Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

LIVRE - Les Cactees Et Succulentes - de Allain Et Dore

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 118

Yves-Marie Allain Jean-François Doré

Éditions Rustica
Sommaire

Présentation
Qu'est-ce qu' une plante succulente ? . 9
Histoire des plantes succulentes ....... 13
Les réglementations .................... ...... 17
La diversité des familles
des succulentes ................................. 21
Les adaptations ................. ....... ......... 25
Les méthodes de multiplication ....... 33
Maladies et parasites ......................... 43 Les plantes à feuilles ............... .. ....... 93
Comment débuter dans la culture Les plantes à raquettes ................... 1OS
de cactus? .................. ...... ................ 4 7
Les plantes cailloux ................... ..... 109

Les espèces
Les cierges .............. .......................... 53
Les plantes à port retombant .......... . 65
Les formes globuleuses .. ...... .. ..... ...... 71 Glossaire .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... . 11 7
Les plantes à rosettes ........................ 79 Index .............................................. 118
Les plantes à caudex ..... ................... 85 Crédits photographiques ................ 120
~u•est-ce qu'une
plante su~culente?
Les succulentes, dont font partie les Cactées, sont capables
de vivre dans des zones où la saison sèche est de longue
durée. Afin de résister aux conditions difficiles de leur milieu,
elles se sont adaptées et ont notamment pris des formes
curieuses, pour ne pas dire insolites. Il existe environ
12 000 espèces de plantes succulentes, réparties dans une
trentaine de famllles botaniques.

Pourquoi ce nom ?
• Contrairement
à leur nom, les Pendant longtemps, les plantes succulentes étaient tout sim-
« plantes grasses '' plement nommées « plantes grasses », parfois « cactus » ou
sont très pauvres «cactées» sans que l'on se soucie de savoir si elles apparte-
en lipides et ne naient à cette famille ou non. Par la suite, un autre vocabu-
renferment aucune laire s'est fait jour, plus contemporain et empreint de plus de
substance huileuse science avec les mots de « plantes succulentes ».
ou produit gras. La caractéristique principale des « plantes grasses » est leur
Le mot « gras " se forme massive due à des tiges trapues, à des feuill es épaisses,
réj'ere uniquement quand elles existent et n'ont pas été transformées en épines
à la morphologie ou aiguillons, à des entre-nœ uds très courts, à un développe-
des plantes et non ment très important du systè me souterrain. Ces (( plantes
au contenu de leurs grasses » possèdent donc des tissus charnus, riches en eau et
réserves. en sels minéraux ou tissus« succulents». Par un raccourci de
langage, la « plante grasse » à tissus succulents (qui possèdent
des réserves de suc) est devenue une « plante succulente »
puis une (( succulente».

Le point de vue scientifique


D 'un point de vue scientifique, les plantes succu lentes se
définissent non par leur aspect morphologique, mais par leur
mode particulier de fonctionnement interne. En e ffet, de
nombretL'< scientifiques s'accordent pour reconnaître que la
résistance à la sécheresse n'a pu exister que par une modifi-
.,. Double pase précédente. cation du cycle respiratoire de certaines plantes et une adap-
Là ville de Blanes (Espasne)
possède un beau jàrdin de tation physiologique, appelée C.A.M. (Crassulacean Acid
plantes succulentes. Metabolism : métaboüsme acide des Crassulacées; voir p. 29).
.,. Le jardin de Là Mortola
Cette particularité du cycle journalier a été observée dès le
(Italie) est réputé pour ses XIX' siècle, mais de très nombreuses recherches ont permis
créàtions de paysages de par la suite de mieux comprendre les adaptations de certains
plantes succulentes.
cycles chimiques chez les plantes concernées.

Qu'est-ce qu'une plante succulente? '1


Épine, aiguillon
et aréole
Visuellement, la distinction
entre aiguillon et épine n'est
pas évidente. Il s'agit néan-
moins de deux organes d' ori-
gine différente. En effet, il faut
parler des épines des Cactées
et des aiguillons des Euphor-
biacées ou des Agavacées.
Les épines proviennent des tis-
sus profonds de la plante, si
bien qu'il est possible de les
casser mais qu'on ne peut les
arracher sans endommager la
plante.
Les aiguillons sont issus de tis-
sus superficie ls et peuve nt
donc se détacher sans risque
pour la plante, si ce n' est une
discrète cicatrice au niveau de
l'épiderme.
Les aréoles sont aussi spéci-
fiques des Cactées. Ce sont de
petits plateaux issus des tissus
profonds, des sortes de petits
 Ce détail d Opuntia coussinets recouverts de duvet. ils peuvent porter des épines,
azurea montre de beaux parfois nombreuses, un groupe de poils laineux (céphalium),
spécimens d'épines
de Cactées. des glandes nectarifères, et également donner naissance à un
rameau ou à une fleur.

.,.. Les aiguillons sur


Euphorbia abyssinica sont
issus des tissus superficiels.

.,.. Page de droite.


Les épines de Ferocactus
tlavovirens constituent un
mode d 'adaptation à la
sécheresse.

10 Les cactées et succulentes


- r:Jistoire .des plantes
succulentes
Si l'aloès est cultivé dans le Bassin méditerranéen dès l'Anti-
quité, il faudra attendre la fin du xvm• siècle et surtout Je xtx•
pour que de nombreuses espèces de succulentes soient
introduites dans les jardins botaniques européens. Aujour-
d'hui, beaucoup de ces plantes appartiennent à des collec-
tions publiques ou privées et attendent l'occasion de se faire
mieux connaître et apprécier du grand public.

L'histoire ancienne de quelques succulentes


• Dans leurs pays
d 'origine, certaines L' aloès et le figuier de Barbarie sont tous deux des plantes
espèces de qui nous sont familières, et pourtant leur origine nous est
succulentes sont méconnue.
utilisées p ar les
populations locales L'aloès
dans des domaines L'histoire de l'aloès, et plus particulièrement de Aloe vera, se
variés: confond avec celle des médecines égyptienne, assyrienne et
alimentation, des autres peuples méditerranéens. La ~sp ersion et la culture
médicaments, fibres de cette plante est tellement ancienne queJ 'on sait seulement
et bois. qu'elle provient du Moyen-Orient. Les- Grecs, quatre siècles
avant notre ère, fai.saient déjà venir de l' aloès de l'île de Soco-

<Ill Au jardin exotique de


Cap Rois (Espasne),
une flore xérophyte
a pu s"acclimater, avec
notamment, à l'arrière-plan,
des fisuiers de Barbarie.

..,.. Ces aloès en fleur sont


présentés au jardin de
La Mortola (Italie).

Histoire des plantes succulentes 13


tra, située au large des côtes de Somalie. Les médecins grecs,
latins ou arabes préconisaient cette plante pour ses qualités
médicinales et l' utilisaient en applicationïntem e ou externe.
Au Moyen Âge, son usage se répandit en Europe de l'Ouest,
p uis conquit l'Amérique après sa découverte et l'Afrique du
Sud au xvme siècle. Ainsi, l'aloès a parcouru le chemin inverse
de la majorité des autres plantes succulentes.

• Depuis quelques Le figuier de Barbarie


années, le figuier Le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica.) est naturalisé
de Barbarie est depuis si longtemps dans tous les pays du pourtour méditer-
classé parmi les ranéen que l' on en a oublié son pays d'origine, le Mexique.
plantes appelées O n sait qu' un opuntia fleurit en 1618 dans le jardin d' un pro-
« pestes végétales » fesseur de philosophie de Strasbourg et qu'il fit l'objet d' une
ou (( plantes illustration dans le Livre de Fleurs propres aux brodeurs sous le
invasives >>, car nom de Ficus Indîca minima.
il prend peu à peu
Premières représentations des succulentes
la place des plantes
dans les flores
de la flore
spontanée, Les plantes considérées comme insolites et e-x otiques appa-
l.es faisant ainsi raissent pour la première fois d ans l'Herbier des quatre sai-
disparaftre. sons, ouvrage de Basilius Besler paru en 1613 qui décrit les
richesses du jardin du prince évêque d 'Eichstatt. Sont repré-
sentées deux Cactées - probablement un Melocactus commu-
nis originaire de la Jama'ique et un spécimen exceptionnelle-
ment dévelo ppé d e fi guier d e Barbari e (Opuntia ficus-
indica) -, une agave (Agave americana), abondante dans le
sud-est des États-Unis et au Mexique, et une forme d 'aloès
(Aloe vera).
Dès 1648, les Hollandais publient des planches où figurent
six espèces de Cactacées qu'ils avaient rencontrées lors de
leur expédition au Brésil, mais ils ne citent et ne décrivent
que des plantes médicinales ou utiles.

La vogue des Cactées et autres succulentes


Ces quelques exemples ne doivent pas faire oublier que les
connaissances sur ces plantes curieuses resteront restreintes
pendant plusieurs siècles. En effet, il faudra attendre la fin du
XV III e siècle et surtout le xrxc po ur que d e no mbreuses
espèces, essentiellement parmi les C actées, soient décou-
vertes, puis introduites dans les jardins européens.

Les Cactées en France


En France, la vogue des Cactées a débuté à partir des années
1820, puis s'est largement répandue jusqu' au tournant d u

r siècle sui vant. Ce t engo ueme nt pour cette famill e aux

4 les cactées et succulentes


..,.. Il est possible de cultiver
les succulentes de diverses
manières, comme le montre
ce kalanchoé en suspension.

formes si particulières a été favorisé par l'arrivée en 1862


de très grosses plantes en provenance du Mexique. Dès lors,
se cons tit ueront de nombreuses collections privées et
publiques et se créeront des jardins exotiques sur la côte
méditerranéenne.
À partir des années 1900, l'intérêt envers les Cactées va u"n
peu s'estomper, même si celles-ci remportent toujours beau-
coup de succès lors des diverses expositions horticoles qui
ponctueront le xxc siècle.

Une diffusion très lente


Les difficultés de prospection, de récolte, de transport, d'ac-
climatation, l'absence quasi totale de connaissances sur leur
biologie et physiologie seront des freins à la diffusion de nom-
breuses espèces. Notons que l'Allemagne est le pays européen
• Certaines qui s'est le plus impliqué dans la connaissance des Cactées.
succulemes peuvent Par ailleurs, ce n'est qu'au cours du xxc siècle et souvent dans
constituer sa seconde moitié que la richesse et la diversité des flores
d'excellentes haies. malgache et de l'Afrique australe seront mieux connues avec
D 'autres retiennent les euphorbes succulentes et les plantes cailloux. Beau coup
le sable et sont de ces plantes sont représentées dans les collections publiques
plo.ntées afin de et privées, m ais leur diffusion est lente. En effet, les espèces
stabiliser les dunes. découvertes et décrites récemment sont encore difficiles à
multiplier pour atteindre de nouveaux amateurs.

Histoire des plantes succulentes 15


~es réglementations
Le prélèvement dans la nature et la libre circulation des
plantes n'est plus possible à l'intérieur de nombreux pays, et
encore moins les échanges de pays à pays. Des réglementa-
tions, des lois nationales, des conventions internatior:'lales
interdisent ou limitent fortement les prélèvements de
plantes dans leur milieu naturel.
La mise en place de ces contraintes ont des causes multiples,
sanitaires, commerciales, mais ces restrictions sont égale-
ment très souvent dues à la raréfaction de la plante ou à la
dégradation de son milieu avec le risque de disparition de
certaines espèces.

• O utre le
Les restrictions internationales
prélèvement à la libre circulation
dans la 'rature, Afin d'essayer de lutter contre les prélèvements abusifs de
l'inlroduction plantes entières ou de graines, effectués dans la nature par des
d'ani,raux, commerçants ou des collectionneurs peu scrupuleux, un cer-
telles l'autruche tain nombre de pays ont signé à Washington, le 3 mars 1973,
et la chèvre, la « Convention sur le commerce international des espèces
constitue aussi d e faun e e t d e flore sau vages menacées d 'extinction »,
une menace pour convention connue sous le nom de Convention de Washing-
certaines espèces ton ou C ITES. En 2002, elle a é té ratifiée par plus d e
de succulenJes. 150 pays, dont la France.
D e plus, la France, comme tous les pays de l' Union euro-
péenne, est soumise au règlement communautaire relatif à la
« Protection des espèces de faune et de flore sauvages par le
contrôle de leur commerce ».

Les espèces succulentes concernées


par la CITES
Si cette Convention de Washington ou CITES est évoquée,
c'est essentiellement parce que de nombreuses espèces suc-
culentes sont inscrites sur les listes des diverses annexes et
nécessitent des permis d'exportation et d 'importation. Sans
vouloir citer de façon exhaustive toutes les plantes concer-
nées, il semble néanmoins nécessaire d'évoquer les grands
groupes.
..,.. Ces plantes d'origine La première famille concernée dans sa totalité est celle des
américaine font partie Cactées pour laquelle tout es les plantes sont inscrites et
d'un jardin exotique nécessitent obligatoirement des permis dès que l'on franchit
en Afrique du Sud.
les frontières de l'Union européenne.

les réglementations 171


.._ Les fewlles de ces agaves, Parmi les autres plantes succulentes, on trouve quelques
cultiVés dans une rocaille, agaves, les Pachypodium, la totalité des plantes de la famille
sont d1sposées en rosette.
des Oidiéréacées, toutes les euphorbes succulentes, tous les
aloès.
Cette réglementation peut avoir un caractère contraignant
pour les commerçants pépiniéristes et pour les collection-
neurs qui rech erchent la plante rare ou menacée. Pour l'ama-
teur, la seule contrainte à laquelle il doit se plier est de tenir à
jour l'état de sa collection et de conserver les documents
prouvant l'origine licite de ses plantes.
Indépendamment de cette convention internationale qui ne
concerne qu' une partie des plantes succulentes, chaque f:tat
peut avoir une législation nationale afi n de mieux protéger
.,.. Pase de droite.
sa flo re et ainsi limiter les prélèvements de plantes et les
Attention à cet asave!
Ses feuilles sont terminées récoltes de graines dans la nature. Il est toujours utile de se
par des tJiguillons renseigner avant d e partir à l'aventure pour se constituer
dtJngereux.
une collection !

118 les cactées et succulentes


~a diversité des
familles des succulentes
Le cactus a fortement marqué l'imaginaire du public à tel
point que l'on pensait que seule la famille des Cactées, ou
plus exactement des Cactacées, pouva it posséder des
plantes piquantes adaptées aux conditions de sécheresse
des zones semi-désertiques des différents c.ontinents. Il est
vrai que ce furent surtout des Cactées que les Européens
introduisirent et montrèrent au grand public durant tout le
x1x• siècle et une bonne partie du xx•. Mais la réalité bota-
nique est beaucoup plus complexe.

• Très rare dans Le nombre de familles dont des individus sont succulents, au
Ûl nature et sens scientifique du terme, et leur répartition syr les divers
extrêmement continents et hémisphères montrent bien à quel point, face
difftcile à cultiver aux mêmes contraintes permanentes du milieu, des plantes
en dehors de ses vont trouver des formes d'adaptation et des aspects extérieurs
aires d'origine, parfois très convergents et étonnamment similaires. En effet,
les déserts de à première vue, quels sont les éléments qui distinguent une
Namibie et agave d'un aloès, un cactus colonna.ire d' une euphorbe can-
d 'AngoÛl, le genre délabre ? A priori, bien peu de choses si ce n'est que cette
Welwitschia, avec convergence de formes ne m odifie en rien l'appartenance
une seule espèce stricte à la famille d'origine. En effet, la disposition et la com-
de Ûl fa mille des position de la fleur ainsi que la morphologie des graines res-
Welwitschiacées, est tent inchangées pour toutes les plantes d'une même famille.
le seul représentant
succulent chez les Les principales familles
gymnosp ermes Sans vouloir citer toutes les familles dans lesquelles des
(pins, sapins, ifs, plantes su cculentes sont présentes avec un ou plusieurs
cyprès ...). genres et une ou plusieurs espèces, l'énumération non
exhaustive permet d' approcher la diversité et la complexité
de ce monde végétal des climats extrêmes.

Les Agavacées (monocotylédones)


Toutes les plantes de cette fainille sont originaires d ' Amé-
rique du Nord et d'Amérique centrale, avec quelques espèces
naturalisées dans les régions méditerranéennes et tropicales.
<Ill Une belle création Leur caractéristique est de fleurir une seule fois dans leur vie
paysasère présentant sur des plantes ayant plusieurs dizaines d' années et de mourir
notamment Cordyline après cette florais on en ayant préalablement « émis » des
australis et Aloe saponaria.
rejets et des graines nombreuses. ·

La d iversité des familles des succulentes 11


À Certaines espèces Les Aloéacées (monocotylédones)
de Crassula sont des plantes Autrefois incluses dans la famille des Liliacées, ces plantes
d 'appartement décoratives
avec leurs jolies sont exclusivement originaires d'Afrique australe et de Mada-
inflorescences rouges. gascar. Très proches sur le plan morphologique avec certaines
Agavacées, elles s'en distinguent, entre autres, par une florai-
son annuelle.

Les Apocynacées (dicotylédones)


La très grande majorité des genres de cette famille est origi-
naire du continent africain, à l'exception de quelques-uns
dont Plumeria, originaire du Mexique et d'Amérique du Sud.
Les plantes de cette famille sont souvent très toxiques y com-
pris par leurs feuilles ou tiges.

Les Asclépiadacées (dicotylédones)


La plus grande partie des espèces de cette famill e est origi-
naire de la partie australe de l'Afrique et de Madagascar avec,
à l'est du continent, quelques rares espèces en Arabie, au sud
du Yémen et en Inde, et à l'ouest, aux îles Canaries.

Les Cactées ou Cactacées (dicotylédones)


Toutes les plantes de cette famille, à l'exception de quelques
rares espèces à Madagascar, sont originaires du continent
américain, depuis le Canada jusqu'à la Terre de Feu, et des

Il Les cactées et succulentes


• Les Crassulacées îles de la mer des Antilles. Elles sont donc soumises à toutes
demandent peu de les altitudes, latitudes et climats extrêmes.
soins et se cultivent
facilement. Elles Les Crassulacées (dicotylédones)
sont notamment On trouve des représentants de cette famille dan~ les diverses
appréciées des parties du monde et sous des climats fort variés. C'est sur ces
amateurs de plantes que fut mis en évidence le «mode de vie» très parti-
plantes de rocailles. culier relatif aux échanges respiratoires chez les plantes suc-
culentes (voir p. 29).

Les Didiéréacées (dicotylédones)


Cette famill e est exclusivement originaire de Madagascar.
Toutes les plantes sont endémiques de cette île.

Les Euphorbiacées (dicotylédones)


C'est sans doute la famille qui comporte, avec environ
320 genres et de 7 700 à 8 000 espèces selon les auteurs, les
formes biologiques et d'adaptation les plus diversifiées. Les
euphorbes succulentes sont toutes originaires du continent
africain et surtout de Madagascar.

Les Liliacées (monocotylédones)


Si cette famille est plus connue pour ses plantes herbacées et
bulbeuses des climats tempérés, certaines espèces sont adap-
tées aux conditions serni-désertiques.

Les Mésembryanthémacées (dicotylédones)


Cette famille comprend environ 100 genres et 2 000 espèces
qui sont tous succulents et originaires d'Afriqu e du Sud,
même si, à l' heure actuelle, un certain nombre d'espèces se
sont naturalisées sur le pourtour méditerranéen .

.,.. Même en intérieur


il est possible d 'o btenir
de très belles suspensions
dEpiphyllum bridgesii.

La diversité des familles des succulentes 13


~es adaptations
Pour résister aux conditions de sécheresse et d'absence par-
fois durable de pluie, les plantes succulentes ont dû s'adap-
ter. Ces adaptations se sont effectuées à la fois sur le plan
morphologique : les plantes ont pris des formes très variées,
et sur le plan physiologique : elles ont acquis un cycle de vie
très particulier. Malgré toutes les connaissances acquises,
beaucoup d'interrogations subsistent encore et de nombreux.
travaux, aussi bien en physiologie qu'en chimie, se poursui-
vent afin de mieux comprendre la complexité et la multipli-
cité des adaptations des succulentes.

• Bien souvent les Les conditions climatiques


succulentes que Avant de décrire les divers modes d'adaptation, il semble
nous cultivons se nécessaire de décrire les conditions climatiques de vie de ces
développent mal, plantes des extrêmes secs. Celles-ci doivent pouvoir vivre,
nonpaspar survivre, fleurir, fructifier, disperser leurs graines et se repro-
insuffisance de duire dans des milieux à forte luminosité, à température sou-
chaleur, mais par vent très élevée durant la journée, et parfois basse la nuit, à
insuffisance de pluviométrie irrégulière et fort aléatoire dans ses quantités.
lumière!
Les besoins en eau
Il faut évidemment distinguer l'état sous lequel se trouve
l'eau, soit sous sa forme liquide apportée par les pluies et dis-
ponible immédiatement, mais qui peut être rare durant de
longues périodes, soit sous forme de vapeur qui se condense
quand les conditions sont réunies.
Dans les déserts de la côte ouest africaine ou sur les flancs de
certaines zones montagneuses de l'Amérique du Sud en bor-
dure du Pacifique, l'ea u n' apparaît que sous forme de
brouillards. Sur de nombreux plateaux désertiques, l'eau sous
sa form e liquide est obtenue grâce aux condensations dues
aux chocs thermiques entre les températures diurnes et noc-
turnes. Dans tous ces cas, les plantes doivent pouvoir récupé-
rer rapidement cette eau, par leurs tissus extérieurs et/ou par
un s~stème radiculairt très superficiel adapté à cette capture
de l'éphémère, et l'emmagasiner durablement avant l'appa-
..,.. Cette jardinière colorée, rition du soleil et de la chaleur.
située dans un jardin
de San Francisco (États-
Unis), offre diverses formes Les besoins en lumière
d'adaptation de plantes Le rôle, la quantité et l'intensité de la lumière sont r~rement
succulentes.
évoqués alors que la température et l' absence d'eau sont
Les adaptations ÎS
toujours citées. Or la grande majorité des plantes succulentes
est adaptée pour vivre dans des régions où le ciel est totale-
ment dégagé pendant plus de 300 jours avec des intensités
lumineuses fortes. Sous nos climats, en revanche, le nombre
d'heures d'ensoleillement est très variable d 'un mois à l'autre
et l'intensité lumineuse reç ue par la plante succulente
dépend de son em placement d ans la serre, la véranda ou
l'appartement.

Les adaptations morphologiques


Elles vont se traduire par une diversité importante des formes
et des aspects des succulentes. Ces adaptations morpholo-
giques vont toucher à des degrés variés les divers organes que
sont les feuilles, les racines ou les tiges pour atteindre, dans
les cas extrêmes, la transformation totale de la plante.

Les tissus
• Le volume Le stockage d e l'eau. L'eau est un élément fondamental et
de certaines indispensable à la vie. Sans eau, la « machine chimique et
succulentes, à physiologique», mais néanmoins vivante, qu'est la plante ne
la. tige cyündrique
peut plus fonctionner. L'innovation est donc la succulence,
0 11 sphérique, peut
c'est-à-dire la création de tissus dans les racines, les tiges, les
varier : ap rès la. troncs, les feuilles, qui, gorgés d'eau et de sève, en constituent
pluie il augmente,
de véritables réservoirs.
en p ériode
Les tissus de ces plantes possèdent des vacuoles qui se rem-
de sécheresse
plissent d'eau au moment des pluies, eau que le végétal va
il diminue.
ensuite utiliser avec parcimonie pendant les longues périodes
En effet, ces pla.ntes
de sécheresse. Certaines plantes cierges de grande hauteur
p résentent à
peuvent emmagasiner en quelques minutes 1 ou 2 mètres
le ur surface
cubes d'eau lors de pluies torrentielles et ainsi stocker au total
des cannelures,
de 5 à 10 tonnes d'eau.
ce qui leur p ermet
Ces capacités de stockage doivent s'accompagner d'une struc-
de s'élargir ou
ture mécanique interne appropriée afin que la plante puisse
de se rétrécir
tenir debout et résister atL"< agents atmosphériques dont le
sans dommage.
vent.
Par ailJeurs, la récupération des gouttelettes d'eau de conden-
sation est facilitée par la présence des épines ou aiguillons qui
servent de points de captage.

Les fo rmes d e lutte con tre l'évaporation. Si la capture de


l'eau est facilitée afin de ne perdre aucune des opportunités
offertes, il est nécessaire a contrario que les pertes par trans-
piration et évaporation soient limitées au minimum, voire
nulJes. Cela se traduit par un revêtement spécifique des sur-
faces en contact avec le soleil et une réduction des surfaces
éva poran tes.

116 les cactées et succulentes


À Sous le ciel de la C6te Toujours dans cet objectif de réduction des pertes en eau, la
d'Azur, au Jardin exotique majorité des plantes succulentes est recouverte d' une cuti-
de Monaco, Trichocereus
pasacana ou Echinopsis cule, c'est-à-dire d'une pellicule superficielle épaisse. Parfois
pasacana atteint une cire de couleur blanchâtre réfléchit la lumière et évite
de formidables hauteurs.
une trop forte augmentation de la température au niveau des
tissus. Cette cuticule limite également les pertes en eau liées
aux vents parfois violents dans ces zones serni-désertiques. La
forme cylindrique ou sphérique des tiges permet d'obtenir, à
volume égal, la surface minimum d' échange avec l'extérieur.

Les racines et leur adaptation


Selon les espèces et en fonction du type d'aridité du climat,
le système radiculaire va avoir deux grands modes d 'adapta-
tion. Le plus commun et le plus fréquent est la succulence
avec la formation de racines charnues gorgées d 'eau et de
sels minéraux.
les adaptations 17
A Cailloux ou plantes ? Dans certains territoires du globe, comme la Namibie, les
Par mimétisme végétal, plantes n'ont pas de racines charnues, mais au contraire une
les Lithops se confondent
avec le milieu environnant. multitude de fines radicelles horizontales qui vont explorer
la couche superficielle du sol pour y capter la moindre trace
d ' humidité due à la condensation d e la vapeur d'eau au
contact des sables qui se refroidissent la nuit.

Les modifications des feuilles


L'adaptation du feuillage va jusqu'à sa disparition totale et
son remplacement par des aiguillons et épines. Mais cette
adaptation peut revêtir des formes diverses et se moduler au
cours de l'année.
Il est intéressant d'observer le comportement des Didierea,
plantes succulentes malgaches. Elles donnent de longues
branches minces épineuses avec l'apparition très rapide de
minuscules et nombreuses feuilles dès que la saison humide
intervient. Ces feuilles chutent aussi rapidem ent dès le début
de la saison sèche.
Les plantes cailloux ont une autre forme d'adaptation avec
des feuilles qui ne laissent émerger que leur partie supérieure
pour capter le soleil et qui peuvent, quand cela est nécessaire,
se rétracter et s'enterrer jusqu'au retour de conditions clima-
tiques plus satisfaisantes.
D 'autres, au contraire, vont s'entourer d' une sorte de toison
de fibres, toujours avec ces mêmes objectifs, lutter contre la
chaleur et diminuer au maximum les pertes en eau.

118 Les cactées et succulentes


Les adaptations physiologiques
L'adaptation non visible, mais néanmoins très spectaculaire,
des plantes succulentes est la mise en place d' un cycle parti-
c ulie r qui le u r perme t d e vivre mal gré les co nditions
extrêmes du milieu. Ce cycle nocturne a été observé pour la
première fois sur les Crassulacées, c'est pourquoi il porte le
nom de C.A.M. ou Crassulacean Acid Metabolism (métabo-
T Cest par l'inversion lisme acide des Crassulacées).
de l'ouverture des stomates
que les plantes succulentes
pewent résister dans
L'inversion du cycle de la photosynthèse
des conditions climatiques Afin de mieux comprendre cette particularité, il semble utile
difficiles et économiser de rappeler quelques notions sur la photosynthèse et l'assi-
de l'eau.
milation chlorophyllienne des plantes « ordinaires».

LA PHOTOSYNTHÈSE
Plar:ttes « ordinaires »

Jour : ouverture des stomates : échange. Nuit : fermeture des stomates.

Plantes succulentes

Jour : fermeture des stomates. Nuit : ouverture des stomates : échange.

Les adaptations 19
• En général, Les plantes« ordinaires». Elles ont un processus de consti-
il faut se méfier tution de matière grâce à leur activité photosynthétique qui
du soleil direct se d éroule le jour, en présence de la lumière solaire. La
sur les succulentes, plante absorbe le gaz carbonique de l' air et rejette de l'oxy-
surtout après gène grâce à l' ouverture de cellules spécialisées de l'épi-
l'hiver lorsque les derme, les stomates.
tissus sont tendres. Durant cette opération, la plante transpire et rejette de l'eau
n pourrait en effet dans l' atmosphère afin de maintenir une température inté-
provoquer rieure acceptable. Cette perte d'eau est compensée grâce à
des brûlures l' absorption du système radiculaire. Par ailleurs, de jour
de l'épiderme comme de nuit la plante respire.
qui nuiraient
définitivement Les plantes succulentes. Pour celles-ci, l'ouverture des sto-
à l'esthétique mates le jour entraînerait une perte d 'eau incompatible avec
de la plante. la survie de la plante. En revanche, la nuit, l' atmosphère est
plus fraîche et souvent riche en humidité. En conséquence,
les stomates s'ouvrent la nuit, absorbent le gaz carbonique en
le stockant dans de grandes vacuoles sous forme d'acides car-
boniques et, par la même occasion, rejettent l'oxygène né de
la photosynthèse de la journée.
Grâce à cette accumulation nocturne d'acides carboniques,
le jour, sous l'effet de la lumière solaire, mais sans échange
avec l'extérieur, l'activité photosynthétique peut alors se
d érouler« normalement» en circuit fermé et en économi-
sant l'eau.
C'est cette inversion du cycle de captation du gaz carbonique
et de rejet de l'oxygène qui caractérise vraiment la plante
« succulente ». Ce caractère subsiste même si la plante se
trouve dans des conditions plus satisfaisantes pour son déve-
loppement avec un arrosage réguüer et d es températures
moins élevées.

Une floraison adaptée


Une autre adaptation concerne la floraison. Elle est à la fois
morphologique et physiologique.
Pour un certain nombre de genres, la floraison est spectacu-
laire, avec de grandes fleurs sçuvent colorées, mais qui se doi-
vent d'être éphémères et nocturnes afin d 'éviter une évapo-
ration trop importante et par conséquent une perte d 'eau
préjudiciable à l' ensemble de la plante. Les insectes et les
chauves-souris viennent butiner ces fleurs et ainsi participent
activement à la dispersion des pollens et à la fécondation.
.,.. Page de droite. A l'inverse, les fleurs d 'autres espèces vont s'épanouir durant
Cette fleur dEchinocereus les chaudes heures de la journée avec des coloris variés et par-
sp. est splendide, mais fois vifs. On note là aussi une adaptation avec une structure
éphémère.
modifiée des pétales qui permet la réfraction de la lumière.
30 Les cactées et succulentes
~es méthodes
de multiplication
Parmi les différentes possibilités qui sont offertes aux pro-
fessionnels comme aux amateurs, le semis est une technique
universelle pour multiplier les espèces et obtenir ainsi de
nouveaux sujets. D'autres méthodes existent, souvent plus
rapides, mais qui ne sont pas applicables à l'ensemble des
plantes succulentes, ce sont les diverses méthodes de multi-
plication v~gétative, dont la bouture et la greffe. Les multi-
plications in vitro en laboratoire à partir de quelques cellules
nécessitent des équipements qui sont rarement à la portée
des amateurs.

Substrat et désinfection
• Il est très
importanl que La compositio n du substrat peut varier selon les espèces.
le substra1 dans N éanmoins, la composition de base comprend 1/2 de sable
lequel se trouve fin de rivière, 1/4 de terreau de feuilles bien décomposé, l/4
la succulen1e soit de terre de jardin.
à la fois poreux L'une des conditions de réussite des semis est la non-prolifé-
et bien drainé : ration de maladies cryptogamiques, de viroses et de bacté-
l'air doit pouvoir rioses qui viendraient attaquer les jeunes plantules lors-
circuler et l'eau qu'elles apparaissent. La désinfection préalable du sol est
ne pas stagner. indisp ensable. Compte tenu des faibles quantités en cause,
deux méthodes simples permettent à tout amateur d 'avoir
une terre propre.
1re méthode. Le volume de terre à désinfecter est placé dans
un vieux récipient que l'on fait chauffer sur une flamme pen-
dant enviro n 20 minutes. Après refroidissement, on peut
commencer les opérations de préparation du semis.
2c méthode. Elle consiste à répartir la terre dans des réci-
pients de verre que l'on place dans un stérilisateur ou une
Cocotte-minute. De 20 à 40 minutes plus tard, la terre est
stérilisée.
Tout cela n'exclut pas l'utilisation de solution anticryptoga-
mique durant la croissance des jeunes plantules ou l'enraci-
nement des boutures.

Reproduction par semis


~ Chez les Sempervivum, Le semis est par nature une techniqu e relativement lente
les feuilles sont charnues
et disposées en rosettes.
puisque le végétal doit passer par toutes les phases de crois-
sance depuis la germination jusqu'à la floraison. Selon les cas,

Les méthodes de multiplication 331


cette durée peut être de quelques mois à une dizaine d'an-
nées. Grâce à leur diversité génétique, les plantes issues de
semis ont souvent de meilleures possibilités de résistance aux
diverses agressions du milieu et aux attaques parasitaires.
Pour bien réussir un semis, il est nécessaire de suiv~e quelques
règles et de se souvenir de certaines particularités des plantes
succulentes.

Les meilleures conditions


• Pour certaines
La température doit être élevée et se situer dans une plage
espèces, les graines
peuvent mettre
comprise entre 25 et 35 oc,avec possibilité d'un abaissement
plusieurs mois
de 4 à 5 oc durant la nuit. Les graines germent dans une
ambiance humide, c'est-à-dire avec un substrat humide, mais
avant de germer.
non gorgé d'eau, et une atmosphère proche de la saturation.
n est donc p arfois Dernier élément majeur, la luminosité doit être la plus forte
utile de conserver
possible tout en évitant les rayons directs du soleil. Les ter-
sa terrine de semis
rines de semis doivent être disposées dans un endroit clair et
plusieurs mois
il faut éviter de les déplacer pour éviter toute modification
avant de voir
des conditions climatiques.
apparaître les
Pour toutes ces raisons, la meilleure période pour effectuer
nouvelles plantules.
les semis est la fin du printemps et le début de l'été. Les
jeunes plantules ont alors un développement optimal et peu-
vent être repiquées en godet deux ou trois mois plus tard.

Comment procéder
Le semis est effectué dans une terrine en terre. Le fond est
rempli de tessons et de gravillons afin d' avoir un bon drai-
nage. Par-dessus est étalé le mélange terreux finement tamisé.
n est légèrement tassé afm de rendre la surface de la terrine
horizontale, qui se situera à 2 ou 3 cm au-dessous du bord
supérieur. Afin de bien disposer les graines, de fins sillons sont
tracés à environ 2 cm les uns des autres. Avant de semer, il
faut impérativement recenser les graines, en faire une liste
alphabétique et leur donner un numéro d'ordre qui figurera
sur la petite étiquette placée en début de ligne devant chaque
espèce semée. C'est le seul moyen de pouvoir suivre les plan-
tules et d'éviter les erreurs de dénominations futures.
Le semis est effectué avec précaution, les graines sont légè-
rement recouvertes en les faisant adhérer délicatement au
substrat. L'humidification de la terrine se fait par capillarité
en la mettant dans un récipient plus grand et rempli d'eau. La
pose d'une plaque de verre permet de conserver une bonne
humidité et une température plus élevée. En revanche, dès
que les plantules apparaissent, il faut aérer en mettant de
petites cales sous le vitrage puis l'enlever défmitivement afin
que les jeunes plantes s'endurcissent.

134 Les cactées et succulentes


La multiplication végétative
La méthode la plus souvent utilisée est le bouturage, chaque
fois que cela est possible. Pour des cas très particuliers, la
technique du greffage est aussi appliquée.

Le bouturage
Le bouturage est un moyen de multiplication beaucoup plus
rapide que le semis et permet d 'avoir très rapidement des
plantes de taille correcte. Cette technique, issue des possibili-
tés naturelles de certains genres, permet également de trans-
mettre intacts des formes particulières, des coloris de fleurs.. .
Deux grandes catégories de plantes sont à prendre en consi-
dération, celles qui émettent naturellement des rejets comme
Y En fonction du mode
les agaves ou les aloès, et celles dont on peut prélever un mor-
de croissance des plantes, ceau de tige, de feuille ou de racine pour obtenir une nou-
d ivers modes
de prélèvements sont
velle plante.
préconisés pour obtenir La meilleure période. D ans le cas des plantes à rejets, la sépa-
de nouvelles plantes par ration des rejets ou des bourgeons s'effectue au moment des
multiplication veyétative.
rempotages, c'est-à-dire de préférence au printemps ou au

LE BOUTURAGE : LE PRÉLÈVEMENT DES BOUTURES

Plante globuleuse Plante à raquettes

Plante à rosettes Plante à feuilles

Les méthodes de multip lication 35 1


LE BOUTURAGE D'Ut'-4E PLANTE CIERGE

1. Bouture de tête par coupe franche


de la partie supérieure.

2. ÉmiSSion de jeunes rameaux


sur la plante initiale.

3. Prélèvement éventuel de ces jeunes rameaux pour bouturage


et obtention de nouvelles plantes.

.& Les cierses : début de l'été. Cette technique s'apparente à une division de
par prélèvement de la partie souche.
supérieure de la plante,
il est possible d 'obtenir Pour les boutures, la période de départ de la croissance est la
une nouvelle plante. plus propice aux prélèvements d' une fraction végétative sur
Sur le pied d'origine, on
obtient soit un cierse le pied mère. C'est durant cette période d 'avril-mai que le
à plusieurs • tiges •, soit végétal possède le maximum d'hormones de croissance et
une série de pet1ts plants.
q ue les conditions de lumière et de te mpérature sont les
plus favo rables. La jeune plante racinée a égalemen t le
temps d e« s' installer » avant l'auto mne. La nécessité de
bouturer peut exister à d' autres périodes à la suite de dépé-
rissement inopiné, de bris de tige, de don hors saison ; dans
ce cas, il fa ut préparer la bouture ct attendre si possible le
printemps.

136 Les cactées et succulentes


.,.. Pour multiplier
les Opuntia (ici, des
O . azurea), il suffit
de prélever des raquettes
et de les poser
verticalement sur du sable
de rivière humide.

Comment procéder. Le prélèvement de la partie à bouturer


doit être effectué avec beaucoup de soins et avec un instru-
ment désinfecté et coupant bien. Les tissus doivent subir le
moins possible de traumatisme. L'objectif est d'obtenir à par-
tir de ce tronçon une plante avec un bon système radiculaire
et une partie aérienne bien équilibrée. Selon les espèces, les
techniques varient, certaines boutures demandant un séchage
avant leur mise en terre, d'autres au contraire devant être aus-
sitôt mises dans le substrat de culture. (Ces particularités sont
indiquées à l'occasion de la description des plantes, dans la
partie« Les espèces».)

Le greffage
Il s'agit d'une technique ancienne très courante dans d'autres
domaines de l'horticulture, qui consiste à placer un fragment
végétal d'une espèce, le greffon, sur une espèce support, le
porte-greffe. C'est ce porte-greffe qui possède le système
radiculaire. Le greffon, qui conserve toutes ses qualités mor-
phologiques} esthétiques et surtout son patrimoine génétique
profite des conditions de croissance de sa plante support·.
C'est une technique totalement artificielle qui ne peut exister
spontanément dans la nature. Pratiquement seule la famille
des Cactées est concernée. Le greffage est employé surtout
Les méthodes de multiplication 37
LES DIVERSES PHASES DE LA GREFFE EN PLACAGE

1. Sectionnement de la partie supérieure 2. Préparation fine


de la plante porte-greffe. du porte-greffe.

4. Présentation du greffon sur le porte-greffe.

3. Préparation du greffon.

5. AppllcatiOO du greffon
et matntten de la liaison
avec le porte-greffe
par un lien jusqu'à
la soudure définitive.

138 les cactées et succulentes


~ Le greffage est une pour obtenir des plantes dont les conditions de vie sont très
technique très ancienne,
connue depuis difficiles à reconstituer artificiellement, pour cultiver des
l'Antiquité grecque. plantes sans chlorophylle aux tissus très colorés et très déco-
ratifs, pour augmenter la vitesse de croissance de plantes par-
ticulièrement lentes et ainsi obtenir une floraison plus rapide
et par voie de conséquence des graines. En effet, certaines
Cactées ont une croissance annuelle de quelques millimètres
et ne sont matures que dix ans plus tard.
La technique la plus employée est la greffe à plat. L'objectif
est de faire coïncider le mieux possible les systèmes vasculaires
du porte-greffe et du greffon par application de l' un sur l'autre
après avoir éliminé toutes les bulles d'air qui auraient pu rester.

Pour réussir les greffes, il est nécessaire d'observer quelques


règles simples : utiliser des plantes en pleine végétation car
les tissus sont plus tendres et les vaisseaux gorgés de sève, uti-
liser des instruments propres et stérilisés, placer la plante nou-
vellement greffée dans un endroit chaud et ombragé pendant
une semaine environ en attendant la bonne liaison des tissus.

Le repiquage
Le repiquage comme la transplantation sont également des
opérations délicates car il ne faut abîmer ni la partie aérienne,
ni les racines. Une fois rempotée, la plante doit être conservée
à la chaleur et à l'abri de la lumière durant une semaine. Sauf
cas exceptionnel et installation particulière, il est déconseillé
de faire des repiquages après la fin juillet, les plantes n' ayant
pas toujours la possibûité de vraiment « s'installer » avant
l' automne.

.,. Comment rempoter


une plante épineuse
sans se piquer?
Une méthode simple
consiste à prélever la plante
avec une feuille
de papier journal pliée. .

Les méthodes de multiplication 39


~a ladies et parasites
A priori, les plantes succulentes sont résistantes et sont peu
attaquées, que ce soit par des parasites animaux ou des
champignons. Cela est d'autant plus vrai que les conditions
de culture sont adéquates, avec une bonne aération, une
luminosité suffisante, une exposition ensoleillée, un sol
pauvre en matières organiques et bien drainant. Si ces condi-
tions ne sont pas réunies, des attaques diverses peuvent
affaiblir voire tuer les plantes en culture.

• Une bonne
La prévention des maladies
aération et un Quelques actions simples de prophylaxie peuvent prévenir
strict respect des l'installation des maladies.
conditions de Les méthodes culturales comme le désherbage, le binage, le
culture limitent les sarclage évitent l'installation de parasites ou de leurs formes
risques d'attaque et hivernantes à proximité immédiate des plantes en culture.
donc de destn u:tion Une désinfection régulière des instruments de culture, des
des plantes en pots, des tablettes et des locaux évite les introductions et la
collection. propagation de nombreuses maladies.
Dans beaucoup de cas, l'élimination manuelle des parasites
et le lavage des parties atteintes évitent les traitements glo-
baux pas toujours souhaitables et souvent cause d'incidents
secondaires sur les plantes avec des brûlures localisées.

Les maladies physiologiques


Il n'y a pas d'agent extérieur mais simplement un déséqui-
libre dans l'alimentation de la plante, qui va réagir par une
décoloration du feuillage, des taches diverses, une croissance
anormale.
L'une des causes les p lus courantes de dépérissement est l'ex-
cès d 'humidité, principalement en période de repos, ou un
sol insuffisamment drainant en période estivale. À l'inverse, le
manque d 'eau en période de croissance entraîne un flétrisse-
<Ill Double pase précédente. ment et un ramollissement des tissus préjudiciables à la survie
Une idée de décor
pour véranda : un panier du végétal.
de Iésumes colorés Contrairement à une idée reçue, toutes les p lantes succu-
et une vasque
de Sempervivum sp. lentes ne supportent pas une exposition prolongée au plein
soleil et surtout elles peuvent brûler avec des lésions irréver-
<Ill Par son alliance
de formes et de matériaux,
sibles si les tissus se sont développés en lumière tamisée ou à
ce jardin miniature l'abri des rayons solaires directs. En revanche, le manque pro-
d'inspiration chinoise longé de lumière affaiblit la plante qui s'allonge, prend une
est du meilleur effet.
couleur claire et surtout devient très vulnérable.

Maladies et parasites 431


Les carences comme les excès d'éléments minéraux ont des
répercussions sur la coloration des parties vertes ou sur la
croissance par blocage de certains éléments que la plante ne
peut plus assimiler. Certains excès peuvent brûler les racines
et faire dépérir la plante.

e Certaines espèces Les parasites animaux


de cochenilles ne Les plantes succulentes peuvent être la cible de deux sortes
s 'attaquent qu'à de parasites animaux : certains s'attaquent aux parties
une seule espèce aériennes, d'autres aux parties souterraines.
végétale. C'est ainsi
que l'on a éradiqué Les ennemis des parties aériennes
dans le sud de La grande majorité des ravageurs sont des insectes et des aca-
M adagascar riens phytophages dont certains sont peu spécialisés et peu-
l'Opuntia dillenii, vent s'attaquer à un nombre d'espèces fort diversifiées. Les
devenue trop plus dangereux sont les insectes qui ont à u n stade de leur
envahissante. développement des pièces buccales piqueuses suceuses qui
transpercent l'épiderme des plantes. Selon le degré d'infesta-
tion, on constate des déformations, des nécroses ou des des-
tructions de feuilles, tiges, racines.
Parmi les insectes, voici les plus courants :
- les cochenilles à carapace, les cochenilles far ineuses, les
cochenilles australiennes se rassemblent au niveau des parties
jeunes et sur la face située à l'ombre. Elles peuvent faire de
gros dégâts ;
- les aleurodes ou mouches blanches sucent la sève et sur-
tout peuvent entraîner le développement d'un champignon,
la fumagine ;
- toutes sortes de pucerons aux couleurs diverses peuvent
attaquer les parties tendres et entraîner des nécroses;
-les araignées rouges et jaunes s'installent sur toutes les parties

.,.. Il est important


de bien doser l"arrosase
des plantes de ce jardin
. miniature mexicain.

144 Les cactées et succulentes


jeunes, piquant l'épiderme qui prend alors
une teinte grisâtre.
Si les attaques persistent et qu'aucun trai-
tement n'est entrep ris, la plante peut
dépérir.

Les ennemis des parties souterraines


Plus pernicieuce que celle des parasites
des parties aériennes, l'existence des para-
sites des parties souterraines est souvent
révélée lorsque la plante présente déjà des
symptômes avancés de dépérissement. Les
otiorrhynques, sortes de charançons, pos-
sèdent des larves qui s'attaquent aux
A On peut se débarrasser racines et entraînent la destruction de la plante. Les n éma-
de certains parasites
sur une succulente en la
todes, sortes de vers transparents invisibles à l'œil nu, provo-
badigeonnant d 'insecticide, quent des kystes sur les racines qui se nécrosent, des chancres
à l'aide d 'un blaireau. apparaissent et les racines finissent par pourrir.
Pour tous ces parasites, des produits systémiques, c'est-à-dire
véhiculés par la sève, peuvent permettre de limiter les pullu-
lations. Depuis quelques années, la lutte biologique ou lutte
intégrée avec des prédateurs appropriés a donné de bons
résultats et certaines grandes collections ne subissent plus de
traitements à base de produits chimiques.

Les maladies cryptogamiques


Les principaux groupes de champignons peuvent se trouver
sur les plantes en culture, surtout si les conditions atmosphé-
riques leur sont favorables. JI est certain qu'en hiver, l'humi-
dité des sols favorise grandement les invasions des champi-
gnons qui se manifestent par la pourriture des tissus de la
plante. Il est possible de rencontrer du botrytis, du pythium,
de l'oïdium, du phytophtora ...
Il faut réagir très rapidement à l'apparition des taches ou des
moisissures, car ces maladies provoquent rapidement la des-
truction de la plante. La plante malade doit être isolée ou
même détruite si elle est trop atteinte pour éviter la propa-
gation des mycéliums ou des spores.

Viroses et bactérioses
Elles sont très rares sur les plantes succulentes. En revanche, il
n 'y a pas de méthode efficace de lutte. La destruction par
brûlage de la ou des plantes malades est malheureusement la
seule solution.
Tl est également impératif de ne pas réutiliser la terre conta-
minée, ni de la mélanger avec un substrat désinfecté et sain.

Maladies et parasites 451


r!lomment débuter dans
la culture de cactus?
Souvent, les amateurs hésitent à se lancer dans la culture de
plantes succulentes, craignant de ne pas savoir les entretenir.
Pour les aider, nous répondons ci-dessous aux questions
qu'ils se posent généralement.

• Deux règles d'or


e Est-il facile de se constituer une petite coUection _de plantes
succulentes lorsque l'on ne possède ni serre ni véranda ou
pour l'amateur
autre lieu spécialisé ? Un appartement ou une maison sont-ils
de succulentes
des endroits propices pour cultiver ces plantes ?
débutant : mettre
À ces deux questions, il est possible de répondre positivement
les plantes
sans ambiguïté.
à l'emplacement
le plus clair
possible et arroser
e Est-il nécessaire d e prévoir de gros investissementS avant
de se lancer dans la culture ? Faudra-t-il d isposer de grandes
prudemment.
surfaces et de hauteurs importantes ?
La réponse est dans ce cas négative. La multiplicité des
formes et des vitesses de croissance permet une extrême
liberté dans les choix qui s'offrent à l'amateur qui peut ainsi,
sur moins d'un mètre carré, créer un véritable paysage minia-
turisé avec une collection diversifiée.

e Où cultiver?
Pour commencer la culture et composer son petit jardin fait
de terrines et de pots, un emplacement clair et luminetL'<., • n
dehors de tout courant d' air, suffit.
Sï'vous disposez d' une tablette près d 'une fenêtre, c'est un
emplacement id éal à condition d e respecter une règle
simple : ne pas accoler les plantes aux vitrages pour éviter le
froid et les brûlures du soleil. Par ailleurs, il n'est pas du tout
recommandé de poser les plantes entre un rideau et une
fenêtre car en hiver, il y a des risques d'accumulation d'air
froid et humide très préjudiciable à la vie des succulentes.
Si l'on tient compte de ces quelques règles, il n'est pas très
difficile de trouver les quelques décimètres carrés nécessaires
afin de disposer ces plantes de climat sec.

~ Un petit jardin de plantes


e À quelle époque se constituer une collection ?
succulentes au milieu Compte tenu du caractère pérenne de la très grande maj o·
d"une autre flore crée rité des plantes, il n'y a pas de période particulière pour com-
un contraste surprenant.
mencer sa collection. Mais il est certain qu'au printemps et en

Comment débuter dans la culture de cactus? 4 71


e Lors des
début d'été, les plantes croissent, fleurissent et sont dans l'en-
arrosages, il est semble moins sensibles aux petites erreurs de culture. Durant
conseillé de bien cette période d' acclimatation active d 'une plante, il est pos-
mouiller tout sible de l'observer et de pouvoir lui prodiguer les soins opti-
le volume de terre : mums. En hiver, la plante est au repos, sans beaucoup d' acti-
en n'humectant vité. Il est plus difficile d'être sûr qu'elle a les conditions
que la surface, nécessaires à sa nouvelle implantation.
on encourage
la f ormation e Q uelles températures durant l' hiver ?
de racines Contrairement à une idée très largement répandue, pour tme
superficielles. très grande majorité de Cactées et de plantes succulentes, la
température optimale hivernale est de l'ordre de 10 à 12 oC,
avec un arrosage pratiquement nul. En effet, le manque de
lum ière met au repos les plantes qui n' ont donc pas de
besoins spécifiques. En revanche, dès que les beaux jours
reviennent, l' activité des parties aériennes et souterraines
reprennent et les apports d'eau sont effectués en tenant
compte de la température de la pièce.

e Faut-il sortir les plantes durant l'été ?


il est certain que les Cactées et autres succulentes poussent
dans leur pays d' origine en plein air. Il est donc recommandé,
si cela est possible, de les disposer sur un balcon ou une ter-
rasse dès l'approche des beaux jours. Quelques précautions
d'emplacement sont à prendre afin que les tissus des plantes
fraîchement sorties ne soient pas brûlés par le soleil.
Dans certaines régions, certaines espèces peuvent aussi passer
l' hiver dehors à l'abri des vents froids et surtout de l'excès
d'eau et d'humidité. C'€st pourquoi une feuille en plastique
transparent peut protéger efficacement la plante durant la
mauvaise saison après avoir cessé tout arrosage. Il faut égale-
ment enlever régulièrement l'eau de condensation déposée
sur le film plastique afin d'éviter tout risque de pourriture.

.,. Pas e de droite e Pots, terrines, contenants en terre ou en plastique ?


Quelques Cactées En l'absence de lieu approprié comme une serre ou un salon
américaines composent un
joli jardin miniature : d 'hiver dans lequel il est possible de mettre les plantes en
Cleistocactus strausii, pleine terre, les contenants les plus divers peuvent être rete-
Opuntia subulata
'monstruosa', nus. Il n'y a pas de règle générale : sauf cas exceptionnel, il
Opuntia leucotricha, Cereus est difficile de faire un choix entre la poterie traditionnelle
hildmannianus
'monstruosus·. en terre et celle en plastique. Le choix sera pl)..ls d'ordre esthé-
tique que cultural.
.,. Double pase suivante.
Au jardin de La Mortola
En revanche, il est impératif d 'exclure tous les contenants à
(Italie), agaves et aloès réserve d 'eau. En effet le principe même de ces contenants à
ont été réunis dans apport d'eau permanent par le dessous est incompatible avec
un même décor.
les exigences des Cactées et autres succulentes.

148 Les cactées et succulentes


~es cierges
Comme souvent chez les succulentes, les plantes cierges pré-
sentent des convergences de formes existant dans des
familles différentes et sur des continents éloignés. En effet,
ces formes allongées souvent cylindriques et plus ou moins
ramifiées vont se trouver chez les Cactées du continent amé-
ricain et chez les Euphorbiacées du continent africain.
Contrairement aux plantes cailloux et aux plantes globu-
leuses, les plantes cierges peuvent atteindre plusieurs mètres
de hauteur et nécessitent dans l'ensemble des locaux assez
hauts afin de ne pas avoir à les couper régulièrement.

La multiplication végétative, souvent pratiquée à partir de


tronçons de plantes cierges, permet d'obtenir rapidement de
beaux sujets. La technique à employer est la même pour
presque toutes les plantes cierges. On pratique une coupe
franche et nette de l'extrémité de la tige principale ou d'un ·
rameau latéral. Ce tronçon de tige de 20 à 50 cm de long est
mis à sécher verticalement ou horizontalement à l'abri du
..,.. Ce jardin exotique soleil. Afin d'aider à la cicatrisation, du charbon de bois non
offre une belle collection traité et réduit en poudre est saupoudré sur la plaie. Quinze
de plantes cierses
jours plus tard, ce tronçon est mis à raciner dans du sable
T Ce pied de Myrtillocactus légèrement h umide à une température de 25 oc. Un mois
geometrizans possède de
nombreuses ramifications.
plus tard, la bouture racinée est placée dans son substrat de
culture. La meilleure période est la fin du printemps.

e Myrtillocactus
L'origine de ces plantes se situe au centre
et au sud du Mexique et au Guatemala.
Les sols et les précipit ations sont très
variés, ce qui permet une facile adapta-
tion en culture y compris en situation
légèrem ent ombragée.

Espèce cultivée
Une espèce sur les quatre con nues est
couramment trouvée en culture, M y r-
tillocactus geometriz a ns, don t la t ige
colonnaire se ramifie beaucoup. Chaque
tige est côtelée avec de cinq à huit côtes
de couleur bl euâtre, portant de cinq
à huit épines rigides d'environ 3 cm de
long groupées sur des aréoles largement

Les cierges 531


Un excellent porte-greffe
Pour les horticulteurs, Myrtillocactus geometrizans est sur-
tout un excellent porte-greffe, car cette espèce peu épi-
neuse possède un système radiculaire bien développé. La
greffe pratiquée est une greffe en plaquage qui permet de
faire coïncider les tissus du porte-greffe et du greffon sur
une section horizontale plate (voir page 37). Ce mode de
multiplication est couramment pratiqué pour la sauve-
garde d'espèces globuleuses rares, pour conserver des
espèces sensibles à l'humidité ou à enracinement radicu-
laire faible, pour obtenir une croissance et une floraison
plus rapide.
M. geometrizans est aussi très utilisé pour la présentation
des Cactées sans chlorophylle de couleur jaune ou rouge
comme le « cactus fraise » ou Gymnocalycium mihanovi-
chü. Greffées en tête, ces plantes peuvent ainsi vivre grâce
à leur support vert chlorophyllien.

espacées. Au début du printemps, pendant trois ou quatre


jours, des fleurs de couleur blanchâtre et parfumées appa-
raissent la nuit. Les fruits de forme sphérique sont comes-
tibles et très sucrés.

e Lenom Culture
générique Un pot en terre cuite non émaillée, rempli d'un substrat
Myrtillocactus formé de l/3 de terreau bien décomposé, 1/3 de terre de jar-
signifie « cactus din et l/3 de sable de rivière, convient. Les arrosages doivent
à myrtilles >>. être fréquents mais peu abondants à ch aque fois, durant toute
En effet, les fruits la période de végétation. En revanche, en hiver, il faut limiter
rouge foncé sont les apports d'eau à une fois par mois. La température hiver-
comestibles nale peut descendre jusqu'à 8-10 oc
et vendus sur
les marchés sous Multiplication
le nom de Comme pour la grande majorité des cierges, le bouturage
« garamboUo >>. est le moyen le plus rapide pour obtenir un sujet rapide-
ment présentable. La méthode à suivre est celle indiquée en
introduction.

• Pilosocereus
C e genre de la fam ille d es Cactées, avec plus de trente
espèces, présente une aire de répartition importante sur le
continent américain, de l'Amérique centrale jusqu 'au Brésil
et au Pérou. Il est caract érisé par 1' abondante « t oison »
blanche qui recouvre ch ez les suj ets âgés l'extrémité de la
colonne.

154 Les cactées et succulentes


Espèce cultivée
Une espèce se trouve couramment dans le
commerce, Pilosocereus leucocephalus, ou sous
son ancien nom Pilosocereus palmeri, qui peut
atteindre de 3 à 5 rn de hauteur avec de nom-
breuses ramifications de 8 à 10 cm de diamètre,
de couleur verte teintée de bleu. Les côtes (de
sept à neuf) sont bien marquées et ponctuées
d'aréoles serrées portant chacune douze épines
radiales jaunes et une ou deux épines centrales
plus fortes et longues de 3 cm. En culture, au
bout d e qu elques années, la plante peut
atteindre le mètre et se couvrir à ses extrémités
de longs poils blancs de 5 cm à la place des
épines. Les fleurs sont nocturnes et éphémères.
Elles apparaissent entre juin et septembre. De
6 à 8 cm de long, les pétales sont verts teintés
de rouge à l'extérieur alors que l' intérieur est
d'un rose pâle variable.
"- Gros plan sur les épines
d e Pilosocereus Culture
leucocephalus. Contrairement à beaucoup d 'autres plantes, Pilosocereus leu-
cocephalus est gourmand en engrais et nécessite un substrat
riche avec un mélange à 40 % de terreau, 30 % de terre de
jardin et 30 % de sable de rivière. Deux fois par mois, durant
la période de végétation, l'apport sous forme liquide d 'engrais
complet associé aux principaux oligo-éléments s'avère indis-
pensable. La température hivernale ne doit pas descendre en
• Pour la culture dessous de 12 oc afin d'éviter l' apparition de taches brunes
de Pilosocereus dues à l' attaque de champignons.
leucocephalus,
il est préférable Multiplication
d'utiliser un pot Le bouturage est la meilleure solution pour obtenir rapide-
en terre cuite. ment un pied présentable. La technique à employer est simi-
laire à celle décrite en introduction.

e Cephalocereus
Les quatre ou cinq espèces de ce genre sont toutes originaires
du Mexique.

Espèce cultivée
Plus souvent connue sous son nom vernaculaire de « barbe
de vieillard » ou « tête de vieillard » en raison de son sommet
couvert d'une pilosité blanche, l'espèce la plus cultivée est
Cephalocereus senilis. Bien que poussant dans des lieux dif-

Les cierges 551


fic iles d 'accès, sur des pentes calcaires, cette
espèce a pratiquement disparu de son ajre d'ori-
gine à la suite de l'arrachage en grand nombre
des pieds adultes afin d'approvisionner le com-
merce. Cette plante colonnaire est souvent rami-
fiée dès la base et peut atteindre 15 m de haut
avec u n d iam ètre de 40 cm , tout cela en un
siècle. Mais en culture et dans nos régions, la
croissance est plus faible et la plante dépasse
rarement le mètre. La tige possède de douze à
trente côtes couvertes d'aréoles denses qui por-
tent chacune de vingt à trente épines à l'aspect
de poils blancs. La fl oraison est nocturne avec
des fleurs blanc jaunâtre de 7 cm de diamètre
sur 8,5 cm de long.

Culture
Planté dans un mélange de 1/ 3 de terre de jardin,
1/3 de terreau et 1/ 3 de sable de rivière, Cephalo-
cereus senilis demande peu de soins. Mise en plein
soleil durant la période estivale, avec un arrosage
A La pilosité blanchâtre léger deux fois par semaine et un apport d'engrais sans azote
de Cephalocereus senilis une fois par mois, la plante connaîtra une bonne croissance. Il
fait d isparaÎtre les côtes
de la tige. faut éviter de mouiller la « toison blanche » qui se tacherait en
prenant une couleur grisâtre. Pendant la période hivernale, une
température supérieure à 10 oc et une absence d'arrosage sont
les conditions à respecter.

Multiplication
e Étant donné Le semis est le mode de multipl ication à employer. Il est
son origine, effectué au printemps dans une terrine ou un petit godet avec
Espostoa lanata un substrat bien tamisé composé, à parts égales, de terreau
peut résister à de feuilles et de sable de rivière. La terrine ou le godet sont
des températures plongés dans une soucoupe remplie d'eau tiède et d 'un pro-
négatives, mais duit anticryptogamiq ue. L'arrosage s'effectue par capillarité
les facteurs et jamais par le dessus. Au bout de h uit jours, les premières
limitants sous plantules apparaissent.
nos climats sont
la pluviométrie,
• Espostoa
l'humidité de l'air,
l'absence Pratiquement toutes les espèces d' Espostoa (une quinzaine)
de luminosité ont pour origine les montagnes du Pérou, au climat semi-
et d 'intensité désertique avec des périod es hivernales froides mais très
lum ineuse sèches sur des sols sans humidité. Ces caractéristiques des sols
hivernales. alliées à une luminosité importante permettent une bonne
résistance au froid de ces Cactées.

156 Les cactées et succulentes


Espèce cultivée
Installée à une altitude inférieure à 2 400 rn, Espostoa lanata
est un cierge arborescent ramifié en forme de candélabre qui
peut atteindre 4 rn de hauteur avec une tige de 15 cm de dia-
mètre. La tige comporte de vingt à trente côtes peu mar-
quées, avec des aréoles serrées garnies de poils blancs d'envi-
ron 2 cm de long. La floraison est nocturne durant l'été et les
fleurs blanches d ' environ 6 cm d e long, suivies de fruits
rouges, apparaissent sur les ramifications.

Culture
En pot, les plantes dépassent rarement 1 rn de haut alors
qu'en pleine terre, en serre, elles peuvent atteindre 3 m. Plan-
tée dans un sol composé de l/3 de terreau, 1/ 3 de terre de
T Espostoa lanata
jardin et l/3 de sable de rivière, la plante doit être arrosée
est un beau spécimen une fois par semaine avec un apport d'engrais complet une
de cierse ramifié en forme fois par mois. En revanche, durant l'hiver, même si une tem-
de candélabre.
pérature de l' ordre de 5 oc est suffisante, il est impératif de
ne pas arroser.

Multiplication
La technique employée est
celle du semis, en respectant
les indications données pour
Cephalocereus senilis (voir
plus haut) .

• Cereus
Ce gen re, qui co mpr en d
plus de soixante espèces, a
son aire d 'origine en Amé-
riqu e du Sud. Toutes les
plantes sont colonnaires et
peuvent atteindre plusieurs
mètres de hauteur.

Espèce cultivée
Cereus peruvianus ou, selon
la nomenclature actuelle,
Cereus hildmannianus est
originaire du Brésil, de l'Ar-
gentine et de l'Ur uguay.
C'est une grande espèce qui
peut atteindre plus de 5 rn
de haute ur, avec plusieurs

Les cierges 571


.,. Ce sroupe de Cereus
hildmannianus est orisinaire
d'Amérique du Sud.

• Les fleurs
de Cereus
hildmannianus,
de couleur blanche,
sont spectaculaires.
Elles apparaissent
l'été, mais chaque
fleur ne dure tiges de couleur vert bleuté. Chaque côte est séparée par une
qu'une nuit. profonde rainure portant de quatre à sept épines latérales de
1 cm de long et une épine cent rale de 2 cm.

Culture
La plante pouvant supporter des températures jusqu'à 5 oc
en hiver, le sol doit comporter 1/ 3 de terreau de feuilles bien
décomposé, l/3 de terre de jardin et 1/3 de sable de rivière.
Cereus hildmannianus nécessite pendant toute l' année un bon
éclairement.

La lanterne des cierges du Pérou


À la fin du xvm• siècle, le Jardin des Plantes de Paris
recevait de très nombreuses plantes exotiques dont les
jardiniers ne connaissaient que peu de choses sur les
modes de culture et surtout sur les dimensions que pou-
vaient prendre ces nouvelles plantes inconnues. Dans les
serres chaudes avaient été plantés de jeunes cierges du
Pérou. Rapidement ils touchèrent le toit vitré de la serre.
Fallait-il les couper ou trouver une solution technique
pour les laisser croître ? Ce fut cette seconde solution
qui fut retenue et la serre fut surmontée d'une « chemi-
née » en verre, dont la hauteur était régulièrement aug-
mentée afin de satisfaire ces cierges qui ne voulaient pas
arrêter leur progression. Cette excroissance sur la serre
portera le nom de « lanterne des cierges du Pérou ».

158 Les cactées et succulentes


Multiplication
Compte tenu de son mode de croissance et de sa forme, il est
très aisé de pratiquer le bouturage pour obtenir de nouvelles
plantes. La méthode à employer est celle décrite dans l'intro-
duction.

• Pachycereus
Avec une douzaine d'espèces de la famille des Cactées, les
Pachycereus sont originaires pour leur très grande majorité du
Mexique et sont toutes des plantes cierges.

Espèces cultivées
Une seule espèce se trouve facilement dans le commerce,
Pachycereus marginatus, dénommée parfois Marginatoce-
reus marginatus. Elle est appelée aussi « cactus perle » à
cause des aréoles feutrées de blanc formant des lignes conti-
nues qui ressemblent à des colliers sur les jeunes plantes. Les
tiges adultes peuvent atteindre 7 m de hauteur, le tronc un
T Comme des perles,
diamètre de 30 cm, avec de cinq à sept côtes prononcées, plus
les areoles blanches arrondies à l'âge adulte. Les aréoles contiennent sept épines
poncruent les ttses latérales et une ou deu.x épines centrales de couleur rougeâtre
de Pachycereus marginatus.
qui deviennent grises en vieillissant avant de tomber. Au prin-
temps, la floraison est diurne avec des
fleurs en fo rme de cloche de 6 cm de
long et d'un diamètre de 3 cm. La cou-
leur des pétales est blanche avec des
pièces sexuelles rouges.
Une deuxième espèce se trouve parfois
dans les jardineries, Pachycereus prin-
glei, qui possède de très nombreuses
épines dont la base est rouge. Dans leur
milieu nature l, ces cierges peuvent
atteindre 15 m de haut avec un port en
candélabre. La floraison, nocturne, est
rare en culture.

Culture
Pachyœreus marginatus ainsi que P. prin-
glei sont des espèces à croissance rapide,
idéales pour les vérandas et patios de
grande hauteur. La température hiver-
nale ne doit pas descendre en dessous
de 10 oc et il faudra prendre garde à ce
que l'humidité du so l et de l'atmo -
sphère soit limitée afin d'éviter l'appa-

Les cierges 59 1
rition de taches sombres sur l'épiderme, dues à des dévelop-
• Dans leur pays
d'origine, le pements de champignons.
Mexique, les
Pachycereus Multiplication
procurent du bois Le semis et le bouturage sont indifféremment employés. Pour
de construction le bouturage, les techniques sont les mêmes que celles indi-
pour les quées dans l'introduction. Le semis doit être effectué avec
populations locales une température élevée de 25 à 28 oc et une hygrométrie
et, en période de proche de la saturation. Pour ce faire, on recouvre la terrine
disette, de la farine de semis d'un film plastique. Le substrat est composé à parts
à partir des
égales de terreau bien décomposé et de sable de rivière. De
graines. trois à cinq mois plus tard, il devient possible de procéder au
premier rempotage dans un substrat composé de 1/3 de ter-
reau, 1/3 de terre de jardin, 1/3 de sable de rivière. Durant
la belle saison, ces jeunes plantes doivent être mises dans un
emplacement peu ensoleillé et recevoir des arrosages fré -
quents. En revanche, l'hiver, les arrosages doivent être faibles
et les plantes placées dans un endroit frais et lumineux.

e Euphorbia
Ce genre de la famille des Euphorbiacées comprend plus de
2 000 espèces avec des formes fort différentes et des cycles
biologiques adaptés aux conditions climatiques variées des
divers continents. En Afrique tropicale et australe, il est
dénombré plus de 400 espèces adaptées à la sécheresse; les
euphorbes xérophytes. Beaucoup d'entre elles sont menacées
de disparition po~r des raisons diverses allant de la destruc-
tion de leur milieu jusqu'au pillage pour alimenter le com-
merce internationaL

Espèces et variétés cultivées


Euphorbia grand icornis, à développement rapide, forme des
fourrés de plusieurs mètres avec des t iges à la fo rme très
caractéristique. Les pousses annuelles se succèdent par étages
en forme de trigone dont les bords sont armés de puissants
aiguillons de 10 cm de long groupés par deux.
Avec ses tiges de section carrée, Euphorbia candelabrum
peut atteindre la hauteur de 8 à 10 rn avec un port majes-
tueux mais encombrant. Lorsque la plante atteint 1 ou 2 m,
des fleurs jaunâtres et assez insignifîantes apparaissent en fm
d'été.
D' une taille plus raisonnable, 2 ou 3 rn de haut, et d'un bel
<Ill Euphorbia milii effet par ses bandes blanc crème sur les bords, Euphorbia lac-
peut former
un véritable b uisson.
rea est très décoratif grâce à sa ramification abondante. Mais
l'une des espèces les plus connues et les plus souvent pré-

Les cierges 61 1
.,.. Page de droite. sentes dans les appartements est sans conteste Euphorbia
Les lézards se plaisent
à courir sur ce massif milii. Celle-ci possède une tige mince avec des fe uilles vert
dEuphorbia resinifera. tendre, mais des aiguillons et un port buissonnant dû aux
nombreuses ramifications des tiges. La floraison est spectacu-
laire surtout chez les nombreux hybrides 'Super Grandiflora'
actuellement en vente chez les commerçants.

Culture
Toutes les euphorbes succulentes sont a priori « frileuses >> et
nécessitent des températures hivernales de l'ordre de 15 à
18 oc avec peu d'arrosage. Durant l'été, les températures doi-
vent être élevées et le lie u d e culture. t rès lumineux. Le
mélange terreux est composé de 1/3 de terreau de feuilles,
l / 3 de terre franche et 1/3 de sable grossier de rivière. La cul-
ture en grand pot de terre ou de plastique d'un diamètre de
30 à 40 cm permet de limiter le développement de Euphorhia
grandicomis et de E. candelabrum.

Multiplication
La méthode la plus simple est le bouturage en été. Après
avoir sectionné nettement une portion de tige de 30 à 50 cm,
il faut la laisser sécher à plat durant trois ou quatre semaines
sur une surface gravillonnée à l'ombre, p uis la mettre à raci-
ner dans du sable légèrement humide. Après un ou deux mois
avec une température de 25 à 28 oc, des racines apparaissent.
La jeune bouture racinée est alors rempotée dans le substrat
de culture indiqué précédemment.

• Si le latex Précaut ions


des Euphorbia L'u ne des caractéristiques communes aux euphorbes est la
est toxiqu.e, présence d'un latex sous forme d 'un liquide blanchâtre qui
il constitue aussi s'écoule par la moindre blessure, y compris lors de l'arrachage
une protection d'une fe uille. Ce latex est généralement toxique et toujours
contre les animaux dangereux lors d'un contact avec les muqueuses ou les yeux.
herbivores. Certaines personnes, allergiques, peuvent avoir, lors de grif-
fures, des réaCtiOnS de gonflement <)VeC sensation de brûlures.

La couronne du Christ »
«
La « couronne d 'épines>> ou« couronne du Christ » est le
nom vernaculaire qui est souvent donné à une euphorbe,
Euphorbia milii, originaire de Madagascar. Elle fut décrite
pour la première fois en 1826 par un botaniste français,
Charles Des Moulins (1798-1875), à partir des plantes
envoyées par le baron Milius, gouverneur de l'île Maurice,
au jardin botanique de Bordeaux en 1821.

161 Les cactées et succulentes


~es plantes
à port retombant
Les plantes succulentes dont le port est naturellement retom-
bant ou tapissant appartiennent elles aussi à plusieurs
familles, dont celle des Cactées. La caractéristique principale
de toutes ces plantes est d'avoir des tiges qui, bien que tur-
gescentes, restent souples et ne peuvent se tenir sans sup-
port. En revanche, elles n'ont aucun organe pour s'accrocher
sur un support comme des ventouses ou des vrilles. Mises sur
le sol, les tiges vont ramper et recouvrir des surfaces variables,
alors qu'installées dans des suspensions ou des vasques, le
port deviendra naturellement retombant et l'ensemble des
tiges et feuilles succulentes recouvrira le pot de culture.

• Des précautions,
e Aporocactus
dont la Ce petit genre de la famille des Cactées, avec seulement deux
brumisation, espèces, est originaire du Mexique. Les noms de « cactus ser-
doivent être prises pent » ou de « cactus fouet» qui lui sont parfois donnés carac-
afin d'éviter les térisent bien le côté filiforme des tiges et le caractère un peu
pullulations désordonné dans leur aspect.
d'araignées rouges
qui apprécient Espèce cultivée
particulièrement La culture de l'espèce Aporocactus flageUiformis est attes-
les Aporocactus. tée en Europe depuis 1690. La robustesse et la longueur des
L'emploi tiges lui ont valu le nom vernaculaire de « queue de rat ». La
d'acaricide permet plante forme des touffes très ramifiées et denses avec des
de faire régresser tiges rondes de 2 cm de diamètre, qui peuvent atteindre
les attaques. 1,50 m de long. Les huit à treize côtes très serrées sont ponc-
tuées d'aréoles de 1 cm recouvertes d'une quinzaine d' épines
jaunes à brun clair. Au printemps, de superbes fleurs irrégu-
lières rose foncé apparaissent durant trois ou quatre jours.

Culture
De croissance rapide, A. flagelliformis a besoin d' un substrat
acide composé de l/3 de sable de rivière non calcaire, 1/3 de
terreau de feuilles, l/3 de tourbe. En période de croissance, il
est possible d'installer la plante en suspension, y compris en
plein air dans un arbre à feuillage léger. Un arrosage sera
-<Ill Avec ses suspensions
de Sedum morganianum, effectué afin de maintenir la terre humide et un apport d'en-
cette véranda fait penser grais sera prévu toutes les trois semaines. Pendant la période
à un décor de vacances.
d' hivernage, une température d' au moins l 0 oc
sera néces-

Les plantes à port retombant 651


saire avec un arrêt des
arrosages. En revanche,
il est utile de brurniser
la plante d e temps
à autre pour éviter le
dessèchement des tiges
et l'invasion des aca-
riens.

Multiplication
La m étho d e la plus
simple est la bouture
de fragments de tige
d ' une vingtain e de
centimètres. Après les
avoir laissés sécher une
dizaine de jours, il suf-
.A. Quand il est en fleur, fit de les faire raciner dans un mélange de tourbe et de sable
Aporocactus flagelliformis
légèrement humide à une température d'environ 25 oc. La
perd son allure austère.
période la plus favorable est l'été.

• Heliocereus
C'est un genre restreint de la famille des Cactées avec quatre
espèces originaires des forêts humides et chaudes des mon-
tagnes du centre du Mexique et de quelques pays d'Amé-
rique centrale. Les tiges vertes sont dans un premier temps
dressées, puis elles retombent en formant des masses buis-
sonnantes. Les tiges, qui peuvent atteindre l m de long, ont
un diamètre d'environ 3 cm avec de trois à cinq côtes bien
marquées portant des aréoles blanches pourvues de trois à
huit épines brun-jaune. Les fleurs parfumées, diurnes, ont un
• Sans que l'on diamètre de l 0 à 15 cm. Les fruits globuleux sont comes-
p uisse pour le tibles à maturité.
moment vraiment Les horticulteurs ont souhaité diversifier la beauté excep-
l'expliquer, tionnelle de la floraison et ont créé de nombreux hybrides
Madagascar avec un autre genre, le genre Epiphyllum. C'est ainsi que dans
possède quelques les jardineries spécialisées, un très grand nombre de cultivars
espèces de la sont offerts à la vente.
fam ille des Cactées
alors que toutes Culture
les autres sont Le mélange doit être à la fois humifère et acide. Le substrat
exclusivement sera composé de l/3 de sable grossier non calcaire, l/3 de ter-
originaires reau de feuilles, 1/3 de tourbe enrichie. Pour une floraison
d'Amérique. abondante durant la période estivale, un apport d'engrais
complet une fois par mois sera effectué. Si un arrosage régu-

166 Les cactées et succulentes


lier de la fin du printemps jusque
vers le 15 septembre est indispen-
sable, il faut impérativement hiver-
ner les Heliocereus dans un endroit
sec, lumineux, sans arrosage et avec
une temp é rature mini m um de
lOOC.

Multiplication
Pour conserver la beauté des culti-
vars, la seule méthode de multipli-
cation est la bouture de tige. Après
avoir prélevé un tronçon d'environ
15 cm de long, il est mis à raciner
dans un substrat composé po u r
m oitié de perl ite et de terreau, à
une température de 20 oc.
.A Le cultiVar 'Front Runner'
est ISSU de /'hybridation
entre les genres Heliocereus • Rhipsalis
et Ep1phyllum.
Ce genre, également de la famille des Cactées, comprend une
quarantaine d'espèces toutes originaires du continent améri-
cain, sauf quelques-unes dont Rhipsalis horrida, R . baccifera,
originaires de Madagascar. Le nom de « rhipsalis » vient du
grec et signifie << osier », par allusion aux rameaux minces et
souples de la grande majorité des espèces de Rhipsalis.
• Rhipsahs pilocarpa La plante, d'aspect touffu, est pourvue de très nombreuses
possède des rameaux tiges minces, souvent retombantes, pouvant atteindre 2 rn de
retombants
long. Selon les espèces, ces tiges sont aplaties, cylindriques, de
couleur vert jaunâtre à vert foncé, parfois teintées de
rouge près des aréoles qui sont, selon les espèces, avec
ou sans épines. Les fleurs, diurnes, sont petites, de
couleur crème, jaune, blanche, rose, violette. Elles
apparaissent à l'automne et sont suivies de petites
baies colorées, rouges, violettes, blanches. C'est la rai-
son pour laquelle, ces Rhipsalis sont dénommés « cac-
tus gui >>.

Espèces cultivées
Parmi les espèces les plus courantes présentes dans le
commerce, il est possible de citer Rhipsalis pilccarpa,
avec des fleurs crème teintées de rouge au cœur,
R. pachyptera, à fleurs jaunes, R. mesembryanJhoides,
à fleurs blanches, R. cereoides, à fleurs jaunes, R. houl-
letiana, à fleurs jaunes. Cette dernière plante est désor-
mais appelée Lepismiu m houlletianum.

Les plantes à port retombant 671


e La meilleure Culture
façon de cultiver La plupart de ces espèces de Rhipsalis sont de culture facile.
les Rhipsalis est Ayant dans la nature pour support d'autres végétaux, toutes
de les mettre dans ces plantes épiphytes apprécient un compost bien décomposé
des suspensions humifère, une situation ombragée, avec quelques pulvérisa-
afin que les tiges tions, de préférence d'eau de pluie, durant la période estivale.
puissent retomber Une atmosphère humide facilite grandement leur croissance.
de manière En revanche, en hiver, le repos est de rigueur avec une tem-
élégante. pérature de l'ordre de 10 oc dans un local lumineux et sec.

Mult iplication
Durant la période estivale, il est aisé de procéder à des bou-
tures de tiges de 15 à 20 cm de long en les plaçant dans du
sable humide à 25 oc.

T Les feuilles en chapelet


e Senecio
sont caractéristiq ues Parmi les 1 500 espèces que comprend le genre Senecio, de la
de Senecio herreianus.
famille des Astéracées (auparavant Composées), quelques
espèces, originaires surtout
d'Afrique, ont des ports retom-
bants ou rampants.

Espèces cultivées
Q uatre espèces peuvent être
mentionnées. Senecio pendu-
lus, plante curieuse à port ram-
pant avec des tiges cylindriques
vert gris et des fleurs rouges, est
originaire d ' Éthiopie. Elle est
bien adaptée pour les suspen-
sions. S. herreianus présente un
port retombant avec des
feuilles totalement rondes don-
nant un aspect de chapelet à la
plante. Sa floraison automnale
est d e cou leur jaune pâ le.
S. haw orthii a un aspect blanc
argenté d û au fin duvet qui
recouvre toutes les parties de la
pla nte y compris les feuilles
ovoïdes. S. ficoides possède des
t iges charnues et des feu illes
cyli nd riques de couleur vert
glauq ue avec un port semi-
rampant.

168 Les cactées et succulentes


Culture
Le substrat doit être bien drai-
nant et composé de 1/3 de
sable grossier de rivière, l/3 de
terre de jardin, 1/3 de terreau
de feuilles. Comme beaucoup
d'autres p lantes, l'hivernage
doit s'effectuer au sec avec une
température supérieure à 5 oc.

Multiplication
Les diverses espèces citées se
multiplient par bouture de tige.
Un tronçon d'une dizaine de
centimètres est mis dans
un substrat léger composé de
sable et de tourbe légèrement
:i.. humide.
.6. Sedum morganianum
forme de jolies potées
décoratives. esedum
De la famille des Crassulacées, ce genre se rencontre dans
tout l'hémisphère nord, à Madagascar et dans quelques pays
d'Amérique du Sud, et comprend plus de 500 espèces à l'état
spontané. Plusieurs dizaines d'espèces appartiennent à la flore
française.

Espèces cultivées
Ne sont indiquées que les espèces dont le port général est
retombant et qui peuvent être présentées dans des suspen-
sions. Il est possible de citer Sedum sieboldii, dont la souche
charnue est pourvue de tiges rampantes et dont certains cul-
tivars ont un feuillage panaché. La floraison est rosâtre. S.
morgan ianum possède de longues tiges souples pouvant
atteindre 60 cm de long, portant des feuilles d'un bel aspect
blanc argenté et gorgées de réserves. Cette espèce se cultive
facilement en coupe.

Culture
Sedum sieboldii peut se cultiver en pleine terre car cette
espèce est rustique sous le climat de la région parisienne.

Mult iplication
Le bouturage est la technique la plus aisée. Pour S. morgania-
num, la bouture de feuilles se fait très aisément en les plaçant
dans un substrat léger composé de sable et de terreau.

Les p lantes à port retombant 691


~es formes globuleuses
Bien qu'il ne soit pas toujours facile de définir les plan~es qui
peuvent rentrer dans cette catégorie de forme, il s'agit
essentiellement de plantes dont la tige est succulente et
dépourvue de feuilles apparentes, avec une croissance en
hauteur et en épaisseur similaire. Le résultat donne à terme
une forme sphérique. Les dimensions des plantes adultes
peuvent varier selon les espèces de quelques centimètres
jusqu'à plusieurs dizaines comme le << coussin de belle-
mère »1 Echinocactus grusonii.

Toutes les plantes succulentes ne possèdent pas de dards ou


d'épines. Pour des raisons de commodité, surtout dans la
manipulation, il sera distingué les formes globuleuses armées,
c'est-à-dire pourvues de «piquants », et les form es globu-
leuses sans épines ou inermes.

FORMES GLOBULEUSES ARMÉES


la forme globuleuse, sphérique et recouverte d'épines, n'est
pas aisée à manipuler et demande quelques précautions. Ce
désavantage est compensé par une multitÙde de formes, de
couleurs et d 'aspects des épines qui permettent la création de
petites scènes variées.

• Il est conseillé de
e Rebutia
placer les Rebutia Le genre Rebutia, originaire de Bolivie et d'Argentine, est
dans de petits composé de plantes naines, compactes, de la famille des Cac-
pots de terre. tées avec plusieu rs d izaines d'espèces et de no m b reu x
hybrides. La floraison abondan te, même sur les jeunes sujets,
présente des coloris variés, rose, rouge, jaune, violacé, crème.
Elles sont idéales pour les débutants qui disposent de peu de
place, car elles ne nécessitent aucune installation particulière.
En effet, elles se contentent d' une exposition à mi-ombre,
d' une certaine h umidit é et supportent des t em pératures
hivernales pouvant descendre jusqu'à 5 oc.

Espèces cultivées
ll existe dans le commerce plusieurs espèces. Parmi celles-ci
..,. Plante facile à cultiver, peuvent être cités R. aureiflora à fle u rs j au ne orangé,
Rebutia minuscula offre une
floraison spectaculaire.
R. minuscola, orange vif, R. heliosa, rose pâle, R. marsoneri,
jaune foncé.

Les formes globuleuses 71 1


Culture
Toutes ces plantes doivent être culti-
vées dans un substrat très poreux,
constitué de 1/3 de sable, l/3 de
terre franche, 1/3 de pouzzolane fine.

Multiplication
La multiplication se fait par semis au
printemps ou par division des rejets.

Précautions
Ces plantes sont sensibles à JI araignée
r ouge. C es minuscules acariens
piquent l'épiderme qui devient brun
grisâtre. Une bonne aération et un
bassinage régulier évitent leur déve-
loppement. En cas d'attaque trop
importante, il faut traiter avec un
acaricide.

e Echinocereus
Originaires du nord du Mexique et
des États-Unis, ce sont des plantes
.A. Le genre Rebutia est naines avec des formes diverses : globuleuses ou quelquefois
r.emarquable par sa floraison colonnaires avec une ou plusieurs tiges. Durant une quinzaine
aux couleurs viveS.
de jours, les floraisons sont spectaculaires et les fleurs souvent
de grandes dimensions, mais de durée très courte.
De la famille des Cactées, les Echinocereus conviennent bien
aux amateurs qui possèdent peu de place, mais dont la pièce
est assez lumineuse avec une exposition ensoleillée. il faut
noter que si les plantes sont maintenues bien au sec durant
l'hiver, les Echinocereus peuvent supporter des températures
négatives jusqu'à - 5 oc pendant quelques heures.

Espèces cultivées
Parmi toutes les espèces disponibles, quelques-unes peuvep.t
• Les fruits être préconisées : E. engebnanii, fleur rouge rosé, diamètre
pourpres de la fleur 7 cm ; E. enneacanthus, fleur rouge pourpre, dia-
d'Echinocereus mètre 7 cm ; E. pectinatus var. dasyacanthus, fleur jaune très
dasyacanthus soutenu, diamètre 12 cm ; E. pentalophus, fleur rouge car-
peuvent servir min à rose Was, diamètre 10 cm.
de base à une
excellente Culture
marmelade. Le substrat de culture doit être drainant pour éviter l'accu-
mulation d'eau au pied de la plante. il sera composé de 1/3

171 Les cactées et succulentes


• Les fleurs dEchinocereus de sable grossier de rivière, 1/3 de terre franche, 1/3 de pouz-
pectinatus sont souvent
zolane. Le rempotage .s'effectue de préférence au printemps.
de srandes dimensions,
mais elles ne durent pas.
Multiplication
Le semis est le mode de multiplication des Echinoœreus. Il
s'effectue au printemps dans de petits pots y compris en plas-
tique, avec un mélange constitué de 1/2 de sable de rivière
et 1/ 2 de terreau bien décomposé. Deux à trois mois plus
tard, il est procédé au rempotage des jeunes plants en pots
de terre.

• Pour lutter contre


e Mammillaria
les cochenilles, Le genre Mammillaria est l' un des plus importants avec plus
outre la de 250 espèces. Naines à tiges globuleuses solitaires ou parfois
pulvérisation ramifiées, les diverses espèce·s de Mammillaria sont originaires
d 'insecticide, du nord du Mexique et de l'est des États-Unis.
une autre méthode, Elles ont de multiples intérêts, dont une floraison abondante
plus « douce », d'une durée maximum de quelques semaines par an, consti-
est très efficace : tuée de petites fl eurs disposées en cercle autour du sommet
le badigeonnage de la plante. Puis se développent des fru its charnus, allongés
au pinceau et de couleur rouge. Mais c'est surtout dans la grande diver-
d 'un mélange sité des formes d'épines que réside la beauté de ce genre.
d 'alcool dénaturé Cela permet de créer sur de petites surfaces des scènes et
et d 'eau nicotinée. ambiances miniatures dignes d 'intérêt. Selon les espèces, ces
épines sont droites, crochues, plumeuses, pectinées, unies ou

l es formes globuleuses 731


multicolores. C'est ainsi q ue M. pactinifera a des épines
e Attention, lors
en forme de peigne, M. plumosa des épines plumeuses,
des arrosages!
M. a lbilanata, M. candida, M. carmenœ un manteau
Il faut éviter de
d'épines blanches lumineuses, M. bombycina des épines cro-
mouiller les parties
chues rougeâtres.
laineuses ou
duveteuses car elles
Espèces cultivées
terniraient.
Ces nombreuses espèces sont en général facûes à cultiver.
Il ne faut pas pour autant négliger la flo raison de certaines
d'entre elles dont M. bocasana, à fleurs blanc jaunâtre rayé
de rouge, ou M. boolii, avec des fleurs rouge rosé, d'un dia-
mètre de 2,5 cm . Si cette dernière croît bien en situation
lumineuse, M. bocasana supporte une situation ombragée et
une température minimum de 5 oc.
Il ne faut pas oublier non plus M. compressa, avec des fleurs
rouge pourpre d'un diamètre de 1,5 cm, qui supporte des tem-
pératures jusqu'à 5 °C, M. plum.osa, une très belle espèce, de
T Telle une couronne,
les fleurs de Mammillaria
plein soleû, toute duveteuse, blanche avec une fleur blanc ver-
pygmaea apparaissent dâtre de 1,5 cm, ou encore M. prolifera, qui se développe faci-
en cercle au sommet lement et forme des touffes denses avec une floraison estivale
de la plante.
et des fleurs jaune crème de 1 ou 2 cm de diamètre. Elle pré-
fère les situations ensoleillées et une
température supérieure à 10 oc.

Culture
Ne demandant pas de conditions
particulières, le substrat doit être
très poreux avec l/3 de sable gros-
sier de rivière, l/3 de terre franche
et l /3 de pouzzolane. La majorité
des mammilaires demande une
situation lumineuse, sauf pour M.
plumosa ou M . pectinifera qui doi-
vent être placés dans un lieu légère-
ment ombragé. Penda nt toute la
période estivale, il faut arroser une·
ou deux fois par semaine.

Multiplication
La multiplication se fait par semis
au printemps ou par division des
rejets.

Précautions
La majorité des mammilaires est
sensible à la cochenille farineuse.

174 Les cactées et succulentes


• Notocactus
Un autre genre originaire d'Argen-
tine, du Brésil et d'Uruguay, le genre
Notocactus ou Parodia, est intéres-
sant à cultiver. Il compte une tren-
taine d'espèces à grandes fle urs,
généralem ent jaunes, disposées à
proximité du centre de la couronne.
Quelques exceptions sont à noter
dans la couleur de la fleur avec en
particulier N . purpureus à fl e ur
pourpre, N uebelmannianus, rouge
brillant, N roseoluteus, rose brillant.
A Parodia paraguayensis Les conditions de culture et de multiplication sont identiques
donne des fleurs
plus grandes que la plante
à celles des mammilaires.
elle-même.

FORMES GLOBULEUSES INERMES

De formes souvent simi laires à celles qui viennent d'être


décrites, les plantes globuleuses sans épines ou inermes ont
l'avantage de pouvoir être manipulées plus facilement et avec
beaucoup moins de risque. Malheureusement le choix est plus
réduit que dans la catégorie à épines. Parm i ces plantes
inermes, deux genres sont décrits ci-après, l'un de la famille des
Cactées, Astrophytum, avec moins de dix espèces, l'autre des
Euphorbiacées dont le genre Euphorbia comprend plus de
2 000 espèces !

• Astrophytum
D e la famille des Cactées, ce genre comprend actuellement
quatre espèces, dont deux se trouvent communément dans
les jardineries, Astrophytum asterias et A. myriostigma. Ces
deux espèces ont des conditions de culture et des capacités
de résistance au froid différentes liées à leur région d'origine.
Il est à noter que les deux espèces A. coahuilense et A . colum-
nare sont maintenant incluses dans A . myriostigma.

Espèces cultivées
Astrophytum asterias est plus com muné me nt appelé
« plante oursin » en raison de sa forme globuleuse aplatie et
de ses six à huit côtes délimitées par des rainures. D'un dia-
mètre de 8 à 15 cm et de 5 cm de haut, elle est de couleur
vert olive, ponctuée d'écailles blanches plus ou moins nom-
breuses selon les individus. Ce cactus originaire de zones allu-

les formes globuleuses 751


vionnaires d u Mexiq ue a la
partic ularité de se rétracter
en période de sécheresse, ne
laissant apparaître que la par-
tie supérieure, et de gonfler
dès le début de la saison des
pluies. Les fle urs j au nes à
gorge rouge de 5 ou 6 cm de
diamètre s'épanouissent de
mai à septembre.
La deuxième espèce, Astro-
phytum m y riostigma , est
connue aussi sous le nom ver-
naculaire de « bonnet d 'évê-
qu e » à ca use d e sa forme .
Bien que globulaire et aplatie
dans sa forme de jeunesse, la
tige de couleur argentée, avec
de cinq à dix côtes triangu-
.A Bien au centre, la fleur laires aux arêtes vives ponctuées d' aréoles gris clair, finira par
d:Astro p hytum myriostigma
apparaïr: au sommet de
atteindre une cinquantaine de centimètres de hauteur avec
son • bonnet d 'évêque •. un diamètre d'environ 35 cm.

Culture
A. myriostigma est originaire des hauts plateaux du nord et
du centre du Mexique. Cette espèce demande un emplace-
ment ensoleillé et chaud avec un substrat léger et poreux
constitué de 113 de terreau, 113 de sable et 1/ 3 de terre légère
de jardin. Un arrosage léger tous les dix jours et un hivernage
à plus de 10 oc lui permettront de bien se développer.
En revanche, A. asterias est une plante relativement délicate
et nécessite un substrat composé de 25 % de gravier, 25 % de
sable grossier et 50 o/o de terre argileuse. Si pendant l'été, un
e Lenom arrosage tous les quinze jours est suffisant, durant l'hiver, elle
d 'euphorbe a été ne supporte pas l'humidité ni des températures inférieures à
donné en l'honneur 5 oc.
de Euphorbus,
médecin du roi de Multiplication
Mauritanie, Comme les autres Cactées de forme globuleuse, le semis est
Juba II, qui fut le mode de multiplication de ces espèces.
soigné, selon la
tradition, grâce à
l'usage de la sève
• Euphorbia
de l'une de ces Avec 2 000 espèces, le genre Euphorbia a des représentants
plantes à latex. sous tous les climats avec des formes succulentes, ligneuses,
herbacées et des cycles biologiques variés, depuis le plus court

176 Les cactées et succulentes


Une plante hallucinogène
ll convient de citer également le genre Lophophora, plus
souvent connu sous son nom indien de « peyotl ».
En effet, cette plante de la famille des Cactées contient
des alcaloïdes hallucinogènes dont se servent les cha-
mans indiens du Mexique lors de certaines cérémonies
rituelles.

avec des plantes annuelles qui ne vivent que quelques mois,


jusqu'au plus long avec des plantes pérennes qui vivent plu-
sieurs dizaines d'années.

Espèces cultivées
Euphorbia obesa est l'une des espèces naines de forme glo-
buleuse à retenir. Son tronc lisse, brun rougeâtre légèrement
rayé comporte huit petites côtes. L'espèce présente la parti-
cularité d'être dioïque et seule la possession d 'un pied mâle et
d'un pied femelle permet d ' obtenir des graines. D'au tres
espèces comme E. bupleurifolia, E. susanna.e, E. meloformis
peuvent être également acquises par les amateurs.

Culture
La culture de ces espèces ne pose pas de problème majeur à
T Euphorbia obesa condition de les maintenir à une température supérieure à
possède un tronc lisse
et sans aiguillon.
15 oc en hiver et dans un substrat sableux et drainant, com-
portant l/3 de gravillons, 1/3 de sable de rivière, 1/3 de terre
franche. En période hivernale, il
faut humecter le sol afin d 'évi-
ter la déshydratation des racines,
mais impérativement éviter les
arrosages.

Multiplication
Le semis est effectué au p rin-
temps sur un support sableux
avec une température de l'ordre
de 28 oc.

Précautions
Comme pour toutes les plantes
de la famille des Euphorbiacées,
le latex blanchâtre qui s'échap-
pe des tiges et des feuilles lors-
qu' elles sont coupées, est irritant
et toxique.

l es formes globuleuses 771


~es plantes à rosettes
Les plantes à rosettes ont pour principale caractéristique
d'avoir des feuilles succulentes régulièrement étalées autour
d'un bourgeon central. Si la plante croit en hauteur, elle ne
montre que des nœuds avec des entrenœuds inexistants,
donnant en permanence cet aspect trapu si particulier. Ce
mode de développement n'est pas caractéristique des
plantes succulentes et se retrouve dans de nombreuses
plantes herbacées de la flore française, dont les pâquerettes.

eAeonium
• Pour passer
l'hiver, les Aeonium Ce genre de la famille des Crassulacées se rencontre surtout
se contentent d'une dans les iles Canaries avec une quarantaine d'espèces. Les
pièce lumineuse et feuilles, plus ou moins charnues et plus ou moins colorées,
d'une température sont disposées en rosette avec des variations selon les espèces.
comprise entre En règle générale, les feuilles de la base, les plus anciennes, se
5 et 10 oc. dessèchent puis tombent, dégageant ainsi progressivement
une tige. Cette tige principale peut se diviser et donner un
aspect arborescent à ces plantes de petites dimensions.
Après la flora ison, en juillet-août, la rosette qui a porté la
hampe florale meurt, mais les autres tiges prennent le relais. Il
y a néanmoins une exception pour Aeonium tabulaeforme
dont la totalité du pied meurt sitôt les graines mûres.

Espèces et variétés cultivées


Aeonium arboreum est l'espèce la plus répandue avec ses tiges
charnues, très ramifiées et portant des rosettes vert glauque
en extrémité. Elle a un port arborescent et peut atteindre 1 m
de haut. La variété 'Atropurpureum' a des fe uilles pourpre
foncé dont la couleur est accentuée en plein air par une expo-
sition très ensoleillée. Une forme noirâtre existe, assez specta-
culaire. Cette espèce et ses diverses form es croissent sans dif-
ficulté dans les jardins de la côte méditerranéenne. La floraison
de couleur jaunâtre se produit en juin-juillet.
Parfaitement plate, présentant une rosette dont le diamètre
peut atteindre 40 cm, Aeonium tabulaeforme se développe à
l' ombre et sur des rochers humides. Après la floraison jaune en
~ Aeonium decorum juillet-août, le pied meurt. n y a donc nécessité soit de récolter
possède des feuilles
résulièrement étalées
les graines, soit de prélever préalablement quelques feuilles
autour d 'un bourseon pour assurer une m ultiplication végétative par boutures.
central, caractéristique Plus rare, et sans tige, A eonium n obile possède de grandes
des plantes à rosettes
feuilles vert clair, pliées en leur milieu.

Les plantes à rosettes 791


Culture
Le substrat doit être bien
drainant et constitué de 113
de sable grossier de rivière,
1/3 de terre franche et 1/3
de terreau de feuilles. La
majorité des espèces de ce
genre a une croissance
rapide et nécessite donc un
rempotage annuel en fm de
printemps. Les pots, en terre
cuite, doivent avoir un dia-
mètre supérieur à la motte.
Les Aeonium demandent
une exposition ensoleillée
avec des arrosages fréquents
et copieux en été. En
revanche dès septembre et
durant l' hivernage, il est
nécessaire de diminuer la
quantité d'eau en se conten-
tant d 'humecter la motte
une fois par mois.

Multiplication
Comme la majorité des
.â. Ce cultivar 'Schwarzkopf plantes succulentes, les Aeonium se multiplient par graines et .
dAeonium arboreum
apprécie son exposition
par bouturage. La technique la plus rapide pour obtenir une
ensoleillée. belle plante est la bouture d'une rosette entière avec un frag-
ment de tige de 5 à l 0 cm de long. Effectuée en juillet-août,
dans une pièce à 25 oc, la bouture est mise dans un substrat
léger constitué de sable et de terreau. Un mois plus tard, de
jeunes racines apparaissent et le rempotage dans le substrat
de culture est possible.
e Il convient d'être Le semis, plus long et plus délicat, est surtout préconisé pour
particulièrement Aeonium tabulaeforme, compte tenu de sa biologie. En fin de
vigilant avec printemps, le semis est effectué en terrine, dans un mélange
les Aeonium. tamisé de 1/2 de sable et 1/2 de terreau, dans une atmosphère
Les cochenilles saturée à 25 oc. Le repiquage a lieu deux ou trois mois après
farineuses peuvent dans de petits godets en terre avec un substrat léger.
en effet prendre
possession des Maladies
racines où Quelques parasites sont friands des Aeonium, surtout les
elles f orment de pucerons en fin d'hiver et les cochenilles farineuses. Les trai-
véritables colonies. tements habituels, à base de produits vendus dans le com-
merce, en viennent à bout sans difficulté.

180 Les cactées et succulentes


• Sempervivum
De la famille des Crassulacées, les joubarbes, ou Sempervii/Um
selon la nomenclature scientifique, sont des plantes dont l'aire
d'origine est très vaste, couvrant une grande partie de l'Eu-
rope du Sud jusqu' au Caucase et l'Atlas au sud de la Médi-
terranée. On trouve également de nombreuses espèces, une
cinquantai ne, dans les régions montagneuses où elles se déve-
loppent dans les fissures des roches.
À côté des espèces botaniques, de très nombretLx hybrides
spontanés ou créés par l'homme existent avec des couleurs
de fleurs souvent remarquables. Très souvent mal définis, de
nombreux hybrides sont vendus sous des noms divers par les
professionnels.
Les feuilles charnues sont disposées en rosette autour d'une
tige courte. De cette rosette souvent colorée émerge, en juin-
T Les SempeNivum
juiJlct, le pédoncule floral m uni de pièces écailleuses portant
se plaisent dans la rocaille, des fleurs colorées en étoile. La fructification terminée, le
comme le montre ce tapis pied meurt après avoir produit de jeunes plantes qui assurent
de SempeMvum calcareum.
la survie végétative de l'espèce.

Espèces cultivées
Appel é vulgairement « toile
d ' araign ée », S empe rvivum
arachttoideum a ses rosettes de
feuilles recouvertes d'une toison
blanche sim ila ire à un e t oile
d ' araignée. Leur taille est
variable, d ' un diamètre de 3 à
6 cm. La fleur est rose foncé.
Remarquabl e par ses grandes
rosettes de feuilles vert glauque
aux e:xî:rémités rougeâtres, Sem-
p ervivum tectorum, très proche
de S. calcareum, donne des fleurs
de couleur rosée.
Originaire de Grèce, S. rutheni-
cum est une joubarbe décorative
par ses fl eurs de couleur jaune.

Culture
Plantes à la fois d 'intérieur et de
plein air, la majorité des jou -
barbes se développent sans pré-
cautions particulières quant aux
températures et à l' humidité de
l'air. En revanche, ce sont des

Les plantes à rosettes 81 1


• D ans certaines plantes de rocailles ou d'éboulis qui nécessitent des sols cirai-
régions françaises, nants, sans stagnation d'eau. Les mélanges, y compris en plein
Sempervivum air, doivent être très perméables à l'eau et composés de terre
tectorurn était franche très caillouteuse additionnée de sable de rivière. En
plan.té sur le plein air, la résistance au froid est conditionnée par cette per-
faîtage des toits de m éabilité et donc par l'absence de rétention d'eau du sol.
chaumes pour
éloigner la foudre. Multiplication
Si le semis est possible, la technique la plus rapide et la plus
sûre pour obtenir une plante similaire à celle d 'origine est le
bouturage des rejets du pied mère. Au mois d' août, il suffit
de prélever les jeunes drageons munis d'une rosette bien for-
m ée pour obtenir une nouvelle plante. Mise en godet dans
un mé lange bien drainant constitué par tiers de sable d e
rivière, de terreau de feui lles et de terre franch e, la plante
racinée peut être p lantée à son emplacement définitif dès
l'automne.

e Echeveria
Originaires d'Amérique du Sud, d 'Amérique centrale et du
Mexique, les 130 espèces du genre Echeveria appartiennent
à la famille d es Crassulacées. En rosettes compactes, les
feuilles sont, selon les espèces, glabres et cireuses ou pubes-
centes. Avec le temps, les feuill es anciennes tombent, laissant
apparaître une tige dégarnie dressée ou rampante, surmontée
de la rosette. Les floraisons très vives, avec de nombreuses
nuances rouges ou jaunes, apparaissent depuis le printemps
jusqu'au milieu de l'été.

Espèces cultivées
Quelques espèces sont largement utilisées pour la décoration
intérieure et pour la décoration estivale de plein air. Parmi
• Les Echeveria celles que l'on trouve dans le commerce, il est possible de
sont très citer Echeveria leucotricha, E. setosa, E. derenbergii, E.
recherchées par gibbiflora.
les collectionneurs Avec des rosettes de 10 à 15 cm de diamètre et des feuilles
am.ateurs, car recouvertes d 'une pilosité blanche, E. Leucotricha a une abon-
une pièce remplie dante fl oraison vermillon durant tout le printemps.
de ces plantes avec E. setosa est cultivé en très grande quantité pour la décora-
leurs rosettes de tion. Cette espèce très pileuse avec l'e:x.'trémité des feuilles
toutes les couleurs vert foncé a une floraison jaune rouge qui débute en avril
et de toutes pour se poursuivre jusqu'en juillet.
les tailles est Très utilisé et apprécié par les jardiniers composant pour les
du meilleur effet. jardins publics une décoration florale à base de mosaïculture,
E. derenbergii donne de petites plantes de 4 à 6 cm de dia-

Ill Les cactées et succulentes


mètre, gris bleuté, dont les feuilles se terminent par une
petite pointe rouge. La floraison estivale est abondante avec
une coloration jaune rouge.
Avec une floraison pâle jaune orangé, de très grandes feuilles
vert bleuté de 30 cm de long et des tiges pouvant atteindre
de 60 à 80 cm de haut, E. gibbiflora se différencie très nette-
ment des autres espèces citées.

Culture
Deux méthodes sont possibles, la culture en pot de façon per-
manente et la culture alternée avec une mise en pleine terre
durant la période estivale. Dans ce dernier cas, les plantes sont
arrachées fin septembre ou début octobre, et mises en hiver-
nage, après nettoyage des feuilles mortes et séparation des
jeunes rosettes. Elles sont placées dans un endroit sec avec
une température de l'ordre de 10 oc. Pour la culture en pot,
le substrat, drainant, est constitué de l/3 de terreau de
feuilles, l/3 de terre franche et 1/3 de sable grossier de
rivière. Dans tous les cas, l'arrosage hivernal est très limité.

Multiplication
La bouture de rosette munie d 'une tige de quelques centi-
'Y A~c leur floraison
mètres est la meilleure méthode. Effectué en été, ce boutu-
souvent remarquable, rage se fait dans du sable maintenu légèrement humide. Un
les Echevena sont mois plus tard, il est possible d'effectuer un rempotage dans
des plantes décoratives.
le substrat de culture.

Les plantes à rosettes 831


~es plantes à caudex
En botanique, le caudex correspond à un organe de stockage
situé au niveau du sol, formé par un renflement de la tige
et/ou de la racine. Cet organe permanent sert à emmagasiner
les réserves d'eau et de nourriture de la plante, alors que les
parties vertes, chlorophylliennes, sont souvent éphémères.
Cette forme adaptative se retrouve dans des plantes appar-
tenant à plusieurs familles (Apocynacées, Asclépiadacées,
Dioscoréacées, Euphorbiacées). Malgré cette diversité bota-
nique, les régions où se retrouvent cette forme adaptative
sont essentiellement le sud de l'Afrique et Madagascar.

eAdenium
Appartenant à la famille des Apocynacées, le genre Adenium
est composé d'un peu plus de dix espèces originaires des
zones semi-désertiques d 'Asie et d'Afrique.
..,.. Le tronc à la base renflée
et les longues feuilles
filiformes caractérisent Espèce cultivée
bien No lina recuNata. Une seule espèce originaire d 'Afrique occupant une vaste
Y Adenium obesum
zone au sud du Sahara se trouve assez aisément en culture,
offre une jolie floraison Adenium obesum. Du tronc volumineux partent des tiges
d urant !"été, même sur épaisses portant des feuilles caduques d' environ 1,5 cm de
les plantes de petite taille.
long. En culture, la plante peut atteindre au maximum 1 rn
de hauteur avec un caudex d 'environ
20 cm de diamètre. La floraison estivale
spectaculaire est rose violacé et apparaît
même sur les plantes d e petite taille.
Plusieurs variétés très florifères sont dis-
ponibles dans le commerce.

Culture
A . obesum aime les sols riches, humifères
mais bien drainés. Le substrat sera com-
posé de 1/ 3 de terreau de feuilles, 1/3 de
terre de jardin, 1/3 de gravillons et de
sable de rivière. Durant la belle saison, un
apport d'engrais complet lors des arro-
sages d 'été est nécessaire. L' hivernage
nécessite une température minimum de
15 oc et une exposition à la lumière. Les
arrosages, une fois par mois, doivent
humidifier légèrement le substrat.

Les plantes à caudex 851


La rose du désert
C'est souvent sous un nom plus évocateur et chargé de
rêve que Adenium obesum est vendu, celui de « rose du
d ésert ». Les Thaïlandais ont naturalisé cette espèce et
ont mis au point des programmes de sélection et de cul-
ture intensive pour vendre leur production sous le nom
de « Bangkok». À l'inverse des Pachypodium, cette rose
du désert ne porte jamais d'aiguillons.

Pour obtenir un gros caudex, il est nécessaire de le laisser


enterré et d 'attendre qu'il soit parvenu à un volume correct.
En effet, en contact avec la lumière, les pertes d'eau sont plus
importantes et la croissance en volume de cette partie ren-
fl ée est alors limitée.

Multiplication
Le semis est la méthode la plus souvent utilisée. Il est pos-
sible de réaliser des greffages sur une plante de la même
famille, le laurier-rose ou Nerium olean.d.er, mais dans ce cas
le caudex ne se développera pas.

e Dans leur e Pachypodium


habitat, certaines Ce genre, également de la famille des Apocynacées, com-
espèces de prend une quinzaine d'espèces toutes originaires de Mada-
Pachypodium gascar ou d'Afrique du Sud.
produisent un effet La grande majorité de ces espèces est très menacée dans ses
extraordinaire. pays d 'origine à la fois par la destruction de leur habitat et
Leurs troncs par les prélèvements abusifs effectués pour approvisionner
massifs, noueux, les marchés européen et américain. Néanmoins beaucoup de
peuvent atteindre pépiniéristes les cultivent à partir de semis, sans arrachage
1 m de diamètre dans la nature.
à la base.
Espèces cultivées
Pachypodium lamerei, appelé aussi « palmier de Madagas-
car », bien que n'ayant aucune relation avec les palmiers, pos-
sède une tige épaisse et très épineuse surmontée d'un volu-
mineux bouquet de feuilles. En période hivernale, les feuilles
jaunissent, tombent et repoussent au début du printemps. En
culture, la croissance est rapide et la hauteur peut atteindre
de 6 à 8 rn en pleine terre. La floraison blanche n'est pas aisée
à obtenir si la plante est cultivée en pot.
D'autres espèces ont de l' intérêt, mais sont plus rares en cul-
ture. Il est possible de citer P. succulentum, P. brevicaule, P.
densi.florum. Ces trois espèces possèdent de très beaux cau-
dex peu volumineux en collection.

186 Les cactées et succulentes


Culture
Dès la chute des fe uilles, il est
nécessaire de cesser les arrosages
qui reprendront parcimonieuse-
ment avec la feuil laison . La
période la plus délicate est l'hiver,
durant lequel la température doit
être supérieure à 15 oc dans un
local lumineux. Le substrat doit
être composé de 1/3 de sable gros-
sier de rivière, 1/3 de terre franche,
1/3 de pouzzolane fine. Par expé-
rience, il s'avère que les pachypo-
diums croissent beaucoup mieux
dans des pots en terre, grâce à leur
porosité, que dans des conteneurs
en plastique.

Multiplication
Le semis est la seule méthode
employée. Au début du printemps,
les graines sont disposées en ter-
rines ou en petits godets dans un
substrat tamisé composé à parts
égales de sable et de terreau de
feui lles bien décomposé. Mises à
.à. le caudex de l'étouffée avec une température de 25 à 30 oc et une hygro-
Pachypodium rosulatum
est partiellement caché
métrie de 80 %, les graines germent très rapidement et deux
par son feuillage estival. mois plus tard, il est possible de procéder au premier rempo-
tage dans de petits pots avec un substrat composé de 1/3 de
terreau, l/3 de sable de rivière et l/3 de gravillons, tout en
gardant une température de l' ordre de 20 oc.

• Jatropha
De la famille des Euphorbiacées, le genre Jatropha comprend
environ ZOO espèces originaires d ' Amérique tropicale,
• Jatropha d'Afrique tropicale, de Madagascar et qui toutes possèdent
podagrica est très un caudex plus ou moins développé.
apprécié des
cochenilles Espèce cultivée
farineuses, mais les Jatropha podagrica est l' espèce la plus facile à trouver dans
huiles blanches et le commerce et la plus aisée à cultiver. Elle possède une autre
les anti-cochenilles qualité, celle d'avoir une floraison curieuse qui ressemble à
en viennent à bout. du corail. Les feuilles de grandes dimensions, pétiolées et
lobées sont caduques.

Les p lantes à caudex 871


Culture
C'est une plante qui ne supporte pas
le froid et qui nécessite en hiver une
température d ' au mo i ns 15 oc.
Durant la chute des feuilles, il faut
arrêter tout arrosage. Grâce à un sub-
strat riche et drainant composé de 1/3
de terreau de feuilles bien décomposé,
l /3 de sable de rivière, 1/3 de pouz-
zolane fine et des arrosages copieux
avec un engrais complet durant l'été,
la p lante pourra s'épanouir. Les pots
en terre sont recommandés.

Multiplication
La multiplication se fait par semis au
printemps. Le substrat consiste tout
simplement en du sable de rivière.
Grâce à une température de 25 oc et
une h umidité constante de l'air supé-
rieure à 80 %, la levée a lieu en huit
A. Ce beau caudex jours environ. Un mois plus tard, on effectue un rempotage
de Jatropha sp. dans le substrat de culture.
est surmonté de ses
quelques feuilles caduques.

e Ceropegia
Originaire d 'Afrique du Sud, ce genre Ceropegia de la famille
des Asclépiadacées comporte une soixantaine d'espèces ori-
ginaires d'Asie, d'Océanie, d'Afrique et de Madagascar. Selon
les espèces, les formes et les parties charnues sont très diver-
sifiées. C'est ainsi que l'on peut trouver des tiges ou des
feu illes succulentes, de longues tiges charnues avec ou sans
tubercules aériens.

Espèces cultivées
Bien que plusieurs espèces puissent se trouver dans le com-
m erce, l'une d'entre elles, Ceropegia woodii, est facile à cul-
tiver. Appelée également « ch aîne des cœurs », c'est une
plante à tige grêle portant des feuilles opposées en forme de
cœur à l' aisselle desquelles apparaissent en automne de
petites fleurs violettes tubulaires. En culture, des renflements
.,. Pase de droite. sphériques se répartissent tout le long de la tige en diminuant
Des tises srêles, des feuilles de volume jusqu'à l'extrémité.
en forme de cœur
et des fleurs tubulaires Parmi les autres espèces û faut citer C. fusca, à port érigé avec
sont les caractéristiques des tiges articulées cylindriq ues, C. conrathii, dont le caudex
de Ceropegia woodi i.
est beau, C. sandersonii, dont les fleu rs sont jaune verdâtre.

laa Les cactées et succulentes


e Les Ceropegia Culture
sont très jolis Il faut cultiver ces plantes dans des pots en terre avec un
en culture, mais mélange riche et drainant similaire à celui des pachypodiums
dans la nature, (voir plus haut). Avec très peu d'eau en hiver, la température
ils passent souvent doit être supérieure à 10 oc.
inaperçus.
Ce sont des plantes Multiplication
plutôt solitaires Le bouturage est la méthode la plus rapide pour obtenir de
qui recherchent nouveaux sujets. À la fin du printemps, il est prélevé des
l'ombre de buissons rameaux de 10 à 15 cm de long qui sont mis en godets avec
au feuillage dense. un mélange comprenant à parts égales du sable de rivière et
de la tourbe. La perlite, roche volcanique expansée de cou-
leur blanche et de pH neutre, est également un très bon sup-
port. La bouture est mise à l'étouffée avec une température
de 25 oc environ. Les racines apparaissent rapidement et un
mois plus tard, il est procédé au rempotage dans le substrat
de culture.

e Testudinaria
Six espèces seulement sont répertoriées dans ce genre de
la famille des Dioscoréacées originaire d'Afrique du Sud.
Elles ont toutes en commun d'avoir l'aspect d'une carapace
de tortue.
'f Testudinaria e lephantipes
possède des tiges lianes Espèce cultivée
annuelles sunnontant son Si une seule plante à caudex devait figurer dans une collec-
caudex qui émerge du pot.
tion, c'est sans aucun doute ce« pied d'éléphant » ou Testu-
dinaria elephantipes qu'il fau-
drait choisir. La première année
qui suit le semis, un caudex
sphérique de l cm apparaît sur-
monté d'une feuille unique; les
années suivantes vont apparaître
de longues tiges grimpantes
mais annuelles. Elles disparais-
sent tous les ans pour réappa-
raître la saison suivante. En
vieillissant, le caucl ex s'enfle et
donne naissance à des excrois-
sances tub é reuses. Dans la
nature, ce caudex peut atteindre
1 m de diamètre. En culture, il
reste plus modeste et, après
quinze ans, peut avoir la dimen-
sion d'un ballon de football.

190 Les cactées et succulentes


Culture
La culture est aisée à condition
de préparer un substrat riche et
bien aéré avec 1/3 de terreau de
feuilles, l/3 de terre de jardin,
1 /3 de pouzzolane gross iè re.
Durant toute la belle saison, il
faut répéter les arrosages réguliè-
rement et les arrêter totalement
pendant la période hivernale. Une
température autour de 10 oc est
suffisante durant l'hivernage.

Multiplication
La seule méthode est le semis
réalisé en fin de print emps, en
petits godets, dans un substrat
très sableux. Une forte humidité
et une température élevée, de 25
à 30 oc, sont nécessaires pendant
près de trois mois. Le rempotage
est alors effectué dans des pots en
terre avec le substrat de culture.
"' Bien que de croissance
assez lente, Nolina recurvata
nécessite un rempotase • No/ina
tous les trois ans environ.
Dans ce genre Nolina qui comporte environ vingt-cinq
espèces toutes originaires d' Amérique du Nord, seul Nolina
recurvata se trouve en culture. De la famille des Agavacées,
cette espèce produjt un caudex de grande dimension, plus ou
moins sphérique. De là émergent des rosettes de longues
feuilles filiformes, recourbées et fibreuses.

Culture
De croissance assez lente, bien que pouvant atteindre à peu
près 1 rn au bout de plusieurs années, cette espèce pousse
bien dans un mélange riche et bien drainé composé de 1/3
de terreau, 1/3 de terre de jardin, 1/3 de gravillons. L'hiver-
nage se fa it sans grande difficulté à condition d'avoir une
• Nolina recurvata pièce bien ventilée, lumineuse, de supprimer les arrosages et
se trouve souvent d 'avoir une température au-dessus de 10 oc.
dans le commerce
sous le nom Multiplication
de Beaucarnea Elle s'opère exclusivement par semis dans les mêmes condi-
recurvata. tions que celles indiquées pour le genre Testudinaria (voir
plus haut).

Les plantes à caudex 91 1


Iles plantes à feuilles
La seule caractéristique commune à l'ensemble des plantes
décrites ci-après est la possession de feuilles succulentes
permanentes ou temporaires. En effet, leurs modes de vie
dans les conditions naturelles sont fort différents : alors que
les Epiphyllum s'installent sur d'autres végétaux, certains
Gasteria « disparaissent » lors de sécheresses prolongées,
tandis que les Kalanchoe, Aloe, Sansevieria ont un feuillage
permanent et vivent comme la très grande majorité des
plantes. Dans cette catégorie, on remarque également la
grande diversité des familles (Cactacées, Aloacées, Crassula-
cées, Agavacées ... ) et donc les phénomènes de convergence
et d'adaptation aux conditions climatiques.

• Dans cette même Deux grands caractères distinguent les famill es des Aloacées
famiUe des et des Agavacées. Le premier est l'origine géographique : les
Agavacées, d'autres Aloacées sont d'origine africaine alors que les Agavacées sont
genres sont leurs équivalentes américaines. Le deuxième caractère de dif-
intéressants férenciation est la fréquence de flo raison. En effet, chez la
et peuvent donner majorité des Aloacées, la floraison est annuelle, alors que la
des touches flo raison des Agavacées est rare et épisodique, et s'accom-
d 'exotisme com me pagne de la disparition du pied porteur des multiples fleurs.
les Dracaena
et les Yucca.
e Epiphyllum
Originaire des forèts humides et chaudes de l'Amérique cen-
trale, le genre Epiphyllum avec sa vingtaine d 'espèces appar-
tient à la fa mille des Cactées et a la caractéristiq ue d'être épi-
phyte, c'est-à-dire de se développer sur d' autres végéta ux
- mais sans les parasiter. Les tiges vert clair sont formées de
rameaux munis de racines aériennes qui permettent l'accro-
chage de la plante. Ces rameaux donnent naissance à d es
ramifications aplaties.

Espèces et variétés cultivées


Epiph y llum chrysocardium o u, selon la nome ncla ture
actuelle, Selenicereus chrysocardiu m a des ramifications
aplaties d 'environ 15 cm de long et 5 cm de large, avec une
dentelure importante.
Les aréoles sont dépourvues d'épine, mais elles portent par-
~ En p leine terre, fois quelques soies fines. Les fleurs sont nocturnes et mesu-
Agave amencana peut rent 30 cm de long avec un diamètre de lü à 15 cm. De cou-
atteindre 3 m de diamètre.
leur rose extérieurement, les pétales sont blancs à l'intérieur

Les p lantes à feuilles 931


avec des étamines jaune d'or d' où
émerge un pistil blanc.
Bien qu'appartenant à un genre
hybride, issu du croisement d e
genres et espèces épiphytes ou
grimpantes, toujours de la famille
des Cactées, x Epicactus possède
de très nombreux cultivars dont
les fl e urs à épanouissement
diurne sont remarquables. Il est
possible de citer ' Chauncey', à
fleur rouge violacé de 15 cm de
diamètre, ' Crinoline Lady', rose
orangé de 12 cm, 'Achjevement',
jaune de 15 cm, 'Alba superba',
blanche de l 0 à 12 cm.
• Epip hyllum sp. est
une p lante épiphyte Culture
sans épine dont les fleurs Toutes ces plantes doivent être plantées dans un substrat à
s'épanouissent la nuit.
tendance acide composé de 40 % de terreau de feuilles, 30 %
de graviers non calcaires, 30 % de terre franche neutre ou
légèrement acide. Les plantes doivent toujours être conser-
vées à mi-ombre et arrosées régulièrement afin que la motte
reste constamment humide. En hiver, la température ne doit
pas descendre en dessous de 15 oc.

Multiplication
La bouture d e rameau est la technique la pl us employée
pour multiplier les épiphyllums. En fin de printemps, il est
prélevé un tronçon de rameau de 10 à 15 cm. Après l' avoir
laissé sécher durant une quinzaine de jours, il est mis à raci-
ner dans du sable humide à une température de 25 oc. Un
• La mise en pleine mois plus tard, le tronçon raciné est replanté dans le sub-
terre d'un strat de culture.
kalanchoé peut
apporter la. grande
satisfaction de voir
e Kalanchoe
la. plante De la fam ille des Crassulacées, le genre Kalanchoe comprend
pratiquement près de 130 espèces dont la très grande majorité est d' origine
tripler de volume, africaine et plus particulièrement d' Afriq ue du Sud et de
mais aussi Madagascar. L'une des qualités du genre est sa bonne tenue
quelques soucis en appartement. Toutes les espèces sont soit herbacées soit
lors de son buissonnan tes avec des feuilles succulentes épaisses parfois
hivernage dus à ce recouvertes de poils fins non piquants. La floraison est abon-
nouveau volume. dante avec des fleurs groupées à quatre pétales seulement.
Elle se produit en hiver ou au début du printemps.

194 Les cactées et succulentes


Espèces cultivées
L'espèce la plus couramment disponible chez les horticul-
teurs est Kalanchoe blossfeldiana, qui possède de nom-
breuses variét és à feuilles vertes dentées avec des fleurs
jaunes, orangées, rouges, roses.
Il est possible de citer également K. beharensis, petit arbuste
avec de belles feuilles gris argenté, K. pumila à petites feuilles
argentées très découpées aux extrémités, K. tomentosa à
feuilles duveteuses argentées ou tachetées de brun, K. dai-
gremontiana avec une caractéristique particulière, celle de
posséder de jeunes plantules sur le pourtour des feuilles. Ces
plantules en tombant au sol donnent de jeunes plants.

T Ce cultivar de Kalanchoe
Culture
blossfeldiana, qui se trouve Les kalanchoés sont pérennes et aiment la chaleur avec un
très facilement dans le substrat très riche composé de l/3 de terreau, 1/3 de sable
commerce, aime la chaleur.
de rivière et 1/3 de terre franche. Il est nécessaire de prévoir
un apport d 'engrais riche
en potasse, une o u deux
fois par mo is. Durant la
belle saison, il est possible
de mettre les kalanchoes
en pleine terre, mais il est
impératif de les rentrer
dès mi -septe mbre e n
région parisienne, car ils
supportent très mal des
températures inférieures à
10 oc. Durant l'hiver, les
plantes doivent être main-
tenues dans un local très
clair, chauffé à 18-20 °C,
et arrosées une fois par
mois.

Multiplication
Le système le plus simple
est la multiplication végé-
tative par bouture de tige
ou de fe uilles dans du
sable. Pour K. daigremon-
tiana, il suffit de ramasser
les jeunes plantules tom-
bées des feuilles et de les
repiquer directement dans
...:" le substrat de culture.

Les plantes à feuilles 951


e Sansevieria
• Est-ce dû à De ]a famille des Agavacées, les quelque soixante espèces de
la forme des
Sansevieria, originaires d'Afrique, poussent dans des zones
feuilles de la plante
senti-désertiques. Les feuilles coriaces ont des formes variées,
ou à la réputation
cylindriques, planes, disposées en rosette sur des tiges courtes,
donnée à certaines
en touffe plus ou moins serrée sur une tige souterraine ... La
catégories
floraison estivale donne des fleurs souvent parfumées,
de personnes ?
blanches ou jaunes.
Toujours est-il
que le nom
Espèces cultivées
vernaculaire des
Sansevieria trifasciata est l'espèce la plus commune avec ses
Sansevieria est
variétés ' Laurentii', à feuilles panachées jaune et vert,
« langue de belle-
'Hahini', à feuilles courtes en rosette. Il faut citer également
mère »!
S. grandis, S. cylindrica, S. caulescens, S. canaliculata.

Culture
De culture aisée, les Sansevieria craignent le froid et par-des-
sus tout l'excès d' humidité. En hiver, une température de
l'ordre de 15 oc est nécessaire. Le substrat de culture doit
être drainant avec 1/3 de gravillons, 1/3 de sable de rivière et
"' Sansevieria trifasciata
'Laurentii' possède 113 de terre franche mélangée avec du terreau. Durant l'été,
des feuilles coriaces les arrosages doivent être abondants avec deux fois par mois
et panachées
un apport d'engrais.

Multiplication
Deux méthodes
son t largeme nt
employées, la plus
rapide, la division
des rhizomes ou
des touffes, et une
plus traditionnelle,
la bouture de
feuilles. En été,
après un séchage
d ' une dizaine de
jours, le tronçon de
feuille de 20 cm de
long environ est
m is à raciner e n
pot dans du sable
humid e à 25 oc_
Un mois plus tard,
on procède au rem-
potage dans le sub-
strat de culture.

196 Les cactées et succulentes


GASTERIA ET HAWORTH/A
Ces deux genres, originaires d'Afrique du Sud, comprenant à
eux deux plus de 140 espèces, sont aujourd'hui classés dans
la famille des Aloéacées et non plus dans celle des Liliacées.
le genre Haworthia, avec ses soixante-dix espèces, a une
grande diversité de formes dont certaines sont proches
d'autres genres avec lesquels il est facile de les confondre. Il
en est de même pour le genre Gasteria, dont beaucoup d'es-
pèces étaient rattachées précédemment au genre Aloe.
Parmi toutes ces espèces, certaines vivent enfouies dans le sol,
ne laissant apparaître que l'extrémité de leurs feuilles succu-
lentes aplaties. Durant la période sèche, les racines ont un rôle
de traction vers le bas en enfouissant la totalité de la plante
qui, ne recevant plus les rayons solaires, peut ainsi passer une
période très sèche sans dépérir. la plante ne « réapparaît ,
qu'avec le retour de la pluie. Ces plantes préfèrent les situa-
tions ombragées et, comme leur développement est réduit,
elles ont beaucoup de qualités pour être installées dans un
appartement, même petit et peu lumineux.

e Gasteria
Ce sont les feuilles qui ont un intérêt décoratif grâce à leur
structure et à la couverture de certaines par des papilles
blanches verruqueuses.

Espèces cultivées
Citons G. carinata var. verrucosa, tacheté de points blancs,
T Ces plants de
Gasteria sp., installés G. batesiana, dont l'intérêt réside surtout dans la belle flo-
au milieu d 'une rocaille, ont raison blanche, G. annstrongii, de croissance lente, mais qui
un développement réduit.
offre une floraison rouge corail en été.

Culture
Un mélange à base de 1/3
de gravillons, l/3 de sable
de rivière et 113 de terre
franche constitue un bon
substrat drainant. Durant
la période hivernale, une
température de 15 oc est
requise ainsi que l'absence
d'arrosage.

Multiplication
La solution la plus simple
est la division des rejets.

Les plantes à feuilles 971


• Haworthia
La nature ne se plie pas touj ours aux critères
que l'homme souhaite mettre en place afin de
classer les plantes selon leur seul aspect mor-
phologique. C'est le cas du genre Haworthia,
dont certaines espèces pourraient figurer dans
d'autres catégories.

Espèces cultivées
Si Haworthia maughanii et H. truncata ont
beaucoup de ressemblance avec les plantes
cailloux, bien que possédant des feu illes très
découpées, plusieurs espèces doivent être clas-
sées avec les «plantes à feuilles ». Parmi celles-
ci, il est possible de citer H. attenuata, avec des
fe uilles pointues tachetées de blanc et dispo-
sées en rosette, H. limifolia, aux feuilles zébrées
de blanc et de brun rouge, H. cymbiformis, qui
ressemble à s'y méprendre à un échévéria.

 Haworthia attenuata Culture


n'est pas une plante
difficile à cultiver, Ce genre croît bien dans un substrat drainant composé de 1/3
mais craint le froid. de terre de jardin, 1/3 de sable de rivière, 1/3 de gravillons. li
n'y a pas à proprement parler de soins spécifiques, si ce n'est
de maintenir la température en hiver au-dessus de 10 oc et
de cesser les arrosages.

Multiplication
La méthode la plus simple est la multiplication végétative par
division de rejets ou par bouture de feuilles dans un mélange
de tourbe et de sable.

eA/oe
De la famille des Aloéacées, le genre Aloe comprend plus de
350 espèces. Cette grande diversité de dimensions, de formes,
de couleurs permet d'obtenir une collection très décorative
et très variée. Bien disposés, les aloès peuvent créer des scènes
• Tous les aloès paysagères si l'on associe des espèces de grande hauteur qui
possèdent une sève peuvent atteindre jusqu' à 10-15 rn, et des plantes beaucoup
amère et gluante, plus naines qui ne croissent guère au-delà d e quelques
utilisée en dizaines de centimètres.
pharmacie surtout La disposition des fe uilles en spirale le long de l'axe central
pour le traitement est l' une des caractéristiques du genre. Les feuilles allongées,
des brûlures. parfois triangulaires peuvent être, selon les espèces, couvertes
de rayures jaunes, blanches ou brunes. La floraison, autom-

198Les cactées et succulentes


• Aloe est l'un nale et hivernale, est éclatante avec de très beaux coloris
des genres dont les orangés, jaunes, rouges.
différentes espèces La résistance au froid de la très grande majorité des aloès, jus-
supportent le mieux qu'à 0 oc, leur permet d 'être cultivés en pleine terre, sur sol
l'aridité et la bien drainé, dans plusieurs régions françaises. Une protection
luminosité extrême du sol en hiver évitera les mauvaises surprises au printemps
rencontrées dans par pourriture ou asphyxie du système radiculaire.
les zones très
sèches du sud Espèces cultivées
de l'Afrique L'espèce la plus courante, mais pas obligatoirement la plus
et de Madagascar. be!Je, est Aloe vera. Parmi les espèces décoratives, nous pou-
vons citer A . variegata, avec de très belles feuilles ponctuées
de blanc, A. x spinosissima, très décorative et très prolifique,
A. striata, avec une très grande rosette de feuilles, A. mitri-
formis, dont les feuilles très charnues sont en forme de mitre,
A. rauhii, petite plante aux feuilles très fines, A. barbadensis,
proche de A. vera avec des feuilles plus élancées.

Culture
Comme pour beaucoup d'autres plantes succulentes, le sub-
strat doit être bien drainant avec 1/4 de gravillons, 1/4 de sable
grossier de rivière, 114 de terreau, 1/4 de terre franche. Si
durant l'été, les arrosages doivent être copietLx, l'hivernage doit
s'effectuer au sec dans un local bien éclairé avec une tempéra-
'Y Le genre Aloe comprend ture ne descendant pas en dessous de 5 oc. Une plante en
de nombreuses espèces pleine terre peut résister à des températures inférieures, de
très décoratives.
l'ordre de 0 °C, à condition toutefois que le sol soit sec.

Les plantes à feuilles 99


~ Double pase précédente. Multiplication
Agave attenuata présente la
pâftrcullmté de ne pas Si le prélèvement de rejets permet d'obtenir rapidement une
porter d'aisuillons. plante présentable, le semis, bien que beaucoup plus long, est
.,. Pase de droite. la seule solution pour avoir une plante bien équilibrée et bien
Agave angustifolia 'variesata' calibrée. Il est effectué au printemps à une température de
est une plante l'ordre de 25 oc; le repiquage a Leu deu-x ou trois mois après
particulièrement décorative :
elle possède un beau la germination dans de petits pots en terre.
feuillase panaché.

eAgave
Originaire du Mexique, le genre Agave, de la famille des
Agavacées, comprend plus d ' une centaine d'espèces dont
beaucoup sont rustiques sur la côte m éditerranéenne. Les
feuilles disposées en rosettes sont fibreuses, allongées,
épaisses ct munies d'aiguillons sur le ur pourtour et d ' un
dard à leur extrémité. La floraison, qui n'a lieu qu'une fois,
est toujours très spectaculaire avec des hampes flo rales qui
peuvent atteindre plusieurs mètres de haut. Mais la contre-
partie de cette profusion de fleurs est la mort de la plante,
qui assure sa descendance par les milliers de graines qui
vont se disséminer et par les rejets.

Espèces cultivées
Parmi l'ensemble des espèces, quelques-unes ont un caractère
décoratif plus affirmé. C'est le cas de Agave victoriae-reginae,
avec des feuilles cernées de blanc, A. ferox, qui présente des
feuilles très larges munies de très forts aiguillons acérés, A. /iii-
fera, aux longues feuilles étroites garnies de longs fùs pendants,
A attenuata, qui possède un feuillage d' une belle couleur vert
glauque et surtout dépourvu d'aiguillons, A. americana peut
atteindre 3 rn de diamètre avec des feuilles épaisses et épi-
neuses dont une variété est panachée de jaune et de vert.

Culture
Les agaves peuvent être exubérants en culture et en quelques
• En distillant années prendre une place imposante. Dans de bonnes condi-
la sève de Agave tions de plein air, la vitesse de croissance est rapide. Ces
univittata et plantes sont gélives et résistent mal aux températures infé-
A. tequilana, on rieures à - 5 oc. Cette résistance ne peut se faire que si le
obtient la fameuse climat est sec et le sol non humide. Un lieu sec, lumineux et
boisson : la tequila. peu chauffé, et un arrêt des arrosages conviennent aux
Des feuilles de agaves en période hivernale. Le substrat conseillé est com-
Agave sisalana posé de 1/3 de gravillons, 1/3 de te rreau de fumier bien
on tire des fibres, décomposé, 1/3 de terre franche. S'il n'y a pas de possibilité
le sisal. de les planter en pleine terre, il faut prévoir de grands pots
ou de grands conteneurs.

1101 les cactées et succulentes


~es plantes à raquettes
En botanique, ce mot de raquette est appliqué à des tiges
naturellement << déformées ». Les plantes, dont les divers
articles composant les tiges sont à la fois chlorophylliens et
aplatis, avec cette forme caractéristique de raquette de ten-
nis, appartiennent essentiellement au genre Opuntia de la
famille des Cactées. Bien que le nombre d'espèces soit
proche de 400, leur aire de répartition à l'état naturel est
exclusivement le continent américain. Pour des raisons
diverses, certaines espèces furent introduites dès le XY" siècle
en Afrique et plus récemment en Australie.

Une fois introduits en dehors de leur aire d 'origine, les opun-


• Autrefois, tias se sont souvent naturalisés, ont pris une place dans l'es-
plusieurs espèces, pace naturel et sont devenus envahissants. Ils posent de nom-
dont Opuntia breux problèmes pour la diversité végétale et pour les popu-
ficus-indica, lations locales.
O. cochenillifera, Plusieurs espèces sont assez rustiques et peuvent supporter
O. tomentosa, ont sans risque des températures négatives.
été plantées afin de
pratiquer l'élevage Espèces et variétés cultivées
de cochenilles, dont L'espèce la plus commune et la plus répandue dans le inonde
on extrayait un est le figuier de Barbarie ou Opuntia ficus-indica avec de
colorant, le carmin. multiples variations de forme souvent difficiles à identifier.
Depuis plusieurs Cette espèce peut atteindre 5 m de hauteur. Ses raquettes
décennies, vert clair de 40 à 50 cm de long et 20 cm de large sont ponc-
l'industrie chimique tuées d 'aréoles blanches portant des épines en nombre
a fait disparaître variable allant de zéro à six. Les fleurs, d'un diamètre d'envi-
cette pratique. ron 8 cm, sont estivales, diurnes, de couleur jaune, parfois
proche de l'orange clair. Les fruits sont comestibles et ven-
dus sous le nom de figues de Barbarie.

De taille plus réduite avec au maximum 1 m de haut, Opun-


tia microdasys e~t originaire du Mexique. Très fortement
ramifié, cet arbrisseau porte des raquettes elliptiques de 15 à
20 cm d e long. Elles sont ponctuées d'aréoles garnies de
petites épines barbues, qui tombent au moindre mouvement.
Bien que peu souvent présentes en culture, les fleurs abon-
dantes de couleur jaune apparaissent en été et s'éclosent le
<lill Les fleurs dOpuntia jour. Les fruits rouges et sphériques contiennent un très grand
apparaissent sur les tises en
tonne de raquettes.
nombre de gra0-es noires. De nombretL'< hybrides sont mis en
vente dont 'Angel's Wings', 'Albispina', 'Ondulata'.

les plantes à raquettes 1 051


Une autre espèce basse
mérite d'être citée, Opuntia
m acrocentra, qui porte des
raquettes bleu clair, rondes,
de 20 cm environ de dia -
mètre avec quelques aréoles
présentant des glochides noi-
râtres avec u ne ou deux
épines dressées de 8 à 15 cm
de long ! Une floraison éche-
lonnée se produit au début
d e l'é t é, durant trois o u
quatre semaines, avec des
A La parttcularité dOpuntia fleurs éphémères, jaunes à cœur rouge.
robusta est de posséder Également originaire du Mexique, Opuntia robusta est une
de très fortes épines.
plante d e forme arborescente atteignant 5 rn de haut dans
son aire naturelle avec des raquettes épaisses, plus larges que
longues. Les aréoles portent des glochides rougeâtres et
quelques épines qui passent du jaune au blanc à maturité.
Avec une très belle floraison diurne violacée, voire pourpre,
Opuntia basilaris est une espèce buissonnante de 1 rn de
haut, origi naire du Nevada, d e l'A ri zona et du nord du
Mexique. Les raquettes de 15 à 20 cm de long sont vert
bleuté ou vert rougeâtre selon les sujets. Les aréoles brunâtres
portent des glochides brunes avec parfois une courte épine.

Culture
L'une des particularités de la majeure partie des opuntias est
leur résistance à des températures froides, voire négatives. Il
est donc possible de cultiver certains d'entre eux en plein air.
Néanmoins, l' hiver, deux précautions essentielles doivent être
prises : protéger la surface du sol pour empêcher le gel des
racines et éviter l'humidité du substrat. Un petit abri peut
utilement protéger des intempéries. Opuntia ficus-indica,
O. microdasys résistent à - 5 oc, ta ndis q ue O. robusta,
0 basilaris, O. macrocentra supportent des froids de l'ordre
de- 8 oc. Si ces plantes sont en pots, il est souhaitable de les
sortir en plein air durant l'été, cela facilite la mise à fleur. Le
substrat sera riche, mais bien drainant. En saison estivale, des
arrosages fréquents sont préconisés.

Multiplication
..,. Pase de droite.
Les aréoles sur les raquettes La méthode la plus simple est la bouture de raquettes en
dOpuntia m1crodasys périod e est ivale. Après avoir propre ment prélevé une
sont répa1ties de manière
presque parfaite!
raquette, il suffit de la poser verticalement sur du sable de
rivière humide.

1106 Les cactées et succulentes


11es plantes cailloux
Certaines plantes ont un tel mimétisme avec le milieu dans
lequel elles se développent qu'elles ont été surnommées
« plantes cailloux » . En effet1 par leurs feuilles très charnues1
elles peuvent être confondues avec des pierres si on ne
prend pas garde.
Plantes de pleine lumière1 supportant mal l'humidité perma-
nente et la fraîcheur1 elles appartiennent essentiellement à
la famille des Aïzoacées1 avec plus de 2 000 espèces origi-
naires d'Afrique australe.

Les plantes cailloux ont un besoin impératif de lumière et ne


e Si les plantes
supportent pas d'être à l'ombre. Si la lumière est insuffisante,
cailloux sont
les feuilles deviennent vert pâle, la tige s'allonge en sortant
petites, p resque
partiellement de terre et, surtout, les fleurs n'apparaissent
insignifia ntes,
jamais.
elles possèdent
Les besoins en eau sont très hmités et les arrosages ne doi-
néanmoins
vent pas être effectués pendant les périodes de repos qui sui-
une floraison
vent la floraison. Le froid et/ou l'humidité sont les pires enne-
remarquable
mis, c'est pourquoi toutes ces plantes cailloux doivent être
avec de très
mises à l' abri dans un local clair afin de ne pas subir de tem-
grandes fleurs
pératures inférieures à l 0 oc.
aux couleurs vives.
Multiplication
La majorité des espèces de plantes cailloux est multiphée par
semis en fi n de printemps. C'est la méthode la plus simple.
En terrin e, avec un substrat bien tamisé, composé pour moi-
tié de terreau de feuilles et de sable de rivière, les graines très
fines sont à peine recouvertes. L'arrosage se fera uniquement
par capillarité avec une eau tiède additionnée d'un fongicide.
L'humidité et la chaleur (28 °C) doivent rester constantes.
Le repiquage en godets n'interviendra que cinq mois plus tard
dans un mélange très drainant. Le fond du godet est rempli
de 5 cm de sable de rivière grossier ou de pouzzolane, puis est
apporté u~ mélange de sable fin de rivière et de terreau de
feuilles jusqu'à l cm du bord supérieur. Ce terreau doit être
désinfecté. Une méthode simple est de mettre le mélange dans
son four à lOO oc pendant l/4 d 'heure.
Au moment du repiquage, il faut effectuer un trou avec un
.,. Lithops karasmontana
offre des fleurs
tuteur fin pour y placer le jeune plant. Après avoir tassé légè-
spectaculaires, rement la terre autour des racines, il faut arroser par capillarité
émergeant entre et placer le tout à la lumière, sans soleil direct, à une tempé-
ses deux curieuses feuilles.
rature de 25 oc.

Les plantes cailloux 109 1


Mimétisme
Le mimétisme, c'est-à-dire cette faculté de se confondre
avec le milieu environnant, n'a pas toujours été reconnu
par les naturalistes. Même H enri Fabre (1 823-1915) le
considérait comme un « enfantillage » et Ü condamnait
tous ceux qui prétendaient l'observer. Et pourtant, cette
technique de « camouflage » est bien celle que les plantes
caüloux emploient dans leur milieu naturel, en Afrique
du Sud. Elles imitent la taille, la couleur, la texture d es
caüloux qui les entourent. Ainsi, les animaux herbivores,
d ont les autruches, ne les remarquent pas et vont recher-
cher leur nourriture aüleurs, laissant ainsi « tranquilles »
ces plantes mimétiques !

Il est néanmoins p ossible d e fa ire des boutures pour les


genres Lithops, Conophytum , Faucaria. Un tronçon sera
d égagé par une coupe nette sur la tige et laissé à sécher
d urant une dizaine de jours. Il sera alors placé sur un substrat
très allégé à base de sable grossier. Quelques semaines plus
tard apparaissent les premières racines.

• La culture • Lithops
de Lithops est Avec environ 40 espèces, les Lithops sont les véritables
relativement aisée, pl antes caillo ux. Ils ne fo nt apparaître que deux feuilles
ca r la période charnues soudées, car la tige est protégée et à l'abri du soleil
de croissance de en étant souterraine. De formes arrondies avec des dessins
la pl.ante s'ada.pte divers, les feuilles se renouvellent tous les ans, les anciennes
sans difficulté feuilles « se ratatinant » pour laisser place à la nouvelle paire
au cycle de feuilles.
des saisons de
l'hémisp hère nord. Espèces cultivées
Le genre Lithops comprend de nombreuses espèces, dont cer-
taines se trouvent aisément dans le commerce. C'est ainsi
qu'il est possible de citer : Lithops haUii, L. karasmontana,
ces deux espèces à fleurs blanches, L. helmutii et L. aucam -
piae, à fleu rs jaunes.

Culture
Après une période de repos végétatif pendant l'hiver et après
la croissance printanière, la flora ison intervient en aoû t-sep-
tembre avec des fleurs d'environ 3 ou 4 cm de diamètre. Le
..,. Page de droite.
Pour les Lithops,
su bstrat de culture est composé de l/3 de terreau tamisé,
le mimétisme végétal l / 3 de sable de rivière et l/3 de terre franche. Afin d' aug-
constitue une forme de lutte menter la perméabilité du sable, un peu de pouzzolane gros-
contre les prédateurs.
sière sera ajoutée.

111 0 Les cactées et succulentes


À Les fleurs de Lithops Multiplication
aucamp1ae apparaissent Le semis doit se faire au printemps, en atmosphère chaude
pendant les mots d'août
ec de septembre sur un substrat composé de sable tamisé . La suite de la
méthode est celle indiquée pour l'ensemble des plantes
cailloux.

Précautions
Il est impératif d'arroser très peu et de respecter les périodes
de repos.

• Conophytum
Ce genre, qui comprend plus de 315 espèces spontanées, se
caractérise par une réduction de la surface des deux feuilles
soudées qui, en se desséchant, protègent le bourgeon qui don-
nera l'année suivante les nouvelles feuilles. Pendant une moi-
tié de l'année, les Conophytum ont l'air morts. Il n'en est rien.
Sous l'enveloppe brunâtre des feuill es desséchées se prépa-
rent le renouveau et la renaissance des feuilles, surtout en fin
d'été. Ce n'est qu'à cette période qu'il est possible de com-
mencer à humidifier de temps en temps le sol. n faut se sou-
venir que toutes ces espèces poussent dans des crevasses de
rochers ou dans des falaises.

Espèces cultivées
Un collectionneur peut, sur une surface réduite, se constituer
une remarquable collection avec une grande diversité de colo-

f11 i Les cactées et succulentes


ris des fleurs. Parm i les nombreuses
espèces, il peut être cité Conophytum
nudum, à floraison violette, C. subfe-
nestratum, rose pâle, C. umdausense et
C. bilobum, jaune, C. pillansii et
C. velutinum, violet clair.

Culture
Il faut attendre plusieurs années avant
de constituer une touffe à partir d'un
seul plant . La contrepartie de cette
attente est la grande lo ngévité d es
plantes qui demandent peu de soins et
de très rares rempotages. En revanche,
il est impératif de respecter les périodes
de repos et d 'effectuer des arrosages
parcimonieux.

Multiplication
Elle s'effectue par semis et il est néces-
saire de suivre les règles définies pour
l'ensemble des plantes cailloux. Néan-
"' Les Conop hytum ne sont moins, le substrat doit être plus minéral avec 1/ 3 de sable de
pas difficiles à cultiver rivière, 1/3 de pouzzolane et 1/3 de terre franche.
et offrent une floraison
toujours lumineuse.

e Faucaria
Ce genre ne comprend qu'une trentaine d'espèces et se
révèle facile à cultiver pour les débutants à condition d'ob-
server deux règles simples : planter dans un substrat bien
drainé et ne pas arroser trop souvent. Les feuilles très char-
nues sont trianguJaires et opposées. Chaque nouvelle paire
de feuilles se superpose à la précédente en effectuant une
rotation de 90°. Les bords supérieurs de ces feuilles sont
généralement dentés et/ou ganùs de poils raides.

Espèces cultivées
Deux espèces se trouvent couramment dans le commerce :
Faucaria tuberculosa et F. felina. C'est en fin d'été que les
plantes produisent de grandes fleurs jaunes d'environ 4 cm
de diamètre.

Culture
Si les plantes d oivent être arrosées parcimonieusement
durant t out l'ét é, il est impératif de les priver d'eau en
période hivernale. Cet hivernage débute en octobre ; il faut

les plantes cailloux 113 1


alors placer les plantes dans un endroit lumi-
neux et sec.

Multiplication
La multiplication peut s'effectuer par semis
comme les autres plantes cailloux. Mais la
méthode la plus rapide est la multiplication
végétative, en fin de printemps, par prélève-
ment d'éclats bien formés, sectionnés pro-
prement à la base de la souche. Ces boutures
sont alors soigneusement placées sur un
sable légèrement humide à une température
de l'ordre de 25 oc. Les jeunes boutures
racinées sont mises en godets dans un sub-
strat drainant composé de sable de rivière
grossier, de pouzzolane et de terre franche.

• Frithia et Fenestraria
Ces deux genres possèdent tous les deux des
feuilles dites à fenêtre. La rosette est enter-
rée et seules les extrémités translucides des
fe uilles en forme de petites massues sortent
.6. faucaria tuberculosa de la terre. Les fleurs, d'un diamètre de 2 cm, s'épanouissent
nécessite un sol bien drainé au printemps avec, selon les espèces, des couleurs roses, rose
.,.. Pase de droite. pâle, violettes. La multiplication se fait par semis au prin-
Il est d ifficile d ïmasiner temps sur un substrat très léger de sable de rivière. Il faut
que de si belles fleurs
puissent • s'échapper » noter que ces plantes ne supportent en aucun cas l'excès
de ces insisnifiants d'humidité. Les arrosages doivent être rares.
fenestraria aurantiaca !

T Lampranthus coccineus
constitue une excellente Les genres semi-rustiques
plante de massif
Bien que n' éta nt pas à proprement parler des plantes
cailloux, certa in s genres
semi-rustiques peuvent se
développer en plein air
durant la période estivale
dans la région parisienne, et
même rester toute l' année
dehors sur la Côte d 'Azur.
Le genre Lampranthus,
notamment, aux feu illes
cylindriques ou triangulaires,
a une floraison remarquable
et abondante en situation
ensoleillée.

1114 ~~s cactées et succulentes


Glossaire
Capillarité : 11./ propriété Épiphyte : adj. se dit Monocotylédone : adj. sc
de l'eau à se diffuser dans d'une plante qui se dit d'une plante dont
un sol de proche en développe sur une autre l'embryon possède un
proche. plante qui ne lui sert que seul cotylédon.
de support. Perlite : 11./ matériau
Caudex : n.m. organe
de stockage situé au Espèce: n.f ensemble inerte servant de support
niveau du sol, composé d'individus nés de à certaines cultures.
d 'une base de tige ou parents communs et qui
Porte-greffe: 11.111. partie
d'une racine enflée, ou se ressemblent.
inférieure de la greffe,
les deux. Famille : n.f ensemble de qui fournit le système
Cotylédon : n.m. genres que des caractères radiculaire.
première feui lle produite communs font réunir
Pouzzolane : n.f sol
par un semis. dans un même
d'origine volcanique
groupement.
Dicotylédone : adj. se dit favorisant le drainage.
d'une plante dont Gélif: adj. qui craint le
Pubescent : adj. se dit
l'embryon possède deux froid.
d'une surface végétale
cotylédons. Genre: n.m. réunion couverte de poils fins,
Dioïque : adj. se dit d'espèces qui ont entre courts formant un léger
d' une espèce dont elles des caractères duvet.
un individu porte les communs moins
Rejet : n.m. pousse
fleurs femelles et un généraux que ceu.,x qui
apparaissant au pied de la
autre les fleurs mâles. constituent la famille,
plante-mère.
mais plus étendus que
Entre-nœud : 11.m. partie Terre franche : terre
ceux qui définissent
de la tige comprise entre relativement lourde
l'espèce.
deux nœuds successifs. constituée d'argile et de
G lochide: n.m.
Épicactus : n.m. cactus silice.
minuscule aiguillon à
hybrides, descendant pointe retournée. Turgescent : adj. sc dit
d'ancêtres épiphytes, d'une plante ou d'un
cultivés pour leurs fleurs Greffon : n.m . partie
organe végétal gorgé
remarqua bles. supérieure de la greffe.
d'eau.
Hybride : n.m. plante
Xérophyte : adj. se dit
issue du croisement de
d' une plante adaptée à la
deux espèces d'un même
sécheresse.
genre.
Infl orescence : 11./
<1111 Ce jardin mediterraneen ensemble de fleurs.
est remarquable par le ;eu
des formes et des couleurs, Maladie cryptogamique :
dû à la oreserice maladie dont l'origine est
de plantes succulentes
due à un champignon.

Glossa1re 117 1
Index
A
• • • •• • • •• • • •• •• • • • •
c Echinopsis pasacana, 27
••••••••••••••••••• épine, 10
Adenium, 85 Cactacées, 22
A. obesum, 85 C.A. M. (Crassulacean Acid Epiphyllum, 66, 67, 93
Aeonium, 79 Metabolism) , 9, 29 E. bridgesii, 23
A. arboreum, 79, 80 Cephalocereus, 55 E. chrysocardium, 93
A. decorum, 78 C. senilis, 55 Esposroa, 56
A. nobile, 80 Cereus, 57 E. lanata, 57
A. tabulaefonne, 79 C. hildmannianus, 57 Euplrorbia, 6 1, 76
Agavacécs, 21 C. hildmannianus E. abyssinica, 10
Agave, 102 'monstruosus', 49 E. bupleurifolia, n
A. america na, 10 2 C. penwianus, 57 E. candelabrum, 6 1
A. attmuata, 102 Ceropegia, 88 E. grandicomis, 6 1
A. angustifolia C. conrathii, 88 E. lactea, 61
'variegata', 103 C. fusca, 88 E. melofonnis, 77
A. ferox, 102 C. sandersonii, 88 E. milii, 62
A. filifera, 102 C. woodii, 88 E. obesa, 77
A. victoriae- champignons, 45 E. resinifera, 63
reginae, 102 CITES, 17 E. susannae, 77
aiguillon, 10 Cleistocactus strausii, 49 Euphorbiacées, 23
aleurodes, 44 cochenilles, 44
AJoacées, 22 Conophytum, 112 F
Aloe, 13,98 C. bilobum, 113 •••••••••••••••••••
Faucaria, 113
A. barbadensis, 99 C. nudum, 113
F felina, 113
A. mitrifonnis, 99 C. pillansii, 113
F tuberculosa, 113
A. rauhii, 99 C. subfenestratum,
Fenestraria, 114
A. saponaria, 20 113
F. aurantiaca, 115
A. striata, 99 C. umdausense, 113
Ferocactus /lavovirens, Il
A. variegata, 99 C. velutinum, 113
figuier de Barbarie, 14, lOS
A. vera, 99 Cordyline australis, 20
Frithia, 114
A. x spinosis.sima, 99 Crassula, 22
Apocynacées, 22 Crassulacées, 23 G
Aporocactus, 65 •••••••••••••••••••
A. flagillifonnis, 65 Gasteria, 97
araignées rouges, 44
D G. annstrongii, 97
••••••••••••••••••• G. batesiana, 97
aréole, 10 Oidiéréacées, 23
Asclépiadacées, 22 G. carinata, 97
Astrophyrum, 75 E greffage, 37
A. asterias, 75 •••••••••••••••••••
Echeveria, 82
A. coahuilense, 75 E. derenbergii, 82 H
A. columnare, 75 E. gibbiflora, 82, 83 •••••••••••••••••••
A. myriostigma, 75 Haworrhia, 97,98
E. leucotricha, 82 H. aNenuata, 98
E. setosa, 82 H. cymbifonnis, 98
B Echinocereus, 72 H . limifolia, 98
••••••••••••••••••• E. engelmanii, 72 H. maughanii, 98
Beaucam ea, 91 E. ermeacanthus, 72
B. recurvata, 9 1 H. tnmcata, 98
E. pectinatus, 72 Heliocereus, 66, 67
bouturage, 35 E. pentalophus, 72

1118 Les cactées et succulentes


J N. purpureus, 75 R. mesembryanthoides,
••••••••••••••••••• N. roseoluteus, 75 67
latropha, 87
J. podagrica, 87 N. uebelmannianus, R. paclryptera, 67
75 R. pilocarpa, 67
K
•••••••••••••••••••
Kalanchoe, 94 0
• • •• • • •• • •• • • •• • • • •
s
K. beharensis, 95 Opuntia, 14, 105
•••••••••••••••••••
Sansevieria, 96
K. blossfeldiana, 95 O. azurea, lü, 37 S. canaliculata, 96
K. daigremontiana, 95 O. basilaris, 106 S. caulescens, 96
K. pumila, 95 O. cochenillifera, 1OS S. cylindrica, 96
K. tomentosa, 95 O. dillenii, 44 S. grandis, 96
O. ficus-indica, 105, S. trifasciata, 96
106 Sedum, 69
L O. leucotricha, 49 S. morganianum, 69
•••••••••••••••••••
Lampranthus, 114 O. macrocentra, 106 S. sieboldii, 69
L. coccineus, 114 O. microdasys, 105, Selenicereus chrysocardium,
Lepismium houlletianum, 67 106 93
Liliacées, 23 O. robusta, 106 semis, 33
Lithops, Il 0 O. subulata Sempervivum, 81
L. aucampiae, Il 0 'monstruosa', 49 S. arachnoideum, 81
L. hallii, Il 0 O. tomentosa, 105 S. calcareum, 81
L. helmutii, llO otiorrhynques, 45 S. nlthenicum, 81
L. karasmontana, 108, S. tectorum, 81
ll O p Senecio, 68
••••••••••••••••••• S. ficoides, 68
Pachycereus, 59
M P. marginatus, 59 S. hazvorthii, 68
••••••••••••••••••• P. pringlei, 59 S. herreianus, 68
Mammillaria , 73
M. albilanata, 74 Pachypodium, 86 S. pendu/us, 68
M. bocasana, 74 P. brevicaule, 86 substrat, 33
M. bombycina, 74 P. densiflorum, 86
M. boo/ii, 74 P. lamerei, 86
P. succulentum, 86 T
M. candida, 74 •••••••••••••••••••
M. camzenae, 74 Parodia, 75 Testudinaria, 90
M. compressa, 74 P. paraguayensis, 75 T. elephantipes, 90
M. pectinifera, 74 Pilosocereus, 54 Trichocereus pasacana, 27
M. pygmaea, 74 P. leucocephalus, 55
M. plumosa, 74 pucerons, 44 w
M. prolifera, 74 •••••••••••••••••••
Webvitschia, 21
Marginatocereus R
marginatus, 59 •••••••••••••••••••
Mésembryanthëmacées, 23 Rebutia, 71
mimétisme, li 0 R. aureiflora, 7 1
Myrtillocactus, 53 R. heliosa, 71
M. geometrizans, 54 R. minuscula, 70, 71
rempotage, 39
repiquage, 39
••••••••••••••••••• Rhipsalis, 67
nématodes, 45 R. baccifera, 67
No/ina, 9 1 R. cereoides, 67
N. recurvata, 91 R. hon-ida, 67
Notocactus, 75 R. houlletiana, 67

Index 119 1
une collection de cactées ? Comment choisir parmi les
différentes espèces ? Peut-on multiplier des cactées ?
Toutes ces questions, et bien d'autres encore, trouveront
réponse dans ce guide pratique, simple et accessible.
Classées par type de formes (les cierges, les plantes à rosettes,
les formes globuleuses ... ), les différentes espèces font l'objet
de fiches de culture détaillées et illustrées.

Respectivement directeur du service des cultures et responsable des


collections de cactées et succulentes du muséum de Paris,
Yves-Marie Allain et jean-François Doré trmtSmettent id leur
expérience et leur savoir-faire de spédalistes.

9 782840 383987

Vous aimerez peut-être aussi