avoir, il s’accorde en genre et en nombre avec le COD
quand le COD est placé avant l’auxiliaire. (1,5 point)
- Le participe passé s’accorde donc avec « la mare » qui est le COD du verbe creuser. (1 point)
3) Quel est le temps verbal dominant dans le texte ? Quel est l’intérêt de son emploi dans le récit ? (2 points)
Le temps verbal dominant est le présent. (1 point)
Il sert à : actualiser, rendre vivant, faciliter l’identification du lecteur au personnage, suspendre le
temps. (1 point)
4) « D’où viennent toutes les gouttes qui tombent devant moi, et mêlées à la boue enveloppent ainsi mes
jambes, montent vers mes genoux et me glacent jusqu’au ventre ? » (lignes 12)
Réécrivez ce passage à l’imparfait, en remplaçant « moi » par « lui ». Faites toutes les transformations
nécessaires. (10 points)
D’où venaient toutes les gouttes qui tombaient devant lui, et mêlées à la boue enveloppaient ainsi ses
jambes, montaient vers ses genoux et le glaçaient jusqu’au ventre ?
1 point par réponse juste, sauf, « glaçaient » à compter sur 2 points.
+ Retirer 0,25 point par mauvaise transformation jusqu’à 1 point.
+ Retirer 0,25 point par erreur de copie jusqu’à 1 point.
+ Retirer 1 point pour mauvaise délimitation du texte.
1) Présentez la situation du narrateur. Justifiez vos réponses et appuyez-vous sur l’ensemble du texte.
Quatre éléments de réponse sont attendus. (4 points)
- Le narrateur est un soldat de la Première Guerre mondiale : « Maurice Genevoix raconte à la première
personne son expérience de soldat de la Première Guerre mondiale. » (1 point) (Si soldat comme
unique réponse = 0 point.)
- Il se trouve dans une tranchée : « quand la tranchée pleine d’hommes s’enfonce dans la nuit, et se
tait ». (1 point)
+ 2 éléments parmi ceux cités : nuit, pluie, boue, froid, attente, ennui, solitude.
2 éléments de réponses + justifications ou relevés dans le texte à chaque fois. (0,5 par réponse + 0,5
par justification (0,5 x 2) = 4 points)
2) a) Qu’est-ce qui attire l’attention du narrateur ? Pour quelles raisons ? Justifiez vos réponses en vous
appuyant sur le texte. Deux éléments de réponse sont attendus. (3 points)
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Les gouttes d’eau attirent l’attention du narrateur. (1 point + 2 raisons attendues (0,5 x 2) + 2
justifications/relevés (0,5 x 2) = 3 points au total)
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On accepte les réponses liées à : bruit, répétition, gêne psychique et physique, attente, ennui, silence,
obscurité, mystère.
b) Comment le texte crée-t-il un effet d’obsession ? Développez trois éléments de réponse en vous appuyant
sur l’ensemble du texte. (4,5 points)
0,5 par élément de réponse (3 x 0,5 = 1,5 points) + 1 pour chaque justification (1 x 3 = 3 points) ͢ 4,5
points au total.
Réponses acceptées :
- décompte, répétition de mots, gradation + justification/relevé.
- questions qui traduisent l’emprise exercée par les gouttes + justification/relevé.
- références poétiques qui développent le thème des gouttes + justification/relevé.
+ bonus pour allitération en « t » lignes 8 et 9. (« C’est une étrange chose, sous deux planches
dégouttelantes, au tapotement éternel de toutes ces gouttes qui tombent… » et « Un homme couché,
le front sous des gouttes d’eau qui tombent, des gouttes régulières qui tombent à la même place du
front, le taraudent1 et l’ébranlent, et toujours tombent, une à une, jusqu’à la folie… ») (1 point)
3) Quelles sont les actions tentées par le narrateur pour s’opposer à cette obsession? Deux éléments de
réponse sont attendus. (4 points)
Deux éléments de réponse ͢ 2 points par élément
Réponses acceptées :
- décompte des gouttes
- refuge dans la poésie (souvenir, récitation, réécriture)
4) « Dégouttelantes » (ligne 8) : Comment ce mot est-il construit ? Quel sens lui donnez-vous ? (3,5 points)
- dé : préfixe 1 point (0,5 x 2)
- goutte : radical 1 point (0,5 x 2)
- antes : suffixe 1 point (0,5 x 2)
sens : dégoulinantes, suintantes : 0,5 point = 3,5 points au total
6) « Il faut que je me lève, que je marche, que je parle à quelqu’un » (ligne 26)
Comment comprenez-vous cette dernière réaction du narrateur ?
Deux éléments de réponse sont attendus. (3 points)
Il tente de s’affranchir de sa situation par :
- l’action : reprendre possession de son corps (1 point)
- l’échange avec l’autre : dimension salvatrice, sortir de son obsession, de sa folie. (2 points)
7) Qu’est-ce qui pourrait, selon vous, rapprocher cette image du texte de Maurice Genevoix. Développez
votre réponse en vous appuyant sur des éléments précis. (6 points)
Voici ce qui pourrait rapprocher cette image du texte de Maurice Genevoix :
- ce n’est pas un moment de combat mais de pause, d’attente ;
- le contexte (soldat, 1ère GM, tranchée...) ;
- le lieu : forêt / bois ;
- le besoin de parler / correspondre avec quelqu’un, tromper l’attente, l’ennui, besoin de se confier... ;
- la boue (peu visible certes sur la photocopie).
1,5 point par élément de rapprochement (1,5 x 4) = 6 points.
« Mais il est six heures du soir. La nuit vous entre dans les yeux. On n’a plus que ses mains nues, que toute
sa peau offerte à la boue. Elle vous effleure les doigts, légèrement et s’évade. Elle effleure les marches
rocheuses, les marches solides qui portent bien les pas. Elle revient, plus hardie, et claque sur les paumes
tendues. Elle baigne les marches [...], les engloutit : brusquement, on la sent qui se roule autour des chevilles...
Son étreinte d’abord n’est que lourdeur inerte. On lutte contre elle, et on lui échappe. C’est pénible, cela
essouffle ; mais on lui arrache ses jambes, pas à pas... »
« La Boue », Ceux de 14, Maurice Genevoix, 1916.
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- 0,5 point par erreur : grammaire / conjugaison
- 0,25 point par erreur lexicale
- 0,25 point pour 4 erreurs de ponctuation, majuscule, trait d’union…
Sujet d’imagination :
COMPOSITION
-L e texte produit présente un début et une fin avec changement dans la situation
du personnage. (3 points) 14 points
- Présence de narration (2 points), description (2 points) et de dialogue. (2 points)
- Emploi cohérent des temps. (2 points)
- Emploi de la 1ère personne. (3 points)
INVENTION
- Vraisemblance de la rencontre et du personnage rencontré. (2 points)
- Qualité de la discussion en lien avec le contexte. (4 points) 13 points
- Richesse de la description en lien avec le contexte. (3 points)
- Évocation de sentiments et sensations. (4 points)
QUALITÉ DE LA LANGUE
- Ponctuation (dont la ponctuation du dialogue). (4 points)
- Syntaxe. (4 points) 13 points
- Vocabulaire. (2 points)
- Orthographe. (3 points)
Sujet de réflexion :
COMPOSITION
- Un ensemble avec une introduction et une conclusion avec des alinéas et des
parties visibles. (6 points) 14 points
- Au moins deux paragraphes avec arguments et exemples. (4 points)
- Emploi pertinent de quelques connecteurs logiques. (4 points)
INVENTION
- Pertinence et variété des arguments présentés. (6,5 points) 13 points
- Pertinence, variété et développement des exemples. (6,5 points)
QUALITÉ DE LA LANGUE
- Ponctuation. (3 points)
- Syntaxe. (4 points) 13 points
- Vocabulaire. (3 points)
- Orthographe. (3 points)
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