Cours General Sur L'agriculture
Cours General Sur L'agriculture
Cours General Sur L'agriculture
GENERALE
EFATI
PROPOSE PAR :
Wakam edgar
Sommaire
Chapitre I : INTRODUCTION GENERALE ........................................................................... 4
II.2.3.3. Floraison........................................................................................................................ 16
III.4.2. Le travail.......................................................................................................................... 26
IV.6.2. Fertilisation................................................................................................................................ 35
IV.6.7.Tuteurage ................................................................................................................................... 37
IV.6.8.Taille ........................................................................................................................................... 38
BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................................................... 39
-Agriculture
Au sens large, l'agriculture peut être définie comme un ensemble de techniques visant à
mettre en valeur et à exploiter rationnellement et économiquement, les végétaux
(phytotechnie) et les animaux (zootechnie). En d'autres termes, l'agriculture consiste à obtenir
une production (animale et/ou végétale) sur une certaine surface, au sein d'un milieu physique
et socio - économique donné, en mettant en œuvre des facteurs de production (terre, travail,
biens d'équipement, etc).
Dans le cadre de ce cours, le terme agriculture a un sens plus restrictif dans la mesure où il
sera surtout question des végétaux.
-La phytotechnie qui nous intéresse ici, désigne « l’ensemble des techniques visant à faire
produire par le sol ou de ce qui en tient lieu, sous un climat donné, le maximum des végétaux
utiles dans les meilleures conditions économiques et écologiques. »
La Phytotechnie est dites générales lorsqu’elle étudie les bases communes à toute production
végétale, elle est spécialisée lorsqu’elle applique ces bases à la production des différentes
espèces. Ce cours de phytotechnie générale porte sur :
(a) sur la connaissance des composantes de la production végétale, bases commune à la
production de tous les végétaux. Ces composantes comprennent :
-l'environnement physique de production qui englobe le sol et le climat, et
-l’organisme à produire : le végétal.
(b) Sur la connaissance des techniques qui permettraient d’assurer un niveau de production
satisfaisant.
-Arboriculture
La sylviculture (du latin silvæ, les bois et forêts, et cultura, la culture) est l'exploitation
rationnelle des arbres forestiers. Elle consiste en la conservation, l'entretien, la régénération
naturelle ou artificielle (reboisement) des massifs forestiers. Les forêts ainsi entretenues le
sont généralement à des fins commerciales (meubles, pâte à papier). Néanmoins, la
sylviculture intervient également dans la sauvegarde de l'environnement (développement
durable) ou l'aménagement paysager.
-Maraîchage
Le maraîchage est la culture de légumes et de certains fruits, voire de certaines fleurs, à usage
alimentaire de manière intensive et professionnelle en vue de leur commercialisation. Le
maraîchage est un type d'agriculture intensive, qui vise à maximiser l'utilisation du sol et à
produire dans des cycles de temps très courts. En contrepartie, il nécessite des moyens parfois
importants (réseau d'irrigation, serres, etc) et une main d'œuvre abondante, la mécanisation
étant plutôt difficile à mettre en œuvre dans ce type de cultures.
-Horticulture
Les principales composantes du climat (éléments climatiques) qui ont une influence sur la
production agricole sont :
- la température (chaleur);
- la lumière (insolation);
- l'humidité (eau) et
- le vent.
Par le jeu combiné de ses composantes, le climat interviendra comme facilitateur ou comme
facteur limitant de la production agricole.
Les éléments climatiques (température, lumière, humidité et vent) varient sous l'action de
facteurs ou agents climatiques dont :
-la latitude ;
- altitude (l'éloignement de la mer);
-les courants atmosphériques ;
-le relief ;
-le couvert végétal, etc.
L’intervention de ces agents constitue la principale raison qui explique une répartition
géographique des espèces cultivées à travers le globe.
En milieu naturel, le climat est l'élément sur lequel il est le plus difficile d'agir afin d'obtenir
des conditions particulières. Cependant, l'action anthropique à travers la destruction des
forêts, la mise en place de vastes pâturages et les émissions d'industrie par exemple, contribue
à modifier le climat de certaines régions du globe. Les effets sont surtout observables à long
terme. Les éléments du climat et notamment la température, l'humidité, la lumière et le vent
ont une action importante sur la croissance et le développement des plantes.
Avec le climat, le sol constitue le milieu dans lequel la plante se développe. En milieu naturel,
c'est la base de toute production agricole. Le sol constitue pour la plante un support, un
réservoir d'eau et d'éléments nutritifs.
L'un des objectifs de l'agriculture est de maintenir et d'accroître la fertilité naturelle du sol.
L'agriculteur connaissant bien son sol pourra maintenir les qualités de celui-ci et en atténuer
les défauts.
-Sol
Selon la conception pédologique, le sol est la formation naturelle de surface à structure
meuble et d'épaisseur variable, résultant de la transformation de la roche - mère sous-jacente
sous l'influence de divers processus physiques, chimiques et biologiques (A. Demolon).
Le sol constitue l'interface entre la lithosphère et l'atmosphère.
-Sol agricole
Le sol agricole est la partie de la couche superficielle de l'écorce terrestre qui, grâce à sa
structure meuble et à sa composition physico-chimique et biologique est susceptible d'assurer
un développement normal des végétaux cultivés
La fertilité naturelle du sol est son aptitude à fournir des récoltes valables au point de vue
quantitatif et qualitatif, sans qu’il y ait eu fertilisation ou amendement.
-Pédologie
La pédologie est la science qui vise une connaissance approfondie des sols, leur formation,
leur évolution et leur répartition géographique.
-Agrologie
L’agrologie est la science appliquée qui vise une connaissance suffisante du sol et les bases de
son utilisation en vue de la production végétale. L'agrologie vise donc à mieux connaître le sol
pour mieux l'utiliser.
Composantes de la fraction édaphique
Les propriétés physiques du sol permettent aux racines de se répartir dans le sol et d’avoir une
certaine quantité d’air, d’eau et de chaleur à leur disposition.
Le sol est un milieu hétérogène qui comporte trois phases :
- une phase solide composée par un mélange de matières organiques et de matières
minérales ;
- une phase liquide représentée par l’eau plus ou moins chargée de substances
dissoutes ;
- une phase gazeuse ou atmosphère du sol.
Deux notions définissent la structure du sol. Ce sont la texture et la structure.
-Notion de texture
La matière minérale résultant de la dégradation de la roche mère est constituée d’éléments que
l’on peut distinguer principalement par leur nature minéralogique (calcaire, siliceuse) ou par
leur taille. La distinction des dimensions des constituants ou granulométrie est la plus
importante car c’est la taille qui conditionne les propriétés des éléments minéraux du sol.
Les fractions granulométriques sont définies de façon suivante :
- les particules de taille supérieure a 2 mm déterminent les éléments grossiers
- les particules inférieures a 2 mm caractérisent la terre fine. La terre fine est celle qui
passe au travers d’un tamis à trous ronds de 2 mm de diamètre.
La composition granulométrique de la fraction de terre fine qui indique les proportions
relatives de sable, de limon et d’argile, caractérise la texture du sol concerné. La texture
représente l’ensemble des propriétés qui résulte de la taille des constituants du sol.
-Notion de structure du sol
La structure du sol représente le mode d'assemblage des particules entre elles. Le sol en place
apparaît comme un ensemble d'éléments assemblés entre lesquels circulent l'air et l'eau que
l'on appelle, selon la taille, des agrégats ou des mottes.
L'agrégat est l'élément structural de base. Il est formé de particules minérales réunies entre
elles par le complexe argilo-humique. La liaison entre les particules peut aussi être assurée par
des hydroxydes de fer, de manganèse ou d'aluminium ; des ciments de calcaire, etc.
On distingue trois principales classes structurales :
En plus d’être le support, le sol est aussi le milieu nutritif de la plante. L’étude de la chimie
du sol révélera, entre autres, comment le sol retient les éléments minéraux et les met à la
disposition de la plante.
Le sol renferme de nombreux éléments chimiques. Cependant tous ne sont pas utiles aux
plantes. La plante a besoin pour sa croissance et son développement, d'un nombre restreint
d'éléments chimiques qui sont de plus en plus classés en trois catégories selon leur importance
quantitative dans la plante : les éléments majeurs ou plastiques, les éléments secondaires et les
oligo-éléments.
Les éléments majeurs sont : azote (N), phosphore (P), le potassium (K) et le calcium (Ca). La
plante est très exigeante en ces éléments et souvent, elle en nécessite plus que le sol peut lui
en fournir. L'agriculteur doit en faire des apports réguliers. Ces éléments constituent alors les
fertilisants prioritaires.
Les éléments secondaires sont : le magnésium (Mg) et le soufre (S). Ils interviennent dans la
plante en quantité moindre. Ils sont souvent présents en quantité suffisante dans les sols.
Les sept principaux oligo-éléments sont : le fer (Fe), le manganèse (Mn), le zinc (Zn), le
cuivre (Cu), le bore (B), le chlore (Cl) et le molybdène (Mo). Ils représentent une fraction très
faible de la matière sèche mais leur présence reste indispensable au bon métabolisme de la
plante.
Chacun de ces éléments se trouve dans le sol en plus ou en moins grande quantité et sous des
formes plus ou moins utilisables par la plante. Ils peuvent être liés à la roche mère, liés à la
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matière organique, libres dans la solution de sol, etc. Pour l'agriculteur, la richesse du sol en
éléments minéraux se limite à ceux qui sont utilisables par la plante. Chaque élément a une
dynamique spécifique et la présence d'un élément ne traduit pas sa disponibilité pour les
plantes.
Le pouvoir absorbant est la propriété que possède le sol (complexe argilo-humique) de retenir
énergiquement à sa surface (on parle aussi d’adsorption) certains ions provenant de la solution
de sol, cette dernière correspondant à l’eau du sol dans laquelle sont dissous de nombreux
éléments minéraux solubles.
Le pouvoir absorbant est lié aux colloïdes (suspension de fines particules, la phase dispersée,
dans un fluide ou milieu dispersant. Un colloïde est donc constitué de deux phases. Les
particules colloïdales ont en général un diamètre compris entre 0,2 et 0,002 µm) du sol que
sont l’argile et l’humus. Ces colloïdes électronégatifs attirent et fixent à leur surface des ions
de la solution du sol. Les ions retenus seront des cations (+) ou ions positifs.
Le sol est un milieu vivant par sa faune et par sa flore. En fait, toutes les classes du règne
animal et du règne végétal sont représentées dans le sol. Certains organismes telluriques se
comportent comme des pestes ou des parasites (nématodes, larves du sol, etc), d’autres par
contre ont une action bénéfique : entre autres, ils contribuent à l’évolution des matières
organiques.
Les espèces appartenant à la flore et à la faune du sol sont particulièrement diversifiées. On
estime que moins de 10 % des espèces sont connues. L'agriculteur doit connaître les multiples
rôles des organismes qui vivent dans le sol afin de pouvoir mieux les contrôler ou d’en tirer
un meilleur profit de leur activité.
La floraison est le début de la phase reproductive puisque avec elles apparaissent les
organes reproducteurs. En fait, la floraison, résultant de transformations profondes due à une
différenciation cellulaire, commence durant la phase végétative (on parle d’initiation florale).
L’apparition de la floraison est liée aux conditions de milieu (thermopériodisme,
photopériodisme) et à la régulation interne de la plante (par l’intervention d’hormones
végétales).
II.2.3.4. Fructification
La fructification correspond à la formation du fruit qui va contenir les graines. Les
modalités de fructification sont très variables, ce qui entraîne une immense variété dans la
forme et constitution des fruits. Parfois même, le fruit ne représente qu’une mince couche à la
surface de la graine.
II.2.3.5. Maturation de la graine
La graine est issue du développement de l’ovule fécondé par l’organe mâle contenu
dans le grain de pollen). Dans le fruit, elle prend sa forme et sa taille définitive. En revanche,
sa maturité n’est pas toujours atteinte ; il faut distinguer :
- la maturité de récolte : elle représente le stade de maturation qui permettra une bonne
conservation de la graine après la récolte ; en général, elle est atteinte lorsque le taux
d’humidité est inférieur à un certain seuil (blé : 16 %) ;
- la maturité physiologique : elle est obtenue après la maturité de récolte et correspond à la
maturation de la graine permettant sa germination si elle est mise en conditions favorables.
Elle est atteinte après un certain temps de dormance plus ou moins important selon l’espèce.
La graine mûre peut alors débuter un nouveau cycle de végétation.
Une exploitation agricole est une entreprise de production de biens agricoles intégrée dans un
environnement naturel, social, politique, économique et culturel donné, et permettant à
l’exploitant de rémunérer ses facteurs de production et de satisfaire ses exigences
professionnelles (Prévost, 1999).
L’exploitation agricole est un système complexe dont l’activité doit, de plus en plus, prendre
en compte l’environnement dans laquelle elle se trouve. C’est au niveau local que cet
environnement est le plus important car à cette échelle que les interactions avec l’exploitation
agricole sont les plus fortes.
Dans l’environnement local de l’exploitation agricole, on devrait considérer :
- les conditions naturelles (physiques) qui conditionnent en partie la relation au territoire local
de l’agriculteur mais également de toute la société locale. Par exemple, une région caféière a
une activité très liée au terroir ;
- le contexte politique, social, culturel, économique et technologique qui constitue
l’environnement professionnel de l’agriculteur influençant l’activité quotidienne de
l’agriculteur sur son exploitation.
L’environnement naturel a un rôle direct sur l’activité de l’agriculteur. Il influence pour une
grande part le choix des productions sur l’exploitation agricole. C’est par exemple le cas des
conditions pédoclimatiques sur les productions végétales.
La notion d’agriculture durable introduit une nouvelle conception de l’environnement naturel.
La parcelle cultivée est considérée comme un agro-écosystème que l’agriculteur doit gérer
selon les potentialités et dans le respect de l’intégrité du milieu
L’agriculteur, même s’il travaille souvent seul sur son exploitation, n’est pas pour autant
isolé. Les relations avec l’extérieur sont très variables.
L’environnement professionnel est représenté, selon les localités, par un groupe d’organismes
et de personnes, plus ou moins importantes, dont les rôles et les fonctions sont parfois
multiples. Ainsi, les agents de vulgarisation, les fournisseurs d’intrants, les sociétés de micro-
finance, les ONG de développement, les revendeurs, etc. constituent un ensemble avec lequel
les producteurs agricoles devraient interagir efficacement.
La richesse de l’environnement professionnel local est devenue une source de réussite dans
l’activité professionnelle car seule la communication avec l’extérieur permet de prendre
connaissance des informations. C’est la diversité des sources d’informations qui permet à
l’agriculteur d’apprécier la situation agricole et d’envisager des stratégies d’action qui lui
permettront d’adapter son exploitation agricole à l’évolution de l’environnement.
L’agriculture a donc fortement intérêt à ouvrir son exploitation vers l’extérieur car
l’environnement professionnel local est un véritable partenaire.
Le système de production est défini comme l’ensemble structuré des facteurs de production
combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou une production animale en vue
de satisfaire les objectifs des responsables de la production, en l’occurrence l’exploitant
agricole et sa famille.
Cette notion permet de caractériser le mode de fonctionnement de l’exploitation agricole ; elle
prend en compte :
- l’exploitant agricole et sa famille : composition de la famille, goûts, compétences ;
- l’histoire et l’évolution de l’exploitation : exploitation héritée ou non ; conflits familiaux ;
- les relations avec l’environnement : physique (région de montagne, zone climatique
particulière) ; socioéconomique (proximité de la ville, industries agroalimentaires, implication
dans le milieu professionnel);
- le système de gestion des moyens de production disponibles : il représente les choix de
l’agriculteur concernant la mobilisation de ses moyens de production par exemple, la
mobilisation de la terre (terres labourées, terres de pâture, terres en jachère) ; la mobilisation
des bâtiments (bâtiment d’élevage, hangar à matériel) ;
L'agriculture extensive est une forme d'agriculture qui ne maximise pas la productivité du
sol. Pratiquée généralement sur de vastes étendues, elle se caractérise par des rendements à
l'hectare relativement faibles. Il existe en fait deux formes d'agriculture extensive :
- une forme traditionnelle rencontrée dans les pays du tiers monde, qui utilise des moyens
techniques limités et une main d'œuvre relativement nombreuse, du fait de ce faible niveau de
mécanisation. Son type extrême est l'agriculture itinérante, encore courante en Afrique et en
Amérique du Sud.
- une forme moderne, très mécanisée, propre aux pays industrialisés « neufs » qui disposent
d'immenses étendues, notamment en Amérique du Nord ou en Asie centrale (Kazakhstan),
mais ont souvent une main d'œuvre limitée. Dans ce cas le caractère extensif ne se rapporte
qu'au sol, la productivité de la main d'œuvre étant au contraire très élevée.
La persistance de ces formes d'agriculture extensive est liée à différents facteurs : -
manque de main-d'œuvre,
- manque de moyens financiers (lié au sous-développement),
- structures sociales d'une région,
- mode de propriété,
- conditions climatiques (zones semi-arides) ou naturelles (qualité des sols)
défavorables.
L'agriculture extensive s'oppose à l'agriculture intensive, qui se caractérise par des rendements
à l'hectare très élevés et dont la forme extrême est l'agriculture hors-sol.
L'agriculture intensive est un système de production agricole caractérisé par l'usage
important d'intrants, et cherchant à maximiser la production par rapport aux facteurs de
La notion d'agriculture intensive est relative. Elle peut chercher à maximiser la productivité
du sol, en augmentant les facteurs humains et financiers. C'est par exemple le cas des élevages
hors-sol ou des cultures en serre. Elle peut au contraire chercher à réduire la main d'œuvre par
le recours à la mécanisation sur de grandes surfaces, c'est le cas de la céréaliculture des pays
développés. Elle s'oppose en cela à l'agriculture extensive.
L'agriculture intensive a permis d'augmenter très fortement les rendements au cours du XXe
siècle et de diminuer corrélativement les coûts de production. Les gains de productivité
réalisés ont autorisé la très forte diminution de la population agricole dans les pays
développés (elle ne représente plus que 2 à 3 % de la population active), en assurant non
seulement la couverture des besoins de la population agricole, mais également un surplus
destiné à couvrir ceux de la population non agricole et les exportations, contribuant ainsi à
corriger, en partie, les déséquilibres alimentaires existant sur la planète. L'intensification de
l'agriculture datant des années 1960 à 1980 est aussi connue sous le terme de révolution verte.
Les pays en voie de développement n'ont souvent pas pu bénéficier des avantages de
l'agriculture moderne en raison en particulier de l'insuffisance du capital financier, d'un
manque de savoir-faire et dans un certains nombre de pays de conditions politiques
défavorables.
- L'utilisation des ressources naturelles locales (utilisation des biens et services fournis par la
nature comme intrants). Elle utilise les processus naturels et régénérateurs, comme les cycles
nutritifs, la fixation biologique de l'azote, la reconstitution des sols et les ennemis naturels des
ravageurs ;
- Elle favorise l'utilisation des sous produits de l'activité agricole ou de toute autre activité
(par exemple, utilisation de déchets humains, voir toilette sèche).
- Elle vise également à réduire la production de déchets issus de son activité en créant des
interdépendances avec d'autres activités économiques, dans un objectif de plus grande
efficacité globale ;
-L'agriculture durable limite les intrants tels que les pesticides à leur fraction dégradable,
utilise des pratiques limitant la dégradation des sols, réduit l'usage d'intrants pour
protéger les ressources en eau).
- Elle ne porte pas atteinte à l'intégrité des personnes et des êtres vivants.
- L'agriculture durable limite l'usage de pesticides qui peuvent nuire à la santé des agriculteurs
et des consommateurs , elle vise à protéger la biodiversité.
- Elle doit être acceptée par tous les acteurs de la filière, depuis le producteur jusqu'au
consommateur (y compris en évitant les pollutions olfactives, les nuisances sonores, les
doutes et les angoisses liés à l'utilisation des OGM...).
- Elle doit apporter une amélioration dans la soutenabilité du système, en créant plus de
richesses, sur une base plus équitable, et de façon plus respectueuse de l'environnement.
Ces principes sont basés sur le fait que les ressources ne sont pas infinies et doivent être
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utilisées de façon judicieuse pour apporter une évolution positive dans le bien-être
économique et social. Le concept principal est que la ferme est constituée d'un ensemble de
sous-systèmes qui fonctionnent tous en synergie, un sous-système générant des entrées
pour les autres, le système fonctionnant dans l'idéal en cycle fermé.
Le terme agriculture soutenable, que l'on rencontre parfois, est la traduction littérale du
terme anglo-saxon sustainable agriculture, qui se traduit plutôt par agriculture durable.
L’agriculture raisonnée est un système de production agricole dont l’objectif premier est
d’optimiser le résultat économique en maîtrisant les quantités d’intrants, et notamment les
substances chimiques utilisées (pesticides, engrais) dans le but de limiter leur impact sur
l’environnement.
L’expression est assez ambiguë car elle laisse entendre que les agriculteurs traditionnels
seraient dépourvus de bon sens. L’agriculture raisonnée met en avant la notion de plafond
d’efficacité : au-delà d’un certain seuil, les moyens mis en œuvre ne sont plus rentables. Le
peu de rendement/surface gagné coûte plus cher en terme économique et écologique qu’il ne
rapporte.
Ainsi, bien que prudente en matière d’utilisation d’intrants, l’agriculture raisonnée admet
l’utilisation de la plupart des techniques de l’agriculture productiviste : engrais chimiques,
aliments énergétiques pour les animaux, sélection des plantes et des animaux pour améliorer
leurs performances, produits phytosanitaires de synthèse pour la protection des plantes et
antibiotiques pour les animaux.
L'opposition entre ces deux types d'agriculture n'est pas aussi radicale que cela peut
apparaître à première vue. D'une part, le cahier des charges de l'agriculture biologique
préconise un certain nombre de mesures de gestion qui peuvent s'appliquer en agriculture
classique, par exemple la rotation des cultures, ou le délai minimum d'abattage des animaux,
qui s'impose aussi pour certains labels de qualité.
D'autre part, l'interdiction de produits chimiques (ce terme est vague comme la frontière entre
chimique et naturel, mais les cahiers des charges sont, eux, précis) n'est pas totale en
agriculture bio, elle est plus restrictive, les pyréthrinoïdes et la roténone, deux insecticides
- elle supprime la plupart des nuisances liées aux pesticides que ce soit pour les nappes
phréatiques ou les eaux de surface, la faune et l'homme ;
- elle utilise beaucoup moins de matériaux issus de la pétrochimie et donc tend à retarder le
pic pétrolier ;
- elle est très favorable à la biodiversité ;
- elle permet de diminuer l'exode rural en améliorant la viabilité à long terme des
exploitations et l'image des paysans ;
- elle est un moyen de lutter contre l'érosion.
- selon une étude de la Cornell University de New York, elle consomme 30 % d’énergie en
moins, moins d'eau et pas de pesticides pour des rendements équivalents.
Les facteurs biophysiques regroupent surtout les facteurs naturels qui sont les
caractéristiques climatiques et édaphiques du terroir où se situe l’exploitation agricole. Celles-
ci influencent pour une bonne part la vocation de l’exploitation par la manifestation d’atouts
et de contraintes spécifiques.
Exemples : La région septentrionale du Cameroun est favorable à la culture de l’oignon du
fait de la longue saison sèche et de la texture des sols.
La région côtière est favorable à la production du palmier à huile en raison de son climat
(pluviométrie) particulier
III.4.2. Le travail
Le travail est surtout en relation avec la Main-d’œuvre. C’est elle qui permet d’assurer
le travail de l’exploitation ; on l’évalue souvent en UTH (unité de travail humain).
1 UTH =un homme ou une femme adulte et valide travaillant 270 jours/an sur l’exploitation
soit 2 160 heures/an.
Le travail en agriculture présente certains caractères spécifiques liés aux contraintes imposés
par le milieu, les productions, les structures de production et l’évolution démographique.
III.4.4. Foncier
Le foncier se compose des terres et des améliorations foncières réalisées sur ces terres
(drainage, irrigation, plantation d’arbres, clôtures, abris, etc). Généralement, on distingue la
surface agricole totale (superficie globale de l’exploitation) et la surface agricole utile
(superficie productive de l’exploitation).
Le système de culture, que nous venons de définir, se caractérise par l’assolement, la rotation
et l’itinéraire technique.
Assolement
L’assolement est une répartition des cultures dans l’espace. La surface réservée à
chaque culture porte le nom de sole. Une sole peut ainsi regrouper plusieurs parcelles. Par
exemple, une exploitation de 8 ha produisant du manioc, de la tomate, du maïs et du haricot.
L’assolement peut être pour une année le suivant :
-3 ha de manioc;
-2 ha de maïs;
-2 ha de tomate;
-1 ha de haricot
L’assolement comprend ainsi quatre soles :
-une sole de manioc de 3 ha ;
-une sole de tomate de 2 ha ;
-une sole de maïs de 2 ha ;
-une sole de haricot de 1 ha.
-Rotation
La rotation est l’ordre de succession de cultures sur la même parcelle. Elle correspond à une
répartition des cultures dans le temps.
La rotation est une nécessité technique ; en effet, de nombreuses cultures ne supportent pas
être produites plusieurs années de suite sur la même parcelle. L’explication en est simple :
chaque espèce végétale modifie le milieu environnant et la succession d’espèces différentes
évite de trop perturber dans une seule direction les conditions de milieu initiales. Les
modifications du milieu peuvent se situer au niveau de :
-Culture considérée
Chaque culture a ses exigences spécifiques quant aux techniques à lui appliquer. De la
préparation du sol (sol plus ou moins ameubli), à la mise en place de la culture (semis direct
ou semis en pépinière puis plantation), jusqu’à la récolte (récolte mécanisable ou non), les
techniques diffèrent selon les cultures
Culture de la tomate
Apport d’engrais de fond
Plantation
Tuteurage Irrigation
Apport engrais de
Taille couverture
Traitement préventif
de façon régulier
La conduite d’une culture représente la mise en œuvre d’un itinéraire technique permettant à
la culture mise en place de satisfaire la production désirée par le producteur.
IV.1. Défrichement
L'écobuage, ou débroussaillement par le feu, est une pratique agricole qui consiste à
arracher la végétation suivi de l’incinération en petits tas de ces éléments puis de l'épandage
des cendres sur les terres afin de les enrichir en éléments nutritifs. Cette pratique coûteuse en
main d'œuvre, a progressivement disparu au profit de la technique qui consiste à brûler
directement les végétaux sur pied.
Cette technique offre de multiples intérêts:
- Elle permet d'éliminer les broussailles et les résidus végétaux secs qui occupent l'espace.
- Les cendres générées ont un effet fertilisant.
- Elle permet d'entretenir des espaces pastoraux en terrain accidenté.
En revanche l’écobuage comporte certains risques:
- Mal utilisée, elle dégrade les sols.
- Mal maîtrisée, elle dégénère en incendie.
-Techniques de semis
Il existe plusieurs techniques des semis. Les principaux procédés sont : le semis en place, le
semis en pépinière et le repiquage.
Lors du semis en place ou semi-direct, la graine est placée à l’endroit où elle assurera tout son
cycle de culture, c’est notamment le cas des céréales.
Le semis en pépinière se pratique pour les plantes très fragiles et à forte productivité (plantes
légumières) ou celles mises en place à grand écartement (arbres fruitiers et d’ornement). Il
consiste à semer les graines dans une petite parcelle de pépinière sur laquelle les soins
peuvent être minutieux ; on obtient ainsi des plants que l’on met en place par plantation après
un certain temps de pépinière.
En ce qui concerne le repiquage, la mise en place au champ est précédée d’un séjour des
plantules dans une pépinière ou dans un germoir.
Le semis peut être réalisé en lignes, à la volée, en poquets, en poquets alignés, etc Le semis en
lignes se réalise le plus souvent à l’aide d’une corde que l’on tend entre deux piquets ou alors,
à l’aide d’un semoir qui répartit les graines le long de lignes dont l’écartement dépend de
l’espèce (importance de la végétation) et du type de matériel.
Lors du semis à la volée : la répartition des graines se fait à la main ou avec un semoir de
façon la plus uniforme possible sur toute la surface.
Le semis en poquets consiste à semer les graines par groupe de quelques graines dans des
trous disposés de loin en loin (haricot) en ligne ou de manière plus ou moins aléatoire.
La densité de semis représente la quantité de graines à semer à l’unité de surface. Elle est
déterminée à partir du peuplement désiré, c’est-à-dire du nombre de plantes que l’on désire
obtenir par unité de surface.
IV.5. Paillage
Le paillis (ou mulch) est une couche de matériau protecteur posée sur le sol, principalement
dans le but de modifier les effets du climat local. Si, à l'origine, le terme dérive évidemment
de paille, de nombreux autres matériaux naturels ou synthétiques sont utilisés à cet effet.
L'opération qui consiste à mettre en place ce matériau est le paillage.
Les objectifs du paillage sont de :
- réguler la température du sol en limitant les écarts de température marqués,
- maîtriser le développement des adventices en interceptant le rayonnement solaire nécessaire
à la germination,
- ralentir l'évaporation de l'eau et maintenir l'humidité dans le sol,
- garder un sol meuble, éviter que la terre ne durcisse, ce qui diminue les travaux de sarclage
et binage
- enrichir le sol en matière organique et en nutriments grâce à la dégradation du matériau de
paillage,
- améliorer progressivement les conditions de culture en procurant une surface propre et sèche
aux fruits reposant sur le sol comme les courges, les melons, etc.
Une fois en place, les plantes ont besoin d’un certain nombre de soins de nature variée.
Les plus courants sont : la fertilisation, la protection phytosanitaire, l’irrigation,
l’éclaircissage, l’habillage, le sarclage, le tuteurage, la taille.
IV.6.1. Eclaircissage
L’éclaircissage consiste à réduire le nombre de plantules ayant levé pour laisser la parcelle à
la densité voulue.
IV.6.2. Fertilisation
La fertilisation a pour objectif la maîtrise de l’alimentation de la plante cultivée par la
fourniture de ses éléments nutritifs en quantité, en qualité et au moment où elle en a besoin.
La fertilisation consiste à apporter des éléments minéraux au sol sous forme d’engrais afin de
satisfaire des besoins de la culture. En effet, la plante prélève ses éléments nutritifs en grande
partie dans le sol sous forme d’éléments minéraux en solution. Dans une parcelle cultivée, la
Les dégâts causés par les ennemis des cultures sont encore estimés par la FAO à un
quart de la production agricole mondiale ; ceci justifie le grand intérêt qu’il faut porter à la
lutte phytosanitaire. On entend par ennemi de culture un être vivant animal ou végétal
nuisible aux plantes cultivées s’il trouve les conditions de milieu favorables à son
développement.
Chaque espèce cultivée possède son lot d’ennemis qui peuvent être spécifiques (l’ennemi ne
possède qu’un seul hôte, ex. : mildiou de la pomme de terre) ou polyphages (l’ennemi peut
s’attaquer à plusieurs espèces, ex. : pucérons).
La protection phytosanitaire est devenue une condition essentielle à la réussite de la culture.
Elle peut être envisagée sous deux aspects :
- un aspect préventif : elle cherche à protéger la plante contre l’attaque éventuelle d’un
ennemi ;
- un aspect curatif : elle cherche alors à guérir la plante déjà atteinte en supprimant l’agent
pathogène responsable. On utilise alors des pesticides. La chimie qui fournit aux agriculteurs
un nombre de molécules de pesticides grandissant chaque année.
IV.6.4 Irrigation
L’irrigation est la technique consistant à apporter l’eau aux plantes par des procédés
divers. Beaucoup de cultures et en particulier des cultures de contre saison ont des exigences
hydriques qui ne sont pas toujours pleinement satisfaites et l’irrigation permet d’améliorer
leur alimentation en eau. Le besoin en eau d’irrigation de la culture se détermine à partir du
bilan hydrique qui met en évidence à certains moments un déficit hydrique.
Les systèmes d’irrigation sont nombreux et varient selon la technique sous laquelle l’eau est
apportée :
- l’irrigation par aspersion : elle consiste à réaliser un arrosage de la culture, sous forme de
pluie ; c’est la technique la plus utilisée (figure 110) ;
IV.6.5. Buttage
Le buttage consiste à rejeter sur une ligne de plantes cultivées de la terre meuble à
l’aide d’un outil appelé «butteuse». Cette pratique culturale a pour but :
- d’améliorer la résistance à la verse (maïs) ;
- de favoriser le blanchissement de certaines parties du végétal (tubercules de pommes de
terre, asperges).
IV.6.7.Tuteurage
Le tuteurage se réalise chez les plantes dont le port est naturellement rampant et
consiste à disposer un tuteur (piquet, ficelle, rangée de fils de fer, etc) près de la plante afin
qu’elle puisse se maintenir en hauteur soit par des fixations naturelles (vrilles chez le
concombre) soit en attachant la plante (tomate).
Le tuteurage permet :
- d’augmenter la densité de plantation ; par exemple, il représente un facteur d’intensification
de certaines cultures (concombre, melon en serre) ;
- de diminuer les problèmes phytosanitaires en évitant les contaminations par le sol ;
- d’améliorer les conditions de travail.
La taille consiste à supprimer certaines parties de la plante dans le but d’en faciliter la culture,
voire d’améliorer la production (rendement, qualité, précocité). Elle est pratiquée
principalement sur les plantes ligneuses (cultures fruitières et ornementales) mais aussi sur
certaines espèces légumières (tomate, melon…).
On distingue:
- la taille de formation qui a pour but de modifier l’aspect morphologique des arbustes ou des
arbres : la suppression de certains rameaux permet de diriger la forme que prendra la plante
adulte (haies ornementales taillées en formes géométriques) ;
- la taille de floraison ou de fructification a pour objectif de supprimer les rameaux qui
n’interviennent pas dans la production recherchée, d’éviter le développement trop important
des plantes alors que seuls les rameaux jeunes sont productifs.
IV.7. Récolte
BIBLIOGRAPHIE
-Yerima K. et Van Ranst E., 2005. Introduction to the soil science : soils of the tropics.
Trafford, Canada, 397p.
-Soltner D, 2003. Les bases de la production végétale. Tome 1, le sol et son amélioration 23e
édition. Collection Sciences et Techniques Agricoles, Toulouse, France, 472p.
-Mémento de l’Agronome