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Pathologies Des Murs de Soutènement: Réf.: C7201 V1

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Réf.

: C7201 V1

Pathologies des murs


Date de publication :
10 mai 2013 de soutènement

Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Vieillissement, pathologies et


réhabilitation du bâtiment

par Jean DELEFOSSE

Mots-clés Résumé Les soutènements font appel à une matière technique relativement complexe.
bâtiment | mur de Ils dépendent de nombreux paramètres dont ceux de la structure, du terrain, et même
soutènement | architecture |
pathologie des conditions atmosphériques. Cet ensemble d'incertitudes conduit parfois, et faute de
maîtrise, à des désordres plus ou moins graves. Les ouvrages de soutènement
constituent donc des ouvrages à risque. En général, les pathologies de soutènements
génèrent des dégâts importants : matériels et parfois corporels. La connaissance et
l'expérience de la pathologie des ouvrages de soutènements permettent la mesure du
risque et les contraintes à considérer pour s'en prémunir ou y remédier.

Keywords Abstract Retaining structures involve the use of relatively complex technical matters.
building | retaining wall | They depend on a large number of parameters, including structure, land and even
architecture | pathology
atmospheric conditions. When they are not sufficiently mastered, all these uncertainties
can generate more or less severe disorders. Retaining structures are thus subjected to
risks. Generally, the pathologies of retaining structures generate significant damage:
material and sometimes bodily. The knowledge and experience of the pathology of
reinforcement structures allow for the assessment of risk and constraints to be taken into
consideration in order to prevent or address it.

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39, boulevard Ornano
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Pathologies des murs


de soutènement
par Jean DELEFOSSE
Ingénieur ETP – CHEC
Expert près la Cour d’Appel de Paris (H)

1. Contexte et données ...................................................................... C 7 201 – 2


1.1 Principe du mur de soutènement ...................................................... 2
1.2 Différents types de murs de soutènement ........................................ 2
1.3 Données – Efforts appliqués – Stabilité ............................................. 2
2. Différentes pathologies ................................................................. 4
2.1 Absence d’étude ................................................................................. 4
2.2 Fautes de conception ......................................................................... 5
2.3 Erreurs de calculs ............................................................................... 8
2.3.1 Données géotechniques .......................................................... 8
2.3.2 Efforts appliqués ...................................................................... 8
2.4 Défaut de drainage ............................................................................. 9
2.5 Erreurs de ferraillage ......................................................................... 10
2.6 Défauts d’exécution ........................................................................... 11
2.7 Modification des données.................................................................. 12
2.8 Défauts d’entretien et d’exploitation ................................................. 14
2.9 Stabilité d’ensemble terrain/mur ....................................................... 15
2.10 Actions physico-chimiques ................................................................ 16
3. Murs préfabriqués........................................................................... 18
4. Cas particuliers ............................................................................... 18
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5. Différents modes de réfection ..................................................... 20


6. Enseignements à tirer – Recommandations............................... 22
7. Conclusion........................................................................................ 23
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 7 201

S i différents types de désordres pouvant affecter les murs de soutènement


ont déjà été examinés (cf. [C 6 200]), – ils ne l’ont été que dans le cadre plus
général des pathologies concernant les ouvrages de béton armé. À cette occa-
sion, nous avions d’ailleurs indiqué alors que certaines catégories d’ouvrages
seraient l’objet d’une étude plus développée.
Les murs de soutènement sont dans ce cas. Il est en effet d’usage de consi-
dérer qu’ils constituent des « ouvrages à risques », leur stabilité pouvant dépen-
dre d’un nombre important de paramètres – certains parfois mal maı̂trisés –
pouvant entraı̂ner des sinistres qui, si leur nombre est heureusement restreint,
génèrent alors des dégâts matériels importants, voire également des accidents
corporels.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. C 7 201 – 1

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PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

 Géotechniques :
1. Contexte et données – poids volumique du terrain retenu (g ) ;
– angle de frottement interne du terrain retenu (j) ;
1.1 Principe du mur de soutènement – cohésion du terrain retenu (généralement négligée) (C) ;
– coefficient de poussée du terrain retenu (Ka est fonction de j, b,
& Pour quel but ? h et d) ;
– angle de frottement interne du sol d’assise (j′) ;
Le but de ce type d’ouvrage est de constituer un écran, vertical
– résistance du sol d’assise.
ou légèrement incliné, destiné au maintien en place :
 des terres, celles-ci pouvant être constituées de matériaux  Liées à la présence d’eau :
divers (sables, graviers, argile… etc.) ;
– niveau de la nappe phréatique ;
 de l’eau dans certains cas également. – nature chimique.
À la poussée desquelles, ces ouvrages doivent résister, sans glis-
sement, ni basculement, c’est-à-dire en restant stables.  Liées à l’état de surface du mur
– angle de la force de poussée Fa des terres avec la normale au
& Quel rôle ?
parement interne du mur (Fa, N) (d).
Le rôle de ces ouvrages peut-être provisoire ou définitif, ceux-ci
pouvant se présenter sous différents aspects et avoir différentes Remarque
utilisations. Cet angle varie suivant l’état de surface du parement
(tableau 1).
Remarque
Les murs de soutènement sont des « ouvrages à risques ». En  Efforts appliqués (cf. figure 2) :
effet, les coefficients de sécurité habituellement pris en compte
sont souvent trop faibles au regard de l’imprécision des don- – W : poids du mur ;
nées, en particulier si le terrain soutenu est rapporté et mis en – W′ : poids du terrain retenu, surplombant la partie amont de la
place après construction du mur. À quoi peuvent venir s’ajou- semelle ;
ter des modifications concernant le régime des eaux de circu- – Fa : force de poussée des terres :
lation et leur agressivité en raison de leur nature chimique,  Fav : composante horizontal de Fa,
voire ultérieurement les effets de facteurs ignorés du projeteur,  Fah : composante vertical de Fa ;
tels que vibrations… etc.
– E : force de poussée de l’eau ;
– Fp : force de butée ;
1.2 Différents types de murs – R : réaction du sol sous la fondation du mur :
de soutènement  N : composante verticale de R,
Ces ouvrages peuvent être réalisés en béton armé, en maçonne-  T : composante horizontale de R.
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rie, grâce à des palplanches métalliques, à des gabions, à une paroi


moulée, etc. Outre les efforts courants précédents, des efforts divers peuvent
être appliqués, soit directement sur l’ouvrage soit sur les terrains
La figure 1 en donne quelques exemples. Toutefois, nous n’exa-
amont et aval (cf. § 2.3.2).
minons ici que le cas des ouvrages en béton armé. Cas d’ailleurs le
plus courant aujourd’hui, voire en maçonnerie, car il est celui des
ouvrages anciens.

Tableau 1 – Valeurs généralement admises


1.3 Données – Efforts appliqués – Stabilité de l’angle de frottement sol/mur
& Remarque préliminaire suivant l’état de surface du parement (d)
L’objet de cette étude n’est pas de décrire en détail la constitution
des différents types de murs de soutènement ni de développer les État de surface
Notations Type de parement
différentes méthodes de calcul de ce type d’ouvrage. du parement
Pour ce faire, le lecteur pourra se reporter aux différents ouvra-
ges existants traitant de ce sujet (cf. Pour en savoir plus), et plus
particulièrement, pour ce qui concerne le calcul des poussées, aux Parement ayant reçu une
Très lisse O
2 publications [C 242] et [C 244]. enduction de produit noir (1)
Mais, pour une bonne compréhension des différentes patholo-
gies évoquées ci-après, il nous apparaı̂t nécessaire de rappeler suc-
cinctement les paramètres intervenants et les efforts en présence
Lisse ϕ • Béton traité
ou peu rugueuse 3 • Béton poncé
dans les cas courants ainsi que les conditions nécessaires de stabi-
lité de tels ouvrages.
Pour facilité de lecture, nous avons repris, dans la mesure du
Rugueuse 2ϕ Béton courant
possible, les notations des articles évoqués ci-dessus.
3
& Données
 Géométriques (figure 2) Parfaitement Béton cranté, crénelé ou
j
– hauteur totale de l’ouvrage (de la crête au sol d’assise) (H) ; rugueuse spécialement traité
– largeur de la semelle (B) ;
– angle du talus avec l’horizontale (b) ; (1) Également dans le cas de remblai en matériau de type « cohérent » à
forte teneur en eau
– angle du parement interne du mur avec l’horizontale (h).

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT

Murs poids

En béton banché
En
maçonnerie

Mur en L
Murs en béton armé

Voile Contrefort amont


mince
aval
contrefort

Mur cantilever en T renversé Murs à contreforts transversaux

Ancrage

Tirant
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Paroi moulée

Paroi bétonnée
Mur en console Mur ancré

Chaise Mur encastré

Contrefort
Mur en gabions à treillage

Bêche
ou clé

Mur chaise à contreforts

Figure 1 – Différents types de murs de soutènement

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PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Raidisseur Talus 2. Différentes pathologies


(ou chainage)

b Parement ou Bien qu’a priori un classement des désordres soit difficile à effec-
Parement ou face arrière tuer, ceux-ci ayant bien souvent des causes multiples, nous exami-
face avant Contrefort nerons ci-après les pathologies les plus courantes à partir de leurs
éventuel origines à savoir :
– absence d’étude ;
Terrain retenu
Écran ou – fautes de conception ;
Angle de frottement – fautes de calcul ;
mur de
interne j
front – défaut de drainage ;
H Poids volumique g – erreurs de ferraillage ;
Fa – défauts d’exécution ;
d E
N – modification des données ;
Patin arrière – défauts d’entretien et d’exploitation ;
h W’ ou talon – stabilité d’ensemble ;
Semelle H/3 – actions physico-chimiques ;
W Bêche – murs préfabriqués.
(ou clé)
Fp En illustrant ces pathologies par des exemples. Puis nous expo-
Sol d’assise serons quelques cas particuliers avant d’évoquer les principes de
Patin avant réfection et/ou de renforcement les plus courants. Enfin, nous cher-
R Angle de frottement
interne du sol
cherons à tirer de cette étude quelques enseignements ou
B d'assise j’ recommandations.

Remarque
Figure 2 – Schéma et notations
À ce stade, il n’est pas sans intérêt de noter que, la plupart du
temps, les signes avant-coureurs de désordres affectant les
Remarques murs de soutènement sont :
1 – La poussée des terres varie fortement avec la nature des – bombement de l’écran à proximité du pied ;
terrains retenus – décollement de la tête de l’écran et inclinaison de l’écran ;
2 – La poussée (terre et/ou eau) s’applique sur la hauteur totale – fissures ;
du terrain retenu (c’est-à-dire incluant la hauteur de la semelle) – etc.
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3 – Sauf cas particulier, on ne tient pas compte de la butée car Il convient alors de rechercher sans attendre dès leur appari-
celle-ci : tion, l’origine de ceux-ci, la suite pouvant être parfois tragique.
– peut ne pas exister du fait du mode d’exécution de la
semelle (terrain remanié) ;
– ne peut être mobilisée qu’après un certain déplacement ; 2.1 Absence d’étude
– peut disparaı̂tre du fait de travaux en pied du mur (pose de
canalisation par exemple) ou de venues d’eau. Si, d’une manière générale, l’absence d’études est à l’origine de
Si on adopte néanmoins une butée, on calcule celle-ci avec Kp = 1. nombreux désordres affectant les ouvrages en béton armé, s’agis-
sant d’un ouvrage à risques, une telle pratique est, dans le cas des
& Stabilité murs de soutènement, à l’origine de désordres de toute nature,
souvent graves.
Après détermination des efforts appliqués dont en particulier pous-
sée et butée, il convient de s’assurer de la stabilité de l’ouvrage : & Les exemples suivants, d’ailleurs très divers vont permettre, si
– au glissement sur la base d’appui (cf. § 2.2) ; besoin était, de s’en rendre compte.
– au renversement (cf. § 2.2) ;
– à la rupture du sol d’appui ; Exemples
– au glissement d’ensemble (mur et terrain) (cf. § 2.9).  Un premier exemple concerne les 2 murs latéraux de l’accès au
garage en sous-sol d’une maison individuelle réalisée sans Maı̂tre
Remarques d’œuvre, ni bureau de contrôle par un artisan maçon (figure 3).
Il existe diverses méthodes issues de calculs compliqués per-
Bien que ces 2 murs fussent de faible hauteur (2,50 m environ au
mettant de déterminer les poussées sur un ouvrage, mais
maximum) très vite des fissures importantes tant horizontales que
pour rechercher un ordre de grandeur ou effectuer une vérifica-
verticales apparurent en partie basse, lesquelles ne manquèrent pas
tion, nous proposons d’utiliser les tables de CAQUOT et KÉRI-
d’inquiéter le Maı̂tre d’ouvrage.
SEL ([1] et [2]).
L’expertise montra que ces 2 murs avaient été réalisés en par-
paings creux, très sommairement chaı̂nés, reposant sur une semelle
Exemple de 40 cm de large, très insuffisante.
À titre indicatif, pour évaluer un ordre de grandeur de Fa, dans le
Or, d’une part l’exécution d’un mur de soutènement avec de tels
⎛ η⎞ matériaux est proscrit et d’autre celle-ci doit respecter certaines dis-
cas d’un parement amont vertical ⎜ ⎟ supportant un remblai hori-
⎝ 2⎠ positions concernant la largeur de la semelle(1) et si des tractions
zontal (b = 0) non surchargé et sans venue d’eau : on prendra existent le ferraillage à la liaison avec la semelle.
(1)
⎛ η ϕ⎞ H2 L = 0,20 + 0,3 H (murs poids – maçonnerie ou béton)
K a = tg2 ⎜ − ⎟ et Fa = K a γ . L = 0,20 + 0,45 H (mur cantilever – béton armé)
⎝ 4 2⎠ 2
Ces 2 murs durent être démolis et reconstruits en béton armé.

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT

Remblai

Terrain très
Garde corps stable (rocher)
Propriété voisine Fissures
Renversement

Mur
séparatif
Soutènement

Figure 4 – Mur soutenant un remblai de faible épaisseur

Or, si c’est, la plupart du temps, le cas pour les murs de soutène-


Voierie publique ment réalisés en béton armé, les murs de soutènement en maçon-
nerie dont la réalisation est souvent confiées à de petites entrepri-
Figure 3 – Murs latéraux de l’accès au sous-sol d’une maison ses ou à des artisans, se trouvent, de fait, laissés à l’initiative des
individuelle exécutants.
Il en ressort que si la proportion de sinistres affectant ceux cons-
 Exemple 2 – Une erreur est ainsi souvent commise lorsqu’il truits en béton armé, voire à plus forte raison en béton précon-
s’agit de réaliser un mur à faible distance d’un terrain naturel proche traint, est faible. Par contre, elle est beaucoup plus importante
de la verticale et ayant une très bonne tenue (rochers par exemple pour ce qui concerne les murs de soutènement en maçonnerie.
figure 4). Certains constructeurs, estimant qu’en raison du faible Enfin au regard des nombreux désordres constatés, considérer
volume de remblai et de la qualité du terrain en place la poussée que la conception d’un mur de soutènement même “courant”
sur le mur devait être faible, ne réalisent qu’un ouvrage léger sans peut se dispenser de toute étude serait une erreur.
précaution particulière, alors que celui-ci doit résister à un effet de
coin générant une poussée de même ordre que celle d’un remblai Pour terminer, on indiquera qu’il a été estimé que les sinistres
de même hauteur, mais de largeur quelconque. conséquences d’une absence d’étude sont de l’ordre de 15 %.
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Un tel mode de raisonnement et d’exécution à provoqué plusieurs


effondrements dont certains ont donné lieu à mort d’homme.
Dans un tel cas (sauf justification plus précise) il faut calculer la
2.2 Fautes de conception
poussée sur le mur comme si le terrain de bonne tenue n’existait pas
c’est-à-dire comme si le remblai se prolongeait à l’infini derrière le mur. Sans rentrer dans le détail du calcul de dimensionnement d’un
Dans un tel cas une solution pourrait consister à ancrer le mur mur de soutènement, rappelons néanmoins qu’après inventaire et
dans le terrain stable par des tirants. calcul des efforts appliqués, il convient d’assurer la stabilité de
 Exemple 3. Nous nous trouvons dans le cas d’un mur de soutè- l’ouvrage vis-à-vis :
nement ancien de 2,50 m de haut en maçonnerie soutenant un ter- – du renversement ;
rain en pente, le propriétaire voulant l’uniformiser à son niveau supé- – du glissement sur la base ;
rieur fit réaliser sans aucune étude une surélévation de 1,50 m du – d’une rupture du sol d’assise ;
mur ancien, en béton armé et ce, en prenant le mur ancien en – d’un glissement d’ensemble mur/terrain.
tenaille sur 1 m de hauteur (figure 5).
L’effondrement eut lieu lors de l’achèvement du remblai, la rupture Et ce, avec des coefficients de sécurité suffisants et bien entendu
se situant dans la partie inférieure de la maçonnerie. en respectant les règles de construction propres aux matériaux uti-
La poussée se trouvait multipliée par plus de 2 alors que les lisés (béton, béton armé, maçonnerie etc.).
dimensions du mur initial et la contrainte sur le sol étaient déjà insuf-
fisantes au regard des normes actuelles.
Exemple
Aucune étude de l’ensemble du mur ne put être produite. Il s’agit dans ce cas d’une faute de conception d’ensemble de
De tels travaux ne peuvent être entrepris qu’après une étude l’ouvrage constitué par un mur en L à contreforts en béton armé, à
sérieuse comprenant toutes les vérifications de stabilité : parement amont vertical de 12 m de hauteur, et dont la semelle avait
– du mur initial ; une largeur de 4,50 m (figure 6a), le sol d’assise étant de qualité
– de l’ensemble constitué par l’ancien mur et sa surélévation. moyenne, et le terrain retenu (remblai) un tout venant hétérogène,
compacté sans véritable contrôle, pour lequel avait été admis :
& En conclusion – un poids volumique g = 1,8 t/m3 ;
– un angle de frottement interne j = 30 .
Un mur de soutènement doit donc obligatoirement faire l’objet : Et ce probablement sans qu’ait été effectuées a priori des investi-
– d’une étude de sol concernant : gations précises concernant le sol d’assise et encore moins le rem-
 le terrain soutenu et, blai à venir.
 le terrain d’assise ; Très rapidement on constata (hors déformation propre) un faux
aplomb en tête de l’ouvrage de 12 cm, valeur qui d’ailleurs ne se sta-
– d’une étude par un bureau d’études, ou un ingénieur conseil bilisait pas. L’inquiétude fut grande car se trouvait adossé à ce mur un
qualifié, qui établira : note de calculs et plans d’exécution. bâtiment à structure légère.

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PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Construction ancienne

Surélévation
en béton arme

1,50

Effondrement
Terrain 2,50 m
d’origine
Remblai

Mur en
maçonnerie
ancien

Surélévation en
béton armé

aciers
1m
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Mur ancien en maçonnerie

Figure 5 – Mur de soutènement ancien surélevé sans étude

& Analyse de l’exemple


Un rapide calcul montra que la résultante des efforts appliqués : Fa
(force de poussée des terres) W (poids du mur) et W ′ (poids des ter- La résultante sortant, de ce fait, du tiers central, soit donc avec
res) sortait du 1/3 central que la contrainte maximale atteinte sous un diagramme triangulaire partiel, le calcul prouve dans ce cas
l’arête aval (plus de 10 bars) excédait très largement la capacité du que la contrainte maximale du sol d’assise sous l’arête aval peut
terrain d’appui (une telle contrainte ne pouvait être acceptable que sous une très faible augmentation de la poussée, croitre très rapi-
dans le cas d’un terrain d’excellente qualité, ce qui aurait imposé un dement ainsi que rotation et flèche en tête (à moins d’un terrain
contrôle à priori rigoureux). La largeur de la semelle avait donc été pratiquement incompressible (rocher par exemple).
très largement sous évaluée (ceci provenant, sans doute, d’une
sous-estimation des poussées et d’une surestimation de la qualité La réfection proposée consista à réaliser une file de pieux sous
du sol d’assise). l’extrémité aval de la semelle et une série de tirants disposés
comme précisé sur la figure 6b.
Ce type d’erreur portant sur le dimensionnement représente 1/4  En conclusion, on retiendra que la stabilité d’un mur de soutè-
environ des sinistres. nement dépend de la compressibilité du terrain d’assise. C’est la
raison pour laquelle le guide UTI [3] indique des règles simples
Remarque
concernant l’excentrement (e) de la résultante des forces :
À titre indicatif, notez que le Guide UTI [3] donne comme ordre
de grandeur de la largeur de la semelle de ce type de mur : B
– terrain incompressible e < ;
0,20 m + 0,45 H (m) soit, donc dans l’exemple 5,60 m, c’est-à- 4
dire 25 % de plus. B
Et, dans le cas d’un mur poids en maçonnerie ou béton armé : – terrain assez compressible e < (c’est-à-dire que la résultante
6
0,20 m + 0,3 H (m).
reste dans le 1/3 central) ;

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Remarques
 Pour assurer la stabilité au glissement, il faut :
Déplacement en tête
Composante horizontale des forces
Composante verticale des forces
< Coefficient de frottement semelle/ terrain

12,00 m
Ce coefficient ne doit pas dépasser tgj′ et donc (dans les cas
courants) :

(W + W ′ + Fav )tg ϕ ′ > Coefficient de sécurité admis


Fah + E

 Pour la stabilité au renversement, il faut vérifier que le mur


nmaxi ne se renverse pas autour de l’arête inférieure aval de la
excessif semelle, autrement dit que :
4,50
Moment des forces stabilisatrices
a déplacement en tête > Coefficient de sécurité
Moment des forces renversantes
Pris
m
de es de
ée

l'an bu Les forces stabilisatrices étant : W, W’′′, Fav.


ss

cra tée Les forces renversantes étant : Fah et E (s’il y a).


ou

ge
ep

nt
ed

e
ule
m  Il est d’usage d’admettre un coefficient de sécurité de :
m

p j bo
is

’é
4-2
Pr

d – 1,5 pour les matériaux pulvérulents ;


sme – 2 pour les matériaux argileux.
Pri

j
 Le coefficient de frottement doit être évalué avec une extrême
prudence. On peut donner comme ordre de grandeur :
– graviers : 0,55 ;
f1m – sables : 0,45 ;
– sol argileux sec : 0,40 ;
– sol argileux humide : 0,30.
Mais, attention, le sol d’assise peut avoir été remanié.
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b mode de réfection En général, on néglige la butée (voir § 1.3). Il est parfois prudent
de négliger également la composante verticale de la poussée Fav.
& Note relative aux murs de grande hauteur
Figure 6 – Mur en L à contrefort sinistré En raison de l’inévitable différence de contrainte entre les extré-
mités aval et amont de la semelle, les tassements, donc inégaux
B entre ces 2 points, entrainent une rotation de la semelle et donc
– terrain compressible e <
(donc la contrainte maximale sous de la crête de l’ouvrage dont le déplacement est fonction de la
18
l’arête aval doit être inférieure au double de celle exercée sous hauteur.
l’arête amont).  Si, pour un mur de faible hauteur, ce déplacement est en géné-
ral peu perceptible, il convient pour les murs de grande hauteur de
Attention donc aux mauvais terrains qui peuvent être à l’origine limiter dans la mesure du possible un tel déplacement, ne serait-ce
d’un renversement par rupture du sol d’assise, sans que la résul- que pour éviter un effet psychologique inquiétant.
tante sorte du 1/3 central.
Dans ce but, il est d’ailleurs d’usage d’incliner le parement aval
 Il ne doit pas y avoir trop de différence entre les contraintes vers l’amont (de 2 % au moins) de manière à masquer l’effet pro-
extrêmes, sinon il y aurait des tassements trop différents sous la duit par le déplacement de la tête du mur.
semelle donc rotation du mur, d’où nouvel excentrement de la
résultante et augmentation de la contrainte maximale et de la pous-  On aura, bien entendu, le même phénomène avec les murs de
sée du fait de l’inclinaison de l’écran, le phénomène pouvant aller moindre hauteur, si le sol étant compressible, il y a une différence
jusqu’au renversement du mur sans qu’initialement la résultante trop importante entre les contraintes amont et aval.
sorte du 1/3 central.
Remarques
 Dans le cas d’un mauvais terrain d’assise et de poussées Le basculement du mur – s’il existe – a lieu dans la grande
importantes, il y a risque de déversement progressif. majorité des cas, vers l’aval sous l’effet de la poussée. Toute-
fois, on a pu constater également un basculement en sens
& Précautions à prendre contraire c’est-à-dire vers l’amont. Ce fut le cas pour un mur
en L reposant sur un sol compressible pouvant être affecté de
 Quoi qu’il en soit, il convient de vérifier que la contrainte maxi-
venues d’eau et chargé par un remblai constitué de matériaux
male sur le sol – s’il s’agit d’un sol d’assise compressible – sous
granitiques, donc de forte densité et poussant peu, lui-même
l’arête la plus chargée n’excède aucun des points suivants :
surchargé par le trafic routier (figure 7).
– ni la contrainte admissible ; Il convient là-aussi donc de vérifier comme indiqué ci-dessus
– ni le double de la contrainte minimale. que la contrainte maximale sur le sol d’assise n’excède :
– ni la contrainte limite admissible ;
Tout ceci justifiant une étude préalable de tassement du sol
– ni le double de la contrainte minimale.
d’assise.

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PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Mur de grande longueur

5m
Remblai Fissures
lourd
Circulation de
véhicules type
Basculement
poids lourd
vers l’arrière Tassement importants
possible
Sables et Terrain de moindre Sables et
Remblai lourd graviers qualité graviers
(Sol argileux
localement)
hauteur
faible Figure 8 – Mur reposant sur un sol d’assise de qualité discontinue

Basculement
vers l’arrière Remarques
possible  Ne pas oublier que, pour déterminer la valeur de la pous-
sée des terres, il faut évaluer l’angle d de poussée avec la nor-
Terrain d’assise male au parement amont (en général 2/3 j), mais qui, en prin-
compressible cipe, dépend de l’état de surface.
Figure 7 – Murs risquant de basculer vers l’amont  Il ne faut pas s’étonner qu’il puisse y avoir une grande dif-
férence entre les calculs établis par le projeteur à partir des
2.3 Erreurs de calculs données géotechniques qui lui ont été fournies ou de celles
qu’il a pu supposer, et la réalité.
À l’examen de ce type de cause, on observe principalement des
erreurs relatives aux paramètres de calculs, que ce soit par mau-
& Cas particulier des murs de grande longueur
vaise appréciation, méconnaissance ou oubli.
Dans ce cas, on ne peut se contenter d’une étude de sol, ponc-
& Par paramètres de calcul, nous comprenons :
tuelle comme le montre l’exemple de sol suivant.
– les données géotechniques, concernant terrain d’appui, terrain
retenu et nappe phréatique ou eaux de circulation ; Exemple
– les efforts appliqués sur l’ouvrage directement ou non (c’est-à- Ainsi, pour un mur de 5 m de haut et de grande longueur > 50 m),
dire par l’intermédiaire des terrains amont et/ou aval). un seul sondage permettant de déterminer le taux de travail du sol
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d’assise avait été effectué.


2.3.1 Données géotechniques Peu de temps après la construction apparurent progressivement
sur une zone d’une douzaine de mètres de longueur en partie basse
Celles-ci concernent : de l’ouvrage de fines fissures verticales et, de part et d’autre de cette
– le sol d’assise, dont il faut au préalable déterminer par des zone, des fissures de même type, mais celles-ci en partie haute cette
mesures et essais géotechniques : fois (figure 8).
 résistance (cisaillement, poinçonnement), En fait, la qualité du sol d’assise n’étant pas homogène, le seul
sondage effectué n’avait pas permis de mettre en évidence la pré-
 déformation (tassements), sence locale d’un sol argileux ; des tassements différentiels longitu-
 coefficient de frottement béton/sol et ce, à différentes niveaux. dinaux sont donc à l’origine des désordres observés.
Suivant les cas, le mur pourra être fondé sur semelle (cas le plus
courant), voire sur pieux si le terrain d’assise est de faible qualité ; & En conclusion, pour les murs de soutènement de grande
– le terrain retenu dont le projeteur devrait connaı̂tre a priori (ce longueur :
qui n’est pas toujours possible puisqu’il s’agit souvent d’un rem- – on ne doit pas se contenter d’un seul sondage ;
blai à mettre en place) (voir Nota 1) : – dans le cas où l’on risque des tassements différentiels, il est
 poids volumique g, recommandé de réaliser :
 angle de talus naturel j (voir Nota 2),  un chainage (ou raidisseur) en tête pour restreindre la fissura-
 la cohésion C – Mais, en raison de l’incertitude fréquente à ce tion verticale,
sujet et du fait que sa valeur chute fortement suivant la pré-  des joints d’autant plus rapprochés que les tassements prévi-
sence d’eau, il est en général recommandé de ne pas en sibles sont estimés importants ;
tenir compte dans les calculs (voir Nota 3),
– s’il y a discontinuité dans la nature du sol d’assise, il faut, au
 la présence d’eau dans le terrain. Il s’agit là d’un point très
droit de celle-ci, réaliser une joint de rupture c’est-à-dire semelle
important, ce que prouve l’exemple du § 2.4 (Défaut de
comprise.
drainage).
Nota
(1)
Bien souvent l’entreprise exécutante met en place un remblai dont les caractéristi-
D’autre part, à ce sujet, on notera qu’à chargement identique,
ques géotechniques n’ont rien à voir avec celles prises en compte par le projeteur dans l’argile se déforme lentement, mais d’autant plus qu’elle contient
ses calculs. plus d’eau, tandis que les sables se déforment vite, mais d’autant
(2)
Une connaissance précise de l’angle de talus naturel est essentielle puisqu’entre 35
et 25 le coefficient de poussée active Ka augmente de 1 à 1,5 (or les coefficients de sécu-
plus qu’ils sont moins serrés.
rité généralement adoptés sont de 1,5) et quand j décroı̂t de 60 à 10 , Ka varie de 1 à 10
c’est dire l’importance de ce paramètre.
(3)
Lorsqu’on noie un sol, la cohésion disparaı̂t et le coefficient de frottement béton/sol
2.3.2 Efforts appliqués
décroit en général fortement.
(4)
Même si aucune nappe d’eau n’est décelée, on considère néanmoins le terrain Le projeteur doit avoir une parfaite connaissance des efforts
comme immergé. appliqués et en établir, dès le début de son étude, un inventaire

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complet. C’est ce que nous avons tenté de faire ci-après d’une


manière générale. Dispositif de sécurité
Il s’agit là des efforts, charges ou effets, pouvant être appliqués
sur l’ouvrage soit :
– directement ;
– par l’intermédiaire des terrains amont et/ou aval. Poutre en béton armé indépendante du mur

Tirant
& Charges permanentes
Plaque d’ancrage
Ce sont les :
– poids propre de l’ouvrage ;
– poids propre du terrain au droit du talon de la semelle ;
– surcharges uniformes ou ponctuelles fixes disposées sur le ter-
rain retenu (voir Nota 1) telles que :
 revêtement routier,
 constructions à venir,
Figure 9 – Fixation du dispositif de sécurité en indépendance du mur
 etc. ;
– poussée des terres et de l’eau. Attention : en cas de présence
d’eau dont le niveau est variable, en toute rigueur la charge dite
« permanente » est la poussée du terrain déjaugé ;
– poussée sur l’écran des surcharges fixes ; Arctg 1 S
– ancrages divers (tirants) ; 2
Profil

a
– force de courant (voir Nota 2) ;
– etc.
Nota a S
(1)
Le monde de transmission étant mal connu il est prudent de majorer le résultat (de
20 % environ).
À titre d’exemple, nous donnons le schéma de transmission d’une force ponctuelle
appliquée sur le remblai (figure 10 [4]). a
(2)
Peut être variable – accroit la poussée et diminue la butée.

& Charges ou efforts variables


j
 Charges variables ponctuelles, ou non, telles que :
Impact
– poussées sur l’écran dues aux charges variables disposées sur sur l’écran
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le terrain retenu telles que surcharges routières (voir Nota 3) ou fer-


roviaires y compris effet dynamique ; b
– poussée de l’eau interstitielle, si elle n’est pas constante ;
– pression de filtration du fait d’un rabattement ; p j
+
4 2
– efforts appliquées occasionnellement sur l’ouvrage (accostage,
amarrage dans le cas de mur de quai) ;
p j
– effets du retrait et des variations de température (gel en particu- P = S tg -
4 2
lier en montagne) ;
a
– actions cycliques, d’une manière générale.
(3)
Très difficile à évaluer, certains adoptent 1 tf/m2.
Arctg 1
 Charges (ou efforts) exceptionnelles : 2

– efforts dus au compactage – Ces efforts sont également très dif- S


a
ficiles à évaluer, certains majorant la poussée de 25 % environ ;
– chocs accidentels (sur dispositifs de sécurité des routes, voir
l’exemple qui suit) ;
– vent (en cours d’exécution) ;
– effets sismiques si la hauteur du mur est supérieure à 6 m, une Vue de dessus
étude particulière est à faire ;
– effet des variations de volume du terrain retenu (tel le gonfle-
ment de certaines argiles en présence d’eau) pouvant créer des Figure 10 – Transmission d’une force ponctuelle
poussées importantes sur l’ouvrage ;
– etc. À titre d’exemple nous indiquons ci-après l’effet d’une charge
Ces charges (ou efforts) moins usuelles peuvent avoir des consé- ponctuelle verticale S appliquée sur un remblai horizontal (figure 10).
quences très diverses, certaines vraiment importantes.
Les listes ci-dessus ne sont évidemment pas exhaustives.

2.4 Défaut de drainage


Exemple
Pour éviter que les chocs accidentels sur les dispositifs de sécurité
Le drainage est un élément essentiel dans la construction d’un
en bordure de voierie aient une action directe en tête de l’ouvrage, il
mur de soutènement. Une grande partie des désordres affectant
y a lieu de dissocier celles-ci du mur en les faisant reposer sur une
les ouvrages de ce type (environ 1/3) est la conséquence directe
poutre en béton armé indépendante du mur et ancrée par tirants
dans le terrain à distance suffisante du mur (figure 9). d’une absence, d’une insuffisance ou d’une défaillance du réseau
de drainage.

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Le calcul, très simple, effectué en § 2.3.1 montre si besoin était


son absolue nécessité, sauf à être certain de l’absence de venues – la poussée croit ;
d’eau, même dans les temps à venir. – il peut y avoir un effort de soulèvement sous la semelle de
l’ouvrage ;
Rappelons que le calcul en question a montré qu’entre un terrain – la butée (s’il y a) peut être annulée.
granulaire sec et le même terrain parcouru par des circulations
d’eau la poussée pouvait être multipliée par 3 environ. C’est pourquoi le drainage et son entretien ont un rôle capital
dans la tenue à long terme des ouvrages de soutènement.
Exemple
Dans le cas simple d’un terrain à soutenir pulvérulent (sables et
graviers) dont les caractéristiques sont les suivantes : 2.5 Erreurs de ferraillage
– angle de frottement interne j = 35 ;
– poids volumique g = 1,75 da N/m3. Ce type d’erreur concerne, bien entendu et essentiellement, les
Un écran vertical de surface lisse tel que d = 0. murs en béton armé.
Le coefficient de poussée est alors Ka = 0,27.
Si le terrain est parcouru par des circulations d’eau venant de & Rappelons tout d’abord, pour bien comprendre les problèmes de
l’amont qui se trouvent bloquées par l’écran en l’absence de drainage ferraillage, le fonctionnement des deux types principaux de murs
et/ou de barbacanes, en béton armé :
– murs cantilever (en L ou T renversé) :
– l’angle de frottement interne devient j = 25 ;
– le coefficient de poussée Ka = 0,41 ;  l’écran travaille comme une console verticale encastrée sur la
– le poids volumique déjaugé d = 1,1 da N/m3. semelle,
Dans le premier cas, la poussée unitaire Pu = 1,75 x 0,27  les armatures principales sont donc verticales et disposées
= 0,47 da N/m2. coté amont,
Dans le second, à la poussée du sol déjaugé vient s’ajouter la pres-  les patins travaillent comme des consoles encastrées sur le
sion hydrostatique soit : Pu = 1,1 x 0,41 + 1 x 1 = 1,45 da N/m2. mur ;
La poussée a donc été multipliée par plus de 3.
Ce simple calcul met donc en évidence l’absolue nécessité de drai- – murs à contreforts :
ner efficacement le terrain retenu, à défaut les conséquences peu-  en général, on calcule l’écran comme une dalle travaillant en
vent d’ailleurs être tragiques. dalle continue soumise à une charge horizontale uniforme en
appui sur 2 cotés, voire sur 3 cotés,
Les exemples ne manquent pas. Plusieurs, exposés à d’autres  les contreforts étant des consoles verticales encastrées sur la
titres dans le cadre de cette étude, sont également caractéristiques semelle,
d’un défaut de drainage. C’est le cas des exemples 2 et 3 du § 2.7
 quant à la semelle, le patin avant travaille en console horizon-
où l’existence d’un drainage bien réalisé aurait limité (sinon évité)
tale et la partie arrière comme une dalle appuyée sur 3 cotés
les désordres. Il en est de même de l’exemple 1 (§ 2.8) – Défaut
(ou 4), s’il existe une bêche arrière.
d’entretien et d’exploitation où quelques barbacanes auraient évité
l’effondrement. On citera également les nombreux murs anciens & D’une manière générale, les erreurs peuvent porter sur sections,
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montés à joints secs, dans le Midi de la France, dont progressive- position, ancrages, recouvrements des aciers… etc. ([C 6 150] § 1).
ment les joints se colmatent et qui, brutalement, à l’occasion de for- Mais les points où ont été principalement constatés de tels défauts
tes précipitations, s’effondrent alors qu’ils « tenaient » depuis des générateurs de sinistres sont :
décennies.
– pour les murs cantilever en L et en T renversé : la liaison écran/
L’eau ne doit donc pas pouvoir s’accumuler derrière les murs de semelle, ce qui a pour conséquence une rotation de l’écran et donc
soutènement. Il faut donc toujours prévoir un système de drainage un déplacement horizontal de la tête du mur, et une fissuration
largement dimensionné comprenant drain de pied avec évacuation horizontale en pied du mur, non visible, pouvant être infiltrante et
et barbacanes ( ∅ = 10 cm ou mieux 15 cm) tous les 1,5 m à 2 m ce permettre la corrosion des aciers principaux verticaux essentiels à
système devant être visitable afin de permettre un entretien, donc la tenue de l’ouvrage (figure 11) ;
avec regards. – pour les murs à contreforts, les liaisons :
Si le terrain en amont est rapporté, il conviendra de ne pas  écran/contreforts,
accepter de matériaux contenant des fines, ce pour limiter le col-  contreforts/semelle (figure 12).
matage du réseau.
Dans ces derniers cas il s’agit presque toujours d’une insuffi-
Si le mur doit s’opposer totalement aux passages d’eau (exem- sance d’ancrage des aciers.
ple : murs de sous sol), il faut, bien entendu, réaliser une étan-
chéité, mais toujours, si c’est possible, un drainage (ce qui n’est
évidemment pas le cas en limite de propriété comme dans l’exem- Déplacement
ple 2 du § 2.7) et calculer le mur en conséquence.

Remarque
Même si, en principe, les matériaux pulvérulents constituent
eux-mêmes un drainage, et qu’il serait donc, dans un terrain Mur cantilever
constitué de sables et graviers, inutile de réaliser un réseau de
drainage, et que des barbacanes seraient suffisantes pour éva-
cuer les eaux de ruissellement, il vaut toujours mieux réaliser
Fissure et risque de corrosion des
un drainage, même si le terrain est sec au moment de la cons-
aciers principaux
truction de mur.
Attention : en cas d’orage ou de fortes pluies ou de venues
d’eau, le sol retenu, s’il n’est pas sérieusement drainé, retient
l’eau de pluie qui s’y infiltre avec les effets suivants :
– le poids du sol est augmenté ; Figure 11 – Déformation d’un mur cantilever

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Fissures verticales
en partie basse à la
Écran liaison écran/contrefort
Contreforts

Déformation Contrefort
en partie basse Décollement
Fissures horizontales à
la liaison contrefort/semelle

COUPE HORIZONTALE
COUPE VERTICALE

Écran décollé des


contreforts en partie basse
par défaut d'ancrage des aciers
du rideau dans les contreforts

Figure 12 – Déformation d’un mur à contreforts par défaut d’ancrage du rideau

Mais, là encore, en raison de la présence du terrain retenu les fis-


surations consécutives ne sont pas visibles, ce qui ne facilite pas
l’expertise (cf. figures 11 et 12). Mur cantilever

Remarques
 Dans le cas des murs cantilever de grande hauteur, on
constate souvent un pourcentage d’acier très faible en pied de
mur coté aval puisque le mur travaille en console et que les
aciers principaux se trouvent coté amont. Mais, en cours de
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construction, les efforts divers appliqués sur le voile et orientés


vers l’amont (chocs et surtout vent) ont parfois entrainé, parti-
culièrement en site exposé, des désordres importants.
Il y a donc lieu d’augmenter sensiblement le ferraillage de
l’écran en pied de voile coté amont (figure 13).
 Quelque soit le type de mur (cantilever ou à contrefort, il
faut veiller à la bonne exécution de la liaison semelle/écran
pour éviter des fissures d’où passages d’eau et corrosion des
aciers.
 On rappellera que l’épaisseur d’un mur de soutènement en
béton armé ne doit pas être inférieure à 15 cm. Armatures de moindre
importance à augmenter
 On estime à 20 % environ le pourcentage de désordres dus Armatures principales
à une défaillance de l’écran, celle-ci, le plus souvent, étant la importantes
conséquence d’une erreur de ferraillage.

Exemple
Il s’agit d’un type de désordre que nous avons pu constater à plu-
sieurs reprises. Dans l’un d’eux l’ouvrage en question était un mur à
contreforts extérieurs espacés de 5 m recevant la poussée de 7,50 m
de remblai (figure 14a).
Dès remblaiement avec compactage, on constata sur la face
externe un système de fissures, tel que représenté sur la figure 14b, Figure 13 – Renforcement en pied de mur des armatures côté aval
conforme d’ailleurs au fonctionnement en plaque appuyée sur 3
côtés.
En fait, le projeteur avait ferraillé le voile sans tenir compte des 2.6 Défauts d’exécution
contreforts, donc essentiellement avec des aciers principaux verti-
caux coté amont – eux-mêmes d’ailleurs insuffisants – sans pratique- Les défauts d’exécution les plus caractéristiques que nous avons
ment d’aciers horizontaux coté aval. pu relever concernent la nature, la mise en place, ainsi que le com-
La réparation consista à mettre en place des armatures complé- pactage du remblai rapporté, avec pour conséquence très fré-
mentaires ancrées dans les contreforts, incluses dans une surépais- quente des désordres importants ayant nécessité, dans certains
seur du mur réalisée en béton projeté (figure 14c). cas, démolition et réfection (au moins partielles) de l’ouvrage
concerné.

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& Remarques
 Matériaux de remblai
Contreforts extérieurs Il convient d’utiliser des matériaux granulaires : sables propres,
Fissures graviers contenant peu de fines, tout venant de carrière et d’exclure
les matériaux à forte teneur en argile, silt, terre végétale … etc., car
entrainant des poussées très importantes.
D’une manière générale les matériaux très cohérents sont à
exclure. Même un drainage efficace ne peut empêcher les argiles
de se saturer. De plus, certaines argiles sont « gonflantes » en pré-
a coupe b vue de face sence d’eau faisant croı̂tre la poussée sur le mur.
 Sol d’assise
Il est très important de ne pas remanier ou perturber le sol
d’assise en particulier les sols argileux, car ceux-ci peuvent voir
leur résistance au cisaillement diminuer ce qui peut avoir une inci-
dence non négligeable dans le cas où la contrainte sous l’arête aval
Béton projeté est importante. On parle alors de « sensibilité » de l’argile.
Acier ancré dans
les contreforts
On prendra donc toute précaution lors du terrassement.
 Semelle
La semelle (et la bêche s’il y en a une) doit être coulée à pleine
fouille, car on obtient ainsi un meilleur frottement semelle/sol ce
qui améliore la sécurité au glissement.
c réfection
 On retiendra que :
– remblaiement et compactage sont des opérations importantes,
Figure 14 – Mur à contrefort présentant une erreur de ferraillage
essentielles même, en particulier dans le cas de routes sur remblai
pour éviter les tassements ;
& La qualité du remblai est essentielle et doit être définie avec pré-
– il ne faut surtout pas faire d’économies sur les matériaux de
cision dans le cahier des charges par ses caractéristiques géotech- remblai et le compactage.
niques et respectée par l’entreprise exécutante.
& Attention
& Le compactage du remblai derrière le mur quand il est réalisé à
l’engin – bulldozer par exemple – est l’équivalent d’une charge dis- On estime que les erreurs portant sur remblaiement et compac-
posée sur le remblai et donc produisant une poussée directe sur tage sont à l’origine de 20 % environ des sinistres affectant les
l’ouvrage difficilement quantifiable, mais pouvant être très impor- murs de soutènement.
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tante (figure 10). Enfin, outre remblaiement et compactage, il convient également,


D’autre part, il est évident que, tant un compactage excessif qui lors de l’exécution d’un mur de soutènement, de prendre certaines
risque d’écraser les drains, qu’un compactage insuffisant qui va, à précautions concernant :
coup sur, entrainer de tassements ultérieurs seront préjudiciables – la mise en place des armatures et du béton pour, en particulier,
au système de drainage que l’on sait essentiel au bon fonctionne- éviter la ségrégation et la création de « vides » ([C 6 150]), dans ce
ment du mur. but, la hauteur de déversement du béton ne devra pas dépasser
C’est pourquoi les opérations de mise en place et de compactage 2,50 m environ ;
du remblai doivent être particulièrement surveillées et se faire par – le risque de vents violents entraı̂nant des efforts anormaux, en
couches peu épaisses d’une vingtaine de centimètres, et dans la particulier avant remblaiement, les murs cantilever pouvant être
mesure du possible sans engin lourd (voir Nota), et ce, surtout au sensibles aux efforts horizontaux venant de l’aval ;
voisinage du mur où le compactage est obligatoirement à réaliser – etc.
avec un engin léger, voire à la main.
Nota
Il faut être très prudent quant à l’usage d’engins lourds qui engendre des poussées 2.7 Modification des données
très importantes.

Enfin, bien entendu, le compactage doit être uniforme et on doit Un nombre important de désordres affectant des murs de soutè-
éviter de surcompacter car ce faisant on entraine des poussées très nement initialement stables tient à des modifications des données
fortes. initiales prises en compte dans les calculs lesquelles peuvent avoir
des origines multiples telles que :
En conclusion, choix, mise en place et compactage du remblai
retenu par le mur doivent être effectués avec le plus grand soin. – surcharges plus importantes que prévues ;
– eaux de circulation non évacuées, du fait d’un drainage insuffi-
& Mais, force est de constater que, d’une manière générale, la plu- sant ou colmaté, voire inexistant ou de barbacanes bouchées…
part des pathologies liées à ce stade de la réalisation de ce type etc. ; d’où une augmentation importante de la poussée, en particu-
d’ouvrage tiennent au fait que : lier dans le cas de matériaux cohérents (voir Nota) ;
– ces travaux ont été sous traités au forfait à des entreprises peu – remontée de la nappe phréatique ;
compétentes et insuffisamment contrôlées ; – dégradation du sol d’assise ;
– des matériaux inappropriés dont les valeurs des caractéristi- – argiles gonflantes ;
ques géotechniques ne correspondent pas à celles prises en – … etc.
compte par le projeteur dans ses calculs ont été mis en place. Il Cette liste étant, bien entendu, non limitative.
s’agit, par exemple, de matériaux dont cohésion et angle de frotte- Nota
ment interne peuvent varier fortement en fonction de l’hygrométrie En général, comme indiqué dans l’exemple 2 du § 2.8, pour les matériaux cohérents
du terrain, c’est-à-dire pratiquement entre périodes sèche et de type argile si la teneur en eau augmente, l’angle de frottement interne j décroit, voire
tend vers 0 et donc la poussée croı̂t fortement.
humide, faisant croitre considérablement la poussée active sur le Par contre, pour les matériaux pulvérulents l’angle j varie peu en fonction de la teneur
mur, allant jusqu’à l’instabilité de l’ouvrage. en eau du matériau, la poussée croit donc beaucoup moins.

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT

Exemples
 1 Il s’agit, dans une ville de province, d’un mur de soutènement
en béton armé en L inversé de 8 m environ de hauteur fondé sur un Limite de
Paroi moulée
terrain sablo-argileux de qualité quelconque, ce mur soutenant une Rdch propriété
voie de circulation ne recevant habituellement qu’un faible trafic de
véhicules légers, mais sur laquelle en raison de travaux fut dévié le
flux de circulation de la rocade de contournement de la ville, flux Planchers à 1er s/sol
important qui comprenait, bien entendu de nombreux poids lourds. construire Niveau des eaux après
Très rapidement, on se rendit compte, à la surprise générale qu’un réalisation de la paroi
tronçon du mur présentait un début de basculement vers l’aval. Parkings 2e s/sol
En fait, le mur, qui s’était parfaitement comporté jusque là, du fait Niveau maximal
du passage répété de véhicules lourds s’est trouvé affecté par trois 3e s/sol initial des eaux
phénomènes complémentaires :
Absence de drainage
– des surcharges générant des pressions sur la face interne de (drainage impossible à
l’écran ; réaliser hors limite de
– un sur compactage du terrain dû au trafic augmentant la poussée ; propriété)
– des vibrations propres à déstabiliser le sol.
Facteurs qui n’avaient pas été pris en compte lors de la conception
de l’ouvrage. Figure 15 – Mur du sous-sol contre les terres (paroi moulée) soumis
Pour interrompre le renversement du mur des tirants durent être à une variation du niveau des eaux de circulation
mis en place (§ 5).
 2 Lors de l’étude d’un important ensemble immobilier, compor-
tant un parking en sous-sol de 3 niveaux le niveau maximal des eaux
de circulation avait été relevé lors de l’étude de sol à 1 m au dessus
du niveau du dernier sous sol à construire, mais après réalisation des Construction Tennis Nouveau profil
murs contre les terres (paroi moulée), le niveau des eaux de circula- ancienne
tion a, d’un coté de l’ouvrage, remonté de plus de 3 m ce qui a pro-
voqué, les planchers n’étant pas encore coulés, un déplacement loca- Remblai
Effondrement
lisé dudit mur de plusieurs centimètres et nécessité d’importants
travaux (figure 15).
Ancien profil
L’ensemble se trouvant en limite de propriété il ne pouvait être du terrain
question de réaliser un drainage.
En conclusion, on retiendra : Mur de soutènement
– qu’un ouvrage enterré vient modifier les circulations d’eau sou- ancien en maçonnerie
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terraines et, dans certains cas, créer l’équivalent d’un barrage der-
rière lequel le niveau d’eau peut monter, avec pour conséquence
une poussée plus importante ; Figure 16 – Modification fautive du profil du remblai
– que les poussées (terre + eau) peuvent ne pas être identiques
sur tous les cotés d’un même ouvrage et varier dans le temps ne
serait ce qu’entre périodes sèche et humide,
 3 Ce sinistre est caractéristique de l’aménagement irréfléchi d’un Immeuble de bureaux
terrain en pente douce, soutenu par un mur en maçonnerie ancien, ter- R+8
rain sur lequel le propriétaire voulut faire réaliser un court de tennis.
e
Pour ce faire, sans aucune étude, un nouveau remblai fut disposé
sur le terrain (comme indiqué sur la figure 16) venant donc surchar- 1
ger fortement le mur qui s’effondra, dès la fin des travaux, sur la Rdch TN 00,00
chaussée qu’il surplombait.
1
En conclusion : n’effectuer qu’avec la plus grande prudence des
travaux à proximité d’un mur de soutènement existant et à fortiori 2 Remontée de la
nappe de 4 m
des travaux portant sur le mur lui-même (cf. § 2.1 – Exemple 3). 3
Position initiale
 4 Une nappe phréatique n’a pas toujours un niveau constant, 4 de la nappe
celui-ci peut subir de fortes variations comme ce fut le cas à Paris 5 phréatique
dans les années 1970 où a été constatée une remontée de la nappe Murs et
6 radiers
de plusieurs mètres à l’origine de sinistres aux conséquences finan-
cières importantes. renforcés

De tels désordres affectèrent les sous sols d’un immeuble de Tirants


bureaux (R + 8 sur 6 sous-sols), la nappe phréatique étant remontée Sables et graviers
de 4 m. Les murs extérieurs des sous-sols, formant soutènement
contre les terres, furent dans les niveaux inférieurs largement fissu-
rés, de même que le radier et le dernier niveau inondé (figure 17). - 30,00
Les murs contre les terres durent être renforcés (voire doublés
pour certains) ainsi que le radier, de plus ancré par tirants d’une quin- Ancrage des tirants Couche calcaire
zaine de mètres dans une couche calcaire située à - 30 m pour éviter
toute possibilité de soulèvement d’une partie de l’ouvrage.
Le cuvelage fut entièrement reconstitué. Ces travaux nécessitè-
Figure 17 – Exemple de sous-sols d’immeuble soumis à une remontée
rent un rabattement de nappe durant toute l’opération.
de nappe phréatique

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PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

2.8 Défauts d’entretien et d’exploitation En pied sous le trottoir, un collecteur évacuait les eaux de ruissel-
lement.
Au risque de désordres pouvant être importants, le mur de sou- Alors que l’ouvrage était construit depuis une dizaine d’années, on
tènement et son environnement immédiat doivent l’objet d’un s’aperçut qu’il s’était déplacé horizontalement de plusieurs centimè-
entretien soigné concernant principalement : tres (figure 18).
– drainage et barbacanes lesquels doivent être régulièrement Enquête faite, il s’avéra que le mur avait été convenablement cal-
nettoyés avec soin ; culé et construit mais que le collecteur était rompu sur plusieurs
– les ouvrages de collecte des eaux en tête ou en pied qui sont à mètres et que le sol argileux était saturé.
nettoyer régulièrement et leur étanchéité vérifiée, une défaillance Il est probable que le collecteur avait souffert du stationnement
d’une canalisation en pied pouvant entraı̂ner glissement ou renver- fréquent sur le trottoir de véhicules de fort tonnage.
sement de l’ouvrage ;
Ce sinistre illustre une caractéristique des terrains argileux à savoir
– l’état des revêtements également en tête et pied ; que l’humidification de ce type de sol fait chuter l’angle de talus natu-
– l’état du parement externe de l’écran en traitant sans attendre rel et donc le coefficient de frottement semelle/sol et la contrainte de
dès leur apparition les fers apparents ; cisaillement.
– … etc. (liste non limitative).
Autrement dit, si dans notre cas, on avait initialement un coeffi-
cient de sécurité proche de 1,5 et un coefficient de frottement
Remarque importante tgj′ = 0,45, ce qui peut être admissible pour une argile sèche, le sol
Ce qu’il ne faut surtout pas faire, dans le cas d’un ouvrage de s’humidifiant tgj′ se trouvant réduit à 0,3, l’équilibre n’était plus
soutènement en maçonnerie ancien non pourvu de drainage, assuré, ou tout juste !
ni de barbacanes, c’est de reprendre les joints ; ce qu’illustre Remarques
l’exemple suivant.
– Il conviendrait d’interdire le stationnement des véhicules de fort
tonnage en pied des murs de soutènement.
Exemples – De toute façon, il faut se méfier des canalisations enterrées, soit
 1 Il s’agit du cas bien connu, du particulier, venant de racheter en aval comme ci-dessus, soit en amont, celles-ci pouvant être aussi
une propriété dont un ancien mur en pierres, parfois même en pierre détériorées lors du compactage s’il est trop violent, soit par tasse-
sèches(1), soutenait les terres, qui, dans le cadre de la réhabilitation ments ultérieurs si le compactage est insuffisant ou pour toutes
générale de sa propriété, pour donner meilleur aspect en mur en fit autres raisons.
refaire les joints par un artisan, et ce, sans autres précautions.
 3 Ce sinistre eut lieu sur un parking – en principe destiné aux
Peu de temps après, à la suite de fortes précipitations, ledit mur
véhicules légers – constitué de 2 niveaux séparés par un petit mur
s’effondra du fait de la poussée des eaux de circulation bloquées der-
de soutènement de 2,50 m de haut réalisé en parpaings sommaire-
rière le mur alors qu’auparavant celles-ci s’évacuaient par les joints et
ment chainés et surmonté d’un talus gazonné de 1 m environ de haut
ce depuis des décennies.
et d’un garde corps (figure 19).
(1) On notera à ce sujet qu’actuellement les murs en pierres
Des travaux voisins nécessitant un apport de terres, un engin de
sèches sont interdits.
fort tonnage vint se ranger au niveau supérieur le long du garde
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 2 Il s’agit cette fois d’un mur de 5 m de haut dont la semelle corps.


large de 3 m reposait sur un sol argileux. Le désordre fut immédiat. Fort heureusement le conducteur eut le
Ce mur réalisé par un particulier séparait une propriété privée du temps de quitter son engin.
domaine public en l’occurrence une rue fréquentée.

Véhicule
de fort
Terrain initial tonnage
Remblai Déplacement

5m

Argile
Glissement Rupture de la
3 m env canalisation

Sol d’assise dégradé


par les venues d’eau

Figure 18 – Déplacement d’un mur dû à la rupture d’une canalisation

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT

Zone de stationnement
pour véhicules légers

Transport
de terres

1,00 env. Venues d’eau


Plan de
glissement
Renversement Massif argileux
Mur en
parpaings 2,50
sommairement
chainés
Rocher

a au départ
Figure 19 – Renversement d’un mur provoqué par un engin lourd

Massif argileux

Pieu travaillant
à l’arrachement
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Plan de glissement Pieu comprimé


Rocher

b solution proposée
3

Figure 21 – Glissement plan d’un mur provoqué par des venues d’eau
dans un terrain argileux

– terrain soutenu recevant des charges importantes à proximité


du mur ;
– dans tous les cas présentant a priori des risques évidents d’ins-
tabilité générale.
Ligne de rupture
du sol de fondation Cercle de grand Nous illustrerons ces désordres par les 2 exemples suivants :
glissement
Exemple 1 : il s’agit d’une configuration de type 1 où le terrain
d’assise du mur se trouvait à proximité d’un massif argileux et de
Figure 20 – Différents types d’instabilité d’ensemble plus l’étanchéité du caniveau en pied de mur n’était pas assurée
(figure 21a), le sinistre qui eut lieu après de fortes précipitations
était évidemment immanquable (voir Exemple 2 § 2.8 concernant
2.9 Stabilité d’ensemble terrain/mur les terrains argileux en présence d’eau).
Il s’agit de désordres relativement peu fréquents qui concernent
la stabilité d’ensemble mur et terrain. Ils sont de plusieurs types,
mais tiennent à une rupture du sol, le long d’une ligne de glisse- Remarque : Dans une telle configuration, il eut été souhai-
table de faire reposer le mur sur 2 files de pieux s’appuyant sur
ment (droite ou cercle) plus ou moins profonde (figure 20).
le rocher peu éloigné (figure 21b). Dans ce cas il convient de
La stabilité d’ensemble n’est à étudier que dans les cas particu- bien ancrer sur la semelle les pieux amont travaillant à
liers suivants : l’arrachement.
– existence d’une couche de terrain molle ou peu consistante au
contact de la fondation, ou sous celle-ci ; Exemple 2 : ce sinistre qui illustre le 3e type de glissement se
– couches du terrain en pente ; situe, dans la région parisienne sur un terrain, en pente modérée,
– fortes circulations d’eau ; mais affecté de circulations d’eau collinaires.

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Terrain Terrain
Bâtiment
Remblai
non Amont Amont
Parking
encore
s/s construit
s/s
ou
Cir
cul
atio
nd
’ea s/s
u Aval Aval Joint type
Extérieur « Waterstop »
Tranchée
Cercle de glissement
du drainage

Figure 22 – Instabilité d’ensemble de type 3 Figure 23 – Différents types de joints

Une première opération immobilière avait eut lieu en amont, elle Exemple
comprenait un immeuble « barre » (R + 5 sur 2 sous sols partiels) Lors de la construction d’un important parking souterrain de
en aval duquel avait été réalisé un parking ce qui avait nécessité la 4 niveaux et de grande longueur aucun joint n’avait été réservé, au
création d’un mur de soutènement en L en limite de propriété. Peu motif que l’ouvrage était enterré et donc ne subissait pas de variation
de temps après, une autre opération indépendante de la précédente de température importante. Peu de temps après la construction, on
fut entreprise, sise en contrebas du parking ci-dessus. vit apparaı̂tre sur les murs soutenant les terres (et sur les planchers
Les constructeurs des nouveaux bâtiments, pour protéger les aussi d’ailleurs) un réseau de fissures, principalement verticales, infil-
sous/sols de venues d’eau possibles, voulurent réaliser un drainage trantes pour certaines, espacées de 15 m environ.
en amont de leurs bâtiments. Les concepteurs avaient simplement omis de prendre en compte :
– le phénomène de retrait ;
La tranchée nécessaire à ce drainage étant à peine terminée un
– les variations de température (considérées comme nulles alors
important glissement eut lieu emportant la partie remblayée du par-
qu’elles étaient loin d’être négligeables), l’ouvrage étant très large-
king, le mur de soutènement et le terrain jusqu’au réseau de drai-
ment ventilé avec de l’air extérieur.
nage (figure 22).
Pour limiter ce type de désordres, les murs de soutènement de
S’adressant aux constructeurs, l’expert saisi pu rapidement
grande longueur doivent donc être recoupés, comme les bâtiments
conclure : « vous avez tout fait pour ! ». Le manque de coordination
par des joints de construction, intéressant toute la hauteur du mur,
entre les 2 opérations était flagrant.
et de dilatation interrompus au niveau de la semelle. Ces joints doi-
vent être espacés d’une distance qui sera fonction de la position géo-
En conclusion, on retiendra qu’une étude de la stabilité graphique de l’ouvrage, de l’exposition, des conditions climatiques et
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d’ensemble terrain/mur dite aussi « stabilité des environs » est de la connaissance du sol. L’existence d’une nervure de raidissement
nécessaire dans les cas indiqués (en début de paragraphe) pour en tête du rideau limite pour partie le type de fissuration observé ci-
lesquels une bonne connaissance de la géologie des terrains rete- dessus mais ne dispense pas de prévoir des joints.
nus est indispensable, ce qui nécessite une coupe géologique pré- Dans le cas le plus fréquent où de l’eau peut se trouver au contact
cisant les couches ainsi qu’une étude des circulations d’eau et une du mur, si l’on souhaite que ces joints ne donnent pas lieu à des pas-
évaluation des tassements. sages d’eau, la plupart du temps inesthétiques, il convient de prévoir
des joints spécifiques.
La figure 23 illustre 2 types de ces joints.
2.10 Actions physico-chimiques
Les actions physico-chimiques peuvent être très pénalisantes & Pluie
pour les ouvrages en béton armé ainsi que nous l’avons exposé L’eau de pluie (ou de fonte de neige) peut avoir plusieurs types
dans [C. 6 200] et proposons au lecteur de s’y reporter. d’actions sur la face externe du rideau d’autant que celui-ci n’est
Nous nous bornerons principalement donc ici à développer quel- pas vertical et présente une pente qui permet le ruissellement ; en
ques exemples caractéristiques de cette famille de désordres d’ail- effet, l’eau de pluie ou de fonte de neige :
leurs très étendue. – étant très pure et non minéralisée possède un pouvoir dissol-
& Retrait et variations de température vant très élevé ;
– peut donc dissoudre la chaux libre du béton, ce qui le rend
On voit parfois apparaı̂tre sur le parement aval des murs de sou- poreux, c’est le phénomène de lixivation ;
tènement de grande longueur des fissures verticales. Il s’agit, le
– pénètre le béton d’autant plus qu’il est poreux et/ou fissuré et
plus fréquemment, de fissures dues au retrait et aux variations de
corrode les aciers avec une augmentation de volume et, de ce fait,
température.
provoque l’éclatement du béton.
Ce phénomène apparaı̂t surtout sur les ouvrages exposés Sud/
Sud-Ouest (ce qui constitue un facteur aggravant). Exemple
Ces fissures verticales peuvent également s’accompagner parfois Nous avons effectivement pu constater un tel désordre sur un mur
d’un réseau de fissures quadrangulaires celui-ci dû à l’importante de 6 m de haut a priori bien réalisé (béton de qualité et aciers bien
différence de température qui peut exister entre les faces interne placés), la face externe non verticale s’est trouvée ravinée et les
et externe du mur et susceptible d’atteindre aisément une trentaine aciers proches du parement dégarnis de leur peau et corrodés
de degrés en particulier à mi-saison en montagne avec une exposi- (figure 24).
tion Sud / Sud-Ouest. La face externe a dû être décapée par sablage, les aciers brossés
et passivés, une nouvelle peau fut réalisée par projection de béton,
Pour limiter ces fissurations, dans le cas des murs de grande lon- et ce nouveau parement fut protégé par un traitement de surface
gueur, il convient de créer des joints de dilatation espacés, suivant afin de lui conférer une meilleure étanchéité et donc une meilleure
les cas, de 25 à 50 m et un chainage (ou nervure de raidissement) tenue dans le temps.
en partie haute de l’écran.

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Amas de neige 1 500 m

Lieu dit
Pluie « Les Gypsières »

Banc
de
Gypse
Mur de soutènement
u
en BA ea a,
d’
Ruissellement o n O 4C e
i s
at S
ul de iteu
rc e n
Ci rgé élé
a s
Parement dégradé et ch dite
aciers corrodés 5m Parement
6m
dégradé

Figure 26 – Mur dégradé par des eaux séléniteuses

– un enrobage des aciers plus important qu’en site courant (5 cm


au moins cf. règlement BAEL) ;
– d’éviter tout risque de fissuration.
& Eaux agressives
Figure 24 – Mur dégradé par le ruissellement
Parmi les eaux agressives, rappelons que les eaux dites « séléni-
teuses » c’est-à-dire comportant des sulfates dégradent les bétons
courants en donnant un sel appelé « sel de Candlot », ou ettringite
Mur de Quai en BA
fortement expansif.
De nombreux désordres de ce type ont été relevés dans la région
parisienne où le gypse est très repandu (anciennes carrières de
gypse de Montmartre par exemple) (voir exemple en [C 6 200]
PHE § 1.6). Mais, il y aussi du gypse en montagne (cf. désordres récents
Zone de marnage en Maurienne).
PBE Exemples
 1 En moyenne montagne un mur de soutènement en béton
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armé récemment construit sans précaution particulière en remplace-


ment d’un ancien mur en pierres du pays, sans dégradé depuis de
Enrochements nombreuses années, s’est à son tour, trouvé fortement endommagé
peu de temps après sa réalisation (figure 26). On releva :
– de nombreuses fissures ;
– des fers apparents ;
– un début de basculement ;
– de plus, le parement amont partiellement dégagé, on constata un
gonflement et un ramollissement du béton en contact avec les terres.
Il s’avéra que les eaux de circulation existantes étaient agressives
Figure 25 – Dégradation du béton en zone de marnage puisque séléniteuses c’est-à-dire chargées de sulfate de calcium
SO4Ca (provenant de la dissolution du gypse) ce qui n’aurait pas dû
Remarque échapper aux constructeurs puisqu’à 1 500 m environ en amont se
En site urbain ou industriel, les eaux de pluie peuvent se char- situait un lieu dit « les gypsières », d’où, aux siècles précédents,
ger de gaz carbonique et donner lieu à l’hydrolyse des bétons était extrait du gypse servant à la fabrication du plâtre ; le banc de
exposés, en particulier du parement aval. gypse figurant d’ailleurs sur la carte géologique.
Le mur aurait dû être coulé en béton de ciment de laitier au clinker
& Milieu marin et le parement amont protégé par une étanchéité, ou une imperméa-
Le milieu marin a, pour les ouvrages en béton armé, en particu- bilisation avec bien entendu un système de drainage efficace.
lier murs de quai, bajoyers… etc., a priori un effet pathogène. Il  2 Il s’agit dans ce dossier d’un mur de soutènement de 4,50 m
s’agit d’une agression du béton d’origine chimique entraı̂nant une de hauteur construit en béton armé au dessus du perré d’un canal
corrosion des aciers qui sont à l’origine de la destruction progres- afin de rendre constructible la rive immédiate (figure 27).
sive de très nombreux ouvrages.
Le projet nécessitait de réaliser sur le terrain existant (constitué d’un
Les bétons les plus exposés sont ceux qui se trouvent alternati- remblai ancien de bonne qualité en enrochements) un nouveau remblai
vement dans l’eau de mer et à l’air libre (en particulier dans la zone sur lequel devait être construit le bâtiment industriel envisagé.
de marnage) et qui sont en fait les plus dégradés (figure 25). Ce nouveau remblai fut constitué de gravats de démolition concas-
La bonne tenue de ces bétons nécessite : sés mélangés avec 150 kg/m3 environ de ciment de type CPA.
– une forte compacité ; Quelques années après la réalisation du projet en question, on
– la plus faible porosité (et surtout aucune porosité ouverte) et en constata :
recherchant des surfaces extérieures planes – sans arête, ni creux et – un début de renversement du mur et ;
lisses ; – un soulèvement du dallage.
– l’emploi d’agrégats siliceux et de ciment de laitier ou de ciment Les désordres allant d’ailleurs en s’aggravant.
de cendres volantes de type « PM » (prise mer) ;

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PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

20 m env.
Bâtiment
industriel Dalles
Contrefort
préfabriquées
préfabriqué
en usine

6,00 m
sur place

Soulèvement du dallage Semelle


coulée
en place
Poussée Dallage
PHE 4,50 importante Terre
Gonflement du nouveau
remblai : (gravats de
PBE Aciers principaux
démolition y compris
horizontaux, en principe
platres concassés
coté amont
+ ciment + CPA)
Terrain existant :
(remblai ancien de bonne Figure 28 – Mur de soutènement préfabriqué
Canal Perré qualité en enrochements)
Il peut alors s’agir de préfabrication foraine et/ou en usine.
Figure 27 – Mur sinistré par formation d’ettringite Cette méthode ne se justifie guère que dans le cas de mur à
contreforts.
& Analyse Sont préfabriquées les contreforts et l’écran réalisé par des dalles
Les gravats de démolition concassés contenant du plâtre, c’est-à- portant entre contreforts (figure 28).
dire du sulfate de calcium (SO4Ca) en présence d’eau avec un En général, les contreforts sont préfabriqués sur le chantier (pré-
ciment de type CPA ont provoqué la formation d’ettringite sel très fabrication foraine) et les dalles constituant l’écran le sont en usine.
expansif (cf. ci-dessus).
Les désordres qui peuvent apparaı̂tre sur ce type d’ouvrage sont
Le mur de soutènement et le dallage recevaient donc une pous- principalement :
sée importante qui les a déstabilisés rendant le bâtiment inutili-
– des liaisons mal réalisées avec des aciers de recouvrement
sable. Fort heureusement, le bâtiment – en charpente métallique –
insuffisants :
était convenablement fondé sur pieux.
 contreforts/semelles,
Mais, le dallage dut être cassé dans sa quasi totalité, le nouveau
remblai purgé, le mur put être redressé grâce à un système de  écran/contreforts ;
vérins judicieusement disposés (cf. § 4) et son parement amont – ou des dalles, constituant l’écran, posées à l’envers, leurs aciers
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dégradé, comme dans l’exemple précédent, gratté et restauré par principaux horizontaux se trouvant alors, coté terrain avec comme
gunitage et cette fois protégé par une étanchéité. conséquence une déformation importante et des fissures verticales
Les 2 exemples précédents montrent la dangerosité du gypse affectant la (ou les) dalle(s) mal disposée(s).
pour les ouvrages objets de cette étude, ce qui, d’ailleurs a conduit
à considérer que les eaux séléniteuses sont plus agressives que
l’eau de mer, c’est tout dire !
Pour clore le chapitre des eaux agressives, on retiendra qu’il 4. Cas particuliers
convient de :
– se méfier des eaux agressives en général, en particulier des Exemples
eaux industrielles, qui sont, pour la plupart, fortement corrosives,  1 L’ouvrage sinistré est cette fois tout à fait original puisqu’il se
mais également des eaux de pluie et de fonte des neige ; trouve être un terrain de sport en sous-sol réalisé à 30 m de profon-
– protéger les parements (enduit bouche-pores au moins, ou deur grâce à une paroi moulée circulaire en béton armé de 15 m de
étanchéité dans le cas d’eaux très agressives) ; rayon (figure 29).
– utiliser un béton de bonne compacité, non poreux en utilisant Le sol d’évolution était un simple dallage en béton armé reposant
un ciment adapté au type d’attaque chimique possible ; sans précaution particulière sur le terrain de type argileux.
– éviter la corrosion des aciers grâce à un enrobage suffisant ;
On s’aperçut au bout de quelque temps que le dallage se soulevait
– éloigner des murs, autant que possible, les canalisations EP-
progressivement.
EU-EV en raison des risques de rupture.
La nappe phréatique se situant environ à mi-hauteur de la paroi
(soit vers - 15 m) le sol d’appui du dallage, argileux et donc saturé
Attention : il y a risque d’attaque des parements des murs en tendait à refluer comme une pâte sous une pression importante à
bordure de route car, en période hivernale, neige et verglas l’intérieur du cylindre et ce principalement en raison d’une dénivella-
nécessitent un salage et le passage des véhicules provoque tion importante de la nappe phréatique. Cet effet aurait pu se trouver
donc des projections d’eau salée. atténué par un rabattement.
 2 En proche banlieue de Paris, 2 immeubles datant de la fin du
XIXe se trouvaient être accolés. Le plus ancien situé en aval étant
très dégradé fut démoli laissant donc apparaı̂tre le mur mitoyen qui,
3. Murs préfabriqués peu de temps après, s’effondra en partie (figure 30).
Il n’y eu heureusement aucune victime. En fait les 2 bâtiments se
soutenaient l’un l’autre. Après démolition du plus ancien, le mur
La réalisation de murs de soutènement grâce à des éléments pré- mitoyen ayant été laissé sans étaiement, la poussée des terres en par-
fabriqués est une technique assez rarement utilisée si ce n’est lors- tie basse et celle des planchers au niveau des étages provoqua le
qu’une construction rapide est imposée. sinistre.

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT

0,00 Terrain naturel


peuplier
15 m Nappe
phréatique

Paroi moulée 3,00


30 m env
Dallage

30 Fiche

Terrain
argileux
Remontées d’eau
Soulèvement du dallage

a succion d'eau sous la semelle du mur


Figure 29 – Terrain de sport souterrain réalisé grâce à une paroi
moulée

Effondrement du
mur mitoyen chêne

Immeuble ancien démoli

Poussées des
planchers
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Poussée des
terres b poussée des racines sur la tête du mur

Figure 31 – Dégradation des murs par les racines des arbres


Figure 30 – Si l’un des deux immeubles anciens en soutien mutuel est
démoli, le second risque l’effondrement sans intervention appropriée
La reconstruction de l’ouvrage ayant été décidé, une entreprise fut
chargée de déblayer moellons et gravats, avec récupération des
Des étaiements par chevalement, tirants ou autres auraient dus moellons pour réemploi.
être mis en place afin de soutenir le mitoyen. À peine dégagé le mur contre les terres qui m’avait pas été étayé
 3 Nous citerons également l’exemple de murs en maçonnerie au fur et à mesure de l’enlèvement des gravats qui en fait le soute-
anciens très endommagés localement par les racines des arbres (cf. naient depuis de longues années s’effondra fort heureusement à
figure 31). l’heure de la pause.
Dans le premier cas les racines d’un peuplier – arbre à forte suc-  5 Derrière un mur préexistant il faut absolument éviter (sauf
cion d’eau – qui avaient rapidement poussé, en aval du mur ont dés- étude sérieuse) de venir appliquer sur le terrain des charges pour les-
tabilisé le terrain d’assise et la semelle du mur (cf. figure 31a. quelles le mur n’a pas été calculé.
Dans le second, les racines de l’arbre-chêne – situé sur le terrain Il peut s’ensuivre, comme dans l’exemple ci-après, de graves
amont – se sont au cours du temps fortement développées et ont déboires.
désorganisé la tête du mur sur plusieurs mètres (cf. figure 31b). Le propriétaire d’un terrain soutenu par un mur en maçonnerie
On évitera donc, dans la mesure du possible, la proximité d’arbres ancien de 5 m de haut lui appartenant également fit construire, sans
importants ou susceptibles de le devenir. A défaut, il est recom- maı̂tre d’œuvre, à 2,50 m du mur une maison individuelle de type
mandé de mettre en place une géomembrane antiracine entre arbres R + 1 sur sous-sol et ce, sans qu’aucune étude concernant sol et
et mur (cf. figure 32). environnement ne soit effectuée (figure 34).
 4 Dans une région méridionale et en zone escarpée, une maison À la suite de cette réalisation on nota des déformations localisées
de village de type R + 2, vieille de 200 ans environ construite en pier- du mur inquiétantes allant en s’aggravant rapidement.
res du pays se trouvait de longue date en grande partie effondrée. Ne Les calculs confirmèrent non seulement l’instabilité du mur avec
subsistait plus qu’un mur formant soutien des terres et les murs laté- risque d’effondrement immédiat mais, de plus, montrèrent qu’avant
raux pour partie ; moellons et gravats provenant de l’effondrement se même la construction de la maison, le mur ne respectait pas les
trouvant rassemblés au niveau inférieur contre le mur soutenant les règlements et normes actuelles – ce qui est le cas de beaucoup de
terres (figure 33). murs anciens.

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PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Il en résultat un procès avec le propriétaire du terrain aval et des


travaux fort couteux.
5. Différents modes
Comme indiqué plus haut, il convient de n’effectuer qu’avec la plus de réfection
grande prudence tout espèce de travaux à proximité d’un mur de
soutènement et a fortiori sur un mur lui-même (cf. § 2.1 Exemple 3).
Dans ce qui précède nous avons déjà, dans quelques cas, évoqué
différentes réfections adaptées à certaines pathologies.
Nous exposons ci-après quelques autres méthodes. Mais, si cer-
taines sont plus générales que d’autres, il n’y a évidemment pas de
méthode de renforcement systématique, il conviendra bien
entendu d’adapter la méthode au cas spécifique, sans pouvoir évi-
ter, parfois, démolition et reconstruction intégrale, ou partielle, de
l’ouvrage défaillant.
Pente
& L’ouvrage est instable du fait d’une poussée trop importante,
mais le mouvement amorcé est de faible amplitude.
Drain Si le terrain retenu est constitué de sables et graviers, il est pos-
sible de procéder à des injections verticales à partir du remblai ou/
et horizontales à travers l’écran d’un coulis de ciment de manière à
« rigidifier » le terrain et diminuer considérablement la poussée
(figure 35a).

& L’ouvrage est instable en raison d’un taux de travail du sol


Joints
Géomembrane d’assise trop important sous l’arête aval de la semelle et donc
souples
étanche antiracine avec risque de tassements différentiels.
Sol d’assise

Figure 32 – Protection du pied de mur par géomembrane

Injections

Maison ancienne en
pierres du pays
effondrée en partie
Injections
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Injections Sous toute, ou


partie, de
la semelle
Murs subsistant
partiellement

a à travers le terrain ou le mur


injections de coulis de ciment

Moëllons et gravats
b sous la semelle
Figure 33 – Effondrement de mur soutenu par des gravats

Pri
s
de me d
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Construction l'a e b
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2,50 m nc ut
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nouvelle rag ée
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Mur ancien e
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Pr

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-
4 2 Pri

S/sol j
Garage
5m Risque
d’effondrement f1m

file de pieux
c file de pieux et tirants

Figure 34 – Nouvelle construction provoquant l’effondrement


d’un mur ancien Figure 35 – Différents modes de réfection

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Aciers de renfort
+ béton projeté
(gunite)
Création de contreforts(1) Contreforts existants
coté aval au droit des (éventuellement)
contreforts amont s’il y a

Agrandissement
de la semelle coté aval
(1)peuvent être préfabriqués

a augmenter la largeur de la semelle

Agrandissement
de la semelle
b agrandissement de la semelle des 2 côtés

Pieu ou tirant avec ou


sans mise en tension

Bon sol
ancrage
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c pieux sous le patin arrière

Figure 36 – Autres modes de réfection

Là encore, si le terrain d’assise s’y prête, c’est-à-dire est constitué


de sables et graviers, il est possible de réaliser des injections de Étaiement
coulis de ciment sous toute ou partie de la semelle lesquelles per- provisoires
mettront un taux de travail plus élevé sous l’arête aval de la suivant les cas Terrain supprimé
semelle (figure 35b). provisionnement,
puis remis en place
& Toujours dans le cas où le mouvement du mur n’est pas encore
après redressement
préjudiciable, et s’il y a risque de tassement de l’arête aval, il est du mur
possible de disposer une file de pieux ou micropieux sous le patin
avant – s’il existe et est convenablement armé – on pourra complé-
ter le système de reprise par une file de tirants ancrés à distance
suffisante (figure 35c). Vérin

& On peut également, si coté aval les conditions d’encombrement Joint de


l’autorisent, augmenter la largeur de la semelle et créer une série dilatation ou
de contreforts (au droit des contreforts amont s’il y a) et disposer de rupture
contre le parement aval des aciers horizontaux enrobés par guni-
tage (figure 36a).
& Il est aussi possible d’augmenter tout simplement la largeur de
la semelle des deux cotés amont et aval, ce qui nécessite toutefois
une armature suffisante à l’encastrement (figure 36b) et de pouvoir Fouilles remplies
dégager le terrain amont sur quelques mètres. de béton après
redressement
& Pour éviter le basculement autour de l’arête aval, on peut créer
sous le patin arrière une file de pieux ou micropieux formant tirants
ou de tirants empêchant tout soulèvement de la semelle, pieux ou
micropieux ou tirants étant ancrés dans le bon sol (figure 36c).
Nota : il faudra s’assurer de la qualité des liaisons semelle/pieux ou tirants.

& Si un basculement vers l’aval a eu lieu nécessitant la remise à sa


place initiale de l’ouvrage, on pourra après suppression d’une Figure 37 – Reprise d’un mur par vérins

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partie du terrain retenu en amont agir sur la semelle grâce à un Bien entendu, il peut exister d’autres méthodes suivant le type
ensemble de vérins connectés disposés sous le patin aval (cf. de mur, le type de désordre, l’imagination de l’ingénieur, etc.
figure 37) mais, là encore, il est nécessaire que les armatures infé-
rieures du patin aval soient suffisantes pour reprendre l’effort
exercé par les vérins.
6. Enseignements à tirer –
& On citera également le renforcement d’un mur poids ancien par
augmentation de ses dimensions en réalisant sur ses parements
Recommandations
amont et aval deux surépaisseurs en béton armé afin d’obtenir le
poids requis, celles-ci étant reliées par des armatures traversant le
corps de l’ancien mur (figure 38. Outre celles, plus générales, relatives aux ouvrages de béton
armé (cf. [C 6 100], [C 6 150] et [C 6 200]), les pathologies propres
aux murs de soutènement que nous avons examinées nous
Surépaisseur Percements
conduisent aux recommandations suivantes aux différents stades
en béton de la réalisation de ce type d’ouvrage (figure 39).
& Études préliminaires
Mur poids ancien
en maçonnerie, Faire réaliser par un organisme spécialisé un reconnaissance de
béton banché ou sol qui devra déterminer :
Acier béton armé – la géologie du site (avec coupes du terrain) permettant de
connaı̂tre les différentes couches ;
– les caractéristiques des terrains :
 d’assise,
 et retenus (angle de frottement interne j, poids volumique g,
étude des tassements…) ;
Semelle
– l’existence et/ou la possibilité de venues d’eau ou de nappe
phréatique (niveau, puissance, composition chimique…) (ce, avec
tubes piézométriques permettant d’apprécier les variations de la
nappe), sondages et essais étant en nombre adapté à la longueur
Figure 38 – Reprise d’un mur poids de l’ouvrage.

Raidisseur (ou chainage)


Revêtement imperméable avec
pente descendante vers l’amont
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Barbacanes Épaisseur minimale


du mur 15 cm
(B.A.), 30 cm
(maçonnerie)

Caniveau evacué
Protection étanche
Pente vers (si eaux agressives
l’amont du et surface rugueuse)
parement
aval > 2 %
Contrefort
Revêtement imperméable éventuel (si la
avec pente descendante
vers l’aval hauteur > 6m)
hors gel
Hauteur

Joints
souples
Bêche (ou clé) et
Sol d’assise
semelle coulées
non remanié
à pleine fouille
Système de
drainage et
d’évacuation
des eaux visitable

Figure 39 – Schéma illustrant les précautions à prendre, si possible

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT

Remarque : des économies dans ce domaine peuvent être caractéristiques en place correspondent à celles prises en compte
catastrophiques. dans les calculs par autocontrôle et contrôle externe :
– ne pas réaliser de mur de soutènement en maçonnerie en par-
& Conception et dimensionnement du mur paings creux ou briques creuses ;
– ne pas réaliser un enduit étanche sur le parement aval si le
Dans tous les cas, même s’il s’agit d’un mur dit « courant » une parement amont n’est pas étanché, sinon il risque d’être rapide-
étude doit être confiée à un technicien qualifié (Bureau d’études ou ment décollé.
Ingénieur Conseil) qui établira prescriptions notes de calcul et
plans d’exécution. & Entretien
 Lors des calculs : Assurer un entretien périodique du drainage et de tous les systè-
– faire l’inventaire des efforts appliqués : mes d’alimentation et d’évacuation situés à proximité de l’ouvrage
 sur les terrains retenus en amont, ainsi que de l’état de surface du mur en cas de ruissellement (a for-
tiori d’eaux agressives et/ou d’atmosphère corrosive).
 sur le mur lui-même,
 sur le terrain aval, sans oublier les efforts provenant des cons-
tructions existantes en amont ;
– se méfier des terrains argileux ;
– sauf exception, il n’est pas indiqué de tenir compte de la butée
7. Conclusion
du sol en pied (sur la face aval de l’écran et de la semelle) et de la
cohésion des terres (susceptibles de s’annuler en cas de venues
d’eau) voire même de la composante verticale de la poussée active. Dans cette étude, à partir de désordres dont nous avons eu
 Concevoir un système efficace de drainage et d’évacuation, connaissance nous avons tenté de classer par origine technique
avec barbacanes et drain de pied (pour éviter le phénomène de les différentes pathologies affectant les murs de soutènement, exer-
« renard » en cas de fortes venues d’eau), d’entretien aisé (donc cice difficile parfois délicat, les causes étant souvent multiples, et la
visitable avec regards) pour éviter l’encrassement du réseau. part de chacune parfois incertaine.
 En cas de possibilité de venues d’eau dans le terrain retenu et
surtout en l’absence de drainage et d’évacuation, prévoir une étan-
chéité (cas des murs contre les terres des parkings enterrés, sous Toutefois, en conclusion, nous retiendrons au titre de causes
sols, locaux techniques… etc), voire un cuvelage. les plus fréquentes :
 Prévoir également : – l’absence d’études, surtout pour les murs courants ;
– l’eau, véritable ennemi n 1 des murs de soutènement (d’où
– une bêche ou clé en about de semelle ; l’importance du drainage) ;
– un raidisseur en tête de l’écran ; – des erreurs sur les données, lors de la conception tenant en
– des joints verticaux si le mur a une grande longueur ; particulier à l’absence ou à l’insuffisance de reconnaissance de
– un fruit minimal de 2 % du parement aval dans le cas des murs sol (sol d’assise et/ou terrain retenu) ;
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de grande hauteur. – des modifications survenues postérieurement à la construc-


 Faire reposer le mur à un niveau assurant la garde au gel. tion de l’ouvrage.
 Ne jamais chercher à réaliser une barrière aux remontées d’eau
(masque étanche) même dans le cas d’un mur poids en Par ailleurs, ne jamais reconstruire un mur de soutènement sinis-
maçonnerie. tré voire effondré à l’identique sans avoir déterminé la (ou les)
 Définir dans le CCTP les matériaux avec la plus grande cause(s) des désordres.
précision.
Enfin, les constructeurs (le terme constructeur regroupant les
& Exécution intervenants suivants : maı̂tre d’ouvrage, maı̂tre d’œuvre, bureau
Ne pas remanier le sol d’assise, surtout s’il est de nature argi- de contrôle, bureau d’études ou ingénieur conseil et entreprises)
leuse couler si possible la semelle et bêche à pleine fouille. ne devront jamais perdre de vue que les murs de soutènement
constituent des « ouvrages à risques ».
Prendre le plus grand soin des opérations de compactage et ce,
en évitant que des engins lourds soient proches du mur. Lexique
Si le terrain retenu est un remblai mis en place lors des travaux, N.B. Le lecteur est invité également à se reporter au lexique en
vérifier à leur issue par sondages et essais de sol que ses fin de [C 6 200].

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Lexique
Terminologies Définitions

Abattage Procédé de terrassement pour la taille d’un terrain

Accostage Synonyme d’abordage

– Se dit d’un terrassement sous une fondation pour permettre une reprise en sous œuvre
Affouillement
– Remaniement progressif d’un sol par circulation d’eau

Affouillable Caractérise un terrain susceptible d’être creusé par des circulations d’eau

Afnor Abréviation d’Association française de normalisation

Alluvionnaire Se dit d’un terrain comportant une part importante d’alluvions (en général sables ou fines)

Amarrage Action d’attacher un corps mobile (navire par exemple) à un point fixe

Bajoyer Mur latéral d’une écluse ou d’une forme de radoub

Barrage Ouvrage (en maçonnerie, en béton armé, en terre, etc.) retenant les eaux

Batardeau Enceinte (en palplanchés, paroi moulée ou autre) retenant l’eau durant l’exécution de travaux

Bêche Poutre horizontale ancrant la semelle d’un mur de soutènement dans le terrain d’assise

Bı̂tte d’amarrage Pièce métallique en forme de borne permettant l’amarrage des bateaux sur un quai

Berge Bord d’un cours d’eau ou d’un plan d’eau

Blocage Remplissage d’un vide ou calage par des matériaux divers (pierres, béton, etc.)

Blocaille Matériaux de blocage


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Bollard Synonyme de bı̂tte d’amarrage

Boue thixotropique Matériau à base d’argile spéciale passant de l’état de gel au repos à celui de liquide par agitation

Butée (des terres) Dite aussi « poussée passive ». Action des terres sur un ouvrage en réaction à des poussées actives

Type de mur de soutènement en béton armé en forme de L ou de T inversé, l’écran se comportant


Cantilever (mur)
comme une console par rapport à la semelle

Clé Synonyme de bêche

Compactage Action consistant à augmenter la compacité d’un sol mécaniquement ou par damage manuel

Contrefort Élément vertical d’un mur de soutènement destiné à reprendre la poussée sur l’écran

Coulis de ciment Mélange de ciment et d’eau

C.P.A. Abréviation de ciment Portland artificiel

Action de compacter le sol avec un outil appelé « dame » pemettant d’exercer sur le sol des chocs ver-
Damage
ticaux répétés

Dame vibrante Engin fonctionnant à l’air comprimé pour compacter le sol, voire le béton frais

Darse Synonyme de bassin (terme de travaux maritimes)

Déblai Matériau (ou terre) extrait(e) ou enlevé(e) d’un terrain ou d’une excavation

Digue Ouvrage protégeant de venues d’eau (mer, fleuve…) (travaux maritimes)

Flèche Déformation d’une pièce (en béton armé, métal, ou autre matériau) perpendiculairement à son axe

Forage Réalisation mécanique d’un percement (trou, puits…) à l’aide d’un outil

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– PATHOLOGIES DES MURS DE SOUTÈNEMENT

Lexique (suite)

Terminologies Définitions

Fouille blindée Excavation dont les parois sont étayées par un blindage soutenu par des étais

Fruit Pente d’un ouvrage par rapport à la verticale

Gabion Enceinte en treillis métallique rempli de cailloux destinée à la réalisation de protection

Géotechnique Sub : synonyme de mécanique des sols - Adj. : relatif(ve) au terrain

Gousset Élargissement progressif de la section d’une poutre d’un poteau, d’un dalle ou voisinage d’un appui

Grave ciment Béton constitué de sables et graviers et faiblement dosé en ciment

Granitique Se dit d’un matériau ou d’un agrégat constitué principalement d’éléments provenant de granit

Gunite Béton ou mortier mis en œuvre par projection grâce à un matériel appelé « canon à béton »

Hydrofuge Produit imperméabilisant mis en œuvre en surface ou dans la masse

Opération consistant à introduire un ciment ou un mortier sous pression dans un terrain pour le rigi-
Injection (de ciment)
difier

In situ Sur les lieux

Lézarde Fissure d’ouverture importante et profonde

Lierne Nervure ou raidisseur assurant une meilleure tenue à l’ouvrage

Bloc stable en béton ou rocheux sur lequel est fixé une structure ou un élément de structure (tirant par
Massif d’ancrage
exemple)

Mur Cantilever Voir Cantilever


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Mur banché Mur en béton non armé exécuté grace à des banches (coffrage)

Mur gabionné Mur constitué de gabions

Mur en L Mur de soutènement dont semelle et écran forment un L

Mur mitoyen Mur séparant 2 propriétés construit sur la ligne divisoire

Mur poids Mur de soutènement dont la stabilité est assurée par son poids

Mur à redan Mur dont la section rappelle celle d’un escalier

Mur de soutènement dont semelle et écran forment un T inversé dont l’élément horizontal (semelle)
Mur en T renversé
se situe en partie inférieure

Mur de quai Mur sur lequel viennent accoster et s’amarrer les navires

Nappe phréatique Nappe d’eau de niveau constant ou variable située sous le niveau du sol

Palplanche Tôle métallique profilée qui, assemblées avec d’autres, peut constituer un soutènement

Bêche ou clé venant en sur-profondeur localisée de la semelle de la fondation d’un ouvrage afin
Parafouille
d’augmenter la butée et le cheminement de l’eau et diminuer le phénomène de renard

Parement Face vue d’un ouvrage

Paroi butonnée Paroi stabilisée par butons ou étais

Paroi moulée Mur en béton coulé dans le sol grâce à une boue thixotropique

Pendage Synonyme de pente, inclinaison

Perré Revêtement incliné du terrain, en maçonnerie protégeant le talus d’une berge

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Lexique (suite)

Terminologies Définitions

Poussée passive Cf. butée

Élément de construction (en béton armé, métal, ou bois) battu, moulé ou foncé dans le sol pour sup-
Pieu
porter un ouvrage

Raidisseur Élément de construction chargé de limiter la déformation d’un ouvrage

Regard Ouvrage permettant l’inspection et l’entretien des canalisations et drains

Renard Venue d’eau dans le fond d’une fouille ou en pied d’un mur de soutènement

Revanche Augmentation du niveau d’eau prise en compte par sécurité dans les calculs

Rideau de palplanches Soutènement realisé par l’assemblage de palplanches

Silt Sol de nature argileuse dont les éléments constitutifs sont de très faibles dimensions

Investigation localisée d’un sol, ou d’un matériau, dans le but de déterminer nature, caractéristiques,
Sondage
propriétés,… etc.

Tassements différentiels Tassements de valeurs différentes en différents points d’un ouvrage

Tirant Élément de construction soumis à un effort de traction

Tirant d’ancrage Tirant dont une extrémité est solidarisée à un point fixe (ancre)

Terre stabilisée Terre mélangée à un liant (à faible dosage par malaxage ou injéction in situ)

Thixotropie Phénomène faisant passer certaines boues de l’état de gel à celui de liquide par simple agitation

Zone centrale de la base d’appui d’un ouvrage dans laquelle la résultante des forces appliquées doit
Tiers central
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passer pour éviter les tractions

Matériau résultant de l’association d’un remblai et d’armatures sous forme de bandes, généralement
Terre armée
en acier galvanisé

Vérin Dispositif mécanique permettant d’exercer une force localisée

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C 7 201 – 26 est strictement interdite. – © Editions T.I.

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P
O
U
Pathologies des murs R
de soutènement
par Jean DELEFOSSE
E
Expert de justice N
Sources bibliographiques
[1] CAQUOT (A.) et KERISEL (J.). – Traité de mé- FILLIAT (G.). – Pratique des sols et fonda- ROBINSON (J.). – Cours de béton armé du
S
canique des sols. Ed. Gauthier-Villards. tions. Ed. du Moniteur. CHEC.
[2] CAQUOT (A.) et KERISEL (J.). – Tables de bu-
tée et de poussées. Ed. Gauthier-Villards.
LHERMINIER (R.). – Mécanique des sols. Ed. SETRA. – Ouvrages de soutènement MUR 73. A
SDTBTP.
[3] TCHENG (Y.). – Guide UTI pour l’étude et la
réalisation des soutènements. Ed. SEDIMA.
LOGEAIS (L.). – Articles de la revue « Bâtir »
consacrés aux murs de soutènement.
TERZAGHI (K.). – Mécanique des sols. Ed.
Dunod.
V
[4] GRAUX (D.). – Fondations et excavation pro-
fondes. Ed. Eyrolles.
LOGEAIS (L.). – Les murs de soutènement
Qualité construction Éditeur.
WAYNE (PL.D.) et TANG (C.). – Calcul des
Fondations et murs de soutènement. Ed. Ey-
O
Autres ouvrages
CFMSTF. – Tirants d’ancrage. Ed. Eyrolles.
PHILIPPONAT (G.) et HUMBERT (B.). – Fon-
dations et ouvrages en terre. Ed. Eyrolles.
rolles.
I
CHARON (P.). – Calcul des ouvrages en béton
armé. Ed. Eyrolles.
REIMBERT (M.) et (A.). – Murs de soutène-
ment. Ed. Eyrolles.
R
À lire également dans nos bases
SCHLOSSER (F.). – Ouvrages de soutène-
ment-Poussée et butée. [C 242-1] (1990).
PILOT (G.). – Stabilité des pentes. [C 254-1]
(1996).
P
L
Parution : mai 2013 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051982 - universite de bordeaux // 147.210.215.16

SCHLOSSER (F.). – Murs de soutènement. DELEFOSSE (J.). – Pathologies du béton


[C 244-1] (1991). armé. [C 6 100], [C 6 150] et [C 6 200] (2011).

U
Normes et standards
* Documents techniques unifiés (DTU) – Neige et Vent
S
13.2 Fondations profondes  Règles N.V.
13.11 Fondations superficielles Règles définissant les effets de la neige et du vent sur les constructions
13.12 Règles pour le calcul des fondations superficielles – Séismes
* Règles et Méthodes de calculs  Règles PS
– Béton armé Règles parasismiques
 Règles BAEI 91 modifiées 99  Règles PS-MI
Règles techniques de conception et de calcul des ouvrages et construc- Construction parasismique des maisons individuelles et des bâtiments
tions en béton armé suivant la méthode des états limites assimilés
 Eurocode 2  Zonage sismique de la France
– Feu
 Règles F.B
Méthode de prévision pour le calcul de comportement au feu des structu-
res en béton

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