Ch1 Cours RE GSIT
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RESEAUX ELECTRIQUES
Dr. Y. MECHERI
Maitre de Conférences
(Semestre 1)
2021/ 2022
Master1 : GSIT Module de Réseaux Electriques
Contenu de la matière :
Chapitre 1
I.1.Historique
Si, dès 1882, Edison a réalisé la première distribution d’électricité en courant continu
(sous 110V) pour l’éclairage et si la première transmission à distance a été réalisée en 1882
(57 km, 2000 V), il est vite apparu que la solution pour un transport à distance devait passer
par une tension plus élevée pour diminuer le volume de cuivre (Deprez en 1881) et donc
utiliser le courant alternatif fourni par les générateurs triphasés et le transformateur au niveau
des postes de raccordement entre les différents plans de tension des réseaux. En 1891, une
liaison en courant alternatif sous 15 kV reliait une centrale sur une distance de 176 km en
Allemagne. Vers 1920, la fréquence de 50 Hz est normalisée en Europe et la tension passe à
132 kV grâce notamment à l’invention des isolateurs suspendus (chaînes d’isolateurs). Les
raisons de ce transport à distance proviennent, au début, de la distance entre les centrales
hydrauliques et les villes. Lorsque des centrales thermiques sont développées, il est apparu
qu’une complémentarité existait entre ces divers mode de production, d’où une meilleure
utilisation des ressources par une interconnexion tant au sein d’un pays qu’entre pays voisin.
Les liaisons internationales vont rapidement se développer : en 1922 une liaison à 150 kV
entre la France et la Suisse, en 1929 une liaison entre l’Autriche et l’Allemagne en 225 kV, en
1935 tout l’est de la France est interconnecté avec la Belgique, la Suisse et l’Allemagne,
interconnexion sous 380 kV de l’Europe occidentale en 1985, extension vers l’Europe de l’est
(Pologne et Hongrie, etc.) et le Maghreb dans les années 1990. Les avantages d’un tel réseau
synchrone sont de permettre des échanges programmés mais aussi d’assurer la solidarité entre
les différents partenaires en cas d’aléas de production. Il faut signaler qu’un retour vers des
liaisons en courant continu sous haute tension devient techniquement et économiquement
intéressant lors des liaisons sous marines dépassant quelques dizaines de Kilomètres ou
encore lors d’interconnexions entre réseaux asynchrones ou entre réseaux de fréquences
différentes. Ces liaisons font appel à des convertisseurs d’électronique de puissance utilisant
des composants à base de semi-conducteurs (Diodes, thyristors, Transistors…)
Master1 : GSIT Module de Réseaux Electriques
Le réseau électrique peut être subdivisé en quatre parties essentielles selon sa fonction :
• La production d’énergie électrique
• Le transport et la répartition
• La distribution
• Les charges
distribution qui à son tour alimente les consommateurs (charges). Les lignes de transport
assurent également l’interconnexion des réseaux nationaux et des réseaux internationaux
permettant ainsi une bonne répartition économique de l’énergie électrique entre les régions
elles- mêmes dans les conditions normales d’exploitation, mais aussi, un transfert inter-
régional / national de l’énergie, dans les situations d’urgence. Les niveaux de tension utilisés
pour le transport diffèrent d’un pas à un autre, mais une tendance à une normalisation existe.
Le réseau de transport est composé de lignes haute tension (HT) dont la le niveau est
supérieur à 60 kV. Les lignes dont le niveau de tension est supérieur à 150 kV, mais
inférieure à 500 kV, sont dites à très haute tension (THT), celles dont la tension est supérieure
à 500 kV sont dites à ultra haute tension (UHT). Il est à noter que ces seuils de tension varient
d’un pays à un autre. Les lignes de transport aboutissent toutes à des sources dites de
répartition (poste de transformation THT/HT). Ces dernières permettent d’assurer la
commutation des lignes d’une part (continuité électrique), et d’abaisser la tension à des
niveaux permettant la répartition de l’énergie de l’énergie électrique d’autre part. Notons que
de grands centres de consommation industriels sont directement alimentés du réseau de
transport. La partie du réseau reliant les postes sources de répartition aux postes sources de
distribution, au travers de transformateurs abaisseurs est dite réseau de répartition. Il est
communément admis, que pour le réseau de répartition, les tensions utilisées sont comprises
entre 60 kV et 150 kV. Il est à signaler également que, de grandes unités industrielles sont
raccordées au réseau de répartition.
Tableau I.1. Valeurs de tensions normalisées utilisées dans les réseaux de transport.
Pays Valeurs de tensions (kV) Type de ligne
France et Europe 42,63, 90,150, 225, 400 HT et THT
Algérie 90, 150, 220 et la 400 (en cour de réalisation) HT et THT
Amérique du nord 69, 115, 138, 161, 230, 345, 500 ,756 et 1000 HT, THT et UHT
(Canada et USA)
I.3.3. Distribution
Les charges sont les éléments récepteurs du réseau qui consomme de l’énergie
électrique produite à partir des générateurs (alternateurs) des centrales et transportée via les
lignes. Les charges sont à caractère industriel, commercial et résidentiel. Les charges
industrielles sont des charges composées où les moteurs constituent la plus grande part. Ces
charges consomment énormément d’énergie réactive et sont fonction de la fréquence et de la
tension et représentent la majeure partie de la charge totale d’un réseau électrique. Les
charges commerciale et résidentielle (consommés par les ménages) sont celles liées
essentiellement à l’éclairage, le chauffage et la climatisation. Elles sont indépendantes de la
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tension et de la fréquence et absorbent très peu d’énergie réactive. La puissance active fournie
à la charge d’exprime en kilowatts (kW) ou en mégawatts (MW). L’amplitude de la puissance
totale fournie, varie durant une journée et doit être à chaque instant, adaptée à la demande du
consommateur. La charge électrique exprimant l’appel de puissance pendant la journée (24
heures) évolue selon un cycle appelé diagramme journalier de charge. Le cycle de charge
renseigne sur le comportement et les habitudes des consommateurs. La plus grande valeur de
la charge durant la journée est appelée ‘ pointe de charge’ ou ‘pic de charge’ correspondant à
des heures de pointe. De petites centrales à démarrage rapide sont utilisées en appoint pour
faire face à la demande pendant cette période de temps. En vue d’estimer le degré d’utilisation
ou d’exploitation d’une centrale électrique, un indice ou facteur de charge est défini comme
étant le rapport de la valeur moyenne de la charge pendant une période déterminée par la
valeur de la pointe de cette m^me période. Le facteur de charge journalier (FCj) est donné
par :
ch arg emoyenne
FC j =
ch arg edepo int e
puissanceabsorbéeen 24hrs
FC j =
ch arg edepo int e * 24hrs
Pour qu’une centrale soit exploitée de manière économique, il faudrait que son facteur
de charge soit élevé. Aujourd’hui, cet objectif est atteint lorsqu’il est compris entre 55 et 70%.
Il existe d’autres ratios de gestion, permettant au producteur de l’énergie électrique
d’apprécier entre autres le degré d’utilisation et d’exploitation des capacités installées.
c/ Le réseau de distribution
Ce réseau est composé de deux types de lignes :
• Des lignes à moyenne tension (MT). Ces lignes alimentées par des postes
HT/MT fournissent de l’énergie électrique, soit directement aux consommateurs
importants, soit aux différents postes MT/BT.
• Des lignes à basse tension (lignes BT à 380V) qui alimentent les usagers, en
monophasé (tension 220 V entre phase et neutre), soit en triphasé à quatre fils
(tension 220/380V).
La gestion du réseau électrique avec tous les problèmes que suscite l’interconnexion est
assurée par un organisme centralisateur appelé centre de contrôle ou centre de conduite ou
encore dispatching. Les centres de dispatching sont équipés d’ordinateurs permettant la
transmission en temps réel des signaux contenant des informations (courant porteur)
provenant d’un dispositif d’acquisition de données. Ces ordinateurs traitent les données et
élaborent des discisions selon la situation et l’état du réseau électrique (fonctionnent normal
ou cas d’urgence). En effet, les centres de dispatching contrôlent le fonctionnement du réseau
et modifient certains programmes en fonction des circonstances. Ils interviennent également
en cas d’incidents pour prendre toutes les mesures nécessaires. En outre, ces centralisateurs
élaborent des programmes journaliers qu’ils transmettent aux différentes centrales.