Mémoire DOUGOUE
Mémoire DOUGOUE
Mémoire DOUGOUE
MEMOIRE DE STAGE
Janvier 2020
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
Décharge
Ma Grand-Mère Rosalie,
Et surtout à Panda,
ii
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
Remerciements
Tout au long de cette aventure, nous avons eu le sentiment de ne parcourir que des
chemins méticuleusement prédéfinis par la providence. Nous sommes reconnaissants à Ce
Merveilleux Créateur pour nous y avoir guidés.
Avant-propos
Au terme de ce stage, par ailleurs, les étudiants sont appelés à rédiger leur mémoire de
fin de cycle en vue de mettre en exergue les outils théoriques ainsi que le potentiel acquis.
Le présent mémoire, a été rédigé au terme du stage précité effectué à la Direction Générale
du Portefeuille de l’Etat, dans l’optique de l’obtention du diplôme d’Ingénieur Statisticien
Economiste (ISE), tenu sur la période allant du mois d’Août à fin Octobre.
Le thème ainsi traité est le suivant : « Impact des mesures de gouvernance sur la
performance financière des entreprises publiques ».
Ainsi, notre étude a-t-elle visé pour but l’analyse de la corrélation entre la mise en œuvre
des mesures de gouvernance et l’amélioration de la performance financière des entreprises
publiques. Cette étude est d’une importance non négligeable, en ce sens qu’elle mettra à
la disposition de la DGPE, des outils d’amélioration de la gouvernance des entreprises du
portefeuille de l’État, et pouvant mener à l’amélioration de la performance de celles-ci.
Nous espérons, par conséquent, que le lecteur du présent mémoire, y trouvera une mé-
thodologie qui n’écorche pas la rigueur de la science statistique ainsi que de potentielles
nouvelles pistes à exploiter via les résultats obtenus par nos soins compte tenu de la
problématique soulevée.
Nous avons néanmoins rencontré des difficultés qui méritent d’être évoquées. Il s’agit
notamment d’un double changement de thème à un mois de la fin de notre stage, en
raison de contraintes temporelles quant à la bonne exécution des deux premiers thèmes.
Page
Décharge i
Dédicace ii
Remerciements iii
Avant-propos iv
Sommaire v
Résumé x
Abstract x
Présentation de la structure xi
Introduction Générale 1
v
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
Annexes xiii
A Annexes xiv
Bibliographie xix
vii
Liste des Figures et Graphiques
viii
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
Résumé
L’objectif de notre étude est d’évaluer l’impact des mesures de gouvernance sur la per-
formance financière des entreprises publiques. Pour ce faire, nous avons mené une analyse
économétrique à l’aide d’un modèle de panel à effets aléatoires, incorporant les principales
caractéristiques des conseils d’administration, ainsi que de la structure de la propriété.
Nos résultats montrent un caractère non linéaire entre gouvernance et performance finan-
cière. En effet, un seuil relatif à la taille du conseil d’administration doit être dépassé
pour que la gouvernance puisse se traduire par un effet positif sur la performance finan-
cière. La taille du conseil joue ainsi un rôle primordial pour l’amélioration des finances
des entreprises publiques ivoiriennes..
Abstract
The objective of our study is to evaluate the impact of governance measures on the
financial performance of public enterprises. To do this, we conducted an econometric
analysis using a random effects panel model, incorporating the main characteristics of the
boards of directors, as well as the structure of the property.
Our results show a non-linear character between governance and financial performance.
In fact, a threshold relating to the size of the board of directors must be exceeded so that
governance can have a positive effect on financial performance. The size of the board thus
plays a key role in improving the finances of Ivorian public enterprises.
Présentation de la structure
Missions
La Direction Générale du Portefeuille de l’État est le département du Ministère auprès
du Premier Ministre en charge de la gestion du portefeuille de l’Etat.
À ce titre, elle est chargée d’assurer le suivi économique, financier, administratif, juridique
et stratégique des entreprises faisant l’objet d’une participation financière de l’État.
Organisation
La Direction Générale du Portefeuille de l’État comporte trois directions centrales, dont
deux directions sectorielles, à savoir :
Source : DGPE
Contexte et justification
’État ivoirien, au lendemain des indépendances, a opté pour le libéralisme économique,
L montrant ainsi sa volonté d’accélérer le processus de développement économique de
la Côte d’Ivoire à travers la création d’un important secteur parapublic 1 . Ainsi, sur la
période de 1960 à 1980, l’État de côte d’Ivoire a procédé à la création de 354 entreprises.
Ces entreprises étaient considérées comme les instruments privilégiés de la politique éco-
nomique de l’État, et ont fortement contribué au « miracle ivoirien », période faste de
l’économie ivoirienne.
Toutefois, la chute des cours du cacao va mettre à mal l’élan de développement amorcé
par le pays. Les entreprises publiques ne contribuaient plus qu’à 10% 2 du PIB ivoirien
au début des années 1980. Dès lors le constat d’une fragilité du secteur parapublic venait
d’être relevé. Il fallait penser à des réformes afin de redynamiser le secteur parapublic.
L’on assista à un lancement de programmes d’ajustement économique qui consistaient
à liquider ou fusionner certaines entreprises, changer le statut juridique pour d’autres
ou encore à faire des reformes managériales et des privatisations. L’évaluation de ces
programmes d’ajustement laissait apparaître des résultats décevants, et l’État fit une
privatisation à grande échelle entre 1987 et 1989. Cette restructuration fit passer le nombre
d’entreprises du secteur parapublic à 117 en 1990. Les ajustements ne portant toujours
pas leur fruit, l’État décida de focaliser son intervention sur la fourniture d’infrastructures
et de services sociaux de base, la gestion et la promotion des institutions judiciaires.
1. Le secteur parapublic désigne l’ensemble des organismes non intégrés à l’Administration, mais dont la
majorité est détenue par l’État ou par les collectivités territoriales.
2. source : DGPE
1
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
L’année 2010 marqua une nouvelle ère dans le paysage aussi bien politique qu’écono-
mique ivoirien à travers la mise en place de réformes conjoncturelles et structurelles en
vue de favoriser la relance de l’économie. Les entreprises du secteur parapublic, élément
primordial de cette relance, n’ont pu échapper à ces reformes.
L’État, en tant qu’actionnaire dans ces entreprises, a donc instauré des mesures, notam-
ment concernant la gouvernance des entreprises, en vue de préserver ses intérêts patri-
moniaux. Les entreprises devraient alors avoir de bonnes performances financières afin de
soutenir le programme de développement de l’État.
Dans nombre de pays, les entreprises publiques représentent toujours une fraction sub-
stantielle du PIB, de l’emploi et de la capitalisation boursière. Par ailleurs, les entreprises
publiques sont souvent très nombreuses dans les services aux collectivités et les secteurs
d’infrastructure tels que l’énergie, les transports ou les télécommunications, dont les per-
formances sont très importantes pour de larges segments de la population et pour les
autres catégories d’entreprises. En conséquence, la gouvernance des entreprises publiques
joue un rôle fondamental pour garantir que ces dernières vont apporter une contribu-
tion positive à l’efficience économique et à la compétitivité globale d’un pays. En effet, la
gouvernance d’entreprise est primordiale car cela concerne non seulement la gestion admi-
nistrative et quotidienne de l’entité, mais aussi et surtout la prise de décisions, lesquelles
impactent directement le fonctionnement de l’entreprise et donc les finances de celle-ci.
Dans les pays de l’OCDE, l’expérience a également montré qu’un gouvernement d’entre-
prise satisfaisant des entreprises publiques était une condition préalable importante à une
amélioration significative de leurs résultats tant financiers qu’opérationnels.
Avec l’importance du rôle joué par les entreprises publiques dans le contexte économique
ivoirien, en tant que moteur de création de richesses, il s’avère pertinent d’étudier l’organi-
sation du pouvoir formel entre le dirigeant, le conseil d’administration et les actionnaires.
Ces relations de pouvoir seront reprises sous le terme de gouvernement d’entreprise.
Problématique
Depuis les années 1980, la littérature sur la gouvernance d’entreprise s’est développée sur
deux fronts.
D’une part, elle s’est attachée à améliorer la compréhension scientifique du modèle de
gouvernance d’entreprise et, d’autre part, elle a tenté d’élaborer des scores et des mesures
fiables de « bonne gouvernance », c’est-à-dire les meilleures pratiques de contrôle des
3. Le portefeuille est un ensemble d’actifs détenu par une entreprise ou une personne (dictionnaire Larousse)
dirigeants par les investisseurs tendant à garantir efficacité et performance des firmes.
Aussi, la recherche du lien entre la gouvernance d’entreprise et la performance ayant été
abordée dans la littérature, fait ressortir des résultats variant en fonction des réalités
des entreprises d’une part, mais aussi en fonction des pays dans lesquels les entreprises
exercent leurs activités d’autre part.
En Côte d’Ivoire, la DGPE dans son fonctionnement a pour objectif majeur l’instaura-
tion des meilleures pratiques de gouvernance et leur amélioration continue au sein des
entreprises publiques. Aussi, en 2014, l’État a procédé conformément aux dispositions de
l’article 437 de l’Acte Uniforme de l’OHADA révisé, au renforcement des pratiques de
gouvernance à travers l’instauration des Comités d’Audit et de Gestion des Risques afin
d’assister les conseils d’administration.
De plus, des administrateurs indépendants ont été introduits dans les conseils d’adminis-
tration de certaines entreprises du portefeuille.
La DGPE ayant à charge de veiller à l’application et au respect de toutes ces mesures,
elle est amenée à se demander quels effets ont toutes ces mesures sur la performance des
entreprises du portefeuille de l’État.
En outre, la recherche académique sur cette thématique semblant être très peu fournie
en Côte d’Ivoire 4 , il apparaît donc judicieux de nous poser la question suivante : Quelle
est la relation entre la gouvernance et la performance financière des entreprises publiques
en Côte d’Ivoire ?
En d’autres termes, nous chercherons à répondre à la question suivante : les mesures de
gouvernance mises en place par l’État ivoirien influencent-elles positivement la perfor-
mance des entreprises publiques ivoiriennes ?
Objectifs spécifiques
Spécifiquement, il s’agira de :
4. Il existe cependant, une étude empirique (OUATTARA A.,2018),qui se consacre à la relation entre conseil
d’administration et performance des entreprises du portefeuille de l’État ivoirien. Cependant, la gouvernance des
sociétés ivoiriennes ne peut se résumer aux conseils d’administration. Ainsi, une étude concernant la gouvernance
d’entreprise et la performance, et en particulier sur notre principal axe de recherche, à savoir, sur la performance
financière, n’a pas encore été effectuée
Hypothèses de recherche
Au vu de la littérature existante sur le sujet, nous formulons les hypothèses suivantes :
[H1] Les conseils d’administration par leurs activités influencent positivement la perfor-
mance financière des entreprises publiques.
[H2] Les comités d’audit et de gestion des risques par leurs activités influencent positi-
vement la performance financière des entreprises publiques.
[H3] Les administrateurs indépendants, par leur présence au sein des conseils d’admi-
nistration, impactent positivement la performance financière des entreprises publiques
Méthodologie de recherche
Pour mener à bien cette étude et vérifier toutes les hypothèses, les outils suivants seront
utilisés : la recherche documentaire, la statistique descriptive et l’analyse économétrique.
La recherche documentaire permettra de présenter les concepts utilisés dans l’étude et de
fournir une revue des travaux se rapportant aux sujets rencontrés dans la littérature. Loin
d’être totale, cette revue nous offrira une vue sur les travaux antérieurs qui concernent
notre étude.
La statistique descriptive servira à : présenter le portefeuille de l’État ivoirien, présenter
l’évolution de leur performance financière sur la période d’étude, et enfin présenter les
variables utiles à notre étude.
L’analyse économétrique, notamment l’utilisation d’un modèle de panel à effets aléatoires,
consistera en la régression des variables explicatives sur nos variables d’intérêt. Mais avant,
il s’agira de justifier le choix d’une telle méthode.
Annonce du plan
Pour mener notre analyse, nous adoptons un plan composé de 4 chapitres répartis équi-
tablement en 2 grandes parties.
La première partie consiste en la présentation des différents concepts intervenants dans
notre étude, de la revue de littérature, des systèmes de gouvernance d’entreprise existants
6
CHAPITRE 1
e chapitre a pour but de poser les bases théoriques et conceptuelles de cette étude. Nous
C y définirons les concepts nécessaires à la compréhension de notre travail, puis nous
présenterons les approches théoriques et empiriques ayant attrait à notre sujet d’étude.
La gouvernance désigne l’ensemble des mesures, des règles, des organes de décision, d’in-
formation et de surveillance qui permettent d’assurer le bon fonctionnement et le contrôle
d’un État, d’une institution ou d’une organisation qu’elle soit publique ou privée, régio-
nale, nationale ou internationale.
7
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
1.1.4 L’entreprise
Dans le dictionnaire juridique, une entreprise est une structure publique ou privée sous
laquelle s’exerce une activité économique en utilisant un personnel, des locaux et des équi-
pements appropriés. Cette dénomination n’est pas attachée à l’importance de la structure
économique concernée puisque les activités artisanales se réalisent aussi dans le cadre
d’une entreprise.
Une entreprise est sous le contrôle public ou privé national ou encore multinational. Ainsi,
nous distinguons :
1. En politique, notamment sous les gouvernements de Margaret Thatcher en Royaume-Uni et Ronald Reagan
aux États-Unis.
2. Lorsqu’une une personne morale est membre d’un conseil d’administration, elle désigne une personne phy-
sique pour la représenter.
F Les entreprises publiques : une entreprise publique est une entreprise sur laquelle
l’État peut exercer directement ou indirectement une influence dominante du fait de la
propriété ou de la participation financière, en disposant soit de la majorité du capital, soit
de la majorité des voix attachées aux parts émises.
F Les entreprises privées : les entreprises privées sont des entreprises caractérisées
par la propriété privée des facteurs de production. Elles produisent ou vendent des biens
ou des services avec pour finalité de réaliser des bénéfices tout en cherchant à assurer leur
pérennité.
La performance peut être aussi définie comme : le résultat d’une action (BOUQUIN,
2004), le succès de l’action (BOURGUIGNON, 1995 6 ), ou bien à partir des modes d’ob-
tention du résultat (BAIRD, 1986 7 ). Cependant, elle peut revêtir d’autres connotations.
jectifs poursuivis. Les entreprises sont portées sur l’atteinte de leurs objectifs et donc sur
la production de résultats. Cependant, avec les progrès et l’évolution des économies mon-
diales, celles-ci se sont finalement spécialisées dans l’atteinte de résultats de plus en plus
optimaux. Ainsi, Une entreprise performante doit être à la fois efficace et efficiente. Elle
est efficace lorsqu’elle atteint les objectifs qu’elle s’est fixés. Elle est efficiente lorsqu’elle
minimise les moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés.
o L’efficacité
o L’efficience
Le terme économie des ressources ici fait allusion à l’acquisition des ressources. D’après
BOUQUIN (2004), l’économie des ressources consiste à se procurer les ressources à des
coûts moindres.
La gouvernance d’entreprise s’inscrit dans une perspective d’agence, une relation d’agence
étant un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engagent une autre
personne (l’agent) pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délé-
gation d’un certain pouvoir de décision à l’agent. Partant des constats de l’incomplétude
des contrats, de l’asymétrie de l’information et de la divergence des intérêts, la relation
d’agence est problématique dans la mesure où l’agent est susceptible de tirer profit de ces
situations au détriment du Principal.
Concrètement cela se traduit par la relation suivante : Les managers (les agents) ont une
meilleure information sur l’entreprise que les actionnaires (les principaux) puisqu’ils la
gèrent. Les actionnaires doivent donc faire en sorte que les règles du jeu organisation-
nelles définis par les contrats conduisent les managers à atteindre des objectifs précis.
8. Alfred Sloan (1875-1966) : Lorsqu’il était à la tête de General Motors, Sloan a introduit le contrôle de gestion
et le tableau de bord traditionnel. Il a fait de cet outil un élément essentiel dans la conduite de l’entreprise.
La théorie de l’agence part du postulat que les dirigeants qui se situent au centre du
nœud des contrats ne peuvent pas être aisément contrôlés par une instance à laquelle ils
rendraient compte, car l’asymétrie d’information entre le dirigeant et son conseil d’admi-
nistration est très forte. De plus, il existe une tension intrinsèque dans l’entreprise entre
les actionnaires, qui sont les propriétaires de l’entreprise, et le dirigeant qui arbitre entre
les différentes parties prenantes de l’entreprise. L’enjeu pour les actionnaires est de faire
en sorte que le dirigeant se comporte suivant leur propre intérêt, à savoir la maximisation
de la valeur de leurs actions. Mais le dirigeant a également un intérêt propre qui diffère
de celui des actionnaires qui est l’intérêt social de l’entreprise. Cet intérêt social peut se
définir comme l’intérêt supérieur de la personne morale elle-même, c’est-à-dire l’entreprise
considérée comme un agent économique autonome dont il faut assurer la continuité et la
prospérité.
Le problème de contrôle est donc lié à la délégation d’une partie de la responsabilité, qui
implique de contrôler ceux qui ont reçu cette délégation. Le contrôle a pour fonction de
limiter les actes déviants de l’objectif de maximisation de la richesse des actionnaires dans
un contexte où le manager maîtrise l’information.
Pour lutter contre les attitudes opportunistes de l’agent et pour réguler les conflits
d’agence, le principal va alors tenter d’instaurer des mécanismes de contrôle internes : le
conseil d’administration (FAMA & al., 1983 ; CHARREAUX, 1997). FAMA & al. (1983)
soulignent que le conseil d’administration est un organe collégial qui dispose d’un pouvoir
de décisions et d’un pouvoir de contrôle des actions entreprises par les managers. Afin de
renforcer la fonction de contrôle du conseil, des comités spécialisés vont être créés, comme
le comité d’audit, et des administrateurs indépendants à l’entreprise vont y être inclus.
Ainsi, le comité d’audit étant une émanation du conseil d’administration, a pour préroga-
tive de superviser le suivi du processus de l’élaboration des comptes avant leur approbation
définitive par le conseil. Le comité d’audit a donc pour buts d’améliorer l’efficacité des
travaux du conseil par une spécialisation des compétences des administrateurs en matière
comptable et financière, et de répondre au besoin d’un meilleur gouvernement des en-
treprises par la communication d’états financiers fiables, empêchant ainsi le dirigeant de
tripatouiller les comptes afin de servir ses propres intérêts. C’est dans cet esprit de super-
vision des pratiques comptables et du processus d’élaboration de l’information financière
de l’entreprise que le comité d’audit est envisagé comme un mécanisme d’agence, c’est à
dire, un mécanisme potentiel de régulation des asymétries d’informations entre dirigeants
et actionnaires.
D’une autre côté, en se référant aux mécanismes institués par la théorie d’agence, les
administrateurs indépendants sur le conseil d’administration semblent aptes à résoudre
les conflits d’intérêts et à réduire les coûts d’agence. Les études réalisées par FAMA &
al. (1983) montrent que les administrateurs indépendants aident à un contrôle efficace
des dirigeants par leur compétence, leur réputation en faveur de l’entreprise. Cela joue de
façon positive à la performance de l’entreprise. Les auteurs préconisent ainsi la présence
d’administrateurs externes indépendants des dirigeants afin d’améliorer l’efficacité de fonc-
tionnement du conseil d’administration et d’intervenir dans les décisions qui impliquent
de sérieux problèmes d’agence entre les actionnaires et les dirigeants. Les administrateurs
indépendants des dirigeants seraient incités à agir dans l’intérêt des actionnaires et dis-
suadés de la collusion avec les dirigeants dans la mesure où leur réputation est en jeu.
En ce qui concerne la capacité de contrôle, les administrateurs externes indépendants
sont supposés s’identifier avec les actionnaires et utiliser leur expérience dans les prises
de décision et de contrôle afin de contrecarrer les tendances des dirigeants à prendre des
décisions dans leur intérêt personnel et à l’encontre de ceux des actionnaires.
Il est important de signifier au final qu’il n’existe pas un modèle unique de gouvernance
d’entreprise. Néanmoins, certains principes de gouvernance valent pour l’ensemble des
modèles. Ces principes visent les politiques, les processus et les structures utilisés par une
organisation pour orienter et contrôler ses activités afin de réaliser ses objectifs et protéger
les intérêts des divers groupes.
Les Principes de gouvernement d’entreprise ont pour objet d’aider les gouvernements des
pays membres et non membres de l’OCDE à évaluer et améliorer le cadre juridique, institu-
tionnel et réglementaire organisant, à l’échelon national, le gouvernement d’entreprise, et
de formuler des orientations et des propositions à l’intention des autorités boursières, des
investisseurs, des sociétés et d’autres parties intervenant dans l’élaboration d’un régime
efficace de gouvernement d’entreprise.
Les Principes couvrent les aspects suivants : Mise en place des fondements d’un régime
efficace de gouvernement d’entreprise ; Droits des actionnaires et principales fonctions des
détenteurs du capital ; Traitement équitable des actionnaires ; Rôle des différentes parties
prenantes dans le gouvernement d’entreprise ; Transparence et diffusion de l’information ;
et Responsabilités du conseil d’administration.
Un régime de gouvernement d’entreprise doit protéger les droits des actionnaires et faciliter
leur exercice.
Un régime de gouvernement d’entreprise doit reconnaître les droits des différentes parties
prenantes à la vie d’une société tels qu’ils sont définis par le droit en vigueur ou par des
accords mutuels, et encourager une coopération active entre les sociétés et les différentes
parties prenantes pour créer de la richesse et des emplois et assurer la pérennité des
entreprises financièrement saines.
actionnaires.
La littérature abonde de travaux qui ont essayé de tester l’effet de la gouvernance sur
la performance. La plupart de ces travaux ont montré que la gouvernance a un effet
significatif sur la performance de l’entreprise ainsi que sur sa valeur sur le marché, et ce
pour différents pays et indicateurs de performance.
Cette tendance est confirmée par le rapport du cabinet MERCER (2009) qui synthétise
les données de 36 recherches académiques concernant l’impact des facteurs environnemen-
taux, sociaux et de gouvernance (ESG) sur la performance. Il révèle que 20 recherches
montrent un lien positif entre les facteurs ESG et la performance de la firme ou de la par-
ticipation alors que 3 études uniquement démontrent un lien négatif. Le rapport conclut
qu’il existe un support général pour une corrélation positive importante entre la gouver-
nance et la performance chez les travaux de recherche qui ont examiné uniquement les
facteurs de gouvernance. Cet effet de la gouvernance sur la performance vient en partie du
fait que les entreprises subissent de plus en plus de pressions de la part des actionnaires
et des forces du marché pour un bon système de gouvernance d’entreprise.
Les études sur le sujet peuvent être réparties selon l’approche de la gouvernance d’entre-
prise en accord avec les principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE. Ces études
sont les suivantes :
Dans cette section, les indices ou scores de gouvernance calculés par les auteurs sont basés
sur les principes de gouvernance de l’OCDE.
Ainsi, parmi les études qui ont approché la gouvernance par un indice, on peut citer
celle de BAUER & al. (2008) qui utilise les données fournies par le Governance Metrics
International (GMI). Les entreprises japonaises constituant l’échantillon sont classées en
fonction de six dimensions gouvernance. Les auteurs ont analysé l’effet de la qualité de la
gouvernance sur leurs performances. L’emploi de l’indice total montre que les entreprises
ayant une meilleure gouvernance sont plus performantes que les autres à un taux égalant
GRUSZCZYNSKI (2005) teste aussi cet effet dans le contexte Polonais. De même, les
résultats de son étude montrent une association significative entre le score de gouver-
nance utilisé et la performance financière des entreprises polonaises (la marge de bénéfice
d’exploitation et le rapport de dette).
BLACK & al. (2005) ont construit eux mêmes un indice de gouvernance pour un échan-
tillon composé de 515 entreprises publiques coréennes. Les résultats montrent une corré-
lation significative entre cet indice et la valeur de marché des entreprises évaluée par le
Q de Tobin, le market/book et le market/sales. Cet effet de la gouvernance sur la perfor-
mance vient du fait que les entreprises subissent de plus en plus de pressions de la part des
actionnaires et des forces du marché pour un bon système de gouvernance d’entreprise.
En effet, les investisseurs exigent de plus en plus des entreprises de mettre en application
des principes rigoureux de gouvernance afin de réaliser de meilleures rentabilités sur leurs
investissements. La raison en est que la plupart des investisseurs sont prêts à payer une
prime pour les entreprises ayant des niveaux élevés de gouvernance. En conséquence, la
mise en place de mécanismes appropriés de gouvernance est un atout que l’entreprise
pourrait utiliser pour avoir un avantage concurrentiel en attirant le capital, réduisant les
risques financiers pour les investisseurs et par là le coût du capital.
Aussi, KOLSI M. & al. (2011) ont étudié l’association entre les mécanismes de gouver-
nance et des mesures de performance financière et boursière de 134 entreprises canadiennes
pour l’année 2007. Les auteurs ont tenté de déterminer l’impact de quatre mécanismes
de gouvernance (le conseil d’administration, la compensation, les droits des actionnaires
et la divulgation) sur la mesure de la performance (financière et boursière). La variable
gouvernance a été exprimée par un indice, calculé par le journal canadien « The Globe and
Mail », appelé « Corporate Governance Index ». Cependant, l’étude a mis en évidence la
non linéarité du modèle exprimant l’effet de la gouvernance sur la performance. En effet,
les résultats ont montré qu’un seuil relatif à l’indice de divulgation doit être dépassé pour
que la gouvernance puisse se traduire par un effet positif sur la performance financière. La
divulgation est ainsi indispensable pour l’amélioration de la performance financière des
entreprises canadiennes.
Dans cette section, les auteurs ont voulu s’intéresser aux mécanismes régissant l’influence
du conseil d’administration sur les résultats financiers de l’entreprise. Ils s’intéressent dans
le détail à l’influence des caractéristiques (taille du conseil, présence ou non d’administra-
teurs indépendants, activités des comités d’audit) et de l’activité (nombre de réunions,
fréquence des réunions et assiduité des membres) du conseil.
Le conseil d’administration est considéré comme étant un moyen de contrôle interne qui
joue un rôle important dans la procuration des ressources, la détermination des choix stra-
tégique et dans la résolution des conflits d’intérêts entre les dirigeants et les actionnaires
ainsi que les différentes autres parties prenantes. Le conseil d’administration, comme mé-
canisme interne de gouvernance, dispose d’une fonction principale relative à la réduction
du pouvoir discrétionnaire des dirigeants et par la suite à gérer la relation d’agence entre
actionnaires et dirigeants ainsi que les différentes parties prenantes de l’entreprise. Sa
composition doit, en conséquence, permettre une gestion efficace de cette relation.
Selon OXELHEIM & al. (2003), la présence d’administrateurs étrangers au sein du conseil
d’administration d’entreprises norvégiennes et suédoises améliore la performance finan-
cière de l’entreprise mesurée par le Q de Tobin. Ils expliquent cela par le signal de trans-
parence que l’entreprise envoie aux investisseurs lorsqu’elle désigne un membre étranger
au sein de son conseil d’administration. Mais ces résultats ne font pas l’unanimité. En
effet, l’étude menée sur des entreprises françaises par CAVACO & al. (2012) suggère que
la proportion d’administrateurs étrangers au sein du conseil d’administration influence né-
gativement la performance financière des entreprises mesurée par la rentabilité de l’actif
(ROA). Les différences d’ordre culturel peuvent expliquer l’inefficacité des administrateurs
étrangers.
Les études réalisées par FAMA & al. (1983) nous montrent que les administrateurs indé-
pendants aident à un contrôle efficace des dirigeants par leur compétence, leur réputation
en faveur de l’entreprise. Cela joue de façon positive à la performance de l’entreprise.
HUTCHINSON (2002), dans une étude sur un échantillon de 229 entreprises australiennes,
s’interroge sur l’interaction entre les opportunités d’investissement des entreprises, la com-
position du conseil d’administration et la performance de l’entreprise. Il tend à montrer
qu’il y a une forte association entre les opportunités d’investissement des entreprises due
à une forte proportion d’administrateurs au conseil d’administration. En effet, l’auteur
9. EISENBERG T. & al. (1998), Larger board size and decreasing firm value in small firms, Journal of Financial
Economics, vol.40, pp 25-44
constate aussi que les entreprises en pleine croissance qui détiennent des administrateurs
indépendants apportent une surveillance aux actions des gestionnaires afin d’assurer, non
seulement la création de la valeur ajoutée à l’entreprise, mais aussi résoudre le problème
d’agence qui permettra à ce que ces entreprises soient rentables.
CHOI & al. (2007), dans une étude sur le lien entre la présence des administrateurs ex-
ternes et la performance des entreprises dans un marché émergent, concluent qu’il existe
une relation positive entre l’indépendance du conseil mesurée par la proportion d’ adminis-
trateurs externes au conseil d’administration et la performance financière des entreprises.
Ce constat a été fait dans une période post-crise en Asie dans les années 1997, plus par-
ticulièrement dans un pays émergent, la Corée du Sud. Ils constatent que la présence
d’administrateurs indépendants entraîne une plus grande performance des entreprises.
Ces auteurs supposent qu’après la crise économique, tenant compte des chocs externes,
l’indépendance du conseil favorise l’amélioration de la performance des sociétés surtout
dans un marché émergent.
Le comité d’audit joue un rôle crucial dans la protection des intérêts des actionnaires et
des autres parties prenantes. En effet, son efficacité est subordonnée à ses caractéristiques
qui se rapportent essentiellement sur l’indépendance de ses membres, la taille du Comité,
la fréquence des réunions et l’expertise des membres du comité d’audit. En effet, TRIKI
& al. (2012b) ont essayé d’appréhender l’effet des caractéristiques du comité d’audit sur
la performance financière mesurée par le rendement de l’actif ROA et le rendement des
fonds propres ROE. Pour tester la validité de leurs hypothèses, qui stipulent l’existence
d’un certain déterminisme des caractéristiques du comité d’audit sur la performance fi-
nancière mesurée par le ROA et le ROE, ils ont développé deux modèles de régressions
linéaires. Dans le même sillon, ils examinent l’effet des caractéristiques du comité d’audit
sur chacune des variables endogènes tout en prenant en compte l’impact de la taille de
l’entreprise ainsi que le niveau d’endettement. Leur validation empirique a été conduite
sur un échantillon de 26 entreprises tunisiennes cotées sur la bourse des valeurs mobi-
lières de Tunis (BVMT) sur une période qui s’étale sur 4 ans (2007-2010). Les modèles
estimés font apparaître des résultats satisfaisants montrant ainsi l’importance de l’im-
pact des caractéristiques du comité d’audit sur la performance financière des entreprises
tunisiennes.
Le nombre de réunions tenu par le conseil d’administration peut influencer les décisions
prises et impacter par la suite la performance financière de l’entreprise. La littérature à
ce sujet ne donne pas lieu aux mêmes conclusions. En effet, si certaines études concluent
qu’un nombre de réunions élevé n’engendre pas forcément une amélioration de la perfor-
mance des entreprises (VAFEAS, 1999), d’autres études, à l’instar de celle de GODARD &
al. (2004), démontrent que la performance financière des entreprises françaises s’améliore
lorsque le nombre de réunions du conseil d’administration augmente.
La structure de la gouvernance d’entreprise est dictée par le droit applicable aux sociétés,
qui fixe les possibles prérogatives à savoir : obligation d’information des sociétés cotées
(pactes d’actionnaires. . . ), vote consultatif des actionnaires sur la rémunération des di-
rigeants, composition du Conseil d’Administration, possibilité de dissocier la fonction de
Président du Conseil d’Administration et celle de Directeur Général, transparence sur les
conditions de préparation et d’organisation des travaux du Conseil d’Administration, etc.
Au fil du temps, des recommandations se sont ajoutées au strict cadre réglementaire et
législatif des recommandations regroupées dans des rapports ou codes de bonne conduite
20
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
diligentés et/ou rédigés selon les pays par les instances patronales, des gouvernements ou
agences gouvernementales, les bourses, etc.
Cependant, chaque pays présente des caractéristiques spécifiques fortes dans le fonctionne-
ment de l’entreprise et dans son actionnariat. Il en ressort des mécanismes de gouvernance
différents selon le type d’environnement dans lequel l’entreprise exerce.
Il s’agira ainsi dans la suite, de présenter les systèmes de gouvernance orienté marché,
orienté réseau, et le système intermédiaire.
q Le système Allemand
Dans ce système, l’entreprise n’est pas considérée comme étant un moyen pour créer de
la valeur aux actionnaires. Elle est plutôt considérée comme étant une entité économique
autonome, constituée par une coalition de diverses parties prenantes, à l’exemple des ac-
tionnaires, des dirigeants, des employés, des fournisseurs de biens et services, des créanciers
et des clients qui veillent à la continuité de l’entreprise. Contrairement au système orienté
marché, l’approche allemande de gouvernance est caractérisée par une structure de direc-
tion dualiste. En effet, cette dernière comprend le directoire et le conseil de surveillance.
1. L’administrateur non exécutif est un membre du conseil d’administration qui n’exerce pas de fonction de
direction au sein de la société ou de son groupe.
Ces deux entités causent une séparation entre les fonctions de direction et de contrôle.
Les grandes banques allemandes sont d’influents partenaires par leur rôle de financement
mais aussi par leur représentation au sein des conseils de surveillance. Le marché boursier
joue un rôle moins important dans les économies orientées réseaux.
q Le système japonais
La dimension culturelle est prépondérante au Japon. L’un des traits culturels qui a eu
le plus d’impact est le sens de la « famille ». Le système de gouvernance japonais a,
cependant, certains traits propres au contexte anglo-saxon. Cela est dû essentiellement
à l’occupation américaine durant les années 1945 à 1952. La perspective institutionnelle
de l’entreprise est l’un des traits caractéristiques du contexte japonais. De façon com-
parable au contexte allemand, les employés ainsi que les actionnaires sont d’importants
partenaires de l’entreprise. Cependant, pour des motifs culturels, leur rôle est tout à fait
différent de celui des autres systèmes de gouvernement. Comme dans le cas des entreprises
allemandes, les grandes banques sont des partenaires influents. Le marché boursier joue
un rôle important dans l’économie japonaise.
Le système intermédiaire
Les caractéristiques de ce système découlent des combinaisons des aspects des deux sys-
tèmes déjà cités. La France, pays appartenant à ce système, donne le choix entre l’adoption
d’une structure de direction moniste ou dualiste. Cependant, la majorité des entreprises
cotées, soit 98% ont choisi un système moniste. La loi française ne fait pas de distinction
explicite entre administrateurs exécutifs et non exécutifs. Cependant, selon WEIMER &
al. (1999), deux tiers des membres du conseil peuvent être classés comme étant des non
exécutifs. Ils ne sont pas, cependant, indépendants dans la mesure où ils sont, dans la
plupart des cas, les représentants des principaux actionnaires. Dans ce système, l’action-
naire minoritaire est susceptible de jouer un rôle important (les administrateurs peuvent
être destitués par des actionnaires minoritaires). En Tunisie, les actionnaires minoritaires
possédant au minimum 15% du capital peuvent changer la décision prise par le dirigeant
lorsqu’elle est de nature à porter atteinte à leurs intérêts (Code des sociétés commerciales,
2000). L’influence exercée par les employés est également moins institutionnalisée que celle
observée en Allemagne. Selon DE JONG (1989) et MOERLAND (1995a, 1995b), la struc-
ture de propriété dans le cadre français est caractérisée par un important actionnariat
des holdings, de l’État ainsi que de la propriété familiale. L’influence des banques est
marquée ou non, dépendamment des pays. Le marché boursier joue un rôle économique
moins important comparé à celui joué dans le système orienté marché.
rôle faiblement important joué par le marché boursier, se retrouve dans le système de
gouvernance intermédiaire.
Conformément à l’Art. 416 de l’acte uniforme, la loi n◦ 97-519 dans son article 14 fixe le
nombre minimal des administrateurs dans les sociétés à participation financière publique
à trois (3) membres et le maximum à douze (12). Ces administrateurs sont choisis en
raison de leur compétence, de leur probité et de leur complémentarité.
Les administrateurs sont nommés par décret en Conseil des Ministres, sur rapport conjoint
des ministres de tutelle, après avis, le cas échéant, des personnes morales de Droit public
actionnaires dont ils sont les représentants permanents (Art. 15 de la loi n◦ 519). La durée
du mandat d’administrateur est de trois (3) ans. Le mandat est renouvelable au moins
une (1) fois (ordonnance du 28 décembre 2016 modifiant l’article 15 de la loi n◦ 519). Selon
Art. 424 de l’acte uniforme, « les modalités de l’élection des administrateurs sont libre-
ment fixées par les statuts qui peuvent prévoir une répartition des sièges en fonction des
catégories d’actions. Toutefois, et sous réserve des dispositions du présent Acte uniforme,
cette répartition ne peut priver les actionnaires de leur éligibilité au conseil, ni priver une
catégorie d’actions de sa représentation au conseil. ». Ainsi, en ce qui concerne les SPFP,
Art. 10. de la loi n◦ 97-520 prévoit que l’État, les personnes morales de Droit public et les
sociétés d’État disposent au conseil d’administration d’une société à participation finan-
cière publique d’un nombre de sièges au moins proportionnel à leur part de capital social.
Ce nombre de sièges est au moins égal à un (1) lorsque l’ensemble des participations fi-
nancières publiques est égal ou supérieur à 15% du capital social. Les administrateurs de
l’État sont ceux représentants les entités : primature, présidence ou les autres ministères.
Tout en considérant que le conseil doit d’abord comprendre des actionnaires, il est prouvé
que la participation d’administrateurs indépendants 2 est de nature à améliorer la qualité
des délibérations. En cohérence avec les pratiques internationales, des administrateurs
indépendants ont été introduits dans les conseils d’administration de certaines sociétés du
portefeuille de l’État ivoirien.
En phase avec les meilleures pratiques internationales, l’État de Côte d’Ivoire, depuis 2014
a aussi procédé à la création de comités spécialisés au sein des conseils d’administration
de certaines entreprises du portefeuille. Il s’agit des comités d’audit.
Un Comité d’Audit et de Gestion des Risques est institué dans les entreprises publiques.
Ce Comité est obligatoirement saisi de l’examen des comptes financiers et de leurs annexes,
ainsi que des rapports de gestion afin d’éclairer le Conseil d’Administration sur la fiabilité
et la qualité des informations qui lui sont transmises. Lors de l’examen des comptes, un
échange avec les commissaires aux comptes, en l’absence de l’entreprise, est organisé.
Le Comité est également saisi de l’examen du budget ainsi que tout autre document à
caractère financier ou susceptible d’avoir un impact financier sur l’entreprise publique. Le
Comité est informé du programme de contrôle de l’audit interne et il est destinataire des
rapports d’audit interne ou d’une synthèse périodique de ces rapports.
Le Comité d’Audit et de Gestion des Risques se réunit au moins quatre fois par an et au
2. Un administrateur est indépendant lorsqu’il n’entretient aucune relation de quelque nature que ce soit avec
la société, son groupe ou sa direction, qui puisse compromettre l’exercice de sa liberté de jugement.
Il convient d’indiquer que conformément à la feuille de route remise aux dirigeants so-
ciaux, toutes les entreprises publiques ont mis en place un Comité d’Audit et de Gestion
des Risques (CAGR) au sein de chaque Conseil d’Administration.
Selon la participation financière de l’État dans le capital des différentes sociétés du por-
tefeuille, l’on distingue les sociétés d’État (SODE), les sociétés à participation financière
publique majoritaire (SPFPMA), les sociétés à participation financière publique avec mi-
Tableau 2.1 Répartition des sociétés du portefeuille de l’État selon la participation financière
de l’État en 2019
Les entreprises du portefeuille exercent dans différents secteurs d’activités. Cette intro-
duction (de l’État) dans les différents secteurs d’activités témoigne de la volonté de l’État
de s’intégrer dans la vie économique, et d’impulser le développement. Notamment, les
entreprises interviennent dans les trois grands secteurs d’activités (Cf. tableau 2.2).
Tableau 2.2 Répartition des sociétés du portefeuille selon les 3 grands secteurs d’activité :
Entreprises publiques et non publiques
Secteur Total
PRIMAIRE et SECONDAIRE 36
TERTIAIRE 45
Total 81
Pour le cas spécifique des entreprises publiques, la considération des activités de celles-
ci permet de noter une diversité de domaines dans lesquels l’État porte une attention
particulière. Cette diversité se situe dans le cadre des services puisque 77% des entreprises
publiques exercent dans le secteur tertiaire. Le tableau 2.3, nous donne leur répartition
Le secteur AUTRES SERVICES concerne les entreprises telles que BNETD, INS-SODE,
LONACI-SEM, etc, dont la nature des services ne peuvent se retrouver dans les autres
secteurs d’activité.
La DGPE, a fait une catégorisation des entreprises à cet effet, en se basant sur le rôle de
celles-ci, dans l’atteinte des objectifs de développement. Le terme utilisé pour partitionner
les entreprises est celui de segment. L’on note 5 segments afin de caractériser les activités
des entreprises du portefeuille. Ces 5 segments sont :
De ces segments, l’on peut définir les entreprises commerciales et les entreprises non com-
merciales. La qualification de non commerciale implique que l’entreprise n’a pas vocation
à faire du profit, et que l’analyse de sa performance financière ne devrait donc pas être
considérée au même titre que les entreprises commerciales.
À cet effet, il y a à ce jour 25 entreprises commerciales et 14 non commerciales
parmi les entreprises publiques du portefeuille.
Suite à l’aperçu sur la constitution du portefeuille de l’État, nous nous pencherons sur la
performance des entreprises publiques commerciales.
Dans cette section, nous analyserons l’évolution financière des entreprises publiques com-
merciales. Nous retenons la période 2010-2018 afin d’apprécier cette évolution. Cependant,
il est important de signifier que cette période ne constitue en aucun cas notre période
d’étude.
Le graphique suivant nous montre l’évolution du chiffre d’affaires des entreprises publiques
de 2010 à 2018.
Graphique 2.1 Évolution du chiffre d’affaires des entreprises publiques de 2010 à 2018
Le chiffre d’affaire a une tendance croissante sur la période concernée. Cependant on peut
remarquer une baisse entre 2010 et 2011 due en grande partie à la crise post-électorale
d’alors. La reprise qui s’en suit entre 2011 et 2015 justifie les efforts consentis par le
gouvernement visant à la reprise de l’activité économique et à l’atteinte d’une croissance
forte et soutenue.
Une baisse du chiffre d’affaires global est à noter au titre de l’exercice 2016. Cette légère
baisse a été occasionnée par un repli des activités commerciales de certaines entreprises
importantes, notamment la Société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire
(PETROCI HOLDING), dont le chiffre d’affaires a chuté de 26,63 milliards FCFA en
2016. Cette société, a été impactée négativement par la diminution de la production et
du cours du baril de pétrole brut de 7,8% sur le marché international.
Enfin, l’accentuation de la tendance haussière du chiffre d’affaires à partir de 2016 peut se
justifier par la mise en place en 2016 de la DGPE avec une nouvelle stratégie de gestion
du portefeuille, surtout concernant l’amélioration des pratiques de gouvernance au sein
des entreprises publiques.
Graphique 2.2 Taux de variation du Chiffre d’affaires année par année des entreprises
publiques de 2010 à 2018
Le graphique 2.2 nous signifie une baisse relative du chiffre d’affaire sur la période 2010-
2011 (période de crise post-électorale) suivie d’une importante variation positive (2011-
2012) puis d’une tendance négative sur la période 2012-2016 traduisant le ralentissement
de la croissance du chiffre d’affaires global, avant une reprise de tendance positive de 2016
à 2018 marquant une accélération de la croissance du chiffre d’affaires des entreprises
publiques.
Aussi une répartition de la variation relative du chiffre d’affaire par niveau de partici-
pation (voir Graphique 2.3) nous permet de remarquer une baisse plus considérable du
taux de variation du chiffre d’affaires chez les SPFPMA que chez les SODE sur la période
2013-2018. Cependant, les SODE comme les SPFPMA enregistrent une hausse à partir
de 2016.
La baisse du taux de variation du chiffre d’affaires chez les SPFPMA constatée en 2018
peut s’expliquer par la baisse du chiffre d’affaires de sociétés telles que SICOGI d’un mon-
tant de 2,8 milliards FCFA, ce qui, malgré la hausse de l’activité des autres SPFPMA,
n’a pas permis une hausse de la variation du chiffre d’affaires au moins équivalente à celle
de la période 2016-2017.
Graphique 2.3 Taux de variation du chiffre d’affaires année par année des entreprises
publiques par niveau de participation de 2010 à 2018
Ici on évalue le résultat net qui s’obtient après soustraction dans le bilan des charges
liées au fonctionnement de l’entreprise. Cela nous permet d’apprécier indirectement la
capacité pour les entreprises publiques à réduire leurs coûts de production, les rendant
plus efficientes.
Graphique 2.4 Évolution du résultat net des entreprises publiques de 2010 à 2018
un résultat net en constante hausse. Ce qui signifie que les entreprises en général voyaient
leurs coûts de production augmenter moins vite que leurs productions et donc étaient
de plus en plus efficientes. La deuxième partie (2012-2015) suggère que les entreprises
publiques supportaient des coûts de plus en plus importants relativement à leurs pro-
ductions jusqu’à devenir incapables de générer des ressources supérieures à leurs emplois
(2014-2015). Enfin la dernière partie (2015-2018) enregistre une reprise du résultat net,
démontrant un gain considérable en efficience depuis 2016.
Une analyse plus poussée du résultat net consiste à regarder l’évolution du nombre d’en-
treprises ayant un résultat net négatif par année et par type de participation. Le graphique
2.5 nous en donne l’illustration :
Graphique 2.5 Évolution annuelle du nombre d’entreprises ayant un résultat net négatif
On peut remarquer que le nombre total d’entreprises publiques ayant un résultat net
négatif est décroissant sur la période 2010-2013 ainsi que sur la période 2015-2018 (glo-
balement ainsi que pour les SODE, les SPFPMA n’enregistrant une nouvelle baisse qu’à
partir de 2017), après une évolution croissante de 2013 à 2015.
.
32
CHAPITRE 3
MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Les entreprises considérées dans notre étude sont les entreprises à caractère commercial,
celles-ci exerçant des activités marchandes, et ayant donc pour but de réaliser du profit.
Aussi, est-il judicieux de préciser que vu l’absence d’informations pour certaines entre-
prises nouvellement entrées en activité, il a été effectué le retrait de celles-ci de notre base
d’étude. Nous travaillerons donc sur 22 entreprises commerciales.
33
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
La performance, sous ses différentes mesures, est la variable endogène sur laquelle agissent
les autres variables dans nos estimations. Notre objectif est d’étudier les effets des variables
explicatives sur la performance.
Dans cette section, nous avons choisi comme variable le ROE. Nous avons choisi cette
variable car elle fait partie, dans la littérature, des indicateurs les plus utilisés pour capter
la performance financière. De plus le ROE, capte la performance financière sous un volet
de « rentabilité actionnariale », volet que nous jugeons plus opportun dans l’étude de
l’impact de la gouvernance sur la-dite performance.
Aussi les données en notre disposition ont été prises en compte dans ce choix. Ci-dessous
la présentation ainsi que la méthode de calcul du ROE.
Le return on equity (ROE) est un terme comptable mesurant la rentabilité des capitaux
propres que les actionnaires d’une entreprise mettent à sa disposition. La rentabilité est,
elle même, une notion qui désigne la capacité à produire un bénéfice. Sa formule est :
Résultat net
ROE =
Capitaux propres
Les variables retenues pour notre analyse concernent les catégories du conseil d’ad-
ministration, ainsi que de la structure de la propriété.
La catégorie de la transparence des informations n’ayant pas été abordée dans notre étude
justifie son absence par le peu d’informations disponibles, pour la plupart des entreprises,
concernant les variables proposées dans la littérature pour en capter les valeurs.
Aussi, nous aurions pu mesurer le niveau de protection des minoritaires au sein des entre-
prises publiques. En effet, l’Acte Uniforme de l’OHADA en ses articles 149 et 150 impose
la mise en place de conventions unanimes au sein des entreprises des pays signataires.
Conventions unanimes stipulant que les prises de décisions devant se faire à l’unanimité,
garantissant ainsi la prise en compte de l’avis des minoritaires et donc leur protection.
Cependant, ces articles ne sont pas encore entrés en vigueur pour les entreprises publiques.
De plus, en raison de la spécificité du portefeuille de l’État, dans lequel celui-ci détient
majoritairement des parts, et au vu de la composition des conseils d’administration, la
catégorie de la protection des minoritaires n’a pu être retenue lors de l’analyse économé-
trique.
La taille du conseil d’administration est mesurée par le nombre d’administrateurs qui com-
posent le conseil d’administration. Cette variable peut être mesurée par le log (le nombre
d’administrateurs qui composent le conseil d’administration). Elle mesure le contrôle
exercé par les membres du conseil sur le dirigeant. La formule retenue pour mesurer
la taille du C.A est la suivante :
Afin de suivre les orientations stratégiques de l’entreprise, des réunions de conseil d’ad-
ministration sont organisées. Ces réunions, constituant le signe d’un suivi de l’entreprise,
seront utilisées comme indicateur de mesure de l’activité des conseils d’administration.
Le taux de présence aux réunions de C.A permet de suivre l’implication des adminis-
trateurs dans la définition des orientations. Un taux élevé témoigne d’une implication
remarquable dans le suivi. Le taux de présence aux réunions de C.A se détermine en rap-
portant le nombre de personnes présentes aux réunions de C.A à celui de celles devant
y participer. Cette variable sera utilisée elle aussi comme une mesure de l’activité des
conseils.
N ombre de membres présents aux réunions
T AU XCA =
N ombre de membres du C.A
m Le nombre de réunions de CAGR (NOMBRECAGR)
Les réunions de Comité d’Audit et de Gestion des Risques (CAGR) sont nécessaires afin de
suivre les documents financiers de l’entreprise et permettent au conseil d’Administration
de mieux définir des orientations stratégiques pour l’entreprise. Cette variable sera utilisée
pour mesurer l’activité des CAGR.
La présence d’administrateurs de l’État est mesurée par le rapport entre le nombre d’ad-
ministrateurs représentant l’État dans la société et le nombre d’administrateurs total.
La présence d’administrateurs indépendants est une variable binaire qui prend la valeur
1 si le conseil comporte un administrateur indépendant et 0 sinon. Un administrateur
indépendant étant toute personne absolument dénuée de tout lien d’intérêt direct ou
indirect avec la société ou les sociétés de son groupe.
Dans la perspective de la théorie de l’agence, pour accomplir efficacement son rôle dis-
ciplinaire, le conseil doit être composé surtout par des membres externes, c’est-à-dire
indépendants de l’équipe dirigeante (FAMA & al. (1983) ; JENSEN (1993)).
En effet, les administrateurs externes et indépendants sont incités à engager une sur-
veillance du dirigeant pour éviter des poursuites judiciaires de la part des actionnaires
(FAMA & al. (1983)) et protéger leur capital humain. De même, le conseil d’adminis-
tration peut bénéficier des points de vue enrichissants des administrateurs externes qui
abordent avec objectivité les propositions des dirigeants.
Les variables de contrôle sont les variables susceptibles d’avoir un effet significatif sur la
performance. Nous retenons : le type de société et le niveau de l’endettement.
Nous avons choisi comme variable de contrôle le type de société en fonction des parts de
l’État-actionnaire. Nous avons divisé les entreprises de notre échantillon en deux parties
selon l’actionnariat de ces sociétés. Pour ce faire nous avons utilisé une variable dichoto-
mique codée 1 pour les sociétés à participation financière publique majoritaire (SPFPMA)
et 0 pour les sociétés d’État. Le but pour nous est de mettre en évidence l’hétérogénéité
au niveau des entreprises.
comme variable dans leurs modèles (ANDRÉ & al. (2004), ANDRES & al. (2005)). Ainsi,
nous avons :
valeur comptable de la dette
REN DET B =
T otal actif
Finalement le tableau ci-dessous montre la répartition de nos variables par catégorie avec
entre parenthèses, les signes attendus pour la régression.
Catégories Variables
Variable d’intérêt ROE
TAILLECA (-)
NOMBRECA (+)
Conseil d’administration TAUXCA (+)
NOMBRECAGR (+)
TAUXCAGR (+)
ADMETAT (-)
ADMINO (+)
Structure de la propriété
ADMIND (+)
TYPE (+)
Variables de contrôle
RENDETB
Certes le choix de la méthode statistique a été celui de la plupart des auteurs qui ont mené
Après avoir présenté toutes les variables de notre modèle ainsi que leurs mesures, nous
pouvons déduire notre modèle d’analyse qui exprime le lien entre gouvernance et per-
formance des entreprises publiques en Côte d’Ivoire. Afin d’appréhender l’impact de la
gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques mesurée par le ROE,
nous testons le modèle de régression ci-dessous en intégrant les variables de contrôle (type
d’entreprise et ratio d’endettement) afin de contrôler leurs effets sur les variables dépen-
dantes :
ROEit = α0i +α1i T AILLECAit +α2i N OM BRECAit +α3i T AU XCAit +α4i N OM BRECAGRit +
α5i T AU XCAGRit + α6i ADM ET ATit + α7i ADM IN Oit + α8i ADM IN Dit + α9i T Y P Eit +
α10i REN DET Bit + it
e but de ce chapitre est de présenter les résultats obtenus après modélisation. Aussi
L des discussions sur l’interprétation des résultats s’en suivront.
Les résultats présents dans le tableau 4.1 nous indiquent que les entreprises publiques
ivoiriennes ont un rendement de l’actif très variable à en juger de l’écart-type et des valeurs
maximales et minimales (1,21 et -1,45 respectivement). Certaines entreprises ont même
40
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
parfois un rendement négatif (-1,45). Cela témoigne ainsi de l’incapacité pour certaines
entreprises à tirer profit des capitaux propres mis à leur disposition. Enfin la moyenne de
0,19 indique que les entreprises en moyenne arrivent à générer des bénéfices à partir des
capitaux propres, cette valeur étant positive. Cependant cette moyenne doit être appré-
ciée avec précaution compte tenu des contre-performances des entreprises de rendement
négatif.
Au niveau de la représentation de l’État dans les conseils, on constate que les entreprises
soumises à notre étude sont des structures dont l’administration est assurée par un grand
nombre d’administrateurs représentant l’État. Cela peut se justifier par le fait qu’il s’agit
d’entreprises publiques. La moyenne de ces administrateurs est de 84,43% dans notre
échantillon de données.
Aussi, constate-t-on que certaines sociétés sont entièrement administrées par des admi-
nistrateurs représentant l’État, c’est le cas des SODE.
à l’exercice de ce droit.».
Ainsi les actionnaires ayant moins de 15% des parts ont la possibilité de se réunir afin
d’obtenir une place représentative dans le conseil d’administration.
Enfin, la faible valeur de la moyenne de la dette (20,81%) montre le bon niveau d’endet-
tement des entreprises publiques sur la période 2015-2018.
Aussi, le graphique 4.7 suivant, nous présente la répartition des entreprises publiques par
type de participation :
L’on remarque que les entreprises publiques détenues à 100% par l’État-actionnaire sont
en plus grande proportion (72,73%, contre 27,27% pour les SPFPMA).
4 Vérification de la multicolinéarité
Dans le tableau suivant, nous analysons la matrice de corrélation dans le but de pouvoir
non seulement détecter une quelconque multicolinéarité entre les variables explicatives qui
rentrerons dans le modèle empirique mais aussi de visualiser le sens de la relation entre
ces variables explicatives et la variable dépendante de notre étude.
La colinéarité est présente dans une étude de régression lorsque les valeurs observées
de deux variables explicatives ou plus sont liées entre elles selon une liaison linéaire.
Cette colinéarité peut entraîner entre autres une augmentation de la variance estimée de
certains coefficients lorsque la colinéarité entre les variables explicatives augmente ; une
instabilité des estimations des coefficients des moindres carrés : des faibles fluctuations
concernant les données entraînent des fortes variations des valeurs estimées des coefficients
(BOURBONNAIS 1 .).
L’analyse des corrélations est une étape importante dans le processus de modélisation
dans la mesure où d’une part, elle permet d’évaluer la pertinence d’une relation linéaire
entre les variables, et d’autre part, de détecter l’existence d’une multicolinéarité entre les
variables explicatives. La régression linéaire exige l’absence d’un problème de multicoli-
néarité entre les variables indépendantes introduites dans un même modèle.
Nous présentons les cœfficients de corrélations de Pearson entre les variables indépen-
dantes de notre étude.
Nous notons à partir des résultats du tableau que les coefficients de corrélation dont
les valeurs varient de −0, 7665 à 0, 8131 sont significatifs au seuil de 5% (cf. aux valeurs
affectées d’une étoile).
tion aux réunions du C.A. Ce qui suggère que ces administrateurs ont tendance à ne pas
participer fréquemment aux réunions du Conseil.
De plus, nous remarquons que le type d’entreprise (TYPE) est corrélé significativement
avec 4 variables notamment :
— Le ROE : cette corrélation négative (-0,2517) tant à signifier que les sociétés d’État
sont plus enclines à avoir une performance plus élevée que les sociétés à participation
financière publique majoritaire ;
— Le taux de participation aux réunions du conseil (TAUXCA) : la négativité du signe
du cœfficient (-0,2777) suggère que les administrateurs membres des C.A sont moins
prompts à participer aux réunions dans le cas des SPFPMA que dans le cas des SODE ;
— Le taux d’administrateurs représentants de l’État (ADMETAT) : le cœfficient négatif
(-0,5723) tend à signifier que le taux de ces administrateurs à tendance à diminuer
quand on passe d’une SODE à une SPFPMA. Ce résultat nous semble logique dans la
mesure où la taille du conseil étant plus importante dans les C.A des SPFPMA, et le
taux d’administrateurs représentants de l’État ne variant que très peu (tableau 4.1),
l’ajout d’autres administrateurs dans le C.A fait diminuer le taux des ADMETAT ;
— Le taux d’administrateurs internes représentants des actionnaires ayant moins de 20%
(ADMINO) : le cœfficient élevé et positif n’est point étonnant dans la mesure où ce
type d’administrateurs ne se trouvent qu’au sein des SPFPMA dans notre échantillon
d’entreprises ;
Enfin, le tableau nous révèle une corrélation positive significative des variables TAILLECA
(0,5313) et NOMBRECAGR (0,2749) avec la variable ROE. Ce qui suggère un effet po-
sitif de l’activité des conseils d’administration et des comités d’audit et de gestion des
risques sur la performance financière , et semble donc valider nos première et deuxième
hypothèses. Néanmoins, les résultats empiriques de notre étude viendront confirmer ou
infirmer ce constat.
téroscédasticité des erreurs ainsi que l’absence de multicolinéarité entre les régresseurs.
Mais bien avant d’effectuer tous ces tests, il convient de spécifier le modèle à choisir
(structure du panel) pour analyser l’impact des mesures de gouvernance sur la performance
financière des entreprises publiques ivoiriennes. Afin de déterminer la structure du panel,
plusieurs tests peuvent êtres effectués notamment le Likelihood Ratio test (test de Fisher)
et la procédure séquentielle de tests proposée par Hsiao 2 .
La statistique de Fisher calculée suit sous l’hypothèse H0 une loi de Fisher. À cet effet,
l’hypothèse de présence d’effets fixes ne sera pas rejetée lorsque la statistique calculée est
supérieure à la valeur critique lue sur la table de Fisher. Les résultats du test sont les
suivants.
ã Test de Breusch-Pagan
La p-value est bien inférieure au seuil de 5%, ainsi les effets aléatoires sont significatifs
au seuil de 5%. On accepte l’hypothèse de présence d’effets aléatoires. Le test valide donc
la spécification d’une structure à erreurs composées. Ainsi, dans le cadre de notre panel,
l’estimateur des MCG est plus performant que celui des MCO.
ã Test de Hausman
Le test de Hausman permet de tester la présence d’une corrélation ou non entre les effets
spécifiques et les variables explicatives du modèle. Ce qui permet de choisir entre le modèle
à effets fixes et le modèle à effets aléatoires. Le test de Hausman repose sur les hypothèses
suivantes :
Les résultats du test de Hausman post-estimation sont ainsi présentés en Annexe A. Pour
le modèle, la p-value est de 57,17%, l’hypothèse nulle est acceptée et donc le modèle à
effets aléatoires est celui qui est le plus approprié pour l’estimation de nos cœfficients
selon BOURBONNAIS.
L’hypothèse nulle stipule qu’il y a normalité des résidus. La p-value obtenue est supérieure
à 5%, il y a donc normalité des résidus (Voir Annexe A).
L’hypothèse nulle de ce test que les résidus sont homoscédastiques. On compare donc la
p-value du test à 5%. Si cette p-value est supérieure à 0,05 alors on accepte l’hypothèse
nulle. Ici la p-value pour le modèle est supérieure à 5% et l’hypothèse selon laquelle les
résidus sont homoscédastiques est confirmée. Il n’y a donc pas d’hétéroscédasticité des
résidus.(Annexe A).
Il s’agira pour nous par la suite de discuter des résultats obtenus, puis de les confronter
aux résultats d’auteurs ayant travaillé sur la même thématique. L’objectif étant de situer
les résultats de nos travaux au sein du débat existant sur la relation entre gouvernance et
performance d’entreprise.
Les résultats du tableau 4.3 indiquent que les variables concernant le conseil d’adminis-
tration ont un effet global positif sur la performance des entreprises publiques ivoiriennes.
Ce qui tend à confirmer notre deuxième hypothèse de recherche.
Cependant, une telle relation de la taille du conseil avec notre variable d’intérêt peu nous
faire penser à la présence d’un effet de seuil. C’est ce que nous vérifierons dans la section
suivante.
Yi = θ10 xi + ei qi ≤ γ
Yi = θ20 xi + ei qi ≥ γ
Le graphique 4.9 nous montre que la variable TAILLECA sépare nos entreprises en deux
groupes ou régimes. Ceux dont la taille du conseil est inférieure ou égale à 1 en logarithme
c’est-à-dire 10 personnes (régime 1), et ceux dont la taille du conseil est supérieur à 10
personnes (régime 2).
leurs performances. En effet, les conseils d’administration sont composés d’une diversité de
profils permettant une vue plus large et objective quant à la prise de décision concernant
la vie de l’entreprise. Ainsi dans notre cas, un nombre élévé de membres implique une plus
grande diversité de profils d’administrateurs, donc une plus grande objectivité et plus de
compétences quant aux prises de décision pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Et
cela se répercute de manière positive sur les finances de ladite entité.
Nos résultats concordent avec ceux de GODARD & al. (2004). En effet, ceux-ci prévoient
que plus le nombre d’administrateurs est important plus l’entreprise réalise de grande
performance, ainsi ils supposent l’existence d’une relation positive entre la taille du conseil
et la performance des entreprises.
Aussi nous notons la présence d’une constante négative et significative à 10%. Cela signifie
que la performance de ce groupe d’entreprises n’est pas totalement expliquée par les
variables de notre modèle.
Au final pour le régime 1, aucune de nos hypothèses de travail n’a été vérifiée.
cipation aux réunions du C.A ne concordent pas avec les résultats de GODARD & al.
(2004) ainsi que ceux de AOUAH & al. (2018) qui trouvent que l’assiduité des membres
du C.A aux réunions ont un effet positif significatif sur la performance des entreprises
françaises dans le cas des deux études.
D’un autre côté, le modèle révèle une relation positive et significative à 5% entre le taux de
participation aux réunions de comités d’audit et de gestion des risques et la performance
financière des entreprises captée par le ROE.
Le comité d’audit a pour rôle de superviser le processus d’audit et de résoudre également
tout désaccord qui pourrait apparaître entre les auditeurs et la direction réduisant ainsi les
problèmes d’agence. Aussi, dans le cadre des entreprises publiques ivoiriennes, le comité
d’audit a pour rôle d’examiner les comptes et annexes des entreprises, le budget de celles-
ci ainsi que leurs méthodes comptables afin d’éclairer la prise de décision des membres
du Conseil. Ainsi, le rôle de ce comité revêt une importance capitale, et a donc un effet
positif significatif sur la performance des entreprises publiques.
De ce fait, la participations des administrateurs compétents aux réunions de ce comité
permet le déroulement effectif et efficace de la tâche qui leur est assignée, tout ceci rendant
les entreprises publiques plus performantes.
Ce résultat est cohérent à l’étude d’ANDERSON & al. (2004) qui ont prouvé dans le
contexte américain, que la participation aux réunions des comités d’audit et de gestion
des risques favorise un meilleur contrôle interne des prises de décisions du C.A, influençant
ainsi positivement et significativement la rentabilité des entreprises.
Cela nous permet de vérifier notre deuxième hypothèse de travail.
Nous avons introduit une variable muette (type de société) pour capter l’hétérogénéité
des sociétés. Il ressort globalement que, les sociétés à participation financière publique
majoritaire ont plus de chances d’avoir de meilleures performances financières que celles
d’État. Ainsi, moins l’État a des participations dans une société, plus elle semble être
performante. Ce qui tend à corroborer l’opinion public selon laquelle l’administration
publique serait prise en otage par les fonctionnaires de l’État.
4. Il s’agit notamment de caractéristiques tels que la durée de mandat du conseil, l’ancienneté des dirigeants
ainsi que leurs expériences dans d’autres entreprises. À cet effet, OMRI (2003) s’est penché sur le sujet
Cette étude avait pour principal objectif d’évaluer l’impact des mesures de gouvernance
sur la performance financière des entreprises publiques ivoiriennes. Afin de bien étudier cet
impact, nous avons fait appel essentiellement à l’analyse bivariée en étudiant l’association
entre les variables endogènes et les variables explicatives, ainsi qu’à l’analyse multivariée
en effectuant une modélisation de panel à effets individuels aléatoires.
Les résultats obtenus montrent pour notre échantillon, que la relation entre gouvernance
et performance financière n’est pas linéaire.
En effet, l’effet de la gouvernance sur la performance est conditionnée par la taille du
conseil d’administration.
Un seuil relatif à la taille du conseil doit être franchi pour que la gouvernance puisse se
traduire par un effet positif sur la performance financière. Ce résultat montre bien l’im-
portance du nombre mais indirectement des compétences des administrateurs membres.
Ainsi, pour les entreprises ayant franchi ce seuil, en ce qui concerne l’impact des caracté-
ristiques du conseil d’administration sur la performance financière, nous constatons que
seulement la taille du conseil, ainsi que le taux de participation aux réunions du comité
d’audit ont un effet positif significatif sur la performance financière. Les administrateurs
représentant l’État et les indépendants ont aussi un effet positif significatif sur la vie fi-
nancière des entreprises. De plus, pour ces entreprises, les résultats issus de nos analyses
ont montré que le type d’entreprise par niveau de participation de l’État a un impact
significatif et positif sur la performance financière mesurée par le ROE.
Malgré les résultats obtenus conformes à certaines études empiriques, il est bon de ne pas
ignorer les limites afférentes.
L’une des insuffisances de ce travail serait sans aucun doute la courte période de l’étude.
Une plus grande période nous aurait permis une meilleure stabilité des cœfficients de
56
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
notre estimation par rapport aux observations utilisées. Néanmoins, nos travaux pour-
ront être reconduits au fil des années, afin d’améliorer la compréhension sur le lien entre
gouvernance d’entreprises publiques et performance financière dans le cadre ivoirien.
Une autre limite concerne la disponibilité des données. Bien que disposant de 25 en-
treprises publiques commerciales, l’indisponibilité des données financières pour certaines
entreprises, en l’occurrence les banques, nous a forcé à réduire notre échantillon.
Toutefois, ces limites ne portent, en aucun cas, sur la méthodologie ou la rigueur scien-
tifique de nos analyses, et nous sommes convaincus que les résultats obtenus pourraient
présager de la réalité du lien entre mesures de gouvernance et performance financière des
entreprises publiques ivoiriennes.
- En premier lieu, la DGPE devrait veiller à l’effectivité des réunions de conseils d’admi-
nistrations et de comités d’audit dans toutes les entreprises publiques, en mettant un point
d’honneur à garantir un taux de participation élévé (au moins 50%), cela afin d’assurer
une meilleure orientation et un meilleur suivi de ces entreprises.
- En second lieu, la mise en place des administrateurs indépendants doit être effective
dans toutes les entreprises publiques ivoiriennes afin d’assurer l’objectivité des décisions
arrêtées en conseil, mais aussi pour permettre aux décideurs de rester aussi proche que
possible de la réalité dans laquelle les entreprises évoluent.
- Aussi, l’État et les acteurs privés detenant des parts dans les entreprises du portefeuille
gagneraient à réguler encore plus la taille des entreprises pour qu’elle soit comprise en 10
et 12 personnes (ajouter des administrateurs indépendants aux entreprises qui n’en ont
pas pourrait être une alternative).
xiii
ANNEXES A
ANNEXES
Tests de spécification
Test de Breusch-Pagan
xiv
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
Test de Hausman
Test d’autocorrelation
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Page
Décharge i
Dédicace ii
Remerciements iii
Avant-propos iv
Sommaire v
Résumé x
Abstract x
Présentation de la structure xi
Introduction Générale 1
xxiii
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques
Annexes xiii
A Annexes xiv
Bibliographie xix