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Lorsque l’on parle de poésie, on pense en premier lieu aux thèmes tels
que l’amour, la nostalgie, la mélancolie du temps qui passe, la souffrance
que l’écrivain exprime ; autrement dit à des thèmes lyriques. Le mythe
d’Orphée en est le symbole même puisqu’il aborde la mélancolie et
l’expression de sentiments intimes comme la souffrance et l’amour. Dans
les poèmes lyriques, on assiste à l’introspection des poètes qui, d’une
part, font partager des sentiments exaltants, positifs : ils célèbrent
l’amour. Ce thème est récurrent de la poésie quelle que soit l’époque
(rondeaux et ballades de Villon, les Fleurs du Mal de Baudelaire, poèmes à
Lou d’Apollinaire). Les poèmes se présentent alors souvent sous forme de
discours amoureux où le « je » s’exhale et le « tu » est célébré comme on
peut le voir dans « La chevelure » de Baudelaire « N’es-tu pas l’oasis où je
rêve ? » ou encore lorsque Ronsard invoque la muse Calliope dans l’ode
qui lui est dédiée : « C’est toi, ma Princesse,/ qui me fait sans cesse,/ Fol
comme je suis. ». La célébration ou l’éloge de l’être aimé se fait à l’aide
d’image («Voici tu es belle, aux yeux comme colombes sous ton voile...»
Cantiques des Cantiques).
De plus, par l’exaltation qu’il entraine, l’amour prédispose à l’expression
poétique : il faut être dans un état second pour un langue « seconde »,
d’ailleurs le célèbre philosophe grec Platon a écrit : « les poètes lyriques/
…/ sont transportés et possédés comme les Bacchantes ».
D’autre part, les poètes se libèrent de sentiments douloureux grâce à la
poésie. En effet , la séparation et la mort sont aussi des thèmes
fréquents : ils engendrent tristesse et désespoir. Le poète ressent alors la
nécessité d’exhaler sa douleur, amplifiée par la solitude ou l’impossibilité
de communiquer (« Demain dès l’aube » V. Hugo, poème où sa fille est
morte). La poésie apparait alors comme un remède pour se libérer dans
les mots et les sons, rendre par les rythmes et la musique la douleur
indicible. On le voit clairement dans « Le lac » de Lamartine où il s’adresse
u lac en évoquant une femme morte qu’il admirait : « Regarde ! je viens
seul m’asseoir sur cette pierre / Où tu la vis s’asseoir … ».
Mais la poésie ne se limite pas à l’expression des sentiments…