@ Getcha Job Typikon Décrypté
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Collection de recherche
du Service national de pastorale liturgique et sacramentelle
18
JOB GETCHA
LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Manuel de liturgie byzantine
Préface du
HIÉROMOINE MACAIRE DE SIMONOS PETRAS
Liturgie
2009
i5
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que ce soit, sans le consentement de l'auteur et de J'éditeur, est illi-
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LE
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Imprimé en France
ISBN 978-2-204-08901-2
ISSN 1151-7115
À mes étudiants.
PRÉFACE
« Nous ne savions plus si nous étions au ciel ou sur terre, car il n'y
a assurément nulle part une telle splendeur ou beauté sur terre. Nous
ne pouvons pas vous la décrire. La seule chose que l'on sache, c'est
que Dieu habite là parmi les hommes, et que leur office surpasse
tous les autres cultes. Nous ne pouvons oublier cette beauté. » C'est
ainsi que la Chronique des temps passés résume l'impression que
nous ont transmise les légats du prince Vladimir de Kiev de leur
participation à la liturgie à Sainte-Sophie de Constantinople et qui
fut le moment décisif de la conversion de la Russie kiévienne, il
y a mille vingt ans. Pour le christianisme orthodoxe, la doctrine
demeure encore aujourd'hui inséparable de la glorification de Dieu.
D'ailleurs, en grec, le terme «doxa» signifie à la fois doctrine
et glorification. L'Orthodoxie peut donc désigner tout autant la
doctrine véritable que la juste glorification de Dieu. Le Père Georges
Florovsky qualifie sans doute pour cela le christianisme de « religion
liturgique », « L'Église est », selon lui, « avant tout une communauté
priante. La liturgie vient d'abord, la discipline ensuite! ».
La liturgie byzantine, par sa beauté, sa richesse et sa
profondeur, ne cesse d'intriguer, d'inspirer et de passionner un
grand nombre de chrétiens aujourd'hui. Cependant, cet océan
de mystères demeure parfois incompréhensible et inaccessible.
Pour beaucoup, ceci s'explique du fait qu'il n'existe à ce jour que
très peu d'ouvrages accessibles et pratiquement aucun manuel
pouvant éclairer le néophyte ou le fidèle voulant se familiariser
de plus près avec le déroulement des offices de l'année liturgique
byzantine. Le Typikon, le livre liturgique contenant l'ordo de la
célébration, souvent qualifié d'« œil de l'Église» parce qu'il
LE PSAUTIER
L'HOROLOGION
L'OCTOÈQUE
L'origine de l'Octoèque.
1. JEAN RUFIN, Plérophories [éd. F. Nau] (PO 8), Paris, 1912, p. 179-180.
2. Sur la genèse de ce système musical, voir E. WERNER, The Sacred Bridge,
Londres-New York, 1958, p. 373 et s.
LES LIVRES LITURGIQUES 27
Le développement de I'Octoëque.
hymnes furent ajoutés les canons des matines pour les jours
de semaine. Ils furent élaborés au IX" siècle par Joseph l'Hym-
nographe (t 883) et Théophane le Marqué, métropolite de
Nicée (t 843)1, qui sont à l'origine du Grand Octoèque ou
Paraclitique.
Liés au cycle des Il évangiles de la Résurrection, les exapos-
tilaires que l'on trouve en appendice à l'Octoèque sont attribués
à l'empereur Constantin VII Porphyrogénète (913-959), alors
que les stichères de l'évangile (eothina) sont attribués à son père,
l'empereur Léon VI le Sage (886-913)2.
Parmi les compositions les plus récentes ajoutées au Grand
Octoèque, on remarque les trois stichères à la Mère de Dieu
composés par Paul d'Amorion (xe siècle), chantés aux vêpres du
samedi soir dans le cas où l'on ne possède pas de Ménée (ce
qui n'advient désormais plus, car il y a un office du Ménée pour
chaque jour de l'année). On ne les trouve que dans les éditions
imprimées slaves. On doit également à ce dernier l'hymno-
graphie des petites vêpres du samedi soir. De même, on a dans
les éditions slaves un canon à la Mère de Dieu chaque soir de
la semaine à l'apodeipnon (complies). Ces canons, attribués
à l'empereur Théodore Laskaris Ducas (t 1259), pourraient
provenir d'un ancien livre d'hymnes à la Mère de Dieu appelé
Theotokarionê. Enfin, le mesonyktikon (office de minuit) du
dimanche comporte un canon à la Sainte Trinité, de haute portée
théologique, attribué à Métrophane de Smyrne (seconde moitié du
IXe siècle). Ces canons commencent à apparaître dans les manus-
crits du xnr siècle, mais leur utilisation ne semble se généraliser
qu'à partir du xv- siècle.
LESMÉNÉES
d'une édition critique, serait souhaitable, mais qui pourra l' entre-
prendre ?
LE TRIODE ET LE PENTECOSTAIRE
sont restés que dans les livres slaves, et sont absents des livres
grecs. Il faut aussi mentionner, pendant cette période, les hymnes
de Cassia, ainsi que celles d'autres hymnographes constantino-
politains tels Christophore, Serge Logothète, Georges Papias et
l'empereur Léon le Sage. Certaines de ces hymnes nous sont
parvenues sous l'épithète « byzantines» (f3v(avri vovy.
Une troisième strate est formée par l'hymnographie datant
du xe au xv- siècle qui, en grande partie, est anonyme. On doit
mentionner ici les hymnes composées par l'empereur Constantin
Porphyrogénète et Syméon Métaphraste-, ainsi que les notices du
Synaxaire de Nicéphore Calliste Xanthopoulos (t 1335), prêtre à
Sainte-Sophie qui se fit moine peu avant sa mort. Il est l'auteur
de la grande Histoire ecclésiastique et d'autres œuvres assez
verbeuses mais néanmoins importantes car elles sont des compi-
lations de la Tradition. Ces textes ne furent inclus dans les offices
du Triode et du Pentecostaire que très tardivement, alors qu'à
l'origine ils se trouvaient en annexe au Triode ou tout simplement
dans des recueils séparés. Ces textes sont un commentaire de
l'événement célébré qui, parfois, est inspiré d'écrits apocryphes.
Ils tendent à imiter les textes hagiographiques contenus dans les
synaxaires (ménologes)".
1. Ibid., p. 122-196.
2. Ibid., p. 196-204.
3. ApXHeIIHcKoII <l>HllAPET (1YMHJIEBCKHfl), HcmOpU'IeCKUU 0630P necnone-
614e6 U necuonenus Fpe'leCKOU Ilepxeu; Saint-Pétersbourg, 1902, p. 363-364 ;
KAPABHHOB, Ilocmuas TPUOOb, p. 203.
LES LIVRES LITURGIQUES 41
1. Ibid., p. 205.
2. Ibid., p. 205-216.
3. JEAN DAMASCÈNE, Du jeûne sacré 5 [PG 95, 699D. Traduction française
de V. Conticello dans: BV(Jia aivÉ(JEùJÇ. Mélanges liturgiques offerts à la
mémoire de l'archevêque Georges Wagner, Analecta Sergiana 2, éd. : J. Getcha
et A. Lossky, Paris, 2OD5, p. 92-93]. Sur l'évolution de la quarantaine pascale
dans le monde byzantin, voir: J. GETCHA, «La pratique du jeûne pendant la
quarantaine pascale d'après le Triode byzantin », ibid., p. 95-112.
4. KAPAERHOB, Ilocmuas Tpuoàs; p. 23.
5. À ce sujet, on lira G. BERTONIÈRE, The Sundays of Lent in the Triodion :
The Sundays Without a Commemoration (OCA 253), Rome, 1997.
42 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
LE TYPIKON
Le Typikon stoudite.
Théodose à la laure des Grottes de Kiev après 1051 et, de là, fut
diffusée dans la majorité des monastères russes'.
Le Typikon sabaïte.
L'EUCHOLOGE ET LE HIÉRATIKON
L'Euchologe byzantin.
Le contenu du Hiératikon.
L'APÔTRE ET L'ÉVANGÉLIAIRE
1. K. MAND et B. ALAND, The Text ofthe New Testament, Grand Rapids, MI,
1987, p. 166.
64 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Évangiles de la Résurrection
1. MATÉas, Typicon, II, p. 170-175. Au sujet des deux séries de onze évan-
gile, voir JANERAS, Le Vendredi Saint dans la tradition liturgique byzantine.
Structure et histoire de ses offices, p. 122; Parr, La Réforme liturgique byzan-
tine, p. 149.
2. RENaux, II, p. 308-325; Le Grand Lectionnaire de l'Église de Jérusalem,
éd. M. TARCHNISVILI, CSCO 189 (Scriptores Iberici 10), p. 113-120.
3. Parr, La Réforme liturgique byzantine, p. 149-150; S. JANERAS,
« 1 vangeli dominicali della ressurezione nella tradizioni 1iturgiche agiopo1ita
e bizantina », dans: G. FARNED1 (éd.), Paschale Mysterium. Studi in memoria
dell'abate prof Salvatore Marsili (1910-1983), Rome, 1986, p. 64-66.
LES LIVRES LITURGIQUES 67
De Pâques à la Pentecôte.
La liturgie byzantine a donc choisi de lire à la liturgie eucha-
ristique en lecture continue les Actes des Apôtres et l'évangile de
1. Ibid., p. 55-69.
2. ÉGÉRIE, Journal de voyage, 24, 10.
3. M. ARRANZ, «L'office de l'asmatikos orthros (matines chantées) de l'an-
cien Euchologe byzantin », OCP 47 (1981), p. 154.
68 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Lectures du Triode.
Pour la période du Triode", on doit distinguer les semaines
préparatoires à la Sainte Quarantaine et la Quarantaine elle-
même. La période préparatoire est constituée de trois semaines.
Elle commence par le dimanche du Publicain et du Pharisien, où
1. Office royal
2. Hexapsalme [psaumes 3, 37, 62,87, 102 et 142]
3. Grande synaptie
4. Le Seigneur est Dieu + tropaire apolytikion et théotokion
5. Stichologies du Psautier (cathismes) + tropaire-cathisme
6. Psaume 50
7. Canons
8. Laudes
9. Doxologie
10. Litanie des demandes
11. Apostiches
12. Il est bon de confesser le Seigneur... Trisagion-Notre Père
13. Tropaire apolytikion et théotokion
14. Ecténie
15. Première heure
des matines mentionnés dans la règle de saint Benoît', Dans tous les
cas, l'hexapsalme est déjà cité dans le récit de Jean et de Sophrone
qui relate la célébration de l'agrypnie au Sinaï au VII" siècle',
Les rubriques du Typikon précisent que le frère désigné (dans la
pratique monastique actuelle, toujours le supérieur ou un dignitaire,
comme pour le psaume 103 des vêpres) le lit à voix basse, avec crainte
de Dieu et attention. Juste avant la description du déroulement des
matines, une rubrique précise encore davantage comment l'hexap-
salme doit être lu et comment doit se tenir l'assemblée pendant sa
lecture: «Aux matines, le frère désigné psalmodie l'hexapsalme
légèrement, avec quiétude et attention. De même, tous se tiennent
comme s'ils s'entretenaient avec Dieu lui-même et priaient pour
leurs péchés. Le frère doit psalmodier d'une voix simple et humble,
de manière à être entendu de tous. Personne n'a le droit d'éternuer
ou de cracher ou de quitter sa place ou de se déplacer ou d'entrer du
narthex extérieur dans l'église tant que l'hexapsalme est récité, car
cela est le signe d'absence de crainte, et de désordre. Si quelqu'un est
courbé par la vieillesse et rongé par la maladie et ne peut se retenir
de tout ce que nous venons de décrire, qu'il demeure devant l'église
jusqu'à la fin de l'hexapsalme et qu'alors il entre dans l'église,
au moment où l'on chante lentement: "Le Seigneur est Dieu" ou
"Alléluia" ». Cette rubrique se retrouve dans tous les anciens typika
sabaïtes'.
La description du même office pour la première semaine de
la Quarantaine souligne une fois de plus l'attention qui est due à
l' hexapsalme : « le frère désigné commence à lire les psaumes avec
attention et crainte de Dieu, comme s'il discutait avec Lui-Même
invisiblement, et priait pour nos péchés. Tous demeurent debout. TI
ne faut pas murmurer ici, mais écouter attentivement les psaumes
lus », Nous retrouvons une rubrique similaire dans les plus anciens
typika sabaïtes comme le Sin. gr. 10944 • TI faut préciser que l'hexap-
1. Ibid., p. 22-24.
88 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Odet
Canon 1 Hirmos + tropaires [Octoèque]
Canon 2 tropaires [Octoèque ou Ménée]
Canon 3 tropaires [Ménée]
Ode 3
Canon 1 Hirmos + tropaires [Octoèque]
Canon 2 tropaires [Octoèque ou Ménée]
Canon 3 tropaires + hirmos (catavasie) [Ménée]
Ode 4
Canon 1 Hirmos + tropaires [Octoèque]
Canon 2 tropaires [Octoèque ou Ménée]
Canon 3 tropaires [Ménée]
OdeS
Canon 1 Hirmos + tropaires [Octoèque]
Canon 2 tropaires [Octoèque ou Ménée]
Canon 3 tropaires [Ménée]
Ode 6
Canon 1 Hirmos + tropaires [Octoèque]
Canon 2 tropaires [Octoèque ou Ménée]
Canon 3 tropaires + hirmos (catavasie) [Ménée]
Ode 7
Canon 1 Hirmos + tropaires [Octoèque]
Canon 2 tropaires [Octoèque ou Ménée]
Canon 3 tropaires [Ménée]
OdeS
Canon 1 Hirmos + tropaires [Octoèque]
Canon 2 tropaires [Octoèque ou Ménée]
Canon 3 tropaires + hirmos (catavasie)' [Ménée]
Magnificat
Ode 9
Canon 1 Hirmos + tropaires [Octoèque]
Canon 2 tropaires [Octoèque ou Ménée]
Canon 3 tropaires + hirmos (catavasie) [Ménée]
Prêtre : Sagesse !
Chœur: Maître, bénis !
Prêtre : Il est béni, Celui qui est, le Christ notre Dieu, en tout temps,
maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.
Chœur: Affermis, ô Dieu, la sainte foi orthodoxe des chrétiens
orthodoxes pour les siècles des siècles.
LES HEURES
1. Psaume 103
2. Grande synaptie
3. Stichologie du Psautier (cathisme)
4. Petite synaptie
5. Lucernaire (Seigneur, je crie vers Toi)
6. Lumière joyeuse
7. Prokeimenon du soir
8. Daigne, Seigneur
9. Litanie des demandes
10. Apostiches
Il. Cantique de Syméon (Maintenant, Maître)
12. Tropaire apolytikion et théotokion
13. Ecténie
14. Congé
coucher du soleil que fut rédigé le epooç tMxp6v qui allait devenir
l'hymne des vêpres byzantines.
Viennent ensuite les divers prokeimena du soir, pour chaque
jour de la semaine, que nous trouvons dans l'Horologion. Chaque
prokeimenon est composé de deux versets psalmiques énoncés
par le diacre ou le canonarque, le premier étant repris, après
chaque énoncé du canonarque, comme refrain, par le chœur. Le
prokeimenon est en fait une subsistance dans la liturgie actuelle
de l'ancienne psalmodie complète du psaume avec son répons.
Suit la prière « Daigne, Seigneur» déjà attestée à cet endroit
par la Narration de Jean et Sophrone (VIle siècle)' et dont le texte
complet se trouve dans l'Horologion Sin. gr. 863 du IXe siècle'.
Cette prière est constituée presque exclusivement de versets
bibliques: Dn 3, 26 ; Ps 32, 22; Ps 118, 12; Ps 137,83 • Elle est
suivie par la litanie des demandes, à laquelle le peuple répond:
«Accorde, Seigneur », et qui est accompagnée d'une prière
d'inclinaison (voir Hiératikon). Cette prière, dite par le prêtre,
est l'ancienne prière de congé par laquelle celui-ci bénit le peuple
avant la fin de l'office.
L'Horologion donne ensuite les versets psalmiques destinés à être
intercalés les jours de semaine entre les stichères apostiches tirés de
l'Octoèque. Si, toutefois, les stichères sont tirés d'autres livres litur-
giques, nous trouvons dans ceux-ci des versets particuliers devant
être employés. Les stichères apostiches étaient jadis liés à la ·litie
(procession) qui avait lieu quotidiennement à la fin des vêpres à
l'Anastasis de Jérusalem, du catholicon au Golgotha",
Puis on dit le cantique de Syméon (Le 2, 19-32). Comme le
suggère Fountoulis, il est possible que ce cantique ait été choisi
en lien avec le congé des vêpres". À ce cantique sont ajoutées les
prières du Trisagion :« Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel. .. »,
« Gloire: Et maintenant. .. », «Très Sainte Trinité », «Kyrie,
eleison », «Gloire: Et maintenant. .. », «Notre Père », On
Diacre : Sagesse !
Chœur: Maître, bénis !
Prêtre : Il est béni, Celui qui est, le Christ notre Dieu, en tout temps,
maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.
Chœur : Affermis, ô Dieu, la sainte foi orthodoxe des chrétiens ortho-
doxes pour les siècles des siècles.
Prêtre: Très sainte Mère de Dieu, sauve-nous!
Chœur: Toi, plus vénérable que les Chérubins, et incomparablement
plus glorieuse que les Séraphins, Toi qui sans corruption enfantas Dieu
le Verbe, Toi véritablement Mère de Dieu, nous Te magnifions.
Prêtre : Gloire à Toi, ô Christ notre Dieu, notre espérance, gloire à
Toi !
Chœur: Gloire ... Et maintenant... Kyrie, eleison (3 fois). Maître,
bénis!
Prêtre: Que le Christ notre vrai Dieu, par les prières ...
L'APODEIPNON (COMPLIES)
~
10. Congé. Pardon et litanie 12. Congé. Pardon et litanie
106 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Office Office
Vêpres quotidiennes avec grande doxologie avec polyéleos
1. Psaume 103 1. Psaume 103 1. Psaume 103
2. Grande synaptie 2. Grande synaptie 2. Grande synaptie
3. Stichologie du 3. Stichologie du 3. Bienheureux
Psautier Psautier l'homme
4. Petite synaptie 4. Petite synaptie 4. Petite synaptie
5. Seigneur, je crie 5. Seigneur, je crie 5. Seigneur, je crie
vers Toi vers Toi vers Toi
6. Entrée
6. Lumière joyeuse 6. Lumière joyeuse 7. Lumière joyeuse
7. Prokeimenon du 7. Prokeimenon du 8. Prokeimenon du
SOIr soir soir
9. Prophéties (paré-
mies)
10. Ecténie
8. Daigne, Seigneur 8. Daigne, Seigneur Il. Daigne, Seigneur
9. Litanie des 9. Litanie des 12. Litanie des
demandes demandes demandes
10. Apostiches 10. Apostiches 13. Apostiches
Il. Maintenant, Il. Maintenant, 14. Maintenant,
Maître Maître Maître
12. Apolytikion et 12. Apolytikion et 15. Apolytikion et
théotokion théotokion théotokion
13. Ecténie 13. Ecténie
14. Congé 14. Congé 16. Congé
L'AGRYPNIE (VIGILES)
1. «' A1to oÈ 't'fjç ropaç È1ŒtVT\Ç oùx ËXEt Èçoucrtav 1ttVEtv üorop 6 'tciiv
àxpav'trov ~u<m'\ptrov ~'taOXEÏv Ik>UM)~voç» ; )l;MHTPHEBCKHM, Onucauue;
t. 3, Ttl1tuca, '1. 2, p. 23-24.
2. Sur ce terme, voir A. LOSSKY, «Le système des lectures patristiques
prescrites au cours de l'année liturgique par les Typica byzantins : une forme
de prédication intégrée dans l'office divin », La Prédication liturgique et les
commentaires de la liturgie, Conférences Saint-Serge, 38e Semaine d'études
liturgiques (BELS 65), Rome, 1992, p. 138.
LES TYPES D'OFFICES DES MÉNÉES 125
1. Ibid., p. 86-87, note 115. Au sujet des anavathmi, voir O. STRUNK, «The
Antiphons of the Oktoechos », Journal of the American Musicologist Society,
13 (1960), p. 50-67.
2. YCIlEHCKHH, «~bl:H sceaomnoro 6,ll;eHIDI Ha IIpaBocJIaBHoM BOCTOKe
HBPyCCKOH IJ:epKBH », BT18 (1978), p. 87. Voir ,l],MHTPHEBCKHH, OnucaHue,
t. 1, T'U1t\.1ca, 'l. 1, p. 229.
3. Voir,par exemple, la description des matines pour la Nativité de la Mère
de Dieu (8 septembre) : IIEHTKOBCKHH, Tunuxon, p. 279. La description des
matines pour l'Exaltation de la Croix nous donne une notice concernant l'exé-
cution des anavathmi durant l'année: ibid., p. 282.
4. YCIlEHCKHH, « -qHH aceaoursoro 6,ll;eHIDI HaIIpaBocJIaBHoM BOCTOKe li
BPyCCKOH IJ:epKBH », BT18 (1978), p. 87.
LES TYPES D'OFFICES DES MÉNÉES 127
L'OFFICE DU SAMEDI
Canons: Canons :
de la fête en 8 tropaires de la fête en 6 tropaires
du saint en 4 tropaires du premier saint en 4 tropaires
du deuxième saint en 4 tropaires
Remarques historiques.
L'avant-fête.
L'avant-fête de la Nativité du Christ commence le 20 décembre.
Il faut signaler cependant que cette fête, tout comme Pâques, est
précédée d'un jeûne de quarante jours, durant lequel il est prévu
de célébrer, comme pendant la quarantaine pascale, des offices
avec «Alléluia », à l'exception des jours où il y a polyéleos.
Cela vient renforcer le parallèle entre la fête de la Nativité et
Pâques, la Nativité étant souvent désignée comme «la Pâque
d'hiver! », D'après le Typikon sabaïte tel qu'il a été appliqué
au Mont Athos, les offices avec Alléluia pendant ces périodes
de jeûne ne devraient être célébrés que les jours où le saint du
jour n'a pas de doxastikon dans le Ménée. Comme ces circons-
tances sont relativement rares, l'office avec Alléluia a été oublié
dans la pratique. Depuis la fête de l'Entrée au Temple de la Mère
de Dieu, le 21 novembre, on chante comme catavasie au canon
des matines des jours de fête les hirmi du canon de Cosmas de
Maïouma pour la Nativité (« Le Christ naît, glorifiez-Le »), De
même, durant cette période, certains théotokia aux offices de
fêtes sont remplacés par des hymnes de la Nativité (voir, par
exemple, l'office du saint apôtre André, le 30 novembre, et de
saint Nicolas, le 6 décembre). La fête de la Nativité est précédée
de deux dimanches - le dimanche des Ancêtres et le dimanche
des Pères ou de la Généalogie - ayant leur propre hymnographie
et leurs propres lectures à la liturgie, ainsi que par un samedi
(samedi avant la Nativité) ayant aussi des lectures spéciales à
la liturgie. Il faut noter qu'on ne discerne pas bien la différence
entre ces deux dimanches. Il n'y avait, en fait, à l'origine qu'un
seul dimanche des Ancêtres: le dimanche avant la Nativité.
Pendant la période d'avant-fête à proprement parler (20-
24 décembre), non seulement les hymnes de l'Octoèque sont
remplacées par celles de l'avant-fête du Ménée, mais il y a aussi,
comme pendant la Grande Semaine, des canons prévus pour
le petit apodeipnon. Ces canons sont modelés sur ceux de la
La paramonie.
La paramonie (terme signifiant veille, attente) est un jour de
jeûne strict. Les offices suivent le modèle du Grand Vendredi et
du Grand Samedi. Cependant, nous verrons que le déroulement
des offices sera modifié si la paramonie tombe un samedi ou
un dimanche qui, conformément au canon apostolique 64, ne
sauraient être des jours de jeûné.
Lafête de la Nativité.
La vigile de la fête.
Puisque les vêpres ont été célébrées à la septième heure du jour,
l'agrypnie est composée du grand apodeipnon et des matines.
Cela entraîne, par conséquent, la lecture de l' apodeipnon à l'église
dans la tradition sabaïte. Après le premier Trisagion, on dit le
tropaire de la fête au lieu des tropaires de l'Horologion. Après
le deuxième Trisagion, on dit le kondakion de la fête au lieu des
tropaires de l'Horologion. Après la doxologie ont lieu la litie et
l'artoclasie. Ainsi, après la doxologie de l'apodeipnon, on passe
sans transition à la suite des vêpres interrompues par la liturgie
de saint Basile, et l'agrypnie se poursuit normalement avec les
idiomèles de la litie et les stichères apostiches de la fêtes (voir
Ménée). On enchaîne ensuite avec l'hexapsalme de l'office des
matines. Il faut savoir cependant que, lorsque la paramonie tombe
un samedi ou un dimanche, la liturgie de saint Jean Chrysostome
est célébrée à l'heure habituelle le matin, et on célèbre les vêpres
à l'heure habituelle qui se terminent par la lecture de l'Apôtre
et de l'Évangile suivie de la litanie instante, la prière « Daigne,
Seigneur» et la litanie des demandes. L'agrypnie commence
également, dans ce cas de figure, par le grand apodeipnon et la
liturgie du matin, le jour de la fête, est celle de saint Basile.
148 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
La Divine Liturgie.
À la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome (ou de saint
Basile le Grand, si la paramonie tombait un samedi ou un
dimanche), on chante les antiphones de la fête (voir Ménée).
Après l'entrée et le verset d'entrée, on chante le tropaire et le
kondakion de la fête. Au lieu du Trisagion, on chante « Vous tous
qui avez été baptisés en Christ' », Comme pour toutes les fêtes
despotiques, le prokeimenon de l'Apôtre, les versets d'Alléluia,
les lectures de l'Apôtre et de l'Évangile, le koinonikon sont ceux
de la fête, et au lieu de l'hymne à la Mère de Dieu (« li est digne
en vérité»), on chante l'hirmos de la neuvième ode du canon.
Si la fête de la Nativité tombe un mercredi ou un vendredi, le
jeOneest supprimé. Par ailleurs, le jeOne est supprimé pendant .
les jours qui suivent la fête de la Nativité, jusqu'à la paramonie
de la Théophanie.
L'après-fête de la Nativité.
La synaxe de la Mère de Dieu.
Le lendemain de Noël, on célèbre la synaxe de la Mère de
Dieu. Au lucernaire, on chante les 3 stichères prévus aux vêpres
de la fête, sur 6, suivis du stichère « Gloire à Dieu au plus haut des
cieux », Comme le soir de toute fête despotique, il y a une entrée
suivie du chant d'un grand prokeimenon «Quel dieu est grand
comme notre Dieu? ». Aux apostiches, on chante les stichères
idiomèles de la fête; après le Notre Père, le tropaire de la fête.
Au petit apodeipnon, on lit le canon de saint Euthyme de Sardes,
dont on fait mémoire ce jour-là. Aux matines (office doxolo-
gique), on chante entièrement l'office de la fête (voir Ménée). Le
kondakion de la fête est chanté après la troisième ode du canon;
le kondakion et l'ikos de la synaxe de la Mère de Dieu après la
.sixième ode. À la liturgie, dans l'usage grec, les antiphones des
typiques sont suivies de « Vous tous qui avez été baptisés» et non
du Trisagion.
1. Ce chant à la liturgie s'explique du fait que cette fête a été calquée sur
celle de la Théophanie, pour laquelle, à Constantinople, on baptisait comme le
jour de la Pâque. Voir MATÉOS, Typicon, II, p. 158 et 184.
150 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
La clôture de la Nativité.
Le 31 décembre, clôture de la Nativité, l'office de la fête est
repris intégralement (à l'exception des prophéties, de la litie, du
polyéleos et de l'évangile des matines). L'office de sainte Mélanie
(commémorée le 31 décembre) est anticipé au 30 décembre.
Comme nous l'avons vu, jadis à Jérusalem la clôture avait
lieu le huitième jour qui commémorait aussi la circoncision du
Seigneur (huitième jour après la naissance). De nos jours, ce
huitième jour (1er janvier) coïncide avec la fête de saint Basile le
Grand pour laquelle le Typikon sabaïte prescrit une vigile. Cela
explique donc pourquoi on aurait avancé la clôture d'un jour.
L'office de saint Basile est chanté avec l'office de la Circoncision.
Bien que la Circoncision soit une solennité du Seigneur, l' ordon-
nance liturgique de ce jour donne la priorité à la célébration de
saint Basile.
152 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
L'avant-fête.
Pour les raisons historiques développées plus haut, la fête de
la Théophanie, tout comme sa jumelle la fête de la Nativité, est
également modelée sur la fête de Pâques. Elle est précédée par un
dimanche et par un samedi ayant, comme nous venons de le voir,
des lectures spéciales à la liturgie.
Pendant la période d'avant-fête à proprement parler (2-6
janvier), non seulement les hymnes provenant habituellement de
l'Octoèque sont remplacées par les hymnes de l'avant-fête du
Ménée, mais il y a aussi, comme pendant la Grande Semaine,
des canons prévus pour le petit apodeipnon. Ces canons sont
modelés, comme pour l'avant-fête de la Nativité, sur ceux de
la Grande Semaine, comme l'indiquent leurs acrostiches! et les
hirmi employés 2.
La paramonie.
La paramonie de la Théophanie, tout comme la paramonie de
la Nativité, est un jour de jeûne strict. Cependant, comme nous
l'avons vu pour la paramonie de la Nativité, le déroulement
des offices est modifié, si la paramonie tombe un samedi ou un
dimanche, pour la même raison.
La fête de la Théophanie.
La vigile de la fête.
Puisque les vêpres ont été célébrées à la cinquième heure du
jour, l' agrypnie est composée du grand apodeipnon et des matines.
Après le premier Trisagion, on dit le trop aire de la fête au lieu des
tropaires de l'Horologion. Après le deuxième Trisagion, on dit le
kondakion de la fête au lieu des tropaires de l'Horologion. Après
la doxologie ont lieu la litie et l'artoclasie, comme pour la fête
de la Nativité. On enchaîne ensuite avec l'hexapsalme de l'office
des matines.
Aux matines, après chaque stichologie, on dit la petite synaptie
et on chante le tropaire-cathisme du Ménée. Puis a lieu le chant
du polyéleos et des versets choisis accompagnés, chez les Russes,
du mégalynaire. Le diacre dit ensuite la petite synaptie, puis on
chante les tropaires-cathismes du Ménée. Suivent la première
antiphone de l'anavathmidu ton 4, le prokeimenon de la fête
(voir Ménée), puis « Que tout souffle », et on fait la lecture de
l'évangile de la fête. Après le psaume 50 et ses tropaires, on
chante l'idiomèle du Ménée. On chante les canons de la fête
sur 12. Le premier, attribué à Cosmas de Maïouma, a pour acro-
stiche : « Le baptême - purification des péchés de ceux qui sont
nés de la terre. » Le deuxième canon est attribué à saint Jean
Damascène. Après la troisième ode, on lit l'hypakoï ; après la
sixième ode, le kondakion et l'ikos de la fête. À la neuvième
ode, on ne chante pas le Magnificat, mais les mégalynaires de
la fête précédant les tropaires (voir Ménée). Après la neuvième
ode - l'exapostilaire de la fête. Les laudes (« Que tout souffle»)
sont chantées avec les 4 stichères attribués à saint Germain de
LES TYPES D'OFFICES DES MÉNÉES 155
La Divine Liturgie.
À la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome (ou de
saint Basile le Grand, si la paramonie tombe un samedi ou un
dimanche), on chante les antiphones de la fête (voir Ménée) ;
après l'entrée et le verset d'entrée -le tropaire et le kondakion
de la fête. Au lieu du Trisagion, on chante «Vous tous qui avez
été baptisés en Christ' », Comme pour toutes les fêtes despo-
tiques, le prokeimenon de l'Apôtre, les versets d'Alléluia, les
lectures de l'Apôtre et de l'Évangile, le koinonikon sont ceux de
la fête. L'hymne à la Mère de Dieu (« Il est digne en vérité ») est
remplacée par l'hirmos de la neuvième ode du canon.
Si la fête de la Théophanie tombe un mercredi ou un vendredi,
le jeûne est supprimé.
L'après-fête de la Théophanie.
La synaxe du glorieux Prophète, Précurseur et Baptiste Jean.
Le lendemain de la Théophanie, on célèbre la synaxe du glorieux
Prophète, Précurseur et Baptiste Jean. Au lucernaire, on chante
3 stichères de la fête et 3 stichères du Précurseur, suivies d'un
doxastikon du Précurseur et d'un idiomèle de la fête. Comme le
soir de toute fête despotique, on fait l'entrée qui est accompagnée
du chant d'un grand prokeimenon: «Notre Dieu, aux cieux et
sur terre », Aux apostiches, on chante les stichères idiomèles
de la fête; après le Notre Père -les tropaires du Précurseur et
de la fête. Aux matines (office doxologique), on chante entiè-
rement l'office de la fête et du Précurseur (voir Ménée). Après
la troisième ode du canon, on chante le kondakion de la fête;
La clôture de la Théophanie.
Le 14 janvier, clôture de la Théophanie, l'office de la fête est
repris intégralement (à l'exception des prophéties, de la litie, du
polyéleos et de l'évangile des matines). L'office des saints Pères,
martyrisés au Sinaï et à Raïthou (commémorés le 14 janvier), est
avancé au 13 janvier.
CHAPITRE IV
Origine.
Le cycle du Triode commence par le dimanche du Publicain
et du Pharisien qui doit son nom à la parabole lue à la Divine
Liturgie de ce dimanche (Le 18, 10-14). Cette lecture apparaît
à cet endroit pour la première fois dans le Typikon de la Grande
Église (950-959) en tant que lecture prévue pour le 33e dimanche
après la Pentecôte. Dans la tradition hiérosolymitaine, elle faisait
partie de la péricope prévue pour le troisième dimanche de la
Sainte Quarantaine, comme l'atteste le Lectionnaire géorgien
de même que d'autres lectionnaires de cette tradition'. Cela
explique qu'on retrouvera la thématique de la parabole du
Publicain et du Pharisien dans l'hymnographie de la quatrième
semaine de la Sainte Quarantaine, faisant ainsi allusion au
thème de l'évangile lu jadis à Jérusalem le dimanche précédentê.
Cela semble donc indiquer que le dimanche du Publicain et du
Pharisien a été ajouté très tardivement au cycle préparatoire du
Triode. En effet, dans les évangéliaires du xr siècle, cette lecture
n'a pas de lien véritable avec le Triode puisqu'une rubrique y
Suppression du jeûne.
En effet, durant toute la semaine qui suit ce premier dimanche
du Triode, le jeûne est supprimé. Les rubriques expliquent ainsi
cette autorisation: «Il convient de savoir que, pendant cette
semaine de jeûne, les Arméniens maudits observent un jeûne
souillé appelé artsibouri. Pour vaincre leur honte, nous nous
dispensons de jeûne. Nous mangeons toute la semaine, à partir
de lundi, du fromage et des œufs, rejetant et vainquant cette
pratiquez. »
On ne trouve pas cette rubrique dans la tradition stoudite, telle
qu'attestée par le Typikon d'Alexis le Stoudite. Par contre, elle se
retrouve dans tous les typika sabaïtes, ainsi que dans les Triodes
de rédaction hiérosolymitaineê. Cette rubrique, marquée d'un ton
polémique, veut réfuter la pratique arménienne d'un jeûne appelé
artsibouri (àp'tÇTl!3<>uPTI) en transcription grecque. Le nom de ce
jeûne, arachavor (arajawor) en arménien, veut dire littéralement
« avant les jours », Il désigne une période de jeûne préalable à
la quarantaine, introduit, selon les connaissances historiques
actuelles, par les Arméniens au VIne siècle en mémoire du jeûne
de saint Grégoire l'Illuminateur, qui passa treize ans «dans
la fosse profonde" ». La tradition de l'Église arménienne fait
Déroulement de l'office.
Le Triode ne contient que l'office pour ce dimanche, et aucun
office pour les jours de la semaine qui suit. En règle générale,
pendant toute la période du Triode, on n'utilise pour l'office des
dimanches (jusqu'au dimanche des Rameaux) que l'Octoèque et
le Triode. Le Ménée est mis de côté, à l'exception des mémoires
de saints pour lesquels on célèbre une agrypnie ou un polyéleos.
Les autres offices de saints sont reportés ou anticipés à l'apo-
deipnon les jours de semaine.
Aux vêpres pour le lucernaire, on ajoute 3 stichères à ceux
de l'Octoèque ainsi qu'un doxastikon. Notons que les tons de
l'Octoèque continuent à se succéder pendant toute la période du
Triode, jusqu'à la fin de la quarantaine. On trouve également un
doxastikon pour la litie et un autre pour les apostiches.
À partir de ce dimanche, et ce, jusqu'au dimanche des
Rameaux, aux matines dominicales, des tropaires pénitentiels
sont chantés après le psaume 50 (lu après la lecture de l'évangile
Déroulement de l'office.
Le Triode ne contient une fois de plus que l'office pour ce
dimanche, et aucun office pour les jours de la semaine qui suit.
Aux vêpres, il y a 2 stichères qui sont doublés pour le lucer-
naire et qui doivent être ajoutés aux 6 de l'Octoèque, ainsi qu'un
doxastikon. On trouve également un doxastikon pour la litie et un
doxastikon pour les apostiches.
Aux matines, le psaume 136 (« Sur les fleuves de Babylone»)
est ajouté aux deux psaumes du polyéleos (134 et 135). Notons
que dans l'ordo grec le psaume 136 n'est chanté avec le polyéleos
que les dimanches de l'Apokréo et de la Tyrophagie. Comme
nous l'avons vu au chapitre précédent, ce psaume aurait été
initialement une partie intégrante du polyéleos, dont l'origine
serait liée à la figure de saint Théodore le Stoudite. Ce dernier
aurait élaboré un système de chant selon les huit tons où le mot
« Alléluia» venait accompagner en tant que refrain les cathismes
du Psautier palestinien. Or, dans le Psautier palestinien, les
psaumes 134, 135 et 136 forment la première stasis du cathisme
19. La répétition fréquente de l'expression «car Sa miséricorde
est éternelle» (ôn eiç airova 'Co ËÀ.Eoç av'Cou) dans le psaume
1.Ibid., p. 77.
2. KAPABHHOB, Ilocmuas TPUOiJb, p. 23.
164 LE TYPIKûN DÉCRYPTÉ
Origine.
Le samedi de la semaine de l' Apokréo (à1t01CpÉo» ou du
« carnaval» est consacré à la mémoire de « nos pères et frères,
de tous les chrétiens orthodoxes qui se sont endormis depuis
les siècles », Il s'agit d'une commémoration universelle de tous
les défunts que l'on retrouvera de nouveau le samedi avant la
Pentecôte. Ainsi, on retrouve une telle commémoration au début
et à la fin du cycle mobile.
La première attestation de cette commémoration universelle
des défunts, le samedi de l'Apokréo, se trouve dans le Typikon de
la Grande Église (rxs-xe siècle). Il est possible qu'elle fut instituée
en lien avec la commémoration, le dimanche de l'Apokréo, du
jugement dernier. Le Typikon d'Alexis le Stoudite (xr' siècle)
décrit un déroulement de l'office très proche de celui qui est
observé de nos jours 1.
L'évêque Athanase (Sakharov) estimait que l'Église priait lors
de ces deux jours d'une manière plus intense pour le repos de
tous les défunts, familiers et étrangers, connus et inconnus, de
tout âge et de toute condition, de tous les temps et de tous les
peuples, de tous ceux qui sont morts depuis le commencement
du monde. C'est pourquoi, selon lui, l'Eglise a mis de côté la
mémoire des saints du Ménée afin de se consacrer entièrement à
la prière des défunts'. En effet, à la différence des autres samedis
où la commémoration des défunts suit la glorification de tous les
saints, ici, la mémoire des défunts occupe toute l'attention de la
célébration liturgique.
Le déroulement de l'office de ce samedi, suivant le modèle de
l'office des défunts du samedi, a pour les raisons que nous venons
Déroulement.
Aux vêpres (célébrées à l'ossuaire ou au cimetière dans les
monastères), au lucernaire, on chante 3 stichères (en l'honneur
des martyrs) de l'Octoèque suivant le ton de la semaine, et
3 stichères du Triode. Le doxastikon est du Triode, puis c'est
comme tous les vendredis soir le théotokion du dimanche de
l'Octoèque selon le ton de la semaine. TI n'y a pas d'entrée. Le
prokeimenon du soir est remplacé par « Alléluia» selon le 8e ton,
avec les versets des défunts (« Bienheureux ceux que Tu as élus »,
« Leurs âmes reposeront parmi les justes»). Aux apostiches, on
chante les stichères de l'Octoèque, suivant le ton de la semaine,
avec les versets pour les défunts. Le doxastikon et le théotokion
sont tirés du Triode. Après le Notre Père, on entonne le tropaire
des défunts, ton 8 : «Dans la profondeur de la sagesse» et son
théotokion : « En toi nous avons un rempart».
Le Triode prévoit, après le congé des vêpres, de se rendre dans
le narthex pour célébrer la panichide (office des défunts), durant
laquelle on chante le canon des défunts de l'Octoèque, selon le
ton de la semaine. D'après les anciens typika et dans la pratique
monastique actuelle, cette panichide est célébrée dans l'ossuaire
ou au cimetière du monastère.
Aux matines, on chante «Alléluia» selon le ton 8, avec les
versets des défunts (<< Bienheureux ceux que Tu as élus », « Leurs
âmes reposeront parmi les justes»), puis deux fois le tropaire
des défunts, ton 8 : «Dans la profondeur de la sagesse » et son
théotokion: «En toi nous avons un rempart », Comme tous les
samedis, on lit les cathismes 16 et 17. Après le premier cathisme,
on chante les tropaires-cathismes de l' Octoèque. Conformément
aux offices pour les défunts, le cathisme 17 est entrecoupé de
LES OFFICES DU TRIODE 167
Origine.
Le troisième dimanche de la période préparatoire est le
dimanche de l'Apokréo (énoxpéœ) ou du« carnaval », le dernier
jour où les laïcs peuvent encore consommer de la viande.
Ce dimanche est aussi appelé dimanche du jugement dernier,
faisant ainsi référence à la péricope de l'évangile prévue par le
Typikon de la Grande Église du !Xe_xe siècle (Mt 25, 31-46).
Toutefois, antérieurement, d'autres lectures étaient prévues.
Par exemple, le Lectionnaire géorgien prévoyait la lecture de
Mt 6,34 - 7, 21 1• Nous pouvons donc conclure que l'hymno-
graphie contenue dans le Triode pour ce dimanche est d'origine
constantinopolitaine et ne peut être antérieure aux Ixe-xe siècles.
Déroulement de l'office.
Comme pour les dimanches précédents, on n'utilise que
l' Octoèque et le Triode. Aux vêpres, il y a dans le Triode 4 stichères
pour le lucernaire qui doivent être ajoutés aux 6 de 1'0ctoèque
ainsi qu'un doxastikon. On trouve également un doxastikon et un
théotokion pour les stichères de la litie, de même qu'un doxas-
tikon pour les apostiches.
Aux matines, comme le dimanche précédent, le psaume 136
(« Sur les fleuves de Babylone») est ajouté aux deux psaumes
du polyéleos (134 et 135). De même, après le psaume 50, on
chante les tropaires pénitentiels. Le canon du Triode est chanté
en 8 tropaires et vient s'ajouter à deux canons de 1'0ctoèque
(de la Résurrection en 4 et de la Mère de Dieu en 2). Après la
troisième ode, on chante un tropaire-cathisme du Triode et, après
la sixième ode, le kondakion et l'ikos du Triode. Vient ensuite la
lecture du Synaxaire de Nicéphore Calliste Xanthopoulos. Après
1. Voir le tableau comparatif dans BERTONIÈRE, The Sundays of Lent in the
Triodion, p. 46-47.
LES OFFICES DU TRIODE 169
Suppression du jeûne.
La semaine qui suit le dimanche de l'Apokréo est la semaine
des Laitages ou de la Tyrophagie. Après la suppression de la
viande, c'est maintenant la dernière semaine pendant laquelle la
consommation d'œufs et de fromage est autorisée. Elle est donc
elle aussi une semaine de repos avant le début des efforts de la
quarantaine. Le jeûne est supprimé le mercredi et le vendredi
comme le dit la rubrique du Triode: « On fait de même pendant
la semaine des laitages, sauf que le mercredi et le vendredi nous
chantons l'office d'Alléluia. Ainsi les frères prennent un peu de
repos. Observant le jeûne jusqu'à la neuvième heure et faisant
des métanies, nous mangeons ces deux jours-là du fromage et
des œufs après les vêpres, gardant la règle de notre Père parmi
les saints Nicéphore de Constantinople, le Confesseur, qui dit
qu'il convient aux moines de jeûner le mercredi et le vendredi
des laitages et de manger du fromage et des œufs après le congé
des vêpres. Quiconque se détournera de cette règle tombera
dans l'enseignement des jacobites et dans l'hérésie quartodé-
cimale'. »
Cette dernière rubrique qui peut paraître contradictoire à
première vue provient des typika sabaïtesê, Le Typikon d'Alexis
le Stoudite prescrivait quant à lui : «Car il ne convient pas de
jeûner le mercredi et le vendredi de la semaine des laitages. C••• ]
1. « m"o Hf nOAOIi<lIeTb nOtTHTH t<91 1i71 tp'li(A) H 1i71 n<9lT71(") tblpHbl<91 Hf(A). (;)
H71 no t71"OHb'I<9IHHH Iif'lfpH<9I1A Ii71WbA71Wf H<l Tpbnf3HHI.110 IAHI.l<l lI\f H tblpbl H pbllibl
Iibt<9ll.l'liMb OIiP<l371M71 'liA<9ITb. (;) npHIeM"IOTb lI\f TpH 'I<lw'Ii OVP0'lbHbllA. n IiO t71Ii71Wf
H<lM71 ID Oqb np'liA<lHO IetTb 3<lHf IiblTH H'Ii"bIM71 fPU<lM71. » IIEHTKOBCKHH, TUnUKOH,
p.374.
2. Voir S. VERHELST, «Histoire ancienne de la durée du carême à Jéru-
salem », Questions liturgiques 84 (2003), p. 23-50.
3. Voir P.-P. JOANNOU, Discipline générale antique (Fonti, fasc. 9), 1. 1, 2,
Rome, 1962, p. 41.
4. ÉGÉRIE, Journal de voyage, 27,1 (SC 296, p. 257-259).
5. « Or, si de sept semaines, vous retranchez les dimanches et les samedis, il
reste trente-cinq jours consacrés aujeûne. Ajoutez-y la grande vigile du samedi
où nous continuons le jeûne jusqu'au chant du coq, aux premières heures du
dimanche de la Résurrection: et vous n'avez pas seulement trente-six jours ;
mais, en comptant le temps de lainuit pour la dîme des cinq jours de reste, vous
obtenez un total auquel il ne manque rien », CASSlEN, Conférences, XXI, 25
(trad. E. Pichery, SC 64, Paris, 1959, p. 100).
6. «Ce sont les Pères qui, par la suite, convinrent d'ajouter une autre
semaine, à la fois pour exercer à l'avance et comme pour disposer ceux qui vont
LES OFFICES DU TRIODE 171
se livrer au labeur du jeûne, et pour honorer ces jeûnes par le chiffre de la Sainte
Quarantaine que notre Seigneur passa lui-même dans le jeûne », DOROTHÉE DE
GAZA (VI" s.), Œuvres spirituelles, XV, 159 (trad. L. Regnault et J. DE Préville,
SC 92, Paris, 1963, p. 446).
1. «Après avoir donné ces explications, revenons à parler de ce que nous
avons proposé et voyons pourquoi nous jeûnons seulement ces quarante jours.
Pourquoi ? - Pour nous préparer en vue de ce jour huitième et premier, ce [jour]
important et resplendissant, ce jour du Seigneur. En effet, ceux qui purifient
huit fois ces cinq sens par le moyen desquels le péché se procure une entrée, je
veux dire l'ouïe, la vue, le toucher, le goût et l'odorat, jeûnent quarante jours
afin d'obtenir le jour bienheureux, ce jour huitième et premier, car le nombre de
cinq en revenant huit fois achève le nombre de quarante », SÉVÈRE D'ANTIOCHE,
Homélie cathédrale XV, 15 (PO 38, fasc. 2, n° 175, Turnhout, 1976, p.428-
429). Voir aussi KAPABMHOB, Tlocmuas Tpuoôs, p. 16.
2. Ibid., p. 24.
3. JEAN DAMASCÈNE, Du jeûne sacré 5 (PG 95, 699D). Traduction fran-
çaise de V. Conticello dans: evala aiuéaeoç: Mélanges liturgiques offerts à
la mémoire de l'archevêque Georges Wagner, «Analecta Sergiana » 2, éd. :
LGETCHA et A. LOSSKY, Paris, 2005, p. 92-93. Sur l'évolution de la quaran-
taine pascale dans le monde byzantin, voir J. GETCHA, « La pratique du jeûne
pendant la quarantaine pascale d'après le Triode byzantin », ibid., p. 95-112 ;
H.,n;. YCIIEHCKMM, « CBHTaH qeTl.Ipep;ecHTHHI~a . .llcTOPHKO-JIHTYJ)l1flIeCKHH
oxepx », )/{MII3 (1945), p. 33-38.
172 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
1. Ibid., p. 21.
2. Ibid., p. 21.
3. J. M. FlEY, «Jacques Baradée », Dictionnaire d'histoire et de géogra-
phie ecclésiastiques, t. 26, Paris, 1997, col. 626-627 ; D. D. BUNDY, «Jacob
Bardaeus », Le Muséon 41 (1978), p. 45-86.
4. IITJooAwv, Athènes, 1886, p. 588 ; D. CUMMINS, The Rudder (Pedalion),
Chicago, 1957, p.968. 40" canon chez I. B. P1TRA, Juris ecclesiastici grae-
corum historia et monumenta, Il, Rome, 1868, p. 331.
LES OFFICES DU TRIODE 173
Lundi
Ode Octoèque Ménée Triode
1 0 6 8
2 0 0 0
3 6+4 4 0
4 6+4 4 0
5 6+4 4 0
6 6+4 4 0
7 6+4 4 0
8 0 6 8
9 0 6 8
Mardi
Mercredi
Ode Octoèque Ménée Triode
1 4 3+3 4
2 0 0 0
3 0 0 6+8
4 6 4 4
5 6 4 4
6 4 3+3 4
7 4 3+3 4
8 0 0 6+8
9 0 0 6+8
Jeudi
Ode Octoèque Ménée Triode
1 6+4 4 0
2 0 0 0
3 6+4 4 0
4 0 6 8
5 6+4 4 0
6 6+4 4 0
7 6+4 4 0
8 0 6 8
9 0 6 8
176 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Vendredi
Ode Octoèque Ménée Triode
1 6 4 4
2 0 0 0
3 6 4 4
4 4 3+3 4
S 0 0 6+8
6 4 3+3 4
7 4 3+3 4
8 0 0 6+8
9 0 0 6+8
1. Par exemple, le Sin gr. 1094 ne parle que de trois grandes métanies :
f. 70 v. (édité par: LOSSKY, Le Typikon byzantin, p. 244).
2. Typikon, Moscou, 1906, p. 405.
184 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
les péchés que j'ai commis en ce jour et tous les jours de ma vie,
en parole, en acte, en pensée et par tous mes sens. » Il fait alors
une grande métanie. L'assemblée répond en faisant à son tour
une grande métanie alors que le second prêtre dit: « Que Dieu
te pardonne, père saint. Pardonne-nous, pécheurs, et bénis. » Le
supérieur répond: «Que Dieu, par sa grâce, nous pardonne et
aie pitié de nous tous », Le supérieur prend ensuite la croix dans
ses mains, puis le clergé et les fidèles s'approchent, vénèrent les
icônes et la croix, et se demandent mutuellement pardon. Les
typika ne prévoient aucun chant pour accompagner ce rite de
pardon. Cependant, divers usages existent: certains chantent
pendant ce temps les tropaires de repentir (« Ouvre-nous les
portes du repentir »), alors que d'autres chantent les stichères
de Pâques. Au Mont Athos, à Dionysiou et Simonos Petras
on chante la formule: «Par les prières de nos saints Pères»
sur une mélodie très ornée. Ce rite du pardon s'enracine dans
l'antique tradition des moines de Palestine qui se retiraient au
désert pendant toute la Sainte Quarantaine pour ne rentrer que le
dimanche des Rameaux, alors que certains mouraient au désert et
ne revenaient plus au monastère pour Pâques'.
1. Notons que, si mémoire est faite de deux saints dans le Ménée et, par
conséquent, deux canons, ils sont alors chantés avec l'hirmos du premier en 6 :
hirmos du premier canon, deux tropaires du premier canon ensemble, troisième
tropaire du premier canon (le tl!I.éotokion du. premier canon est omis), deux
tropaires du deuxième canon ensemble, troisième tropaire du deuxième canon
et le théotokion du deuxième canon. fi faut remarquer que, dans l'ordo grec, on
ne chante jamais deux canons du Ménée pendant la période de Carême.
LES OFFICES DU TRIODE 187
Toi », Dans l'ordo grec, la deuxième ode est lue et non chantée et
les tropaires sont ensuite chantés. Pour les odes où il n'y a que le
canon du Ménée, on chante les autres odes mais avec seulement
les versets correspondants au nombre de tropaires comme en
temps ordinaire, c'est-à-dire que l'on n'utilise que les 4 derniers
versets du cantique.
Après la troisième ode, on dit la petite synaptie, puis on chante
le tropaire-cathisme du Ménée. Après la sixième ode, il y a une
petite synaptie, puis on chante le martyrikon selon le ton de la
semaine (voir annexe, à la fin du Triode). Notons en effet que le
kondakion, tout comme l'exapostilaire et le trop aire apolytikion,
sont omis les jours où il y a Alléluia. Après la neuvième ode, il y
a une petite synaptie puis le photagogikon triadique selon le ton
et le jour de la semaine (voir annexe, à la fin du Triode). Notons
que la finale du photagogikon varie selon le jour de la semaine.
On lit ensuite les laudes dans la recension hiérosolymitaine
(« Louez le Seigneur du haut des cieux»), ainsi que la doxologie,
lue elle aussi dans sa rédaction hiérosolymitaine. Après la litanie
des demandes, on chante les apostiches du Triode. La prière
psalmique « Il est bon de confesser le Seigneur » est lue deux
fois. Après le Notre Père, le lecteur ou canonarque lit le tropaire
(lu et non chanté) : «Debout dans le temple de ta gloire », Au
lieu de l'ecténie, il dit 40 fois « Kyrie, eleison ». Gloire au Père...
Et maintenant... Plus vénérable que les Chérubins... Au nom du
Seigneur, Père, bénis ! Le prêtre donne la bénédiction: «Il est
béni, Celui qui est, le Christ notre Dieu... »Puis on dit la prière:
«Céleste roi. .. », Le prêtre récite alors la prière de saint Ephrem
~ « Seigneur et Maître de ma vie », en trois parties, chacune étant
accompagnée d'une grande métanie. Puis on fait douze petites
métanies, en disant: «Ô Dieu, purifie-moi, pécheur.» Les
anciens typika précisent que « tous font des métanies de façon
uniforme! ». Puis on dit la prière de saint Éphrem une seconde
fois, et on fait une grande métanie. On lit ensuite la première
heure.
1. Voir Sin. gr. 1094, f. 72 r. (édité par: LoSSKY, Le Typikon byzantin, 1987,
p.245).
188 LE TYP1KON DÉCRYPTÉ
Les heures.
Les heures sont lues avec les tropaires et les kondakia de
l'Horologion prévus pour les jours où l'on célèbre l'office avec
Alléluia et qui sont chantés. Les tro~aires sont accompagnés
de versets psalmiques et de métanies. A la fin de chaque heure,
on dit la prière de saint Éphrem deux fois avec 16 métanies, à
l'exception de none où on lit la prière de saint Éphrem une seule
fois avec 3 métanies.
À l'exception de prime qui est lue à la suite des matines, les
autres heures sont lues, l'une après l'autre. L'office des heures
débute à la troisième heure du jour. Pour chacune des heures,
l'allumeur de lampes frappe la grande simandre (kopanon), ou
sonne une des cloches un nombre de fois correspondant à l'heure
lue: trois fois pour tierce, six fois pour sexte, neuf fois pour
none.
Après le théotokion, à tierce, sexte et none, il est prévu de lire
un passage de L'Échelle de saint Jean Climaque. Cette lecture,
habituelle pour les typika sabaïtes, n'est pas mentionnée dans le
Typikon d'Alexis le Stoudite qui prescrit, de son côté, la lecture
des œuvres de saint Éphrem le Syrien aux matines, après les
cathismes 1.
À sexte, avant cette lecture, il est prévu de lire la prophétie
d'Isaïe, précédée d'un tropaire de la prophétie, d'un prokeimenon
et suivie d'un autre prokeimenon. Ces tropaires de prophétie,
prokeimena et parémies proviennent du Prophétologion de
Constantinople, qui a servi d'ossature pour l'édition de notre
Triode moderne. Ils étaient prévus pour l'office de la Tritoekti
(TPt'tOÉKtT\, tierce-sexte) de l'office asmatique. Cet office était
essentiellement célébré à la Grande Église les jours où il n'y
avait pas de liturgie. Pendant la Sainte Quarantaine, cet office
était destiné essentiellement à la catéchèse des catéchumènes, ce
qui explique la présence d'une lecture biblique qui, à l'origine,
était sans doute commentée-. Ainsi, le cycle des lectures de la
1. Typikon, Moscou, 1906, p. 410. IIEHTKOBCKHA, Tunuxon; p. 238, 239. Le
Sin. gr. 1094 du XII" siècle mentionne une lecture tirée du Paterikon : voir Sin.
gr. 1094, f. 73 r. (édité par: LoSSKY, Le Typikon byzantin, p. 246).
2. M. ARRANz, « Les prières presbytérales de la Tritoekti de l'ancien Eucho-
loge byzantin », OCP 43 (1977), p.335-336, 341-343; MATÉos, Typicon, 1,
p. xxiv. L'ancienne liturgie hiérosolymitaine connaissait une pratique similaire:
voir J. GETCHA, Les Grandes Fêtes dans l'Église de Jérusalem entre 381 et 431
LES OFFICES DU TRIODE 189
Les Présanctifiés.
Le Triode précise à la fin des vêpres du lundi de la première
semaine: «nous n'avons pas reçu [de nos Pères] de célébrer les
Présanctifiés jusqu'à mercredi, car il convient à tous les frères
de jeûner selon la tradition. Ceux qui le peuvent demeurent dans
le jeûne jusqu'au vendredi' », Cette rubrique vient modifier la
pratique qui existait du temps où l'on suivait le Typikon de la
Grande Église et le Typikon d'Alexis le Stoudite qui prévoyaient
tous deux la célébration quotidienne des Présanctifiés, les jours
de semaine pendant la Sainte Quarantaine. Le Typikon d'Alexis
le Stoudite prévoyait même un repas au réfectoire à la fin des
Présanctifiés le premier lundi de la quarantaine'. Cette pratique
constantinopolitaine avait été établie par le canon 52 du concile
in Trullo qui affirme : «Les jours de la Sainte Quarantaine, à
l'exception des samedis et des dimanches et du saint jour de
l'Annonciation, on ne peut célébrer de liturgie autre que celle des
Dons Présanctifiésê, »
Comme l'explique M. Arranz, « au vn- siècle, la réception de
l'eucharistie a dû être considérée comme une rupture de jeûne;
puisque d'autre part l'eucharistie (à part les grandes vigiles de
1. Triode, Moscou, 1992, p. 88 v.
2. ,II,MMTPMEBCIŒfI, Onucanue, T. 1, TU7tu:a, '1. 1, p. 113 ; MATÉOS, Typicon,
Il, p. 12 ; IIEHTKDBCIŒfI, Tunuxou; p. 238, 239.
3. Canon 52 du concile in' Trullo. Voir P.-P. JOANNDU, Discipline générale
antique (Fonti, fasc. 9), 1. r, 1, Rome, 1962, p. 189.
LES OFFICES DU TRIODE 191
vêpres, dès lors que les vêpres sont interrompues après l'entrée
pour laisser place à l'office des .Présanctifiés composé sur le
modèle de la liturgie. Le diacre dit ensuite la grande synaetie.
La stichologie du cathisme 18 est divisée en trois parties. A la
fin de chacune, le diacre dit la petite synaptie, et le prêtre - les
trois premières prières du lucernaire et les ecphonèses. Pendant
la première stance, le prêtre déplie sur l' autel 1' antimension, sur
lequel il met le diskos. De l'atrophorion qui se trouve sur l'autel,
il prend l'agneau présanctifié et le dépose sur le diskos. Pendant
la deuxième stance, accompagné du diacre portant un cierge, il
encense trois fois l'autel des quatre côtés. Pendant la troisième
stance, il transporte le diskos de l'autel à la prothèse, précédé du
diacre portant un cierge et qui encense continuellement les saints
dons. Arrivé à la prothèse, le diacre verse du vin dans le calice et
le mélange à de l'eau. Le prêtre couvre les saints dons (en disant
simplement: « Par les prières de nos saints Pères ... »).
Au lucernaire, on chante 6 stichères du Triode et 4 stichères du
Ménée. Le théotokion est tiré de la deuxième annexe du Ménée.
Pendant le chant du théotokion, le prêtre, accompagné du diacre
tenant l'encensoir, fait la petite entrée. Au lieu du prokeimenon du
soir, on dit celui du Triode qui accompagne la première prophétie
(tirée de la Genèse). Après cette lecture, on dit le deuxième prokei-
menon du Triode. Puis le diacre dit: «Ordonnez », et le prêtre:
«Sagesse. Debout. La lumière du Christ illumine tous », Il bénit
l'assemblée prosternée contre terre avec un cierge et l'encensoir
qu'il tient dans sa main droite. Puis on lit la seconde prophétie
(tirée des Proverbes) et le lecteur chante, au milieu de l'église,
des versets choisis du psaume 140: «Que ma prière s'élève
vers Toi ». Il s'agit d'un ancien grand prokeimenon des offices
solennels de la Sainte Quarantaine à Constantinople. Après
chacun des versets chantés par le lecteur, la chorale répond par
le refrain constituté du premier verset: «Que ma prière s'élève
vers Toi... » Pendant ce chant, le prêtre encense l'autel, puis la
prothèse. Pour le dernier refrain, il remet l'encensoir au diacre
qui encense la prothèse, et le prêtre s'agenouille devant l'autel. TI
est d'usage de nos jours que les fidèles restent à genoux pendant
tout ce chant. Dans l'ordo grec, les fidèles font une petite métanie
à chaque fois qu'on arrive au chant de «comme le sacrifice du
soir », et au dernier verset, alors que le prêtre encense depuis le
LES OFFICES DU TRIODE 193
soléa, ils font trois grandes métanies qui correspondent aux trois
métanies accompagnant la prière de saint Éphrem de la fin des
vêpres, mais le prêtre ne dit pas la prière de saint Éphrem dans
l'usage grec.
Après le chant du psaume 140, le prêtre dit dans l'usage russe
la prière de saint Éphrem accompagnée de trois métanies, et on
poursuit le déroulement des Présanctifiés selon l'Euchologe ou
le Hiératikon. S'il y a une fête avec polyéleos, c'est ici qu'ont
lieu les lectures de l'Apôtre et de l'Évangile. Sinon, on passe
directement à l'ecténie et la litanie des catéchumènes. À partir
du mercredi de la quatrième semaine de la Sainte Quarantaine,
on ajoute après cette dernière une litanie supplémentaire, « pour
ceux qui se préparent à la sainte illumination », Il s'agit des
catéchumènes qui s'inscrivaient, à Constantinople, le troisième
dimanche de la quarantaine pour le baptême qui allait être célébré
le Grand Samedi, et qui, à partir de ce jour-là, recevaient une
préparation plus intense'. Suivent deux litanies pour les fidèles.
La Grande Entrée a lieu pendant le chant de l'hymne:
«Maintenant les puissances célestes ». Après que le diacre a
encensé le sanctuaire, le prêtre se rend à la prothèse, prend le
diskos de sa main droite et, le tenant au-dessus du calice qu'il
tient de la main gauche (s'il y a plusieurs concélébrants, le
premier tient le diskos), se dirige vers l'autel, en passant par la
porte diaconale nord puis les portes saintes, en ne disant rien,
pendant que le diacre encense continuellement les saints dons
et que l'assemblée se prosterne contre terre. Dans l'usage russe,
le prêtre récite de nouveau la prière de saint Éphrem avec trois
métanies. Puis le diacre dit la litanie des demandes qui se conclut
par le Notre Père. Suit la communion.
Dans l'usage grec, la communion du clergé se déroule norma-
lement, selon la pratique habituelle. Tel était l'antique usage
byzantin. Toutefois, l'usage russe qui suit les rubriques intro-
duites dans le hiératikon au XVII" siècle, prévoit que les célébrants
ne communient qu'aux saints dons présanctifiées du diskos. Ne
boivent du calice que ceux qui ne consommeront pas les saints
dons après la communion des fidèles, le vin du calice n'étant
Le grand apodeipnon.
Le lundi, à la neuvième heure du jour, il est prescrit que
l'allumeur de lampes frappe 12 fois la lourde simandre pour
marquer le début du grand apodeipnon.
Les quatre premiers jours de la première semaine de la Sainte
Quarantaine, on lit immédiatement après les prières initiales le
psaume 69, puis on chante le Grand Canon pénitentiel de saint
André de Crète, divisé en quatre parties", Cette pièce hymno-
graphique porte le nom de « Grand Canon» puisqu'elle est une
des rares compositions hymnographiques de ce type à posséder
neuf odes avec un tropaire sensé accompagner chaque verset des
neuf cantiques bibliques", Il est donc composé de 250 tropaires,
La pratique généralisée, sans doute plus tardivement, est d'avoir des canons de
huit odes, la deuxième ode n'étant chantée que pendant la Sainte Quarantaine.
1. E. WELLESZ, A History of Byzantine Music and Hymnography, Oxford,
1961, p. 204.
2. Au sujet d'André de Crète, voir G. BARDY, «André de Crète », DSp 1
(1937), col. 554-555; C. ÉMEREAU, «Hymnographi Byzantini », Échos
d'Orient XXI (1922), p. 267-271 ; M. JUGlE,« André de Crète », Catholicisme:
Hier, aujourd'hui, demain 1 (1948), col. 525-526; KAPABHHOB, Ilocmnas
Tpuoôs; p. 98-107 ; E. MARIN, «André de Crète », Dictionnaire de théologie
catholique 1 (1909), col. 1182-1184; E. MERCENIER, «À propos d'André de
Crète », Tome commémoratif du Millenium de la Bibliothèque d'Alexandrie,
Alexandrie, 1953, p. 70-78 ; L. PETIT, «André de Crète », DACL 1,2 (1907),
col. 2034-2041 ; H. RAHNER,« Andreas von Kreta », Lexikonfür theologie und
Kirche 1 (1957), col. 516-517; S. VAILHÉ,« Saint André de Crète», Echos
d'Orient V (1902), p. 378-387.
196 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
1. Triode,~oscou, 1992,p.95.
2. Sin. gr. 1094, f. 77 v. (édité par: LOSSKY, Le Typikon byzantin, p. 251).
3. Triode, Moscou, 1992, p. 95. Le Sin. gr. 1094 donne le même nombre de
métanies au f. 78 r. (édité par: LOSSKY, Le Typikon byzantin, p. 251).
200 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Origine.
Le premier samedi de la quarantaine commémore le saint et
grand martyr Théodore Tyron. L'origine de cette solennité est le
miracle lié au saint martyr qui eut lieu en 361, lorsque l'empereur
Julien l'Apostat ordonna au préfet de Constantinople de faire
asperger les fruits et les légumes du marché par du sang de
victimes immolées aux idoles pendant la première semaine du
Carême, afin de souiller le jeûne des chrétiens. Le saint martyr
Théodore serait alors apparu au patriarche Eudoxe (360-364) et
lui aurait commandé qu'aucun chrétien n'achète d'aliment au
marché, mais qu'il confectionne des collyves, c'est-à-dire des
grains de blé bouillis, pour se nourrir. Ainsi, les chrétiens échap-
pèrent à la souillure de l'idolâtrie. C'est du moins l'explication
que l'on trouve dans le Triode, dans le Synaxaire de Nicéphore
Calliste Xanthopoulos lu aux matines du premier samedi de la
quarantaine'. La commémoration de cette intervention miracu-
leuse du saint martyr a très vite été instituée au premier samedi de
la quarantaine. La tradition stoudite la connaissait et aurait peut-
être été la première à l'introduire. En effet, le Typikon d'Alexis
le Stoudite souligne le caractère festif de ce samedi en indiquant
qu'exceptionnellement, le vendredi soir de la première semaine,
on ne lit pas le grand apodeipnon mais le petit. Toutefois, rien
n'est dit quant à l'acolouthie de saint Théodore à la fin des
Présanctifiés, prévue par les typika sabaïtes". Ces derniers spéci-
fient qu'au réfectoire il y a autorisation d'huile et de vin en
l'honneur du saint.
Déroulement.
Le vendredi de la première semaine, aux Présanctifiés, on
chante 10 stichères au lucernaire: l'idiomèle du Triode deux fois,
4 martyrika de l' Octoèque et 4 stichères du martyr (contenus dans
le Triode). On chante le doxastikon du martyr et le théotokion
dogmatique (à cause de l'office du samedi). Pendant le chant du
théotokion, le prêtre accompagné du diacre tenant l'encensoir
fait la Petite Entrée. Au lieu du prokeimenon du soir, on dit les
deux prokeimena du Triode, accompagnant la première prophétie
(tirée de la Genèse) et la seconde prophétie (tirée des Proverbes).
Après la lecture des proverbes, le lecteur chante, au milieu de
l'église, des versets choisis du psaume 140: «Que ma prière
s'élève vers Toi », et la liturgie des Présanctifiés suit son dérou-
lement habituel.
Après la prière de l'ambon aux Présanctifiés, il est prévu de
se rendre dans le narthex pour y chanter un canon d'action de
grâces à saint Théodore Tyron, devant les collyves préparées en
son honneur. Le lecteur lit le psaume 142. Puis on chante «Le
Seigneur est Dieu» et le tropaire du martyr suivi du théotokion
dominical. On lit le psaume 50 (pendant ce temps, le diacre
encense la table sur laquelle sont déposées les collyves. On
chante alors le canon à saint Théodore. Après la 6e ode, on chante
le kondakion du martyr. Après la ge ode, au lieu de « Il est digne
en vérité », on chante de nouveau l'hirmos de la ge ode. On dit les
prières du Trisagion. Après le Notre Père on chante de nouveau le
tropaire, le kondakion et le théotokion. Puis le prêtre lit la prière
de bénédiction des collyves, en commémorant le saint et grand
martyr Théodore. Puis a lieu le congé habituel des Présanctifiés.
Aux matines, on chante « Le Seigneur est Dieu» et le tropaire
du saint martyr et le théotokion dominical. Après la première
stichologie, on chante le tropaire-cathisme de l'Octoèque ; après
la deuxième stichologie, le tropaire-cathisme du martyr (dans le
Triode). Après le psaume 50, on chante le canon de la dédicace
(saint ou fête à qui l'église est dédiée) en 6 tropaires et le canon
du Triode en l'honneur du saint martyr en 8. Après la troisième
ode, on chante le tropaire-cathisme du Triode et, après la sixième
ode, le kondakion et l'ikos du Triode. Vient ensuite la lecture
du Synaxaire de Nicéphore Calliste Xanthopoulos. Après la
neuvième ode, on ne chante pas «Il est digne en vérité », Après
LES OFFICES DU TRIODE 207
Origine.
Le premier dimanche de la Sainte Quarantaine, le Triode
prévoit la solennité plus tardive du dimanche de l'Orthodoxie.
Cette solennité avait été introduite en mars 843 pour commé-
morer la victoire finale sur l'iconoclasme. Il avait alors été
établi de célébrer chaque année le triomphe de l'Orthodoxie le
premier dimanche de la Sainte Quarantaine. Cette solennité est
venue se joindre à la mémoire plus ancienne des saints prophètes
Moïse, Aaron, David, Samuel et des autres prophètes, célébrée
ce jour-là'. Le Typikon d'Alexis le Stoudite prévoyait de chanter
conjointement l'office des saintes icônes avec l'office des saints
prophètesê, Mais, dans les Typika sabaïtes plus tardifs, témoins
d'un usage répandu à la fin du XIVe siècle, la mémoire des saints
prophètes a disparu et leur canon a été reporté aux complies du
dimanche soir.
Il ne faut pas oublier qu'après la victoire des hésychastes en
1351, le dimanche de l'Orthodoxie prit un sens nouveau. On ne
commémorait pas simplement la victoire sur l'iconoclasme, mais
1. C'était encore le cas dans le Typikon sabaïte Sin. gr. 1094, f. 79 r. (édité
par: LoSSKY, Le Typikon byzantin, p. 252-253). Lire à ce sujet M. ARRANz,
« Les fêtes théologiques du calendrier byzantin », La Liturgie, expression de la
foi. Conférences Saint-Serge. XXV Semaine d'études liturgiques, Rome, 1979,
p.39-41.
2. IIEHTKOBCKHH:, Tunuxon, p. 241.
208 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Déroulement.
Comme pour les dimanches de la période préparatoire, on
n'utilise que l'Octoèque et le Triode. Aux vêpres, il y a dans le
Triode 4 stichères pour le lucernaire, qui doivent être ajoutés aux
6 de l'Octoèque, ainsi qu'un doxastikon. On trouve également
un doxastikon et un théotokion pour la litie, et un doxastikon et
un théotokion pour les apostiches. À l'artoclasie, on chante deux
fois « Mère de Dieu et Vierge » et une fois le tropaire de la fête
(« Nous nous prosternons devant Ton icône très pure»).
Aux matines, pour «Le Seigneur est Dieu », on chante le
tropaire dominical (deux fois) et le tropaire de la fête, suivis du
théotokion dominical. Après le psaume 50, on chante les tropaires
pénitentiels du Triode (comme pendant la période préparatoire).
Le canon du Triode est chanté en 6 tropaires et vient s'ajouter
aux trois canons de l'Octoèque (de la Résurrection en 4, de
la Croix et la Résurrection en 2 et de la Mère de Dieu en 2).
On chante les catavasies du Triode. Après la troisième ode,
on chante un tropaire-cathisme du Triode, et après la sixième
ode, le kondakion et l'ikos du Triode. Vient ensuite la lecture
du Synaxaire de Nicéphore Calliste Xanthopoulos. Après la
Origine.
Les deuxième, troisième et quatrième samedis de la Sainte
Quarantaine sont consacrés à la mémoire des défunts, sauf en cas
de fête d'un saint avec polyéleos (comme l'invention du chef de
saint Jean Baptiste ou celle des quarante martyrs de Sébaste). Les
typika stipulent que, si un décès est survenu pendant la quaran-
taine, il ne convient pas de le commémorer aux jours prescrits (le
troisième, le neuvième et le quarantième jour), mais de reporter
la commémoration au vendredi soir et de célébrer une liturgie
des défunts le samedi. Ils rappellent que la commémoration
habituelle des défunts reprend à partir du dimanche du renouveau,
une semaine après Pâques'. Ces rubriques reflètent une pratique
ancienne attestée par le 51 e canon du concile de Laodicée qui dit
de ne pas célébrer la mémoire des martyrs pendant la quaran-
taine, mais de les commémorer les samedis et dimanchesê, Le
grand canoniste byzantin Théodore Balsamon (v. 114Q-v. 1195)
avait déjà appliqué la commémoration des martyrs mentionnée
dans ce canon à la commémoration des défunts". De là, cette
Déroulement.
Aux vêpres célébrées avec les Présanctifiés, au lucernaire, on
chante au total 10 stichères : l'idiomèle du Triode (deux fois),
4 stichères (en l'honneur des martyrs) de l'Octoèque suivant le
ton de la semaine, et 4 stichères du saint du Ménée. Le doxa-
stikon est l'idiomèle des défunts emprunté aux apostiches de
l'Octoèque. On chante ensuite, pour «Et maintenant », comme
tous les vendredis soir, le théotokion dogmatique de l'Octoèque
selon le ton de la semaine. Après l'entrée, on lit les lectures du
Triode, précédées de leurs prokeimena, puis on suit le dérou-
lement normal des Présanctifiés.
Aux matines, on chante 1'« Alléluia» selon le ton 2, avec les
versets des défunts (<< Bienheureux ceux que Tu as élus », « Leurs
âmes reposeront parmi les justes »), puis deux fois le tropaire
du samedi, ton 2 : «Apôtres, martyrs et prophètes », « Gloire »,
tropaire des défunts, ton 2: «Souviens-toi, Seigneur », «Et
maintenant», le théotokion: «Mère sainte». Comme tous
les samedis, on lit les cathismes 16 et 17. Après la première
stichologie, on chante les tropaires-cathismes de l'Octoèque.
Conformément aux offices pour les défunts, le cathisme 17 est
lu avec des refrains chantés et partagé en deux stances. Le prêtre
(accompagné du diacre) sort alors du sanctuaire et se dirige vers
la table des défunts (table où l'on fait brûler des cierges à la
mémoire de défunts, et où les fidèles déposent des collyves ou
autres offrandes) que le diacre encense continuellement. Après la
première stance (Ps 118, 1-93), il y a une litanie pour les défunts.
Puis on lit la deuxième stance du cathisme 17 (Ps 118,94-176),
après quoi on chante les tropaires eulogétaires pour les défunts
[« L'assemblée des saints », etc.). Pendant ce temps, le prêtre
encense toute l'église, précédé du diacre portant un cierge. Après
Origine.
De nos jours, le deuxième dimanche de la Sainte Quarantaine
est consacré à la mémoire de saint Grégoire Palamas. Cependant,
jadis, il ne faisait l'objet d'aucune solennité particulière: c'est
le cas dans le Typikon d'Alexis le Stoudite et le Typikon sabaïte
Sin. gr. 10941• Ce n'est que dans les typika sabaïtes et les Triodes
de rédaction hiérosolymitaine, postérieurs au'XJ:V' siècle, qu'il est
prévu de faire ce jour-là cette commémoration. En effet, nous
savons que l'acolouthie grecque de saint Grégoire Palamas a
été composée par le patriarche Philothée/, sans doute peu après
la canonisation du saint en 13683 • La traduction slave de cette
acolouthie fut réalisée quelques années plus tard.
La mémoire de saint Grégoire Palamas fut instituée au deuxième
dimanche du Carême, faisant ainsi suite au dimanche de l'Ortho-
doxie, pour des raisons polémiques et doctrinales : en effet, le
décret synodal instituant sa fête à la Grande Église du Christ en
ce deuxième dimanche du Carême en février-mars 1368 précéda
la condamnation du moine anti-palamite Prochoros Kydonès
1. IIEHTKOBCKHR, Tunuxou, p. 242; Sin. gr. 1094, f. 80 r. (édité par:
Lossxv, Le Typikon byzantin, p. 254). Lire à ce sujet M. ARRANZ, «Les fêtes
théologiques du calendrier byzantin », La Liturgie, expression de la foi. Confé-
rences Saint-Serge. XXV Semaine d'études liturgiques, Rome, 1979, p. 42-43.
2. r. M. IIpOXOPOB, «K HCTOpHH JIHTYprWIecKoH rr033HH : rHMHhI H
MOJIHTBbI narpaapxa cI>HJIOlPeH KOKKHHa », TO,aPJI27 (1972), p. 144.
3. Hiéromoine MACAIRE DE SIMONOS PETRAS, Le Synaxaire, vol. 1, Thessa-
lonique, 1987, p. 515.
LES OFFICES DU TRIODE 213
Déroulement.
Comme pour les dimanches de la période préparatoire, on
n'utilise que l'Octoèque et le Triode. Aux vêpres, pour le lucer-
naire, on chante 6 stichères de l'Octoèque et 4 du Triode, ainsi
qu'un doxastikon du Triode. On trouve également dans le Triode
un doxastikon et un théotokion pour les apostiches. À l'arto-
clasie, on chante trois fois « Mère de Dieu et Vierge »,
Aux matines, pour« Le Seigneur est Dieu », on chante deux fois
le tropaire dominical et le tropaire du saint, suivis du théotokion
dominical. Après le psaume 50, on chante les tropaires pénitentiels
du Triode (comme pendant la période préparatoire). On chante
le canon de la Résurrection dans l'Octoèque en 4 tropaires, le
premier canon du Triode en 4 et le deuxième canon du Triode (du
saint) en 6. On chante les catavasies de la Mère de Dieu (« Ma
bouche s'ouvrira », comme préparation à l'Annonciation). Après
la troisième ode, on chante le kondakion du Triode et un tropaire-
cathisme du Triode. Après la sixième ode, le kondakion et l'ikos
du saint dans le Triode. Vient ensuite la lecture du Synaxaire
attribué à Nicéphore Calliste Xanthopoulos, mais qui ne peut être
de lui, décédé en 1335, soit une vingtaine d'années avant saint
Grégoire Palamas. Après la neuvième ode, après « Saint est notre
Origine.
Le troisième dimanche de la Sainte Quarantaine est consacré
à la vénération de la vivifiante Croix qui est liée au déplacement,
au dimanche, de la vénération de la Croix à la mi-Carême le
mercredi de la quatrième semaine. Selon l'ancienne tradition de
Constantinople, on inscrivait ce dimanche-là les catéchumènes
qui allaient être baptisés à Pâques, accompagnés de leur parrain.
La tradition byzantine a concervé jusqu'à nos jours l'usage de
prier pour « ceux qui se préparent à la sainte illumination» lors
d'une litanie spéciale ajoutée au déroulement des Présanctifiés,
après la litanie pour les catéchumènes, à partir de la semaine qui
suit le dimanche de la Croix 1• Ce mercredi marque le milieu de
1. M. ARRANz, « Les sacrements de l'ancien Euchologe constantinopolitain
4. IIIe partie: Préparation au baptême », OCP 50 (1984), p. 47-49.
LES OFFICES DU TRIODE 215
Déroulement.
Après la neuvième heure, avant le début des vigiles, le prêtre
va chercher dans la sacristie la Croix qui a été ornée de fleurs et
l'emmène dans le sanctuaire, précédé du diacre qui l'encense,
pendant que les clercs chantent le tropaire et le kondakion de la
Croix, et la place sur l'autel. On allume devant elle un cierge.
Notons que de nos jours, dans les paroisses, la Croix est le plus
souvent transportée de la prothèse à l'autel.
Comme pour les dimanches de la période préparatoire, on
n'utilise que 1'0ctoèque et le Triode. Aux vêpres, pour le lucer-
Origine.
De nos jours, la croix reste au milieu de l'église, ou encore
du côté droit, devant l'iconostase, jusqu'au vendredi suivant.
TI est prévu de la vénérer solennellement à trois autres reprises
I?endantla semaine qui suit: le lundi, le mercredi et le vendredi.
A la première heure, la prière psalmique «Dirige mes pas»
est remplacée par le tropaire «Devant Ta Croix », Pendant ce
temps, le prêtre sort du sanctuaire par les portes saintes, encense
la Croix des quatre côtés à trois reprises. Puis on vient vénérer la
Croix pendant le chant des stichères prévus pour sa vénération à
la fin des matines du troisième dimanche. Au lieu du kondakion
habituel, on chante le kondakion de la Croix. Le vendredi, il est
prévu de vénérer la Croix à la fin des typiques, juste avant qu'elle
ne soit ramenée au sanctuaire.
Dans l'ancienne tradition stoudite, la Croix ne demeurait pas
en permanence au milieu de l'église. Il était prévu de faire, après
les matines dominicales, une procession avec la Croix autour du
monastère, après quoi celle-ci était de nouveau rangée au skevo-
phylakion (sacristie). Elle était sortie quotidiennement les autres
jours de la semaine, du lundi au vendredi, pour être vénérée à
la fin de la neuvième heure, puis elle était rangée de nouveau à
218 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
chaque fois 1. C'est de cet antique usage qu'est restée jusqu'à nos
jours la vénération solennelle de la Croix les lundi, mercredi et
vendredi de la quatrième semaine.
Origine.
Dans les éditions actuelles du Triode, il est prévu pour le
quatrième dimanche de la Sainte Quarantaine de faire mémoire
de saint Jean Climaque. Dans certains manuscrits, on peut trouver
une rubrique dans les ménologes expliquant que l'office de saint
Jean Climaque est reporté du jour de sa mémoire, le 30 mars,
au quatrième dimanche de la Sainte Quarantaineê, Dans l'esprit
du 51e canon du concile de Laodicée, on a sans doute voulu
déplacer cette commémoration qui tombait toujours pendant la
Déroulement.
Comme pour les dimanches de la période préparatoire, on
n'utilise que l'Octoèque et le Triode. Aux vêpres, pour le lucer-
naire, on chante 7 stichères de l'Octoèque et 3 du Triode, ainsi
qu'un doxastikon du Triode. On trouve également dans le Triode
un doxastikon et un théotokion pour les apostiches. À l'arto-
c1asie, on chante trois fois « Mère de Dieu et Vierge ».
Aux matines, pour « Le Seigneur est Dieu », on chante deux
fois le tropaire dominical puis le tropaire du saint suivi du
théotokion dominical. Après le psaume 50, on chante les tropaires
pénitentiels du Triode (comme pendant la période prépara-
toire). On chante le canon de la Résurrection dans l'Octoèque
en 4 tropaires, de la Mère de Dieu (de l' Octoèque) en 2 et le
premier canon du Triode (un ancien canon, sur le thème du Bon
Samaritain - thème de l'évangile lu anciennement à Jérusalem
pour ce dimanche) en 4 et le deuxième canon du Triode (du saint)
en 4. Les catavasies sont celles de la Mère de Dieu (« Ma bouche
s'ouvrira »). Après la troisième ode, on chante les tropaires-
cathismes du Triode. Après la sixième ode, le kondakion et l'ikos
Origine.
Une solennité importante de la Sainte Quarantaine est le jeudi
du Grand Canon, pendant la cinquième semaine, déjà attestée par
le Typikon d'Alexis le Stoudite'. Selon I. Karabinov, la lecture du
Grand Canon aurait été fixée au xr siècle à la cinquième semaine
du Carême, sans doute en mémoire d'un tremblement de terre qui
serait survenu à Constantinople sous Constantin VI, le 17 mars
790 2. Cela explique peut-être que le Typikon de la Grande Église
ne le mentionne pas. Notons que l'usage de chanter le Grand
Déroulement.
Le mercredi, aux Présanctifiés, il est prévu de chanter au lucer-
naire, en plus des 6 stichères habituels du Triode, les 24 stichères
du Grand Canon attribués à saint André de Crète dans les Triodes
slaves, mais qui furent composés par Syméon Métaphraste au
xe siècle comme l'indique le Triode grec. Ces stichères qui
suivent les 24 lettres de l'alphabet grec se terminent par la phrase :
« Seigneur, afin que je ne périsse avant la fin, sauve-moi ! » Puis
on poursuit la célébration des Présanctifiés selon le déroulement
habituel.
Après le congé des Présanctifiés, le Typikon prescrit de
manger au réfectoire des aliments bouillis avec de l' huile et de
boire du vin« à cause de l'effort de la vigile du Grand Canon' ».
Le Typikon d'Alexis le Stoudite prévoyait la même chose'.
À cause de l'effort à venir, le petit apodeipnon est lu en cellule.
Si l'Annonciation tombe le jeudi de la cinquième semaine,
l'office du Grand Canon est anticipé au mardi ou au lundi soir.
Les matines qui sont généralement célébrées le mercredi
soir ou dans la nuit de mercredi à jeudi suivent le déroulement
d'un «office avec Alléluia », Elles débutent par l'office royal
et l'hexapsalme. Après l'hexapsalme, on dit la grande litanie et
on chante « Alléluia » selon le ton de la semaine et les tropaires
triadiques.
Puis on lit une seule stichologie du Psautier (cathisme 8).
Notons que la répartition du Psautier est particulière pour la
cinquième semaine de la Sainte Quarantaine. Après la stichologie,
on chante les tropaires-cathismes de l'Octoèque dans le ton de la
semaine. On lit alors la première moitié de la Vie de sainte Marie
l'Égyptienne, attribuée à saint Sophrone de Jérusalem. Puis on
lit le psaume 50 (précédé par: Kyrie, eleison, 3 fois, Gloire ... Et
Le samedi de l'Acathiste.
Origine.
Une autre solennité importante de la Sainte Quarantaine est le
samedi de l'Acathiste qui clôt la cinquième semaine. Son origine
n'est pas très claire, tout comme d'ailleurs l'origine de l'Aca-
thiste', Dans sa forme, ce dernier est un exemple de kondakion,
1. PO 110, 893.
2. A. ~OIIYJIO-KEPAMEBC, «AKa$HcT Boxrnen Marepa », BU3aH-
muûcxuü Bpe.MeHHUK (1903), p. 357.
3. P. DE MEESTER,« L'imno acatisto », Bessarione 81 (1904), p. 213.
4. Sur Romain le Mélode et le kondakion, lire J. VAN ROSSUM, « Romanos
le Mélode et le "Kontakion" », L'Hymnographie. Conférences Saint-Serge.
46e Semaine d'Études liturgiques, Rome, 2000, p. 93-104.
LES OFFICES DU TRIODE 225
Déroulement.
Le vendredi, aux Présanctifiés, il est prévu de chanter au lucer-
naire 10 stichères : l'idiomèle du Triode deux fois, 1 martyrikon
et 3 stichères en l'honneur de la Mère de Dieu (répétés pour
qu'il y en ait 7). Pour « Gloire ... Et maintenant », on chante le
théotokion du Triode 3• La suite du déroulement des Présanctifiés
est habituel. Au réfectoire, le vin est autorisé.
Selon le Typikon sabaïte, l'Acathiste est chanté en quatre
parties aux matines qui sont généralement célébrées le vendredi
soir. Il faut savoir, toutefois, que selon le nouveau typikon de la
Grande Église de Constantinople, l'Acathiste est chanté au petit
apodeipnon le vendredi soir.
Aux matines, on chante « Le Seigneur est Dieu» et trois fois
le tropaire de la Mère de Dieu, contenu dans le Triode. Après la
première stichologie et la petite synaptie, on chante le tropaire-
Origine.
Le cinquième dimanche de la quarantaine commémore sainte
Marie l'Égyptienne. Dans l'esprit du 51e canon du concile de
Laodicée, la fête de cette sainte a été reportée du 1er avril à un
dimanche de la quarantaine afin de pouvoir la célébrer plus solen-
nellement, tout comme l'a été la fête de saint Jean Climaque au
quatrième dimanche. La vie de cette sainte, particulièrement vénérée
en Palestine et qui a vécu au vr siècle, nous est connue grâce au récit
attribué au saint patriarche Sophrone de Jérusalem (vr'-vrr' siècle),
qui la présente comme un modèle de conversion. Sa fête a été fixée
au cinquième dimanche de la quarantaine à partir du xr siècle, sans
doute en lien avec la lecture du Grand Canon de saint André de
Crète, dont la lecture a été fixée, à cette même époque, au jeudi de
la cinquième semaine. Nous savons qu'un canon en l'honneur de ..
sainte Marie l'Égyptienne.a été ajouté au Grand Canon pénitentiel
de saint André de Crète, ce qui confirme la relation qui existe entre
ces deux solennités du Triode'.
Déroulement.
Comme pour tous les dimanches du Triode, on n'utilise que
l' Octoèque et le Triode. Aux vêpres, pour le lucernaire, on chante
6 stichères de I'Octoèque et 4 du Triode, ainsi qu'un doxastikon
du Triode. On trouve également dans le Triode un doxastikon et
un théotokion pour les apostiches. À l'artoclasie, on chante trois
fois « Mère de Dieu et Vierge».
. Aux matines, pour «Le Seigneur est Dieu », on chante deux
fois le tropaire dominical, le tropaire de la sainte suivis du
théotokion dominical. Après le psaume 50, on chante les tropaires
pénitentiels du Triode (comme pendant la période prépara-
toire). Le canon de la Résurrection de I'Octoèque est exécuté en
4 tropaires, celui de la Mère de Dieu (de I'Octoèque) en 2 et le
premier canon du Triode (un ancien canon, sur le thème du riche
et de Lazare - thème de l'évangile lu anciennement à Jérusalem
pour ce dimanche) en 4 et le deuxième canon du Triode (de
sainte Marie) en 4. On chante les catavasies de la Mère de Dieu
(« Ma bouche s'ouvrira »), Après la troisième ode, on chante les
tropaires-cathismes du Triode. Après la sixième ode, le kondakion
et l'ikos de la sainte dans le Triode. Après la neuvième ode, après
« Saint est notre Dieu », un exapostilaire du Triode est à ajouter
à l'exapostilaire de l'évangile. Aux laudes, on chante 8 stichères
de I'Octoèque et un stichère idiomèle du Triode, qui est repris
comme doxastikon.
Aux heures, on lit le tropaire dominical et le tropaire de la
sainte, les kondakia du dimanche et de la sainte alternativement.
Ce dimanche, comme pour les précédents, on célèbre la Divine
Liturgie de saint Basile, en préparant et consacrant les agneaux
supplémentaires pour les Présanctifiés du mercredi et du vendredi
suivants. Après l'entrée, on chante le tropaire dominical [le tropaire
de l'église si celle-ci est consacrée à la Mère de Dieu ou un saint],
le tropaire de la sainte, le kondakion de la sainte et le kondakion
dominical [si l'église est consacrée à la Mère de Dieu, on chante
d1 abord le kondakion dominical, puis celui de la sainte, et enfin
celui de l'église; si elle est consacrée à un saint, on chante les
kondakia: dominical, de l'église, de la sainte et de la Mère de
Dieu]. On chante les prokeimena du ton et de la sainte, et on fait
deux lectures de l'Apôtre et de l'Évangile: du dimanche et de la
sainte. On chante le koinonikon du dimanche et de la sainte.
232 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Le samedi de Lazare.
Origine.
Le samedi de Lazare est une solennité très ancienne, tirant
son origine de l'ancienne liturgie de Jérusalem. Égérie en parle
au chapitre 29 de son Itinerarium et précise que tous se rendent
ce jour-là au Lazarium' .. Comme l~ fait remarquer Maraval,
« le sens de ce "samedi de Lazare", qui est d'abord une parti-
cularité de la liturgie de Jérusalem (avant de passer dans la
liturgie d'autres Églises), n'est pas à l'origine la commémoration
de la résurrection de Lazare, mais celle de la venue du Christ à
Déroulement.
Nous pouvons constater que l'office de ce samedi a conservé
jusqu'à ce jour dans le rite byzantin un caractère pascal, particu-
lièrement observable dans l'office des matines.
Le vendredi, aux Présanctifiés, il est prévu de chanter au lucer-
naire 10 stichères : l' idiomèle du Triode deux fois, 1 martyrikon
et 5 stichères en l'honneur de Lazare, attribués à l'empereur
Léon le Sage (répétés pour qu'il y en ait 7). Pour «Gloire ...
1. Ibid., p. 270, note 1.
2. RENaux, Il, p. 255.
3. Ibid., note 4.
4. Ibid., p. 270, note 1.
5. T. TALLEY, Les Origines de l'année liturgique, Paris, 1990, p. 195,200.
234 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Origine.
Le dimanche des Palmes est considéré comme l'une des douze
grandes fêtes despotiques de l'année. Son origine, tout comme le
samedi précédent, est d'origine hiérosolymitaine.
Dans son récit de voyage, Égérie fait une description des parti-
cularités de ce dimanche que la pèlerine désigne comme «le
dimanche où l'on entre dans la semaine pascale, qu'on appelle
ici la grande semaine »1. Elle raconte qu'à la onzième heure du
jour on lisait le passage où des enfants vinrent à la rencontre du
Seigneur avec des rameaux et des palmes (Mt 21, 8; Jn 12, 13)
en disant : «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur»
(Mt 21, 9; Ps 117,26). Alors le peuple précédait en procession
l'évêque en tenant des rameaux, « de la même manière que l'on
a escorté alors le Seigneur », du sommet du mont des Oliviers en
parcourant la ville jusqu'à l'Anastasis, où l'on célébrait l'office
du soir.
Nous constaterons des similitudes entre le récit d'Égérie et les
prescriptions du Lectionnaire arménien qui nomme ce dimanche
«jour des Palmes », Dans ce document du v e siècle, l'entrée
triomphale du Christ à Jérusalem est déjà l'objet de la célébration
du matin à I'Anastasis'', Après la réunion du soir au mont des
Oliviers, mentionnée par Egérie, le Lectionnaire témoigne lui
aussi qu'on redescendait avec des branches de palmiers dans les
mains jusqu'à l' Anastasis.
Déroulement.
Étant une fête despotique, l'office du dimanche des Palmes
est célébré exclusivement suivant le Triode, sans rien de l'office
dominical. Aux vêpres, pour le lucernaire, on chante les stichères
du Triode en 10. Après l'entrée, on lit les trois prophéties de
la fête. Pour la litie, on chante les idiomèles du Triode. On
trouve également dans le Triode les stichères apostiches avec
des versets spéciaux. À l' artoclasie, on chante le tropaire de la
veille (« Confirmant la résurrection générale avant Ta passion»)
deux fois, et le tropaire - « Nous étant ensevelis avec toi par le
baptême, ô Christ notre Dieu» - une fois.
Aux matines, au« Seigneur est Dieu », on chante le tropaire
de la veille (« Confirmant la résurrection générale avant Ta
passion ») deux fois, «Gloire... Et maintenant ... », le tropaire
- «Nous étant ensevelis avec toi par le baptême, ô Christ notre
Dieu» - une fois. Après chaque stichologie et la petite synaptie,
on chante les tropaires-cathismes du Triode correspondants. Après
le polyéleos et la petite synaptie, on chante le tropaire-cathisme
du Triode. Il est prévu de lire alors l'homélie de saint André de
Crète pour la fête. On chante ensuite la première antiphone de
l'anavathmi, ton 4 (<< Depuis ma jeunesse»), suivi du prokei-
menon de la fête et de l'évangile de la fête. Après l'évangile, on
ne dit pas « Ayant contemplé la résurrection du Christ », Pendant
le psaume 50, le prêtre encense les rameaux, placés sur une
table au milieu de l'église, des quatre côtés, puis lit la prière de
bénédiction (voir Triode ou Euchologe). Il faut noter que, dans
l'ordo grec, il n'y a pas d'encensement, mais pendant le chant du
psaume 50, les sacristains répandent largement des feuilles de
lauriers dans toute l'église. On chante ensuite les stichères après
l'évangile contenus dans le Triode. Lorsque les fidèles viennent
vénérer l'évangéliaire, le supérieur leur distribue les rameaux.
À l'Athos, il leur souhaite à cette occasion une « Bonne résur-
rection ». Après la prière« Sauve ô Dieu ton peuple », on entonne
le canon de la fête, attribué à Cosmas de Maïouma, dont l'acros-
tiche est « Hosanna, Christ qui vient, Dieu ». Les hirmi du canon
sont repris comme catavasie. Après la troisième ode et la petite
synaptie, on lit l'hypakoïdu Triode. Après la sixième ode et la
petite synaptie, le kondakion et l' ikos de la fête dans le Triode,
suivi du Synaxaire de Nicéphore Calliste Xanthopoulos. On ne
LES OFFICES DU TRIODE 237
LA GRANDE SEMAINE
1. Notons au passage que la structure: laudes (« Que tout souffle »), doxo-
logie (rédaction palestinienne), apostiches, était commune à tous les offices de
grande fête dans la tradition stoudite. C'est sans doute de celle-ci que provient
l'office contenu dans les Triodes de rédaction sabaïte.
2. IIEHTKOBCKUH, Tunuxon, p. 253-254.
246 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Sixième heure:
Après les psaumes, le tropaire et le théo-
[Troisième antiphone] : tropaires : tokion, ces trois tropaires des douze:
7. Voici ce que dit le Seigneur aux 1. Voici ce que dit le Seigneur aux
Iudéens. Iudéens.
8. Venez, peuple christophore. 2. Venez, peuple christophore.
9. Les législateurs. 3. Les législateurs.
Prokeimenon, ton 6 : Ils m'ont donné Prokeimenon, ton 4 : Seigneur, notre
pour nourriture du fiel. Verset : Sauve- Seigneur, comme ton nom est admirable
moi, ô Dieu. (Ps 68, 22.2) par toute la terre. Verset: Car ta magnifi-
cence surpasse les cieux. (ps 8, 2)
Parémie: Is 52,13-15.53, 1-12.54,1. Parémie: Is 52, 13-15.53, 1-12. 54, 1.
Apôtre: He 2,II-18. Apôtre: He 2, II-18.
Évangile: Le 23, 32-49. Évangile: Lc 23, 32-49.
Neuvième heure:
Après les psaumes, le tropaire et le théo-
[Quatrième antiphoneJ : tropaires : tokion, ces tropaires des douze :
10. Ce fut terrifiant de voir. 1. Ce fut terrifiant de voir.
Il. Lorsque sur la Croix. 2. Lorsque sur la Croix.
12. Aujourd'hui est suspendu sur la Croix. 3. Aujourd'hui est suspendu sur la Croix.
Prokeimenon, ton 6 : On m'a mis au plus Prokeimenon,ton 6 : L'insensé a dit en son
profond de la fosse. Verset: Seigneur, cœur: il n'y a pas de Dieu. Verset: II n'en
Dieu de mon salut. (Ps 87, 7.2) est aucun qui agisse avec bonté. (Ps 13, 1)
Parémie: Ir 12, 1-15. Parémie: Ir 12, 1-15.
Apôtre: He 10, 19-31. Apôtre: He 10, 19-31.
Évangile: In 18, 28-19, 37. Évangile: In 18,28-19,37.
Sixième heure
248 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Les vêpres.
Le Triode prévoit de célébrer les vêpres à la dixième heure
du jour. Au lucernaire, on chante les six stichères du Triode.
Après l'entrée avec l'évangile, on dit le prokeimenon du Triode,
accompagnant la première prophétie (tirée de l'Exode). Après la
lecture, on dit le deuxième prokeimenon du Triode, puis on lit
la seconde prophétie (tirée du livre de Job). Après la lecture, on
ajoute une troisième lecture d'Isaïe. Puis on chante le prokei-
menon de l'apôtre et on lit l'Apôtre et l'Évangile du Grand
Vendredi. Ces lectures étaient prescrites par le Typikon de la
Grande Église pour les Présanctifiés, et reprises par le Typikon
d'Alexis le Stoudite",
Dans l'ordo grec contemporain, au moment où on lit le passage
sur la descente de la Croix, un prêtre en phélonion sort par les
portes saintes avec un diacre, décroche le Crucifié de la Croix,
le diacre le recouvre d'un linceul et le présente à l'higoumène
(ou évêque) qui est au trône et l'asperge d'eau parfumée, puis le
prêtre rentre par les portes saintes pour déposer le Crucifié sur
l'autel. Après l'ecténie, pendant laquelle les sacristains installent
la table devant la Croix si cela n'était déjà fait, la prière « Daigne,
L'apodeipnon.
Le Triode prescrit de lire l'apodeipnon et le mesonyktikon
en cellule. Le Typikon d'Alexis le Stoudite ne prévoyait pas la
lecture de l'apodeipnon en cellule-. Cependant, dans la pratique
russe actuelle, il est d'usage de lire l'apodeipnon dans l'église,
devant I'épitaphion, constitué du canon de Syméon Logothète
sur les pleurs de la Mère de Dieu. Cela n'est plus pratiqué dans
l'ordo grec.
Les matines.
D'après le Triode, les matines du Grand Samedi sont célébrées
à la septième heure de la nuit. Après la grande synaptie, on
chante «Le Seigneur est Dieu» suivi des tropaires du Grand
Samedi: «Le noble Joseph ... » ; «Gloire ... »: «Lorsque Tu
descendis ... » ; «Et maintenant... »: «Aux femmes myrrho-
phores ... » Pendant ce temps, le clergé sort (les prêtres en
phélonion) du sanctuaire pour venir devant l'épitaphion. Le
prêtre précédé du diacre portant un cierge encense toute l'église.
L'assemblée tient un cierge à la main, comme pour l'office des
funérailles. Puis le chœur entonne le psaume 118 (cathisme 17).
Après chaque verset, un tropaire de louange est inséré. TI est regret-
table que pour des raisons pratiques, dans l'ordo grec contem-
porain, on lise d'abord le psaume avant de chanter les louanges
(engkomia) sans versets psalmiques. Le cathisme 17 est divisé
en trois parties. À la fin de chaque partie, le diacre dit la petite
synaptie. Au début de chacune, le prêtre encense l' épitaphion. La
troisième partie se conc1utpar les eulogétaires de la Résurrection
(« Tu es béni, Seigneur... » ; «Le chœur angélique... »). Après
la petite synaptie, on chante les tropaires-cathismes du Triode.
On ne chante pas: « Ayant contemplé la résurrection du Christ »,
On lit le psaume 50, puis on chante le canon du Grand Samedi.
Les odes 1 à 5 sont de Marc le Moine ; les odes 6 à 9 forment
l'ancien canon à quatre odes de Cosmas de Maïouma. Après la
troisième ode et la petite synaptie, on chante le tropaire-cathisme
du Triode. Après la sixième ode et la petite synaptie, on chante
le kondakion, suivi de son ikos et de la lecture du Synaxaire
de Nicéphore Calliste Xanthopoulos. À la neuvième ode, on
ne chante pas le Magnificat. Après la neuvième ode et la petite
synaptie, on chante trois fois, dans le ton 2, l' exapostilaire fixe
du dimanche (« Saint est le Seigneur notre Dieu»). On chante
les laudes (« Que tout souffle»), avec les quatre stichères du
Triode, suivis de la grande doxologie dans sa rédaction constan-
tinopolitaine. Pendant ce temps, le prêtre encense trois fois l' épi-
taphion des quatre côtés. Pendant le dernier Trisagion, on porte
l'épitaphion en procession autour de l'église. Dans l'ordo grec
contemporain, on fait quatre haltes avec des demandes, puis, en
rentrant dans l'église, les fidèles passent sous l'épitaphion que
les prêtres tiennent soulevé à l'entrée, et un sacristain les asperge
254 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
ou semblablement, mais les uns laissent passer tous les six jours
sans prendre de la nourriture, d'autres n'en laissent passer que
deux, d'autres trois, d'autres quatre, d'autres aucun. Or, ceux qui
ont bien peiné en laissant passer les jours sans nourriture, qui par
suite de cela, épuisés, presque défaillent, on les excusera d'avoir
pris de la nourriture un peu plus tôt; tandis que ceux qui non
seulement n'ont pas laissé passer les jours sans nourriture, mais
n'ont même pas jeûné ou même après avoir banqueté les quatre
premiers jours, arrivés aux deux derniers n'ont laissé passer que
ceux-ci sans nourriture, c'est-à-dire le vendredi et le samedi, et
croient faire quelque chose de grand et de splendide, s'ils restent
à jeun jusqu'à l'aube du dimanche, je suis d'avis que de telles
gens n'ont pas lutté à l'égal de ceux qui se sont exercés pendant
de nombreux jours 1 »,
Par la suite, le concile in Trullo a établi que: «Après avoir
passé les jours de la Passion rédemptrice dans le jeûne, la prière
et la componction de cœur, les fidèles ne doivent rompre le jeûne
qu'à minuit du samedi saint, vu que les évangélistes Matthieu
et Luc, l'un par la locution "tard dans la nuit qui suit le samedi"
(Mt 28, 1), l'autre par celle de "très grand matin" (Le 24, 1),
désignent l'heure avancée de la nuitê, »
Mesonyktikon.
La tradition sabaïte conservée dans la rédaction actuelle du
Triode s'est donc montrée plus rigoureuse dans l'observance des
canons en ne rompant le jeûne qu'après la liturgie qui se célèbre
très tôt le dimanche matin, dans la nuit du samedi au dimanche. Le
samedi soir, après la liturgie qui clôt la vigile pascale, il n'est donc
pas prévu de sortir de l'église. On écoute la lecture des Actes des
Apôtres. Après cela, le paraecclésiarque allume toutes les lampes
et sort frapper la grande simandre et commence le mesonyktikon
selon un ordo particulier. Après le Trisagion, on lit le psaume 50,
puis on chante de nouveau le canon du Grand Samedi. À la fin
de la neuvième ode, on chante de nouveau, comme catavasie,
l'hirmos de la neuvième ode. C'est pendant ce chant que, chez
LA SEMAINE PASCALE
L'office de Pâques.
1. Sur le canon pascal, voir A. LoSSKY, « Le canon des matines pascales byzan-
tines : ses sources bibliques et patristiques », L'Hymnographie. Conférences Saint-
Serge. 46 e Semaine d'études liturgiques (BELS 105), Rome, 2000, p. 257-284.
2. GRÉGOIRE LE THÉOLOGiEN, Discours 45 (E. DEVOWER, Saint Grégoire de
Nazianze, Namur, 1961, p. 118-162).
3. GRÉGOIRE LE THÉOLOGiEN, Discours 1 (SC 247, Paris, 1978, p. 72-83).
4. IIEHTKOBCKHfI, Tunuxou, p. 256.
264 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
La Divine Liturgie.
Les typika prévoient de célébrer ensuite la Divine Liturgie de
saint Jean Chrysostome. Après la bénédiction initiale, le prêtre,
tenant la Croix et le bougeoir pascal à trois branches, encense
l'église en chantant trois fois le tropaire pascal qui est repris trois
fois par le chœur, puis entonne les quatre versets psalmiques,
intercalés par le tropaire pascal. Au lieu desantiphones
habituelles, on chante celles de la fête. À l'entrée, après le verset
d'entrée particulier à la fête, on chante le tropaire : «Le Christ
est ressuscité », suivi de l'hypakoï et du kondakion. Au lieu du
Trisagion, on chante «Vous tous qui avez été baptisés ». On lit
l'Apôtre et l'Évangile de la fête. Chez les Russes, il est d'usage
que l'évangile soit lu en plusieurs langues, en commençant
par les langues anciennes. Cet usage prend son origine dans la
pratique constantinopolitaine où, le jour de Pâques, le prologue
de Jean était lu par le patriarche et repris, verset par verset, par
le diacre qui se tenait sur l'ambon'. Chez les Grecs, cet usage
est observé aux vêpres de Pâques. Au lieu de l'hymne à la Mère
de Dieu, on chante le refrain et l'hirmos de la neuvième ode.
À la communion, au lieu de « Béni est celui qui vient. .. », « Que
nos lèvres» et « Nous avons vu la vraie lumière », on chante le
tropaire : « Le Christ est ressuscité ». La liturgie se termine avec
le chant du tropaire pascal et le congé de Pâques que le prêtre
prononce avec la Croix et le bougeoir pascal à trois branches.
Après le congé de la liturgie, le prêtre bénit l'artos, le pain pascal
symbolisant le Christ ressuscité, qui sera distribué le samedi
suivant. À la suite de la liturgie, il est prévu « une grande conso-
lation » pour les frères au réfectoire.
Origine.
Le deuxième dimanche de Pâques, c'est-à-dire celui qui suit
le dimanche de Pâques, est le dimanche de l'attouchement de
Thomas. Il est aussi appelé «Antipascha» (AV'tt7t<lO'Xa) ou
«dimanche du Renouveau». Il conclut l'octave pascale dont
la célébration particulière à Jérusalem à la fin du IVe siècle est
attestée par Égérie dans son Journal de voyage et, au v e siècle,
par le Lectionnaire arménien. Au chapitre trente-neuf de son
Journal de voyage, Égérie nous dit que « ces fêtes de Pâques se
célèbrent durant huit jours 1 ». Elle précise que le jour de l'octave
de Pâques, «on fait [...] le lucernaire tant à l'Anastasis qu'à
la Croix, puis tout le peuple sans exception, avec des hymnes,
escorte l'évêque jusqu'à Sion. Quand on est arrivé, on dit de
même des hymnes appropriées au lieu et au jour, on lit encore
ce passage de l'Évangile où, huit jours après Pâques, le Seigneur
entra là où étaient les disciples et reprocha à Thomas d'avoir été
incrédule- », Le Lectionnaire arménien nous renseigne davantage
sur le déroulement des offices. Pour le dimanche de l'octave, il
prévoit à la liturgie pour l'évangile la lecture du prologue de Jn
(Jn 1, 1-17) qui, de nos jours, dans le rite byzantin, est lu le jour
de Pâques, conformément à la tradition constantinopolitaine, déjà
attestée par le Typikon de la Grande Église. Le passage de Jean
20, 26-31, où le Seigneur apparaît aux apôtres le huitième jour
et prouve à Thomas qu'Il est bien ressuscité, était lu à Jérusalem
le dimanche soir à l'office de vêpres qui avait lieu à Sion. Cette
péricope, dans le rite de Constantinople, sera lue à la liturgie et
donnera au deuxième dimanche de Pâques le nom de dimanche
de Thomas.
La cinquantaine pascale étant depuis les origines du christia-
nisme une période de réjouissance, l'hymnographie chantant la
Résurrection du Christ, habituellement réservée pour l'office
du dimanche, vient s'étendre sur les autres jours de la semaine.
Déroulement.
À partir du dimanche de Thomas, les offices liturgiques
reprennent à peu près leur déroulement habituel. À partir de ce
jour-là, on reprend la lecture des stichologies du Psautier, inter-
rompue le mercredi de la Grande Semaine. Chaque dimanche,
pendant la cinquantaine pascale, on n'utilise que le Pentecostaire.
L'office du saint du Ménée est reporté à l'apodeipnon (ou à un
autre jour), à moins que ce ne soit un office avec polyéleos.
Jusqu'à la clôture de Pâques, chaque office débute par le chant du
trop aire : « Le Christ est ressuscité », Ce trop aire est chanté trois
fois au début des offices majeurs (vêpres, matines et liturgie), et
récité trois fois au début des autres offices.
L'office du dimanche de Thomas suit le déroulement d'une
fête despotique. Avant la neuvième heure, on referme les portes
de l'iconostase restées ouvertes pendant toute la semaine pascale.
À l'Athos, elles sont refermées au chant du premier stichère du
lucernaire. Aux vêpres, au lucernaire, on chante les stichères
du Pentecostaire, attribués à Jean le Moine (Damascène), en 10
tropaires, suivis de leur doxastikon. LePentecostaire prévoit
des stichères de la litie, de même que des stichères apostiches.
À l'artoclasie, on chante trois fois le tropaire de la fête : «Le
tombeau étant scellé », Comme grande lecture, entre les vêpres et
les matines (si l'on célèbre l' agrypnie), il est prévu de lire pendant
la période pascale les commentaires de saint Jean Chrysostome
sur les Actes des Apôtres depuis le début.
Les matines commencent par le chant du tropaire : « Le Christ
est ressuscité» (3 fois) suivi de l'hexapsalme. Pour« Le Seigneur
est Dieu », on chante trois fois le tropaire de la fête (« Le tombeau
étant scellé »), Après chaque stichologie, on prend les tropaires-
cathismes du Pentecostaire. On chante le polyéleos et le psaume
choisi, accompagné du mégalynaire de la fête. Cette exception
vient du fait que l'office de ce dimanche est assimilé à celui d'une
fête despotique. Après la petite synaptie, on chante le tropaire-
LES OFFICES DU PENTECOSTAIRE 271
Origine.
Le troisième dimanche de Pâques commémore les femmes .
Myrrhophores, Joseph d'Arimathie et Nicodème. La péricope de
l'évangile choisie par le Typikon de la Grande Église pour être
lue à la liturgie de ce dimanche est le passage de Mc 15, 43-16, 8,
relatant l'ensevelissement et le tombeau vide. Ce dimanche qui
suit l'octave pascale constitue une sorte de « synaxe » de tous
les témoins de l'ensevelissement et de la Résurrection du Christ,
un peu comme la synaxe de la Mère de Dieu suit le jour de la
Nativité ou comme la synaxe de Jean le Baptiste suit la fête de la
Théophanie.
Il faut savoir que, dans la tradition de Jérusalem, la péricope
de Mc 15,42-16,8 était lue à la liturgie du dimanche de Pâques,
alors qu'on lisaitJn 2, 1-11 le troisième dimanche de Pâques'. Ce
n'est qu'à Constantinople qu'on lisait cette péricope le troisième
dimanche de Pâques, faisant ainsi une exception dans la lecture
continue de l'évangile de Jean. On peut donc en déduire que la
solennité du troisième dimanche de Pâques est d'origine constan-
tinopolitaine.
Déroulement.
Comme tous les dimanches de la cinquantaine pascale, l'office
suit scrupuleusement le Pentecostaire. L'office du saint du Ménée
est reporté à l' apodeipnon (ou à un autre jour), à moins que ce ne
soit un office avec polyéleos.
Aux vêpres, au lucernaire, on chante 7 stichères de l' Octoèque,
ton 2, repris par le Pentecostaire (3 de la Résurrection et 4 « orien-
tales»), et 3 stichères des Myrrhophores (dits «orientaux»),
suivis d'un doxastikon attribué à Cosmas de Maïouma et du
théotokion dogmatique, ton 2. À la litie on prend les stichères
1. Voir lectures prévues dans le Lectionnaire géorgien: Le Grand Lection-
naire de l'Église de Jérusalem (éd. par M. TARCHNISVILI), CSCO 189, p. 115,
124. Voir le tableau comparatif dans JANERAS, « Les lectionnaires de l'ancienne
liturgie de Jérusalem », p. 84-85.
278 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Le dimanche du Paralytique.
Origine.
Le quatrième dimanche de Pâques est appelé « dimanche du
Paralytique », en lien avec la péricope de l'évangile choisie par
le Typikon de la Grande Église pour être lue à la liturgie de ce
dimanche (Jn 5, 1-15). Toutefois, dans la tradition de Jérusalem,
on lisait le passage de Jn 4, 4-23 sur la Samaritaine'. Ce passage
sera lu le dimanche suivant à Constantinople. L'hymnographie
du paralytique est donc d'origine constantinopolitaine.
Déroulement.
Comme pour tous les dimanches de la cinquantaine pascale,
l'office suit scrupuleusement le Pentecostaire. L'office du saint
du Ménée est reporté à l'apodeipnon (ou à un autre jour), à moins
que ce ne soit un office avec polyéleos.
Aux vêpres, au lucernaire, on chante 7 stichères de l'Octoèque,
ton 3, repris par le Pentecostaire (3 de la Résurrection et
4 « orientaux»), et les trois stichères idiomèles du paralytique,
suivis d'un doxastikon du paralytique et du théotokion dogma-
tique, ton 3. À la litie on prend l'idiomèle de l'église, puis le
doxastikon etle théotokion du Pentecostaire. Aux apostiches, on
chante un stichère de la Résurrection de l'Octoèque, ton 3, repris
par le Pentecostaire, suivi des stichères de Pâques auxquels on
ajoute un doxastikon du paralytique. À l'artoc1asie, on chante
trois fois le tropaire « Mère de Dieu et Vierge ».
Les matines commencent par le chant du tropaire: «Le
Christ est ressuscité» (3 fois) suivi de l'hexapsalme. Pour « Le
Seigneur est Dieu », on chante le tropaire dominical, ton 3, et
son théotokion. Après la première et la deuxième stichologies,
on entonne les tropaires-cathismes de l'Octoèque, ton 3, repris
par le Pentecostaire. Après le cathisme 118, on chante les eulogé-
taires de la Résurrection. Après la petite synaptie, on chante
l'hypakoï de l'Octoèque, ton 3, repris par le Pentecostaire, puis
les anavathmi de l'Octoèque, ton 3, repris par le Pentecostaire,
le prokeimenon matutinal du dimanche de l'Octoèque, ton
3, repris par le Pentecostaire, et on lit le quatrième évangile
matutinal (de la Résurrection). On chante le «Ayant contemplé
la Résurrection du Christ» trois fois. Après le psaume 50, on
chante les stichères habituels du dimanche:« Gloire»: «Par
les prières des apôtres » ; «Et maintenant »: «Par les prières
de la Mère de Dieu »; «Aie pitié de moi » ; «Le Christ étant
ressuscité du tombeau », Après la prière: « Sauve, ô Dieu, ton
peuple », on exécute le canon de Pâques avec les théotokia de
Théophane en 8 tropaires et le canon de la fête (du paralytique),
en 6. Le tropaire avant le doxastikon de ce canon est consacré à
l'archange Michel, peut-être en lien avec l'ange qui descendait
pour agiter les eaux de la piscine probatique. Le tropaire qui le
précède est le seul qui fasse allusion au paralytique. On chante les
hirmi du canon pascal comme catavasie. Après la troisième ode,
282 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
La tête de la Mi-Pentecôte.
Origine.
L'origine de cette fête est constantinopolitaine'. La première
attestation de celle-ci se trouve dans une homélie de Pierre
Chrysologue, évêque de Ravenne dans le second quart du ye siècle.
Sévère d'Antioche atteste l'existence de cette fête à Antioche
au vr siècle. La première attestation proprement constantino-
politaine de cette fête remonte également au vr siècle, dans
l'homélie de Léonce de Constantinople. À son époque, on lisait
le passage de ln 9, 1-14 qui, par la suite, avant le xe siècle, a
été remplacé par le passage de ln 7, 14-30 que nous connaissons
aujourd'hui, à cause de l'affirmation: « on était déjà au milieu
de la fête». L'évangile fait évidemment référence à la fête
juive des tabernacles que l'Église a transposée sur la cinquan-
taine pascale. On peut penser que la solennisation du milieu
de la cinquantaine pascale ne fut pas antérieure à celle du jour
de la clôture de la cinquantaine de même que du quarantième
jour après Pâques. Le thème de la sagesse développé dans les
prophéties et l'hymnographie de la fête va peut-être de pair avec
la tradition de convoquer en ce jour, ou du moins en cette période,
les synodes régionaux conformément aux prescriptions du canon
5 du concile de Nicée. La solennisation de cette fête a peut-être
aussi contribué à combattre l'ennui et la mollesse qui survenaient
plus que d'habitude durant les réjouissances de la cinquantaine
Déroulement.
L'office de la Mi-Pentecôte suit scrupuleusement le
Pentecostaire. L'office du saint du Ménée est reporté à l'apo-
deipnon (ou à un autre jour), à moins que ce ne soit un office avec
polyéleos.
Aux vêpres, au lucernaire, on chante les six stichères de la fête,
suivis d'un idiomèle pour «Gloire ... Et maintenant... », Après
l'entrée et le prokeimenon du soir, on lit les trois prophéties de la
fête. Aux apostiches, on chante les stichères de la fête attribués
Le dimanche de la Samaritaine.
Origine.
Le cinquième dimanche de Pâques est appelé « dimanche de la
Samaritaine », en lien avec la péricope de l'évangile choisie par
le Typikon de la Grande Église pour être lue à la liturgie de ce
dimanche (Jn 4, 5-42). Toutefois, dans la tradition de Jérusalem,
on lisait le passage de Jn 4,4-23 le quatrième dimanche de
Pâques. Le cinquième dimanche, on lisait Jn 7, 28-36, lu partiel-
lement pour la Mi-Pentecôte à Constantinople'. Notons que
l'hymnographie de la Samaritaine est d'origine constantinopoli-
taine, stoudite.
Déroulement.
Comme tous les dimanches de la cinquantaine pascale, l'office
suit scrupuleusement le Pentecostaire. L'office du saint du Ménée
est reporté à l'apodeipnon (ou à un autre jour), à moins que ce ne
soit un office avec polyéleos.
Aux vêpres, au lucernaire, on chante 4 stichères de l'Octoèque,
ton 4, repris par le Pentecostaire (3 de la Résurrection et
1 «oriental»), 3 stichères de la Mi-Pentecôte et les 3 stichères
idiomèles de la Samaritaine, suivis d'un doxastikon de la
Samaritaine et du théotokion dogmatique, ton 4. À la litie
on ajoute un stichère de l'église l'idiomèle pour «Gloire...
Et maintenant. .. » de la Samaritaine (Pentecostaire). Aux
Le dimanche de l'Aveugle-né.
Origine.
Le sixième dimanche de Pâques, appelé «dimanche de
l'Aveugle-né », tire son nom de la péricope de l'évangile choisie
par le Typikon de la Grande Église pour être lue à la liturgie de ce
dimanche (Jn 9, 1-38). Toutefois, dans la tradition de Jérusalem,
on lisait le passage de Jn 2, 12-25 sur les marchands du temple et
l'annonce par le Christ de sa Résurrection le troisième jour'. Ce
passage, dans la tradition de Constantinople, est lu le vendredi de
la Semaine Lumineuse. Par conséquent, l'hymnographie propre à
l'Aveugle-né est d'origine constantinopolitaine.
Déroulement.
Comme pour tous les dimanches de la cinquantaine pascale,
l'office suit scrupuleusement le Pentecostaire. L'office du saint
du Ménée est reporté à l'apodeipnon (ou à un autre jour), à moins
que ce ne soit un office avec polyéleos.
.Aux vêpres, au lucernaire, on chante 7 stichères de l' Octoèque,
ton 5, repris par le Pentecostaire (3 de la Résurrection et
4 « orientaux»), et les 3 idiomèles de l'Aveugle-né, suivis d'un
doxastikon de l'Aveugle-né et du théotokion dogmatique, ton
5. À la litie on prend l'idiomèle de l'église puis le doxastikon
et le théotokion du Pentecostaire. Aux apostiches, on chante le
premier stichère de la Résurrection de l'Octoèque, ton 5, repris
par le Pentecostaire, suivi des stichères de Pâques, auxquels on
ajoute un doxastikon de l'Aveugle-né. À l'artoclasie, on chante
trois fois le tropaire « Mère de Dieu et Vierge ».
Les matines commencent par le chant du tropaire: «Le
Christ est ressuscité» (3 fois) suivi de l'hexapsalme. Pour « Le
Seigneur est Dieu », on chante le tropaire dominical, ton 5, et
son théotokion. Après la première et la deuxième stichologies,
1. Voir les lectures prévues dans le Lectionnaire géorgien: Le Grand
Lectionnaire de l'Église de Jérusalem, éd. par M. TARCHNISVILI, CSCO 189,
p. 132. Voir le tableau comparatif dans JANERAS, « Les lectionnaires de l'an-
cienne liturgie de Jérusalem », p. 84-85.
288 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Le dimanche de l'Aveugle-né.
Origine.
Le sixième dimanche de Pâques, appelé «dimanche de.
l'Aveugle-né », tire son nom de la péricope de l'évangile choisie
par le Typikon de la Grande Église pour être lue à la liturgiede ce
dimanche (ln 9, 1-38). Toutefois, dans la tradition de Jérusalem,
on lisait le passage de Jn 2, 12-25 sur les marchands du temple et
l'annonce par le Christ de sa Résurrection le troisième jour'. Ce
passage, dans la tradition de Constantinople, est lu le vendredi de
la Semaine Lumineuse. Par conséquent, l'hymnographie propre à
l'Aveugle-né est d'origine constantinopolitaine.
Déroulement.
Comme pour tous les dimanches de la cinquantaine pascale,
l'office suit scrupuleusement le Pentecostaire. L'office du saint
du Ménée est reporté à l'apodeipnon (ou à un autre jour), à moins
que ce ne soit un office avec polyéleos.
.Aux vêpres, au lucernaire, on chante 7 stichères de l'Octoèque,
ton 5, repris par le Pentecostaire (3 de la Résurrection et
4 « orientaux»), et les 3 idiomèles de l'Aveugle-né, suivis d'un
doxastikon de l'Aveugle-né et du théotokion dogmatique, ton
5. À la litie on prend l'idiomèle de l'église puis le doxastikon
et le théotokion du Pentecostaire. Aux apostiches, on chante le
premier stichère de la Résurrection de l'Octoèque, ton 5, repris
par le Pentecostaire, suivi des stichères de Pâques, auxquels on
ajoute un doxastikon de l'Aveugle-né. À l'artoc1asie, on chante
trois fois le tropaire « Mère de Dieu et Vierge ».
Les matines commencent par le chant du tropaire : «Le
Christ est ressuscité» (3 fois) suivi de l'hexapsalme. Pour « Le
Seigneur est Dieu », on chante le tropaire dominical, ton 5, et
son théotokion. Après la première et la deuxième stichologies,
1. Voir les lectures prévues dans le Lectionnaire géorgien: Le Grand
Lectionnaire de l'Église de Jérusalem, éd. par M. TARCHNISVILI, CSCO 189,
p. 132. Voir le tableau comparatif dans JANERAS, «Les lectionnaires de l'an-
cienne liturgie de Jérusalem », p. 84-85.
290 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
La clôture de Pâques.
Origine.
La célébration de la clôture de Pâques le mercredi de la sixième
semaine, la veille de l'Ascension, a été généralisée au XIve siècle
avec la diffusion du Typikon sabaïte. En effet, jusqu'alors dans
la tradition stoudite, la clôture de Pâques se faisait le samedi
de la semaine pascale. De ce fait, on ne célébrait le mercredi de
la sixième semaine que l'office de l'avant-fête de l'Ascension
et celui du saint du Ménée! ~ La tradition sabaïte voulait peut-
être préserver une tradition plus ancienne, où la fête de Pâques
Déroulement.
L'office de la clôture de Pâques suit scrupuleusement le
Pentecostaire. L'office du saint du Ménée est reporté à l'apo-
deipnon (ou à un autre jour), à moins que ce ne soit un office
avec polyéleos.
Aux vêpres, avant le psaume 103, on commence l'office
comme pendant la semaine pascale : le prêtre, tenant la Croix et
le bougeoir pascal à trois branches, encense et chante le tropaire
de Pâques avec ses versets. Au lucernaire, on chante les stichères
de l'Aveugle-né sur 6, suivis d'un stichère pour «Gloire...
Et maintenant. .. », Aux apostiches, le premier stichère de la
Résurrection de l'Octoèque, ton 5, repris par le Pentecostaire, est
suivi des stichères de Pâques. Après le Notre Père, on chante le
tropaire dominical, ton 5, et son théotokion.
Les matines commencent, comme pendant la semaine pascale:
le prêtre, tenant la Croix et le bougeoir pascal à trois branches,
encense et chante le tropaire de Pâques avec ses versets. Puis
on lit l'hexapsalme. Pour «Le Seigneur est Dieu », on chante
deux fois le tropaire dominical, ton 5, et son théotokion. Après
la première stichologie, on entonne les tropaires-cathismes
du dimanche de l'Octoèque, ton 5, repris par le Pentecostaire.
Après la deuxième stichologie, on chante le tropaire-cathisme
de l'Aveugle-né (Pentecostaire), puis le «Ayant contemplé la
Résurrection du Christ» (une seule fois). Après le psaume 50,
on exécute le canon de Pâques en 6 tropaires, de l'aveugle-né
en 4 et de l'avant-fête de l'Ascension en 4. On chante comme
catavasies les hirmi du canon de l'Ascension. Après la troisième
ode, le kondakion, l'ikos et les tropaires-cathismes de l'Aveugle-
né. Après la sixième ode, le kondakion et l'ikos de Pâques.
Le Pentecostaire prévoit ensuite, étrangement, la lecture du
synaxaire du Ménée même si l'office du saint du Ménée n'est
pas célébré. Toutefois, dans la pratique athonite, il est d'usage de
lire tous les jours, après la sixième ode, le synaxaire du Ménée
LES OFFICES DU PENTECOSTAIRE 293
U Ascension.
Origine.
Le jeudi de la sixième semaine, quarantième jour après Pâques,
on célèbre la fête de l'Ascension du Christ. Si le livre des Actes
des Apôtres affirme clairement que le Christ ressuscité est apparu
pendant quarante jours avant de remonter aux cieux (Ac 1,3),
cette fête n'a pas toujours été célébrée le quarantième jour après
Pâques. En effet, pendant les premiers siècles, la cinquantaine
pascale dans son intégralité aurait été une période de réjouis-
sance de la Résurrection du Christ, où le jeûne et les génuflexions
étaient supprimés'. Cette période aurait ensuite été fractionnée,
par souci de fidélité à l'histoire, par l'introduction de la fête de
l'Ascension le quarantième jour.
Déroulement.
L'office de l'Ascension, une des douze grandes fêtes, suit
scrupuleusement le Pentecostaire. L'office du saint du Ménée est
reporté à un autre jour.
Aux vêpres, pour le lucernaire, on chante les 5 stichères
du Pentecostaire en 10, suivis de l'idiomèle doxastikon pour
«Gloire ... Et maintenant... », Après l'entrée, on lit les trois
prophéties de la fête. Pour la litie, on chante les idiomèles du
Pentecostaire. On trouve également dans le Pentecostaire les
stichères apostiches avec des versets spéciaux. À l'artoclasie, on
chante trois fois le tropaire de la fête.
Aux matines, pour «Le Seigneur est Dieu », on chante le
tropaire de la fête trois fois. Après chaque stichologie et la petite
synaptie, on prend les tropaires-cathismes du Pentecostaire. Après
le polyéleos, les versets choisis (eklogée) et la petite synaptie,
on chante le tropaire-cathisme du Pentecostaire. Il est prévu de
lire ensuite l'homélie de saint André de Crète pour la fête. Puis
on chante le premier antiphone de l' anavathmi, ton 4 (« Depuis
ma jeunesse»), suivi du prokeimenon de la fête et de la lecture
de l'évangile de la fête. Après l'évangile, on chante le «Ayant
contemplé la Résurrection du Christ» une seule fois. Le psaume
50 est suivi des stichères après l'évangile: «Gloire... » ; « Par
les prières des apôtres ... » ; « Et maintenant» ; « Par les prières
de la Mère de Dieu» ; «Aie pitié de moi ... » ; et l'idiomèle de
la fête. Après la prière « Sauve ô Dieu ton peuple », on chante
les deux canons de la fête. Le premier est attribué à saint Jean
Damascène, le second à Joseph l'Hymnographe. À chaque ode,
on prend comme catavasie les hirmi du canon de la Pentecôte.
Après la troisième ode et la petite synaptie, on chante le tropaire-
cathisme du Pente'costaire. Après la sixième ode et la petite
300 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
L'après-fête de l'Ascension.
L'après-fête de l'Ascension se poursuit jusqu'au vendredi de la
septième semaine. Les offices se déroulent en combinant l'office
du Pentecostaire à celui du Ménée.
Aux vêpres, on ajoute aux 3 stichères du Pentecostaire
3 stichères du Ménée (dans le cas d'un office sans signe). [Le soir
de l'Ascension aux vêpres, on fait l'entrée et l'on chante, comme
le soir des fêtes despotiques, le grand prokeimenon« Notre Dieu
aux cieux et sur terre ».] Aux apostiches, on chante les stichères
de la fête (Pentecostaire).
Aux matines, après chaque stichologie, on dit le tropaire-
cathisme de la fête (Pentecostaire). Après le psaume 50, on
exécute l'un des deux canons de la fête (Pentecostaire), alternés
un jour sur deux, en 6 tropaires, et le canon du saint du Ménée en
4. Après la troisième ode; on lit le kondakion et l'ikos de la fête,
le tropaire-cathisme du saint du Ménée et le tropaire-cathisme
de la fête (Pentecostaire). Après la sixième ode, le kondakion et
LES OFFICES DU PENTECOSTAIRE 301
Origine.
Comme l'a montré S. Salaville, les fêtes des conciles dans
le rite byzantin tirent leur origine de la fête des Pères des six
premiers conciles œcuméniques le dimanche le plus proche du
16 juillet qui n'est rien d'autre, au départ, que la fête du concile de
Chalcédoine. En effet, après la mort de l'empereur monophysite
Anastase et l'avènement de l'empereur orthodoxe Justin I", le
peuple profita de la première apparition du nouveau souverain
dans la Grande Église pour réclamer la destitution de Sévère
d'Antioche et le rétablissement du concile de Chalcédoine. Alors
que le patriarche Jean II de Constantinople proclamait publi-
quement les décisions du concile de Chalcédoine le 15juillet 518,
le peuple exigea de lui qu'il proclame une fête solennelle, une
synaxe du concile de Chalcédoine. À leur demande, le patriarche
fixa au lendemain, 16 juillet 518, une synaxe des saints Pères de
Chalcédoine auxquels on associa les saints Pères des premiers
conciles de Nicée, de Constantinople et d'Éphèse. Dès lors, cette
décision fut incluse dans les livres liturgiques qui ne font pas
que mentionner cette fête, mais renferment également I'hymno-
graphie qui a été composée par la suite en l'honneur de ces Pères
et de la théologie de ces conciles. Plus tard, on ajouta à la liste le
sixième concile. Le septième concile œcuménique fut célébré le
dimanche le plus proche du Il octobre, fête attestée au IXe siècle
par le Typikon de la Grande Église!.
r
Déroulement.
L'office de ce dimanche suit scrupuleusement le Pentecostaire.
L'office du saint du Ménée est reporté à l'apodeipnon (ou à un
autre jour), à moins que ce ne soit un office avec polyéleos.
Aux vêpres, au lucernaire, on chante 3 stichères de la
Résurrection de l'Octoèque, ton 6, repris par le Pentecostaire,
3 stichères de l'Ascension et les 4 stichères des saints Pères,
suivis de leur doxastikon et du théotokion dogmatique, ton 6.
Après l'entrée et le prokeimenon du soir, on lit les trois prophéties
des saints Pères. À la litie on prend le stichère de l'Ascension,
le doxastikon des saints Pères, puis, pour « Et maintenant ... »,
l'idiomèle de l'Ascension. Aux apostiches, on chante les stichères
de la résurrection de l' Octoèque, ton 6, repris par le Pentecostaire,
auxquels on ajoute le doxastikon des saints Pères et, pour « Et
maintenant... », l'idiomèle de l'Ascension. À l'artoclasie, on
chante trois fois le tropaire « Mère de Dieu et Vierge ».
Aux matines, pour « Le Seigneur est Dieu », on chante deux
fois le tropaire dominical, ton 6, « Gloire» : le tropaire des saints
Pères, «Et maintenant»: le tropaire de l'Ascension. Après
les première et deuxième stichologies, on prend les tropaires-
LA PENTECÔTE
Le dimanche de la Pentecôte.
Origine.
Comme nous l'avons vu, le cinquantième jour après Pâques
marquait à l'origine, du moins à Jérusalem, la clôture du temps
pascal, comme en témoigne encore Égérie dans la description de
la fête de l'Ascension-Pentecôte qu'elle qualifie de « journée très
chargée pour le peuple» au chapitre quarante-trois de son récit
de voyage'. Après l'office habituel à l'Anastasis de Jérusalem, la
communauté hiérosolymitaine se rendait à cette époque à Sion
pour la troisième heure du jour, afin de commémorer la descente
de l'Esprit Saint, puis, après s'être restaurée et reposée, elle se
rendait au mont des Oliviers, à l'endroit d'où le Seigneur est
monté aux cieux, pour commémorer l'Ascension.
Toutefois, le Lectionnaire arménien connaissait déjà, dans
la première moitié du cinquième siècle, deux fêtes distinctes.
L'office décrit à la section 58 2 commémore bien la descente
du Saint-Esprit. On lisait à la liturgie à l'Anastasis le récit de
la descente de l'Esprit Saint sur les apôtres (Ac 2, 1-21) et la
péricope de Jean (Jn 14, 15-24) sur la promesse du Seigneur
d'envoyer un Paraclet. À la troisième heure, on se rendait à Sion
pour commémorer, sur les lieux et à l'heure même, la descente de
l'Esprit, puis, à la dixième heure, au mont des Oliviers, où après
les lectures, on faisait une prière d'agenouillement, reprise trois
fois. Nous avons ici l'embryon des trois prières d'agenouillement
aux vêpres du dimanche de la Pentecôte au soir dont on parlera
plus bas.
Il faut signaler que l'office au mont des Oliviers le soir de la
Pentecôte décrit par le Lectionnaire arménien n'est pas qu'une
« sorte de conservatisme assez fréquent dans les institutions litur-
giques" », comme l'a laissé croire R. Cabié. En effet, les paroles
prononcées à cet endroit par les « hommes vêtus de blancs» aux
apôtres le jour de l'Ascension - « Hommes de Galilée, pourquoi
Déroulement.
L'office de la Pentecôte, une des douze grandes fêtes, suit
scrupuleusement le Pentecostaire'. L'office du saint du Ménée
est reporté à un autre jour.
Aux vêpres, pour le lucernaire, on chante les 8 stichères
idiomèles du Pentecostaire en 10, suivis de «Gloire... Et
maintenant... » et du doxastikon idiomèle - «Venez, peuple,
adorons la divinité tri-hypostatique... » attribué à l'empereur
Léon le Sage. Après l'entrée, on lit les trois prophéties de la fête.
Pour la litie, on chante les stichères idiomèles du Pentecostaire.
On trouve également dans le Pentecostaire les stichères apostiches
avec des versets spéciaux. Le troisième de ces stichères est
l'hymne « Roi céleste ». À l'artoc1asie, on chante le tropaire de
la fête trois fois.
Aux matines, pour «Le Seigneur est Dieu », on chante le
tropaire de la fête trois fois. Après chaque stichologie et la petite
synaptie, on chante les tropaires-cathismes du Pentecostaire.
Après le polyéleos et la petite synaptie, on chante le tropaire-
cathisme du Pentecostaire. Il est prévu de lire alors le discours
de saint Grégoire le Théologien sur la Pentecôte'. Cette lecture
patristique, une des premières homélies pour la Pentecôte, a
inspiré l'hymnographie de la fête, particulièrement le premier
stichère du lucernaire et le canon. On chante ensuite la première
antiphone de l' anavathmi, ton 4 (« Depuis ma jeunesse»), suivi
du prokeimenon de la fête. Après la lecture du neuvième évangile
matutinal qui est lu comme les jours de fête, au milieu de l'église
(usage russe) ou au soléa (usage grec), et non sur l'autel, on ne
chante pas le stichère «Ayant vu la Résurrection du Christ »,
mais on lit immédiatement le psaume 50. On chante ensuite les
stichères après l'évangile: «Gloire... » ; «Par les prières des
apôtres. " » ; « Et maintenant » ; « Par les prières de la Mère de
Dieu» ; «Aie pitié de moi. .. » ; et le stichère «Roi céleste »,
Après la prière « Sauve, ô Dieu, ton peuple », on chante les deux
1. Sur la Pentecôte dans l'Église orthodoxe, lire: V. ZANDER, « La Pentecôte
dans l'Église orthodoxe ». Sanctae Ecclesiae 29 (1948), p. 83-102 ; V. ZANDER,
«La Pentecôte dans le rite byzantin », Irénikon 5 (1928), p. 256-261 ; R. BOR-
NERT, «La Pentecôte dans le rite byzantin », Notes de Pastorale Liturgique 38
(1962), p. 9-14.
2. GRÉGOIRE LE THÉOLOGIEN, Discours 41 (SC 358, Paris, 1990, p.312-
355).
310 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Origine.
Le Synaxaire de Nicéphore Calliste Xanthopoulos (xrvs siècle)
nous donne trois raisons pour lesquelles l'Église orthodoxe
commémore tous les saints en lien avec la descente du Saint-
Esprit, le premier dimanche après la Pentecôte: premièrement,
pour montrer que le Saint-Esprit est la source de sainteté;
deuxièmement, pour commémorer tous les saints du passé ou
à venir, connus ou inconnus ; troisièmement, pour montrer que
tous les saints que nous célébrons personnellement sont tous
réunis en Christ. Par ailleurs, Nicéphore Calliste fait remarquer
que la fête de tous les saints mettant un terme au cycle du Triode-
Pentecostaire montre comment l'économie divine s'accomplit:
« Car le Triode, en résumé, renferme avec minutie tout ce que
Dieu a fait pour nous par des paroles ineffables. Le premier récit
[du Triode] est la chute du diable des cieux, l'expulsion d'Adam
et la transgression. [Puis] toute l'économie de Dieu le Verbe en
notre faveur, et comment nous sommes montés de nouveau aux
cieux grâce au Saint-Esprit, et comment nous avons accompli
l'ordre déchu, ce qui se reconnaît en tous les saints. Que l'on
sache que nous célébrons aujourd'hui tous ceux que l'Esprit saint
a sanctifiés par sa grâce' ... »
1. Lire sur le dimanche de tous les saints: H. <p~Ymlc, « IIpa3;D;HHK scex
CBHTbIX », Beunoe 333 (1976), p. 19-24.
314 LE TYPIKON DÉCRYPTÉ
Déroulement.
L'office de ce dimanche suit scrupuleusement le Pentecostaire.
L'office du saint du Ménée est reporté à l'apodeipnon (ou à un
autre jour), à moins que ce ne soit un office avec polyéleos. Il
s'agit du dernier office du Pentecostaire. Les hymnes reprises de
l'Octoèque sont du ton 8. On clôt ainsi un cycle de l'Octoèque
pendant la cinquantaine, où l'on a omis le ton 7. À partir du
deuxième dimanche après la Pentecôte, on commencera les
cycles habituels de l'Octoèque, à partir du ton 1, où tous les tons
se succéderont les uns après les autres, sans aucune omission,
jusqu'à la fête de Pâques suivante.
1. MiCHEL II, «Au sujet du jeûne des saints apôtres », I. Otmor, Patriar-
chatus Constantinopoli, Acta Selecta 1 (Fonti, Serie II, fasc. III), Rome, 1941,
p.28-29.
2. IIEHTKOBCKHfI, Tunuxou, p. 261,275.
3. Par exemple, on lit : « À partir du lundi après le dimanche du renouveau,
après avoir lu la troisième et la sixième heure selon leur ordre avec leurs heures
intermédiaires, ainsi que les typiques, il convient de permettre aux frères, le
lundi, le mercredi et le vendredi de toute la Cinquantaine de ne manger que
deux biscuits seulement. Ce n'est qu'après la neuvième heure que l'on peut
manger complètement. Il en est de même pour les paramonies de la Nativité
et de la Théophanie lorsque celles-ci tombent un samedi ou un dimanche. Le
dimanche de la Descente du Saint-Esprit, il y a les génuflexions aux vêpres et,
pendant la semaine qui suit, il est permis de manger du poisson, du fromage,
des œufs et du lait, et pour les laïcs, de la viande, jusqu'au dimanche de tous les
saints» (Typikon, chap. 32, Moscou, 1906, p. 39).
Glossaire
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