Introduction À La Géométrie Hyperbolique Et Aux Surfaces de Riemann
Introduction À La Géométrie Hyperbolique Et Aux Surfaces de Riemann
Introduction À La Géométrie Hyperbolique Et Aux Surfaces de Riemann
, ,
geometr1e
.
hyperbolique
et
·aux surfaces
de Riemann
Ricardo Sa Earp
Eric Toubiana
CASSINI
INTRODUCTION À LA GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
ET AUX SURFACF.;; DE RIEMANN
Enseignement des mathématiques
1. J.-Y. Ouvrard, Probabilités I
3. M. Cottrell, V. Genon-Catalot, Ch. Duhamel, Th. Meyre, Exercices de probabilités
4. F. Rouvière, Petit guide de calcul différentiel à l'usage de la licence et de l'agrégation
5. J.-Y. Ouvrard, Probabilités II
6. G. Zémor, Cours de cryptographie
7. A. Szpirglas, Exercices d'algèbre
8. B. Perrin-Riou, Algèbre, arithmétique et Maple
10. S. Francinou, H. Gianella, S. Nicolas, Exercices des oraux X-ENS, Algèbre 1
11. S. Francinou, H. Gianella, S. Nicolas, Exercices des oraux X-ENS, Analyse 1
12. S. Francinou, H. Gianella, S. Nicolas, Exercices des oraux X-ENS, Algèbre 2
13. S. Francinou, H. Gianella, S. Nicolas, Exercices des oraux X-ENS, Analyse 2
14. S. Francinou, H. Gianella, S. Nicolas, Exercices des oraux X-ENS, Algèbre 3
15. H. Krivine, Exercices de mathématiques pour physiciens
16. J. Jacod, Ph. Protter, L'essentiel en théorie des probabilités
17. M. Willem, Analyse fonctionnelle élémentaire
18. É. Amar, É. Matheron, Analyse complexe
19. B. Randé, Problèmes corrigés. Concours 2002 et 2003 (MP)
20. D. Perrin, Mathématiques d'école
21. B. Randé, Problèmes corrigés. Concours 2004 (MP)
22. P. Bourgade, Olympiades internationales de mathématiques 1976-2005
23. V. Prasolov, Problèmes et théorèmes d'algèbre linéaire
24. R. Sa Earp, E. Toubiana, Introduction à la géométrie hyperbolique et aux surfaces de
Riemann
25. L. Di Menza, Résolution numérique des équations aux dérivées partielles
26. B. Candelpergher, Calcul intégral
27. J. Hubbard, B. West, Équations différentielles et systèmes dynamiques, vol. 1
28. J. Hubbard, B. West, Équations différentielles et systèmes dynamiques, vol. 2
RICARDO SA EARP ERIC TOUBIANA
Introduction à la géométrie
hyperbolique
et aux surfaces de Riemann
CASSINI
RICARDO SA. EARP, né en 1952 est Professeur de mathématiques à la PUC-Rio,
Pontiffcia Universidade Cat6lica do Rio de Janeiro. Ses recherches concernent la
géométrie riemannienne. Il a effectué de nombreux séjours en France: post-doctorat à
Paris VII de 1986 à 1988, Maître de Conférences invité à l'Université de Bourgogne en
1988/1989, Professeur invité à l'Université de Grenoble en 2001 et 2008 et à Paris VII
en 2004. Il a été également invité à plusieurs reprises à l'Institut de Mathématiques
de Jussieu.
ISBN 978-2-84225-085-0
© Cassini, Paris, 2009
Une première édition de cet ouvrage a été publiée en 1997 par Diderot éditeur, Arts et
sciences (ISBN 2-84134-001-5). La présente édition est considérablement augmentée.
Table des matières
V
Préface de la deuxième édition
VII
VIII PRÉFACE
tore et nous faisons une étude concise des fonctions elliptiques. Cette étude
permet de présenter deux exemples de surfaces minimales parmi les plus
classiques: l'exemple de Riemann au x1x 0 siècle et la surface de Costa au xx 0
siècle.
Dans cette nouvelle édition, nous avons corrigé quelques erreurs relevées
dans la première édition, une grande parie du texte a été remaniée, des figures
et de nouveaux exercices ont été ajoutés. Nous avons aussi ajouté un chapitre
dans lequel nous introduisons de manière détaillée l'espace hyperbolique de
dimension quelconque et une annexe où nous donnons plusieurs propriétés
générales, ainsi qu'une caractérisation, du plan hyperbolique. Au total, le
volume est environ le double de celui de la première édition.
Une certaine familiarité avec les fonctions holomorphes et la géométrie
euclidienne peut aider pour une meilleure compréhension de cet ouvrage.
Ce livre est accessible aux étudiants de Ml de mathématiques (quatrième
année).
Nous voulons remercier Harold Rosenberg pour nous avoir toujours sti-
mulé par son élan créateur. C'est avec plaisir que nous remercions Lionel Au-
vergne pour les figures et Alberto Arabia pour son aide informatique. Nous
remercions également Katia Aguiar du Département de mathématiques de
la Pontiffcia U niversidade Cat6lica do Rio de Janeiro et Claudine Roussel
du Laboratoire Géométrie et Dynamique de l'Institut de mathématiques
de Jussieu pour leur accueil et leur aide qu'elles ont accordé à chacun de
nous pendant nos différents séjours. Finalement, nous remercions les éditions
Cassini, et particulièrement André Bellaïche pour ses conseils avisés.
Ricardo Sa Earp
Eric Toubiana
Dans ce chapitre nous introduisons les notions que nous utiliserons tout
au long du livre. Pour chacune de ces notions nous donnerons aux lecteurs
des références où ils pourront trouver une étude plus détaillée. Pour cette
raison il y aura peu ou pas de démonstrations.
Définition 1.1.1. 1) Soit E un ensemble non vide. Une topologie sur E est
une collection 7 de parties de E vérifiant
(i)
0 E 7 et E E 7.
LJV1E7,
jEA
où V J E 7 pour tout j E A
On dit que 7 définit une topologie sur E ou que E est un espace topo-
logique. Les parties V E 7 sont appelées les ouverts de la topologie. Une
partie P C E de E est dite fermée si E \ P est un ouvert de E, c'est-à-dire
(E \ P) E 7. Soit p un point de E et soit U CE une partie de E contenant p.
On dit que U est un voisinage du point p s'il existe une partie ouverte V de
E contenant pet contenue dans U: p EV CU.
2) Soit E un espace topologique non vide. Soit F C E une partie de E. On
définit la topologie induite sur F par E en posant qu'une partie A C F est
ouverte (pour F) s'il existe un ouvert V de Etel que A = F n V.
3) Soit E un espace topologique non vide. On dit que E est connexe s'il
n'est pas la réunion de deux parties ouvertes, non vides et disjointes. Ainsi E
est connexe s'il n'existe pas deux parties ouvertes V 1 , V 2 de E telles que
2 CHAPITRE 1. TOPOLOGIE ET FONCTIONS HOLOMORPHES
Par exemple, l'espace topologique IR, exemple 1.1.2-1, est connexe. Le sous-
ensemble U = ]-4, -3[ U ] 1, 2[ de IR muni de la topologie induite est un
espace topologique non connexe car les parties U 1 = ]-4, - 3 [ et U 2 = ] 1, 2[
sont des parties ouvertes et disjointes de U et on a U = U 1 U U 2.
Soit maintenant F C E une partie non vide de E. On dit que F est une
partie connexe de E si F est un espace topologique connexe pour la topologie
induite. Ainsi Fest une partie connexe de E s'il n'existe pas deux parties
ouvertes de E, U 1 et U 2, telles que
(F n u i) n (F n U2) = 0,
(F n Ui) u (F n U2) = F,
F n u 1 i 0, F n U2 i 0.
Si E n'est pas connexe, pour tout point p E Eon appelle composante connexe
de p dans E, la plus grande partie connexe de E contenant p.
4) Soit E un espace topologique non vide. On dit que E est séparé si pour
tous points p, q E E il existe deux ouverts de E, U et V, tels que: p E U,
q E V et Un V = 0. On dit que E est à base dénombrable s'il existe un
ensemble dénombrable d'ouverts tel que tout ouvert de E est une union
d'ouverts de cet ensemble.
5) Soit E un espace topologique non vide et soit A C E une partie de E.
On dit que A est une partie discrète si pour tout point x E A il existe une
partie ouverte Ux de E telle que Ux n A= {x}.
V; nV;
---~~--- --=-~~--
U;
Exemples 1.1.8. 1) Clairement (Rn, Id, Rn) définit une carte de Rn, où Id
est l'application identité. Par conséquent, Rn est une variété de dimension n,
de classe Ck pour tout k E N (on dit alors de classe C 00 ).
2) De même, tout ouvert non vide de Rn est une variété de dimension net
de classe C00 •
3) Posons §n = {(x,, ... ,Xn+1) E Rn+! xi+···+ x~+ 1 = 1}.
1
Un calcul montre que l'application cp 12 = cp; 1 o cp 1 : JRn \ {o} ---+ JRn \ {ü}
est définie par
I
Fig. 3.
Les vecteurs
a
~(m),
a
... , ~(m) forment donc une base de l'espace
uX1 UXn
tangent de Men m, TmM, ceci en chaque point m de V.
2) Un champ de vecteurs de classe CP, 0 ~ p ~ k - 1, sur M est une
application X : M --+ TM telle que
a) Pourtoutm M,X(m) E TmM.
E
b) Soient (U, <p, V) une carte de Met (x 1 , ... , Xn) les coordonnées de U.
Comme ( 0! 1 (m), ... , a!n (m)) est une base de TmM, voir la partie 1, pour
tout m E V il existe donc des réels a 1 (m), ... , an (m) vérifiant la relation
X(m) =
a
L~=I aj(m)-~-(m). On demande alors que les fonctions ainsi
UXj
définies, a j : V --+ JR, j = 1, ... , 11, soient de classe CP. On démontre
facilement que cette propriété est invariante par changement de cartes.
3) Une métrique g sur M de classe CP, 0 ~ p ~ k - 1, est la donnée d'un
produit scalaire gm sur TmM, en chaque point m E M, variant de manière
CP. Plus précisément, soit (U, <p, V) une carte de M, on note (x 1 , ... , Xn)
les coordonnées de U. Soit m E V et soient a= a
L~=I aj-(m) et
OXj
- = I:~=I bj ~
b
a (m) deux vecteurs tangents de M au point m, a j, bj E JR,
UXj
j = 1, ... , 11. Si gm est un produit scalaire en m, pour tout m E V on a
__
gm(a, b) =
n
i~I a;bjgm
(a a
OX; (m), OXj (m)
)
.
On demande alors que les fonctions gu(m) = gm (a~i (m), a!j (m)),
i, j =
1, ... , 11, soient de classe CP sur V pour toutes les cartes de M.
Une variété M munie d'une métrique g est appelée variété riemannienne
et est notée (M, g).
a
car -;-(m) = (0, ... , 0, 1, 0, ... , 0), le 1 se trouvant à la j-ième place, pour
UXj
tout m E JRn.
2) Soit JH[n = {(x1, ... 'Xn) E ]Rn Xn > o}. Comme lHin est un ouvert
1
1
On a donc g;;(X) =
2 et gu(X) = 0, i -=/:- j, pour i, j = 1, .. ., n. On a
xn
donc défini une métrique C 00 sur lH!n. Cette métrique est appelée la métrique
hyperbolique, on la notera glHI. La variété riemannienne (lHin, glHI) est appelée
espace hyperbolique de dimension n. Nous étudierons lHI 2 au chapitre 2 et
lHin, n ~ 3, au chapitre 3.
où gu = g(;_, --!---)
uX; ux·
sur V. On pose [[c'(t)[[c(t) = Jgc(t) (c'(t),c'(t)).
L'intégrale 1
L(c) = 1 1
Jgc(i)(c'(t),c'(t))dt = 11
[[c'(t)[[c(r)dt
0
nous noterons F l'intérieur de F.
2) Soit M une surface compacte et soient F 1 , ..• , Fn C M un nombre
fini de parties fermées, disjointes deux à deux, chacune homéomorphe à D,
I. I. VARIÉTÉS ET SURFACES 13
- 0
F; n F1 = 0, i -:j:. j. Soit M = M \ U~=o Fk. La partie M est une partie
compacte de M. Nous dirons que M est une surface à bord. Plus généralement,
nous appellerons surface compacte à bord toute surface obtenue de cette
manière. Le bord de M, noté âM, est donc composé d'un nombre fini de
courbes de Jordan.
3) Soient M 1 , M 2 c lR 3 deux surfaces connexes de lR 3 . Sur chaque surface
M;, i = 1, 2, retirons une partie fermée F; homéomorphe au disque fermé
D. Il nous reste donc deux surfaces à bord, le bord de chacune étant constitué
de la courbe de Jordan r; = M; \ F; n F;, i = 1, 2. Or une courbe de Jordan
est homéomorphe à § 1 = {z E l.C l izl = 1}. Par conséquent, il existe un
homéomorphisme f : f 1 --+ f 2 entre f 1 et f 2 . À l'aide de f nous allons
«recoller» M 1 \ F 1 et M2 \ F 2 de la manière suivante. Nous allons identifier
chaque point p E f 1 avec f(p) E f 2 . On obtient de la sorte une nouvelle
variété M de dimension 2, connexe de classe c0 (variété topologique) appelée
la somme connexe de M 1 et M 2 , et notée M 1 # M 2 .
---
Concrètement cela revient à coller M 1 \ F 1 et M 2 \ F 2 le long des courbes
f 1 et f 2 (fig. 4). On peut montrer que, à homéomorphisme près, M 1 # M2 ne
dépend ni du choix des disques F 1 et F 2 , ni du choix de l'homéomorphisme
entre f 1 et f 2 .
Le théorème 1.1.23 est très important car il entraîne d'une part que n'im-
porte quelle surface compacte, orientable et connexe peut être « visualisée »
dans R 3 et, de plus, il donne une classification de ces surfaces selon leur
genre. Cela est différent pour les variétés Mn de dimension n :?: 3, compactes,
connexes et orientables. Un théorème dû à Whitney montre que Mn peut
être« plongée» dans R 2 n+ 1 , c'est-à-dire qu'il existe une application injective
f : Mn --+ R 2 n+ 1 de classe Ck si Mn est aussi de classe Ck. Par contre il
n'existe pas de classification générale de variétés de dimension n sin :?: 3.
Le théorème 1.1.23 montre que le genre d'une surface compacte orien-
table est un invariant topologique, c'est-à-dire qu'il ne change pas par trans-
formation d'un homéomorphisme. Nous allons voir un autre invariant topo-
logique. Pour cela nous aurons besoin de la notion de triangulation.
' '
-~ ,,
'' '
''
---',_:.s..........
Fig. 5. La triangulation '.72 de § 2
16 CHAPITRE 1. TOPOLOGIE ET FONCTIONS HOLOMORPHES
n=4
Fig. 6. La triangulation ~ de D
L'existence d'une triangulation sur les surfaces a été démontrée par Rad6,
on peut trouver une preuve dans Ahlfors-Sario [4, Chapter l].
x(M) =F- A+ S,
x(M1 # Mz) = F - A+ S
= F1 + F2 - 2 -Ai -A2 + 3 + S1 + S2 - 3
= x(M1) + x(M2) - 2. D
Théorème 1.1.32. Soit M une surface compacte sans bord, connexe et orien-
table de genre g E N. On a
x(M) = 2-2g.
I.2. GROUPE FONDAMENTAL ET REVÊTEMENTS 19
Nous arrêterons ici nos préliminaires sur les variétés et surfaces. Pour une
étude plus détaillée on peut consulter Berger-Gostiaux [12], Kreysing [53],
Massey [58] et Spivak [75, Vol. l].
Intuitivement, cela veut dire que nous pouvons passer continûment sur M de
c à y à travers des lacets de point base x 0 (fig. 7).
Fig. 7.
On dit qu'un lacet de Q(M, x 0 ) est homotope à zéro, ou qu'il est trivial,
s'il est homotope au lacet constant c0 (t) = x 0 , t E [O, l]. Par exemple, dans
.IR 2 tout lacet est homotope à zéro.
En fait, c fait un tour autour de (2, 0) et y fait un tour autour de (-2, 0).
Par conséquent aucun n'est homotope à zéro dans M. De plus, on ne peut
pas passer continûment de c à y. On en déduit donc que c et y ne sont pas
homotopes dans M (bien sûr ils le sont dans ffi. 2 , en fait chacun est homotope
à zéro dans ffi. 2 ).
I.2. GROUPE FONDAMENTAL ET REVÊTEMENTS 21
En général rr 1(M, Xo) n'est pas commutatif. Comme tous les groupes
fondamentaux IT 1(M, x), x E M, sont isomorphes entre eux (lorsque M est
connexe), on parle dans ce cas plus simplement du groupe fondamental de
Met on le note IT 1 (M).
Exemples 1.2.5. 1) Dans .!Rn chaque lacet peut être amené continûment à
un point. Par conséquent on a IT 1 (.!Rn, x) = {1} pour chaque x E .!Rn, où {1}
désigne le groupe trivial à un élément.
2) De même dans §n, n ~ 2, tous les lacets sont homotopes au lacet trivial.
On a donc f11 (§n, X) = {1} pour tout X E §n.
3) Pour § 1 un lacet non trivial fait un nombre entier de tours. Une fois
fixée une orientation de § 1 , par exemple l'orientation trigonométrique, on
peut même donner un signe au nombre de tours parcourus. On peut prouver
que deux lacets sont homotopes si, et seulement si, ils font le même nombre
algébrique de tours, c'est-à-dire en tenant compte du signe. Par conséquent
IT 1 (§ 1 ) est isomorphe au groupe additif (Z, +).
On a le résultat suivant.
u~
Fig. 8.
Soit 11 : M ---+ N une application ck, 0 ::=.: k ::=.: n. Soit U c N une partie
ouverte et connexe de N. On dit que U est un ouvert élémentaire pour 11
si 11- 1 (U) est une réunion d'ouverts disjoints Va de M, et E Q, tels que la
restriction de 11 à chaque Va, et E Q, soit un homéomorphisme de Va sur U
(fig. 8).
On dit que TI : M ---+ N est un revêtement si 11 est surjective et si chaque
point de N possède un voisinage qui est un ouvert élémentaire pour 11. En
I.2. GROUPE FONDAMENTAL ET REVÊTEMENTS
Z1 :R. Zz ~ ( 3 œ, f3 E z 1 Z1 - Zz = œ + i/3).
On démontre facilement que :R. est une relation d'équivalence. On pose
ensuite T = <C / :R., ainsi Test l'ensemble des classes d'équivalence. Appelons
II : <C -+ T la projection canonique. On peut prouver que T admet une
structure de variété réelle de dimension 2, surface, telle que II soit une
application continue et ouverte (l'image de chaque ouvert de <C par II est un
ouvert de T).
La surface T est appelée tore. Soit m E <C un représentant de E T et z 0
1
m : II(z 0 ) = m. Soit r > 0 un réel tel que r < -. On définit les ouverts
4
V p,q c <C, p, q E Z, en posant
ramifié s'il existe une partie discrète, définition 1.1.1, et fermée F CM pour
laquelle:
(i) TI : M \ TI- 1 (TI(F)) ~ N \ TI(F) est un revêtement,
(ii) TI(F) est une partie discrète et fermée de N.
Les points de F sont appelés des points de ramification ou des points de
branchement de l'application TI.
(a)
/0/ (b)
Fig. 10. À gauche, relèvement d'un chemin. À droite, cas d'un lacet
N,.Yo
I
I
j / f) II
/
I
I
M,x0 N,yo
Fig. 11.
(fig. ll)si, et seulement si, ona f*(I1 1 (M,x 0 )) c Il*(I1 1 (N,y0 )). Dans ce
f f
cas, il n'existe qu'un seul relèvement de f vérifiant (x 0 ) = Yo·
En particulier, lorsque M est simplement connexe toute application continue
f : M -+ N admet un relèvement.
Remarque 1.2.19. Remarquons que tout intervalle est simplement connexe.
Par conséquent si Il : N -+ N est un revêtement, le théorème 1.2.18 montre
qu'il est possible de relever chaque courbe c : [O, 1] -+ N, ce que l'on avait
vu à l'exemple 1.2.17.
x
Démonstration. Soit x 0 E N et soit 0 E N tel que I1(x0 ) = x 0 • On
a rr*(II,(N,Xo)) c rr,(N,xo). On a donc rr*(rr,(N,Xo)) = {l} car
la variété N est simplement connexe. Comme l'homomorphisme de
groupes rr* : rr,(N,X0 )--* I1 1 (N,x 0 ) est injectif, théorème 1.2.13, on a
Il 1 (N, X 0 ) = {1}, et ainsi N est aussi simplement connexe.
Considérons l'application identité de N, notée IdN On sait grâce au
théorème 1.2.18 qu'il existe une application continue f : N --* N vérifiant
f(xo) = xo et Il o J = ldN. On a donc
Il o (j o Il) = (Il o j) o Il = ldN o Il = Il.
Ainsi, f o Il : N --* N est un relèvement du revêtement vérifiant
x
(f o I1)(x0 ) = f (x 0 ) = 0 • On déduit du théorème 1.2.18 que f o Il = ldN.
Les relations Il o f = ldN et f o Il = IdN montrent que Il est un homéo-
morphisme. D
f(U) nU = 0
pour tout f E f, f =/= ldx.
Dans l'exemple 1.2.10-3 le groupe Z 2 agit sur <C par translation et l'action est
proprement discontinue.
I.2. GROUPE FONDAMENTAL ET REVÊTEMENTS 29
X ~y {} 3f E r J Y = f(x).
La relation « ~ » est clairement une relation d'équivalence sur X. Nous
noterons X/~, ou encore X/ r, l'espace quotient, c'est-à-dire l'ensemble des
classes d'équivalence de X. Nous munirons X/~ de la topologie qui rend la
projection canonique n : X -+ X/~ une application ouverte et continue.
Plus précisément une partie U c X/~ est ouverte si n- 1 (U) est une partie
ouverte de X. Cette topologie est appelée la topologie quotient.
Remarque 1.2.24. Nous utilisons les mêmes notations qu'à la définition 1.2.23.
1) Clairement, si X' y E X sont deux points quelconques de X on a r X = r y
ou rx n ry = 0.
2) Si r agit de manière proprement discontinue sur X, la condition 2-(i)
de la définition 1.2.23 entraîne que l'espace quotient X/~ est un espace
topologique séparé.
3) La condition 2-(ii) de la définition 1.2.23 assure que tout élément
f de r différent de l'identité de X, f -:/= ldx, n'a aucun point fixe sur
X. Par conséquent le seul sous-groupe de transformations conformes de
§ 2 (c'est-à-dire sous-groupe de Ms2, définition 4.3.9 et théorème 4.3.10)
agissant de manière proprement discontinue, est le sous-groupe trivial {Ids2 },
proposition 2.1.14 où on a identifié § 2 à C U {oo} à l'aide de la projection
stéréographique, exemple 4.3.6-2.
4) Il ressort des définitions que si r est un groupe d'homéomorphismes
agissant de manière proprement discontinue sur X, la projection canonique
II : X -+ X/~ est une projection de revêtement.
B(zo, r) = {z l lz -
EC z0 1 < r}, disque ouvert,
2) Soit U c C une partie du plan complexe. On dit que U est une partie
ouverte de C si pour tout point z 0 E U, il existe un disque ouvert centré en
z0 contenu dans U: B(z0 , r) CU, r >O. Une partie AC C est fermée si son
complémentaire C \ A est une partie ouverte.
La définition de fonction holomorphe d'une variable complexe est ana-
logue à celle d'une fonction dérivable d'une variable réelle.
Définition 1.3.2. 1) Soit U C C une partie ouverte de Cet soit z 0 un point
de U. Soit f : U ~ C une fonction sur U à valeurs complexes. On dit que f
est holomorphe au point z 0 si le quotient suivant possède une limite lorsque
z tend vers z0 , z EU et z =fa z0 , la limite est alors notée f'(z 0 ),
Par conséquent
.
1im f(z) - f(zo)
----- = nz~- 1
z--+zo z- Zo
[ ~:
oP
= ~~
oO
ây =- âx
(équations de Cauchy-Riemann).
f i (zo) = âf
az (zo).
Considérons par exemple les fonctions f, g, h : C --+ C définies pour tout
z E C par f(z) = z 3 , g(z) = zz et h(z) = ez. On a ~; (z0 ) = z0 , de ce fait
en tout point z 0 E C* la fonction g n'est pas holomorphe. Puis éJf_ (z 0 ) =0
oz
oh . .
et oz (z 0 ) = 0 pour tout z 0 E C, ams1 f eth sont holomorphes sur C et de
âf âh
plus f'(z 0 ) = -;:-(z0 ) = 3z~ et h'(z 0 ) = -;-(z0 ) = ezo pour tout z0
UL. UZ
E C.
Remarque 1.3.10. Remarquons que la dérivée d'une série entière S(z) est
encore une série entière de même rayon de convergence. On en déduit que
S(z) est deux fois dérivable par rapport à z sur son disque de convergence.
On prouve de même par récurrence sur n E N, qu'une série entière est n fois
dérivable pour tout n E N, par conséquent S(z) est infiniment dérivable par
rapport à z sur son disque de convergence.
_n
'\'+oo L.
Exemple 1.3.11. Le rayon de convergence de la série S(z) Lm=O n!
est +oo. Par conséquent S(z) définit une fonction entière, c'est-à-dire ho-
lomorphe sur <C. On appelle S(z) la fonction exponentielle et on la note
S(z) = ez. On a S(O) = 1 et on prouve facilement que l'on a S'(z) = S(z)
pour tout z E <C. On a de plus ez+z' = ez .ez' pour tous z, z' E <Cet e 2 irr: = 1,
on a donc ez+ 2 rri = ez pour tout z E <C.
Nous verrons plus loin que la réciproque de la proposition 1.3.9 est vraie :
une fonction holomorphe est analytique, remarque 1.3.18-2.
Définition 1.3.12. 1) Une courbe de classe Ck de <C, k E N, est une
application c : [a, b] ~ <C de classe Ck, a < b. Plus précisément, si on
notez = x + iy on aura c(t) = x(t) + iy(t), t E [a, b] et c(t) est de
classe Ck si x(t) et y(t) sont de classe Ck. On peut aussi considérer des
intervalles ouverts ]a, b[ ou semi-ouvert ]a, b], [a, b[. Une courbe est aussi
appelée chemin. Une courbe continue sera appelée plus simplement courbe.
- Sic : [a, b] ~ <C est une courbe telle que c(a) = c(b), on dit que c est
un lacet.
- On dit que c est une courbe de Jordan sic : [a, b] ~ <C est un lacet et
si la restriction de c à [a, b[ est injective.
34 CHAPITRE I. TOPOLOGIE ET FONCTIONS HOLOMORPHES
P(x(t), y(t))x' (t) - Q(x(t), y(t))y' (t) = -2 cos t sin t = - sin 2t,
et
P(x(t), y(t))y' (t) + Q(x(t) + y(t))x' (t) = cos 2 t - sin 2 t =cos 2t.
De ce fait
1 zdz = fo 2
:n: (-sin2t + i cos2t)dt
{2:n: {2:n:
= - Jo sin2tdt + i Jo cos2tdt =O.
1.3. FONCTIONS HOLOMORPHES 35
1
2) Posons f(z) = - - , z E \C \ {zo} où z0 = x 0 + iy 0 E C est un
Z -Zo
complexe fixé. Considérons la courbe c(t) = eit + z0 , t E [O, 2n]. On a
maintenant X-Xo
P(x,y) = ,
(x - xo) 2 + (y - Yo) 2
y -yo
Q(x,y) =- 2 2'
(x -xo) +(y - Yo)
x(t) =cos t + x 0 et y(t) = sin t + y 0 . Par conséquent
P(x (t), y (t ))x' (t) - Q(x (t), y (t)) y' (t) = - cos t sin t + sin t cos t = 0
et
P(x(t), y(t))y'(t) + Q(x(t), y(t))x'(t) = cos 2 t + sin2 t = 1.
De ce fait
-2n1 i J- - = - 1
c
dz
z - z0 2n i
1
0
2
,,.
idt = 1.
3) Soit c(t) = eit, t E [O, 2n]. La courbe c décrit le cercle de centre 0 et
de rayon 1, parcouru une fois dans le sens trigonométrique, on aura donc
Indc(z) = l~ si
si
lzl < 1
lzl > 1
4) Si c(t) = e-it, t E [O, 2n] on aura
si lzl < 1
Indc(z) = 1-l
0 si lzl > 1
5) Plus généralement considérons c(t) = eint, t E [O, 2n] et n E Z*. La
courbe c décrit le cercle de centre 0 et de rayon 1 parcouru ln 1-fois, dans le
sens trigonométrique si n > 0 et dans le sens contraire si n < O. On a donc,
Inde z) (l =
n
0
si
si
lz < 11
lzl > 1
{ f(z)dz =O.
laR
CHAPITRE I. TOPOLOGIE ET FONCTIONS HOLOMORPHES
2) Soient U C <C une partie ouverte de <C et f : U --+ <C une fonction
holomorphe. Soient z0 EU et R > 0 tels que B(z0 , R) CU. Considérons le
lacet c(t) = R.e; 1 + z0 , t E [O, 1], et choisissons un réel r avec 0 < r < R.
La formule intégrale de Cauchy nous donne
J(z) = - 1-. f Jm ds
2m le S- Z
pour tout z E B(z 0 , r). De plus comme ls - z0 1 = R on a l'inégalité
lz - zol < ls - z0 1 pour tout z E B(z0 , r), car r < R. Par conséquent
ona
Jm J<n ------=-----=-
r - Zo · 1 - z
= J<n . ~ (z - zo )n
s-z ~ - -LO r
~ - Zo L..,r
n=O
~ - Zo
s-zo
z - _1_
f( ) - 2:rri
f f::'~o
c f('Ç) (s(z-- zo)n+i
zor d
s
_
- 2:rri
1 +oo
~
(f (s -
c
f('Ç)
zo)n+1 d
)
s n
(z - zo) .
an = -n.1
J (n)
(zo)
1
= -2:rr1.
f (s __f
c
('Ç)
-<o
)n+I d s, n E N,
où c(t) = z0 + reit, t E [O, 2:rr].
1
<-M
2n
1 0
2 ,,. dt
-
rn
M
<-.
rn
Sin E N*, en faisant tendre r vers +oo on obtient an = O. Par conséquent
f(z) = a 0 = f(O) pour tout z E C D
Démonstration. Tout polynôme est une fonction entière, exemple 1.3.5. Soit
P(z) un polynôme de degré n E N* à coefficients complexes. On a donc
IP(z)I --+ +oo lorsque lzl --+ +oo. Supposons que P ne possède aucune
1
racine sur C, par conséquent f(z) = - - est une fonction entière telle que
P(z)
lf(z)I --+ 0 lorsque lzl --+ +oo. On en déduit que f est bornée sur CÀ
l'aide du théorème de Liouville nous concluons que f est constante et de ce
fait P aussi est constant, ce qui est absurde car le degré de P est strictement
positif. Par conséquent P admet au moins une racine sur C. D
Soient U C <C une partie ouverte et f :U --+ <C une fonction holomorphe.
Soit z 0 EU un zéro d'ordre n E N* de f. La fonction g(z) =
f(z) est
(z - zo)n
donc holomorphe sur U et de plus g(z 0) =f O. Par continuité de g, nous en
déduisons qu'il existe r > 0 tel que B(z0 , r) C U et tel que g n'ait aucun
zéro sur B(zo, r). Comme f(z) = (z - zor g(z) on obtient de plus que Zo est
le seul zéro de f sur B(z0 , r). Cela nous permet d'obtenir le résultat suivant.
Proposition 1.3.29. Soient U C <C une partie ouverte et f : U --+ <C une
fonction holomorphe. L'ensemble des zéros de f est une partie discrète de U.
Théorème 1.3.30 (Le grand théorème de Picard). Soit U C <C une partie
ouverte et soit p E U. Soit f : U \ {p} --+ <C une fonction holomorphe telle
que p soit une singularité essentielle de f. Dans ces conditions, pour tout r > 0
tel que B(p, r) C U, toute valeur complexe z 0 E <C, à l'exception d'au plus
une, admet une infinité d'antécédents dans B(p, r).
Définition 1.3.31. Soient U C <C une partie ouverte et f : U --+ <C une
fonction méromorphe. Soit z 0 E U un pôle de f. On définit le résidu de f
en z0 , noté Res(/, z 0 ), en posant
I.3. FONCTIONS HOLOMORPHES 41
que f (U) est une partie ouverte de C. Nous savons grâce aux hypothèses
que f (U) est contenu dans le disque fermé de centre 0 et de rayon l/(z 0 )1.
Par conséquent f (U) ne contient aucun disque ouvert centré en f (z 0 ), ce
qui contredit le fait que f (U) est une partie ouverte. On conclut donc que f
est une fonction constante. D
Pour une étude plus détaillée des fonctions holomorphes et des fonctions
harmoniques on peut consulter Ahlfors [2], Amar-Matheron[7], Chatterji
[14], Markushevich [57], Narasimhan [62], Nehari [63] et Sansone-Gerretsen
[72].
Chapitre 2
Géométrie hyperbolique
43
44 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
- _)
(UV (u, v)
=---
' lHI lm 2 (z 0 )'
et en désignant par Il · 11 IHI la norme sur T zo lHI 2 associée à (·, ·) lHI et par 11- li la
norme euclidienne on a
1 1
glHI = - 2-ldzl = 2(dx
lm (z) y
2 2
+ dy)2 = 2y1 g,
a JHI
00
2 = {z E C 1 lm(z) = o} U {oo}.
2.1. LE PLAN HYPERBOLIQUE IHI2 45
Im(z) > 0
aoou:_~
Fig. 12.
=l
b Jx'2(t) + y'2(t)
dt.
a y(t)
Exemples 2.1.3. 1) Considérons le segment de droite horizontal
c(t) = (x1 + t(x2 - x1), Yo), t E [0, l].
où y 0 > 0 est fixé (fig. 13). On ac' (t) = (x 2 - x 1 , 0), d'où
Yo
0 XJ
Fig.13.
D'après la définition on a
Yz
YI I
0 Xo
Fig. 14.
Définition 2.1.4. Soit y : [a, b]-+ JH[ 2 une application. On dit que y est une
courbe de classe C 1 par morceaux si y est continue et s'il existe un ensemble
fini de réels a = t 1 < t 2 < · · · < ln-I < ln = b tels que y soit une courbe de
classe C1sur chaque intervalle fermé [t;, l; + 1L i = 1, ... , n - 1. On définit la
longueur de la courbe y comme étant la somme des longueurs des courbes
Yl[r;,r;+il:
n-1 [t;+1
LIHI(Y) =L . (y'(t),y'(t))IHI 112 dt.
i=l t1
! âP
E
~: (z) ~À'°' e
-;-(z) =-À sm e
.
et !
JR 2 • En identifiant les relations (2.1) et (2.2) on obtient
~~ (z) =>..cos e
âQ
-(z) =À sine
~ b
Nous pouvons donc en déduire
âP (z) = âQ(z)
l âx
âP
ây
âQ
-(z) = --(z)
ây âx
2. I. LE PLAN HYPERBOLIQUE IHI 2 49
MID> = {z r--+ e ;e · __
z - zo J
() E JR, zo E <C, lzol < 1 .
}
L.Zo - 1
2. August Ferdinand Mobius (1790-1868) a laissé des travaux dans plusieurs domaines
des mathématiques. Il a notamment introduit les coordonnées homogènes et il a montré
comment elles sont bien adaptées en géométrie projective. En topologie, il a découvert le
premier exemple de surface non orientable: la bande de Mobius.
50 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
. Z -Zo
Démonstration. Soit f(z) = e' 8 . -
ZZo - 1
avec e E ~et Zo E <C, lzol < 1. On
vérifie sans peine que f est une bijection de []) sur lui-même, puis que f est
conforme (car f est holomorphe et f'(z) -:/:- 0 pour tout z E []),lemme 2.1.7).
Par conséquent f est une transformation conforme de []).
Inversement, soit f une transformation conforme de[]) et soit p = f(O),
p E []).L'application h E MIDl définie par h(z) =
z_- p vérifie h(p) = O.
zp-1
De ce fait, l'application g = h o f est une transformation conforme de [])
vérifiant g(O) O. Le lemme de Schwarz, corollaire 1.3.36, nous permet
d'affirmer
lg(z)I:::: lzl, pourtoutz E []).
Mais g possède une application inverse g- 1 qui est aussi une transformation
conforme de []), de plus g- 1 (0) = O. Par conséquent on obtient, de nouveau
à l'aide du lemme de Schwarz, que
lg- 1 (z)I :S lzl, pour tout z E []).
Nous déduisons de ce qui précède que lg(z)I = lzl pour tout z E []).Le
lemme de Schwarz entraîne également qu'il existe une constante réelle e
telle que
g(z) = e;o z, pour tout z E []).
Nous concluons finalement que
-ilJ
f(z) = h-1(e;oz) = eilJ. z-:- r:_e
ze 18 p - 1
pour tout z E []).De ce fait f E MIDl, ce qui termine la démonstration. D
f(z) = az + ~.
cz +a
avec aa - cc = 1. Inversement, si f est une application de la forme
précédente on peut prouver que f est une transformation conforme de
[]).Nous pouvons donc décrire le groupe de Môbius de[]) également sous la
forme suivante,
MIHI = {z r--+ cz + db
az + 1
a, b, c, d E JR, ad - be= 1} .
De ce fait l'application f(z) az + b est définie sur lHl 2 et prend ses valeurs
=
cz +d
dans lHl 2 . On vérifie sans peine que f est une bijection de lHl 2 sur lui-même.
Par conséquent f est une transformation conforme de lHl 2 . Il reste à prouver
que toutes les transformations conformes de lHl 2 sont de cette forme. Pour
cela, on se ramène à la description des transformations conformes de D.
z- i
Remarquons que <p(z) = --. est un difféomorphisme conforme de JH[ 2
z +l
sur D qui envoie le « bord à l'infini » de lHl 2 , lR U {oo}, sur le bord de D qui
est le cercle unité.
Soit f une équivalence conforme de lHl 2 • Observons que F = <p of o <p- 1
est une équivalence conforme de D. Autrement dit, F E Ml) et Fest de la
forme suivante, remarque 2.1.9,
az +y _ _
F(z) = --_, a, y E C, aa-yy = 1.
yz +a
Puisque f = <p- 1 o F o <p on obtient, à l'aide d'un simple calcul, que
f(z) = (Re(a) + Re(y))z + lm(a) + lm(y).
(lm(y) - lm(a))z + Re(a) - Re(y)
Remarquons que
(Re(a) + Re(y))(Re(a) - Re(y)) - (lm(y) - lm(a))(lm(a) + lm(y))
= lal 2 - lyl 2 = 1,
par conséquent on a bien f E MIHI. D
52 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
a'z + b'
Remarque 2.1.11. En fait les applications de la forme f(z) d' =
c'z +
avec a', b', c' et d' réels et a' d' - b' c' > 0, sont aussi des transformations
a' b' c'
conformesde1Hr2.Enposant8 = a'd'-b'c'puisa = ,J8'b = ,/8'c = ,/8
d'
et d = ,/8 on a
f(z) = az + b, avec ad - be = 1.
cz +d
Par conséquent on toujours supposer ad - be = 1. Cette condition n'est
donc pas une restriction, mais juste une normalisation.
, ·
D emonstratwn. · f( z )
Smt az + b une trans f ormat10n
= --- · d e M'"b'
o ms, on a
cz + d
donc ad - be =j; O. Supposons c "# 0, on a pour tout z E <C,
!() a ad-be -1
z =-+ ·---
c . c2 z + d/c
Nous avons ainsi exprimé f comme la composée de plusieurs transformations.
Plus précisément, pour u et À dans <C, posons
1
Tu(z) = z + u, l(z) = --,
z
H,i.(z) = Àz.
On a alors pour tout z E <C,
Sic= 0 on a
a b
f(z) = dz +d =(Tb/do Hajd)(z).
z*1
Zz
Fig. 15.
pour tout z =fa. Nous pouvons prolonger le en une application de <CU {oo}
2.1. LE PLAN HYPERBOLIQUE IHI 2 55
dans <C U {oo}, que nous noterons encore le, en posant lc(a) .- oo et
lc(oo) :=a.
2) Si C est une droite nous désignerons également par le la symétrie
orthogonale (ou la réflexion) par rapport à C.
v
pour tout point z 0 E <Cet tous vecteurs ü et de ~ 2 •
5) Si C 1 est un cercle orthogonal à C, la réflexion le laisse C 1 globalement
invariant: lc(Ci) = C 1•
6) le est un difféomorphisme de <C U { oo} sur <C U { oo}.
C 1 par morceaux}.
existe toujours une courbe minimisante reliant ces points, c'est-à-dire une
courbe dont la longueur hyperbolique est précisément égale à la distance
hyperbolique entre ces deux points.
Définition 2.1.19. Nous dirons qu'une courbe de classe C 1 par morceaux et
régulière (en dehors des points de discontinuité de la dérivée, définition 2.1.4)
c : ]a, b[ --+ JH[ 2 , est une géodésique si pour chaque couple de points sur
c(]a, b[) la courbe c est minimisante entre ces points. C'est-à-dire,
Vt1, t2 E ]a, b[, dlHI(c(t 1 ), c(t2)) = L1HI[c(t1), c(t2)]
où LIHI [c(ti), c(t 2)] désigne la longueur hyperbolique de c entre les points
c(ti) et c(t2). Il faut remarquer que la définition usuelle d'une géodésique
dans une variété riemannienne est quelque peu différente, mais cette défini-
tion dans lHl 2 est adéquate pour notre propos.
Par exemple les seules géodésiques de IB. 2 sont les droites. Nous prouve-
rons que par deux points de lHl 2 passe toujours une géodésique et que celle-ci
est unique, théorème 2.2.4. Pour cela, nous allons commencer par déterminer
les isométries de lHl 2 .
Définition 2.1.20. On dit qu'un difféomorphisme cp de lHl 2 est une isométrie
de lHl 2 si cp conserve la métrique glHI, c'est-à-dire si cp vérifie
(2.5)
v
pour tout z E lHl 2 et tous vecteurs ü, E T z lHl 2 .
Nous dirons de plus que cp est une isométrie positive si elle conserve
l'orientation. Dans le cas contraire· nous dirons que cp est une isométrie
négative. Comme une isométrie conserve le produit scalaire entre les vecteurs
tangents il s'ensuit qu'une isométrie positive conserve également l'angle
orienté entre les vecteurs tangents (voir la définition d'un angle orienté à la
page 45). Par conséquent une isométrie positive de JH[ 2 est une transformation
conforme.
Remarques 2.1.21. 1) Comme sur lHl 2 la longueur d'une courbe et la dis-
tance entre deux points sont définies exclusivement à l'aide de la métrique glHI,
nous concluons immédiatement qu'une isométrie de lHl 2 conserve toutes ces
notions. Inversement, nous verrons à la proposition 2.5.25 qu'une application
f : JH[ 2 --+ IHI 2 qui préserve les distances est une isométrie.
2) Comme toute isométrie positive de JH[ 2 est une transformation conforme,
il est naturel de chercher les isométries positives de lHl 2 parmi les transforma-
tions conformes.
3) Observons que les transformations h et Tb définies pour tout z E JH[ 2
par
h(z) = -z, Tb(z) = z + b, b E JR,
2.1. LE PLAN HYPERBOLIQUE !HI 2 57
sont des isométries de (1Hl 2 , glH!) car ce sont des isométries euclidiennes
conservant y (la partie imaginaire de z).
Soit <p un élément quelconque de M1HI2. La transformation <p est une
isométrie de (1Hl 2, glH!) si, et seulement si, <p vérifie la condition (2.5). Or
g1HI(Dz<p(Ü), Dz<p(v)) = glH!(cp'(z) · ü, cp'(z) · v)
(cp'(z). ü, <p'(z). v)
(lm <p(z)) 2
lcp'(z)i2 (- -)
- - - - · u,v'
(lm<p(z)) 2
où ( , ) désigne le produit scalaire euclidien. Mais <p est de la forme
La transformation <p est donc une isométrie de (1Hl 2, glH!). Toutes les trans-
formations conformes de 1Hl 2 sont donc des isométries positives de (1Hl 2, glH!).
Ce résultat est surprenant et caractérise le plan hyperbolique, théorème A.5.
Remarquons qu'il est faux dans le cas euclidien: toute homothétie de ~ 2 de
rapport À > 1 est une transformation conforme de ~ 2 mais n'est pas une
isométrie de ~ 2 (muni de la métrique euclidienne).
lc(z)
Rz
= -_-- + R -R
+xo = - - - - -
z -x0 -z xo
-R + R
rr ( a a a a
AIHl(U) := JJu glHl(éJx' a)·glHl(éJy' éJy)-g1HI(éJx' éJy)
a a 2 ) 112
dx·dy,
voir Berger-Gostiaux [12], Do Carmo [23] ou Spivak [75, Vol. l]. On a donc
Exercice 2.1.1. Dans cet exercice, f : C U { oo} --+ C U { oo} est la fonction
1
définie par f(z) = -. Soient z 0 E Cet R > 0, on appelle C(z 0 , R) le cercle
z
euclidien de centre z 0 et de rayon R. Enfin, soient a E C* et b E ~.on note
L(a, b) la droite d'équation
Exercice 2.1.4. Montrer qu'il existe une isométrie de 1Hl 2 qui envoie la famille
de droites horizontales {Im(z) = c }, c > 0, sur la famille de cercles tangents
à un même point à l'infini x 0 E ~(de telles courbes sont appelées horocycles,
voir la section 2.4).
60 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
. Àe;o { }
f(z) = Àe10 z + {3, f(z) =a+ --{3, z E <CU oo ,
z+
oùa,{3 E <C,À,e E IR,À >O.
Nous avons vu qu'une géodésique sur IHI 2 est une courbe C 1 par morceaux
qui minimise la distance entre deux points p et q quelconques sur elle-même,
définition 2.1.19.
,'
Fig.16.
0 Xo
Fig.17.
Considérons donc une courbe C 1 par morceaux c reliant les points y(t 1 )
et y(t2 ) (fig. 17),
c: [O, 1]-+ 1Hl 2, c(u) = x(u) + iy(u); c(O) = y(ti), c(l) = y(t2).
Par hypothèse sur la courbe c, il existe des nombres réels s 1 , ..• , Sn, avec
Û = S1 < S2 < · · · < Sn-1 < Sn = 1, tels que C soit de classe C 1 sur chaque
intervalle [s;, s;+iJ, i = 1, ... , n - 1. Évaluons la longueur hyperbolique
LIHI(c) de c.
~
LIHI(c) = L..,
1.•;+1 lc'(u)I
du = L..,
~ 1.•;+1 ../x'2(u) + y'2(u) du
i=I s; lm c(u) i=l s; y(u)
car l log(t2 ) - log(ti)I est précisément la longueur de y entre les points y(t 1)
et y(t2), exemple 2.1.3-2, ce qui prouve la première assertion.
Pour démontrer la partie 2, considérons deux points quelconques p et q
situés sur une même demi-droite verticale. Dans les calculs de la preuve de la
partie 1, nous pouvons supposer que y paramétrise la demi-droite verticale
passant par pet q, puis que p = y(ti) et q = y(t2). Soit maintenant c une
courbe C 1 par morceaux reliant pet q, supposons que c soit une géodésique
de IHI 2 • En ce cas la longueur hyperbolique de c doit être égale à celle de y
entre pet q. De ce fait, dans les calculs de la partie 1, l'inégalité(*) doit être
une égalité et nous en déduisons que la coordonnée x(u) de c est constante.
Nous concluons donc que c paramétrise la demi-droite verticale passant par
p et q tout comme y et de ce fait on a
xo -R xo xo +R x0 + 3R
Fig. 18.
Par construction l'image de L par le' est un arc de cercle passant par les
points x 0 - R et x 0 + R et orthogonal à l'axe réel, ce doit donc être C(x 0 , R).
Comme Lest une géodésique d'après le lemme 2.2.2, C(x 0 , R) est bien une
géodésique, remarque 2.2.1-1. D
Théorème 2.2.4. Par deux points de IHI 2 passe une et une seule géodésique.
De plus les seules géodésiques de IHI 2 sont les demi-droites verticales et les
demi-cercles orthogonaux à l'axe réel.
2.2. LES GÉODÉSIQUES DU PLAN HYPERBOLIQUE
~ XQ
Fig. 19.
Les courbes I(y) et l(y') sont des géodésiques de IHI 2 , remarque 2.2.1-1,
de plus elles passent par les points verticaux I(p) et l(q). Le lemme 2.2.2
montre que l(y') C l(y) et comme 1 est une bijection on a y' C y, ce qui
entraîne qu'il n'existe qu'une seule géodésique passant par les points pet q.
Nous avons montré que par deux points quelconques de IHI 2 passe une
géodésique unique qui est soit une demi-droite verticale soit un demi-cercle
orthogonal à l'axe réel. Ceci montre qu'il n'existe pas d'autres géodésiques
~W. D
Corollaire 2.2.5 (Inégalité triangulaire). Soient q,, q 2 , q 3 E IHI 2 trois points
distincts. On a alors l'inégalité triangulaire,
(2.6)
De plus, L'égalité dans (2.6) a Lieu si, et seulement si, Les points q 1 , q2 , q 3 sont
sur une même géodésique de IHI 2 .
l
-?
Par construction, c est une courbe C 1 par morceaux reliant les points q 1 et
q 3 et c 2 est une géodésique régulière reliant les mêmes points.
Supposons que les points q 1 et q 3 soient sur une même verticale. Le
lemme 2.2.2 montre que la longueur de c2 est inférieure à celle de c, et de ce
fait
Remarques 2.2.6. 1) Le fait 5 que par deux points de IHI 2 ne passe qu'une
géodésique découle également du théorème de Gauss.-Bonnet , voir Berger-
Gostiaux [12], Do Carmo [23] ou Spivak [75]. En effet le théorème de Gauss-
Bonnet atteste que si Pest un polygone d'une surface riemannienne (M, g),
constitué de n arcs géodésiques de M bordant une surface S de M, on a
(2.7) 11 S
Kds 2 + tek = 2;rrx(S),
k=I
où ds 2 est l'élément d'aire de (M, g), K est la courbure de Gauss de (M, g),
ek E [-;rr. ;rr], k = 1, ... , n, sont les angles extérieurs aux sommets de Pet
x(S) est la caractéristique d'Euler-Poincaré de S. Maintenant si pet q sont
deux points distincts de IHI 2 et si y et y' sont deux géodésiques passant par p
et q, ces deux géodésiques vont délimiter un polygone géodésique P de IHI 2
à deux sommets. Le polygone P va border un disque topologique S de IHI 2,
5. Cette remarque peut être omise en première lecture
2.2. LES GÉODÉSIQUES DU PLAN HYPERBOLIQUE 65
par ailleurs un simple calcul montre que la courbure de Gauss de (lHl 2 , glHI)
est constante et égale à -1, remarque 2.1.23-4. De plus, on a x(S) = 1 car S
est homéomorphe à un disque. La relation (2.7) donnée par le théorème de
Gauss-Bonnet ne peut donc pas être satisfaite.
2) Le fait que par deux points ne passe qu'une géodésique n'est pas vrai
pour toutes les surfaces, par exemple sur (§ 2 , gs) il existe une infinité de
grands cercles (qui sont des géodésiques) passant par le pôle nord Net le
pôle sud S.
Définition 2.2.7. Nous dirons qu'une géodésique y est complète si ses ex-
trémités sont sur le bord à l'infini de JH[ 2 . Par exemple le segment de droite
verticale allant dei à 2i est une géodésique mais elle n'est pas complète, on
peut bien sûr la compléter en considérant l'axe imaginaire.
Définition 2.2.11. Nous dirons que deux géodésiques sont parallèles si elles
ont en commun un point à l'infini (fig. 20).
y y' y
y'
Fig. 20.
C = {z E JHI 2 [ z = r}.
dH(z, 0)
y YI
Yz
XQ
Fig. 21.
côtés sont des portions de géodésiques. En désignant par a, {3, y les angles
intérieurs de Ton a toujours: a+/3 +y < n (en fait on a A = n-(a+f3+y)
où A est l'aire hyperbolique de T, théorème 2.5.24), alors que pour un triangle
géodésique du plan euclidien on a toujours a + f3 + y = n. Remarquons
enfin que ce résultat est immédiat à l'aide du théorème de Gauss-Bonnet,
remarque 2.2.6-1, car la courbure de Gauss de (IH!2, glH!) est constante et égale
à -1, remarque 2.1.23-4.
Fig. 22.
y et y' sont parallèles pour la deuxième définition mais pas pour la première.
Même avec cette nouvelle définition, le cinquième postulat d'Euclide n'est
pas vérifié, en fait la figure 21 donne un contre-exemple. On peut trouver
dans Barbosa [8] et Efimov [37, chapitre 1] un historique sur la géométrie
hyperbolique.
Remarque 2.2.14. Soit c : ]O, 1[ -+ IHI 2 une courbe c1, soit LIHI (c) la longueur
de c, au cours de la démonstration du lemme 2.2.2 nous avons démontré
l'inégalité suivante pour tous t 1 , t2 E ]O, 1[ :
Exercice 2.2.4. Montrer que (1Hl 2 , g'ff:fl) est un espace métrique complet.
Lemme 2.3.1. La seule métrique gllll définie sur [)J telle que cp soit une isométrie
de (1Hl 2 , glHI) sur (D, gllll) est
4[dw[ 2 4(., .}
gllll = (1 - [w[2)2 (1 - [w[2)2'
w = u + iv, [w[ < 1,
Démonstration. Supposons qu'il existe une métrique gllll sur [)J telle que cp
soit une isométrie de (1Hl 2, glHI) sur (D, gllll). Par définition on a pour tout w
dans D et pour tous vecteurs a, b dans T w D
gllll(a, b) = glHI(Dwcp- 1(a), Dwcp- 1 (b))
(Dwcp- 1 (a), Dwcp- 1 (b)}
= ---,,..-------
1m2 (cp - 1 ( w))
((cp- 1)'(w).ëi, (cp- 1)'(w).b}
Im 2 (cp- 1 (w))
[(cp-1)'(w)l2 . (a, b}.
lm 2 (cp- 1 (w))
ÔoolDl = {w E C l lwl = 1} = § 1.
Nous pouvons maintenant déterminer les géodésiques de (IDl, g[D), c'est-à-
dire les courbes qui minimisent les distances hyperboliques entre les points,
définition 2.1.19 (qui est analogue pour IDl).
Proposition 2.3.3. Les géodésiques de (IDl, gllll) sont les diamètres et les arcs de
cercles orthogonaux à §1, le bord à l'infini de][)) (fig. 23).
Démonstration. Comme <p est une isométrie entre (JHI 2, glH!) et (IDl, gllll), l'ap-
plication <p préserve la distance hyperbolique entre les points et les longueurs
hyperboliques des courbes. De ce fait, une courbe c : ]a, b [ --+ ][)) de classe
C1 par morceaux est une géodésique de][)) si, et seulement si, rp- 1 oc est une
géodésique de JHl 2 . Par conséquent les géodésiques complètes de ][)) sont les
images par <p des géodésiques complètes de JHI 2 (c'est-à-dire les demi-droites
et demi-cercles orthogonaux à l'axe réel, théorème 2.2.4).
Fig. 23.
Finalement, comme <p est une transformation de Môbius qui envoie â00 JHl 2
sur â00 1Dl, <p envoie les demi-droites et demi-cercles de JHI 2 orthogonaux à
aoolH! 2 sur des portions de droites ou de cercles de][)) orthogonaux à ÔoolDl.
Nous déduisons de ce qui précède que les géodésiques de][)) sont les arcs de
cercles ou de droites orthogonaux à â00 1Dl. D
On a donc
Allll(V) =Ji (l - (u24+ v2))2 du. dv.
Il découle des définitions que si V est l'image par cp d'une partie U de lH!2,
on a AIIl(V) = Allll(cp(U)) = AIH!(U). Également si f est une isométrie
quelconque de[]) on a Allll(f(V)) = Allll(V) pour toute partie V de[]).
ri,
Proposition 2.3.5. Le groupe ( J o) des isométries positives ([]), glil) est
précisément le groupe MIIl des transformations conformes de][]).
={w ~aw+_c,
,..,.
aw+cl a, c E <C, aa - cc= l }.
W r--+ _
cw +a cw +a
Nous expliciterons plus précisément les isométries positives de JI]) à la
section 2.4.
Exercice 2.3.1. Montrer qu'il existe une inversion le par rapport à un cercle
C du plan complexe <C qui envoie le disque JI]) sur le demi-plan lHI 2 .
Exercice 2.3.2. Le but de cet exercice est de montrer qu'il n'existe pas de
métrique conforme ds 2 = p 2 (z)[dz[ 2 de classe C 2 sur le plan complexe <C
pour laquelle la courbure de Gauss est constante et égale à -1.
Pour chaque réel R > 0, nous appellerons DR le disque ouvert de rayon
R centré à l'origine: DR = {z E <C 1 [z[ < R}. On considère la métrique
2R
conforme À~(z)[dz[ 2 sur DR où ÀR(z) = R 2 - [z[Z, z E DR.
Fig. 24.
Proposition 2.4.2. L'image de tout horocycle de JHI 2 par une isométrie quel-
conque de JHI 2 est de nouveau un horocycle.
a =f. l, alors T possède un point fixe réel en plus du point à l'infini oo. Dans
les deux cas Ta deux points fixes distincts au bord à l'infini Ô00 1Hl 2 et aucun
dans IHI 2 • On dit que T est une transformation hyperbolique ou encore une
isométrie hyperbolique.
2) Sic =f. 0 et (a + d) 2 - 4 = 0, alors T possède un point fixe double sur
l'axe réel. Également si T(z) = z + b, b =f. 0, alors oo est l'unique point
fixe de T sur él 00 1Hl 2 et T n'a pas de points fixes sur IHI 2 . Dans les deux cas T
a un point fixe unique dans Ô00 1Hl 2 et aucun dans IHI 2 • On dit que Test une
transformation parabolique ou encore une isométrie parabolique.
3) Si c =f. 0 et (a + d) 2 - 4 < 0, alors T possède sur <C deux points fixes
distincts et conjugués, T possède donc un point fixe unique sur IHI 2 et aucun
sur le bord à l'infini. On dit que Test une transformation elliptique ou encore
une isométrie elliptique.
1. Isométries hyperboliques
Nous allons commencer par décrire les isométries hyperboliques. Soit f
une isométrie hyperbolique de IHI 2 . Appelons x 1 et x 2 les points fixes de f
sur le bord à l'infini de IHI 2 , x 1 , x 2 E lR U {oo}. Appelons y la géodésique
complète de IHI 2 ayant x 1 et x 2 comme extrémités. Notons que si ces deux
points sont réels, y est le demi-cercle orthogonal à l'axe réel qui les relie. Si
l'un d'eux est le point à l'infini, x 2 = oo, y est la demi-droite verticale de IHI 2
qui débute au point x 1 . Cependant la discussion.qui suit vaut pour les deux
cas.
Remarquons pour commencer que l'image de y par f est une géodésique
ayant x 1 et x 2 pour extrémités. La seule géodésique avec ces extrémités est
y, nous concluons que f laisse y globalement invariante,
/(y)= y.
Soit p un point quelconque de y, son image par f est donc un autre point
de y. Supposons, sans perte de généralité, que l'orientation de y donnée par
p--+ f(p) soit la même que celle donnée par x 1 --+ x 2 . Soit maintenant q
un autre point de y situé entre pet f(p). Comme f est injective l'image de
l'arc géodésique ]x 1 , p] de y doit être disjointe de l'image de l'arc [q, xz[ de
y: f (]x1, p]) n f ([q, X2 [) = 0. De ce fait l'orientation donnée par q --+ f (q)
est la même que précédemment. Par conséquent f(q) est situé entre f(p) et
x2 • De plus la distance hyperbolique entre deux points d'une géodésique de
]fl[ 2 est égale à la longueur de l'arc de cette géodésique limité par ces deux
points. On a donc
dH(p, f(q)) = dH(p, q) + dH(q, f(q)) = dH(p, f(p)) + dH(f(p), f(q)).
Comme f est une isométrie on a dH(p, q) = dH(f(p), f(q)) et nous en
déduisons
CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
Fig. 25.
2. Isométries paraboliques
+ cxi)z - cxi
CZ - 1 -CX1
sia + d = -2
où c est un réel quelconque non nul. Considérons l'isométrie positive définie
1 -1
par g(z) = - - , on a g(x 1 ) = oo et g- 1 (z) = - + x 1 • Posons
X1 -z Z
R =go f o g- 1 , Rest une isométrie positive de IH[ 2 • Soit z E IH[ 2 U ô00 1H[ 2
un point fixe de R, on a
{} Z =OO.
Nous concluons donc que Rest une isométrie parabolique dont le point fixe
est oo. De ce fait R est une translation horizontale et on a pour tout z E lHI 2 ,
R(z) - R(O) = z. Un simple calcul montre que R(O) = -c si a+ d = 2 et
R(O) = c si a + d = -2. Par conséquent Rest la translation R(z) = z =r= c
selon le cas. Cette remarque va simplifier considérablement la description
géométrique de f.
Soit C un horocycle tangent à lR au point x 1 • Comme f = g- 1 o R o g
on a f(C) = g- 1 (R(g(C))). Comme de plus g(C) est un horocycle, propo-
sition 2.4.2, tangent à â00 1Hl 2 au point g(xi) = oo, la courbe g(C) est une
droite horizontale. De ce fait g(C) est globalement invariante par R et on a
f(C) = C. Nous obtenons donc que f laisse globalement fixe tout horocycle
tangent à lR au point x 1 •
Déterminons maintenant l'image d'un point quelconque de lHI 2 . Soit p un
point de lHI 2 , appelons Cp l'unique horocycle passant par p et tangent à lR au
point x 1 • L'image de p se trouve sur CP car on vient de voir que f préserve
chaque horocycle tangent au point x 1 . Évaluons la longueur hyperbolique de
l'arc de Cp limité par pet f(p), comme g préserve les longueurs des courbes
on a
LIHI(Cp)[p, f(p)] =LIHI(Cp)[p, (g- 1o R o g)(p)] =LIHlg(Cp)[g(p), R(g(p))]
IR(g(p)) - g(p)I Ici lcl.lx1 - Pl 2
Im(g(p)) Im(-1-) Im(p)
X1 - p
f(p)
Fig. 26.
De ce fait f envoie chaque point p de lHI 2 sur l'un des deux points
se trouvant sur le même horocycle Cp passant par p et tangent au point
24. DESCRIPTION DES ISOMÉTRIES POSITIVES DE IH! 2 79
3. Isométries elliptiques
f(z) z
:
Fig.27.
a) si g est une isométrie positive, il existe deux inversions 11, 12 de1Hl 2 telles
que g = 11 oh
b) si g est une isométrie négative différente d'une inversion, il existe trois
inversions li, li et 13 de 1Hl 2 telles que g = 11 o li oh
Remarque 2.4.7. Pour expliciter davantage les isométries de (JDJ, glill) il suffit
de se ramener à (IHI 2, glHI) à l'aide de l'isométrie <p, lemme 2.3.1. Pour cette
raison nous ne justifierons pas les descriptions suivantes.
f(z) = az + b'
cz +d
82 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
f(z)=az-~,
cz +a
où a etc sont des nombres complexes vérifiant la lz + le lz = l.
Exercice 2.4.1. Soit cc IHIZ un horocycle de IHIZ issu d'un point Xo E aoolH!z.
Montrer que toutes les géodésiques complètes de IHiz issues de x 0 coupent C
orthogonalement.
Exercice 2.4.5. Soient z 0 E IHiz et (} E [O, 2n[. Le but de cet exercice est
de déterminer explicitement la rotation hyperbolique f<zo/J) de centre z 0 et
d'angle e.
1) Soit fu,e) la rotation hyperbolique de centre i et d'angle e. Montrer que
pour tout z dans lHiz on a
Exercice 2.4.6. Soient p, q 1 , q2 E JHI 2 trois points distincts de JHI 2. Quelle est
la condition nécessaire et suffisante pour l'existence d'une isométrie de type
elliptique ayant p comme point fixe et envoyant q 1 sur q2 ?
croissants est
T().,x 0)(z) = e).z - Xo(e). - 1).
Exercices 2.4.9. 1) Montrer que les isométries paraboliques de JHI 2 qui ont
oo comme point fixe sont de la forme
fc(z) = Z + C,
où c est une constante réelle.
CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
a les inégalités a 1 < a < b 1 < a 2 < b < b2. Soit enfin L; C lHI 2 une géodé-
sique orthogonale à Yi, i = 1, 2. On pose a00 Li = {œi, {3;} avec œ; < {3;,
i = 1,2.
Pour toute géodésique c c lHI 2 on note Œc la réflexion par rapport à c. On
pose T 1 = ŒL 1 o Œy et T 2 = Œy o ŒL2 , i = 1, 2. Ainsi, T; est une translation
hyperbolique le long de la géodésique y;, exercice 2.4.11.
1) On suppose que œ1 < {3 1 < œ2 < f32-
Montrer que T 1 o T 2 est une translation hyperbolique.
2) On suppose que {3 1 = œz.
Montrer que T 1 o T 2 est une isométrie parabolique laissant globalement
fixe tout horocycle de bord asymptotique {{3 1 }.
2.5. GÉOMÉTRIE ET TRIGONOMÉTRIE DU PLAN HYPERBOLIQUE
Notations
Nous noterons la distance hyperbolique de JHI 2 par dlHl(., .), la distance
hyperbolique de[)) par d0 (., .) et dans les deux cas nous noterons la distance
euclidienne par d (., .) .
Démonstration. Soit c la courbe de][}) définie par : c(t) = tw, t E [O, 1],
c décrit une portion de rayon de (][}), glIJ>). De ce fait c est une géodésique,
proposition 2.3.3. De plus c'(t) # 0, c(O) = 0 et c(l) = w, de ce fait c est
une paramétrisation régulière, définition 2.1.2, de la géodésique reliant 0 à
w. Par conséquent la distance hyperbolique entre 0 et w est précisément la
longueur hyperbolique de c. Un calcul donne
= [' 2lwl dt
Jo 1-ltwl 2
--11wl
o
2du
1 - uz,
avec u = tlwl,
=l (l+lwl) D
og 1- lwl ·
2) Soient z 1 , z 2 E IHI 2 , on a
Enfin pour tout z 0 E lHI 2 pour tout w0 E [}) et pour tout r > 0 nous
désignerons par S(z0 , r) le cercle euclidien de centre z 0 et de rayon r de
IHI 2 et par S( w 0 , r) le cercle euclidien de centre w 0 et de rayon r de [}),
(
r=th-·
p) 1- WoWo P' p = Wo p ,
2 l-w 0 w 0 th 2(-) l-w 0 w 0 th 2(-)
2 2
où th(·) désigne la fonction tangente hyperbolique.
On a donc
w E Sllll(O, p) {} dllll(O, w) = p
l+\w\)
{} log ( 1 - \w\ = p,
eP -1 p
{} \w\ = - - =th(-).
eP + 1 2
De ce fait, le cercle hyperbolique centré en 0 et de rayon p est également le
cercle euclidien de même centre 0 et de rayon th(i):
Sllll(O, p) = S ( 0, th(i)),
{} w - Wo . w- wo = th 2 (~)
l- WWo l - WWo 2 ,
p+r
Zo
p
p-r
Fig. 28.
1+ w
Or cp- 1 (w) = i - - est une transformation de Môbius et Sj[])(O, p) est
l-w
un cercle euclidien d'après la proposition 2.5.4. Par conséquent Slll(i, p)
est une droite ou un cercle euclidien de JHI 2 , par compacité Sil! (i, p) est
CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
A = i 1 + th(p/2) et B = i 1 - th(p/2)
1 - th(p/2) 1 + th(p/2).
Par conséquent
A+ B . 1 + th 2 (p/2) .
P - -- - z - 1 ch(p)
- 2 - 1 - th 2 (p/2) -
et
IA-BI 2th(p/2)
----=sh(p)
r=
2 1 - th 2 (p/2) .
Supposons enfin que z 0 soit un point quelconque de IHI 2 • Remarquons que
l'application h(z) = lm(z 0 )z + Re(z 0 ) est une isométrie positive de IHI 2
qui envoie i sur z 0 , on a donc SIHI(z 0 ,p) = h(SIHI(i,p)), ce qui montre que
SIHI(z0 , p) est un cercle euclidien. Appelons pet r respectivement le centre
et le rayon euclidien de SIHI(z 0 , p) et p 0 et r 0 respectivement le centre et le
rayon euclidien de SIHI(i, p). Comme h est la composée d'une homothétie
de rapport lm(z 0 ) et d'une translation, on a p = h(p0 ) et r = lm(z 0 )r0 ,
c'est-à-dire
LIDl(Sp) = fo 2
"' JglDl(c'(t), c'(t)) da
= 1 o
2rr 2r
--da
1 - r2
r
=4rr--
1- r2
th(p/2)
=4rr--~--
1 - th 2 (p/2)
= 2rrsh(p).
AIDl(Dp) = {[ 4 du dv.
2
flop (1 - (u 2 + v 2 )}
En posant u = t cos a, v = t sin a avec t E JO, r[ et a E [O, 2rr[ on obtient
AIDl(Dp) = {' f 4t 2t
2
"' ( 2) 2 dt· da = 4rr {' dt
fo fo 1- t )0 (1 - t 2 ) 2
dx
= 4rr r
r2
fo (l -x) 2
(en posant X = t 2 )
r2 th 2 (p/2)
= 4rr-- = 4rr-----
1- r 2 1 - th 2 (p/2)
= 4rrsh 2 (p/2),
z -i
Démonstration. Remarquons que l'image par l'isométrie <p(z) = - - . (voir
z +1
la preuve de la proposition 2.5.5) de tout cercle (resp. disque) de JH[ 2 de
92 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
Théorème 2.5.8 (Théorème de Schwarz-Pick). Soit f : IDl --+ IDl une applica-
tion holomorphe, on a les inégalités suivantes.
lf(wi) - f(w2)I lw1 - Wzl
(2.8) ------- ::::;
Il - f(w1)f(w2)I ll-w1w2i'
lf'(w)I < i
(2.9) Vw E IDl,
1 - lf(w)i2 " 1 - lwl 2 ·
De plus, si f est une équivalence conforme de IDl, alors (2.8) et (2.9) sont des
égalités.
Réciproquement, si on a l'égalité dans (2.8) pour un couple (w 1 , w2 ) avec
w1 =/:- w2 , ou si (2.9) est une égalité en un point, alors f est une transformation
conforme de IDl.
et donc
f(wi) - f(wz) 1 1 W1 - Wz 1
1
1 - f(wi)f (w 2 ) ::::; 1 - W1 Wz '
pour tous w 1 , w2 E IDl.
On a donc
f(w1) - f(wz) 11 1 1 1 1 1
1
W1-W2 . 1-f(wi)f(wz)::::; l-W1W2'
2-5- GÉOMÉTRIE ET TRIGONOMÉTRIE DU PLAN HYPERBOLIQUE 93
pour tous w 1 , w2 E lDl avec w 1 ::/- w2 • En faisant tendre w 2 vers w 1 dans cette
inégalité puis en posant w 1 = w on obtient (2.9).
Supposons que f soit une équivalence conforme de lDl. En ce cas, l'appli-
cation ho f og est une équivalence conforme de lDl vérifiant (ho f og)(O) =O.
Nous en déduisons grâce à la proposition 2.1.8 qu'il existe un nombre com-
plexe À, vérifiant IJ..I = let tel que (ho f o g)(w) = Àw pour tout w E lDl.
On a donc l(h of o g)(w)I = lwl pour tout w E lDl et en appliquant cette
égalité à w = g- 1 (w 1 ) on obtient
f(wi) - f(wz) 1 1 W1 - Wz 1
1
l - j(wi)j (w2) - l - W1 u)i ,
Comme, par hypothèse, (2.9) est une égalité en w2 , on obtient IF(w 2)1 = let
de ce fait IFI a un maximum en un point intérieur. Le principe du maximum,
corollaire 1.3.35, entraîne aussitôt que Fest une fonction constante sur lDl, de
plus cette constante doit être de norme 1. Par conséquent il existe un nombre
complexe À, avec IJ..I = 1, tel que h(f(w)) = Àg- 1 (w) pour tout w E lDl. De
ce fait l'application f est une équivalence conforme de lDl. D
Corollaire 2.5.9. Soit f une application holomorphe de D dans lDl qui n'est pas
une transformation conforme de lDl. Alors f possède les propriétés suivantes:
1) f raccourcit strictement la distance hyperbolique entre deux points.
94 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
T
A
Fig. 29.
2.5. GÉOMÉTRIE ET TRIGONOMÉTRIE DU PLAN HYPERBOLIQUE 95
2) Nous dirons qu'un triangle T est rectangle si l'un des trois angles
intérieurs est égal à n /2.
th(b) = ~ . y~ - 1.
Xo Yo +1
Xo .
De plus on ac = log(y 0 ), théorème 2.5.2-2, et cos(œ) = ~,ce qm
llJ~(x)[[1HI = / 0 2 .Parconséquent
Yo -x
= argtanh ( ~~).
y p
Fig. 30.
Alors l'ensemble des points de lHI 2 qui sont à une distance hyperbolique p
de Lest constitué des deux demi-droites L: et L; (fig. 31) issues de 0 et faisant
un angle non orienté œ, 0 < œ < rr/2, avec L où œ vérifie
sin(œ) = th(p).
2.5. GÉOMÉTRIE ET TRIGONOMÉTRIE OU PLAN HYPERBOLIQUE 99
L
Fig. 31.
Fig. 32.
Comme l'isométrie <p de (]H[ 2, glHI) sur (][J), g[Jl) est une application de
Môbius on obtient immédiatement une description analogue des courbes
équidistantes d'une géodésique complète de ][J). Pour cette raison, nous nous
contenterons d'énoncer le corollaire suivant.
Corollaire 2.5.19. Soit y une géodésique complète de ][J) et soit p un réel stricte-
ment positif L'ensemble des points se trouvant à une distance hyperbolique p
2.5. GÉOMÉTRIE ET TRIGONOMÉTRIE DU PLAN HYPERBOLIQUE IOI
de y est constitué des deux arcs de cercles (ou corde) issus des mêmes extrémités
que y et faisant en ces points un angle non orienté œ avec y où œ E ]O, rr /2[
vérifie th(p) = sin(œ).
\ Y2 \ YI
Fig. 33.
= --l log ( 1 + x 2 + y 2 - 2x )
2 2
u ,
2 1 + x + y + 2x
v = log J x + y 2 .
2
c(t) = ei 1,
l
On a donc llc'(t)lill-ll =-.-pour tout t E [a, n/2]. De ce fait on obtient
sm t
u = 1a
7'/Z dt
-.- = -log(tan(a/2)),
sm t
où l'intégrale précédente a été calculée en effectuant le changement de
. . . , l - cos t .
vanable s = tan(t /2). De l'1denhte tan 2 (t /2) = et de l'express10n
l+cost
de cos a que nous avons obtenu, nous déduisons
1 ( 1 + xz + yz - 2x )
u = -2 log l + xz + yz + 2x .
v= f1
.Jxz+yz dt
-
t
= log Jx 2 + y2,
x = evch(v) · th(u),
Nous terminerons cette section en montrant une différence fondamentale
entre les géométries euclidiennes et hyperboliques : dans lHI 2 , la somme des
angles intérieurs d'un triangle géodésique est toujours strictement inférieure
à n. Pour cela nous aurons besoin du lemme suivant.
Lemme 2.5.23. Soit T un triangle rectangle, définition 2.5.11, dont l'un des
sommets se trouve sur le bord à l'infini de lHI 2 . Soit a E ]O, n /2[, l'autre angle
intérieur de T.
Dans ces conditions l'aire hyperbolique A(T) de Test égale à Ir /2 - a.
int(T)
Fig. 34.
A(T) = [{ dx · dy
Jlint(T) Y2
où int(T) désigne l'intérieur du triangle T. Un point (x, y) est dans int(T)
si, et seulement si, on a les inégalités 0 < x < cos(a) et~< y. Par
conséquent on a
104 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
A(T)--1cos
O
a (f +oo
.J1-x2
dy) dx.
2
Y
Un simple calcul donne
f +oo dy
.J1-x2 y2 = .Jl=Xï"
En effectuant le changement de variable X = cos e on obtient
A(T) = 1cosa .Jl="X2
0
1
dx = -
la
n/2
rr
de= - -œ,
2
ce qui termine la preuve. 0
Fig. 35.
Remarquons que
A(Ti) = z -y,
lf I
I lC
A(T1) =2- {3,
Proposition 2.5.25. Soit f : JH[ 2 --+ JH[ 2 une application préservant les dis-
tances:
pour tous z 1 , z 2 E JH[ 2 . Alors f est une isométrie. (Rappelons qu'une isomé-
trie est un difféomorphisme de JH[ 2 préservant la métrique hyperbolique gfü
définition 2.1.20.)
On a donc
lim f(wn) = f(w) = f( lim Wn),
n~+oo n~+oo
Exercice 2.5.6. Montrer que les courbes équidistantes, les cercles et les
horocycles possèdent la propriété suivante.
étant donnés deux points distincts p et q de la courbe, il existe une isométrie
de JHIZ laissant globalement fixe la courbe et qui envoie p sur q.
Existe-t-il d'autres courbes avec cette propriété?
C1 {z = x + iy [ y > 0, xz + yz = 1},
=
Cz = {z = x + iy [y> 0, xz + yz = 4}.
Exercice 2.5.11. Soit L une géodésique de JH[z et soit Lp c lHiz une courbe
équidistante de L de distance p > O. Soient p E Let x E Lp.
Montrer que dlHI(p,x)?:: p. Montrer de plus que dlHI(p,x) = p seulement
si la géodésique passant par pet x est orthogonale à Let à Lp.
Lemme 2.6.2. Soit U C JR 2 une partie ouverte du plan munie d'une métrique
g(·, ·). Soit c(t) = (c 1 (t), c 2 (t)) : ]a, b[ ~ U une courbe de classe C 1 et
régulière sur U.
Dans ces conditions, il existe une nouvelle paramétrisation de la courbe c
par la longueur d'arc. Plus précisément, il existe un intervalle réel ]œ, .B~ avec
-oo:::; œ < .B :::; +oo, et un difféomorphisme t : s 1-+ t(s) de ]œ, ,B[ sur ]a, b[
vérifiant lims--+a t(s) =a, lims--+.B t(s) = b et, pour touts E ]œ, ,B[,
( d(c o t) ( ) d(c o t) ( )) =
g ds s ' ds s 1.
dt 1
ds (s) = (de de
g dt (t(s)), dt (t(s))
)1/2 ·
Démonstration. Soit s(t) la fonction réelle définie sur ]a, b[ par
s(t) = 1 1
ao
(de de
g -d (u), -d (u)
t t
)1/2 du,
ds (de de )112
où a 0 b[ est fixé. On a -(t) = g -d (t), -(t)
E ]a, -/=- 0 car c est une
dt t dt
courbe régulière. De ce fait s est un difféomorphisme de ]a, b [ sur son image
qui est aussi un intervalle de :IR. Posons œ = lim1_,.a s(t) et f3 = lim 1_,.b s(t).
Nous déduisons de ce qui précède que s est un difféomorphisme de ]a, b[ sur
]œ, {3[. Appelons t(s) sa fonction inverse, on a donc pour touts E ]œ, {3[,
dt 1 1
ds (s) = ds (t(s)) = de de 112 ·
dt g(dt (t(s)), dt (t(s)))
Par conséquent,
d(cot) d(cot)) (dt de dt de )
g( ds (s), ds (s) = g ds (s) ·dt (t(s)), ds (s) · dt (t(s))
dt 2 (de de )
= (ds (s)} . g dt (t(s)), dt (t(s))
= 1
Soit c(t) = (c 1 (t), c 2 (t)) E IB. 2 , t E ]a, b[, une courbe de classe C2
paramétrée par la longueur d'arc, c'est-à-dire que l'on a lie' (t) Il = 1 pour tout
t dans ]a, b[. Le vecteur n+ (c(t)) = (-c~ (t), c~ (t)) est normal à la courbe c
pour chaque t et de plus (c'(t), n+(c(t)) est une base positive de IB. 2 . Notons
qu'en dérivant l'égalité (c'(t), c'(t)} = 1 on obtient (c"(t), c'(t)} = 0 et par
conséquent le vecteur c"(t) est normal à la courbe. De ce fait le vecteur
c"(t) est proportionnel au vecteur normal n+(c(t)). Nous appelions c"(t) le
vecteur courbure de la courbe c.
k:(c(t)) = (c"(t).n+(c(t)))
= c; (t)c~(t) - c;'(t)c;(t).
La lettre e en indice indique que la courbure est euclidienne et le signe
+ au-dessus indique que l'on calcule la courbure par rapport au vecteur
normal unitaire n+(c(t)) tel que (c'(t),n+(c(t))) soit une base positive de
JR 2 . De la même manière nous appellerons k;(c(t)) la courbure euclidienne
de c par rapport au vecteur normal définissant une base négative de IR 2 ,
c'est-à-dire -n+(c(t)). On a clairement k:(c(t)) = -k;(c(t)). Finalement,
nous noterons ke(c(t)) la courbure géométrique de c, c'est-à-dire la valeur
absolue de la courbure euclidienne par rapport à une orientation normale
quelconque,
ke(c(t)) = [k:(c(t))[ = [Ç(c(t))[.
Remarque 2.6.5. Pour définir la courbure d'une courbe régulière cil n'est
pas nécessaire que celle-ci soit paramétrée par la longueur d'arc. En effet
soit c(t) : ]a, b[ -r JR 2 une courbe régulière de classe C 2 . Le lemme 2.6.2
montre qu'il existe une reparamétrisation c(t(s)) de c par la longueur d'arc.
En appelant u(t) l'angle orienté que font les droites {x = const.} avec con
a donc grâce au lemme 2.6.2
du(t(s)) dt du
k:(c(t)) = k:(c(t(s))) = ds = ds (s) · dt(t(s))
1 du du
= l1c 1(t)ll . dt(t) = Je?+ c~2 . dt(t),
dt - 12 + 12
C1 C2
Définition 2.6.6. Soit c = (c 1 (t), c2 (t)) : ]a, b[---+ lHI 2 une courbe de classe
C2 de lHI 2 paramétrée par la longueur d'arc (par rapport à la métrique de JHI 2 ).
Soit t0 E ]a, b[ un réel fixé et soit n+ (c(t)) = ( - c~(t), c~ (t)) le champ de
vecteurs normal unitaire le long de c tel que (c' (t), n+ (c(t))) soit une base
positive de JR 2 pour chaque t. Soit L la géodésique complète passant par
le point c(t0 ) tangente au vecteur normal n+(c(t0 )) et orientée par celui-ci.
Appelons y la géodésique complète passant par c(t0 ) tangente au vecteur
c'(t0 ) et orientée par celui-ci (fig. 36).
Pour tout réel positif u ?: 0 appelons Lt la courbe équidistante de L se
trouvant à une distance hyperbolique u de L et intersectant y après le point
c(t0 ). De même appelons L;; la courbe équidistante de y se trouvant à une
distance hyperbolique u de L et intersectant y avant c(t0 ) (fig. 36). Les
courbes Lt et L;; sont symétriques par rapport à la géodésique L. Donnons
aux courbes équidistantes L~, u ?: 0, l'orientation induite par L.
Fig. 36.
Enfin appelons œ(t) l'angle orienté que font les courbes Lu avec la courbe
c. Par exemple au point c(t0 ) on a œ(t0 ) = -n/2.
Nous définissons la courbure hyperbolique de c au point c(t0 ) par rapport
au champ de vecteurs normal n+(c(t)), notée kt"(c(t0 )), par
+ dœ
(2.16) kh (c(to)) = dt(to).
Nous définissons le vecteur courbure hyperbolique de c au point c(t 0 ),
noté kh(c(t0 )), par
I 14 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
Xo
Fig. 37.
Corollaire 2.6.10. Les géodésiques de JH[ 2 ont une courbure constante et égale
à o.
Démonstration. Nous avons vu à l'exemple 2.6.7 que les géodésiques ver-
ticales de 1Hr 2 ont une courbure constante et nulle. De plus, si y est une
géodésique complète de JH[ 2 , la proposition 2.2.8 montre qu'il existe une
isométrie positive envoyant y sur l'axe imaginaire pur. Nous pouvons en
déduire grâce à la proposition 2.6.9 que y aussi a une courbure constante et
égale à O. 0
Remarque 2.6.11. Nous verrons plus loin une réciproque au corollaire 2.6.10:
les seules courbes de 1Hr 2 de courbure constante et égale à 0 sont les géodé-
siques, théorème 2.6.26. Il apparaît donc que les géodésiques de JH[ 2 jouent le
même rôle que les droites de JR 2 .
Corollaire 2.6.12. Soit 1 une géodésique complète de 1Hr 2 . Pour tout réel positif
u les courbes équidistantes de 1, 1;, ont une courbure géométrique constante.
Lemme 2.6.14. Soit c = (c 1 (t), c 2 (t)) : ]a, b[ -+ JH[ 2 une courbe de classe
C2 paramétrée par la longueur d'arc. Supposons que c vérifie en un point
t 0 E ]a, b[ les conditions suivantes:
C = {z E JH[ 2 [ lm(z) = 1}
a une courbure géométrique constante et égale à l. Considérons la paramé-
trisation par la longueur d'arc suivante de C : c(t) = (t, 1), t E lR. On
vérifie facilement que c vérifie les conditions du lemme 2.6.14 en t 0 = O. Par
conséquent la courbure de c en t 0 = 0 est k;;(c(O)) = 1 + k:(c(O)) = 1 car
une droite a une courbure euclidienne nulle en chaque point.
Remarquons que pour tout ton a c(t) = c(O) + (t, 0) = T(r,oi(c(O)) où
T(r,o) est la translation horizontale de vecteur (t, 0), qui est une isométrie
positive. On conclut de nouveau à l'aide de la proposition 2.6.9 que la
courbure de c en chaque point c(t) est égale à la courbure au point c(O)
ce qui termine la preuve. D
(2.17) et . ( )
sm 81
c~(to)
=- -.
Cz(to)
Par ailleurs on vérifie facilement que la fonction définie par
Comme f eth sont des isométries positives de IHI 2, la courbe y(t) est aussi
paramétrée par la longueur d'arc, et grâce à la proposition 2.6.9 on a
() À. C2(t)
Yz t = . (c 1 (t) + A) 2 + c~(t)'
c2(to) c2(to) , . .
où À. = 2
sin (er/2)
et A = -ci {to) + e/ .
tan( 1 2)
En denvant deux fois la
fonction y2 (t) nous trouvons
d<J
kt(c(t)) = -(t) - sin Œ(t).
dt
120 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
Œ(t)
Fig. 38.
Démonstration. On a
c~(t) . c;(t)
coser(t) = llc1(t)ll et sm er(t) = - llc1(t)ll'
, . c~ (t) ,
d'ou nous tirons taner(t) = --1- . Par consequent
c2 (t)
d tan(er)
- - - () t = ( 1 +tan 2er ())der d-
t - (t) = - - c~-
(t).
dt dt dt c~(t)
Ce qui nous donne après calcul
der c 1 c" - c" c 1
-dt (t) = 1 I~ + ~2 2 (t).
C1 C2
De plus on a c?(t) + c~2 (t) = c~(t) car c est paramétrée par la longueur
d'arc, ce qui, avec le théorème 2.6.16 et la relation sin er(t) = -c~ (t)/c 2 (t),
donne le résultat cherché. D
Théorème 2.6.18. Soit c : ]a, b[ ~ JHI 2 une courbe régulière de classe C 2, pas
nécessairement paramétrée par la longueur d'arc. On a pour tout t dans ]a, b[
c 1 c" - c" c 1 c1
= c (t) . 1 2
2
1 2 (t)
( 12 + 12)3/2
+ / 12
1 (t)
C1 Cz y C1 + C212 .
Démonstration. Grâce au lemme 2.6.2 nous savons qu'il existe une nou-
velle paramétrisation de c par la longueur d'arc. Plus précisément il existe
un difféomorphismes r+ t(s) d'un intervalle ]a 1 , b1 [ sur ]a, b[ tel que la
courbe y(s) = c(t(s)) soit paramétrée par la longueur d'arc. On a de plus
dt 1
ds Il I . Appelons er(t) l'angle orienté entre les vecteurs (0, 1) et
c (t)l llll
1
du(t(s))
kt(y(s)) = kt(c(t(s))) = ds - sin u(t(s))
dt du(t)
= ds (s) · -;;:[ - sin u(t(s))
1 du(t) .
llc'(t)lllHI . -;;:[ - sm u(t(s)).
du(t)
De plus la remarque 2.6.5 nous donne - - = llc'(t)ll · k:(c(t)) et nous
dt
. . c' (t)
savons par ailleurs que smu(t) = - llc~(t)ll. On a donc
+ llc'(t)ll + c~ (t)
kh (c(t)) = llc'(t)lllHI . ke (c(t)) + llc'(t)ll
c~
= Cz(t) · ke+ (c(t)) + ~(t).
Finalement, à l'aide de l'expression de la courbure euclidienne donnée à la
remarque 2.6.5, on obtient
z - Re(z 0 )
Démonstration. La fonction h(z) est une isométrie posi-
Im(z0)
tive de IHI 2 qui envoie z 0 sur le point i. Par conséquent on a la relation
h(SlHl(z 0 , p)) = SlHl(i, p) et il suffit donc de prouver la proposition pour le
cercle hyperbolique centré en i et de rayon p. Nous savons grâce à la pro-
position 2.5.5 que SlHl(i, p) = S(ich(p), sh(p)) où S(ich(p), sh(p)) désigne le
cercle euclidien de centre ich(p) et de rayon sh(p). Considérons la paramé-
trisation suivante de S(ich(p), sh(p)),
y(t) = (sh(p) cos(t), sh(p) sin(t) + ch(p)), t E ~-
Remarquons que y(t) parcourt S(i ch(p), sh(p)) dans le sens trigonométrique,
par conséquent la courbure euclidienne de S(i ch(p ), sh(p)) calculée avec la
paramétrisation y(t) est positive et égale à l'inverse du rayon euclidien,
k:(y(t)) = l/sh(p). Finalement la formule du théorème 2.6.18 et un simple
calcul donnent k:(y(t)) = l/th(p) pour tout t. D
Proposition 2.6.24. Soit z 0 E IHI 2 et soit ü un vecteur tangent non nul au point
z0 . Soit À > O. On a (fig. 39) :
1) Si 0 < À < 1 il existe alors exactement deux courbes équidistantes passant
par z 0 et tangentes à Ü ayant une courbure géométrique égale à À. De plus ces
courbes ne sont pas équidistantes de la même géodésique.
2) Si À = 1 il existe alors exactement deux horocycles passant par z 0 et
tangents à Ü, (rappelons que les horocycles ont une courbure géométrique
constante et égale à 1, corollaire 2.6.8).
3) Si À > 1 il existe alors exactement deux cercles passant par z 0 et tangents
à ü ayant une courbure géométrique égale à À.
124 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
Zo
Q
Ü<À<l À=l À> 1
Fig. 39.
À = l/th(p). De tels cercles ont forcément leur centre hyperbolique sur l'axe
des y. De plus ces centres doivent se situer à une distance hyperbolique p de
i. Il n'existe que deux points sur l'axe des y vérifiant cette propriété : i eP et
ie-P, ce qui termine la preuve. D
Nous pouvons maintenant classifier totalement les courbes de lHI 2 qui ont
une courbure géométrique constante.
Théorème 2.6.26. Soit C c JHI 2 une courbe régulière de classe C2 de IHI 2 ayant
une courbure géométrique constante À ?: O.
1) Si À = 0 la courbe C fait partie d'une géodésique.
2) Si 0 < À. < 1, la courbe C fait partie d'une courbe équidistante d'une
géodésique. Plus précisément, C fait partie d'un arc de cercle ou d'une demi-
droite faisant un angle non orienté f3 avec l'axe réel où f3 E ]O, n /2] satisfait
cos(f3) =À.
3) Si À. = 1, la courbe C fait partie d'un horocycle.
4) Si À. > 1, la courbe C fait partie d'un cercle hyperbolique de rayon p, où
1
p > 0 vérifie À = - - .
th(p)
solution satisfaisant h (0) = 1 et h' (0) = 0 qui, dans chaque cas, est l'une des
courbes énoncées au théorème 2.6.26, c'est-à-dire une courbe équidistante
si 0 < À < 1, un horocycle dans le cas À = 1 ou un cercle hyperbolique
si À > l. Par conséquent, C fait toujours partie localement de l'une des
courbes énoncées au théorème 2.6.26 et, de proche en proche, on obtient
l'appartenance globale. D
1) u(x 0 ) = v(x 0 ).
2) v(x) :S u(x), pour tout x E ]a, b[.
3) kt(c(x)) :S kt(y(x)), pourtoutx E ]a,b[.
Dans ces conditions on a c(x) = y(x) dans un voisinage de x 0 .
(2.19)
(V v" 1 u" 1 )
-u - X >0
(1 + v'2)3f2 + (1 + v'2) 1/2 (1 + u'2)3/2 (1 + u'2) 1/2 ( ) :.--- ·
Remarquons que pour tout x dans Ja, b[ l'inégalité (2.19) est équivalente à
l'inégalité F(v(x), v'(x), v"(x)) - F(u(x), u'(x), u"(x)) ~O. Pour chaque x
considérons la fonction f à valeurs réelles définie sur [O, lJ par
La fonction f est continue sur [O, 1J et dérivable sur JO, l [, nous pouvons
donc appliquer le théorème des accroissements finis. De ce fait il existe un
réel t(x) E JO, l[ tel que f(l) - f(O) = f'(t(x)). Ceci nous donne pour tout
x dans Ja, b[
+ (v' - u')(x).
aF
ab [tv + (1-t)u, tv' + (1- t)u', tv" + (1-t)u"](x)
+ (v" - u")(x) .
aF
ac [tv + (1-t)u, tv' + (1-t)u', tv" + (1-t)u"](x).
où on a posé
2.6. COURBE ET COURBURE DANS !HI 2 129
iff
g(x) = ~~ [tv + (1 - t)u, tv' + (1 - t)u', tv" + (1 - t)u"](x)
ac
et
aF
h(x) = ~~ [tv + (1 - t)u, tv' + (1 - t)u', tv" + (1- t)u"](x).
ac
Clairement les fonctions g et h sont continues et bornées dans un voisinage
de x 0 • Nous pouvons donc appliquer le principe du maximum analytique, voir
Protter-Weinberger [68, Chapter 1, Section 2, Theorem 5]. Celui-ci stipule
que si une fonction w satisfait une inégalité différentielle du type (2.20) sur
un intervalle ]a, b[ avec g eth continues et bornées et si l'on suppose de plus
que w possède un maximum nul en un point x 0 E ]a, b[, alors la fonction w
est constante et égale à 0 dans un voisinage de x 0 • Or par hypothèse notre
fonction w = v - u est inférieure ou égale à 0 sur ]a, b[ et vaut 0 en x 0 .
Le principe du maximum analytique que nous venons de citer affirme que
la fonction w est nulle près de x 0 et, de ce fait, on a u(x) = v(x) dans un
voisinage de x 0 , ce qui conclut la preuve. D
pour toute suite (tn) de JO, 1[convergeant vers 0 ou 1, où a E IHI 2 est un point
fixé.
Rappelons que les courbes complètes de courbure géométrique constante
kh > 0 sont toutes plongées, théorème 2.6.26, c'est-à-dire qu'elles n'ont
aucune auto-intersection, et de ce fait elles séparent IHI 2 en deux composantes
connexes C 1 et C 2 . De plus, par continuité, le vecteur courbure pointe
toujours vers la même composante connexe. Considérons maintenant une
courbe c de IHI 2 de courbure géométrique constante et non nulle.
Supposons qu'en un point p E c la géodésique tangente à c au point p
soit contenue, hors de p, dans l'une des composantes connexes de IHI 2 \ c
que nous appellerons C 1 • Le principe du maximum montre qu'au point p le
vecteur courbure ne peut pas pointer vers la composante C 1 , car, par rapport
à la direction normale déterminée par le vecteur courbure, la courbure de
c est positive, alors que celle de la géodésique est nulle. Par conséquent au
point p, et donc en chaque point de c, le vecteur courbure pointe vers l'autre
composante connexe C2 •
l l c
(a) (b)
0 (c)
:::(' (d)
(e) (f)
Fig. 40.
132 CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
H
q
Fig. 41.
2.6. COURBE ET COURBURE DANS JHI 2 133
Proposition 2.6.34. Soit y C IHI 2 une courbe reliant deux points de l'axe
imaginaire, i a et i b, vérifiant 0 < a < b et dl:'!. (i a, i b) = 2p. On suppose que
y est de classe C 2 jusqu'au bord. On suppose également que y est le graphe
horizontal d'une fonction continue f : [a, b] -+ JR, de classe C2 sur l'intervalle
ouvert]a,b[etvérifiant f(a) = f(b) = 0:
tout y dans ]a, b[. De ce fait le vecteur courbure pointe dans la direction des
x négatifs en chaque point de y.
Remarquons que, à une homothétie de 1Hl 2 près, on peut supposer que
a = e-p et b = eP. Par conséquent le graphe de la fonction
Il suffit donc de montrer que g(y) ~ f(y) pour tout y E ]a, b[. Pour
chaque À~ 0 notons CÀ le graphe de la fonction g -À, on a donc C0 = C.
Si À est assez grand nous aurons g(y) -À < f(y) pour tout y E ]a,b[ et
par conséquent CÀ est loin de y. Lorsque À tend vers 0, la courbe c,_ se
rapproche de y. Remarquons que, au cours de ce mouvement, c,_ ne peut pas
avoir un premier point de contact intérieur avec y si À > O. En effet, sinon
y et c,_ seraient tangents en ce point, les vecteurs courbure pointeraient
dans le même sens et y serait au-dessous de c,_ par rapport à la direction
normale déterminée par les vecteurs courbure. Nous déduirions du principe
du maximum que y est contenu dans c,_, ce qui est absurde car les points
(0, a) et (0, b) sont dans y mais pas dans CÀ.
Nous concluons donc que pour tout À > 0 et pour tout y E ]a, b[ on a
g(y) -À< f(y). De ce fait on a g(y) ~ f(y) pour tout y dans ]a, b[, ce qui
conclut la preuve. D
si, la fonction angle a est croissante. Nous allons voir un résultat analogue
pour les courbes du plan hyperbolique.
Définition 2.6.36. Soit c = (c 1, c2) : ]a, b[--* 1Hl 2 une courbe régulière et de
classe C 1, non nécessairement paramétrée par la longueur d'arc. Pour tout
t E ]a, b[ on note n+(t) le vecteur unitaire (pour la métrique hyperbolique)
au point c(t) et orthogonal à c'(t) tel que la famille (c'(t), n+(t)) soit une
base directe de ~.2. Notons y+(t) la demi-géodésique issue de c(t), tangente à
n+(t) et orientée par n+(t). Notons enfin G(t) E ô00 1Hl 2 le bord asymptotique
de y+(t). L'application
I
G(t) = C1C2 - C2C1 - C2C1
I ..j'2+ C212 (t)
c'2
pour tout t E ]a, b[.
Démonstration. On a
+ C2(t) / /
n (t) = (-c 2(t),c 1(t)) := (n1(t),n2(t)).
Jc?(t) + c~2 (t)
Comme c~(t) =fa 0, la géodésique passant par c(t) et tangente à n+(t) est
donc un demi-cercle orthogonal à l'axe des x, notons X = (d, 0) son centre,
~
d E IR. Les vecteurs n+(t) et Xc(t) sont orthogonaux, ce qui nous donne
n1(t)(c 1(t) - d) + n 2(t)c 2(t) = 0, on en déduit:
n2
d = C1 (t) + -(t)c2(t).
n1
Le rayon du cercle, R > 0, est
~
R = llXc(t)ii =
c~(t)
= lni(t)I' car lln(t)lllHI =l.
Sin 1(t) > Oona
CHAPITRE 2. GÉOMÉTRIE HYPERBOLIQUE
G(t) = d +R
n2 c2
= c 1 (t) + -(t)c2(t) + -2(t)
n1 n1
= c,(t) + -
c'1
, (t)c 2(t) + c2(t)
Jc' (t) + c'2 (t)
1
2
,
2
-~ -~
( '"
C2C1C2-C1C2"') ) V'2
--;::::;;:=:=::;--:----;:::==::;;:(t - C 1 + c2'2()t
(.Jc? + ci2 - c~) c? .J + ci2
c'12 + c'22 (t) ( c c'1c"2 - c"c'
1 2 y
1c' 2+ c'22 - c')
1 1 (t)
.J c? + ci2 - c~ 2 (c? + ci2)3/2 - .Jc? + ci2
= c'12+ c'22 (t) ( c c'1c"2 - c"1c'2 + c'1 1) (t)
.Jc? + ci - c~
2 2 (c~ + ci )3
2 2 12 .Jc? + ci -
2
12 + 12
c1 c2 (t)(kt(c(t)) - 1) (voir le théorème 2.6.18)
y 1c'12 + c'22 - c'1
pour tout t E ]a, b[. La dernière assertion du théorème se déduit du fait que
(Je?+ c? - c~)(t) > 0 pour toutt E ]a, b[. D
u = log(Jx 2 + y 2 ), th(v) = x
.Jx2 + y2
et eu
x = euth(v), y= - - .
ch(v)
. ( ( )) u'sh(v)ch(v) + v' ()
sm u t =- t .
ch(v)Ju 12 ch 2(v) + v 12
3) En utilisant la relation cos(e(t)) = th(v(t)), montrer que
de v'
-(t) = --(t).
dt ch(v)
En déduire que
(dœ
+
kh (c(t)) = llc'(t)lllHI.
1
dt+ u ,sh(v) ) (t).
4) Montrer que
u'ch(v) -v'
cos(œ(t)) = (t) et sin(œ(t)) = (t),
Ju 12 ch 2(v)+v' 2 Ju 12 ch 2(v)+v' 2
puis en déduire que
dœ u"v'ch(v) + u'v' 2sh(v) - u'v"ch(v)
- = (t).
dt u'2 ch 2 (v) + v'2
En conclure que
u" v' ch( v )+ 2u' v'2sh( v )+u'3ch 2( v )sh( v )-u' v" ch( v)
kt(c(t)) = (u'2ch2(v) + v'2)3/2 (t).
2.6. COURBE ET COURBURE DANS IHI2 139
Exercice 2.6.3. Soient 1 = [a, b], 0 < a < b, et k : 1 ---+ R une fonction
continue. Soient A et B deux nombres réels. Le but de cet exercice est
de montrer qu'il existe au plus une fonction u de classe C 2 sur 1 telle que
u(a) = A, u(b) = B et telle que la courbure du graphe par rapport à
l'axe imaginaire, c(y) = (u(y), y), y E 1, soit précisément la fonction k :
kt(c(y)) = k(y), pour tout y dans 1.
1) Soit u une fonction de classe C 2 sur1 dont la courbure du graphe est la
fonction k. Montrer que u est solution de l'équation différentielle suivante.
, du d 2u ,,
avec u = -dy et u
dy 2 •
2) Soit u une fonction de classe C 2 sur1 vérifiant l'équation (2.21). Montrer
que pour toute constante c ER la fonction u(y) + c est encore solution de
(2.21).
3) Soient u et v deux solutions de (2.21) telles que u(a) = v(a) = A et
u(b) = v(b) =B.
a) Montrer que sic > 0 est assez grand on a u(y) - c < v(y) pour tout
y dans 1.
b) À l'aide du principe du maximum montrer que pour tout c > 0 et
pour tout y dans 1 on a u(y) - c < v(y).
c) En déduire que u(y) ::;::: v(y) pour tout y dans 1.
d) Montrer que u(y) = v(y) pour tout y dans 1.
Exercice 2.6.6. Soit y(x) = (x, f(x)) une courbe de IHI 2 donnée par le graphe
d'une fonction f de classe C 2 définie sur un intervalle 1 = [a, +oo[ et
vérifiant: f"(x) ::;: 0 pour tout x dans 1.
1) Montrer à l'aide du principe du maximum que si la courbure hyperbo-
lique de y est supérieure ou égale à 1 alors on a
liminfkt(y(x)) = 1.
x--++oo
Exercice 2.6.7. Soit la courbe y(y) = (u(y), y) avec 0 <a :S y :Sb où u est
une fonction de classe C2 sur [a, bJ vérifiant u(a) = u(b) =O.
Montrer que si kt(y(y)) ::;: A > 1 alors la hauteur de y est a priori
bornée, c'est-à-dire qu'il existe une constante M indépendante de u et ne
dépendant que de A, telle que iu(y)I :SM pour tout y E [a, bJ.
Exercice 2.6.8. Soit la courbe y(y) = (u(y), y) avec y > 0, où u est une
fonction de classe C2 sur JO, +oo[.
Montrer que si kt(y(y))::;: 1 pour tout y > 0, alors la fonction une peut
pas être bornée inférieurement sur JO, oo[.
Exercice 2.6.10. Soit y : [a, bJ --+ IHI 2 une courbe régulière de classe C 2 et
soit t0 E [a, bJ. On dit que p = y(t 0 ) est un point d'inflexion de y si la
courbure (hyperbolique) de y s'annule au point p en changeant de signe.
Donner plusieurs exemples de courbes admettant un ou plusieurs points
d'inflexion.
2.6. COURBE ET COURBURE DANS !HI 2 141
Exercice 2.6.11. Soit 1 c lR un intervalle réel et soit c : 1 ---+ IHI 2 une courbe
régulière. On dit que c(I) est une courbe convexe (au sens hyperbolique)
si pour tout t E 1 la courbe c(I) se trouve d'un seul côté de la géodésique
tangente à c(I) au point c(t).
On dit que c est localement convexe (au sens hyperbolique) si pour tout
t0 E 1, il existe un intervalle J C 1 contenant t 0 , tel que c(J) soit une courbe
convexe (au sens hyperbolique).
1) Montrer que si la courbure hyperbolique de c ne s'annule jamais, c est
localement convexe.
2) Donner un exemple de courbe localement convexe mais non globale-
ment convexe.
Exercice 2.6.12. Nous allons introduire les coordonnées polaires (r, e) de IHI 2 .
Pour cela nous considérerons la géodésique y = {lzl = 1 1 lm(z) > ü} de
H2.
e
Soit p E IHI 2 , p =f=. i, nous posons r = dlHl(p,i) et est l'angle orienté
entre y et l'unique géodésique passant par les points p et i.
1) Exprimer les coordonnées polaires d'un point p E IHI 2 , p =f=. i, en
fonction des coordonnées (u, v) de l'exercice 2.6.l.
2) Décrire le cercle hyperbolique de centre i et de rayon R > 0 en
coordonnées polaires.
3) Décrire les horocycles {y = 1} et {y = 2} en coordonnées polaires.
4) Décrire la courbe équidistante {x = y} en coordonnées polaires.
Exercice 2.6.13. Soient F 1 , F 2 E IHI 2 deux points de IHI 2 sur l'axe imaginaire
pur aveclm(F i) < Im(F2 ). Soit a > 0 tel que dlHl (F 1 , F 2 ) < 2a. On définit
l'ellipse hyperbolique E, de foyers F 1 et F 2 et de grand axe 2a de la manière
suivante (par analogie avec les ellipses de JR 2 ),
Exercice 2.6.14. Soit y(v) = (f(v), v) une courbe de IHI 2 donnée par le
graphe d'une fonction u = f(v) de classe C2 dans le système de coordonnées
(u, v) de la définition 2.5.20.
Donner l'expression de la courbure hyperbolique algébrique de la courbe
y dans le nouveau système de coordonnées (u, v) de l'exercice 2.6.l.
Exercice 2.6.17. Soit y : (0, I] --+ IHI 2 une courbe régulière de classe C 2 sur
JO, 1(. Posons y(O) =pet y(I) = q. Supposons que la courbure géométrique
satisfasse la condition: 0 ~ kh(Y) ~ 1.
Montrer qu'il existe deux arcs d'horocycles distincts H 1 et H 2 , passant par
pet q, tels que y((O, I]) soit contenue dans la région bornée de IHI 2 bordée
parH 1 et Hz.
Exercice 2.6.18. On considère une courbe y = (x, y) : (0, I] --+ IHI 2 de classe
C2 jusqu'au bord, satisfaisant y(O) = y(l) = 1 et x(O) -:/:- x(l). On suppose
que la courbure géométrique kh(y(t)) de y satisfait kh(y(t)) ~a < 1.
Montrer qu'il existe deux courbes C 1 et C2 de IHI 2 , de courbure géomé-
trique 1 et a respectivement, toutes deux passant par les points y(O) et y(I),
et telles que la courbe y soit située dans la région bornée de IHI 2 bordée par
C1 et C2.
Chapitre 3
L'espace hyperbolique en
dimension supérieure
g _ dx 1
2 + ··· + dx n2
IHI - x2
n
143
144 CHAPITRE 3. L'ESPACE HYPERBOLIQUE EN DIMENSION SUPÉRIEURE
- _)
(u,v lHI = -(ü,- 2v)-
xn
U1V1 + ··· + UnVn
x;
où (· , ·) désigne le produit scalaire euclidien de lR n. Comme dans le cas de la
dimension 2, nous noterons 11 ·li IHI la norme associée à (· , ·) lHI. Plus précisément,
en reprenant le vecteur ü précédent,
c'est-à-dire
U1V1+···+UnVn (Dpf(ü), Dpf(v))
X~ y~
où on a posé f(p) = (y 1, ... , Yn) et Dpf désigne la différentielle de f au
point p.
2) Nous dirons qu'une isométrie f : (lHin, glHI) -+ (lH!n, glHI) est positive
(resp. négative) si f préserve (resp. renverse) l'orientation de lHin, c'est-à-dire
celle de )Rn. De ce fait, une isométrie f est positive si le déterminant de sa
matrice jacobienne est strictement positif en tout point de lHin.
Il ressort immédiatement de la définition 3.1.3 que la restriction à lH!n de
toute isométrie euclidienne de )Rn préservant la n-ième coordonnée Xn est
une isométrie de (lH!n, glHI), exemple 3.1.4-2.
demi-droite verticale issue de (x 0 ,y0 ,0), L = {(x0 ,y 0 ,t) 1 t > O}. Pour
e
tout réel appelons Re la rotation (de JR 3) autour de la droite L orientée
par le vecteur ë3 = (0,0, 1) et d'angle e. Soit p = (x1,X2,X3) E lHI 3 et
v
soient ü = (u 1, u 2, u 3) et = (v 1 , v2, v3) deux vecteurs tangents au point p,
Ü, v
E TplHI 3 • On a
de ce fait
(ü, iJ}
~ 3
= (Ü, iJ}IHI
car Re est une isométrie euclidienne et préserve donc le produit scalaire
euclidien(·,·}. Nous en déduisons que Re est une isométrie positive de JH[ 3 .
2) Plus généralement, pour tout entier n ?: 3 et toute isométrie euclidienne
h : JRn-I -:r !Rn-I, considérons le difféomorphisme f : lHin -:r JH["
défini par f(x 1, ... , Xn) = (h(x 1 , ... , Xn-d. Xn). Dans ces conditions, f
est une isométrie de (lH!n, g!HI). En effet, pour tout p = (x 1 , ••• , xn) E JH["
v
soient Ü = (u 1, ... , un) et = (v 1, ... , Vn) deux vecteurs tangents en p,
Ü, v
E T plHin, on a (en désignant par (., ·}(n-1) le produit scalaire euclidien
de ]Rn-!)
(Dpf(ü), Dpf(v)}
x;
((D(x 1 , ... ,Xn-Ilh(u1, ... , Un-1), Un), (D(x 1 , ... ,Xn-llh(v1, ... , Vn-d. Vn))
x;
(D(x 1 ,••. ,Xn-l ih(u1, ... , Un-1), D(x 1 ,•.. ,Xn-llh(v1, ... , Vn-1) }(n-1) +un Vn
x;
((u1, ... , Un-1), (v1, ... , Vn-d}(n-l)+UnVn
x;
((u1, ... , Un), (v1, ... , Vn)}
x;
= (ü, iJ}!HI.
En particulier, toute translation euclidienne de vecteur horizontal
-:r
T = (t 1 , •• • , tn-i. 0) est une isométrie positive de (lH!n, g!HI)- De même,
3-I. MODÈLE DU DEMI-ESPACE 147
Comme IHin est muni de la métrique gIHl, nous pouvons définir la longueur
de toute courbe de classe C 1 par morceaux de IHin. Plus précisément, soit
c : [a, b] -+ IH!n une courbe de classe C 1 par morceaux, définition 2.1.4,
c(t) = (x 1 (t), ... , Xn (t)). Nous définissons la longueur hyperbolique de c,
notée LIHl(c), en posant
LIHl(c) = 1
a
b
llc'(t)llIHldt = 1 a
b Jx'2
1
+
•••
Xn(t)
+ x'z
n dt,
2) Une courbe c : ]a, b[-+ IH!n, C 1 par morceaux, est une géodésique si elle
minimise la longueur des courbes reliant tout couple de points par lesquels
elle passe.
c est une géodésique{} Vt 1 , t2 E ]a, b[, dIHl(c(t 1 ), c(t2 )) = LFJ[c(ti), c(t2 )],
où LIHl[c(ti), c(t2 )] désigne la longueur de la courbe centre les points c(ti) et
c(tz).
Remarque 3.1.6. Soit f une isométrie de IH!n. Du fait que f préserve le
produit scalaire hyperbolique, f préserve aussi les angles (non orientés)
entre les vecteurs tangents en un même point, et la longueur des courbes.
Ainsi, pour toute courbe C 1 par morceaux c : [a, b] -+ IH!n on a
Llfll(c) = LFJ(f oc).
148 CHAPITRE 3. L'ESPACE HYPERBOLIQUE EN DIMENSION SUPÉRIEURE
Théorème 3.1.7. Les géodésiques de lHin sont les demi-droites verticales issues
de a00 JHin et les demi-cercles orthogonaux à a00 JHin. De plus par deux points de
lHin passe une et une seule géodésique.
Fig. 42.
ainsi p+ est un demi-plan vertical dans lH!n (fig. 42). Soit f une isométrie
euclidienne de !Rn préservant la coordonnée Xn et envoyant p+ sur le demi-
plan vertical TI = {(x 1 , 0, ... , 0, Xn) 1 Xn > O}. Par exemple, sin = 3, on
choisit pour f une rotation d'axe vertical. Nous déduisons de l'exemple 3.1.4-
2 que f est aussi une isométrie de lH!n. Soit maintenant c : [O, 1] --+ lHin
une courbe C 1 par morceaux reliant les points pet q, c(O) = p, c(l) = q.
Comme f est une isométrie de lH!n la longueur de la courbe c est égale à celle
de la courbe f oc, remarque 3.1.6. Posons (f oc )(t) = (x 1 (t), ... , Xn (t)),
3.r. MODÈLE DU DEMI-ESPACE 149
t E [O, l]. Considérons la nouvelle courbe y : [O, 1] ---+ Il c IHin définie par
y(t) = (x 1 (t),0, ... , 0, Xn(t)), en fait y est la projection orthogonale de la
courbe l oc sur le demi-plan Il. On a
Llll!(c) =Lill!(/ oc)
(3.1) ~ 1O
1 Jx?(t) + x~2 (t)
Xn(t)
·dt = Lllll(y).
De ce fait, pour toute courbe de classe C 1 par morceaux de IHin reliant les
points l(p) et l(q) il existe une courbe de Il C IHin reliant les mêmes points
f(p) et l(q) et de longueur inférieure ou égale. De plus, sic minimisait
la distance entre p et q, l'inégalité (3.1) devrait être une égalité. Ceci
entraînerait x~ = 0, ... , x~_ 1 =
0 et par conséquent x 2 =
0, ... , Xn-I=0
car x 2 (0) = 0, ... , Xn-i (0) = O. De ce fait, c serait une courbe de Il. Nous
en déduisons qu'une géodésique de IHin reliant l(p) et l(q) doit forcément
être incluse dans Il. Rappelons que Il muni de la métrique gllll est le modèle
du demi-plan du plan hyperbolique IHI 2 , remarque 3.1.2. Par conséquent, il
n'existe dans IH!n qu'une seule géodésique reliant les points l(p) et l(q) :
c'est la géodésique de Il reliant ces mêmes points. Rappelons enfin que les
géodésiques de IHI 2 ont été classifiées au théorème 2.2.4. Nous en déduisons
que l'unique géodésique r reliant l(p) et l(q) est soit un segment d'une
demi-droite verticale, dans le cas où l(p) et l(q) sont sur la même verticale,
~oit un arc du demi-cercle orthogonal à â00 Il C â00 1Hin passant par l(p) et
f(q) si ces points ne sont pas sur une même verticale.
Soit maintenant C une géodésique de IHin reliant pet q. Comme lest une
isométrie de IHin, l(C) est une géodésique reliant l(p) et l(q), remarque
3.1.6. On a donc l (C) = r et ainsi C = l- 1 (f). De ce fait il n'existe
qu'une seule géodésique de IHin reliant pet q. De plus, comme l- 1 est aussi
une isométrie euclidienne préservant la coordonnée Xn, nous concluons que
1- 1 (f) est également soit un segment d'une demi-droite verticale soit un
arc d'un demi-cercle orthogonal à â00 1Hln. D
PH = (P1, · · ·, Pn-d·
Pour tous points p = (p 1, ... , Pn) et q = (q 1, ... , qn) de lHin posons
Nous voulons donc démontrer l'égalité: g(p, q) = d"l:TI(p, q). En notant d(·, ·)
la distance euclidienne dans JRn-l nous remarquons que g(p, q) s'écrit de la
manière suivante,
Proposition 3.1.9. Pour tout point p E JH[n et tout vecteur tangent Ü non nul
en p, il existe une et une seule géodésique y passant par p et tangente à ü.
Afin d'étudier les isométries de JH[n, nous allons d'abord considérer les
inversions de JRn, dont nous rappelons la définition. Cela ne constituera en
fait qu'une généralisation de l'étude des inversions de JR 2 , ou de C, effectuée
à la section 2.1, définition 2.1.17 et proposition 2.1.18.
Définition 3.2.1. 1) Soit p = (p 1, ... , Pn) E JRn un point quelconque et
soit R un réel strictement positif. Appelons S la sphère de dimension n - 1
de JRn centrée en p et de rayon R, c'est-à-dire l'ensemble des points de JRn
dont la distance euclidienne au point p est R,
pour tout point q E ffi'.n différent de p, ls(q) est l'unique point q' de la demi-
droite issue de p et passant par q tel que la distance par rapport à p vérifie
d(p, q').d(p, q) = R 2 , c'est-à-dire
--+
Comme, par définition, on a pq' = À pq pour un réel À > 0, la relation
précédente nous donne
1( ) I R2 q- p +
s q = q = . llq - Pll 2 p
_ Rz .
-
(q1 - Pi,···, qn - Pn) + (Pi.···, Pn )·
(q1 - pi) 2 + · · · + (qn - Pn) 2
Nous posons enfin ls(p) = oo et ls(oo) = p. L'application ls sera aussi
appelée la réflexion par rapport à S.
2) Si S C ffi'.n est un hyperplan affine de ffi'.n la réflexion, ou inversion, par
rapport à S est simplement la symétrie orthogonale par rapport à S.
Fig. 43.
Déterminons d'abord les points pet p. Par construction ces points sont
de la forme t.p = t(p 1 , ••• , Pn) avec t >O. On a donc
154 CHAPITRE 3. L'ESPACE HYPERBOLIQUE EN DIMENSION SUPÉRIEURE
De même on a
~ 1
I(p) = IPl(IPI + R) . p.
De ce fait
1 1( ~) 1 ( 1 1 ) p
c =2 I(,D) + l(p) = 2lpl . IPI - R + IPI +R p = IPl2 - R 2,
puis
R
, 1
= 2d(I(,D), ~
I(p)) =
1 1 1 IPI
IPl(lpl + R) - IPl(lpl - R) . 2
1
= 1 R 1
IPl2 - R2 .
(IPl2 _ R2)2
1 2 1
{} lqj2 - jqj2(jpj2 - R2) . (q1p1 + ... + qnPn) + jpj2 - R2 = 0
·. I(p)
Fig. 44.
Nous allons maintenant nous intéresser aux inversions laissant lHin globa-
lement fixe.
IPl4 n n
=- 2 • L L u1vk(Dpl(e 1), Dpl(ek))
Pn J=l k=1
1 14 n n
= p2 · LLu1vk(l1(p),lk(p))
Pn 1=1 k=1
Nous verrons qu'en fait toute isométrie de IHin est la composée d'une ou
plusieurs inversions, théorème 3.4.1.
Exercice 3.2.1. Pour tout point p E !Rn et tout R > 0 on note I(p, R) l'inver-
sion de !Rn par rapport à la sphère de centre p et de rayon R, définition 3.2.1.
On note de plus H(p, R) l'homothétie de centre p et de rapport R.
1) Montrer que pour tous R. À > 0 et tous points p, q E !Rn on a
est facile de montrer que S n'est pas une hypersurface géodésique. En effet,
la géodésique reliant, par exemple, les points (0, ... , 0, 4) et (0, ... , 0, 8) de S
est un segment de droite vertical et celui-ci n'est pas contenu dans S. En fait,
S est une sphère hyperbolique, voir la fin de ce chapitre pour le cas de lHI 3 .
5) Considérons maintenant le demi-hyperplan incliné de lH!n
La géodésique f' n'est pas contenue dans p+, nous en déduisons que p+
n'est pas un hyperplan géodésique de lH!n. En fait, p+ est une hypersurface
équidistante, voir la fin de ce chapitre pour le cas de lHI 3 .
6) Soit R > 0 un réel et soit (a 1 , . . . , an-I, 0) un point quelconque de
!Rn-I C ô00 1Hln. Appelons S la demi-sphère de dimension n -1 de lH!n centrée
au point (a 1 , ••• , an- 1 , 0) et de rayon R,
S = {Cx1, ... ,xn) E lH!n 1 (x1 -ai) 2 + ··· + (xn-1 -ani)1 +x~ = R 2}.
Ainsi, S est une demi-sphère de dimension n - 1 orthogonale à ô00 1Hln. Soient
p et q deux points distincts de S. Remarquons que p et q ne sont pas sur
--+
une même droite verticale. Soit P le plan vectoriel engendré par les vecteurs
(0, ... , 0, 1) et pq
de ~n. Appelons P le plan affine de direction passant P
par p. Par construction, Pest un plan vertical passant par pet q. Posons
maintenant p+ = P n lH!n, ainsi p+ est un plan géodésique passant par les
points p et q. La géodésique reliant p à q est un demi-cercle y orthogonal à
ôOGlH!n et contenu dans p+. Par construction on a y = p+ n S. De ce fait y
est contenue dans S et nous en déduisons que S est un hyperplan géodésique.
Ainsi, toute demi-sphère de dimension n - 1 de lH!n orthogonale à ô00 1Hln est
un hyperplan géodésique de lH!n.
Nous verrons qu'il n'existe pas dans lH!n d'autres hyperplans géodésiques
que ceux présentés dans les exemples 3.3.2-3 et 3.3.2-6, proposition 3.3.5.
Remarque 3.3.3. Soit f : lH!n --+ lH!n une isométrie. Comme l'image de
toute géodésique par f est encore une géodésique, remarque 3.1.6, l'image
par f de toute sous-variété géodésique de lH!n est encore une sous-variété
géodésique.
r6z CHAPITRE 3. L'ESPACE HYPERBOLIQUE EN DIMENSION SUPÉRIEURE
En effet, soit M C IHin une sous-variété géodésique, et soient p' et q' deux
points de l'image, p', q' E f(M). Soit p (resp. q) l'antécédent de p' (resp.
q'), f(p) = p' et f(q) = q'. Appelons y l'unique géodésique de IHin reliant
les points pet q. Comme f est une isométrie, f(y) est l'unique géodésique
reliant les points p' et q'. De plus, on a y C M car M est une sous-variété
géodésique, de ce fait on obtient f(y) C f(M), ce qui montre que f(M) est
une sous-variété géodésique. En particulier l'image par f de tout hyperplan
géodésique de IHin est encore un hyperplan géodésique.
(Ô ------
,
'
'
,'
Fig. 45.
--+
De plus, pour tout point p E lH!n et pour tout hyperplan F C T plHin tangent
en p, il existe un et un seul hyperplan géodésique II passant par p et tangent à
--+ --+
F :p E II et T P II = F.
Proposition 3.3.6. Soit p E lH!n et soit y C lHin une géodésique passant par p.
Dans ces conditions, il existe un et un seul hyperplan géodésique passant
par p et orthogonal à y.
--+ --+
Démonstration. Posons D = TPy et F = --+ --+
D .l, où D .l c lR n désigne le
--+ --+
sous-espace vectoriel de IB.n orthogonal à D. Notons que F est de dimension
n - l. La proposition 3.3.5 assure l'existence et l'unicité d'un hyperplan
--+ --+
géodésique passant par p et tangent à F, c'est-à-dire orthogonal à D. 0
que pour toute géodésique L de JH[n il existe une isométrie g envoyant L sur
Lo avec les propriétés voulues.
Dans le cas où L est une géodésique verticale, il existe une translation
de IB.n de vecteur horizontal envoyant L sur L 0 . Comme une translation
horizontale est une isométrie de lHin, exemple 3.1.4-2, il suffit alors de choisir
l'isométrie g égale à cette translation horizontale.
Supposons maintenant que L soit un demi-cercle orthogonal à â00 1Hln.
Soient P1, P2 E â00 1Hln les points asymptotiques de L : â 00 L = {p 1, p 2}.
--+
Appelons T la translation de vecteur horizontal -0 p 1 • La translation T
est une isométrie de lHin. Par conséquent, T(L) est une géodésique et on a
â00 T(L) = {T(p1),T(p2)} = {O,p2-pi}.Posonspo = P2-P1 et appelons
II la demi-sphère orthogonale à â00 1Hln de centre p 0 E â00 1Hln et de rayon
d(O, p 0 ), où d(·, ·)désigne la distance euclidienne.
Appelons 1 l'inversion par rapport à II. Comme II est un hyperplan
géodésique, 1 est une isométrie de lHin, proposition 3.2.5. Nous en déduisons
que l(T(L)) est une géodésique de JH[n. Remarquons que 0 E â 00 II; de ce
fait 0 est un point fixe de 1. On a donc
- ---+---+ ---+---+
le vecteur en tel que IB.n = H EB H _i_. Appelons R : H ---+ H la rotation
vectorielle envoyant Ü sur ë,, R(ü) = ê1 • Appelons enfin h : IB.n ---+ IB.n
l'isométrie euclidienne de IB.n définie par
h(v) = lv
R(v)
si
si
-
VE
-
---+ J_
H
---+
VE H
a
Démonstration. Soit q E 00 1Hin un point asymptotique de la géodésique y
et soit f : IHin ---+ IHin une inversion par rapport à une demi-sphère centrée au
point p. Grâce à la proposition 3.2.5, on sait que f est une isométrie de IHin.
On a /(q) = oo, par conséquent l'image /(Pi) est un plan géodésique de
lllln contenant le point oo dans son bord asymptotique et ainsi f (P 1 ) doit être
un demi-plan vertical. De même, f(y) doit être une demi-droite verticale
contenue dans f (P 1 ). Clairement, il existe un unique demi-hyperplan vertical
F de IHin contenant la demi-droite f(y) et orthogonal au demi-plan /(Pi).
Il suffit de poser II = 1- 1 (F) et ainsi II est bien un hyperplan géodésique
contenant y et orthogonal à P 1 .
Prouvons l'unicité de Il. Soit Il 1 C IHin un hyperplan géodésique conte-
nant y et orthogonal à P 1 • Soit p E y, on a donc TpII = TpI1 1 . Le
lemme 3.3.4 montre alors que II = II 1 , ce qui termine la preuve. D
II
Fig. 46.
TC= {(x1, ... , Xn) E JH[n 1 X1 = 0et G2X2 + ··· + Gn-IXn-1 = b}.
Posons
rr= {Cx1, ... ,xn) EJH[n 1 X1 =0 et (x2- P2) 2+· · ·+(xn-1 - Pn-d 2 +x~ =R2}.
Posons maintenant
Exercice 3.3.2. Soient A 1 , ••• , An des points distincts de lHin. Montrer qu'il
existe un hyperplan géodésique de lHin contenant les points A 1 , ••• , An.
Exercice 3.3.5. Soient A 1 , ••. , An+i E lHln des points n'appartenant à aucun
hyperplan géodésique de lHin. Montrer qu'il existe un unique hyperplan
géodésique n de lHin contenant les points A 1 , ••• , An·
Exercice 3.3.6. Soient A 1 , ... , An+I E lHln des points n'appartenant à aucun
hyperplan géodésique de lHin. Soit g : lHin ~ lHin une isométrie fixant chacun
de ces points: g(Ak) = Ab k = 1, ... , n + 1. Montrer que g est l'application
identité.
Exercice 3.3.7. À l'aide des exercices 3.3.1, 3.3.4 et 3.3.6, montrer que
toute isométrie g de lHin peut s'écrire comme la composée d'un nombre
de réflexions inférieur ou égal à n + 1 (ce qui donne une nouvelle preuve du
théorème 3.4.1 de la section 3.4).
Proposition 3.4.3. Soit f : IH!n --+ IHin une application préservant les distances,
On peut montrer que S0 et S 1 sont des sphères euclidiennes, voir page 194,
orthogonales à y. On a donc S0 n S1 = {ji}. Comme g 2 préserve les distances
on a aussi g 2(ji) E S0 et g 2(ji) E S 1, on a donc g 2(ji) =p. Par conséquent
chaque point de y est fixe par g 2.
Notons I1 c lHin l'hyperplan géodésique orthogonal à y au point p 0 ,
c'est-à-dire
I1 = {(x1, ... ,Xn) E JHin 1 X1 = o}.
Soit p E IT, p =f. p 0 . On considère le point p 2 = (-,,/2/2, 0, ... , 0, ,,/2/2)
de y et les sphères
alors g 3 := / 3 o g 2 : IH!n ---+ IHin est une application continue, qui préserve les
distances et qui laisse fixe chaque point de IL
Notons UI et U 2 les composantes connexes de IHin \IL Si g 3 (Ui) C U 2 ,
notons / 4 la réflexion par rapport à IL Si g 3 (U i) c U I on pose / 4 = ldlHin.
Ainsi, g4 = / 4 o g 3 est une application continue, qui préserve les distances,
qui laisse fixe chaque point de Il et qui vérifie g 4 (U;) CU;, i = 1, 2. Nous
allons montrer que g 4 = IdlHin, ce qui terminera la preuve.
.J
Soit p = (PI, ... , Pn) E IH!n \ Il. Posons R = p~ + p~ et
Dans le cas particulier de IHI 3 il existe une description plus précise des
isométries positives que celle donnée par le théorème 3.4.1. Pour arriver à
cette description nous allons faire quelques remarques.
e,
Pour tout réel appelons Re la restriction à IHI 3 de la rotation euclidienne
autour de l'axe L, orienté par le vecteur (0, 0, 1), et d'angle e. Nous savons
que Re est une isométrie positive de IHI 3 , exemple 3.1.4. Nous allons donner
une description « plus hyperbolique » de Re qui nous permettra de définir
plus généralement la notion de rotation de IHI 3 autour d'une géodésique
quelconque.
Pour cela considérons un point p E IHI 3 en dehors de L. Notons Il l'unique
plan géodésique de IHI 3 passant par p et orthogonal à L, en fait Il est la demi-
--+
sphère centrée à l'origine et de rayon 110p11- Appelons p 0 E L l'intersection
de L avec Il. Remarquons que Re laisse globalement fixe Il, Re(Il) = II,
de plus p 0 est laissé fixe: Re(p 0 ) = p 0 • Rappelons que Il est isométrique
à IHI 2 , proposition 3.3.8. Nous déduisons de la classification des isométries
positives de IHI 2 , section 2.4, que la restriction de !Re à Il est une rotation
hyperbolique de centre p 0 et d'argument e.
3-4· QUELQUES REMARQUES SUR LES ISOMÉTRIES DE !Hln
P= f'e(P)
II
/ Fig. 47.
Proposition 3.4.6. Une rotation hyperbolique est une isométrie positive de lffi 3 .
car du fait que g(p) E y on a fe(g(p)) = g(p). Ce qui montre que tout
point de Lest fixe par g- 1 o fe o g.
Soit p E lHl 3 \ L, appelons TI C lHl 3 le plan géodésique passant par
p et orthogonal à L. Munissons TI de l'orientation induite par celle de
L. Appelons p 0 l'intersection de L avec TI, L n TI = {p0 }, et notons
y 1 C TI la demi-géodésique issue de p 0 et passant par p. Comme g est
une isométrie, g(TI) est un plan géodésique passant par g(p) et orthogonal à
y = g(L) au point g(p 0 ). De plus, g(y 1 ) C g(TI) est une demi-géodésique
de g(TI) issue de g(p 0 ) et passant par g(p). Notons j/2 C g(TI) la demi-
géodésique de g(TI) issue de g(p 0 ) et faisant un angle orienté () avec g(yi).
Par construction on a Y2 = fe(g(yi)). De plus, fe(g(p)) est le point de ji2
dont la distance hyperbolique à g(p 0 ) est égale à celle entre g(p) et g(p0):
dlHl(fe(g(p)), g(po)) = dlHl(g(p), g(po)).
Comme g- 1 est une isométrie positive préservant les orientations choisies
entre les géodésiques y et L, l'application g- 1 préserve les angles orientés
entre les vecteurs tangents de g(TI) au point g(p 0 ) et les vecteurs tangents
de TI au point p 0 • De ce fait l'angle orienté en p 0 = g- 1 (g(p 0 )) entre les
demi-géodésiques Yi = g- 1 (g(y 1 )) et g- 1 (j/2 ) = (g- 1 ore o g)(y 1 ) est égal
à (). En appelant y2 C TI la demi-géodésique de TI issue de p 0 et faisant un
angle orienté() avec y1 , on a donc y2 = (g- 1 o fe o g)(y 1 ). On a de ce fait
(g- 1 ore o g)(p) E Y2· De plus on a
Nous concluons donc que (g- 1 o re o g)(p) = Re(p) pour tout p E lHI 3 ,
c'est-à-dire g- 1 o fe o g = Re. De ce fait fe est une isométrie positive de
lHl 3 , ce qui achève la preuve. D
Corollaire 3.4.7. Toute isométrie positive de lHl 3 laissant fixe chaque point
d'une géodésique y de lHl 3 est une rotation hyperbolique autour de cette
géodésique y.
3.4. QUELQUES REMARQUES SUR LES ISOMÉTRIES DE IHln
Démonstration. Soit y C lHI 3 une géodésique et soit f : lHI 3 ---+ lHI 3 une
isométrie positive telle que f(p) = p pour tout p E y. Choisissons un point
p0 E y de y et appelons II c lHI 3 le plan géodésique passant par p 0 et
orthogonal à y. Orientons y et munissons II de l'orientation induite par y.
Comme f est une isométrie de lHI 3 , f (II) est un plan géodésique passant
par f(p 0 ) = p 0 et orthogonal à y. Par unicité on a donc f(II) = II. La
restriction de f à II, fin, est donc une isométrie positive de II sur lui-même
ayant un point fixe p 0 . D'après la classification des isométries positives de
H2 , section 2.4, fin est donc une rotation de II autour de p 0 • Appelons
e E R l'argument de cette rotation fin de II. Appelons fe : lHI 3 ---+ lHI 3 la
rotation hyperbolique autour de y (orientée) et d'argument Nous savons e.
d'après la proposition 3.4.6 que r 11 est une isométrie positive de lHI 3 • De ce
fait r 11 o1- 1 est une isométrie positive de lHI 3 laissant fixe tout point p de II.
Nous déduisons de la proposition 3.3.14 que cette isométrie est l'application
identité de lHI 3 . Nous concluons f = fe, ce qui termine la preuve. D
Y2
YI T(p)
p y
A
/P2
B
:,
Fig. 48.
Nous pouvons maintenant donner une description plus précise des isomé-
tries positives de JHI 3 . Rappelons pour cela que les translations horizontales
3.4. QUELQUES REMARQUES SUR LES ISOMÉTRIES DE IHin 185
Théorème 3.4.11. Toute isométrie positive de IHI 3 est la composée d'une transla-
tion (euclidienne) horizontale, d'une translation hyperbolique et d'une rotation
hyperbolique. Plus précisément, soit f : IHI 3 -+ IHI 3 une isométrie positive, il
existe une translation T de vecteur horizontal, une homothétie H par rapport à
l'origine 0 et une rotation hyperbolique R de IHI 3 telles que f = T o Ho R.
orthogonale. Nous en déduisons que, dans les deux cas, l'une au moins des
valeurs propres est égale à 1. Nous pouvons donc supposer À. 1 = 1. Soit Ü 1
un vecteur propre non nul associé à À. 1 = 1. On a donc: D(o,o,l)F(Üi) = Ü1 •
Appelons y c IHI 3 la géodésique passant par (0, 0, 1) et tangente à ü 1 •
Notons que F(y) est une géodésique passant par F(O, O. 1) = (O. O. 1) et
tangente à D(o,o,l)F(Ü 1) = Ü 1 tout comme y. Nous déduisons de l'unicité
d'une telle géodésique que F(y) = y. De plus, en appelant y1 et y2 les deux
composantes connexes de y\ {(O. O. 1) }, on a F(yi) = y 1 et F(y2 ) = y2 , car
Ü1 est associé à une valeur propre positive de Jac(F)(o,o.I)· Par conséquent
chaque point de y est fixe par F. De ce fait, Fest une rotation autour de y que
nous appellerons R, corollaire 3.4.7. Ainsi H- 1 o T- 1 of = R, c'est-à-dire
f = T o H o R, ce qui achève la preuve. D
186 CHAPITRE 3. L'ESPACE HYPERBOLIQUE EN DIMENSION SUPÉRIEURE
Démonstration. Soit F : JH! 3 ~ JH! 3 une isométrie. Nous savons déjà que F se
prolonge en un difféomorphisme de aoolH! 3 = c u {oo}, que nous appellerons
f, préservant les angles non orientés, corollaire 3.4.2.
Plus précisément nous savons que l'isométrie F est la composée d'un
nombre k =::::: 4 d'inversions de JH! 3 , théorème 3.4.1. De plus chaque inversion
de JH! 3 se prolonge en un difféomorphisme anti-conforme de aoolH! 3 ' proposi-
tion 3.2.5. Par conséquent, si Fest une isométrie positive, k est un entier pair
et de ce fait f préserve l'orientation de aoolH! 3 et est donc une transformation
de Môbius de C U {oo}. Dans le cas où Fest une isométrie négative de JH! 3 , k
est un entier impair et de ce fait f renverse l'orientation de C U {oo} et est
donc un difféomorphisme anti-conforme de CU {oo}.
Réciproquement, soit f : CU {oo} ~CU {oo} une transformation de
Môbius. L'application f est donc de l'une des deux formes suivantes
Àe;e
(3.3) f(z) =a+ --b,
z+
(3.4) f(z) = Àe; 9 z +a,
et
En fait, le théorème 3.4.12 est vrai pour toute dimension 11 :::;: 3. Dans le
cas particulier 11 = 3, la preuve est élémentaire. Dans le cas général 11 :::;: 3,
nous avons besoin du théorème de Liouville que nous énonçons par la suite.
Rappelons auparavant que pour tout entier 11 :::;: 2, la sphère §n est identifiée
à !Rn U {oo} à l'aide de la projection stéréographique par rapport au pôle
nord, exemple 1.1.8-3.
que nous verrons plus tard, théorème 4.6.1, permet facilement de montrer
l'existence d'applications conformes définies sur une partie ouverte de C et
qui ne sont pas la restriction à cette partie d'une composée d'une isométrie
euclidienne de IR 2 , identifié à C, avec une homothétie ou une inversion de
C. En effet, il découle du théorème d'uniformisation de Riemann que toute
partie ouverte, bornée et simplement connexe U C C est conformément
équivalente au disque][)). Si, par exemple, U est l'intérieur d'une ellipse non
circulaire, toute équivalence conforme de ][)) sur U ne peut certainement pas
être la restriction à][)) d'une composée d'une isométrie euclidienne de IR 2
avec une homothétie ou une inversion de C. La raison en est qu'une telle
composée devrait envoyer le bord de ][)), qui est un cercle, sur le bord de
U qui est une ellipse non circulaire, nous obtenons une contradiction en
remarquant que l'image d'un cercle par une inversion est soit un cercle soit
une droite complétée avec le point oo, proposition 2.1.18.
Ainsi, le théorème d'uniformisation de Riemann montre que le théorème
de Liouville est faux en dimension 2. Il est intéressant de noter que le téorème
de Liouville montre que le théorème d'uniformisation de Riemann est faux
en dimension n ~ 3. Par exemple si U C IR 3 est le domaine borné par
une ellipsoïde non sphérique, il n'existe pas de transformation conforme
de la boule unité IB 3 sur U. En effet, grâce au théorème de Liouville, une
telle transformation conforme serait la restriction à U d'une application qui
préserve les sphères et les plans, proposition 3.2.2, et nous obtiendrions une
contradiction comme dans le cas de la dimension 2.
2) Démontrons maintenant le théorème 3.4.12 en toute dimension n ~ 3.
Si F : 11.P --+ lH!n est une isométrie, nous savons déjà que F se prolonge en un
difféomorphisme f : aoolH!n __,. aoolH!n préservant les angles, corollaire 3.4.2.
Réciproquement, soit f : a00 1H!n --+ a00 1Hln un difféomorphisme préser-
vant les angles. Rappelons que aoolH!n = !Rn-l u {oo} '.: : '. §n-I _ Grâce au
théorème de Liouville, nous savons que f est la composée d'une isométrie
euclidienne g et d'une homothétie hou, peut-être, d'une inversion i de !Rn-l :
f = g 0 i ou f = g 0 h.
On montre de la même manière qu'au théorème 3.4.l que toute isométrie
euclidienne g de !Rn-l est la composée d'un nombre k :S n de symétries
orthogonales s 1 , •.. , Sk par rapport à des hyperplans affines :rrj de !Rn- 1 ,
j = 1, ... , k. Ces symétries se prolongent en des symétries orthogonales
Sj par rapport à des demi-hyperplans affines verticaux de lH!n, Il j, avec
300 I1j = :rrj. j = l, ... ,k. De ce fait, g est la restriction à a00 1H!n de
l'isométrie G = S 1 o · · · o Sk de lH!n.
De plus, si h est l'homothétie de !Rn-I de centre Po E a00 1H!n et de rapport
À> 0, h sera la restriction à a00 1H!n de l'homothétie H de lH!n, de centre p 0 et
de rapport À > O. Enfin, si i est l'inversion de !Rn-l par rapport à une sphère
CHAPITRE 3. L'ESPACE HYPERBOLIQUE EN DIMENSION SUPÉRIEURE
_ 4 dx 21 + ··· + dx n2
glffi - (1 - IXl2)2
De ce fait l'image par 1/1 de chaque diamètre de la boule IIBn est encore un
diamètre de IIBn. Remarquons de plus que l'intersection de deux diamètres
distincts se réduit au centre de la boule, c'est-à-dire à l'origine On. Cela
entraîne que le centre On de IIBn doit être fixé par 1/f, de ce fait 1/1 préserve
aussi la distance de chaque point X de Rn à l'origine. Tout cela montre que
1ft préserve la métrique hyperbolique gœ: de IIBn et ainsi 1/1 est une isométrie
de (IIBn, g!IB).
f(y) est une géodésique de /(TI), passant par f(p) et tangente en f(p) à
TJ(p)/(TI) = Dµf(TµTI). Notons ÎÏ l'hyperplan géodésique passant par
f(p) et tangent à TJ(p)/(TI), on a donc f(y) c ÎÏ pour toute géodésique y
de TI passant par p. Rappelons que pour tout q E TI il existe une géodésique
de TI passant par pet q. On en déduit que f(q) E ÎÏ pour tout q E TI, et
ainsi /(TI) c ÎÏ.
Réciproquement, soit y C ÎÏ une géodésique passant par le point f(p),
f(p) E ÎÏ. Nous déduisons des hypothèses que 1- 1 (y) est une géodésique
passant par 1- 1 (f(p)) = pet tangente à D f(p)/- 1 (TJ(p)/(TI)) = TµIT.
On a donc 1- 1 (y) C TI, c'est-à-dire y C f (TI), par conséquent ÎÏ C f (TI).
Nous concluons donc ÎÏ = /(TI), ainsi l'image de tout hyperplan géodésique
par f est de nouveau un hyperplan géodésique de JH[n.
Posons
H1no = (G 0 /)1no·
Posons F = (H- 1 o G) of. D'après ce qui précède, Fest un difféomorphisme
de JH[n conservant l'orientation et préservant les géodésiques, de plus F fixe
tout point de TI 0 : F(p) = p pour tout p E TI 0 . Nous allons montrer que
Fest l'application identité de JH[n, ce qui montrera que f est une isométrie
positive de JH[n.
Pour tout réel c E IR, posons
L'ensemble des points à une distance fixée d'un point de JHI 3 est appelé
une sphère hyperbolique. Ainsi, si p 0 E JHI 3 est un point fixé et si p est un réel
strictement positif, la sphère hyperbolique de centre p 0 et de rayon p, notée
S(p0 , p), est définie par
Fig. 49.
Par définition, une horosphère de lHI 3 est soit un plan euclidien horizontal
a
soit une sphère euclidienne S tangente en un point p 0 à 00 JHI 3 . Dans ce
dernier cas, l'horosphère est seulement la partie de la sphère contenu dans
JH[ 3 , c'est-à-dire S \ {Po}. Dans les deux cas une horosphère est difféomorphe,
en fait conformément équivalente, à une sphère privée d'un point (fig. 50).
On peut montrer que les horosphères sont les positions limites des
sphères hyperboliques dont le centre tend vers le bord à l'infini de lHI 3 . Plus
précisément, soit p E lHI 3 un point fixé et soit y : [O, +oo[ ---+ lHI 3 une demi-
géodésique issue de p, y(O) = p, et paramétrée par la longueur d'arc. Notons
CHAPITRE 3. L'ESPACE HYPERBOLIQUE EN DIMENSION SUPÉRIEURE
Po
Fig. 50.
Soit maintenant S C IHI 3 une surface. Nous dirons que S est une surface
équidistante si chaque point de S se trouve à une même distance d'un plan
géodésique fixé. Plus précisément, S est une surface équidistante si il existe
un plan géodésique Il c IHI 3 et un réel p ?: 0 tels que d!Hl(a, Il) = p pour
tous les points a E S. Clairement, si p = 0 on a S C Il.
La description des surfaces équidistantes de IHI 3 est analogue à celle des
courbes équidistantes de IHI 2 , corollaire 2.5.17. Supposons p > O.
Si Il est un demi-plan vertical, l'ensemble des points situés à une distance
p > 0 de Il est constitué des deux demi-plans inclinés de IHI 3 , dont le bord
asymptotique est le même que celui de Il et faisant un angle non orienté
a E ]O, rr/2[ avec Il, où œ vérifie sin(œ) = th(p) (fig. 51).
II
II
Fig. 51.
2) Il existe une théorie des surfaces de IHI 3 analogue à celle des surfaces
dans JR 3 . On peut en particulier définir pour les surfaces de IHI 3 diverses
notions de courbure, voir la définition 4.4.6 pour les définitions analogues
dans lR 3 . Soient M une surface orientable de classe C 2 et X : M --+ IHI 3
une immersion, définition 4.4.2-3, de classe C 2 . Considérons un champ de
vecteurs normal unitaire N (pour la métrique hyperbolique) le long de X(M),
N:M--+TIHI 3 .
Soit p E Mun point quelconque de M et soit Ü un vecteur non nul tangent
à X(M) au point X(p). Notons Vec(ü, N(p)) le plan vectoriel engendré par ü
et N(p). Appelons enfin Il(p, Ü) le plan géodésique passant par pet tangent
à Vec(Ü, N(p)). Rappelons que l'existence de II(p, ü) est assurée par la
proposition 3.3.5, puis que II(p, Ü) est isométrique à IHI 2 , corollaire 3.3.11.
Dans un voisinage de X(p) l'intersection X(M) n Il(p, Ü) est donc une courbe
de classe C 2 du plan hyperbolique II(p, ü).
La courbure hyperbolique k(p, Ü) de cette courbe de II(p, ü) au point
X(p) calculée par rapport au champ normal N est appelée la courbure
normale de X(M) au point X(p) et de direction Ü. Clairement, cette courbure
normale ne dépend que de la direction de ü et non pas de sa norme. Nous
pouvons donc supposer que ü est unitaire. De ce fait, k(p, .) est une fonction
continue et à valeurs réelles définie sur l'ensemble des vecteurs tangents
à X(M) au point X(p) et de norme un, cet ensemble est homéomorphe
au cercle et donc est compact. Par conséquent, k(p, .) atteint un minimum
k 1(p) et un maximum k 2 (p). Ces valeurs, k 1(p) et k 2 (p), sont appelées les
courbures principales de X(M) au point X(p) et les directions tangentes où
ces valeurs sont prises sont appelées les directions principales au point X(p).
Nous définissons la courbure moyenne H(p, N) de X(M) au point X(p) par
rapport à la direction normale N en posant
11 logÀ)
K(p) =- (~ (p).
Il existe une relation entre ces deux notions de courbure, appelée la relation
de Gauss.
:r
''
/
Fig. 52.
Si, par exemple, r est une demi-droite verticale on a a00 r = {q, oo}
où q E JR. 2 C a00 JHI 3 . Il est intéressant de remarquer que les rotations
autour de la géodésique r laissent globalement fixe le cylindre C(f, p), ainsi
que les homothéties de centre q car ce sont des isométries de lHI 3 laissant
r globalement fixe. Le cylindre hyperbolique C(f, p) est donc un cône
(euclidien) d'axer. également, si pet q sont deux points quelconques de
C(f, p), il existe donc une isométrie J de JHI 3 laissant globalement fixe C(f, p)
et envoyant p sur q : J(C(f, p)) = C(f. p) et J(p) = q. Par conséquent,
la courbure moyenne de C(f, p) est constante. En fait, il n'est pas difficile
de montrer qu'en chaque point p E C(f, p), les courbures principales (par
rapport à l'orientation normale pointée vers f) sont th(p) et l /th(p ).
Notons que les surfaces immergées dont les courbures principales sont
constantes, c'est-à-dire indépendantes du point, sont appelées surfaces isopa-
ramétriques. En particulier une surface ombilique de JHI 3 est isoparamétrique.
Également, chaque cylindre hyperbolique est une surface isoparamétrique
3.5. QUELQUES SURFACES PARTICULIÈRES DE lHJ 3 201
K(p) = Kext(P) - 1 = 0,
pour tout p E qr, p).
Remarque 3.5.2. Notons que les surfaces de courbure moyenne 1 de JHI 3 ont
des propriétés analogues aux surfaces minimales de JR 3 , définition 4.4.6 et
remarques 4.4.7 et 4.4.11.
L'une de ces propriétés concerne l'application de Gauss hyperbolique que
nous définissons de la manière suivante.
Soit M une surface orientable de classe C 2 et soit X : M --+ JHI 3 une
immersion, définition 4.4.2-3, de classe C 2 . Considérons un champ de vecteurs
normal unitaire N le long de S = X(M). En chaque point p E S considérons
la demi-géodésique y+ issue de p, tangente et orientée par N(p). Le bord
asymptotique de cette demi-géodésique y+ est donc un point de él 00 JHI 3 que
nous noterons G(p). Nous définissons de cette manière une application
G: S--+ él 00 JHI 3 =<CU {oo} appelée l'application de Gauss hyperbolique de
S associée à N. Remarquons que cette définition est analogue à la définition
de l'application de Gauss hyperbolique d'une courbe de lHI 2 que nous avions
vu à la définition 2.6.36.
On peut montrer que, si nous choisissons une carte isotherme (u. v) de S,
définition 4.4.2-2, et si la famille (Xu. Xv, N) est une base directe en tout point
p E S, alors l'application Gest méromorphe si, et seulement si, la courbure
moyenne de S est constante et égale à 1 (voir Bryant [13], Earp-Toubiana
[34], Galvao-G6es [40] et Lima-Roitman [56]). Pour la théorie des surfaces
de courbure moyenne 1 de JHI 3 voir aussi Collin-Hauswirth-Rosenberg [16],
Daniel [20], Earp-Toubiana (32], (33] et [31], Rossman-Umehara-Yamada
[71] et Umehara-Yamada [78].
Il existe un lien entre les surfaces minimales de JR 3 et les surfaces de
courbure moyenne 1 dans lHI 3 : si X : U c <C --+ JR 3 est une immersion
minimale et conforme d'un ouvert simplement connexe U dans JR 3 , on peut
montrer qu'il existe une immersion, appelée cousine, Y : U C <C --+ JHI 3 de
courbure moyenne constante et égale à 1 qui est isométrique à l'immersion X.
Un fait surprenant est que la surface cousine dans JHI 3 associée à une certaine
202 CHAPITRE 3. L'ESPACE HYPERBOLIQUE EN DIMENSION SUPÉRIEURE
Fig. 53.
De plus, la courbe génératrice de cette surface avait déjà été étudiée par
Poleni en 1729 (Revue du Palais de la Découverte 45, 1995, p. 106). Cette
courbe est nommée courbe des forçats.
Dans le modèle du demi-plan {(u , w) E JR 2 1 w > 0} de IHI 2 , la courbe
des forçats est donnée par la représentation paramétrique (fig. 53(a))
Exercice 3.5.1. Généraliser dans IHin, pour toutes les dimensions n ?:: 3, les
notions de sphères hyperboliques, horosphères, hyperplans équidistants et
de cylindres, chacun de dimension (n - 1).
-4 dx 1
2 + ··· + dx n2
g1m - (l - IXl2)2 ,
"Y
.....\............... .
..······ \
Fig. 54.
Mn= {cxo,X1, ... ,Xn) E ]Rn+! 1-x~ +X~+ ... + x;, = -1, Xo > o}.
Dans le demi-espace A = {(x 0 , x 1, . .. , Xn) E JRn+i 1 x 0 > on considère -1}
la projection stéréographique TI par rapport au point (-1, 0, ... , 0) sur
l'hyperplan {(0, X1, ... , Xn) E ]Rn+!} de ]Rn+I identifié à ]Rn,
TxMn = {cuo, Uj, ... , Un) E ]Rn+! l -xouo+X1U1 +·. ·+XnUn = o}.
206 CHAPITRE 3. L'ESPACE HYPERBOLIQUE EN DIMENSION SUPÉRIEURE
-1
Fig. 55.
Xo = 1
Fig. 56.
Ainsi pour tout point q E ffi.++ 1, le point P(q) est l'intersection du segment
reliant q à l'origine avec l'hyperplan affine {(1, x 1 , ••• , Xn) E ffi.n+l }.
gjk(P) = Pj Pk · ( 1 - ( 2
P1 + ... + Pn2 ))2 + Ojk · l _ ( 2
P1
+ ... + Pn2 ),
pour tout point p = (1, Pi, ... , Pn) E ocn, avec Ojk = 1 si j =k et Ojk = 0
si j =f. k.
Montrer que Ioc est une isométrie de (Mn, gM) sur (OCn, goc). En déduire
que (OCn, goc) est isométrique à (lHin, gIHI). On appelle (ocn, goc) le modèle de
Klein de l'espace hyperbolique.
3) Montrer que les géodésiques (resp. plans géodésiques, hyperplans
géodésiques) de (ocn, goc) sont les intersections de ocn avec les plans affines
(resp. les espaces affines de dimension 3, les hyperplans affines) de ffi.n+l
passant l'origine (0, ... , 0). En particulier, les géodésiques de (ocn, goc) sont
les cordes.
4) Soient p et q deux points distincts de ocn, en chacun de ces points
on considère un vecteur tangent et unitaire (pour la norme hyperbolique),
vp E Tpocn, wq E Tqocn, llvplloc = llwqlloc = 1.
Montrer qu'il existe une isométrie positive J de (OCn, goc) envoyant p sur
q et vp sur Wq: J(p) = q, DpJ(vp) = wq.
aooS= {Po}-
Montrer que H est globalement fixe par S 1 o S2 : (S 1 o S2 )(H) = H.
b) Montrer que par tout point de JHI 3 passe un unique plan géodésique
rr perpendiculaire à I11 et I12 et dont le bord asymptotique contient le point
Po·
Montrer qu'un tel plan géodésique I1 est globalement fixe par S 1 o S 2 :
(S 1 o S2)(I1) = Il. En déduire que la restriction de S 1 o S 2 à I1 est une
isométrie parabolique.
3) Supposons I1 1 n I12 i= 0.
a) Montrer que I1 1 n I1 2 est une géodésique.
b) On pose I1 1 n I1 2 = y. Montrer que I1 2 fait un angle orienté constant
avec I1 1 le long de y. On appellera cet angle e.
c) Montrer que S 1 o S2 est l'une des deux rotations hyperboliques de lHI 3
autour de l'axe orienté y et d'argument W.
Chapitre 4
Surfaces de Riemann
2II
212 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
e
où z = re;e, r > 0 et E JO, 2.Jr[. L'usage de ces fonctions est mal commode.
Si y est un chemin qui traverse la coupure JO, 2.Jr[ pour t = t 0 , dans le sens
des ordonnées croissantes, la fonction f 1 ne peut pas être prolongée par
continuité en t = t 0 . Par contre ce prolongement par continuité est possible
si pour les points situés au-dessus de la coupure on remplace f 1 par fz.
Cette remarque est à l'origine de la construction suivante.
Considérons deux copies S 1 , S2 de C \ [O, +oo[. Dans un premier temps
nous définissons une fonction f sur S 1 U S 2 en posant
g(z) = l !1 (z)
f2(z)
si z E S1,
si z E S2.
Nous allons coller S 1 et S2 selon leur coupure et pour cela nous marquons
la partie de S 1 et S 2 au-dessus de l'axe réel positif d'un signe EB et la partie
au-dessous d'un signe e (fig. 57). Maintenant collons le bord EB de la coupure
de S 1 avec le bord e de S2 et collons le bord e de S 1 avec le bord EB de S2 .
Fig. 57.
0 0
C = {(x,y) E ê 2 I P(x,y) = o}
est une variété de dimension 2 réelle dans un voisinage de chacun de ses points
réguliers.
De plus, en notant S l'ensemble (fini) des singularités de C, on peut munir
C \ S d'un atlas qui confère à C \ S une structure de surface de Riemann.
V y=cp(x) c
-- - --- - --- - --- - -- - - -- - - --- - --- + - - - - - - 1
u
Fig. 60. Le théorème des fonctions implicites dans le cas réel
216 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
Remarque 4.1.7. Nous allons voir que C n'est pas toujours une surface au
sens du chapitre 1.1 mais une surface avec singularités (en nombre fini).
~ 1
1
1
1
Fig. 61.
4.1. ORIGINE DES SURFACES DE RIEMANN: LES FONCTIONS ALGÉBRIQUES 217
Théorème 4.1.8. Soit P E <C [X, Y] un polynôme irréductible de degré non nul
en X et en Y. Considérons la courbe algébrique
C = {(x,y) E <ê 2 I
P(x,y) = o}.
Alors, au voisinage de chaque singularité (x 0 , y 0 ) la topologie de C est celle
d'un certain nombre de disques disjoints D 1 , ... , D P' dont les centres sont
identifiés. La singularité (x 0 , y 0 ) donne donc lieu à p nouveaux points abstraits
et distincts, chacun correspondant au centre d'un disque D j·
Fig.62.
!
Fig. 63.
f( X, y ) -_ A(X, Y) ( _ A(x, y)
~ ~ X, y) - - - -
B(X, Y) B(x, y)
où (x, y) E C \ S et A, B E <C [X, Y], sont des fonctions méromorphes sur
C\S qui se prolongent en des fonctions méromorphes sur ê. On peut montrer
que toutes les fonctions méromorphes sur ê sont de cette forme, voir Siegel
[73, Vol. 1, Chapter 2, Section 1, Theorem 4] ou encore Springer [76, Chapter
10, Section 9, Theorem 10-26].
X u
=
e 2 :n:if 6 y7 y;.
Si on effectue un second tour, y;
est remplacée par puis y;,
en continuant on obtient successivement les solutions y;, y;, y;
avant de
revenir à y7.
Ainsi, effectuer un tour dans le sens trigonométrique le long de
r* revient à effectuer la permutation
(y~. y;. y;. y:. y;. y;) -+ cy;. y;. y:. y;. y;. yn.
Remarquons que cette permutation est déjà un cycle. Le point (-64, 0) donne
donc lieu à un unique point A de ê. Comme (-64, 0) est un point régulier
de Con a A = (-64, 0). Puisque la longueur du cycle est 6, on obtient que la
projection X(x, y) = x définie sur C 1 est de degré 6 au point A. Autrement
dit, A est un point de ramification de degré 5 de l'application X : ê-+ iê où
X est le prolongement de X à ê.
Étude autour de (0, 0)
P(x,y) =0 * y 6 -x 15 (x + 64) = 0
l 1 1
{:> - -
v6 uI5 u
-(- + 64) = 0
(4.2) {:> Q(u, v) := (1 + 64u)v 6 - u 16 =O.
On a donc
226 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
(4.3)
surê.
Y
~2 ~
3 - 3
::::::--(Bi) = X+ 64 (Bi)= .v64 = 4,
xs
4.3. DÉFINITION DES SURFACES DE RIEMANN 227
Définition 4.3.1. Soient U C <C un ouvert de <C et f : U --+ <C une application
différentiable. Rappelons que f est une application conforme si f conserve
228 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
les angles orientés, définition 2.1.6. On dit que f est une application anti-
conforme si f conserve la valeur absolue des angles, comptés dans l'intervalle
[-.rr, .rr[, et renverse l'orientation, c'est-à-dire si f est conforme.
On rappelle qu'une application f est conforme sur U si, et seulement si,
f est holomorphe et sa dérivée en chaque point est non nulle, lemme 2.1.7.
Corollaire 4.3.4. Soit U C <C une partie ouverte et soit f une fonction
méromorphe et injective sur U. Alors f admet au plus un zéro et il est simple.
également, f admet au plus un pôle et il est simple.
<p; <p j
U; _ _,___
Fig. 65.
230 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
Nous demandons alors que i/!iJ soit une application conforme. On dira
que l'atlas A confère à M une structure conforme 4 . Notons que deux atlas
distincts de M peuvent conférer deux structures conformes distinctes à
M. Nous verrons, par exemple, à la section 4.7 que si M est une surface
homéomorphe à un tore, il existe une infinité de structures conformes
distinctes sur M. Il en est de même si M est homéomorphe à un anneau,
section 4.8.
II : §2 \ {N} ---+ C
X1 + ÎX2
p = (x1,X2,X3) 1-+ = z = u + iv = II(P).
l -X3
II(P)
Nous allons munir § 2 d'un atlas qui lui conférera une structure conforme.
Pour cela considérons l'inverse de la projection stéréographique par rap-
port au pôle nord N = (0, 0, 1), <p 1 : C --+ § 2 \ {N}. Considérons égale-
ment l'inverse de la projection stéréographique par rapport au pôle sud
S = (0,0,-1),<p 2 : C--+ § 2 \ {S}.
Nous définissons les cartes (C, lft 1 , § 2 \ {N}) et (C, lft2 , § 2 \ {S}) par
_ (2u,-2v,1-u 2 -v 2 ) .
1/t2 (z) = <p 2 (z) = 1 + u2 + v2 , z = u + z v.
Les changements de cartes sont
Ms= {z ~ cz + db
az + 1
a, b, c, d E C, ad - be f. O} .
4.3. DÉFINITION DES SURFACES DE RIEMANN 233
ha : iê --+ iê
z 1-+ ha(z) = az,
où a E ]O, +oo[ \ {1}. Si nous ramenons ces applications sur § 2 à l'aide de la
projection stéréographique par rapport au pôle nord, nous voyons que ces
234 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
J(f) = §2 \ F(f).
Dans [60, Section 6], J. Milnor montre que l'ensemble de Julia de la fonction
f(z) = z 2 - 2 est l'intervalle fermé [-2, 2]. Il montre de plus qu'il existe
des fractions rationnelles pour lesquelles l'ensemble de Julia est la sphère § 2
entière.
4.3. DÉFINITION DES SURFACES DE RIEMANN 235
Exemple 4.3.14. Soit lDl le disque unité ouvert et soit h une équivalence
conforme de lDl. Nous avons vu à la proposition 2.1.8 que h est de la forme
· Z -Zo
h(z) = e'() · _ , 8 E ~, Zo E JDl.
ZoZ - 1
Considérons la fonction F sur lDl x lDl définie par
h* ( 4 ldzl 2) = 4 ldh(z)i2
(1 - lzl 2) 2 (l - lh(z)l2) 2
= 4lh'(z)l2 ldzl2
(1 - lh(z)l2) 2
4 Id 12
(1 - lzl2)2 z ,
pour tout h E M[Jl.
Par conséquent les équivalences conformes de ][l) sont des isométries de
mum• d e l a metnque
IIJJ , . h yperb o l'1que g[Jl = ( 2ldzi N . d'''
1 - lzl 2 . ous av10ns e1a
)1
démontré ceci d'une autre manière à la section 2.3, proposition 2.3.5.
f(Ic(z)) = lt(C)(f(z))
pour tout z E C.
Si l'un des points est le point à l'infini, on définit le birapport par passage à la
limite.
1) Montrer que le birapport est un invariant conforme, c'est-à-dire que
pour toute transformation de Môbius f de § 2 on a
ll-w1w21 2
v
pour tout point p E U et tous vecteurs ü, E T PU. Par conséquent, pour
chaque point p E U la différentielle Dph : TpU -7- Th(p)V conserve les
angles (non orientés). Comme h conserve de plus l'orientation, h est donc
une application conforme, ce qui prouve le résultat suivant.
Lemme 4.4.3. Soit (M, g) une surface de classe Ck, k ~ 1, munie d'une
métrique de classe C 1 • Au voisinage de chaque point de M il existe une carte
isotherme.
Exemples 4.4.4. 1) Soit C la caténoide (fig. 67), l'image de <C* par l'appli-
cation X,
X: <C* -7 R3
z = x + iy 1( -X
- x , 2-y 2 - y, log (x 2 + y 2) )
+y 2
1-+ - 2
2 X X +y
= (x1 (z), x2(z) , X3(z)).
ainsi
_
gz(âx, âx) =
(ax ax) 1 (l+x
âx, âx = 4
2 +y 2 ) 2
x2 + y2 ,
_ (ax ax)
gz(âx, ây) = âx, ây = 0,
_
gz(ây, ây) =
(ax ax)
ây, ây = 41 (1+x +y
x2 + y2
2 2) 2 _
= gz(âx, âx).
Par conséquent
- = ~ ( 1 + x2 + y2 )2 (d 2 d 2)
gz 4 x2 + y2 x + y ,
ainsi X est une application conforme de C* sur C, il est par ce fait facile de
construire un atlas conforme sur la caténoïde C. On munit de cette manière
C d'une structure de surface de Riemann conformément équivalente à C*.
.
ift1(z)=ift1(u+1v)=
(2u,2v,u 2 +v 2
2 2
-l) =(x1,X2,x3).
U +V + 1
De ce fait on obtient
tangent de X(M) au point X(p). Cet ensemble est une partie compacte
du plan tangent de X(M) au point X(p), homéomorphe au cercle de rayon 1
du plan IR 2 . De ce fait k(p,-) atteint un minimum et un maximum que
nous désignerons respectivement par k 1 (p) et k 2 (p) et que l'on appelle
les courbures principales de X(M) au point X(p). Les directions tangentes où
ces valeurs sont prises sont appelées les directions principales au point X(p)
(fig. 68).
On dit que X est une immersion minimale, ou que X(M) est une surface
minimale de IR 3 , si la courbure moyenne de X(M) est nulle en chaque point
de X(M): H(p) = 0 pour tout p E M (voir Berger-Gostiaux [12], Do Carmo
[23], Montiel-Ros [61] ou Spivak [75] pour une introduction à la géométrie
des surfaces de JR 3 ).
Cette dénomination est justifiée par le fait suivant. Si X est une immersion
minimale, on peut montrer que pour tout point p E M il existe un voisinage
U de X(p) dans X(M), X(p) EU c X(M) c IR 3 , tel que pour toute courbe
de Jordan r c U c X(M), la partie de X(M) bordée par r (et contenue
CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
dans U) possède la plus petite aire parmi toutes les surfaces de JR 3 bordées
par r.
Remarque 4.4.7. Supposons maintenant que M soit une surface de Riemann
et que X soit une immersion conforme de M dans lR 3 . Cette propriété se
traduit analytiquement sur chaque carte (U, <p, V) de M par les conditions
E(p) = G(p) et F(p) = 0 pour tout point p E V (les fonctions E, F et
G ont été introduites à la définition 4.4.2-1). Soit N le champ de vecteurs
. . ax ax . .
normal umtaire sur X(M) tel que ( ax, ay, N}(z) SOJt une base dITecte de
JR 3 pour tout z E M, où localement z = x + iy. En désignant la projection
stéréographique de § 2 sur êè par rapport au pôle nord par Il, la composée
Il o N est une application de M dans êè que l'on désignera par g: g = Il o N.
On peut montrer que X(M) est une surface minimale de lR 3 si, et seulement
si, g est une fonction méromorphe sur M, voir Osserman (67].
Exemple 4.4.8. D'après la remarque 4.4.5-1 sur la caténoïde, exemple 4.4.4,
on a g(z) = z pour tout z E C*. D'après la remarque 4.4.7 la caténoïde est
une surface minimale de IR 3 • Nous avions déjà vu que la caténoïde est une
surface de révolution. Il est facile de montrer que la caténoïde est la seule
surface minimale de révolution de lR 3 , à une homothétie de lR 3 près, voir
Kreysing (53, Chapter XII, Theorem 82.l].
Exemple 4.4.9. Considérons l'hélicoïde (fig. 69), qui est l'image de C par
l'application X définie pour tout z = x + iy E C par
X(z) = X(x, y) = (sin(y) · sh(x), -cos(y) · sh(x), -y).
montre que X est une immersion conforme. De plus un calcul montre que
l'application de Gauss est
cos y sin y shx)
N(z) = N(x,y) = ( - , - , - .
chx chx chx
Par conséquent on a g(z) = (II o N)(z) = ez, la fonction g est donc
holomorphe sur <C ce qui entraîne d'après la remarque 4.4.7 que l'hélicoïde
est une surface minimale. Remarquons que pour tout y 0 fixé l'ensemble
{X(x, y 0 ) 1 x E lR} est une droite. Nous en déduisons que l'hélicoïde est une
surface réglée. On peut montrer que l'hélicoïde est la seule surface minimale
réglée de lR 3 , à une homothétie près, voir Darboux [22, Livre III, chapitre I].
Exemple 4.4.10. La surface de Enneper (fig. 70) est obtenue par l'immersion
de C dans lR 3 définie par
_ -(-x 3 +3xy 2 +3x y 3 -3x 2 y-3y x 2 -y 2 )
X(z)-X(x,y)- 6 , 6 , 2 .
ax -_
aX
(-x 2 + y2 + 1 , _ xy,
2
X
) ,
ax ( y2 - x2 - 1 )
ay = xy, 2 , -y .
(ax. ax) = 1\ ax
ax , ax
ax) =
ay ' ay
(x 2
+ y2 +
2
1) 2
et
(ax ax)
ax ' ay = O.
( ) _ ( 2x 2y x2 + y 2 - 1)
N z - x2 + y2 + 1 ' x2 + y2 + 1 , x2 + y2 + 1 .
Par conséquent g(z) = (fl o N)(z) = z est une application holomorphe sur
<C et nous concluons que la surface de Enneper est une surface minimale.
X:M-+1R 3
(4.7) z r-+ Re (l z
zo
(1 - g2)w
2
,
lz
zo
i (1 + g2)w ,
2
lz )
zo
gw
est bien définie sur M, car X(z) ne dépend pas du chemin reliant z 0 à z choisi
pour effectuer les intégrales.
La condition portant sur les pôles de g et les zéros de w assure que X est
une immersion de M dans lR 3 . On peut montrer que X est une immersion
conforme et que f1 o N = g, voir Osserman [67]. Par conséquent X est une
immersion minimale de M dans JR 3 d'après la remarque 4.4.7. La paire (g, w)
est appelée la représentation de Weierstrass-Enneper de l'immersion X.
En fait, on peut montrer que toute immersion minimale conforme d'une
surface de Riemann dans JR 3 peut être obtenue de cette façon. On en
4.4. CARTES ISOTHERMES ET STRUCTURE CONFORME DÉDUITE D'UNE MÉTRIQUE 249
2
If 1 ]2
ds 2 = [ z-0 + lgl 2 ) ] ldzl 2 et K =- [ 4lg'I
If l(l + lgl 2 ) 2
Exemple 4.4.12. Un simple calcul montre que nous pouvons obtenir toutes
les surfaces minimales que nous venons de voir avec les paires (g, w) sui-
vantes.
dz
1) Lacaténoïde: M =CC*, g(z) = z, (t) = -:z·
L,
On peut vérifier que la condition portant sur les pôles de gn et les zéros de
Wn est satisfaite. Par ailleurs, on vérifie à l'aide d'un calcul que les résidus des
formes (1 - g~)Wn, i(l + g~)wn et gnwn à chaque pôle sont tous réels. Par
conséquent, si z0 est un point fixé de Mn, pour tout z E Mn la partie réelle
des intégrales des trois formes précédentes entre z 0 et z est indépendante du
chemin sur Mn reliant z 0 à z. Nous concluons donc que l'application
L(c) = lb Jg(c'(t),c'(t))dt,
Remarque 4.4.13. Nous allons revenir aux surfaces minimales et pour cela
nous allons définir deux nouvelles notions. Soit M c IR 3 une surface et
soit c : [O. +oo[ -+ M une courbe de M. Rappelons que c est une courbe
divergente ou un chemin divergent de M si c quitte toute partie compacte de
M. Plus précisément pour toute partie compacte K C Mil existe un réel tK tel
que c(t) (j K pour tout t > tK. On dit qu'une surface M C IR 3 est complète si
toutes les courbes divergentes de M ont une longueur infinie.
Soit M c IR 3 une surface différentiable, notons K(p) la courbure de
Gauss de M au point p E M. On appelle courbure totale de M, notée C(M),
l'intégrale de la courbure de Gauss K(p) sur M si celle-ci existe:
C(M) = fLK(p)dA,
1o
1 L2(r)
- - dr ~ 2Jr
r
1I 12"
0 0 (1
4Jach(reie)
+ Ih(re'·e ) 12 ) 2 r dr de.
Démonstration. On a
1 o
1 L2(r)
--dr~2n
r
110
1
0
2 :n: 4Jach(rei 11 )
.
(1 + [h(re' 11 )[2) 2
rdrde. D
Théorème 4.4.15. Soit h une fonction méromorphe sur ][)) \ {O}. Si l'aire
sphérique de h(lDl \ {O}) est finie alors h se prolonge méromorphiquement
à l'origine.
Exercice 4.4.2. Soit f : ][)) --+ Q une équivalence conforme du disque unité
ouvert sur un domaine Q telle que
f(O) = 0, f'(O) = 1.
4.4. CARTES ISOTHERMES ET STRUCTURE CONFORME DÉDUITE D'UNE MÉTRIQUE 253
l
Pour tout r < 1 on pose D, = {z ED lzl < r} et Q, = f(D,). Désignons
par A (resp. A,) l'aire de Q (resp. Q, ).
1) Montrer que
2) Montrer que
+oo
A= oo ou bien A= n(l + L:.>lanl 2 )
n=2
F(z) = 1z J(u)du,
4dz
On pose g(z) = z et w = (z 4 _ l), z E l!Jl.
En déduire que X(l!Jl) est le graphe d'une fonction u(x 1 , x 2 ) que l'on déter-
minera.
4.5. RELATION DE HURWITZ ET RELATION DE RIEMANN 255
<1>1 = 21 (1 - 2
g )w.
2:)1 + b;) = k.
i=l
de degré respectif b 1 , ... , b Pi, et d'autres points réguliers distincts v 1 , ... , Vœ;
de g. En utilisant le fait que chaque point de Na k antécédents, en comptant
avec multiplicité, on a
Pi Pi
k = œ; + L (1 + bj) = œ; + p; + Lb j,
j=I j=I
s= ks- Lbn,
n=I
x(M) = s - a+ f.
p
=k(s-a+f)- Lbn,
n=I
p
= kx(N) - L bn. D
n=I
(4.10)
ê =Ci U {B1.B2,B3,D1,D2}-
4.5. RELATION DE HURWITZ ET RELATION DE RIEMANN 261
Définition 4.5.8. 1) Soit Q C <C une partie ouverte du plan complexe <C.
Nous pouvons définir sur Q les formes dz et dz de la manière suivante. Pour
tout point Zo de Q, si Vo = a a~ + b a:, a, b E JR, est un vecteur de point
base z0 , on peut exprimer v0 de la forme
_ a _a
Vo = œ;-
uZ
+ œ uZ
'.)-'
où -
a = -(
1a a a 1ô a
- - i - ) , - = -( - + i - ) et œ = a + i b.
ôz 2 ôx ôy ôz 2 ôx ôy
On pose alors
dz(vo) = œ, dz(vo) = œ.
Avec cette définition dz et dz sont bien des formes JR-linéaires à valeurs
complexes sur l'espace tangent de Q en z0 , et ceci pour tout point z 0 de Q.
Par construction on a
dz(vo) = O Üo = 6, *
et
dz(vo) = o * vo = 6.
2) Plus généralement si Q c <C nous définirons une forme complexe w sur
Q de la manière suivante,
w = f(z)dz + g(z)dz, z E Q,
pour tous vecteurs Ü et v de point base p. On dit aussi que w /\ T/ est une
2-forme sur Q.
4) Si f est une fonction différentiable à valeurs complexes définie sur un
ouvert Q c <C, on pose
w = f(z)dz
dw = d(f) /\ dz
= c3!oz dz + 31-dz)
oz
/\ dz
= 3f
uz
dz /\ dz + 3f-_dz /\ dz
oz
=O.
Nous pouvons maintenant définir les formes holomorphes sur une surface
de Riemann.
(4.12)
Dans ces conditions les formes locales Wa, et E Q, définissent une forme
différentielle globale w sur S. En effet, soit p E S et soit Ü E T pS un vecteur
tangent en p. Considérons deux cartes en p, (U 1 , rp 1 , Vi) et (U 2 , rp 2 , V 2 ),
c'est-à-dire que p E V 1 n V 2 . On a
CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
*
(rpa) (df)a = a (f
aza 0 rpa)dza.
Lemme 4.5.14. Soit S une surface de Riemann et soient w et w' deux formes
méromorphes sur S.
Dans ces conditions, le rapport w / w' est une fonction méromorphe sur S.
C'est-à-dire que pour tout point p E Son a
et
w~(Üp) = g(<p- 1 (p))dz (Dp<p- 1 (Üp)).
De plus, si üP f. 0 on a dz (D p<p- 1 (Ü p)) f. 0 et ainsi
carte choisie, voir la définition 4.5.11. Il en est donc de même pour le quotient
wp(Üp)/wp(Üp), ce qui montre que w/w' est une fonction méromorphe
définie globalement sur S. D
Remarque 4.5.15. Conservons les notations du lemme 4.5.14. Soit (U, <p, V)
une carte locale de S. Les formes w et w' s'écrivent donc sur cette carte
<p*(w) = f(z)dz et <p*(w') = g(z)dz,
où f et g sont des fonctions méromorphes sur U. On notera plutôt, par abus
de notation,
w = f(z)dz et w' = g(z)dz.
Par conséquent on notera sur la même carte, également par abus de notation,
(J) f
w' g
au lieu de : <p* w / <p* w' = f / g.
Théorème 4.5.16 (Relation de Riemann). Soit S une surface de Riemann
compacte et soit w une forme méromorphe non constante sur S. Appelons
P(w) et Z(w) respectivement le nombre de pôles et de zéros de w sur S. On a
alors la relation de Riemann
k q
=2n-(n-k)-Lmj
j=I
q
=n+k-'l::mj.
j=I
Notons que w admet aux points p; un pôle d'ordre (n; + 1), i = 1, ... , k,
et que w n'a pas d'autres pôles. De plus, les zéros de w sont précisément les
points de ramification de f qui ne sont pas des pôles. De ce fait, w a un zéro
d'ordre m j aux points z j, j = 1.... , q, et n'a pas d'autres zéros. On a donc
k k
P(w) = L(n; + 1) = k +Ln;= k + n
i=l i=I
et q
Z(w) = 'l::mj.
j=I
De ce fait q
P(w)- Z(w) = k +n - Lmj = x(S).
j=I
2) Considérons deux formes méromorphes non constantes sur S, w et
w' avec w -:/:- w'. Le lemme 4.5.14 montre que w/w' est une fonction
méromorphe g sur S. Soient p 1 •••• , Pk (resp. p~, . .. , p~,) les pôles de
w (resp. de w') d'ordre n 1 , •••• nk (resp. n; .... , n~,) et z 1 , . . . , Zq (resp.
z;, ... , z~,) les zéros de w (resp. w') d'ordre m 1 , ... , mq (resp. m; . .... m~, ).
Supposons pour commencer que les pôles et zéros de w soient disjoints
des pôles et zéros de w',
y 2 =xzn+i, nEN,x,yECU{oo}.
Exercice 4.5.5. Dans l'exemple 4.5.12, montrer que les formes méromorphes
locales (df)a, a E Q, vérifient la relation de compatibilité.
On peut trouver une preuve par exemple dans le cours d'Osserman [66,
chapitre IV]. Ce théorème a des conséquences importantes dans la théorie
des surfaces de Riemann comme nous le verrons dans la suite de ce chapitre.
Nous déduisons d'abord du théorème 4.6.l que tout ouvert borné et
simplement connexe de <C est conformément équivalent à !DJ. En fait il existe
aussi des ouverts non bornés de <C qui sont conformément équivalents à !DJ.
En particulier l'exemple 4.3.8-1 montre que lHI 2 est conformément équivalent
5. Bernhard Riemann (1826-1866) prouva dans sa thèse de doctorat à Gottingen, en
1851, son théorème d'uniformisation dans le cas particulier des domaines bornés du plan
complexe <C dont le bord est lisse par morceaux. Dans sa thèse il introduisit également
le concept de surface de Riemann. Plus tard, il définit (de façon purement analytique)
le genre d'une telle surface et montra que celui-ci ne dépend que de la topologie de la
surface. Il généralisa aussi les travaux de C.F. Gauss, N. 1. Lobachevsky et de J. Bolyai sur
la géométrie non euclidienne (voir la note p. 67) en introduisant le concept d'espace de
dimension et de forme quelconques, ainsi que l'idée d'y définir la longueur des courbes
et la distance à partir d'une métrique locale (ce que nous appelons aujourd'hui variété
riemannienne).
272 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
à[)) et IH! 2 n'est pas borné. Nous déduisons également du théorème 4.6.1 qu'il
n'existe qu'une structure conforme sur une surface compacte orientable de
genre 0 alors qu'il en existe deux, exactement, sur une surface homéomorphe
au disque ouvert : la structure conforme donnée par[)) et celle donnée par C.
Le théorème d'uniformisation de Riemann est un résultat très important
car il ramène l'étude des surfaces de Riemann simplement connexes à
seulement trois structures conformes distinctes : celles de § 2 , de CC et de
[)). De plus, on a vu pour § 2 à la section 4.3 et pour CC et [)) à la section 2.1,
que les transformations conformes de ces surfaces sont des transformations
de Môbius, c'est-à-dire des applications de la forme
az + b
z 1-+ - - ,a, b, c, d E CC, ad -be=/= O.
cz + d
Nous verrons également, remarque 4.6.12, que l'étude des surfaces de
Riemann se ramène à l'étude des sous-groupes du groupe des transformations
de Môbius de CC ou[)) agissant de manière proprement discontinue, définition
1.2.23.
Nous noterons par intérêt les deux résultats suivants.
F(z) = l
f(z)
(Ir of o Iy)(z)
si
si
Z E
Z
QU y
E Q* U y
Démonstration. Nous allons d'abord munir M d'un atlas puis nous montre-
rons que cet atlas est conforme, c'est-à-dire que les changements de cartes
sont conformes.
x x
Soit E Mun point de M. Soit V:x un ouvert de M contenant et vérifiant
les conditions suivantes.
274 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
x
où parcourt Met Yx parcourt l'ensemble des ouverts de M vérifiant les
conditions 1 et 2, constitue un atlas sur M. Montrons que les applications
de changement de cartes sont conformes. Pour cela considérons deux cartes
(Ux, (TI 1vx)- 1 o <px, Yx) et (Uy-, (TI 1v:)- 1 o <p:Y, Vy-) de M telles que
Vx n Vy- -=f. 0. L'application de changement de cartes est, là où elle est définie,
x
quelconque 1 de M1. Posons x = Il 1(xi), x E M, puis choisissons un point
x2 E M2 dans la pré-image de x par I1 2, on a donc I1 1(xi) = I1 2(x2) = x.
- -
Comme M 1 et M 2 sont simplement connexes, le théorème de relèvement des
applications, théorème 1.2.18, montre qu'il existe une unique application F 1
- -
de M 1 sur M 2 satisfaisant
1) F1 (xi) = x2,
2) rr2 o Fi = rr1.
- - -
De même il existe une unique application F 2 de M 2 sur M 1 telle que
3) F2(X2) = X1,
4) rr1 o 'F2 = rr2.
Les propriétés 2 et 4 montrent que
.A= {(G- 1 (Yx,x), II1vx.x 0 G, II(Yx,x)) lx EM/r, XE II- 1 (x), Yx,x c M:}.
où X parcourt M/ r, X E M parcourt toutes les pré-images de X par II et V x,x
parcourt tous les voisinages ouverts et connexes de x tels que II(Vx,x) soit
un ouvert élémentaire du revêtement. Il reste à montrer que les applications
de changement de cartes sont conformes.
Considérons deux cartes de A, (G- 1 (Yx,x), II 1vx.x o G, II(Yx,x)) et
(G- 1 (Yy,y). II1v.v.Y' 0 G, II(Yy,y-)) telles que II(Yx,x) n II(Yy,y) =fa 0.
Posons Yx,x = II(Yx,x) et Vy,y = II(Vy,y-), de ce fait Yx,x n Yy,y =fa 0.
Par construction, il existe une transformation conforme f de M, f E r, telle
que f((II 1vx.x)- 1 (Yx,x n Y.v,Y-)) = (II 1v.v)- 1(Yx,x n Yy,y-). On a donc
Démonstration. Nous prouverons le résultat pour Mil>, dans les cas MIHI ou
Mc la preuve est analogue.
Le groupe f 2 agit aussi de manière proprement discontinue sur]]]) car h
est un difféomorphisme de]]]) et f 1 agit de manière proprement discontinue
sur]]]).
Nous allons construire une équivalence conforme entre]]])/ r 1 et]]])/ r 2 .
Considérons pour cela les deux projections canoniques II 1 : ]]]) -+ ]]]) / r 1 et
Ili : ]]]) -+ ]]]) / r 2. Soit X 1 E ]]]) / r 1' choisissons un antécédent X de X 1 dans ]]]) '
I1 1 (.X) = x 1 . Posons x 2 = II 2 (h(.X)), nous allons montrer que x 2 ne dépend
x
pas du choix de l'antécédent de x 1 . Soit E ]]]) un autre antécédent de x 1 ,
I1 1 (x) = x 1 . Par conséquent il existe un difféomorphisme f E f 1 tel que
x = f(x). On a donc
II1(h(x)) = II1((h o f)(x))
= II1((h o J o h- 1 )(h(x)))
= II 2 (h(.X)), car (ho f o h- 1 ) E f 2,
dans <C.
280 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
Démonstration. Nous savons grâce au corollaire 4.3.12 que les seuls difféo-
morphismes conformes et sans point fixe de C sont les translations. Par
conséquent r est constitué de translations de«::, en plus de Ide. Commer
agit de manière proprement discontinue sur C, il existe un réel s > 0 tel que
dans le disque ouvert de rayon s et centré en 0 il ne se trouve aucun point de
l'orbite de 0, distinct de 0,
f = {z ~ z + pa 1 p E z},
et par conséquent r est isomorphe à z.
3) Il existe deux nombres complexes a et b non nuls et indépendants sur JR,
a
c'est-à-dire vérifiant b f/ JR, tels que
f = {z ~ z + pa + q b 1 p, q E Z},
et par conséquent r est isomorphe à Z 2 .
on a
r = {z r-+ z + pa + qb p, q E Z}, J
i
iÎ \1
"-- /
-i
Fig. 71.
De plus, a et b sont non nuls, sont indépendants sur lR et sont des générateurs
de r(A, B),
f(A, B) = f(a, b).
Corollaire 4.6.17. Soit M une surface de Riemann connexe telle que son
revêtement conforme et simplement connexe soit conformément équivalent
à C Alors M est conformément équivalente à Cou à C* ou à une surface
compacte de genre 1, c'est-à-dire à un tore.
Cas 2: Supposons a = O.
Nous allons montrer que G est dense dans R Soit x E ~ un réel
quelconque, nous voulons montrer que pour tout entier n E N* il existe
1
un élément Xn E G tel que lx - < -.
Xn 1
n
Du fait que a = 0, pour tout entier n E N* il existe un élément non nul an
1 X
de G tel que 0 <an < -. Appelons p E 'lL la partie entière de-, on a donc
n an
X . . 1
p:::;:: - < p + 1pms0:::;:: x - pan <an, ce qm nous donne lx - panl < -.
an n
Comme pan E G nous obtenons que G est dense dans R D
4.6. SURFACES DE RIEMANN VUES COMME QUOTIENT DE LEUR REVÊTEMENT UNIVERSEL 285
fog=gof
Rappelons qu'une équivalence conforme de IHI 2 sans point fixe est de type
hyperbolique ou parabolique et qu'elle admet donc sur le bord à l'infini
a00 IHI 2 = lR U { oo} de !HI 2 soit deux points fixes distincts soit un point fixe
double respectivement, définition 2.4.3.
et nous aurions f(q) = q ou f(q) = p. Le premier cas est absurde car p est
l'unique point fixe de f. Le deuxième cas est aussi absurde car f (p) = p
et f est injective. Nous concluons donc que g possède également p comme
unique point fixe. Le raisonnement suivant montre que l'on peut supposer
p =OO.
-1
Si p f=. oo considérons l'application h : z 1-+ - -et remarquons que
z-p
h E MIHI puis que (ho f o h- 1 )(00) = (ho go h- 1)(00) = oo. Posons
F = ho f o h- 1 et G = ho go h- 1 • Si z 0 E IHI 2 est un point fixe de Fon a
Théorème 4.6.25. Soit M une surface de Riemann connexe et soit M son revê-
tement conforme simplement connexe.
On a M : : : : lDl si, et seulement si, M n'est pas une surface compacte de
genre l et M n'est pas conformément équivalente à CC, CC* ou § 2 . De plus,
M : : : : CC si, et seulement si, M est conformément équivalente à CC, CC* ou à une
surface de genre l.
F(z0 ) = w0 , et II o F = f
Fig. 72.
sont 0 et 1, et posons
Dk = {z E JH[ 2 I Re(z) = k}, k E Z.
Ainsi Dk est la géodésique verticale de bord asymptotique {oo, k }, k E Z et
r est formé par y, Do et D 1. Appelons P la région simplement connexe de
JH[ 2 bordée par le polygone r (fig. 73). Nous pouvons étendre P = PU r en
utilisant les symétries par rapport aux trois côtés de r. Remarquons que le
nouveau polygone de JH[ 2 obtenu est également bordé par des géodésiques et
de ce fait peut être étendu à l'aide des symétries par rapport à ces nouvelles
géodésiques. Nous allons montrer que la limite de la suite croissante de
polygones obtenue par ces réflexions successives est JH[ 2.
Acceptons ce fait pour l'instant. Nous allons construire une projection de
revêtement de § 2 \ {l, l, 12} par JH[ 2 où l = e 2 i1C/ 3 et § 2 est identifié
à ê = <C U {oo}. Grâce au théorème d'uniformisation de Riemann il
existe une équivalence conforme f entre P et IDl. À l'aide du théorème
de Carathéodory, on peut prolonger f en un homéomorphisme, que nous
continuerons d'appeler f, de P sur IT» (pour une preuve plus directe de ceci
voir l'exercice 4.6.2). Nous pouvons supposer que l'on a f(oo) = l, f(O) = l
et f(l) = 12 .
Notons R la réflexion par rapport à y. Grâce au théorème de symétrie
de Schwarz, théorème 4.6.4, nous pouvons prolonger f par symétrie par
rapport à y pour obtenir une application méromorphe f sur P U R(P) U y
dont l'image est § 2 \ ({1, l. 12} u C), où Cc alDl c § 2 est l'arc du bord
de ][)) reliant l et l 2, et contenant le point 1. En fait, en notant 1 la réflexion
dans § 2 par rapport à alDl, pour tout z E R(P) on pose: f(z) = (1 of o R)(z).
En particulier, f(y) est l'arc du bord de][)) reliant let 12 , et ne contenant
pas le point 1.
En considérant les symétries successives de P par rapport aux géodésiques
du bord, qui recouvrent tout JH[ 2 comme nous le verrons, f se prolonge donc
en une application méromorphe f sur JH[ 2 dont l'image est § 2 \ {l, l, 12 }.
Clairement f est une projection de revêtement de § 2 \ { 1, l, l 2 } par JH[ 2.
Do : D1
'
r = ap'
P2 p P2
- ---, _Y
,
/R(Do) R(Di)'\
Fig. 73.
l'on veut, les polygones rn admettent deux sommets consécutifs sur lR dont
la distance est supérieure à ê.
Remarquons que si a E [O, 1] c aoolHl 2 est un sommet de r n+ 1, n ?:: 2,
alors R(a) est un sommet de rn.
Soit k E N* tel que 1/2k < ê et soit n un entier supérieur à k. Supposons
que rn+I admette deux sommets consécutifs Xn+l < Yn+l de distance
supérieure à ê: Yn+1 - Xn+1 > ê.
Remarquons que tout j E {-n, -n + 1, ... , n + 1} est un sommet de
rn+l· Il existe donc j E {-n, ... ,n} tel que j ~ Xn+l < Yn+l ~ j + 1.
À quelques symétries verticales près nous pouvons supposer que ces deux
sommets se trouvent dans l'intervalle [O, l]. En fait, par construction nous
devons avoir Xn+ 1, Yn+l E [O, 1/2] ou bien Xn+l• Yn+l E [1/2, 1] car 1/2 est
un sommet commun à tous les polygones rn. Nous pouvons supposer que
Xn+l • Yn+l E [1/2, 1] car les polygones rn sont symétriques par rapport à la
droite verticale passant par le point 1/2.
n
Comme n est un sommet de rn, le nombre réel R(n) = - - - est un
2n -1
sommet de r n+ 1. Clairement, on a R(n) > 1/2 et sin est assez grand on a de
plus IR(n)-1/21 < ê. Il existe donc un entiern 0 > k tel que, pour tout n > n 0 ,
on ait Xn+1 =f. 1/2 et de ce fait on a R(xn+1) =f. OO et Xn+l• Yn+1 E ]1/2, 1].
1 1 1
Comme Yn+1 - Xn+1 > ê et - < - < ê on a Xn+1 < Yn+1 - - et ainsi
2n 0 2k 2n 0
1 2n 0 - 1
Xn+i < 1 - - , c'est-à-dire Xn+l < pour tout entier n > n 0 . On
2n 0 2n 0
obtient
R(x ) _ R( ) _ Yn+l - Xn+l
n+l Yn+l - (2Yn+l - 1)(2Xn+l - 1)
2n 0 -1
En majorant Xn+ 1 par et y par 1 on obtient
2n 0
no no
1R(Yn+d - R(Xn+1) 1 > --IYn+l - Xn+1 I > - - ê .
n0 - 1 n0 - 1
Remarquons que, comme l'intervalle ]xn+ 1 , Yn+l [ne contient aucun som-
met de rn+ 1, l'intervalle ]R(Yn+ 1), R(xn+ 1)[ ne contient aucun sommet de
rn. Après quelques symétries verticales, nous concluons qu'il existe deux
sommets consécutifs Xn et Yn de rn tels que 1/2 < Xn < Yn ~ 1 et
IYn - Xnl = jR(xn+1) - R(Yn+dl· On a donc: IYn - Xnl > ~ê. En
no - 1
répétant ce processus aux sommets Xn et Yn de rn, puis aux sommets consé-
cutifs Xn-1· Yn-1 E ]1/2, 1] de rn-1 obtenus et ainsi de suite, nous trouvons
après un nombre fini d'étapes deux sommets consécutifs de fn 0 , x 0 et y 0 , tels
que 1/2 < x 0 < y 0 ~ 1 et vérifiant
no )n+l-no ( no )n+l-no
lxo - Yol > ( - - IYn+l - Xn+1 I > - - ê.
no - 1 no - 1
4.6. SURFACES DE RIEMANN VUES COMME QUOTIENT DE LEUR REVÊTEMENT UNIVERSEL 293
Par conséquent, sin est assez grand nous aurons lxo - Yol > 1, ce qui est
absurde.
Le but de cet exercice est de montrer que a > 0 puis que r agit de manière
proprement discontinue sur C
Soient (Pn) et (qn), n E N, deux suites à valeurs dans 'll. On pose pour
tout n E N: Yn = PnA + qnB E r.
1) Montrer que si les suites (Pn) et (qn) sont convergentes et ont des limites
non nulles alors on ne peut pas avoir limn-++oo Yn = O.
2) Montrer que si (Pn) est convergente et limn-++oo qn = ±oo, on ne peut
pas avoir limn-++oo Yn = O.
3) En supposant limn-++oo IPn 1 = limn-++oo lqn 1 = +oo, montrer que l'on
ne peut pas avoir limn-++oo Yn = O.
4) En conclure que a > O.
5) Montrer que pour tout z0 E C, il existe une partie ouverte U C C
contenant z0 , telle qu'on ait U n U p,q = 0, pour tous p, q E Z, avec
(p,q) =/:- (0,0), où Up,q = {z + pA + qB 1 z EU}.
6) Soient z 1 , z 2 E C, tels que z 2 =/:- z 1 + pA + qB, pour tous p, q E Z.
Montrer qu'il existe un ouvert U C C contenant z 1 et un ouvert V c C
contenant z 2 , tels que V n U p,q = 0 pour tous p, q E Z.
7) En déduire que f(A, B) opère de manière proprement discontinue
sure.
f = {z 1--+ z + pa + qb 1 p, q E z}.
On rappelle la définition de C / r : on définit une relation d'équivalence
sur C, notée~, en posant
x ~y * 3/ E r 1 y = f(x).
Alors C / f est l'ensemble des classes d'équivalence de cette relation.
Appelons f 0 c C l'orbite de 0 sous l'action der:
fo = {pa + qb 1 p, q E z}.
Notons que f 0 = f(a, b) où f(a, b) désigne le réseau de C engendré par a
et b.
Définissons une autre relation« ~ 0 »sur C par: x ~ 0 y x - y E f 0. *
Clairement « ~ 0 » est une relation d'équivalence sur C et on a de plus :
x ~0 y *x ~ y. Par conséquent si C/f0 désigne l'ensemble des
CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
- ''
j
-1 -1/2 0 1/2
Fig. 74.
Théorème 4.7.5 (Classification des réseaux de C). Soit Fla partie du plan
complexe définie par (fig. 74)
Il existe alors un et un seul w dans F tel que les réseaux r(l, w) et r(a, b)
soient conformément équivalents,
=Ici.
et de ce fait Ici = 1.
Supposons c = ±1, on a donc r(l, wi) = r(l. w2). On en déduit que
W1 E f(l,w2)etw2 E f(l,w1).Ilexistedoncdesentiersp,q,p',q' E Z
tels que
W1 = p +qwz et Wz = p' +q'w1.
Ce qui entraîne w 1 = p + qp' + qq'w 1. On a donc
p + qp' = 0 et qq' =1
en utilisant l'indépendance de 1 et w 1 • On obtient de même
p' + q' p = 0 et qq' = 1.
Donc ou bien q = q' = -1 ou bien q = q' = 1.
Dans le premier cas, q = q' = -1, on a w 1 + w2 = p E JR, ce qui n'est
pas possible car lm( w;) > 0, i = 1, 2.
Dans le second cas, q = q' = 1, on obtient w 1 - w2 = p E Z, et donc
lm(wi) = lm(w 2). Or, w 1 , w2 E F entraîne: -1 < Re(wi) - Re(w 2) < 1.
On a donc Re(w 1) - Re(w 2) = 0, c'est-à-dire w 1 = w2.
Supposons c i- ±1, comme c E f(l. w2) on ac = p + qw 2 avec
p, q E Z. Si q = 0 on obtient c E Z et par conséquent c = ± 1 ce qui
est faux, on a donc q i- O. Quitte à multiplier c par -1, nous pouvons
supposer lm(c) > 0 et de ce fait q > O. Or Ici = 1 si, et seulement
si, (p + q Re(w 2)) 2 + (q Im(w 2)) 2 = 1. De plus pour tout w E F on a
Im(w) ~ .J3/2, on a donc q = 1 puis c = p+w 2 . On a Re(c) = p+Re(w 2)
et lm(c) = lm(w 2), par conséquent Ici = 1 et l'inégalité lm(c) ~ .J3;2
entraînent IP + Re(w 2)1 ::S 1/2. De ce fait on a p = 0 ou p = 1.
Cas 1 : Supposons p = O.
On obtient c = w2 et ainsi lw 21 = 1. Comme (1/c)r(l, w2) = f(l. w 1 )
on a 1/c E f(l. w 1 ) et il existe donc des entiers p',q' E Z tels que
w2 = 1/c = p' + q'w 1. Comme auparavant nous obtenons q' = -1 puis
Re(w 2) = p' - Re(wi) ce qui par définition de F implique l'un des cas
suivants,
a) p' = 0
b) p' = -l et Re(w 2) = Re(wi) = -1/2.
Le cas a) implique w2 = -w 1 et ainsi on a lw 11 = lw 21 = 1. Par définition
de Fon obtient-1/2 ::S Re(w;) ::S 0, i = 1, 2. De ce fait l'égalité w2 = -w 1
implique Re(w 2) = Re(wi) = 0 puis w 1 = w2 = i car lw11 = lwzl = 1.
De même, le cas b) implique w 1 = w2 = (-1 + i .J3)/2.
300 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
Cas 2 : Supposons p = 1.
On a donc c = 1 + w2 • Par conséquent la condition Ici = 1 donne
lm(w 2 ) = ./3/2 et Re(w 2 ) = -1/2, on obtient donc w2 = (-1 + i ./3)/2.
De ce fait c = -w2 et ainsi r(l, w2 ) = -w 2 r(l, wi), ce qui nous donne
r(l, wi) = w2 r(l, w2 ). Comme 1 + w2 + wi = 0 on a
Wzr(l, Wz) = r(Wz, W~) = r(l, Wz)
et ainsi r(l, w,) = r(l, Wz). Cela entraîne w, = Wz comme nous l'avions
déjà remarqué dans le cas où c = ± 1. D
Corollaire 4.7.9. Soit f(w, w') un réseau. Pour tout nombre complexe z
n'appartenant pas au réseau r les séries
et
(4.19)
1 1 z z2
--+-+-=
z- y y y2 (z - Y)y2
.
On obtient donc
1 1 z 2R 2
1 --+-+-
z- y y Y2
1
<-
"' 1yl3
pour lzl : ;: : R et IYI ~ 2R. On en déduit, grâce au lemme 4.7.8, que la série
qui définit la fonction s(z) est uniformément convergente sur toute partie
compacte de <C \ r.
Pour la seconde série on procède de la même manière. D
Ceci nous permet de construire une fonction elliptique non constante sur
un tore M quelconque.
,p(-z) = -z21 + L (
(z + y )2 - -yz
1 1 )
yEf'
1 ( 1 1 )
= z2 + L
y'er'
(z _ y')2 - y'z
(y'= -y)
= ,p(z).
Ce qui montre que ,p est une fonction paire.
Définissons la fonction f méromorphe sur C par
f(:::.) = ,p(z + w) - ,p(z).
On a .f'(z) = ,p'(z + w) - ,p'(z). Or
,p'(z) = '""' -2
L.,, (z - )3,
yer Y
de ce fait
,p'(z + w) = '""'
L.,, -2
(z+w-y) 3
yEf
-2
= L
y'Ef
(z -
y
')3 = ,p'(z),
l;(-z) = --1 +
z
'""'
~ --
( -1
z +y
+ -y1 - -y2z )
yEî'
où l'on a posé y' =-y. De ce fait!; est une fonction impaire. Appelons fla
fonction méromorphe sur C définie par
f(z) = l;(z + w) - l;(z).
Comme p est une fonction elliptique et que p = -!;',on a f' =O. De ce fait
l;(z + w) - l;(z) =c
pour tout z E C \ r, où c est une constante complexe. En posant z = -w/2
et en utilisant le fait que!; est une fonction impaire on obtient c = 2/;(w/2).
Par conséquent (J)
l;(z + w) = l;(z) + 21;( 2 ).
Théorème 4.7.14. Les fonctions elliptiques pet p' satisfont la relation algé-
brique
p'2 = 4p3 - gzp - g3,
1 1
où gz = 60 Lyeî' 4y et g3 = 140 Lyeî' 6
y
·
et ainsi
Par conséquent
Remarques 4.7.15. 1) Nous remarquons que les seuls pôles de p sur <C
sont les points du réseau f(w, w') et que ceux-ci sont des pôles doubles de tp.
En conséquence si on considère p comme une fonction sur le tore M = <C / r,
p n'a qu'un pôle, au point TI(O), et ce pôle est double (où TI est la projection
de revêtement). Nous déduisons de ceci que p est une fonction méromorphe
sur M de degré deux.
De même, p' a un pôle triple au point TI(O) et ne possède pas d'autres
pôles sur M. Nous concluons que p' est une fonction méromorphe de degré
3 sur M. De ce fait p' possède trois zéros sur M. Remarquons enfin que ces
zéros sont distincts car si z0 E M était un zéro multiple de p', la fonction
p prendrait la valeur p(z0 ) au point z 0 avec une multiplicité supérieure ou
égale à 3. Ce dernier fait contredirait le fait que p est de degré 2.
2) La relation algébrique entre p et p' peut aussi se mettre sous la forme
(4.20)
g2
e1e2 + e1e3 + e1e3 = -4·
g3
e 1e 2e 3 = 4.
Les nombres complexes e 1, e 2, e 3 ont aussi la propriété suivante.
w w'
Proposition 4.7.16. 1) La fonction p' est nulle aux demi-périodes l' 2 et
w w' w w'
s;>'(z) = 0 ~ (z = 2" +y, l +y ou l + l + y, y E f).
Par conséquent, Les nombres complexes e 1, e2 , e 3 de L'équation (4.20) sont Les
valeurs de g;> aux demi-périodes der, c'est-à-dire que L'on a, à une permutation
près,
Démonstration. On a
car g;> 1 est une fonction impaire, remarque 4.7.11. Nous concluons donc que
s;J'(~) =O.
w' w + w'
On montre de la même manière que s;>'( 2 ) = s;>'(--2- ) =O. De ce
fait l'équation (4.20) montre que l'on a à une permutation près
Comme s;>' est une fonction elliptique de degré 3 sur le tore C / r, re-
marque 4.7.15, la fonction g;> 1 ne s'annule qu'aux demi-périodes. Cela prouve
la première partie de la proposition.
Prouvons la deuxième partie. Soit z E c \ r(l, iyo) un complexe quel-
conque n'appartenant pas au réseau. On a
1 1 1
p(z) = -2
z
2=
+ yEr' <
z -y
)2 - 2
y
1 1 1
= -2
z
2= cz -
+ yEr' -)2 - -2
y y
1 1 1
= 22 + 2= <z _ y')2 -
y'er'
y'2
= s;>(z),
CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
où on a posé y' =Y. Notons que l'avant-dernière égalité vient du fait que le
réseau est rectangulaire et, de ce fait, invariant par conjugaison complexe :
r = r. Par conséquent, pour tout X E IB. \ Z, on a
car p est une fonction paire. De ce fait, e 3 = p(iy 0 /2) est réel. Considérons
maintenant des nombres complexes de la formez = 1/2 + tiy 0 , t ER On a
Œ1 = {t 1 Ü < t ~ ~} Œ2 = g+ tiyo 1 Û ~ t ~ ~}
Œ3 = {(l1 - t)
iy 0
+2 1
Ü~ t ~ l1 } Œ4 = {<~ - t)iyo 1 Ü ~ t < ~}-
iyo
. Yo œ3
!-
2
œ4 œ2
œ1
Fig. 75.
Nous en déduisons que t;.> est strictement monotone sur le rectangle (privé
du sommet 0) œ1 U œ2 U œ3 U œ4 orienté par le paramètre t. Comme de
plus le développement en série (4.19) montre que t;.> est équivalent à l/z 2
dans un voisinage de 0, on obtient que t;.> est strictement décroissante sur le
segment œ1 • Par conséquent, t;.> est strictement décroissante sur le rectangle
œ1 U œ2 U œ3 U œ4 orienté par le paramètre t. En particulier on obtient
s;J(l/2) > t;.>(l/2 + iy 0 /2) > tÇJ(iy 0 /2), c'est-à-dire
w'
0 w
Fig. 76.
f = A(p) + p'B(p).
C(p)
Les preuves des propositions 4.7.18 et 4.7.19 font l'objet des exercices 4.7.3
et 4.7.4 respectivement.
Nous arrêtons ici notre introduction aux fonctions elliptiques. On peut
trouver une étude plus détaillée dans Costa [19], Sansone-Gerretsen [72] et
Siegel [73].
2e1v'2ir
g(z) = p'(z) ; w = p(z).dz,
où f9 est la fonction p de Weierstrass du tore T 2 et e 1 = p(l/2). Nous allons
montrer que la paire (g, w) définit une immersion complète, conforme et
minimale X de M dans JR 3 , remarque 4.4.11.
Nous montrerons d'abord que (g,w) définit une immersion minimale
conforme Xde Mdans JR 3 • Nous pouvons montrer, comme dans la preuve
de la proposition 4.7.16, que l'on a p(iz) = -p(z) pour tout z E <C \ f. On
4.7. STRUCTURES CONFORMES SUR LE TORE
1 i 1 .
obtientdoncp(i( 2 + 2 )) = -p( 2 + ~).Parailleurs,ona
1 i 1 i
p(i(2 + 2)) = p(-2 + 2)
1 i
= p(-2 + 2 + l)
1 i
= p(2 + 2)·
1 i 1 i
Par conséquent - +- est un zéro de la fonction p. Comme de plus - +-
2 2 2 2
1 i
est un zéro de la dérivée p', on obtient que 2 +2 est un zéro double de p.
Re i ~J = 0, j = 1, 2, 3,
pour tout chemin fermé y c M où les formes~1 , j = 1, 2, 3, sont définies
par
~ w 2 1 ( 8.rre~ )
<1>1 = -(1- g (z)) = -p(z) 1 - - - dz,
2 2 p'2 (z)
~ iw i ( 8.rr e 2 )
<1> 2 = -(1 + g 2 (z)) = -p(z) 1 + - 2- 1 dz,
2 2 p' (z)
~ 3 = g(z)w = 2e 1 ,JZ;f(z)dz.
p'
Comme les formes ~1 sont elliptiques, j = 1, 2, 3, il suffit de considérer
comme courbes fermées les cercles centrés aux points 1/2, 0, i/2 et de
rayon 1/4. Nous appellerons ces cercles respectivement y 1 , y2 et y 3 . On
a, théorème 1.3.33,
Re f ~J = 2.rriRes(~;. 1/2), j = 1, 2, 3.
}YI
Un calcul montre que l'on a les relations suivantes
p 1 ( p' p' )
(4.21) 1(z)
p
= -8 -- -
ei p - ei
- - (z),
p - e3
(4.22) p
-(z) =- 1 ( p(z - 1/2) - p(z -1/2)
. - 2e 1 ) ,
p'2 16ef
où e 3 = p(i/2), exercice 4.7.9. De plus, le développement en série de la
fonction p(z - 1/2) au voisinage de z = 1/2 nous donne
310 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
1
tp(z - 1/2) = (z - 1/2)2 + 0(1).
De ce fait le résidu de la forme p(z - l/2)dz au point z 1/2 est nul.
Comme de plus z = 1/2 n'est pas un pôle de fP on a
Re { ~1 =Re { ~2 = 0.
]YI ]YI
Par ailleurs, le développement en série de la fonction fP au voisinage de
z = 1/2 nous donne
Re { ~j = 0, j = 1, 2, 3.
JY3
Remarquons que z = 0 n'est pas un pôle de <P 3 . Remarquons également que
l'on a Res(~ 1 , 0) = Res(~2 , 0) = O. On obtient donc
Re { ~j = 0, j = 1, 2, 3.
JY2
Par conséquent la paire (g, w) définit une immersion conforme et minimale
Xde Mdans IR 3 .
À l'aide des relations (4.21) et (4.22) on obtient
-
x 3 (z)= Re 1- .Jin lp(z)-e11
<P 3 =--log
4
()
fP z - e3
.
4.7. STRUCTURES CONFORMES SUR LE TORE 311
x (z + 1) = x (z) + ~ Re(n -
1 1 2ri),
dans un voisinage de z = 1/2 (resp. z = i/2), où b > 0 etc > 0 sont des
constantes réelles. Considérons maintenant un chemin quelconque c(t) de
M, t E [O, 1[,divergent vers 0 (resp. 1/2, i /2), c'est-à-dire que c(t) -+ 0 (resp.
1/2, i/2) lorsque t-+ 1. Comme la métrique est donnée par ds = À(z).ldzl,
la longueur du chemin c(t) calculée avec la métrique ds, définition 1.1.18,
est infinie. De ce fait, l'immersion X est complète et il en est de même pour
l'immersion X.
En fait la surface X(M) est plongée dans lR 3 , c'est-à-dire qu'elle n'a
aucune auto-intersection. De plus cette surface a trois bouts : deux bouts
312 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
sont asymptotes aux bouts d'une caténoïde verticale et le troisième bout est
asymptote à un plan horizontal. La courbure totale de cette surface est-12ir
car g est de degré 3.
Cette surface fut découverte par Costa [18] en 1983. Par la suite, en 1984
Hoffman et Meeks [49] montrèrent que cette surface est plongée et, en
généralisant, construisirent des exemples de surfaces minimales de genre
quelconque, de courbure totale finie et plongées dans lR 3 , voir Hoffman-
Meeks [50]. De plus chacune de ces surfaces possède trois bouts dont la
description géométrique est analogue à celle de la surface de Costa .
w- dz - dz
~- ~~~~-
(.ù
<P1 = -(1-g 2
(z)) = -1( - 1 -g(z) ) dz,
2 2 g(z)
iw i 1
<1> 2 = -(1
2
+ g 2(z)) = - ( - + g(z))dz,
2 g(z)
<l>3 = wg(z) = dz.
Nous allons montrer que la paire (g, w) détermine une immersion minimale
conforme X : M -+ lR 3 où
[ <Pj =Ü,
}YI
pour j = 1, 2, 3. Par ailleurs, en dérivant deux fois la relation du théorème
4.7.14 on obtient que la fonction fÇJ vérifie : fJ.J< 3l = 12tÇJp 1 • De ce fait
p< 3l(w2 ) = 0 et nous en déduisons, à l'aide d'un développement de p au
CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
1 Y2
<I>; =0,
1
p(z) - e1
= ~(p(z
p (w2)
- w2 ) - e2 ) = ->..2(p(z - w2) - e1).
x 3 (z) = Re(z).
On a donc
pour tout z E M.
Rappelons que l'on a les relations
+ 1) =
X(z X(z) + (J..(2ry 1 + e2 ), 0, 1),
X(z + iy 0 ) = X(z).
De ce fait on a Re s(tiyo - lV2) = -7]1 pour tout t E ]O, 1[et par conséquent
l'expression Re s(tiy0 - w2 ) ne dépend pas de t. Nous déduisons de ceci
que la première coordonnée x 1 (z) est constante sur le segment vertical
{tiy 0 1 t E ]O, l[}. Il en est de même pour x 3 (z). De ce fait, l'image par X
de chaque segment {p + tiy 0 + qiy 0 1 t E ]O, 1[}, p, q E 'lL, est une droite
parallèle à l'axe des x 2 • Nous montrons de la même manière que l'image par
1 iy 0 I }
X de chaque segment { - + - + p + qiy0 + tiy 0 t E ]O, 1[ , p, q E 'lL est
·
2 2
une droite parallèle à l'axe des x 2 •
Considérons maintenant un réel Xo E lR \ {p, p + 1/2 p E z}. 1
ds = ~ ( ~ + lg(z)I) ldzl
-1
---(lp(z -w2) - ezl + lp(z) - ezl)dz.
2p"(w2)
Par conséquent la surface X(M) est complète et chaque point der:: U (w2 + f)
est un bout de la surface, de plus il n'y a pas d'autres bouts. A partir de
l'expression explicite de X(z) donnée plus haut, il n'est pas difficile de
montrer que chaque bout est asymptote à un plan horizontal. En fait, pour
chaque droite horizontale il existe un bout asymptote au plan horizontal
contenant la droite en dehors d'un segment. Réciproquement, chaque bout
contient une et une seule droite horizontale, à un segment de droite près.
Remarquons enfin que la surface est symétrique par rapport à chacune de
CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
Exercice 4.7.1. Soit r = r(w, w') un réseau du plan complexe (avec w et w'
indépendants sur JR). On noter' = r \ {o}.
On définit p par
p = int{IYI 1 y Er'},
An ::S
1+2e) (2n + 1).
(~
est convergente.
Exercice 4.7.2. Soit r = r(w, w') un réseau du plan complexe et soit f une
fonction elliptique relativement à f.
1) Montrer que f a un nombre fini de zéros et de pôles à l'intérieur de
chaque parallélogramme fondamental de r' définition 4.7.17.
2) Montrer qu'il existe un parallélogramme fondamental der dont le bord
ne rencontre aucun pôle ou zéro de f.
3) Soit F un parallélogramme donné par la question 2. Montrer que la
somme des résidus de f à l'intérieur de Fest nulle
4.7. STRUCTURES CONFORMES SUR LE TORE
Exercice 4.7.3. Soit r = f(w, w') un réseau du plan complexe et soit f une
fonction elliptique relativement à r. Soit Fun parallélogramme fondamental
de r ne contenant pas de pôles et de zéros sur son bord.
1) En considérant les pôles et les zéros de f sur F, montrer que si f est
une fonction paire alors f est nécessairement une fonction rationnelle de la
fonction f9 de Weierstrass p.
2) Si f est une fonction impaire montrer que f est une fonction rationnelle
de f9 et p'.
3) En déduire que toute fonction elliptique f est de la forme
f = A(p) + p'B(p)
C(p) ,
où A, B, C E <C[X] et A, B, C n'ont pas de diviseurs communs sur <C[X].
Exercice 4.7.4. Soit r = f(w, w') un réseau du plan complexe et soit f une
fonction elliptique relativement à r. Soit Fun parallélogramme fondamental
de r dont le bord ne rencontre aucun des zéros et pôles de f. Soient
z 1 , ... , Zk les zéros de f contenus à l'intérieur de F, de multiplicité respective
a 1 , ••. , ak. Soient p 1 , .•• , pq les pôles de f à l'intérieur de F de multiplicité
respective b 1 , ••• , bq.
Montrer que
k q
L::a;Z; - Lhjpj Er.
i=I j=I
1 (p'(a)- p'(b)) 2
p(a + b) = -p(a) - p(b) +4 p(a) _ p(b) ,
(4.24) lp'(a)
p'(b)
= Ap(a) + B
= Ap(b) + B
où A et B sont des inconnues complexes.
1) Montrer que le système (4.24) admet une solution unique (A, B).
2) En déduire que les zéros de la fonction elliptique f définie en posant
f(z) = p'(z) -Ap(z) - B sont, à une période près, a, b et -(a+ b).
3) Montrer que a, b et -(a+ b) sont racines de l'équation en z
p'2(z) = (Ap(z) + B) 2.
En déduire que a, b et -(a+ b) sont racines de l'équation g(z) = 0 où
g(z) = 4p 3 (z)-g2p(z) - g3 - (Ap(z) + B)2
- 4(p(z) - p(a))(p(z) - p(b))(p(z) - p(a + b)).
4) En examinant les pôles et les zéros de g montrer que le coefficient de
p 2 dans g est nul.
5) En déduire que
A2
4 = p(a) + p(b) + p(a + b).
En comparant avec le système (4.24) conclure que
1 (p'(a)-p'(b)) 2
p(a + b) = -p(a) - p(b) +4 p(a) _ p(b)
c) Montrer que
1 e1
-- < - < 1.
2 e1
En déduire que p" (w / 2 + w' / 2) < O.
3) Supposons maintenant w = 1 et w' = i. Montrer que e2 = 0 puis que
g3 = 0 et g1 = 4er
Ap = {z E C 1p<[z[<1},
nous voyons que tout anneau A,,R de C est conformément équivalent à l'un
des anneaux Ap, D* et C*.
dans l'intervalle JO, rr[. De ce fait la fonction log(z) =log \z\ + i arg(z) est
bien définie sur IHI 2 . Ceci entraîne que pour tout réel p > 0, la fonction
Tip(z) = e-i(logp/n)log(z>,
(4.25)
pour tout z E IHI 2. Ainsi, le groupe r P des automorphismes du revêtement
Tip est engendré par hp,
Ih(F(hr(z))) = Ih(F(z))
pour tout z E IHI 2 . De ce fait, pour chaque z E IHI 2 il existe p E Z tel
que F(hr(z)) = h~(F(z)). Observons que l'application F o hr o p- 1 est une
transformation conforme de IHI 2 • Mais nous venons de voir que pour chaque
z E IHI 2 il existe p E IHI 2 tel que (F o hr o F- 1)(z) = h~(z) = eP< 2rr 2 /togR)z.
Par conséquent l'application
(Fohr oF- 1 )(z)
ZI-+------
z
est définie et holomorphe sur IHI 2
et ne prend que des valeurs réelles. Nous
en déduisons que cette fonction est constante, de ce fait il existe un entier
p E Z tel que F(hr(z)) = h~(F(z)) pour tout z E IHI 2 . On a donc
(4.30)
(4.31)
Nous déduisons des inégalités e<2rr 2 /togr) < 1 et e< 2rr 2 /logR) < 1 que l'on a
p >O.
Enfin, le même raisonnement appliqué à p- 1 montre qu'il existe un entier
positif q tel que
(4.32)
<C* = {z E <C 1 Z 0} ;
=f.
= {z
IDl* E <C* l lzl < 1} ;
Ar= {z E <C 1r<lzl<1}, 0 < r < 1.
Démonstration. Rappelons que nous avons montré au théorème 4.8.1 que
les surfaces de Riemann <C*, [))*, et Ar, avec 0 < r < 1, sont conformément
distinctes.
Soit A une surface de Riemann homéomorphe à un anneau ouvert, soit A
le revêtement universel conforme de A. Le théorème 4.6.24, montre que A
est conformément équivalent à <C ou à IDl. De plus, A est conformément équi-
valent au quotient de A par un sous-groupe r de transformations conformes
de A et r est un groupe isomorphe à I1 1 (A), c'est-à-dire à Z, agissant li-
brement et de manière proprement discontinue sur A, corollaire 4.6.11. De
ce fait r est un sous-groupe cyclique du groupe MA. des transformations
conformes de Aet ainsi le groupe r est engendré par un élément y de M. A..
On a donc
et A'.:::'. A/r.
Cas 1: Supposons A '.:::'. <C.
Nous savons grâce au corollaire 4.3.12 que y est une translation de vecteur
non nul u de <C, c'est-à-dire
y(z) = Z + u, u E <C*.
pour tout z E <C. L'application f de <C dans <C* définie pour tout z E <C par
324 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
f(z) = e(2:rci/u).z
est invariante par y, c'est-à-dire que l'on a pour tout z E <C,
y(z) = Z + U, U E JR*
pour tout z E IHr2. Quitte à considérer l'application réciproque y- 1 on peut
supposer u > O.
f
Comme précédemment, l'application de JH[ 2 sur l!JJ* définie pour tout
z par
E JH[ 2
f(z) = e(Z:rr:i/u).z,
Théorème 4.8.6 (Le grand théorème de Picard). Soit U une partie ouverte de
C et soit p un point de U. Soit f : U \ {p} ~ C une fonction holomorphe
admettant une singularité essentielle au point p. Dans ces conditions, pour tout
voisinage V P C U de p dans U, toute valeur complexe l; E C, à l'exception
d'au plus une valeur, admet une infinité d'antécédents dans V p·
[l)
///;1jrr
/
// t
D* f f(D*)
Fig. 77.
théorème 4.8.3 montre alors que lDJ / ï' est conformément équivalent à un
anneau borné A de C, lDJ / ï' '.: : '. A avec A C C.
Nous allons montrer qu'il existe une application conforme P' de lDJ / ï' sur
/(D*) telle que P' oP = II. Puis nous montrerons qu'il existe une application
conforme F : D* ---+ lDJ / ï' vérifiant P' o F = f (fig. 78).
[»~
F
r [ - __.,. r' ~
. - /
/
rr» / A
D*
--- - - - f(D*) ~
/
/P'
f
Fig. 78.
rr[~"/r'
_.!:-------~;::;,
H A
_----- / :._. P"
D* f(D*)
f
Fig. 79.
f*(Il,(D*,z2)) C P~(Il1(1Dl/f',w2)).
Pour cela il suffit de montrer que pour tout lacet a : (0, l] --+ f(D*) de point
base f(z 2), a(O) = a(l) = f(z 2), tel que [a] E f*(Il 1(D*, z 2)), il existe un
lacet a' : [O, l] --+ !Dl/ r' de point base W2 tel que P' 0 a' = a.
Soit w2 E !Dl un antécédent de w2 par la projection P. On a donc
Il(w2) = (P' o P)(w2) = P' (w 2) = f (z 2). Grâce au théorème d'existence des
relèvements il existe une application unique a : [O, l] --+ !Dl vérifiant
éi(O) = w2, et Il oéi =a.
On a donc Il(éi(O)) = Il(éi(l)) = f(z 2). De ce fait il existe un difféo-
morphisme h E r tel que éi(l) = h(éi(O)). Comme [a] est un élément de
Il 1(f(D*)), l'automorphisme de revêtement h correspondant à [a] est dans
f', h E f'. On a donc P(éi(l)) = P(h(éi(O))) = P(éi(O)). De ce fait l'applica-
a
tion a' : [O, 1] --+ !Dl/ f' définie par a' = Po est bien un lacet de point base
w2 vérifiant
P' o a'= P' o Po a= Il o a= a,
ce qui conclut la preuve. 0
Remarque 4.8.7. Revenons aux surfaces minimales. Soit M c IB. 3 une surface
minimale complète de courbure totale finie. D'après le théorème de Buber,
remarque 4.4.13, la surface M est paramétrée par une surface de Riemann
compacte, S, moins un nombre fini de points, S \ {z 1, ... , Zn}. Observons que
l'application méromorphe g, qui est la composée de l'application de Gauss
avec la projection stéréographique par rapport au pôle nord, remarque 4.4.11,
est méromorphe sur S \ {z 1, ... , zn}· De plus, aucun des bouts zi ne peut
être une singularité essentielle de g car sinon le grand théorème de Picard
montrerait que la courbure totale de M est infinie. Par conséquent, l'applica-
tion g se prolonge en une fonction méromorphe sur la surface compacte S.
330 CHAPITRE 4. SURFACES DE RIEMANN
pour tout z ED. Montrer que dans ces conditions D est ou bien C ou bien C
moins un point. Dans ce dernier cas montrer que l'on peut supposer, à une
équivalence conforme près, que D = C*.
2) On pose D = {z E C [ 0 < r 1 < lzl < r 2 ~ oo}. On considère une
métrique ds 2 =À 2 (x, y)(dx 2 + dy 2 ) sur D, où À vérifie (4.33). On suppose
que tout chemin y : [O, l[ -+ D tel que ly(t)I -+ r 2 quand t -+ 1 a une
longueur infinie par rapport à la métrique ds. Montrer que r 2 = oo.
331
332 ANNEXE A. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DU PLAN HYPERBOLIQUE
pour tout (x, y) E lHI 2 , où u : ~ -7 ~ est une fonction différentiable telle que
u(O) = 0 et v : lHI 2 -7 [O, +oo[ est une fonction continue, différentiable sur
lHI 2 et vérifiant v(x, 0) = 0 pour tout x ER Comme F préserve l'orientation
sur lHI 2 et sur L, on a u(x) > 0 si, et seulement si, x >O. Soit (x, y) E lHI 2 un
point en dehors de L. Appelons r la géodésique reliant les points i = (0, 1)
et (x, y). Il existe donc un réel f3 E ~ tel que le vecteur (1, {3) de point base
i soit tangent à r au point i. Remarquons que r est un demi-cercle dont le
centre appartient à l'axe des x. Appelons (x 0 , 0) ce centre (fig. 80). De ce fait,
les vecteurs (x 0 , -1) et (1, {3) sont orthogonaux. En calculant leur produit
scalaire on a donc f3 = x 0 . Comme les points i et (x, y) appartiennent au
même cercle centré à (x 0 , 0), la distance euclidienne entre les points i et
(x 0 , 0) est égale à la distance euclidienne entre (x, y) et (x 0 , 0). On a donc
(x - x 0 ) 2 + y2 = 1 + x~,
x2 + y2 -1
et de ce fait x 0 = -----
2x
r
(x, y)
0 Xo
Fig. 80.
i~ (0, 1)) = (~ ~)
au
a(O, 1)
Jac;(F) =
( a~
ax (0, 1) ay (o, 1)
au av av
où on a posé ax (0, 1) = a, ax (0, 1) = b et ay (0, 1) = c. Notons que
au .
ax (0, 1) = u'(O) car u est une fonct10n de x. Remarquons que, comme D;F
est un isomorphisme, on a a =/= 0 etc =/= O. En fait on a c > 0 car F(L 1 ) = L 1 ,
et on a aussi a > 0 car u(x) > 0 six > O. Ainsi, D;F((l, /3)) = (a, b + c/3)
est un vecteur de point base i et tangent à la géodésique F(r). Il en est donc
de même pour le vecteur (1, b + c/3). Un raisonnement analogue à celui
a
, . b + c/3
effectue pour r montre que F(r) est le demi-cercle de centre(---, 0) et
a
passant pari = (0, 1), ce qui nous donne
b+cf3)2
( u(x) - - a - + v2(x, y)= 1 + (b+cf3)2
-a- .
Comme v :?:: 0, on a
.
R emarquons que 1imx-+o - - = 1, d e ce f ait
u (x) · !',egal"ite, prece
, 'dente d,e-
ax
finit la fonction v sur 1HI2. En particulier, lorsque (x, y) = (0, 0) on a
v(O, 0) = ../f=C. Comme par ailleurs v(O, 0) = 0, on obtient c = 1. De
plus, pour tout y > 0 on a v(O, y) = Ji
+ y 2 - 1 =y. Nous en déduisons
que chaque point de Lest fixe par F : F(O, y) = (0, y) pour tout y :?:: O.
Pour tout x > 0 appelons Cx la géodésique centrée en (0, 0) et de rayon
u(x) + u(-x) )
x. Observons que F(Cx) est la géodésique de centre ( 2 , 0 et
u(x) - u(-x)
de rayon 2 . Comme F(O, x) = (0, x) on a (0, x) E F(Cx), ce qui
nous donne
c(x) +2 u(-x)r + x2 = c(x)-2u(-x)r.
u(x) = x(x2 + 1)
x 2 -2bx +1
pour tout x E ~.De nouveau grâce à la relation (A.1) on obtient
x(x 2 + 1) -x(x 2 + 1)
~~~~~· =-x 2
x2 - 2bx +1 x2 + 2bx + 1
pour tout x E ~- De ce fait b = 0 et par la suite u (x) = x pour tout x E ~.
Par conséquent v(x, y) =y pour tout (x, y) E IEP. Nous concluons donc
F(x, y)= (x, y), pour tout (x, y) E 1Hl 2 , ainsi Fest l'application identité de
1Hl 2 , ce qui entraîne que f est une isométrie de 1Hl 2 . D
ce qui montre que f(c) est une géodésique complète pour toute géodésique
complète c ..
Considérons maintenant deux géodésiques y 1 et y 2 issues de p 0 . Posons
A= lim f(z) et B= lim f(z).
z->-po, ZEYt z->-po, ZEY2
Fig. 81.
Puisque f(y) est une géodésique complète, f(y) sépare IHI 2 en deux com-
posantes. Par continuité, l'une des composantes, que nous appellerons U,
contiendra les demi-géodésiques f(L 1) et f(L 2 ) et l'autre composante, que
nous appellerons V, contiendra les demi-géodésiques f(L;) et f(L;). Nous
aurons ainsi A, B E éJ 00 U et P 1 , P2 E éJ 00 V.
Montrons maintenant que A= B. Remarquons que les demi-géodésiques
f(L 1 ) et f(L 2 ) séparent U en trois composantes dont l'une aura pour bord
(dans IHI 2 ): /(Li), f(L 2 ) et un arc de f(y). Appelons U' cette composante.
Comme f est un homéomorphisme de IHI 2 , U' est l'image par f de la région
de IHI 2 bordée par L 1 , L2 et un arc de y, appelons U cette région: /(U) = U'.
Notons que éJ 00 U = {Po} (fig. 81). Supposons que nous ayons A i= B
(fig. 82).
U' /(y)
/(L2)\
'
B P2
Fig. 82.
Dans ce cas il existerait une géodésique complète f' dans U'. Par conti-
nuité, et aussi par le fait que f préserve les géodésiques, r' devrait être
r
l'image par f d'une géodésique complètement contenue dans U. Or Une
contient aucune géodésique complète car son bord asymptotique se réduit à
un point : p 0 . Cela nous permet de conclure A = B.
Posons f(p 0 ) =A E éJ 00 IHI 2 , cela permet de prolonger f à IHI 2 . Montrons
que f est continue également en tout point p 0 de éJ 00 IHI 2 .
Soit (zn), n E N, une suite de points de IHI 2 convergeant vers p 0 E éJ 00 lHI 2 .
Il suffit de montrer que le seul point d'accumulation de la suite (f(zn)) est A.
Soit C E IHI 2 un point d'accumulation de la suite (f (zn)). Supposons C i= A.
Dans ce cas il existe une géodésique r séparant A et C, c'est-à-dire que si
U et V désignent les composantes connexes de IHI 2 \ r on a par exemple
A E éloo u et c E IHI 2 \ (U u éloo U). Comme précédemment, r est l'image par
r. r
f d'une géodésique De même, sépare IHI 2 en deux composantes et V. u
ANNEXE A. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DU PLAN HYPERBOLIQUE 337
Par continuité nous pouvons supposer que U = f(U) et V= f(V). On a
donc p 0 E ô00 U. Par conséquent, pour n assez grand tous les termes Zn sont
dans U. Cela entraîne que tous les points f(zn) sont dans f(U) = U pour n
assez grand. De ce fait les points d'accumulation de la suite (f (zn)) sont tous
dans U U ô00 U. Cela contredit le fait que C est un point d'accumulation car
CE lHl 2 \ (U U ô00 U). Nous en déduisons que C =A, ce qui nous permet de
conclure que f se prolonge continûment en p 0 puis que f(p 0 ) E ô00 1Hl 2 • D
Théorème A.4. Soit g = À2 (u, v)(du 2 +dv 2 ) une métrique de classe C 1 sur IDl
pour laquelle les géodésiques sont précisément les géodésiques de la métrique
hyperbolique glli, c'est-à-dire les diamètres et les arcs de cercles orthogonaux à
ô00 IDl.
Dans ces conditions, g est la métrique hyperbolique à une constante
multiplicative près. Plus précisément, il existe un réel œ > 0 tel que
2
œÀ(u, v) = œÀ(w) = I
1- w 12
pour tout w = u + iv E IDl.
Fig. 83.
Pour faciliter les calculs nous allons considérer les coordonnées polaires sur
[])_On a ainsi pour w -:/= 0, À(w) = À.(r, B), avec B = arg(w) et r = lwl.
Comme lce(t)I = Jt 2
+ e2f2(t) on a
À(ce(t)) = J..( Jt + e2J2(t), arg(ce(t))).
2
o si t~]to-a,to+a[
f(t) = {e-1/ (t-(to-a) )2 e-1/ (t-(to+a) )2 si t E ]to - a, to +a[
(A.4)
-a 1re i(i - w0 \ = -a
ae ae
V(re'·11 - w0 )(re'·11 - w0 )
2 Jr 2 + w0 w 0 - ré 9w 0 - re-i 9wo
-ir ei 9w 0 - e-i 9w 0
=-·------
2 \ré 9 -w 0 \
Un calcul analogue montre que
-a( 1 ) = . ir · (e i9-
Wo - e -i9 Wo ) .
ae \re 19. wo - 1\ 2\re 19 wo - 1\3
ANNEXE A. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DU PLAN HYPERBOLIQUE 341
[( lre;e - w0 12 ) ( lre; 11 - w 0 1 )
1 - lreiliwo - 112 Àr lreiliwo - 1I
lreili - w 0 1 ( lreili - w 0 1 ) ]
- 2 e
Ire' w 0 - 1I
. À 1re'·e w - 11
0
= 0,
et donc
Démonstration. Par hypothèse, pour tout réel f3 l'application w r-?- eif3 .w est
une isométrie de (!Dl, g). On a donc À(eif3 .w)ld(eif3 .w)I = À(w)ldwl, d'où
À(eif3 .w) = À(w) pour tout w E !Dl. Nous en déduisons que À est une fonction
radiale, c'est-à-dire À(w) = À(lwl) pour tout w E !Dl.
Remarquons que pour toute transformation conforme h de !Dl l'applica-
tion h : (!Dl, À2(h(w))lh'(w)J21dwl 2) --* (!Dl, À2(w)ldwl 2) est une isomé-
trie. Les hypothèses entraînent immédiatement que les transformations
conformes de !Dl sont aussi des isométries de (!Dl, À2(h(w))lh'(w)J21dwl 2).
De ce fait la fonction réelle w r-?- À(h(w))lh'(w)I est aussi radiale.
Dans ces conditions on peut appliquer la deuxième partie de la preuve du
théorème A.4 pour montrer qu'il existe un réel œ > 0 tel que
2
œÀ(w) = 1 - lwl2
342 ANNEXE A. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DU PLAN HYPERBOLIQUE
Remarque A.6. Les théorèmes A.4 et A.5 ont été énoncés dans le modèle
du disque du plan hyperbolique, mais ils sont évidemment valides mutatis
mutandis pour tous les modèles du plan hyperbolique.
Par exemple, pour les démontrer dans le modèle du demi-plan JH[ 2 , il
suffit de considérer une isométrie <p : (lIJl, g[JJ) --+ (JH[ 2, glHI). Considérons
maintenant une métrique complète g = À 2 (z)ldzl 2 sur JH[ 2 vérifiant les
hypothèses du théorème A.4 (resp. A.5). Dans ces conditions, la métrique
À 2 (<p(w))ldcp(w)l2 sur[]) vérifie également les hypothèses du théorème A.4
(resp. A.5). Par conséquent cette nouvelle métrique sur []) est la métrique
hyperbolique à une constante multiplicative près. De ce fait, g est la métrique
hyperbolique de JH[ 2, c'est-à-dire glHI, à une constante multiplicative près. La
preuve pour tout autre modèle du plan hyperbolique est analogue.
AnnexeB
Indications sur les exercices
1 1
(2.1.1) Dans chaque cas, poser w = -, puis remplacer z par - dans l'équation de
z (J)
L(a, b) ou C(z 0 , R).
(2.1.3) Pour chaque cas, utiliser les transformations de Mobius et les fonctions é et
log z (sur un domaine où elle est définie).
(2.1.4) Utiliser les inversions par rapport aux cercles orthogonaux à l'axe réel.
(2.2.1) Suivre la définition de la distance hyperbolique (section 2.5 pour une démons-
tration).
(2.2.2)
1) Utiliser le fait que les courbes Cn sont des géodésiques puis considérer les
courbes qui sont à une distance fixée de la géodésique {Re(z) = O} et faisant un
angle de plus en plus petit avec la demi-droite issue de 0 et tangente à y 1 , exercice
2.2.1.
2) Montrer d'abord que la distance hyperbolique entre les deux droites horizontales
{Im(z) = !} et {Im(z) = Yo} tend vers +oo lorsque Yo tend vers +oo. En déduire
que la distance entre les courbes {Im(z) = 1} et {(x, log x) x > 2} tend vers +oo
1
lorsque x tend vers +oo. Considérer enfin les images de ces deux dernières courbes
par l'inversion par rapport au cercle de centre 0 et de rayon 1.
343
344 ANNEXE B. INDICATIONS SUR LES EXERCICES
(2.4.1) Considérer dans un premier temps le cas où C est une droite horizontale,
C = {Im(z) = const. > O}. Considérer ensuite le cas général à l'aide des isométries
deH 2 .
(2.4.2) Pour prouver l'existence, utiliser la géométrie des isométries positives. Pour
l'unicité, montrer d'abord que la seule isométrie positive de H 2 laissant globalement
fixe l'horocycle {Im(z) = 1} et fixant le point i est l'identité.
(2.4.3) Montrer d'abord qu'il n'existe qu'une isométrie positive non triviale (c'est-à-
dire différente de Id1HI2) fixant la géodésique {Re(z) = O} et laissant fixe i.
(2.4.5)
1) Écrire d'abord f sous la forme générale d'une transformation de Môbius, puis
identifier les coefficients à l'aide des conditions f (i) = i et f' (i) = eilJ.
2) Poser H = ho f(zo,IJ) o h- 1 puis montrer que H(i) = i et H' (i) = e;e (sachant
1 '()
que fczo,IJ) (zo) = e' ).
3) Faire les calculs.
(2.4.7)
1) Faire les calculs.
2) Calculer la longueur hyperbolique de la géodésique C entre les points z 0 et
gs(Zo).
3) Montrer que h est une isométrie de H 2 puis que ho Tc;,,y) o h- 1 envoie x 1 sur
-1 et x 2 sur 1.
4) Faire les calculs.
(2.4.9)
i) Écrire la forme générale d'une isométrie positive de H 2 .
2) Utiliser la définition de la distance.
(2.4.10)
1) Considérer la géodésique qui lie les deux points fixes.
2) Considérer la géodésique qui lie le point fixe dans H 2 au point fixe dans o00 H 2 .
3) Soient x 1 < x 2 < x 3 les points fixes de l'isométrie f sur o00 H 2 . Soit y la
géodésique d'extrémités x 1 et x 2 . Pour chaque p E y considérer l'angle en p entre y
et la géodésique passant par p et possédant x 3 comme extrémité. Puis en déduire que
p est un point fixe de f.
ANNEXE B. INDICATIONS SUR LES EXERCICES 345
(2.4.11)
1) Remarquer que aI o a 2 est une isométrie positive de lHl 2 laissant fixe chacun des
deux points du bord asymptotique de y puis voir la définition 2.4.3.
2) Remarquer que aI o a 2 est une isométrie positive de lHl 2 laissant fixe le point
asymptotique x. Remarquer également que tout horocycle de bord asymptotique x
est globalement fixe par les réflexions aI et a 2 puis voir la définition 2.4.3.
3) Remarquer que ŒI o a 2 est une isométrie positive de lHl 2 laissant fixe le point p
puis voir la définition 2.4.3.
(2.4.13)
1) Remarquer que les translations T; sont de la forme T; (z) = a; z + b; avec
a;, b; E IR., a; > 0, i = 1, 2.
2) Conséquence de la question précédente.
(2.4.15) Le théorème 2.1.22 et la remarque 2.1.9 montrent qu'il s'agit des transforma-
az +c
tions de la forme f(z) = - - - avec a, c E IR. et a 2 - c2 = !. Ces transformations
cz +a
ont deux points fixes sur 300 lHl 2 et 300 ][]) : 1 et -1. Ce sont donc des isométries de type
hyperbolique: des translations hyperboliques, définition 2.4.3 et exercice 2.4.7.
(2.5.3) À l'aide d'une isométrie, se ramener au cas où deux des géodésiques sont des
demi-droites verticales, puis faire le calcul dans ce cas.
(2.5.4) Supposer que oo est un sommet du triangle, puis utiliser le lemme 2.5.23 et le
même type d'arguments que pour le théorème 2.5.24.
(2.5.5) Les calculs et arguments sont analogues à ceux utilisés pour la démonstration
de la proposition 2.5.21. On peut aussi déduire ces relations dans le modèle du disque
des relations dans le modèle du demi-plan à l'aide de l'isométrie entre ces deux
modèles.
(2.5.8)
1) Considérer la réflexion par rapport à la géodésique y.
2) Utiliser l'inégalité triangulaire, voir le corollaire 2.2.5.
(2.5.9)
1) Il faut et il suffit que les géodésiques ainsi que leur bord asymptotique aient une
intersection vide: (y, U 800 y1) n (y2 U 800 y2) = 0. Pour montrer que la condition
est nécessaire on peut utiliser le théorème 2.5.24.
2) Supposer qu'il existe deux géodésiques D 1 , D 2 perpendiculaires à y 1 et y 2 . Ces
quatre géodésiques définissent donc un polygone convexe à quatre côtés tels que tous
les angles intérieurs sont droits. En considérant deux sommets opposés partager ce
polygone en deux triangles rectangles. Montrer ensuite à l'aide du théorème 2.5.24
qu'un tel polygone n'existe pas.
(2.5.10) Il s'agit de l'unique géodésique y telle que la réflexion par rapport à y envoie
Y1 sur Y2: ly(y1) = Y2·
(2.5.13)
1) Considérer une isométrie quelconque g envoyant y 1 sur y 2 . Sig envoie A sur
l'autre composante de IHI 2 \ Y2 composer alors avec la réflexion par rapport à y2 :
f = ly1 0 g.
2) Si f n'est pas positive considérer la réflexion par rapport à n'importe quelle
géodésique perpendiculaire à Y2·
(2.6.1)
1) Utiliser le fait que th(v) =cos 13, où 13 est l'argument de P.
2) Conséquence directe de la question 1.
3) Conséquence directe de la question 1.
(2.6.2)
1) Voir la démonstration du théorème 2.6.18.
2) Voir l'exercice 2.6.1-1 puis la définition de CJ.
3) Provient de la question 1.
4) Calcul direct.
ANNEXE B. INDICATIONS SUR LES EXERCICES 347
(2.6.3)
1) Voir le théorème 2.6.18.
2) Immédiat.
3) Le (a) est immédiat. Pour (b) et (c), utiliser le principe du maximum, théorèmes
2.6.27 et 2.6.28. Pour (d) intervertir les rôles de u et v.
(2.6.4)
1) Immédiat.
2) Immédiat. L'implication inverse est fausse, considérer par exemple la courbe
c(y) = (siny.y),y >O.
3) Calculs directs.
4) Voir le théorème 2.6.18.
(2.6.5) La preuve est analogue à celle concernant les graphes par rapport à l'axe des x,
théorème 2.6.27.
(2.6.6)
1) Dans le cas contraire, utiliser comme barrières les cercles de courbure hyperbo-
lique strictement comprise entre 1 et la borne inférieure. Puis aboutir à une contradic-
tion avec le principe du maximum.
2) De même, utiliser le principe du maximum et les horocycles tangents à l'axe
réel.
(2.6.8) Remarquer que le vecteur courbure pointe vers les x décroissants. Puis en
supposant u borné inférieurement, considérer une famille de courbes équidistantes
dont le vecteur courbure est dirigé vers l'axe des x. Utiliser enfin le principe du
maximum.
(2.6.9) Dans le cas contraire, considérer l'horocycle horizontal passant par le mini-
mum.
(2.6.11)
1) Utiliser le principe du maximum.
2) Sans commentaire.
(2.6.12)
1) Voir le théorème 2.5.12.
2) Immédiat.
ANNEXE B. INDICATIONS SUR LES EXERCICES
(2.6.13)
1) Voir le théorème 2.5.2.
2) Utiliser la question 1.
(2.6.16) Considérer les horocycles passant par les points (0, a) et (0, b) ainsi que leurs
translatées horizontales puis appliquer le principe du maximum.
(2.6.17) À l'aide d'une isométrie se ramener au cas où pet q se trouvent sur la même
géodésique verticale et utiliser l'indication de l'exercice 2.6.16.
(3.2.1) Pour les deux questions il s'agit d'une conséquence directe de la définition
d'une inversion, définition 3.2.1.
(3.3.2) À l'aide d'une isométrie de Hn, on peut supposer que la géodésique passant
par A1 et Az, est la demi-droite verticale L = {(O, .... 0, t) E !Rn 1 t > O} puis
----)- ---)-
considérer le sous-espace vectoriel engendré par les vecteurs A1A2 ..... A1An.
(3.3.4) On peut faire une démonstration par récurrence sur n "" 2. Soit n "" 2 un
entier pour lequel la propriété est vraie pour l'espace hyperbolique Hn. Pour prouver
la propriété dans Hn+ 1 , choisir un hyperplan géodésique II de Hn+I et remarquer
qu'il est isométrique à Hn, corollaire 3.3.11. Par la suite, choisir un point An+2 dans
ANNEXE B. INDICATIONS SUR LES EXERCICES 349
Hn+I \Il, utiliser le fait que l'intersection de deux sous-variétés géodésiques non
disjointes est encore une sous-variété géodésique et utiliser l'exercice 3.3.3.
(3.3.5) Pour l'existence d'un tel hyperplan P voir l'exercice 3.3.2. Pour l'unicité,
remarquer que si Po est un autre tel hyperplan alors P n Po est une sous-variété
géodésique de Hn contenant les points A 1.... , An, puis utiliser l'exercice 3.3.3.
(3.3.6) On peut faire une démonstration par récurrence sur n ::;: 2. Pour n = 2
remarquer qu'une isométrie fixant deux points A 1, A 2 laisse aussi fixe chaque point
de la géodésique passant par A 1 et A1.
Soit n ::;: 2 un entier pour lequel la propriété est vraie dans Hn. Pour démontrer la
propriété dans Hn+I, remarquer que si A 1, ... , An+ 2 E Hn+I sont des points n'ap-
partenant à aucun hyperplan géodésique, il existe un unique hyperplan géodésique P
de Hn+I contenantles points A 1, ... , An+J, voir l'exercice 3.3.5. Remarquer ensuite
que si g est une isométrie de Hn+ 1 vérifiant g(Ak) = Ab k = l, ... , n + 2, alors
l'hyperplan géodésique Pest globalement fixe par g : g(P) = P. Appliquer ensuite
l'hypothèse de récurrence à Pet utiliser la proposition 3.3.14.
(3.3.8) Il suffit de montrer qu'il existe une isométrie positive envoyant le point p sur
p 0 = (O .... , 0, 1) et Vp sur ü 0 = (O .... , O.!). Pour cela, utiliser le fait qu'il existe
une isométrie positive envoyant la géodésique passant par p et tangente à iiP sur la
géodésique verticale L = { (0, ... , 0, Xn) E Hn}.
(3.5.2)
1) Il suffit de montrer que IIBI est un difféomorphisme puis que
(3.5.3)
1) Il suffit de montrer qu'il existe un vecteur Ü E !Rn+I tel que gMJ(Ü, ü) < 0, par
exemple ü = (L 0, .... 0).
2) a) On a TxM!n = Ker(Dxf) où f : JRn+I --+ IR est définie par
f(X) = -x~ + xî + ... + x~ + 1 pour tout X= (xo.x1, ... ,xn) E !Rn+I.
b) Il faut montrer que gMI (ü. ü) > 0 pour tout vecteur non nul ü E TxM!n et tout
point X E Mln. Pour cela utiliser l'inégalité de Cauchy-Schwarz.
3) Il faut d'abord montrer que IMI est un difféomorphisme de Mln sur 3n puis que
gMJ(Ü, Ü) = g111 (DxlMI (Ü), DxlMI (ü)) pour tout point X E Mln et tout vecteur tangent
ÜETxMin.
4) Remarquer d'abord que ces géodésiques (resp. plans géodésiques, hyperplans
géodésiques) sont les images réciproques par IMI des géodésiques (resp. plans géodé-
siques, hyperplans géodésiques) de sn passant par l'origine (0, ... , 0) de 3n. Ensuite,
utiliser les propriétés géométriques de la projection rr.
5) a) La vérification est directe. Voir l'exemple 3.1.4-2 pour un calcul analogue.
b) Soit Q = (x 0 • q 1, ... , qn) E Mln, montrer qu'il existe une isométrie linéaire
ln de!Rn tellequeJ(q1, ... ,qn) = (x1.0, ... ,0),oùx1 = Jqî+ .. ·+q~.
Utiliser ensuite la question Sa.
6) Utiliser l'équation définissant Mln.
7) a) Montrer d'abord que la restriction de Ts à Mln est un difféomorphisme
de Mln sur lui-même puis que gMI(Ts(Ü), Ts(Ü)) = gMJ(Ü, Ü) pour tout vecteur
Ü E ]Rn+I.
b) Choisir s = -t.
c) Conséquence directe des questions précédentes.
8) Soit y une géodésique de Mln et soit Q E y. Considérer une isométrie J de Mln
vérifiant J(Q) = (1. 0, ... , 0) donnée par la question 7c. Remarquer que J(y) est une
géodésique de Mln passant par (1, 0, ... , 0). De ce fait, d'après la question 4, il existe
un plan affine P de !Rn+! passant par (1, 0, ... , 0) et l'origine (0, ... , 0) de !Rn+I tel
que J(y) = P n Mln. Conclure en remarquant que r 1 (P) est un plan affine de !Rn+!
passant par l'origine. Raisonner de manière analogue pour les plans et hyperplans
géodésiques de Mln.
(3.5.4)
1) Vérification directe.
2) Un calcul direct montre que gMI(ü.ü) = goc(Dxloc(Ü),Dxloc(ü)) pour tout
point X E Mln et tout vecteur tangent ü E T xMin.
3) Utiliser la question 8 de l'exercice 3.5.3 et les propriétés géométriques de la
projection P.
4) Utiliser l'exercice 3.3.8 et le fait que (IKn, goc) est isométrique à (!Hln, g1HI), voir la
question 2.
(3.5.7) Soit S une surface équidistante d'un plan géodésique Il. À une isométrie
près nous pouvons supposer Il = {(O,x2 ,x 3 ) E H 3 }. Soit p > 0 la distance de
S à Il. Ainsi S est l'un des deux demi-plans de bord asymptotique l'axe des x 2 et
faisant un angle a avec Il où a E [O, JT/2[ vérifie sin(a) = th(p). À une symétrie
près nous pouvons supposer S = {(x 3 tan(a).x 2 ,x 3 ) E H 3 x 3 > O}. Au point
1
(3.5.8)
1) Utiliser la proposition 2.5.4.
2) Utiliser le fait que la métrique induite sur S(p) est la métrique euclidienne à une
constante multiplicative près.
3) Montrer que pour chaque sphère hyperbolique S de rayon p il existe une
isométrie envoyant S sur S(p).
4) Montrer qu'en chaque point de S(p) toutes les courbures normales, avec
l'orientation normale intérieure, sont égales à l/th(p). La vérification de la relation
de Gauss est immédiate.
(3.5.9)
1) Sans commentaire
2) Comme aoo
Il 1 n aoo I12 i= OO, remarquer qu'à une isométrie de H 3 près, on
peut supposer que Il 1 et I1 2 sont deux demi-plans verticaux et parallèles.
3) Remarquer que aoorr1 n aoorr2 i= OO puis qu'à une isométrie de H 3 près, on
peut supposer que Il 1 et I12 sont deux demi-plans verticaux.
352 ANNEXE B. INDICATIONS SUR LES EXERCICES
(4.2.2)
1) Supposer que P s'écrive de la forme
yP -Xq (X-1) = (Y' +ar-I yr-l +· · ·+a1 Y +ao)(Ys +bs-I ys-l +· · ·+b1 Y +bo)
avec r + s =pet a;,b1 E <C[X], i = l, ... ,r, j = l, ... ,s. Remarquer que
comme a 0 b0 = -Xq (X - 1), X = 1 est une racine simple du polynôme a 0 b0 , on
peut donc supposer que bo(l) = 0 et ao(l) =/=O. Montrer ensuite que cela entraîne
bJ (1) = 0, j = 2, ... , s - 1, puis que s = pet r = 0 et ainsi Pest irréductible.
2) Voir la définition d'un point singulier page 4.1.3.
3) Procéder de la même manière que dans l'exemple 4.2.
(4.3.1)
1) Vérification directe.
2) Remarquer que IT' (z) 1 < 1 (resp. > 1) lorsque z est à l'extérieur (resp. à
l'intérieur) de IT.
3) La condition est que
IT'(z)i 1
1 + IT(z)i2 1 + izl 2 '
(4.3.2) La vérification est directe à partir de l'équation générale d'un cercle ou d'une
droite. On peut aussi remarquer que l'on a (f o Ic)(z) = (lf(C) o f)(z) pour tout
z E C, ce qui permet de conclure.
(4.3.4) Les deux conditions sont équivalentes à l'existence d'une application de Mo-
bius f telle que f({z 1 , ... ,z 4 }) {z~, ... ,z~}. Ensuite, si par exemple
[z1, z2. z3. Z4] = [z~. z~, z~. z~], considérer l'unique (pourquoi?) transformation de
Mobius f telle que f(z;) = z;, i = 1, 2, 3, et montrer que f(z4) = z~.
(4.3.5)
1) Soit ~ E <C un point quelconque tel que R(~) =/= oo. Considérer la fonction
R(z)-R(O , . . ..
F(z) = z_ ~ - R (0 pour montrer que pour toute> 0 Il existe un v01smage
ouvert V(O C [})tel que IR(z) - R(~)I < (e + IR'(~)i) · lz - ~I, pour tout z EV(~).
2) Même commentaire que pour la question 1.
3) Considérer la restriction de R à un horocycle dont le bord asymptotique est {a}.
4) Considérer la restriction de R à la géodésique dont le bord asymptotique est
constitué des deux points fixes de R.
ANNEXE B. INDICATIONS SUR LES EXERCICES 353
(4.4.1)
1) Voir la proposition 4.4.14.
2) Utiliser le fait que h est une application ouverte.
(4.4.2)
1) Sans commentaire.
2) Utiliser le théorème de Parseval.
3) Provient de 2.
(4.4.3)
1) Utiliser le théorème d'uniformisation de Riemann, théorème 4.6.l.
2) Utiliser la dérivée F' (z) et le théorème de la fonction inverse.
3) Utiliser la dérivée F' (z) et le théorème de la fonction inverse.
4) Utiliser le théorème d'uniformisation de Riemann.
5) Utiliser le fait que f = F'.
6) Soit z 1 , ... , z P les zéros de f (pas nécessairement distincts), considérer la
fonction g(z) = (z - z 1 )- 1 · · · (z - zp)- 1 f(z).
(4.4.4)
1) Sans commentaire.
2) Voir les formules de la remarque 4.4.11.
3) Voir la remarque 4.4.13.
4) Considérer l'image de l'application de Gauss, définition 4.4.6.
5) Calculs directs.
(4.4.7)
1) Sans commentaire.
2) Le calcul des formes est immédiat. Il suffit de considérer comme chemin fermé
un cercle centré en O. Le calcul des intégrales revient alors à calculer le résidu des
formes coordonnées en O. Pour l'immersion X, voir la remarque 4.4.11.
3) En posant ds = À(z)ldzl, où ds est la métrique induite sur M par X, montrer
d'abord que À(z) ~ w·
1
Conclure ensuite que l'immersion X est complète au bout
(z = 0). Pour le bout (z = oo), considérer le chemin z(t) = t, t ~ 1. Pour la
courbure totale, utiliser le grand théorème de Picard.
(4.5.1)
1) Voir la définition 4.5.l.
354 ANNEXE B. INDICATIONS SUR LES EXERCICES
2) En écrivant z sous la forme z = reifi, on vérifie que w envoie Cr sur une ellipse
et Re sur une branche d'hyperbole.
3) Remarquer que w envoie le bord de !Dl sur le segment réel [-1. 1].
4) Utiliser la question 3.
5) On trouve x(S) = 2, pour voir cela procéder comme dans l'exemple 4.5.7-2.
(4.5.6) Utiliser l'une des deux projections de Sn sur <CU {oo}. Voir le théorème 4.5.16
pour la relation de Riemann.
(4.6.2)
1) Utiliser le fait que f est une application ouverte et injective.
2) Utiliser le principe de réflexion pour les fonctions harmoniques puis le fait que
sur un domaine simplement connexe une fonction harmonique est la partie réelle
d'une fonction holomorphe.
3) Considérer la fonction harmonique log lhl et montrer qu'elle se prolonge par
réflexion sur un voisinage de 0 privé de O. Observer ensuite que la fonction log lhl est
bornée.
1
4) Remarquer que l'isométrie z 1-+ 1- - envoie 0 sur oo et laisse r globalement fixe.
z
Utiliser ensuite la question 3 pour montrer que f se prolonge en O. Pour prolonger f
-1
au point z = 1, considérer l'isométrie z 1-+ - - .
z- 1
5) Utiliser le fait que f est une application ouverte.
6) Sans commentaire.
(4.6.3)
1) Utiliser le fait que A et B sont indépendants sur IR.
2) Considérer la suite Yn et utiliser le fait que la droite {A + t B 1 t E lR} ne passe
Pn
pas par O.
3) Même indication que pour la question 2.
4) Immédiat.
5) Utiliser le fait que a > O.
ANNEXE B. INDICATIONS SUR LES EXERCICES 355
(4.6.4)
1) Considérer le groupe d'isométries rI engendré par l'homothétie de centre (O. 0)
et de rapport un réel quelconque À > 1, puis considérer la surface de Riemann
SI =IHI 2 /f1.
2) Considérer le groupe d'isométries f2 engendré par la translation horizontale de
vecteur (1. 0), puis considérer la surface de Riemann S2 = IHI 2 / r 2 .
(4.7.1)
1) Sans commentaire.
2) Majorer la contribution de chaque anneau An à la somme Bk-
(4.7.2)
1) Sans commentaire.
2) Sans commentaire.
3) Appliquer la formule intégrale de Cauchy à f le long de F.
4) Appliquer la formule intégrale de Cauchy à j le long de F.
(4.7.3)
1) Montrer qu'il existe une fonction rationnelle de tp possédant exactement les
mêmes pôles et zéros que f, avec multiplicité, puis utiliser l'exercice 4.7.5
2) Considérer la fonction f,.
IP
3) Conséquence des questions précédentes.
(4.7.6)
1) Utiliser les hypothèses sur a et b.
2) Utiliser la formule de l'exercice 4.7.4.
3) Immédiat.
4) Sinon g serait une fonction elliptique de degré 4, puis conclure à l'aide de
l'exercice 4.7.4.
5) Immédiat.
ANNEXE B. INDICATIONS SUR LES EXERCICES
(4.7.7)
1) Intégrer la fonction Çsur un parallélogramme fondamental centré en O.
2) À l'aide du développement en série de Ç, corollaire 4.7.9, montrer d'abord que
Ç(i z) = -i Ç(z) pour tout z E IC \ f'. puis utiliser la relation de Legendre.
(4.7.8)
1) Utiliser le théorème 4.7.14.
2) Utiliser la question 1, la proposition 4.7.16 puis les relations de la remarque
4.7.15-2.
3) À l'aide du développement en série de g;>, corollaire 4.7.9, montrer d'abord
que g;>(i z) = -g;>(z) pour tout z E IC \ f'. Puis utiliser la définition de g2 et g3,
théorème 4.7.14, et la remarque 4.7.15-2.
(4.7.9)
1) Pour chaque égalité évaluer les pôles et zéros de chaque fonction qui intervient
puis utiliser l'exercice 4.7.5.
2) Pour la première relation utiliser la remarque 4.7.15-2 et l'exercice 4.7.8. Pour la
deuxième relation, utiliser la première et la question 1.
(4.8.1) Utiliser le fait que les fonctions coordonnées sur M sont harmoniques et le
théorème de Huber, remarque 4.4.13.
(4.8.2)
1) Il suffi~e montrer que le revêtement universel de D est IC. Pour cela, ap-
pelons n : D --* D le revêtement universel de D et remarquer que la métrique
ds = eRe f(z) 1n' (z) l ldz 1est complète sur D, où f est holomorphe sur D et vérifie
Re(f) = h o n. Puis considérer une fonction w(z) holomorphe sur D telle que
w' (z) = ef(z) n' (z). Conclure ensuite, à l'aide de l'exercice 4.4.3.
1
2) Supposer dans un premier temps que l'on a r1 < - < r 2 < +oo, et considérer
r2
sur l'anneau A = {z E IC 1 r~ < lzl < r2} la métrique À1(z) 2 ldzl 2, avec
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[78] M. Umehara & K. Yamada, Complete surfaces of constant mean curvature 1 in the
hyperbolic 3-space, Ann. of Math. 137, 611--638, 1993.
Index
théorème
d'Alexandrov, 203
d'Osserman, 270
d'uniformisation de Riemann,
232,271
de Bernstein, 289
de Carathéodory, 272, 290, 322
de Cauchy, 35
de classification des surfaces com-
pactes orientables, 14
de d'Alembert, 38
de Gauss-Bonnet, 64 ·
de Huber, 251, 329
de Liouville dans IC, 37, 232,
271
de Liouville dans JR", 188
de Morera, 35
de Picard (grand), 40, 326
de Picard (petit), 288
de relèvement des applications,
26
de Schwarz-Pick, 92
de symétrie de Schwarz, 272
topologie, 1
induite, 1
tore, 300
transformation
conforme, 47, 231
de Môbius, 52
elliptique, 75
hyperbolique, 75
loxodromique, 81
parabolique, 75, 287
translation hyperbolique, 76, 81, 184,
287
triangle, 14
géodésique, 67, 94, 104
rectangle, 95, 103
triangulation, 15
30€
ISBN 978-2-84225-085-0