Calcul Matriciel Cours Beamer
Calcul Matriciel Cours Beamer
Calcul Matriciel Cours Beamer
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http://www.ur-acedp.org/membre/fr/19/Benaissa-Akram.html
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Email: akram.benaissa@fsm.rnu.tn
1. Qu’est-ce qu’une matrice ?
Définition
Soit K un ensemble de nombres (exemples, K = N, Z, Q, R, C),
n, p ∈ N∗ . On appelle matrice à n lignes et p colonnes la
données de np nombres appelés termes ou éléments ou
coefficients de la matrice et rangés dans un tableau
rectangulaire à n lignes et p colonnes.
L’ensemble des matrices à n lignes et p colonnes à coefficients
dans K est noté
Mn,p (K).
Exemple
√
1 0 2 −1
2 1+i π 0 ∈ M3,4 (C).
0 −3 1 7
Si n = 1, on parle de matrice
ligne à p colonnes.
Exemple : 1 2 −3 ∈ M1,3 (Z).
Si p = 1, on
parlede matrice colonne à n lignes.
π
−1
Exemple : 0 ∈ M4,1 (R).
4
Si n = p = 1, on a simplement affaire à un nombre.
Si n = p, on parle de matrice carrée.
On note simplement
Mn (K) au lieu de Mn,n (K).
1 2
Exemple : ∈ M2 (R).
−1 3
2. Indexation des coefficients .
Dans la matrice M ∈ Mn,p (K), le coefficient situé sur la i-ième
ligne et la j-ième colonne (1 ≤ i ≤ n, 1 ≤ j ≤ p) sera noté mij .
m11 m12 . . . m1j . . . m1p
m21 m22 . . . m2j . . . m2p
.. .. .. ..
. . . .
M= mi1 mi2 . . . mij . . . mip
.. .. .. ..
. . . .
mn1 mn2 . . . mnj . . . mnp
0 0 0 −1
On dit qu’une matrice est triangulaire supérieure si ses
termes strictement sous la diagonale sont nuls. Autrement dit,
M = (mij )1≤i,j≤n est triangulaire supérieure si mij = 0 pour i > j.
1 −1 0
Exemple : 0 0 3
0 0 2
On dit qu’une matrice M = (mij )1≤i,j≤n est triangulaire
inférieure si mij = 0 pour j > i.
1 0
Exemple : est triangulaire inférieure.
2 −1
4. Structure vectorielle.
Définition
Pour A, B ∈ Mn,p (K) (deux matrices ayant le même nombre de
lignes et de colonnes), notées A = (aij ) et B = (bij ), on définit
la matrice somme A + B comme étant la matrice à n lignes et p
colonnes de terme général aij + bij .
Exemple :
3 −1 4 0 7 −1
2 5 + 1 2 = 3 7 .
0 π −1 1 −1 π + 1
Définition
Pour A = (aij ) 1≤i≤n ∈ Mn,p (K) avec K = R ou C et λ ∈ K, on
1≤j≤p
définit λA comme la matrice de terme général λaij .
Exemple :
1 2 0 −2 −4 0
(−2) −1 3 7 = 2 −6 −14
0 4 5 0 −8 −10
Théorème
(Mn,p (K), +, ·) est un K-espace vectoriel (K = R ou C). La
matrice nulle, élément neutre pour +, est ici la matrice dont
tous les coefficients sont nuls.
Preuve :
exercice.
Proposition
Pour 1 ≤ k ≤ n, 1 ≤ ` ≤ p, notons Ek ,` ∈ Mn,p (K) la matrice
dont tous les termes sont nuls sauf celui sur la k -ième ligne et
la `-ième colonne qui vaut 1.
Alors {Ek ` , 1 ≤ k ≤ n, 1 ≤ ` ≤ p} est une base de Mnp (K)
appelée base canonique de Mnp (K).
Exemple : n = 2, p = 3.
1 0 0 0 0 0
E11 = E21 =
0 0 0 1 0 0
0 1 0 0 0 0
E12 = E22 =
0 0 0 0 1 0
0 0 1 0 0 0
E13 = E23 =
0 0 0 0 0 1
Preuve :
Toute matrice M = (mij ) 1≤i≤n s’écrit
1≤j≤p
p
n X
X
M= mij Eij
i=1 j=1
b1j
..
.
bkj
..
.
bpj
..
.
..
ai1 . . . aik
.
. . . aip
. . . . . . cij
Exemple
:
3 1
1 −1 0 3 1 2
A= B=
2 0 1 5 0 1
0 0
Alors
3 1
1 2
0 1
0 0
1 −1 0 3 2 −1
2 0 1 5 6 3
et
2 −1
AB = .
6 3
Ici on peut aussi calculer BA
1 −1 0 3
2 0 1 5
ATTENTION
On ne peut calculer AB que quand le nombre de colonnes de A
est égal au nombre de lignes de B.
Si AB est définie, BA n’est pas toujours définie et même si elle
l’est, elle n’est pas en général de même taille que AB.
Cas particulier important : Dans Mn (K), ensemble des
matrices carrées d’ordre n, on peut toujours multiplier deux
matrices A, B quelconques. AB et BA seront encore des
matrices carrées de taille n mais en général AB 6= BA.
Proposition
Pour A, B, C matrices telles que les produits soient définis,
I (AB)C = A(BC)
I A(B + C) = AB + AC
I (A + B)C = AC + BC
I A(λB) = λAB
Preuve de la première propriété
C(AB) = CI = C
= (CA)B = IB = B
et donc B = C.
Théorème
Soit A ∈ Mn (K). Alors
∃B ∈ Mn (K), AB = I ⇐⇒
∃B ∈ Mn (K), BA = I
B(AM) = (BA)M = IM = M
et donc M = 0.
Un endomorphisme injectif est, en dimension finie,
automatiquement surjectif donc il existe D telle que u(D) = I,
i.e. AD = I.
En multipliant alors par B, B(AD) = B d’où (BA)D = B ou
encore D = B. On a bien AB = I.
Notation On note GLn (K) l’ensemble des matrices inversibles
de Mn (K).
Proposition
Si A ∈ GLn (K), alors
A−1 ∈ GLn (K) et (A−1 )−1 = A.
Si en plus B ∈ GLn (K), alors AB ∈ GLn (K) et
(AB)−1 = B −1 A−1 .
(B −1 A−1 )(AB) = B −1 (A −1 −1
| {z A})B = B B = I.
I
7. Représentation par des matrices.
Soit E un espace de dimension n et de base (~b1 , . . . , ~bn ), et ~x
un vecteur de E. Le vecteur ~x admet une unique décomposition
~x = x1 · ~b1 + · · · + xn · ~xn
xn yn
alors
n n
yi · ~fi .
X X
~x = xi · ~bi =
i=1 i=1
Alors,
Xb = P(~b )→(~f ) Xf .
i i
Preuve :
n
yj · ~fj
X
~x =
j=1
n
X n
X
= yj pij ~bi
j=1 i=1
n
X n
X
= pij yj ~bi .
i=1 j=1
−1
P(~b )→(~f ) = P(~f )→(~b ) .
i i i i
Preuve :
Lemme
Si M ∈ Mn (K) est telle que
MX = 0 pour tout X ∈ Mn,1 (K), alors
M = 0.
Preuve :
∀X ∈ Mn,1 (K), AX = BX
alors A = B.
Preuve : La relation s’écrit aussi (A − B)X = 0 et, par le lemme,
A − B = 0 et donc A = B.
Exemple On se place dans un espace vectoriel E de base
(~b1 , ~b2 , ~b3 ). On pourra vérifier que les vecteurs
~f1 = ~b1 + ~b3 , ~f2 = 2~b1 ~f3 = −~b1 + ~b2 + 2~b3 forment une base
de E. On trouve alors
Théorème
Soit E, F deux espaces vectoriels de dimension finie de bases
respectives E et F. Soit ~x ∈ E, u ∈ L(E, F ), ~y = u(~x ). Notons
X la matrice colonne des composantes de ~x sur E et Y la
matrice colonne des composantes de ~y sur F. Alors
Y = (matE,F u)X .
Preuve :
~y = u(~x )
X p
= u xj ~ej
j=1
p
X
= xj u(~ej )
j=1
n n
aij~fi
X X
= xj
j=1 i=1
n p
aij xj ~fi .
X X
=
i=1 j=1
0 0 2
B = {1, X + 1, (X + 1)2 }
Z = (matF ,G v ) Y
Y = (matE,F u) X
Z = (matE,G (v ◦ u)) X .
matE2 u = P −1 (matE1 u) P.
Définition
On dit que deux matrices carrées A, B ∈ Mn (K) sont
semblables si il existe P ∈ GLn (K) telle que
B = P −1 AP.
Proposition
Deux matrices sont semblables si et seulement si ce sont deux
matrices d’un même endomorphisme sur deux bases
différentes.
Preuve :
On sait déjà que si u est un endomorphisme de l’espace
vectoriel E et B1 et B2 deux bases de E, alors matB1 u et
matB2 u sont semblables :
matB1 u = P −1 matB2 uP
avec
P = PB1 →B2 .
Réciproquement, supposons B = P −1 AP avec A, B ∈ Mn (K)
et P ∈ GLn (K). Il existe un unique endomorphisme de Kn
qu’on notera u tel que la matrice de u sur la base canonique C
de Kn est A.
Il existe une unique base F de Kn telle que P = PC→F . Alors,
Définition
Le rang d’une application linéaire u de E dans F (espaces
vectoriels de dimensions finies) est défini par
Proposition
Le rang de la matrice M est égal au rang de toute application
linéaire ayant M pour matrice.
Preuve :
On notera que
n
X
w(~cj ) = mij ~ci0 .
i=1
Supposons maintenant que M est la matrice de l’application
linéaire u de E dans F quand E et F sont munis des bases
respectives
(~ej , 1 ≤ j ≤ p) et (~fi , 1 ≤ i ≤ n). Il s’agit de voir que
rg (M) = rg (u)
c’est à dire
w = ψ ◦ u ◦ ϕ.
ϕ u ψ
Kp −→ E −→ F −→ Kn
En effet, pour j ∈ {1, . . . , p},
(ψ ◦ u ◦ ϕ)(~cj ) = (ψ ◦ u)(~ej )
= ψ u(~ej )
n
!
mij~fi
X
=ψ
i=1
n
mij ψ(~fi )
X
=
i=1
Xn
= mij ~ci0
i=1
= w(~cj )
Alors,
Im w = (ψ ◦ u ◦ ϕ)(Kp )
= (ψ ◦ u) ϕ(Kp )
= (ψ ◦ u)(E)
= ψ(Im u)
Remarque
Preuve : 1 et 2 trivial. X
3. AB a pour terme général aik bkj .
Xk
t(AB) a pour terme général ajk bki .
Xk X
tB tA a pour terme général (tB)ik (tA)kj = bki ajk .
k k
4.
(A−1 )tA = t(AA−1 ) = tI = I
t
n
X
Tr A = aii .
i=1
Exemple :
1 0 1
Tr n7 0 5 = π + 1.
1 −2 π
Proposition
1. Tr (αA + βB) = αTr A + βTr B pour A, B ∈ Mn (K), α, β ∈ K.
2. Tr (AB) = Tr (BA) pour A, B ∈ Mn (K).
3. Deux matrices semblables ont même trace.
Preuve : 1. Facile.
Xn n X
X n
2. Tr (AB) = (AB)ii = aik bki .
i=1 i=1 k =1
n
X n X
X n
Tr (BA) = (BA)jj = bj` a`j .
j=1 j=1 `=1
3.Tr (P −1 AP) = Tr (P −1 (AP)) = Tr ((AP)P −1 ) =
−1
| {z })) = Tr A.
Tr (A(PP
I