Chap1 Coagulation-Floculation
Chap1 Coagulation-Floculation
Chap1 Coagulation-Floculation
- CHAPMAN
La couche de STERN indissociable du colloïde possède une charge inférieure à celle de la particule et est composée
exclusivement de cations. La couche de GOUY-CHAPMAN présente un nombre décroissant d’anions et croissant de
cations au fur et à mesure de l’éloignement de la surface du colloïde.
couche diffuse s’inscrit entre les points d1 et d2. Sa répartition ionique n’étant pas figée car issue
d’un mélange aléatoire de cations et d’anions, le potentiel électrostatique décroit d’une manière non
linéaire.
La limite entre la couche de Stern et celle de Gouy- Chapman, définit le plan de cisaillement a,
localisé à la distance d1 de la surface du colloïde. Il caractérise le plan entre la partie de la solution
solidaire du colloïde (couche liée) et celle se déplaçant indépendamment ou avec un certain retard.
La valeur du potentiel électrostatique au niveau de a est le potentiel zêta . Il caractérise le signe de
la charge primaire. Les colloïdes étant chargés négativement, ce potentiel est négatif. Les particules
de potentiel zêta négatif se repoussent très fortement inhibant toute agglomération. Elles peuvent
rester très longtemps en suspension quelque soit leur densité. La valeur de est de – 30 à – 35 mV
dans les eaux naturelles.
3) Phénomène de la coagulation
L’élimination des colloïdes oblige l’annulation du potentiel . En effet la neutralisation des charges
primaires permet l’annulation des forces de répulsion.
On considère deux particules colloïdales A et B distantes d’une valeur d. Entre ces particules il
existe des forces de répulsion électrostatiques ER et des forces d’attraction intermoléculaires de Van
der Valls EA. L’énergie potentielle totale ou énergie globale interparticulaire est noté E.
E = EA + ER
Si E > 0
ER est prépondérante
Si E < 0
EA permet l’adhésion
des deux particules
Figure 2 : Energie potentielle d’interaction
L’énergie cinétique des particules est représentée par l’asymptote horizontale et est notée E c (voir
figure 3). A une distance supérieure à 3 fois le diamètre des particules, il n’existe aucune interaction
interparticulaire.
Figure 3 : Représentation des différentes énergies de deux colloïdes en fonction de leur éloignement.
On imagine que l’on essaye de rapprocher deux particules de l’infini jusqu’à leur contact. Les
différentes possibilités sont listées dans le tableau suivant :
Pour permettre l’adhésion des particules, il faut vaincre la barrière énergétique de répulsion. Deux
stratégies sont théoriquement possibles :
- augmenter l’énergie cinétique des particules pour avoir E c supérieure à E
- abaisser cette barrière en réduisant ou en annulant les forces de répulsion électrostatiques
Dans le premier cas, il faut augmenter l’agitation des particules et donc le mouvement brownien par
élévation de température. Cette méthode est inadaptée pour les volumes d’eau à traiter. Il suffit
d’imaginer les calories nécessaires à la coagulation du volume d’eau journalier consommé par une
ville.
La réduction des forces de répulsion se conçoit avec l’annulation du potentiel zêta à l’origine de
l’énergie de répulsion. Il faut annuler la charge primaire superficielle de chaque colloïde. Ce
procédé consiste en une coagulation chimique due à l’action d’ions de charge inverse de celle des
particules.
3) – 2 – Réactifs utilisés
L’efficacité des coagulants est directement liée à la valence des cations utilisés. Les ions
monovalents sont moins efficaces que les bi ou trivalents (règle de Schulze Hardy). Les cations
Na+, Ca2+ d’une part et les ions trivalents Al3+ et Fe3+ d’autre part, présentent respectivement une
efficacité 7 à 200 et 500 à 10000 fois plus importante.
En conséquence, les coagulants utilisés sont des sels cationiques trivalents, car en plus de leur
efficacité relative élevée, les doses à mettre en œuvre sont beaucoup moins importantes que dans le
cas des mono et bivalents.
La mise en solution d’un coagulant se déroule en deux étapes. Le cas du sulfate d’aluminium est
très significatif :
Al2(SO4)3 Alx(OH)y(SO4)z Al(OH)3
étape 1 intermédiaires étape 2 Précipité
Polychargés
Les formes polymérisées de type WAC ont une formule identique aux intermédiaires polychargés,
ce qui permet de s’affranchir à la première étape d’hydrolyse. Leur perte d’alcalinité étant plus
faible en comparaison avec d’autres, elles sont recommandées dans le cas des eaux faiblement
tamponnées (TAC < 5 °F).
4) Phénomène de la floculation
Après déstabilisation des particules par le coagulant, ces dernières s’agglomèrent lorsqu’elles
entrent en contact. C’est la floculation, le floc ainsi formé peut décanter, flotter ou être filtré
(coagulation sur filtre), suivant le procédé de rétention le plus adapté choisi.
La formule de Smoluchowski permet de comprendre ce phénomène :
𝑁 4
𝐿𝑛 = − 𝛼𝐺𝑡
𝑁0 𝜋
CH2CH CH2CHCH2CHCH2CH
CO CO CO CO
NH2 ONa+ NH2 ONa+
CH2CH CH2CHCH2CHCH2
CO CO CO
NH2 NH2 NH2
CH2CH CH2CHCH2CHCH2
CO CO CO
NH2 O NH2
(CH2)2N(CH3 )+
3
Ils ont un poids moléculaire compris entre 105 et 20.106 g.mol-1 et une longueur maximale de leur
chaine polymérisée de 40 m. Leur forme peut être linéaire, spiralée en zigzag ou branchée. Ces
polymères peuvent être préparés sur mesure, ceci veut dire que toutes les valeurs de poids
moléculaire et de densité de charge sont possibles. Les produits agréés pour l’utilisation en eau
potable doivent contenir moins de 500 ppm d’acrylamide libre.
4) – 2 – Processus de la floculation
Les floculants polyanioniques agissent par pontage en association avec les cations Ca 2+ et Mg2+.
Dans ce cas, le titre hydrotimétrique TH de l’eau est essentiel. On ne l’ajoute qu’en fin de
floculation lorsque les microflocs sont formés.
Les polycationiques agissent directement par leurs charges positives. Elles neutralisent les charges
primaires des colloïdes qui ont échappé au coagulant. Il faut les ajouter juste après la phase
d’agitation rapide (coagulation).
Lorsque au moins 50% de la surface du colloïde est adsorbée par 70 % de la longueur des molécules
de floculant, on considère donc que l’adsorption est solide. Les 30% restants forment des boucles et
des queues réalisant ainsi le pontage intercolloïdes.
Pour respecter cette condition, la chaîne de polymère doit avoir un poids moléculaire PM élevé et
une densité de charge DC faible. Dans le cas contraire, les molécules de floculants sont trop courtes
et très riches en charges, ce qui entraine à 100% une adsorption à plat du polymère sans boucles ni
queues. Le pontage intercolloïdes est dans ce cas impossible.
5) Technologies de la coagulation-floculation
5) – 1 – Stratégie
Les conditions de mise en œuvre de la coagulation sont différentes de celles de la floculation. On
distingue les deux phases suivantes :
- Première phase : mélange rapide et vigoureux pour disperser les additifs dans la totalité de l’eau
à traiter. L’injection se fait dans une zone de turbulence.
- Deuxième phase : mélange lent qui favorise les contacts entre particules de floc sans les léser.
La technique de la floculation lestée avec du microsable (procédé hangrois Cyclofloc, Figure 4)
permet d’augmenter le facteur (Smoluchowski). Le microsable de 20 à 140 m de diamètre joue
le rôle d’amorce de floculation et leste les MES et colloïdes. La décantation est améliorée car la
densité du sable est élevée, elle est de l’ordre de 1,65. Cette technique a été reprise dans d’autres
ouvrages tels que les décanteurs Actiflo d’OTV et Fluorapid de Degrémont.
On peut résumer les étapes de l’agrégation des particules dans le tableau suivant :
connaissance des bases théoriques limitera souvent le nombre d’essais, donc le temps passé à
réaliser ces essais.
L’appareillage permettant de réaliser les essais en laboratoire ou la méthode dite du « Jar Test » est
généralement constitué d’un agitateur à hélices à 6 postes, muni d’un variateur de vitesse. A chaque
poste est disposé un bécher d’un volume d’un litre, marqué d’au moins d’une graduation (à 1litre
par exemple). Les figures 5 et 6 représentent un appareillage en fonctionnement. Chaque bécher est
alors rempli du même volume d’eau brute, puis les trois principales opérations (1), (2) et (3)
suivantes sont réalisées, auxquelles sont ajoutées parfois deux étapes supplémentaires (1’) et (4) :
(1) : Introduction du coagulant sous agitation (100 à 200 tours / min), maintien de l’agitation
pendant 2 à 3 minutes (ce temps peut être parfois plus long) et ajustement éventuel du pH (qui peut
se faire avant l’introduction du coagulant). C’est la phase de coagulation.
(1’) : Introduction d’un réactif floculant (ou encore d’un charbon actif en poudre) à la fin de la
phase de coagulation, sous agitation rapide.
(2) : Agitation lente (20 à 40 tours / min) pendant 5 à 10 minutes. C’est la phase de grossissement
des flocs ou floculation.
(4) : Filtration sur sable ou sur membrane après la décantation, lorsqu’il est nécessaire de mesurer
l’effet de la coagulation-floculation sur la qualité de l’eau filtrée (cas de l’analyse de la matière
organique, du fer ou de l’aluminium restant).
Les objectifs de l’expérimentation sont de deux ordres : (1) déterminer la dose optimale de
coagulant (voire de floculant) et (2) déterminer la zone optimale de pH de coagulation.
En général, il est souhaitable de commencer par un essai à différents pH (entre pH 5,5 et 7,5 pour le
sel d’aluminium et pH 4,5 et 8 pour le sel de fer) à dose constante de coagulant (1mg Al / mg COD
et 2 mg Fe / mg COD pour les eaux contenant des matières organiques). Après cet essai, il faut
recommencer l’expérience à pH (optimal) constant et à dose variable. Pour les eaux fortement
minéralisées (TAC > 20 à 25 °F), un seul essai de dose réalisé sans correction du pH, est parfois
suffisant, surtout lorsqu’une acidification n’est pas techniquement envisageable sur l’usine.