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Dioxyde de Soufre (So) : Particules Plus Petites Que 2,5 M (PM)

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L A Q U A L I T É D E L’ A I R A U Q U É B E C D E 1 9 7 5 À 1 9 9 4

région de Montréal (Saint-Rémi), est de l’ordre PM2.5 par rapport aux PM10 est d’un peu
de 14 µg/m3. Les concentrations médianes à moins de 50 % aux stations 06012 et 03056.
Brossard, Sorel-Tracy, Québec, Jonquière, Cette proportion est un peu plus élevée (56 %)
Montréal (station 06012), Trois-Rivières, à la station 06028, en raison de la densité de
Shawinigan et Témiscaming se situent entre 19 la circulation automobile. Pour ces stations, la
et 28 µg/m3. À ces endroits, les concentrations proportion de PM2.5 par rapport aux PST
maximales sur 24 heures n’ont jamais dépassé oscille entre 26 % et 34 %. À Sutton, la
100 µg/m3, sauf à Shawinigan, Témiscaming et proportion de PM2.5 par rapport aux PM10 atteint
Jonquière, où elles ont atteint respectivement 65 %. Ces résultats sont également tirés de
323, 210 et 126 µg/m3, ce qui indique l’influence Dann, 1994.
de sources d’émission industrielles. La concen-
tration maximale sur 24 heures mesurée à la
station 06006 de la CUM (138 µg/m3) est en 5. DIOXYDE DE SOUFRE (SO2)
grande partie causée par le transport.
Entre 1984 et 1993, Environnement Canada CARACTÉRISTIQUES
a par ailleurs mesuré à l’aide d’un échantillon-
neur dichotomique — une autre méthode de
mesure des PM10 — des concentrations médianes
L e dioxyde de soufre est un gaz incolore à
l’odeur âcre, dont la présence dans l’air
ambiant peut être perçue à des concentrations
de 40 µg/m3 à la station Décarie (CUM), forte- de l’ordre de 0,3 partie par million (ppm). Il
ment influencée par le transport, de 21 µg/m3 réagit dans l’atmosphère pour former des
à une station située à Québec, et de 10 µg/m3 contaminants secondaires, tels que le trioxyde
en milieu rural à Sutton. Ces résultats sont de soufre, l’acide sulfurique et les sulfates
tirés de Dann, 1994. particulaires. Le SO2 est émis naturellement
En milieu urbain, les proportions de particules dans l’atmosphère par les volcans; cependant,
fines par rapport aux particules en suspension les activités humaines en émettent des quantités
totales représentent entre 50 % et un peu plus très importantes.
de 60 % ; la plus forte proportion (environ 75 %)
a été observée en milieu rural, à la station de EFFETS
Saint-Rémi-de-Napierville (figure 10). Le dioxyde de soufre est un gaz réactif et
Il n’existe actuellement aucun critère ou soluble qui est rapidement absorbé par la cavité
objectif de qualité de l’atmosphère pour les nasale et les voies respiratoires supérieures.
particules fines au Québec et au Canada. Un C’est un irritant qui cause une bronchocons-
groupe de travail fédéral-provincial prépare triction similaire à une réaction asthmatique
présentement une proposition à ce sujet. et entraîne la sécrétion de mucus. Le SO2 peut
entraîner, sur de plus longues périodes, une
Particules plus petites que 2,5 µm (PM2.5)
aggravation de l’état des personnes souffrant
Pour des échantillons de PM2.5 prélevés déjà de troubles respiratoires chroniques. À
entre 1984 et 1993, Environnement Canada a titre de précurseur, il participe avec d’autres
mesuré à Montréal des concentrations médianes substances, comme les oxydes d’azote et leurs
de 14 µg/m3 à la station de la rue Ontario dérivés, à la formation d’aérosols acides et à
(06012) et de 18 µg/m3 à la station Décarie l’acidification des lacs. Le SO2 peut endom-
(06028). À Québec, la concentration médiane mager la végétation et contribuer aussi à la
est de 10 µg/m3 à la station du parc Cartier- dégradation du parement des infrastructures
Brébeuf, dans le quartier Limoilou (03056). et des édifices publics. Combiné à d’autres
À Sutton, en milieu rural, la concentration contaminants, il contribue aussi à la réduction
médiane est de 7 µg/m3. La proportion de de la visibilité dans l’atmosphère.

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Québec dans le cadre du programme de réduc-


Normes de qualité de l’atmosphère
tion des émissions de SO2 en vue de contrer
0,5 ppm (50 ppcm) sur 1 heure
le problème des précipitations acides, est
0,11 ppm (11 ppcm) sur 24 heures
attribuable surtout à la catégorie procédés
0,02 ppm ( 2 ppcm) sur 1 année
industriels, qui compte pour les deux tiers de
la réduction, et aussi à la catégorie combustion.
SOURCES ANTHROPIQUES D’ÉMISSION Dans le premier cas, la majeure partie de la
Au Québec, en 1994, la catégorie procédés diminution est due aux efforts des usines
industriels était responsable de 72 % des d’extraction primaire du cuivre (notamment
émissions atmosphériques totales de SO2 entre 1988 et 1990). Dans le second cas, la
(figure 11). À elle seule, l’industrie de l’extrac- réduction de la teneur en soufre dans les
tion primaire du cuivre représentait 71 % des combustibles ainsi que les changements dans
émissions d’origine industrielle, suivie des les modes de production d’énergie ont contribué
alumineries avec près de 17 % . Les autres à la baisse des émissions provenant de cette
activités qui entraînent le rejet de quantités catégorie. Pour sa part, la réduction de 80 %
importantes de SO2 sont la combustion (avec des émissions dues à la catégorie incinération
18 % des émissions), suivie du transport (à n’a que peu d’impact sur les émissions totales
moins de 10 %). Finalement, la catégorie de SO2, car cela ne représente qu’une diminution
incinération (0,1 %) a peu d’influence sur de 0,7 kt. En revanche, la contribution de la
l’ensemble des émissions de SO2 . catégorie transport a pratiquement doublé au
cours de la période, passant de 18 à 38 kt entre
Autres industries
12,2 %
1975 et 1994. En 1975, la catégorie transport
ne représentait que 1% des émissions totales,
Alumineries
16,6 % comparativement à 10 % en 1994.
Transport
9,8 %
Incinération
- Air ambiant
Procédés
0,1 % industriels
72,2 % Dans l’ensemble, la qualité de l’air relative
Combustion Extraction
18,0 % de cuivre aux concentrations de dioxyde de soufre s’est
71,1 %
considérablement améliorée au Québec au
cours des vingt dernières années. La figure 13
illustre l’évolution entre 1975 et 1994 des
concentrations moyennes annuelles de SO2
FIGURE 11 : Origine des émissions atmosphériques de d’un groupe de 20 stations en activité pendant
dioxyde de soufre (SO 2) au Québec en toute la période considérée (voir annexe 2). Au
1994 (en pourcentage) cours de cette période, la moyenne annuelle
pour le groupe de stations est passée de 2,5 à
SITUATION ACTUELLE ET TENDANCE 0,6 ppcm, soit une diminution nette d’environ
77 %.
- Émissions En 1994, il subsistait cependant des quartiers
En 1975, les émissions de SO2 totalisaient urbains où les concentrations excédaient, à
environ 1 223 kilotonnes (kt), pour se situer à divers degrés, l’une ou l’autre des normes
un peu plus de 381 kt en 1994, soit une baisse québécoises. C’est notamment le cas de la ville de
nette d’environ 69 % (figure 12). Cette forte Témiscaming, où les concentrations observées
diminution, supérieure à l’engagement du aux deux stations de mesure ont dépassé la

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Kilo ton ne s
mé triqu es
T o t al
1500 Pr oc édés i ndus t ri e l s
C om bus ti on
T r ans por t
Inc i nér ati on

1000

500

T o t al
Pr oc édés i ndus tr i el s
C om bus ti on
T r ans por t
Inc i nér ati on
0
1975

1976

1977

1978

1979

1980
1981

1982

1983

1984

1985

1986
1987

1988
1989

1990

1991

1992

1993

1994
FIGURE 12 : Évolution des émissions de dioxyde de soufre (SO 2) au Québec entre 1975 et 1994

norme horaire de 50 ppcm à 148 reprises. Dans n’ont été excédées qu’à quelques reprises.
le cas de la norme sur 24 heures, plus de 6 % À Shawinigan, seule la norme sur 24 heures a
des mesures excédaient la valeur de 11 ppcm. été dépassée quelques fois. Enfin, à Rouyn-
La norme annuelle a également été dépassée à Noranda, un seul dépassement de la norme
ces deux stations. À Murdochville et Sorel- horaire a été mesuré.
Tracy, les normes horaire et sur 24 heures

ppcm
(20 stations)
2,5

Norme annuelle
Concentrations moyennes

2,0

1,5

1,0

0,5

0
1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

FIGURE 13 : Évolution des concentrations moyennes annuelles de dioxyde de soufre (SO 2) au Québec entre 1975
et 1994

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