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Mémoire DOUGOUE

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REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

UNION – DISCIPLINE - TRAVAIL

MINISTERE DU PLAN ET DU SECRETARIAT D’ETAT AUPRES DU


DEVELOPPEMENT PREMIER MINISTRE CHARGE DU
BUDGET ET DU PORTEFEUILLE DE
L’ETAT

ECOLE NATIONALE DIRECTION GENERALE


SUPERIEURE DE DU PORTEFEUILLE DE
STATISTIQUE ET L’ETAT
D’ECONOMIE APPLIQUEE

MEMOIRE DE STAGE

IMPACT DES MESURES DE GOUVERNANCE SUR


LA PERFORMANCE FINANCIERE DES
ENTREPRISES PUBLIQUES

Rédigé par : Sous la supervision de :


DOUGOUE Guy Ange M. TAGNON Withy Paul
Elischama
Sous-directeur Audit,
Elève Ingénieur Statisticien Comptabilité et Finances à la
Economiste DGPE

Janvier 2020
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Décharge

L’Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée (EN-


SEA) et la Direction Générale du Portefeuille de l’État (DGPE) n’entendent
donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce do-
cument. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste -i-


Dédicace

Ma Grand-Mère Rosalie,

Mes Pères et Mères,

Mes Frères & Soeurs,

L’École des Prophètes,

Et surtout à Panda,

ii
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Remerciements

Tout au long de cette aventure, nous avons eu le sentiment de ne parcourir que des
chemins méticuleusement prédéfinis par la providence. Nous sommes reconnaissants à Ce
Merveilleux Créateur pour nous y avoir guidés.

Nous voudrions remercier Monsieur BAMBA Seydou, Directeur Général du Portefeuille


de l’Etat (DGPE), ainsi tous les agents de ladite direction.

Nos remerciements particulièrement à l’endroit de Messieurs :


— DOUMBIA Thiekoro, Directeur de la Stratégie et de l’Expertise, dont le départe-
ment nous a accueillis dans le cadre dudit stage ;
— TAGNON W. Paul, Sous directeur Audit comptabilité et Finance, notre supervi-
seur, pour ses précieux conseils, ses encouragements, la discipline inculquée ainsi que
et la liberté dont nous avions disposé dans la conduite de la recherche ;
— NOUAMAN N’goh Yao Daniel et ADJOUMANI Kouamé D. Théophile
respectivement chefs des services audit comptabilité et Finances, ainsi que leurs col-
laborateurs qui ont énormément contribué à la rédaction de ce mémoire ;
— Toutes ces personnes (personnel de la DGPE ainsi que les autres stagiaires) dont la col-
laboration fort précieuse a permis que ce stage soit un moment agréable et inoubliable.

L’expression de notre reconnaissance s’adresse également à l’endroit de l’équipe managé-


riale et d’encadrement, en occurrence :
— M. KOUADIO Hugues, Directeur de l’ENSEA ;
— M. KOUAKOU N’goran Jean-Arnaud, Directeur des études des divisions AT /
AD / ISE.
— les enseignants et tout le personnel administratif de l’École Nationale Supérieure de
Statistique et d’Économie Appliquée (ENSEA) pour tous les efforts consentis tout au
long de cette formation
— tous les élèves de l’ENSEA en particulier ceux de notre promotion ainsi que tous ceux
qui ont de près ou de loin œuvré à l’élaboration et à l’enrichissement de ce rapport
par leurs précieuses recommandations et remarques.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - iii -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Avant-propos

L’École Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée d’Abidjan (EN-


SEA), centre de formation des statistiques d’excellence et une référence sous régionale
membre du réseau des Écoles de Statistique Africaines (ESA) composé, outre l’ENSEA,
de l’ENSAE de Dakar et de l’ISSEA de Yaoundé. Elle a pour vocation de fournir une
formation de haut niveau, en statistique et économie appliquée, aux cadres du continent
africain. Il y sont formés, en trois (03) années, des Ingénieurs Statisticiens Economistes
(ISE).

Entre la deuxième et la dernière année de formation, les ISE effectuent un stage de


trois (3) mois afin de mettre en pratique les outils théoriques acquis durant la formation
académique.

Au terme de ce stage, par ailleurs, les étudiants sont appelés à rédiger leur mémoire de
fin de cycle en vue de mettre en exergue les outils théoriques ainsi que le potentiel acquis.

Le présent mémoire, a été rédigé au terme du stage précité effectué à la Direction Générale
du Portefeuille de l’Etat, dans l’optique de l’obtention du diplôme d’Ingénieur Statisticien
Economiste (ISE), tenu sur la période allant du mois d’Août à fin Octobre.
Le thème ainsi traité est le suivant : « Impact des mesures de gouvernance sur la
performance financière des entreprises publiques ».

Ainsi, notre étude a-t-elle visé pour but l’analyse de la corrélation entre la mise en œuvre
des mesures de gouvernance et l’amélioration de la performance financière des entreprises
publiques. Cette étude est d’une importance non négligeable, en ce sens qu’elle mettra à
la disposition de la DGPE, des outils d’amélioration de la gouvernance des entreprises du
portefeuille de l’État, et pouvant mener à l’amélioration de la performance de celles-ci.

Nous espérons, par conséquent, que le lecteur du présent mémoire, y trouvera une mé-
thodologie qui n’écorche pas la rigueur de la science statistique ainsi que de potentielles
nouvelles pistes à exploiter via les résultats obtenus par nos soins compte tenu de la
problématique soulevée.

Nous avons néanmoins rencontré des difficultés qui méritent d’être évoquées. Il s’agit
notamment d’un double changement de thème à un mois de la fin de notre stage, en
raison de contraintes temporelles quant à la bonne exécution des deux premiers thèmes.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - iv -


SOMMAIRE

Page

Décharge i

Dédicace ii

Remerciements iii

Avant-propos iv

Sommaire v

Liste des Sigles, Abréviations et Acronymes vii

Liste des Figures et Graphiques viii

Liste des Tableaux viii

Résumé x

Abstract x

Présentation de la structure xi

Introduction Générale 1

I Première partie : Cadre conceptuel et théorique 6

1 Chapitre 1 : Cadre conceptuel et revue de littérature 7

v
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

2 Chapitre 2 : Systèmes de gouvernance et situation des entreprises


publiques ivoiriennes 20

II Deuxième partie : Cadre méthodologique et empirique 32

3 Chapitre 3 : Méthodologie de l’étude 33

4 Chapitre 4 : Résultats et interprétations de l’étude 40

Conclusion, limites et recommandations 56

Annexes xiii

A Annexes xiv

Bibliographie xix

Table des matières xxiii

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - vi -


LISTE DES SIGLES, ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES

C.A : Conseil d’Administration


CAGR : Comité d’Audit et de Gestion des Risques
DGPE : Direction Générale du Portefeuille de l’État
DPSPS : Direction du Portefeuille des Secteurs Primaire et Secondaire
DPST : Direction du Portefeuille du Secteur Tertiaire
DSE : Direction de la Stratégie et de l’Expertise
ENSAE : École Nationale de Statistique et de l’Analyse Économique
ENSEA : École Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée
ESA : École de Statistique Africaine
EVA : Economic Value Added
CAGR : Comité d’Audit et de Gestion des Risques
ISE : Ingénieur Statisticien Économiste
ISSEA : Institut Sous régional de Statistique et d’Économie Appliquée
MCG : Moindres Carrés Généralisés
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économique
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
ROA : Return On Assets
ROE : Return On Equity
ROI : Return On Investment
SODE : Société d’État
SPFP : Société à Participation Financière Publique
SPFPMA : Société à Participation Financière Publique Majoritaire
SPFPMI : Société à Participation Financière Publique Minoritaire
SPFPMIB : Société à Participation Financière Publique Minoritaire de Blocage

vii
Liste des Figures et Graphiques

1 Organigramme de la DGPE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xii

2.1 Évolution du chiffre d’affaires des entreprises publiques de 2010 à 2018 . . . 28


2.2 Taux de variation du Chiffre d’affaires année par année des entreprises pu-
bliques de 2010 à 2018 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3 Taux de variation du chiffre d’affaires année par année des entreprises pu-
bliques par niveau de participation de 2010 à 2018 . . . . . . . . . . . . . . 30
2.4 Évolution du résultat net des entreprises publiques de 2010 à 2018 . . . . . 30
2.5 Évolution annuelle du nombre d’entreprises ayant un résultat net négatif . . 31

4.6 Présence d’administrateurs indépendants dans les conseils d’administration 42


4.7 Répartition des entreprises publiques par type de participation . . . . . . . 43
4.8 Matrice des cœfficients de corrélation de Pearson . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.9 Intervalle de confiance du seuil : TAILLECA . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

A.10 Boîte à moustaches de la variable ROE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xiv


A.11 Résultats du test de Breusch-Pagan pour le modèle . . . . . . . . . . . . . . xiv
A.12 Résultats du test de Hausman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xv
A.13 Résultats du test de Wooldridge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xv
A.14 Résultats du test de White . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xv
A.15 Résultats du test de Anderson-Darling . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xv
A.16 Significativité du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xvi
A.17 Résultat du test de Hansen pour la variable TAILLECA . . . . . . . . . . . xvi
A.18 Test de Hansen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xvii
A.19 Résultats du régime 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xvii
A.20 Résultat du régime 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .xviii

viii
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Liste des Tableaux

2.1 Répartition des sociétés du portefeuille de l’État selon la participation fi-


nancière de l’État en 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2 Répartition des sociétés du portefeuille selon les 3 grands secteurs d’activité :
Entreprises publiques et non publiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.3 Répartition des sociétés publiques selon le secteur d’activité . . . . . . . . . 27

3.1 Répartition des variables d’intérêt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

4.1 Statistique descriptive des variables continues . . . . . . . . . . . . . . . . . 40


4.2 Résultats de l’estimation économétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.3 Résultats de l’estimation économétrique par régime . . . . . . . . . . . . . 51

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - ix -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Résumé

L’objectif de notre étude est d’évaluer l’impact des mesures de gouvernance sur la per-
formance financière des entreprises publiques. Pour ce faire, nous avons mené une analyse
économétrique à l’aide d’un modèle de panel à effets aléatoires, incorporant les principales
caractéristiques des conseils d’administration, ainsi que de la structure de la propriété.
Nos résultats montrent un caractère non linéaire entre gouvernance et performance finan-
cière. En effet, un seuil relatif à la taille du conseil d’administration doit être dépassé
pour que la gouvernance puisse se traduire par un effet positif sur la performance finan-
cière. La taille du conseil joue ainsi un rôle primordial pour l’amélioration des finances
des entreprises publiques ivoiriennes..

Mots-clés : Gouvernance d’entreprise, performance financière, taille du conseil d’adminis-


tration, entreprises publiques, effet de seuil.

Abstract

The objective of our study is to evaluate the impact of governance measures on the
financial performance of public enterprises. To do this, we conducted an econometric
analysis using a random effects panel model, incorporating the main characteristics of the
boards of directors, as well as the structure of the property.
Our results show a non-linear character between governance and financial performance.
In fact, a threshold relating to the size of the board of directors must be exceeded so that
governance can have a positive effect on financial performance. The size of the board thus
plays a key role in improving the finances of Ivorian public enterprises.

Keywords : Corporate governance, financial performance, board of directors size, public


enterprises, threshold effect.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste -x-


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Présentation de la structure

Missions
La Direction Générale du Portefeuille de l’État est le département du Ministère auprès
du Premier Ministre en charge de la gestion du portefeuille de l’Etat.

À ce titre, elle est chargée d’assurer le suivi économique, financier, administratif, juridique
et stratégique des entreprises faisant l’objet d’une participation financière de l’État.

Il s’agit pour elle :

ä d’élaborer et mettre en œuvre une stratégie de gestion du portefeuille de l’État,


conforme aux objectifs stratégiques, économiques et sociaux de l’État ;
ä de proposer et veiller à la mise en œuvre de la position de l’État actionnaire en ce qui
concerne la stratégie des entreprises et organismes figurant dans le portefeuille de l’État ;
ä d’analyser la situation économique et financière du portefeuille de l’État, d’élaborer et
maintenir un système cohérent de mesures des performances du portefeuille de l’État ;
ä d’assurer le suivi de l’endettement des sociétés d’État, des sociétés à participation pu-
blique, des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier ou de la
garantie de l’État ;
ä d’assurer le contrôle de la gestion économique et financière des sociétés d’État, des
sociétés à participation publique, des personnes morales de droit privé bénéficiant du
concours financier ou de la garantie de l’État ;
ä d’assurer des missions de conseil et de vérification, notamment en matière juridique et
financière, dans le respect des attributions des autres administrations intéressées ;
ä d’assurer régulièrement l’information du Ministre chargé du Portefeuille de l’État, sur
la gestion et sur les résultats du portefeuille de l’État ;
ä d’assurer la présentation de l’État, à la demande du Ministre chargé du Portefeuille
de l’État, dans les assemblées constitutives, les assemblées générales et les conseils d’ad-
ministration des sociétés d’État, des sociétés à participation financière publique et des
personnes morales de type particulier ;
ä de simplifier et moderniser les règles de gouvernance des sociétés d’État et des sociétés
à participation financière publique ;

Organisation
La Direction Générale du Portefeuille de l’État comporte trois directions centrales, dont
deux directions sectorielles, à savoir :

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - xi -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

* La Direction du Portefeuille des Secteurs Primaire et Secondaire (DPSPS)


Cette direction sectorielle est chargée, conformément aux missions de la DGPE, d’assurer
l’encadrement et la coordination des activités des entreprises publiques opérant dans les
secteurs Primaire et Secondaire.

* La Direction du Portefeuille du Secteur Tertiaire (DPST)


Cette direction sectorielle est chargée, conformément aux missions de la DGPE, d’assurer
l’encadrement et la coordination des activités des entreprises publiques opérant dans le
secteur tertiaire.

*La Direction de la Stratégie et de l’Expertise (DSE)


Cette direction est chargée d’appuyer les directions sectorielles dans les domaines clés
de (i) la stratégie, (ii) le juridique, (iii) l’audit, la comptabilité et la finance, et (iv) les
systèmes d’information, les affaires publiques, ainsi que la communication.

L’organisation de la DGPE se résume à travers l’organigramme présenté ci-après.

Figure 1 Organigramme de la DGPE

Source : DGPE

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - xii -


INTRODUCTION GÉNÉRALE

Contexte et justification
’État ivoirien, au lendemain des indépendances, a opté pour le libéralisme économique,
L montrant ainsi sa volonté d’accélérer le processus de développement économique de
la Côte d’Ivoire à travers la création d’un important secteur parapublic 1 . Ainsi, sur la
période de 1960 à 1980, l’État de côte d’Ivoire a procédé à la création de 354 entreprises.

Ces entreprises étaient considérées comme les instruments privilégiés de la politique éco-
nomique de l’État, et ont fortement contribué au « miracle ivoirien », période faste de
l’économie ivoirienne.

Toutefois, la chute des cours du cacao va mettre à mal l’élan de développement amorcé
par le pays. Les entreprises publiques ne contribuaient plus qu’à 10% 2 du PIB ivoirien
au début des années 1980. Dès lors le constat d’une fragilité du secteur parapublic venait
d’être relevé. Il fallait penser à des réformes afin de redynamiser le secteur parapublic.
L’on assista à un lancement de programmes d’ajustement économique qui consistaient
à liquider ou fusionner certaines entreprises, changer le statut juridique pour d’autres
ou encore à faire des reformes managériales et des privatisations. L’évaluation de ces
programmes d’ajustement laissait apparaître des résultats décevants, et l’État fit une
privatisation à grande échelle entre 1987 et 1989. Cette restructuration fit passer le nombre
d’entreprises du secteur parapublic à 117 en 1990. Les ajustements ne portant toujours
pas leur fruit, l’État décida de focaliser son intervention sur la fourniture d’infrastructures
et de services sociaux de base, la gestion et la promotion des institutions judiciaires.
1. Le secteur parapublic désigne l’ensemble des organismes non intégrés à l’Administration, mais dont la
majorité est détenue par l’État ou par les collectivités territoriales.
2. source : DGPE

1
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Dans cette optique d’assainissement du portefeuille 3 et de financement de la croissance


par l’initiative privée (qui est une source importante de croissance), les entreprises ont vu
leur nombre fortement évoluer jusqu’à passer à 83 en 2011.

L’année 2010 marqua une nouvelle ère dans le paysage aussi bien politique qu’écono-
mique ivoirien à travers la mise en place de réformes conjoncturelles et structurelles en
vue de favoriser la relance de l’économie. Les entreprises du secteur parapublic, élément
primordial de cette relance, n’ont pu échapper à ces reformes.
L’État, en tant qu’actionnaire dans ces entreprises, a donc instauré des mesures, notam-
ment concernant la gouvernance des entreprises, en vue de préserver ses intérêts patri-
moniaux. Les entreprises devraient alors avoir de bonnes performances financières afin de
soutenir le programme de développement de l’État.

Dans nombre de pays, les entreprises publiques représentent toujours une fraction sub-
stantielle du PIB, de l’emploi et de la capitalisation boursière. Par ailleurs, les entreprises
publiques sont souvent très nombreuses dans les services aux collectivités et les secteurs
d’infrastructure tels que l’énergie, les transports ou les télécommunications, dont les per-
formances sont très importantes pour de larges segments de la population et pour les
autres catégories d’entreprises. En conséquence, la gouvernance des entreprises publiques
joue un rôle fondamental pour garantir que ces dernières vont apporter une contribu-
tion positive à l’efficience économique et à la compétitivité globale d’un pays. En effet, la
gouvernance d’entreprise est primordiale car cela concerne non seulement la gestion admi-
nistrative et quotidienne de l’entité, mais aussi et surtout la prise de décisions, lesquelles
impactent directement le fonctionnement de l’entreprise et donc les finances de celle-ci.
Dans les pays de l’OCDE, l’expérience a également montré qu’un gouvernement d’entre-
prise satisfaisant des entreprises publiques était une condition préalable importante à une
amélioration significative de leurs résultats tant financiers qu’opérationnels.

Avec l’importance du rôle joué par les entreprises publiques dans le contexte économique
ivoirien, en tant que moteur de création de richesses, il s’avère pertinent d’étudier l’organi-
sation du pouvoir formel entre le dirigeant, le conseil d’administration et les actionnaires.
Ces relations de pouvoir seront reprises sous le terme de gouvernement d’entreprise.

Problématique
Depuis les années 1980, la littérature sur la gouvernance d’entreprise s’est développée sur
deux fronts.
D’une part, elle s’est attachée à améliorer la compréhension scientifique du modèle de
gouvernance d’entreprise et, d’autre part, elle a tenté d’élaborer des scores et des mesures
fiables de « bonne gouvernance », c’est-à-dire les meilleures pratiques de contrôle des
3. Le portefeuille est un ensemble d’actifs détenu par une entreprise ou une personne (dictionnaire Larousse)

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste -2-


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

dirigeants par les investisseurs tendant à garantir efficacité et performance des firmes.
Aussi, la recherche du lien entre la gouvernance d’entreprise et la performance ayant été
abordée dans la littérature, fait ressortir des résultats variant en fonction des réalités
des entreprises d’une part, mais aussi en fonction des pays dans lesquels les entreprises
exercent leurs activités d’autre part.

En Côte d’Ivoire, la DGPE dans son fonctionnement a pour objectif majeur l’instaura-
tion des meilleures pratiques de gouvernance et leur amélioration continue au sein des
entreprises publiques. Aussi, en 2014, l’État a procédé conformément aux dispositions de
l’article 437 de l’Acte Uniforme de l’OHADA révisé, au renforcement des pratiques de
gouvernance à travers l’instauration des Comités d’Audit et de Gestion des Risques afin
d’assister les conseils d’administration.
De plus, des administrateurs indépendants ont été introduits dans les conseils d’adminis-
tration de certaines entreprises du portefeuille.
La DGPE ayant à charge de veiller à l’application et au respect de toutes ces mesures,
elle est amenée à se demander quels effets ont toutes ces mesures sur la performance des
entreprises du portefeuille de l’État.

En outre, la recherche académique sur cette thématique semblant être très peu fournie
en Côte d’Ivoire 4 , il apparaît donc judicieux de nous poser la question suivante : Quelle
est la relation entre la gouvernance et la performance financière des entreprises publiques
en Côte d’Ivoire ?
En d’autres termes, nous chercherons à répondre à la question suivante : les mesures de
gouvernance mises en place par l’État ivoirien influencent-elles positivement la perfor-
mance des entreprises publiques ivoiriennes ?

Objectifs général et spécifiques


Objectif général
L’objectif de notre étude est d’évaluer l’impact des mesures de gouvernance sur la per-
formance financière des entreprises publiques.

Objectifs spécifiques
Spécifiquement, il s’agira de :
4. Il existe cependant, une étude empirique (OUATTARA A.,2018),qui se consacre à la relation entre conseil
d’administration et performance des entreprises du portefeuille de l’État ivoirien. Cependant, la gouvernance des
sociétés ivoiriennes ne peut se résumer aux conseils d’administration. Ainsi, une étude concernant la gouvernance
d’entreprise et la performance, et en particulier sur notre principal axe de recherche, à savoir, sur la performance
financière, n’a pas encore été effectuée

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste -3-


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

¶ Examiner la situation financière des entreprises publiques ;

· Évaluer l’effet des caractéristiques du conseil d’administration sur la performance fi-


nancière ;

¸ Évaluer l’effet de l’activité du conseil d’administration sur la performance financière.

Hypothèses de recherche
Au vu de la littérature existante sur le sujet, nous formulons les hypothèses suivantes :

[H1] Les conseils d’administration par leurs activités influencent positivement la perfor-
mance financière des entreprises publiques.

[H2] Les comités d’audit et de gestion des risques par leurs activités influencent positi-
vement la performance financière des entreprises publiques.

[H3] Les administrateurs indépendants, par leur présence au sein des conseils d’admi-
nistration, impactent positivement la performance financière des entreprises publiques

Méthodologie de recherche
Pour mener à bien cette étude et vérifier toutes les hypothèses, les outils suivants seront
utilisés : la recherche documentaire, la statistique descriptive et l’analyse économétrique.
La recherche documentaire permettra de présenter les concepts utilisés dans l’étude et de
fournir une revue des travaux se rapportant aux sujets rencontrés dans la littérature. Loin
d’être totale, cette revue nous offrira une vue sur les travaux antérieurs qui concernent
notre étude.
La statistique descriptive servira à : présenter le portefeuille de l’État ivoirien, présenter
l’évolution de leur performance financière sur la période d’étude, et enfin présenter les
variables utiles à notre étude.
L’analyse économétrique, notamment l’utilisation d’un modèle de panel à effets aléatoires,
consistera en la régression des variables explicatives sur nos variables d’intérêt. Mais avant,
il s’agira de justifier le choix d’une telle méthode.

Annonce du plan
Pour mener notre analyse, nous adoptons un plan composé de 4 chapitres répartis équi-
tablement en 2 grandes parties.
La première partie consiste en la présentation des différents concepts intervenants dans
notre étude, de la revue de littérature, des systèmes de gouvernance d’entreprise existants

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste -4-


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

ainsi que le cas de la Côte d’Ivoire.


La deuxième partie quant à elle, traitera du cadre méthodologique, de la présentation des
résultats ainsi que des discussions qui en découleront.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste -5-


Première partie

Cadre conceptuel et théorique

6
CHAPITRE 1

CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTÉRATURE

e chapitre a pour but de poser les bases théoriques et conceptuelles de cette étude. Nous
C y définirons les concepts nécessaires à la compréhension de notre travail, puis nous
présenterons les approches théoriques et empiriques ayant attrait à notre sujet d’étude.

1.1 Approche définitionnelle


1.1.1 La gouvernance
Le terme « gouvernance » provient du verbe grec « kubernân » qui signifie « piloter un
navire ou un char ». Il fut utilisé pour la première fois de façon métaphorique par Platon
pour designer le fait de gouverner les hommes.

La gouvernance désigne l’ensemble des mesures, des règles, des organes de décision, d’in-
formation et de surveillance qui permettent d’assurer le bon fonctionnement et le contrôle
d’un État, d’une institution ou d’une organisation qu’elle soit publique ou privée, régio-
nale, nationale ou internationale.

Selon l’OCDE : « La gouvernance est un processus large, inclusif et un concept multidi-


mensionnel intégrant la démocratie, les droits humains, la participation et l’État de droit.
Elle peut être perçue comme le moyen pour une société de développer des règles, proces-
sus et comportements nécessaires à sa survie et à son accomplissement. La gouvernance
est la gestion des relations entre les hommes, les sociétés, entre l’espèce humaine et la
biosphère ; c’est de réussir l’unité là où la diversité est grande ». (CHAKRANE, 2016, P7)

7
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

1.1.2 La gouvernance d’entreprise


La gouvernance d’entreprise, connue sous le terme générique de Corporate Governance
(CG), est apparue au cours de la décennie 1980 1 pour se répandre, plus tard, dans la
plupart des économies développées.

La gouvernance d’entreprise se définit comme l’ensemble des « mécanismes organisation-


nels qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants,
autrement dit, qui gouvernent leur conduite et définissent leur espace discrétionnaire »
(CHARREAUX, 1996, P3).
Ce terme concerne un ensemble de décisions prises tout au long de la vie de l’entreprise
et à tous niveaux de responsabilité dans le but de créer durablement de la valeur.

1.1.3 Le Conseil d’Administration


Le conseil d’administration d’une entreprise est un groupe de personnes morales 2 ou
physiques (administrateurs) chargé d’administrer l’entreprise. Selon l’article 435 de l’acte
uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique, « le conseil d’administration détermine les orientations de l’activité de la
société et veille à leur mise en oeuvre. Sous réserve des pouvoirs expressément attribués
aux assemblées d’actionnaires et dans la limite de l’objet social, il se saisit de toute ques-
tion intéressant la bonne marche de la société et règle par ses délibérations les affaires
qui la concernent. Il peut procéder aux contrôles et vérifications qu’il juge opportun(...).».
Le conseil d’administration représente le mécanisme de gouvernance le plus important et
celui possédant le plus grand pouvoir de contrôle. Il est une émanation des actionnaires,
c’est-à-dire qu’il est nommé par ces derniers et qu’il est censé représenter les forces en
présence au sein de l’actionnariat.

1.1.4 L’entreprise
Dans le dictionnaire juridique, une entreprise est une structure publique ou privée sous
laquelle s’exerce une activité économique en utilisant un personnel, des locaux et des équi-
pements appropriés. Cette dénomination n’est pas attachée à l’importance de la structure
économique concernée puisque les activités artisanales se réalisent aussi dans le cadre
d’une entreprise.
Une entreprise est sous le contrôle public ou privé national ou encore multinational. Ainsi,
nous distinguons :
1. En politique, notamment sous les gouvernements de Margaret Thatcher en Royaume-Uni et Ronald Reagan
aux États-Unis.
2. Lorsqu’une une personne morale est membre d’un conseil d’administration, elle désigne une personne phy-
sique pour la représenter.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste -8-


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

F Les entreprises publiques : une entreprise publique est une entreprise sur laquelle
l’État peut exercer directement ou indirectement une influence dominante du fait de la
propriété ou de la participation financière, en disposant soit de la majorité du capital, soit
de la majorité des voix attachées aux parts émises.

F Les entreprises privées : les entreprises privées sont des entreprises caractérisées
par la propriété privée des facteurs de production. Elles produisent ou vendent des biens
ou des services avec pour finalité de réaliser des bénéfices tout en cherchant à assurer leur
pérennité.

1.1.5 Les entreprises du portefeuille de l’État


Les entreprises du portefeuille de l’État sont les entreprises où l’État est actionnaire 3 .
Elles se composent de sociétés d’État (SODE) et de sociétés à participation financière pu-
blique (SPFP). La société d’État 4 est une société dont le capital est entièrement constitué
par des participations de l’État, et, le cas échéant, d’une ou plusieurs personnes morales de
droit public ivoiriennes. Les sociétés à participation financière publique 5 sont des sociétés
dont le capital est partiellement et directement détenu par l’État, une personne morale
de droit public ou une société d’État . En outre, une société à participation financière
publique est aussi toute société dont la majorité du capital est détenue par une société à
participation financière publique majoritaire et précise. Les sociétés à participation finan-
cière publique sont obligatoirement des sociétés anonymes fonctionnant avec un organe
d’administration et un organe de gestion.

1.1.6 Le concept de performance


L’origine du mot performance remonte au milieu du XIXe siècle dans la langue française.
À cette époque, il désignait à la fois chez un cheval, sa manière de courir, de se comporter
pendant la course. Puis, il désigna le résultat chiffré obtenu par un athlète. Son sens évolua
et aujourd’hui il fait allusion à une réussite remarquable, un exploit.

La performance peut être aussi définie comme : le résultat d’une action (BOUQUIN,
2004), le succès de l’action (BOURGUIGNON, 1995 6 ), ou bien à partir des modes d’ob-
tention du résultat (BAIRD, 1986 7 ). Cependant, elle peut revêtir d’autres connotations.

Au niveau d’une entreprise, la performance exprime le degré d’accomplissement des ob-


3. L’actionnaire est un investisseur en capital et un type particulier d’associé qui détient une partie du capital
social de l’entreprise
4. La définition de la société d’État est tirée de l’article 2 de la loi n◦ 97-519 du 4 septembre 1997 portant
définition et organisation des sociétés d’État
5. La définition de la SPFP est tirée de l’article 2 de la loi n◦ 97-520 du 4 septembre 1997 relative aux sociétés
à participation financière publique
6. BOURGUIGNON A. (1995), Peut-on définir la performance ?, Revue Française de Comptabilité, juillet-
août, pp 61-66
7. BAIRD L. (1986), Managing Performance, John Wiley

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste -9-


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

jectifs poursuivis. Les entreprises sont portées sur l’atteinte de leurs objectifs et donc sur
la production de résultats. Cependant, avec les progrès et l’évolution des économies mon-
diales, celles-ci se sont finalement spécialisées dans l’atteinte de résultats de plus en plus
optimaux. Ainsi, Une entreprise performante doit être à la fois efficace et efficiente. Elle
est efficace lorsqu’elle atteint les objectifs qu’elle s’est fixés. Elle est efficiente lorsqu’elle
minimise les moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés.

1.1.7 La notion de performance financière


1.1.7.1 Définition de la performance financière

Généralement, la performance financière est évaluée à partir des documents comptables.


Selon SAHUT & al. (2003), la performance financière peut être appréhendée comme les
revenus issus de la détention des actions. Les actionnaires étant le dernier maillon de la
chaîne à profiter de l’activité de l’entreprise.

La mesure de la performance financière est primordiale. En effet, certaines organisations


comme les entreprises doivent produire, à la fin de chaque exercice comptable, des do-
cuments de synthèse (le bilan et le compte de résultat). Ces documents et leurs annexes
contiennent des informations de base pour mesurer la performance financière. Pour bien
mesurer la performance financière, il nous faut connaître ses critères, ses indicateurs de
mesure et ses principaux déterminants.

1.1.7.2 Les critères de la performance financière

Il existe plusieurs critères d’appréciation de la performance financière et les plus utilisés


sont l’efficacité, l’efficience et l’économie des ressources.

o L’efficacité

Le concept de performance intègre premièrement la notion d’efficacité, c’est-à-dire l’idée


d’entreprendre et de mener une action à son terme. D’après BOUQUIN (2004) « l’efficacité
est le fait de réaliser les objectifs et finalités poursuivis ».

o L’efficience

Le concept de performance intègre ensuite la notion d’efficience, c’est-à-dire l’idée que


les moyens utilisés pour mener une action à son terme ont été exploités avec un souci
d’économie.
BOUQUIN (2004) définit l’efficience comme « le fait de maximiser la quantité obtenue de
produits ou de services à partir d’une quantité donnée de ressources ».

o L’économie des ressources

Le terme économie des ressources ici fait allusion à l’acquisition des ressources. D’après

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 10 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

BOUQUIN (2004), l’économie des ressources consiste à se procurer les ressources à des
coûts moindres.

1.1.7.3 La mesure de la performance financière

Traditionnellement, d’après Alfred Sloan 8 , on mesure la performance financière à l’aide


des indicateurs ROI et ROE. Aujourd’hui, on utilise en plus l’indicateur EVA. Les
indicateurs cités plus haut sont définis comme suit :

n Le ROI (Return On Investment) : ce ratio mesure la rentabilité économique du capi-


tal utilisé par l’entreprise. C’est le rapport entre le résultat d’exploitation et les capitaux
investis.
n Le ROE (Return On Equity) : ce ratio mesure la rentabilité financière des capitaux
apportés par les propriétaires de l’entreprise. C’est le rapport entre le résultat net et les
capitaux propres.
n L’EVA (Economic Value Added) : cet indicateur permet de mesurer la création de
valeur pour l’actionnaire. C’est la différence entre le résultat opérationnel et les capitaux
investis.

1.2 Revue de littérature


Le but de cette section est de faire le point sur la littérature existante concernant le sujet
d’étude.

1.2.1 Revue théorique


1.2.1.1 Gouvernance d’entreprise et relation d’agence

La gouvernance d’entreprise s’inscrit dans une perspective d’agence, une relation d’agence
étant un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engagent une autre
personne (l’agent) pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délé-
gation d’un certain pouvoir de décision à l’agent. Partant des constats de l’incomplétude
des contrats, de l’asymétrie de l’information et de la divergence des intérêts, la relation
d’agence est problématique dans la mesure où l’agent est susceptible de tirer profit de ces
situations au détriment du Principal.

Concrètement cela se traduit par la relation suivante : Les managers (les agents) ont une
meilleure information sur l’entreprise que les actionnaires (les principaux) puisqu’ils la
gèrent. Les actionnaires doivent donc faire en sorte que les règles du jeu organisation-
nelles définis par les contrats conduisent les managers à atteindre des objectifs précis.
8. Alfred Sloan (1875-1966) : Lorsqu’il était à la tête de General Motors, Sloan a introduit le contrôle de gestion
et le tableau de bord traditionnel. Il a fait de cet outil un élément essentiel dans la conduite de l’entreprise.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 11 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

L’enjeu est donc la détermination d’un système d’incitation et de surveillance obligeant


les managers à se comporter conformément aux intérêts attendus et à moindre coût. La
gouvernance d’entreprise se traduit ainsi, en premier lieu, à travers les organes de gouver-
nance de chaque organisation qui sont formées : des assemblées générales qui représentent
les catégories des parties prenantes et des organes d’administration et de direction qui
prennent habituellement la forme d’un conseil d’administration (C.A).

La théorie de l’agence part du postulat que les dirigeants qui se situent au centre du
nœud des contrats ne peuvent pas être aisément contrôlés par une instance à laquelle ils
rendraient compte, car l’asymétrie d’information entre le dirigeant et son conseil d’admi-
nistration est très forte. De plus, il existe une tension intrinsèque dans l’entreprise entre
les actionnaires, qui sont les propriétaires de l’entreprise, et le dirigeant qui arbitre entre
les différentes parties prenantes de l’entreprise. L’enjeu pour les actionnaires est de faire
en sorte que le dirigeant se comporte suivant leur propre intérêt, à savoir la maximisation
de la valeur de leurs actions. Mais le dirigeant a également un intérêt propre qui diffère
de celui des actionnaires qui est l’intérêt social de l’entreprise. Cet intérêt social peut se
définir comme l’intérêt supérieur de la personne morale elle-même, c’est-à-dire l’entreprise
considérée comme un agent économique autonome dont il faut assurer la continuité et la
prospérité.

Le conseil d’administration n’aurait pas les moyens de vérifier la véracité et la pertinence


des informations fournies par son dirigeant. L’exemple typique est la présentation des
résultats annuels par le dirigeant.

Le problème de contrôle est donc lié à la délégation d’une partie de la responsabilité, qui
implique de contrôler ceux qui ont reçu cette délégation. Le contrôle a pour fonction de
limiter les actes déviants de l’objectif de maximisation de la richesse des actionnaires dans
un contexte où le manager maîtrise l’information.

Pour lutter contre les attitudes opportunistes de l’agent et pour réguler les conflits
d’agence, le principal va alors tenter d’instaurer des mécanismes de contrôle internes : le
conseil d’administration (FAMA & al., 1983 ; CHARREAUX, 1997). FAMA & al. (1983)
soulignent que le conseil d’administration est un organe collégial qui dispose d’un pouvoir
de décisions et d’un pouvoir de contrôle des actions entreprises par les managers. Afin de
renforcer la fonction de contrôle du conseil, des comités spécialisés vont être créés, comme
le comité d’audit, et des administrateurs indépendants à l’entreprise vont y être inclus.
Ainsi, le comité d’audit étant une émanation du conseil d’administration, a pour préroga-
tive de superviser le suivi du processus de l’élaboration des comptes avant leur approbation
définitive par le conseil. Le comité d’audit a donc pour buts d’améliorer l’efficacité des
travaux du conseil par une spécialisation des compétences des administrateurs en matière
comptable et financière, et de répondre au besoin d’un meilleur gouvernement des en-
treprises par la communication d’états financiers fiables, empêchant ainsi le dirigeant de

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 12 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

tripatouiller les comptes afin de servir ses propres intérêts. C’est dans cet esprit de super-
vision des pratiques comptables et du processus d’élaboration de l’information financière
de l’entreprise que le comité d’audit est envisagé comme un mécanisme d’agence, c’est à
dire, un mécanisme potentiel de régulation des asymétries d’informations entre dirigeants
et actionnaires.
D’une autre côté, en se référant aux mécanismes institués par la théorie d’agence, les
administrateurs indépendants sur le conseil d’administration semblent aptes à résoudre
les conflits d’intérêts et à réduire les coûts d’agence. Les études réalisées par FAMA &
al. (1983) montrent que les administrateurs indépendants aident à un contrôle efficace
des dirigeants par leur compétence, leur réputation en faveur de l’entreprise. Cela joue de
façon positive à la performance de l’entreprise. Les auteurs préconisent ainsi la présence
d’administrateurs externes indépendants des dirigeants afin d’améliorer l’efficacité de fonc-
tionnement du conseil d’administration et d’intervenir dans les décisions qui impliquent
de sérieux problèmes d’agence entre les actionnaires et les dirigeants. Les administrateurs
indépendants des dirigeants seraient incités à agir dans l’intérêt des actionnaires et dis-
suadés de la collusion avec les dirigeants dans la mesure où leur réputation est en jeu.
En ce qui concerne la capacité de contrôle, les administrateurs externes indépendants
sont supposés s’identifier avec les actionnaires et utiliser leur expérience dans les prises
de décision et de contrôle afin de contrecarrer les tendances des dirigeants à prendre des
décisions dans leur intérêt personnel et à l’encontre de ceux des actionnaires.

Il est important de signifier au final qu’il n’existe pas un modèle unique de gouvernance
d’entreprise. Néanmoins, certains principes de gouvernance valent pour l’ensemble des
modèles. Ces principes visent les politiques, les processus et les structures utilisés par une
organisation pour orienter et contrôler ses activités afin de réaliser ses objectifs et protéger
les intérêts des divers groupes.

1.2.1.2 Les principes de gouvernement d’entreprise

Les Principes de gouvernement d’entreprise de l’Organisation de Coopération et de Dé-


veloppement Économique (OCDE) ont été approuvés en 1999 par les Ministres des pays-
membres puis révisés en 2004 et 2015 et se sont depuis lors imposés comme une référence
internationale pour les responsables de l’action gouvernementale, les investisseurs, les so-
ciétés et autres parties prenantes.

Les Principes de gouvernement d’entreprise ont pour objet d’aider les gouvernements des
pays membres et non membres de l’OCDE à évaluer et améliorer le cadre juridique, institu-
tionnel et réglementaire organisant, à l’échelon national, le gouvernement d’entreprise, et
de formuler des orientations et des propositions à l’intention des autorités boursières, des
investisseurs, des sociétés et d’autres parties intervenant dans l’élaboration d’un régime
efficace de gouvernement d’entreprise.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 13 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Les Principes couvrent les aspects suivants : Mise en place des fondements d’un régime
efficace de gouvernement d’entreprise ; Droits des actionnaires et principales fonctions des
détenteurs du capital ; Traitement équitable des actionnaires ; Rôle des différentes parties
prenantes dans le gouvernement d’entreprise ; Transparence et diffusion de l’information ;
et Responsabilités du conseil d’administration.

De manière plus détaillée ce sont :

o Mise en place des fondements d’un régime de gouvernement d’entreprise


efficace

Le régime de gouvernement d’entreprise devrait concourir à la transparence et à l’efficience


des marchés, être compatible avec l’état de droit et clairement définir la répartition des
compétences entre les instances chargées de la surveillance, de la réglementation et de
l’application des textes.

o Droits des actionnaires et principales fonctions des détenteurs du capital

Un régime de gouvernement d’entreprise doit protéger les droits des actionnaires et faciliter
leur exercice.

o Traitement équitable des actionnaires

Un régime de gouvernement d’entreprise doit assurer un traitement équitable de tous les


actionnaires, y compris les actionnaires minoritaires et étrangers. Tout actionnaire doit
avoir la possibilité d’obtenir la réparation effective de toute violation de ses droits.

o Rôle des différentes parties prenantes dans le gouvernement d’entreprise

Un régime de gouvernement d’entreprise doit reconnaître les droits des différentes parties
prenantes à la vie d’une société tels qu’ils sont définis par le droit en vigueur ou par des
accords mutuels, et encourager une coopération active entre les sociétés et les différentes
parties prenantes pour créer de la richesse et des emplois et assurer la pérennité des
entreprises financièrement saines.

o Transparence et diffusion de l’information

Un régime de gouvernement d’entreprise doit garantir la diffusion en temps opportun


d’informations exactes sur tous les sujets significatifs concernant l’entreprise, notamment
la situation financière, les résultats, l’actionnariat et le gouvernement de cette entreprise.

o Responsabilités du conseil d’administration

Un régime de gouvernement d’entreprise doit assurer le pilotage stratégique de l’entre-


prise et la surveillance effective de la gestion par le conseil d’administration, ainsi que la
responsabilité et la loyauté du conseil d’administration vis-à-vis de la société et de ses

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 14 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

actionnaires.

1.2.2 Revue empirique


Plusieurs auteurs relient la différence entre les entreprises en termes de performance à
la différence dans leurs modalités de gouvernance (CHARREAUX (1996)). En effet, en
évoquant la notion de la gouvernance d’entreprise, plusieurs auteurs insistent sur son rôle
primordial dans la création de valeur. Il serait donc évident qu’une bonne gouvernance
influence positivement la performance des entreprises. Il en découle que toute entreprise
cherchant à survivre et à être compétitive doit accorder une attention particulière à la
question de gouvernance et doit essayer de renforcer son système de gouvernance.

La littérature abonde de travaux qui ont essayé de tester l’effet de la gouvernance sur
la performance. La plupart de ces travaux ont montré que la gouvernance a un effet
significatif sur la performance de l’entreprise ainsi que sur sa valeur sur le marché, et ce
pour différents pays et indicateurs de performance.

Cette tendance est confirmée par le rapport du cabinet MERCER (2009) qui synthétise
les données de 36 recherches académiques concernant l’impact des facteurs environnemen-
taux, sociaux et de gouvernance (ESG) sur la performance. Il révèle que 20 recherches
montrent un lien positif entre les facteurs ESG et la performance de la firme ou de la par-
ticipation alors que 3 études uniquement démontrent un lien négatif. Le rapport conclut
qu’il existe un support général pour une corrélation positive importante entre la gouver-
nance et la performance chez les travaux de recherche qui ont examiné uniquement les
facteurs de gouvernance. Cet effet de la gouvernance sur la performance vient en partie du
fait que les entreprises subissent de plus en plus de pressions de la part des actionnaires
et des forces du marché pour un bon système de gouvernance d’entreprise.

Les études sur le sujet peuvent être réparties selon l’approche de la gouvernance d’entre-
prise en accord avec les principes de gouvernement d’entreprise de l’OCDE. Ces études
sont les suivantes :

1.2.2.1 Indice de gouvernance et performance financière

Dans cette section, les indices ou scores de gouvernance calculés par les auteurs sont basés
sur les principes de gouvernance de l’OCDE.

Ainsi, parmi les études qui ont approché la gouvernance par un indice, on peut citer
celle de BAUER & al. (2008) qui utilise les données fournies par le Governance Metrics
International (GMI). Les entreprises japonaises constituant l’échantillon sont classées en
fonction de six dimensions gouvernance. Les auteurs ont analysé l’effet de la qualité de la
gouvernance sur leurs performances. L’emploi de l’indice total montre que les entreprises
ayant une meilleure gouvernance sont plus performantes que les autres à un taux égalant

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 15 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

les 15% par an.

GRUSZCZYNSKI (2005) teste aussi cet effet dans le contexte Polonais. De même, les
résultats de son étude montrent une association significative entre le score de gouver-
nance utilisé et la performance financière des entreprises polonaises (la marge de bénéfice
d’exploitation et le rapport de dette).

BLACK & al. (2005) ont construit eux mêmes un indice de gouvernance pour un échan-
tillon composé de 515 entreprises publiques coréennes. Les résultats montrent une corré-
lation significative entre cet indice et la valeur de marché des entreprises évaluée par le
Q de Tobin, le market/book et le market/sales. Cet effet de la gouvernance sur la perfor-
mance vient du fait que les entreprises subissent de plus en plus de pressions de la part des
actionnaires et des forces du marché pour un bon système de gouvernance d’entreprise.
En effet, les investisseurs exigent de plus en plus des entreprises de mettre en application
des principes rigoureux de gouvernance afin de réaliser de meilleures rentabilités sur leurs
investissements. La raison en est que la plupart des investisseurs sont prêts à payer une
prime pour les entreprises ayant des niveaux élevés de gouvernance. En conséquence, la
mise en place de mécanismes appropriés de gouvernance est un atout que l’entreprise
pourrait utiliser pour avoir un avantage concurrentiel en attirant le capital, réduisant les
risques financiers pour les investisseurs et par là le coût du capital.

Aussi, KOLSI M. & al. (2011) ont étudié l’association entre les mécanismes de gouver-
nance et des mesures de performance financière et boursière de 134 entreprises canadiennes
pour l’année 2007. Les auteurs ont tenté de déterminer l’impact de quatre mécanismes
de gouvernance (le conseil d’administration, la compensation, les droits des actionnaires
et la divulgation) sur la mesure de la performance (financière et boursière). La variable
gouvernance a été exprimée par un indice, calculé par le journal canadien « The Globe and
Mail », appelé « Corporate Governance Index ». Cependant, l’étude a mis en évidence la
non linéarité du modèle exprimant l’effet de la gouvernance sur la performance. En effet,
les résultats ont montré qu’un seuil relatif à l’indice de divulgation doit être dépassé pour
que la gouvernance puisse se traduire par un effet positif sur la performance financière. La
divulgation est ainsi indispensable pour l’amélioration de la performance financière des
entreprises canadiennes.

1.2.2.2 Conseil d’administration et performance des entreprises

Dans cette section, les auteurs ont voulu s’intéresser aux mécanismes régissant l’influence
du conseil d’administration sur les résultats financiers de l’entreprise. Ils s’intéressent dans
le détail à l’influence des caractéristiques (taille du conseil, présence ou non d’administra-
teurs indépendants, activités des comités d’audit) et de l’activité (nombre de réunions,
fréquence des réunions et assiduité des membres) du conseil.

Le conseil d’administration est considéré comme étant un moyen de contrôle interne qui

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 16 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

joue un rôle important dans la procuration des ressources, la détermination des choix stra-
tégique et dans la résolution des conflits d’intérêts entre les dirigeants et les actionnaires
ainsi que les différentes autres parties prenantes. Le conseil d’administration, comme mé-
canisme interne de gouvernance, dispose d’une fonction principale relative à la réduction
du pouvoir discrétionnaire des dirigeants et par la suite à gérer la relation d’agence entre
actionnaires et dirigeants ainsi que les différentes parties prenantes de l’entreprise. Sa
composition doit, en conséquence, permettre une gestion efficace de cette relation.

La composition et la taille du conseil ont un impact important sur la performance (CHAR-


REAUX, 2000). En effet, les administrateurs externes et indépendants sont incités à en-
gager une surveillance du dirigeant pour éviter des poursuites judiciaires de la part des
actionnaires (FAMA & al., 1983) et protéger leur capital humain. De même, le conseil
d’administration peut bénéficier des points de vue enrichissants des administrateurs ex-
ternes qui abordent avec objectivité les propositions des dirigeants (KOSNIK, 1990). La
taille réduite du conseil a un impact important sur la performance des entreprises amé-
ricaines (YERMACK, 1996 ; DALTON & al., 1998) et françaises (EISENBERG & al.,
1998 9 ; GODARD, 1999).
Cependant, d’un autre côté, il y a des études comme celles de BHAGAT & al. (2002)
qui ne trouvent aucun lien entre l’indépendance ou la taille du conseil et la performance
financière.

Selon OXELHEIM & al. (2003), la présence d’administrateurs étrangers au sein du conseil
d’administration d’entreprises norvégiennes et suédoises améliore la performance finan-
cière de l’entreprise mesurée par le Q de Tobin. Ils expliquent cela par le signal de trans-
parence que l’entreprise envoie aux investisseurs lorsqu’elle désigne un membre étranger
au sein de son conseil d’administration. Mais ces résultats ne font pas l’unanimité. En
effet, l’étude menée sur des entreprises françaises par CAVACO & al. (2012) suggère que
la proportion d’administrateurs étrangers au sein du conseil d’administration influence né-
gativement la performance financière des entreprises mesurée par la rentabilité de l’actif
(ROA). Les différences d’ordre culturel peuvent expliquer l’inefficacité des administrateurs
étrangers.
Les études réalisées par FAMA & al. (1983) nous montrent que les administrateurs indé-
pendants aident à un contrôle efficace des dirigeants par leur compétence, leur réputation
en faveur de l’entreprise. Cela joue de façon positive à la performance de l’entreprise.
HUTCHINSON (2002), dans une étude sur un échantillon de 229 entreprises australiennes,
s’interroge sur l’interaction entre les opportunités d’investissement des entreprises, la com-
position du conseil d’administration et la performance de l’entreprise. Il tend à montrer
qu’il y a une forte association entre les opportunités d’investissement des entreprises due
à une forte proportion d’administrateurs au conseil d’administration. En effet, l’auteur
9. EISENBERG T. & al. (1998), Larger board size and decreasing firm value in small firms, Journal of Financial
Economics, vol.40, pp 25-44

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 17 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

constate aussi que les entreprises en pleine croissance qui détiennent des administrateurs
indépendants apportent une surveillance aux actions des gestionnaires afin d’assurer, non
seulement la création de la valeur ajoutée à l’entreprise, mais aussi résoudre le problème
d’agence qui permettra à ce que ces entreprises soient rentables.
CHOI & al. (2007), dans une étude sur le lien entre la présence des administrateurs ex-
ternes et la performance des entreprises dans un marché émergent, concluent qu’il existe
une relation positive entre l’indépendance du conseil mesurée par la proportion d’ adminis-
trateurs externes au conseil d’administration et la performance financière des entreprises.
Ce constat a été fait dans une période post-crise en Asie dans les années 1997, plus par-
ticulièrement dans un pays émergent, la Corée du Sud. Ils constatent que la présence
d’administrateurs indépendants entraîne une plus grande performance des entreprises.
Ces auteurs supposent qu’après la crise économique, tenant compte des chocs externes,
l’indépendance du conseil favorise l’amélioration de la performance des sociétés surtout
dans un marché émergent.

Le comité d’audit joue un rôle crucial dans la protection des intérêts des actionnaires et
des autres parties prenantes. En effet, son efficacité est subordonnée à ses caractéristiques
qui se rapportent essentiellement sur l’indépendance de ses membres, la taille du Comité,
la fréquence des réunions et l’expertise des membres du comité d’audit. En effet, TRIKI
& al. (2012b) ont essayé d’appréhender l’effet des caractéristiques du comité d’audit sur
la performance financière mesurée par le rendement de l’actif ROA et le rendement des
fonds propres ROE. Pour tester la validité de leurs hypothèses, qui stipulent l’existence
d’un certain déterminisme des caractéristiques du comité d’audit sur la performance fi-
nancière mesurée par le ROA et le ROE, ils ont développé deux modèles de régressions
linéaires. Dans le même sillon, ils examinent l’effet des caractéristiques du comité d’audit
sur chacune des variables endogènes tout en prenant en compte l’impact de la taille de
l’entreprise ainsi que le niveau d’endettement. Leur validation empirique a été conduite
sur un échantillon de 26 entreprises tunisiennes cotées sur la bourse des valeurs mobi-
lières de Tunis (BVMT) sur une période qui s’étale sur 4 ans (2007-2010). Les modèles
estimés font apparaître des résultats satisfaisants montrant ainsi l’importance de l’im-
pact des caractéristiques du comité d’audit sur la performance financière des entreprises
tunisiennes.

Le nombre de réunions tenu par le conseil d’administration peut influencer les décisions
prises et impacter par la suite la performance financière de l’entreprise. La littérature à
ce sujet ne donne pas lieu aux mêmes conclusions. En effet, si certaines études concluent
qu’un nombre de réunions élevé n’engendre pas forcément une amélioration de la perfor-
mance des entreprises (VAFEAS, 1999), d’autres études, à l’instar de celle de GODARD &
al. (2004), démontrent que la performance financière des entreprises françaises s’améliore
lorsque le nombre de réunions du conseil d’administration augmente.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 18 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

En plus de la fréquence des réunions, l’assiduité des administrateurs aux réunions du


conseil d’administration peut influencer la performance financière des entreprises. En ef-
fet, la qualité des travaux du conseil d’administration devrait s’améliorer quand le taux
de présence des administrateurs aux réunions est élevé car les débats deviendraient plus
riches. Dans ce sens, GODARD & al. (2004) considèrent que l’assiduité des administra-
teurs aux réunions du conseil d’administration contribue à son bon fonctionnement dans
le cas des entreprises françaises.

En somme, le conseil d’administration, à travers son activité et ses caractéristiques (co-


mité d’audit, administrateurs indépendants), joue un rôle prépondérant en tant que mé-
canisme interne de gouvernance d’entreprise sur la performance de l’entreprise (TRIKI &
al., 2012a).

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 19 -


CHAPITRE 2

SYSTÈMES DE GOUVERNANCE ET SITUATION DES


ENTREPRISES PUBLIQUES IVOIRIENNES

e chapitre vise à présenter en premier lieu les différents systèmes de gouvernance


C d’entreprise existants à travers le monde. Ensuite, il s’agira de présenter le cas de la
Côte d’Ivoire à travers les mesures de gouvernances entreprises par l’État via la DGPE,
avant de fournir des éléments d’appréciation de la performance financière des entreprises
publiques ivoiriennes.

2.1 Les différents systèmes de gouvernance d’en-


treprise à travers le monde
On entend par système de gouvernance, l’ensemble des mesures, des règles, des organes de
décision, d’information et de surveillance qui permettent d’assurer le bon fonctionnement
et le contrôle d’un État, d’une institution ou d’une organisation qu’elle soit publique ou
privée, régionale, nationale ou internationale.

La structure de la gouvernance d’entreprise est dictée par le droit applicable aux sociétés,
qui fixe les possibles prérogatives à savoir : obligation d’information des sociétés cotées
(pactes d’actionnaires. . . ), vote consultatif des actionnaires sur la rémunération des di-
rigeants, composition du Conseil d’Administration, possibilité de dissocier la fonction de
Président du Conseil d’Administration et celle de Directeur Général, transparence sur les
conditions de préparation et d’organisation des travaux du Conseil d’Administration, etc.
Au fil du temps, des recommandations se sont ajoutées au strict cadre réglementaire et
législatif des recommandations regroupées dans des rapports ou codes de bonne conduite

20
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

diligentés et/ou rédigés selon les pays par les instances patronales, des gouvernements ou
agences gouvernementales, les bourses, etc.
Cependant, chaque pays présente des caractéristiques spécifiques fortes dans le fonctionne-
ment de l’entreprise et dans son actionnariat. Il en ressort des mécanismes de gouvernance
différents selon le type d’environnement dans lequel l’entreprise exerce.

MOERLAND (1995a, 1995b) classe les systèmes de gouvernement d’entreprise en système


orienté vers le marché et en système orienté vers le réseau. CHARREAUX (1997) a dégagé
les principales caractéristiques des deux systèmes en fonction de la distinction entre le rôle
préventif et curatif. Néanmoins, entre les deux systèmes, il existe un système intermédiaire.

Il s’agira ainsi dans la suite, de présenter les systèmes de gouvernance orienté marché,
orienté réseau, et le système intermédiaire.

Le système orienté marché


Dans ce système, le pouvoir des actionnaires est fortement institutionnalisé. En effet,
l’entreprise est considérée comme une plateforme d’administrateurs exécutifs qui opèrent
dans l’intérêt des actionnaires, ou comme étant un instrument en vue de créer de la
richesse pour les actionnaires (WEIMER & al., 1999).

Le système de gouvernement orienté marché est caractérisé, également, par un conseil


d’administration moniste où les fonctions de direction et de contrôle ne sont pas séparées.
Cependant, il existe des administrateurs exécutifs et non exécutifs 1 . Les administrateurs
exécutifs et non exécutifs sont désignés et révoqués par l’assemblée générale des action-
naires. Le marché boursier joue un rôle important dans ce système de gouvernement.

Le système orienté réseau


On distingue deux systèmes majeurs, le système allemand et le système japonais. Ces
deux systèmes constituent la référence en termes de système orienté réseau, et ce, pour
tous les pays ayant choisi cette voie de gouvernement d’entreprise.

q Le système Allemand

Dans ce système, l’entreprise n’est pas considérée comme étant un moyen pour créer de
la valeur aux actionnaires. Elle est plutôt considérée comme étant une entité économique
autonome, constituée par une coalition de diverses parties prenantes, à l’exemple des ac-
tionnaires, des dirigeants, des employés, des fournisseurs de biens et services, des créanciers
et des clients qui veillent à la continuité de l’entreprise. Contrairement au système orienté
marché, l’approche allemande de gouvernance est caractérisée par une structure de direc-
tion dualiste. En effet, cette dernière comprend le directoire et le conseil de surveillance.
1. L’administrateur non exécutif est un membre du conseil d’administration qui n’exerce pas de fonction de
direction au sein de la société ou de son groupe.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 21 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Ces deux entités causent une séparation entre les fonctions de direction et de contrôle.
Les grandes banques allemandes sont d’influents partenaires par leur rôle de financement
mais aussi par leur représentation au sein des conseils de surveillance. Le marché boursier
joue un rôle moins important dans les économies orientées réseaux.

q Le système japonais

La dimension culturelle est prépondérante au Japon. L’un des traits culturels qui a eu
le plus d’impact est le sens de la « famille ». Le système de gouvernance japonais a,
cependant, certains traits propres au contexte anglo-saxon. Cela est dû essentiellement
à l’occupation américaine durant les années 1945 à 1952. La perspective institutionnelle
de l’entreprise est l’un des traits caractéristiques du contexte japonais. De façon com-
parable au contexte allemand, les employés ainsi que les actionnaires sont d’importants
partenaires de l’entreprise. Cependant, pour des motifs culturels, leur rôle est tout à fait
différent de celui des autres systèmes de gouvernement. Comme dans le cas des entreprises
allemandes, les grandes banques sont des partenaires influents. Le marché boursier joue
un rôle important dans l’économie japonaise.

Le système intermédiaire
Les caractéristiques de ce système découlent des combinaisons des aspects des deux sys-
tèmes déjà cités. La France, pays appartenant à ce système, donne le choix entre l’adoption
d’une structure de direction moniste ou dualiste. Cependant, la majorité des entreprises
cotées, soit 98% ont choisi un système moniste. La loi française ne fait pas de distinction
explicite entre administrateurs exécutifs et non exécutifs. Cependant, selon WEIMER &
al. (1999), deux tiers des membres du conseil peuvent être classés comme étant des non
exécutifs. Ils ne sont pas, cependant, indépendants dans la mesure où ils sont, dans la
plupart des cas, les représentants des principaux actionnaires. Dans ce système, l’action-
naire minoritaire est susceptible de jouer un rôle important (les administrateurs peuvent
être destitués par des actionnaires minoritaires). En Tunisie, les actionnaires minoritaires
possédant au minimum 15% du capital peuvent changer la décision prise par le dirigeant
lorsqu’elle est de nature à porter atteinte à leurs intérêts (Code des sociétés commerciales,
2000). L’influence exercée par les employés est également moins institutionnalisée que celle
observée en Allemagne. Selon DE JONG (1989) et MOERLAND (1995a, 1995b), la struc-
ture de propriété dans le cadre français est caractérisée par un important actionnariat
des holdings, de l’État ainsi que de la propriété familiale. L’influence des banques est
marquée ou non, dépendamment des pays. Le marché boursier joue un rôle économique
moins important comparé à celui joué dans le système orienté marché.

La Côte d’Ivoire, par le mode de composition du conseil d’administration des entre-


prises et l’importance de ces actionnaires (même minoritaires), aussi par la liberté pour
les entreprises de choisir une structure de direction moniste ou dualiste, et en plus du

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 22 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

rôle faiblement important joué par le marché boursier, se retrouve dans le système de
gouvernance intermédiaire.

2.2 Cas de la Côte d’Ivoire


2.2.1 Fonctionnement du conseil d’administration et des comités
Les lois n◦ 97-519 et 97-520 du 04 septembre 1997 relatives respectivement aux sociétés
d’État et aux sociétés à participation financière publique ont apporté deux innovations
majeures dans la gouvernance des entreprises publiques, avec la création d’un Conseil
d‘Administration chargé de l’orientation stratégique et du contrôle, et d’une Direction
Générale chargée de la gestion quotidienne et de la représentation de la société. Ces
dispositions ont été renforcées en 2014 avec la remise d’une feuille de route aux dirigeants
sociaux des-dites entreprises instituant notamment des Comités d’Audit et de Gestion
des Risques, chargés d’assister les Conseils de ces entreprises dans ses missions et ce,
conformément aux dispositions de l’article 437 de l’Acte Uniforme de l’OHADA révisé.

2.2.1.1 Composition des conseils d’administration des entreprises publiques


en Côte d’Ivoire.

Conformément à l’Art. 416 de l’acte uniforme, la loi n◦ 97-519 dans son article 14 fixe le
nombre minimal des administrateurs dans les sociétés à participation financière publique
à trois (3) membres et le maximum à douze (12). Ces administrateurs sont choisis en
raison de leur compétence, de leur probité et de leur complémentarité.

Les administrateurs sont nommés par décret en Conseil des Ministres, sur rapport conjoint
des ministres de tutelle, après avis, le cas échéant, des personnes morales de Droit public
actionnaires dont ils sont les représentants permanents (Art. 15 de la loi n◦ 519). La durée
du mandat d’administrateur est de trois (3) ans. Le mandat est renouvelable au moins
une (1) fois (ordonnance du 28 décembre 2016 modifiant l’article 15 de la loi n◦ 519). Selon
Art. 424 de l’acte uniforme, « les modalités de l’élection des administrateurs sont libre-
ment fixées par les statuts qui peuvent prévoir une répartition des sièges en fonction des
catégories d’actions. Toutefois, et sous réserve des dispositions du présent Acte uniforme,
cette répartition ne peut priver les actionnaires de leur éligibilité au conseil, ni priver une
catégorie d’actions de sa représentation au conseil. ». Ainsi, en ce qui concerne les SPFP,
Art. 10. de la loi n◦ 97-520 prévoit que l’État, les personnes morales de Droit public et les
sociétés d’État disposent au conseil d’administration d’une société à participation finan-
cière publique d’un nombre de sièges au moins proportionnel à leur part de capital social.
Ce nombre de sièges est au moins égal à un (1) lorsque l’ensemble des participations fi-
nancières publiques est égal ou supérieur à 15% du capital social. Les administrateurs de
l’État sont ceux représentants les entités : primature, présidence ou les autres ministères.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 23 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Tout en considérant que le conseil doit d’abord comprendre des actionnaires, il est prouvé
que la participation d’administrateurs indépendants 2 est de nature à améliorer la qualité
des délibérations. En cohérence avec les pratiques internationales, des administrateurs
indépendants ont été introduits dans les conseils d’administration de certaines sociétés du
portefeuille de l’État ivoirien.

En phase avec les meilleures pratiques internationales, l’État de Côte d’Ivoire, depuis 2014
a aussi procédé à la création de comités spécialisés au sein des conseils d’administration
de certaines entreprises du portefeuille. Il s’agit des comités d’audit.

2.2.1.2 Fonctionnement du conseil d’administration

Le Conseil d’Administration a pour mission de définir les orientations de l’activité de


l’entreprise et de veiller à leur mise en oeuvre, sous réserve des pouvoirs expressément
attribués aux Assemblées Générales et dans la limite de l’objet social de l’entreprise.

Le Conseil d’Administration valide la stratégie de l’entreprise et veille à sa mise en oeuvre.


L’entreprise lui soumet un plan stratégique pluriannuel, actualisé chaque année, compor-
tant notamment une analyse du positionnement par rapport à ses principaux concurrents,
une projection des investissements nets et des besoins en financements, ainsi qu’un plan
d’affaires argumenté. L’entreprise soumet au Conseil en fin d’année un projet de budget
pour l’année suivante, en le plaçant dans la perspective des projections pluriannuelles
du plan stratégique. L’entreprise doit présenter régulièrement le suivi du budget et justi-
fier précisément les éventuels écarts. Elle doit soumettre au Conseil d’Administration les
mesures correctrices envisagées pour résorber les écarts (défavorables) constatés.

Le fonctionnement du Conseil d’Administration est régi par un règlement intérieur, qui


est communiqué à la Direction Générale du Portefeuille de l’État dès son adoption.

2.2.1.3 Fonctionnement du comité d’audit

Un Comité d’Audit et de Gestion des Risques est institué dans les entreprises publiques.
Ce Comité est obligatoirement saisi de l’examen des comptes financiers et de leurs annexes,
ainsi que des rapports de gestion afin d’éclairer le Conseil d’Administration sur la fiabilité
et la qualité des informations qui lui sont transmises. Lors de l’examen des comptes, un
échange avec les commissaires aux comptes, en l’absence de l’entreprise, est organisé.

Le Comité est également saisi de l’examen du budget ainsi que tout autre document à
caractère financier ou susceptible d’avoir un impact financier sur l’entreprise publique. Le
Comité est informé du programme de contrôle de l’audit interne et il est destinataire des
rapports d’audit interne ou d’une synthèse périodique de ces rapports.
Le Comité d’Audit et de Gestion des Risques se réunit au moins quatre fois par an et au
2. Un administrateur est indépendant lorsqu’il n’entretient aucune relation de quelque nature que ce soit avec
la société, son groupe ou sa direction, qui puisse compromettre l’exercice de sa liberté de jugement.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 24 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

moins trois jours ouvrables avant le Conseil qui suit.

2.2.2 Mesures de gouvernance des entreprises publiques


L’objectif majeur de la DGPE demeure l’instauration continue des meilleures pratiques
de gouvernance au sein des entreprises publiques. À cet effet, la DGPE décline cet objectif
principal en sous objectifs qui sont les suivants :

2.2.2.1 Un meilleur fonctionnement des organes d’administration

La DGPE dans son fonctionnement met un point d’honneur à la tenue de réunions de


conseil d’administration. À cet effet, la direction s’assure de leurs mises en place, ainsi
que de la participation effective de tous les membres.

2.2.2.2 L’effectivité des comités d’audit et de gestion des risques

Il convient d’indiquer que conformément à la feuille de route remise aux dirigeants so-
ciaux, toutes les entreprises publiques ont mis en place un Comité d’Audit et de Gestion
des Risques (CAGR) au sein de chaque Conseil d’Administration.

2.2.3 Généralités sur le portefeuille de l’État


Le portefeuille de l’État est composé des sociétés d’État et des sociétés à participation
financière publique. Une société d’État est, selon la loi n◦ 97-519 du 04 septembre 1997, une
société dont le capital est entièrement constitué par des participations de l’État, et, le cas
échéant, d’une ou plusieurs personnes morales de droit public ivoirien. Quant à la société à
participation financière publique, elle est, conformément à la loi n◦ 97-520 du 04 septembre
1997 une société commerciale dont le capital est partiellement et directement détenu par
l’Etat, une personne morale de droit public ou une société d’État ; ou encore une société
dont la majorité du capital est détenue par une société à participation financière publique
majoritaire.

2.2.3.1 Composition du portefeuille

Le portefeuille de l’État de Côte d’Ivoire est constitué, à la date de notre stage, de


81 entreprises dont 39 entreprises publiques. Sa constitution a beaucoup évolué selon
la conjoncture économique du pays. Ces entreprises sont classifiées par leurs secteurs
d’activité, par leurs segments, ainsi que par la participation financière de l’État en leur
sein.

v Participation financière de l’État

Selon la participation financière de l’État dans le capital des différentes sociétés du por-
tefeuille, l’on distingue les sociétés d’État (SODE), les sociétés à participation financière
publique majoritaire (SPFPMA), les sociétés à participation financière publique avec mi-

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 25 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

norité de blocage (SPFPMIB) et les sociétés à participation financière publique minori-


taire (SPFPMI). L’État détient dans ces sociétés, respectivement 100% du capital, plus
de 50% du capital, entre 33% et 50% du capital, moins de 33% du capital. Les entreprises
publiques étants celles où l’État possède la majorité du capital sont donc les SODE et
les SPFPMA. Elles représentent 49% des sociétés du portefeuille pour un effectif de 39
entreprises (Cf. Tableau 2.1).

Tableau 2.1 Répartition des sociétés du portefeuille de l’État selon la participation financière
de l’État en 2019

Type de société ¸ Effectif Proportion (%)


SODE 27 35
SPFPMA 12 14
SPFPMI 35 43
SPFPMIB 7 9
Total 81 100

Source : DGPE, nos calculs sous Excel

v Panorama des activités

Les entreprises du portefeuille exercent dans différents secteurs d’activités. Cette intro-
duction (de l’État) dans les différents secteurs d’activités témoigne de la volonté de l’État
de s’intégrer dans la vie économique, et d’impulser le développement. Notamment, les
entreprises interviennent dans les trois grands secteurs d’activités (Cf. tableau 2.2).

Tableau 2.2 Répartition des sociétés du portefeuille selon les 3 grands secteurs d’activité :
Entreprises publiques et non publiques

Secteur Total
PRIMAIRE et SECONDAIRE 36
TERTIAIRE 45
Total 81

Source : DGPE, nos calculs sous Excel

La classification des entreprises par secteurs d’activités à la DGPE se fait différemment de


la classification normale. Ainsi, la Direction classe les entreprises en deux grands groupes,
les secteurs primaire et secondaire et le secteur tertiaire.

Pour le cas spécifique des entreprises publiques, la considération des activités de celles-
ci permet de noter une diversité de domaines dans lesquels l’État porte une attention
particulière. Cette diversité se situe dans le cadre des services puisque 77% des entreprises
publiques exercent dans le secteur tertiaire. Le tableau 2.3, nous donne leur répartition

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 26 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

par secteur d’activité 3 .

Tableau 2.3 Répartition des sociétés publiques selon le secteur d’activité

Secteur d’activité Effectif


AGRICULTURE ET AGRO-INDUSTRIE 3
BÂTIMENTS ET INFRASTRUCTURES 5
EAU ET ASSAINISSEMENT 2
ÉLECTRICITÉ 1
FINANCE 4
HYDROCARBURES 1
MÉDIA 3
MINES 2
AUTRES SERVICES 6
TECHNOLOGIE, TELECOM ET POSTE 4
TRANSPORT 8
Total 39

Source : DGPE, nos calculs sous Excel

Le secteur AUTRES SERVICES concerne les entreprises telles que BNETD, INS-SODE,
LONACI-SEM, etc, dont la nature des services ne peuvent se retrouver dans les autres
secteurs d’activité.

La DGPE, a fait une catégorisation des entreprises à cet effet, en se basant sur le rôle de
celles-ci, dans l’atteinte des objectifs de développement. Le terme utilisé pour partitionner
les entreprises est celui de segment. L’on note 5 segments afin de caractériser les activités
des entreprises du portefeuille. Ces 5 segments sont :

â Champions nationaux : Les entreprises de ce segment ont pour objectif principal


de développer ou aider à développer des secteurs stratégiques, en cohérence avec le Plan
National de Développement (PND) ;
â Gestion patrimoniale : Les entreprises de ce segment font l’objet d’une gestion pa-
trimoniale afin de générer des dividendes et maximiser la valorisation de l’investissement
de l’État actionnaire ;
â Opérateurs publics de service public : Les entreprises de ce segment exercent une
activité de service public avec un contrôle direct de l’État ;
â Opportunité de Délégation de Service Public : Les entreprises de ce segment
exercent des activités pouvant constituer des opportunités de délégations de service pu-
blic ;
3. La DGPE préfère la notion de sous-sous-secteur pour parler de ce qui est considéré ici comme secteur
d’activités

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 27 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

â Structures non commerciales : Les entreprises de ce segment exercent un rôle de


facilitateur et/ou d’exécutant de la politique publique.

De ces segments, l’on peut définir les entreprises commerciales et les entreprises non com-
merciales. La qualification de non commerciale implique que l’entreprise n’a pas vocation
à faire du profit, et que l’analyse de sa performance financière ne devrait donc pas être
considérée au même titre que les entreprises commerciales.
À cet effet, il y a à ce jour 25 entreprises commerciales et 14 non commerciales
parmi les entreprises publiques du portefeuille.

Suite à l’aperçu sur la constitution du portefeuille de l’État, nous nous pencherons sur la
performance des entreprises publiques commerciales.

2.2.3.2 Performance des entreprises publiques

Dans cette section, nous analyserons l’évolution financière des entreprises publiques com-
merciales. Nous retenons la période 2010-2018 afin d’apprécier cette évolution. Cependant,
il est important de signifier que cette période ne constitue en aucun cas notre période
d’étude.

v Évolution du chiffre d’affaires

Le graphique suivant nous montre l’évolution du chiffre d’affaires des entreprises publiques
de 2010 à 2018.

Graphique 2.1 Évolution du chiffre d’affaires des entreprises publiques de 2010 à 2018

Source : DGPE, nos calculs sous Excel

Le chiffre d’affaire a une tendance croissante sur la période concernée. Cependant on peut
remarquer une baisse entre 2010 et 2011 due en grande partie à la crise post-électorale
d’alors. La reprise qui s’en suit entre 2011 et 2015 justifie les efforts consentis par le
gouvernement visant à la reprise de l’activité économique et à l’atteinte d’une croissance
forte et soutenue.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 28 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Une baisse du chiffre d’affaires global est à noter au titre de l’exercice 2016. Cette légère
baisse a été occasionnée par un repli des activités commerciales de certaines entreprises
importantes, notamment la Société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire
(PETROCI HOLDING), dont le chiffre d’affaires a chuté de 26,63 milliards FCFA en
2016. Cette société, a été impactée négativement par la diminution de la production et
du cours du baril de pétrole brut de 7,8% sur le marché international.
Enfin, l’accentuation de la tendance haussière du chiffre d’affaires à partir de 2016 peut se
justifier par la mise en place en 2016 de la DGPE avec une nouvelle stratégie de gestion
du portefeuille, surtout concernant l’amélioration des pratiques de gouvernance au sein
des entreprises publiques.

Aussi, nous présentons le graphique suivant traduisant la variation du chiffres d’affaire


sur la période concernée.

Graphique 2.2 Taux de variation du Chiffre d’affaires année par année des entreprises
publiques de 2010 à 2018

Source : DGPE, nos calculs sous Excel

Le graphique 2.2 nous signifie une baisse relative du chiffre d’affaire sur la période 2010-
2011 (période de crise post-électorale) suivie d’une importante variation positive (2011-
2012) puis d’une tendance négative sur la période 2012-2016 traduisant le ralentissement
de la croissance du chiffre d’affaires global, avant une reprise de tendance positive de 2016
à 2018 marquant une accélération de la croissance du chiffre d’affaires des entreprises
publiques.

Aussi une répartition de la variation relative du chiffre d’affaire par niveau de partici-
pation (voir Graphique 2.3) nous permet de remarquer une baisse plus considérable du
taux de variation du chiffre d’affaires chez les SPFPMA que chez les SODE sur la période
2013-2018. Cependant, les SODE comme les SPFPMA enregistrent une hausse à partir
de 2016.
La baisse du taux de variation du chiffre d’affaires chez les SPFPMA constatée en 2018

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 29 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

peut s’expliquer par la baisse du chiffre d’affaires de sociétés telles que SICOGI d’un mon-
tant de 2,8 milliards FCFA, ce qui, malgré la hausse de l’activité des autres SPFPMA,
n’a pas permis une hausse de la variation du chiffre d’affaires au moins équivalente à celle
de la période 2016-2017.

Graphique 2.3 Taux de variation du chiffre d’affaires année par année des entreprises
publiques par niveau de participation de 2010 à 2018

Source : DGPE, nos calculs sous Excel

v Évolution du résultat net

Ici on évalue le résultat net qui s’obtient après soustraction dans le bilan des charges
liées au fonctionnement de l’entreprise. Cela nous permet d’apprécier indirectement la
capacité pour les entreprises publiques à réduire leurs coûts de production, les rendant
plus efficientes.

Graphique 2.4 Évolution du résultat net des entreprises publiques de 2010 à 2018

Source : DGPE, nos calculs sous Excel

On peut décomposer le graphique en 3 parties : La première partie (2010-2012) présente

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 30 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

un résultat net en constante hausse. Ce qui signifie que les entreprises en général voyaient
leurs coûts de production augmenter moins vite que leurs productions et donc étaient
de plus en plus efficientes. La deuxième partie (2012-2015) suggère que les entreprises
publiques supportaient des coûts de plus en plus importants relativement à leurs pro-
ductions jusqu’à devenir incapables de générer des ressources supérieures à leurs emplois
(2014-2015). Enfin la dernière partie (2015-2018) enregistre une reprise du résultat net,
démontrant un gain considérable en efficience depuis 2016.

Une analyse plus poussée du résultat net consiste à regarder l’évolution du nombre d’en-
treprises ayant un résultat net négatif par année et par type de participation. Le graphique
2.5 nous en donne l’illustration :

Graphique 2.5 Évolution annuelle du nombre d’entreprises ayant un résultat net négatif

Source : DGPE, nos calculs sous Excel

On peut remarquer que le nombre total d’entreprises publiques ayant un résultat net
négatif est décroissant sur la période 2010-2013 ainsi que sur la période 2015-2018 (glo-
balement ainsi que pour les SODE, les SPFPMA n’enregistrant une nouvelle baisse qu’à
partir de 2017), après une évolution croissante de 2013 à 2015.
.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 31 -


Deuxième partie

Cadre méthodologique et empirique

32
CHAPITRE 3

MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE

e but de ce chapitre est de présenter la démarche méthodologique adoptée dans le


L cadre de cette étude. Il s’agira tout d’abord de préciser la source des données, puis,
d’expliquer notre approche méthodologique.

3.1 Source des données et présentation de la


méthodologie
3.1.1 Source des données
Les données à notre disposition sont issues de la base de données financières et admi-
nistratives de la DGPE. Les données financières sont disponibles de 2010 à 2018, et les
données administratives, spécifiquement celles des Comités d’Audit et de Gestion des
Risques, à partir de 2014.
Ainsi, notre période d’étude s’étend de 2015 à 2018.

Les entreprises considérées dans notre étude sont les entreprises à caractère commercial,
celles-ci exerçant des activités marchandes, et ayant donc pour but de réaliser du profit.
Aussi, est-il judicieux de préciser que vu l’absence d’informations pour certaines entre-
prises nouvellement entrées en activité, il a été effectué le retrait de celles-ci de notre base
d’étude. Nous travaillerons donc sur 22 entreprises commerciales.

33
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

3.1.2 Présentation et justification des variables retenues pour


l’étude
3.1.2.1 Mesure de la performance financière

La performance, sous ses différentes mesures, est la variable endogène sur laquelle agissent
les autres variables dans nos estimations. Notre objectif est d’étudier les effets des variables
explicatives sur la performance.

Dans cette section, nous avons choisi comme variable le ROE. Nous avons choisi cette
variable car elle fait partie, dans la littérature, des indicateurs les plus utilisés pour capter
la performance financière. De plus le ROE, capte la performance financière sous un volet
de « rentabilité actionnariale », volet que nous jugeons plus opportun dans l’étude de
l’impact de la gouvernance sur la-dite performance.
Aussi les données en notre disposition ont été prises en compte dans ce choix. Ci-dessous
la présentation ainsi que la méthode de calcul du ROE.

m Le Return On Equity (ROE)

Le return on equity (ROE) est un terme comptable mesurant la rentabilité des capitaux
propres que les actionnaires d’une entreprise mettent à sa disposition. La rentabilité est,
elle même, une notion qui désigne la capacité à produire un bénéfice. Sa formule est :
Résultat net
ROE =
Capitaux propres

3.1.2.2 Mesure de la gouvernance des entreprises publiques

Les variables mesurant la gouvernance sont légion dans la littérature et divisées en de


multiples catégories. Les catégories de variable les plus utilisées dans la littérature sont
les suivantes :

— Le conseil d’administration : Il s’agit d’un ensemble de variables comportant la


composition et le fonctionnement du conseil d’administration.
— La structure de la propriété : La structure de propriété est un instrument de
contrôle efficace d’autant plus qu’elle permet l’alignement des intérêts des dirigeants
sur ceux des actionnaires. Dans la logique de la théorie de l’agence, une certaine
concentration du capital et la nature des actionnaires, c’est-à-dire la géographie du
capital, y compris la participation des dirigeants, sont des mécanismes de gouvernance
qui seraient en mesure de produire cette convergence d’intérêts.
— La protection des minoritaires : Il s’agit ici d’évaluer la prise en compte des action-
naires ayant moins de 5% des parts dans les prises de décision concernant l’entreprise
— La transparence des informations : La qualité des informations publiées par l’en-
treprise et, plus encore, la transparence quant aux décisions prises sont des outils

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 34 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

essentiels de gouvernance puisqu’elles permettent de réduire l’asymétrie d’informa-


tion entre les parties prenantes.

Les variables retenues pour notre analyse concernent les catégories du conseil d’ad-
ministration, ainsi que de la structure de la propriété.

La catégorie de la transparence des informations n’ayant pas été abordée dans notre étude
justifie son absence par le peu d’informations disponibles, pour la plupart des entreprises,
concernant les variables proposées dans la littérature pour en capter les valeurs.

Aussi, nous aurions pu mesurer le niveau de protection des minoritaires au sein des entre-
prises publiques. En effet, l’Acte Uniforme de l’OHADA en ses articles 149 et 150 impose
la mise en place de conventions unanimes au sein des entreprises des pays signataires.
Conventions unanimes stipulant que les prises de décisions devant se faire à l’unanimité,
garantissant ainsi la prise en compte de l’avis des minoritaires et donc leur protection.
Cependant, ces articles ne sont pas encore entrés en vigueur pour les entreprises publiques.
De plus, en raison de la spécificité du portefeuille de l’État, dans lequel celui-ci détient
majoritairement des parts, et au vu de la composition des conseils d’administration, la
catégorie de la protection des minoritaires n’a pu être retenue lors de l’analyse économé-
trique.

Les variables retenues sont toutes quantitatives. Ce sont les suivantes :

m La taille du C.A (TAILLECA)

La taille du conseil d’administration est mesurée par le nombre d’administrateurs qui com-
posent le conseil d’administration. Cette variable peut être mesurée par le log (le nombre
d’administrateurs qui composent le conseil d’administration). Elle mesure le contrôle
exercé par les membres du conseil sur le dirigeant. La formule retenue pour mesurer
la taille du C.A est la suivante :

T AILLECA = log(N ombre de membres du C.A)

m Le nombre de réunions de C.A (NOMBRECA)

Afin de suivre les orientations stratégiques de l’entreprise, des réunions de conseil d’ad-
ministration sont organisées. Ces réunions, constituant le signe d’un suivi de l’entreprise,
seront utilisées comme indicateur de mesure de l’activité des conseils d’administration.

m Le taux de présence aux réunions de C.A (TAUXCA)

Le taux de présence aux réunions de C.A permet de suivre l’implication des adminis-
trateurs dans la définition des orientations. Un taux élevé témoigne d’une implication
remarquable dans le suivi. Le taux de présence aux réunions de C.A se détermine en rap-

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 35 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

portant le nombre de personnes présentes aux réunions de C.A à celui de celles devant
y participer. Cette variable sera utilisée elle aussi comme une mesure de l’activité des
conseils.
N ombre de membres présents aux réunions
T AU XCA =
N ombre de membres du C.A
m Le nombre de réunions de CAGR (NOMBRECAGR)

Les réunions de Comité d’Audit et de Gestion des Risques (CAGR) sont nécessaires afin de
suivre les documents financiers de l’entreprise et permettent au conseil d’Administration
de mieux définir des orientations stratégiques pour l’entreprise. Cette variable sera utilisée
pour mesurer l’activité des CAGR.

m Le taux de présence aux réunions de CAGR (TAUXCAGR)

Le taux de présence aux réunions de CAGR, de manière analogue au taux de présence


aux réunions de C.A, permet de suivre l’implication des auditeurs dans la surveillance
des résultats financiers de l’entreprise. Ce taux de présence se détermine en rapportant le
nombre de personnes présentes aux réunions de CAGR à celui de celles devant y participer.
Cette variable sera elle aussi utilisée comme indicateur de l’activité des CAGR.
N ombre de membres présents aux réunions
T AU XCAGR =
N ombre de membres du CAGR
m Le taux d’administrateurs représentant l’État (ADMETAT)

La variable relative à la représentation de l’État actionnaire au conseil d’administration


est une variable utilisée rarement dans les études empiriques dans la mesure où la plupart
des études empiriques s’intéressent aux entreprises du secteur privé. Pour notre part,
nous ne pouvons faire fi de cette variable vu que notre étude porte sur les entreprises où
l’État a au moins la moitié des parts. À l’instar des autres types d’administrateurs, ces
administrateurs peuvent à notre sens contribuer à l’amélioration de la performance des
entreprises qu’ils administrent.

La présence d’administrateurs de l’État est mesurée par le rapport entre le nombre d’ad-
ministrateurs représentant l’État dans la société et le nombre d’administrateurs total.

m Le taux d’administrateurs minoritaires 1 (ADMINO)

La présence d’administrateurs minoritaires est mesurée par le rapport entre le nombre


d’administrateurs non représentants de l’État dans la société mais représentant les ac-
tionnaires qui détiennent un pourcentage inférieur à 20% du capital et le nombre d’admi-
nistrateurs total.
1. Il est à préciser qu’il n’existe aucune confusion avec la catégorie "Protection des minoritaires". En effet,
la catégorie "Protection des minoritaires" concernant les actionnaires ayant au plus 5% des parts du capital, la
variable ADMINO concernant ceux d’au plus 20%

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 36 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Ce ratio mesure le degré de dispersion de l’actionnariat. C’est aussi un moyen de mesurer


la prise en compte des minoritaires dans les prises de décision pour l’entreprise.

m La présence d’administrateurs indépendants (ADMIND)

Un administrateur est indépendant lorsqu’il n’entretient aucune relation de quelque nature


que ce soit avec la société, son groupe ou sa direction, qui puisse compromettre l’exercice
de sa liberté de jugement.

La présence d’administrateurs indépendants est une variable binaire qui prend la valeur
1 si le conseil comporte un administrateur indépendant et 0 sinon. Un administrateur
indépendant étant toute personne absolument dénuée de tout lien d’intérêt direct ou
indirect avec la société ou les sociétés de son groupe.

Dans la perspective de la théorie de l’agence, pour accomplir efficacement son rôle dis-
ciplinaire, le conseil doit être composé surtout par des membres externes, c’est-à-dire
indépendants de l’équipe dirigeante (FAMA & al. (1983) ; JENSEN (1993)).
En effet, les administrateurs externes et indépendants sont incités à engager une sur-
veillance du dirigeant pour éviter des poursuites judiciaires de la part des actionnaires
(FAMA & al. (1983)) et protéger leur capital humain. De même, le conseil d’adminis-
tration peut bénéficier des points de vue enrichissants des administrateurs externes qui
abordent avec objectivité les propositions des dirigeants.

3.1.2.3 Les variables de contrôle

Les variables de contrôle sont les variables susceptibles d’avoir un effet significatif sur la
performance. Nous retenons : le type de société et le niveau de l’endettement.

m Le type d’entreprise (TYPE)

Nous avons choisi comme variable de contrôle le type de société en fonction des parts de
l’État-actionnaire. Nous avons divisé les entreprises de notre échantillon en deux parties
selon l’actionnariat de ces sociétés. Pour ce faire nous avons utilisé une variable dichoto-
mique codée 1 pour les sociétés à participation financière publique majoritaire (SPFPMA)
et 0 pour les sociétés d’État. Le but pour nous est de mettre en évidence l’hétérogénéité
au niveau des entreprises.

m La dette de l’entreprise (RENDETB)

Le niveau d’endettement de la firme exprime la charge de l’endettement supportée par


l’entreprise et qui peut avoir un effet sur la discipline des dirigeants (ANDRES & al.
(2005) ; PETER & al. (2005)). Pour tenir compte de cet effet de la dette sur la perfor-
mance, nous utilisons le rapport entre la valeur comptable de la dette et l’actif total.
Cette mesure a été utilisée par la plupart des auteurs qui intègrent la dette de l’entreprise

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 37 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

comme variable dans leurs modèles (ANDRÉ & al. (2004), ANDRES & al. (2005)). Ainsi,
nous avons :
valeur comptable de la dette
REN DET B =
T otal actif

Finalement le tableau ci-dessous montre la répartition de nos variables par catégorie avec
entre parenthèses, les signes attendus pour la régression.

Tableau 3.1 Répartition des variables d’intérêt

Catégories Variables
Variable d’intérêt ROE
TAILLECA (-)
NOMBRECA (+)
Conseil d’administration TAUXCA (+)
NOMBRECAGR (+)
TAUXCAGR (+)
ADMETAT (-)
ADMINO (+)
Structure de la propriété
ADMIND (+)
TYPE (+)
Variables de contrôle
RENDETB

Source : Nos calculs

3.1.3 Présentation de la méthodologie de travail


Pour atteindre nos objectifs et vérifier nos hypothèses, nous allons faire une régression
de données de panel pour juger du lien entre le niveau de gouvernance et la performance
financière des entreprises publiques ivoiriennes.

Le choix du panel s’impose à nous pour deux raisons essentielles.


Tout d’abord, nous souhaitons analyser une relation d’impact sur un ensemble d’entre-
prises caractérisées par les mêmes variables. Les modèles en panel nous permettent ce
genre d’analyse en nous aidant à modéliser les spécificités individuelles des individus.
En outre, le panel permet de rallonger une série de données en ajoutant à sa dimension
temporelle, une dimension transversale. Les modèles ainsi estimés offrent plus d’efficacité.

Le choix de la méthode statistique a été celui de la plupart des études consacrées à


l’explication des effets de la gouvernance sur la performance des entreprises (AOUAH
(2018), KOLSI (2011), OMRI (2003), TRIKI (2012a, 2012b)), c’est-à-dire, l’élaboration
d’une analyse de régression linéaire en données de panel.

Certes le choix de la méthode statistique a été celui de la plupart des auteurs qui ont mené

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 38 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

leurs investigations dans ce domaine, mais la méthode d’estimation du modèle empirique


peut varier d’un auteur à un autre en fonction du processus générateur des données. En
effet, les individus qui composent l’échantillon peuvent présenter ou non des spécificités
individuelles susceptibles d’induire des comportements différents pour ce qui concerne la
relation étudiée. La question du problème d’homogénéité des données et d’homogénéité
des comportements est importante car elle va déterminer le choix entre deux grandes
catégories de modèles. Dans le but de déterminer le modèle approprié pour nos données,
nous décrivons dans cette section, les différentes étapes à suivre pour y arriver.

Après avoir présenté toutes les variables de notre modèle ainsi que leurs mesures, nous
pouvons déduire notre modèle d’analyse qui exprime le lien entre gouvernance et per-
formance des entreprises publiques en Côte d’Ivoire. Afin d’appréhender l’impact de la
gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques mesurée par le ROE,
nous testons le modèle de régression ci-dessous en intégrant les variables de contrôle (type
d’entreprise et ratio d’endettement) afin de contrôler leurs effets sur les variables dépen-
dantes :

ROEit = α0i +α1i T AILLECAit +α2i N OM BRECAit +α3i T AU XCAit +α4i N OM BRECAGRit +
α5i T AU XCAGRit + α6i ADM ET ATit + α7i ADM IN Oit + α8i ADM IN Dit + α9i T Y P Eit +
α10i REN DET Bit + it

Où i = 1. . . 22 désigne les entreprises. Et t = 2015...2018 désigne la période


Ainsi pour chaque entreprise i et chaque période t, on a :
ROEit : le Return On Equity,
T AILLECAit : la taille du conseil d’administration,
N OM BRECAit : le nombre de réunions du conseil d’administration,
T AU XCAit : le taux de participation aux réunions du conseil d’administration,
N OM BRECAGRit : le nombre de réunions du comité d’audit et de gestion des risques,
T AU XCAGRit : le taux de participation aux réunions du comité d’audit et de gestion
des risques,
ADM ET ATit : le taux des administrateurs représentant l’État,
ADM IN Oit : le taux d’administrateurs représentant les actionnaires minoritaires,
ADM IN Dit : la présence d’administrateurs indépendants,
T Y P Eit : le type d’entreprise par niveau de participation de l’État,
REN DET Bit : le niveau d’endettement,
α0i : la constante pour l’entreprise i,
αi = (α1i , α2i , . . . , α10i ) est le vecteur des coefficients des 10 variables exogènes.
it représente le terme d’erreur ;
— C’est une perturbation aléatoire et centrée, E(it ) = 0, quel que soit i et t ;
— Les variables explicatives sont indépendantes de it ;
— Les variables explicatives sont non colinéaires.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 39 -


CHAPITRE 4

RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS DE L’ÉTUDE

e but de ce chapitre est de présenter les résultats obtenus après modélisation. Aussi
L des discussions sur l’interprétation des résultats s’en suivront.

4.1 Analyse descriptive


Tableau 4.1 Statistique descriptive des variables continues

Variable Obs Moyenne Écart-type Min Max


ROE 88 0,1866239 0,4115441 -1,450845 1,210659
TAILLECA 88 0,9412092 0,0883988 0,7781513 1,079181
NOMBRECA 88 5,772727 1,867614 0 9
TAUXCA 88 0,8382973 0,1852521 0 1
NOMBRECAGR 88 2,784091 2,047981 0 8
TAUXCAGR 88 0,7866439 0,3375256 0 1
ADMETAT 88 0,8443674 0,1952256 0,363636 1
ADMINO 88 0,0843435 0,170352 0 0,636364
RENDETB 88 0,2081634 0,2617197 0 1,169939

Source : DGPE, nos calculs sous STATA 15

Les résultats présents dans le tableau 4.1 nous indiquent que les entreprises publiques
ivoiriennes ont un rendement de l’actif très variable à en juger de l’écart-type et des valeurs
maximales et minimales (1,21 et -1,45 respectivement). Certaines entreprises ont même

40
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

parfois un rendement négatif (-1,45). Cela témoigne ainsi de l’incapacité pour certaines
entreprises à tirer profit des capitaux propres mis à leur disposition. Enfin la moyenne de
0,19 indique que les entreprises en moyenne arrivent à générer des bénéfices à partir des
capitaux propres, cette valeur étant positive. Cependant cette moyenne doit être appré-
ciée avec précaution compte tenu des contre-performances des entreprises de rendement
négatif.

La taille du C.A étant exprimée ici en logarithme du nombre d’administrateurs y siégeant,


la valeur moyenne en log est de 0,94 (soit 8,7 membres par conseil). La taille du conseil
d’administration varie, d’un nombre aussi réduit que 0,77 soit six (6) personnes à une
équipe de 1,08 soit douze (12) avec une variabilité de 0,088 soit 1,22 personnes. Certains
auteurs, en l’occurrence (JENSEN (1993)), affirment que la taille optimale du conseil
d’administration varie de sept à huit administrateurs. Dans notre cas, la moyenne des
administrateurs siégeant au conseil d’administration est de 8,7 soit 9 personnes. Ce qui
est aussi conforme aux recommandations de LORSCH & al. (1989). Ces derniers estiment
que la taille optimale du conseil est entre 8 et 12 personnes.

Le nombre de réunions de conseil d’administration et de comité d’audit et de gestions


des risques sont en moyenne de 5,77 et 2,78 respectivement avec des taux de participation
en moyenne supérieurs à 50%. Cela démontre une implication importante des entreprises
publiques dans l’aspect gouvernance de leur gestion. Néanmoins les valeurs minimales
nulles indiquent qu’il existe des années où aucune réunion n’a eu lieu, ce qui pourrait
s’avérer dommageable.

Au niveau de la représentation de l’État dans les conseils, on constate que les entreprises
soumises à notre étude sont des structures dont l’administration est assurée par un grand
nombre d’administrateurs représentant l’État. Cela peut se justifier par le fait qu’il s’agit
d’entreprises publiques. La moyenne de ces administrateurs est de 84,43% dans notre
échantillon de données.
Aussi, constate-t-on que certaines sociétés sont entièrement administrées par des admi-
nistrateurs représentant l’État, c’est le cas des SODE.

Concernant les administrateurs internes non représentants de l’État actionnaire, ceux


représentant les actionnaires ayant moins de 20% des parts sont faiblement représentés,
la moyenne étant de 8,43% avec une forte disparité (17,03%). Ces proportions peuvent se
justifier par la structure du capital des entreprises de notre échantillon, les administra-
teurs représentant les actionnaires étant nommés au prorata des parts détenues par ces
derniers. C’est ce que stipule l’article 10 de la loi N◦ 97-520 du 4 septembre 1997 rela-
tive aux sociétés à participation financière publique en ces termes : « Dans les sociétés à
participation financière publique majoritaire, les actionnaires privés disposent au Conseil
d’administration, au moins d’un siège si l’ensemble des participations financières privées
est égal ou supérieur à 15% du capital social. Ils peuvent renoncer, en assemblée générale,

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 41 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

à l’exercice de ce droit.».
Ainsi les actionnaires ayant moins de 15% des parts ont la possibilité de se réunir afin
d’obtenir une place représentative dans le conseil d’administration.

Enfin, la faible valeur de la moyenne de la dette (20,81%) montre le bon niveau d’endet-
tement des entreprises publiques sur la période 2015-2018.

Concernant la présence d’administrateurs indépendants dans le conseil d’administration,


les résultats de le graphique 4.6 nous indiquent que l’indépendance des membres des
conseils d’administration n’est pas respectée dans les entreprises sujettes à notre étude. En
effet, 68,18% des entreprises de notre échantillon n’ont pas d’administrateurs indépendants
dans leurs conseils, la mesure concernant les administrateurs indépendants n’étant pas
appliquée à toutes les entreprises publiques.

Graphique 4.6 Présence d’administrateurs indépendants dans les conseils d’administration

Source : DGPE, nos calculs sous STATA 15

Aussi, le graphique 4.7 suivant, nous présente la répartition des entreprises publiques par
type de participation :

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 42 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Graphique 4.7 Répartition des entreprises publiques par type de participation

Source : DGPE, nos calculs sous STATA 15

L’on remarque que les entreprises publiques détenues à 100% par l’État-actionnaire sont
en plus grande proportion (72,73%, contre 27,27% pour les SPFPMA).

4 Vérification de la multicolinéarité

Dans le tableau suivant, nous analysons la matrice de corrélation dans le but de pouvoir
non seulement détecter une quelconque multicolinéarité entre les variables explicatives qui
rentrerons dans le modèle empirique mais aussi de visualiser le sens de la relation entre
ces variables explicatives et la variable dépendante de notre étude.

La colinéarité est présente dans une étude de régression lorsque les valeurs observées
de deux variables explicatives ou plus sont liées entre elles selon une liaison linéaire.
Cette colinéarité peut entraîner entre autres une augmentation de la variance estimée de
certains coefficients lorsque la colinéarité entre les variables explicatives augmente ; une
instabilité des estimations des coefficients des moindres carrés : des faibles fluctuations
concernant les données entraînent des fortes variations des valeurs estimées des coefficients
(BOURBONNAIS 1 .).

L’analyse des corrélations est une étape importante dans le processus de modélisation
dans la mesure où d’une part, elle permet d’évaluer la pertinence d’une relation linéaire
entre les variables, et d’autre part, de détecter l’existence d’une multicolinéarité entre les
variables explicatives. La régression linéaire exige l’absence d’un problème de multicoli-
néarité entre les variables indépendantes introduites dans un même modèle.

Nous présentons les cœfficients de corrélations de Pearson entre les variables indépen-
dantes de notre étude.

1. BOURBONNAIS R.(2015), Cours et exercices corrigés, 9e édition, DUNOD, Paris

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 43 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Figure 4.8 Matrice des cœfficients de corrélation de Pearson

Source : DGPE, Nos calculs sous STATA 15

Nous notons à partir des résultats du tableau que les coefficients de corrélation dont
les valeurs varient de −0, 7665 à 0, 8131 sont significatifs au seuil de 5% (cf. aux valeurs
affectées d’une étoile).

Le taux d’administrateurs représentants de l’État (ADMETAT) est négativement cor-


rélé avec la taille du conseil d’administration (TAILLECA) (-0,3413) ainsi qu’avec le taux
d’administrateurs internes représentants des actionnaires ayant moins de 20% (ADMINO)
(-0,7665) et les administrateurs indépendants (ADMIND) (-0,4084). De même, ADMINO
et ADMIND sont négativement corrélés (-0,1481).
Ce qui tend à signifier que pour une taille donnée de conseil d’administration, lorsque le
pourcentage d’ADMIND ou d’ADMETAT ou encore d’ADMINO augmente, le pourcen-
tage des deux autres types d’administrateurs diminue dans le conseil.

Par ailleurs, le nombre de réunions du conseil d’administration (NOMBRECA) est cor-


rélée positivement avec le nombre de réunions du comité d’audit (NOMBRECAGR)
(0,3717). Ce qui serait dû aux réunions que tiennent les comités d’audit en amont de
la tenue des réunions du C.A (3 jours avant selon leur fonctionnement, voir section 2.2.3).
Aussi a-t-on une corrélation positive entre le taux de participation aux réunions du C.A
(TAUXCA) et le nombre de réunions du C.A (NOMBRECA) (0,4397), et de même pour
les comités d’audit (0,5487), ce qui signifie que plus les conseils et les comités tiennent
des réunions, plus le taux de participation des administrateurs s’améliorent. D’un autre
côté, on constate une corrélation négative (-0,3040) du taux d’administrateurs internes
représentants des actionnaires ayant moins de 20% (ADMINO) avec le taux de participa-

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 44 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

tion aux réunions du C.A. Ce qui suggère que ces administrateurs ont tendance à ne pas
participer fréquemment aux réunions du Conseil.

De plus, nous remarquons que le type d’entreprise (TYPE) est corrélé significativement
avec 4 variables notamment :
— Le ROE : cette corrélation négative (-0,2517) tant à signifier que les sociétés d’État
sont plus enclines à avoir une performance plus élevée que les sociétés à participation
financière publique majoritaire ;
— Le taux de participation aux réunions du conseil (TAUXCA) : la négativité du signe
du cœfficient (-0,2777) suggère que les administrateurs membres des C.A sont moins
prompts à participer aux réunions dans le cas des SPFPMA que dans le cas des SODE ;
— Le taux d’administrateurs représentants de l’État (ADMETAT) : le cœfficient négatif
(-0,5723) tend à signifier que le taux de ces administrateurs à tendance à diminuer
quand on passe d’une SODE à une SPFPMA. Ce résultat nous semble logique dans la
mesure où la taille du conseil étant plus importante dans les C.A des SPFPMA, et le
taux d’administrateurs représentants de l’État ne variant que très peu (tableau 4.1),
l’ajout d’autres administrateurs dans le C.A fait diminuer le taux des ADMETAT ;
— Le taux d’administrateurs internes représentants des actionnaires ayant moins de 20%
(ADMINO) : le cœfficient élevé et positif n’est point étonnant dans la mesure où ce
type d’administrateurs ne se trouvent qu’au sein des SPFPMA dans notre échantillon
d’entreprises ;
Enfin, le tableau nous révèle une corrélation positive significative des variables TAILLECA
(0,5313) et NOMBRECAGR (0,2749) avec la variable ROE. Ce qui suggère un effet po-
sitif de l’activité des conseils d’administration et des comités d’audit et de gestion des
risques sur la performance financière , et semble donc valider nos première et deuxième
hypothèses. Néanmoins, les résultats empiriques de notre étude viendront confirmer ou
infirmer ce constat.

KENNEDY (1985) prévoit un r = ±0, 8 pour se prononcer sur un problème sérieux de


colinéarité entre les variables indépendantes incluses dans un modèle de régression. La
matrice de corrélation nous indique qu’il existe une corrélation entre ADMINO et TYPE
(0,8131) supérieure à 0,8. La variable ADMINO sera donc retirée des deux modèles dans
la suite de notre analyse.

4.2 Tests de spécification du modèle


Du fait que toutes les variables dépendantes sont continues, nous utilisons le modèle de
la régression linéaire multiple pour estimer notre modèle.

L’application de la régression linéaire est soumise à certaines conditions. En effet cette


méthode exige la normalité des erreurs, l’absence de problèmes d’autocorrélation et d’hé-

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 45 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

téroscédasticité des erreurs ainsi que l’absence de multicolinéarité entre les régresseurs.

Mais bien avant d’effectuer tous ces tests, il convient de spécifier le modèle à choisir
(structure du panel) pour analyser l’impact des mesures de gouvernance sur la performance
financière des entreprises publiques ivoiriennes. Afin de déterminer la structure du panel,
plusieurs tests peuvent êtres effectués notamment le Likelihood Ratio test (test de Fisher)
et la procédure séquentielle de tests proposée par Hsiao 2 .

Pour le cadre de notre étude, les tests de spécification de Fisher, de Breusch-


Pagan et de Hausman seront effectués afin de déterminer la structure du
panel.

4.2.1 Tests de spécification


ã Likelihood Ratio Test (Test de Fisher)

Les hypothèses du test sont les suivantes :

H0 : Absences d’effets fixes


H1 : Présence d’effets fixes

La statistique de Fisher calculée suit sous l’hypothèse H0 une loi de Fisher. À cet effet,
l’hypothèse de présence d’effets fixes ne sera pas rejetée lorsque la statistique calculée est
supérieure à la valeur critique lue sur la table de Fisher. Les résultats du test sont les
suivants.

F test that all ui = 0 : F(21, 61) = 9,14 Prob > F = 0,0000

La probabilité de la statistique de Fisher calculée est inférieure à 5% (P-value). Par


conséquent l’hypothèse H0 est rejetée, ainsi les effets individuels sont à inclure dans le
modèle. Il convient alors de déterminer la nature de ces effets.

ã Test de Breusch-Pagan

La statistique de Breusch-Pagan est obtenue après l’estimation du modèle à effets aléa-


toires. Elle permet de tester la significativité de ce modèle. Si la probabilité de la statis-
tique de Breusch-Pagan est inférieure au seuil fixé, les effets aléatoires seront globalement
significatifs. Le test est basé sur les hypothèses ci-après :

H0 : Absence d’effets aléatoires


H1 : Présence d’effets aléatoires

Les résultats des tests sont reportés en Annexe A.


2. HSIAO C. (1986), Analysis of Panel Data, Econometric society Monographs N◦ 11, Cambridge University
Press

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 46 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

La p-value est bien inférieure au seuil de 5%, ainsi les effets aléatoires sont significatifs
au seuil de 5%. On accepte l’hypothèse de présence d’effets aléatoires. Le test valide donc
la spécification d’une structure à erreurs composées. Ainsi, dans le cadre de notre panel,
l’estimateur des MCG est plus performant que celui des MCO.

ã Test de Hausman

Le test de Hausman permet de tester la présence d’une corrélation ou non entre les effets
spécifiques et les variables explicatives du modèle. Ce qui permet de choisir entre le modèle
à effets fixes et le modèle à effets aléatoires. Le test de Hausman repose sur les hypothèses
suivantes :

H0 : Il n’y a pas de différence systématique de coefficients


H1 : Il existe une différence entre les coefficients

Les résultats du test de Hausman post-estimation sont ainsi présentés en Annexe A. Pour
le modèle, la p-value est de 57,17%, l’hypothèse nulle est acceptée et donc le modèle à
effets aléatoires est celui qui est le plus approprié pour l’estimation de nos cœfficients
selon BOURBONNAIS.

Ainsi, nous allons estimer un panel à effets aléatoires.

4.2.2 Vérification d’absence de problèmes d’autocorrélation


On effectue à cet effet le test de Wooldridge. Ce test est fait pour vérifier si les résidus sont
autocorrélés ou pas. L’hypothèse nulle de ce test est que : il n’y a pas d’autocorrélation
des résidus. La p-value obtenue est inférieure à 5% et selon le même principe, on rejette
H0 . Il y a donc une autocorrélation des erreurs (Voir Annexe A).

4.2.3 Vérification de la normalité des erreurs


Nous avons effectué un test de normalité de Anderson-Darling sur les résidus de notre
modèle.
Le test de Anderson-Darling est utilisé pour vérifier si un échantillon de données provenait
d’une population ayant une distribution spécifique. Il s’agit d’une modification du test de
Kolmogorov-Smirnov (K-S) et donne plus de poids aux queues que le test K-S. Le test
de Anderson-Darling utilise la distribution spécifique pour calculer les valeurs critiques.
Cela présente l’avantage de permettre un test plus sensible.

L’hypothèse nulle stipule qu’il y a normalité des résidus. La p-value obtenue est supérieure
à 5%, il y a donc normalité des résidus (Voir Annexe A).

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Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

4.2.4 Vérification d’absence d’hétéroscédasticité


Afin de tester l’existence d’un éventuel problème d’hétéroscédasticité des erreurs, nous
avons utilisé le test d’homoscédasticité de White.

L’hypothèse nulle de ce test que les résidus sont homoscédastiques. On compare donc la
p-value du test à 5%. Si cette p-value est supérieure à 0,05 alors on accepte l’hypothèse
nulle. Ici la p-value pour le modèle est supérieure à 5% et l’hypothèse selon laquelle les
résidus sont homoscédastiques est confirmée. Il n’y a donc pas d’hétéroscédasticité des
résidus.(Annexe A).

4.3 Résultats du modèle et discussions


4.3.1 Résultats de l’étude
Le tableau suivant synthétise les résultats obtenus pour nos estimations.

Tableau 4.2 Résultats de l’estimation économétrique

ROE Coef. Std. Err. z P>|z|


TAILLECA 2,759121 0,3891171 7,09 0,000**
NOMBRECA -0,0025764 0,0211697 -0,12 0,903
TAUXCA 0,0071719 0,2081523 0,03 0,973
NOMBRECAGR 0,0467422 0,018804 2,49 0,013**
TAUXCAGR 0,069059 0,1154418 0,60 0,550
ADMETAT -0,17965 0,2926261 -0,61 0,539
ADMIND -0,2806786 0,1057856 -2,65 0,008**
TYPE -0,408913 0,1075629 -3,80 0,000**
RENDETB 0,3348894 0,1738804 1,93 0,054*
Cte -2,303077 0,5939454 -3,88 0,000**

Source : DGPE, nos calculs sous STATA 15


Note : ** : significativité au seuil de 5%, * : significativité au seuil de 10%

Le modèle est globalement significatif au seuil de 5% avec la probabilité associée à la


statistique de Wald très proche de zéro, ce qui traduit une bonne adéquation d’ensemble du
modèle. En d’autres termes les variables de gouvernance retenues expliquent effectivement
la performance financière des entreprises publiques ivoiriennes (Voir Annexe A).

Il s’agira pour nous par la suite de discuter des résultats obtenus, puis de les confronter
aux résultats d’auteurs ayant travaillé sur la même thématique. L’objectif étant de situer

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 48 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

les résultats de nos travaux au sein du débat existant sur la relation entre gouvernance et
performance d’entreprise.

Les résultats du tableau 4.3 indiquent que les variables concernant le conseil d’adminis-
tration ont un effet global positif sur la performance des entreprises publiques ivoiriennes.
Ce qui tend à confirmer notre deuxième hypothèse de recherche.

Mis à part le signe des variables TAILLECA, NOMBRECA, ADMETAT, ADMIND et


TYPE, les signes obtenus pour les autres variables sont conformes aux signes attendus.

On note une relation positive significative à 5% entre la taille du C.A (TAILLECA) et la


variable d’intérêt.
La taille du conseil a une relation statistiquement significative (5%) avec la performance
de l’entreprise.

Cependant, une telle relation de la taille du conseil avec notre variable d’intérêt peu nous
faire penser à la présence d’un effet de seuil. C’est ce que nous vérifierons dans la section
suivante.

4.3.2 Spécification du modèle à seuil


Hansen (2000) propose un test qui permet de chercher la variable de transition entre
les différents régimes d’une manière endogène. En effet, il n’est pas nécessaire de fixer
une variable à priori qui diviserait l’échantillon en plusieurs sous-groupes d‘entreprises.
Autrement dit, ce test identifie les variables pour lesquelles il existe un seuil. Cependant,
nous suspectons notre variable TAILLECA, et nous ferons un test de présence de seuil
sur celle-ci. Ce seuil diviserait l’échantillon en sous-groupes différents. Pour chaque sous-
groupe, il y aura un modèle spécifique quant à de la relation entre les variables. A travers le
calcul d’un multiplicateur de Lagrange, le test proposé par Hansen permet de déterminer
les variables possédant un seuil qui va diviser l’échantillon. L’hypothèse de l’existence
d’un seuil peut être formulée de la manière suivante :

Yi = θ10 xi + ei qi ≤ γ

Yi = θ20 xi + ei qi ≥ γ

Donc, il s’agit de tester l’hypothèse H0 : θ1 = θ2 où qi désigne la variable de transition


ou le seuil à partir duquel la nature du lien entre la variable dépendante et les variables
explicatives change. Nous avons utilisé ce test pour étudier l’existence d’un seuil dans
notre échantillon. Nous avons appliqué ce test sur la variable TAILLECA. Les résultats
montrent la présence d’un seuil qui divise notre échantillon en deux groupes différents.
Les résultats du test de présence de seuil sont consignés en annexes.
Le graphique 4.9 nous montre le niveau de seuil obtenu après estimation.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 49 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Graphique 4.9 Intervalle de confiance du seuil : TAILLECA

Source : DGPE, nos calculs sous STATA 15

Le graphique 4.9 nous montre que la variable TAILLECA sépare nos entreprises en deux
groupes ou régimes. Ceux dont la taille du conseil est inférieure ou égale à 1 en logarithme
c’est-à-dire 10 personnes (régime 1), et ceux dont la taille du conseil est supérieur à 10
personnes (régime 2).

Le tableau suivant nous montre les résultats de l’estimation par régime.

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 50 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Tableau 4.3 Résultats de l’estimation économétrique par régime

ROE Régime 1 (TAILLECA ≤ 1) Régime 2 (TAILLECA > 1)


TAILLECA 0,9955711** 24,43192**
(0,4802107) (8,145893)
NOMBRECA 0,0153402 -0,0309241
(0,0206338) (0.044695)
TAUXCA -0,093243 -0,3543871
(0,1825627) (0,6953087)
NOMBRECAGR 0,0261334 0,0566259
(0,0168803) (0,0497648)
TAUXCAGR -0,056169 1,988863**
(0,0983979) (0,4673955)
ADMETAT 0,2635686 2,067389**
(0,4309241) (0,667034)
ADMIND -0,1032496 0,6500112**
(0,1116871) (0,2853285)
TYPE -0,1207466 0,7014745*
(0,1154151) (0,3621196)
RENDETB 0,0748724 -0,4569112
(0,187213) (0,3130682)
Cte -1,079565* -28,16217**
(0,608671) (8,265396)

Source : DGPE, nos calculs sous STATA 15


Note : ** : significativité au seuil de 5%, * : significativité au seuil de 10%. Les valeurs entre
parenthèses représentent les écarts-type.

4.3.3 Discussion des résultats


Les résultats du tableau 4.3 nous montre deux régimes. Pour le régime 1 (TAILLECA ≤
1) on constate que seule la variable TAILLECA est significative.
Concernant le régime 2 (TAILLECA > 1), les variables TAILLECA, TAUXCAGR, AD-
METAT, ADMIND et TYPE sont significatives.

Dans la suite, nous discuterons des résultats par régime.

4.3.3.1 Discussions pour le régime 1

Dans ce régime, seul la variable TAILLECA est significative et au seuil de 5%.

Dans ce groupe d’entreprises seule la composition du conseil d’administration qui impacte

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 51 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

leurs performances. En effet, les conseils d’administration sont composés d’une diversité de
profils permettant une vue plus large et objective quant à la prise de décision concernant
la vie de l’entreprise. Ainsi dans notre cas, un nombre élévé de membres implique une plus
grande diversité de profils d’administrateurs, donc une plus grande objectivité et plus de
compétences quant aux prises de décision pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Et
cela se répercute de manière positive sur les finances de ladite entité.

Nos résultats concordent avec ceux de GODARD & al. (2004). En effet, ceux-ci prévoient
que plus le nombre d’administrateurs est important plus l’entreprise réalise de grande
performance, ainsi ils supposent l’existence d’une relation positive entre la taille du conseil
et la performance des entreprises.

Aussi nous notons la présence d’une constante négative et significative à 10%. Cela signifie
que la performance de ce groupe d’entreprises n’est pas totalement expliquée par les
variables de notre modèle.

Au final pour le régime 1, aucune de nos hypothèses de travail n’a été vérifiée.

4.3.3.2 Discussions pour le régime 2

On note une relation positive significative à 5% entre la taille du C.A (TAILLECA) et la


variable d’intérêt.
La taille du conseil a une relation statistiquement significative (5%) avec la performance de
l’entreprise. Aussi, une taille élevée ne génère pas de conflits d’intérêts entre ces membres.
Cela s’explique -le manque de conflits- par le fait que la majeure partie des administrateurs
siégeant aux conseils d’administration des entreprises publiques représentent des démem-
brements de l’État. À cet effet, ceux-ci ont à cœur la protection des intérêts de l’État-
actionnaire, ainsi ils ne pourront aller contre les décisions prises par l’État-actionnaire
(actionnaire majoritaire), ceci réduisant ainsi les conflits d’intérêts entre membres.
Aussi cette positivité de la relation peut-elle s’expliquer par le fait que plus la taille
du conseil est grande, plus les différentes qualifications des administrateurs permettent
d’améliorer la performance et d’exercer un contrôle efficace sur le dirigeant (KIEL & al.
(2003)).
Ce résultat est en désaccord avec les résultats obtenus par YERMACK(1996), DALTON
& al. (1998) et EINSENBERG & al. (1998) dans le cas d’entreprises américaines. Ce-
pendant, nos résultats concordent avec ceux de GODARD & al. (2004). En effet, ceux-ci
prévoient que plus le nombre d’administrateurs est important plus l’entreprise réalise de
grande performance, ainsi ils supposent l’existence d’une relation positive entre la taille
du conseil et la performance des entreprises.
Dans le même sens, ZAHRA & al. (1989) trouvent que les entreprises ayant un conseil
d’administration de grande taille réalisent de meilleures performances.

Cependant la non significativité du cœfficient, et de surcroît négatif, du taux de parti-

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 52 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

cipation aux réunions du C.A ne concordent pas avec les résultats de GODARD & al.
(2004) ainsi que ceux de AOUAH & al. (2018) qui trouvent que l’assiduité des membres
du C.A aux réunions ont un effet positif significatif sur la performance des entreprises
françaises dans le cas des deux études.

D’un autre côté, le modèle révèle une relation positive et significative à 5% entre le taux de
participation aux réunions de comités d’audit et de gestion des risques et la performance
financière des entreprises captée par le ROE.
Le comité d’audit a pour rôle de superviser le processus d’audit et de résoudre également
tout désaccord qui pourrait apparaître entre les auditeurs et la direction réduisant ainsi les
problèmes d’agence. Aussi, dans le cadre des entreprises publiques ivoiriennes, le comité
d’audit a pour rôle d’examiner les comptes et annexes des entreprises, le budget de celles-
ci ainsi que leurs méthodes comptables afin d’éclairer la prise de décision des membres
du Conseil. Ainsi, le rôle de ce comité revêt une importance capitale, et a donc un effet
positif significatif sur la performance des entreprises publiques.
De ce fait, la participations des administrateurs compétents aux réunions de ce comité
permet le déroulement effectif et efficace de la tâche qui leur est assignée, tout ceci rendant
les entreprises publiques plus performantes.
Ce résultat est cohérent à l’étude d’ANDERSON & al. (2004) qui ont prouvé dans le
contexte américain, que la participation aux réunions des comités d’audit et de gestion
des risques favorise un meilleur contrôle interne des prises de décisions du C.A, influençant
ainsi positivement et significativement la rentabilité des entreprises.
Cela nous permet de vérifier notre deuxième hypothèse de travail.

Par ailleurs la relation entre représentants de l’État et performance financière s’avère


être positive et significative dans le cadre de notre modèle. Les entreprises dans lesquelles
l’État détient donc des participations et nomme un pourcentage élevé d’administrateurs
en retirent de réels avantages. Ce signe positif pourrait s’expliquer par le fait que :
— Les entreprises publiques ayant leurs fonctionnement lié à divers domaines et secteurs,
la nomination des membres représentant l’État-actionnaire se fait en choisissant par
secteurs et/ou domaines, des personnes qualifiées ayant une parfaite connaissance de
leurs domaines de travail. Tout ceci permet aux entreprises d’améliorer leurs fonction-
nements et donc leurs performances.
— L’État étant actionnaire majoritaire dans toutes les entreprise sujettes à notre étude,
les décisions quant au fonctionnement de celles-ci s’alignent le plus souvent sur celles
prises par l’État. En outre à travers le PND 2016-2020 3 , le gouvernement entend uti-
liser les entreprises publiques comme l’un des leviers pour booster l’économie locale
à travers la mise en place de politique dans tous les secteurs de l’économie (Agricul-
ture, Mines, Pétrole, Transports, etc. . .). Le but étant que ces entreprises réalisent
de bonnes performances. Ainsi les prises de décision pour les entreprises sont faites
3. Voir Chapitre V du tome 2 du PND 2016-2020

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 53 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

dans ce sens, ce qui a pour conséquence d’améliorer la performance des entreprises, le


nombre important des membres représentant l’État garantissant la mise en œuvre et
le bon suivi des décisions prises.

Aussi est-il important de remarquer que le coefficient de la variable des administrateurs


indépendants est positif et significatif.
En effet, les administrateurs externes et indépendants sont incités à engager une sur-
veillance du dirigeant pour éviter des poursuites judiciaires de la part des actionnaires
et protéger leur capital humain. De même, le conseil d’administration peut bénéficier des
points de vue enrichissants des administrateurs externes qui abordent avec objectivité les
propositions des dirigeants. Cela est en accord avec les résultats trouvés par BLACK &
al. (2006) qui ont prouvé que la présence de membres indépendants au sein du conseil
d’administration améliore significativement la rentabilité des entreprises anglaises. Ces
résultats sont aussi en accord avec les résultats obtenus par OXELHEIM & al. (2003) qui
trouve que la présence d’administrateurs étrangers au sein du conseil d’administration
améliore la performance au sein d’entreprises norvégiennes et suédoises.
De plus, la plupart des codes et principes de bonne gouvernance, en l’occurrence les
principes de gouvernement de l’OCDE, suggère que « le régime de gouvernement d’entre-
prise devrait être complété par l’adoption d’une stratégie efficace visant et encourageant la
fourniture par des analystes, des entreprises d’investissement, des agences de notation et
autres d’analyses ou d’avis utiles pour éclairer les décisions des investisseurs, indépendam-
ment de tout conflit d’intérêts significatif susceptible de compromettre la sincérité de leurs
observations ou conseils. ». Tout ceci en vue de constituer un mécanisme de gouvernance
tendant à aborder de manière plus objective les décisions des actionnaires, leur donnant
une opinion plus désintéressée. Ce qui est le cas pour la grande majorité des entreprises
de ce régime.
Notre troisième hypothèse s’en retrouve ainsi vérifiée.

Nous avons introduit une variable muette (type de société) pour capter l’hétérogénéité
des sociétés. Il ressort globalement que, les sociétés à participation financière publique
majoritaire ont plus de chances d’avoir de meilleures performances financières que celles
d’État. Ainsi, moins l’État a des participations dans une société, plus elle semble être
performante. Ce qui tend à corroborer l’opinion public selon laquelle l’administration
publique serait prise en otage par les fonctionnaires de l’État.

Enfin, nous notons la présence d’une constante négative et statiquement significative au


seuil de 5%. La valeur de cette constante est élevée. Ceci montre que la performance
financière mesurée par le ROE ne dépend pas seulement des variables explicatives que
nous avons utilisées dans notre modèle, mais elle dépend aussi d’autres variables indé-
pendantes que nous n’avons pas pu prendre en compte. Il s’agit des autres variables de
gouvernance, notamment concernant les catégories de la protection des minoritaires et de

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 54 -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

la transparence des informations publiées, et d’autres variables concernant par exemple


la spécificité des conseils d’administration et des dirigeants 4 .

Au final, pour le deuxième groupe d’entreprises, les deuxième et troisième hypothèses


formulées en début de travail sont vérifiées.

4. Il s’agit notamment de caractéristiques tels que la durée de mandat du conseil, l’ancienneté des dirigeants
ainsi que leurs expériences dans d’autres entreprises. À cet effet, OMRI (2003) s’est penché sur le sujet

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 55 -


CONCLUSION, LIMITES ET RECOMMANDATIONS

Cette étude avait pour principal objectif d’évaluer l’impact des mesures de gouvernance
sur la performance financière des entreprises publiques ivoiriennes. Afin de bien étudier cet
impact, nous avons fait appel essentiellement à l’analyse bivariée en étudiant l’association
entre les variables endogènes et les variables explicatives, ainsi qu’à l’analyse multivariée
en effectuant une modélisation de panel à effets individuels aléatoires.

Les résultats obtenus montrent pour notre échantillon, que la relation entre gouvernance
et performance financière n’est pas linéaire.
En effet, l’effet de la gouvernance sur la performance est conditionnée par la taille du
conseil d’administration.
Un seuil relatif à la taille du conseil doit être franchi pour que la gouvernance puisse se
traduire par un effet positif sur la performance financière. Ce résultat montre bien l’im-
portance du nombre mais indirectement des compétences des administrateurs membres.
Ainsi, pour les entreprises ayant franchi ce seuil, en ce qui concerne l’impact des caracté-
ristiques du conseil d’administration sur la performance financière, nous constatons que
seulement la taille du conseil, ainsi que le taux de participation aux réunions du comité
d’audit ont un effet positif significatif sur la performance financière. Les administrateurs
représentant l’État et les indépendants ont aussi un effet positif significatif sur la vie fi-
nancière des entreprises. De plus, pour ces entreprises, les résultats issus de nos analyses
ont montré que le type d’entreprise par niveau de participation de l’État a un impact
significatif et positif sur la performance financière mesurée par le ROE.

Malgré les résultats obtenus conformes à certaines études empiriques, il est bon de ne pas
ignorer les limites afférentes.

L’une des insuffisances de ce travail serait sans aucun doute la courte période de l’étude.
Une plus grande période nous aurait permis une meilleure stabilité des cœfficients de

56
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

notre estimation par rapport aux observations utilisées. Néanmoins, nos travaux pour-
ront être reconduits au fil des années, afin d’améliorer la compréhension sur le lien entre
gouvernance d’entreprises publiques et performance financière dans le cadre ivoirien.

Une autre limite concerne la disponibilité des données. Bien que disposant de 25 en-
treprises publiques commerciales, l’indisponibilité des données financières pour certaines
entreprises, en l’occurrence les banques, nous a forcé à réduire notre échantillon.

Toutefois, ces limites ne portent, en aucun cas, sur la méthodologie ou la rigueur scien-
tifique de nos analyses, et nous sommes convaincus que les résultats obtenus pourraient
présager de la réalité du lien entre mesures de gouvernance et performance financière des
entreprises publiques ivoiriennes.

L’analyse de la relation entre gouvernance d’entreprise et performance financière, reste


d’actualité dans les débats et discussions tant académiques que politiques dans la me-
sure où des opportunités peuvent en être dégagées afin de mieux assurer la pérennité des
entreprises. Ainsi, les résultats empiriques présentés dans cette étude doivent être accom-
pagnés de quelques recommandations. Ces recommandations portent sur les conditions
d’une plus grande efficacité des mesures prises afin d’améliorer la gouvernance de ces
entreprises. Ainsi, nous exprimons les recommandations suivantes :

- En premier lieu, la DGPE devrait veiller à l’effectivité des réunions de conseils d’admi-
nistrations et de comités d’audit dans toutes les entreprises publiques, en mettant un point
d’honneur à garantir un taux de participation élévé (au moins 50%), cela afin d’assurer
une meilleure orientation et un meilleur suivi de ces entreprises.

- En second lieu, la mise en place des administrateurs indépendants doit être effective
dans toutes les entreprises publiques ivoiriennes afin d’assurer l’objectivité des décisions
arrêtées en conseil, mais aussi pour permettre aux décideurs de rester aussi proche que
possible de la réalité dans laquelle les entreprises évoluent.

- Aussi, l’État et les acteurs privés detenant des parts dans les entreprises du portefeuille
gagneraient à réguler encore plus la taille des entreprises pour qu’elle soit comprise en 10
et 12 personnes (ajouter des administrateurs indépendants aux entreprises qui n’en ont
pas pourrait être une alternative).

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - 57 -


Annexes

xiii
ANNEXES A

ANNEXES

Graphique A.10 Boîte à moustaches de la variable ROE

. Source : Nos calculs sous STATA 15

Tests de spécification
Test de Breusch-Pagan

Figure A.11 Résultats du test de Breusch-Pagan pour le modèle

. Source : Nos calculs sous STATA 15

xiv
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Test de Hausman

Figure A.12 Résultats du test de Hausman

. Source : Nos calculs sous STATA 15

Test d’autocorrelation

Figure A.13 Résultats du test de Wooldridge

. Source : Nos calculs sous STATA 15

Test d’absence d’hétéroscédasticité

Figure A.14 Résultats du test de White

. Source : Nos calculs sous STATA 15

Test de normalité des erreurs

Figure A.15 Résultats du test de Anderson-Darling

. Source : Nos calculs sous STATA 15

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - xv -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Significativité du modèle estimé

Figure A.16 Significativité du modèle

. Source : Nos calculs sous STATA 15

Test de présence d’effet de seuil

Figure A.17 Résultat du test de Hansen pour la variable TAILLECA

. Source : Nos calculs sous STATA 15

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - xvi -


Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Figure A.18 Test de Hansen

. Source : Nos calculs sous STATA 15

Résultats des estimations par régime

Figure A.19 Résultats du régime 1

. Source : Nos calculs sous STATA 15

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Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Figure A.20 Résultat du régime 2

. Source : Nos calculs sous STATA 15

DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - xviii -


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DOUGOUE Guy Ange Elischama, Élève Ingénieur Statisticien Économiste - xxii -


Table des matières

Page

Décharge i

Dédicace ii

Remerciements iii

Avant-propos iv

Sommaire v

Liste des Sigles, Abréviations et Acronymes vii

Liste des Figures et Graphiques viii

Liste des Tableaux viii

Résumé x

Abstract x

Présentation de la structure xi

Introduction Générale 1

I Première partie : Cadre conceptuel et théorique 6

1 Chapitre 1 : Cadre conceptuel et revue de littérature 7


1.1 Approche définitionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.1 La gouvernance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1.2 La gouvernance d’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.3 Le Conseil d’Administration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.4 L’entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.5 Les entreprises du portefeuille de l’État . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.6 Le concept de performance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

xxiii
Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

1.1.7 La notion de performance financière . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10


1.2 Revue de littérature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.1 Revue théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.2 Revue empirique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

2 Chapitre 2 : Systèmes de gouvernance et situation des entreprises


publiques ivoiriennes 20
2.1 Les différents systèmes de gouvernance d’entreprise à travers le monde . . . 20
2.2 Cas de la Côte d’Ivoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.2.1 Fonctionnement du conseil d’administration et des comités . . . . . . 23
2.2.2 Mesures de gouvernance des entreprises publiques . . . . . . . . . . . 25
2.2.3 Généralités sur le portefeuille de l’État . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

II Deuxième partie : Cadre méthodologique et empirique 32

3 Chapitre 3 : Méthodologie de l’étude 33


3.1 Source des données et présentation de la méthodologie . . . . . . . . . . . . 33
3.1.1 Source des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.1.2 Présentation et justification des variables retenues pour l’étude . . . 34
3.1.3 Présentation de la méthodologie de travail . . . . . . . . . . . . . . . 38

4 Chapitre 4 : Résultats et interprétations de l’étude 40


4.1 Analyse descriptive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.2 Tests de spécification du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
4.2.1 Tests de spécification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.2.2 Vérification d’absence de problèmes d’autocorrélation . . . . . . . . . 47
4.2.3 Vérification de la normalité des erreurs . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.2.4 Vérification d’absence d’hétéroscédasticité . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.3 Résultats du modèle et discussions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.3.1 Résultats de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.3.2 Spécification du modèle à seuil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.3.3 Discussion des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Conclusion, limites et recommandations 56

Annexes xiii

A Annexes xiv

Bibliographie xix

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Impact des mesures de gouvernance sur la performance financière des entreprises publiques

Table des matières xxiii

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