Geometrie Euclidienne
Geometrie Euclidienne
Geometrie Euclidienne
Géométrie euclidienne
Jean-Marc Decauwert
Ce chapitre se divise en deux parties : dans la première, nous étudierons les proprié-
tés des espaces vectoriels euclidiens, c’est-à-dire des espaces vectoriels réels de dimen-
sion finie munis d’un produit scalaire ; dans la seconde, nous appliquerons les résultats
obtenus à l’étude des configurations usuelles des espaces affines euclidiens, en particu-
lier du plan et de l’espace, et des isométries de ces espaces. La première partie ne fait
appel qu’aux notions d’algèbre linéaire étudiées en L1 et L2 ; la seconde suppose connu
le chapitre « Géométrie affine ». Nous utiliserons des notations un peu différentes dans
ces deux parties.
2 Entraînement 57
2.1 Vrai ou faux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.2 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2.3 QCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
2.4 Devoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2.5 Corrigé du devoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3 Compléments 88
3.1 Constructions à la règle et au compas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
3.2 Frises et pavages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.3 Polyèdres réguliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
3.4 Géométrie sphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
3.5 Cartographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
3.6 Projection stéréographique et homographies . . . . . . . . . . . . . . . 99
12 juin 2012
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1 Cours
1.1 Espaces vectoriels euclidiens
1.1.1 Définitions
Définition 1. Un produit scalaire sur un espace vectoriel réel E est une forme bili-
néaire symétrique définie positive sur E.
On notera dans cette section hu, vi le produit scalaire de deux vecteurs u et v.
Dans la section « Géométrie affine euclidienne », dont le cadre sera un espace affine
euclidien (souvent de dimension 2 ou 3), les vecteurs seront écrits avec des flèches pour
les distinguer des points et on notera (sauf exception) ~u · ~v le produit scalaire de deux
vecteurs ~u et ~v .
Le produit scalaire de deux vecteurs est donc un nombre réel, et on a, pour tous
vecteurs u, u1 , u2 , v, v1 , v2 et tous réels a et b :
– hau1 + bu2 , vi = ahu1 , vi + bhu2 , vi (linéarité à gauche)
– hu, av1 + bv2 i = ahu, v1 i + bhu, v2 i (linéarité à droite)
– hu, vi = hv, ui (symétrie)
– hu, ui > 0 pour tout vecteur u non nul (positivité).
Attention : le produit scalaire de deux vecteurs n’est pas toujours positif (pour tout
couple (u, v) de vecteurs, les réels h−u, vi et hu, vi sont opposés).
On appellera carré scalaire d’un vecteur u le produit scalaire hu, ui du vecteur u
par lui-même. Ce nombre est toujours positif et il est nul si et seulement si u est nul.
Définition 2. On appelle espace vectoriel euclidien tout espace vectoriel réel de di-
mension finie muni d’un produit scalaire.
Exemples
– On appelle produit scalaire canonique sur Rn le produit scalaire défini par :
n
X
hx, yi = x1 y1 + · · · + xn yn = x i yi
i=1
si x = (x1 , . . . , xn ) et y = (y1 , . . . , yn ).
En identifiant tout vecteur x = (x1 , . . . , xn ) de Rn avec la matrice colonne X de
ses composantes, ce produit scalaire s’écrit encore :
hx, yi = tXY = tY X .
– Pour tout entier n ≥ 0 et tout intervalle [a, b] de R (a < b), on peut définir un
produit scalaire sur l’espace vectoriel Rn [X] des polynômes à coefficients réels de
degré inférieur ou égal à n par :
Z b
hP, Qi = P (x)Q(x) dx .
a
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A⊥ = Vect(A)⊥ .
Proposition 4. Toute famille orthogonale constituée de vecteurs non nuls est libre.
Démonstration : Soit (v1 , . . . , vn ) une famille de vecteurs non nuls deux à deux ortho-
n
gonaux : hvi , vj i = 0 pour i 6= j, et soit
P
λi vi = 0 une combinaison linéaire nulle de
i=1
ces vecteurs. Alors, pour tout j = 1, . . . , n :
n n
λi hvj , vi i = λj kvj k2
X X
0 = hvj , λi vi i =
i=1 i=1
d’où λj = 0 puisque kvj k2 > 0. Il en résulte que la famille (v1 , . . . , vn ) est libre.
Bases orthonormées
n
X
hx, yi = xi y i
i=1
v
u n
uX
kxk = t x2 . i
i=1
4
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De plus les coordonnées d’un vecteur x dans une base orthonormée (e1 , . . . , en ) sont
données par :
xi = hei , xi
pour tout i = 1, . . . , n.
Si on note, pour tout vecteur x de E, X la matrice colonne t(x1 , . . . , xn ) des
composantes de x dans la base orthonormée (e1 , . . . , en ), le produit scalaire et la norme
s’écrivent matriciellement :
Tout espace vectoriel euclidien possède des bases orthonormées. Plus précisément
le procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt permet de construire à partir de
n’importe quelle base d’un tel espace une base orthonormée.
Proposition 5. Soit E un espace vectoriel euclidien et (v1 , . . . , vn ) une base de E.
Alors il existe une base orthonormée (e1 , . . . , en ) de E telle que, pour tout k = 1, . . . , n,
l’espace vectoriel Vect(e1 , . . . , ek ) engendré par les k premiers vecteurs de cette base
coïncide avec l’espace vectoriel Vect(v1 , . . . , vk ) engendré par les k premiers vecteurs de
la base de départ.
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Le projeté orthogonal xF sur F d’un vecteur x de E est donc caractérisé par les
deux relations xF ∈ F et hx − xF , yi = 0 pour tout y ∈ F .
Une réflexion est donc, dans le plan, une symétrie orthogonale par rapport à une
droite et, dans l’espace, une symétrie orthogonale par rapport à un plan.
Exemple : cas d’une droite, d’un hyperplan
Soit v un vecteur non nul de E, D = Rv la droite vectorielle engendrée par v et
H l’hyperplan de E orthogonal à v, i.e. le supplémentaire orthogonal de D. Le projeté
orthogonal xD d’un vecteur x de E sur D est de la forme λv pour un réel λ. En écrivant
hx, vi
que hx − λv, vi = 0, on obtient λ = , d’où :
kvk2
hx, vi
xD = v.
kvk2
hx, vi
xH = x − xD = x − v.
kvk2
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hx, vi
sH (x) = 2 xH − x = x − 2 v.
kvk2
2 tV X
X0 = X − t V.
VV
2
La matrice dans la base (e1 , . . . , en ) de la réflexion sH est donc In − t V tV , où
VV
In est la matrice identité d’ordre n = dim(E).
Ces matrices jouent un rôle important en analyse numérique, où elles sont appelées
matrices de Householder.
Interprétation : La propriété 1 (resp. 2) signifie que les vecteurs colonnes (resp. lignes)
de la matrice A constituent un système orthonormé pour le produit scalaire canonique
de Rn . Ainsi une matrice est orthogonale si et seulement si ses vecteurs colonnes (resp.
ses vecteurs lignes) constituent une base orthonormale de Rn pour le produit scalaire
canonique.
Autrement dit, une matrice est orthogonale si et seulement si c’est la matrice de
passage de la base canonique de Rn à une base orthonormale de Rn . Plus généralement :
Proposition 10. La transposée et l’inverse d’une matrice orthogonale sont des ma-
trices orthogonales.
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Démonstration : Cet ensemble n’est pas vide, puisqu’il contient la matrice identité, il
est stable par passage à l’inverse (proposition 10) et par produit, puisque si A et B
sont orthogonales d’ordre n, alors t(AB)AB = tB tAAB = tBIn B = In .
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de la matrice carrée d’ordre n dont les colonnes sont les coordonnées de ces vecteurs
dans la base B. Ce déterminant dépend de la base B. Plus précisément, si B et B 0 sont
deux bases de E, les déterminants d’une famille de n vecteurs de E relativement à ces
deux bases sont reliés par la relation :
Définition 11. Une application linéaire de E dans E vérifiant ces propriétés équiva-
lentes est appelée transformation orthogonale ou automorphisme orthogonal de E.
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d’où f (λu + µv) = λf (u) + µf (v) pour tout couple (λ, µ) de réels et tout couple (u, v)
de vecteurs de E.
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Groupe orthogonal
Rappel : Soit B une base orthonormée d’un espace vectoriel euclidien E de dimension
n. L’application qui à toute application linéaire bijective de E dans E associe sa matrice
dans la base B est un isomorphisme du groupe GL(E) sur le groupe GLn (R) des
matrices réelles carrées d’ordre n. La restriction de cet isomorphisme à O(E) est un
isomorphisme de O(E) sur le groupe O(n) des matrices orthogonales d’ordre n.
Le groupe orthogonal en dimension 2
Dans cette partie, E est un plan vectoriel euclidien orienté.
Proposition 18. Toute matrice orthogonale A d’ordre 2 est de l’une des deux formes
suivantes : !
a −b
– où a et b sont deux réels vérifiant a2 + b2 = 1 si det(A) = +1 ;
b a
!
a b
– où a et b sont deux réels vérifiant a2 + b2 = 1 si det(A) = −1.
b −a
!
cos θ − sin θ
Proposition 19. L’application qui à un réel θ associe la matrice Rθ =
sin θ cos θ
est un homomorphisme surjectif du groupe additif (R, +) sur le groupe multiplicatif
SO(2). Son noyau est le sous-groupe 2πZ des multiples entiers de 2π. Il en résulte que
SO(2) est isomorphe au groupe additif (R/2πZ, +) des réels modulo 2π.
Un élément de O+ (E) est appelé rotation vectorielle.
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Corollaire 2. Le groupe O+ (E) des rotations vectorielles planes est commutatif, iso-
morphe au groupe additif (R/2πZ, +) des réels modulo 2π.
Corollaire 3. La matrice d’une rotation vectorielle est la même dans toute base or-
thonormée directe.
Angles
On se propose dans cette partie de définir les principales notions d’angles utilisées
en géométrie plane. La notion première sera celle d’angle orienté de vecteurs ou, ce qui
revient au même, d’angle orienté de demi-droites vectorielles. En effet l’angle de deux
u
vecteurs non nuls u et v sera, par définition, l’angle des deux vecteurs unitaires et
kuk
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v
qui leur sont directement proportionnels ; or toute demi-droite vectorielle possède
kvk
un vecteur directeur unitaire et un seul, et tout vecteur non nul définit une demi-droite
vectorielle de manière unique. L’angle de deux vecteurs non nuls u et v, ou l’angle
des deux demi-droites vectorielles R+ u et R+ v qu’ils engendrent, sera donc simplement
u v
l’angle des vecteurs unitaires et . Dans toute la suite, nous ne considérerons
kuk kvk
donc essentiellement que des vecteurs unitaires.
Deux approches sont proposées : la première, rapide et concrète, consiste à identifier
un angle et sa mesure, c’est-à-dire à considérer un angle orienté de vecteurs comme une
classe d’équivalence de réels modulo 2π ; la seconde, plus abstraite, définit un angle
comme une classe d’équivalence de couples de vecteurs et permet de distinguer l’angle
de sa mesure (qui dépend de l’orientation du plan, alors que l’angle lui-même n’en
dépend pas). Les deux approches reposent sur la même idée : l’angle de deux vecteurs
est l’angle de l’unique rotation qui transforme le premier en le second (l’existence et
l’unicité de cette rotation sont assurées par la proposition 21).
Une remarque sur la terminologie : dans l’expression « angle orienté de vecteurs »,
« orienté » ne se réfère pas à l’orientation du plan, mais à l’ordre dans lequel sont écrits
[
les vecteurs (l’angle (v, [
u) est l’opposé de l’angle (u, v)). On verra par contre que cet
ordre est indifférent quand on parle d’angles géométriques.
Angles : première approche
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[
(u, \
v) + (v, \
w) = (u, w) .
[
En particulier, les angles (u, [
v) et (v, u) sont opposés.
Démonstration : Si rθ (u) = v et rθ0 (v) = w, alors w = rθ0 ◦rθ (u). La relation de Chasles
découle alors immédiatement de l’égalité Rθ0 Rθ = Rθ+θ0 ,
Démonstration :
La première propriété résulte immédiatement de la commutativité du groupe O+ (E) :
en effet, l’unique rotation r1 qui transforme u en v transforme aussi r(u) en r(v), puisque
r1 (r(u)) = r(r1 (u)) = r(v).
Pour démontrer la seconde, il suffit de remarquer que si r est une rotation et s une
réflexion, alors s ◦ r est une réflexion, d’où r−1 ◦ s = (s ◦ r)−1 = s ◦ r. Il en résulte que
si v = r(u), alors s(v) = r−1 (s(u)).
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Bissectrices
Pour tout couple de vecteurs unitaires u et v, il existe une et une seule réflexion
vectorielle s qui échange u et v. Son axe est une droite vectorielle appelée bissectrice du
couple (u, v) (ou du couple de demi-droites vectorielles engendrées respectivement par
u et v), dirigée par le vecteur u + v si u et v ne sont pas opposés. Un vecteur directeur
\
unitaire w de cet axe vérifie (u, \
w) = (w, [
v), ou encore (u, \
v) = 2(u, w) et cette relation
détermine w uniquement modulo π.
Pour tout couple (D1 , D2 ) de droites vectorielles, il existe exactement deux réflexions
vectorielles les échangeant. Les axes de ces réflexions sont des droites vectorielles or-
thogonales, qui sont appelées bissectrices du couple de droites.
Composée de deux réflexions vectorielles
Proposition 24. Soient s1 et s2 deux réflexions vectorielles, d’axes respectifs D1 et
\
D2 . Le composé s2 ◦s1 de ces deux réflexions est la rotation vectorielle d’angle 2(D1 , D2 )
\
(l’angle de droites (D \
1 , D2 ) est seulement déterminé modulo π, mais 2(D1 , D2 ) est bien
défini modulo 2π : c’est un angle orienté de vecteurs).
(u1 , s\ \ \ \
2 ◦ s1 (u1 )) = (u1 , s2 (u1 )) = (u1 , u2 ) + (u2 , s2 (u1 )) .
(u2\
, s2 (u1 )) = (s2 (u\ \ \
2 ), s2 (u1 )) = −(u2 , u1 ) = (u1 , u2 ) .
\
L’angle de s2 ◦ s1 est donc 2(u 1 , u2 ).
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On a vu (proposition 21) qu’il existe toujours une rotation r1 et une seule vérifiant
r1 (u1 ) = v1 et une rotation r2 et une seule vérifiant r2 (u2 ) = v2 ; la relation (∗) signifie
que les couples (u1 , v1 ) et (u2 , v2 ) sont en relation si et seulement si r1 = r2 .
Remarques :
1) Cette relation est tout à fait analogue à celle qui définit l’équipollence de bipoints :
si on veut définir les vecteurs à partir des points, on dit que deux couples (A, B) et
(A0 , B 0 ) de points sont équipollents si c’est la même translation qui transforme A en B
et A0 en B 0 .
2) On montre facilement, en utilisant la commutativité de O+ (E), que la relation
(∗) équivaut encore à :
[
Définition 12. On appelle angle de deux vecteurs unitaires u et v, et on note (u, v)
la classe d’équivalence du couple (u, v) pour la relation R.
\
On a donc bien (u \
1 , v1 ) = (u2 , v2 ) si et seulement si (∗) (ou (∗∗)) est vérifiée.
On a défini les angles. On voudrait maintenant définir une addition sur l’ensemble
A des angles. Il suffit pour cela de transporter sur A la loi de composition naturelle
sur O+ (E). L’ensemble A est en effet en bijection naturelle avec O+ (E) :
Proposition 26. L’application qui à une rotation r ∈ O+ (E) associe l’angle (u, \r(u))
+
ne dépend pas du choix du vecteur unitaire u ∈ U. C’est une bijection de O (E) sur A,
[
et la bijection réciproque associe à un angle (u, v) l’unique rotation r vérifiant v = r(u)
(cette rotation ne dépend pas du représentant choisi pour l’angle).
[
(u, \
v) + (v, \
w) = (u, w) .
Angles particuliers
L’angle nul est bien sûr l’élément neutre du groupe (A, +) des angles de vecteurs ;
[
c’est l’angle (u, u) pour tout vecteur unitaire u ; il correspond, dans l’isomorphisme
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précédent, à la rotation identité idE . Un autre angle remarquable est l’angle plat $ qui
\
est l’angle (u, \
−u) = (−u, u) pour tout vecteur unitaire u ; il correspond à la rotation
vectorielle −idE ; c’est l’unique élément d’ordre 2 du groupe (A, +) : $ + $ = 0. Le
groupe A possède en outre deux éléments d’ordre 4, qui sont les angles droits : ce sont
[
les angles (u, \
v) et (u, −v) où (u, v) est une base orthonormée quelconque de E.
Angles géométriques
Un angle géométrique doit être invariant par toute transformation orthogonale (et
non plus simplement par les seules rotations). On identifie donc cette fois deux couples
de vecteurs unitaires s’il existe une transformation orthogonale f qui transforme le
premier en le second : (u1 , v1 ) et (u2 , v2 ) sont équivalents si et seulement si il existe
f ∈ O(E) vérifiant f (u1 ) = u2 et f (v1 ) = v2 . Cela revient à quotienter A par la relation
d’équivalence pour laquelle deux angles sont équivalents s’ils sont égaux ou opposés.
Angles orientés de droites
La manière naturelle de définir l’angle de deux droites vectorielles D1 et D2 est de
prendre un vecteur directeur unitaire ui sur chacune de ces droites et de définir (D \ 1 , D2 )
comme étant (u \ 1 , u2 ). Comme une droite vectorielle possède deux vecteurs directeurs
unitaires opposés, on obtient ainsi a priori quatre valeurs, qui se réduisent en fait à
deux, puisque (−u \ \ \ \
1 , −u2 ) = (u1 , u2 ) et (−u1 , u2 ) = (u1 , −u2 ). Il faut donc identifier ces
deux valeurs, ce qui se fait, ici encore, au moyen d’une relation d’équivalence. Cette
relation consiste à identifier les angles (u \ \
1 , u2 ) et (u1 , −u2 ), ou encore un angle α et
l’angle α + $ : deux angles sont donc en relation si et seulement si leur différence
est 0 ou $. L’addition des angles est compatible avec cette relation, ce qui permet de
définir sur l’ensemble quotient A0 de A par cette relation d’équivalence une addition
qui fait de (A0 , +) un groupe abélien, appelé groupe des angles de droites. Ce groupe
n’est bien entendu rien d’autre que le groupe quotient du groupe abélien (A, +) par
son seul sous-groupe à deux éléments, constitué de l’angle nul et de l’angle plat. Il
comporte lui-même un seul élément d’ordre 2, l’angle droit, qui est la classe des deux
angles droits de vecteurs.
Mesure des angles
Rien de ce que nous avons fait jusqu’ici ne fait appel à l’orientation de E : on
peut parfaitement définir les angles et écrire, par exemple, la relation de Chasles, sans
avoir orienté le plan, et sans rien connaître non plus des fonctions trigonométriques.
Par contre, dès qu’on veut mesurer les angles, l’orientation du plan joue un rôle essen-
tiel. L’introduction de cette mesure des angles nécessite des outils d’analyse : il faut
connaître les fonctions cos et sin et leurs propriétés, ou, ce qui revient essentiellement
au même, la fonction t 7→ eit d’une variable réelle t, en particulier le fait que cette fonc-
tion définit un homomorphisme du groupe additif (R, +) sur le groupe multiplicatif
(U, ×) des nombres complexes de module 1, dont le noyau est le sous-groupe 2πZ. On
en déduit un isomorphisme naturel du groupe quotient (R/2πZ, +) sur (U, ×), et donc
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sur le groupe SO(2) des matrices orthogonales positives d’ordre! 2 : cet isomorphisme
cos θ − sin θ
associe à la classe du réel θ la matrice Rθ = .
sin θ cos θ
Or le choix d’une orientation du plan permet d’identifier une rotation vectorielle
r et une matrice de SO(2) : on associe simplement à r sa matrice dans n’importe
quelle base orthonormée directe (il faut se souvenir que cette matrice ne dépend pas du
choix d’une telle base). On obtient ainsi, par composition, un isomorphisme du groupe
(R/2πZ, +) sur le groupe (A, +) des angles de vecteurs, ce qui permet d’identifier un
angle et sa mesure, qui est, par définition, l’élément de R/2πZ qui lui correspond par
cet isomorphisme. On retombe ainsi sur la définition adoptée dans la première approche
de la notion d’angle orienté de vecteurs.
Cette mesure dépend de l’orientation : en effet, si une rotation vectorielle r a comme
matrice Rθ dans une base orthonormée directe, la matrice de r dans une base ortho-
normée indirecte est R−θ . Autrement dit, si un angle a pour mesure θ dans le plan
orienté, et si on change l’orientation du plan, la mesure de l’angle devient −θ.
Si on veut mesurer les angles de droites, il faut factoriser l’homomorphisme de
(R, +) dans le groupe (A0 , +) des angles de droites, de noyau πZ, ce qui revient à
identifier des réels différant d’un multiple entier de π. La mesure d’un angle de droites
est donc la classe d’équivalence d’un réel modulo π (cette mesure dépend, là encore,
du choix d’une orientation).
Angles dans l’espace
On ne peut, dans l’espace vectoriel euclidien de dimension 3, même orienté, définir
la mesure d’un angle orienté de deux vecteurs, ou de deux droites. En effet l’orientation
de l’espace n’induit pas d’orientation naturelle sur un plan de cet espace : on ne peut
donc distinguer entre un angle et son opposé (par contre, la mesure de l’angle d’une
rotation est bien définie, à condition d’avoir orienté l’axe de cette rotation : en effet
une orientation de l’axe par le choix d’un vecteur directeur unitaire u induit automati-
quement une orientation du plan vectoriel orthogonal à cet axe (une base orthonormée
(v, w) de ce plan est directe si la base (u, v, w) de l’espace est directe)). La notion la
plus utile est donc ici celle d’angle géométrique de deux vecteurs unitaires, la mesure de
l’angle de deux tels vecteurs u et v étant ici encore arccos(hu, vi). Il n’y a bien entendu
plus non plus de relation de Chasles pour ces angles.
Groupe orthogonal en dimension 3
Dans cette partie, E est un espace vectoriel euclidien orienté de dimension 3.
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1 0 0
de E dont le premier vecteur u appartient à D s’écrit 0 cos θ − sin θ pour un réel
0 sin θ cos θ
θ, unique modulo 2π.
On dit alors que f est la rotation vectorielle d’axe D (orienté par le choix du vecteur
unitaire u) et d’angle θ.
Démonstration : Soit A la matrice de f dans une base orthonormée directe de E. De
la relation
t
A(A − I) = tAA − tA = I − tA = t(I − A)
on déduit
det(A − I) = det( tA)det(A − I) = det( tA(A − I)) = det(I − A) = −det(A − I)
d’où det(A−I) = 0, ce qui montre que 1 est valeur propre de A. Soit u un vecteur propre
unitaire de f associé à la valeur propre 1, i.e. un vecteur unitaire fixe par f . On vérifie
que la matrice de f dans toute base orthonormée directe de E dont le premier vecteur
est u s’écrit alors sous la forme indiquée dans l’énoncé. La proposition en résulte.
0 sin θ cos θ
dans cette base, on a
kuk x x
det(u, v, f (v)) = 0
y y cos θ − z sin θ = kuk(y 2 + z 2 ) sin θ
0 z y sin θ + z cos θ
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0 sin θ cos θ
un réel θ, unique modulo 2π (f est une réflexion si θ ≡ 0 modulo 2π, −idE si θ ≡ π
modulo 2π ).
1.1.5 Dualité
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et la famille (e∗1 , . . . , e∗n ) est une base de E ∗ , appelée base duale de la base
(e1 , . . . , en ). En particulier, E ∗ et E ont même dimension : dim E ∗ = dim E.
lav+bw (x) = hav + bw, xi = ahv, xi + bhw, xi = alv (x) + blw (x)
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det(u, v, x) = hu ∧ v, xi
Propriétés
Nous nous intéresserons surtout au cas n = 3. C’est pourquoi nous donnerons les
propriétés du produit vectoriel dans ce cadre.
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hx, (af + bg)(y)i = ahx, f (y)i + bhx, g(y)i = haf ∗ (x) + bg ∗ (x), yi
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et la relation (f ◦ g)∗ = g ∗ ◦ f ∗ de
d’où B = tA.
Un vecteur x de E appartient au noyau de f ∗ si et seulement si f ∗ (x) = 0, i.e. si et
seulement si hf ∗ (x), yi = hx, f (y)i = 0 pour tout vecteur y de E, i.e. si et seulement si
x est orthogonal à l’image de f .
En remplaçant f par f ∗ dans la relation Ker(f ∗ ) = Im(f )⊥ , on obtient Im(f ∗ )⊥ =
Ker((f ∗ )∗ ) = Ker(f ), d’où Ker(f )⊥ = (Im(f ∗ )⊥ )⊥ = Im(f ∗ ).
Le rang d’un endomorphisme est la dimension de son image. Mais :
Les endomorphismes f et f ∗ ont donc même rang. On retrouve ainsi, dans le cas des
matrices réelles carrées, le fait qu’une matrice et sa transposée ont même rang.
Endomorphismes symétriques
Proposition 34. Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel euclidien E. Les
propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) hf (x), yi = hx, f (y)i pour tout couple (x, y) de vecteurs de E ;
(ii) la matrice de f dans toute base orthonormale de E est symétrique ;
(iii) il existe une base orthonormale de E dans laquelle la matrice de f est symé-
trique ;
(iv) f = f ∗ .
Un endomorphisme vérifiant ces propriétés est dit symétrique ou auto-adjoint.
25
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Démonstration : Soit p une projection sur un sous-espace vectoriel F d’un espace vec-
toriel euclidien E dans la direction d’un sous-espace G, s la symétrie par rapport à F
dans la direction G. La relation s = 2 p − idE montre que p est symétrique si et seule-
ment si s l’est. Si p est symétrique, son noyau G et son image F sont supplémentaires
orthogonaux d’après la proposition 36 : p est donc une projection orthogonale. Récipro-
quement, si p est une projection orthogonale, F et G sont supplémentaires orthogonaux
et
hp(x), yi = hp(x), p(y)i + hp(x), y − p(y)i = hp(x), p(y)i
pour tout couple (x, y) de vecteurs de E, puisque p(x) ∈ F et y − p(y) ∈ G sont
orthogonaux. En échangeant x et y, on obtient de même hp(x), p(y)i = hx, p(y)i, d’où
hp(x), yi = hx, p(y)i, ce qui montre que p est un endomorphisme symétrique.
Rappels
Une forme bilinéaire symétrique sur un espace vectoriel réel E est une application
b de E × E dans R linéaire par rapport à chacun de ses arguments et symétrique :
26
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27
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Théorème 2. Toute matrice symétrique réelle est diagonalisable dans R. Plus préci-
sément, pour toute matrice symétrique réelle A, il existe une matrice orthogonale P et
une matrice diagonale réelle D telles que A = tP D P .
Lemme 2. Tout endomorphisme symétrique d’un espace vectoriel euclidien admet au
moins une valeur propre réelle.
soit encore
t2 λkyk2 − hy, f (y)i + 2t (λhx, yi − hf (x), yi) ≥ 0
pour tout y ∈ E et tout réel t. Ce trinôme du second degré en t atteint son minimum
en t = 0, sa dérivée est donc nulle en ce point, ce qui s’écrit hf (x), yi = λhx, yi pour
tout y ∈ E, ou encore hf (x) − λx, yi = 0 pour tout y ∈ E, et implique f (x) = λx.
Remarque : on vérifie immédiatement que la valeur propre λ introduite dans cette
démonstration est la plus grande valeur propre de f .
Lemme 3. Soit E un espace vectoriel euclidien, f un endomorphisme symétrique de
E, Eλ le sous-espace propre de f associé à une valeur propre λ. Alors l’orthogonal Eλ⊥
de Eλ est stable par f .
28
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Corollaire 6. Une matrice réelle symétrique est positive (resp. définie positive) si et
seulement si toutes ses valeurs propres sont positives (resp. strictement positives).
i=1
Dans toute cette section, E désignera un espace affine euclidien de dimension finie
→
−
(souvent égale à 2 ou 3) de direction E . Les points de E seront désignés (sauf exception)
→
−
par des lettres majuscules, les vecteurs de E seront toujours notés avec des flèches pour
les distinguer des points de E. On notera ~u · ~v le produit scalaire de deux vecteurs ~u
et ~v .
Proposition 39. Un espace affine euclidien est naturellement muni d’une distance d,
appelée distance euclidienne, définie par
−→ −→ −→
q
d(A, B) = kABk = AB · AB .
|AB − AC| ≤ BC ≤ AB + AC
29
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Définition 17. Un repère cartésien (O, ~e1 , . . . , ~en ) d’un espace affine euclidien E est
→
−
dit orthonormé (ou orthonormal) si la base (~e1 , . . . , ~en ) de E est orthonormée.
→
−
Un espace affine euclidien E est dit orienté si sa direction E est un espace vectoriel
euclidien orienté.
Définition 18. Deux sous-espaces affines sont dits orthogonaux si leurs directions
sont des sous-espaces vectoriels orthogonaux.
Définition 19. Soit H un hyperplan d’un espace affine euclidien E. On appelle vecteur
normal à H tout vecteur non nul orthogonal à H.
Proposition 41. Soient D1 et D2 deux droites non parallèles de l’espace affine eucli-
dien de dimension 3. Alors il existe une droite et une seule perpendiculaire à D1 et à
D2 . Cette droite est appelée perpendiculaire commune à D1 et D2 et ses points d’in-
tersection A1 et A2 avec D1 et D2 pieds de la perpendiculaire commune. La distance
A1 A2 réalise la distance minimale entre un point de D1 et un point de D2 :
A1 A2 = min{M1 M2 | M1 ∈ D1 , M2 ∈ D2 } = d(D1 , D2 )
30
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Définition 20. Dans un espace affine euclidien de dimension 3, deux plans sont dits
perpendiculaires si leurs vecteurs normaux sont orthogonaux.
Proposition 42. Deux plans d’un espace affine euclidien de dimension 3 sont perpen-
diculaires si et seulement si un de ces plans contient une droite orthogonale à l’autre.
Démonstration : Soient P1 et P2 deux plans de l’espace, ~n1 et ~n2 des vecteurs normaux
à ces plans. Supposons que P1 contienne une droite D orthogonale à P2 . Le vecteur ~n2
est alors un vecteur directeur de D et il est orthogonal à ~n1 , puisque D est incluse dans
P1 .
Réciproquement, si ~n1 et ~n2 sont orthogonaux, pour tout point M de P1 , la droite
passant par M de vecteur directeur ~n2 est orthogonale à P2 et incluse dans P1 .
31
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M H = min{M N | N ∈ F } = d(M, F ) .
32
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33
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34
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Pour tout point Q de C, le segment [P Q] est inclus dans C, puisque C est convexe.
On a donc M P 2 ≤ M R2 pour tout point R de ce segment. Mais R appartient au
−→ −→
segment [M Q] si et seulement si il existe un réel t ∈ [0, 1] tel que P R = tP Q. On a
−−→ −→ −−→ −→
donc M P 2 ≤ (M P +tP Q)2 pour tout t ∈ [0, 1], soit encore 0 ≤ 2tM P ·P Q+t2 P Q2 pour
−−→ −→
tout t ∈ [0, 1]. En divisant par t et en faisant tendre t vers 0, on obtient 0 ≤ M P · P Q.
−−→ −−→
Si un point P 0 de C vérifie P 0 M · P 0 Q ≤ 0 pour tout point Q de C, il vérifie en
−−→ −−→ −−→ −−→
particulier P 0 M · P 0 P ≤ 0, soit encore M P 0 · P P 0 ≤ 0. En ajoutant cette inégalité à
−−→ −−→ −−→ −−→
l’inégalité P M · P P 0 ≤ 0, on obtient P P 02 = P P 0 · P P 0 ≤ 0, d’où P 0 = P .
Soient M et N deux points de E, P = p(M ) et Q = p(N ) leurs projetés sur C. On
−−→ −→ −→ −−→
a M P · P Q ≥ 0 et P Q · QN ≥ 0 d’après la propriété précédente. Il en résulte
−−→ −→ −−→
M N 2 = (M P + P Q + QN )2
−−→ −−→ −−→ −→ −→ −−→
= P Q2 + (M P + QN )2 + 2 M P · P Q + 2 P Q · QN
≥ P Q2
d’où P Q ≤ M N .
Remarque : L’application p définie dans cette proposition est une projection au sens
où elle vérifie p ◦ p = p (tout point de C est son propre projeté). Dans le cas où C
est un sous-espace affine de E, la projection p sur le convexe C n’est autre que la
projection orthogonale sur C définie précédemment. C’est le seul cas où p soit affine,
puisque l’image de E par une application affine est un sous-espace affine et que l’image
de p est C.
Corollaire 8. Soit C un convexe fermé non vide d’un espace affine euclidien E. Pour
tout point M de E n’appartenant pas à C, il existe un hyperplan affine H de E séparant
strictement M de C, i.e. tel que M appartienne à l’un des deux demi-espaces ouverts
délimités par H et que C soit contenu dans l’autre.
et
−→ −−→
IP · IM = −IP 2 < 0
ce qui montre que M appartient à un des deux demi-espaces ouverts délimités par H
et que C est inclus dans l’autre.
Corollaire 9. Tout convexe fermé d’un espace affine euclidien est l’intersection des
demi-espaces ouverts qui le contiennent.
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Démonstration : Tout convexe fermé C est clairement inclus dans l’intersection des
demi-espaces ouverts qui le contiennent. Si un point M n’appartient pas à C, il existe
un demi-espace ouvert contenant C et pas M .
On démontrerait de même, en considérant le couple (M, N ) de points minimisant
la distance d’un point de C1 à un point de C2 et l’hyperplan médiateur de [M N ], le
corollaire suivant :
Corollaire 10. Soient C1 et C2 deux convexes compacts disjoints d’un espace affine
euclidien E. Il existe un hyperplan H de E qui sépare strictement C1 de C2 , i.e. tel
que C1 soit inclus dans l’un des deux demi-espaces ouverts délimités par H et C2 dans
l’autre.
S(Ω, R) = {M ∈ E | ΩM = R}
des points de E dont la distance à Ω est égale à R et boule fermée (resp. boule ouverte)
de centre Ω et de rayon R l’ensemble des points de E dont la distance à Ω est inférieure
(resp. strictement inférieure) à R.
Définition 24. Deux points A et A0 d’une sphère S de centre Ω sont dits diamétrale-
ment opposés sur S s’ils sont symétriques par rapport à Ω. On dit alors que [AA0 ] est
un diamètre de la sphère S.
36
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37
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Généralités
Définition 26. Soient E et F deux espaces affines euclidiens. On appelle isométrie
de E dans F toute application f de E dans F qui conserve la distance, i.e. qui vérifie
f (A)f (B) = AB pour tout couple (A, B) de points de E.
Une isométrie est clairement injective, puisque f (A) = f (B) implique AB =
f (A)f (B) = 0 et donc A = B. Elle est bijective si E et F ont même dimension,
en particulier si E = F , ce qui sera presque toujours ici le cas, mais cela ne se voit pas
immédiatement sur la définition. Cela résultera en fait de la proposition fondamentale
suivante :
Proposition 54. Toute isométrie est une application affine.
→
− →
−
Démonstration : Soit O un point de E et f~O l’application de E dans F définie par
−−−−−−→ →
−
f~O (~u) = f (O)f (A) pour tout vecteur ~u de E , où A = O + ~u est l’unique point de E
−→ →
−
tel que ~u = OA. Si ~u et ~v sont deux vecteurs de E et A et B les points de E tels que
−→ −−→
~u = OA, ~v = OB, on a :
−−−−−−→ −−−−−−→
f~O (~u) · f~O (~v ) = f (O)f (A) · f (O)f (B)
1
= f (O)f (A)2 + f (O)f (B)2 − f (A)f (B)2
2
1
= OA2 + OB 2 − AB 2
2
−→ −−→
= OA · OB
= ~u · ~v ,
38
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ce qui montre que f~O conserve le produit scalaire et est donc linéaire d’après la propo-
sition 15. Il en résulte que f est affine, de partie linéaire f~O (qui ne dépend pas de O).
Nous nous intéresserons essentiellement ici aux isométries d’un espace affine eucli-
dien E dans lui-même.
Proposition 55. Soient E un espace affine euclidien et f une transformation affine
de E. Alors f est une isométrie si et seulement si sa partie linéaire f~ est une trans-
formation orthogonale.
−−−−−−→ −→
Démonstration : L’égalité f (A)f (B) = f~(AB) montre que f (A)f (B) = AB pour tout
−→ −→
couple (A, B) de points de E si et seulement si kf~(AB)k = kABk pour tout couple
(A, B) de points de E, ou encore si et seulement si kf~(~v )k = k~v k pour tout vecteur ~v
→
−
de E .
Proposition 56. L’ensemble des isométries d’un espace affine euclidien E est un sous-
groupe du groupe GA(E) des transformations affines de E. Ce groupe est noté Is(E)
et appelé groupe des isométries de E.
→
−
Démonstration : Cet ensemble est l’image réciproque du groupe orthogonal O( E ) de
→
− →
−
E par l’homomorphisme de groupes de GA(E) dans GL( E ) qui à toute transformation
affine f de E associe sa partie linéaire f~.
Définition 27. Une isométrie f d’un espace affine euclidien E est dite directe ou
→
−
positive si sa partie linéaire f~ est une transformation orthogonale positive de E :
→
−
f~ ∈ O+ ( E ). On dit aussi que f est un déplacement.
Une isométrie f de E est dite indirecte ou négative si sa partie linéaire f~ est une
→
− →
−
transformation orthogonale négative de E : f~ ∈ O− ( E ). On dit aussi que f est un
antidéplacement.
Les déplacements constituent un sous-groupe Is+ (E) du groupe des isométries de
E. On note Is− (E) l’ensemble des antidéplacements de E (Is− (E) n’est pas un groupe :
le composé de deux antidéplacements est un déplacement).
Décomposition en produit de réflexions
On rappelle que l’ensemble, noté Fix(f ), des points fixes d’une transformation affine
f d’un espace affine E est soit vide, soit un sous-espace affine de E.
Lemme 4. Toute symétrie orthogonale est une isométrie. En particulier, toute ré-
flexion est un antidéplacement.
39
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d’hyperplan H dans une base orthonormée dont le premier vecteur est orthogonal à H
est diagonale, de diagonale (−1, 1, . . . , 1).
Lemme 5. Soit f une isométrie de E différente de l’identité. Alors il existe une ré-
flexion s telle que dim(Fix(s ◦ f )) > dim(Fix(f )).
(Si f n’a pas de point fixe, il faut comprendre que s ◦ f a au moins un point fixe.)
Démonstration : Soit A un point de E tel que f (A) 6= A et s la réflexion par rapport
à l’hyperplan médiateur H de Af (A). Tout point fixe M de f appartient à H, puisque
M f (A) = f (M )f (A) = M A, et est donc fixe par s ◦ f . Comme A n’appartient pas à
H et est fixe par s ◦ f , Fix(s ◦ f ) est un sous-espace affine de E contenant strictement
Fix(f ).
On en déduit par récurrence sur la dimension du sous-espace des points fixes, que
les réflexions engendrent le groupe des isométries. Plus précisément :
Théorème 3. Toute isométrie f d’un espace affine euclidien E de dimension n peut
se décomposer en produit de k réflexions, avec k ≤ n − p, où p est la dimension du
sous-espace des points fixes de f (p = −1 si f n’a pas de point fixe).
On en déduit que :
40
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Lemme 6. Le produit de deux réflexions d’axes parallèles est une translation de vec-
teur orthogonal aux axes de ces réflexions. Réciproquement, toute translation peut se
décomposer en produit de deux réflexions, l’axe de l’une pouvant être choisi arbitraire-
ment parmi toutes les droites orthogonales au vecteur de la translation et l’axe de la
seconde étant alors uniquement déterminé.
Démonstration : Deux réflexions d’axes parallèles ont même partie linéaire, qui est une
réflexion vectorielle. Leur produit est donc une transformation affine de partie linéaire
l’identité, i.e. une translation. Pour trouver le vecteur de cette translation, il suffit de
connaître l’image d’un point. Soit donc s et s0 deux réflexions d’axes parallèles D et
D0 , ∆ une droite perpendiculaire à D et D0 les coupant respectivement en A et A0 . Le
point A00 = sD0 ◦ sD (A) = sD0 (A) est le symétrique de A par rapport à A0 et vérifie
−−→ −−→ −−→
donc AA00 = 2 AA0 . Il en résulte que sD0 ◦ sD est la translation de vecteur 2 AA0 . La
réciproque est immédiate (on peut choisir l’un des deux points A et A0 arbitrairement,
l’autre est alors uniquement déterminé).
→
−
La partie linéaire f~ d’un antidéplacement f est une réflexion vectorielle. Soit D son
axe.
Si f admet un point fixe A, f est la réflexion vectorielle d’axe la droite D de
→
−
direction D passant par A.
Sinon, il existe un vecteur ~u tel que t−~u ◦ f admette un point fixe et soit donc une
→
−
réflexion sD d’axe D. On décompose le vecteur ~u sous la forme ~u = ~v + w, ~ où ~v ∈ D
→
−
et w~ est orthogonal à D . On a alors f = t~u ◦ sD = t~v ◦ tw~ ◦ sD . On peut alors (lemme
6) décomposer tw~ sous la forme tw~ = sD0 ◦ sD , où D0 est une droite parallèle à D. Il en
−
→
résulte f = t~v ◦ sD0 où ~v ∈ D0 .
41
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Définition 28. Soit D une droite et ~v un vecteur non nul appartenant à la direction
de D. On appelle symétrie glissée d’axe D et de vecteur ~v le produit de la réflexion
d’axe D et de la translation de vecteur ~v .
Ce produit est commutatif : sD ◦ t~v = t~v ◦ sD . Une symétrie glissée n’admet pas de
point fixe. L’axe et le vecteur d’une symétrie glissée f sont entièrement déterminés :
en effet l’axe peut être caractérisé comme :
– l’ensemble des milieux des segments [M f (M )] ;
– l’ensemble des points M du plan tels que la distance M f (M ) soit minimale ;
−−−−−→
– l’ensemble des points M du plan tels que le vecteur M f (M ) appartienne à l’axe
de f~.
On a donc démontré :
Proposition 58. Tout antidéplacement du plan est une réflexion ou une symétrie
glissée.
42
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tout plan P orthogonal à D et sa restriction à un tel plan est une rotation de centre le
point d’intersection de P et de D et d’angle θ) ;
– soit f n’a pas de point fixe ; il existe alors un vecteur ~u tel que t−~u ◦ f admette
un point fixe et soit donc une rotation r d’axe D ; on décompose le vecteur ~u sous la
→
− →
−
~ où ~v ∈ D et w
forme ~u = ~v + w, ~ est orthogonal à D ; on a alors f = t~u ◦ r = t~v ◦ tw~ ◦ r ;
mais tw~ ◦ r laisse globalement invariant tout plan orthogonal à D et sa restriction à un
tel plan est une rotation plane d’angle θ (composée d’une translation et d’une rotation
plane) ; soit D0 la droite parallèle à D passant par le centre d’une de ces rotations ; tw~ ◦r
est alors la rotation de E d’axe D0 et d’angle θ ; il en résulte que f est produit d’une
rotation et d’une translation de vecteur un vecteur directeur de l’axe de la rotation ;
ce produit est commutatif.
Définition 29. Soit D une droite orientée, θ un réel 6≡ 0 (mod 2π) et ~v un vecteur
non nul appartenant à la direction de D. On appelle vissage d’axe D, d’angle θ et de
vecteur ~v le produit commutatif de la rotation d’axe D et d’angle θ et de la translation
de vecteur ~v .
On vérifie que cette décomposition est unique. L’axe D peut être caractérisé comme :
– l’ensemble des points M de l’espace tels que la distance M f (M ) soit minimale ;
−−−−−→
– l’ensemble des points M de l’espace tels que le vecteur M f (M ) appartienne à
l’axe de la rotation vectorielle f~.
Un demi-tour est donc simplement une symétrie orthogonale par rapport à une
droite. Les retournements sont les seuls déplacements involutifs. Leur importance vient
en particulier du fait qu’ils engendrent le groupe des déplacements, comme le montre
la proposition suivante.
Antidéplacements
La partie linéaire f~ d’un antidéplacement f est soit une réflexion vectorielle, soit une
antirotation vectorielle (isométrie vectorielle gauche). Si f~ est une réflexion vectorielle,
on montre comme dans le cas des antidéplacements du plan que f est soit une réflexion,
43
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soit une symétrie glissée (produit commutatif d’une réflexion et d’une translation de
vecteur appartenant à la direction du plan de la réflexion). Si f~ est une antirotation, 1
n’est pas valeur propre de f~ ; il en résulte que f admet un point fixe et un seul ; f est
donc encore une antirotation (produit commutatif d’une rotation et d’une réflexion de
plan orthogonal à l’axe de la rotation).
Proposition 60. Soit E un espace affine euclidien et A une partie non vide de E.
L’ensemble G des isométries f de E qui conservent A (i.e. qui vérifient f (A) = A) est
un sous-groupe du groupe Is(E) des isométries de E. L’ensemble G+ des déplacements
de E qui conservent A est un sous-groupe de G. L’ensemble G− des antidéplacements
de E qui conservent A est, soit vide, soit en bijection avec G+ . En particulier, si G+
est fini et G− non vide, G+ et G− ont le même nombre d’éléments.
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Proposition 61. Soit E un espace affine euclidien et A une partie finie non vide de
E. Toute isométrie de E qui conserve A laisse fixe l’isobarycentre de A. Il en résulte
que le groupe G de ces isométries est isomorphe à un sous-groupe du groupe orthogonal
→
− →
−
O( E ) de E .
Démonstration : Une isométrie est une application affine et toute application affine
conserve les barycentres. Il en résulte que l’isobarycentre O de A est fixe par toute
isométrie conservant A. L’application f 7→ f~ est un isomorphisme du groupe des iso-
→
−
métries de E laissant O fixe sur le groupe orthogonal de E ; G est donc isomorphe à
→
−
son image par cet homomorphisme, qui est un sous-groupe de O( E ).
45
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B C
Similitudes
Définition 31. On appelle similitude d’un espace affine euclidien E toute application
f de E dans E telle qu’il existe un réel k > 0 tel qu’on ait f (A)f (B) = kAB pour tout
couple (A, B) de points de E. Le nombre k est appelé rapport de la similitude.
Proposition 62. Toute similitude est une transformation affine. L’ensemble des simi-
litudes d’un espace affine euclidien E constitue un sous-groupe du groupe GA(E) des
transformations affines de E. Les homothéties et les isométries engendrent ce sous-
groupe : plus précisément, si f est une similitude de rapport k et h une homothétie de
rapport k (et de centre quelconque), f ◦ h−1 est une isométrie.
Définition 32. Une similitude f est dite directe si detf~ > 0, indirecte si detf~ < 0.
Deux figures sont dites semblables (resp. directement semblables) s’il existe une
similitude (resp. une similitude directe) transformant la première en la seconde.
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Proposition 63. Toute similitude qui n’est pas une isométrie admet un point fixe et
un seul.
Similitudes planes
Proposition 64. Toute similitude directe d’un plan affine euclidien qui n’est pas une
isométrie est le produit commutatif d’une homothétie de rapport positif et d’une rotation
de même centre. Cette décomposition est unique.
Une similitude directe qui n’est pas une isométrie est donc caractérisée par son
centre (son seul point fixe), son rapport et son angle (l’angle de la rotation de la
décomposition précédente).
Démonstration : Soit f une similitude plane directe de rapport k > 0 différent de 1.
D’après la proposition 63, f admet un point fixe O et un seul. Soit h l’homothétie de
centre O et de rapport k. La transformation affine g = f ◦ h−1 est une isométrie directe
laissant fixe le point O, i.e. une rotation de centre O, et on a f = g ◦ h. Comme une
homothétie de centre O commute avec toute transformation affine laissant O fixe, on
a f = g ◦ h = h ◦ g.
Si f = g 0 ◦ h0 est une décomposition de f en produit (nécessairement commutatif)
d’une homothétie de rapport k 0 > 0 et d’une rotation de même centre O0 , on a k = k 0
et O = O0 , puisque O est le seul point fixe de f , d’où h = h0 et g = g 0 , ce qui établit
l’unicité de la décomposition.
Proposition 65. Toute similitude indirecte d’un plan affine euclidien qui n’est pas
une isométrie est le produit commutatif d’une homothétie de rapport positif et d’une
réflexion dont l’axe passe par le centre de l’homothétie. Cette décomposition est unique.
Une similitude indirecte qui n’est pas une isométrie est donc caractérisée par son
centre (l’unique point fixe), son rapport et son axe (l’axe de la réflexion de la décom-
position précédente), qui est une droite passant par le centre.
Démonstration : Soit f une similitude plane indirecte de rapport k > 0 différent de
1. D’après la proposition 63, f admet un point fixe O et un seul. Soit h l’homothétie
de centre O et de rapport k. La transformation affine g = f ◦ h−1 est une isométrie
indirecte laissant fixe le point O, i.e. une réflexion d’axe passant par O, et on a f = g◦h.
Comme une homothétie de centre O commute avec toute transformation affine laissant
O fixe, on a f = g ◦ h = h ◦ g.
Si f = g 0 ◦ h0 est une décomposition de f en produit (nécessairement commutatif)
d’une homothétie de centre O0 et de rapport k 0 > 0 et d’une réflexion d’axe passant
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Un triangle ABC est dit rectangle en A si l’angle  est droit ; le côté BC est alors
appelé hypoténuse.
Il est dit acutangle si ses trois angles sont aigus, isocèle en A si les côtés AB et AC
ont même longueur, équilatéral si ses trois côtés ont même longueur.
Proposition 68. Formule d’Al Kashi
Dans tout triangle ABC, on a :
a2 = b2 + c2 − 2bc cos  .
Proposition 69. Pour tout triangle ABC, la somme des angles orientés de vecteurs
−→
\ −→ −−→
\ −→ −→
\ −−→
(AB, AC) + (BC, BA) + (CA, CB) est égale à l’angle plat. Les mesures principales de
ces trois angles (comprises entre −π et +π) ont même signe et la somme des mesures
des angles géométriques du triangle est égale à π.
−→
\ −→ −−→
\ −→ −→\ −−→
Démonstration : L’égalité (AB, AC) + (BC, BA) + (CA, CB) = π (où on a identifié
l’angle plat et sa mesure π) découle de la relation de Chasles pour les angles orientés
−−→
\ −→ −−→
\ −→ −→\ −−→ −→
\ −−→
et des relations (BC, BA) = (BC, AB) + π et (CA, CB) = (AC, BC).
−−→ −→ −→ −→ −→ −→ −→ −→ −−→
Les égalités det(BC, BA) = det(AC−AB, −AB) = det(AB, AC) et det(CA, CB) =
−→ −→
det(AB, AC) montrent que les sinus de ces trois angles orientés ont le même signe. Il
en résulte que la somme des mesures des angles géométriques Â, B̂, Ĉ du triangle est
égale à π.
1 −→ −→ 1 −−→ −→ 1 −→ −−→
Le réel det(AB, AC) = det(BC, BA) = det(CA, CB) est l’aire algébrique du
2 2 2
triangle orienté ABC. Sa valeur absolue est l’aire géométrique de ce triangle et s’écrit
1 1 1
aussi AB × AC × sin(Â) = BC × BA × sin(B̂) = CA × CB × sin(Ĉ).
2 2 2
Elle est aussi égale au demi-produit de la longueur d’un des côtés par la longueur de
la hauteur correspondante (distance de la droite portant ce côté au sommet opposé).
Médiatrices, cercle circonscrit
Proposition 70. Les trois médiatrices d’un triangle sont concourantes. Leur point de
concours est l’unique point du plan équidistant des trois sommets. C’est aussi le centre
de l’unique cercle du plan passant par ces trois sommets. Ce cercle est appelé cercle
circonscrit au triangle.
49
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Démonstration : Les médiatrices de deux côtés sont sécantes, sinon ces côtés seraient
parallèles et le triangle aplati. Leur point d’intersection est équidistant des trois som-
mets du triangle et appartient donc à la troisième médiatrice.
Hauteurs, orthocentre
Définition 33. On appelle hauteurs d’un triangle les droites perpendiculaires aux côtés
passant par le sommet opposé.
Proposition 71. Les trois hauteurs d’un triangle sont concourantes en un point appelé
orthocentre du triangle.
Démonstration : Les parallèles aux côtés menées par les sommets opposés déterminent
un triangle A0 B 0 C 0 . Les hauteurs du triangle initial ABC sont les médiatrices du tri-
angle A0 B 0 C 0 : elles sont donc concourantes.
50
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Proposition 72. La bissectrice intérieure en A d’un triangle ABC coupe le côté [BC]
en un point A1 (appelé pied de cette bissectrice) qui est le barycentre du système pon-
déré [(B, b), (C, c)]. La bissectrice extérieure en A est perpendiculaire à la bissectrice
intérieure. Elle ne rencontre pas l’intérieur du triangle et coupe, si le triangle n’est
pas isocèle en A, la droite (BC) en un point A01 qui est le barycentre du système pon-
déré [(B, b), (C, −c)]. Les points A1 et A01 sont donc les deux points de la droite (BC)
vérifiant :
A1 B A0 B AB
= 10 = .
A1 C A1 C AC
b c
Démonstration : Soit A1 = B+ C le barycentre du système pondéré [(B, b),
b+c b+c
(C, c)]. Le point A1 appartient au segment [BC] et les aires algébriques S1 et S2 des
triangles ABA1 et AA1 C vérifient
−→ −−→ −→\ −−→
2S1 = det(AB, AA1 ) = AB × AA1 × sin((AB, AA1 ))
−−→ −→ −−\
→ −→
2S2 = det(AA1 , AC) = AC × AA1 × sin((AA1 , AC)) .
−−→ b −→ c −→
Mais il ressort de l’égalité AA1 = AB + AC que
b+c b+c
c −→ −→ b −→ −→
2S1 = det(AB, AC), 2S2 = det(AB, AC) ,
b+c b+c
−→\ −−→ −−\
→ −→ −→\ −−→ −−\→ −→
d’où sin((AB, AA1 )) = sin((AA1 , AC)) et (AB, AA1 ) = (AA1 , AC) (on ne peut avoir
−→\ −−→ −−\
→ −→
(AB, AA1 ) + (AA1 , AC) = π sinon le triangle serait aplati). Le point A1 appartient
donc à la bissectrice intérieure en A du triangle ABC.
La démonstration est analogue pour le point A01 .
Proposition 73. Les bissectrices intérieures d’un triangle ABC sont concourantes en
un point de coordonnées barycentriques (a, b, c) dans le repère affine (A, B, C). Ce point
est centre d’un cercle tangent aux trois côtés du triangle, appelé cercle inscrit dans le
triangle ABC. Chaque bissectrice intérieure rencontre les bissectrices extérieures en les
deux autres sommets en un point qui est également centre d’un cercle tangent aux trois
côtés du triangle. Ces trois cercles sont appelés cercles exinscrits.
51
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Il y a donc exactement quatre points équidistants des trois côtés d’un triangle ;
chacun de ces points est intersection de trois bissectrices et centre d’un cercle tangent
aux trois côtés.
a b
Démonstration : Il suffit de vérifier que le point I = A+ B+
a+b+c a+b+c
c
C appartient aux trois bissectrices intérieures du triangle. Ce point est in-
a+b+c
térieur au triangle. Les points de coordonnées barycentriques respectives (−a, b, c),
(a, −b, c), (a, b, −c) sont extérieurs au triangle et appartiennent tous à deux bissectrices
extérieures et une bissectrice intérieure. Ils sont ainsi équidistants des trois droites por-
tant les côtés du triangle.
Cercles
Si OM > R (resp. OM < R), on dit que M est extérieur (resp. intérieur) au cercle.
Représentation paramétrique, équation
Dans le plan rapporté à un repère orthonormé (O,~i, ~j), le cercle de centre Ω(a, b)
et de rayon R admet la représentation paramétrique :
(
x = a + R cos t
(t ∈ [0, 2π[)
y = b + R sin t
52
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cette forme est celle d’un cercle si a2 + b2 − c ≥ 0 (si a2 + b2 − c = 0, ce cercle est réduit
à un point ; si a2 + b2 − c < 0, l’ensemble des points la vérifiant est vide).
Intersection d’une droite et d’un cercle, tangentes
Proposition 74. Soit, dans le plan affine euclidien, D une droite et C un cercle de
centre O et de rayon R. L’intersection de D et de C est :
– constituée de deux points si d(O, D) < R ;
– réduite à un point si d(O, D) = R ;
– vide si d(O, D) > R.
53
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Ce nombre permet de situer le point M par rapport au cercle. Plus précisément :
– M est extérieur au cercle si et seulement si pC (M ) > 0 ;
– M appartient au cercle si et seulement si pC (M ) = 0 ;
– M est intérieur au cercle si et seulement si pC (M ) < 0.
En particulier, si le point M est extérieur au cercle, on a pC (M ) = M T 2 = M T 02 , où
T et T 0 sont les points de contact des deux tangentes menées par M au cercle C.
Expression analytique. Le plan étant rapporté à un repère orthonormé, la puissance
du point M (x, y) par rapport au cercle C d’équation x2 + y 2 − 2ax − 2by + c = 0 est
pC (M ) = x2 + y 2 − 2ax − 2by + c.
Axe radical de deux cercles
Proposition 77. Soient C et C 0 deux cercles distincts du plan affine euclidien. L’en-
semble des points du plan ayant même puissance par rapport à C et C 0 est :
– vide si C et C 0 sont concentriques ;
– une droite perpendiculaire à la droite des centres si leurs centres sont distincts.
Cette droite est alors appelée axe radical des deux cercles.
Dans le cas où les cercles sont sécants, leur axe radical est la droite passant par
les deux points d’intersection de ces cercles. Dans le cas où ils sont tangents, leur axe
radical est leur tangente commune.
Faisceaux linéaires de cercles
Définition 36. Soient C1 et C2 deux cercles non concentriques du plan affine euclidien.
On appelle faisceau de cercles engendré par C1 et C2 l’ensemble des cercles C du plan
tels que l’axe radical de C et C1 soit égal à l’axe radical de C1 et C2 .
54
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Proposition 78. Soient C1 et C2 deux cercles non concentriques du plan affine eucli-
dien rapporté à un repère orthonormé, d’équations respectives f1 (x, y) = 0 et f2 (x, y) =
0. Le faisceau de cercles engendré par C1 et C2 est l’ensemble des cercles du plan d’équa-
tion αf1 (x, y) + (1 − α)f2 (x, y) = 0, pour α ∈ R.
On a supposé ici les équations normalisées (les coefficients de x2 et y 2 égaux à
1). L’équation f1 (x, y) − f2 (x, y) = 0 est alors l’équation de l’axe radical de deux
quelconques des cercles du faisceau.
Théorème de l’angle inscrit, cocyclicité
Proposition 79. (Théorème de l’angle inscrit).
Soient A, B et C trois points distincts d’un cercle de centre O, TB la tangente en
B à ce cercle. Alors on a les égalités d’angles orientés de vecteurs :
−−→
\ −→ \
(OB, OC) = 2(AB, AC) = 2(T\
B , BC) .
−−→
\ −→ \
L’angle (OB, OC) est un angle orienté de vecteurs, et les angles (AB, AC) et
(T\ \ \
B , BC) des angles orientés de droites ; mais 2(AB, AC) (resp. 2(TB , BC)) est alors
aussi un angle orienté de vecteurs (dont la mesure, en supposant le plan orienté, est
définie modulo 2π).
Démonstration : Soit s1 (resp. s2 ) la réflexion d’axe la médiatrice ∆1 de [AB] (resp. la
médiatrice ∆2 de [AC]). La composée s2 ◦ s1 est une rotation de centre O (puisque ∆1
−−→
\ −→
et ∆2 se coupent en O) qui transforme B en C. Son angle est donc (OB, OC) ; mais
\
c’est aussi 2(∆ \
1 , ∆2 ) d’après la proposition 24, qui est égal à (AB, AC), puisque ∆1
est orthogonale à (AB) et ∆2 à (AC).
De même, si s4 est la réflexion d’axe la médiatrice ∆ de [BC] et s3 la réflexion
d’axe (OB), la composée s4 ◦ s3 est la rotation de centre O transformant B en C, i.e. la
−−→
\ −→ −−→
\ −→ \
rotation de centre O et d’angle (OB, OC), d’où (OB, OC) = 2(OB, ∆) = 2(T\B , BC),
puisque les droites (OB) et ∆ sont respectivement orthogonales à (OB) et (BC).
55
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Remarque : l’égalité impliquant la tangente peut être vue comme le cas limite de
l’égalité précédente quand le point A tend vers le point B.
Plus précisément, ils sont alignés si et seulement si ces deux angles de droites sont
−→
\ −→ −−→
\ −−→
nuls (ce qui revient à dire que les angles de vecteurs (AB, AC) et (DB, DC) sont nuls
ou plats), cocycliques si ces angles sont égaux mais non nuls.
Démonstration : Le cas des points alignés est trivial.
Si les quatre points sont cocycliques et si O est le centre du cercle les contenant, le
−−→
\ −→ \ \
théorème de l’angle inscrit nous dit que (OB, OC) = 2(AB, AC) = 2(DB, DC) (égalité
\
d’angles orientés de vecteurs). Il en résulte que (AB, AC) = (DB,\ DC) (égalité d’angles
orientés de droites).
Réciproquement, si (AB,\ AC) = (DB, \ DC) n’est pas l’angle nul, les triangles ABC
et DBC ne sont pas aplatis. Soient alors Γ1 et Γ2 les cercles circonscrits à ces triangles,
T1 et T2 les tangentes en B à ces cercles. Il résulte de la proposition 79 que T1 = T2 .
Les deux cercles Γ1 et Γ2 ont même tangente en B et passent par les deux points B et
C : ils sont donc confondus et les points A, B, C et D sont cocycliques.
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2 Entraînement
2.1 Vrai ou faux
Vrai-Faux 1. Soit E un espace vectoriel euclidien. Parmi les affirmations suivantes,
lesquelles sont vraies, lesquelles sont fausses, et pourquoi ?
1. Deux vecteurs u et v sont orthogonaux si et seulement si ku+vk2 = kuk2 +kvk2 .
2. Deux vecteurs u et v sont orthogonaux si et seulement si ku−vk2 = kuk2 +kvk2 .
3. Deux vecteurs u et v ont même norme si et seulement si les vecteurs u + v et
u − v ont même norme.
4. Deux vecteurs u et v ont même norme si et seulement si les vecteurs u + v et
u − v sont orthogonaux.
5. Deux vecteurs u et v sont orthogonaux si et seulement si les vecteurs u + v et
u − v ont même norme.
6. Soient A et B deux parties de E telles que A ⊂ B. Alors B ⊥ ⊂ A⊥ .
7. Soient A et B deux parties non vides de E telles que B ⊥ ⊂ A⊥ . Alors A ⊂ B.
8. Soient A et B deux parties non vides de E telles que B ⊥ ⊂ A⊥ . Alors Vect(A) ⊂
Vect(B).
9. Soient A et B deux parties non vides de E telles que A⊥ = B ⊥ . Alors A = B.
10. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E tels que dim(F ) ≤ dim(G).
Alors dim(G⊥ ) ≤ dim(F ⊥ ).
11. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E. Alors (F + G)⊥ = F ⊥ ∩ G⊥ .
12. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E. Alors (F ∪ G)⊥ = F ⊥ ∩ G⊥ .
13. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E. Alors (F ∩ G)⊥ = F ⊥ ∪ G⊥ .
14. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E. Alors (F ⊥ ∩ G⊥ )⊥ = F ∪ G.
15. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E. Alors (F ⊥ ∩ G⊥ )⊥ = F + G.
16. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels supplémentaires de E. Alors F ⊥ et
G⊥ sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de E.
17. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E tels que F + G = E. Alors
F ⊥ ∩ G⊥ = ∅.
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Vrai-Faux 5. On se place dans un plan affine euclidien. Parmi les affirmations suivantes,
lesquelles sont vraies, lesquelles sont fausses, et pourquoi ?
1. Deux rotations commutent si et seulement si elles ont même centre.
2. Le composé de deux rotations est toujours une rotation.
3. Le composé d’une rotation et d’une translation est toujours une rotation.
4. Le composé de deux réflexions d’axes parallèles est une translation.
5. Toute translation peut s’écrire comme composé de deux réflexions.
6. Le composé de deux rotations d’angles opposés et de centres respectifs O1 et
−−−→
O2 est une translation de vecteur colinéaire à O1 O2 .
7. Deux réflexions d’axes sécants commutent.
8. Deux réflexions commutent si et seulement si leurs axes sont confondus ou
perpendiculaires.
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2.2 Exercices
Exercice 1. Soit E un espace vectoriel euclidien de dimension n, (e1 , . . . , en ) une base
orthonormale de E, H un hyperplan vectoriel de E d’équation a1 x1 + · · · + an xn = 0
dans cette base. Donner la matrice dans la base (e1 , . . . , en ) des projections orthogonales
sur H ⊥ et sur H.
Exercice 2. 1) Soit v un vecteur non nul d’un espace vectoriel euclidien E de dimension
n. Exprimer en fonction de u et v le projeté orthogonal u0 d’un vecteur u de E sur
l’hyperplan orthogonal à v.
60
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1 0 0
rotation vectorielle dont on précisera l’axe et l’angle.
Exercice 9. Soit, dans un espace vectoriel euclidien
de dimension
3 rapporté à une
0 1 0
base orthonormée, f l’endomorphisme de matrice 0 0 1. Montrer que f est une
−1 0 0
antirotation dont on déterminera l’axe et l’angle.
Exercice 10. Dans un espace vectoriel euclidien de dimension 3, déterminer le produit
de deux demi-tours. Montrer que toute rotation vectorielle peut s’écrire comme produit
de deux demi-tours. Cette écriture est-elle unique ?
61
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Exercice 11. 1) Soit, dans un espace vectoriel euclidien de dimension 3, s une réflexion
vectorielle de plan P , r une rotation vectorielle d’axe D et u un vecteur directeur de
D. Montrer que si s ◦ r = r ◦ s, alors s(u) = ±u et r(P ) = P .
2) Donner une condition nécessaire et suffisante pour qu’une rotation vectorielle et
une réflexion vectorielle commutent.
62
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Exercice 15. On identifie, dans tout cet exercice, toute matrice réelle à n lignes et
p colonnes à l’application linéaire de Rp dans Rn qui lui est associée. On identifie
également tout vecteur de Rp à la matrice colonne de ses composantes.
1) Soit M une matrice à n lignes et p colonnes et X un vecteur de Rp . Exprimer
t t
X M M X en fonction de la norme euclidienne de M X.
2) Montrer que la matrice tM M est symétrique positive.
3) Comparer les noyaux, puis les rangs, de M et tM M .
4) Montrer que tM M est définie positive si et seulement si les vecteurs colonnes de
M sont linéairement indépendants.
de sa matrice de Gram.
1) Soit (e1 , . . . , en ) une base orthonormale de E et M la matrice des vecteurs
(v1 , . . . , vp ) dans cette base. Montrer que Gram(v1 , . . . , vp ) = tM M . En déduire que
G(v1 , . . . , vp ) ≥ 0.
2) Montrer que les vecteurs v1 , . . . , vp sont linéairement indépendants si et seulement
si G(v1 , . . . , vp ) > 0.
3) Soient a ∈ E, F un sous-espace vectoriel de E et (w1 , . . . , wp ) une base (non
nécessairement orthonormée) de F . Montrer que la distance d(a, F ) de a au sous-espace
vectoriel F est donnée par :
G(a, w1 , . . . , wp )
d(a, F )2 = .
G(w1 , . . . , wp )
63
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α + β + γ ≤ 2π, α ≤ β + γ, β ≤ γ + α, γ ≤α+β .
Exercice 17. Soit E un espace vectoriel euclidien de dimension n, (v1 , . . . , vn ) une base
de E, G la matrice de Gram de la famille (v1 , . . . , vn ), f un endomorphisme de E de
matrice A dans la base (v1 , . . . , vn ).
1) Exprimer en fonction de A et de G la matrice de l’endomorphisme adjoint f ∗ de
f dans la base (v1 , . . . , vn ).
2) Montrer que f est symétrique si et seulement si GA = tAG.
Exercice 19. 1) Montrer que toute matrice symétrique positive A (i.e. vérifiant tX A X ≥
0 pour tout X) possède une racine carrée symétrique positive (i.e. une matrice A1 sy-
métrique positive vérifiant A21 = A).
2) En déduire que toute matrice symétrique positive d’ordre n est la matrice de
Gram d’une famille de n vecteurs.
64
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Exercice 21. Soit A ∈ M3 (R) une matrice symétrique définie positive et V l’ellipsoïde
plein
V = {(x1 , x2 , x3 ) ∈ R3 |t XAX ≤ 1}
où X = t(x1 , x2 , x3 ). Exprimer en fonction des valeurs propres de A le rayon R de la
plus petite boule de centre l’origine contenant V et le rayon r de la plus grande boule
de centre l’origine contenue dans V .
kAU − V k = min{kAW − V k | W ∈ Rm } .
65
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Exercice 23. Soient B et C deux points d’un espace affine euclidien E et b et c deux
réels positifs vérifiant b + c = BC. Montrer qu’il existe un et un seul point A de E
vérifiant AB = c et AC = b et que ce point appartient au segment [BC]. En particulier
1
le milieu I de BC est l’unique point de E vérifiant IB = IC = BC.
2
Exercice 24. Fonction scalaire de Leibniz
Soit (Ai , λi )i=1,...,n un système de points pondérés d’un espace affine euclidien E.
n
λi M A2i .
P
On définit une fonction ϕ de E dans R par ϕ(M ) =
n
i=1
n
λi 6= 0. Montrer que ϕ(M ) = λi M G2 + ϕ(G), où G est le
P P
1) On suppose
i=1 i=1
barycentre du système pondéré (Ai , λi )i=1,...,n .
En particulier, si I est le milieu d’un segment AB, on obtient l’identité de la médiane :
AB 2
M A2 + M B 2 = 2M I 2 + 2AI 2 = 2M I 2 + .
2
n −−→
λi = 0. Montrer que ϕ(M ) = 2M N · ~u + ϕ(N ) pour tout couple
P
2) On suppose
i=1
n
P −−→
(M, N ) de points de E, où le vecteur ~u = λi N Ai ne dépend pas du point N .
i=1
3) Application : Soient A et B deux points d’un plan affine euclidien E et k un réel
non nul. Déterminer l’ensemble des points M de E vérifiant M A2 + M B 2 = k (resp.
MA
M A2 − M B 2 = k, = k).
MB
Exercice 25. Le plan est rapporté à un repère orthonormé . Donner l’expression en
coordonnées de la projection orthogonale sur la droite D d’équation x + 2y + 3 = 0,
puis de la symétrie orthogonale par rapport à cette même droite.
66
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Exercice 27. L’espace est rapporté à un repère orthonormé. Donner des équations de
la perpendiculaire commune aux droites D1 d’équations
x + y −z−1=0
2x + y + z = 0
Exercice 28. Montrer qu’un point d’un espace affine euclidien E est uniquement dé-
terminé par ses distances aux points d’un repère affine, i.e. que si (A0 , A1 , . . . , An ) est
un repère affine de E, l’application M 7→ (M A0 , M A1 , . . . , M An ) de E dans Rn+1 est
injective.
Exercice 29. Soit E un espace affine euclidien et p la projection affine sur un sous-
espace affine F de E dans la direction d’un sous-espace affine G. Montrer que p est
1-lipschitzienne (i.e. vérifie p(M )p(N ) ≤ M N pour tout couple (M, N ) de points de
→
− →
−
E) si et seulement si p est une projection orthogonale (i.e. si et seulement si F et G
→
−
sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires orthogonaux de E ).
Exercice 30. L’espace affine euclidien de dimension 3 est rapporté à un repère or-
thonormé. Donner une condition nécessaire et suffisante pour que deux plans P et
P 0 d’équations respectives ax + by + cz + d = 0 et a0 x + b0 y + c0 z + d0 = 0 soient
perpendiculaires.
Exercice 31. Montrer que deux droites orthogonales de l’espace affine euclidien de
dimension 3 se projettent orthogonalement sur un plan P en deux droites orthogonales
si et seulement si l’une de ces droites est parallèle à P , l’autre n’étant pas orthogonale
à P.
Exercice 32. Soit, dans l’espace rapporté à un repère orthonormé, D1 la droite d’équa-
tions
x + 4y + z − 12 = 0, 2x + 2y − z − 9 = 0
et D2 la droite définie par le point B de coordonnées (2, 1, 4) et le vecteur directeur ~v2
de composantes (1, −1, 1).
1) Donner un vecteur directeur de D1 .
2) Donner un vecteur directeur de la perpendiculaire commune ∆ à D1 et D2 .
3) Donner une équation cartésienne du plan Q1 défini par D1 et ∆.
4) Donner une équation cartésienne du plan Q2 défini par D2 et ∆.
5) Donner les coordonnées des pieds de la perpendiculaire commune ∆.
6) Calculer la distance de la droite D1 à la droite D2 .
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Exercice 33. Dans l’espace affine euclidien de dimension 3 rapporté à un repère or-
thonormé d’origine O, on considère les trois points A(a, 0, 0), B(0, b, 0), C(0, 0, c), avec
abc 6= 0.
1) Ecrire l’équation du plan (ABC). Donner un vecteur normal à ce plan.
2) Montrer que le projeté orthogonal H de O sur le plan (ABC) est l’orthocentre
du triangle ABC.
3) Ecrire l’équation de la sphère circonscrite au tétraèdre OABC. Déterminer son
−→ −→
rayon et les coordonnées de son centre Ω. Comparer les vecteurs OΩ et OG, où G est
l’isobarycentre des sommets du tétraèdre.
Exercice 34. Soit ABCD un tétraèdre non aplati de l’espace affine euclidien de di-
mension 3. Montrer qu’il existe une sphère et une seule passant par les 4 points A, B,
C et D. Cette sphère est appelée sphère circonscrite au tétraèdre.
Exercice 35. Dans l’espace rapporté à un repère orthonormé, on considère les deux
sphères S1 et S2 d’équations respectives :
x2 + y 2 + z 2 − 2x + 4y − 6z − 11 = 0
et
x2 + y 2 + z 2 − 6x − 4z + 9 = 0 .
1) Donner pour chacune de ces sphères les coordonnées de son centre et son rayon.
2) Montrer que S1 et S2 sont tangentes. Donner les coordonnées de leur point de
contact et l’équation de leur plan tangent en ce point.
3) Montrer qu’il existe exactement deux homothéties transformant S1 en S2 . Donner
pour chacune de ces homothéties son rapport et les coordonnées de son centre.
Exercice 36. Soient, dans le plan affine euclidien rapporté à un repère orthonormé
(O,~i, ~j), D et D0 deux droites sécantes d’équations respectives ax + by + c = 0 et
a0 x + b0 y + c0 = 0. Ecrire l’équation de la réunion des deux bissectrices de ces droites.
Exercice 37. Soient P et P 0 deux plans de l’espace affine euclidien E de dimension 3
d’équations respectives ax + by + cz + d = 0 et a0 x + b0 y + c0 z + d0 = 0 dans un repère
orthonormé. Déterminer l’ensemble des points M de E équidistants de P et P 0 .
Exercice 38. Montrer que, dans le plan affine euclidien rapporté à un repère ortho-
normé, la tangente en M0 (x0 , y0 ) au cercle d’équation x2 + y 2 − 2ax − 2by + c = 0 a
pour équation x0 x + y0 y − a(x + x0 ) − b(y + y0 ) + c = 0.
Exercice 39. Montrer que par tout point M du plan extérieur à un cercle C de centre
O on peut mener deux tangentes à C et que ces tangentes sont symétriques par rapport
à la droite OM . Donner une construction de ces tangentes.
Exercice 40. Ecrire l’équation de l’axe radical de deux cercles donnés par leurs équa-
tions cartésiennes en repère orthonormé x2 + y 2 − 2ax − 2by + c = 0 et x2 + y 2 − 2a0 x −
2b0 y + c0 = 0. Vérifier que cet axe radical est perpendiculaire à la droite des centres.
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3) Montrer que si deux des trois couples d’arêtes opposées d’un tétraèdre sont
constitués de droites orthogonales, le troisième couple l’est aussi.
Exercice 49. Tétraèdres orthocentriques
1) Soit, dans l’espace affine euclidien de dimension 3, ABCD un tétraèdre non
aplati et A1 , B1 , C1 , D1 les projetés orthogonaux des sommets A, B, C, D sur les
faces opposées (les droites (AA1 ), (BB1 ), (CC1 ), (DD1 ) sont appelées hauteurs du
tétraèdre).
Démontrer l’équivalence des deux propriétés :
(i) les droites (AB) et (CD) sont orthogonales ;
(ii) les droites (AA1 ) et (BB1 ) sont sécantes.
2) Montrer que les quatre hauteurs d’un tétraèdre sont concourantes si et seulement
si toute arête de ce tétraèdre est orthogonale à l’arête opposée. Un tel tétraèdre est dit
orthocentrique.
3) Montrer qu’un tétraèdre régulier est orthocentrique. Donner un exemple de té-
traèdre orthocentrique qui n’est pas régulier.
Exercice 50. Cercle d’Euler
Soit dans le plan affine euclidien ABC un triangle non aplati, G son centre de
gravité, H son orthocentre, A0 , B 0 , C 0 les milieux des côtés BC, CA et AB, Γ le cercle
circonscrit au triangle ABC et O son centre.
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Soit ABC un triangle, P , Q, R les points de contact du cercle exinscrit dans l’angle
en A avec les côtés (BC), (CA) et (AB). Montrer que la somme AQ + AR est égale
au périmètre du triangle ABC. En déduire le théorème des trois tangentes : soit A un
point extérieur à un cercle Γ, (AQ) et (AR) les deux tangentes menées de A à Γ, P
_
un point de l’arc QR du cercle Γ situé du côté de A, B et C les points d’intersection
de la tangente en P à Γ avec les droites (AR) et (AQ) ; alors le périmètre du triangle
ABC ne dépend pas de P .
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Exercice 55. Montrer qu’un déplacement du plan qui admet deux points fixes distincts
est l’identité. Que peut-on dire d’un antidéplacement du plan qui admet deux points
fixes distincts ? d’une isométrie plane qui admet deux points fixes distincts ?
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Exercice 56. Soit (A, B) et (A0 , B 0 ) deux couples de points distincts du plan affine
euclidien vérifiant AB = A0 B 0 . Montrer qu’il existe un et seul déplacement f (resp.
un et un seul antidéplacement g) du plan vérifiant A0 = f (A) et B 0 = f (B) (resp.
A0 = g(A) et B 0 = g(B)). Construire géométriquement les éléments caractéristiques de
f et de g.
Exercice 58. Soit ABC un triangle, R le rayon de son cercle circonscrit, S son aire.
On note H le pied de la hauteur issue de A et D le point diamétralement opposé à A
sur le cercle circonscrit à ABC.
1) Montrer que les triangles AHC et ABD sont semblables.
2) En déduire la relation AB × BC × CA = 4 R S.
Exercice 60. Soit D une droite du plan affine euclidien et P et Q deux points du
plan situés d’un même côté de cette droite. Déterminer le point I de la droite D qui
minimise la somme P I + IQ.
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problème, alors les côtés du triangle ABC sont les bissectrices extérieures du triangle
P QR. En déduire que les points P , Q, R sont les pieds des hauteurs du triangle ABC.
2) Soit P le pied de la hauteur issue de A dans le triangle ABC, P1 et P2 les
symétriques de P par rapport à AB et AC. Montrer que les points P1 , R, Q et P2 sont
alignés et que le périmètre du triangle P QR est égal à P1 P2 . Exprimer ce périmètre
en fonction de AP et de l’angle en A du triangle ABC. En déduire que le problème de
minimisation admet une solution unique donnée par les pieds des hauteurs.
Exercice 63. L’espace affine euclidien E de dimension 3 est rapporté à un repère or-
thonormé. Déterminer la nature géométrique de la transformation f de E qui à un
point M de coordonnées (x, y, z) associe le point M 0 de coordonnées (x0 , y 0 , z 0 ) définies
par : √ √
0 x + y − 2z − 3 + 2
x =
√2 √
x + y + 2 z − 1 − 2
0
y =
√ √ 2 √
2 x − 2 y + 2 + 2
0
z =
2
(on précisera les éléments caractéristiques de cette transformation).
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Exercice 64. L’espace affine euclidien E de dimension 3 est rapporté à un repère or-
thonormé. Déterminer la nature géométrique de la transformation de E qui à un point
M de coordonnées (x, y, z) associe le point M 0 de coordonnées (x0 , y 0 , z 0 ) définies par :
x − 2y − 2z − 1
x0 =
3
−2x + y − 2z + 5
0
y =
3
−2x − 2y + z + 2
z 0 =
3
(on précisera les éléments caractéristiques de cette transformation).
Exercice 65. Soit E un espace affine euclidien de dimension 3, (O,~i, ~j, ~k) un repère
−→ −−→ −→
orthonormé de E, A, B, C les points de E définis par OA = ~i, OB = ~j, OC = ~k.
Déterminer le groupe G des isométries de E laissant globalement invariant l’ensemble
{O, A, B, C}. Préciser la nature géométrique des éléments de G et écrire les matrices
→
−
de leurs parties linéaires dans la base (~i, ~j, ~k) de E . Montrer que G est isomorphe au
groupe des permutations de trois éléments.
Exercice 66. Soit E un espace affine euclidien de dimension 3, ~i, ~j, ~k une base ortho-
normée de l’espace vectoriel E ~ associé, A et B deux points de E vérifiant − →
AB = ~k. On
note D1 la droite de vecteur directeur ~i passant par A, D2 la droite de vecteur directeur
~j passant par B, et, pour i = 1, 2, si le retournement d’axe Di .
1) Écrire les matrices des parties linéaires de s1 , s2 , s2 ◦ s1 et s1 ◦ s2 dans la base
(~i, ~j, ~k).
2) Montrer que f = s2 ◦ s1 est un vissage dont on précisera l’axe et le vecteur.
3) Calculer f 2 . Déterminer les images f (A) et f (B) de A et B par f .
4) Soit G le sous-groupe du groupe des isométries de E engendré par s1 et s2 .
Montrer qu’il existe une droite de E globalement invariante par tout élément de G.
5) Décrire géométriquement tous les éléments de G.
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(le produit des longueurs des diagonales d’un quadrilatère est inférieur à la somme des
produits des longueurs des côtés opposés).
2) Montrer qu’on a égalité dans (∗) si et seulement si les quatre points A, B, C, D
sont cocycliques ou alignés dans cet ordre.
Exercice 78. Montrer que toute application linéaire non nulle d’un espace vectoriel
euclidien dans lui-même qui préserve l’orthogonalité est une similitude.
Exercice 79. Donner une condition nécessaire et suffisante sur les affixes a, b, c de trois
points A, B, C du plan complexe pour que le triangle ABC soit équilatéral.
Exercice 81. À l’extérieur d’un triangle ABC, on construit trois carrés de bases les
côtés et de centres P , Q, R. Montrer que les segments [AP ] et [QR] (resp. [BQ] et [RP ],
[CR] et [P Q]) sont orthogonaux et de même longueur. En déduire que les droites (AP ),
(BQ) et (CR) sont concourantes.
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2.3 QCM
Donnez-vous une heure pour répondre à ce questionnaire. Les 10 questions sont
indépendantes. Pour chaque question 5 affirmations sont proposées, parmi lesquelles 2
sont vraies et 3 sont fausses. Pour chaque question, cochez les 2 affirmations que vous
pensez vraies. Chaque question pour laquelle les 2 affirmations vraies sont cochées
rapporte 2 points.
Question 1. Soit E un espace vectoriel euclidien, A une partie non vide quelconque de
E, A⊥ son orthogonal.
A A = {0} si et seulement si A⊥ = E.
B (A⊥ )⊥ = A.
C A = E si et seulement si A⊥ = {0}.
D Si A est un sous-espace vectoriel de E, alors dim(A) = dim(A⊥ ).
E (A⊥ )⊥ = A si et seulement si A est un sous-espace vectoriel de E.
Question 2. Soit n ≥ 2 un entier et A une matrice carrée d’ordre n à coefficients réels.
A A est orthogonale si et seulement si det(A) = ±1.
B Si A est orthogonale, alors det(A) = 1.
C Si A est orthogonale, ses vecteurs lignes sont deux à deux orthogonaux.
D Si tA est orthogonale, alors A est orthogonale.
E Si les vecteurs colonnes de A sont deux à deux orthogonaux, alors A est ortho-
gonale.
Question 3. Soit E un espace vectoriel euclidien, (e1 , . . . , en ) une base orthonormée
de E, (v1 , . . . , vn ) une base quelconque de E, (e01 , . . . , e0n ) la base orthonormée de E
obtenue à partir de la base (v1 , . . . , vn ) par le procédé d’orthonormalisation de Gram-
Schmidt, P la matrice de passage de la base (e1 , . . . , en ) à la base (v1 , . . . , vn ), Q la
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0 0 1
0 1 1
B B = 1 0 0 ;
0 1 0
2 √0 √ 0
1
C C = 0 √2 √2;
2
0 2 − 2
0 0 1
D D = −1 0 0 ;
0 −1 0
−2 −1 2
1
E E= 2 −2 1.
3
1 2 2
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2.4 Devoir
Essayez de bien rédiger vos réponses, sans vous reporter ni au cours, ni au corrigé. Si
vous souhaitez vous évaluer, donnez-vous deux heures ; puis comparez vos réponses avec
le corrigé et comptez un point pour chaque question à laquelle vous aurez correctement
répondu.
Questions de cours :
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et
a2+ a02 + a002 = b2 + b02 + b002 = c2 + c02 + c002 = 1
(P2 )
ab + a0 b0 + a00 b00 = bc + b0 c0 + b00 c00 = ac + a0 c0 + a00 c00 = 0 .
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A⊥ = {u ∈ E | hu, xi = 0 ∀x ∈ A} .
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hx, f (x)i
λmax = sup = sup hx, f (x)i .
x6=0 kxk2 kxk=1
resp.
hx, f (x)i
λmin = inf = inf hx, f (x)i .
x6=0 kxk2 kxk=1
a b c
4. Soit A la matrice A = a b0 c0 . Les relations P1 (resp. P2 ) expriment que
0
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De même, le point K est le barycentre du système pondéré [(A, 1), (B, k)] et on
a, pour tout point M de E :
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
M A + k M B = (M K + KA) + k(M K + KB) = (1 + k)M K .
−−→ −−→ −−→ −−→
3. L’orthogonalité des vecteurs M A − k M B et M A + k M B équivaut donc à l’or-
−−→ −−→
thogonalité des vecteurs M J et M K. Un point M de E appartient à Γ si et
seulement si ces vecteurs sont orthogonaux, on en déduit que Γ est le cercle de
diamètre [JK]. Son centre est le milieu de ce segment et appartient donc à la
droite (AB), puisque ces deux points sont situés sur cette droite (K appartient
au segment [AB] et J au complémentaire de ce segment dans la droite).
4. Le barycentre du système pondéré [(A, 1), (B, −k 2 )] est bien défini puisque 1 −
k 2 6= 0. On a :
−−→ −→ −−→ −−→
M A2 − k 2 M B 2 = (M G + GA)2 − k 2 (M G + GB)2
−−→ −→ −−→ −−→
= M G2 + 2 M G · GA + GA2 − k 2 (M G2 + 2 M G · GB + GB 2 )
= (1 − k 2 ) M G2 + GA2 − k 2 GB 2
−→ −−→
puisque GA − k 2 GB = ~0.
Un point M de E appartient à Γ si et seulement si M A2 − k 2 M B 2 = 0, i.e. si et
seulement si
k 2 GB 2 − GA2
M G2 =
1 − k2
ce qui montre que Γ est un cercle de centre G (Γ n’est pas vide puisqu’il contient
les deux points J et K). On pouvait vérifier directement que G est le milieu du
segment [JK], cette propriété découle aussi des deux dernières questions.
−
→ −→
5. La puissance pΓ (I) du milieu I de [AB] par rapport au cercle Γ est égale à IJ · IK,
puisque la droite (AB) coupe le cercle Γ en J et K.
En faisant M = I dans le résultat de la question 2, on obtient les relations
−
→ − → −→
(1 − k) IJ = IA − k IB
−→ − → −→
(1 + k) IK = IA + k IB .
Il en résulte
−
→ −→ −
→ −→ −→ −→
(1 − k 2 ) IJ · IK = (IA − k IB) · (IA + k IB)
= IA2 − k 2 IB 2
= (1 − k 2 ) IA2
puisque IA = IB, d’où pΓ (I) = IA2 , ce qui montre que le cercle Γ et le cercle de
diamètre [AB] sont orthogonaux.
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Exercice 2 :
1. L’isobarycentre O des sommets A, B, C, D du tétraèdre est fixe par tout élément
de G, puisqu’une isométrie est une transformation affine et qu’une transformation
affine conserve les barycentres.
2. Tout élément de G permute les sommets du tétraèdre et induit donc une permu-
tation de l’ensemble {A, B, C, D}. L’application ϕ qui associe à tout élément de
G sa restriction à l’ensemble {A, B, C, D} est un homomorphisme du groupe G
dans le groupe S des permutations de ces sommets. Cet homorphisme est injec-
tif, puisque (A, B, C, D) constitue un repère affine de E et qu’une transformation
affine est entièrement déterminée par les images des points d’un repère affine.
3. Le tétraèdre ABCD étant régulier, on a CA = CB et DA = DB, ce qui montre
que C et D appartiennent au plan médiateur du segment [AB]. Le milieu I de
[AB] appartient également à ce plan. Les trois points C, D, I ne sont pas alignés
et déterminent donc un plan, qui est le plan médiateur de [AB]. Ce plan est
perpendiculaire en I à la droite (AB) et la symétrie orthogonale par rapport à
ce plan échange les points A et B. Elle laisse fixe les points C et D et a donc
comme image par ϕ la transposition échangeant A et B.
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4. En procédant de même avec les autres arêtes du tétraèdre, on voit que G contient
6 réflexions de plans les plans médiateurs des 6 arêtes, dont les images par ϕ sont
les 6 transpositions que contient le groupe S. Ces transpositions engendrent le
groupe S. Comme l’image ϕ(G) du groupe G par l’homomorphisme de groupes
ϕ est un sous-groupe de S, cette image est égale à S. L’homomorphisme ϕ est
donc surjectif ; comme il est injectif, c’est un isomorphisme de G sur S.
5. Il en résulte que G, étant en bijection avec S, a même cardinal que S, i.e. 4 !=24.
G est réunion disjointe de G+ et de G− et ces deux ensembles ont le même
nombre d’éléments : en effet G− n’est pas vide, puisqu’il contient les 6 réflexions
précédemment trouvées et l’application g 7→ s ◦ g, où s est l’une quelconque de
ces réflexions, est une bijection de G+ sur G− . Il en résulte que G+ et G− ont
tous deux 12 éléments.
6. Les éléments de G+ autres que l’identité sont des déplacements de E ayant un
point fixe O, donc des rotations d’axes passant par O. Pour chaque sommet
du tétraèdre, la perpendiculaire à la face opposée à ce sommet passant par ce
sommet rencontre la face opposée au centre de gravité de cette face. Les rotations
2π
d’angles ± autour de cet axe appartiennent donc à G. Leurs images par ϕ sont
3
les 8 cycles de longueur 3 que contient S. Par ailleurs, les demi-tours d’axes les
bimédianes du tétraèdres (droites joigant les milieux de deux arêtes opposées)
appartiennent à G, puisque ces bimédianes sont perpendiculaires aux arêtes dont
elles joignent les milieux (par exemple si J est le milieu de [CD], la droite (IJ)
est incluse à la fois dans le plan médiateur de [AB] et dans le plan médiateur de
[CD]). On obtient ainsi 3 demi-tours d’axes les 3 bimédianes, dont les images par
ϕ sont les 3 produits de deux transpositions de supports disjoints que contient S.
Le groupe G+ des déplacements conservant le tétraèdre contient donc 8 éléments
d’ordre 3, 3 éléments d’ordre 2 et un élément d’ordre 1 (l’identité).
7. On a déjà vu que G− contenait 6 réflexions de plans les plans médiateurs des
arêtes du tétraèdre. L’image par ϕ d’une réflexion est un élément d’ordre 2 de S,
c’est-à-dire une transposition ou un produit de deux transpositions de supports
disjoints. G ne peut donc contenir d’autre réflexions que les 6 déjà trouvées. Les
autres éléments de G sont donc des antirotations d’axes et de plans passant par
O. Ils ont pour images par ϕ les 6 permutations circulaires des quatre sommets et
sont donc d’ordre 4 dans G. Si s ◦ r = r ◦ s est la décomposition canonique d’une
telle antirotation, avec s une réflexion et r une rotation d’axe perpendiculaire au
plan de la réflexion, (s ◦ r)2 = r2 doit être un élément d’ordre 2 de G+ , i.e. un
des trois demi-tours d’axes les bimédianes. La rotation r a donc pour axe une
π
bimédiane et pour angle ± et le plan de s est le plan perpendiculaire en O à
2
cette bimédiane, i.e. le plan médiateur du segment joignant les milieux de deux
arêtes opposées (ce plan contient les milieux des 4 autres arêtes).
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3 Compléments
3.1 Constructions à la règle et au compas
Pendant des siècles, les Éléments d’Euclide ont été le livre de référence en géométrie.
Ce traité, écrit vers 300 avant J.-C., constitue la première tentative connue d’une
présentation axiomatique de la géométrie. Toutes les constructions y sont effectuées à
la règle et au compas et les problèmes de construction à la règle et au compas sont restés
longtemps au cœur des problèmes de la géométrie classique, en raison non seulement
de la simplicité de ces instruments, mais aussi de la pureté mathématique des objets
qu’ils permettent de construire, les droites et les cercles.
Très vite cependant, les grecs se sont aperçus de la difficulté de tracer certaines
figures au seul moyen de ces seuls instruments. Trois problèmes classiques de la géo-
métrie grecque sont ainsi restés célèbres : celui de la quadrature du cercle, dont le
nom est passé dans le langage courant pour désigner une tâche impossible, celui de la
duplication du cube, et celui de la trisection de l’angle.
Le premier consiste à construire √ un carré de même aire qu’un disque donné (au-
trement dit à construire le nombre π), le second à construire l’arête√d’un cube de
volume double d’un cube donné (autrement dit à construire le nombre 3 2), et le der-
nier à diviser en trois angles égaux un angle donné, toutes ces constructions devant
s’effectuer à la règle et au compas seuls.
Précisons ce qu’on entend par construction à la règle et au compas : il s’agir de
construire, à partir d’un certain nombre de points donnés, d’autres points au moyen
d’une règle non graduée et d’un compas fixe (il est impossible de reporter des distances
au moyen d’un tel compas, la seule opération possible est de tracer un cercle de centre
déjà construit passant par un point déjà construit).
Un autre problème classique est celui de la construction des polygones réguliers. Il
est facile de construire à la règle et au compas un triangle équilatéral ou un carré, et,
par suite, les polygones réguliers à 6, 12, 8, 16, . . . côtés (comme la construction des
bissectrices se fait aisément à la règle et au compas, si on sait construire un polygone
régulier à n côtés, on sait construire les polygones réguliers à 2a n côtés pour tout
entier a). Pour le pentagone régulier, c’est un peu plus difficile, mais la construction
figurait déjà dans les Éléments. Le problème de la construction de l’heptagone (polygone
régulier à 7 côtés) a tenu longtemps les géomètres en échec et les grecs avaient sans
doute déjà pressenti l’impossibilité de sa construction.
Mais la démonstration de l’impossibilité de ces constructions nécessitait l’introduc-
tion d’outils mathématiques nouveaux, des outils issus de l’algèbre, en particulier la
théorie des corps, outils qui ne se sont développés qu’au début du XIXième siècle.
Il fallut en effet attendre plus de vingt siècles pour que C. F. Gauss (1777-1855)
démontre, en 1796, alors qu’il était âgé de 18 ans et encore étudiant à l’Université de
Göttingen, que l’on pouvait construire à la règle et au compas un polygone régulier à 17
côtés. Quelques années à peine plus tard, en 1801, il énonce dans son livre Disquisitiones
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n = 2r p1 . . . ps
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Démontrer la possibilité d’une telle construction est une chose, la réaliser en pra-
tique n’est pas forcément aussi simple (essayez déjà de construire par vous-mêmes au
compas seul le milieu d’un segment . . .). On attribue souvent à Napoléon le problème
de construire au compas seul le centre d’un cercle donné.
Quant aux constructions à la règle seule, on constate immédiatement qu’il n’est
pas possible de construire grand-chose si on ne se donne pas un nombre suffisant de
points au départ (si on part des seuls sommets d’un triangle, on ne peut pas construire
d’autres points). On démontre en fait le résultat suivant :
Proposition 81. Si on se donne les quatre points du plan de coordonnées (1, 0), (0, 1),
(0, 2) et (2, 0), les points constructibles à la règle seule sont exactement les points du
plan dont les deux coordonnées sont rationnelles.
Pour aller plus loin, il faut se donner plus de points au départ. On a en particulier
le théorème de Poncelet-Steiner :
Théorème 6. Tout point constructible à la règle et au compas peut être construit à la
règle seule à condition que soit donné dans le plan un cercle et son centre.
... P P P P P ...
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P P
... P P P ...
... B B B B B ...
... A A A A A ...
... S S S S S ...
A A
... A A A ...
... H H H H H ...
De même, on appelle groupe de pavage (en anglais : wallpaper group) ou groupe cris-
tallographique du plan un groupe d’isométries planes qui laisse invariant un réseau (i.e.
un sous-groupe additif de R2 engendré par deux vecteurs linéairement indépendants)
et contient deux translations de vecteurs linéairement indépendants.
Étant donné un tel groupe, on montre en effet qu’il existe un polygone plein (un
pavé de base) tel que ses images par tous les éléments du groupe recouvrent le plan
sans se chevaucher.
On montre qu’il y a 17 types de groupes de pavage. La plupart de ces groupes étaient
connus depuis fort longtemps de manière empirique par les mosaïstes et les décorateurs.
On peut ainsi en retrouver un grand nombre dans les mosaïques ornant l’Alhambra de
Grenade (la discussion est encore ouverte parmi les historiens pour savoir si ces dix-sept
groupes y sont effectivement tous représentés).
Vous pouvez télécharger aux adresses suivantes des logiciels libres vous permettant
de réaliser vous-mêmes vos propres pavages ou vos propres frises :
http://www.geom.uiuc.edu/java/Kali/welcome.html
http://www.morenaments.de/
La classification complète de ces groupes est un peu fastidieuse. Une des premières
étapes dans cette classification consiste à montrer que les seules rotations pouvant
appartenir à un tel groupe sont d’ordre 2, 3, 4 ou 6 (i.e. ont pour angle un multiple de
π/2 ou π/3). En particulier, un tel groupe ne peut contenir une rotation d’angle 2π/5.
Il existe cependant des pavages du plan invariants par une rotation d’ordre 5, mais
ces pavages ne sont pas périodiques. Les plus connus sont les pavages de Penrose (Roger
Penrose, né en 1931, est un physicien et mathématicien britannique), dont certains sont
représentés ci-dessous. Conçus au départ comme de simples jeux de l’esprit, ils sont
apparus par la suite comme un modèle possible des quasi-cristaux après la découverte
de ces derniers par les physiciens en 1984.
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(p − 2)π
q < 2π
p
soit encore qp − 2q − 2p < 0 ou (p − 2)(q − 2) < 4, puisque les angles d’un polygone
(p − 2)π
régulier convexe à p côtés ont tous pour mesure . Il en résulte facilement que
p
les faces ne peuvent être que des triangles équilatéraux, des carrés ou des pentagones
réguliers.
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Une autre démonstration repose sur la formule d’Euler pour les polyèdres convexes :
si on note s le nombre de sommets, a le nombre d’arêtes et f le nombre de faces d’un tel
polyèdre, Euler a remarqué que s − a + f = 2 pour tout polyèdre convexe de l’espace.
Chaque arête est commune à 2 faces et relie 2 sommets. On obtient ainsi, en comp-
tant de deux manières le nombre d’arêtes, les relations
2a = pf = qs .
Solide s a f
Tétraèdre 4 6 4
Cube 8 12 6
Octaèdre 6 12 8
Dodécaèdre 20 30 12
Icosaèdre 12 30 20
Une fois démontré qu’il ne peut exister plus de 5 types de polyèdres réguliers, il
faut encore les construire. C’est élémentaire pour le cube, le tétraèdre et l’octaèdre, un
peu moins pour le dodécaèdre et l’icosaèdre.
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On remarque que p et q jouent des rôles symétriques dans les formules précédentes,
ainsi que s et f . Géométriquement, cette remarque s’interprète de la façon suivante :
les centres des faces d’un de ces polyèdres réguliers sont les sommets d’un autre poly-
èdre régulier, et en réitérant l’opération on retombe sur un polyèdre homothétique au
polyèdre de départ. On obtient ainsi une dualité entre les polyèdres réguliers, le cube
étant dual de l’octaèdre et l’icosaèdre du dodécaèdre, le tétraèdre étant quant à lui son
propre dual.
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géométrie non-euclidienne satisfaisant ce premier axiome (mais pas celui des parallèles)
en identifiant les points diamétralement opposés (nous ne développerons pas ici cette
construction).
On peut étudier en géométrie sphérique la plupart des problèmes de la géométrie
euclidienne plane classique, à commencer par ceux concernant les triangles. On appelle,
sur une sphère, triangle sphérique la figure formée par trois points de la sphère (les
sommets), les côtés étant les géodésiques joignant ces points. Les angles d’un triangle
sphérique sont les angles formés par les tangentes à ses côtés en ses sommets. Les
triangles sphériques ont cependant des propriétés bien différentes des triangles usuels
de la géométrie plane.
En premier lieu, en géométrie euclidienne plane, la somme des angles d’un triangle
est toujours égale à π. En géométrie sphérique, cette somme peut varier : elle est
toujours supérieure ou égale à π, et la différence entre cette somme et π est l’aire du
triangle (en supposant que la sphère est de rayon unité). L’aire d’un triangle sphérique
est donc complètement déterminée par ses angles.
C’est la formule de Girard (Albert Girard, 1595-1632, mathématicien français ayant
travaillé principalement aux Pays-Bas) :
Proposition 82. L’aire d’un triangle sphérique ABC d’angles α, β, γ d’une sphère
de rayon 1 est donnée par
aire(ABC) = α + β + γ − π .
−→ −−→ −→
En particulier, si le repère (O, OA, OB, OC) est orthonormal, les trois angles α, β,
γ du triangle sphérique ABC sont droits. Il en résulte que l’aire d’un triangle sphérique
trirectangle est égale à π/2, ce qui était immédiat, puisque la sphère est réunion de 8
triangles sphériques isométriques au précédent et que son aire totale est 4π.
Pour démontrer cette formule, on commence par remarquer que l’aire d’un fuseau de
la sphère unité d’angles α est égale à 2απ (un fuseau d’une sphère est une des portions
de cette sphère délimitées par deux demi-grands cercles de mêmes extrémités) : en effet
cette aire est proportionnelle à α et pour α = 2π, c’est l’aire totale de la sphère.
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On construit alors à partir d’un triangle sphérique ABC trois fuseaux de sommets
A, B, C (voir figures). Ces fuseaux recouvrent la réunion d’une demi-sphère et du tri-
angle symétrique de ABC par rapport au centre de la sphère ; de plus le triangle ABC
lui-même est recouvert deux fois, si bien qu’on obtient la formule 2π+2S = 2α+2β +2γ
(où S est l’aire du triangle sphérique ABC), équivalente à la formule de Girard.
On peut également faire de la trigonométrie sur la sphère comme on en fait dans le
plan. Donnons simplement une formule qui relie les longueurs des côtés d’un triangle
sphérique aux mesures de ses angles (la longueur a du côté BC d’un triangle sphérique
ABC de la sphère unité est la mesure de l’angle au centre BOC)
\ :
3.5 Cartographie
Si on assimile la surface de la terre à une sphère (elle est en fait plus proche d’un
ellipsoïde légèrement aplati aux pôles), le problème de la cartographie est de représenter
tout ou partie du globe terrestre sur une surface plane. Or on peut montrer qu’il n’est
pas possible d’appliquer un domaine d’une sphère sur un plan sans déformation : on
ne peut conserver à la fois les distances, les aires, les angles. Il importe donc de faire
un choix.
Une projection est dite conforme si elle conserve les angles (en particulier, les pa-
rallèles et les méridiens se coupent à angle droit), équivalente si elle conserve les aires.
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Une projection quelconque ne conserve ni les aires, ni les angles, mais peut constituer
un bon compromis entre ces deux exigences.
On peut par ailleurs projeter directement la sphère sur un plan (en général un
plan tangent) ou sur une surface développable, c’est-à-dire une surface que l’on peut
développer sans déformation sur un plan (un cylindre ou un cône, en général tangent
ou presque à la sphère) et développer ensuite la figure obtenue. Le choix du centre et
du type de projection est également important. C’est ainsi que plusieurs milliers de
types de projection ont été développés par les géographes au cours du temps.
Si on veut représenter une petite surface du globe, le résultat diffère en général
peu, car la projection entraîne peu de distorsions. S’il s’agit par contre de représenter
une grande partie (voire la totalité : planisphère ou mappemonde) du globe terrestre,
les distorsions deviennent beaucoup plus importantes et des systèmes de projection
distincts mènent à des résultats radicalement différents.
Un des plus anciens systèmes de projection, encore utilisé de nos jours pour repré-
senter une grande partie du globe, est le système de Mercator, établi en 1569 par le
géographe flamand Gerardus Mercator (1512-1594).
L’idée était d’établir une représentation conforme de la terre, de sorte que les loxo-
dromies (courbes faisant un angle constant avec les méridiens) apparaissent sous forme
de droites. Ces trajets entre deux points, même s’ils ne sont pas les plus courts (les
trajets les plus courts sont, comme on l’a vu, les arcs de grands cercles, appelés ortho-
dromies en navigation), sont faciles à suivre par les navigateurs, puisqu’ils se font en
maintenant le cap constant. Par contre, la carte de Mercator ne respecte ni les distances,
ni les aires, si bien que les territoires ne sont pas représentés proportionnellement à leur
importance réelle.
Pour établir une carte en projection de Mercator, on commence par projeter le
surface de la terre sur un cylindre tangent le long de l’équateur, et on développe ensuite
ce cylindre en le découpant le long d’une génératrice. Les méridiens sont ainsi espacés
régulièrement, tandis que l’espace entre les parallèles croît à mesure que l’on s’approche
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des pôles (on ne représente en général pas toute la surface de la terre, mais on se limite
aux zones habitées).
Les formules exprimant les coordonnées (x, y) du point projeté en fonction de la
latitude θ et de la longitude ϕ d’un point de la terre sont alors
!!
θ π
x = ϕ, y = ln tan + .
2 4
Ces formules s’obtiennent en exprimant la conservation des angles (la dérivée de y par
1
rapport à θ est ).
cos θ
Naturellement, Mercator ne connaissait pas les logarithmes (la première table de
logarithmes a été publiée en 1614 par John Napier) et encore moins le calcul différentiel
(apparu seulement à la fin du XVIIième siècle avec les travaux de Newton et Leibniz).
Son approche était donc empirique, mais remarquablement précise.
M’
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2X 2Y X2 + Y 2 − 1
x= , y= , z= .
1 + X2 + Y 2 1 + X2 + Y 2 1 + X2 + Y 2
Ces formules permettent de montrer que l’image par p de tout cercle tracé sur la
sphère est une droite ou un cercle : plus précisément, c’est une droite si le cercle passe
par N et un cercle sinon.
Si on identifie le plan Oxy au corps des nombres complexes en associant à chaque
point son affixe, on obtient ainsi une bijection de la sphère privée du point N sur C.
Pour obtenir une bijection définie sur la sphère tout entière, on complète C par un
point à l’infini : en effet, quand un point M de la sphère s’approche de N , son image
p(M ) s’éloigne à l’infini.
Le plan complexe ainsi complété, noté Ĉ, est appelé sphère de Riemann et constitue
le cadre naturel pour étudier les homographies.
az + b
Une homographie est une application f : z 7→ où a, b, c, d sont des nombres
cz + d
complexes vérifiant ad − bc 6= 0 (sinon l’application serait constante). Cette application
définit, si c 6= 0, une bijection de C privé du point −d/c sur C privé du point a/c (si
c = 0, c’est une similitude directe). On la complète en une bijection de Ĉ sur Ĉ en
posant f (−d/c) = ∞ et f (∞) = a/c. Elle a la propriété de transformer une droite ou
un cercle en une droite ou un cercle.
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Cette formule rappelle celle donnant les coordonnées de l’image de M par la projection
de Mercator et ce n’est pas un hasard : en effet, si on échange les rôles de x et y dans
les formules donnant la projection de Mercator (ce qui revient à noter Ox l’axe vertical
et Oy l’axe horizontal) et si on note z = x + iy l’affixe du point (x, y), on obtient
Z = ez . La projection stéréographique comme la projection de Mercator sont en effet
des projections conformes (elles conservent les angles). Si on les restreint à la sphère
privée de ses deux pôles, elles définissent des bijections respectivement sur C∗ = C\{0}
et sur la bande {z | −π < Im(z) ≤ π} et la fonction exponentielle réalise précisément
une bijection conforme entre ces deux domaines de C.
Pour en savoir plus sur la projection stéréographique et sur d’autres sujets abordés
dans ces compléments (et sur bien d’autres choses encore), vous pouvez consulter le
site : http://www.dimensions-math.org/Dim_fr.htm qui vous fera voyager jusque
dans la quatrième dimension.
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