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Cours AEP ISET - Rosso

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Institut Supérieur d’Enseignement Technologique de Rosso ISET - Rosso

 Chapitre I : Généralités sur l’aEP

 Chapitre II : Calcul des besoins en eau et

détErmination dEs débits aux nœuds

 Chapitre III : Origine et captage des eaux

 Chapitre IV : EtudE dEs conduitEs d’adduction

 Chapitre V : Réservoirs

 Chapitre VI : Réseaux de distribution


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Chapitre I : Généralités sur


l’AEP

Cours Alimentation en Eau Potable 1


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I.1. Fonctions des installations

a- Captage ou prise :

 D'origine superficielle : lac, barrage, oued, mer…


 D'origine souterraine : nappe, source ...

b- Traitement des eaux

c- Conduite d'amenée : conduite qui transporte l'eau entre la station de traitement et le


réservoir de stockage.

 Gravité, si le niveau de la station de traitement (ou captage) est supérieur au niveau du


réservoir (conduite d'adduction).
 Refoulement si le niveau de la S.T (ou captage) est inférieur au niveau du réservoir
(conduite de refoulement).

d- Accumulation : l'accumulation des eaux (ou stockage) s'effectue dans des réservoirs pour
assurer la régularité du débit capté et pour avoir des réserves d'eau en cas d'indisponibilité de
la conduite d'amenée.

e- Réseau de distribution : une série de conduites qui desservent les différents


consommateurs. L'écoulement de l'eau dans les conduites de distribution se fait le plus
souvent par gravité.

I.2. Cycle artificiel de l'eau

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I.3. Usages fondamentaux de l'eau

Trois catégories de consommation : domestique, publiques, industrielles, touristiques…

I.3.1. Consommation domestique :

Eau destinée aux besoins domestiques qui sont :

 Usages domestiques (boissons, lavage, douche, WC, ...)


 Arrosage des jardins

I.3.2. Consommation publique :

 C’est une eau destinée aux équipements publiques tels que les écoles, les
administrations, les hôpitaux ...

I.3.3. Consommation industrielle :

L'eau des industries est consommée de deux façons :

 Matière première
 Refroidissement

La consommation dépend de la nature de l'industrie.

I.3.4. Consommation touristique :

Il s’agit de la consommation des établissements touristiques : hôtels, campings…

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Chapitre II : Calcul des besoins en


eau et détermination des débits
aux nœuds

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II.1. Calcul des besoins en eau

II.1.1. Différents types de besoins en eau

Il existe trois niveaux de besoins en eau :

 Consommation : Quantité d’eau consommée par l’ensemble des utilisateurs (Vcons)


 Distribution : Quantité d’eau distribuée à partir du (des) réservoir(s) (Vdist)

Vdist = Vcons/Rendement réseau

 Production : Quantité d’eau produite = Quantité prélevée à partir du captage – perte au


niveau de la production (Vprod)

Vprod = Vdist/Rendement adduction = Vcons/Rendement global

Le rendement global est le produit des rendements du réseau de distribution et de l’adduction.

II.1.2. Calcul des besoins de consommation

Une distribution doit satisfaire aux besoins de ceux qu’elle dessert.

Ces besoins sont variés, ils peuvent être classés en :

 Besoins domestiques
 Besoins des administrations
 Besoins industriels
 Etc …

Les besoins de consommation sont calculés par l’expression suivante :

Vcons = DOT_ PB x PB + DOT_ PNB x PNB + DA x P + DI x P

DOT_ PB : Dotation de la population branchée (l/j/hab)

PB : Population branchée (hab)

DOT_ PNB : Dotation de la population non branchée (l/j/hab)

PNB : Population non branchée (hab). PNB = P – PB

P : population totale (hab)

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DA : Dotation des équipements administratifs (l/j/hab)

DI : Dotation des équipements industriels (l/j/hab)

II.1.3. Calcul de la population

Le nombre de population d’une agglomération dépend des facteurs suivants :

 Taux de natalité
 Taux de mortalité
 Immigration et émigration.

On peut connaître les populations des années passées sur la base des statistiques effectuées en
:

 1960 → P0
 1971 → P1
 1982 → P2
 1994 → P3
 2004 → P4

Le calcul de la population peut s’effectuer par l’une des méthodes suivantes :

 Méthode rationnelle
 Méthode arithmétique
 Méthode géométrique

La méthode la plus utilisée est la méthode rationnelle

Pn = P0 (1 + τ)n

P0 : population à la date 0

Pn : population à la date n

τ : taux d’évolution de la population entre les dates 0 et n

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II.1.4. Dotations en eau

Dotation moyenne de la population branchée

La dotation de la population branchée est obtenue par l’expression :

DOT_ PB = CONS PB /PB

DOT_ PB : Dotation de la population branchée (l/j/hab)

CONS PB : Consommation de la population branchée (m3/j)

PB : Population branchée (hab)

La population branchée est calculée par :

PB= TB x P

TB : taux de branchement au réseau d’eau potable

P : nombre de population (hab)

Exemple :

P = 20 000 hab, TB = 50 %, CONS PB = 1000 m3/j

PB = 0,5 x 20 000 = 10 000 hab

DOT_PB = 1 000 x 1 000/10 000 = 100 l/j/hab.

Dotation moyenne de la population non branchée

La dotation de la population non branchée au réseau d’eau potable (alimentée par des bornes
fontaines) est obtenue par l’expression :

DOT_PNB = CONS PNB/PNB

DOT_PNB : Dotation de la population non branchée (l/j/hab)

CONS PNB : Consommation de la population non branchée (m3/j)

PNB : Population non branchée (hab).

PNB = P – PB

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Dotation des équipements administratifs

La dotation des équipements administratifs sert à calculer la consommation journalière des


équipements administratifs en multipliant cette dernière par la population totale de
l’agglomération.

DA = CEA / P

DA : Dotation des équipements administratifs (l/j/hab)

CEA : Consommation des équipements administratifs (m3/j)

P : population totale (hab)

Dotation industrielle

La dotation industrielle est définie par : la consommation industrielle rapportée sur la


population totale de l’agglomération (l/j/hab).

II.1.5. Variations des besoins

 Variations journalières

Le coefficient de la pointe journalière, Kj, est le rapport du volume moyen des trois journées
successives les plus chargées de l’année sur le volume moyen annuel.

 Variations horaires

Le coefficient de pointe horaire, Kh, est le rapport du volume moyen de l’heure la plus
chargée d’une journée par le volume moyen de cette journée.

Exemple d’application pour le calcul des besoins en eau de la ville de Rommani

 Statistiques de la population :

Année 1971 1982 1994


Population (hab.) 4494 9076 11433
Taux d’accroissement (%) 6,53 1,94
Nombre de ménage 1699 2248
Nombre de personne/ménage 5,30 5,08

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 Evolution de la population

Prévisions démographiques de la ville de Rommani :

Horizon 1994 2000 2005 2010 2015 2020


Population (hab.) 11433 12875 14076 15314 16498 17686
Taux d’accroissement (%) 2,0 1,8 1,7 1,5 1,4

 Taux de branchement au réseau de distribution

Le taux de branchement calculé pour les années 2000 et 2001 sur la base des nombres
d’abonnés domestiques et d’un nombre de population par abonnement.

Année 2000 2001


Nombre d’abonnés domestiques 2000 2170

Nombre de population par abonnement


5,1 5,1
(un ménage par abonnement)

Taux de branchement 79 % 84 %

Les taux de branchement futurs sont fixés comme suit :

Année 2005 2010 2015 2020


Taux de branchement 85 % 90 % 98 % 98 %

 Dotation en eau

Les dotations en eau des différents abonnés (population branchée, population non branchée,
administration, industrie) sont calculées sur les tableaux donnés ci-dessous pour les années
2000 et 2001.

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 Dotation en eau de la population :

Population (hab.) Consommation (m3/j) Dotation (l/j/hab.)


Année Non Pop. Pop. Non Pop. Pop. Non
Branchée
branchée Branchée Branchée Branchée Branchée
2000 10172 2704 544 39 53,3 14,5
2001 11010 2097 593,2 28 54 13,5

Les dotations retenues pour les horizons futurs sont :

Année 2005 2010 2015 2020


Pop.
60 60 60 60
Branchée (l/j/hab.)
Pop. Non
15 15 15 15
Branchée (l/j/hab.)

 Dotation en eau des administrations et des industries :

Population Consommation (m3/j) Dotation (l/j/hab.)


Année
totale (hab.) Administration Industrie Administration Industrie
2000 12875 116 26 9 2
2001 13107 116,6 31,1 9 2,4

Pour les horizons futurs, on adopte :

→ La dotation administrative : 10 l/j/hab.

→ La dotation des industries : 5 l/j/hab.

 Rendement

L’évolution des rendements d’adduction et de distribution pendant les années 2000 et 2001 est
:

Production Distribution Consommation Rendement (%)


Année
(m3/an) (m3/an) (m3/an) Adduction Réseau
2000 314488 286758 264350 91,2 92,2
2001 340444 318323 280575 93,5 88,1

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Pour les horizons futurs : nous retiendrons un rendement plus réaliste (85 %) pour le réseau de
distribution et de 92 % pour l’adduction.

 Coefficients de pointe retenus


 Coefficient de pointe journalière : 1,3
 Coefficient de pointe horaire : 2.
 Tableau des Besoin en eau de Rommani

Statistiques Prévisions
Désignation 1994 2000 2001 2002 2005 2010 2015 2020
Population du centre 11433 12875 13107 13343 14077 15315 16498 17686
Taux d’accroissement (%) 2,00% 1,80% 1,80% 1,80% 1,70% 1,50% 1,40%
Taux de branchement (%) 79% 84% 85% 85% 90% 98% 98%
Population branchée (hab.) 10172 11010 11342 11965 13783 16168 17332
Pop. non branchée (hab.) 2704 2097 2001 2112 1531 330 354
Dotations (l/j/hab.)
Population branchée 53,5 54 60 60 60 60 60
Pop. non branchée 14,5 13,5 15 15 15 15 15
Administrative 9 9 10 10 10 10 10
Industrielle 2 2,4 5 5 5 10 10
Dotation nette globale 56 59 68 68 71 79 79
Consommation (m3/j)
Population branchée 544 595 680 718 827 970 1040
Pop. non branchée 39 28 30 32 23 5 5
Administrative 116 118 133 141 153 165 177
Industrielle 26 31 67 70 77 165 177
Total consommation 725 772 911 961 1080 1305 1399
Rendements
Réseau 92% 88% 85% 85% 85% 85% 85%
Adduction 91% 94% 92% 92% 92% 92% 92%
Global 84% 82% 78% 78% 78% 78% 78%
Besoins à la distribution (l/s)
Total moyenne 9,1 10,1 12,4 13,1 14,7 17,8 19
Total pointe journalière 11,8 13,2 16,1 17 19,1 23,1 24,8
Besoins à la production (l/s)
Total moyenne 10 10,9 13,5 14,2 16 19,3 20,7
Total pointe journalière 13 14,1 17,5 18,5 20,8 25,1 26,9
Pointe journalière 1,3

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Chapitre III : Origine et captage


des eaux

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III.1. Origine des eaux

Figure 3.1 : Cycle de l’eau

III.2. Eaux souterraines

a- Nappe libre :

Lorsque la nappe peut se développer librement vers le haut, on dit que cette nappe est une
nappe libre.

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b- Nappe captive :

Si la nappe est emprisonnée entre deux couches imperméables, elle est dite captive.

III.3. Sources :

Les sources sont les emplacements où les eaux souterraines débouchent à l’air libre.

Toute source est alimentée par une portion de la nappe qui lui a donné naissance.

Les principaux types de sources sont :

 Sources d’affleurement
 Sources de déversement
 Sources d’émergence.

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a- Sources d'affleurement :

Les sources d’affleurement sont alimentées par la partie inférieure de la nappe. Le fond de la
vallée atteint l'imperméable.

b- Sources de déversement :

Les sources de déversement prennent naissance dans les formations fissurées.

L'eau apparaît au point de rencontre des fissures avec le flanc de la vallée.

c- Sources d'émergence :

Ces sources sont alimentées par la partie supérieure de la nappe. Le fond de la vallée n'atteint
pas l'imperméable.

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Eaux de surface :

 Eaux de rivière
 Eaux de barrage ou lac

III.4. Captage des eaux

Eaux souterraines : Captage des nappes (eaux peu profondes)

L'accès à la nappe peut s'effectuer comme suit :

 Verticalement par des puits


 Horizontalement par des drains
 Par combinaison des deux procédés en utilisant des puits à drains rayonnants.

a- Puit

Une nappe souterraine peut être atteinte par un ouvrage vertical : puit.

Les conditions à satisfaire pour la réalisation des puits, dans le souci d’éviter la pollution des
eaux, sont :

 Construction d'un avant puits et montage de buses pleines.


 Le corps de puits sera constitué de buses captantes perforées ou barbacanes. Les trous
sont dirigés du bas vers le haut afin d'éviter les rentrées du sable dans le puit.

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b- Drains horizontaux :

Lorsque la nappe est peu profonde et peu épaisse, on utilise les drains horizontaux. Ces drains
sont constitués d'éléments préfabriqués en béton, comportant :

 Semelle d'appui
 Sur les faces verticales, des barbacanes inclinées
 La protection contre la pollution superficielle s'effectue par des corrois en argile

c- Puit à drains rayonnants :

Pour capter des débits importants dans une nappe, il peut être intéressant, de forer des drains
horizontaux depuis le fond d’un puit de grand diamètre.

La technique des puits à drains rayonnants consiste à capter l'eau, au moyen de drains
horizontaux, foncés à partir d'un puit qui n'est pas captant.

III.5. Captages profonds

Le captage des eaux profondes s’effectue généralement au moyen d’ouvrages dénommés


forages.

Le forage est un moyen d’atteindre la nappe souterraine.

Il faut ensuite capter l’eau avec toutes les précautions dictées par l’hygiène.

Cet équipement comprend une colonne de captage et un dispositif de prise d’eau, ou crépine.

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La colonne de captage est constituée par des éléments pleins et la crépine sert au captage de
l’eau.

III.6. Sources :

Le captage des sources s'effectue par construction d'une galerie établie au sein du gisement.

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III.7. Captage des eaux de surface

III.7.1. Captage en rivière :

La prise doit être située en amont des agglomérations pour éviter les pollutions.

a- Prise dans le fond du lit :

Utilisé dans les rivières à régime torrentiel (fortes pentes et grandes vitesses d'écoulement).

On dispose de gros graviers autour de la crépine afin de la protéger.

b- Prise au milieu de la rivière :

La prise doit être protégée par une estacade pour éviter sa détérioration.

Le captage doit s'effectuer à une certaine distance des berges.

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c- Prise sur la berge :

La prise doit s'effectuer à une profondeur convenable, dans le but d'éviter, d'une part,
l'influence de la fermentation du fond du lit, et d'autre part, la présence éventuelle
d'hydrocarbures ou de mousses à la surface de l'eau.

III.7.2. Captage à partir d'un barrage (ou lac) :

Pour le captage de débits importants, on fait recours aux barrages ou lacs.

L'eau d'un barrage ou d'un lac est caractérisée par la stratification de la température et de la
composition, d’où le problème de choix de la profondeur de la prise.

En effet :

 Il n'est pas souhaitable de distribuer de l'eau, dont la température est supérieure à 15°C.
 L'eau tiède connaît un développement rapide des microbes.
 La qualité de l'eau est variable avec les saisons, il faut alors envisager une tour avec prises
à différentes profondeurs.

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III.8. Débits de captage

a. Loi de Darcy

La loi de Darcy s’écrit comme suit : V = K.j

v : vitesse de filtration

K : coefficient de perméabilité

j = J/L : gradient hydraulique

Le débit de l’écoulement souterrain est déterminé par la relation : v = Q/Ω et Q = K.Ω.j

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b. Débit dans une galerie filtrante

Les hypothèses de calcul du débit dans la galerie filtrante sont :

 La loi de Darcy est applicable


 Le gradient hydraulique j est faible, donc ds = dx

𝑑𝑦 𝑑𝑦
j= =
𝑑𝑠 𝑑𝑥

La vitesse v est constante sur toute la hauteur d’une tranche de terrain.

𝑑𝑦
Q = K.Ω.j = K. y.
𝑑𝑥

𝐾.𝑦 2
Qdx = K.y.dy 𝑄. 𝑥 = + 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒
2

Pour x = 0, y = h et x = R, y = H

K.(H 2 - h2 )
L’expression du débit par mètre linéaire est : Q = 2.R

c. Débit dans un puit

 Nappe libre : Soit un puit de section circulaire de rayon r, descendu jusqu’au substratum.

Soit R le rayon d’influence du puit et H son niveau statique.

Q = K.Ω.j
Q = Ω.v

Ω : surface latérale d’un tube hauteur y à une distance x

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Ω = 2.Π.x.y

𝑑𝑦
Q = K. 2. Π. x. y.
𝑑𝑥

H
R
y2
Q.[Lnx]r =K.2.Π. [ ]
2 h

Π.K.(H 2 - h2 )
Q=
R
Ln r

 Nappe captive : Dans le cas d’une nappe captive, située à l’intérieur de la couche
d’épaisseur e, l’eau va remonter dans le puit jusqu’à une hauteur h qui est supérieure à
l’épaisseur e.

Q = K.Ω.j

Q = Ω.v

Ω : surface latérale d’un tube hauteur e à une distance x

Ω = 2.Π.x.e

𝑑𝑦
Q = K. 2. Π. x. e.
𝑑𝑥

Q.[Logx]Rr =K.2.Π.e[y]Hh

2.Π.K.e.(H- h)
Q=
R
Ln r

d. Détermination du rayon d’influence

Le rayon d’influence R est donné par la formule de SICHARDT : R = 3000.(H – h).√K

K : coefficient de perméabilité et H-h = Δ = rabattement

Vibert admet R/r = 100-300 (moyenne 200)

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√K
Sichardt préconise une vitesse critique : Vc = 15

Si V > Vc, toutes les particules fines seront entrainées.

√K
Le débit maximal (critique) est calculé par la formule : Qc =2.Π.r.h. 15

e. Détermination du coefficient K

Le coefficient K se déduit de l’analyse granulométrique des matériaux par la formule d’Allen


Hazen : K(cm/s) = 100.(d10,cm)²

d10 : dimension des grains du matériau n’ayant que 10 % en poids des grains de dimensions
inférieures (cm).

Les ordres de grandeur des coefficients de perméabilité des sols naturels courants sont :

 Graviers, cailloux, gros sables ………………….………. 10 à 10-3 cm/s


 Sable fin ……………………..……………………...…... 10-3 à 10-4 cm/s
 Silt ……………………..………………………………... 10-4 à 10-6 cm/s
 Limon ……………………..…………………………….. 10-5 à 10-8 cm/s
 Argile, marne ……………………..…………………..…. 10-6 à 10-9 cm/s
 Argile plastique ……………………..………………..…. 10-8 à 10-10 cm/s

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Chapitre IV : Etude des conduites


d’adduction

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IV.1. Définition

Une adduction est une conduite reliant les ouvrages de production au(x) réservoir(s) de
stockage. On distingue :

 Adduction gravitaire
 Adduction par refoulement.

IV.2. Cas d’une adduction gravitaire

IV.2.1. Etude du tracé

On peut distinguer :

 Les parcours ou tracés obligés


 Les parcours intermédiaires, par exemple station de pompage – réservoir.

Les tracés « obligatoires » sont imposés par la nécessité de suivre le tracé du réseau de la
voirie ou des accotements des routes.

Dans le cas contraire, limiter le passage par des terrains privés (pour minimiser
l’expropriation).

Transports intermédiaires : par exemple : Station de pompage – Réservoir.

L’emplacement du ou des réservoirs étant fixé (en fonction de l’altitude des zones à
desservir).

Le tracé à adopter doit :

 Etre le plus court possible pour réduire les frais de premier établissement ;
 Eviter la multiplicité des ouvrages coûteux ou fragiles (traversées de rivières, de
canaux ou de routes importantes,…) ;
 Eviter la traversée de propriétés privées nécessitant des expropriations ;
 Suivre les voies publiques qui présentent les avantages suivants :
 Travaux de terrassement et d’approvisionnement de tuyaux souvent moins onéreux
 Accès facile aux regards contenant les appareils de robinetterie et aux canalisations
pour les réparations.

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VI.2.2. Profil en long

Les impératifs du profil en long sont :

 Profondeur : Les canalisations sont posées en tranchée avec une hauteur de couverture
minimale de 0.80 m au-dessus de la génératrice supérieure.
 Pente : En principe, les montées sont lentes (pente minimale de 3 pour mille) et les
descentes sont rapides (pente minimale de 5 pour mille) afin de pouvoir éliminer
facilement les bulles d’air en les accumulant dans les points hauts.
 Equipement points hauts : Les points hauts doivent être équipés de ventouses pour libérer
les canalisations des bulles d’air emprisonnées.
 Equipement des points bas : Les points bas sont à équiper de robinets vannes de vidange
pour la vidange des conduites au moment d’éventuelles réparations.

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IV.2.3. Calcul du diamètre de la conduite d’adduction

• Profil piézométrique :

Figure : Profil Piézométrique et ligne de charge

𝑃1 𝑉12 𝑃2 𝑉22
𝑍1 + + = 𝑍2 + + + 𝐽12
𝜌. 𝑔 2. 𝑔 𝜌. 𝑔 2. 𝑔

Zi : Energie potentielle

𝑃𝑖
: Energie due à la pression
𝜌.𝑔

𝑉𝑖2
: Energie due à la vitesse
2.𝑔

J12 : Perte de charge entre les sections 1 et 2.

𝑉2
Si = 0, la ligne piézométrique est confondue avec la ligne de charge
2.𝑔

Pression au sol = Cote piézométrique – Cote TN

𝑃
= (𝑍 + )−𝑍
𝜌. 𝑔

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IV.2.4. Calcul du diamètre d’une conduite

Pour le calcul du diamètre d’une conduite d’adduction, on sait que :

C. Q²
𝐽=
𝐷5

8. λ
𝐶=
𝜋2. 𝑔

π. D2
𝑄 = 𝑉. 𝑆 = .𝑉
4

Q est connu, On cherche D.

Quatre paramètres interviennent pour le dimensionnement d’une conduite : Q, j, V et D

Il y a 2 équations et 3 inconnues (j, V, D)

La solution consiste à se fixer l’un des paramètres j ou V et trouver D.

Il faut ensuite vérifier que la valeur du paramètre non utilisé est acceptable.

Il faut aussi éviter des vitesses situées en dehors de l’intervalle [0,5 ; 2m/s], car :

 V< 0,5 m/s ; risque de dépôt et acheminement de l’air difficile vers les points hauts.
 V> 2 m/s ; accroissement du risque de dégradation de la conduite et du coup de bélier.
1er cas : j fixé :

On connaît : j = J/L , Q

C.Q² 8.λ
On utilise l’expression de 𝐷5 = avec 𝐶 = 𝜋2 .𝑔
𝐽

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La détermination du diamètre nécessite le calcul de par la formule de Colebrook :

1 𝑘 2,51
= −2 Log ( + )
√𝜆 3,7. 𝐷 𝑅𝑒. √𝜆

𝑉.𝐷
Avec 𝑅𝑒 = 𝜐

A l’aide d’un programme sur machine à calculer (ou sur ordinateur) ou à l’aide des tables ou
abaques, on détermine υ. On calcule ensuite C et enfin le diamètre D.

On peut aussi calculer D en utilisant les formules simplifiées de calcul des pertes de charge
(Exemple : formule de Scimemi). Il faut également vérifier que V<Vmax (= 2 m/s).

2ème cas : V fixé :

4.Q 4.Q
Si Q est connu et V fixé, alors : D2 = π.V d’où D=√π.V

Avec Q et D connus, on obtient j à l’aide de la formule et les pertes de charges linéaires J =


jxL

Si l’emplacement du réservoir R1 est connu, il faut vérifier si l’emplacement du réservoir R2


est compatible avec la topographie des lieux.

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IV.3. Adduction par refoulement

VI.3.1. Tracé

Le pompage a pour but d’élever l’eau du captage (ou d’un réservoir bas) et de la refouler dans
l’adduction qui va vers un réservoir haut.

On peut avoir soit :

 Refoulement direct :

Le tracé idéal est celui qui correspond à une rampe régulière de la station de pompage vers le
réservoir. Des cantonnements d’air sont à craindre dans le cas contraire au droit des points
hauts.

 Adduction mixte refoulement- gravitaire :

Dans certains cas, la topographie des lieux imposera une adduction mixte refoulement-
gravitaire. Un réservoir intermédiaire recevra l’eau provenant de la conduite de refoulement.
L’eau s’écoulera ensuite par gravité.

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IV.4. Diamètre économique de la conduite de refoulement

Deux éléments principaux entrent en considération lors du calcul économique :

 L’investissement : Le prix de canalisation, y compris le transport, la pose, le


terrassement…
 Les frais d’exploitation et de maintenance.

L’investissement des conduites augmente avec le diamètre mais le prix de la pompe et des
frais d’exploitation diminuent avec le diamètre (à cause des faibles pertes d’énergie), donc un
compromis technico-économique doit exister.

La puissance absorbée par le moteur (Pam) est proportionnelle à la hauteur manométrique


totale Hmt avec : Hmt = Hg + Ja + Jr

Hg : Hauteur géométrique

Ja : Pdc d’aspiration (perte de charge dans la conduite d'aspiration).

Jr : Pdc de refoulement (perte de charge dans la conduite de refoulement).

C.Q².L
Jr =
𝐷5

Généralement si la longueur de la conduite de refoulement L est grande, alors ce qui implique


que Jr est grande.

λ.V² L Q
Jr = . et V= 𝜋.𝐷²
2.g D
4

Pour L donné et :

 D grand ⇒ Jr diminue
 D petit ⇒ Jr augmente

D’où Hmt (D grand) < Hmt (D petit)

 Pam (D grand) < Pam (D petit); Pam : puissance absorbée par moteur
 Frais d’exploitation (énergie) pour D grand < Frais d’exploitation (énergie) pour D petit.

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Si on combine aux frais d’exploitation (coût d’énergie) les frais d’investissement de la


conduite (FI D grand > FI D petit), on doit chercher le diamètre optimal.

On voit que :

 Si on choisit un grand diamètre, le prix Pc de la conduite sera élevé mais Jr sera réduit et
donc la puissance du groupe sera faible : On économisera donc sur le prix Pe de
l’électricité et le prix Pg du groupe.
 Si on adopte un petit diamètre, Pc sera plus petit mais Pg et Pe seront plus élevés.

Donc on voit qu’il doit exister un compromis économique correspondant à un diamètre


optimal résultant du compromis entre les deux tendances suivantes :

 Les frais d’amortissement (Ia) qui augmentent avec le diamètre.


 Les frais d’exploitation (Ie) qui diminuent avec le diamètre par suite de la diminution des
pertes de charge. L’optimum est obtenu pour It = Ia + Ie minimum.

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Chapitre V : Réservoirs

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V.1. Rôle d’un réservoir

Cas d’une adduction gravitaire :


 Pouvoir stocker l’eau au moment de faible consommation et la restituer au moment de
la pointe
 Avoir une réserve d’incendie
Cas d’une adduction par refoulement :
 L’absence d’un réservoir présente les inconvénients suivants :
 Coupure d’eau en cas de :
 panne électrique,
 travaux sur adduction,
 panne de pompe
 Les avantages de la présence d’un réservoir sont :
 Régularité dans le fonctionnement du pompage (Q = cte, H = cte), d’où une régularité
de la pression dans le réseau.
 Assurer les débits de pointe
 Avoir une réserve d’incendie

V.2. Classification des réservoirs

D’après la nature des matériaux, on distingue :

 Les réservoirs métalliques


 Les réservoirs en maçonnerie
 Les réservoirs en béton armé ou en béton précontraint

Le matériau le plus utilisé est le béton armé (dosage en ciment de 400 kg/m3 environ).

D’après la situation des lieux, les réservoirs peuvent être :

 Enterrés
 Semi-enterrés
 Surélevés

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V.3. Emplacement des réservoirs

Introduction

L’adduction transite le débit de la pointe journalière : Qpj = Kj.Qmj

(Qmj : débit moyen journalier : produit de la dotation en eau et du nombre de population, Kj :


coefficient de la pointe journalière).

Le réseau de distribution transite le débit de la pointe horaire : Qph = Kh.Qpj (Kh: coefficient
de la pointe horaire), avec Qph > Qpj car Kh > 1

L’emplacement optimal d’un réservoir se situe au centre de gravité de l’agglomération à


desservir.

Soit un puit situé à une distance L d’une agglomération à alimenter et examinons les cas
extrêmes pouvant se présenter.

⇒ Le réservoir peut être envisagé, soit au centre de gravité de l’agglomération, soit au-dessus
du puit.

Figure : Réservoir en ville Figure : Réservoir sur captage

Dans le premier cas :

Pour une pression au sol H nécessaire en A, la pompe fonctionnera avec une pression au sol
de : H + jL si j est la perte de charge unitaire dans la conduite de refoulement PA de diamètre
D et qui débite Qpj, le Réservoir aura une hauteur H.

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Dans le deuxième cas :

PA est une conduite de distribution qui doit pouvoir transiter le débit de pointe horaire Qph.
En conséquence, pour obtenir en A la même pression H, il faudra :

 Soit, en conservant à la conduite le même diamètre D que dans le premier cas, construire
au-dessus du puits un réservoir de hauteur H + j’L

Si φ = Cte ⇒ j’ > j ⇒ H + j’L > H + jL ⇒ niveau réservoir 2 > niveau réservoir 1

 Soit, augmenter le diamètre D de la conduite pour diminuer la perte de charge et, par
conséquent, la hauteur du réservoir.

Qph > Qpj ⇒ φDist > φAdd

V.4. Choix du site d’un réservoir :

La présence d’un relief à proximité d’une localité peut faciliter l’établissement d’un réservoir
semi enterré qui sera toujours plus économique qu’un réservoir surélevé (à capacité égale).

Le réservoir doit être placé sur un site dont l’altitude lui garantit une pression suffisante sur le
réseau au moment de la pointe.

La pression sur le réseau doit être comprise entre 20 et 60 m.

S’il existe entre la localité et le site du réservoir une grande dénivelée, on fait recours à une
distribution étagée.

Exemple d’une distribution étagée :

Soit une ville située entre les cotes 30 et 70NGM.

Pmax = 60 m, Pmin = 20 m.

Exemple distribution étagée : Ville située entre les cotes 30 et 70 NGM

1- Réservoir 1 placé à la cote 70

 Bas de la ville : 70 – 30 = 40m


 Haut de la ville : 70 – x = 20m ⇒ x =50 NGM

Le réservoir 1 alimente la zone située entre les cotes 30 et 50

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2- Entre les cotes 50 et 70

On place un réservoir qui puisse garantir une pression minimale de 20 m sur la partie du
réseau située à la cote 70 ; soit : 70 + 20 = 90 NGM. Sur la cote 50, on aura une pression de :

90 - 50 = 40 m.

V.5. Capacité théorique d’un réservoir

Les fonctions fondamentales assurées par les réservoirs sont résumées ci-dessous :

 Régulation de débit
 Régulation de pression
 Sécurité d’approvisionnement
 Simplification de l’exploitation

Le volume des réservoirs sur un réseau de distribution est déterminé à partir des fonctions
indiquées ci-dessus.

Fonction de régulation entre la demande et la production :

Ce volume se détermine théoriquement en comparant sur un graphique, pour une journée


donnée (généralement la journée de pointe de l’horizon considéré pour le projet), l’évolution
en fonction du temps :

 De la courbe des consommations cumulées telle qu’elle peut être estimée à partir de
mesure sur les conditions actuelles et de prévisions sur son évolution.

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 De la courbe des productions cumulées telle qu’elle résulte des conditions de


production (débit constant ou variable suivant la nature de la ressource et ses
conditions d’exploitation).
Fonction relative à la sécurité d’approvisionnement :

Volume nécessaire à assurer en cas d’insuffisance de l’alimentation (Ex : incident sur les
équipements, durée d’une pollution accidentelle, durée de réparation d’une canalisation
maîtresse d’alimentation).

Ce second volume dépend par ailleurs de la ressource, de l’unicité ou de la multiplicité des


origines de la ressource.

Fonction réserve d’incendie :

La réserve d’incendie dans un réservoir est destinée à alimenter le réseau de distribution d’un
débit de 60 m3/h durant 2 heures (17l/s), soit une réserve de 120 m3.

Charge :

La charge, ou l’altitude, du réservoir nécessaire pour assurer la distribution, est fournie par le
calcul du réseau.

Détermination de la capacité théorique d’un réservoir :

Le réservoir doit stocker l’eau pendant les heures de faible consommation.

Le réservoir doit combler le déficit en eau pendant les heures de pointe.

La détermination de la capacité théorique nécessite la connaissance de la variation du débit de


la pointe horaire Qph :

 06h – 7h = Qpj
 07h – 11h = 3.5 Qpj
 11h – 16h = 0.4 Qpj
 16h – 18h = 2 Qpj
 18h – 22h = 0.5 Qpj
 22h – 06 h = 0.125 Qpj

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Figure : Capacité théorique en adduction continue 24h/24


La consommation totale (de la journée de pointe) = 24 Qpj ⇒ Qpj = Consommation totale de
la journée de pointe / 24
Le volume théorique du réservoir = 10 Qpj = (10 /24) x consommation totale de la journée de
pointe = 42 % de la consommation totale de la journée de pointe.

Capacité pratique d’un réservoir (fonctionnement d’adduction 24h/24):

En pratique, la capacité d’un réservoir destiné à alimenter une agglomération est égale à la
moitié de la consommation de la journée de pointe augmentée de la réserve d’incendie. Le
volume total à stocker dans un réservoir est : V = Vres théo + Vincendie

Si on réduit le temps de fonctionnement de l’adduction en passant de 24h/24 à 10h/24, le


rapport du volume de réservoir à la consommation totale en journée de pointe passe de 42% à
92% correspondant à 22.Qpj (voir les exercices). Quant au pompage limité strictement aux 8

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heures creuses, il requiert un volume assez peu supérieur au précédant = 23 Qpj, soit 23/24 =
95.8% de la consommation totale de la journée de pointe.

V.6. Construction des réservoirs

Exigence technique à satisfaire dans la construction d’un réservoir :


 Résistance : le réservoir doit, dans toutes ses parties, équilibrer les efforts auxquels il
est soumis
 Etanchéité : Il doit constituer pour le liquide qu’il contient un volume clos sans fuite.
Il doit donc être étanche.
Durabilité :
 Le réservoir doit durer dans le temps, c’est à dire que le matériau : béton, dont il est
constitué, doit conserver ses propriétés initiales après un contact prolongé avec l’eau.
 Enfin le contact avec le béton du parement intérieur du réservoir ne doit pas altérer les
qualités du liquide emmagasiné. Le revêtement intérieur, s’il protège le béton sous-
jacent doit aussi protéger le liquide de l’influence du béton.
Un réservoir se compose de :
 Cuve (s)
 Chambre des vannes

Cuve :

Les réservoirs sont : enterrés, semi-enterrés et surélevés.

Les deux premiers sont utilisés quand les conditions topographiques sont favorables et aussi
pour de grandes capacités. Les sections de ces réservoirs sont :

 rectangulaires : V > 3000 m3


 circulaires : V < 3000 m3

On utilise les réservoirs surélevés (ou châteaux d’eau) quand les conditions topographiques
l’imposent et quand la capacité est faible.

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 Réservoirs enterrés et semi-enterrés : les réservoirs doivent être :


 couverts contre les contaminations
 aérés
 bien protégés contre la chaleur et le froid (protection thermique)
 visitables
 compartimentés pour faciliter le nettoyage (cuves identiques).
Réservoirs rectangulaires :

La hauteur utile d’eau : 4-5 m (revanche 1 m)

La cuve peut comporter un ou plusieurs refends pour consolider l’ouvrage en cas de séisme et
aussi pour garantir une bonne circulation de l’eau à l’intérieur de l’ouvrage.

Les parois sont constituées par des voiles en béton, l’intérieur doit être couvert d’un enduit
étanche.

La dalle (couverture) doit reposer sur des poteaux en béton armé

La couverture doit comporter :

 Etanchéité multicouche
 Isolation thermique
 1 couche de sable
 dallettes en béton
 1 couche végétale

Le réservoir doit comporter un système de drainage périphérique et sous le radier.

Le réservoir doit comporter des lanterneaux d’aération (voir planche).

Réservoirs circulaires :

Ces réservoirs ont une section circulaire et la couverture parfois bombée, le reste est identique
au réservoir rectangulaire (voir planche).

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 Réservoirs surélevés

Ces réservoirs ont deux problèmes :

 esthétique
 adaptation au site

Les formes des cuves de ces réservoirs sont :

 Cylindrique : V < 1000 m3


 Tronconique : V > 1000 m3

Ils comprennent une cuve montée sur tour ou sur des piliers. La cuve est en béton armé ou en
béton précontraint.

La hauteur d’eau dans la cuve = 5- 6 m, avec revanche = 1m

La cuve doit être visitable et ventilée.

La cuve doit être accessible par des escaliers, des échelles ou des échelons disposés à
l’intérieur ou l’extérieur de la tour.

Pour la préservation contre les variations de température, on utilise une couche de protection
thermique sur la coupole. Elle est parfois doublée d’une enveloppe en briques creuses.

Un tuyau de descente d’eau doit être placé pour recueillir les eaux de pluie reçues par la
couverture.

L’intérieur de la cuve doit être revêtu par un enduit étanche.

Chambre des vannes (ou chambre de manœuvre) :


 Réservoirs enterrés ou semi-enterrés

La chambre des vannes comprend :

 conduite d’arrivée (ou adduction)


 conduite de départ (ou de distribution)
 trop plein
 vidange
 robinetterie

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Conduite d’arrivée : la conduite d’adduction, à son débouché dans le réservoir doit


pouvoir s’obturer quand l’eau atteint dans la cuve son niveau maximal : une obturation par
robinet flotteur si l’adduction est gravitaire ou un dispositif permettant l’arrêt du moteur si
l’adduction s’effectue par refoulement. L’arrivée peut être placée soit au fond du
réservoir, soit à la partie supérieure ou même déverser au-dessus de la surface libre.
Conduite de distribution : Pour faciliter le brassage de l’eau dans le réservoir, l’orifice de
départ de la conduite de distribution devra être situé autant que possible à l’opposé de
l’arrivée, il sera placé à 0.15 ou 0.20 m du fond pour éviter d’entraîner dans la conduite de
distribution d’éventuels dépôts décantés dans le réservoir.
Trop plein: Cette conduite de trop plein devra pouvoir évacuer la totalité du débit Q
entraînant le dépassement du niveau maximum de l’eau au réservoir. Elle ne comporte pas
de robinet sur son parcours.
Le trop-plein comporte :

Un évasement en forme de tronc de cône dont la plus grande circonférence du rayon R


formera déversoir à seuil circulaire pour le passage du débit Q sous une hauteur h.

Le débit évacué est donné par : 𝑄 = 27,85. μ. R. ℎ3/2 avec (μ = 0,4)

Donc : 𝑄 = 11,15. R. ℎ3/2

La canalisation de trop plein doit déboucher à un exutoire voisin.

Vidange : Elle part du point bas du réservoir et se raccorde sur la canalisation de trop
plein. Elle comporte un robinet vanne. Son diamètre dépend du temps de vidange du
réservoir.
By-pass entre adduction et distribution : En cas d’indisponibilité (nettoyage ou réparation
du réservoir), il est bon de prévoir une communication entre ces deux conduites.
Comptage : A la sortie de la conduite de distribution, un compteur doit être ménagé pour
pouvoir effectuer des relevés périodiques de la consommation totale.
Robinets-vannes : Dans chaque canalisation (arrivée, départ, vidange…..) un robinet-
vanne doit être prévu pour pouvoir effectuer le sectionnement de chacune de ces conduites
en cas de besoin.
Tuyauterie : Pour la protection de tuyauterie contre la corrosion, celle-ci doit être
galvanisée.

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Chapitre VI : Réseaux de
distribution

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VI.1. Types des réseaux de distribution

Les réseaux de distribution constituent l’ensemble du circuit hydraulique qui permet de


véhiculer l’eau potable depuis le réservoir jusqu’à l’abonné.

L’eau est généralement fournie au réseau par l’intermédiaire d’un réservoir de stockage qui
est relié au réseau par une conduite maîtresse.

Le réseau se compose de conduites principales, secondaires et tertiaires posées dans les rues
de l’agglomération concernée par l’alimentation en eau potable. On distingue :

 Réseaux ramifiés
 Réseaux maillés
 Réseaux étagés
 Réseaux à alimentations distinctes.

VI.1.1. Réseau ramifié

Il est composé de conduites qui vont toujours en se divisant à partir du point d’alimentation
sans jamais se refermer. Ce réseau présente l’avantage d’être économique à cause du linéaire
réduit des canalisations posées et du nombre moins important des équipements hydrauliques
mis en service.

Ses principaux inconvénients résultent de l’absence d’une alimentation en retour dans les
conduites : lorsqu’un arrêt se produit en un point quelconque, toutes les conduites placées en
aval se trouvent privées d’eau.

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VI.1.2. Réseaux maillés

Ils sont composés de conduites suivant des contours fermés permettant une alimentation en
retour. Les risques de perturbation de service sont ainsi réduits.

VI.1.3. Réseaux étagés

Dans le cas d’une agglomération présentant des différences de niveau importantes, la


distribution assurée par un seul réseau pose d’énormes problèmes d’exploitation (de très
fortes pressions peuvent être enregistrées dans une partie du réseau).

Il devient nécessaire de prévoir une distribution étagée en constituant deux réseaux


indépendants pouvant assurer des pressions limitées.

Exemple d’une distribution étagée : Ville située entre les cotes 30 et 70NGM (Pmax = 60
m, Pmin = 20 m).

Réservoir1 placé à la cote 70, Bas de la ville : 70 – 30 = 40 m, Haut de la ville : 70 – x = 20 m


⇒ x = 50 NGM

Vu que la pression maximale est de 60 m et minimale de 20 m, le réservoir 1 alimente la zone


située entre les cotes 30 et 50.

2- Entre les cotes 50 et 70, on place un réservoir qui puisse garantir une pression minimale de
20 m sur la partie du réseau située à la cote 70 ; soit : 70+20 = 90 NGM. Sur la cote 50, on
aura une pression de 90 - 50 = 40 m.

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VI.1.4. Réseaux à alimentations distinctes

L’un des réseaux distribue l’eau potable destinée aux besoins domestiques alors que l’autre
permet de véhiculer l’eau non potable réservée aux usages industriels, lavage, arrosage,….

Ces réseaux ne sont pas fréquents et ne se justifient qu’après une étude technico-économique
très poussée.

VI.2. Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Pour la conception d’un réseau d’eau potable, on tient compte de :

 Relief du site de l’agglomération


 Aménagement du site
 Réserves d’eau et consommations à satisfaire
 Choix du matériel (caractéristiques et dimensions des conduites)
 Calcul hydraulique qui fournit des débits et des vitesses dans les conduites, les charges et
les pressions aux nœuds.

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VI.2.1. Débit de dimensionnement

Les conduites d’un réseau de distribution devront être calculées pour pouvoir transiter les
débits de pointe horaire en tenant compte de la répartition spatiale des consommations.

Qph = Kj.Kh.Qmj

Kj : Coefficient de pointe journalière

Kh : Coefficient de pointe horaire

Qmj : Débit moyen journalier.

Qph : Débit de pointe horaire

On suppose que les consommations sont concentrées aux nœuds. Le calcul des débits aux
nœuds est détaillé dans le chapitre 2.

VI.2.2. Choix du diamètre

Le diamètre à choisir doit satisfaire :

 Le diamètre à adopter doit être normalisé,


 Le diamètre doit être suffisant pour assurer le débit Q et la pression au sol,
 Le diamètre minimal à adopter est de 60 mm,
 Dans les tronçons sur lesquels est prévu l’installation de bouches d’incendie, le
diamètre minimal à retenir est de 100 mm.

VI.2.3. Vitesse d’écoulement

La vitesse de l’eau dans les conduites doit, en général, être de l’ordre de 0,5 à 2 m/s.

En effet une vitesse faible favorise la formation des dépôts et la stagnation de l’eau dans les
conduites pouvant entraîner une dégradation de sa qualité, une vitesse forte entraîne
d’importantes pertes de charge et donc une chute notable de la pression.

En pratique, il faut avoir :

 Une vitesse maximale de 2 m/s avec le débit de pointe horaire.


 Une vitesse minimale de 0,5 m/s avec le débit de pointe journalière.

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VI.2.4. Pressions à satisfaire

Pour l’ensemble des nœuds constituant le réseau, les pressions doivent satisfaire les
conditions de pression minimale et de pression maximale.

La pression au nœud doit être calculée après le dimensionnement du réseau et comparée à la


pression à satisfaire.

Pression au nœud = cote piézométrique – cote du terrain naturel

Pression au nœud > Pression minimale

Pression au nœud < Pression maximale

VI.2.4.1. Pression minimale :

Le réseau de distribution doit assurer, dans les conditions les plus défavorables (pointe
horaire), une pression au sol Ps correspondant à :

 Pression résiduelle Pr
 Hauteur de l’habitat desservi H
 Perte de charge dans chaque habitat ΔH
 Ps = Pr + H + ΔH

Exemple : Habitat à 2 niveaux (R+1)

Pr = 10 m, H = 3 m par niveau, ΔH = 0,5 m dans chaque habitat

Ps = 10 + 2x3 + 2x0,5 soit 17 m

Les pressions au sol dépendent donc du nombre d’étages desservis, soit :

RDC : 13,5 m, R+1 : 17 m, R+2 : 20,5 m, R+3 : 24 m, R+4 : 27,5 m, R+5 : 31 m

VI.2.4.2. Pression maximale :

En tout point du réseau de distribution, la pression ne doit pas dépasser 60 mètres. Si de telles
valeurs devraient se manifester, il y aurait lieu, en vue de les diminuer, soit d’envisager une
distribution étagée, soit de prévoir l’installation sur le réseau d’appareils réducteurs de
pressions.

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VI.2.5. Défenses contre l’incendie

En cas d’incendie, le réseau de distribution doit pouvoir alimenter le nœud le plus proche de
la zone sinistrée d’un débit de 17l/s avec une pression résiduelle de 1 bar (valeur minimale 0,6
bar). Les bouches ou poteaux d’incendie auront un diamètre minimal d’alimentation de 100
mm et chacun défendra un rayon de 100 à 150 mètres, celui-ci pouvant être porté à 400
mètres si le risque est faible.

VI.3. Calcul d’une conduite de distribution d’eau potable

VI.3.1. Formules employées pour le calcul des pertes de charge

Les pertes de charges sont calculées par les formules de Darcy et de Colebrook-White.

λ.𝑉 2
Formule de Darcy : 𝑗 = 2.g.D
1 𝐾 2,51
Formule de Colebrook-White : = −2 log (3,71.𝐷 + 𝑅𝑒.√𝜆)
√𝜆

Où :

j : Pertes de charge linéaire unitaire (m/m), λ : Coefficient de perte de charge (adimensionnel),


D : Diamètre de la conduite (m), v : Vitesse de l’eau (m/s), g : Accélération de la pesanteur
(9,81 m/s2), K : Rugosité (m).

𝑉.𝐷
Re : Nombre de Reynolds, 𝑅𝑒 = υ : Viscosité Cinématique (m2/s)
𝜐

Une formule simplifiée peut être utilisée pour le calcul des pertes de charges, il s’agit de celle
de Hazen-Williams.

0,54
0,63
ℎ𝑓
𝑉 = 0,355. C. 𝐷 .( )
𝐿

C : Coefficient de Hazen-Williams, D : Diamètre de la conduite (m), hf : Perte de charge(m),


L : Longueur de la conduite (m).

On peut aussi utiliser d’autres formules simplifiées comme celle de Scimemi. Des abaques
peuvent aussi être utilisés.

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VI.3.2. Calcul d’une conduite simple

Le calcul d’une conduite simple n’assurant aucun service en route et débitant à son extrémité
un débit Q, est effectué en respectant à l’extrémité une pression au sol suffisante pour
l’alimentation des usagers.

Exemple : Données :

 Réservoir en A alimentant une conduite AB (cote réservoir = 70)


 L’altitude de B est de 35 m
 Le débit acheminé par la conduite est égal à 100 l/s
 La longueur de la conduite est égale à 2000 m
 La pression au sol en B imposée est égale à 30 m
Calculer le diamètre de la conduite reliant le réservoir au point B.

La perte de charge maximale est égale à : J= (70-35)-30 = 5 m

Les tables de Colebrook permettent de chercher le diamètre écoulant un débit donné en


respectant les conditions de vitesse et en fixant un coefficient de rugosité (K = 2x10-3 m pour
une conduite neuve).

D = 350 mm à ⇒ j = 0,0046 m/m à ⇒ v = 1,00 m/s

D = 400 mm à ⇒ j = 0,0024 m/m à ⇒ v = 0,80 m/s

Avec le diamètre 350 mm : J = 0,0046 x 2000 = 9,20 m

Et la pression au sol en B est : Ps = (70-35) - 9,20 = 25,80 m

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Avec le diamètre 400 mm : J = 0,0024 x 2000 = 4,80 m

Et la pression au sol en B est : Ps = (70-35) - 4,80 =30,20 m

Donc, seule une canalisation de diamètre supérieur à 400 mm peut satisfaire les conditions de
pression, de vitesse, de débit.

VI.3.3. Conduite assurant à son extrémité un service en route

Le calcul d’une conduite assurant un service en route de débit Q uniformément réparti (cas
d’une conduite sur laquelle sont effectués des branchements ou des piquages répartis sur toute
sa longueur) et débitant à son extrémité un débit P, est effectué en supposant que cette
conduite est simple et débite à son extrémité un débit q donné par : q = P + 0,55 Q

Ce calcul rigoureux est employé surtout pour l’étude des réseaux importants. En ce qui
concerne les installations moyennes, le calcul peut être effectué avec le débit amont sauf pour
les conduites en impasse.

VI.4. Calcul d’un réseau de distribution

VI.4.1. Réseau ramifié

Pour chaque tronçon, on évalue les débits selon la formule : q = P + 0,55Q, ensuite on
détermine les diamètres en procédant comme suit :

 Pour un diamètre D, on vérifie à l’aide des calculs ou des tables qu’avec le débit exigé
dans chaque tronçon, la vitesse obtenue est acceptable, et que la perte de charge totale
donne finalement, au sol, une pression suffisante.
 Si la pression au sol est insuffisante, on reprend les calculs en prenant un diamètre plus
grand pour diminuer les pertes de charge.

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VI.4.2. Calcul d’un réseau maillé

VI.4.2.1 Cas d’une maille

Dans un réseau maillé, le sens de circulation de l’eau dans une canalisation ne peut être
déterminé avec exactitude du premier coup.

La répartition des débits dans les canalisations ne peut être évaluée que d’après des
hypothèses, en tenant compte du fait que, pour assurer une circulation normale, il doit y avoir
égalité des pressions au point de rencontre de deux courants.

Le calcul d’un réseau maillé est conduit par approximations successives. La méthode qui sera
utilisée est celle de Hardy Cross.

Cette méthode repose sur deux lois :

Loi des nœuds : Pour chaque nœud, la somme des débits qui y entrent est égale à la
somme des débits qui en sortent.
Loi de la conservation de la charge : Le long d’un parcours fermé et orienté, la somme
algébrique des pertes de charge est nulle.

Pour chaque maille, on se fixera une répartition des débits ainsi qu’un sens d’écoulement
arbitraire, tout en respectant la première loi.

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Le problème revient à résoudre le système d’équations suivant :

 Pour chaque nœud : Qsortant – Qentrant = 0


 Le long d’un conteur fermé et orienté : Σ Ji = 0 où Ji étant la perte de charge le long du
tronçon i

La dernière égalité n’est pas vérifiée du premier coup, et il est nécessaire de modifier en
conséquence les valeurs de Ji. Or, les pertes de charges sont proportionnelles au carré des
débits : Ji = Ri.Qi2 où Ri : représente la résistance de la conduite transitée par le débit qi.

8. λ. L
𝑅𝑖 =
𝜋 2 . 𝑔. 𝐷5

Ainsi, on peut réécrire la deuxième égalité sous la forme :

∑ 𝜀𝑖 . 𝑅𝑖 . 𝑞𝑖2 = 0

Avec : εi = +1 dans le sens positif et εi = -1 dans le sens négatif

Soit Δq la valeur dont il est nécessaire de modifier les débits de sorte à vérifier l’égalité
concernant les pertes de charges :

La 2ème loi devient : ∑ 𝜀𝑖 . 𝑅𝑖 . (𝑞𝑖 + Δq)² = 0

Soit en négligeant les termes en (Δq)2 : ∑𝑖 𝜀𝑖 . 𝑅𝑖 . 𝑞𝑖2 + 2. Δq. ∑𝑖 𝜀𝑖 . 𝑅𝑖 . 𝑞𝑖 = 0

− ∑𝑖 𝜀𝑖 .𝑅𝑖 .𝑞𝑖2
Ou encore : ∆q =
2.∑𝑖 𝜀𝑖 .𝑅𝑖 .𝑞𝑖

− ∑𝑖 𝐽𝑖 .
D’où : ∆q = 𝐽
2.∑𝑖 𝑖
𝑞𝑖

Cette quantité est calculée pour chaque maille pour corriger la répartition des débits.

∆q
< 𝐸𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟 (10-2 ou 10-3) par exemple pour chaque maille, on arrête les calculs, sinon on
min 𝑞𝑖

répète les corrections autant de fois qu’il faut jusqu’à convergence pour la précision fixée.

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VI.4.2.2. Cas de la conduite commune à 2 mailles contiguës

Soit deux mailles contiguës : AEFD ou maille I et EBCF ou maille II

Selon le sens choisi, le débit de la conduite EF qui est commune aux deux mailles sera affecté
d’un signe positif pour la maille I et d’un signe négatif pour la maille II.

Soit ΔqI et ΔqII les corrections propres aux deux mailles I et II respectivement.

Si on s’intéresse à la maille 1 le débit initial q qui parcourt EF doit être corrigé :

 En premier lieu de la correction ΔqI, cette correction affectera notamment toutes les
conduites de la maille I
 En deuxième lieu de la correction ΔqII mais changée de signe.

La correction donc est (ΔqI – ΔqII), c’est la correction effective.

Le même procédé sera fait pour la maille adjacente, par conséquent la valeur absolue de la
correction effective ne changera pas, seul le signe qui va changer.

En conclusion, pour une conduite commune à deux mailles, la correction qu’il faut apporter à
cette conduite est la somme algébrique de la correction propre à la maille considérée avec
celle de la maille adjacente changée de signe.

VI.5. Aspects technologiques des réseaux de distribution

Les principales technologies utilisées dans les réseaux de distribution d’eau potable
concernent :

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VI.5.1. Les conduites

La sécurité du service est fonction de la qualité de la canalisation, de son aptitude à résister


aux atteintes du temps, aux attaques du sol et à celles du fluide transporté, aux chocs et aux
variations de température.

Nature des conduites

On distingue les conduites suivant le matériau principal qui constitue leur structure :

 Fonte ductile
 Acier
 Béton
 Amiante- Ciment
 Matières plastiques synthétiques

Dans la plupart des cas, les conduites sont composites, soit du fait de l’introduction d’autres
produits au sein du matériau principal, soit en raison de l’application de revêtements intérieurs
ou extérieurs.

Fonte : La fonte est un produit sidérurgique à base de fer et carbone. On distingue la fonte
grise dont les conduites sont coulées ou centrifugées.

Les effets de flexion sont difficilement supportés par ces tuyaux, d’où la limitation de leur
longueur.

Un autre type de fonte a été développé grâce à l’introduction du magnésium dans la fonte en
fusion. Il est connu sous le nom de fonte ductile.

Les conduites reçoivent un revêtement interne au mortier de ciment centrifugé. Dans les
terrains agressifs, elles peuvent être protégées par une gaine ou manche en polyéthylène.

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Les tuyaux sont rassemblés par des joints. Le joint le plus couramment utilisé est le joint
Gibault.

Les diamètres courants sont de 60 à 1800 mm. Les pièces spéciales comprennent les coudes,
tés, cônes, manchons droits, bouts d’extrémité, plaques pleines, etc….

L’acier : L’acier est un produit sidérurgique à base de fer et de carbone.

Les conduites en acier se font en tout diamètre par soudure. L’épaisseur des parois varie en
fonction de la pression de service envisagée.

 L’acier étant très sensible à la corrosion, des revêtements intérieurs et extérieurs de bonne
qualité sont indispensables pour assurer une longévité acceptable.
 Dans les terrains agressifs, il faut prévoir une protection cathodique (qui maintient la
canalisation à un potentiel qui empêche l’attaque chimique des agents extérieurs ou
intérieurs (l’eau).
 Des pièces spéciales sont fabriquées par façonnage de tôlerie et soudure, dans la même
gamme que pour les tuyaux en fonte.
Le béton : Suivant le mode de fabrication, il existe plusieurs types de tuyaux :
 en béton armé (centrifugé ou vibré)
 à âme tôle en acier et double revêtement en béton armé
 en béton précontraint

Le premier type est le plus ancien. Il est actuellement utilisé pour des pressions de service
faibles et essentiellement dans les réseaux d’assainissement. Les diamètres vont de 300 à
2000 mm.

Le deuxième type a des caractéristiques mécaniques beaucoup plus élevées et il se prête à des
variations très larges pour tenir compte des contraintes de pression ou des conditions de pose.
Les zones en tôle de deux tuyaux successifs sont assemblées par soudures ou liés par un joint
en caoutchouc. Au droit des joints, on dispose un manchon ou l’on assure un rejointement au
mortier.

Les tuyaux en béton précontraint présentent tous les avantages du béton précontraint. Ils sont
souvent choisis pour des conduites de grand diamètre à partir de 500-600mm où le béton
précontraint devient plus économique que l’amiante ciment.

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Dans les terrains agressifs, la protection de l’acier des tuyaux en béton armé doit, être assurée
(revêtements, protection cathodique). La protection contre les eaux agressives est obtenue par
l’emploi pour les parois internes de ciments spéciaux et par des revêtements.

Comme pour la fonte et l’acier, des pièces spéciales et des raccords existent (cônes, coudes,
tés,…).

L’amiante-ciment : Les tuyaux en amiante ciment sont fabriqués par enroulement sous
forte pression autour d’un manchon d’acier à partir d’un mélange humidifié de ciment et
de fibres d’amiante. Le joint Gibault peut être utilisé pour le raccordement des tuyaux en
amiante ciment avec les pièces spéciales.

Les tuyaux en amiante ciment sont très utilisés, essentiellement pour les diamètres inférieurs
ou égaux à 500 mm. Ils représentent près de 70 % des réseaux de distribution d’eau potable au
Maroc. L’intérêt principal des tuyaux en amiante ciment réside dans la rugosité très faible des
parois internes. Les pertes de charge sont donc plus faibles qu’avec la fonte, l’acier et le
béton.

Les pièces de raccord utilisées sont celles des tuyaux en fonte. Les avantages de l’amiante
ciment : bonne résistance à l’agressivité des eaux et du sol (sauf en terrain acide) et le coût
faible (par rapport au béton, fonte et acier) pour des diamètres de 60 à 500 mm.

Les tuyaux en matière plastique : Les types de tuyaux en matière plastique les plus utilisés
sont :
 Le polyéthylène
 Le PVC (Polychlorure de vinyle)
 Le polyéthylène :

On distingue :

 Basse densité : Les diamètres nominaux se situent entre 16 et 200 mm. L’épaisseur des
tuyaux est normalisée en fonction de leur diamètre et la pression de service (4, 6 et 10
bars).
 Haute densité : Les diamètres varient entre 10 et 500 mm.

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L’épaisseur est variable en fonction de la pression de service :

4 bars : Diamètre intérieur de 46 à 460 m

6 bars : Diamètre intérieur de 21 à 443 mm

10 bars : Diamètre intérieur de 6 à 410 mm

16 bars : Diamètre intérieur de 18 à 90 mm

 Le PVC : Les tuyaux sont en PVC non plastifié.

Pour les branchements (Φ 16 à 68 mm), les pressions maximales de service peuvent atteindre
16 bars. C’est dans ce domaine que les tuyaux en PVC ont trouvé leur emploi optimal.

Pour les conduites, on fabrique des tuyaux de diamètre :

 < ou = à 125 mm pour une pression maximale de service de 10 bars


 < ou = à 280 mm pour une pression maximale de service de 6 bars
 < ou = à 400 mm pour une pression maximale de service de 3 bars

Théoriquement, il s’agit d’une canalisation «idéalement lisse » au sens hydraulique ; la perte


de charge est en moyenne 40% plus faible qu’avec la fonte. On a ainsi des tuyaux légers,
résistants, et isolants thermiquement. L’assemblage des tuyaux se fait par collages. La pose
des canalisations « plastiques » nécessitent un lit de pose très soigné : terre fine sélectionnée
et bien damée.

VI.5.2. Les organes accessoires des réseaux

Pour assurer un bon fonctionnement du réseau de distribution, faciliter sa gestion et son


exploitation, il doit être équipé de vannes, ventouses, vidanges, réducteurs de pression, pièces
spéciales (coudes, tés, cônes,….), appareils hydrauliques (bouches et poteaux d�incendie,
branchements particuliers), ….

Vannes

On distingue :

 Les robinets vannes à opercule


 Vannes papillon

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Les premiers sont des appareils de sectionnement qui doivent être complètement ouverts ou
fermés. Leur encombrement est considérable.

Les vannes papillon peuvent servir aussi bien pour le sectionnement que pour le réglage des
débits. Elles sont légères et d’un encombrement réduit, le couple de manœuvre est faible.

Ventouse

Une accumulation d’air peut avoir lieu aux points hauts d’une conduite. La poche d’air
provoque les perturbations suivantes qu’il convient d’éviter :

 Pertes de charge et diminution des pressions


 Réduction de la section
 Arrêt des débits
 Coups de bélier…..

L’évacuation de l’air peut s’effectuer par une ventouse (manuelle ou automatique).

Vidange

Les vidanges sont des robinets placés aux points bas des canalisations afin de permettre leur
vidange.

Réducteur de pression

Les réducteurs de pression sont utilisés pour permettre l’alimentation d’une partie basse
pression à partir d’un étage à pression plus élevée.

Pièces spéciales

On appelle pièces spéciales les pièces de raccordement qui permettent de réaliser toutes les
dispositions. Elles sont fabriquées en fonte. Elles comportent des emboîtements ou des brides
permettant de réaliser divers montages. Ces pièces sont normalisées et l’on distingue :

 Les coudes
 Les tés
 Les cônes
 Les manchons
 Les bouts d’extrémité bride-emboitement ou bride-uni

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Appareils hydrauliques
 Bouches et poteaux d’incendies

Leur diamètre est normalisé à 100 mm. Ils sont destinés à assurer la protection contre
l’incendie.

Ils sont alimentés par des conduites de même diamètre devant assurer un débit minimal de 17
l/s sous une pression de 1 bar.

 Branchements particuliers

Un branchement est un « petit ouvrage » qui moyennant un piquage sur la canalisation de


distribution permet de desservir un abonné. Il doit assurer plusieurs fonctions :

 Piquage (dérivation)
 Arrêt (extérieur de l’immeuble)
 Robinet d’arrêt (intérieur) à l’immeuble
 Comptage

Le piquage peut se faire en charge au moyen d’un collier de prise en charge (pour éviter
d’arrêter la conduite) ou à vide (collier de prise à vide).

Un branchement comporte donc :

 Un collier de prise
 Un robinet de prise avec bouche à clef
 Un tronçon de canalisation (PVC, Polyéthylène, Acier galvanisé)
 Un robinet d’arrêt
 Un compteur

VI.5.3. La mesure du débit

On considère la mesure de débit moyen par l’intermédiaire des compteurs.

Les compteurs permettent de mesurer un débit moyen. Des débats sont en cours au sein des
différents organismes de normalisation sur la fourchette du débit de bon fonctionnement d’un
compteur déterminé ( Qmin à Qmax).

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La C.E.E a défini le Qmax comme étant le double du débit nominal. On définit également un
débit de transition Qt tel qu’entre Qmin et Qt l’erreur maximale soit de + ou -5% et qu’entre
Qt et Qmax l’erreur maximale soit de + ou - 2%.

Plusieurs types de compteurs sont disponibles sur le marché, on distingue :

 Les compteurs de volume


 Les compteurs de vitesse
 Les compteurs à hélice (Woltmann)
 Les compteurs proportionnels

En ce qui concerne la vérification des compteurs, il existe deux sortes de vérification :

 La vérification dite « primitive ».


 La vérification sur place.

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